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24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 19:37

 

 

Marianne - Rédigé par J-C Slovar le Vendredi 24 Février 2012 à 18:19

 

Nicolas Sarkozy ne cesse ces derniers jours, comme en 2007 d'essayer de nous vendre la valeur travail. Or selon l'Acoss les embauches sont en chute libre tandis que les heures supplémentaires sont au plus haut !

 

Valeur travail : Les heures supplémentaires plombent l'embauche !

 

Selon notre Président candidat : « (...) Il faut travailler davantage pour réduire les dettes. C'est la ligne que j'ai fixée. Je ne m'en suis pas départie pendant ces cinq années (...) Il ne faut pas travailler moins, il faut travailler davantage (...) »

En gros, le même discours qu'en 2007, sauf qu'en incluant les accords compétitivité-emploi, que Xavier Bertrand veut absolument faire accepter par les syndicats de salariés, on aboutirait à : Travailler plus et ... gagner moins !

Pour en revenir au travailler plus, les moins observateurs auront relevé l'aspect le plus pervers des propos du Président candidat : Essayer de faire croire aux électeurs que les entreprises peinent à recruter du fait que les chômeurs refusent leurs offres.

Qu'en est-il vraiment ?

Justement l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss) vient de publier son baromètre pour janvier 2012. Celui-ci indique une nette dégradation des embauches, et une forte augmentation ... des heures supplémentaires.

« (...) En janvier 2012, les déclarations d’embauche de plus d’un mois (hors intérim) diminuent de 2,7 %, revenant au niveau de novembre 2011, qui est également le même que celui constaté en janvier 2011 (...) »

Le baromètre est commenté par BFM Business qui écrit : « (...) La situation est plus ou moins la même qu'en janvier de l'année dernière. En effet, 2011 avait bien commencé, mais la tendance s'est retournée à partir du quatrième trimestre. Les embauches dans le secteur privé avaient reculé de 3,9 %. Et, avec un nouveau repli de 2,7 % au premier mois de 2012, la progression de 2011 s'en trouve finalement totalement effacée (...) »

Dans le même temps, les entreprises ont joué à fond la carte des heures supplémentaires : « (...) L'année 2011 a été marquée par un belle reprise des heures supplémentaires, surtout au premier semestre. Elles ont même dépassé le niveau de l'année 2008, avant la crise. Sur l'année, la progression a été de 4,5 % (...) »

Résultat : Un formidable effet d'aubaine pour les entreprises qui ont su utiliser les heures supplémentaires défiscalisée comme l'expliquait la CFDT au détriment des l'embauches, alors que 5 millions de français sont inscrits à Pôle Emploi !

Devant une telle situation les français affichent le plus grand pessimisme puisque : « 63% en activité professionnelle estiment qu'il leur serait difficile de retrouver un emploi s'ils se retrouvaient au chômage (...) 30% pensent qu'elles décrocheraient assez facilement un nouveau poste et 7% très facilement (...) » selon une étude Ifop publiée par Atlantico.

Face à tout cela, le Président candidat « courageux qui protège » et qui veut une « France forte » propose un référendum sur la formation des chômeurs. Cherchez l'erreur !


Crédit photo
FlickR CC - World Economic Forum
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24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 19:33
Vendredi 24 Février 2012 à 05:00
Laurent Pinsolle
Porte-parole du parti Debout la république dirigé par Nicolas Dupont-Aignan, ancien président... En savoir plus sur cet auteur

 

Adopté sans trop d'effusions par l'Assemblée nationale, le MES n'en fait pas pour autant l'unanimité. A commencer par Laurent Pinsolle, qui soutient Nicolas Dupont-Aignan de s'être opposé à cet énième plan de sauvetage de l'euro-zone. Et s'en explique.

 

(Flickr - Eisenbahner - cc)
(Flickr - Eisenbahner - cc)
Mardi, dans un trop grand calme médiatique, les députés ont adopté le Mécanisme Européen de Stabilité, auquel la France va contribuer à hauteur de 142 milliards d’euros. Nicolas Dupont-Aignan a pris date en brandissant un chèque à l’Assemblée Nationale.

Une Europe antisociale

Les raisons de s’opposer au MES sont doubles. Tout d’abord, il s’agit d’un traité profondément antisocial. Cette Europe, c’est l’Europe de l’austérité et de la dépression économique, sans la moindre mesure de croissance. Une Europe qui s’enfonce dans les erreurs du président Hoover aux Etats-Unis de 1929 à 1932 ou de la France de Laval qui cherchaient indéfiniment à équilibrer leurs comptes, au point de casser la croissance et d’aggraver le mal au lieu de le régler.
 
Rendez-vous le 1er mars pour le nouveau traité européen qui devrait compléter le MES en instaurant une règle de plomb européenne. On voit bien en Grèce que cette politique est absurde tant l’austérité fait exploser la dette (passée de 113 % à 198 % du PIB de 2008 à 2012) du fait de l’effondrement économique et donc ne résout en aucun cas le problème tout en provoquant une immense et dramatique casse sociale, comme j’ai essayé de l’expliquer sur France 24 avant-hier soir.
 
