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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 12:35

Rédaction en ligne

jeudi 10 mai 2012, 17:52

Les allocations de chômage diminueront, par phases, en moyenne de 25% à partir de novembre. Pour Philippe Defeyt, ça amènera encore davantage de chômeurs dans les CPAS.

 

Les allocations de chômage réduites de 25% : « On va plonger les gens dans la pauvreté »

 

Les allocations de chômage diminueront, par phases, en moyenne de 25% à partir de novembre. Il existe un consensus en ce sens, que la ministre de l’Emploi Monica De Coninck (sp.a) va traduire dans un arrêté royal, écrivaient La Dernière Heure, Het Nieuwsblad et De Standaard dans leurs éditions de ce jeudi. Objectif : inciter les chômeurs à trouver plus rapidement un emploi.

Ces mesures ne touchent en fait qu’un peu moins de la moitié des chômeurs, soit environ 130.000 des 300.000 personnes qui perçoivent une allocation. Les chefs de ménage verront une diminution de 12%, les isolés une baisse de 17,5%. Les cohabitants seront les plus touchés: leurs allocations diminueront de 41,5%, à 484 euros par mois. La diminution se fera par phases.

« Il n’y a pas de travail pour tout le monde »

Pour Philippe Defeyt, économiste et président (Ecolo) du CPAS de Namur, cette décision aura une conséquence directe : davantage de chômeurs en situation de précarité. « L’avis de la Fédération des CPAS est simple : nous sommes persuadé qu’une baisse de ce montant apportera un public supplémentaire dans les CPAS », estime-t-il. « Ce seront des gens qui, malgré des allocations de chômage, devront demander des aides supplémentaires : pour payer leurs factures énergétiques, pour payer leurs soins de santé, etc. »

Mais au delà des craintes des CPAS, l’économiste critique la méthode. « Inciter les chômeurs à trouver plus rapidement un emploi, c’est très bien mais, actuellement, il n’y a pas du travail pour tout le monde, il n’y a pas assez d’emplois disponibles », argumente Philippe Defeyt. « De plus, on n’oublie trop souvent plusieurs aspects : les temps partiels ne suffisent plus, les frais pour se rendre à son travail ou pour faire garder ses enfants augmentent, etc. »

En conclusion, Philippe Defeyt estime que « réduire les allocations de chômage de 25%, sans amener davantage de sans-emploi au travail, va augmenter le nombre de personnes qui éprouveront des difficultés à joindre les deux bouts à la fin du mois... »

Gil Durand, avec Belga


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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 15:33

 

Marianne - Rédigé par Hervé Nathan le Jeudi 10 Mai 2012 à 16:43

 

Il faut sortir la Grèce de la zone euro! C'est le cri du coeur des journalistes et de certains économistes soi-disant non conventionnels. Les deux oublient un chose: les Grecs, eux, refusent l'austérité mais veulent demeurer dans la monnaie unique. Or en Europe, c'est la démocratie qui doit primer.


