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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 14:59

Au chômage depuis un an, une éducatrice spécialisée de 53 ans s'est vu proposer un emploi de strip-teaseuse

 

 

Pôle Emploi a proposé à une éducatrice spécialisée un poste de strip-teaseuse (LE PARISIEN/PHOTOPQR PHILIPPE DE POULPIQUET)
Pôle Emploi a proposé à une éducatrice spécialisée un poste de strip-teaseuse
(LE PARISIEN/PHOTOPQR PHILIPPE DE POULPIQUET)

Au chômage depuis un an, une éducatrice spécialisée, âgée de 53 ans, n’est pas prête d’oublier la proposition de travail que lui a adressé Pôle Emploi. En l’occurrence : un poste de strip-teaseuse dans une boîte de nuit de la région montpelliéraine.

L’annonce qu’elle a reçu était on ne plus claire sur les compétences requises et la nature de cet emploi spécialisé dans l’effeuillage langoureux: "Recherche strip-teaseuse, 12 euros de l'heure, au sein d'un établissement privé vous interprétez des œuvres chorégraphiques avec des techniques classiques du strip-tease topless, du mercredi au samedi". Et ce de 21 heures à 5 heures du matin. Sachant que le strip-tease topless consiste à danser seins nus.

 

Une proposition que cette quinquagénaire, domiciliée à Gignac dans l’Hérault, n’a pas forcément apprécié comme le raconte RTL : "Ce qui me perturbe, c'est la déontologie de Pôle Emploi. S'ils nous proposent de nous foutre à poil pour gagner notre vie, où est la limite, ça suffit!"

 

 

Mardi 31 janvier 2012 à 11h20
Par SudOuest.fr

 


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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 14:38
Marianne - Gilbert Casasus - Chroniqueur associé | Mardi 31 Janvier 2012 à 18:01

 

Pour Gilbert Casasus, professeur en études européennes à l'université de Fribourg en Suisse, il est normal qu'Angela Merkel affiche son soutient pour Nicolas Sarkozy. Mais il est tout aussi normal de ne pas considérer que l'Allemagne est un bon modèle pour la France...



Il n’y a rien de choquant à ce qu’Angela Merkel soutienne Nicolas Sarkozy. Au contraire. En effet, il est souhaitable que les personnalités politiques dépassent leur propre appartenance nationale pour soutenir au-delà des frontières leurs amis politiques. C’est là faire preuve d’un véritable sentiment européen, c’est là apporter sa contribution à la citoyenneté européenne. C’est là mettre aussi fin à cette hypocrisie conservatrice qui voudrait que l’on ne se préoccupe pas de la politique intérieure de ses voisins. N’importe quel socialiste reste aussi socialiste, qu’il soit français ou espagnol ; n’importe quel chrétien-démocrate reste chrétien-démocrate qu’il soit allemand ou belge. Et qu’Angela Merkel vienne prêter main forte à son ami politique Nicolas Sarkozy, cela paraît d’autant plus normal que ces deux dirigeants européens partagent les mêmes idées de droite.

Vouloir une Europe politique, c’est aussi accepter une Europe où la politique devient transnationale. C’est aussi se mettre au diapason d’un Parlement européen, où les différents groupes se constituent en fonction de l’appartenance partisane de leurs membres et non en celle de leur nationalité et passeport. A Strasbourg, on est d’abord membre du PPE, du groupe de « l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates », des Verts ou de « la Gauche unitaire européenne ». Néanmoins, nombre d’électeurs ne l’ont pas toujours compris, persuadés à tort, que les solutions demeurent uniquement nationales. Que dire ici de ce slogan du « produire français » qui, comparaison faite avec celui du Parti communiste des années quatre-vingt ou de ceux du Front national, réveille certes quelques sentiments nationalistes mais, en vérité, s’éloigne à grands pas de l’engagement européen de son auteur !

La préférence nationale a toujours été une forme de démagogie. Aucune solution nationale ne peut aujourd’hui, d’une quelconque façon, mettre fin à la crise financière et économique qui paralyse l’Europe. Aucun pays ne peut à lui seul proposer un remède miracle pour que l’Union européenne retrouve enfin le chemin de la croissance et du plein-emploi. Allemagne, y compris. Car vouloir faire croire un seul instant que « le modèle allemand » puisse constituer à lui seul une panacée pour tous les pays membres de l’UE relève au mieux d’une naïveté, et plus vraisemblablement, d’une méconnaissance politiques que certains responsables français aiment désormais entretenir avant les présidentielles.

Le modele allemand ?

Beaucoup d’économistes en conviennent. L’Allemagne a construit sa force économique aux dépens de ses autres partenaires européens  et de ses propres salariés. Pour préserver sa compétitivité, elle a volontairement réduit les revenus de ses concitoyens, instauré des salaires parfois inférieurs à six euros de l’heure, favorisé la paupérisation de certaines couches de sa population, notamment de celles établies dans les nouveaux Länder, et considérablement accru les disparités sociales entre les personnes favorisées et défavorisées. De même freine-t-elle sa propre consommation intérieure, importe relativement peu de produits fabriqués dans d’autres États de l’UE, préférant a contrario exporter ceux qui sous le label « made in Germany » sont certes assemblés en RFA mais le plus souvent fabriqués dans les pays de l’Est. Pourtant l’Allemagne montre aussi l’exemple. Elle a su diversifier son industrie, trouver un équilibre entre les grandes et petites et moyennes entreprises et préserver le dialogue entre ses différents partenaires sociaux. De plus, nul ne peut lui contester sa position dominante en Europe et ne lui saurait reprocher son statut de principal contributeur au budget de l’Union européenne.

