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29 novembre 2016 2 29 /11 /novembre /2016 19:52

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Une primaire à 17 millions d’euros : que va faire la droite de son jackpot ?

 

 

 

Les 2 euros versés par chaque électeur lors des deux tours de la primaire financeront le scrutin lui-même, mais aussi la campagne présidentielle du vainqueur, François Fillon.

 

 

 

La primaire de la droite a fait le plein, à tous les sens du terme. 4.272.880 participants se sont déplacés au premier tour le 20 novembre, 4.380.377 au second tour le 27 novembre, selon les résultats définitifs publiés ce lundi. A raison de deux euros par votant - la contribution réclamée pour pouvoir glisser son bulletin dans l’urne - le scrutin s’avère donc une belle opération financière, avec un chiffre d’affaires de 17,3 millions d’euros environ.

Que va devenir cette manne ? Instruits par l’affaire Bygmalion, les organisateurs de la primaire ont veillé à ne pas faire transiter les fonds par le parti Les Républicains. C’est donc une structure juridique indépendante dédiée au scrutin, gérée par la Haute autorité de la primaire, qui encaissera l’argent. Le jackpot va d’abord financer l’élection elle-même. Interrogée par Marianne, Anne Levade, qui préside la Haute autorité, estime le coût de la primaire « dans une fourchette de 9 à 10 millions d’euros ». Il a en effet fallu acheter le matériel électoral, imprimer des cahiers d’émargement, payer la poignée de salariés de la Haute autorité, louer des salles dans certaines communes... A titre d’exemple, la Haute autorité va régler 750.000 euros à La Poste, qui s’est chargée de convoyer les millions de pièces de monnaie récoltées auprès des électeurs. Elle devra aussi rembourser 5 millions d’euros avancés par le parti LR pour aider à l’organisation.

 
Un virement à François Fillon début 2017
 

Comme convenu, le reliquat - soit 7 à 8 millions d’euros environ - sera transféré sur le compte de campagne du en vue de l’élection présidentielle. Mais le virement n’est pas prévu pour tout de suite. « Ce sera fait lorsque l’intégralité des sommes recueillies sera disponible sur notre compte et qu’on aura fait remonter toutes les factures », précise Anne Levade, qui estime qu’il faudra attendre le « début de l’année 2017, au doigt mouillé ».

François Fillon peut donc compter sur un joli matelas de départ dans sa course à l’Elysée, même s’il devrait dépenser bien plus. Les dépenses de campagne sont en effet plafonnées à 16,851 millions d’euros pour les candidats présents au premier tour et à 22,509 millions pour ceux qui atteignent le second tour. Il n’empêche : pendant le second tour dimanche, plusieurs ont pris un malin plaisir à souligner sur Twitter que les électeurs de gauche venus participer à la primaire avaient contribué à financer la campagne présidentielle du candidat... de droite !

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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29 novembre 2016 2 29 /11 /novembre /2016 18:25

 

Source : http://fr.reuters.com

 

 

Les policiers municipaux peuvent porter des pistolets
mardi 29 novembre 2016 15h57

 

 

PARIS (Reuters) - Les policiers municipaux et les services de sécurité de la SNCF et de la RATP peuvent désormais être armés de pistolets semi-automatiques 9 mm en vertu d'un décret paru au Journal officiel, a annoncé mardi le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.

Cette mesure répond à une demande formulée par les syndicats des polices municipales après l'attentat du 14 juillet dernier à Nice, qui a fait 86 morts.

Les conditions préalables à l'armement des policiers municipaux ont été parallèlement assouplies par la loi du 23 juillet 2016 prolongeant l'état d'urgence, a rappelé Bernard Cazeneuve, qui co-présidait une commission consultative des polices municipales.

Le ministre a souligné qu'il appartenait "aux maires et à eux seuls d'apprécier la nécessité d'armer les agents de leur service de police municipale".

Bernard Cazeneuve a rappelé que, face à la criminalité et la menace terroriste, "l'ensemble des acteurs de la sécurité devaient unir leurs forces".

Les polices municipales participent ainsi à une présence dissuasive aux abords des sites sensibles, notamment les établissements scolaires, depuis une instruction ministérielle du 29 juillet 2016.

La France comptait environ 21.000 policiers municipaux et 7.000 agents de surveillance de la voie publique en 2015, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

 

(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)

 

 

 

Source : http://fr.reuters.com

 

 

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29 novembre 2016 2 29 /11 /novembre /2016 18:05

 

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

Filoche: «Une gauche bien à gauche peut gagner la présidentielle»

 

Par Mathieu Magnaudeix

 

 

 

Candidat à la primaire citoyenne du PS des 22 et 29 janvier, l’ancien inspecteur du travail Gérard Filoche, en tête de toutes les manifestations contre la loi El Khomri, veut rester optimiste. Il croit possible la victoire d’un candidat « de gauche » contre la ligne « Valls-Hollande ».

 

On l’a vu tempêter et manifester au printemps contre la loi El Khomri. Gérard Filoche est candidat aux « primaires citoyennes de l’unité » qui désigneront le candidat du PS les 22 et 29 janvier – les candidatures sont à déposer avant le 15 décembre et il n'a toujours pas le nombre de parrainages requis pour se présenter.

Au PS, qu'il a rejoint en 1994, cette ancienne figure de la Ligue communiste révolutionnaire se veut la voix infatigable des salariés, des acquis sociaux, de la défense du code du travail et de l'unité de la gauche. Dans la campagne des primaires, il entend « faire du Sanders ou du Corbyn » en mobilisant tous ceux qui ont protesté contre la loi El Khomri. Il appelle d'ores et déjà à l'unité pour que la « gauche socialiste batt[e] la droite socialiste dans les primaires ». Une victoire qui, dit-il, rebattrait les cartes de l'élection présidentielle. « Je n’imagine pas une campagne électorale sans une coalition, sans dynamique unitaire », dit-il à l'intention de Jean-Luc Mélenchon. « Passer par-dessus, c’est la défaite, c’est le désastre. Tout le monde pleurera le 23 avril à 20 heures quand on n’aura plus que le choix entre LR et le Front national, et quand il ne nous restera plus que 25 députés à l’Assemblée. »

 

Manuel Valls et François Hollande se livrent à une guerre ouverte au sommet de l’État en vue de la primaire citoyenne du PS des 22 et 29 janvier prochain. Cela vous étonne-t-il ?