Pour ceux qui se souviennent de leur cours de sciences naturelles, voici revenir le temps des les réflexes conditionnés. Rappelez vous l’expérience du russe Pavlov : le petit chien reçoit une décharge électrique et une lumière s’allume, il aboit. Au bout d’un certain nombre d’occurrence, la simple lumière rouge suffit à le faire hurler à la mort. Et bien la presse occidentale, à force de crises grecques répétées, est désormais dressée à crier « les Grecs hors de la zone euro !». C’est ce que fait ce jour le quotidien Le Monde, qui titre « le poison grec tétanise à nouveau l’Europe ». Suit un grand article qui dresse un scénario quasi inéluctable de la sortie de la Grèce de la monnaie unique. Et les journalistes ne sont pas seuls dans ce cas. On trouve le même réflexe « il faut sortir de l’euro » chez Jacques Sapir.
Dans les deux cas, un oubli plus que fâcheux : les Grecs, eux, ne veulent pas sortir de l’euro ! Ils ont voté à près de 80% pour des partis qui ne se sont pas présentés sur ce programme et à plus de la moitié pour le refus de l’austérité imposé par la troïka FMI-BCE-Union européenne. Pour les Grecs, le dernier sondage donnait 65% en faveur de la monnaie unique et une quinzaine de pour cent pour la sortie.  Alors de  deux choses l’une : soit on prend au sérieux la démocratie (« pouvoir du peuple », en grec justement) et on écoute le message des Grecs, soit on prend les citoyens grecs pour des ploucs qui n’ont rien compris alors qu’ils subissent leur cinquième année de récession, et on prétend faire le bonheur des peuples à leur place.
Nous retombons d’ailleurs dans le travers que Marianne dénonçait le 2 novembre dernier, lorsque les Européens avaient interdit au Premier ministre grec de convoquer son peuple pour voter ou non son quitus au plan de rigueur tout juste négocié en échange de l’aide européenne. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel avait contraint le malheureux Georges Papandreou à renoncer en exigeant de lui un  référendum « sur l’appartenance à la zone euro » (et donc à l’Union européenne), sous la menace de déclarer le pays en faillite.  On trouvera ici notre papier sur la nouvelle « doctrine de la souveraineté limitée » en Europe.
Merkel et Sarkozy avaient piétiné la démocratie. Elle se venge cinq moins plus tard. Car le résultat des élections en Grèce, faute de déboucher sur la formation d’un gouvernement, est l’équivalent du référendum sur l’austérité que « Merkozy » ne voulait à aucun prix. On en revient au même problème : les Grecs veulent desserrer l’étau de la récession, retrouver un avenir, et rester en Europe et dans l’euro. Il n’y a donc qu’un chemin :  il faut aider les Grecs, pas les enfoncer dans le trou noir des privations, ni les chasser comme des malpropres vers une catastrophe plus grande encore.  
Et il y a urgence : en évitant le référendum en novembre dernier, Sarkozy et Merkel ont certes reculé l’échéance, mais Hollande et Merkel se retrouvent face une situation encore plus dégradée, car en novembre 2011, il y avait encore un pouvoir politique à Athènes pour tenter de gérer la crise. En mai 2012, on s’achemine dangereusement vers l’anarchie, en plus de la crise…

PS : Les Français  ont aussi fait le choix politique de l’euro le 22 avril 2012.  Dans une campagne où la question détait posée pour la première fois depuis 1992, le seul candidat véritablement  pour la sortie de l’euro, Nicolas Dupont Aignan, qui a fait une campagne talentueuse, a récolté moins de 2% des suffrages. Marine Le Pen, elle, a mis la thématique sous un mouchoir lorsqu'elle s'est aperçue qu'elle n’était pas populaire. Le sondage en grandeur réelle du premier tour fait donc apparaître un rapport de 80/20 en faveur du maintien dans la zone euro.

 

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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 15:27

 

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 10.05.2012 à 13h07 • Mis à jour le 10.05.2012 à 13h07

 
 

 

Raffinerie de pétrole sur l'île de Lavan, dans le golfe Persique.

 

Les cours du pétrole ont terminé, mercredi 9 mai, sur une sixième baisse consécutive à New York, sous le coup d'une septième hausse hebdomadaire de suite des stocks de brut aux Etats-Unis et des craintes d'un retour en force de la crise de la dette européenne au vu de l'impasse politique en Grèce.

"Qu'elle soit réelle ou non, la possibilité que la Grèce puisse quitter la zone euro inquiète car cela créerait un précédent dans le sens où cela définirait une stratégie de départ que d'autres pourraient être tentés de suivre, comme l'Espagne ou l'Italie, a souligné Phil Flynn, de PFG Best. C'est une situation très incertaine."

Lire : "Athènes va recevoir une partie de l'aide européenne"

Sur le Nymex, le contrat juin sur le brut léger américain (WTI) a fini sur une perte de 0,20 dollar, soit 0,21 %, à 96,81 dollars le baril. Dans le même temps, le brent avançait en revanche de 0,24 %, soit 0,27 dollar, à 112,83 dollars. Le brent a notamment été soutenu par la fermeture d'un champ pétrolier en mer du Nord.

