Il est difficile de rester calme en cette période de choix électoral où les coups d'accélérateur donnés par les instituts de sondage font battre le palpitant, laissant apparaître le risque d'une France "en noir et blanc" au second tour des présidentielles sans espoir de démocratie.
Jusqu'à présent, les indignés me laissaient espérer un mouvement "de gauche" pouvant faire tâche d'huile au sein d'une jeunesse par le biais des réseaux sociaux à défaut de ne pas être présents dans la rue. Là où j'essaie de comprendre pourquoi des jeunes et autres issus de l'immigration (comme moi d'ailleurs) se prennent d'engouement pour une personne d'extrême droite, je me dis qu'il y a effectivement un chemin qui a été tout tracé depuis cinq ans.
Cinq ans qu'un martèlement médiatique élyséen a démontré la réalisation d'un rêve d'intégration à la Dati, à la Yade, à la Amara (tant mieux pour elles) néanmoins déplacées et même trop gâtée Dati pour oser défendre sa carrière si on en croit Nadine Morano. La progression des fausses idées en matière de sécurité s'est faite insidieusement avec les ministres de l'intérieur successifs : Hortefeux, Guéant la cerise sur le gâteau, entre les deux, un ministre de l'immigration et de l'identité nationale socialiste.
Cinq ans où des hommes politiques de gauche se sont liés avec la droite sous couvert de compétences à des postes ministérielles ou en siégeant comme Jacques Attali à des commissions, aujourd'hui, oubliés et je ne les plaindrais pas. Quelle confusion des genres !
Les médias lèche-bottes ont bien joué le jeu de cette mascarade en insistant bien sur la fracture, la nouvelle mode prêt à porter ! Je veux dire que les images ont fait leur effet plus que les grands discours auprès des plus "fragiles" Oui, pour moi il s'agit d'immaturité, de ratage affectif que de vouloir une Marine Le Pen à la tête du pays !
Il s'agit d'en rester à ce qu'elle représente de "phallique" à un moment T d'inquiétude pour l'avenir, de désir d'appartenance à la nation quand on ne sait plus vers qui se tourner et plus grave encore, la peur de l'étranger, cet étranger que l'on ne veut pas être... C'est un sacré travail de remise en question d'accepter l'autre et la différence, on ne réussit pas aux détours d'une conversation à bâtons rompus.
Dans mon entourage, j'ai pu constaté pour les plus âgés pleins aux as que leurs yeux brillaient d'admiration en citant son nom ! Est-ce une façon d'accepter la féminité que de choisir une femme "castratrice" prête à diviser les français de souche de ceux qui ne le sont pas ! Mais elle est capable de dire à un militant PCF au milieu d'ouvriers de chez Peugeot-Citroën " en distribuant des tracts " bien sûr vous avez le droit de militer" encore heureux parce que les syndicats, finis dans un paysage "noir et blanc"!
Cet peur de l'étranger ne s'apprivoise pas avec une politique du "prêt à porter" mais avec du "sur mesure" ! Faire du global c'est du totalitarisme à coups de lois pour un ordre moral et fermer une fois pour toutes les voix de la démocratie ! Si des jeunes se laissent leurrer, il y aurait de quoi agir ! Si des professionnels dans toutes les corporations en viennent là, c'est que le problème est ailleurs que dans le politique, il se situe en eux et là que pourrions nous faire ? RIEN. Faire prendre en compte ses propres frustrations affectives, identitaires de surcroît par le représentant politique est insoluble. Mauvaise humeur si l'ascenseur est en panne en rentrant chez soi, ou si dans le hall d'entrée des jeunes maghrébins sont attroupés, j'en ai marre je vote FN, j'ai rien à perdre ! C'est un quotidien d'envie de karchérisation, promesse d'un ministre de l'intérieur devenu président de la République en 2007.
La haine a fait son chemin et quand on peut difficilement débattre d'économie et de finances, on vote pour l'identité nationale et la sécurité.
Marie-Thérèse FERRISI