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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 17:38
| Par Martine Orange

 

 

Les plans secrets sur la sortie de la Grèce de la zone euro s’accélèrent. Depuis que des représentants de la Commission européenne ont admis, de façon anonyme, avoir commencé à se préparer à un départ d’Athènes de la zone euro, la question s’impose à tous. Les banques françaises – BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole – sont en train d’élaborer dans le plus grand secret des plans d’urgence. « Chaque banque a désormais une équipe spéciale chargée de regarder les conséquences possibles d'un retour de la drachme », selon un témoignage d’un banquier rapporté par Reuters.

Les banques françaises sont parmi les plus exposées au risque grec. Selon les derniers chiffres publiés par la Banque des règlements internationaux (BRI), elles avaient prêté 44,4 milliards de dollars (35,2 milliards d’euros) à la Grèce, alors que les banques allemandes avaient diminué leur exposition pour la ramener à 13,4 milliards de dollars (10,6 milliards d’euros). « Les Français ont joué le jeu et ont continué à prêter à la Grèce, à la différence des Allemands », persifle un banquier français.

Le Crédit agricole est la banque la plus exposée, en raison de sa filiale grecque Emporiki. Lors de son assemblée générale, la direction de la banque a reconnu avoir encore 7 milliards d’euros de créances non provisionnées, auxquels s’ajoute la valeur de sa filiale inscrite dans son bilan pour 4,5 milliards d’euros. Les autorités bancaires françaises assurent que le Crédit agricole est en mesure de faire face, en cas de sortie de la Grèce de la zone euro. Les caisses régionales du Crédit agricole, principales actionnaires du groupe, elles, sont plus inquiètes. L’action de la banque cote désormais moins de 3 euros. Si la descente aux enfers se poursuit, les caisses régionales pourraient envisager de racheter l’ensemble du flottant pour retirer la structure centrale du groupe de la Bourse et redevenir une banque totalement mutualiste, pronostiquent certains.

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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 16:04

 

 

Le Monde.fr | 25.05.2012 à 18h04 • Mis à jour le 25.05.2012 à 18h04

 
Le premier ministre belge, Elio Di Rupo.

Les patrons des entreprises publiques belges devraient voir leurs salaires drastiquement réduits - et même divisé par huit pour celui de l'opérateur de télécoms Belgacom -, selon un projet examiné vendredi 25 mai par les principaux ministres du gouvernement d'Elio Di Rupo.

Le ministre chargé des entreprises publiques, le socialiste Paul Magnette, a présenté en conseil des ministres restreint une note visant à ramener le salaire annuel fixe des dirigeants des sociétés majoritairement détenues par l'Etat au niveau de celui des directeurs généraux d'administration, soit 200 000 euros brut. Ils pourront en outre bénéficier d'une part de salaire variable, limitée à 30 % du fixe, et d'avantages divers (voitures, etc.), mais au total, leur rémunération ne pourra pas excéder 290 000 euros bruts par an.

Pour des raisons juridiques, ces limites ne devraient intervenir que lors de la nomination (ou du renouvellement) des patrons et membres des comités de direction des entreprises publiques, selon Paul Magnette, dont le texte doit encore être adopté par le gouvernement puis par le Parlement. La baisse de salaire sera particulièrement importante pour le poste d'administrateur délégué de l'opérateur historique de télécommunications Belgacom, dont l'actuel titulaire, Didier Bellens, a gagné 2,24 millions d'euros au total en 2011 et qui verrait ses revenus divisés par huit (- 87 %).

 

INTERDICTION DES PARACHUTES DORÉS ET DES STOCK-OPTIONS

Moins bien rémunérés, les dirigeants des autres sociétés publiques verraient néanmoins leurs salaires fortement rabotés : de 73 % pour Bpost (la poste belge), de 51 % pour Belfius (ex-Dexia Banque Belgique), de 40 % pour la SNCB Holding (chemins de fer) ou encore de 20 % pour la Loterie nationale. Toutefois, pour les entreprises les plus soumises à la concurrence internationale et qui rencontreraient des difficultés pour recruter des dirigeants de premier plan, une "modulation" permettant de dépasser ces plafonds "n'est pas exclue", selon Paul Magnette.

La note prévoit par ailleurs l'interdiction, dès l'entrée en vigueur de la loi et donc pour les contrats en cours, des "parachutes dorés" et des "stock-options". "Il s'agit de 'remoraliser' le monde des grandes entreprises publiques", a expliqué M. Magnette, en citant en exemple des décisions similaires annoncées en Europe. En France, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a assuré que la limitation des salaires des patrons des entreprises publiques, promise par François Hollande, interviendrait "vite".

 

A lire : Baisse des salaires, fronde des actionnaires... les grands patrons face à la crise


 

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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 13:55

 

LE MONDE | 25.05.2012 à 15h26 • Mis à jour le 25.05.2012 à 15h26

Par Mattea Battaglia et Aurélie Collas

 
Vincent Peillon, le ministre de l'éducation nationale, en visite dans une école à Brie-Comte-Robert, le 21 mai 2012 répond aux questions des journalistes.

Vincent Peillon l'a promis. Vendredi 25 mai, le ministre de l'éducation nationale devait publier des rapports dits "cachés" sous l'ère Chatel. Au total, ce seront "une petite dizaine" d'études qui pourraient être rendues publiques dans les prochains jours, avait-il précisé le 21 mai sur La Chaîne parlementaire. Au nom d'une "République exemplaire" et "transparente", il s'est engagé à ce que "tous les citoyens [aient accès] à la connaissance collective" des statistiques concernant le système éducatif.

Lire les études en ligne en PDF sur le site du ministère

Les sujets évalués sont variés : école maternelle, carte scolaire, internats d'excellence, remplacement des enseignants... Celui que nous nous sommes procuré concerne "la mise en œuvre du programme Clair" (Collèges et lycées pour l'ambition, l'innovation et la réussite) (ici en PDF), un dispositif emblématique - et polémique - du précédent locataire de la Rue de Grenelle, fondé sur l'idée d'autonomie: liberté d'innover pour les enseignants, liberté de choisir ses équipes pour le chef d'établissement.

Clair avait été annoncé par Luc Chatel lors des états généraux de la sécurité à l'école en avril 2010. Il s'agissait alors de "substituer aux dispositifs existants [de l'éducation prioritaire] une nouvelle cartographie des établissements concentrant le plus de difficultés sur le front du climat et de la violence", avait déclaré le ministre. Le dispositif a été expérimenté dans 105 collèges et lycées au cours de l'année scolaire 2010-2011. C'est sur cette "année zéro" du programme que porte le rapport des inspections générales.

 

"SCEPTICISME, PARFOIS MÊME HOSTILITÉ" DES ENSEIGNANTS

 Leur bilan n'est pas très glorieux. Un cadrage "minimal", un pilotage "prudent", une sélection d'établissements opérée par les recteurs "dans l'urgence", un sentiment, parfois, de "désarroi" chez les chefs d'établissement... Le tout dans un contexte de "tensions localisées", "de scepticisme, parfois même d'hostilité" des enseignants. Les personnels n'ont eu pour texte de référence qu'une circulaire, celle du 7 juillet 2010, très générale. De ce fait, reconnaissent les inspections, "la démarche (...) a suscité de la part des divers acteurs moins d'initiative que d'expectative".

