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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 22:39

 

Bingo ! 19/12/2011 à 18h54
François Krug -Journaliste Rue89
 
Infosignalée par
un internaute

Le partage des profits voulu par le gouvernement est devenu réalité. La preuve : au titre de la fameuse « prime à 1 000 euros », un lecteur ayant brièvement travaillé pour le groupe Bolloré vient de recevoir la somme de... 0,65 euro.

Voir le document

(Fichier PDF)

 

Au printemps, François Baroin avait maladroitement laissé espérer une prime de 1 000 euros pour les salariés. L'expression de « prime à 1 000 euros » est restée, pas le montant. Celui-ci a en effet été négocié dans chaque entreprise. Dans le meilleur des cas, la prime ne dépasserait pas 700 euros.

Le groupe Bolloré ne figure pas parmi les plus généreux. Pourtant, en 2010, son bénéfice a plus que triplé (317 millions d'euros), et les dividendes ont plus que doublé (3 euros par action).

Faute d'accord avec les syndicats, Bolloré a fixé unilatéralement le montant de la prime : 271 euros brut par salarié, à condition d'avoir travaillé à temps plein pour le groupe en 2010.

Ce n'est pas le cas de notre lecteur, qui a travaillé un moment pour SES, une filiale de l'institut CSA, lui-même filiale de Bolloré. Le groupe a dû faire en sorte qu'il profite, lui aussi, d'une partie des profits. La prime a donc été calculée « au proprata de [son] temps de présence en 2010 ».

Résultat : 0,65 euro net. Voilà qui est allé droit au coeur de notre lecteur, d'autant qu'entre le travail imposé à la DRH et les frais d'affranchissement, cette prime riquiqui a coûté beaucoup plus cher à l'entreprise.

Une démonstration par l'absurde qu'en matière de partage des profits, pour l'instant, c'est surtout l'intention qui compte...


Des centimes d'euros (Nico Kaiser/Flickr/CC)

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 21:34

LEMONDE.FR avec AFP | 19.12.11 | 20h36   •  Mis à jour le 19.12.11 | 22h22

 
 

 

Le siège de la Commission européenne, situé à Bruxelles.

Le siège de la Commission européenne, situé à Bruxelles. REUTERS/YVES HERMAN

Lors du sommet des 8 et 9 décembre, les dirigeants européens s'étaient donné dix jours pour décider de renforcer le pouvoir du Fonds monétaire international, et lui permettre ainsi de peser davantage dans la crise de la dette qui secoue le vieux continent.

Au dernier jour de ce compte à rebours, lundi 19 décembre, les ministres des finances de la zone euro se sont mis d'accord pour renflouer l'institution de Washington à hauteur de 150 milliards d'euros. Une somme qui devrait permettre au FMI d'aider indirectement les pays en difficulté de l'union monétaire, devenant ainsi un nouveau pare-feu financier contre la crise.

  • L'Europe espère un large soutien

Concrètement, il s'agissait pour les ministres des finances européens de fixer la répartition de contributions sous forme de prêts bilatéraux, afin qu'à son tour le FMI vienne en aide aux pays en difficulté de la zone euro. A cette occasion, les dix-sept pays de la zone euro ont confirmé vouloir "fournir 150 milliards d'euros supplémentaires" au Fonds monétaire international, a indiqué le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, dans un communiqué.

Mais pour atteindre son objectif de 200 milliards d'euros, la zone euro espère aussi un soutien extérieur. "Les autres pays de l'Union européenne vont se positionner", mais ils l'ont déjà fait "implicitement", selon une source gouvernementale, qui affirme que "les 200 milliards" devraient être atteints. Lundi, après trois heures et demie de négociations entre ministres des finances, quatre pays hors zone euro – la République tchèque, le Danemark,  la Pologne et la Suède – ont déjà accepté de participer au renflouement du FMI pour aider la zone euro.

Mais l'Union européenne ne compte pas s'arrêter là. Dans un communiqué, le président de l'eurogroupe en a ainsi appelé au reste du monde. "L'Union européenne apprécierait que les membres du G20 [le forum des pays riches et émergents] ainsi que d'autres pays membres du FMI financièrement solides soutiennent les efforts visant à préserver la stabilité financière mondiale en contribuant à augmenter les ressources du FMI", a ainsi écrit Jean-Claude Juncker.

  • La Grande-Bretagne fait cavalier seul

Le gouvernement britannique a pour sa part confirmé, lundi, son refus d'apporter au FMI une contribution financière destinée à la seule zone euro. Le ministre des finances, George Osborne, a décliné les demandes de ses homologues européens, qui demandaient à la Grande-Bretagne de participer à hauteur de 30 milliards d'euros au renflouement du FMI. "Le Royaume-Uni a indiqué qu'il définirait sa contribution au début de l'année prochaine dans le cadre du G20", précise le communiqué final des membres de l'eurogroupe.

Après avoir décidé de rester à l'écart de la réforme des institutions européennes, Londres marque ainsi une nouvelle fois son indépendance vis-à-vis de l'Union européenne. Le gouvernement britannique s'est pourtant fait remarquer lundi après avoir lancé un vaste projet de réforme de son secteur bancaire, qui pourrait inspirer les autres pays de la zone euro.

  • La BCE refuse de nouveau de prêter aux pays en difficulté

Alors que les négociations allaient bon train dans l'UE, la Banque centrale européenne a une nouvelle fois fait preuve d'intransigeance lundi 19 décembre. Son président, Mario Draghi, a ainsi souligné une nouvelle fois que l'institution monétaire de Francfort n'avait pas vocation à financer les Etats de la zone euro en créant de la monnaie. Une déclaration directement destiné aux pays – France en tête – qui considèrent qu'une action de la BCE sur les marchés serait la seule solution efficace pour enrayer la crise de la dette.

Depuis plusieurs mois, la pression se fait forte sur l'institution monétaire européenne pour augmenter ses achats et se transformer en prêteur de dernier ressort des pays de la zone euro mis en difficulté par les marchés.

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 21:29

LEMONDE.FR avec AFP | 19.12.11 | 21h29

 

Le gouvernement britannique a donné son feu vert lundi 19 décembre à une réforme en profondeur du secteur bancaire, qui prévoit notamment de séparer les activités de détail, dédiées aux particuliers, et les activités d'investissement. Une mesure qui a pour objectif, à terme, de limiter l'impact d'une nouvelle crise financière.