Mais cela ne suffit pas pour faire d’elle ce modèle qu’il faudrait absolument suivre. D’ailleurs, la France n’y a aucun intérêt. Elle se subordonnerait à l’Allemagne et diminuerait ipso facto son influence au sein de l’Europe. Entre un antigermanisme primaire et une germanophilie excessive, elle doit faire appel à d’autres atouts et à ses propres idées pour défendre une Europe dont le dessein et le destin ne sont pas obligatoirement ceux de Madame Merkel. Somme toute, Paris lui a fait trop de concessions ces derniers mois, sacrifiant par exemple sa proposition « d’un gouvernement économique » au profit d’une vague « gouvernance » dont l’esprit s’inscrit, de surcroît, dans une conception anglo-saxonne de l’exercice et de la pratique politiques. Ainsi, de cette « Merkosy » si souvent citée ces derniers temps, naît une impression de déséquilibre franco-allemand dont la chancelière peut se féliciter d’être la grande bénéficiaire.

Revêtue de ce costume, elle se rendra dans les meetings de l’UMP. Elle y sera acclamée et accueillie à bras ouverts. Elle vantera ses succès économiques et taira ses échecs sociaux. Elle se présentera comme l’amie d’une France dont elle sait fort bien qu’elle a pris l’ascendant sur elle. Qu’il soit alors permis à quelques observateurs d’être plus réticents à son égard. Non pas pour son soutien à ses amis politiques, ce qui est légitime, mais pour sa conception de la relation franco-allemande et celle de l’Europe que beaucoup  ne partagent pas. Car critiquer ouvertement la chancelière, c’est aussi, et d’une certaine manière, faire preuve d’un esprit civique européen.
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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 14:25

 

air sarkozy 31/01/2012 à 19h04
Augustin Scalbert | Journaliste Rue89
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Pierre Sarkozy cache son visage en sortant d'un hôpital d'Odessa, Ukraine, 25 janvier 2012 (Dumskaya.net via Reuters TV)

 

Pas facile la vie de DJ. Juste avant de mixer dans une soirée privée, en Ukraine, le fils aîné du président de la République Pierre Sarkozy (a.k.a. DJ Mosey) a été hospitalisé à Odessa en raison d'un malaise, la semaine dernière.

L'information avait été abondamment reprise par les médias people, et même par des médias sérieux. Heureusement, apprenait-on, ce qui semblait être une intoxication alimentaire ne lui avait pas fait grand mal.

Selon une porte-parole du maire de cette cité balnéaire de la mer Noire, citée par l'AFP dans une dépêche du mercredi 25 janvier :

« Il ne se sent pas mal, sa vie n'est pas en danger. »

Pierre Sarkozy, 26 ans, a tout de même été rapatrié à Paris le même jour dans un « petit avion ».

Petit ? Pas vraiment, à en croire Le Canard enchaîné à paraître le 1er février. A 9h17 mercredi 25, un plan de vol est déposé à la base 107 de l'armée de l'air, en toute urgence puisque le départ est prévu à 9h30.

Sarkozy a remboursé 7 632 euros sur 39 200

Finalement, c'est à 10h04 que le Falcon 50 (pas un coucou donc) de l'Etec (l'escadron chargé de transporter les ministres et le Président) décolle de Villacoublay.

Après trois heures trente de vol, le Falcon se pose à Odessa. D'où il repart, deux heures plus tard, chargé du rejeton présidentiel.

Interrogée par Le Canard, la présidence de la République a répondu que Nicolas Sarkozy avait « payé par chèque sur ses deniers personnels la somme de 7 632 euros ».

Mais, relève malicieusement l'hebdomadaire, l'heure de vol en Falcon coûte 5 600 euros « selon les chiffres officiels du ministère de la Défense ». Pour un vol de sept heures aller-retour, il manque donc près de 32 000 euros !

Nos confrères ajoutent que l'Etec étant un organisme d'Etat, il lui est en principe interdit de faire concurrence au privé. Seule exception : « l'intérêt général ».

 

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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 14:15
Abbé Pierre 01/02/2012 à 08h55
Marie Kostrz | Journaliste Rue89

Une nouvelle année, un dix-septième rapport. Encore une fois, la Fondation Abbé Pierre alerte les pouvoirs publics sur le mal-logement. Si la crise économique exacerbe la difficulté des plus pauvres à se loger, elle élargit surtout le spectre des Français qui sont confrontés à ce problème.
Voir le document

(Fichier PDF)

 

Le rapport qu'elle publie ce mercredi 1er février le met clairement en avant :

« L'évolution divergente des revenus et du coût du logement crée ainsi une nouvelle zone de fragilité et provoque un élargissement des publics confrontés à des problèmes de logement, tant pour y accéder (car la gamme des possibilités se réduit), que pour s'y maintenir (lorsqu'ils doivent consacrer une part croissante de leur budget pour faire face à l'évolution du coût du logement et éviter la menace d'expulsion). »

L'ensemble de la population fait face au même phénomène : les dépenses contraintes liées au logement (loyer, charges, électricité, frais d'assurance, téléphone) occupent une place de plus en plus importante « dans les budgets des ménages les plus pauvres comme dans ceux des ménages relevant des catégories moyennes ».

 

La chambre de Jeanne, un « bocal »

 

En 2011, 1,3 million de Français ont eu du mal à payer leur loyer et dix millions subissent aujourd'hui la crise du logement.

Interrogée par France info, Jeanne parvient difficilement à se loger malgré son salaire de directrice d'école crèche. Elle vit dans un 50 m² avec ses deux enfants. Dans son salon, elle a érigé un « bocal », une petite pièce qui lui sert de chambre. Séparée, elle s'interroge aujourd'hui sur ses choix de vie :

« Notamment se séparer pour vivre seule avec ses enfant [...]. Est ce que finalement il ne vaut mieux pas être malheureux mais avoir un confort de vie plutôt que finalement d'assumer ses choix de vie et de suivre son chemin. »

La Fondation Abbé Pierre souligne « l'incapacité croissante de la politique du logement à limiter cette extension et à réduire ces difficultés ».