Les auteurs du rapport ne font pas l'impasse sur le climat "difficile" dans les établissements: "Une fois la part faite de contestation de principe, plus ou moins affirmée selon les établissements, [Clair] a suscité nombre d'interrogations." Deux domaines ont cristallisé le débat interne, poursuivent-ils : le "rôle et le positionnement du préfet des études", sorte de "super-prof" chargé d'assister le chef d'établissement, de coordonner le travail en équipe, de nouer des liens avec les parents, etc., et les "mesures de gestion des ressources humaines". Dans Clair, en effet, les professeurs sortent du mouvement national d'affectation pour être recrutés sur la base d'un entretien avec le principal ou le proviseur; ils s'engagent à rester cinqans, reçoivent une lettre de mission... Autant d'atteintes au statut d'enseignant, selon les syndicats.

Au final, en juin 2011, "un nombre significatif d'établissements n'avaient encore pas mis en œuvre les mesures emblématiques du programme. D'autres y étaient parvenus progressivement au prix d'une grande discrétion dans l'affichage de ces mesures", concluent les inspections générales.

Pourquoi Luc Chatel a-t-il voulu taire ces conclusions, alors qu'après tout elles ne portaient que sur la phase d'expérimentation? Probablement parce que dès le lancement du programme, il avait décidé de sa généralisation. En septembre2011, Clair est devenu Eclair, intégrant 2100 écoles primaires ainsi que 220 collèges et lycées supplémentaires.

La rentrée 2012 se dessine. Au Bulletin officiel du 24 mai, on apprend qu'Eclair comptera 2525 établissements, soit 86 écoles primaires et 14 collèges et lycées de plus qu'en 2011, dont 4internats d'excellence. Difficile de changer le cours d'une rentrée préparée par la droite... Le nouveau ministre ne s'est, pour l'heure, pas exprimé sur le devenir de ce programme.

Mattea Battaglia et Aurélie Collas

 

*Note perso : Pour accéder aux liens, appuyer sur la touche "Ctrl" de votre clavier + cliquer gauche sur la ligne du lien

 

 

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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 13:41

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 25.05.2012 à 15h54 • Mis à jour le 25.05.2012 à 15h54

 
L'ancien directeur général d'Air France, Pierre-Henri Gourgeon, le 1er juin 2009 à Roissy.

 

La direction d'Air France-KLM a indiqué, vendredi 25 mai, que la prime de non-concurrence de 400 000 euros versée à l'ancien patron d'Air France, Pierre-Henri Gourgeon, et déplorée par un syndicat, lui avait été imposée dans l'intérêt du groupe. "Lors du changement de gouvernance en octobre dernier, le conseil d'administration d'Air France-KLM, sur proposition du comité de rémunération, a décidé d'imposer à Pierre-Henri Gourgeon un engagement de non-concurrence pour une période de trois ans", explique un porte-parole dans une mise au point écrite.

"En contrepartie de cet engagement, le conseil d'administration du 17 octobre 2011 a décidé d'allouer à Pierre-Henri Gourgeon une indemnité d'un montant de 400 000 euros, soumise au régime de droit commun des conventions réglementées prévu aux articles L. 225-38 et suivants du Code de commerce", ajoute-t-il. Il souligne que "ceci a été fait dans l'intérêt du groupe". Il ajoute que cette résolution soumise au vote des actionnaires le 31 mai prochain est "une ratification d'ordre technique de ce versement d'ores et déjà décidé et effectué il y a plusieurs mois".

 

 PAS UNE DÉCISION, MAIS UNE RATIFICATION

Le syndicat UNSA aérien d'Air France s'est élevé jeudi contre ce projet de résolution devant être soumis au vote et prévoyant une prime de non-concurrence de 400 000 euros pour l'ancien directeur général. Le porte-parole du groupe relève que ces éléments ont été "à l'époque [c'est-à-dire il y a sept mois, NDLR] immédiatement portés à la connaissance du conseil d'administration d'Air France, lequel compte 6 représentants de salariés".

Cette prime est connue depuis longtemps et fait partie d'une indemnité de départ dont le montant total s'élève à 1,4 million d'euros, souligne-t-on dans l'entourage de Pierre-Henri Gourgeon. "Cette clause a véritablement été prise dans l'intérêt du groupe", poursuit-on, soulignant que Pierre-Henri Gourgeon avait depuis son départ "déjà décliné deux propositions de travail" en raison de cette clause.

La convention ayant été conclue en complète transparence et dans l'intérêt du groupe, si l'assemblée générale venait à désapprouver cette clause la semaine prochaine, cela ne changerait rien. "Il s'agit plus d'une ratification que d'une décision", a expliqué l'entourage de l'ancien dirigeant.

 

 

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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 18:14

| Par Edwy Plenel
Où va la France? (9/9)

 

En Grèce se joue l’avenir commun des peuples européens : non seulement celui de nos économies, mais celui de nos démocraties. Les Grecs ne sont pas responsables d’une crise produite par l’aveuglement d’une Europe ayant abandonné la politique pour la finance. Si la solidarité avec le peuple grec s’impose, c’est parce qu’elle est la condition préalable d’un changement véritable. La guerre d’Espagne fut l’épreuve européenne du Front populaire, la crise grecque est celle de la présidence Hollande.


Quo vadis Europa… Où vas-tu Europe ? Il y a deux ans, Jean-Luc Godard posait inlassablement cette question de façon prophétique dans sa dernière œuvre, Film Socialisme. Avec cette acuité visionnaire des poètes et des peintres, le cinéaste avait mis en scène la dérive aveugle de nos sociétés saisies par le profit et le cynisme en embarquant son équipée sur un paquebot de croisière aux allures de casino flottant, bulle de spéculation et de divertissement qui s’en allait, inconsciente et oublieuse, vers la catastrophe. De la fiction à la réalité, ce paquebot n’était autre que ce Costa Concordia qui, depuis, a vraiment fait un naufrage improbable sur les récifs d’une petite île italienne, tout près des côtes…


Symbolisée par une escale à Athènes, la Grèce était omniprésente dans cette fable prémonitoire qui fut l’occasion d’un entretien mémorable sur Mediapart. Revenant aux sources de l’invention démocratique, Godard y soulignait sa fragilité, ce risque permanent que faisaient courir à cet idéal l’imprévoyance et l’inconscience humaines : « Démocratie et tragédie ont été mariées à Athènes sous Périclès et sous Sophocle. Un seul enfant, la guerre civile. » Film Socialisme à peine terminé, la réalité de la crise financière grecque le rattrapait, au point que Godard en fit un argument symbolique pour décliner l’invitation du Festival de Cannes.