Les stocks américains de pétrole brut ont augmenté plus fortement que prévu la semaine dernière, a de son côté annoncé l'Agence américaine d'information sur l'énergie. Le brut léger américain subit ainsi sa plus longue série baissière depuis près de deux ans.

 

"LE BLOCAGE, C'EST POUR ÉVITER LES HAUSSES"

Le député Michel Sapin, chargé du programme du président élu François Hollande, a fait valoir mercredi que le futur gouvernement ne bloquerait pas le prix de l'essence, comme promis par le candidat PS, tant que ce prix continuerait à baisser comme actuellement.

"J'ai cru comprendre que le prix de l'essence était en train de baisser. Alors ce n'est peut-être pas le moment de bloquer quand ça baisse. Il faut bloquer quand ça monte", a-t-il estimé sur Radio Classique-Public Sénat.

Pour M. Sapin - dont le nom est cité comme possible futur locataire de Bercy -, "il faut regarder en urgence et dès la semaine prochaine" la manière dont les hausses et les baisses du prix du pétrole se répercutent sur les prix à la pompe. "Quand le prix de l'essence augmente sur le marché international, ça va très, très vite à la pompe et quand il baisse, ça va beaucoup plus lentement", a-t-il dit.

"Si les prix de l'essence continuent à baisser, les automobilistes seront les premiers à nous demander de ne pas bloquer la baisse des prix de l'essence [...]. Cela n'empêche pas une analyse précise sur la manière dont les prix sont constitués et sur les marges", a-t-il conclu.

Pour en savoir plus : "L'essence à deux euros le litre, enjeu politique" et "Le patron de Total se défend : 'Gagner de l'argent, ce n'est pas négatif'"

Lire aussi notre post de blog : "Total : réputation déplorable, pédagogie impossible"

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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 13:54

par Daniel Mermet
du lundi au vendredi de 15h à 16h

visuel Là-bas si j'y suis
France inter - Là-bas si j'y suis - l'émission du jeudi 10 mai 2012

La dette ou la vie !

Mais d’où vient la dette ? A-t-elle été contractée dans l’intérêt général ? Peut-on alléger le fardeau de la dette sans appauvrir les peuples ?  En France le service de la dette est le premier budget de l’État, avant celui de l’Éducation Nationale.

 

La dette qui écrase le tiers monde depuis des années arrive au Nord.  A Liège, le CADTM propose des alternatives et milite pour un audit citoyen de la dette publique. Avec Éric Toussaint.  

 

Nouvelle version d'un reportage d’Antoine Chao et de Daniel Mermet.

 

Site internet du CADTM : www.cadtm.org

 

Je vous invite viviement à écouter cette émission en suivant ce lien link

*(pour y accéder, appuyer sur la touche "Ctrl" de votre clavier + cliquer gauche sur le lien ci-dessus)


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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 22:35

 

| Par Stéphane Alliès

 

On la redoutait esquintée, mais elle est requinquée. Maintenant qu'Eva Joly a goûté au premier plan médiatique, elle entend rester dans le jeu. Au lendemain du vote favorable à une participation gouvernementale du conseil fédéral d'Europe Ecologie–Les Verts (78 pour, 15 contre et 14 abstentions), l'ancienne candidate écolo à la présdientielle (2,3 % des voix) a convié une dizaine de journalistes à déjeuner pour faire connaître son souhait de « participer au changement ». Alors qu'une pétition a été lancée mardi, dont elle jure, preuve à l'appui, qu'elle n'y est pour rien, mais s'empresse de demander si le nombre de signataires « monte toujours aussi vite » (mercredi soir, il avait passé la barre des 11 000), Joly lâche d'emblée, de sa petite voix : « Ça me plairait bien d'avoir une mission dont on puisse mesurer l'efficacité. »

Consciente qu'elle n'a aucune chance pour occuper le poste de garde des Sceaux (« Ce serait une déclaration de guerre à Sarkozy », dit un de ses proches), l'ancienne magistrate anti-corruption ne veut pas se laisser enterrer par ses camarades écologistes, et s'estime capable de « bosser sur la régulation financière, la limitation de la spéculation et la lutte contre les paradis fiscaux ». Si elle sait que « dans la Ve République on ne postule pas, mais on est choisi », Eva Joly continue à casser les codes, se voyant bien « ministre déléguée » ou à la tête d'un « haut-commissariat ». « François Hollande a dit que son ennemi était la finance. Je le prends au mot, et je sais ce qu'il faut faire pour ça. » Présidente de la commission développement au Parlement européen depuis 2009, elle a été « consultante en délinquance financière » pour les gouvernements norvégiens et islandais durant les années 2000.