En outre, ce qui est absolument incroyable, c’est qu’autant les Etats se voient imposer des contraintes très fortes, autant on attend toujours des règles européennes ou françaises pour « moraliser le capitalisme », qui était l’urgence de Nicolas Sarkozy fin 2008… On aimerait que tous les partisans parfois un peu hystériques des camisoles budgétaires soient aussi exigeants vis-à-vis d’un secteur financier qui a pourtant précipité le monde dans la pire crise économique depuis 80 ans !

Une Europe antidémocratique

Mais cette Europe est aussi une Europe profondément anti-démocratique. Il est tout de même incroyable de confier ainsi une somme pareille à une coquille réfugiée dans le parasite fiscal notoire qu’est le Luxembourg, avec une protection juridique insensée pour ses membres. Un des principes de base de la démocratie est le contrôle de l’impôt et des recettes fiscales par les représentants du peuple. Dans cette Europe, tout naturellement, ils sont tenus à l’écart.
 
A ce titre, il faut saluer l’initiative de Nicolas Dupont-Aignan, qui a brandi un chèque de 140 milliards d’euros signés par l’UMP, le PS et le Modem dans l’Assemblée Nationale mardi pour faire parler de ce vote qui aurait du provoquer un débat bien plus intense. Cela est d’autant plus incompréhensible que nous sommes en pleine campagne électorale et que le sujet devrait pouvoir être abordé dans les nombreuses émissions politiques. Merci en tout cas [aux députés qui s’y sont opposés]url:../../MES-le-vote-des-deputes-dans-le-detail_a215793.html .
 
Et le débat est d’autant plus justifié que les fonds qui sont aujourd’hui versés à la Grèce ne seront clairement pas remboursés. Sur le plateau de France 24, Philippe Dessertine et Henri Sterdyniak reconnaissaient eux aussi que le plan concocté par la troïka ne sera pas tenu, comme je l’ai expliqué dans le détail hier. Bref, une partie importante de l’argent qui a été prêté ne sera pas remboursé car le plan est totalement irréaliste et démontre le manque de sérieux de l’équipe au pouvoir.
 
L’Europe est aujourd’hui engagée dans une incompréhensible fuite en avant où les peuples subissent toujours plus d’austérité mais où des centaines de milliards peuvent être levés immédiatement et mis à l’abri pour sauver la monnaie unique. Une tour de Babel monétaire prime sur les hommes.
 

Retrouvez Laurent Pinsolle sur son blog.

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 17:10

LEMONDE.FR avec AFP | 22.02.12 | 16h40

 
 

 

Cette année, le pouvoir d'achat a baissé dans les grandes surfaces.

Cette année, le pouvoir d'achat a baissé dans les grandes surfaces.AFP/PHILIPPE MERLE


Les prix des produits de grande consommation dans les supermarchés et les hypermarchés se sont renchéris de 4 % en l'espace d'un an, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

Depuis mars, les prix montent de manière continue en comparaison à l'année précédente. Le mois de janvier 2012 a été celui qui a connu la plus forte inflation des prix des produits de grande consommation, avec 4 % de hausse par rapport à janvier 2011.

En début d'année, le panier dans les hypermarchés coûte 3,9 % de plus que l'année précédente. Dans les supermarchés, l'augmentation est de 4 % tandis que les autrs formats de vente enregistrent une hausse de 5,2 %.

 

PREMIÈRES VICTIMES, LES BOUTEILLES

En un an, les prix des produits alimentaires (hors produits frais) se sont renchéris de 4,2 %. Ils ont progressé de 0,2 % en janvier sur un mois. Le prix de la viande a augmenté de 0,2 % sur un mois et de 4,4 % sur un an, et celui des boissons, de 0,7 % sur un mois et de 4,6% sur un an.

"Cette hausse de prix traduit notamment celles des alcools (apéritifs, eaux de vie et liqueurs) et des boissons gazeuzes, jus et sirops", précise l'Insee.

 

 

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 16:38

LEMONDE.FR avec AFP | 23.02.12 | 15h59

 
 

 

Le secteur photovoltaïque allemand peine à survivre face à la concurrence asiatique.

Le secteur photovoltaïque allemand peine à survivre face à la concurrence asiatique. AFP/PASCAL GUYOT


Les ministères de l'économie et de l'environnement allemands ont annoncé, jeudi 23 février, une très forte réduction du prix d'achat garanti aux producteurs d'électricité photovoltaïque, suscitant de vives protestations dans la branche. "Cette adaptation a surtout pour objectif de stabiliser le surcoût pour les consommateurs d'électricité et de maintenir la grande adhésion de la population à l'énergie solaire", a commenté le ministre de l'environnement, Norbert Röttgen.

L'énergie photovoltaïque est financée en Allemagne par les consommateurs, qui payent une surtaxe sur leurs factures, représentant la différence entre le prix garanti aux propriétaires de panneaux solaires et le prix du marché, très inférieur. Ce système, cumulé à la dégringolade du prix des panneaux eux-mêmes, aujourd'hui très souvent importés d'Asie, a conduit à une explosion de l'installation de panneaux solaires en Allemagne.

