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14 février 2012 2 14 /02 /février /2012 16:36
| Par Mathieu Magnaudeix

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Contraindre les chômeurs à accepter l'offre d'emploi qu'on leur proposera après une (hypothétique) formation. Et faire adopter cette mesure par référendum. C'est la nouvelle proposition du bientôt candidat Nicolas Sarkozy, dans un entretien au Figaro Magazine paru samedi. Dans le contexte électoral, la proposition est conçue pour faire parler, voire pour choquer. Partis de gauche, syndicats, François Bayrou comme le pourtant très droitier Alain Madelin ont d'ailleurs dénoncé la mesure jugée tour à tour «simpliste», «humiliante» ou destinée à «livrer en pâture les chômeurs».

 

Le Figaro Magazine, juin 2011 
Le Figaro Magazine, juin 2011

La sortie de Nicolas Sarkozy, abondamment relayée par les médias ce week-end, n'a donc rien de fortuit. Depuis près d'un an désormais, le gouvernement marche allègrement sur les terres du Front national et se livre à une attaque en règle contre les prétendus "assistés" de notre système social.

Il y eut (entre autres) l'assistanat décrit comme le «cancer» de la société française par le ministre Laurent Wauquiez, la proposition de faire faire des travaux d'intérêt général aux titulaires du RSA, de limiter l'ensemble des aides reçues par les ménages les plus pauvres à 75 % du Smic ou de réserver le minimum vieillesse aux seuls Français.

Autant d'initiatives que Mediapart consigne méthodiquement depuis un an dans notre "Buissonscope", du nom de l'idéologue de cette stratégie auprès de Nicolas Sarkozy, le conseiller du Président, Patrick Buisson.

Cette stratégie sera-t-elle payante ? Cela reste à prouver. S'il peut séduire parmi les classes aisées, les classes supérieures et dans une partie de l'électorat «moyen» ou populaire, ce discours est profondément à côté de la réalité sociale, rappellent plusieurs ouvrages importants à lire en ces temps d'opprobre généralisé sur les plus pauvres.

Tous pointent la dégradation avancée de notre Etat-providence qui a laissé en plan des millions d'exclus, mais aussi l'extension générale du domaine de la précarité des travailleurs, fondement essentiel de ce «ressentiment» anti-assistanat sur lequel surfent les dirigeants de la majorité actuelle. Certains, heureusement, n'en restent pas à ce triste constat et dessinent des pistes de réflexion pour enrayer la progression de la pauvreté dans notre pays, et enfin raccrocher les pauvres au reste de la société. En prenant leurs distances avec les conservatismes et avec une approche simplement compassionnelle de la pauvreté, répandue à gauche.

Retrouvez les références des livres cités sous l'onglet "Prolonger"

Démonter le discours anti-assistanat. C'est une des ambitions de Salauds de pauvres ! petit livre de Benjamin Griveaux pour la Fondation Jean-Jaurès, dont le titre ironique emprunte évidemment à la tirade de Jean Gabin dans la Traversée de Paris (1956). Un livre de combat : son auteur, conseiller général PS de Saône-et-Loire, est chargé dans ce département (dirigé par Arnaud Montebourg) de l'économie et de l'insertion. Il est aussi membre de l'équipe de campagne de François Hollande.

 

 

 

Plus d'un bénéficiaire potentiel sur trois ne demande pas le RSA

 

A l'épicerie sociale de NiortA l'épicerie sociale de Niort

Griveaux revient utilement sur les «idées reçues» au sujet des bénéficiaires des minima sociaux, comme Mediapart l'avait d'ailleurs fait il y a près d'un an, au lendemain des élections cantonales. Il rappelle notamment que : 

  • Les minima sociaux en France sont loin d'être les plus élevés d'Europe. Les dépenses de santé, constate-t-il dans son département, grèvent parfois jusqu'à 90 % des ressources des plus pauvres. «La survie est devenue le quotidien de millions de Français», écrit-il.
  • Au contraire de ce que suggère la majorité, «personne ne peut gagner plus, en bénéficiant des aides sociales, que quelqu'un qui travaille». Quant aux aides versées par les CCAS ou les conseils généraux (transports scolaires, cantine, petite enfance, etc.), elles existent mais n'ont rien de privilèges honteux.
  • Loin d'être cet eldorado pour des étrangers en quête d'allocation comme l'affirme le FN, la France n'accorde son aide (minimum vieillesse, allocation d'invalidité et RSA) qu'aux réfugiés, aux étrangers qui ont des cartes de résident et un titre de séjour depuis au moins cinq ans.
  • La fraude sociale aux prestations versées représente chaque année 3 milliards d'euros, soit 0,5 % du montant total des sommes versées. Selon l'UMP, les fraudeurs ne dépassent pas 1 % des assurés. Et bien souvent, il s'agit d'erreurs plus que de cas avérés de fraudes. D'ailleurs, une grande majorité de ces montants est récupérée. La fraude fiscale (celle des riches et des très riches) représente entre 25 et 30 milliards d'euros par an. Près de dix fois plus.

 

A ces arguments s'en rajoutent d'autres, rappelle Nicolas Duvoux, sociologue à Paris-Descartes qui publie le 23 février Le Nouvel Âge de la solidarité (Seuil), une réflexion sur le délitement de l'Etat-providence et la nécessité de remettre la lutte contre la pauvreté au cœur des politiques sociales :

  • Entre 1990 et la création du RSA en 2009, le niveau du RMI a décroché de 34 % par rapport au revenu médian des Français.
  • L'idée selon laquelle les pauvres se complaisent dans l'oisiveté et la paresse n'a jamais été démontrée. Les pauvres qui affirment ne vouloir travailler en aucun cas sont extrêmement peu nombreux (les études insistent au contraire sur les handicaps qu'engendre une pauvreté durable, car elle limite les ressources pour la garde des enfants, les déplacements, etc.)
  • Contrairement aux idées reçues, des centaines de milliers de Français ne demandent pas le RSA auquel ils ont pourtant droit — c'est le "non-recours". Seules 450.000 personnes sur 1,5 million de bénéficiaires potentiels ont demandé à profiter du RSA-activité (le complément de revenu destiné à encourager à reprendre une activité). Par ailleurs, 30 % de ceux qui pourraient toucher le RSA-socle (l'ancien RMI) ne le demandent pas. La raison ? Le «refus, de la part des travailleurs modestes, d'être identifiés à des assistés»

Dans un ouvrage précédent, L'Autonomie des assistés, Nicolas Duvoux avait d'ailleurs démontré comment les bénéficiaires de minima sociaux refusent le terme d'assistés pour eux-mêmes… même s'ils l'utilisent volontiers pour les autres.

«Au cours des années 2000», écrit Duvoux, la stigmatisation de l'assistanat est devenue «un élément structurant du débat politique et des représentations sociales en France». Le «soupçon», dit-il, est largement partagé. Et «les boucs émissaires d'autant plus commodes qu'ils sont, à quelques exceptions près, silencieux». Paradoxe de l'époque : voici donc les «victimes de l'ordre social» vues comme des privilégiés.

La pauvreté gagne du terrain. Il y a aujourd'hui 8,2 millions de pauvres — ils vivent en dessous du seuil de pauvreté, 60 % du revenu médian, soit 954 euros par mois pour une personne seule ; 3,5 millions de personnes touchent les minima sociaux — c'est 6 millions avec les ayants droit. «Les niveaux de pauvreté sont redevenus équivalents à ceux du début des années 80», écrit Duvoux. Et «l'assistance s'étend à mesure que la pauvreté se déploie».

Une «nouvelle pauvreté» a vu le jour avec la crise de la société salariale et le chômage de masse. Du coup, en marge de l'Etat-providence, théorisé en 1945 et fondé sur le travail des salariés (et qui leur garantit en échange des droits à retraite, à la couverture maladie, etc.), sont apparus de nouveaux droits pour les plus démunis (RMI, Couverture maladie universelle, etc.). Une foule de «droits et de structures spécifiques» (eau, gaz, électricité, santé, services bancaires) ont aussi émergé.

Mais ces aides, outre qu'elles créent des effets de seuil difficiles à faire accepter à ceux qui n'y ont pas droit, entretiennent le «stigmate» de la pauvreté, et tendent à pérenniser l'assistance. Le RMI était fait pour développer l'insertion. Le RSA avait le même but. Mais malgré quelques points positifs (le RSA a sorti 150.000 personnes de catégorie des bas salaires), les bénéficiaires de minima sociaux restent exclus de la protection sociale et sont très mal suivis par Pôle emploi. La formation continue est défaillante, compromettant grandement le retour au travail.