Gérard Filoche : Les fins de règne sont toujours dramatiques. Quand il y a un échec total comme c’est le cas de ce quinquennat, ça finit par exploser. Macron candidat, Valls et Hollande qui se déchirent : le trio infernal qui a imposé la loi El Khomri se désintègre. Je me demande ce que les historiens retiendront de tout ça…

 

Vous considérez depuis longtemps que François Hollande ne peut pas être candidat à sa succession.

Hollande, j’ai fait des communiqués avec lui pour défendre le code du travail ! J’ai manifesté coude-à-coude avec lui en 2006 contre le CPE, et il dit maintenant qu’il était pour. Ça va bien ! Limite à l’hypocrisie, limite à la trahison politique, limite à la manipulation ! Il ne devrait pas se présenter. C’est le dernier service qu’il peut rendre à la gauche. Faut bien qu’il paie le prix ! Son horizon est bouché. Même ses amis le lâchent. Son bilan est catastrophique : 1,3 million de chômeurs de plus, 41 milliards d’euros [de crédit impôt-compétitivité distribué aux entreprises – ndlr] de gaspillés. 41 milliards, c’était des centaines de milliers de fonctionnaires, des infirmières dans les hôpitaux, des éducateurs pour lutter contre les décrocheurs à l’école, des enquêteurs contre le terrorisme au lieu de balancer des bombes en Syrie. Ça, c’est la gauche ! Sous la gauche au pouvoir, il y a toujours quelque chose qui a été gagné : les 40 heures, les 39 heures, les 35 heures, le remboursement de l’avortement, les congés payés. C’est la première fois en cent ans que la gauche au pouvoir fait reculer la gauche. Hollande est une tragédie dans l’histoire de la gauche, comme les Valls et les Macron qui vont avec lui. Il y a beaucoup de raisons d’être pessimiste pour l’an prochain, les nuages sont si sombres. Mais je suis persuadé qu’aujourd’hui, un Sanders ou un Corbyn pourrait gagner en France. Ce dont ce pays a besoin, ce n’est pas d’autorité mais de démocratie et de redistribution des richesses ! Ce n’est pas avec une République identitaire qu’on va résoudre le chômage. Que Hollande ou Valls soient candidats, j’aurai une très grande joie à débattre contre eux…

 

Depuis la victoire de François Fillon et sa ligne libérale-conservatrice dure à la primaire de la droite, les appels à une grande primaire de la gauche de Mélenchon à Macron ressortent.

Ça a été mon cheval de bataille pendant des mois. C’était la meilleure façon de résoudre nos problèmes, de battre Hollande et Valls, d’avoir un candidat unique, de sauver la gauche. On était sûr de gagner ! Si tout le monde était dans cette primaire, cinq millions de personnes venaient voter, et je vous jure que Hollande et Valls étaient battus…

 

Il est trop tard désormais ? 

Il faut dire à tout le monde de venir voter les 22 et 29 janvier. J’exclus Macron, car il n’est pas de gauche. J’ai lancé des appels à Marie-Noëlle Lienemann, à Benoît Hamon, à Arnaud Montebourg. Nous devons montrer que nous additionnerons nos voix, que la gauche socialiste battra la droite socialiste dans les primaires. Alors avec 1,5 million d’électeurs, et peut-être plus, il y aura un choc, la gauche liquidera le quinquennat, on donnera un nouveau visage à la gauche, on revigorera le parti, on aura un candidat charismatique, on aura une chance de gagner. Je suis plus que jamais optimiste.

 

Êtes-vous surpris par la victoire de François Fillon ?

Je pensais que Sarkozy gagnerait. Fillon, c’est la vraie droite catholique conservatrice, il ne répond pas à la société française, celle qui descend à 4 millions dans la rue en disant « je suis Charlie », celle qui manifeste contre la loi El Khomri. La société française est plus libertaire, plus athée que cette vieille tradition catho de paroisse. Les gens vont avoir le temps de le découvrir. À mon sens, sa victoire est un argument supplémentaire pour dire que la gauche peut gagner. Face à une droite bien à droite, il faut une gauche bien à gauche.

10 septembre 2016. Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann, Gérard Filoche et Arnaud Montebourg, à l'université des frondeurs du PS de La Rochelle. © DR
10 septembre 2016. Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann, Gérard Filoche et Arnaud Montebourg, à l'université des frondeurs du PS de La Rochelle. © DR

 

Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann, vous… Comment expliquer que vous soyez quatre candidats à contester la ligne Hollande-Valls ? Vu l’enjeu, vu le contexte qui rend à peu près tout possible en 2017, même une victoire de Marine Le Pen, ne pourriez-vous pas vous unir dès maintenant ?

Je suis pour un bloc avec mes amis Montebourg, Hamon, Lienemann. Je le propose depuis cet été. Il faut un accord entre nous. J’ai dit allons ensemble à la manifestation du 15 septembre contre la loi El Khomri, j’attends encore… J’ai proposé d’appuyer l’appel des 100 qui propose cinquante mesures rose-rouge-verte et pourrait servir d’accord à nous quatre, puis de ciment avec le reste de la gauche. Marie-Noëlle Lienemann a signé, Guillaume Balas [eurodéputé proche de Benoît Hamon – ndlr] est venu mais j’entends encore Arnaud. J’ai proposé un texte commun contre le budget, une conférence de presse contre Macron-Valls-Hollande, j’attends encore, je ne désespère pas !

 

Et si vous n’arrivez pas à vous entendre d'ici au dépôt des candidatures le 15 décembre ?