« Suite à des problèmes de type grec, je ne pourrai être votre obligé à Cannes, avait-il réponduAvec le Festival, j’irai jusqu’à la mort, mais je ne ferai pas un pas de plus. » Façon métaphorique de dire qu’il ne jouerait plus ce jeu-là, et de nous inviter à faire de même face aux « problèmes de type grec ». Un jeu de convention et de résignation qu’il s’amusera à déconstruire dans une époustouflante leçon de liberté offerte, à Paris, aux lecteurs de Mediapart. Ce jeu, c’est celui qui conduit aux catastrophes, par la perte et l’abandon, le confort et la routine. Le jeu du profit immédiat, des gains faciles, des consensus obligés, du court terme, des automatismes de pensée et des renoncements à imaginer.


Ainsi, revisitant le pays où fut inventée l’idée d’une démocratie des citoyens, Godard nous rappelait-il à nos devoirs : nos vrais héritages et nos dettes véritables. A cette aune, la Grèce, c’est la politique, tandis que la finance en est la négation. L’une s’efforce de penser le bien commun quand l’autre s’en tient à l’intérêt particulier. Autrement dit, si la finance est une réalité, avec ses banquiers, ses bourses et ses spéculateurs, elle n’en est pas moins une aberration dans le registre démocratique, car elle ne pense rien de ce qui fait une société, ses solidarités, ses espérances, ses confiances, ses transmissions, ses formations, ses mémoires, ses imaginaires, etc.


Une crise politique bien plus que financière

Pièce solidaire du puzzle de la crise européenne, la crise grecque est politique autant, sinon plus que financière : crise de la politique (son impuissance à inventer une alternative) et des politiques (les conséquences de celles qui ont été menées). Loin d’être à la marge, elle est au cœur de la crise qui ébranle notre continent, son Union européenne et les vingt-sept pays qui la composent. Crise économique et financière certes, mais aussi crise de civilisation, crise d’espérance, crise de confiance, crise d’avenir. Actuel maillon faible, la Grèce n’en est pas moins solidaire de la chaîne européenne dont elle fait partie et qui, si nous la lâchons, peut se rompre en cascade.

 

 

Son futur sera, peu ou prou, le nôtre tant le pays de l’invention démocratique est, désormais, le théâtre même de la tragédie européenne : c’est en Grèce que se joue l’affrontement des politiques soucieuses de l’humanité et des nouvelles barbaries qui n’en ont cure. A la manière des idiots utiles, les meilleurs alliés de ces régressions identitaires, haineuses et violentes, qui, faute de sursaut démocratique, ne cessent de renaître en Europe, sont ceux-là même qui nous ont menés là où nous sommes. Tous ceux qui ont fait l’éloge de cette économie financiarisée, dépouillant le bien public, creusant les inégalités, confondant richesse et valeur, épuisant les solidarités, démoralisant les peuples, augmentant la corruption, se satisfaisant de l’amoralisme.


Leur idéologie aveugle, qui relève de la croyance et de l’imprécation, est, dans l’ordre politique, une non-pensée. Ils ne pensent pas, ils comptent. Ils ne rêvent pas, ils accumulent. Ils n’inventent pas, ils thésaurisent. Comme si leurs chiffres désincarnés n’étaient pas résultats d’additions humaines, elles-mêmes tissées de ces complexités et de ces improbabilités qui font les sociétés, leurs relations et leurs conflits ! De cette non-pensée complice des catastrophes menaçantes, un quotidien français qui, au siècle dernier, était encore la tribune de l’autonomie du politique, de sa volonté et de sa légitimité, vient d’offrir le condensé.


Dans un éditorial de son journaliste directeur, qui toutefois n’en est plus le directeur de publication, ce poste clé étant revenu au bras gestionnaire des financiers qui en sont devenus les propriétaires, Le Monde a ainsi sommé les Grecs de choisir entre l’euro ou la drachme, comme un proviseur lancerait un ultime avertissement à un mauvais élève avant de l’exclure pour indiscipline. Cet éditorial du 23 mai est une caricature tant les poncifs y sont accumulés : la Grèce « petit pays », sans que l’on connaisse l’étiage de la grandeur ; l’affirmation que « chaque Grec a déjà touché depuis janvier 2010 l’équivalent de 31 000 euros », imposture statistique qui ne veut rien dire, sinon insinuer le mensonge selon lequel cet argent, « chaque Grec » se le serait mis dans la poche ; le rappel au « règlement intérieur », ces « règles du jeu de l’Union monétaire » qu’il faudrait aveuglément respecter et appliquer, comme si l’Europe elle-même n’avait pas dû les faire évoluer à rebours des engagements de ses traités devant l’inexorable aggravation de la crise…


« Aux Grecs de choisir, conclut Erik Izraelewicz, l'auteur de cet éditorial. En espérant qu’ils feront le bon choix. Sinon, l’Europe devra en tirer les conséquences. Sans états d’âme. » Les Mrs Tina d’invention thatchérienne (« There Is No Alternative ») semblent avoir une inépuisable descendance. Les peuples peuvent bien s’épuiser à voter jusqu’au dernier scrutin, rien n’y fera pour les moutons de Panurge du capitalisme financier : il faut se débarrasser de ces peuples indociles et imprévisibles, surtout s’ils votent mal, c’est-à-dire s’ils ont l’impudence d’imaginer d’autres solutions que celles qu’on leur a imposées sans jamais leur demander leur avis, voire en le violant quand ils l’ont donné – souvenons-nous de la volte-face des gouvernants français après le référendum de 2005 dont le « non » majoritaire fut ignoré.


  Le résultat de vingt ans d'aveuglement

L’Europe n’est pas menacée par des Grecs qu’il faudrait punir, mais par les dirigeants, responsables irresponsables, qui la conduisent dans une impasse. De ce point de vue, comme le souligne une tribune récente sur Mediapart, la Grèce est « un laboratoire pour l’Europe », celui où s’expérimentent de supposées sorties de crise qui n’ont d’autre logique que de préserver avant tout les intérêts des minorités privilégiées et des classes dominantes. Faut-il, par exemple, rappeler à l’éditorialiste directeur du Monde que les mesures imposées à la Grèce par le Mémorandum épargnent l’Eglise orthodoxe, plus grand propriétaire financier du pays, ménagent banquiers et armateurs, malgré leur responsabilité dans les fraudes et évasions fiscales, ou maintiennent des dépenses militaires inconsidérées qui enrichissent les pays européens fournisseurs, parmi lesquels, au premier rang, l’Allemagne et la France ?


Telle qu’elle a été façonnée ces dernières décennies, l’Union européenne a remplacé la solidarité politique par la rivalité économique. L’ébauche de coordination communautaire de politiques économiques y privilégie la concurrence au détriment de la coopération. L’harmonisation des politiques fiscales, la lutte contre l’évasion fiscale, la rupture avec les paradis fiscaux : rien de tout cela, qui est pourtant au cœur d’une politique où l’égalité (devant l’impôt) est la condition de la liberté (du citoyen), ne figure parmi ses priorités. Faisant de la compétition le ressort unique des dynamiques économiques, le Traité de Lisbonne, entré en vigueur début 2009, a même interdit aux pays de la zone euro de venir en aide à un Etat membre.