 

VIVES PROTESTATIONS DANS LE SOLAIRE

Concrètement, le prix garanti aux producteurs d'électricité photovoltaïque va subir une nouvelle coupe le 9 mars, allant de 20% à 29% selon la taille des installations, qui va du panneau solaire familial au champ reconverti en centrale par un agriculteur. La diminution du prix garanti va se poursuivre en plusieurs étapes jusqu'en 2016. Autre décision, le prix garanti ne s'appliquera plus à 100 % de l'électricité produite mais à entre 85 et 90%, le but étant d'encourager la consommation personnelle au détriment de la revente seule.

Cette réforme a suscité de vives protestations chez les industriels du secteur, qui peinent déjà à survivre face à la concurrence asiatique, et qui avaient organisé une journée de mobilisation jeudi, émaillée de manifestations dans plusieurs usines. La fédération du secteur, BSW, a estimé à "plusieurs milliers" le nombre de manifestants dans toute l'Allemagne. "Ce qui est prévu, c'est ni plus ni moins qu'une loi d'abandon de l'énergie solaire", a affirmé le directeur du BSW, Carsten Körnig. "Le gouvernement joue de manière trop légère avec les emplois de l'industrie solaire", a grondé le syndicat IG Metall dans un communiqué, dénonçant des mesures "populistes" et accusant Berlin d'être "l'otage des opérateurs de centrales à énergie fossile".

En France, le gouvernement a également mis un coup d'arrêt à la croissance rapide du photovoltaïque ces dernières années, en établissant en mars des prix d'achat environ 20 % inférieurs au tarif en vigueur.

 

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 15:11

LEMONDE | 23.02.12 | 13h52

 
 

Allemands, Britanniques, Italiens, et Français bien sûr : les grands exportateurs d'armement que compte l'Europe reprennent le chemin de la Libye. Le ministre de la défense Gérard Longuet, accompagné de représentants de la Direction générale de l'armement (DGA), doit se rendre à Tripoli ce week-end.

"Tout le monde y va. Nous n'avons pas encore d'interlocuteurs stables, mais il faut occuper le terrain", confie une source de la défense. La France n'a jamais caché qu'elle entendait capitaliser sur son engagement militaire auprès des rebelles. L'embargo sur les armes n'est que partiellement levé par l'ONU. Officiellement, hors de la sécurisation des frontières, la défense n'est pas un sujet prioritaire de discussion de la France avec la Libye. Et rien ne se conclura avant les élections prévues en juin dans le pays.

Mais on ne prépare jamais assez tôt l'avenir. Et la "sécurité" est un secteur qui permet déjà de faire des affaires à la jonction du civil et du militaire. Les délégations du Medef et les autorités françaises se succèdent à Tripoli et à Benghazi. "C'est une présence prématurée, mais nécessaire", résume Pierre Montoro, patron de la société privée de sécurité Erys, qui accompagne des Français dans tout le pays depuis septembre 2011 ; la dernière délégation comptait, en février, cent entreprises.

Pour la défense, un grand espoir est mis dans un contrat de surveillance des frontières pour EADS. Mais on cite aussi l'entretien des Mirage F1 livrés à Mouammar Kadhafi par Dassault dans les années 1970 (seuls quatre ont été rénovés). On évoque déjà la vente d'autres Mirage F1, dont l'armée française se défait.

Les exportations françaises d'armement ont bondi en 2011 de 25 %, pour s'établir à 6,5 milliards d'euros, selon des chiffres dévoilés, mercredi 22 février, par le délégué général pour l'armement, Laurent Collet-Billon. Les à-coups sont habituels dans ce secteur, selon qu'une année enregistre de grands contrats. Ceux-ci ont pesé en 2011 : vente du porte-hélicoptères BPC à la Russie, rénovation des Mirage 2000 de l'Inde.

Mais les "printemps arabes" aussi, car ils ont alimenté les craintes sécuritaires des pays du Golfe. Ces Etats ont pris des commandes records avec les Etats-Unis. A la France, le royaume saoudien a acheté "entre 100 et 200 blindés Aravis", a révélé la DGA. Les Emirats ont poursuivi leurs achats dans plusieurs domaines. "L'objectif, selon M. Collet-Billon, est que le volume des exportations soit équivalent à la commande nationale. " Celle-ci s'est établie, en 2011, à 10,7 milliards d'euros.

Nathalie Guibert


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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 14:33

LEMONDE | 22.02.12 | 07h54   •  Mis à jour le 22.02.12 | 07h54

 
 

 

Une femme marche devant la baie (qui comporte une corniche de 7 km de long) face à Doha, ville située située sur le golfe Persique.

Une femme marche devant la baie (qui comporte une corniche de 7 km de long) face à Doha, ville située située sur le golfe Persique.AP/Kamran Jebreili


C'est à croire que le Qatar est devenu le grand sauveur des banlieues françaises. Après les jeunes entrepreneurs des quartiers difficiles et les habitants des logements délabrés, c'est au tour des salariés de l'Agence pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (ACSE) de menacer de faire appel à l'émirat, cette fois pour une augmentation de salaires.