Être quatre, ça n’est pas un problème tant qu’il n’y a pas de menace pour le second tour. À cette heure, il n’y a pas d’urgence. Au second tour, celui qui sera en tête battra Valls ou Hollande.

 

Qu’est-ce qui vous rend si optimiste ?

Regardez l’élection américaine. Trump n’a été élu qu’avec 26 % des inscrits et Sanders aurait pu gagner si la primaire démocrate avait été honnête. Aux États-Unis comme chez nous, le salariat se bat, il progresse. La vague porteuse, même dans le capitalisme, ce sont les CDI, pas la flexibilité. La force montante, et l’exigence, c’est un salariat bien formé, bien payé. Quand il y a une force du salariat de ce type, les possédants, les riches, la finance, ces monstres inhumains pompent, pompent, pompent. Les possédants sentent les inquiétudes et font feu de tout bois : c’est là qu’arrivent les méchants, les Trump, les Orban, les Le Pen… et les Macron.

 

Vous parlez d’un Bernie Sanders ou d’un Jeremy Corbyn français. Mais il n’y en a pas dans le paysage !

Bah si : il y a moi ! Sanders a 74 ans, j’en ai 70, j’ai tout l’avenir devant moi (rires). Corbyn était marginal dans son parti, comme moi. Donc c’est tout à fait possible. Pourquoi suis-je le meilleur ? Pas parce que je suis mégalo, mais parce que j’exprime le salariat.

 

Et les autres, Arnaud Montebourg, Marie-Noëlle Lienemann, Benoît Hamon ?

Arnaud a un côté brillant, fantasque, improvisateur et incertain. Il y a beaucoup de dossiers qu’il ne connaît pas et je ne pense pas qu’il tiendrait la route face à Valls sur tous les sujets. Moi je tiendrai, je peux enfoncer mon adversaire. Il dit qu’il faut produire les richesses avant de les distribuer, je veux justement faire l’inverse. La baisse du coût du travail, c’est une fumisterie, il faut augmenter les salaires et baisser les dividendes qui n'ont jamais été aussi élevés. Benoît Hamon, je l’aime bien mais je n’arrive pas à comprendre ce qu’il défend. C’est le moins lumineux du point de vue de la ligne. Je suis pour les 32 heures par la loi, par entreprise : si ce n’est pas la République qui le fait, c’est “Mad Max” ! Il est pour un revenu universel, je ne suis pas pour ça, je suis pour un salaire pour tout le monde. Ça me fait un autre désaccord...

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

 

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

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28 novembre 2016 1 28 /11 /novembre /2016 22:04

 

 

Source : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs

 

 

Sécurité sociale, mutuelles : que veut vraiment François Fillon ?

 

 

Le candidat de la droite veut « désétatiser » le système de santé français. Ses soutiens lui demandent de clarifier sa position. Décryptage des mesures annoncées.

 

 

 

 

LE MONDE | | Par

 

 

 

François Fillon, dans son bureau de l’Assemblée nationale, en janvier 2015.

 

Elu pour porter les couleurs de la droite et du centre à l’issue du second tour de la primaire, dimanche 27 novembre, François Fillon a été appelé à clarifier sa position sur les réformes qu’il envisage pour la Sécurité sociale.

Le président du parti centriste de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), Jean-Christophe Lagarde, a félicité François Fillon, mais il a aussi annoncé qu’il proposerait mardi 29 novembre à ses troupes d’engager « une discussion pour élaborer un projet législatif commun (…) notamment sur (…) la Sécurité sociale ».

Si l’ensemble du programme du champion de la droite est délibérément libéral et conservateur, ses mesures touchant au système de remboursement des soins confineraient à l’abolition du système, selon certains de ses opposants, comme le communiste Pierre Laurent :

 

 

Les programmes de le droite sont extrêmement dangereux, François Fillon veut la mort de la sécurité sociale

 

 

 

Ou un vice-président du Front national, Florian Philippot :

 

Dépecer ce qui reste de Sécurité sociale : une autre "joyeuseté" du programme ...👎 L'eurosterité est leur seul horizon

 

 

 

Que contient exactement le programme du gaulliste sur l’organisation… mise en place par le général de Gaulle ?

20 milliards d’euros

C’est le total des économies que compte réaliser François Fillon, le double de ce qui était prévu dans le plan d’économies 2014-2017 du gouvernement Valls. Reste à voir où M. Fillon va trouver ses 20 milliards d’économies alors que l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) pour 2017 est annoncé à 2,1 %.

 

Lire aussi :   100 milliards d’économies : où les candidats de la droite veulent-ils couper ?

 

Je veux désétatiser notre système de santé. Il faut remettre les médecins libéraux au coeur de notre système de santé.

 

 

C’est le terme qu’a utilisé le Sarthois lors du débat d’entre-deux-tours avec Alain Juppé. François Fillon veut par exemple transférer une partie de la couverture de la Sécurité sociale vers les assurances et les mutuelles, comme l’explique l’ancien premier ministre dans un document de seize pages consacré aux questions de santé.

Concrètement, seules les affections graves ou de longue durée (ALD) seraient prises en charge : accident vasculaire cérébral invalidant, insuffisance cardiaque grave, diabète, maladie d’Alzheimer et de Parkison, paraplégie… C’est ce que le candidat appelle le « panier de soins solidaires » dont sont exclus « les soins de confort et la bobologie” ».

Aux complémentaires échoirait « le reste, le panier de soins individuel ». Ce transfert au privé de la prise en charge des soins courants a suscité l’indignation de la ministre de la santé, Marisol Touraine :

 

François Fillon, les mutuelles sont des organismes privés ! Vous proposez la privatisation de la santé. Assumez le !

Le candidat concède toutefois que ceux qui n’ont pas accès à l’assurance privée puissent bénéficier d’« un régime spécial de couverture accrue ».