Comment ne pas voir l’évidence que ces certitudes idéologiques ont volé en éclats sous l’effet de la crise financière ? N’a-t-il pas fallu, en contravention avec ce même Traité de Lisbonne, improviser en catastrophe des mécanismes de solidarité jusqu’alors non seulement inexistants, mais jugés néfastes ? N’a-t-on pas, au printemps 2010, inventé dans l’urgence un Fonds de stabilité financière pour permettre à la Grèce et à l’Irlande de continuer à honorer les remboursements de leur dette publique ? Mais n’a-t-on pas, hélas, dans le même mouvement, perpétué les maux anciens en pérennisant la tutelle des intérêts financiers sur les politiques économiques des Etats européens ?

 

 

Nul besoin en effet d’être un supposé expert pour prendre conscience de cette aberration qui interdit aux Etats de se financer directement auprès de la Banque centrale européenne à bas taux d’intérêt. Que cache-t-elle ? Simplement l’enrichissement spéculatif des banques privées sur le dos des peuples soumis aux politiques d’austérité ! Car, dans le catastrophique système actuel, ce sont les banques privées qui font des profits records en prêtant aux Etats débiteurs à des taux prohibitifs, tandis qu’elles se financent à un très faible taux auprès de la BCE… Comment nommer ce tour de passe-passe sinon une arnaque dont sont victimes – car tel est bien le tableau grec – les plus démunis et les moins protégés, les retraités aux pensions dévaluées, les malades sans soins, les pauvres sans logements, les fonctionnaires licenciés, les petits entrepreneurs en faillite, les jeunes sans travail, l’armée ordinaire des sans-grade et des sans voix ?


20 ans d’aveuglement, l’Europe au bord du gouffreDécryptant dans son dernier ouvrage collectif ainsi intitulé cette course à l’abîme, le toujours pertinent et pluraliste regroupement des « économistes atterrés » démasque l’irrationalité qui la gouverne : « L’étrange clause de “non-sauvetage” (no bail-out), introduite dès le Traité de Maastricht (1992) qui a fondé l’euro, semble incompréhensible au citoyen ordinaire. Pourquoi interdire aux Etats qui unissent leurs monnaies de s’entraider ? En fait, cette clause reflète l’obsession néolibérale d’imposer aux Etats la discipline des marchés financiers. (…) Interdire l’aide entre Etats, c’est obliger chacun à se présenter seul devant le tribunal des marchés et à respecter vigoureusement leurs lois : réformes fiscales favorables aux revenus du capital, baisse des dépenses publiques, flexibilité, privatisations… »


Les solutions réalistes sont radicales

Voilà pourquoi nous devons être totalement solidaires de la Grèce, de son peuple, de son économie comme de ses dettes. Pour mettre fin à cette spirale infernale. Pour ne pas lui offrir une victoire qui serait notre défaite à tous, et pas seulement celle des Grecs. Car, rappellent encore les « économistes atterrés » c’est à ce même « brillant dispositif (qui) s’est effondré avec la crise financière », démontrant que les marchés ne sont ni efficients ni rationnels tout en creusant brutalement la dette et les déficits, que l’on voudrait toujours « confier la tutelle des politiques économiques des Etats ».


N’est-ce pas « à la finance dérégulée que l’on demande de financer les déficits qu’elle a provoqués » ? N’est-ce pas ce qui se joue dans les éprouvettes humaines du laboratoire grec où Commission européenne et FMI imposent privatisations, baisse des salaires et des pensions, facilitations des licenciements à la seule fin de garantir aux créanciers privés le remboursement rubis sur l’ongle de la dette publique ? N’est-ce pas cette logique infernale qu’il faut enfin briser, non seulement en parlant croissance dans les sommets mondiaux ou européens, mais en remettant le travail productif au cœur de l’économie et la politique solidaire au poste de commande ?


Loin d’être une utopie, c’est la seule voie réaliste. La crise, son ampleur, sa profondeur, son interdépendance, appellent des radicalités qui sont des pragmatismes. Autrement dit des solutions qui attaquent les problèmes à la racine, et non plus en surface. La preuve qu’elles existent, c’est qu’elles ont été au cœur des débats entre ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir (la compétition des primaires socialistes) et avec les forces politiques qui leur ont permis d’y parvenir (les partis qui ont appelé à voter François Hollande le 6 mai). Depuis une année, la gauche, dans sa diversité, du Front de gauche à EELV en passant par le PS, en discute. Faudrait-il croire qu’un éditorial du Monde, lequel est propriété de deux financiers qui ont affiché leur soutien au candidat socialiste – MM. Pierre Bergé et Matthieu Pigasse –, suffit à balayer plusieurs années de réflexions et d’engagements citoyens ?


Livrant à l’arbitrage du débat public leurs divergences sur le type de croissance ou sur le sort de la dette, les « économistes atterrés » résument parfaitement cette voie alternative : « Nous sommes unanimes à juger qu’il faut réformer les traités européens pour réduire l’importance des marchés financiers, desserrer leur étreinte autour des peuples et construire une véritable solidarité entre les pays, qui reposerait sur la coopération et l’harmonisation dans le progrès. » Ils en déduisent quatre exigences : « garantir le rachat de titres publics par la BCE » ; « reporter les coûts de la récession et les pertes des banques sur leurs actionnaires ainsi que sur les ménages les plus aisés » ; « désarmer la spéculation », c’est-à-dire taxer les transactions financières, réguler strictement les marchés de produits dérivés, limiter drastiquement l’activité des fonds spéculatifs, interdire la spéculation pour compte propre des banques ; enfin, « instaurer des politiques européennes coopératives » qui privilégient la solidarité et le travail, plutôt que la concurrence et la finance.


Les principes qui inspirent une telle politique sont ceux qui ont permis à l’Islande de sortir du gouffre où la crise l’avait plongée. Candidat à l’entrée dans l’Union européenne depuis 2009, cet Etat insulaire connaît aujourd’hui une baisse de l’inflation, un recul du chômage et une reprise de la croissance, alors même que son économie s’effondra à partir de la crise des subprimes (2007), annonciatrice de la crise bancaire inaugurée par la faillite de Lehman Brothers (2008). Née d’un sursaut populaire, la voie islandaise fut d’une simplicité aussi efficace que radicale : faire payer l’essentiel de la dette par les créanciers eux-mêmes. Si cela a marché, c’est que cette seule exigence enrayait la machine infernale.


Des nombreux leurres lancés pour conduire les peuples à leur faillite, la dette est en effet le premier. Non pas la dette en tant que telle, mais la dette entendue de façon seulement comptable, à la manière d’un chiffre absolu qui n’aurait pas d’histoire. « On dit au peuple grec qu’il a une dette mais personne ne sait d’où elle est issue ni ce que l’on paie », rappelait sur Mediapart Sofia Sakorafa, parlementaire grecque la mieux élue et députée de Syriza, nouveau parti arrivé en tête de la gauche aux dernières élections législatives. Reprenant une exigence portée en France par l’association Attac d’un audit citoyen de la dette publique, sa demande d’un audit international de la dette grecque est de bon sens. Pourquoi n’y aurait-il pas des créances douteuses à effacer, des créanciers discutables parce que juges et parties, des dettes engagées par des gouvernants corrompus, des dépenses ainsi financées mais détournées de leur objet, etc. ?