S'adressant au Parlement, le ministre des finances britannique, George Osborne, a expliqué que l'importance du secteur financier au Royaume-Uni obligeait à prendre des mesures spécifiques, afin de protéger les dépôts des particuliers. "Le gouvernement séparera les activités de détail et d'investissement des banques en les cloisonnant, pour protéger l'économie britannique et les contribuables, en s'assurant qu'aucune d'entre elles n'est trop grosse pour faire faillite", a assuré M. Osborne.

UNE RÉFORME QUI POURRAIT INTÉRESSER L'UNION EUROPÉENNE

L'Etat avait dû intervenir d'urgence en 2008 pour renflouer à coups de dizaines de milliards de livres plusieurs grandes banques au bord de la faillite. M. Osborne a promis qu'une loi serait adoptée avant la fin de la législature actuelle, en 2015. Mais les banques, opposées au projet, ont obtenu que la mise en œuvre puisse être retardée jusqu'en 2019. Selon le ministre, la réforme coûtera entre 3,5 et 8 milliards de livres (entre 4,2 et 9,5 milliards d'euros) aux banques britanniques.

Londres est en pointe sur ce sujet alors que le premier ministre britannique, David Cameron, vient de mettre son veto à un traité européen au nom des intérêts de la City. Le commissaire européen chargé des services financiers, Michel Barnier, a assuré qu'il suivait de "très près" la réforme bancaire initiée par les Britanniques, indiquant qu'elle pouvait intéresser l'ensemble de l'Union européenne.

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 21:17
C'est de la provocation, ni plus , ni moins

 

Il faut que l'on m'explique!


> ON NOUS DEMANDE DE PRENDRE LA RETRAITE  A 65 ANS ET PLUS!!!  

   

Retraite,  faites circuler encore et encore  

 

 FAITES SURTOUT CIRCULER SANS MODÉRATION !


 À l'heure où l'avenir de nos retraites est  gravement compromis par la violence de la crise économique et la brutalité du choc démographique, les fonctionnaires européens bénéficient, à nos  frais, de pensions de 12 500 à 14 000 € / mois, après seulement 15 ans de  carrière et sans même cotiser... C'est une pure provocation !


Mon objectif est d'alerter tous les citoyens des Etats  membres de l'Union Européenne. Ensemble nous pouvons créer un véritable  raz de marée.
 Il est hors de question que les  technocrates européens continuent à jouir, à nos frais et en toute  impunité, de telles retraites. Nous allons leur remettre les pieds sur  terre.
Sauvegarde Retraites a réalisé une étude  précise et très documentée qui prouve par "A+B" l'ampleur du scandale.  Elle a déj
à été reprise par les  médias 


  http://www.lepoint.fr/actualites-economie/2009-05-19/revelations-les-retraites-en-or-des-hauts-fonctionnaires-europeens/916/0/344867 


Diffusons, diffusons massivement auprès de tous les relais des vingt-sept pays de l'Union Européenne, il en restera bien quelque chose…


Gardien de la Paix : 1 600 euros pour risquer sa vie
Pompier professionnel : 1 800 euros pour sauver une vie

Instituteur : 1 600 euros pour préparer à la vie
Médecin : 5 000 euros pour nous maintenir en vie

Sénateur : 19 000 euros pour profiter de la vie
Ministre : 30 000 euros pour nous pourrir la vie !


Petite comparaison entre deux démocraties :
États-Unis : 300 millions d'habitants, 100 sénateurs et 435 représentants

France: 60 millions d'habitants, 350 sénateurs et 577 députés.


Si les États-Unis faisaient comme nous, ils auraient 2100 sénateurs et 3462 députés !
 
Si en France nous faisions comme les États-Unis nous n'aurions que 17 sénateurs et seulement 73 députés !

Et là nous ferions des ÉCONOMIES, tout en restant une démocratie !

C'est court, c'est précis, c'est éloquent et

ça nous coûte très, très, cher !

N'oubliez pas que les membres du parlement n'ont aucune fonction exécutive. Ils ne sont là que pour bla-blater (et évidemment) empocher leurs salaires et leurs frais. C'est les commissionnaires (choisis par nos présidents) qui prennent toutes les décisions.

 Cela vaut la peine de lire l'article cité !

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 18:33
| Par noemie rousseau

«J'ai assisté à ce qui semble être du troc à l'hôpital Bichat.» Maxime se souvient de sa dernière hospitalisation, fin novembre, comme d'une «expérience étrange». Le lendemain de son arrivée dans le service des maladies infectieuses, ses draps n'ayant pas été changés, il s'en va signaler cet oubli au cadre infirmier quand il tombe sur deux aides-soignantes en pleine «conversation hallucinante: "je te donne des draps contre autre chose"». Impossible de tenir avec dix draps pour un service plein à craquer et le cadre n'a pas de solution. Seule alternative: demander aux aides-soignantes du service voisin. Mais là-bas aussi, on est ric-rac. Alors, la paire de draps se négocie. «Comme elles étaient au bord du burn-out à force de courir après le matériel, j'ai proposé qu'elles ne refassent mon lit qu'une fois en six jours.» Elles sont reconnaissantes et lui n'est plus à cela près: il a déjà dû apporter ses taies d'oreiller. Rupture de stock là aussi.

Une scène ordinaire et qui se répète partout. Bichat-Claude Bernard est peut-être le premier établissement français pour son «organisation et sa gestion des soins» (selon le palmarès 2011 du Guide santé et Le Figaro), mais il n'est qu'un exemple. A Paris, Marseille, Belfort, Strasbourg, etc., dans ces grands hôpitaux, fusionnés, réorganisés, informatisés, le personnel manque de draps, de couvertures, de couches, d'aiguilles, d'alaises, de bouteilles d'eau, de blouses... Les médicaments, quand ils sont disponibles, sont distribués au compte-gouttes. Partout on rationne, on compte, on justifie. Oui, il manque du personnel, mais parmi ceux qui sont encore là, combien disparaissent quotidiennement dans les entrailles des bâtiments en quête de leurs outils de travail? A Marseille, les infirmières estiment y consacrer 20% de leur temps.

 «Je souhaite que les déficits des hôpitaux soient ramenés à zéro d'ici 2012», annonçait Nicolas Sarkozy en janvier 2010 à Perpignan. Où en est-on aujourd'hui? Eh bien, loin du compte, malgré toutes ces économies de bouts de chandelle. Les 1260 établissements de santé publics clôturaient l'année 2010 à –433 millions d'euros, contre –466 M€  en 2009. C'est 33 millions d'euros de gagnés, mais sur une dette s'élevant à 24 milliards d'euros! 33 millions d'euros gagnés au prix d'un épuisement du personnel hospitalier, d'une hygiène dictée par les impératifs budgétaires. Quitte à égratigner au passage la dignité et la sécurité des malades.