Plus grande mise à contribution des malades

Autre point majeur du programme « santé » de François Fillon, les Français seraient davantage mis à contribution. Selon la ministre de la santé, les propositions du candidat de la droite engendreraient un surcoût de 3 200 euros de plus par an pour chaque foyer (un chiffre obtenu en prenant le montant total de l’Ondam, 190 milliards d’euros, en soustrayant la part des affections de longue durée, 100 milliards d’euros, et en divisant le reste par les 28 millions de foyers français).

Cette mise à contribution passerait par :

  • une « franchise médicale universelle, en fonction des revenus » : en d’autres termes, une somme déduite des remboursements effectués par la caisse d’Assurance-maladie. Il s’agirait de fusionner la franchise qui existe déjà – pour les médicaments et les actes paramédicaux (50 centimes d’euro) et pour les transports (2 euros) – avec le ticket modérateur ;
  • un basculement des cotisations maladie patronales vers un mix CSG/TVA, deux impôts payés directement par les particuliers (la contribution sociale généralisée est prélevée à la source sur les revenus et la taxe sur la valeur ajoutée sur chaque bien ou service consommé) ;
  • une suppression du tiers payant généralisé chez le médecin, alors que la dispense d’avance de frais supplémentaires doit se mettre en place en 2017 ; une étude réalisée en Midi-Pyrénées montre pourtant que la dispense d’avance de frais est une pratique très courante : 94,5 % des médecins la proposent en dehors des cas obligatoires ;
  • un frein à l’aide médicale d’Etat, l’AME, qui s’adresse principalement aux résidents étrangers en situation irrégulière et précaire qui sont en France depuis au moins trois mois et aux ressources limitées ; mais l’opportunité de cette mesure est battue en brèche par plusieurs études et expérimentations, notamment parce que l’AME est déjà réservée aux soins les plus urgents.

La fin de l’« hospitalocentrisme »

Lhôpital est aussi dans la ligne de mire de François Fillon, avec un retour annoncé aux trente-neuf heures, sans contrepartie annoncée :

« L’application des trente-cinq heures et sa gestion comptable du temps de travail à l’hôpital a été une source de désorganisation majeure. »

On sait aussi que la suppression des 500 000 postes de fonctionnaires touchera la fonction publique hospitalière… sans qu’on connaisse exactement la proportion. Le candidat de droite insiste en outre sur la « complémentarité », la coordination entre public et privé, qui passe notamment par un renforcement du parcours de soins et une « médecine connectée ».

Mais cette « interopérabilité » a-t-elle des chances de convaincre des hôpitaux où les moyens seront réduits et des libéraux qui, comme le reconnaît François Fillon, « craignent une fonctionnarisation rampante qui rigidifierait encore davantage leurs pratiques pourtant déjà très encadrées » ?

Les solutions alternatives proposées comme faire retravailler des médecins retraités dans les « territoires déficitaires où ils se seraient retirés » et l’augmentation des maisons de santé sont, elles, déjà mises en œuvre.

Flous, renoncements et contradictions

« Nous allons remettre sur le métier tous les éléments de son programme, dont la santé », s’il est désigné candidat, avait affirmé aux Echos la semaine dernière Dominique Stoppa-Lyonnet, porte-parole santé de François Fillon. La professeur de génétique à l’université Paris-Descartes a d’ores et déjà écarté certaines propositions : « Il est possible que nous renoncions à cette franchise universelle pour revenir à un système plus classique. »

Quant à la fin du remboursement des actes courants par la Sécurité sociale, c’est un thème récurrent à droite : déjà en 2002, le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Jacques Barrot, estimait qu’il fallait « différencier risques lourds et petits risques » et qu’il convenait « de responsabiliser les Français sur les petits risques afin de pouvoir perpétuer la solidarité nationale sur les risques lourds, c’est-à-dire être tous traités de la même manière pour ceux-ci ».

Sauf que personne n’a jamais réussi à définir la catégorie des « petits risques » : Jean-François Mattéi, ministre de la santé à l’époque, s’était d’ailleurs refusé à faire cette distinction. Dominique Stoppa-Lyonnet évoque parmi les risques légers « le désordre digestif temporaire, la grippe – encore qu’une grippe peut être dramatique », et explique au final que « tout cela sera à définir en concertation ».

D’autant qu’afin de contrôler la mise en place de cette nouvelle couverture, il faudra commencer par créer une nouvelle instance, une « Agence de contrôle et de régulation de l’assurance-santé privée », bénéficiant d’une délégation de service public, pour définir un contrat type avec les assureurs. Enfin, il faudrait savoir aussi si le monde mutualiste pourra supporter ce transfert massif de compétences sans être profondément déstabilisé : les mutuelles ont des frais de gestion quatre fois plus élevés que l’Assurance-maladie.

 

 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs

 

 

 

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28 novembre 2016 1 28 /11 /novembre /2016 21:07

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

La stevia au cœur d’un scandale de biopiraterie

 

Des multinationales sont accusées de ne pas partager leurs bénéfices avec les Indiens Guarani-Kaiowa du Brésil et Paî Tavyterâs du Paraguay

 

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

 

 

 

Des plants de stevia, à Caacupé, au Paraguay, en 2012.

 

 

Aux yeux des patrons de Coca-Cola ou de PepsiCo, la stevia est un ingrédient miracle. Cette plante qui pousse en Amazonie possède des propriétés édulcorantes permettant d’offrir aux consommateurs des boissons naturellement allégées en calories. Comme le Coca-Cola Life ou le Pepsi Next qui, sous leurs emballages verts, se targuent de contenir 30 % à 60 % de sucre en moins que les boissons originales des mêmes fabricants.

Les Indiens Guarani-Kaiowa du Brésil et Paî Tavyterâs du Paraguay, qui ont découvert la stevia il y a des siècles, adoucissent leur maté avec ses feuilles fraîches ou infusées, et l’utilisent à des fins médicinales, se réjouissent eux aussi des propriétés naturelles de cette plante et ne sont pas fâchés que celles-ci soient mondialement reconnues.