 

Modèle social « conservateur »
Walincourt (Nord). Chez les Dubois, les deux parents sont au chômage. 
Walincourt (Nord). Chez les Dubois, les deux parents sont au chômage.© MM

Pendant les Trente Glorieuses, l'«organisation sociale [était] structurée autour du partage des fruits de la croissance». Les institutions de la Sécurité sociale devaient réduire définitivement la misère. Mais ce modèle social a pris l'eau. «Le développement continu [de l'assistance] depuis deux décennies résulte de la décomposition des protections collectives», écrit Duvoux.

Des réformes restrictives de l'assurance-chômage (gérée par les syndicats et le patronat), par exemple en 1993 et en 2003, précipitent des ex-chômeurs dans l'assistance. Aux marges du salariat et de la pauvreté est apparu un «second marché du travail», fait de petits boulots, de temps partiel, de contrats aidés et d'emplois au Smic exonérés de cotisation sociale.

«Si une partie des classes populaires nourrit une vision critique de l'assistance, c'est qu'elle a vu ses conditions d'existence bouleversées, écrit Nicolas Duvoux. Un fossé, voire un antagonisme, s'est ouvert entre les différentes strates du monde populaire.» La précarité, la hausse des dépenses contraintes «a fait naître des tensions, à la lisière des seuils de l'assistance, chez ceux qui sont trop modestes pour s'en sortir mais trop riches, éventuellement de quelques euros, pour avoir droit à des prestations de solidarité».

Ce ressentiment est souvent ethnicisé : «Les immigrés sont surreprésentés parmi les populations défavorisées, il est inévitable d'en voir un grand nombre dans les bureaux d'aide sociale ou auprès des organismes de la Sécurité sociale. Aux yeux des "petits Blancs", il s'agit d'un insupportable "privilège".»

Le bilan n'est pas glorieux : l'assistance ne produit pas beaucoup d'autres choses que «désarroi et humiliation» chez ceux qui en bénéficient. Elle les relègue hors de l'emploi et suscite une aigreur dans le reste de la société. Plus que jamais, la protection sociale est aujourd'hui «à deux vitesses», opposant les salariés (protégés par la Sécurité sociale) aux pauvres, pris en charge par la solidarité — et aujourd'hui, par les départements, envers lesquels l'Etat se montre pingre. 

«La révolution des politiques sociales n'a pas encore eu lieu, elle est pourtant plus que jamais nécessaire», estime Duvoux, partisan d'un «contrat social qui réconcilie l'autonomie des individus avec la solidarité nationale». Le chercheur propose plusieurs pistes, faute de quoi l'assistance ne cessera de gagner du terrain :

  • Une réforme de la protection sociale car l'Etat social hérité de 1945 crée d'insupportables inégalités : «Au sein de la protection sociale, le décalage entre les faiblesses des minima sociaux et la générosité de l'indemnisation du chômage ou de l'assurance vieillesse orientent la distribution au détriment des jeunes générations, des moins qualifiés et des femmes avec, par surcroît, une pénalité de type ethnique pour les minorités discriminées.»
  • Revaloriser les aides sociales — même en période de crise. 
  • L'abaissement du droit au RSA à 18 ans (contre 25 ans aujourd'hui) car les plus touchés par la pauvreté sont les plus jeunes (le taux de pauvreté est de 20 % chez les 18-25 ans).
  • «Fonder le droit à la prestation sur la citoyenneté», avec des droits communs pour tous et des droits spécifiques en fonction des besoins.
  • Revoir le système de formation.

 

Benjamin Griveaux, l'élu PS de Saône-et-Loire, développe dans Salauds de pauvres un diagnostic proche. Il égrène notamment les statistiques : 2,4 millions de pauvres ont moins de 18 ans, 4 sur 10 moins de 25 ans. 54 % sont des femmes. 700.000 personnes sont sans domicile, dont 140.000 SDF. On compte plus de trois millions de mal logés. Quatre millions de personnes vivent sans complémentaire santé. Cinq millions de personnes ont eu recours aux associations caritatives en 2010. 60 % des Français craignent de devenir SDF.

Mais l'élu socialiste tance aussi le «choix français de la pauvreté», et les «échecs successifs des politiques de lutte contre la pauvreté mises en place depuis plus de trente ans» par la droite et la gauche, qui défend «trop souvent» […] un système curatif, sans attaquer les inégalités à la racine». Lui aussi s'en prend à notre modèle social, «profondément conservateur».

«Les politiques de redistribution mises en place sont favorables aux anciennes générations et renforcent l'ordre social traditionnel. L'Etat prend en charge les personnes âgées et les coûts liés au vieillissement, laissant aux familles le soin d'accompagner les jeunes. En agissant ainsi, nous pénalisons les nouvelles générations, qui doivent compter sur les solidarités et les ressources familiales pour se lancer dans leur vie d'adulte.» Une formidable machine à reproduire les inégalités. «Nous ne pouvons continuer plus longtemps à faire l'apologie, par conservatisme et par paresse d'un système qui a figé, puis accru, les inégalités dans notre pays», explique-t-il.

Griveaux propose que l'Etat «investisse[…] dans la lutte contre la pauvreté» et propose plusieurs «idées neuves», parfois décapantes :

  • Faire varier le montant des minima sociaux, en fonction du lieu de vie (car les loyers, par exemple, varient fortement).
  • Pour lutter contre la pauvreté héritée, doter chaque enfant pauvre d'un capital de départ (23.000 euros à la majorité) pour se lancer dans la vie. La mesure serait financée par un impôt proportionnel sur le patrimoine.
  • Créer un service public du crédit pour les plus modestes.
  • Développer le secteur de l'insertion.
  • Protéger l'employabilité en développant par exemple le coaching (sic) pour les travailleurs de longue durée.

Avec des procédés fort différents (le reportage et l'enquête sociologique), deux autres ouvrages plongent aussi dans la France des pauvres, bien loin des clichés.

 

« Guerre aux pauvres »

 

Il y a quelques années, l'auteur américain William Vollmann avait demandé à des pauvres du monde entier la raison de leur état : «Pourquoi êtes-vous pauvre ?». Pendant de longs mois, la journaliste Catherine Herszberg a rencontré des Français de toutes origines sociales, employés, commerçants, cadres, militaires, magistrats, médecins, etc., et leur a posé une question un peu différente : «Mais pourquoi sont-ils pauvres ? (le titre de l'ouvrage). Une manière de sonder la grande peur de ceux qui travaillent face à la pauvreté.

De ce “voyage dans la France en crise” (parution le 1er mars), qui alterne paroles brutes et analyses de l'auteur, on retient plusieurs enseignements : 

  • «Sur le terreau du ressentiment», légitimé au plus haut niveau, la «guerre aux pauvres» lancée par nos dirigeants a «fait mouche». La journaliste a retrouvé la rhétorique anti-assistanat à de multiples reprises dans la bouche de ses interlocuteurs («dans tous les milieux, avec quelques variantes, bien sûr, selon les classes sociales»). «Sous l'effet de la propagande contre les assistés, qui attise le ressentiment comme réponse commune au malheur commun, il semble que les non-riches aient à leur tour fini par croire qu'épuiser les pauvres était aussi de leur intérêt.»
  • Bien souvent, la pauvreté est attribuée à des causes personnelles (le caractère, l'absence de volonté, le manque de "niaque", la paresse). Les chiffres qui démentent la réalité de l'assistanat n'ont guère de prise sur ces discours.
  • Les classes populaires sont atomisées : «35 années de chômage de masse ont entravé toute identité collective.» Au lieu de tancer les excès de la finance et de la mondialisation, ceux qui travaillent et craignent pour leur avenir veulent d'abord mettre l'assistanat à distance. «Quand les classes populaires trinquent davantage encore qu'à l'accoutumée, il n'est plus supportable que d'autres (chômeurs ou assistés) puissent toucher de l'argent de l'Etat sans emploi reconnu comme tel avec l'aval de l'Etat», dit l'auteure. «Plus on est proche économiquement des chômeurs, plus on redoute pour soi-même, et moins on est enclin à leur trouver des circonstances atténuantes.»
  • Elle aussi pointe les limites de notre système social, où l'assistance prospère sans avoir jamais été théorisée, marquée du stigmate : «L'assurance amarrée au travail est un droit, l'assistance cramponnée à son absence est une faute, ou tout comme.»

Il y a trente ans, les sociologues Jean-François Laé et Numa Murard avaient raconté dans L'Argent des pauvres (Seuil, 1985) la pauvreté dans la cité ouvrière des Ecameaux à Elbeuf (Seine-Maritime). Une cité "transitoire" : la France croyait encore qu'elle allait éradiquer les pauvres.