Ce mercredi 1er février, elle invite les principaux candidats à la présidentielle à s'engager à résorber cette crise du logement. Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon, François Bayrou et François Hollande doivent s'engager sur un « contrat social pour une nouvelle politique du logement ».

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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 14:12

 

L'Edito 01/02/2012 à 13h00
Pascal Riché | Redchef Rue89

A la fin de ses vœux à la presse, mardi après-midi, Nicolas Sarkozy a salué l'audience, a commencé à descendre de l'estrade. Son regard a croisé celui de Serge Dassault, qui était là au titre de patron du Figaro. Ce dernier lui a fait comprendre qu'il aurait pu parler des ventes de Rafale à l'Inde. Sarkozy est alors remonté sur scène pour pousser un cocorico :

« Cela faisait trente ans qu'on attendait ce jour, 126 Rafale de dernière phase en Inde ! [...] C'est un signe de confiance pour l'économie française. »

Ventes de rafales à l'Inde : le Sarkocorico

La presse n'est pas en reste. Quelle formidable nouvelle ! Le contrat du siècle ! Douze milliards d'euros ! Des emplois ! Un succès commercial sur un marché extraordinairement difficile !

Nous ne partageons pas cet enthousiasme. Au risque de paraître naïf, nous pensons que la France devrait s'abstenir de vendre des matériels de guerre.

Des armes qui servent

La vente de Rafale à l'Inde est d'autant plus contestable que c'est un pays qui connaît des tensions avec le Pakistan voisin... auquel la France a d'ailleurs vendu des sous-marins. Ce ne sont donc pas des avions de parade que nous leur cédons.

Certes, la situation actuelle est calme. Mais ces armes n'ont pas de date de péremption : les matériels que l'on vend à un pays dont les relations avec ses voisins semblent « stabilisées » peuvent servir, quelques années plus tard, à tuer des innocents.

Parmi les clients de la France, on compte des pays qui traversent des conflits comme la Colombie, Israël ou le Tchad. La France a ainsi vendu des munitions à la Syrie ; elle a vendu des missiles antichars Milan et des réseaux de télécommunication au régime libyen du colonel Kadhafi. Est-on fier de l'usage qui en a été fait ?

 


Un Rafale s'apprête à se poser sur le porte-avions Charles-de-Gaulles, le 27 mars 2011 (Benoit Tessier/Reuters)

 

Des marchés corrompus

Ces marchés militaires reposent sur les commissions occultes énormes. Des élites corrompues, dans le monde entier, se sont enrichies grâce à ces ventes. Cet argent détourné est un facteur d'aggravation de la pauvreté dans les pays du sud. Comment peut-on se réjouir de participer à un tel système ? Ceux qui parlent de « moraliser » ces marchés sont des joueurs de pipeau.

Mettre un terme à ces ventes d'armes coûterait cher en emplois, c'est certain. L'industrie de la défense, en France, représente 165 000 emplois directs et autant d'emplois indirects. Et un tiers du chiffre d'affaires du secteur est réalisé à l'exportation. Autrement dit, une reconversion du secteur, si elle devait être décidée, prendra du temps. Pour commencer, il faudrait que la France s'interdise de vendre des armes à des pays impliqués dans un conflit armé et aux pays qui violent les droits humains.

Mais le système des exportations d'armement n'a pas que des vertus économiques : il conduit parfois à des gaspillages gigantesques, comme ce fut le cas avec les mésaventures du Rafale (la Cour des comptes ferait d'ailleurs bien de se plonger dans le dossier Dassault Industrie). Par ailleurs, ces contrats à l'exportation ont toujours des contreparties cachées. Qu'a-t-on promis à l'Inde en échange des 126 Rafale ? Quels seront, par exemple, les transferts de technologie ?

Enfin, il ne faut pas sous-estimer le coût de ces ventes d'armes, pour la France, en termes d'image et de crédibilité diplomatique.

Que fait le Parlement ?

C'est au Parlement, censé contrôler ces ventes d'armes, de se saisir de ces questions. Hélas, personne ne semble très préoccupé par la question au palais Bourbon. L'opacité règne sur ces marchés, comme l'a dénoncé Amnesty international. Et les parlementaires se contentent d'applaudir docilement quand le Président, VRP en chef de nos armements, annonce des contrats juteux.

 

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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 14:00

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 01.02.12 | 09h33   •  Mis à jour le 01.02.12 | 10h36

 
 

 

Photo prise le 6 août 2009 de la fenêtre d'un appartement en rénovation d'un immeuble insalubre d'Aubervilliers dans la banlieue parisienne.

Photo prise le 6 août 2009 de la fenêtre d'un appartement en rénovation d'un immeuble insalubre d'Aubervilliers dans la banlieue parisienne.AFP/OLIVIER LABAN-MATTEI


Dans son dix-septième rapport annuel, publié mercredi 1er février, la Fondation Abbé-Pierre évalue à plus de 3,6 millions le nombre de personnes mal logées ou sans abri, et plus largement à 8 millions celles concernées par la crise du logement. Le mal-logement s'est "profondément enraciné" en France, dénonce la Fondation Abbé-Pierre, qui demande aux candidats à la présidentielle un "véritable changement d'orientation des politiques". "Le logement est devenu une vraie machine à exclure et à produire des inégalités", résume Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation.

