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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 20:27

Publié par Poetes Indignes le 05/05/2012

 

 

“C’est peut-être le scandale financier du siècle. Un des coupables, la banque UBS, a lâché le morceau. Les plus grandes banques du monde se seraient entendues pour manipuler le Libor, le principal taux d’intérêt de la planète finance. Il y en aurait pour des milliers de milliards de dollars.

«Libor» : l’acronyme ne vous dit peut-être pas grand-chose. Derrière ces cinq lettres se cache pourtant l’un des plus grands scandales financiers présumés de l’histoire. Plusieurs grandes banques internationales sont  soupçonnées d’avoir manipulé le London Interbank Offered Rate (Libor en abrégé) afin de camoufler leurs difficultés de financement lors de la crise financière.

Parmi elles, que des grands noms de la finance mondiale : Bank of America, Barclays, Citibank, Crédit Suisse, Deutsche Bank, HSBC, JP Morgan, Royal Bank of Scotland, UBS… L’enjeu est colossal. Le Libor est étroitement lié au fonctionnement de l’un des plus grands marchés monétaires du monde : le marché interbancaire (celui où les banques se prêtent entre elles), dont la taille est estimée à 90.000 milliards de dollars.

Dans le collimateur de plusieurs autorités de contrôle (aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, au Japon et en Suisse, notamment), ces établissements financiers appartiennent en fait au «club» des 16 banques qui participent à la fixation quotidienne du Libor, le taux interbancaire offert à Londres.

«Trafiquer» le niveau réel du Libor peut avoir des conséquences considérables sur les coûts de financement des entreprises et des particuliers. Crise ou pas, «la manœuvre est double, souffle un vieux briscard de la finance internationale. Il s’agit de tirer vers le bas les taux à court terme sur les dépôts tout en gonflant les taux à plus long terme pour les grands crédits syndiqués aux entreprises.» Sans oublier que tirer les taux à court terme vers le bas permet de se refinancer à bon compte tout en rassurant les marchés sur sa solidité financière. Intéressant quand on a de gros besoins de liquidités.

L’opacité qui entoure cette affaire de manipulation de taux témoigne de l’âpreté du combat mené à Londres pour éviter toute régulation. Face aux récentes propositions de directives européennes visant à maîtriser la finance de l’ombre, les banquiers anglo-saxons resserrent les rangs”.

Sébastien Buron, LeVif.be, le 3 mai 2012

Lire l’enquête de Trends-Tendances dans le numéro du 3 mai.

 

Source: http://olivierdemeulenaere.wordpress.com


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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 17:07

 

LE MONDE | 05.05.2012 à 14h23 • Mis à jour le 05.05.2012 à 14h23

Par Anne Michel

 
 
Le chèque représente encore 10 % du total des paiements dans l'Hexagone, et même 18 % si l'on exclut les espèces.

C'est une question pour le prochain ministre des finances : faut-il laisser les banques organiser la disparition du chèque, gratuit et populaire, mais qui leur coûte 2,5 milliards d'euros par an, en contrepartie de leur engagement à offrir de nouveaux modes de paiement pratiques, sécurisés, et, promettent-elles, peu onéreux (sur Internet, sans contact) ?

La question de la mort du chèque est posée dans un rapport sur "l'avenir des moyens de paiement en France", qui vient d'être remis à l'actuel locataire de Bercy, François Baroin, par Emmanuel Constans, président du Comité consultatif du secteur financier (le CCSF, une instance qui réunit banques, consommateurs et entreprises), et Georges Pauget, ex-patron du Crédit agricole.

Cette interrogation est loin d'être anodine puisque, particularité au sein de l'Union européenne, le chèque résiste en France face à la carte bancaire. Il représente encore 10 % du total des paiements dans l'Hexagone, et même 18 % si l'on exclut les espèces. Il en circule 3 milliards par an. Faute de pouvoir se positionner, dans l'incertitude de la présidentielle, M. Baroin a préféré publier le rapport, mercredi 25 avril.

DES ASSOCIATIONS MÉFIANTES

Ses auteurs souhaitent aller vite. Ils l'ont inscrit à l'ordre du jour du CCSF prévu le 10 mai. L'objectif de MM. Constans et Pauget est de réunir, dès l'automne, des "Assises du paiement", sous l'égide des pouvoirs publics, afin d'élaborer un plan d'action pour un nouveau modèle économique des paiements. Ils préconisent de réduire de moitié le nombre de chèques émis en France, dans les cinq ans à venir. Les gains réalisés seraient réinvestis dans l'innovation.

"Tout le monde y a intérêt, estime M. Constans. La pression à la baisse des commissions exercée par les autorités de la concurrence et les nouveaux acteurs (banques directes et commerces) doit conduire les banques à concevoir de nouveaux moyens de paiement de masse et de qualité, interbancaires (utilisables partout)".

Selon le président du CCSF, les moyens de paiement sont de moins en moins rentables pour les banques. Les espèces leur coûteraient chaque année 2,6 milliards d'euros. Les marges sur les cartes, virements et prélèvements (3,3 milliards d'euros par an) se réduiraient. Selon lui, les commissions interbancaires sur les cartes bancaires seraient inférieures d'un tiers en France par rapport aux Etats-Unis. "Le développement de technologies sûres, pour payer sur Internet à l'étranger, régler de petites sommes par carte dans le commerce ou payer des factures par portable, va coûter cher", ajoute M. Constans.

Les associations de consommateurs sont circonspectes. Elles savent gré aux banques d'avoir maintenu le chèque gratuit, en dépit de la liberté, depuis 2005, d'en facturer le coût de traitement. Mais elles les soupçonnent de vouloir tuer le chèque pour lui substituer des moyens de paiement payants. Si ce rapport est appliqué, avertit l'UFC-Que Choisir, il faudra "une alternative gratuite au chèque, pour le quotidien".

Anne Michel

 

 

 

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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 16:59

 

Le Monde.fr | 04.05.2012 à 21h09 • Mis à jour le 04.05.2012 à 21h52

Par Mathilde Damgé

 
 
Baudouin Prot, président de BNP Paribas.

 

Alors que Baudoin Prot, le patron de BNP Paribas, a été amené à s'expliquer à la mi-avril devant la commission d'enquête sénatoriale sur "l'évasion des capitaux et des actifs hors de France et ses incidences fiscales", Libération est revenu dans son édition du vendredi 4 mai sur l'existence d'un fonds qualifié de "parapluie fiscal", deux ans après l'hebdomadaire Marianne. Aux questions posées sur ce fonds, le PDG aurait été "à la peine", selon la sénatrice verte Corinne Bouchoux, rapporte le quotidien.

Et Libération d'attaquer : "BNP Paribas proclame qu'elle est irréprochable en matière de paradis fiscaux, ayant fermé ses filiales à Panama et aux Bahamas. Mais en interne, ses équipes encouragent sans complexe l'évasion fiscale pour leurs client." Une accusation vigoureuse, fondée sur un document de la branche suisse de la banque datant de 2008 et les propos d'un cadre monégasque mettant en avant l'intérêt de la gestion "sous mandat" (c'est-à-dire déléguée à un professionnel) dans un contexte post-crise, de régulation renforcée et de lutte contre les paradis fiscaux.

 

PLUS DE 600 FONDS DE CE TYPE

Or, ce n'est pas le mode de gestion ni le fonds lui-même qui posent problème. Il en existe plus de six cents de ce type au Luxembourg (la plupart des fonds, même commercialisés par des sociétés françaises sont domiciliés au Luxembourg, ou en Irlande, pour des raisons de fiscalité mais aussi d'ingéniérie financière et administrative).

Par ailleurs, le nom du fonds "Luxumbrella", contraction de Luxembourg et umbrella ("parapluie", en anglais) indique peut-être une intention de se protéger de quelque chose, mais, techniquement le fonds parapluie désigne une enveloppe globale détenant une gamme de sous-fonds (voir la liste des compartiments de Luxumbrella sur le site de l'agence Bloomberg), ce qu'on appelle aussi des "fonds de fonds". Un type de produit très généralisé et qui existe aussi en France. Et enfin, le terme intrigant de "gestion discrétionnaire" veut dire privée, à l'inverse de collective, et n'implique donc pas nécessairement un secret bancaire ou une manœuvre honteuse.

"Le fait de structurer un produit haut de gamme en Sicav luxembourgeoise est très classique : la réglementation étant plus souple, cela permet d'investir dans une gamme plus vaste de produits (c'est donc un avantage pour les clients privés)", avance une ancienne cadre de BNP Paribas. De plus, pour un fonds institutionnel, les encours de Luxumbrella ne sont pas très élevés (902 millions d'euros au 31 mars, à comparer avec les 1 400 milliards de dollars du fonds des pensions d'Etat japonais, par exemple).

Si trois mille mandats ont été distribués, comme l'a indiqué un porte-parole de la banque, le montant moyen du mandat cabote donc autour de 300 000 euros. "Autant dire que ça commence plus à ressembler à du wealth management" (gestion de patrimoine pour une clientèle fortunée), commente Fabrice Guez, responsable de formations chez First Finance. Autrement dit, pas un parapluie pour les petits épargnants. Et non, comme le sous-entend le témoignage du cadre monégasque recueilli par Libération, "l'enveloppe de référence pour la majorité des clients européens".