Notre dette grecque, la vraie démocratie

Manquant à la plus élémentaire solidarité internationale et refusant de suivre l'exemple du Front de gauche, le Parti socialiste ne s’est pas donné la peine de recevoir Alexis Tsipras, le leader de Syriza, cette coalition de la gauche radicale grecque, en visite à Paris en début de semaine. Pourquoi ? Parce que, membre de l’Internationale socialiste, le PS aurait ainsi déplu à son parti frère, le Pasok ? Mais l’échec de ce dernier n’est-il pas flagrant et, surtout, depuis quand l’appartenance à l’IS, qui accueillit sans trop de scrupules les partis des ex-dictateurs tunisien et égyptien, Ben Ali et Moubarak, exclut-elle d’autres rencontres et discussions, dans le nécessaire pluralisme des gauches en mutation ?


Si l’on pose cette question, c’est parce que cette attitude est mauvais signe, tout comme l’appel indistinct lancé aux Grecs par le ministre des affaires étrangères du nouveau gouvernement de gauche à « ne pas se prononcer pour des formations qui, de fait, les feraient sortir de l’euro » (lire ici). Faut-il comprendre que le nouveau pouvoir français appelle le peuple grec à voter pour les deux partis qui l’ont conduit dans l’ornière, Nouvelle démocratie pour la droite, le Pasok pour la gauche, partis dont, de plus, les corruptions sont notoires ? Et qu’il tient pour quantité négligeable les convictions européennes déclarées de Syriza parce que son programme n’est pas compatible avec les exigences actuelles de l’UE, celles imposées par le couple « Merkozy » que les socialistes ont dit vouloir combattre durant la campagne électorale ?


Pourtant, même l’ancienne gauche du Parti socialiste, celle qui se retrouve aujourd’hui au gouvernement avec Benoît Hamon, sans parler de l’inclassable Arnaud Montebourg dont la campagne fut la surprise des primaires socialistes et dont la plume est ensuite devenue celle de François Hollande, ne sont pas en terrain inconnu face au programme de Syriza (découvrir ici une version française). Il suffit de le lire attentivement pour y retrouver des propositions plus réformistes que révolutionnaires, inspirées de ce réformisme radical qui fut, au début du XXe siècle, l’honneur de la social-démocratie. Nous ne voulons pas croire que, déjà, les mots n’aient plus le même sens, une fois au pouvoir…


Car comment ignorer cette force nouvelle, ses audaces et ses innovations, alors que le laboratoire grec nous montre déjà de quels monstres peut accoucher la crise grecque ? N’est-ce pas un parti explicitement néo-nazi, l'Aube dorée, qui a aussi surgi à Athènes ? Et il faudrait persévérer dans les mêmes erreurs dont les déchets nourrissent ce fumier politique ? Ignorer les formations qui inventent des réponses inédites, mieux à même de répondre aux attentes populaires dévoyées par le racisme et la xénophobie? Alors même que, partout ailleurs dans ce qui fut le monde occidental, de la France (avec la droite extrême née du sarkozysme) aux Etats-Unis (lire ici l'Américain Paul Krugman qui souligne la droitisation extrême des républicains), la crise nourrit de nouvelles forces réactionnaires, profondément anti-démocratiques, ayant la liberté en défiance, l’égalité en horreur et la fraternité en haine ?

 

« Je veux secouer les gens, et je veux faire comprendre que l’homme n’est pas, de droit divin, un être démocratique. Que la démocratie a été une création, une conquête de l’histoire, qu’elle est constamment en danger et que, d’ailleurs, elle est en train de ficher le camp. » L’homme qui parlait ainsi fut grec avant de devenir français, puis de se muer en passeur de la démocratie grecque, de sa promesse et de son exigence, en France même. De livres en séminaires, Cornelius Castoriadis (1922-1997) n’a cessé de sonner le tocsin de la catastrophe possible, en nous enjoignant de prendre soin de notre « dette grecque », la vraie démocratie, une démocratie des citoyens, offerte à tous, sans oligarques ni privilégiés. Au mitan du XXe siècle, face aux totalitarismes, il avait fondé avec Claude Lefort le mouvement Socialisme ou Barbarie, laboratoire d’une rénovation intellectuelle de la gauche. Et il n’a cessé de poursuivre dans cette veine : démocratie ou barbarie, démocratie véritable ou barbarie nouvelle… (on l'écoutera ici avec plaisir décrire ce que serait une vraie démocratie).

 

Préfaçant Ce que fait la Grèce, l’un de ses recueils posthumes, l’historien et helléniste Pierre Vidal-Naquet rappelait que la cité n’est pas une île, autrement dit que l’idéal démocratique est une interdépendance, de peuples à peuples, de nations à nations, avec par conséquent une obligation de solidarité. Et c’est alors qu’en hommage à la Grèce de Castoriadis, à son espérance mêlée d'inquiétude, il cite un texte anglais célèbre, celui-là même qui donna à Hemingway le titre de son roman sur la guerre d’Espagne, Pour qui sonne le glas.


C’est la fameuse méditation du prédicateur John Donne (1572-1631), symbole de l’humanisme renaissant : « Personne n'est une île, entière en elle-même ; tout homme est un morceau de continent, une partie du tout. Si une motte de terre est emportée par la mer, l'Europe en est amoindrie, tout autant que s'il s'agissait d'un promontoire, ou que s'il s'agissait du manoir d'un de tes amis ou le tien propre : la mort de chaque être humain me diminue, parce que je fais partie de l'humanité, et donc, n'envoie jamais demander pour qui sonne le glas; il sonne pour toi. »

En Europe, le glas ne sonne pas pour les Grecs. Il sonne pour nous.


 

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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 17:19

 

yetiblog.org
Publié le 24/05/2012 à 10h59

 

Ça y est, il est entré dans le grand bain, notre nouveau président. Et il essaie tant bien que mal de faire bonne figure. Il se hasarde même à prendre des positions qu’il essaie de présenter comme originales. Voyons voir : trois propositions majeures.. et trois fours assurés !

1 Le mirage des eurobonds

 

François Hollande s’est mis en tête de devenir le chantre des eurobonds. J’explique aux ignares : les eurobonds – en gros, « obligations européennes » – visent à mutualiser les dettes de chaque pays membre de l’UE au niveau européen. Objectif : obtenir les taux le plus bas possibles pour les nouveaux emprunts destinés... à éponger les anciens ! En se reposant sur les pays les plus solvables.

Vous avez tout de suite compris : c’est l’Allemagne qui va supporter à elle seule tout le poids des dettes (grecques ou espagnoles comprises). Allez savoir pourquoi Frau Merkel est farouchement contre. Et demandez-vous pourquoi la France du président Hollande, comme tous les pays les plus faibles, est obstinément pour.