 

Récemment, ils sont revenus, en quête de leurs interlocuteurs. Ce come-back sociologique est raconté dans Deux générations dans la débine, qui vient de paraître (Bayard).

Elbeuf a perdu des usines, 3000 habitants, 45 cafés et de nombreuses boutiques. La cité a été rasée, mais les pauvres sont toujours là, disséminés dans la ville, discrets, cachés, disparus sans laisser d'adresse. La désindustrialisation a touché de plein fouet les plus qualifiés. De la culture ouvrière, il ne reste plus rien.

Quand ils ne sont pas morts, les pauvres du passé sont toujours pauvres et leurs enfants ont pris le relais. «D'une génération à l'autre, la parentèle colle aux doigts. Plus la précarité est grande et plus la colle est forte.» D'autres sont tombés dans la misère. «Les héritiers de la pauvreté laborieuse devenue pauvreté assistée ont été rejoints par tous ceux que les convulsions de l'économie, au cours des décennies suivantes, ont jetés dans la débine.»

 A leur tour, Jean-François Laé et Numa Murard constatent comment les classes populaires se fragmentent. Eux aussi ne voient qu'une issue à l'extension du domaine de la paupérisation : son urgente prise en charge. «Si les dégâts de l'industrialisation et la peur du paupérisme ont débouché sur les noces de la République avec la Sécurité sociale, il serait normal que ce couple donne aussi toute sa mesure pour éponger les dégâts de la désindustrialisation.»

Indispensable pour espérer recoller un jour les morceaux d'une société cassée. Mais sans doute impossible tant que les politiques s'entêteront à exploiter la rhétorique anti-assistanat, si facile, mais à mille lieues de la réalité sociale.

 

 

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14 février 2012 2 14 /02 /février /2012 14:41

LEMONDE.FR avec AFP | 14.02.12 | 12h35

 
 

 

Seul le gazole se maintient en-dessous de son prix record, établi en 2008.

Seul le gazole se maintient en-dessous de son prix record, établi en 2008.AFP/JOEL SAGET


Les prix de l'essence en station-service poursuivent leur envolée et atteignent de nouveaux sommets historiques. Selon des données publiées mardi 14 février par le ministère du développement durable, le prix du litre de super sans plomb 95 a grimpé à 1,5787 euro en fin de semaine dernière. Celui du super sans plomb 98 s'est élevé à 1,6184 euro. Tous deux dépassent ainsi leurs records antérieurs établis seulement une semaine plus tôt (1,5640 et 1,6022 euro par litre).

Le gazole, dont les ventes représentent environ 80 % de la consommation française de carburants automobiles, subit également une hausse, à 1,4180 euro le litre vendredi, contre 1,3960 la semaine précédente. Ce prix de vente reste cependant inférieur au record établi en 2008. Tous ces chiffres sont des moyennes nationales calculées par la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) à partir de données fournies par les stations-service.

Depuis la fin 2011, les prix de l'essence vont de record en record en France, propulsés par un double effet : des tensions géopolitiques, notamment liées à l'Iran et au Nigeria, qui maintiennent les cours du pétrole brut à des niveaux très élevés, et l'affaiblissement de l'euro par rapport au dollar qui amplifie le coût de l'or noir une fois sa valeur convertie dans la monnaie unique.

 

TOTAL S'OPPOSE À UN ÉVENTUEL BLOCAGE DU PRIX DE L'ESSENCE

Cette flambée a déjà fait des vagues en pleine campagne présidentielle. Le candidat socialiste, François Hollande, a proposé le mois dernier un "blocage temporaire du prix de l'essence", accompagné d'une restauration de la TIPP flottante. La majorité a balayé l'idée de telles mesures, qualifiées de "solution du passé".

Interrogé sur RTL sur cette envolée des prix à la pompe, peu avant l'annonce des derniers records, le PDG de Total, Christophe de Margerie, a estimé mardi que la meilleure manière de faire baisser les prix de l'essence était d'investir pour trouver de nouveaux gisements. "Plus il y aura de pétrole, plus les prix seront maintenus bas", a-t-il dit, critiquant au passage l'idée d'un blocage des prix. "Pour n'importe quel produit, ce n'est pas une bonne chose de bloquer les prix" et "c'est automatiquement le budget de l'Etat qui en souffrira", a-t-il souligné.

 

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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 14:15
Marianne - Philippe Murer - Tribune | Lundi 13 Février 2012 à 12:01

 

Le modèle économique allemand, encensé pour sa croissance et son dynamisme, ne semble pas aussi enviable qu'il n'y paraît. En particulier concernant le chômage, dont les chiffres seraient truqués pour cacher le fait qu'une partie de la population vit dans la précarité. De même qu'en France, où le taux de chômage officiel n'est pas le reflet exact de la réalité. Petite démonstration par Philippe Murer, professeur de finance à la Sorbonne.



(Dessin de Louison)
(Dessin de Louison)
En utilisant deux méthodes différentes,  on peut évaluer le taux de chômage en France entre 16 et 20% de la population en âge de travailler. L’Allemagne serait à 15%.
En lisant les quatre articles en annexe et en fouillant longtemps dans les statistiques, je me suis rendu compte que les chiffres allemands semblent faussés. Il faut dire que les chiffres français du chômage ne sont pas réalistes non plus.

Une responsable de l’Arbeitsagentur d’Hambourg (Pôle-emploi allemand) souhaitant garder l’anonymat, ne cache pas sa colère.
« Qu’on arrête de parler de miracle économique. Aujourd’hui, le gouvernement répète que nous sommes aux alentours de 3 millions de chômeurs, ce qui serait effectivement historique. La réalité est toute autre, 6 millions de personnes touchent Hartz IV,... »

Récemment la polémique a été relancée après que le quotidien Die Welt a rapporté, dans son édition du 27 septembre, que les chiffres du chômage des seniors sont « truqués ». D’après le journal conservateur, un chômeur de plus de 58 ans sur deux n’est plus répertorié dans les chiffres de la Bundesagentur für Arbeit  (Agence fédérale du travail).

Par une magouille comptable et dialectique, le pôle emploi allemand aurait fait sortir 211 000 chômeurs seniors des listes. Le crédo du Silberschatz (littéralement, le « trésor de l’expérience » des seniors), chanté par la ministre du Travail, Urula Van der Leyen, qui répète que « les principaux bénéficiaires du redressement du marché du travail allemand sont les 58 ans et plus » a depuis pris du plomb dans l’aile. Interpelé sur la question par Klaus Ernst, le chef de file de la Linke (parti politique de gauche) le porte-parole ministère du Travail a d’ailleurs dû reconnaître que « début 2011, seulement 43 % des seniors bénéficiaires du chômage étaient enregistrés sur les listes. »

« Les 4,9 millions d’adultes sont en fait des chômeurs, des quasi-chômeurs — qui travaillent moins de 15 heures par semaine — ou des précaires. Les plus touchés sont les familles monoparentales et les seniors », souligne Brigite Lestrade, auteur d’une étude sur les réformes Hartz IV (Cerfa, Juin 2010).

Méthode pour vérifier le taux de chômage : retraiter des RSA socle et autre chômeurs cachés

Le nombre de chômeurs en Allemagne et en France semblent en train de diverger, bilan très flatteur, remarquée et encensée en France par presque tous les commentateurs. A juste titre ?

 

Chômage : les chiffres sont truqués en Allemagne comme en France

 

En revanche, la comparaison évolue quand on suit le nombre de personnes au chômage ou touchant le RSA socle en France, la loi Hartz en Allemagne. L’Allemagne s’en tire un peu mieux récemment mais il n’y a rien de miraculeux.

 

Chômage : les chiffres sont truqués en Allemagne comme en France

 

Le taux de chômage des deux pays est à 21% en France et 16% en Allemagne.

 

Chômage : les chiffres sont truqués en Allemagne comme en France

Comment expliquer ces différences ?

La population en âge de travailler baisse en Allemagne et augmente en France

 

Chômage : les chiffres sont truqués en Allemagne comme en France

 

Ce qui permet à l’Allemagne de faire baisser son chômage avec moins de croissance qu’en France
D’autant plus que le chômage est encore plus caché en Allemagne qu’ en France

 

Chômage : les chiffres sont truqués en Allemagne comme en France

 

On remarque que la population au travail en France a augmenté de façon comparable en France et en Allemagne

 

Chômage : les chiffres sont truqués en Allemagne comme en France

Autre méthode pour vérifier le taux de chômage : le taux d’activité

Depuis 1970, le changement des mœurs a considérablement accru la participation des femmes à l’emploi en France. Nous travaillerons donc sur le taux d’activité des hommes pour ne pas biaiser l’étude. Nous avons aussi enlevé les jeunes hommes de 15 à 24 ans touchés par le chômage — mais qui étudient plus longtemps maintenant — afin d’éliminer un biais statistique et les plus de 60 ans à cause des changements de système de retraite.
A partir des chiffres de l’INSEE, on peut tracer la courbe suivante. 