Selon la Fondation, les difficultés concernent plus que les sept cent mille personnes dépourvues de logement personnel, dont cent trente-trois mille sans domicile fixe, selon l'Insee : "3,6 millions de personnes [sont] non ou très mal logées, et plus de 5 millions de personnes supplémentaires [sont] en situation de réelle fragilité de logement à court ou à moyen terme." La crise a joué un rôle d'accélérateur, avec "la fragilisation des ressources des ménages", doublée de "l'augmentation considérable du coût du logement".

PLUS DE 4 MILLIONS DE MÉNAGES VIVENT AVEC MOINS DE 500 EUROS MENSUELS

Trouver un logement, en changer ou le garder devient "source de préoccupation majeure" pour les plus démunis, mais également pour les revenus modestes (salariés pauvres, familles monoparentales, etc.). Pour Christophe Robert, "les frontières de l'inacceptable sont dépassées", certains trouvant refuge dans des cabanes, des bidonvilles, des caves, des campings, les autres acceptant des logements plus petits, plus loin, plus détériorés.

Le logement accentue ainsi la précarité : selon une étude menée à partir d'une enquête de l'Insee (2006), plus de 4,2 millions de ménages vivraient une fois le logement payé avec moins de 500 euros mensuels. Les ménages s'adaptent au prix de "renoncements importants" et en recourant à des mécanismes de solidarité qui "ne tiendront qu'un temps", souligne Christophe Robert.

La Fondation constate l'enracinement du mal-logement et la diversification de ses visages, avec de plus en plus de personnes touchées jusque dans les classes moyennes. Elle impute ce phénomène à la flambée des prix de l'immobilier et des loyers, aux effets de la crise, mais aussi à une politique du logement jugée "excessivement faible" et parfois "injuste". "La ligne générale des politiques a été de soutenir de façon inconsidérée les marchés immobiliers", explique Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation, selon qui "il manque entre sept cent mille et huit cent mille logements en France".

 

 

 

                                                                                ***************************************

 

 

LEMONDE| 01.02.12 | 11h12   •  Mis à jour le 01.02.12 | 11h29

  La crise du logement s'impose dans la campagne
 

 

A Paris, mercredi 1er février, la Fondation Abbé Pierre a réuni 3 000 invités autour de la question du mal-logement en France.

A Paris, mercredi 1er février, la Fondation Abbé Pierre a réuni 3 000 invités autour de la question du mal-logement en France.Jean-Claude Coutausse pourLe Monde


Avec son "contrat social pour une nouvelle politique du logement", établi sur le modèle du "pacte écologique" de Nicolas Hulot en 2007, la Fondation Abbé Pierre voulait amener les politiques à prendre des engagements précis sur le logement. Son délégué général adjoint, Christophe Robert, estime qu'elle a déjà remporté une partie de son pari: "Le logement est entré dans la campagne. Nous sommes déjà assurés que le désintérêt de 2007 ne se reproduira pas."

Les candidats à l'élection présidentielle dont les partis sont représentés au Parlement ont été invités à signer le texte, mercredi 1er février, devant près de 3000 invités, à Paris, à l'occasion de la présentation du 17e rapport annuel sur "l'état du mal-logement en France". A l'issue d'une prise de parole de 25 minutes, Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon, François Bayrou et François Hollande pourront engager, ou pas, leur signature. Henri Guaino, le conseiller spécial du président, représente Nicolas Sarkozy.

 DIX PROPOSITIONS

Concis, le pacte énumère dix propositions, rassemblées autour de quatre grands thèmes: la construction de logements, la régulation des prix, la protection des plus faibles et le développement d'une ville équitable et durable. Certaines des propositions sont de véritables mesures, d'autres correspondent plus à des ouvertures de chantiers: construction de 500 000 logements par an, dont 150 000 logements sociaux, durant le quinquennat; lancement d'un plan de conventionnement visant 100 000 logements à loyer accessible par an dans le parc privé; encadrement des loyers du parc privé; éradication des 600 000 logements indignes; augmentation du seuil de 25% de logements sociaux dans le cadre de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain (SRU).

Si le pacte paraît "hollando-compatible", et, d'une manière générale, dans la ligne de la plupart des candidats de gauche ou écologiste, il est en décalage avec les positions défendues par la droite. "C'est effectivement un contrat très ambitieux, qui comporte des éléments de rupture avec la politique menée depuis de nombreuses années, reconnaît Christophe Robert, le délégué général de la Fondation. Nous ne l'avons pas configuré pour qu'il soit signé par tout le monde. Le but n'était pas de tomber dans le consensuel."

C'est la première fois que l'organisation caritative, au logo représentant la silhouette du célèbre ecclésiastique, s'engage de cette manière sur le terrain politique. "Le décalage entre le peu de place accordée au logement dans le débat public et l'importance que ce thème a pris dans la vie des Français, nous a obligés à agir", explique Christophe Robert.

 

25,7 % DU BUDGET DES FRANÇAIS

L'urgence sociale est là. Les experts estiment à 10 millions le nombre de ceux qui, à des degrés divers, sont frappés par la crise du logement. En France, il manque entre 600 000 et 900 000 logements; 1,2 million de ménages sont en attente d'une HLM. En vingt-cinq ans, le logement est devenu le premier poste de dépenses des ménages, qui y consacrent parfois jusqu'à la moitié de leurs ressources (25,7% en moyenne pour l'ensemble des ménages, contre 13% dans les années 1980). Selon une récente étude de la Sofres, près d'un Français sur cinq déclare avoir des difficultés à faire face au paiement de son loyer ou au remboursement de son emprunt immobilier.

Si les causes sont connues – pénurie massive d'une offre abordable, envolée irrationnelle des prix à la location comme à l'achat, absence de pilotage au niveau national… –, il faut bien constater que les réponses politiques n'ont pas été à la hauteur. Le gouvernement actuel a beau faire valoir les efforts de rattrapage réalisés ces cinq dernières années – 124 028 logements sociaux ont été financés en 2011, soit un total de 600 000 sur l'ensemble du quinquennat –, les résultats sont encore insuffisants.