A un détail près. Ils considèrent que l’utilisation industrielle et la commercialisation de leur végétal fétiche par ces géants de l’agroalimentaire et les enseignes de grande distribution constituent un cas flagrant de « biopiraterie ». En clair, que ces entreprises se sont appropriées leurs ressources génétiques et leurs connaissances traditionnelles à des fins commerciales. Aussi les Guaranis refusent-ils désormais de laisser l’industrie se partager les bénéfices de l’utilisation de la stevia à leurs dépens.

Usurpation de savoir

Pour dénoncer « l’usurpation de [leur] savoir », ces peuples se basent sur un rapport rendu public en novembre 2015 par des ONG et des universitaires, intitulé Stevia, une douceur au goût amer. Forts de ce document, les Guaranis se sont réunis en juillet au Paraguay pour former une « assemblée permanente » et décider de la stratégie à adopter. Ils disposent pour cela de solides appuis à l’étranger. La Fondation France Libertés-Danielle Mitterrand s’est, en effet, alliée à la plate-forme de mobilisation internationale SumOfUs, et aux ONG suisses Public Eye et Pro Stevia Schweiz, pour lancer en cinq langues la campagne de sensibilisation Share Stevia (Partageons la stevia), mercredi 16 novembre. Cette coalition exige que les entreprises qui profitent du savoir des Guaranis reconnaissent ce qu’elles leur doivent.

Ces organisations sont également à l’initiative d’une pétition internationale qui a déjà recueilli plus de 200 000 signatures. Le texte somme des sociétés américaines comme Cargill, Coca-Cola ou PepsiCo, mais également des enseignes françaises de grande distribution comme Auchan, Carrefour, Casino ou Marque Repère, de respecter les droits fondamentaux des peuples Guaranis.

« Les Guaranis sont purement et simplement dépossédés, explique Marion Veber, chargée de la mission « Droit des peuples autochtones » pour France Libertés. L’utilisation par l’industrie agroalimentaire de la stevia lui rapporte des milliards de dollars alors qu’elle est le fruit d’un détournement du savoir ancestral de ces peuples qui ne reçoivent aucun des bénéfices liés à la valorisation de cette ressource. »

Autorisée aux Etats-Unis en 2008 et en Europe début 2010, la stevia représente un tiers du marché mondial des édulcorants. On la retrouve, sous forme de glycosides de stéviol, dans les céréales, le chocolat, les confiseries, le ketchup, les laits aromatisés, les sirops, les sodas, les thés ou les yaourts.

Partage des avantages

L’objectif de la campagne Share Stevia consiste à créer un rapport de force afin que les multinationales concernées négocient avec les Guaranis un protocole d’accord de partages des avantages, conformément au protocole de Nagoya. Signé en 2010 et entré en vigueur en octobre 2014, cet accord sur la biodiversité vise à combattre la biopiraterie par un « partage juste et équitable » des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques de « plantes, animaux, ou autres organismes, dans un but commercial, de recherche ou pour d’autres objectifs ».

« Comme le prévoit le protocole de Nagoya, nous ne parlons pas à la place de ces communautés, précise Mme Veber. Il leur revient de poser elles-mêmes les bases de la négociation, de définir dans quel pays et dans quelle langue celle-ci sera menée, et comment elle se concrétisera. » Les contreparties peuvent prendre la forme d’un pourcentage sur le chiffre d’affaires, de redevances, de droits de licence, mais également celle d’appuis à ces communautés pour des projets de développement.

En avril, une première approche amiable avait été tentée par les ONG par l’envoi d’un courrier aux multinationales et entreprises concernées. Sans succès. Une relance, fin août, précisant que France Libertés comptait médiatiser l’affaire, a suscité quelques réactions. Comme celle de Coca-Cola, fin octobre, qui se dédouane en se prévalant d’avoir déjà « mis en place des principes directeurs pour une agriculture durable » et affirme demander à ses fournisseurs de « respecter et protéger les droits des communautés et des peuples ».

D’autres marques, comme Nestlé, ont adopté une démarche plus positive. « Sept entreprises – dont beaucoup sont suisses – ont donné leur accord sur le principe du partage des avantages, indique Mme Veber. Mais cela reste une déclaration pour l’heure, et notre objectif est de constituer un groupe d’entreprises pionnières qui pourra commencer à négocier avec les Guaranis. »

Le combat s’annonce long et compliqué. Selon le rapport de 2015, différentes multinationales se sont en effet mises à produire de la stevia de synthèse, risquant ainsi d’entraîner la disparition du marché des feuilles de stevia et de pénaliser encore les Guaranis.

 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

 

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28 novembre 2016 1 28 /11 /novembre /2016 15:33

 

Source : http://www.marianne.net

 

Il a osé
Moscovici aux Grecs : vous reprendrez bien un peu d'austérité ?

 

 

 

 

En visite en Grèce ce lundi, le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici appelle la population étranglée depuis six ans par l'austérité, à bien vouloir faire un effort supplémentaire pour recevoir sa nouvelle tranche "d'aide"…

 

 

 

Encore un effort. C’est ce que demande, sans gêne, le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici à la population grecque, dejà saignée par six ans de rigueur. De passage ce lundi 28 novembre à Athènes, où il doit notamment s’entretenir avec le Premier ministre Alexis Tsipras, Pierre Moscovici appelle en effet le gouvernement grec à adopter une nouvelle batterie de mesures d’austérité dans ses budgets 2017-2018, en échange de quoi l’Europe s’engage non pas à alléger sa dette colossale - près de 315 milliards d’euros, soit près de 180% du PIB - mais à ce que la question soit discutée à partir du 5 décembre, date de la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro.

Des discussions sur la réduction de la dette grecque dont le principe avait pourtant été "collectivement" acté, rappelle , il y a 6 mois par les créanciers du pays, c'est-à-dire le Fonds monétaire international (FMI), la Commission européenne et Banque centrale européenne (BCE). Qu’importe, Pierre Moscovici tient à une nouvelle fois mettre la pression sur les responsables grecs qui ont déjà consenti, entre autres, à engager de nouvelles coupes, dans les retraites par exemple, l’une des conditions préalables au versement de la nouvelle tranche d’aide de 86 milliards d’euros de prêts.