 

Chômage : les chiffres sont truqués en Allemagne comme en France

 

De 1975 à 2009, le taux d’activité des hommes de 24 à 60 ans est donc passé de 77,1 à 64,6 %.
Le taux de chômage de 2009 peut être indirectement évalué comme le taux de chômage de 1975 +12.5% en supposant qu’un homme entre 24 et 60 ans souhaite autant travailler en 2009 qu’en 1975.
Comme le taux de chômage était de 3% en 1975, on trouve un taux de chômage estimé de 15.5% chez les hommes.

L’emploi industriel

Malgré la belle réussite de l’industrie allemande, on remarquera que l’emploi industriel baisse aussi vite en France qu’en Allemagne.

 

Chômage : les chiffres sont truqués en Allemagne comme en France
La réalité du chômage en France et en Allemagne est donc largement sous-estimée par les chiffres officiels
La question est désormais de savoir pourquoi. 


Philippe Murer est professeur de finance à la Sorbonne et membre du Forum Démocratique.

Pour aller plus loin, voici une sélection d'articles sur l'Allemagne :

Chômage : la face cachée du miracle économique allemand. 

La compétitivité allemande ? 20 % de travailleurs pauvres.

Les bas salaires allemands accusés d'être à l'origine de la crise en zone euro. 

Les réformes sociales Hartz IV à l'heure de la rigueur en Allemagne  (pdf) par Brigitte Lestrade, professeur de civilisation contemporaine allemande à l’Université de Cergy-Pontoise.

 

 

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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 16:09

Le Buvard relaie ici deux textes révélateurs d'une situation plus qu'alarmante en Grèce. Le premier de Marie-Laure, qui vit là-bas depuis 20 ans et s'adresse à sa soeur sous la forme d'une lettre et le second est celui du discours prononcé par Sonia Mitralia, luxembourgeoise, fondatrice du groupe "Initiatives des femmes contre la dette grecque". 

Pour information, le mari de Sonia, Yorgos, est économiste, membre du CADTM et co-fondateur de l'ELE (le comité pour la constitution d'une Commission d'Audit de la Dette Grecque). Mediapart a publié ce discours prononcé le 24 janvier dernier devant le Conseil de l'Europe à Strasbourg. Dans son discours, Sonia Mitralia rappelle entre autre que le «droit international oblige (...)les Etats à donner la priorité à la satisfaction des besoins élémentaires de leurs citoyens et non pas au remboursement de leurs dettes».

 



Lettre de Marie-Laure 


 
Discours de Sonia Mitralia

Presque deux ans après le début du traitement de choc imposé par la Banque centrale européenne, la Commission européenne et le Fonds monétaire international à la Grèce, son bilan est catastrophique, révoltant et inhumain.


Tout d'abord, même les inspirateurs de ces politiques admettent maintenant ouvertement non seulement leur échec patent, mais aussi que leurs recettes étaient dès le début totalement erronées, irréalistes, inefficaces et même contre-productives. En voici une illustration qui concerne non pas une question secondaire mais le cœur du problème, la dette publique grecque elle-même. Selon tous les responsables du désastre grec, si leurs politiques (d'austérité plus que draconienne) s'avéraient efficaces à 100%, ce qui est d'ailleurs totalement illusoire, la dette publique grecque serait ramenée en 2020 à 120% de PIB national, c'est-à-dire au taux qui était le sien... en 2009 quand tout ce jeu de massacre a commencé! En somme, ce qu'ils nous disent maintenant cyniquement, c'est qu'ils ont détruit toute une société européenne... absolument pour rien!

Mais, comme si tout cela ne suffisait pas, ils persistent à imposer aux Grecs –mais aussi pratiquement à tout le monde– exactement les mêmes politiques qu'eux-mêmes admettent en échec. C'est ainsi qu'on est désormais en Grèce au septième «Mémorandum» d'austérité et de destruction de services publics, après que les six premiers ont fait preuve d'une totale inefficacité! On assiste au Portugal, en Irlande, en Italie, en Espagne et un peu partout en Europe à l'application de ces mêmes plans d'austérité draconienne qui aboutissent partout au même résultat, c'est-à-dire enfoncer les économies et les populations dans une récession et un marasme toujours plus profonds.

En réalité, des expressions telles que «austérité draconienne» sont absolument insuffisantes pour décrire ce qui est en train de se passer en Grèce. Les salaires et les retraites sont amputés de 50 % ou même, dans certains cas, de 70 %. La malnutrition fait des ravages parmi les enfants de l'école primaire, la faim fait son apparition surtout dans les grandes villes du pays dont le centre est désormais occupé par des dizaines, des milliers de SDF misérables, affamés et en haillons. Le chômage atteint désormais 20 % de la population et 45 % des jeunes (49,5 % pour les jeunes femmes). Les services publics sont liquidés ou privatisés avec comme conséquence que les lits d'hôpitaux sont réduits (par décision gouvernementale) de 40 %, qu'il faut payer très cher même pour accoucher, qu'il n'y a plus dans les hôpitaux publics de pansements ou de médicaments de base comme des aspirines. L'Etat grec n'est toujours pas capable, en janvier 2012, de fournir aux élèves les livres de l'année scolaire commencée en septembre passé. Des dizaines de milliers de citoyens grecs handicapés, infirmes ou souffrants de maladies rares se voient condamnés à une mort certaine et à brève échéance après que l'Etat grec leur a coupé les subsides et les médicaments. Le nombre de tentatives de suicide s'accroît à une vitesse hallucinante, comme d'ailleurs celui des séropositifs et des toxicomanes abandonnés désormais à leur sort par les autorités. Des millions de femmes grecques se voient maintenant chargées des tâches normalement assumées par l'Etat à travers ses services publics quand ceux-ci n'étaient pas encore démantelés ou privatisés par les politiques d'austérité. La conséquence en est un véritable calvaire pour ces femmes grecques : non seulement elles sont les premières à être licenciées et sont contraintes d'assumer les tâches des services publics en travaillant de plus en plus gratuitement à la maison, mais elles sont aussi directement visées par la réapparition de l'oppression patriarcale qui sert d'alibi idéologique au retour forcé des femmes au foyer familial.

On pourrait continuer presque à l'infini cette description de la déchéance de la population grecque. Mais, même en se limitant à ce qu'on vient de dire, on constate qu'on se trouve devant une situation sociale qui correspond parfaitement à la définition de l'état de nécessité ou de danger reconnu depuis longtemps par le droit international. Et ce même droit international oblige expressément les Etats à donner la priorité à la satisfaction des besoins élémentaires de leurs citoyens et non pas au remboursement de leurs dettes.
Comme le souligne la Commission du droit international de l'ONU à propos de l'état de nécessité: «On ne peut attendre d'un État qu'il ferme ses écoles et ses universités et ses tribunaux, qu'il abandonne les services publics de telle sorte qu'il livre sa communauté au chaos et à l'anarchie simplement pour ainsi disposer de l'argent pour rembourser ses créanciers étrangers ou nationaux. Il y a des limites à ce qu'on peut raisonnablement attendre d'un État, de la même façon que pour un individu.»

Notre position, partagée par des millions de Grecs, est claire et nette et se résume au respect du droit international. Les Grecs ne doivent pas payer une dette qui n'est pas la leur pour plusieurs raisons.

Primo, parce-que l'ONU et les conventions internationales –signées par leur pays mais aussi par les pays de leurs créanciers– intiment à l'Etat grec de satisfaire en toute priorité non pas ses créanciers mais plutôt ses obligations envers ses nationaux et les étrangers qui se trouvent sous sa juridiction.

Secundo, parce-que cette dette publique grecque, ou au moins une part très importante, semble réunir tout les attributs d'une dette odieuse, et en tout cas illégitime, que le droit international intime de ne pas rembourser. C'est d'ailleurs pourquoi il faudrait tout faire pour faciliter la tâche de la campagne grecque pour l'audit citoyen de cette dette afin d'identifier sa part illégitime –et non pas tout faire pour l'empêcher, comme l'Etat grec le pratique maintenant. 

