Le « vrai » travail ? Celui des 600 accidents mortels, des 700 suicides, des 4500 mutilés au travail chaque année ? Celui des droits violés, des licenciements sans motif et des heures sup impayées ?
Le « vrai » travail ? Celui des maladies professionnelles, des 100 000 morts de l’amiante, troubles musculo-squelettiques, surdité, cancers, qui augmentent, sont sous-déclarées, sous réparées ?
Le « vrai » travail ? 150 000 accidents cardiaques et 100 000 accidents vasculaires par an, dont entre un tiers et 50% liés au travail ?
Le « vrai » travail ? Ce jeune ascensoriste de 26 ans écrasé par l’engin qu’il réparait, à cause de la compétition sauvage « libre et non faussée » entre Otis, Koné, Schindler et Thyssen ?
Le « vrai » travail ? Et les milliers d’ouvriers désamianteurs que Sarkozy laisse en ce moment mourir sans protection par refus d’un moratoire, alors que de récentes études scientifiques ont permis de découvrir des nouvelles fibres cancérogénes ?
Le « vrai » travail ? Celui de l’ouvrier de 55 ans devant son marteau piqueur ? De l’instituteur de 62 ans pour sa 41ème rentrée devant sa classe d’enfants ? De l’infirmière qui soigne encore à 65 ans ? De ceux pour lesquels le travail est devenu si pénible physiquement et mentalement depuis le report de l’âge de la retraite ?
Le « vrai » travail ? Celui des mini-jobs, des stages, des 800 000 emplois saisonniers, des millions d’intérimaires et de contrats à durée déterminée (CDD) à répétition ? Celui des millions de précaires ? « La vie, la santé, l’amour sont précaires… Pourquoi le travail ne le serait-il pas ? » (Parisot)
Le « vrai » travail ? Celui des millions de travailleurs pauvres mal logés qui n’arrivent pas à vivre avec leurs salaires ?
Le « vrai » travail ? Celui des travailleurs handicapés exclus du dispositif « retraite anticipée » et pour lesquels les patrons paient une faible taxe plutôt que de les embaucher ?
Le « vrai » travail ? Celui du milliard d’heures supplémentaires non déclarées, non majorées, non payées, attribuées à ceux qui ont un boulot au détriment de ceux qui n’en ont pas ?
Le « vrai » travail ? Celui des femmes qui gagnent 27% de moins que les hommes ?
Le « vrai » travail ? Celui des jeunes à 25% au chômage et à 80% en CDD ?
Le « vrai » travail ? Celui des immigrés, forcés à bosser sans droits et sans papiers par des esclavagistes et marchands de sommeil bien franchouillards ?
Le « vrai » travail ? Celui des seniors licenciés, deux sur trois à partir de 55 ans et qui ne peuvent cotiser que 35 annuités alors que 42 sont exigés dorénavant pour une retraite décente ?
Le « vrai » travail ? Celui du partage féroce et forcé du temps de travail entre sur-travail, sous-travail et sans-travail, avec des centaines de millions d’heures supplémentaires, trois millions de temps partiels à 60% subi, cinq millions de chômeurs ?
Le « vrai » travail ? Celui des 1 à 4 millions de travailleurs du dimanche (essentiellement des femmes pauvres et précaires), des 4,3 millions qui travaillent de nuit, de ceux qui subissent des horaires postés, en «trois ou quatre-huit », modulés, annualisés, flexibilisés au détriment de leur vie de famille ?
Le « vrai » travail ? Celui des restaurateurs dont un sur quatre utilisent des clandestins, non déclarés, dans le fond de leur cuisine ?
Le « vrai » travail ? Celui d’exploitants agricoles qui tuent des inspecteurs du travail pour pouvoir abuser d’immigrés clandestins ?
Le « vrai » travail ? Celui des beaufs des cadres casques oranges des « majors » du BTP, des contre-maîtres qui appellent leurs manœuvres de la « viande » ?
Le « vrai » travail contre le droit du travail ? Celui qui ne fait jamais grève, qu’on ne voit jamais manifester, qui n’est pas syndiqué, qui piétine son collègue ? Le pauvre exploité apeuré qui souffre, se tait, et approuve son patron comme une dinde qui vote pour Noël ?