Le Qatar avait annoncé en décembre dernier la création d'un fonds d'investissement de 50 millions d'euros destiné aux banlieues de l'Hexagone. La démarche des agents de l'ACSE ne manque pas de sel quand on sait qu'ils sont salariés de l'Etat, chargés du volet social de la politique de la ville. L'agence, sorte de grande banque des associations, finance chaque année des dizaines de structures comme SOS Racisme, Ni putes ni soumises, les Maisons des potes...

"L'appel au Qatar est surtout une provocation mais qui montre que l'on peine vraiment à être entendu", explique Benoît Landau, responsable CFDT de l'ACSE. Depuis trois semaines, les autres salariés et lui se relaient tous les midis pour manifester devant le siège de l'agence, à deux pas de la gare de Lyon. En octobre 2011, un premier mouvement de grève avait été suivi par 40 % du personnel. Un second a réuni, vendredi 17 février, 25 % des agents. Au ministère de la ville, où ils furent reçus, on leur a assuré que le dossier dépendait désormais de Matignon.

Ce que demandent les agents de l'ACSE ? Des sous. Ils ont appris avec stupeur, début janvier, que sur la centaine de salariés concernés par leur changement de statut, la plupart ne toucherait que des clopinettes. "Beaucoup ne vont rien toucher et d'autres n'auront que 15 euros de plus", s'insurge Benoît Landau. Seuls quelques hauts placés bénéficieront d'une augmentation de près de 500 euros.

"Cette iniquité est scandaleuse !", s'énerve Julie Le Goff, représentante CFDT. La pilule passe d'autant plus mal qu'en cette période de vaches maigres certains collaborateurs de Maurice Leroy, le ministre de la ville dont dépend l'ACSE, ont vu leurs émoluments augmenter de 32 %, selon le Canard enchaîné.

 

Contractuels en CDI

Salima Saa, la présidente de l'ACSE et étoile montante de la Sarkozie, explique avoir fait remonter leur demande "en haut" - entendre par là l'Elysée - sans que l'on sache si le Château a donné suite. Le ministère de la ville se satisfait, lui, d'avoir obtenu une "offre de titularisation" dans la fonction publique pour les agents de l'ACSE, qui sont, pour la plupart, contractuels en CDI. "On ne dit pas que c'est nul, mais ce n'est pas du tout ce que l'on demande", explique-t-on à la CFDT.

Les salariés de l'ACSE parviendront-ils à obtenir une hausse de salaire ? Rien n'est moins sûr. C'est que les esprits ne sont déjà plus vraiment à la gestion des affaires. Salima Saa s'est déclarée candidate (UMP) aux législatives à Roubaix et a commencé à battre la campagne. Idem pour Maurice Leroy (Nouveau Centre), le ministre de la ville, qui brigue un poste de député dans le Loir-et-Cher. En septembre 2011, il avait échoué à se faire élire sénateur dans ce même département.

Arthur Frayer


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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 14:30

LEMONDE.FR avec AFP | 22.02.12 | 09h33

 
 

 

"Cette situation est due pour partie à une structure des qualifications différentes", explique l'Insee: "par exemple, 19 % des hommes salariés du privé sont des cadres contre seulement 12 % des femmes".

"Cette situation est due pour partie à une structure des qualifications différentes", explique l'Insee: "par exemple, 19 % des hommes salariés du privé sont des cadres contre seulement 12 % des femmes".AFP/THIERRY ZOCCOLAN


En 2009, les femmes gagnaient en moyenne 20 % de moins que les hommes dans le secteur privé, à temps de travail équivalent, selon les derniers chiffres de l'Insee, publiés mercredi 22 février.

"En 2009, le salaire net moyen en équivalent temps-plein des femmes atteint 80 % de celui des hommes dans le secteur privé et 87 % dans le secteur public", écrit l'Institut de la statistique. Le constat était le même pour 2008. "Cette situation est due pour partie à une structure des qualifications différentes, explique l'Insee, par exemple, 19 % des hommes salariés du privé sont des cadres contre seulement 12 % des femmes."

Toutefois, même au sein de chaque catégorie socioprofessionnelle, les écarts demeurent. Chez les cadres du privé, le salaire des femmes est inférieur de 23 % à celui des hommes, et de 21 % dans le public, note l'Insee, précisant que cet écart "peut s'expliquer en partie par un effet de 'plafond de verre', mais aussi par d'autres éléments comme les choix de spécialité de formation, les secteur d'activité ou les déroulements de carrière".

 

ÉCART MOINS IMPORTANT CHEZ LES JEUNES

Cet écart de salaires chez les cadres est beaucoup moins important chez les moins de 25 ans que chez les senior, ajoute encore l'Insee, qui relève également que les écarts sont moins élevés dans les autres catégories socioprofessionnelles.

Une étude de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares, ministère du travail) publiée en 2008 et portant sur 2006, fréquemment citée, constatait 27 % d'écart de salaire brut dans le privé (environ 17 % en salaire horaire, soit à temps de travail égal).