Selon les spécialistes, il faudrait une production annuelle de 150 000 logements réellement sociaux pour répondre efficacement à la crise du mal-logement. "Seule l'interpellation publique pouvait obliger les politiques à se positionner sur un véritable changement de cap, même si ce n'était pas obligatoirement de notre responsabilité d'endosser ce rôle", considère Christophe Robert.

 

 120 000 SIGNATURES

Le "contrat social" est le fruit d'un long cheminement qui a commencé à l'automne 2011 par un appel à la mobilisation citoyenne. Au fil des semaines, la pétition a recueilli plus de 120 000 signatures. Une trentaine d'associations aussi diverses que le Secours catholique, l'Association des élus de banlieue ou encore l'organisation syndicale CFDT ont répondu à l'appel.

Le 10 janvier, pour "booster" le mouvement selon les mots de Patrick Doutreligne, le délégué général de la Fondation, l'organisation de solidarité fait jouer une de ses cartes maîtresses en la personne de l'ancien footballeur Eric Cantona, compagnon de route depuis plusieurs années. Dans une lettre publiée par le quotidien Libération, l'ancienne star de Manchester United explique être un "citoyen engagé" et que son objectif est de "recueillir 500 signatures de maires" pour mettre le logement au cœur de la campagne. L'interpellation fait son effet. En quelques semaines, 350 élus apposent leur nom en bas de la pétition.

Une fois élus, les candidats signataires respecteront-ils leur engagement? "Nous avons prévenu les candidats signataires que nous assurerons un suivi, notamment en publiant annuellement dans notre rapport le bilan de l'adoption des réformes et de leur application sur le terrain. C'est en toute connaissance de cause que les candidats décideront d'approuver le document, poursuit Christophe Robert. Ils connaissent notre pugnacité et notre capacité d'interpellation." Et de rappeler la devise de la Fondation: "Ne lâchons rien".

 

>>> Lire aussi : Logement : les positions des différents candidats"

Catherine Rollot


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31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 14:51
Marianne - Laurent Pinsolle - Blogueur associé | Mardi 31 Janvier 2012 à 15:01

 

La très grave crise économique qui sévit depuis plus de trois ans a relégué le sujet de l'enseignement en dessous de la place qu’il devrait avoir dans une campagne présidentielle. Pourtant, la réforme scolaire est une priorité étant donné l’état de délabrement de notre système éducatif. Laurent Pinsolle soutient en l'espèce les réformes préconisées par Nicolas Dupont-Aignan.



(Dessin de Louison)
(Dessin de Louison)
Lentement mais sûrement, la situation globale de l’éducation nationale se détériore en France. Certes, nos grandes écoles paradent en tête des classements européens et ont gagné une vraie reconnaissance internationale, mais nous sommes en train de créer un système à deux vitesses, où seule une petite élite s’en tire et où la grande majorité des Français souffre d’une détérioration continue de notre système éducatif, que ce soient les élèves ou les professeurs.
 
En effet, en ces temps de chômage massif où la sécurité de l’emploi de la fonction publique est très recherchée, il est pour le moins paradoxal d’assister à l’effondrement du nombre de candidats au Capes. La crise des vocations est extrêmement sévère et s’explique par les conditions de travail de plus en plus difficiles des professeurs, soumis aux directives ubuesques d’une administration qui ne leur donne pas les moyens de se faire respecter et abaisse constamment le niveau d’exigence.

Les propositions de Jean-Paul Brighelli

Dans ce contexte, Jean-Paul Brighelli, blogueur associé sur Marianne, a publié un papier très intéressant comportant treize propositions destinées à améliorer l’éducation nationale. Une grande partie d’entre elles se retrouve déjà dans le programme de Debout la République (par NDA) et je ne peux qu’y souscrire : augmenter le temps d’apprentissage du français en primaire, interdire l’apprentissage par la méthode globale, l’adaptation du nombre d’élève, l’adaptation de l’enseignement au collège.
 
Jean-Paul Brighelli propose également de restaurer l’autorité dans les établissements en responsabilisant les parents ou de restaurer l’enseignement de l’histoire et de la géographie. Bref, une nouvelle contribution très intéressante pour penser la réforme de notre système scolaire. Il faudra écouter toutes ces contributions, ainsi qu’étudier les leçons d’autres pays, pour pouvoir entreprendre la reconstruction tant nécessaire de notre éducation nationale.

Le sort des élèves handicapés

J’ai récemment été alerté sur la condition des élèves handicapés à l’école à travers notamment une pétition en ligne de l’association Handicap Soins Ecole Réponses Adaptées (HSERA) pour qui la situation de ces élèves est négligée « parce que ce sont des enfants ou des adolescents parmi les plus fragiles, parce qu’ils nous renvoient l’image de notre propre vulnérabilité et mesurent le degré de justice et de solidarité de notre pays ».
Leur constat est empreint d’humanisme mais aussi de pragmatisme.
 
Elle reconnaît que la scolarisation dans le cursus, quand elle est possible, est une bonne chose, y compris pour les autres élèves. Mais que malheureusement, c’est plus un souci d’économie qui semble guider ce choix, comme l’illustre la suppression de 1 500 classes spécialisées et de 14 000 postes d’enseignants spécialisés. Bref, les déclarations de Marie-Anne Montchamp sur le nombre d’élèves scolarisés méritent d’être mises en perspective par cette analyse.
 
Les cinq années du quinquennat de Nicolas Sarkozy ont été un immense gâchis pour l’Education Nationale. Le grand malaise des enseignants n’a fait que croître, accroissant plus encore le malaise d’une société qui ne parvient même plus à apprendre les fondamentaux à ses enfants.