 

"PAS MORAL, PAS NON PLUS ILLÉGAL"

Ce qui pose problème, c'est la fiscalité du mandat, appelé "First". Ou plus exactement son absence de fiscalité. Pour dire les choses simplement, quand un particulier souscrit un fonds domicilié au Luxembourg, il est redevable d'un impôt sur l'épargne de 35 %. Or, les produits destinés aux investisseurs institutionnels (banques, fonds de pensions, compagnies d'assurances), les "zinzins" ou "investisseurs qualifiés" dans le jargon, sont exonérés de cet impôt. La loi luxembourgeoise précise que "en matière de fiscalité des revenus de l'épargne sous forme de paiement d'intérêts, les distributions effectuées par ces fonds d'investissement spécialisés se font sans retenue à la source". "Elles ne sont pas imposables dans le chef des contribuables non résidents", conclut-elle.

La solution trouvée par BNP Paribas vise à créer des mandats destinés aux particuliers ("investisseurs non qualifiés") et regroupés dans un fonds relevant du droit, plus avantageux, des institutionnels. "Le produit existe depuis 2005 et il est parfaitement légal, juge Fabrice Guez. S'il y a un vide juridique, je ne vois pas ce qui empêcherait BNP de s'engouffrer dedans. Ce n'est peut-être pas moral, mais ce n'est pas non plus illégal."


PAS VU, PAS PRIS

Reste que le tour de passe-passe léserait l'Etat d'environ 2,3 millions d'euros par an, selon les propres calculs de la banque. Et qu'il est bien dissimulé. Le Luxembourg, la Belgique, l'Autriche et la Suisse ont en effet obtenu une dispense d'échange automatique d'informations avec les autres pays, contre versement d'un précompte mobilier sur les produits de l'épargne. De plus alors que la directive baptisée "Ucits" a pour but de renforcer la transparence en harmonisant la gestion collective en Europe, elle ne s'applique pas aux fonds institutionnels.

Luxumbrella n'est donc pas le seul à blâmer. La banque suisse UBS a été attaquée en début d'année sur son système d'évasion et de fraude fiscales. Et d'autres possibilités existent pour permettre aux particuliers d'échapper à l'impôt sur l'épargne, ne serait-ce que très basiquement avec un compte à terme dans un pays où la fiscalité est plus avantageuse. "Mais, là, on est dans l'illégalité en tant que contribuable, si on ne le déclare pas, précise Fabrice Guez. Or, les banques sont un peu dans ce double discours d'aider les clients à trouver des solutions avantageuses tout en se défaussant en cas de problème..."

Mathilde Damgé

 

 

 

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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 16:38

 

 

LE MONDE | 05.05.2012 à 13h40 • Mis à jour le 05.05.2012 à 15h09

Par Claire Gatinois

 
 
Les politiques d'austérité et les dégâts qu'elles provoquent sur la croissance commencent, de fait, à se ressentir sur l'économie d'outre-Rhin.

 

En novembre 2011, le parlementaire Volker Kauder (CDU, conservateur) avait un peu maladroitement affirmé : "Maintenant, l'Europe parle allemand." Sous-entendu, les pays dépensiers de l'Union monétaire se mettent au pas adoptant - enfin - la rigueur nécessaire à l'assainissement de leurs comptes publics.

Six mois plus tard, après un trimestre de croissance négative en fin d'année dernière et des indicateurs en déclin, l'Allemagne semble au contraire parler un peu plus "européen". Les politiques d'austérité et les dégâts qu'elles provoquent sur la croissance commencent, de fait, à se ressentir sur l'économie d'outre-Rhin.

Il y a notamment eu ce chiffre surprenant et décevant de 19 000 nouveaux demandeurs d'emploi enregistrés en avril. Si le taux de chômage en Allemagne, à 6,8 % de la population active, reste extrêmement enviable pour l'Europe du Sud, cet indicateur a envoyé un mauvais signal.

Et il n'est ni le seul, ni le premier. Le moral des consommateurs flanche, les exportations stagnent et le niveau d'activité industrielle a des accès de faiblesse. Mercredi 2 mai, l'indice PMI des directeurs d'achat permettant de mesurer le niveau de la production a reculé. En cause, "la demande, plus faible, des clients d'Europe du Sud", selon Markit, l'institut qui publie cette donnée.

Pour Christian Ott, économiste chez Natixis à Francfort, ce ralentissement n'est pas très étonnant. Il reflète, une fois de plus, la vulnérabilité du modèle économique allemand, focalisé sur le commerce extérieur : 40 % de ses exportations sont, rappelle-t-il, destinées aux pays de la zone euro. "Ce qui est finalement surprenant, c'est que l'Allemagne ait résisté si longtemps", estime M. Ott.

Reste à savoir s'il s'agit d'un simple trou d'air ou des prémices d'une dégradation plus profonde. Après le recul du produit intérieur brut (PIB) de 0,2 % au quatrième trimestre 2011, la plupart des experts s'attendent à une croissance zéro pour les trois premiers mois de 2012. Mais, si le PIB est négatif, même légèrement, le pays sera techniquement en récession.

Un choc pour la première économie européenne érigée, depuis le début de la crise des dettes souveraines, en modèle absolu.

D'autant que les choses pourraient s'aggraver encore si la situation des Dix-Sept se compliquait. Dans un scénario pessimiste, l'institut économique allemand Diw redoute 200 000 pertes d'emploi en 2012. Les experts de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) calculent, eux, que l'Allemagne perdra 1,2 point de croissance cette année à cause des restrictions budgétaires en Europe.

De quoi inciter Berlin à se soucier davantage de la croissance et un peu moins d'austérité ? Rien n'est impossible. Angela Merkel, la chancelière allemande, a déjà signalé qu'elle préparait un "agenda de croissance pour le sommet européen de juin".

Il ne faut pas se faire trop d'illusions, pondère toutefois Ferdinand Fichtner, économiste à l'institut Diw à Berlin. "Malheureusement", soupire-t-il. A ses yeux, le pays, aux finances exemplaires, reste attaché au respect des règles d'orthodoxie budgétaire inscrites dans le traité européen signé en mars.

"DONNANT-DONNANT"

La population semble, d'ailleurs, soutenir ce point de vue : selon un sondage Infratest Dimap, publié vendredi 4 mai par le quotidien Die Welt, 55 % des Allemands se disent favorables à la discipline défendue par Mme Merkel. "S'il se décide quelque chose, ce sera donnant-donnant", conclut M. Fichtner.

C'est que l'Allemagne a encore des ressources pour s'éviter une grave crise, avec ou sans le retour rapide de la croissance en zone euro. Grâce à son industrie ultra-compétitive, elle profitera du rebond des Etats-Unis et de la croissance toujours tonique de la Chine et de pays d'Europe de l'Est pour doper ses exportations, pensent les économistes.

Surtout, après quinze années d'austérité et de modération salariale, le pays peut lâcher du lest sur les rémunérations et la fiscalité des ménages. Assez pour faire grossir la demande intérieure et rendre le pays moins dépendant de ses "clients". Déjà les syndicats bataillent en faveur de hausses de plus de 6 % dans certains secteurs.

Une bonne nouvelle pour l'Allemagne, juge Thomas Harjes chez Barclays, puisque cela permettra de mieux équilibrer l'économie du pays. Mais aussi un soulagement pour l'Europe du Sud en dépression, qui pourrait ainsi trouver un nouveau débouché pour ses exportations.

Claire Gatinois

Un groupe familial qui ne publie pas ses comptes

 

Aldi Société à responsabilité limitée, Aldi n'est pas tenu de publier des chiffres détaillés.

Le groupe familial réalise dans le monde un chiffre d'affaires estimé par les experts de l'institut Planet Retail à 57,2 milliards d'euros. Il emploierait environ 100 000 salariés dans le monde.

Le secteur du hard discount L'institut GfK estime qu'Aldi et les autres hard discounters allemands comme Lidl, Netto ou Penny détiennent 43,4 % du marché de la distribution en Allemagne. Un chiffre en baisse, alors que, selon les experts, le modèle est en perte de vitesse.

 

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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 16:30

 

LE MONDE | 05.05.2012 à 14h38 • Mis à jour le 05.05.2012 à 16h08

Par Christophe Ayad et Natalie Nougayrède

 
 
Nicolas Sarkozy et Mouammar Khadafi, le 10 décembre à l'Elysée.

Du début à la fin, la Libye aura été comme un fil rouge du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Au soir de son élection, le 6 mai 2007, il proclamait que la France serait "aux côtés des infirmières" bulgares "enfermées depuis huit ans" en Libye. Une semaine avant le second tour de la présidentielle du 6 mai 2012, la publication d'un document a relancé la polémique sur un supposé financement de sa campagne de 2007 par Mouammar Kadhafi, lynché le 20 octobre 2011 par des rebelles à Syrte, à l'issue d'une campagne de l'OTAN où la France joua un rôle de premier plan.

Lèvera-t-on un jour avec certitude les zones d'ombre dans cette spectaculaire histoire franco-libyenne ? La déception (la rancune ?) de M. Sarkozy a-t-elle été à la mesure de son entichement pour un dirigeant arabe aussi fantasque que sinistre, qu'il pensa pouvoir amender, tout comme le Syrien Bachar Al-Assad ? De l'argent libyen pour la campagne de 2007 ? Peu après le déclenchement des opérations de la coalition au printemps 2011, le fils du Guide, Saïf Al-Islam, déclare à Euronews que M. Sarkozy devait "rendre l'argent" dont il aurait bénéficié pendant sa campagne de 2007. Il n'en ajamais fourni la preuve. L'accusation, reposant sur un document à l'authenticité contestée, a ressurgi récemment via Mediapart.