 

Eva Joly et François Hollande, au concert de SOS-Racisme, le 14 juillet 2011 
Eva Joly et François Hollande, au concert de SOS-Racisme, le 14 juillet 2011© Phototèque EELV

 

Mais après avoir estimé qu'on ne pouvait pas faire d'accord avec le PS sans sortie du nucléaire, comment justifier finalement une telle offre de service ? « J'étais dans mon rôle, et c'était avant qu'il ne soit signé. Après, je me suis seulement exprimé sur la disparition du paragraphe sur le MOX, admet-elle. Mais ce n'est pas parce que le gouvernement socialiste sera contre le nucléaire qu'il n'y a pas d'écologie à faire dans un gouvernement socialiste. Il y a déjà la fermeture de la centrale de Fessenheim, et surtout la transformation énergétique, qui sont des engagements de François Hollande. Et la situation peut être évolutive, comme à Notre-Dame-des-Landes aujourd'hui. » (lire ici).

Ainsi que l'explique son conseiller Stéphane Pocrain, « la séquence d'Eva Joly et son petit score est terminée, car elle a vu depuis quel était son capital de popularité. Lors des meetings de Limoges et de Bercy, lors du défilé du 1er mai, ou dimanche soir à la Bastille, elle était l'une des plus applaudie à chaque fois. On ne se débarrasse pas d'elle comme ça, elle a une légitimité très forte, toute aussi grande que les autres prétendants de chez EELV ». « Je ne prendrai la place de personne avec mon profil atypique, je ne suis pas interchangeable », dit-elle, après s'être sentie « comme Madonna » à la Bastille, chauffant la scène avant le discours de François Hollande.

Car on sent aussi, à l'entendre, que Joly n'a pas digéré les critiques internes de « certains Machiavel de bas-étage », et ne voit pas pourquoi elle devrait s'effacer devant d'autres cadres du mouvement écolo qui rêvent de maroquins (sont notamment cités Jean-Vincent Placé, Yannick Jadot ou François de Rugy). « À part Cécile Duflot, personne n'est incontestable, considère Patrick Farbiaz, membre de son équipe de campagne. Et un ministre n'a pas à représenter un sous-courants des Verts, mais à être connu et reconnu dans l'opinion. » « C'est Dany Cohn-Bendit et les eurodéputés qui sont venus me chercher pour que je fasse la campagne, s'irrite Joly. Et je l'ai fait jusqu'au bout, et ce fut dur. Ça, on ne peut pas me l'enlever. »

À l'entendre, le divorce est définitivement consommé avec celui qui l'a fait venir à Europe-Ecologie, qui s'en est encore pris à elle la veille : « un mauvais choix de candidate », et d'indiquer qu'il verrait bien ministres Yannick Jadot et Stéphane Gatignon. « Dany a déjà dit que sa seule erreur avait été de ne pas se présenter à la primaire du PS, où il aurait bien sûr fait 30 %. Ça en dit long sur son égo, sabre-t-elle. Il y a chez lui une part de jalousie et de mysoginie. Ce n'est pas à lui de dire qui doit être ministre et ne pas l'être. »

Le 25 avril dernier, l'ancienne candidate a discuté en face-à-face avec Hollande durant une demi-heure, mais sans parler d'avenir. Son entourage assure qu'elle a un « très bon interlocuteur » chez le nouveau président de la République, et qu'elle a défendu auprès de lui un « périmètre d'utilité ». Reste à savoir si le même président juge utile de prendre en compte sa proposition.

