Le Prix Nobel d'économie 2008, Paul Krugman, semble bien pessimiste en cette fin d'année 2011. Si l'économie européenne est au centre de toutes les attentions depuis l'éclatement de la crise de la dette, c'est à la Chine que l'économiste américain a choisi de s'intéresser, dimanche, dans une tribune publiée dans le New York Times. Et il y a, selon lui, de "sérieuses raisons de craindre une crise financière et économique" de ce côté du monde également.
Traduit par la RTBF, et repéré par le site français Arrêt sur images, le texte affirme en effet que le géant chinois "apparaît petit à petit comme un nouveau point dangereux dans une économie mondiale qui n'a vraiment, vraiment pas besoin de ça en ce moment." Selon Paul Krugman, la situation économique de la Chine est comparable à celle du Japon à la fin des années 80 ou celle des Etats-Unis en 2007. Deux facteurs inquiètent particulièrement le nobellisé : une "bulle immobilière en constante inflation" et le sentiment que le gouvernement, miné par la corruption, "ne donne pas l'impression [de savoir] ce qu'il fait."
Pour analyser la santé économique de la Chine, Paul Krugman ne s'appuie pas sur les chiffres, qu'il estime en effet "bien plus fictifs que la plupart des autres". "Cependant, même les chiffres officiels sont déroutants et les nouvelles récentes sont suffisamment dramatiques pour tirer la sonnette d'alarme" souligne l'économiste.
En faisant le parallèle avec les Etats-Unis, l'économiste dresse le portrait inquiétant d'une Chine au bord de l'implosion : "Savons-nous vraiment si l'immobilier a créé une bulle ? Il en montrait tous les signes : pas seulement des prix à la hausse, mais également cette sorte de fièvre spéculative qui nous semble bien familière – pensons juste à la côte de la Floride il y a quelques années."
Si l'économiste admet avoir été "réticent" dans un premier temps à "donner [son] avis sur la situation chinoise", il n'hésite pas à se considérer lui-même "alarmiste". "Mais il est impossible de ne pas être inquiet : l'histoire de la Chine ressemble trop aux effondrements que l'on a vus ailleurs", conclut Paul Krugman.