Outre que cette proposition d’eurobonds n’est guère nouvelle, on passera sur le fait que mutualiser des dettes aussi insupportables les unes que les autres ne les rend pas plus supportables quand on les a toutes rassemblées.

Permettre à la BCE de prêter directement aux Etats en difficulté, serait bien plus simple. Mais guère plus efficace, comme on le mesure aux Etats-Unis avec la Fed. Car ce ne sont plus tant les taux d’intérêt pratiqués qui importent, que le volume ahurissant des dettes globales accumulées.

2 La croissance en avant (presque) toute

 

Autre Rossinante de bataille du nouveau président français, l’appel claironnant à la reprise de la croissance.

Un petit problème : il n’y a que deux façons de relancer la croissance à l’ancienne :

  • par la dépense publique, mais halte-là, pas question (Hollande dixit) de remettre en cause la rigueur budgétaire (traduisez « austérité ») destinée à nous permettre de rembourser notre dette ;
  • par la reprise de la consommation privée, mais ho, ho, doucement les basses, voulez-vous couler nos entreprises ? Le coup de pouce au Smic et autres joyeusetés sociales du même type, on verra plus tard !

Outre que cet appel un brin désespéré à la croissance productiviste sent le sapin, on peut parier que notre cher Hollande, comme ses confrères européens en importance, parera surtout au plus pressé, sinon au sauve-qui-peut désordonné.

3 Maintenir la Grèce dans la zone euro

 

Vous avez lu les titres unanimes de la presse microcosmique ? Hollande « déterminé à tout faire » pour maintenir le soldat grec dans la zone euro. Que d’abnégation ! Que de générosité !

Juste un bémol à qui sait lire les attendus de cette déclaration amoureuse passionnelle :

« Je ferai tout ce que je peux faire dans la position qui est la mienne pour convaincre les Grecs de choisir de rester dans la zone euro en respectant les engagements qui ont été pris. »

Hého, mais dites donc, les gars, les « engagements qui ont été pris », c’est le respect du tristement fameux « memorandum 2 » de la Troïka, le maintien ferme de la politique d’austérité initiée en son temps par un certain Papandréou, cette politique absurde qui a ruiné les Grecs et a précipité leur pays, non vers la croissance, mais dans la récession.

Retour donc à la case départ. Fermez le ban. A peine arrivé, François Hollande s’est coulé dans le moule des dirigeants européens, égarés, dépassés, une nouvelle fois réunis en un énième sommet « informel » à Bruxelles. Et qui vient de s’achever par cette désopilante pirouette :

« La zone euro veut garder la Grèce mais se prépare à sa sortie, au cas où » (AFP)

 

 

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 12:51

Pierre Laurent, Alexis Tsipras et Jean-Luc Mélenchon lors de la conférence de presse à l'Assemblée nationale ce lundi

- le 21 Mai 2012

 

Alexis Tsipras a été reçu par les députés du PCF et du Front de gauche à l'Assemblée nationale ce lundi après-midi. Le leader de Syriza, coalition la mieux placée dans les intentions de vote des Grecs avant les législatives du 17 juin, appelle les Européens à rompre avec l'austérité et à changer de stratégie pour l'Union européenne.

Le chef de la coalition de gauche s'est exprimé aux côtés de Pierre Laurent, président du Parti de la gauche européenne, et Jean-Luc Mélenchon, candidat Front de gauche à la dernière présidentielle française. Il a affirmé que le sort de la Grèce devait se décider dans les urnes grecques et non à Berlin, chez la chancellière allemande Angela Merkel, à Francfort, siège de la Banque centrale européenne, ni à Washington, au FMI.

"La Grèce est un pays souverain"

"La Grèce est un pays souverain. Ce n'est pas à Mme Merkel de décider si nous allons avancer vers un référendum ou non. Mme Merkel doit comprendre qu'elle est un partenaire comme les autres (...) dans une eurozone sans locataire ni propriétaire", affirmait le leader de Syriza avant de se rendre à Berlin ce mardi.

Vidéo l'Humanité.fr : "Mme Merkel n'est pas la propriétaire de l'Europe"

 

 

Les législatives devront sanctionner le plan d'austérité imposé à la Grèce par l'Union européenne, le FMI et la BCE. "Il n'y a rien à négocier dans le mémorandum. On ne négocie pas avec l'enfer. Ce qu'il s'agit de rediscuter, ce n'est pas le mémorandum, mais la dette publique", a-t-il fait valoir.

Quant à François Hollande, qu'Alexis Tsipras souhaitait rencontrer, le leader de Syriza explique "comprendre qu'il ne veuille rencontrer que des chefs de gouvernement". Mais, prévient-il, "François Hollande ne pourra renier facilement ses promesses, sinon il deviendra Hollandreou." Il reprend ainsi le jeu de mot de Jean-Luc Mélenchon durant la campagne présidentielle. "François Hollande doit comprendre qu'il lui faudra répondre à des questions cruciales. Si le peuple français a envoyé Nicolas Sarkozy en vacances au Maroc, c'est pour faire une autre politique que celle de Nicolas Sarkozy."

Vidéo de l'Humanité.fr : Alexis Tsipras et les promesses de François Hollande

 

 

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 12:39

 

  - le 22 Mai 2012
 

 

Le Front de gauche a rencontré hier Alexis Tsipras, leader de Syriza, parti de gauche grec qui a obtenu 
16 % lors 
des législatives. Ensemble, ils ont appelé à refuser les politiques d’austérité partout 
en Europe.

Renverser la charge de la preuve. Tel était la tâche de titan à laquelle se sont attelés Alexis Tsipras, leader du parti de gauche grec Syriza, Pierre Laurent, secrétaire du Parti communiste français, et Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, hier, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue dans une salle qui débordait de journalistes à l’Assemblée nationale.

De passage à Paris hier, Alexis Tsipras, dont le parti a obtenu 16,8 % des suffrages lors des législatives le 6 mai, a cherché à donner une autre lecture de la crise grecque.

 

«Une solution commune à un problème commun»

«La contradiction n’est pas du côté de ceux qui veulent comme nous rester dans la zone euro et refuser les politiques d’austérité, constate-t-il. La contradiction est du côté de ceux qui choisissent la politique du mémorandum, qui a conduit à l’effondrement de l’économie grecque et à la mise en péril de la zone euro.» « La crise de la dette grecque est une crise pour tous les peuples européens », avance-t-il.