 

 

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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 22:16

 

Journaliste
Publié le 08/05/2012 à 19h42

Une statut d’Athéna à Athènes, le 6 mai 2012 (ARIS MESSINIS/AFP)

 

En même temps qu’il recevait les suffrages d’une majorité d’électeurs, François Hollande a trouvé sur son chemin un renfort inattendu et peut-être décisif dans ce qui s’annonce devoir être un bras de fer avec l’Allemagne d’Angela Merkel.

La rébellion électorale des Grecs – c’est bien de cela qu’il s’agit –, mettant en minorité absolue les partis de gauche et de droite qui avaient joué le jeu de super-austérité imposé par Bruxelles et le FMI, met en effet l’Allemagne au pied du mur et la contraint à revoir en catastrophe ses positions, voire sa doctrine.

Un front du refus

La révolte du peuple grec s’est manifestée tant par des votes « à gauche de la gauche » et des votes de droite extrême. Autant dire que ce résultat n’a pas de cohérence globale – un peu comme le non français au référendum sur le traité constitutionnel – mais il dessine une sorte de « front du refus ». Que les électeurs grecs soumis à une purge économique et financière se rebellent était prévisible. Ce qui l’était moins, c’est qu’ils aient intériorisé à ce point que cette purge ne les menait nulle part.

Pas plus sots que les Grecs, les Italiens appelés à des élections municipales partielles ont manifesté aussi clairement leur rejet du chemin tracé par Mario Monti, le chef du gouvernement italien, sur injonction du couple infernal Sarkozy-Merkel qui faisait, si l’on peut dire, la pluie et le beau temps, plutôt la pluie d’ailleurs, sur les finances des pays de la zone euro.

Le pacte de discipline budgétaire inadapté

Et voici donc qu’on entre dans une nouvelle phase de la crise de la zone euro, face à laquelle le pacte dit de « discipline budgétaire » apparaît complètement inadapté.

Ce n’est pas que la résorption des déficits ne soit plus à l’ordre du jour. Elle est évidemment une nécessité incontournable. Mais c’est la façon d’y parvenir et le rythme auquel il convient d’y arriver qui sont manifestement remis en cause par les peuples eux-mêmes. Sauf à vouloir « changer les peuples » parce qu’ils ne conviennent pas au schéma pré-construit par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel avant-hier ou à entériner la venue au pouvoir de partis populistes à tendance autoritaire dont on voit poindre le bout du nez, il va bien falloir changer de cap.

Le mérite de François Hollande est d’avoir en quelque sorte anticipé cette nouvelle phase de la crise de l’euro. La France est certes endettée, mais ses déficits sont tout à fait gérables. De facto, le président français se présente un peu comme le héraut des Grecs, des Portugais, des Italiens, voire des Britanniques, bref de tous ceux qui ont compris vers quelle impasse conduit la seule austérité budgétaire et qui se révoltent, aujourd’hui dans les urnes, demain…

Hollande n’est pas, n’est plus, le vilain petit canard noir qui crie dans le désert « Croissance ! Croissance ! Croissance ! ». On le sait, il est rejoint par des chefs de gouvernements conservateurs, par certains des économistes allemands qui conseillent le gouvernement, et même par le gouverneur de la Banque centrale européenne.

Les libéraux ont perdu la main

Certes, chacun ne met pas la même chose derrière le mot croissance. Beaucoup évoquent des « réformes de structure » dont celle des marchés du travail – en gros, faciliter les licenciements pour aider les embauches.

François Hollande n’est pas de ceux-là. Il préconise une action de consolidation des dettes publiques en faisant que la Banque centrale européenne prête directement aux Etats endettés plutôt que de prêter aux banques qui prêtent à leur tour à ces Etats à des taux élevés, en prélevant leur dîme au passage.

Il propose aussi une série d’actions – émission d’obligations européennes (euro-bonds), utilisation de fonds européens non utilisés, implication de la Banque européenne d’investissement – pour doper les industries d’avenir dans les différents pays et investir dans les infrastructures.

On est là dans un débat somme toute classique entre keynésiens et libéraux. Ces derniers ont eu la main au cours des dernières années. Ils sont en passe de la perdre. L’impasse politique dans laquelle se trouve plongée la Grèce, plus encore que le vote des Français, les contraint manifestement à lâcher du lest. Angela Merkel ne sera sans doute pas la dernière à se réorienter. Sauf à risquer de faire éclater la zone euro par son intransigeance.