 

 

Appels à la grève en Grèce

 

Mais pour le commissaire français, il faut aller encore plus loin. D’ailleurs Pierre Moscovici estime "totalement réalisable" un accord "ces prochains jours" sur de nouvelles réformes à mettre en place. Si bien, poursuit-il dans un entretien accordé au quotidien grec de centre gauche Ethnos, que la Grèce apparaît aujourd’hui "enfin prête à tourner la page" de la crise.

Sur place cependant, cet énième "tour de vis passe mal", explique Le pays ayant de fait été paralysé jeudi dernier pendant 24 heures par une grève du secteur public, vivement opposé à la réforme du droit de travail. Un mouvement auquel vient d’ores et déjà s’ajouter un appel à la grève du secteur privé, le 8 décembre.  

Le projet du budget pour 2017, qui doit être voté d'ici à la mi-décembre, prévoit des hausses de taxes sur de nombreux produits et services à l’instar des voitures, des carburants, de la télévision payante, de a téléphonie fixe, du tabac ou du café. Il prévoit également de nouvelles coupes dans les salaires et les retraites du public, à hauteur de 5,7 milliards d'euros.

 

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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28 novembre 2016 1 28 /11 /novembre /2016 15:21

 

 

Source : https://www.bastamag.net

 

 

Lobbying ?

Les très discrètes mais lucratives « activités de conseil » du candidat François Fillon

 

par , Rachel Knaebel

 

 

François Fillon sera donc le candidat du parti Les Républicains à l’élection présidentielle de 2017, après avoir largement remporté le second tour de la primaire de la droite et du centre avec deux tiers des suffrages. Il a mené campagne avec un programme économique très néolibéral : suppression d’un demi-million de fonctionnaires (personnels soignants, enseignants, policiers, militaires...), augmentation du temps de travail, coupes budgétaires de 100 milliards d’euros ou suppression de l’impôt sur la fortune. Il incarne un retour des valeurs très conservatrices sur les questions de société, vante « le respect des règles » et critique les « élites » parisiennes sur ces sujets.

 

L’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy est peu loquace sur la question du lobbying. Et pour cause : en 2012, juste avant de commencer son nouveau mandat de député, François Fillon a créé une société de consulting, baptisée « 2F Conseil », situé à deux pas des Invalides, et dédiée à des activités de conseil et des conférences. Son objet : « Le conseil, l’assistance, la formation, la réalisation d’études, de veille, d’audits, d’analyses ou de prestations » en faveur « de toute personne physique (…), personne morale (…), tout Etat et de tout organisme international européen, national, étatique, régional, départemental, municipal ou local ». La loi interdit aux députés de commencer des activités de conseil – sources de potentiels conflits d’intérêt – en cours de mandat, sauf pour certaines professions libérales réglementées, comme les avocats. François Fillon a créé la sienne juste avant d’être élu et a profité d’un décret qu’il avait lui-même signé permettant aux anciens ministres et parlementaires titulaires d’un diplôme de droit ou de son équivalent de devenir automatiquement avocat.

En 2012, ces activités de conseil lui ont rapporté 70 000 euros, selon sa déclaration d’intérêts et d’activités. En 2013, les profits ont grimpé à plus de 140 000 euros, soit sept fois le revenu salarial moyen. Et depuis ? Impossible de le savoir, les députés n’étant tenus de déposer une déclaration auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique qu’une seule fois au cours de leur mandat. Pour l’année 2015, la société 2F Conseil a déclaré un chiffre d’affaires en hausse de 38%, à près de 300 000 euros. Quelle est la nature exacte de cette activité ? Qui sont les clients de 2F Conseil ? Leur identité est-elle de nature à générer de possibles conflits d’intérêt ? Contactée à plusieurs reprises, l’équipe de François Fillon a refusé de répondre à nos questions.

Parmi les députés, son cas n’est pas isolé. D’autres personnalités politiques, comme Luc Chatel, ont également créé une activité de conseil très lucrative (plus de 183 000 euros en 2013). D’autres sont ou ont été lobbyistes, comme le socialiste Malek Boutih, député et directeur des relations institutionnelles de la radio Skyrock. Une cinquantaine d’autres parlementaires sont, en tant qu’avocats, autorisés à mener des missions de conseil. Certains figurent parmi ceux qui déclarent le plus de revenus annexes en sus de leur indemnité parlementaire. Les règles sont décidément bien faites.

 

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Source : https://www.bastamag.net

 

 

 

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28 novembre 2016 1 28 /11 /novembre /2016 15:15

 

 

Source : http://www.revolutionpermanente.fr

 

 

Les préparations du combat de 2017

Il veut casser du syndicaliste. Fillon lance sa première sommation contre la CGT

Publié le 25 novembre 2016

 

 

 

 

Tant durant les deux débats que lors de ses nombreuses interventions dans les médias, François Fillon n’a cessé de fustiger les syndicats qui s’opposent aux réformes sociales, notamment FO et la CGT. Cette dernière semble être particulièrement visée par celui qui a déjà mené plusieurs réformes sociales explosives, notamment contre les retraites, un syndicat qu’il juge tantôt « faible » tantôt « dogmatique ». Une CGT contre laquelle, évidemment, le super-candidat du patronat a un programme : répression policière et remise en cause de libertés syndicales. Un programme qu’il continue d’égrener et commence à tester dans les fiefs de ses lieutenants, et qui annonce de plus en plus clairement l’intensité des batailles à venir.