Le système de santé français, classé au premier rang mondial par l'OMS en 2000, rétrograde à la septième place en Europe dix ans plus tard (selon le classement standard européen EHCI). Aujourd'hui, l'hôpital est malade de ces petits détails matériels, gangrené par cette pénurie organisée.

«Ce qui allait bien avant est devenu un énorme bazar», constate le Pr André Grimaldi, chef du service de diabétologie à la Pitié-Salpêtrière. «Le système dysfonctionne, alors le personnel essaie de contrôler ce qui est dans son environnement proche, se crée des petites cagnottes... Le matériel sort du circuit, les responsables administratifs s'affolent et envoient des mails incroyables.» A l'origine de ce «chaos»? «Un mélange de bureaucratie et de mercantilisme», selon lui.

«On camoufle les endroits sales avec des morceaux de tissu»

Voilà un an que Carole, infirmière dans un des hôpitaux parisiens les plus en pointe, réclame davantage de draps, en vain. «Au lieu de les changer, on les retourne ou on demande au patient d'apporter son propre linge de lit.» Ça l'ennuie, parce qu'à l'école d'infirmières, on lui a appris qu'on ne faisait pas de soins dans une chambre sale. Le week-end, quand le système centralisé de blanchisserie desservant plusieurs hôpitaux ferme, le système D prend le relais. «On essaie de se mettre quelques piles de côté, on a repéré les chariots dans les sous-sols, on se sert discrètement et on les planque», raconte-t-elle simplement. Et de poursuivre: «C'est de la débrouille, on finit par s'y habituer. C'est une façon de travailler malgré tout.»

Au centre hospitalier Belfort-Montbéliard, on a une autre technique: celle dite du «carr黫On camoufle les  endroits sales avec des morceaux de tissu», explique Wendy*, aide-soignante de nuit. Et pour elle aussi, c'est la routine: «Quand on se plaint à la direction, elle ne répond pas. Du coup, on ne pose même plus de question, c'est devenu monnaie courante» au point que «récupérer le matériel pour la nuit pourrait figurer dans nos fiches de poste». Chercher un oreiller ou une couverture peut l'occuper plus d'une demi-heure. Elle prospecte par téléphone, se déplace. Et l'opération n'est pas toujours couronnée de succès. «Quand je ne trouve pas, on couvre le patient avec son manteau.» «C'est un temps perdu inutilement», à récupérer sur la transmission d'informations entre équipes, le soin, les échanges avec les patients...

Comme à Belfort et Paris, la blanchisserie à Marseille a aussi été externalisée, et ses horaires d'ouverture revus à la baisse. «La procédure normale voudrait qu'en cas de pénurie, on contacte le cadre de garde, qu'on remplisse tout un tas de paperasse pour faire rouvrir la lingerie et obtenir une livraison de draps. On se dépanne entre collègues, c'est plus simple», expliquent Marie*, cadre infirmière, et Catherine*, infirmière. Surtout, elles devraient justifier pourquoi elles ont besoin de draps supplémentaires alors qu'elles sont censées recevoir ce qu'elles ont donné à laver. «Des draps ne reviennent pas, disparaissent du circuit, pourquoi? On ne sait pas! Il y a plein d'éventualités: parfois ils partent à la poubelle après avoir servi à éponger le sol suite à une grosse catastrophe... Il y a aussi l'usure normale et puis on voit des sacs de linge oubliés, dehors, qui prennent la pluie et finissent par pourrir!»

Chacune est dotée de cinq tenues, pour les cinq jours de travail hebdomadaire. «Sauf que nous les récupérons une semaine voire dix jours après les avoir envoyées au lavage, alors on est obligées de les porter plusieurs jours de suite... On transpire, on se tache, c'est très gênant», soupire Catherine. Et quand les blouses reviennent enfin, «le tour du col a l'air sale, elles sont grises, décrit-elle. L'image de soi et celle de l'institution en prennent un sacré coup. Avant les lingères faisaient un contrôle visuel systématique, aujourd'hui tout est automatisé.»

Comme beaucoup d'autres, Wendy, l'aide-soignante montbéliardaise, ramène désormais sa blouse chez elle. C'est normalement interdit. «J'utilise un désinfectant pour ma machine après l'avoir fait tourner... mais je lave quand même les vêtements de mes enfants derrière.» Elle s'inquiète. Et elle n'a pas tort. Une note très instructive du CLIN (Centre de lutte contre les infections nosocomiales), consacrée au «vecteur de contamination» qu'est le linge, révèle que 25% des blouses blanches sont contaminées par le staphylocoque doré, le plus pathogène de la gamme. Le taux grimpe à 65% quand les infirmières ont prodigué des soins à un patient déjà infecté. Porter sa blouse deux jours de suite multiplie par trois le risque de véhiculer des bactéries résistantes.

Les infections nosocomiales sont encore responsables de 4200 décès chaque année. Trois plans nationaux de lutte contre les infections nosocomiales se sont succédé depuis 1999. Des actions de prévention, de formation du personnel ont vu le jour, un système de signalement a été mis en place, cinq centres référents créés... «On nous rappelle sans cesse les procédures, mais à côté les choses les plus élémentaires ne sont pas assurées... Et ça démotive sacrément», souligne Carole. Quant à Wendy, c'est l'épisode grippe A qui l'a le plus «choquée». Branle-bas de combat à l'hôpital: le personnel hospitalier non vacciné devait impérativement porter un masque jetable pour accéder à l'établissement. Du jour au lendemain, il n'y a plus eu de masque. Et du jour au lendemain, le risque de contagion s'est évanoui à l'hôpital de Belfort.

Si la couche n'est pas «saturée», les malades la gardent

 A Paris, outre le «gros problème de draps», Carole se bat au quotidien avec les alaises bleues jetables, dont la qualité a tellement baissé au fil des ans qu'elles se déchirent au moindre mouvement du malade, salissant des draps qu'on ne peut plus changer. Les tabliers jetables des aides-soignantes se déchirent aussi, souillant leur blouse dont l'entretien est si compliqué. Puis il y a les nouvelles tubulures des perfs, impossibles à régler: c'est soit trop rapide, soit trop lent ; les cathéters dont l'aiguille ne se rétracte pas toujours et risque de blesser les infirmières. Les injections d'insuline deviennent douloureuses pour les diabétiques car les aiguilles adaptées venant à manquer, elles sont remplacées par de plus gros calibres. «C'est un retour en arrière généralisé», s'indigne l'infirmière.