 

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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 21:23

 

LE MONDE | 09.05.2012 à 14h48 • Mis à jour le 09.05.2012 à 17h19

Par Frédéric Lemaître

 
 
Pour le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a déclaré : "Ce n'est pas un problème que les salaires augmentent actuellement chez nous davantage que dans les autres pays de l'Union européenne".

Sans le reconnaître explicitement, l'Allemagne est peut-être en train de réorienter sa politique économique, quitte à sacrifier une partie de sa compétitivité. Une interview du ministre des finances le laisse penser. Interrogé dans le magazine Focus du 7 mai, Wolfgang Schäuble déclare : "Ce n'est pas un problème que les salaires augmentent actuellement chez nous davantage que dans les autres pays de l'Union européenne. Ces hausses de salaires contribuent à supprimer les déséquilibres à l'intérieur de l'Europe. Mais nous devons faire attention de ne pas exagérer." Des propos qui interviennent dans un contexte particulier : depuis le 2 mai, le syndicat de la métallurgie, IG Metall, multiplie les grèves tournantes pour obtenir 6,5 % d'augmentation de salaire pour les 3,6 millions de salariés du secteur.

Alors que les négociations entrent dans une phase décisive, les propos du ministre donnent des arguments au syndicat. Ils éclairent également d'un jour nouveau plusieurs accords. A la surprise générale, le syndicat des services Verdi avait obtenu fin mars les 6,3 % d'augmentation qu'il revendiquait pour les deux millions de fonctionnaires de l'Etat et des communes. Ceux-ci vont recevoir 3,5 % de plus le 1er mars (avec effet rétroactif), 1,4 % le 1er janvier 2013 et 1,4 % le 1er août 2013. Prochaines négociations en mars 2014.

"Cet accord ne doit pas constituer une référence mais doit être jugé séparément" : gardien de la lutte contre l'inflation, Jens Weidmann, président de la Bundesbank, avait tenté de circonscrire l'incendie. C'est évidemment l'inverse qui se produit et Berthold Huber, le président d'IG Metall, ne manque pas de s'y référer.

D'ailleurs, lundi 7 mai, Verdi a obtenu une hausse des salaires de 6,5 % pour les 50 000 salariés de Deutsche Telekom. Un accord valable jusqu'au 31 janvier 2014 qui prévoit une augmentation de 2,3 % au 1er mai, 2,1 % au 1er janvier 2013 et 2,1 % au 1er août 2013. Aux échelons les plus bas, une augmentation de 3 % est prévue, rétroactivement au 1er février.

CORRECTION DE CERTAINS EXCÈS

Autre signe de l'inflexion de la politique sociale : la décision de la CDU d'introduire un salaire minimum. Certes, ce n'est pas l'Etat qui en fixera le montant, mais une commission paritaire. Néanmoins, cette mesure, revendiquée par l'opposition et les syndicats, constituerait une révolution dans un pays où, en 2010, près d'un quart des salariés - 7,84 millions de personnes - touchaient un salaire qualifié de "bas", c'est-à-dire inférieur à 9,15 euros brut de l'heure, soit les deux tiers du salaire médian dans le pays.

Au moment même où l'Allemagne engrange le succès des réformes sociales entreprises à partir de 2002, le gouvernement semble donc vouloir en corriger certains excès. De fait, l'Allemagne est compétitive. Mais, de 2004 à 2009, le revenu réel brut par salarié aurait reculé chaque année. Même si la situation évolue depuis 2010, les gains en termes de pouvoir d'achat restent modérés.

Alors que la conjoncture européenne reste atone, la relance de la consommation par des hausses de salaires peut permettre de soutenir la croissance. Mais en reconnaissant que les salaires doivent "davantage augmenter" que dans le reste de l'Union européenne, M. Schäuble va plus loin.

"Si l'on veut que les pays du Sud redeviennent compétitifs, il faut que les pays du Nord acceptent d'avoir un peu plus d'inflation et que la Banque centrale européenne reconnaisse que l'objectif de 2 % d'inflation n'est qu'une moyenne et ne doit pas s'entendre pays par pays", analyse l'économiste Jean Pisani-Ferry, de l'institut Bruegel.