Ce document appelle plusieurs remarques. S'il porte tous les signes d'une authenticité formelle, son existence même est peu crédible, tout comme le montant mentionné (50 millions d'euros), ainsi que le timing de sa publication, qui laisse penser à un règlement de comptes. La lettre semble provenir des archives de Moussa Koussa, ex-chef des renseignements libyens, auteur présumé du document et proche de Claude Guéant, bras droit de M. Sarkozy, qui l'avait reçu le 10 mai 2007, après son élection. Or les archives de Moussa Koussa ont été visitées par un chercheur de Human Rights Watch peu après la chute de Tripoli, fin août2011 : il n'y a rien vu de tel et n'est pas en mesure de certifier la signature du responsable libyen.

 

DES TÉMOINS ENCOMBRANTS ?

M. Koussa a nié être l'auteur de cette lettre, depuis le Qatar, où il vit. Son exfiltration, en pleine guerre, avait été facilitée par la promesse, faite par des diplomates occidentaux, notamment français, que sa rupture avec M. Kadhafi serait récompensée par une immunité judiciaire.

Bachir Saleh, le directeur de cabinet de M. Kadhafi et destinataire de la lettre, nie aussi l'avoir reçue. Bien que fidèle au Guide jusqu'au bout, il vit actuellement en France, où il est arrivé dans des circonstances mystérieuses. Claude Guéant a nié, vendredi, avoir eu connaissance de ses conditions d'entrée en France, ce qui est peu crédible étant donné son rôle de messager pendant la guerre. Comme on pouvait s'y attendre, le président du Conseil national de transition (CNT), Moustafa Abdeljalil, ex-ministre de la justice de M. Kadhafi, auquel il a succédé, ne croit pas non plus à l'authenticité du document.

Suite au dépôt d'une plainte par M. Sarkozy contre Mediapart, la justice aura à se prononcer. Il y a peu de chances qu'elle élucide définitivement cette affaire. Une anecdote en témoigne : en avril 2011, un émissaire secret dépêché à Tripoli par le premier ministre d'un pays européen avait relaté au Monde, sous couvert d'anonymat, peu après son voyage, comment le premier ministre libyen Bagdadi Al-Mahmoudi, ainsi que d'autres membres de l'entourage proche du Guide, levaient les bras d'un air accablé : "Nous ne comprenons vraiment pas Sarkozy ! On l'a aidé, et regardez ce qu'il fait, il bombarde ! On lui a financé sa campagne ! Deux millions !"

Et l'émissaire de demander : "Quelles preuves avez-vous ?" Réponse exaspérée : "Mais aucune ! C'était du cash !" Depuis la publication du document par Mediapart, les avocats de M. Al-Mahmoudi, actuellement détenu en Tunisie, se contredisent : ses deux conseils tunisiens confirment qu'il a évoqué devant eux ce financement tandis que son avocat français, Me Ceccaldi, qui défend aussi M. Saleh, le dément. Les prises de position des uns et des autres semblent surtout dictées par leur situation actuelle.

La France a-t-elle cherché à éviter que des témoins gênants soient amenés à donner leur version dans l'enceinte médiatisée de la Cour pénale internationale (CPI) ? La question peut se poser. S'agissant de Saïf Al-Islam, inculpé par la CPI en juin 2011 et détenu par une milice d'ex-rebelles de Zintan, Paris n'a jamais demandé son transfert à La Haye.

 

CONTRATS D'ARMEMENTS CONTRE INFIRMIÈRES BULGARES ?

Deux semaines après le rapatriement des infirmières bulgares dans leur pays par un avion de la République française, Saïf Al-Islam fait au Monde une série de déclarations. Il décrit comme un élément central des tractations avec M. Sarkozy le fait que celui-ci ait signé un accord de coopération militaire et de défense avec la Libye lors de sa visite à Tripoli le 25 juillet 2007.

"D'abord, l'accord recouvre des exercices militaires conjoints, dit Saïf Al-Islam. Puis nous allons acheter à la France des missiles antichar Milan, à hauteur de 100 millions d'euros je pense. Ensuite, il y a un projet de manufacture conjointe d'armes, en Libye. Vous savez que c'est le premier accord de fournitures d'armes à la Libye par un pays occidental ?", se réjouit-il.

Paris dément et nie tout lien avec la libération des infirmières. Le texte de l'accord de défense reste assez vague pour pouvoir jouer sur les interprétations, mais il prévoit une formation des forces spéciales libyennes. Des sociétés privées de sécurité, où travaillent d'ex-membres des forces spéciales françaises, ont entraîné la garde prétorienne du régime libyen quelques mois encore avant l'intervention de l'OTAN.

L'intérêt de l'industrie française de l'armement précède l'élection de M. Sarkozy, mais ce dernier s'investit comme aucun autre. Après la visite mouvementée de M. Kadhafi en décembre 2007 à Paris, l'Elysée annonce un montant de "dix milliards de dollars" de contrats, mais les attentes des industriels français seront déçues, malgré des ventes de missiles Milan et un début de remise àniveau des Mirage F-1. La "déception" liée à la non-vente de chasseurs Rafale, ajoutée à l'hostilité du Guide pour l'Union pour la Méditerranée voulue par M. Sarkozy, aalimenté la colère du président français, disent des sources proches du dossier.

 

OU UNE CENTRALE NUCLÉAIRE EN ÉCHANGE ?

Rien n'est moins sûr. Un "mémorandum" de coopération dans le nucléaire civil a bien été agréé lors de la visite de M. Sarkozy à Tripoli, en juillet 2007, après la libération des infirmières. Mais il y a un pas énorme entre un tel texte et le moindre projet de livraison de centrale. En fait, les Libyens semblent conscients que ce scénario a peu de chances de se réaliser. L'essentiel est ailleurs, dans le symbole : Kadhafi, contraint fin 2003 de renoncer à son programme après que les services secrets britanniques et américains l'eurent attrapé la main dans le sac, était obsédé par l'idée de laver cet affront.

Anne Lauvergeon, à l'époque patronne d'Areva - et dont les relations avec M.Sarkozy allaient tourner à l'aigre -, s'employa lors des auditions d'une commission d'enquête parlementaire, en décembre 2007, à écarter toute perspective de contrat avec la Libye : c'était prendre le risque de se fermer le marché américain. A l'approche de la présidentielle de 2012, "Atomic Anne", cherchant à vider sa querelle avec M. Sarkozy, s'est répandue dans les médias en affirmant que l'Elysée poussait en 2007 à la signature d'une telle vente. Mais pour Tripoli, la façade d'une coopération nucléaire avec Paris comptait bien plus que sa réalité.

 

QUELLE SOMME POUR LIBÉRER LES INFIRMIÈRES ?

Le jour de la libération des infirmières, M. Sarkozy salue "la médiation et le geste humanitaire" du Qatar, riche émirat gazier et partenaire de choix tout au long de son quinquennat. Peu avant la libération, un entretien téléphonique entre le président français et l'émir du Qatar a déverrouillé le dossier. Le montant de ce qui s'apparentait, de fait, à une rançon avait ainsi été fixé à 460 millions de dollars par les Libyens. Là encore, le symbole primait : 1 million par enfant libyen contaminé, le même montant que les compensations versées par la Libye aux familles de chaque victime de l'attentat du vol UTA en 1989.

Toujours cette obsession d'effacer les gestes concédés afin de rendre Tripoli fréquentable. Au final, selon des diplomates français, l'argent obtenu par les familles libyennes provenait de la Fondation Kadhafi, et non de Paris ou Doha. Ironie du sort, la France et le Qatar furent les plus actifs au sein de la coalition militaire internationale qui renversa Kadhafi en 2011.

Christophe Ayad et Natalie Nougayrède

 

 

 

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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 16:00

 

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Nous vous invitons à déconstruire des préjugés et des stéréotypes répandus sur la pauvreté et les pauvres, afin que ceux-ci cessent d’être les boucs émissaires des maux de nos sociétés et qu’ils deviennent au contraire des partenaires à part entière dans la construction d’un monde plus juste.
Voici quelques-unes de ces idées reçues. Diffusez-les autour de vous, réagissez, participez au débat.
1) Sur la pauvreté, les revenus et les patrimoines
« La pauvreté a diminué en France entre 2006 et 2009 »
Faux. Le gouvernement a publié le 19 octobre 2011 son rapport sur l’évolution de la pauvreté en France, qui conclut effectivement à une baisse de 5% du nombre de personnes sous le seuil de pauvreté entre 2007 et 2009. Mais cette diminution de 5% concerne le taux de pauvreté « ancré dans le temps », contesté par de nombreux experts et associations de lutte contre la pauvreté (voir www.uncitoyenencampagne.com/ ?p=120).
Tous les indicateurs de l’INSEE montrent au contraire que la pauvreté et son intensité se sont aggravées entre 2006 et 2009 (on n’a pas d’indicateurs plus récents) :
- le taux de pauvreté à 60% du revenu médian est passé de 13,1% en 2006 à 13,5% en 2009, soit 8,2 millions de personnes,
- entre 2000 et 2008, le nombre de personnes sous le seuil de 40% du revenu médian est passé de 2,7 à 3,2 millions (et pas de chiffre en 2009 ! pourquoi ?).
Sources : voir en particulier www.insee.fr/fr/themes/document.asp ?ref_id=ip1365
À savoir : on parle souvent des inégalités de revenus, mais c’est surtout au niveau des patrimoines et donc au moment des héritages que les inégalités se creusent : les 10% des ménages les moins aisés détiennent moins de 2 700 euros de patrimoine brut (avant remboursement des emprunts). Les 10% les mieux dotés disposent d’un patrimoine supérieur à 552 300 euros. Soit un rapport de 1 à 205, qui a crû de près d’un tiers depuis 2004. Un écart bien plus important que celui relatif aux revenus, qui était en 2009 de 4,2 entre les 10% les plus modestes et les 10% les plus riches. Source : www.insee.fr/fr/themes/docum…