Pour Léa*, infirmière polyvalente à Belfort-Montbéliard, «depuis trois ans, la situation se dégrade à la vitesse grand V mais les problèmes de matériel ont vraiment commencé il y a cinq ans, avec les formations sur les couches». Durant sa formation sur les couches, Léa a appris qu'il ne fallait pas les changer «tant que la totalité des petits traits bleu clair imprimés dessus ne sont pas devenus bleu foncé. Avant on nous disait qu'il fallait changer régulièrement les patients âgés, pour ne pas les laisser dans l'humidité. Désormais on nous dit que les couches sont faites pour durer, on utilise trop de couches soi-disant.»

Alors, quand les patients se réveillent et appellent la nuit pour être changés, si leur couche n'est pas saturée, ils la gardent. «Humainement, c'est très dur. Je ne peux quand même pas avouer au patient qu'on le laisse dans cet état par souci d'économie.» Au petit matin, quand l'équipe suivante prend le relais, la couche a débordé et c'est tout le lit qui est à refaire. Dès lors, l'équipe précédente est soupçonnée d'avoir mal fait son travail, tandis que le patient se plaint au médecin des méfaits des infirmières de nuit. «Au bout du compte, ça nous retombe dessus. La majorité des infirmières disent venir pour la paie, c'est triste. Et les nouvelles recrues annoncent après trois semaines qu'elles ne tiendront pas.»

 A la maternité aussi, les couches sont désormais comptées: quinze par nouveau-né, et pas une de plus, de quoi tenir deux jours si on ne leur inflige pas le même traitement qu'à leurs aînés. «Les mamans s'étonnent parfois qu'on en soit arrivé là.» Lors de sa dernière garde dans le service, le petit stock étant épuisé, Léa a dû se fournir auprès du service néo-natalité. Une autre paire de manches l'attendaient ensuite: faire rentrer les bébés dans les minuscules couches de prématurés. Il y a bien eu des pleurs et des irritations à cause des élastiques trop serrés, mais au moins, le service a respecté son budget couches. Par ailleurs, l'établissement de Belfort-Montbéliard (déficit 2010: 6 millions d'euros) construit un nouvel hôpital de 70.000 m² pour un coût total de 375 millions d'euros, dont «seulement» 100 millions sont pris en charge par l'Etat. Des voix s'élèvent pour dénoncer des «zones d'ombre» dans le financement. 

A l'établissement public de santé mentale de Ville-Evrard (93), le résultat de l'exercice 2010 (budget de 140 millions d'euros) est positif: + 1,2 million d'euros. «On est un des rares hôpitaux excédentaires et la direction nous impose de vivre dans des conditions de pénurie. Avec la loi HPST, j'ai l'impression que c'est notre outil de soin qui va être cassé», déplore Evelyne Lechner, psychiatre chef de service. La suppression de l'eau minérale en 2009 met le feu aux poudres. Les neuroleptiques et antidépresseurs augmentant la sensation de soif, les patients recevaient systématiquement une bouteille à leur arrivée. Aujourd'hui, il faut une ordonnance signée d'un médecin pour en obtenir une. «Ça a l'air ridicule mais c'est devenu symbolique.» 

Les infirmières manquent tellement de linge et de serpillières le week-end qu'elles sont contraintes de les laver elles-mêmes, dans la machine normalement mise à disposition des malades pour laver leurs vêtements. Les affaires de toilette distribuées aux patients se font rares, les savonnettes ont rétréci et les pyjamas aussi. «C'est humiliant pour les personnes obèses ou un peu fortes», explique la chef de service. «Tout ce qui est du matériel paramédical n'est plus fourni, c'est très choquant.» Et la psychiatre de citer le cas de ce malade dont les escarres nécessitaient un matelas spécial. «On a dû lui faire une ordonnance pour qu'il aille l'acheter à l'extérieur. Il paie son forfait hospitalier et on fait marcher la sécu!» Idem pour les bas de contention, les minerves. Il n'y a plus de kiné à l'hôpital, et aucun n'a voulu se déplacer pour faire des soins dans le service, «l'hôpital ne les rémunère que six mois ou un an après». Alors, chaque jour, deux infirmières ont dû accompagner la patiente dans un cabinet privé. La facture a là encore été adressée à l'assurance maladie.

Si, auparavant, tous les infirmiers s'asseyaient à la même table que les pensionnaires pour les repas thérapeutiques, aujourd'hui seul un infirmier pour cinq patients peut le faire. Les autres soignants doivent s'acquitter de leur repas. «Certains continuent à le faire, en payant, d'autres refusent et mangent à part», raconte Evelyne Lechner. En revanche, l'établissement a investi en 2010 dans un nouveau système informatique. «En théorie c'était génial mais cela bogue en permanence, on perd beaucoup de temps.» Quand une admission est enregistrée, le nom du patient apparaît sur le logiciel de prescription un ou deux jours après. «Si pour les médicaments, on peut faire des ordonnances manuscrites, c'est impossible pour les examens biologiques. Leur nombre a baissé de manière significative, on finit par abandonner aux dépens de la sécurité des patients», se désole-t-elle. Les médecins ont réclamé un audit du système informatique, la direction a répondu que les soignants étaient «incompétents».

«C'est le soignant au service de la logistique»

En revanche, la direction de Ville-Evrard n'est pas avare en notes de service, «et elle ne fait pas dans l'implicite quand il s'agit de suspecter le personnel de se faire sa pharmacie personnelle sur le stock de l'hôpital», précise Evelyne Lechner. Les médicaments sont comptés, comme le reste. Quand les médecins donnent deux jours de traitement à un patient partant en permission, la délivrance ne peut pas être enregistrée dans le logiciel et n'est donc pas compensée dans la livraison, entraînant une pénurie.

«Il faut justifier pourquoi on ne donne qu'un demi-comprimé à un patient et pas un entier. Comme si l'autre moitié c'est nous qui la mangions! Et si le patient recrache, il faut expliquer aussi pourquoi le lendemain on réclame un comprimé supplémentaire dans notre panier!», s'insurge Léa à Belfort. Avec le turn-over important des patients aux urgences, passer des commandes la veille pour le lendemain devient un vrai casse-tête.

Récemment, elle a dû faire le tour des services pour trouver un antiépileptique. Mais la date de péremption et le nom du médicament ne figurant pas sur l'emballage individuel, il est interdit de détacher les comprimés. Donc elle est repartie avec la boîte entière et a passé une commande urgente pour rendre ce qu'elle a emprunté. Parce qu'avec la tarification à l'activité (T2A), «désormais c'est chacun ses sous! Le dépannage se fait au sein d'un même pôle. Seulement, c'est une entité administrative et financière mais les services ne sont pas voisins, il faut parfois aller loin», s'agace Marie, à Marseille.