George Waters et Damien Bernard

Unir les salariés dans une organisation pour qu’ils puissent défendre collectivement leurs intérêts matériels contre leur patron, ça ne plait pas à François Fillon. Au mieux, le syndicat doit pouvoir être celui qui accepte tout et signe tous les accords d’entreprise : c’est notamment le cas de la CFDT, qu’il décrit comme « progressiste ». Au pire, les syndicats dits « contestataires », comme la CGT ou FO, sont considérés « dogmatiques et accrochés à des conceptions » ; dans ce cas-là, il faut les faire rentrer dans le rang.

Attaquer les équipes combatives à la base

 

C’est une réflexion que le très probable candidat républicain avait amorcé dès juin dernier : « il faut réduire le temps consacré à l’activité syndicale ». Et pour cela, la solution est simple « il faut arrêter avec les syndicalistes qui sont à temps plein syndicalistes, il faut qu’ils aient une activité professionnelle au moins à temps partiel pour que ce soit un vrai dialogue qui touche à l’intérêt général de l’entreprise » expliquait-il alors sur France 2, avec évidemment en ligne de mire l’efficacité de ces derniers.

A travers cette pirouette, pour Fillon, il s’agit bien d’attaquer les équipes syndicales combatives notamment dans les grands groupes. Pourtant, une contradiction dans les termes apparait. Dans le même temps, qu’il fustige les « syndicats faibles », il pose la nécessité de réduire le temps consacré à l’activité syndicale. Mais en quoi cela les rendra-t-il plus forts ? La contradiction se résout rapidement : des syndicats forts, certes, mais des syndicats bien pro-patronaux, comme dans le modèle allemand qu’il cite d’ailleurs.

Et pour briser les équipes combatives, quoi de mieux que des tests grandeur nature. A Bourgoin-Jallieu, la CGT est en train d’en faire l’amère expérience. Un des fidèles lieutenants de Fillon veut à tout prix casser les syndicats, en retirant notamment les locaux syndicaux aux UL et dans les villes moyennes. Une volonté résultant de l’épineuse mobilisation contre la loi Travail, où un certain nombre d’équipes très combatives ont incarné l’avant-garde de la lutte. Ce sont ces équipes, sur le terrain, qu’il s’agira de détruire, à coups de procès et d’expulsions si nécessaire.

Fillon se prépare… à envoyer l’armée sur les piquets !

 

Fillon a l’habitude de réécrire l’histoire à la façon Clemenceau. Cela vaut aussi pour l’histoire contemporaine. Pour rompre la confiance et la conscience acquise notamment pendant la mobilisation contre la loi Travail, il a argué que « la CGT n’a jamais bloqué la France, cela est dit pour décourager de faire des réformes (...) Il y a eu des perturbations mais dire que la France a été bloquée ces derniers mois c’est absurde ».

Qu’on puisse être d’accord sur le constat que la grève générale n’a pas eu lieu pendant la mobilisation contre la loi Travail est une chose. Par contre, qu’on affirme que les blocages des raffineries et des dépôts, les pénuries d’essence dans les stations-services, le blocage du port du Havre, ou encore la grève des salariés de la très grande majorité des centrales nucléaires françaises, n’étaient que des « perturbations », c’est bien ce que l’on appelle réécrire les livres l’histoire.

Ainsi malgré la « faiblesse » et « l’impuissance » que François Fillon attribue à la CGT, nombre d’équipes combatives ont tenu tête au gouvernement. Chose qu’il a en partie reconnue en affirmant en guise de menace contre ces mêmes équipes combatives que « face au blocage des raffineries, on leur a envoyé les gendarmes, et les terminaux pétroliers ont été débloqués en 48 heures ». Une méthode que François Fillon est évidemment prêt à réitérer à un niveau supérieur, d’autant que son programme n’a rien à envier à la loi Travail.

Ordonnance et référendum : de la théorie à la pratique ?

 

Tout comme la loi Travail était un apéritif libéral pour le patronat français, la lutte contre celle-ci était un échauffement. François Fillon, après une lutte de 4 mois en 2016, a tiré quelques leçons pour son futur gouvernement : les prochaines contre-réformes trouveront en face une opposition nourrie, malgré la défaite, de l’expérience de plusieurs mois de combats intenses des salariés et de la jeunesse, sans que la répression, aussi brutale soit-elle, ne puisse la terrasser.

Et pour préparer le terrain, Fillon a annoncé la couleur. Terminé le dialogue social, qu’a d’ailleurs rompu Hollande en fin de quinquennat notamment avec la loi Travail. Place aux référendums et aux ordonnances pour outrepasser les syndicats. En amont, il s’agit de briser les équipes combatives à la base, deux clés pour cela : réduction des moyens donnés aux syndicats, et accélération de la répression policière et judiciaire.

Pourtant, malgré la rhétorique choc, qu’en sera-t-il si Fillon l’emporte aux présidentielles ? Alors même que le 49.3 usé par le gouvernement pour imposer en force sa loi Travail sur le terrain parlementaire avait provoqué un rebond très fort de la mobilisation, marquant l’entrée en scène du mouvement ouvrier, quelle sera la réaction du monde du travail si Fillon tente d’imposer d’ici à septembre, avec sa « Blitzkrieg », ses contre-réformes par ordonnance, le référendum ayant déjà été exclu sur les terrains sensibles ? Pour le moment, Fillon tente la stratégie de la terreur, jusqu’à quand ?

 

 

 

Source : http://www.revolutionpermanente.fr

 

 

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27 novembre 2016 7 27 /11 /novembre /2016 21:43

 

Source : http://www.ensemble-gard.fr

 

 

LA RÉALISATRICE DE "COMME DES LIONS", FRANÇOISE DAVISSE, AUX MAGES

 

 

Mardi 29 novembre 2016 à 20h30 - Salle Bauquier, Les Mages Projection de "Comme des lions" sur la lutte contre la fermeture de PSA Aulnay, suivie d'un débat en présence de la réalisatrice, Françoise Davisse, entrée prix libre

COMME DES LIONS plonge le spectateur au coeur de deux ans d'engagement de salariés de PSA Aulnay contre la fermeture de leur usine qui employait plus de 3000 personnes dont près de 400 intérimaires. Des immigrés, des enfants d'immigrés, des militants, bref des ouvriers du 93 se sont découverts experts et décideurs.
Bien sûr ils n'ont pas "gagné". Mais peut-être faut-il arrêter de tout penser en terme de "gain". La vie est faite d'expériences, de risques, d'aventure et de fierté. Et là, ces deux ans sont une tranche de vie exceptionnelle. Un moment d'intelligence collective, de démocratie et de révélations.