Le « vrai » travail « sans statut » ? « La liberté de penser s’arrête là où commence le Code du travail », selon Madame Parisot. Et la mise à mort du statut de la Fonction publique par une Révision générale des politiques publiques (RGPP) indigne ?
Le « vrai » travail ? Pas celui des fonctionnaires, car naturellement ces gens-là ne travaillent pas… Ce sont des boulets improductifs selon Sarkozy.
Le « vrai » travail… sans loi ? Celui sans état de droit dans les entreprises, sans protection des contrats, sans promotion dans les carrières, sans garantie de l’emploi ?
Le « vrai » travail sans protection sociale ? Sans salaire brut, sans cotisations, ce que Sarkozy rebaptise « charges sociales » et qu’il veut abaisser, le Medef réclamant leur suppression ?
Le « vrai » travail ? Celui des conventions collectives, vieillies, foulées aux pieds par un patronat qui ne les négocient plus ?
Le « vrai » travail sans syndicat ? Mais sans syndicat, il n’y aurait rien. Pas de Smic, pas de durée légale, pas de congés payés, pas de sécurité sociale, pas de Code du travail.
Le « vrai » travail ? Sans Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), sans médecine du travail renforcée et indépendante, sans inspection du travail, alors que Sarkozy a affaibli toutes ces institutions ?
Le « vrai » travail ? Celui sans délégué du personnel, sans comité d’entreprise, sans institution représentative du personnel ?
Le « vrai » travail ? Celui de France Télécoms, des dizaines de suicides, faute inexcusable du patron de combat qui licencie, stresse, harcèle, casse ?
Le “vrai” travail ? Parlons en ! Anxiété, risques psychosociaux, harcèlement, souffrances, suicides, chantage à l’emploi, management de combat ?
Le « vrai » travail ? Celui sans justice qui remet en cause les élections prud’hommes et taxe de 35 euros ceux qui sont obligés de les saisir pour faire valoir leurs droits ?
Le « vrai » travail ? Les travaux les plus durs sont les plus mal payés : bâtiment, restauration, nettoyage, transports, entretien, industrie. Dans le bâtiment, plus d'un million bossent surexploités, maltraités, mal payés, accidentés, et meurent sans retraite.
Le « vrai » travail ? Celui des 900 000 foutus dehors par « rupture conventionnelle » de gré à gré, sans motif et sans mesure sociale ?
Le « vrai » travail ? Celui soumis au chantage à l’emploi, aux licenciements sans cause réelle et sérieuse, abusifs, boursiers et incontrôlés ?
Le « vrai » travail ? Celui soumis à la spéculation de la finance, des fonds de pension cyniques et rapaces, celui des Molex, de Sea France, de Gandrange et Florange, de Continental, de Freescale, de Lejaby, de Pétroplus, ou des Fonderies du Poitou, de toutes celles et ceux qui ont du se battre pour le garder ?
Le « vrai » travail ? Celui des auto-entrepreneurs, un million en théorie, la moitié en réalité, qui se font exploiter comme faux salariés, à bas prix et sans protection sociale ?
Le « vrai » travail ? Celui des fausses externalisations, de la fausse sous-traitance, du marchandage, du prêt illicite de main d’oeuvre, des marchés truqués ?
Le « vrai » travail ? Celui qui bosse dur pour survivre misérablement ou celui qui exploite les autres pour vivre dans des villas dorées, avec des millions d’euros cachés aux îles Caïman ?
Le « vrai » travail ? Celui des actionnaires, des rentiers, des riches, des spéculateurs, traders ou autres banksters du Fouquet’s qui gagnent 600 Smic par an en dormant ?
Le « vrai » travail ? Celui de Maurice Lévy, patron qui se ramasse 16 millions d’euros d’argent de stocks option de poche pillés sur les richesses produites par les salariés, et des patrons qui s’augmentent de 30 % par an ?
Le « vrai » travail ? Qu’est ce qu’il y connaît ce cul doré de Sarkozy ? N’a jamais passé la serpillière dans une cantine ni poussé un chariot.