Notre conclusion est catégorique: la tragédie grecque n'est ni fatale ni insoluble. La solution existe et la répudiation, l'annulation et le non paiement de la dette publique grecque en font partie en tant que premier pas dans la bonne direction. C'est-à-dire, vers le salut de tout un peuple européen menacé par une catastrophe humanitaire sans précédent en temps de paix...

J'ai essayé de t'appeler hier, parce que je sentais qu'il fallait vraiment que je vous dise ce qui se passait à ce moment-là.

A lire la une du Monde, vous ne risquez pas la surinformation à propos de la Grèce...

Donc, les chefs des 3 partis soutenant le gouvernement non élu de Papadimos (ex Goldman Sachs, ex gouverneur de la Banque Centrale de Grèce...), à savoir: Papandréou (Pasok), Samaras ((Néa Dimokratia, droite), Karatzaferis (Laos, extrême-droite) se sont réunis, pour faire semblant de négocier (on savait depuis le départ qu'ils diraient oui à toutes les exigences de la Troïka.

Résultat des courses: (j'en oublie forcément)

1) suppression des conventions collectives, tout le monde à la même enseigne, élargissement de la dérégulation, emploi à temps partiel, conditions d'embauche spéciales pour les - de 25 ans (voir + bas)

2) baisse de 22% du salaire minimum (le portant à 600 euros bruts; soit env. 480 nets)
cela influe sur TOUTES les primes (enfants, mariage, diplômes...) qui s'ajoutent éventuellement  au salaire de base et sont calculées à partir du salaire min.

3) 10% de baisse en plus pour les - de 25 ans (donc salaire de base à 527 euros bruts pour eux, moins de 400 euros net, à condition bien sûr de travailler à plein temps).

4) gel du salaire minimum pour 3 ans (jusqu'en 2015)

5) gel des primes à l'ancienneté tant que le chômage ne sera pas à moins de 10% (les calendes grecques, quoi)

6) baisse de 2% des cotisations sociales en 2012, et de 13% en 2013

7) baisse des grilles des salaires dans la fonction publique (et bien sûr ce n'est pas la première)

8) baisse de 15% des retraites complémentaires (pour toutes les retraites complémentaires, quel que soit le montant total perçu par les retraités)

9) la question des retraites principales reste ouverte

10) baisse de 15% des retraites principales à DEI (équivalent d'EDF), OTE (le téléphone) et dans les banques nationalisées ou semi

11) suppression directe de 15.000 postes dans la fonction publique, et de 150.000 (par non reconduction de postes après retraites, etc...) d'ici 2015.
Les enfants font cours dans des écoles sans chauffage, on attend toujours les livres (mais ça ça paraît franchement anodin comparé à tout le reste), pour faire des examens à l'hôpital, il faut avancer les frais (et être remboursé à 70%, si la caisse de Sécu existe encore à la date du remboursement...)et comme on ne paie pas nos impôts divers (on est imposable à partir de 5.000 euros par an..., + impôt sur la propriété, et bon nombre de Grecs, pauvres par ailleurs, sont propriétaires, etc etc.),... on nous fait une ponction à la source sur nos salaires.
Mon dernier salaire (janvier, sans la ponction automatique d'environ 30euros pour impôts, et avant les baisses annoncées aujourd'hui) était de 758 euros. Byzance, quoi.

Mon loyer est de 320 euros, le fuel est à 1,06 euros le litre, l'essence à 1.69 (dans le meilleur des cas), le pain à 1.60 le kg, les patates à 0.8, le lait à 1.2 ...
Dans les médias, on subit une offensive de propagande incroyable ("c'est dur, mais il faut ça pour se sauver", 'c'est l'occasion de mettre de l'ordre avec tous ces tricheurs"  etc...), et ceux, pas nombreux et seulement dans les médias alternatifs, boycottés et censurés systématiquement, qui affirment qu'il faut dire non, refuser ce prêt et tout ce qui va avec, et retourner à la drachme qui nous permettrait enfin de nous remettre debout (parce que tant qu'on est ficelés par la monnaie commune, on ne peut rien faire, sinon être plongés encore un peu plus dans la récession), sont accusés de folie, communisme, enfin bref de tous les maux de l'humanité.
Le gouvernement NON ELU et placé là au mépris de la constitution, signe un arrêt condamnant la Grèce pour les 50 prochaines années (ce n'est pas une exagération). C'est systématique, organisé, délibéré, et ça fonctionne.

Les Allemands, après avoir retiré leur demande de placer un proconsul en Grèce (ça a provoqué un tollé, même chez les Allemands!), insistent pour que soit créé un compte spécial, destiné au service de la dette, et géré... par eux (les créanciers). On ne précise nulle part qu'ils veulent, c'est un fait, que ce compte soit alimenté non seulement par le prêt à venir, mais aussi par les recettes de l'Etat, si besoin est.
Ca a un nom: colonisation.
On va monter à Athènes avec Christos, on ne sait franchement pas trop pour quoi faire, encore, je vous tiendrai informés. Je sais que vous faites tout ce que vous pouvez pour faire passer les infos, continuez, c'est la première chose à faire, on a vraiment besoin de votre soutien.

Beau cadeau d'anniversaire pour Cécilia, hein?... bon, on lui fera quand même quelque chose d'aussi sympa que possible, sans doute la semaine prochaine.

On pense à vous, on vous embrasse
Marie-Laure.


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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 15:47

 

| Par Mathilde Mathieu et Michaël Hajdenberg

 

Les services diplomatiques se plient décidément en quatre pour Pierre Sarkozy. Le fils « DJ » du Président vient d'être rapatrié d’Ukraine dans un avion gouvernemental à la suite d’une intoxication alimentaire (en partie aux frais de l’Etat, comme l’a révélé Le Canard enchaîné). Du 20 au 26 février, en pleine saison des carnavals, l’aîné de la fratrie Sarkozy sera cette fois au Brésil pour des concerts en boîte de nuit, où l’ambassade de France lui mitonne un accueil de « VIP ».

D’après un courrier que Mediapart s’est procuré, adressé le 1er février au ministère brésilien des relations extérieures, l’ambassade « sollicite l’ouverture du salon d’honneur » dans chacun des trois aéroports que traversera « l’artiste » (Sao Paulo, Rio et Florianopolis). Aux atterrissages comme aux décollages, requiert expressément le courrier.

Les services français signalent au passage que Pierre Sarkozy voyagera avec sa bande : un ami photographe et Fama Niang, sa « manageuse », ancienne directrice artistique dans la société de production de Carla Bruni.

 

 

Officiellement, l’ambassade de Brasilia ne commente pas. Officieusement, on justifie quand même : il faut bien simplifier le parcours du jeune homme, cible potentielle des paparazzis – voire pire.

 

 

Pour assurer la protection de Pierre Sarkozy, l'ambassade sollicite d'ailleurs «le concours de la Police fédérale» brésilienne (comme mentionné par Le Canard du 8 février). Ce courrier, cependant, dévoile surtout le dispositif de sécurité français dont bénéficie le « DJ ». Dans leur lettre, les services réclament en effet « une autorisation d’introduction et de port d’armes à feu sur le territoire (brésilien) en faveur de deux officiers ». On découvre ainsi que deux policiers du GSPR (le groupement de sécurité du président de la République) escortent le fils du chef de l’Etat dans ses déplacements aux quatre coins du monde.

Interrogée par Mediapart, la direction générale de la police nationale (dont dépend le prestigieux GSPR) refuse de détailler. «Ce serait fragiliser le dispositif», nous objecte le service communication. Et de balayer nos interrogations sur le coût d’une telle protection, le nombre de membres de la famille présidentielle « sécurisés », ou le nombre d’officiers assignés en permanence à cette tâche. 

Du point de vue du contribuable, ces questions sont pourtant légitimes. Pour assurer la sécurité rapprochée de Nicolas Sarkozy et de ses proches, le GSPR est passé de 84 hommes au 1er janvier 2008 à 89 aujourd’hui – qui viennent s’ajouter aux effectifs de la gendarmerie et de la préfecture de police traditionnellement affectés à la surveillance de l’Elysée (362 personnels recensés au début du quinquennat).

« Il est évidemment nécessaire de protéger certains membres de la famille du chef de l’Etat», réagit le député socialiste René Dosière, spécialiste du budget de l’Elysée. «Les enfants du président de la République font l'objet d'une protection policière comme les enfants et petits-enfants des présidents précédents», se charge d'ailleurs de rappeler le porte-parole du ministère des affaires étrangères à Mediapart.