Retrouvez Laurent Pinsolle sur son blog.

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 15:45
| Par Mathieu Magnaudeix

Nicolas Sarkozy a abattu ses cartes. Dans une émission spéciale diffusée sur huit chaînes de télévision  et plusieurs radios, à 20 heures ce dimanche 29 janvier, le chef de l'Etat a annoncé une série de mesures économiques, du jamais vu à quelques semaines seulement d'un scrutin présidentiel. Alors qu'il n'est toujours pas officiellement candidat, Nicolas Sarkozy, multipliant les références à l'Allemagne, s'est posé en président du « courage », réformateur jusqu'au bout… et même jusqu'après, puisque les mesures annoncées entreront en vigueur après la présidentielle...

 

 

L'annonce la plus marquante est une hausse de la TVA de 1,6 point, afin de compenser la réduction de 13 milliards d'euros de charges sociales patronales. Après des années de débat — l'idée avait déjà été évoquée juste avant les législatives de 2007, faisant sans doute perdre à l'UMP près d'une centaine de sièges de députés —, l'Elysée qui n'en avait pas voulu jusqu'ici s'est décidé à mettre en place in extremis la fameuse “TVA sociale”, censée provoquer un « choc de compétitivité » en baissant le coût du travail.

Deuxième mesure : la promotion au sein des entreprises d'« accords de compétitivité » permettant aux chefs d'entreprise de négocier avec les représentants du personnel une réduction du temps de travail et/ou une baisse de salaires. Il s'agit ni plus ni moins d'un enterrement définitif des 35 heures. Une telle mesure sur le temps de travail juste avant une présidentielle : là encore, c'est du jamais vu. Lors du sommet social, les syndicats avaient signifié leur refus de voir s'ouvrir de tels chantiers si près de l'élection.

Mais Nicolas Sarkozy passe en force : « Le premier ministre François Fillon écrira aux partenaires sociaux dès demain matin pour leur demander de les négocier dans les deux mois qui viennent », a-t-il annoncé. En cas d'échec de la discussion — ou de « blocage idéologique », a insisté le chef de l'Etat, conscient d'avoir les grands syndicats contre lui —, le gouvernement reprendrait la main.

Nicolas Sarkozy a aussi annoncé une hausse de 2 % de la CSG (contribution sociale généralisée) sur les produits financiers, confirmé la mise en place d'une taxe sur les produits financiers, promu la déréglementation de la loi sur l'urbanisme pour doper la construction de logements et booster l'emploi dans le BTP. Décryptage des principales mesures.

TVA : + 1,6 % en octobre 2012 ?
Comme s'il évacuait l'échéance présidentielle, Nicolas Sarkozy souhaite augmenter le 1er octobre le taux normal de la taxe sur la valeur ajoutée, qui pèse sur l'écrasante majorité des biens et services vendus en France, de 19,6 % à 21,2 %. Un tel taux ferait grimper la France dans le peloton de tête de la TVA (consulter ici les différents taux dans l'Union européenne). La taxe sur la consommation n'est en effet que de 18 % en Espagne, 19 % en Allemagne, 21 % en Belgique et en Italie (même si le président du Conseil, Mario Monti, envisage un taux de 23 %).

La mesure, combinée à une hausse de 2 points de la CSG sur le patrimoine (2 petits milliards), est censée rapporter 13 milliards d'euros, pour compenser la baisse des charges patronales. Il s'agit donc d'un transfert fiscal des entreprises vers les particuliers. A entendre le président, rien à craindre : « Je ne crois en rien à une augmentation des prix parce que ces produits sont extrêmement concurrentiels. La concurrence maintiendra les prix. » Et le président de citer l'exemple de la hausse de la TVA en Allemagne : « Ils n'ont eu aucune augmentation des prix, la concurrence est telle que le risque d'inflation n'existe pas. »

En réalité, il y a bien eu alors une hausse temporaire des prix en Allemagne, comme le montrent des chiffres d'Eurostat cités par le Journal du Dimanche. Le 27 octobre 2011, dans l'émission "Face à la crise", le même Nicolas Sarkozy rejetait d'ailleurs toute augmentation «généralisée» de la TVA: «En aucun cas. Pour une raison assez simple M. Pernaut. Ca peserait sur le pouvoir d'achat des Français, ça péserait sur la consommation des Français et ça serait injuste. Et j'ai le devoir de veiller à la justice. Ce serait facile mais injuste.» Voir l'extrait ci-dessous :

 

 

Cette fois, il n'a pas souhaité commenter la remarque du journaliste François Lenglet qui rappelait cette formule d'Alain Madelin : « La TVA sociale est un hold-up patronal sur le pouvoir d'achat.»

Le chef de l'Etat reconnaît indirectement ce risque. « Cette mesure ne rentrera en application qu'au 1er octobre, nous espérons que ça va déclencher des achats par anticipation », a-t-il dit. Autrement dit, le gouvernement s'attend à ce que les Français consomment plus dans les mois qui viennent pour profiter de prix moindres avant la hausse. C'est du reste ce qui s'était passé outre-Rhin.

Mais la comparaison avec l'Allemagne qui obsède Nicolas Sarkozy a ses limites : la TVA allemande était très basse (16 %) et avait été portée à 19 %, non de 19,6 à 21,2 %. Par ailleurs, l'échéance présidentielle va créer chez les consommateurs une très grande incertitude quant à l'effectivité de la mesure, le candidat socialiste François Hollande y étant opposé. Du coup, il y a fort à parier que ce soit plutôt l'attentisme qui prévale.