 

lions cevennes

 

"Un documentaire galvanisant ! A voir absolument !"
Laurent Delmas - France Inter

"Laissez tomber vos mouchoirs, on n'est pas là pour pleurer !"
Dominique Sicot - L'Humanité Dimanche

Projection organisée par la Coopérative de transformation sociale et écologique en Cévennes

 

 

 

 

Source : http://www.ensemble-gard.fr

 

 

Source : https://www.youtube.com/watch?v=qMDcujrz6Xw

 

COMME DES LIONS : le Documentaire sur Peugeot Citroën Aulnay - BANDE ANNONCE

 

 

Mensonges de la direction, promesses sans garanties, faux prétextes...
+ d'infos ► http://www.commedeslions-lefilm.com
★ Les Meilleurs Documentaires à voir ici ► http://bit.ly/Les-Docs

 

 

 

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27 novembre 2016 7 27 /11 /novembre /2016 21:13

 

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

 

Agroindustrie

Pourquoi des entreprises chinoises accaparent-elles des terres céréalières en France ?

par

 

 

 

Des investisseurs chinois ont acquis plusieurs centaines d’hectares de terres à céréales dans l’Indre. Lors d’une réunion publique le 19 novembre à Rambouillet sur l’accaparement de terres à laquelle Basta ! participait, un représentant du ministère de l’Agriculture a apporté quelques précisions sur ce rachat de 1700 hectares, l’équivalent de trois gros arrondissements parisiens. « Nous venons de rencontrer le groupe qui nous a indiqués vouloir développer une activité de fabrication de farine transformée en France, a t-il expliqué devant le public. Ce n’est pas forcément le modèle agricole auquel on aspire, mais ce projet a quand même l’intérêt de maintenir des terres agricoles pour lesquelles il y a une valeur ajoutée produite. »

 

Un projet agro-industriel visant à alimenter la Chine

Les terres agricoles concernées s’étendent sur plusieurs communes de l’Indre. Ces achats de terres successifs se sont déroulés entre 2015 et 2016. Comme le précise Pascal Hérard, journaliste à TV5 Monde, l’opération est portée par la firme HongYang, spécialisée dans la fabrication et la vente d’équipements pour les stations-service et l’industrie pétrolière, l’entreprise Beijing Reward International Trad, qui produit et commercialise du lait en poudre, et deux particuliers [1]. L’instigateur de ces investissements, selon Pascal Hérard, s’appelle Marc Fressange, fondateur-dirigeant d’une entreprise d’importation en Chine de vins et autres produits agroalimentaires français, mais aussi directeur d’une entreprise de gestion de portefeuilles spécialisée dans les investissements pour le secteur agroalimentaire en Europe et en Chine.

Le représentant du ministère a justement indiqué que des « connexions avec des groupes agro-industriels » avaient été établies « pour exporter la farine ». Et précisé qu’il s’agissait « d’une exportation de produits alimentaires vers un pays (la Chine, NdlR) n’assurant pas son autonomie alimentaire ». Le choix de l’Indre par des investisseurs chinois n’est peut-être pas une coïncidence, analyse Benoit Ducasse, journaliste à Campagnes solidaires. « Aux portes de Châteauroux, sur 440 hectares près d’une ancienne base de l’Otan, se profilent des bâtiments destinés à booster les échanges commerciaux entre la Chine et l’Europe, dont une plateforme logistique de 120 000 m2 » [2].

 

 

Failles juridiques

L’opacité demeure sur le prix du foncier qui a été négocié. Un ancien éleveur a par exemple cédé sa ferme de 120 hectares à la société Hongyang à environ 8000 euros l’hectare [3], quand celui-ci est estimé à 4000 euros en moyenne dans le département. Ces prix élevés peuvent expliquer pourquoi des paysans en fin de carrière ou en difficulté aient accepté de céder leurs terres. La Safer du Centre déclare évaluer plutôt les rachats « à environ 20 % au-dessus du marché, pas plus » [4]. Une enquête fouillée du site d’informations Reflets évoque d’autres prix, inférieurs au prix du marché.

Dans un communiqué publié en avril 2016, la Safer (société d’aménagement foncier et d’établissement rural) s’inquiète que l’on puisse « acheter 1700 hectares de céréales en France sans aucun contrôle » [5]. Les Safer sont sensées être informées de toute cession de terres agricoles. Elles disposent d’un droit de préemption pour l’acquisition et la revente à des agriculteurs. Ce droit peut être contourné par des montages financiers. Pour que les Safer puissent intervenir, 100 % des parts doivent être vendues. Il suffit donc qu’un investisseur en achète 99 % pour échapper à l’intervention de la Safer. Cette faille juridique, ouverte par la loi Bussereau de 2006, n’a pas été colmatée en 2014 par la loi d’avenir agricole. Lors de la réunion publique, le représentant du Ministère a admis « les limites actuelles de la réglementation ».

 

- Pour aller plus loin : L’accaparement de terres et la concentration foncière menacent-ils l’agriculture et les campagnes françaises ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notes

[2Campagnes solidaires, « Des Chinois dans le Berry, plus ou moins bien accueillis », n°318, juin 2016

[4Lire cet article de Reporterre

[5Une Safer est une société anonyme, sans but lucratif (sans distribution de bénéfices), avec des missions d’intérêt général, sous tutelle des ministères de l’Agriculture et des Finances. Elle dispose d’un droit de préemption lors de la vente des terrains agricoles pour ensuite les répartir aux agriculteurs candidats à la reprise

 

 

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Source : http://www.bastamag.net

 

 

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