Le gouvernement allemand ne peut revendiquer une hausse de l'inflation. Mais tout se passe comme si, à quelques jours du G8 de Camp David, il entendait les critiques formulées récemment par des économistes américains comme Josef Stiglitz. "Quelles que soient leurs raisons, les pays excédentaires imposent des coûts aux autres et la persistance de ces surplus a des conséquences qui ne sont pas soutenables", avait déclaré le 13 avril le Prix Nobel d'économie à quelques mètres de la porte de Brandebourg.

Frédéric Lemaître

 

 

 

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8 mai 2012 2 08 /05 /mai /2012 15:28

 

Le Monde.fr avec AFP | 08.05.2012 à 14h04 • Mis à jour le 08.05.2012 à 14h27

 
 
Quelque 50 000 salariés du géant allemand Deutsche Telekom ont obtenu une hausse de 6,5 % de leur salaire.

C'est un nouveau signe que l'ère de la modération salariale touche à sa fin outre-Rhin. Quelque 50 000 salariés du géant allemand Deutsche Telekom ont obtenu une hausse de 6,5 % de leur salaire.

Selon un accord conclu lundi dans la soirée entre l'ex-monopole public et le syndicat Verdi, les rémunérations augmenteront de 2,3 % dès le mois de mai 2012, avant qu'ils ne soient relevés par deux fois l'an prochain, de 2,1 % à chaque fois, ont précisé les deux parties dans des communiqués séparés. Fin mars, deux millions de fonctionnaires allemands avaient déjà décroché une hausse de 6,3 %.

RATTRAPAGE

Depuis plusieurs semaines dans le privé, les syndicats donnent de la voix pour exiger un rattrapage des salaires, qu'ils avaient accepté de voir stagner le temps que la crise économique soit surmontée. A présent que l'Allemagne bénéficie d'une conjoncture florissante, du moins en comparaison de ses voisins européens, les mouvements de grève fleurissent pour appuyer des revendications salariales.

Les salaires sont négociés en Allemagne entre le patronat et les syndicats pour des secteurs d'activité entiers, ou pour quelques grandes entreprises spécifiques. Verdi a ainsi annoncé des débrayages dans le secteur bancaire, dans le cadre de la renégociation d'accords salariaux couvrant 220 000 salariés, tandis que le syndicat industriel IG Metall mobilise depuis début mai dans la métallurgie. Il réclame 6,5 % de hausse des salaires pour ce secteur qui comprend les machines-outils, la mécanique, l'automobile ou encore les semi-conducteurs et qui emploie plus de 3,5 millions de salariés.

Le ministre des finances lui-même, Wolfgang Schäuble, a estimé que le temps de relever les salaires était venu.

Lire l'analyse "L'Allemagne, un modèle d'équilibre ?" et le compte rendu "Allemagne : des bas salaires pour un quart des salariés"

 

 

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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 14:09

 

 

Après la défaite de Sarkozy : vers un juin 1936 européen
 
Attac se réjouit de la défaite de Nicolas Sarkozy, qui pourrait représenter la première défaite politique en Europe pour les tenants de l' hyperaustérité.  Elle sanctionne l’arrogance d’un président au service d’une oligarchie insatiable. Elle exprime la résistance populaire aux politiques d’austérité, qui s’est manifestée en France par le grand mouvement de 2010 contre la réforme des retraites. Elle suscite l’espoir des peuples d’Europe du Sud, confrontés aux terribles ravages des politiques de la « Troïka », Commission européenne, BCE et FMI. Surtout qu’au même moment se dessine une percée historique de la gauche de résistance aux élections législatives en Grèce, avec une chute des deux partis de gouvernement qui ont mené aux plans d’austérité et à la débâcle du pays.
 