Les différences entre les sexes sont également visibles dans les taux d'activité et les temps de travail. Si 70 % de la population entre 15 et 64 ans est active au sens du Bureau international du travail (personnes ayant travaillé, ne serait-ce qu'une heure, au cours d'une semaine donnée), le chiffre tombe à 66,1 % pour les femmes et monte à 75 % pour les hommes.

 

TEMPS PARTIEL SUBI

Cet écart s'est beaucoup réduit entre 1975 et 2009, passant de 31 à 9 points "sous l'effet conjugué de la hausse du taux d'activité féminine et d'une diminution de l'activité masculine". L'écart s'explique encore "pour une large part" par la présence de jeunes enfants au foyer, "dans les familles d'au moins deux enfants dont l'un (ou plusieurs) a moins de trois ans, le taux d'activité des mères est de 54 % alors que celui des pères est de 92 %".

Enfin, les femmes travaillent bien plus souvent à temps partiel que les hommes, ce qui ne s'explique qu'en partie par la présence d'enfants : même parmi les personnes employées et sans enfant, la proportion de femmes travaillant à temps partiel est supérieure de 17 points à celle des hommes. "Il s'agit alors très souvent de temps partiel subi, les femmes étant nombreuses à travailler dans le secteur tertiaire, où le recours au temps partiel par les entreprises est structurellement important", écrit encore l'Insee.

 

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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 14:19

 

Le Monde - 22 février 2012

 

Mais qui a dit qu'il y a un problème de coût du travail dans l'industrie française ? Et qu'il est à l'origine de sa perte de compétitivité ? Dans une étude sur l'évolution du coût de la main-d'œuvre en Europe, publiée mercredi 22 février dans l'édition 2012 d'Emploi et salaires, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) révèle qu'en 2008, la France et l'Allemagne étaient à égalité, à 21 centimes d'euros près, en matière de coût du travail dans l'industrie manufacturière.

Dans ce secteur, le coût horaire de la main d'œuvre était de 33,16 euros en France contre 33,37 en Allemagne (après la mise en place partielle d'une TVA sociale en 2007). « Les tendances que nous avons décrites semblent se poursuivre sur les dernières années », a précisé Fabrice Lenglart, directeur des statistiques démographiques et sociales de l'Insee. L'argument de l'écart de coût du travail entre les deux pays a été utilisé par l'exécutif pour justifier la mise en place, en octobre, de la TVA sociale.

 

Le coût salarial unitaire en baisse

La mise au point de l'Insee apporte de l'eau au moulin des nombreux économistes qui expliquent le déclin de l'industrie française depuis dix ans par un problème global d'offre : innovation insuffisante, incapacité à répondre à la demande, positionnement en milieu de gamme etc. Et qui relativisent la portée de la TVA sociale allemande dans les performances industrielles Outre-Rhin.

L'étude apporte un autre enseignement important. Elle montre en effet que le coût salarial unitaire, autrement dit le coût de la main d'œuvre par unité produite, a baissé entre 1996 et 2008 dans un certain nombre d'États européens dont la France et l'Allemagne, et qu'il évolue dans ces deux derniers pays de manière comparable.

« En France, précise l'Insee, l'essentiel de la baisse s'est produit entre 1996 et 2000 c'est-à-dire au moment de la mise en place des 35 heures pour les entreprises volontaires (mais avant leur généralisation) et dans un contexte de croissance forte. Depuis cette date et jusqu'en 2007 le coût salarial reste stable, la productivité horaire évoluant parallèlement au coût horaire ».

Pas d'effet délétère des 35 heures

Autrement dit, les 35 heures n'ont pas eu les effets délétères sur la compétitivité de l'économie française que la majorité actuelle leur attribue généralement. Elles auraient au contraire, dans un premier temps, permis à de nombreuses entreprises de gagner en productivité, en modulant le temps de travail sur l'année, en grignotant les temps de pause etc.

Dans certains sous-secteurs manufacturiers, des écarts de coût horaire parfois importants subsistent : 20,26 euros dans l'industrie alimentaire en Allemagne contre 25,70 en France; 43,14 euros dans l'automobile allemande contre 33,38 euros dans celle de l'hexagone. Dans les services marchands, le coût de la main d'œuvre est nettement plus élevé en France (32,08 euros de l'heure) qu'en Allemagne (26,81) où la politique de modération salariale a fait sentir ses effets.

 

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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 13:51

LEMONDE | 22.02.12 | 10h39   •  Mis à jour le 22.02.12 | 12h50

 
 

 

Des enseignants du collège Lenain-de-Tillemont, un établissement situé à Montreuil, en Seine-Saint-Denis.

Des enseignants du collège Lenain-de-Tillemont, un établissement situé à Montreuil, en Seine-Saint-Denis. [CREDIT]MAGALI COROUGE/DOCUMENTOGRAPHY POUR "LE MONDE"


A deux mois du scrutin présidentiel, n'entre pas en salle des professeurs qui veut. Pour prendre le pouls de la profession, il a fallu se contenter de rendez-vous avec des enseignants au "café d'en face" ou au "bistrot d'à côté".