2) Sur les minima sociaux
2-1) « La France distribue des minima sociaux élevés. »
Faux. La France est dans la moyenne européenne. En France, le montant des minima sociaux pour une famille de deux enfants s’élève à 72% du seuil de pauvreté à 60% du revenu médian, alors qu’il est en moyenne de 76% dans l’Union Européenne (source OCDE, cité dans la revue Études et résultats de la DRESS du ministère de l’Emploi, n°464, février 2006)
Par ailleurs, le montant des minima sociaux (RSA, AAH) ne connaît pas la même progression que l’ensemble des revenus. En 1988, le Revenu Minimum d’Insertion équivalait à 50% du SMIC. En 2012, le RSA socle est à 42% : soit 474,93 € pour une personne seule.
2-2) « Il n’y a pas assez d’argent dans les caisses pour augmenter les minima sociaux »
Faux. D’une part, la moitié seulement des 7,5 milliards € prévus pour le RSA sont effectivement dépensés, à cause des non-recours (voir 2-4). D’autre part, il est possible de prendre des mesures (en particulier de plus grande justice fiscale) afin d’accroître les recettes de l’État et des collectivités territoriales.
2-3) « Les pauvres font des enfants pour toucher des aides et des allocations. »
Faux. Ce n’est pas avec les allocations qu’on peut vivre dignement en famille ; une famille proche du seuil de pauvreté s’appauvrit encore plus lorsqu’elle s’agrandit. Démonstration pour une famille de deux enfants. Le seuil de pauvreté est pour elle de 954 € (seuil de pauvreté à 60% du revenu médian) x (1+0,5+0,3+0,3)= 2003 € mensuels. Disons que cette famille a 2100 € de revenus (y compris allocations familiales). Elle se situe juste au-dessus du seuil de pauvreté. Si un nouvel enfant survient, son seuil de pauvreté deviendra 954 € x (1+0,5+0,3+0,3+0,3) = 2290 €. Ses revenus seront augmentés de 161 € d’allocations familiales, soit 2261 €. Elle passera alors sous le seuil de pauvreté. Pour tout nouvel enfant, le revenu de la famille (en l’absence d’autre variation de revenu) s’élèvera de 161 € d’allocations familiales, et son seuil de pauvreté s’élèvera de 0,3x954 € soit 286 €. C’est ainsi que l’on décourage les familles pauvres d’avoir des enfants…
2-4) « Les gens font tout pour toucher le maximum d’aides »
Faux. La moitié des personnes éligibles au RSA n’en fait pas la demande (source Odenore http://bit.ly/zfPwiI). Voir aussi 6-4) pour les taux de non-recours aux prestations sociales. Les raisons : la volonté de ne pas dépendre de l’aide publique, la complexité des démarches, le manque d’information, le souhait de ne pas être contrôlé…
2-5) « Les pauvres demandent tous des droits, mais ça va avec des devoirs »
Tout à fait. Mais la société doit aussi engager des moyens suffisants pour que son devoir de soutenir les personnes en difficulté ne consiste pas uniquement en du contrôle, mais se traduise en un accompagnement réel. Or « Le suivi des allocataires du RSA paraît s’être dégradé, puisque, pour les seuls allocataires du RSA socle, ils sont un tiers à avoir signé un CER (contrat d’engagement réciproque) alors que près de la moitié de ceux qui touchaient le RMI avaient à l’époque un contrat d’insertion. » (source Odenore, http://bit.ly/zfPwiI).
Pour ce qui est de l’accompagnement des chercheurs d’emploi, il n’est pas à la mesure des besoins. Le nombre moyen de demandeurs d’emploi suivis par conseiller de Pôle Emploi était de 85 fin 2008, 95 en 2009, puis 105,8 fin décembre 2010. Le Sénat et le Conseil Économique Social et Environnemental estiment qu’il faudrait se rapprocher de la cible de soixante demandeurs d’emploi par conseiller (Source : rapport du Sénat sur Pôle emploi, juillet 2011, téléchargeable sur www.senat.fr/rap/r10-713-1/r…)
2-6) « On peut s’en sortir mieux au RSA qu’avec le SMIC »
« Un couple qui est au RSA, en cumulant les différents systèmes de minima sociaux, peut gagner plus qu’un couple dans lequel il y a une personne qui travaille au SMIC » a déclaré le ministre Laurent Wauquiez le 8 mai 2011. Cette affirmation est fausse. Exemple d’un couple locataire en Île-de-France :
NB : (*voir tableau à la fin de l'article)
- Les simulations d’APL ont été effectuées sur le site www.caf.fr pour un loyer de 700€ à Paris.
- RSA activité = Montant forfaitaire RSA + 62% des revenus d’activité du foyer – Ressources du foyer – Forfait d’aide au logement (voir http://bit.ly/yB2UJy). Pour notre premier calcul, cela donne 712+(1000x62%)-1000-114=218€. Note : 114€ est le forfait à déduire en 2012 pour une famille de deux personnes bénéficiant d’une aide au logement. Pour la situation avec deux enfants, cela donne 997+(1000x62%)-1000-126-141=350€. Note : 141€ est le forfait à déduire en 2012 pour une famille de trois personnes et plus bénéficiant d’une aide au logement.
- Le RSA socle comprend les allocations familiales.
- Pour avoir accès à la CMUC (Couverture Maladie Universelle Complémentaire), les revenus mensuels doivent être inférieurs à 971€ pour une famille de deux personnes et 1360€ pour 4 personnes. Sont inclus dans ce calcul les revenus de la famille (hors RSA mais y compris allocations familiales) et un forfait logement pour les locataires bénéficiant d’une aide au logement : 114€ mensuels pour une famille de deux personnes en 2012 et 141€ pour plus de trois personnes (sources : www.cmu.fr/site/cmu.php4 ?Id=17 et www.cmu.fr/userdocs/232-2-20…).
Deux commentaires :
- effectuer ces calculs est un véritable parcours du combattant, et plusieurs témoignages nous montrent qu’il y a parfois des écarts entre la théorie et la réalité. Comment une famille aux revenus modestes peut-elle prévoir ses revenus sur les mois à venir ?
- Nous n’avons pas pris en compte des dépenses de garde d’enfant ou de services essentiels (transport, gaz, électricité…) qui peuvent être différentes entre une famille percevant un SMIC et une famille percevant le RSA socle.
3) Sur le budget des familles
« Le pouvoir d’achat moyen des Français a augmenté entre 2007 et 2010 »
Vrai et faux. Le pouvoir d’achat global au niveau de la France a légèrement augmenté. Mais, compte tenu de l’augmentation de la population, le « pouvoir d’achat du revenu arbitrable » (une fois que les dépenses obligées – loyer, assurance, électricité… - ont été payées) par personne a baissé de 0,1% entre 2008 et 2010 (source INSEE http://bit.ly/yVkn0T).
Par ailleurs, pour les revenus les plus modestes, la situation est plus grave. Par exemple, de 1992 à 2006, les dépenses incompressibles dans leur budget sont passées de 52 à 74%. Selon le Secours catholique (Message, février 2011) : « se chauffer devient un luxe pour des millions de personnes », 3,4 millions de personnes subissent la précarité énergétique, les demandes d’aide au chauffage ont augmenté de 50% entre 2008 et 2009 au Secours Catholique.
Le prix du gaz a augmenté de 50% en 5 ans ; les loyers depuis 2000 : + 30%. ; électricité : + 6% en un an ; carburants : + 15% en un an (source rapport de la CLCV, octobre 2011).
Voir aussi le dossier annuel 2011 de la MRIE Rhônes-Alpes, sur http://bit.ly/wjG2to