Avec le «nouveau système», elle doit recopier plusieurs fois à la main les ordonnances pour dispatcher les médicaments en fonction de leur catégorie, et donc de leur lieu de stockage. «C'est le soignant au service de la logistique», résume-t-elle. Toutes le disent: «les anciennes stockaient plus» dans leur service. Aujourd'hui, l'hôpital est entré dans l'ère du flux tendu, qui permet de réduire les pertes et de surveiller la consommation. Une organisation qui fonctionne de manière optimale... quand il n'y a pas d'urgences.

Pour corser le tout, souvent, la livraison journalière de médicaments ne correspond pas à la commande. Quand elles ne manquent pas, les boîtes sont remplacées par d'autres. L'infirmière doit demander au médecin de changer sa prescription ou partir à la recherche du traitement. «Dans certains établissements, on demande aux médecins d'être vigilants sur les prix. Quand ils prescrivent, s'affiche automatiquement à l'écran le coût du traitement pour l'établissement», indique Nathalie Depoire, présidente de la coordination nationale des infirmières. A l'hôpital de Belfort où elle exerce, «on en arrive à demander aux familles d'apporter leurs médicaments ou d'aller les chercher en ville».

«Quand on fait remarquer que les patients sont en danger, la direction répond "si vous n'êtes pas contente, rien ne vous empêche de partir", répète Léa. C'est nous qui sommes mal organisées, qui ne savons pas gérer, qui consommons trop et, en haut, ils se défendent en disant qu'eux aussi subissent des pressions.» Maxime a écrit à la direction de l'hôpital pour se plaindre des conditions de son hospitalisation. Sa lettre – comme celles du personnel – est restée lettre morte. Pour lui, «les ARS (agences régionales de santé) sont les Standard & Poor's de l'hôpital. Pour que chaque établissement garde son triple A, il faut faire des économies et ceux qui souffrent, ce sont le petit personnel et les malades.» 

«Les malades assistent à la dégringolade de l'hôpital, mais ils sont déjà contents d'être pris en charge. S'ils râlent, c'est sur les infirmières qui sont en première ligne», constate Carole. Peu de patients font remonter leur mécontentement, bien que parfois les infirmières, à bout, leur mettent le stylo et la feuille en main.

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 18:23

LEMONDE | 17.12.11 | 13h57   •  Mis à jour le 18.12.11 | 10h16

 
 

 

Le camping La Pindière, à Héric (Loire-Atlantique), en décembre 2011.

Le camping La Pindière, à Héric (Loire-Atlantique), en décembre 2011.Franck Tomps pour Le Monde

La proposition de loi est passée sans anicroche. Adopté à l'unanimité en première lecture à l'Assemblée nationale, le 16 novembre, le texte relatif "aux habitats légers de loisirs et à l'hébergement de plein air et portant diverses dispositions relatives au tourisme" suscite pourtant l'inquiétude du monde associatif.

Il prévoit notamment d'obliger les exploitants des terrains de camping à déclarer chaque année en mairie le nombre d'emplacements concernés par cette pratique. Il renforce aussi les pouvoirs du maire, qui pourra inspecter même inopinément les terrains en vue de vérifier l'exactitude des déclarations. La commune aura en outre la possibilité de moduler la taxe de séjour applicable à la clientèle des terrains de camping, en vue de différencier la clientèle de passage de la clientèle résidentielle.

Enfin, les personnes qui louent un emplacement de mobil-home pour une durée supérieure à trois mois devront produire un justificatif de leur résidence principale. Les exploitants pourront donc s'assurer que cette clientèle n'élit pas de facto domicile dans leur camping.

Présenté par les députés UMP Jean-Louis Léonard (Charente-Maritime), Daniel Fasquelle (Pas-de-Calais), Marc Francina (Haute-Savoie) et Etienne Mourrut (Gard), ce texte, qui n'a pas été encore examiné par le Sénat, vise à assurer un contrôle de la pratique "résidentielle" au sein des campings.

"RISQUE DE JETER À LA RUE DES MILLIERS DE FAMILLES"

Réunies au sein du collectif Alerte-Uniopss, trente-cinq fédérations et associations nationales de lutte contre la pauvreté et l'exclusion et l'Association nationale des gens du voyage catholiques dénoncent une proposition qui, selon eux, "risque de jeter à la rue les milliers de familles contraintes de vivre à l'année sur un terrain de camping".

Pour les associations sont clairement visées les quelque 70 000 à 120 000 personnes qui, parfois par choix, mais le plus souvent par contrainte, vivent à l'année sur ces zones théoriquement réservées au loisir. Caravanes, mobil-homes ou camping-cars servent alors d'habitat pour tous ceux qui, en situation de précarité ou face à la cherté des loyers, n'arrivent pas à trouver un logement classique. "Cette population comprend l'étudiant qui a trouvé un petit job de serveur sur le littoral l'été, le chômeur de longue durée, en passant par le travailleur pauvre ou la femme seule avec enfants", explique France Poulain, architecte et urbaniste, spécialiste du sujet.

Aujourd'hui, vivre à l'année dans un camping est illégal. Mais la pratique est tolérée par certains gestionnaires de camping qui ont pour seule obligation de déclarer le nombre de nuitées qu'ils ont facturées. Il n'est donc pas possible de différencier et de contrôler s'il s'agit de plusieurs personnes la même nuit ou de la même personne plusieurs nuits de suite.

"Ces nouvelles dispositions vont augmenter la pression sur les gérants", analyse Béatrice Messini, sociologue au CNRS. "Jusqu'à présent, il y avait une souplesse. Si, demain, l'accès de ces terrains légaux est plus difficile, où iront toutes ces personnes ?", s'interroge cette spécialiste de l'habitat hors norme.

Pour Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé-Pierre, "ce renforcement de la législation est inquiétant car cet habitat alternatif, qui est loin d'être idéal, est néanmoins un des amortisseurs de la crise du logement. Cette proposition de loi est un arsenal supplémentaire qui permettra aux pouvoirs publics d'intervenir plus vite et par exemple accélérer des procédures d'expulsion".

"DES CAMPINGS TOURNENT PRATIQUEMENT AUX BIDONVILLES"

Actuellement, les maires ne peuvent agir sur les campings de leur commune qu'en cas de trouble majeur à l'ordre public. L'Etat, qui est censé être l'autorité de contrôle, n'intervient souvent que lors de l'agrément du terrain.