Ceux qui ont accepté de parler un peu d'eux-mêmes sont souvent les plus mobilisés dans leur établissement. Mais pas seulement : parmi eux, aussi, des professeurs au profil plus discret ont dépassé leur réserve, pour témoigner "au nom des collègues qui préfèrent garder le silence, par abattement notamment", dit Sarah, professeure de français au collège Edouard-Manet, un établissement ZEP de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine).

Ces échanges avec des enseignants de primaire, de collège et de lycée – certains ont voulu rester anonymes – ont permis de partager leurs craintes, leur envie d'enseigner, intacte pour beaucoup, et leurs attentes.

>> Lire : La gauche hégémonique chez les enseignants du public

  • Une image dégradée

Le premier regret qu'ils mettent en avant concerne la dévalorisation du métier. "Les profs accumulent les clichés", témoigne Christelle, professeure de biologie à Edouard-Manet, un collège mobilisé contre la suppression de 33 heures d'enseignement par semaine en 2012.

"Dans les médias, sur Internet, et même dans notre entourage, on nous renvoie toujours la même image : on ne bosse 'que' dix-huit heures par semaine, on est tout le temps en vacances… quand on ne fait pas grève !" "L'aura du maître d'école a vécu, ajoute Sarah, sa collègue de français. Aujourd'hui, on passe pour des victimes, même aux yeux de nos élèves."

Cette impression n'est pas nouvelle. "On a perdu en reconnaissance depuis quinze ans", juge Didier Ambialet, professeur d'économie au lycée des Graves de Gradignan (Gironde), une banlieue tranquille de Bordeaux. Son état d'esprit, et celui de ses trois collègues qui ont accepté de témoigner, n'est pas fondamentalement pessimiste : "Oui", ils aiment leur métier, et "non", ils ne regrettent rien, mais ils "ont un sentiment de clientélisme de la part des parents". Un "ressenti" exacerbé, à 700 kilomètres de là, par des enseignants du lycée Jean-Perrin de Lambersart (Nord), près de Lille. "Il y a une évolution très nette depuis une douzaine d'années ; une contamination par les valeurs de compétition, de fric, d'utilitarisme, de court terme, regrette Christine, professeure de philosophie.

Le premier degré est-il encore épargné ? "Nos relations avec les parents et les élèves restent fortes", répond Simon, enseignant de CE2 à l'école Marceau-Courier, près de Tours, "mais les propos de Xavier Darcos, en 2008, se demandant s'il faut un bac +5 pour changer des couches sont révélateurs d'une perte de confiance".

  • L'angoisse de la précarité

Les 25-35 ans rencontrés n'hésitent pas à faire le lien entre ce "déficit d'image" et la question des salaires. "L'argent n'est pas un tabou ! Ras le bol qu'on oppose la revalorisation à la vocation", lâche Julie, 25 ans, professeure-documentaliste au collège Edouard-Manet.

"Avec l'équivalent d'un smic, impossible de rentrer chez moi, à Rennes, le week-end", regrette la jeune femme. "Débuter le mois avec 300 euros sur son compte n'arien d'exceptionnel", assure de son côté Benjamin Marol, 34 ans, professeur d'histoire-géographie au collège Lenain-de-Tillemont, à Montreuil (Seine-Saint-Denis). "On n'est plus les hussards noirs de la République, mais les clodos de la République !", lance Mickaël, enseignant d'histoire-géographie au collège Edouard-Manet.

Et à la précarité matérielle s'ajoute une précarité symbolique : un sentiment d'impréparation, de manque de formation et de "bricolage au quotidien" partagé par la jeune génération. "C'est de la souffrance à ne pas pouvoir bien enseigner", explique Sabrina, professeure d'espagnol àLenain-de-Tillemont. "J'ai deux ans d'expérience, j'ai encore la foi, mais aussi l'impression qu'on m'empêche de bien faire mon métier." La réforme de la mastérisation, en 2010, a amplifié ce sentiment en supprimant l'année de stage en alternance dans les instituts universitaires de formation des maîtres.

 

 

Des enseignants du collège Lenain-de-Tillemont, un établissement situé à Montreuil, en Seine-Saint-Denis.

Des enseignants du collège Lenain-de-Tillemont, un établissement situé à Montreuil, en Seine-Saint-Denis. MAGALI COROUGE/DOCUMENTOGRAPHY POUR "LE MONDE"

  • Une année 2011 "plus difficile que jamais"

Le constat rassemble les générations : les conditions de travail se sont dégradées, et la rentrée 2011 semble "plus difficile que jamais", avec 16 000 suppressions de postes (66 000 depuis 2007). La "DHG" – dotation horaire globale – est devenue "le" sujet de conversation en salle des professeurs, expliquent-ils. Dans le premier degré, c'est la disparition des Rased, ces réseaux d'aide aux élèves en difficulté, qui inquiète. Sans l'intervention de ces maîtres spécialisés, "on se sent plus démunis, plus frustrés face aux difficultés des enfants", témoigne Bertrand Subsol, syndiqué au SE-UNSA, directeur d'école élémentaire à Rion-des-Landes (Landes). 