Il appelle donc à « trouver une solution commune à un problème commun ». La Grèce est un cobaye, explique-t-il. « Si l’expérimentation continue en Grèce, elle sera exportée dans les autres pays européens », avertit-il. Il souhaite que la « question de la dette publique qui frappe les pays du Sud de l’Europe et bientôt son cœur soit rediscutée » pour tous les pays européens. « Les gouvernements européens doivent cesser de demander au contribuable de mettre de l’argent dans un puits sans fond », propose-t-il. Car avec la politique actuelle, « il y aura bientôt besoin d’un troisième plan d’austérité de la Grèce, et d’une deuxième restructuration de sa dette », preuve que « c’est une politique inefficace qui est conduite aujourd’hui ». Ce sont des solutions radicales qu’il faut proposer, estime-t-il. À une question d’un journaliste qui lui demande s’il est possible de marier « austérité et croissance », « adjoindre un volet de croissance au plan d’austérité », Alexis Tsipras répond par l’ironie : « On ne peut avoir en même temps et le soleil et la pluie. »

 

Un «appel à refonder l’Europe»

Jean-Luc Mélenchon s’est attaché à démontrer, lui, combien les sorts des peuples européens sont liés. Il est « absurde de menacer les Grecs de les pousser hors de la zone euro, dévoile-t-il. 60 % des créances grecques sont dans les mains des autres États européens. 
Le reste est dû à cinq banques, dont trois françaises ». « Menacer la Grèce, c’est se menacer soi-même », traduit-il. De plus, « rien dans les traités ne permet d’expulser un pays de la zone euro », informe-t-il.

Pierre Laurent, en tant que président du Parti de la gauche européenne, à l’origine de la rencontre, lance un « appel à refonder l’Europe » autour de trois piliers : le « refus des politiques d’austérité » qui conduisent au désastre, « l’émancipation des marchés financiers », en faisant que la Banque centrale européenne (BCE) prête directement aux États. Enfin, il fait du respect de la démocratie et des choix des peuples européens le troisième axe de la refondation de l’UE.

Les forces de gauche européennes comptent capitaliser sur les résultats des élections en Grèce et en France. Hier, des parlementaires français ont pu échanger avec la délégation de Syriza. Une rencontre qui pourra porter ses fruits. Roland Muzeau, porte-parole des députés du Front de gauche, rappelle qu’un « travail a déjà été engagé avec les députés allemands de Die Linke », qui s’est traduit par la déposition de résolutions communes à l’Assemblée nationale et au Bundestag. « Nous sommes là pour confronter nos positions et engager un travail commun », se réjouit Roland Muzeau.

La journée s’est finie par un meeting de Pierre Laurent, Jean-Luc Mélenchon et Alexis Tsipras devant l’Assemblée nationale. Ironie du sort, ce rassemblement était organisé place Édouard-Herriot, du nom du chef du gouvernement du Cartel des gauches en 1924, qui le premier avait dénoncé le « mur de l’argent » qu’affronte la gauche quand elle arrive au pouvoir. Une nécessité toujours plus d’actualité, à l’heure où Syriza vogue en tête dans les intentions de vote pour les élections législatives anticipées du 17 juin. Seules des politiques de solidarité entre les peuples permettront de l’abattre.

 

Solidarité avec le peuple grec en résistance 

Le peuple grec est en état de légitime défense. Il résiste. Il l’a montré dans de multiples grèves générales. Il l’a affirmé souverainement aux législatives du 6 mai en refusant majoritairement l’austérité. Du coup, les pressions redoublent pour lui imposer malgré tout les plans successifs échafaudés à Bruxelles, par le Conseil européen et le FMI, et présentés comme le seul moyen de le « sauver » du surendettement et de « sauver » l’euro. Mais ces plans n’ont fait la preuve que d’une chose : celle de leur nocivité extrême. En se soumettant toujours davantage au diktat des marchés financiers, on ne traite pas le malade, on le tue… L’Europe est à un tournant. Elle ne peut sortir de la crise que si elle s’émancipe de la dictature des marchés financiers et se rend capable d’une promotion sociale, démocratique et écologique partagée.

 

Gaël De Santis

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 11:47
| Par Martine Orange

 

 

Soudain, la confiance a disparu. Dans la multitude de scénarios qu’envisagent les dirigeants européens depuis le début de la crise de la zone euro, ils avaient pensé à tout sauf à celui-ci : que les petits épargnants européens se mettent brusquement à douter de la monnaie unique et du système bancaire, et se retirent sur la pointe de pieds. C’est ce qui est en train de se passer depuis une semaine. Les responsables politiques sont pour beaucoup dans ce nouveau développement de la crise. En évoquant la semaine dernière la sortie de la Grèce de l’euro, comme une issue possible voire souhaitable, des responsables allemands et de la Banque centrale européenne ont ancré eux-mêmes l’idée d’une rupture de l’Europe  et celle d'une contagion. 

 

 

Effrayés par la menace, les Grecs ont été les premiers à réagir. Au début de la semaine dernière, ils ont retiré plus de 1,2 milliard d’euros des banques en deux jours. Depuis, les responsables bancaires européens se gardent bien de donner des chiffres afin de ne pas augmenter la panique. Mais de multiples témoignages en Grèce font état de distributeurs vides, de difficultés à retirer de l’argent dans les banques. Le ruisseau de la défiance paraît grossir tous les jours.

La crainte a également gagné l’Espagne. L’annonce par le gouvernement espagnol de la nationalisation partielle de Banxia, la quatrième banque du pays, née de la fusion de plusieurs caisses d’épargne en difficulté, a alimenté les peurs des déposants. Selon le journal El Mundo, les retraits des déposants ont dépassé le milliard d’euros la semaine dernière. Ce que le gouvernement s’est empressé de démentir, sans vraiment convaincre.

La dégradation par Moody’s de seize banques espagnoles a plutôt confirmé les Espagnols dans leurs appréhensions sur l’état de leur système bancaire. Selon l’agence de notation, les créances douteuses, liées à l’explosion de la bulle immobilière, ne cessent d’augmenter : elles représenteraient désormais quelque 80 milliards d’euros sur un total de 350 milliards d’euros de crédits accordés au secteur du bâtiment et de l’immobilier. Jamais les banques espagnoles n’avaient connu une telle dégradation. Signe de nervosité ambiante : les déposants britanniques de la filiale anglaise de Santander, la plus grande banque espagnole, se sont précipités aux guichets vendredi pour retirer 200 millions de livres, soit 250 millions d’euros.

Pour tenter de rassurer, le gouvernement espagnol a engagé Goldman Sachs et le cabinet Roland Berger pour l’aider à faire un état des lieux complet du système bancaire espagnol et évaluer les besoins de recapitalisation. Selon les estimations, il faut entre 50 et 100 milliards d’euros pour consolider les banques. Des sommes qui semblent impossibles à trouver autant sur le marché qu’auprès du gouvernement. Déjà, certains dirigeants européens pressent le gouvernement espagnol de faire appel au Fonds monétaire international. D’autres ont remis au centre des discussions, au sommet du G 8 à Washington,  la possibilité d’utiliser directement le Fonds européen de stabilité financière pour recapitaliser les banques, sans passer par l’intermédiaire des gouvernements. La chancelière allemande Angela Merkel a de nouveau réitéré son opposition à de tels changements.

Tous redoutent un emballement, surtout si la Grèce sort de l’euro, ou si le résultat des nouvelles élections prévues le 17 juin aboutit à un nouveau chaos politique. La peur de la contagion ne pourrait que gagner. Selon une étude de la banque Citigroup, se référant au précédent de la faillite en Argentine en  2001, les banques irlandaises, italiennes, portugaises et espagnoles pourraient rapidement perdre 90 milliards d’euros de dépôts, si la Grèce sortait de la monnaie unique.