4) Sur le travail, le chômage et la retraite
« Les pauvres ne veulent pas travailler. »
Faux. Les études convergent : 64% des chômeurs interrogés dans huit pays européens déclarent qu’ils veulent retrouver un emploi, même si cela ne leur procure pas un gain financier, alors que seuls 48% des personnes déjà en emploi déclarent vouloir conserver leur travail dans une telle situation (source : étude coordonnée par Duncan Gallie en 1999, citée par Jean Gadrey, http://bit.ly/wYVO4W).
L’enquête « L’influence des incitations financières sur le retour à l’emploi des bénéficiaires de minima sociaux » menée en 2009 par la Direction Générale du Trésor montre bien que la valeur accordée au travail et la volonté d’assurer le meilleur avenir possible aux siens conduisent la plupart des bénéficiaires à accepter la reprise d’un emploi, même sans gain financier immédiat (http://bit.ly/ADZjZG). Les principaux freins évoqués pour la reprise d’un travail sont le manque d’emplois, de moyens de transport, de formations adaptées, de modes de garde accessibles, etc.
« Il y a des pauvres qui veulent s’en sortir et d’autres qui ne veulent pas. »
Faux. Personne n’accepte de vivre dans la misère. La distinction entre « bons pauvres » et « mauvais pauvres » traverse toute l’histoire de la pauvreté (cf. les ouvrages de Paul Christophe sur le sujet). Cette distinction est surtout le reflet de l’impuissance de l’action publique ou de son manque de volonté de s’attaquer vraiment à la pauvreté. Faute de quoi, on s’attaque aux pauvres : c’est plus facile.
« Les bénéficiaires du RSA ne font pas d’efforts réels pour chercher du travail. »
Faux. La plupart des bénéficiaires du RSA ont l’obligation de chercher un emploi, sous peine de diminution ou suspension de l’allocation.
« Si on veut vraiment travailler, on trouve. »
Faux. Dans l’état actuel du marché de l’emploi (entre trois et cinq millions de chômeurs en France en 2012, selon la catégorie que l’on considère), tout le monde ne parvient pas à trouver du travail. De plus, certaines personnes restées depuis longtemps sans travail ont besoin d’être particulièrement soutenues pour revenir à l’emploi.
Quelques chiffres
- Le chômage coûte chaque mois 2,2 milliards d’euros à l’Unedic (source rapport du Sénat (juillet 2011) sur Pôle emploi, téléchargeable sur www.senat.fr/rap/r10-713-1/r…),
- les plus pauvres cotisent comme les autres pour leur retraite, mais perçoivent moins de retraite dans la mesure où leur espérance de vie est moins importante (voir 6)),
- Taux de chômage chez les 16-25 ans : 8,7% chez les bac+2, et 35% chez les non-diplômés (voir Voir http://www.cerc.gouv.fr/rapports/ra…, page 36-37). Le taux de chômage des 15-29 ans est en 2009 de 29,5% en zone urbaine sensible et de 16,9% en moyenne nationale (source DARES, Analyses, octobre 2010, n°072).
5) Sur le logement
« La construction de logements sociaux se développe à un rythme suffisant en France. »
Faux. Le niveau de la production a progressé régulièrement jusqu’en 2007 mais s’est effondré depuis : seulement 333 000 logements ont été commencés en 2009 (contre 435 000 en 2007), ce qui met à mal les objectifs du DALO. On estime que le niveau de déficit va atteindre le million de logements. De plus, la progression des logements sociaux tient surtout à l’augmentation de logements accessibles seulement aux classes moyennes (nombre de logements PLS multiplié par 10 entre 2000 et 2010) alors que les logements accessibles aux familles les plus modestes augmentent bien plus faiblement : le nombre de PLAI a été multiplié par 2 sur la même période (rapport Mal logement 2011 de la Fondation Abbé Pierre).
« Les logements sociaux devraient être attribués en priorité aux gens qui travaillent. »
Faux. L’impératif de solidarité nationale exige que chacun, qu’il ait ou non un emploi, puisse disposer d’un logement adapté à ses ressources. Le droit à un logement digne est reconnu pour tous les citoyens en France. De fait, on constate malheureusement aujourd’hui que les personnes possédant un emploi accèdent en priorité aux logements sociaux.
« En période de restriction budgétaire, il est normal que l’État réduise l’aide au logement social. »
Faux. C’est la réalité mais c’est un mauvais calcul. Tout d’abord parce, en contrepartie, "l’ensemble des crédits que l’État consacre à la politique d’hébergement peut être estimé à 1,5 milliard d’euros" chaque année (source Cour des comptes, http://bit.ly/wWR0ZY).
Par ailleurs, l’absence de logement stable provoque pour une famille des ruptures durables dans l’emploi, la santé, la scolarité… qui auront des conséquences et des coûts élevés pour la collectivité.
6) Sur la Sécurité sociale et la santé
6-1) « Les pauvres sont des fraudeurs. »
Faux. La fraude aux prestations sociales est évaluée à environ 3 Milliards € et concernerait 1% des particuliers (source Cour des comptes, http://bit.ly/pszAmR). 90% de ces 3 Milliards sont récupérés.
La CNAF estime le taux de fraude à 0,46% pour les prestations familiales, 3,1% pour l’API (Allocation Parent Isolé), 3,6% pour le RMI-RSA (source : AFP, 29 avril 2010).
À comparer avec :
- la fraude aux prélèvements sociaux, évaluée à entre 8 et 12 Milliards € et concernerait 10% des entreprises (source Conseil des prélèvements obligatoires en 2007)
- la fraude fiscale en France, évaluée à entre 20 et 25 Milliards € par le Conseil des prélèvements obligatoires en 2007, ou 30 Milliards € par la Direction du Budget, ou encore 50 Milliards € par la Commission Européenne.
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Jean-François Chadelat, directeur du Fonds CMU, démonte des idées fausses sur la CMU
6-2) « Les bénéficiaires de la CMU en profitent pour faire des soins de confort dont ils n’ont pas vraiment besoin »
Faux. La CMU est très restrictive.
6-3) « Grâce aux bons CAF, les enfants des familles défavorisées ont un accès normal à la culture, au sport, etc. »
Oui et non. Ces aides sont appréciables, mais elles nécessitent un financement complémentaire plus ou moins important par les familles. Et il faut anticiper les besoins pour faire les demandes à temps.
6-4) « Grâce à la CMU, à la CMUC et à l’ACS, tout le monde bénéficie d’une protection santé satisfaisante. »
Faux. En 2008, 1,5 million de personnes sur les 6 millions de bénéficiaires potentiels ne disposaient pas de la CMU (couverture maladie universelle). Au 31 décembre 2010, une étude du Fonds CMU estimait que le nombre de personnes n’ayant pas recours à la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire) était de plus de 20%. Pour l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS), le taux de non-recours est 80%. Par ailleurs, en 2008, 22 % des bénéficiaires de la CMU-C déclaraient avoir renoncé à certains soins pour des raisons financières au cours des 12 derniers mois (source : Boisguérin, Després, Dourgnon, Fantin, Legal, 2010, Étudier l’accès aux soins des assurés CMU-C, une approche par le renoncement aux soins, In Santé, soins et protection sociale en 2008. Paris : IRDES, 2010/06, 31-40).
6-5) « Pour ce qui est de l’espérance de vie en France aujourd’hui, nous sommes relativement égaux. »
Faux. À la fin des années 1990, un ouvrier ayant 35 ans vivra encore en moyenne 39 ans, un cadre 46 ans et un chômeur 28 ans. Ces inégalités d’espérance de vie sont croissantes en France (source : Monteil C., Robert-Bobée I., 2005, Les différences sociales de mortalité : en augmentation chez les hommes, stables chez les femmes, INSEE Première, 1025).
7) Sur le placement des enfants
« Les enfants placés ont la chance de connaître une vie meilleure et de découvrir un autre milieu que le leur. »
Faux. Pour un grand nombre d’enfants et de parents, le placement est une solution qui crée des ruptures profondes alors qu’il pourrait souvent être évité. "Une personne sans domicile sur cinq a dû quitter le domicile de ses parents avant l’âge de 16 ans - proportion six fois plus élevée que dans le reste de la population" (source www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc…)
« Si on place les enfants, c’est à cause de la maltraitance. »
Faux. Les causes du placement d’un enfant d’une famille pauvre tiennent souvent aux conditions d’accès de la famille au logement, à la santé, etc. Des difficultés pourraient dans de nombreux cas être résolues par un soutien à la famille qui coûterait par ailleurs moins cher que la solution du placement. « Six milliards d’euros sont dépensés chaque année de façon empirique, sans que l’on cherche à contrôler les acteurs de la protection de l’enfance, ni à connaître l’efficacité de ces interventions » (rapport « La protection de l’enfance » de la Cour des comptes, octobre 2009).
8) Sur la fiscalité et les impôts
« Les pauvres ne paient pas d’impôts »
Faux. Le taux moyen d’imposition (impôts directs et indirects) des 10% les moins riches est d’environ 40%, celui des 0,1% les plus riches d’environ 37%, et celui des revenus moyens de 45 à 48% (source : calculs effectués par les économistes Saez, Landais et Piketty à partir des données INSEE). NB : pour les plus hauts revenus, les taux réels d’imposition sont souvent très inférieurs aux taux affichés, à cause des niches fiscales. Grâce à elles, une partie des plus hauts revenus échappe à une part de l’imposition.
« Les plus pauvres peuvent se faire exonérer de charges et d’impôts »
Oui, mais il faut effectuer beaucoup de démarches avant d’obtenir ces exonérations et il faut les renouveler régulièrement.
9) Sur l’immigration
9-1) « L’immigration augmente d’année en année en France » Faux. http://www.insee.fr/fr/themes/table…