 Mais René Dosière affine sa réponse : «Je comprends que Louis, le fils de 14 ans du Président, installé avec Cécilia aux Etats-Unis, soit sécurisé par le GSPR, même si ça coûte cher. Mais l’Etat doit-il protéger Pierre, enfant majeur qui a sa propre indépendance financière, quand il parcourt le monde pour ses activités professionnelles ? Je mettrais un point d’interrogation. Protège-t-on le père de Nicolas Sarkozy ? Ses frères ? Sa mère ? »

Dans le rapport annuel du député Jean Launay (PS) consacré aux dépenses de l’Elysée, on découvre que le coût salarial supporté par l'Etat pour les hommes du GSPR atteint 5.753.892 euros par an, plus 1.690.579 euros de primes, soit 7,5 millions tout compris (chiffres au 31 décembre 2010). En moyenne, pour chaque policier d'élite, le coût salarial atteint donc 83.645 euros. En extrapolant, on peut ainsi estimer que la sécurité rapprochée de Pierre Sarkozy coûte 167.000 euros par an à la République, rien qu’en rémunérations. Restent les frais de bouche, le matériel, le transport, etc.

Tour du monde

Or, précisément, Pierre Sarkozy semble entraîner son escorte dans un marathon mondial des discothèques. En fouillant quelques minutes sur internet, on retrouve sa trace ces derniers mois en Ukraine, Autriche, Russie, Suisse, Allemagne, à chaque fois dans des clubs prisés de la jet-set.

– En juin 2011, il mixait ainsi au « b-hush », une boîte de Kiev (Ukraine) :

– Fin juillet 2011, il jouait au festival de Zurich (Suisse), et livrait une interview à Blick  :

 

© DR

– Mi-octobre 2011, il se produisait au « Posh Club » à Vienne :

 

– Fin novembre, il était visible à Yaroslav (Russie), au « Honey club » :

 

– Le 22 novembre 2011, il joue en Allemagne, pour l'anniversaire du Sofitel de Hambourg :

– Début décembre 2011, il faisait une pause à Paris pour animer une soirée Gucci (à 6 min) :

 

– Mi-janvier 2012, il siégeait aux premières loges de la « Fashion week » de Berlin, au défilé Laurel :

Davantage de transparence sur le coût supporté par l'Etat pour suivre le rythme ne nuirait pas.

 

S'agissant des équipements fournis au GSPR, on déniche tout juste ce détail dans un rapport du député Jean Launay, enfoui dans un tableau listant les voitures achetées pour les besoins de la Présidence en 2009 : « Congressional Motors: GSPR USA : 26.832 euros ». Il semble, en clair, que les activités américaines du GSPR (auprès du fils cadet du Président, Louis Sarkozy ?) aient nécessité l’acquisition d’un (ou de) véhicule(s). Pour le reste, mystère.

 

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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 15:43

 

 

 

Il a tout compris, le gouvernement de droite espagnol. Dans un pays où le chômage est à plus de 20% (50% chez les jeunes) il faut pressuriser ceux qui travaillent. Regardez ce qui nous attend.

Laurence Parisot le dit et le répète, c'est le coût du travail qui fait la crise dans l'entreprise. Les bénefs ne sont pas suffisants par les temps qui courent. Et ils courent vite. Surtout, qu'on ne vienne pas lui raconter que les entreprises doivent mettre la main à la poche pour résorber la dette souveraine : c'est aux salariés de payer. Il faut raboter un max, couper toute la laine qui dépasse tant que les brebis ne bêlent pas trop.

En Espagne, le gouvernement l'a mis en pratique. Brimer les salariés, ils appellent ça « relancer le marché du travail ». Même en espagnol. C'est beau l'Europe où tout le monde se comprend, même si tout le monde ne met pas sa langue là où il faudrait pour des causes justes.

C'est simple, même en ibère par un temps glacial : comme ils ont une espèce de Medef chez-eux aussi, ils ont écouté son chant de sirènes flamencos pour casser les castagnettes aux plus pauvres : le gouvernement va réduire les avantages des salariés et renforcer les pouvoirs des employeurs. C'est pas con, il fallait y penser ! Ils doivent avoir des prix Nobel, non ? Ou des Alain Minc.

Des journaux espagnols résument en un joli titre : « le gouvernement ouvre la voix au licenciement facile et pas cher » sur des millions de travailleurs:

  • baisse drastique des indemnités de licenciement, avec un plafonnement plus bas,

  • autorisation des employeurs à s'affranchir des conventions collectives

  • suppression de l’autorisation administrative de licenciement

  • l'absentéisme sera pris en compte dans un motif de licenciement

  • création d'un contrat de travail avec 1 an de période d'essai (donc un salarié jetable dans ce laps de temps, sans qu'il ait pu ouvrir des droits à indemnisation...)

  • licenciement économique possible en cas de baisse du chiffre d'affaire de l'entreprise pendant 3 mois consécutifs

  • en cas d'accords collectifs non signés, c'est un « arbitre» d'une commission consultative qui décidera.

Ajoutez à cela des aides aux PME et un encouragement au recours à temps partiel (comme chez nous...), voilà posées « ... les fondations pour le retour de la croissance et la création d'emplois», comme ils disent.

Bref, c'est une jolie palette de coup de pieds aux droits acquis par les travailleurs espagnols, sans consultation des syndicats ni du Parlement espagnol. Comme il se doit.

 Ne cherchez pas trop si ces mesures vont abaisser le chômage ! Elles ne sont pas faites pour ça !

 « Allo ? Nico ? C'est Laurence, ta belle de Cadix ! T'as vu, les Espagnols en ont, eux !! Tu peux faire pareil, non ? »

 En Espagne, la grève générale s'annonce.

tchica tichca tchic aïe aïe aïe !

Léon


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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 19:33
http://www.cadtm.org/Combien-de-temps-encore-la

11 février par Yves Julien, Jérome Duval

 

La dette de l’Etat espagnol est dans le point de mire de toute l’Europe, du fait que les marchés financiers (banques d’investissement, fonds vautours et assurances) continuent à spéculer sur cette dette avec un seul objectif : amasser de juteux bénéfices. Et cela provoque l’appauvrissement de la population dans son ensemble, car toute cette spéculation conduit à une augmentation progressive des intérêts à payer, réduisant à son tour, d’autres dépenses de l’Etat : éducation, prestations de retraite, vieillesse et chômage, justice, santé ou services sociaux. Toutes ces mesures d’austérité, équivalentes aux plans d’ajustement structurel menés au sud de la planète à partir des années 80, ne font qu’augmenter les inégalités sociales, à travers l’appauvrissement chaque fois plus important des personnes, spécialement des plus vulnérables (femmes, minorités ethniques, jeunes, immigrés, personnes au chômage et à la retraite).

 

Cependant, et contrairement au discours dominant, ce ne sont pas les dépenses publiques qui ont fait augmenter la dette de l’Etat espagnol, mais bien au contraire, les mesures, dont le bénéfice pour l’ensemble de la population est plus que douteux, qui ont provoqué les déficits obligeant à un endettement croissant. Par exemple, la baisse des impôts sur les successions et donations, sur la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu, et la suppression de l’impôt sur le patrimoine ont bénéficié aux plus riches, dont le patrimoine, en réponse à leur cupidité, a par ailleurs été protégé par la fraude fiscale, la baisse des impôts sur les sociétés et les SICAV.

 

Par conséquent, la logique opérante consiste à faire payer à l’ensemble de la population des avantages économiques obtenus par un petit nombre de personnes qui s’enrichissent grâce à la dette. Mais il n’est pas facile de connaître la proportion exacte du budget dédiée au remboursement. Ceci est dû à une volonté politique délibérée de dissimuler ces questions à la population, rendue possible par le caractère particulier de l’endettement des Etats, très différent de la compréhension générale qu’on peut avoir des prêts aux particuliers ou aux entreprises. Pour ces prêts, l’argent prêté (appelé capital), tout comme les intérêts, se remboursent au fur et à mesure du délai accordé. Dans le cas d’un Etat, seuls les intérêts des prêts (appelés lettres, bons ou obligations d’Etat, selon qu’ils soient à court, moyen ou long terme) sont remboursés régulièrement jusqu’à échéance, alors que le capital doit être remboursé dans son intégralité quand le prêt se termine (arrive à échéance). Pour cette raison, le fonctionnement habituel des Etats est de s’endetter à nouveau pour payer les échéances d’anciennes dettes, permettant aux Etat de dissimuler ces dépenses, du fait qu’elles s’équilibrent au niveau budgétaire : les dépenses pour paiement des échéances équivalent aux revenus pour émission de nouvelle dette. Cependant, en augmentant la dette par un déficit résultant d’une mauvaise gestion budgétaire, on augmente chaque fois plus le paiement, qui à son tour nécessite chaque fois davantage d’émissions. De plus, cette nouvelle dette peut être émise sous des conditions différentes, par exemple avec des taux d’intérêts plus élevés (ce qui s’est passé dernièrement), ce qui débouche sur le classique effet boule de neige (augmentation de la dette par l’effet conjugué de forts taux d’intérêts et de nouveaux prêts pour payer les anciens).