  • Epuisement et "zizanie"

En collège et lycée, la baisse des moyens a plusieurs effets : classes surchargées, projets abandonnés, dédoublements supprimés… et tensions au sein des équipes. "On perd des heures, des matières sont lésées ; cela crée des tensions, car des collègues acceptent des heures supplémentaires, alors qu'on pourrait créer un poste", dit Sarah, professeure d'espagnol remplaçante au lycée Jean-Perrin de Lambersart. "Le proviseur doit décider en fonction de son enveloppe de moyens, précise sa collègue Christine. Le choix est proposé au conseil pédagogique, mais cela favorise des négociations de coins de porte…"

Un peu partout, les enseignants évoquent leur épuisement, et "la zizanie" qui règne dans nombre d'établissements. "Comment prétendre qu'on peut faire mieux avec moins ? On déstructure notre travail, on nous demande d'assumer des tâches qu'on ne sait pas faire… C'est du travail empêché", soutient Benjamin Marol, syndiqué au SNES-FSU, au collège Lenain-de-Tillemont, à Montreuil, où une majorité d'enseignants sont en conflit avec l'équipe de direction.

Benjamin Marol ne cache pas sa "vraie peur" des réformes à l'œuvre. "Dans les établissements Eclair [Ecoles, collèges et lycées pour l'ambition, l'innovation et la réussite] comme le nôtre, on fait déjà les frais de ce qui a vocation à être généralisé : le recrutement des enseignants par le chef d'établissement. C'est la porte ouverte aux dérives autoritaires. Un emprunt inopportun aux méthodes de gestion du privé."

Son collègue Laurent, professeur en Segpa, ces sections qui accueillent des élèves en grande difficulté, est aussi inquiet. "On doit servir de modèles à nos élèves, alors qu'on ressent des difficultés ànous projeter dans l'avenir, confie-t-il. Un comble."

Pour tous ou presque, ce qui pose problème, c'est moins le fait de réformer – l'évaluation des enseignants, le statut – que la manière dont on le fait. "On a l'impression d'être des empêcheurs de tourner en rond, toujours dans la critique", lâche Etienne Germe, professeur de français au lycée des Graves, près de Bordeaux, lui aussi au SNES-FSU. "Nous avons une image de conservatisme, alors que 90 % des enseignants veulent bien l'évolution du métier, dit-il. Mais nous ne sommes jamais consultés, et nous devons subir les réformes."

Du découragement ? "C'est parfois ce que je ressens", témoigne Damien, chargé d'une CLIS – ces classes accueillant des enfants handicapés – à l'école Marceau-Courier, près de Tours. "J'aime mon métier, mais de moins en moins l'école ; les injonctions qui viennent du haut sont de plus en plus déconnectées du terrain, les dispositifs à mettre en œuvre vont et viennent au gré des ministres. Si je tiens, poursuit-il, c'est grâce aux collègues… et pour les élèves !"

  • Les "attentes fortes" vis-à-vis des candidats

Si la présidentielle s'invite en salle des professeurs, "c'est progressivement", assure Bertrand Subsol, directeur d'une école élémentaire : "On discute des programmes des candidats, mais ce n'est pas non plus quotidien." La majorité des professeurs rencontrés se disent attachés aux valeurs de gauche, mais attendent plus de propositions concrètes de François Hollande. "Nos attentes sont fortes, mais nous sommes sceptiques sur les programmes", dit Christine, professeure de philosophie à Lambersart, précisant "ne pas voir de différence dans les propositions PS et UMP, concernant l'autonomie, la formation, notamment".

D'autres, plus rares, confient leur désenchantement. "A travers tous les candidats, on a l'impression d'être responsables de quelque chose, et de devoir perdre des privilèges que nous n'avons pas", souffle Frédéric Chauve, professeur d'histoire près de Bordeaux. "Il y a une sorte de consensus contre M. Sarkozy et de chape de plomb qui empêche ceux qui défendent par exemple le renforcement des pouvoirs du chef d'établissement, de pouvoir exprimer ce qu'ils pensent", lâche Emmanuelle Frayssac, sa collègue de philosophie. "Peut-être faut-il réformer, mais encore faut-il avoir confiance dans les politiques."

Mattea Battaglia avec Geoffroy Deffrennes (Nord), Claudia Courtois (Gironde) et Aurélie Abadie

 


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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 13:39

LEMONDE | 22.02.12 | 12h52

 
 

 

L'idée de base de la "TVA sociale" est assez simple : il s'agit d'un transfert d'un certain nombre de cotisations, actuellement payés par les salariés et les employeurs, vers la consommation.