9-2) « Si on renvoyait les étrangers [1] dans leur pays, il y aurait moins de chômage en France » ou « Les étrangers prennent des emplois aux Français » ou « Ce sont les étrangers qui creusent le trou de la Sécurité sociale »
Faux. Globalement, la présence des populations de nationalité étrangère en France crée de la richesse et donc de l’emploi, grâce à l’apport de consommation, d’impôts et de cotisations (voir 9-6)). Les étrangers sont aussi consommateurs, ils créent une demande supplémentaire et des emplois. Les études montrent que les migrants arrivant créent leurs propres emplois. « En imaginant une augmentation de 10% du flux d’immigration au Royaume-Uni en 2007, le taux de chômage n’augmenterait alors que de 0,01 point au bout de 13 ans. » (http://dailleursnoussommesdici.org/…).
9-3) « La France est un des pays d’Europe qui accueille le plus d’immigrés »
Faux. « Avec un taux d’accroissement naturel de 4 pour 1000 et un taux d’accroissement migratoire de 1 pour 1000, la France est le pays d’Europe dont la croissance démographique annuelle dépend le moins de l’immigration » (tableau 2 page 2 du document « Cinq idées reçues sur l’immigration », source INED pour l’année 2001). En 2010, la part des personnes immigrées sur la population totale s’élevait à : Autriche (16 %), Suède (14 %), Espagne (14 %), États-Unis (13 %), Allemagne (13 %), France (11 %) [2], Pays-Bas (10 %), Royaume-Uni (10 %), Belgique (9 %), Italie (7 %) (source INED, http://bit.ly/hK5Qrp).
9-4) « Les familles immigrées font beaucoup plus d’enfants que les familles françaises natives »
Pas tant que cela. « Dans la période 1991-1998, le nombre moyen d’enfants par femme était de 1,65 pour les seules françaises natives. Les femmes immigrées avaient en moyenne 2,2 enfants (source document « Cinq idées reçues sur l’immigration », INED, 2004)
9-5) « La France accueille toute la misère du monde » (sous-entendu : « Ce sont les populations les plus pauvres qui immigrent en France »)
Faux. « Dans l’ensemble, les migrants représentent par rapport aux non-migrants de la société d’origine une population sélectionnée : en meilleure santé, plus instruite, plus entreprenante, dotée d’un minimum de ressources » (source document « Cinq idées reçues sur l’immigration », INED, 2004). La part des immigrés diplômés de l’enseignement supérieur est passée de 12 à 25% entre 1990 et 2007. La moyenne nationale est de 29% (Insee et http://dailleursnoussommesdici.org/…).
9-6) « L’immigration coûte 48 milliard d’euros à la France en prestations sociales »
Vrai. Mais elle rapporte 60 milliards d’euros en impôts et cotisations sociales chaque année (source ministère de la Santé et des affaires sociales et étude de l’université de Lille-II de juillet 2010, voir http://dailleursnoussommesdici.org/…). La population immigrée est en moyenne plus jeune et en bonne santé que les autres habitants de la France. Or dans les prestations sociales la maladie pèse 47% et la retraite 31% (les autres dépenses étant les allocations chômage, le RSA, les allocations logement et les allocations familiales). La population immigrée est donc une chance pour aider au paiement des retraites.
En moyenne, la contribution nette de chaque immigré (différence entre ce qu’il verse et ce qu’il reçoit en impôts et cotisations sociales) est de l’ordre de 1500 € par an.
Voir "Migrations et protection sociale : étude sur les liens et les impacts de court et long terme" (ministère de l’Emploi, 2010, http://bit.ly/wo0Jxt), ainsi que www.telos-eu.com/fr/article/… ("En l’absence de l’immigration, le besoin de financement de la protection sociale en France augmenterait de 2 points de Produit Intérieur Brut (PIB)".
Bien sûr, l’apport de l’immigration à notre pays ne se limite pas à cet aspect comptable. Il est aussi et surtout humain, culturel, scientifique, artistique, etc.
9-7) « Les étrangers peuvent profiter facilement des minima sociaux. »
Faux. Il faut être en possession d’un titre de séjour et d’une carte de travail depuis au moins cinq ans pour bénéficier du RSA si on est natif d’un pays extérieur à l’Union européenne.
9-8) « Les étrangers augmentent la délinquance »
Faux. 12,7% du nombre de condamnés sont étrangers (source : ministère de la Justice), alors qu’ils représentent environ 8% de la population de la France (voir 9-3)). L’écart n’est pas si important que veulent le faire croire certains hommes politiques.
10) Sur l’école
« Ce n’est pas à l’école de régler tous les problèmes de la société »
Vrai et faux. La loi d’orientation sur l’école de 2005 dit : « La scolarité obligatoire doit au moins garantir à chaque élève les moyens nécessaires à l’acquisition d’un socle commun constitué d’un ensemble de connaissances et de compétences qu’il est indispensable de maîtriser pour accomplir avec succès sa scolarité, poursuivre sa formation, construire son avenir personnel et professionnel et réussir sa vie en société. » Cela dit bien que le rôle de l’école n’est pas seulement de transmettre des connaissances, mais aussi de permettre aux élèves de se construire des compétences, dont celle de pouvoir vivre avec d’autres différents de soi.
Elle doit aussi permettre à tous d’acquérir ces connaissances et compétences. Mais on constate qu’elle peine à atteindre ces objectifs et à réduire les inégalités sociales, dans la mesure où l’échec et la réussite scolaire sont de plus en plus liés à l’origine sociale. En réalité, le fonctionnement actuel de l’École en France vise aussi un objectif non déclaré : sélectionner les meilleurs élèves qui s’orienteront ensuite vers des études supérieures et les postes de responsabilité.
« Dans les familles pauvres, les parents sont démissionnaires et se désintéressent de l’école »
Faux. Les parents défavorisés ont souvent peur de l’école car ils sont marqués par leur échec d’enfant. Par ailleurs, 80% des mères non-diplômées s’estiment dépassées pour aider leurs enfants dans leurs études au collège, contre 26% seulement des mères diplômées de l’enseignement supérieur (source INSEE, « L’aide aux devoirs apportée par les parents », 2004).
Mais le lien entre pauvreté et échec scolaire n’est pas fatal : il est moins élevé dans la plupart des autres pays développés qu’en France, et très faible dans des pays comme le Canada, la Finlande, le Japon ou la Chine (source étude PISA).
« Heureusement que l’école est là pour corriger certaines inégalités sociales ! »
Faux. En France, l’impact du milieu social sur la réussite ou l’échec scolaire est plus grand que dans beaucoup d’autres pays, et il grandit au fil des années. En 2009, plus de 75% des élèves dont les parents sont cadres ou professions intellectuelles ont obtenu le bac général, contre 33% pour les enfants d’ouvriers et 41% des enfants d’inactifs (rapport CESE sur les inégalités à l’école) ; le pourcentage de variation de performance des élèves, en lecture expliqué par le milieu socio économique est de 17% pour la France bien au dessus de la moyenne de l’OCDE (14%), le double de la Finlande du Canada ou du Japon (rapport CESE).
« Si les enfants pauvres réussissent moins bien à l’école, c’est qu’ils ne travaillent pas »
Faux. Les causes sont plus complexes que cela. Par exemple, « le niveau de diplôme des parents (particulièrement celui de la mère) et, de manière plus globale, les possibilités d’encadrement de la scolarité par les familles revêtent une importance au moins aussi grande que leur situation socio-économique » (rapport CESE).
« Les enfants d’immigrés sont plus en échec scolaire que les autres. »
Faux. C’est la pauvreté qui la plus grande cause d’échec scolaire et non pas l’immigration. À niveau social égal, les descendants d’immigrés ne sont pas en moyennes plus touchés par l’échec scolaire que le reste de la population (CESE).
« La mixité sociale dans les écoles nuit à la réussite scolaire. »
Faux. Lorsque l’on met en oeuvre une pédagogie adaptée, les résultats scolaires de tous s’améliorent, comme le montrent les expériences de plusieurs établissements scolaires (voir l’exemple des écoles Anne Frank et Hélène Boucher à Mons-en-Baroeul, celui du collège La Durantière à Nantes – Feuille de route sept/oct. 2011 –, celui du collège Évariste-Galois à Nanterre – Feuille de route novembre 2011 –, etc.).
Par ailleurs, l’école ne doit-elle pas préparer les enfants et les jeunes à vivre ensemble dans le respect des différences ?
11) Sur les Roms
« Les Roms ne veulent pas travailler. »
Faux. C’est le contraire : tout est fait en France pour que les Roms de Roumanie et de Bulgarie n’aient pas le droit de travailler : une « période transitoire » les empêche d’avoir les mêmes droits que les autres européens avant fin 2013. Pour travailler, ils doivent disposer d’une autorisation de travail. Les délais d’obtention sont de 3 à 6 mois à partir d’une promesse d’embauche à temps plein. Le plus souvent, l’employeur (qui doit en plus payer la taxe dûe à l’OFII – Office Français pour l’Immigration et l’Intégration – pour l’embauche d’un étranger) ne peut attendre la réponse et embauche quelqu’un d’autre.
Le 26 octobre 2009, la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE) a demandé au gouvernement qu’il mette fin à cette période transitoire, ainsi que la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), dans un avis adopté le 22 mars 2012.
Travail réalisé par ATD Quart Monde et la MRIE, Mission Régionale d’Information sur l’Exclusion en Rhône-Alpes.
Démonter toutes ces idées fausses, c’est bien. Mais il faut aller plus loin. Lisez les propositions politiques d’ATD Quart Monde : www.atd-quartmonde.fr/propositionspolitiques.