 

L’étude minutieuse des budgets généraux de l’Etat (accessibles sur le site du Ministère espagnol de l’Économie et des Finances) permet de vérifier la quantité d’argent dépensée par l’Etat espagnol au titre du remboursement du capital durant ces dernières années (voir tableau). Par exemple, le remboursement du capital pour l’année 2010 est comparable au budget total de l’Etat pour cette année. Si nous additionnons intérêts et capital remboursé dernièrement, nous voyons qu’entre 2000 et 2010, l’Etat espagnol a remboursé plus de 3 fois ce qu’il devait en 2010, et continue à en devoir près du double. Ce tableau permet aussi de voir comment les intérêts et le capital remboursés tout comme la dette totale ont poursuivis leur hausse depuis 2000, et avec l’actuelle spéculation sur la dette de l’Etat espagnol, cette tendance n’est pas près de s’inverser.

 

 

En conclusion, il parait totalement injuste d’économiser sur les services publics comme l’éducation et la santé pour rembourser une dette dans le but d’alléger un déficit qui a bénéficié aux plus riches. Sous la pression populaire si nécessaire, l’Etat doit ouvrir tous les comptes publics de la dette pour que la population, en s’appuyant sur le droit national et international, puisse décider si elle doit rembourser ce qui a déjà été payé plusieurs fois, et annuler une dette frappée d’illégitimité. Ainsi, cet audit de la dette espagnole permettrait d’inverser le transfert de richesse opéré par le service de la dette non pas au bénéfice des riches créanciers mais bien à destination du bien-être de la population dans son ensemble.

 

Yves JULIEN, Jérôme DUVAL

PATAS ARRIBA - Valencia

 

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 19:15
Rue89 - Infosud 11/02/2012 à 15h39

 

 

 

Une main tend une liasse de billets (401K/Flickr/CC)

 

L'économie portugaise est gagnée par le travail au noir. Derrière cette contagion, les mesures d'austérité drastiques imposées à Lisbonne par la « troïka ». En mai dernier, l'Union européenne (UE), la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) ont accordé un plan de sauvetage de 78 milliards d'euros pour sauver le pays de la faillite.

Depuis, ils sont intransigeants sur leur demande de renflouement de la dette publique : en mettant la pression sur le gouvernement de Pedro Passos Coelho, les autorités portugaises mettent à leur tour la pression sur les citoyens et les entreprises du pays. La hausse des taxes, des prix, des cotisations à la sécurité sociale et du chômage sont les principaux moteurs derrière l'envolée de l'économie souterraine.

Une étude publiée en janvier par la Faculté de sciences économiques de l'Université de Porto chiffre le travail au noir à près de 40 milliards d'euros, soit un quart de l'économie du pays. Si cette économie clandestine avait pu être taxée, le déficit public aurait selon cette étude été réduit à 2,9% du PIB, au lieu des 9,1% affichés. En Europe, seule l'Italie et la Grèce ont une économie souterraine plus conséquente. Et selon les experts cette part devrait augmenter à nouveau en 2012.

Ne pas laisser de trace

Face à l'augmentation des impôts et à la baisse de la consommation, de plus en plus d'entreprises se tournent vers le marché noir pour rester à flot. Les petites et moyennes entreprises (PME) évitent de payer les taxes, en particulier la TVA qui a grimpée de 18 à 23% durant les trois dernières années. Une question de survie pour la plupart d'entre elles.

Malgré les risques d'amendes et de fermeture, elles décident de ne plus payer la TVA ou de déclarer seulement la moitié de la valeur de leurs transactions commerciales. Un mouvement qui s'étend également aux travailleurs indépendants, au bâtiment ou dans les services. Dentistes ou médecins privés n'hésitent plus à se faire payer en liquide pour ne pas laisser de trace.

Un dentiste basé à Estoril, une ville proche de la capitale, confie :

« Les seules personnes qui me demandent une facture sont celles qui payent déjà des primes élevées pour une assurance maladie privée. »

Avec cette pratique, c'est autant d'argent qui disparaît pour renflouer les caisses de l'Etat. Un véritable frein au remboursement du déficit exigé par la « troïka ». A la mi-janvier, l'agence de notation Standard & Poor's a dégradé la note portugaise de deux crans face aux difficultés de Lisbonne à réduire son déficit budgétaire. La note du pays est passée de BBB (qualité moyenne inférieure) à BB (« obligation pourrie »).

Contrôle de police

Face à ce manque à gagner fiscal, l'Etat essaye de récupérer l'argent où il le peut. Sur les routes, les contrôles de police inopinés se multiplient à travers tout le pays. Un petit passage au supermarché se finit ainsi souvent par un barrage de policiers, qui postés à un giratoire vérifient avec zèle, permis de conduire, papiers de circulation et contenu du coffre dans l'espoir de déceler une infraction.

D'ailleurs, c'est avec une grande satisfaction que le ministère de l'Intérieur a annoncé ce mois que la police avait ainsi recueilli près de 80 millions d'euros d'amendes en 2011. Une somme qui peut paraître bien maigre face aux milliards engrangés par l'économie souterraine qui plombent la dette du pays.

 

 

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 18:20
http://quoi.info/actualite-politique/2012/02/09/comment-un-repas-peut-il-couter-5-362-e-par-personne-1123364/
09 février 2012 16h36
Nicolas Sarkozy et Carla Bruni arrivent pour le dîner suivant le sommet de l'Union pour la Méditerranée, le 13 juillet 2008 à Paris. © REUTERS. Nicolas Sarkozy et Carla Bruni arrivent pour le dîner suivant le sommet de l'Union pour la Méditerranée, le 13 juillet 2008 à Paris. © REUTERS. Un livre du député René Dosière revient sur le sommet de lancement de l'Union pour la Méditerranée et son coût extravagant.

René Dosière a un combat : le député apparenté socialiste de l’Aisne s’est spécialisé dans la surveillance du train de vie de l’État. Depuis plusieurs années, il pose sans relâche des questions à la présidence de la République et au gouvernement, exigeant exemplarité et transparence du sommet de l’État.

Dans le livre L’argent de l’État, qu’il vient de publier au Seuil, le député épingle notamment le sommet de lancement de l'Union pour la Méditerranée, qui s’est tenu à Paris le 13 juillet 2008, pour un coût exorbitant.

Pour cet événement que Nicolas Sarkozy souhaitait mémorable, le Grand Palais, proche de l’Élysée, a été choisi. Un bâtiment qui nécessite de multiples aménagements pour pouvoir accueillir les chefs d'État et de gouvernement.

Un an plus tard, un rapport de la Cour des comptes tire un bilan sans concession de ce sommet, dont elle souligne "l’impact très négatif sur les finances publiques".

"Cette conférence internationale d'une durée de trois heures restera dans l'histoire comme la plus chère : 58 000 € la minute", note le député.

En cause, notamment, les délais très courts d'organisation, qui ont empêché de lancer des appels d’offres en bonne et due forme. Les modalités de la conférence ont en effet été fixées quelques jours seulement avant l'échéance. L'entreprise choisie pour aménager le Grand Palais a dû mobiliser 500 personnes jour et nuit pendant plusieurs jours.

Objectif : aménager dans cet immense bâtiment vide une salle pour la déclaration finale, d'autres pour les entretiens bilatéraux, un centre de presse pour les 1 900 journalistes accrédités, 32 cabines pour les interprètes, un bureau pour Nicolas Sarkozy équipé d'une douche ultramoderne, mais aussi poser un faux plancher pour cacher les conduites et installer la climatisation.

La climatisation a coûté à elle toute seule plus de 650 000 €. Quant à la douche, elle n'a pas servi, et a été démontée après le sommet comme tous les autres équipements.

Le soir, un dîner est organisé au Petit Palais (situé en face du Grand Palais) où sont conviées 200 personnes. Le site est loué pour l'occasion à la ville de Paris.

René Dosière souligne que le coût du dîner au sens strict s’élève à 310 € par personne mais qu'il monte à 5 362 € si l'on prend en compte l'aménagement du palais, notamment l'ajout d'un jardin, et même à plus de 7 000 € si l'on incorpore le prix de location du site (340 000 €).