Pour le député Jean-Louis Léonard, un des initiateurs de la loi, le texte permettrait de "prévenir d'éventuelles dérives liées à la sédentarisation". "Il ne s'agit pas de chasser les pauvres, mais d'éviter le développement de campings qui n'en sont plus, se défend le député. Nous avons vu des cas de campings qui tournent pratiquement aux bidonvilles, et sur lesquels les maires n'ont aucune prise. Cette loi, qui a fait l'objet d'un consensus, est une protection."

Il existe effectivement des campings qui, selon les mots de France Poulain, sont des "points noirs". "Environ 2 % du parc sont des terrains non gérés, soit parce que le gérant est peu scrupuleux, soit parce qu'il n'arrive pas à vendre son terrain lorsqu'il décide de partir à la retraite. Dans ces lieux, les conditions d'hygiène et de sécurité ne sont pas respectées, et il est légitime de vouloir mettre fin à ces abus."

Près de 20 % des terrains seraient de qualité médiocre, notamment en raison d'une forte présence de campeurs sédentarisés. Pour autant, la chercheuse est assez sceptique sur l'efficacité des futures dispositions. "L'obligation de domiciliation pourra être facilement contournée, en se faisant domicilier par exemple par une association."

Par ailleurs, le renforcement de la législation pourrait accélérer un phénomène de sédentarisation, sur des parcelles privées ou dans la nature, de précaires pour qui la location d'un emplacement dans un camping est devenue impossible.

>> Lire aussi notre reportage : "Ma famille préfère me savoir là plutôt que sous un pont"

Catherine Rollot

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 22:03

LEMONDE | 17.12.11 | 13h22   •  Mis à jour le 17.12.11 | 16h21

 
 

Personne ne s'y attendait. Du moins pas si tôt. A quelques heures du début des vacances scolaires de Noël, vendredi 16 décembre, la répartition par académie des suppressions de postes dans l'éducation nationale pour la rentrée 2012 est tombée.

Le ministère a présenté aux organisations syndicales les grandes lignes de cette répartition, alors que son budget n'a pas encore été définitivement adopté par le Parlement, la majorité de gauche au Sénat freinant des quatre fers.

D'ordinaire, cette annonce intervient fin décembre, début janvier. Mais l'élection présidentielle approche. "Il faut dégager le terrain pour la campagne", soutient Christian Chevalier, secrétaire général du syndicat SE-UNSA. Un terrain miné par la suppression de 14 000 postes en 2012 - dont 5 700 dans le premier degré et 6 550 dans le secondaire -, qui viennent s'ajouter aux 66 000 suppressions intervenues depuis 2007.

La répartition des suppressions de postes par académie est un sujet sensible dans l'éducation nationale. Sur le terrain, il se traduit souvent par des fermetures de classes dans les écoles.

En janvier, l'annonce de la répartition des emplois supprimés sur le territoire avait déclenché, tout au long du premier semestre, une vague de protestations de la part des élus locaux, des parents d'élèves, des enseignants. La communauté éducative disait alors que le "mammouth" était "à l'os", qu'il ne pourrait pas supporter une nouvelle "cure d'amaigrissement".

Le ministre de l'éducation nationale, Luc Chatel, soutient le contraire. "On peut continuer à ne pas remplacer une partie des départs en retraite" après 2012, a-t-il déclaré fin novembre, lors d'un séminaire consacré à la RGPP, la révision générale des politiques publiques.

Comme en 2011-2012, toutes les académies perdront des postes, à l'exception de la Guyane, qui en gagnera 50. Les académies les plus touchées sont celles de Lille (399 postes supprimés dans le premier degré, 589 dans le second degré) et Nancy-Metz (367 pour le primaire, 425 dans le secondaire). Dans le haut du tableau figurent aussi les académies de Versailles (755 postes supprimés au total), Créteil (595) ou encore Aix-Marseille (504).

Les critères de répartition de ces suppressions de postes sont peu détaillés dans le document que Le Monde s'est procuré. Le ministère évoque le "rattachement territorial" (académies à dominante rurale, urbaine ou d'outre-mer), les "difficultés sociales" et les "variations démographiques". Il ne précise pas que ses prévisions d'effectifs montrent une hausse significative du nombre d'élèves à la rentrée 2012, effet du "boom" démographique du début des années 2000 : 6 000 élèves de plus sont attendus dans les écoles primaires à la prochaine rentrée, 21 200 dans les collèges, 6 600 dans les lycées généraux et technologiques, selon les documents budgétaires débattus par les parlementaires.

S'ouvre maintenant une phase périlleuse pour les recteurs, qui vont devoir plancher sur les "leviers" à actionner afin de respecter les objectifs budgétaires.

Les recettes utilisées cette année devraient être remises au goût du jour. Augmentation du nombre d'élèves par classes, fermeture d'options, diminution des cours à effectifs réduits, suppressions de postes de remplaçants au collège et au lycée. Dans une enquête publiée en septembre, le SNPDEN, principal syndicat des chefs d'établissement, avait calculé que le système fonctionnait grâce aux heures supplémentaires. "Si les enseignants refusaient de les assurer, il y aurait, dans chaque établissement, une classe sans professeur", avait estimé Philippe Tournier, son secrétaire général.

Quant à l'école primaire, le président de la République avait promis, en juin, de la "sanctuariser". Autrement dit, le nombre de fermetures de classes ne devait pas excéder le nombre d'ouvertures. Pour tenir l'engagement présidentiel, les recteurs devront toucher aux dispositifs d'accompagnement et de soutien : intervenants en langues, réseaux d'aide spécialisés aux élèves en difficultés (Rased)...

"Tous ces postes qui ne sont pas forcément visibles, mais qui contribuent à prendre en charge les élèves les plus fragiles. Ce sont eux qui vont payer la facture", s'inquiète Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, majoritaire chez les professeurs des écoles. Reste le vivier des enfants de moins de 3 ans : 34,5 % d'entre eux étaient scolarisés en 2000. Ils ne sont que 13 % cette année, et ce taux risque encore de diminuer encore en 2012.

La répartition des suppressions de postes par académie n'est pas définitivement figée. Vendredi, les syndicats ont obtenu le report du comité technique ministériel sur ce sujet à début janvier. "Sur le budget, il doit y avoir un débat et un vote. Or, l'administration a pensé qu'une simple consultation suffisait", déplore Christian Chevalier.

Sollicité, le ministère de l'éducation nationale n'a pas souhaité s'exprimer. Mais comme, sur ce dossier, il faut faire vite, il y a fort à parier que le "débat" attendu par les syndicats ne s'apparente à un dialogue de sourds...