[1] Dans la définition de l’ONU, un immigré est une personne née en dehors du territoire concerné. Cela inclut donc les Français nés à l’étranger. En réalité, dans le sens commun adopté par l’INSEE, un immigré est une personne née étrangère à l’étranger.
[2] En incluant les Français nés à l’étranger, comme l’ONU le préconise dans ses calculs. La part des immigrés de nationalité étrangère s’élève à 8% (chiffre présenté par l’INSEE).
Mis à jour le mardi 24 avril 2012

 

 

Ressources mensuelles (y compris APL) pour un couple sans emploi ni allocations chômage (RSA Socle)

Ressources mensuelles (y compris APL) pour un couple avec un SMIC à 1000€ mensuel net (+ RSA activité)

Sans enfant avec aide au logement (APL)

598(RSA)+360(APL)=958€

+ droit à la CMUC

1000+200(APL)+218(RSA activité) = 1418€

pas de droit à la CMUC

Sans enfant et sans APL

712€

+ droit à la CMUC

1000+332(RSA activité) = 1332€

pas de droit à la CMUC

Avec deux enfants et APL et Allocations familiales=126€

859+470(APL) = 1329€

+ droit à la CMUC

1000+390(APL)+126(AF)+350(RSA activité) = 1866€

+ droit à la CMUC

Avec deux enfants et sans APL. AF=126€

997€

+ droit à la CMUC

1000+126+491(RSA activité) = 1617€

+ droit à la CMUC

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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 16:09

 

Rue89 - Bilan des années Sarkozy 04/05/2012 à 16h42
Sophie Verney-Caillat | Journaliste Rue89Imprimer
 

Jacky Petit, patron du bistrot Le Bon coin (Sophie Verney-Caillat/Rue89)

(De Clairoix, Oise) « Les Conti, c’est fini ». C’est Jacky Petit, le patron du bistrot Le Bon coin, installé depuis vingt-et-un ans sur la départementale juste en face de l’usine de pneus, qui le dit.


Le Bon coin, bistrot de Jacky Petit (Sophie Verney-Caillat/Rue89)

Depuis qu’il a appris, ce 11 mars 2009, à la radio, que le site allait fermer, le cafetier et sa femme ont été au centre de la lutte des 1 113 ouvriers. « Ça m’a réveillé », dit-il. Aujourd’hui, un sommeil lourd enveloppe ce petit coin de campagne désindustrialisée.

Avant, Jacky se levait à 5 heures pour servir le café à l’équipe du matin. Maintenant, il a du mal à émerger à 6 heures pour accueillir ceux qui n’ont plus de boulot, plus d’horaires, plus de foi en l’avenir.

Le bilan, fin
Rue89 termine ici son bilan des années Sarkozy. Avec des personnes rencontrées lors de précédents reportages, des figures qui ont fait l’actualité, des riverains auteurs de tribunes et de commentaires mémorables, nous revisitons les dossiers marquants du quinquennat. Il y a trois ans, l’usine de Clairoix était arrêtée et Bête à part ouvrait un blog.

Dans son bar devenu « QG Conti » et désormais transformé en musée, on apprend le suicide de Michel, on évoque les innombrables divorces, on prend des nouvelles des castings de Xavier Mathieu, le charismatique leader syndical devenu acteur.

Aux murs, des photos de Jacky en compagnie d’Arlette Laguiller ou d’Olivier Besancenot, les seules figures politiques venues soutenir la lutte des Conti.

Inutile de chercher les nouveaux électeurs du Front national dont on parle tant, ils ne sont pas les bienvenus ici. A Clairoix, village de 2 000 âmes, Marine Le Pen a gagné 7 points le 22 avril par rapport au score de son père en 2007 : elle est à 25% dans le département, juste devant François Hollande.


Le petit musée Conti de Jacky Petit (Sophie Verney-Caillat/Rue89)

Ce mercredi 2 mai, Jacky n’a pas eu besoin de regarder le débat télévisé pour savoir « contre » qui il va voter. A deux ans de la retraite, il a l’air sérieux lorsqu’il menace d’immigrer au Canada, si Nicolas Sarkozy repasse. Cet électeur de Mélenchon ajoute :

« Je n’attends pas grand-chose de Hollande, sinon un peu plus d’humanité et de respect. »

« Les jeunes ont capitulé depuis longtemps »


Le site de Continental (Sophie Verney-Caillat/Rue89)

S’il reste une tribu de Conti, c’est ici qu’elle se réunit encore occasionnellement. Ce 1er mai, à Compiègne, ils n’étaient plus qu’une poignée d’uniformes noir et jaune à défiler. Bien loin de l’époque où une foule unanime scandait :

« On est tous des Continental. »

Jacky constate qu’« on ne voit plus que les anciens » :

« Les jeunes ont capitulé depuis longtemps. Quand ils ont perdu leur boulot, ils sont retournés à l’intérim, assez naturellement. Les ouvriers qualifiés, ceux qui savaient faire autre chose que du pneu, s’en sont sortis. Tout seuls, pas grâce au plan de reclassement. »

L’un ouvre une friterie, l’autre une pizzeria

Le licenciement des Conti
Les Conti ont bénéficié d’un plan de licenciement hors norme : ils ont touché 50 000 euros et 6/10e de salaire par année d’ancienneté. Surtout, ils ont eu droit à deux ans de congé mobilité, pendant lesquels ils ont touché 80% de leur ancien salaire.

A 54 ans, dont 31 dans l’usine, Albano, que Rue89 avait rencontré aux premiers jours du conflit, a rebondi. Pistonné par un copain, il travaille dans une usine de conditionnement Herta. Depuis que les gens ont touché leur chèque, « c’est le chacun pour soi », dit cet ancien de la CFTC.

Tourner la page est désormais la priorité de ceux qui ont refait leur vie professionnelle. Beaucoup ont du mal à reparler de cette époque du « tous ensemble, tous ensemble, hé hé ». Xavier Mathieu a cédé son mandat syndical. Il « essaie de s’occuper de lui, et c’est déjà pas mal », commente Valérie, la femme de Jacky.


Didier Bernard, lors d’une assemblée générale à Clairoix, en avril 2009 (Philippe Huguen/AFP)

Didier Bernard, autre figure cégétiste, essaie de faire oublier son crâne rasé, son anneau dans le nez et sa réputation de grande gueule. Il prépare sa reconversion comme chauffeur de poids-lourds et a coupé les ponts avec les médias.

Sandy Martin, un ancien de la CFDT, s’est installé à Toulouse, où il cumule deux boulots. Il n’a pas mis à exécution sa menace de se « suicider dans les murs de Continental » contrairement à ce qu’il nous avait lancé après le sac de la sous-préfecture.

Un autre a ouvert un camion-friterie, une autre une pizzeria qui a déjà fait faillite, certains ont plongé dans l’alcool, et beaucoup cherchent du travail.

Délégué syndical FO, Pierre Sommé est l’un des derniers licenciés. Il a passé vingt-cinq ans à Conti, « pour faire vivre ma famille, mais ça ne m’intéressait pas ». Maintenant, il dit avoir « très très peur » pour son avenir. Il aimerait réaliser son rêve : travailler dans l’artisanat d’art, ferronnerie ou coutellerie. Mais il ne voit pas quel patron voudrait l’embaucher avec sa « casquette rebelle sur la tête ».

Des modèles du « travailler plus »

Dernier décompte
Selon le dernier décompte, 238 anciens Conti ont signé un CDI, 133 sont en CDD, 93 ont créé ou repris une entreprise, 10 sont en invailidité, 20 sont à la retraite, 3 sont décédés (dont deux suicides) et 568 autres pointent à Pôle emploi. Certains ont disparu dans la nature et les cinq délégués syndicaux viennent de voir leur licenciement validé par l’inspection du travail. Devant les prud’hommes, ils en contestent le motif « économique ».

Les Conti se sont fait une réputation lorsqu’ils ont basculé dans la violence parce qu’ils ne supportaient pas que le tribunal valide la fermeture du site. Pourtant, ils avaient inventé une manière familiale et voyageuse de manifester, de Sarreguemines à Hanovre en passant par Reims et Paris. A travers le « comité de lutte », ils avaient renouvelé la pratique syndicale, instaurant des décisions à l’unanimité et par la base, en rupture avec les centrales parisiennes.

Plus qu’un combat syndical, ils avaient fait de leur lutte contre les « patrons voyous » un « combat de société », comme dit Xavier Mathieu. Car la fermeture de l’usine de Clairoix, qui dégageait des bénéfices, ne se justifiait que pour améliorer les bénéfices des actionnaires, selon eux. La crise a eu bon dos, puisqu’au même moment, Continental embauchait en Roumanie. « Délocalisation déguisée », dénonçaient-ils.

Nicolas Sarkozy s’était dit « pas très content de l’attitude des gens de Continental, qui ont pris des engagements », mais il n’a pas empêché le plan social, ni trouvé de repreneur. En effet, en 2007, à gros coups de pression, la direction avait fait accepter le passage aux 40 heures. Et les Conti étaient devenus, malgré eux, des modèles du « travailler plus pour gagner plus ».