Il raconte que la responsabilité de signer la facture est revenue au comptable du ministère des Affaires étrangères. Celui-ci, horrifié par les montants, refusait de signer, de peur d'en être tenu pour responsable. Le ministre du Budget, Éric Woerth, a donc dû recourir à une réquisition pour régler l'entreprise, des mois après la fin de ce sommet éclair.

 

L'argent de l'État, de René Dosière, Seuil, 287 pages.

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9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 18:31
| Par Fabrice Arfi et Michel Deléan

 

Le supplice chinois continue. L'ancien ministre du budget et trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, Eric Woerth, a été mis en examen, jeudi 9 février, pour «recel de financement illicite de parti politique» par des juges de Bordeaux dans l'un des volets de l'affaire Bettencourt, selon l'agence Reuters, qui cite l'avocat de M. Woerth. Cette mise en examen fait suite à une première, la veille, pour   « trafic d'influence passif »

Avec cette nouvelle mise en cause judiciaire d'un protégé du président de la République, l'affaire Bettencourt, révélée en juin 2010 par Mediapart, vient de prendre une tournure politique de plus en plus embarrassante pour l'Elysée.

 

 

 
© Reuters

L’ancien trésorier de l'UMP et ex-ministre du budget est notamment soupçonné d'avoir obtenu de l'héritière de L'Oréal des fonds occultes pour le financement de la campagne présidentielle de 2007 de M. Sarkozy, à un moment où, selon une expertise médicale réalisée en juin dernier, la milliardaire commençait à souffrir de « démence mixte » et d'une « maladie d'Alzheimer à un stade modérément sévère », avec « un processus dégénératif cérébral lent ».

« Ces faits n'ont pas existé, M. Woerth s'insurge qu'on lui demande des comptes sur quelque chose qui n'a pas existé », s'est insurgé, jeudi soir, Me Jean-Yves Le Borgne, l'avocat d'Eric Woerth.

L’enquête des juges d’instruction de Bordeaux, qui se déroule dans le plus grand secret depuis un an (lire ici), avait donné lieu ces derniers mois à des perquisitions au domicile d’Eric Woerth, et au siège de l’UMP, en mars 2011. En décembre dernier, les juges ont par ailleurs mis en examen Patrice de Maistre, l’ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, ainsi que le photographe François-Marie Banier et son compagnon Martin d’Orgeval.

Quand l’affaire Bettencourt a été dépaysée à Bordeaux voilà un an, le volet politico-financier du dossier, celui qui donne des sueurs froides à l’Elysée et que le procureur Courroye a tenté d’étouffer désespérément à Nanterre, pesait déjà lourd.

Pour commencer, les enregistrements clandestins du majordome de l’héritière L’Oréal ont levé un voile impudique sur les liens troubles entre la maison Bettencourt, la présidence de la République et l’UMP, dont Eric Woerth fut le trésorier tout en étant ministre du budget (2007-2010) – voir notamment notre enquête « Trois chèques, trois questions ».

Les enregistrements avaient aussi permis de jeter une lumière crue sur les dessous de l’embauche de l’épouse de M. Woerth au service de Liliane Bettencourt. Dans les enregistrements, Patrice de Maistre, gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, l'explique en ces termes le 23 avril 2010 :

 

 L'embauche a été faite en novembre 2007, suivie deux mois plus tard de la remise de la Légion d’honneur, par le ministre Woerth, au gestionnaire de fortune de la milliardaire (notre article : Quand Eric Woerth décorait de la Légion d'honneur Patrice de Maistre). Soit l’employeur direct… de Mme Woerth. Un conflit d'intérêts manifeste qui pourrait rentrer dans le champ du « trafic d'influence » (passible de 10 ans de prison et 150.000 euros d'amendes), déjà reproché par la justice à l'ancien ministre du budget.

« De Maistre me dit que Sarkozy demande encore de l’argent »

Mais l’affaire a pris une ampleur dévastatrice après les révélations de l’ancienne comptable des Bettencourt, Claire Thibout. Selon ce témoin de premier plan, Mme Bettencourt, par l’intermédiaire du même Patrice de Maistre, a en effet participé, en 2007, au financement occulte de la campagne présidentielle de M. Sarkozy.

Claire Thibout l’a d’abord raconté à Mediapart début juillet 2010. Le 12 juillet de cette même année, Nicolas Sarkozy avait été interrogé par David Pujadas sur cette affaire. Il avait nié en bloc mais, surtout, avait apporté un soutien très appuyé à Eric Woerth.

Voir cette vidéo :

 

 

 

La comptable n’a cependant pas cessé de le répéter depuis. L’ex-comptable a ainsi affirmé à de nombreuses reprises, devant plusieurs magistrats et plusieurs policiers, qui se sont succédé pendant des mois pour l’entendre, avoir été sollicitée début 2007 par le gestionnaire de fortune de Mme Bettencourt. Celui-ci lui aurait réclamé 150.000 euros en espèces pour les remettre à Eric Woerth, afin d’abonder secrètement la cagnotte présidentielle du candidat de l’UMP.

Sur ces 150.000 euros, 50.000 provenaient, d’après l’ex-comptable, d’un compte parisien (à la BNP) de l’héritière L’Oréal, et 100.000 avaient été acheminés de Suisse, où les Bettencourt ont disposé pendant des décennies d’une fortune cachée, comme Mediapart l’a encore raconté récemment.

Le 16 juillet 2010, dans le cabinet de la juge de Nanterre, Isabelle Prévost-Desprez, qui s’est occupée (brièvement) d’une partie de l’affaire Bettencourt, Claire Thibout avait notamment présenté son agenda de 2007 dans lequel il était indiqué, à la date du 18 janvier : « Rendez-vous de Mme Bettencourt pour donner enveloppe qui donnera à Patrice ». Or, l’enquête judiciaire a pu établir que dès le lendemain de ce rendez-vous, le 19 janvier 2007, MM. Woerth et de Maistre se sont rencontrés pour un café. Un nouveau rendez-vous, pour un café toujours, a eu lieu quelques jours plus tard, le 7 février.

En décembre dernier, les juges de Bordeaux ont demandé la communication des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. 

De manière inattendue, le journal intime du photographe François-Marie Banier, longtemps intime de Mme Bettencourt, a lui aussi donné du corps aux révélations de l’ex-comptable. Saisis lors d’une perquisition au domicile de l’artiste, les carnets manuscrits du photographe, que la justice de Nanterre s’était empressée de placer sous scellés sans les verser au dossier, évoquent eux aussi des liens financiers entre l’héritière du leader mondial des cosmétiques et Nicolas Sarkozy. Tout particulièrement l’un d’entre eux, daté du 26 avril 2007, dans lequel on peut lire : « De Maistre me dit que Sarkozy demande encore de l’argent ».

M. Banier a expliqué aux policiers de la brigade financière que ces écrits constituaient des « observations de vies minuscules et de vice majuscule ». « Cela correspond aussi à ma réalité vécue », avait-il ajouté, tout en essayant de minimiser l’importance de ses notes sur Nicolas Sarkozy.


 

L. Bettencourt 
L. Bettencourt© Reuters

Les enquêteurs ont, en outre, été intrigués par une confidence de l’ancienne infirmière de Liliane Bettencourt, Henriette Youpatchou, selon laquelle la milliardaire avait dû apprendre par cœur une phrase à l’adresse de Nicolas Sarkozy, à l’occasion d’une rencontre à l’Elysée organisée par Patrice de Maistre en novembre 2008. Lourd de sous-entendus, le mot en question disait, selon l’infirmière : « Je vous ai soutenu pour votre élection avec plaisir, je continuerai à vous aider personnellement, j’ai des problèmes graves avec ma fille qui peuvent avoir des conséquences pour L’Oréal et donc pour l’économie du pays. »  

Sans mettre en cause directement l’actuel hôte de l’Elysée, d’autres employés de la maison Bettencourt, l’ancien majordome au dictaphone-espion et une secrétaire particulière, avaient confirmé devant les policiers l’existence d’un ballet d’enveloppes remplies d’espèces pour des hommes politiques. Selon l’un de ces témoins, Chantal Trovel, les destinataires des précieuses enveloppes étaient essentiellement « des candidats qui cherchaient à financer leur campagne ». Le maître d’hôtel Pascal Bonnefoy avait quant à lui assuré aux enquêteurs : « Ces enveloppes, elles existent, j’en ai d’ailleurs vu une. »

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Sous l'onglet Prolonger, retrouvez nos principaux articles sur ce volet précis de l'affaire

 


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