L'idée de base de la "TVA sociale" est assez simple : il s'agit d'un transfert d'un certain nombre de cotisations, actuellement payés par les salariés et les employeurs, vers la consommation.AFP/MYCHELE DANIAU


Sénatrice (PS) de Seine-et-Marne, Nicole Bricq est rapporteure générale de la commission des finances au Palais du Luxembourg. Dans un entretien au Monde, à propos du collectif budgétaire examiné par le Sénat mercredi 22 février, elle assure que la TVA sociale "n'aura pas d'effet significatif sur l'emploi" et fait valoir qu'"il n'y a pas lieu de légiférer".

 

Comment abordez-vous l'examen du premier collectif budgétaire de 2012 ?

Le projet de loi de finances rectificative pour 2012 nous est "balancé" en urgence, en pleine campagne présidentielle, alors que rien ne justifie cette précipitation. La TVA sociale est applicable en octobre ; la taxe sur les transactions financières le sera en août. Les dispositions sur l'apprentissage sont renvoyées à l'après-2013. Même le mécanisme européen de stabilité (MES) aurait pu se faire au moment du collectif budgétaire de juillet, après les élections. Le texte que nous examinons est inutile au moment où nous nous parlons et, par ailleurs, absurde sur le plan économique.

 

Votre homologue à l'Assemblée nationale, Gilles Carrez (UMP), a jugé que, grâce à ce collectif, la majorité actuelle laissera des comptes en ordre si elle perd les élections. Qu'en pensez-vous ?

Je suis en total désaccord avec cette affirmation. C'est effacer cinq ans d'un trait, oublier le péché originel de l'été 2007 et la fameuse loi TEPA sur le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat. Ce quinquennat, Serge Dassault [sénateur UMP de l'Essonne] l'a bien résumé en déclarant qu'il fallait privilégier les riches, faute de quoi on n'aurait pas de croissance. La réalité est que le gouvernement aurait dû être attentif aux signes de dégradation apparus au début du quinquennat. Faute de l'avoir été, il a dû augmenter massivement les prélèvements obligatoires : 43milliards d'euros de plus entre 2010 et 2012!

Par ailleurs, le collectif prévoit 1,2 milliard d'euros d'annulation de crédits, pris exclusivement sur la réserve de précaution, mais c'est un cadeau empoisonné. L'exécution budgétaire montre qu'il reste très peu de crédits à annuler en fin d'année: 114 millions en 2010 et 228 millions en 2011.

 

François Hollande ne veut pas garder la TVA sociale. Que reprochez-vous à cette réforme?

La TVA sociale est injuste pour les plus modestes, qui verront leur pouvoir d'achat diminuer et les prix augmenter, et elle n'a pas de sens économiquement. La baisse du coût du travail qu'elle est censée permettre ne réglera pas les problèmes de compétitivité hors prix d'une économie française pas assez innovante et ceux d'entreprises qui ne sont pas sur les marchés porteurs. Les dernières statistiques de la Commission européenne révèlent que la France a perdu 19,4 points de parts de marché depuis cinq ans et qu'elle se trouve au même niveau que Chypre et que la Grèce. De plus, rien ne dit que les entreprises baisseront leurs prix. Elles peuvent même profiter de la baisse du coût du travail pour reconstituer leurs marges ou les consolider.

Quant aux 100000 créations d'emplois qu'en espère la ministre du budget, Valérie Pécresse, on ne voit pas d'où elles sortent! En m'appuyant sur la méthodologie retenue par des études antérieures, du Trésor notamment, j'ai calculé que l'effet de la TVA sociale sur l'emploi oscillerait entre 20 000 destructions pures et simples de postes et 30 000 créations. Autrement dit, il n'y aura pas d'effet significatif sur l'emploi.

 

Garderez-vous la taxe sur les transactions financières ?

Nous étions contre la suppression de l'impôt de Bourse en 2008. Alors, cette taxe, nous la prenons, même si elle n'est en fait qu'un droit de timbre au taux cinq fois inférieur à ce qui existe aujourd'hui au Royaume-Uni.

Il existe une proposition européenne de taxe sur les transactions financières bien plus ambitieuse, dont le produit annuel est estimé à 57 milliards d'euros. Je crains que d'autres Etats européens ne suivent la France dans sa recherche d'un dispositif national a minima et que cela ne signe l'enlisement du projet de taxe européenne. Ce serait une véritable arnaque.

 

Que ferez-vous sur le Mécanisme européen de stabilité ? L'urgence et la solidarité vis-à-vis de la Grèce aujourd'hui et peut-être d'autres Etats demain ne commandent-elles pas de le voter ?

Le PS ayant toujours réclamé que le Fonds européen de stabilité financière (FESF) soit pérennisé, j'étais favorable au vote du texte portant création du MES. Mais la liaison établie entre ce texte et le futur traité européen, qui préconise de transposer, de "préférence" par la voie constitutionnelle, la fameuse règle d'or budgétaire, nous a posé problème. Finalement, la position du groupe socialiste du Sénat est de s'abstenir sur les deux textes.

 

Déposerez-vous des amendements au collectif budgétaires ?

Non. Nous déposons une motion de procédure – en l'espèce, une question préalable – et nous faisons valoir qu'il n'y a pas lieu de légiférer.

Propos recueillis par Claire Guélaud et Patrick Roger

 


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