Il y a surtout un obstacle de taille : la France est aujourd'hui au bord de la récession. Le pouvoir d'achat des ménages est en baisse. La hausse de la TVA risque de peser sur la consommation, et d'accroître la récession tout en pesant sur les ménages les plus modestes. Selon la Cour des comptes, la TVA est un des impôts les plus inégalitaires, car il s'applique à tous de la même façon, et pénalise d'abord les plus pauvres, qui épargnent peu et consomment beaucoup. D'autant que cette hausse fait suite à une série d'augmentations pesant sur la consommation : la hausse du taux réduit de TVA de 5,5% à 7 % début 2012 — sur l'hôtellerie-restauration, mais aussi l'alimentation hors produits de « première nécessité », les transports, les services à la personne, les livres, etc. ; la majoration des prix des sodas, du tabac et de l'alcool...

Tout ce week-end, l'opposition a dénoncé cette hausse de la TVA. « Un mauvais principe et un mauvais instrument », « tout à fait inopportun », d'après le candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande. « Une triple faute, selon l'ancien premier ministre Laurent Fabius, interrogé dimanche sur Radio J. Une faute économique parce que cela va peser sur la consommation, augmenter les prix ; une faute sociale parce que ce sont l'ensemble des couches populaires et moyennes qui vont payer ; une faute démocratique parce que ce n'est pas à moins de cent jours d'une élection qu'on annonce cela. »  

« C'est une très mauvaise idée. Augmenter la TVA, ça veut dire baisse du pouvoir d'achat, ça pèse sur tout le monde et notamment les plus vulnérables », a expliqué Eva Joly, candidate écologiste à la présidentielle. Quant à François Bayrou, lui aussi partisan d'une hausse de la TVA de deux points, mais dans le cadre d'une remise à plat des finances publiques, il a dénoncé une « augmentation de près de deux points qui sera sans aucun effet ». 

A l'UMP, certains n'hésitent pas à qualifier la hausse de la TVA de « suicidaire ».

13 milliards d'exonérations de cotisations patronales 

« Ce mot n'a aucun sens. » Nicolas Sarkozy n'aime pas qu'on lui parle de la “TVA sociale” — il affirme même n'avoir « jamais prononcé le mot », ce qui est faux. Et c'est bien cette mesure qu'il a annoncée ce soir. Car la hausse de la TVA va bel et bien compenser… la baisse des charges sociales patronales sur les salaires entre 1,6 et 2,1 Smic — ce qui représente selon l'Elysée « 97 % des effectifs de l'agriculture, 82 % des effectifs de l'automobile et les deux tiers des effectifs de l'industrie ».

Un « cadeau aux entreprises » qui « ressemble à une utilisation des deniers du contribuable pour satisfaire un électorat » avant la présidentielle, selon le banquier d'affaires Georges Ugeux, qui tient un blog sur lemonde.fr. « Il s’agit d’une réponse positive aux demandes du Medef. On aurait pu au moins réduire les cotisations sociales pour les nouvelles et petites, voire moyennes entreprises. Le montant aurait diminué drastiquement », poursuit-il.

Alors que leur pouvoir d'achat va être rogné par la hausse de la TVA, les salariés ne seront pas soutenus par un coup de pouce de leurs salaires net, puisque leurs cotisations salariales, elles, restent inchangées. Nicolas Sarkozy a martelé un unique argument : le coût du travail en France est trop élevé et il faut « arrêter de plomber les salaires par des charges qui pénalisent l'emploi ».

En réalité, le coût du travail en France et en Allemagne est relativement proche, comme l'a montré la Cour des comptes, mais les cotisations patronales sont en effet plus importantes en France, car elles financent largement la protection sociale (en l'occurrence la branche famille de la Sécurité sociale). Cela ne date pas d'hier, mais Nicolas Sarkozy semble le découvrir. En introduisant la TVA sociale, le chef de l'Etat lance donc à quelques semaines de la présidentielle et de façon désordonnée un très vaste chantier, celui du financement de la Sécu…

La TVA sociale est « la seule réponse crédible à l'arrêt des délocalisations, la France se vide de son sang industriel », assure Nicolas Sarkozy. En fait, pour être sûr de créer le « choc de compétitivité» que souhaitent les défenseurs de la TVA sociale, il aurait sans doute fallu une baisse plus importante des cotisations employeurs.

Par ailleurs, rien ne garantit que les employeurs vont répercuter la baisse des charges dans leur prix, s'inquiète Eric Heyer, économiste à l'OFCE : « Il faudrait que les entreprises jouent le jeu et répercutent l'ensemble de la baisse des cotisations dans leurs prix hors taxe, ce qui est loin d'être évident. » Enfin, il est probable que nos voisins européens « ne se laissent pas faire ». « C'est une stratégie qui peut porter ses fruits à court terme, mais n'est en réalité ni coopérative ni viable. »

S'érigeant à nouveau en protecteur de l'emploi industriel, Nicolas Sarkozy a promis la création rapide d'une banque de l'industrie dotée d'« un milliard de fonds propres » — mais cette banque existe déjà, sous le nom d'Oséo. Une manière de répondre à François Hollande qui a annoncé au Bourget la création d'une banque publique d'aide aux PME. Le chef de l'Etat a également repris à son compte le « produire en France » de François Bayrou. « Je n'accepte pas la fatalité, je ne serai pas M. Jospin qui disait : "face à Vilvorde on n'y peut rien". »

Au risque de faire des promesses qu'il ne tiendra pas, Nicolas Sarkozy a surtout fait une promesse aux salariés de l'usine Lejaby d'Yssingeaux (Haute-Loire), menacée de fermeture : « Je leur dis qu'on a travaillé sur leur situation. Le site d'Yssingeaux, nous ne le laisserons pas tomber. Je ne laisserai pas tomber les gens de Lejaby. J'espère que dans quelques jours on aura trouvé la solution. » En février 2008, Nicolas Sarkozy avait dit la même chose aux ouvriers de l'usine Arcelor Mittal de Gandrange. Une promesse vite oubliée.