Aurélie Collas

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 21:38
Marianne - Eugène - Blogueur associé | Vendredi 16 Décembre 2011 à 15:01

 

La Carte Vitale fabriquée en Inde au lieu de la Dordogne, l’armée qui achète sa garde-robe en Europe de l’Est ou encore La Poste qui vient d’acheter 3 000 scooteurs taiwanais au lieu des Motobécane et Peugeot qu’elle achetait auparavant... Petit horizon de notre conscience française pour le patriotisme économique avec notre blogueur associé Eugène.



(Sarkozy - Guillaume Paumier - wikimedia - cc)
(Sarkozy - Guillaume Paumier - wikimedia - cc)
Hier, au journal de 20 heures de France 2, un sujet révèle que l’Etat, les collectivités locales et les entreprises publiques sont les derniers de la classe en ce qui concerne l’achat de produits français. Ceci nous amènera a nous demander pourquoi Nicolas Sarkozy parle de fabriquer en France, mais pas d’acheter Français.

L’état est présenté comme le dernier élève du patriotisme industriel Français :

    * La Poste vient d’acheter 3000 scooteurs Taiwanais au lieu des Motobécane et Peugeot qu’elle achetait auparavant.
    * La Carte Vitale sera maintenant fabriquée en Inde au lieu de la Dordogne (300 000 euros par an qui quitteront les emplois français)
    * L’Armée achète déjà sa garde-robe en Europe de l’Est, parfois au Maghreb ou au Sri Lanka
    * La Police : ne roule plus depuis longtemps en Citroën, mais en Ford ou en Subaru. Depuis 2004 le pistolet officiel de la Police est un Sig Sauer (d’origine germano-suisse) au lieu de l’Alsacien Manurhin basé à Mulhouse. L’entreprise a dû se reconvertir dans la fabrication de munitions et se séparer de la moitié de ses effectifs…
    * Les Pompiers n’achètent plus de véhicule français depuis longtemps, mais des Fiat par exemple.

Pourtant, l’Etat, s’il doit veiller au meilleur usage des fonds publics, doit surtout respecter la législation européenne qui impose aux pays européens de passer des appels d’offres. C’est donc toujours le moins cher qui gagne même s’il est étranger. Le problème est que l’abandon d’un fournisseur national implique des couts cachés : perte de savoir-faire, licenciements, couts d’assurance chômage, manque à gagner pour les impôts, … Le bilan pour l’Etat (et pour la France) n’est donc pas si simple que cela.

Encore une fois, les lois européennes ont été taillées sur mesure pour un capitalisme ultralibéral qui non seulement ne tiens plus compte du bienêtre de tous, mais ignore même les lois les plus basiques de l’économie. Voilà comment, pour le respect du dieu ultralibéral, nous sacrifions chaque jour nos emplois.

Yves Jégo interrogé sur cette aberration est gêné : pour lui cette situation justifie pleinement la mission que lui a confiée le gouvernement il y a deux ans. Pourtant, en deux ans justement, on ne peut pas dire qu’il a été très productif : un rapport et un label regroupant… 15 marques françaises seulement ! Comme je le faisais remarquer dans un précédent article, le label est certifié par le bureau Véritas et coute 3000 euros, une grosse somme pour nos PME.

D’après Yves Jégo nos entreprises profitent aussi des appels d’offres étrangers et donc il ne faut pas tomber dans le patriotisme et c’est pourquoi Nicolas Sarkozy incite à fabriquer en France, mais pas à acheter français ! Nous pouvons tout de même nous demander s’il croit vraiment à ce qu’il dit. Nous voyons bien que lorsque l’on ne vend plus dans son propre pays, il est très difficile de vendre à l’étranger pour les mêmes raisons ! D'ailleurs, la balance commerciale étrangère témoigne de cette idée fumeuse : elle est de plus en plus déficitaire.

Cette histoire inventée par le gouvernement qu’il ne faut pas forcément acheter en France, mais faire fabriquer en France est non seulement ridicule, mais suspecte. Ridicule, car il ne suffit pas de claquer des doigts pour que les usines reviennent surtout si personne en France n’achète français ! Suspecte, car il est légitime de se demander d’où sort cette idée saugrenue et pourquoi malgré son ridicule évident elle nous est tout de même proposée ? Est-ce pour couper l’herbe sous le pied du FN et d’une manière générale de tous ceux qui prônent l’achat français ? Est-ce pour dépoussiérer l’idée du Made In France et paraitre moderne ? Est-ce parce que les amis du président sont au CAC40 et n’ont donc pas du tout intérêt à ce que l’on achète français, car cela fait des années qu’ils ont délocalisé ?

La suite du sujet est taillée sur mesure pour faire plaisir au gouvernement : il s’agit d’un long reportage sur le vin français qui s’exporte en masse à l’étranger et en particulier en Chine. L’année prochaine ce secteur rapportera10 milliards d’euros. Voilà bien un des rares secteurs avec le luxe qui s’exporte bien. Mais aussi juteux que soient ces domaines, cela ne change rien au fait de la balance commerciale est largement déficitaire !

Le journal continue sur la polémique du jour qualifiée « d’explosive » lancée par le gouvernement : la notation des professeurs non plus par des inspecteurs de l’éducation nationale, mais par les chefs d’établissement eux-même. C’est la nouvelle ânerie du gouvernement, bien pratique pour faire oublier la crise et les licenciements boursiers aux Français tout en supprimant en douce le métier d’inspecteurs…

 

L'Etat lui-même n'achète pas français
Retrouvez Eugène sur son blog.
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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 21:33

Marianne - Vincent Drezet - Chroniqueur associé | Samedi 17 Décembre 2011 à 12:01 |

 

Alors que l'origine de la dette fait débat, Vincent Drezet, secrétaire général du Syndicat national unifié des impôts, s'intéresse ici au poids des allègements fiscaux, justifiés au nom de l'adaptation à la mondialisation et à la concurrence fiscale. Ces allègements, note-il, ont surtout été coûteux pour les finances publiques sans que personne ne puisse démontrer leur efficacité en termes économiques.



L'origine de la dette fait l'objet de discussions passionnées. Oubliant d'une part que, contrairement à une idée reçue répandue, la part des dépenses de l’État baisse dans le produit intérieur brut (PIB) et, d'autre part, que les besoins en matière de protection sociale sont en hausse, le discours gouvernemental tente de culpabiliser les citoyens en les accusant d’avoir vécu au-dessus de leurs moyens pour mieux imposer son plan de rigueur.