Mais si le soulagement est grand, l’espoir est fragile. La pression des marchés financiers va monter dans les semaines qui viennent pour contraindre François Hollande à ratifier le Pacte budgétaire imposé par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, avec en guise de « renégociation » quelques vagues déclarations et mesurettes européennes sur la croissance. Ce nouveau traité qui interdit les déficits publics et impose une austérité sans limite, doublée d'un productivisme aveugle qui met à mal la nature, le travail et le travailleur, va pourtant enfoncer l’Europe dans la dépression.
 
La social-démocratie française et européenne n’a pas encore pris la mesure des ruptures nécessaires pour inverser la tendance. Pourtant les forces progressistes n’ont aucun droit à l’erreur. En cas d’échec en France, la droite et l’extrême droite, dont les convergences xénophobes et autoritaires s’affirment aujourd'hui sans ambigüité, ramasseront la mise de la déception et du désespoir.
 
Il y a un moyen, et un seul, pour les citoyens d’empêcher cela : la mobilisation sociale, l’intervention directe dans les affaires de la cité. A l’image de juin 1936, mais dans une dynamique d’emblée européenne, nous pouvons imposer nos exigences pour répondre aux urgences sociales, écologiques et démocratiques mises à mal par les politiques actuelles. Renforçons nos syndicats, nos associations, nos partis progressistes ; occupons les places, les espaces publics ; imposons un débat démocratique sur les politiques économiques et sociales, en particulier au plan européen, avec un référendum sur le Pacte budgétaire. Les 18 et 19 mai nous serons des dizaines de milliers à Francfort, à l’appel des mouvements sociaux allemands, pour dire à la Banque centrale européenne : stop à l’austérité, oui à la solidarité !
Attac France, le 8 mai 2012


Pour rejoindre Attac : http://www.france.attac.org/adherer
Désinscription : http://list.attac.org/wws/signoff/informons

 

 

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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 13:36

 

Le Monde - 07 mai 2012

 

Le prix Nobel de l'économie Paul Krugman analyse dans un éditorial du New York Times les résultats de ce dimanche électoral en Europe : "Les Français se révoltent. Les Grecs aussi. Et il était temps." L'économiste américain voit en effet dans les votes grecs et français le signe clair que "la stratégie qui consiste à opter pour l'austérité prend fin, et ceci est une bonne chose."

 Paul Krugman revient sur le parcours du nouveau président français, François Hollande, moquant au passage ceux qui le décrivaient comme "une menace" parce qu'il "croyait au besoin de créer une société plus juste". "Quelle horreur !", répond le prix Nobel - en français dans le texte. Pour l'économiste, l'élection de François Hollande est plutôt le signe de la fin de l'alliance "Merkozy" et de l'axe Paris-Berlin, chantre de l'austérité ces deux dernières années. "Une stratégie qui ne fonctionne pas et n'a pas de chance de fonctionner : il est temps de passer à autre chose", résume-t-il, avant d'affirmer que "les électeurs européens, au final, s'avèrent plus sages que les élites du continent".

A l'aune de ces votes, quelle alternative s'ouvre désormais pour sortir l'Europe de ce marasme économique ? L'économiste ne cache pas que l'idée d'une sortie de l'euro - "une solution qui séduit plus que ce que beaucoup d'Européens veulent admettre" - pourrait être "un moyen rapide de restaurer la compétitivité et de relancer les exportations" par le biais d'une "dévaluation". Mais ce choix serait "extrêmement perturbant, et représenterait de plus une énorme défaite pour le projet européen, cet effort pour promouvoir la paix et la démocratie à travers une plus grande collaboration".

"Existe-t-il un autre moyen, alors ?", s'interroge l'économiste dans les colonnes du New York Times, avant de répondre à l'affirmative. Pour lui, l'exemple de la réussite allemande "n'est pas, comme les Allemands l'imaginent, un argument pour imposer l’austérité aux peuples d'Europe du Sud, mais bien un argument pour mener des politiques plus expansionnistes ailleurs, et pour faire abandonner à la Banque centrale européenne cette obsession de l'inflation et de la croissance".

Berlin risque de "ne pas aimer cette conclusion", ironise Paul Krugman. "Mais il semble que les Allemands n'ont plus le soutien indéfectible de l'Elysée. Et ça, croyez-le ou non, signifie que l'euro et le projet européen ont désormais de meilleures chances de survie."


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