Négocier l'emploi et la durée de travail dans l'entreprise

Nicolas Sarkozy n'y est pas allé par quatre chemins. « Le premier ministre écrira aux partenaires sociaux dès demain matin pour leur demander de négocier dans les deux mois qui viennent » sur la question des accords compétitivité-emplois. En cas d'échec de la discussion, le gouvernement entend bien se saisir de la question — on serait alors… à un petit mois de la présidentielle !

L'idée de ces accords : rendre possible dans une entreprise une baisse de salaires et/ou du temps de travail. Jusqu'à présent, ces modifications substantielles du contrat de travail doivent être obtenues avec l'accord de chaque salarié. Une fois de plus, Nicolas Sarkozy dit s'inspirer de l'Allemagne et de la fameuse cogestion des relations sociales entre syndicats et patrons. Mais il omet de dire qu'outre-Rhin, « ce type d'accords prévoit un droit de regard relativement important des syndicats sur la situation économique comme la stratégie d'investissement de l'entreprise » comme l'explique dans Les Echos Adelhaid Hege, chercheuse à l'Ires.

En toute logique, les syndicats devraient dénoncer dès lundi une provocation. « Toute négociation en la matière sera particulièrement dure », a prévenu dès dimanche soir Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière. A croire que Nicolas Sarkozy entrerait volontiers en campagne à la faveur d'un bras de fer avec les syndicats.

 

 

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 15:34
Marianne - L'Hérétique - Blogueur associé | Lundi 30 Janvier 2012 à 15:01

 

Dans le champ de bataille de la présidentielle manque à l'appel un régiment : celui des enseignants. L'Hérétique se montre étonné du silence du corps professoral, alors qu'il est globalement victime d'une dépréciation salariale. Le blogueur favorable au candidat socialiste condamne les réformes de Luc Châtel, notamment la dernière en date qui fait l'objet d'un appel à la grève pour le 31 janvier.



(Sortie d'école - Wikimedia - cc)
(Sortie d'école - Wikimedia - cc)
Je suis très frappé par l'atonie du monde enseignant dans cette campagne présidentielle. Les partis politiques ne sont sans doute pas étrangers à la mort du débat pédagogique, s'étant tous mis d'accord sur les mesures à appliquer et se différenciant seulement par les montants à attribuer à l'éducation. Je crois très profondément que cette élection ne se jouera pas sur l'école, même si bien sûr l'éducation est présente dans les esprits, particulièrement ceux des familles.

Je suis également étonné de l'inactivité des blogueurs enseignants. Oh, on en trouve bien quelques uns de temps à autre pour faire entendre leur voix. Mais quand ils s'expriment sur l'éducation, on constate qu'ils ont totalement embrassé le point de vue dominant au sein de leur formation politique, abjurant toute forme d'esprit critique.
S'il y a bien une profession que sa hiérarchie s'ingénie à faire ch*** par tous les moyens possibles et imaginables, c'est pourtant bien celle-ci.

Réformes incessantes, faits du prince, interventions inutiles mais imposées dans les séances de cours, formulaires aussi crétins qu'abscons à remplir pour évaluer les élèves, méthodes kafkaïennes, circulaires au jargon incompréhensible et aux nomenclatures improbables...

Le « consensus mou de l'opinion »

Ce qui m'impressionne, avec les profs, c'est qu'ils n'ont jamais de revendications salariales. Alors que depuis quarante ans, leur salaire — en valeur absolue — n'a cessé de baisser.
En règle générale, ils se contentent simplement de demander qu'on leur foute la paix. En vain.

Le 31 janvier prochain, quelques uns de leurs syndicats appellent à la grève : la dernière trouvaille des « Châtel Cie », c'est d'attribuer aux chefs d'établissement le pouvoir de juger de la qualité pédagogique ou non de ses enseignants et de les noter donc en conséquence. Ainsi, un chef d'établissement ayant été formé en fabrication de macramé pourra désormais donner son avis sur les transgressions des règles de bienséance dans la Phèdre de Racine. Riche idée, non ?

En attendant, un grand consensus mou se dessine au sein de l'opinion : l'école telle qu'elle fonctionne semble satisfaire tout le monde. Enfin...presque...
 
Retrouvez l'Hérétique sur son blog.

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 15:23

 

Rue89 - Sylvain Gouz  Journaliste Publié le 29/01/2012 à 11h01

 

Le 1er janvier 2007 l'Allemagne a augmenté son taux normal de TVA de 3 points pour permettre de diminuer les cotisations sociales (pour un point) et réduire le déficit public (pour 2 points). Dimanche soir, Nicolas Sarkozy, qui propose une réforme similaire, a affirmé que cela n'avait pas eu d'impact sur la hausse des prix et que cela avait favorisé la compétitivité allemande.

Tel n'est pas exactement l'avis de la Cour des comptes (française) dont le rapport intitulé « Les prélèvements fiscaux et sociaux en France er en Allemagne » (PDF) livre ce constat en sa page 201 :

 »Selon une étude de la Bundesbank, une grande partie de cette augmentation de la TVA a été répercutée dans les prix : selon la banque centrale allemande qui fonde son analyse sur un panier de 40 biens, l'augmentation de 3 points de la TVA aurait contribué pour 2,6 points à la hausse des prix en 2007. La question de l'effet économique de cette hausse de la TVA, notamment en termes de compétitivité, reste en revanche peu documentée. »

Si l'on comprend bien, la hausse de la TVA se répercute quasi-intégralement dans les prix et pèse donc sur les consommateurs tandis que l'effet « compétititf » de transfert des cotisations sociales vers cette même TVA est pour le moins… incertain. Voilà pour le modèle allemand tant vanté.

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