C’est oublier que de longue date, le financement de la dette publique a mis les États sous la dépendance des marchés financiers dont la crise a montré l’irrationalité et la dangerosité (l’activité spéculative et la vision court-termiste sont déstabilisateurs) : cette dépendance se paie au prix fort via les taux d’intérêt dont les variations, notamment à la hausse, alimentent les déficits publics.

C’est également oublier l’impact de la crise qui, à l’origine, n’est pas une crise de la dette publique mais une crise de la financiarisation de l’économie. Par suite, l'intervention de l'action publique pour soutenir l’activité économique et la baisse des recettes provoquée par la crise ont fait exploser les déficits publics. C’est oublier enfin le coût des allègements fiscaux qui ont creusé les déficits publics, donc la dette (la somme des déficits passés non remboursés).

Il n'est pas inutile de revenir un instant sur ce point. Les allègements fiscaux ont en effet été nombreux, notamment durant les années 2000. Justifiés au nom de l'adaptation à la mondialisation et à la concurrence fiscale, ils ont surtout été coûteux pour les finances publiques sans que personne ne puisse démontrer leur efficacité en termes économiques.

Baisses de l'impôt sur le revenu (IR) : près de 160 milliards d'euros perdus sur 12 ans.
La France présente de longue date le niveau d'imposition des revenus le plus faible d'Europe (7,3% du PIB en moyenne, représentant la somme de l'IR et de la CSG, contre 9% en Europe en 2009) : c'est pourtant l'impôt sur le revenu qui a été déconstruit par l'accumulation de niches fiscales et la baisse des taux du barème. Ces baisses de taux, dont le bénéfice a été massivement concentré sur les contribuables les plus aisés, sont intervenues entre 2000 et 2007.

Elles ont été particulièrement coûteuses et se sont ajoutées les unes aux autres : il est instructif de mesurer ce qu'aurait rapporté l'IR si l'on avait tout simplement maintenu le barème de 1999 au cours des années 2000 à 2011. Ce rendement théorique, autrement dit le manque à  gagner global cumulé de des baisses des taux du barème de l'IR, s'élève à 160 milliards d'euros (compte tenu de l'inflation). Ce manque à gagner pèse lourdement dans la dette publique. Chaque année, ce sont ainsi environ 15 milliards d'euros qui manquent au budget de l’État.

Loi « tepa » d'août 2007 : 20 milliards d'euros perdus en 5 ans.
Parmi les nombreux allègements récents, ceux de la loi «tepa» sont également loin d'être anodins. Sur le strict plan des recettes fiscales (c'est-à-dire compte non tenu de l'exonération de cotisation sociales des heures supplémentaires, elle aussi loin d'être anodine puisque son coût est supérieur à 3 milliards d'euros par an), le manque à gagner cumulé de la loi «tepa» sur la période 2007/2011 s'élève à un peu plus de 20 milliards d'euros.

Ces deux estimations (qui représentent à elles seules 10% de la dette publique actuelle) sont tirées des données des lois de règlement et des lois de finances. Elles ne tiennent pas compte des allègements d'autres impôts intervenus dans la même période : baisse de la TVA dans la restauration, exonération d'ISF dite « pacte d'actionnaires », exonération de certaines plus-values à l'impôt sur les sociétés etc. C'est dire si en réalité, le bilan budgétaire des allègements fiscaux des années 2000/2011 est largement supérieur à ces 180 milliards d’euros. De quoi poser la question de la politique budgétaire en d'autres termes...
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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 15:03
A Bercy, on ne plaisante pas avec la formation professionnelle des ministres. Le budget conseil et coaching de François Baroin, Valérie Pécresse, Eric Besson, Pierre Lellouche et Frédéric Lefebvre coûtera entre 200 000 et 800 000 euros.



Coaching et conseil : A Bercy on ne lésine pas sur la formation des ministres !

 

Ce n'est pas la première fois que les ministères font appel à des sociétés de communication pour mettre en valeur leur action. Néanmoins, cette pratique s'est accélérée depuis quelques années comme l'expliquait la Cour des Comptes dans son rapport d'octobre 2011, qui au passage faisait état de nombreuses : « prestations dont le contenu et la facturation sont difficiles à contrôler »

Les dernières prestations commandées par le ministère des finances et du budget semblent bien en être un exemple. Le Canard Enchaîné du 14 décembre nous apprend que : « (...) Depuis le 30 novembre, le ministre de l’ Economie et celle du Budget ont signé un « accord cadre » pour des « prestations de conseil et de coaching » Le contrat entre Bercy et les agences de communication est « estimé à un montant compris entre 200 000 et 800 000 euros HT »

Après quelques recherches, nous avons retrouvé le document d'appel d'offres du secrétariat général/service de la communication du ministère de l'économie des finances et de l'industrie.

Néanmoins, celui-ci n'indiquant pas les prestations réclamées par le ministère, nous avons trouvé le descriptif sur le site Categorynet sous le nom de : Services de conseil en relations publiques

(...) Les principales prestations de communication qui seront demandées aux titulaires de l'accord-cadre sont les suivantes:

Des prestations de conseil,
— élaboration d'une stratégie générale, réflexion sur les orientations, recommandations sur les stratégies de communication, mise en place éventuelle d'une communication de crise,
— assistance aux équipes de communication des ministres et des secrétaires d'état....

Des prestations de formation, de "coaching".
— formation et préparation à des prises de parole,
— média training, mise en oeuvre de plan média,
— définition d'éléments de discours et d'argumentaires, recherche des thématiques porteuses, — visionnages et analyses des émissions auxquelles participent les ministres et les secrétaires d'état (...) »

Outre le montant particulièrement élevé des prestations rapporté à cinq ministres, au moment où ceux-ci sont obsédés par la chasse aux économies, on pourra s'étonner que ceux-ci puissent trouver le temps de se livrer à des media-training !

Certains, mal intentionnés, feront remarquer qu'à l'exception d'Eric Besson, qui souhaiterait quitter la vie politique, ce coaching, payé par le budget de l'état, tombe pile poil, au moment ou les autres ministres sont candidats aux législatives 2012

François Baroin dans la troisième circonscription de l'Aube
Valérie Pécresse à Versailles,
Pierre Lellouche dans la première circonscription de Paris
Frédéric Lefebvre sur la circonscription englobant les Etats-Unis et le Canada

Mais qui oserait penser que nos ministres, essentiellement préoccupés par la mise en place de restrictions budgétaires, imposées aux français, à cause de la crise économique et financière, pourraient avoir la moindre intention de cet ordre ?


Crédit photo
FlickR CC - Eric P 

 

Jeudi 15 Décembre 2011
J-C Slovar
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