Le « plus gros scandale économique du quinquennat »

Antonio da Costa, l’ancien secrétaire du comité d’entreprise (CFTC) qui a signé cet accord, s’en mord les doigts aujourd’hui. Réservé, ce syndicaliste, qui s’était fait déborder par la base, parle de cette affaire comme du « plus gros scandale économique du quinquennat ». Il explique le vote FN dans le département par un immense écœurement :

« Les gens n’attendent plus de solution des politiques, alors ils se disent “autant foutre le bordel”. »


Des Conti et de droite à gauche, Antoine da Costa et Pierre Sommé (Sophie Verney-Caillat/Rue89)

« Des actionnaires qui ne pensent qu’au pognon »

Son collègue Pierre Sommé, de Force ouvrière, content d’avoir déjà fait dépenser plus de 200 millions d’euros à Continental quand seulement 40 avaient été « budgetés » pour fermer l’usine, jure :

« Vu la misère qu’ils ont mis dans la région, j’irai jusqu’au bout du bout, pour que pas un Conti ne reste sur le carreau. Le problème, c’est qu’Altedia, qui a touché 4,6 millions d’euros de Continental, pour reclasser les gens pendant les deux ans et demi de congé mobilité, ne cherche qu’à faire ses statistiques, et n’aide pas les gens. »

La promesse initiale, de reclasser 80% des Conti à 80% de leurs salaires, est loin d’être atteinte. Pierre Sommé :

« Continental, c’était une pépinière d’emplois pour des générations et des générations. C’est devenu des actionnaires qui ne pensent qu’au pognon. »

Pas étonnant, dès lors, qu’il vote Nathalie Arthaud (Lutte ouvrier) et considère François Hollande comme un membre de la « gauche caviar ». Il a été sidéré par sa proposition de taxer à 75% les revenus supérieurs à 1 million d’euros, et répète en boucle :

« Vous vous rendez compte ce que c’est qu’1 million d’euros ? Combien de retraités gagnent 700 à 800 euros par mois ? Il faut plus d’une vie d’un ouvrier de Continental pour gagner cette somme. »

Bien payés, les salariés de Continental se considéraient comme une sorte d’aristocratie ouvrière. Aujourd’hui sur le carreau avec deux ans de salaire pour tout horizon, ils sont définitivement fâchés avec le capitalisme.

Des politiques, beaucoup n’espèrent qu’une seule réforme :

« L’interdiction de licencier pour les entreprises qui dégagent des bénéfices. »

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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 15:46

 

Le Monde.fr avec AFP | 04.05.2012 à 17h06

 
 
Le mouvement dans le secteur bancaire s'ajoute à celui de l'industrie, auquel ont déjà pris part depuis le début de la semaine 270 000 salariés.

A l'instar des salariés de l'industrie, qui ont entamé un large mouvement cette semaine, le syndicat allemand Ver.di a annoncé vendredi 4 mai des mouvements de grèves dans le secteur bancaire visant à obtenir des hausses de salaires.

Ver.di, qui négocie des hausses de rémunération pour 220 000 salariés des banques publiques et privées d'Allemagne, a échoué dans la nuit de jeudi à vendredi à se mettre d'accord avec le patronat, selon un communiqué. Après de premiers appels à la grève le mois dernier, le syndicat compte les "amplifier", et décidera des modalités "dans les jours à venir".

Ver.di a rejeté une offre du patronat, qui proposait une augmentation en trois étapes (+2 %, puis deux fois +1,1 %) sur les deux prochaines années. Selon lui, une telle proposition aurait fait augmenter les salaires de 1,3 % par an, moins que la hausse des prix. Cette offre "était totalement inacceptable", a déclaré Beate Mensch, responsable de Ver.di, dans le communiqué.

 IG METALL VEUT 6,5 % D'AUGMENTATION

Le mouvement dans le secteur bancaire s'ajoute à celui de l'industrie, auquel ont déjà pris part depuis le début de la semaine 270 000 salariés, selon le dernier pointage vendredi du syndicat du secteur IG Metall. Pour la seule journée de vendredi, ils étaient 90 000 à avoir interrompu leur travail, manifesté ou quitté leur poste plus tôt, en particulier dans l'Etat régional du Bade-Wurtemberg (sud-ouest), l'un des principaux bassins industriels allemands.

Le patronat a proposé 3 % d'augmentation mais IG Metall en réclame 6,5 % pour l'énorme secteur de la métallurgie, qui comprend les machines-outils, la mécanique, l'automobile ou encore les semi-conducteurs et emploie plus de 3,5 millions de salariés.

L'économie allemande continue de faire des envieux, le chômage tournant autour des 7 % en avril, ce qui contribue à attiser les revendications après les sacrifices consentis par les salariés pendant la crise. Au début du mois d'avril, les deux millions de salariés de la fonction publique avaient obtenu 6,3 % de hausse sur 2 ans, après avoir eu recours à des grèves.

 

 

 

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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 14:36

 

Libération - Société Aujourd'hui à 15h04

Tribune Dans cette tribune, l'urgentiste Patrick Pelloux, rejoint par d'autres médecins, appelle à voter pour François Hollande dimanche, pour un renouveau du système de santé et de l’hôpital public.

Les questions de santé ont été très peu abordées lors de cette campagne pour l’élection présidentielle. Pourtant la santé est l’une des préoccupations principales des Français et elle a semblé être cantonnée à des débats de spécialistes. Or, il s’agit bien de choix politiques ultralibéraux qui nous ont conduits, en dix ans, à reculer sur les valeurs humanistes et les acquis du Conseil national de la résistance en matière de santé et de protection sociale.

La question fondamentale est de savoir si le système économique est au service du progrès de l’humanité ou si les femmes et les hommes doivent subir l’économie, en l’occurrence une marchandisation de la santé, par exemple avec la tarification à l’activité dans les établissements de santé.

Le travail doit être débuté afin d’humaniser notre système de santé. Jamais dans l’histoire de l’humanité nous n’avons eu une telle espérance de vie issue de l’œuvre civilisatrice. Mais en même temps, les inégalités se sont creusées. La santé est devenue une source de profit. L’idée d’un hôpital entreprise inclus dans la loi Hôpital, patient santé et territoire (HPST) est en contradiction totale avec l’hôpital public, élément majeur de stabilité sociale et expression de ce que la science peut faire pour améliorer la vie des femmes et des hommes. Des régressions inquiétantes montrent qu’il y a urgence à changer, comme le recul de la France de la 7e à la 20e place en Europe pour la périnatalité ou le recul de l’espérance de vie en bonne santé.

Enfin au cours de ces dix ans, le progrès social pour les personnels hospitaliers a été brutalement stoppé avec une aggravation majeure des conditions de travail. Les patients et leurs familles le constatent au quotidien: surcharge des urgences, manque de lits d’hospitalisation, difficultés d’accès aux soins (notamment en psychiatrie), difficultés pour la prise de rendez-vous dans des spécialités comme l’ophtalmologie, problèmes de prise en charge des personnes âgées ou des adultes handicapés…

Mais il n’y a pas que l’hôpital: il faut une véritable articulation des professions de santé entre ceux qui exercent en ville et dans les établissements de santé. Il est nécessaire de créer une université de la santé ouverte à toutes les professions incluant la formation continue indépendante. Il convient de développer la santé dans les écoles, au travail, dans les prisons, mais aussi de mener des politiques de prévention… Tous ces éléments ne font qu’un: celui d’un système de santé moderne et conquérant des nouveaux possibles. Cela ne peut plus continuer ainsi ! Un changement radical de la politique de santé est indispensable. Même si le programme de François Hollande est perfectible, il est porteur d’espérance pour un renouveau du système de santé et de l’hôpital public. Nous voterons donc pour François Hollande, tout en restant très vigilants devant l’urgence humaniste à porter dans notre pays.

Patrick Pelloux (urgentiste, Paris), Adrienne Reix (urgentiste Bordeaux), Jean-Luc Baudel (réanimateur médical, Paris), Dalila Serradj (urgentiste Dijon), François Danet (psychiatre, chercheur en sociologie Lyon), Christophe Prudhomme (urgentiste syndicaliste CGT, Bobigny), James Brodeur (anesthésiste réanimateur Bourges), Frederic Pain (urgentiste Parthenay), Jean-Claude Penochet (psychiatre Montpellier), Fabrice Venier (urgentiste Rouen), Carole Fink (soins palliatifs, Lons le Saunier) Jacques Trevidic (pharmacien Caudan), Séraphin Collé (médecin généraliste Toulouse), Olivier Varenne (cardiologue Paris), Karim Boudemia (urgentiste Dijon), Marcel Viallard (Anesthésiste Paris), Daniel Jannière (anesthésiste réanimateur Paris) , Julie Rivière (Gynéco-Obstétricienne Paris) Fabrice Vallée (Réanimateur Paris) Didier Menard (médecin généraliste, Seine-saint-Denis), Pierre Paresys (psychiatre de secteur, Bailleul), Dr Philippe Crova (urgentiste Bourgoin-Jallieu) Christophe Jedrecy (urgentiste, Dourdan).

 

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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 14:30
| Par La rédaction de Mediapart

 

Le ministre de l'intérieur Claude Guéant, souvent annoncé comme un possible premier ministre de Nicolas Sarkozy en cas de réélection de celui-ci, a annoncé une augmentation drastique du nombre d'expulsions d'étrangers en situation irrégulière pour autant que son candidat se maintiendrait au pouvoir après le second tour de la présidentielle. « Nous sommes en route vers 40 000 reconduites d'étrangers en situation irrégulière », s'est-il félicité sur LCI, mercredi 2 mai, alors que l'objectif initial fixé était de 35 000, après 33 000 en 2011 ou... 9 000 dix ans plus tôt en 2001. « Il s'agit au moins pour un tiers d'entre eux de personnes originaires de Roumanie, de Bulgarie », a-t-il précisé.

Nicolas Sarkozy entend limiter à 100 000 le nombre d'entrées annuelles sur le territoire contre 180 000 actuellement. « Il y a trop d'étrangers sur notre territoire », avait-il expliqué, sans parler précisément des immigrés clandestins, mais aussi de ceux qui séjournent régulièrement en France.

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