Les milieux financiers demandent donc aux gouvernements européens d’envoyer en urgence des messages rassurants. « Quand une panique bancaire commence, il est très difficile de l’arrêter sans une garantie crédible des dépôts », explique Tristan Cooper, analyste au fonds d’investissement Fidelity, cité par l’agence Dow Jones.

Fuite massive de capitaux

Le paradoxe est que les banquiers demandent aux déposants de leur accorder une confiance qu’ils ne sont plus prêts à se donner entre eux, ni même dans la zone euro. Depuis deux ans, des établissements bancaires sont totalement coupés de tout le marché interbancaire et ne dépendent plus que de la Banque centrale européenne. En avril, les prêts de la BCE aux banques espagnoles ont atteint un nouveau record, totalisant plus de 235 milliards d’euros.

Ces derniers jours, les tensions se sont à nouveau aggravées sur un marché interbancaire désormais presque totalement gelé. Les banques, qui ont des excédents de liquidités, notamment grâce aux prêts à long terme (LTRO) de la BCE, qui leur a accordé 1 000 milliards d’euros au début de l’année, préfèrent les déposer chaque soir auprès de la banque centrale à 0,25 % plutôt que de s’aventurer à les prêter à un établissement bancaire tiers.

Parallèlement, on assiste à des mouvements massifs de capitaux au sein de la zone euro depuis plusieurs mois, l’argent fuyant les pays considérés comme dangereux pour être rapatrié vers des zones jugées plus sûres. Ainsi, plus de 60 milliards d’euros de dépôts ont fui la Grèce depuis un an, pour se réfugier pour les deux tiers en Suisse, pour le reste en Grande-Bretagne, selon le ministre des finances grec. Les grandes fortunes espagnoles sont aussi en train de trouver refuge vers des cieux plus sûrs, qui en Suisse, qui en Grande-Bretagne, qui au Brésil.

Mais la fuite ne concerne pas seulement les grandes fortunes. C’est tout le système financier qui est en train de rapatrier ses avoirs. Le fonds souverain de Norvège a annoncé une réduction massive de sa présence en Europe du Sud. Il a revendu toutes les obligations publiques portugaises et irlandaises et a diminué son exposition aux dettes espagnoles et italiennes. Il entend désormais se tenir à l'écart de ces pays jugés dangereux.

 

 
© Bloomberg

Tout le système financier – fonds d’investissement, banques – est en train de faire de même, comme s’il se préparait sans le dire à l’éclatement de la zone euro (lire notre précédent article “La crise est essentiellement bancaire : que se passe-t-il dans Target 2”). L’agence Bloomberg a essayé de tracer ces mouvements à partir des bilans des différentes banques centrales de la zone euro. Son graphique, que nous publions ci-contre, reproduit les mouvements au sein de la zone euro : au-dessus les pays, jugés sûrs, qui voient affluer des milliards, en dessous les pays considérés à risque – les fameux PIIGS qui assistent à une hémorragie de capitaux (curieusement, la France n’apparaît nulle part dans ces relevés). Sa conclusion est sans appel : « La fuite des capitaux atteint une échelle sans précédent dans la zone euro. »

Pour le seul mois de mars, selon ses calculs, quelque 65 milliards d’euros ont quitté l’Espagne pour d’autres pays de la zone euro. Au cours des sept derniers mois, les dettes des banques centrales espagnole et italienne se sont accrues respectivement de 155 et 180 milliards d’euros. Dans le même temps, les banques centrales allemande, néerlandaise et luxembourgeoise ont vu leurs crédits correspondants augmenter de 360 milliards d’euros. Cette progression, selon l’étude, correspond au double des dix-sept mois précédents. Les banques centrales des trois pays, considérés comme les plus sûrs, détiennent désormais 789 milliards d’euros de créances sur les autres banques. Jamais le déséquilibre n’avait été aussi grand.

« Ces chiffres sont partiels. Mais ils traduisent le mouvement d’inquiétude de la zone euro. Tout se passe comme si les anciennes frontières se redessinaient », remarque l’économiste Paul Jorion, qui avait signalé dès la parution de cette étude les dangers de l’éclatement de la zone euro. L’Europe peut-elle encore contrer de telles forces centrifuges ? Après trois années d’erreurs, de demi-mesures et d’atermoiements, il ne lui reste plus beaucoup de crédit.

 

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22 mai 2012 2 22 /05 /mai /2012 18:59

 

 

Marianne - Rédigé par J-C Slovar le Mardi 22 Mai 2012 à 17:54

 

Selon le Medef, autoriser des salariés ayant commencé à travailler dès 18 ans et cotisé 41 ans à partir à la retraite à 60 ans serait insupportable. Par contre se séparer des seniors à coup de ruptures conventionnelles serait une mesure ... sociale phare !

 

Retraite à 60 ans : L'insupportable chantage du Medef !

 

Il se dit qu'au Medef, nombreux sont ceux qui reprochent à Laurence Parisot ses prises de positions et diverses « déclarations d'amour »  à l'encontre l'ex président Sarkozy pendant la présidentielle. A tel point qu'elle déclenché des ricanements dans son propre camp en déclarant : « Les entreprises ne sont ni à gauche, ni à droite »
 
Néanmoins, si elle s'est vite reprise, en constatant les résultats, annonçant qu'elle était impatiente de travailler avec le nouveau gouvernement, il semble bien qu'elle ait décidé de faire payer aux salariés le très probable abandon de la TVA sociale et des accords compétitivité-emploi inclus dans le programme de son champion de candidat.
 
En effet, alors que la complicité entre le précédent gouvernement et le Medef a permis de mettre en place la rupture conventionnelle qui s'est avérée être un des meilleurs outils pour se séparer des seniors, les DRH affirmant avec délice que : « La rupture conventionnelle du contrat de travail est considérée comme la mesure sociale phare du quinquennat Sarkozy », Laurence Parisot a décidé de faire barrage à la possibilité pour les salariés ayant commencé à travaillé dès 18 ans et atteint 41 ans de cotisation à prendre leur retraite à 60 ans ! 
 
Quels sont les arguments de notre « amie» Laurence ?
 
Dans l'Usine Nouvelle « (...) Elle se demande par exemple si dans le prochain calcul seront pris en compte uniquement les trimestres cotisés ou, comme certains le demandent, des trimestres validés intégrant congés maternité, périodes de chômage etc. Dans cette hypothèse, l'impact financier n'est tout simplement pas le même (...) » Oubliant au passage de poser la question du coût pour l'UNEDIC des chômeurs seniors de longue durée. Mais, dans la mesure où l'indemnisation ne dure que trois ans, le compte est vite fait pour madame Parisot !
 
Bien que nous soyons opposés aux restrictions contenues dans le programme de François Hollande sur le sujet, la réponse figurait dans les engagements du candidat : Seules périodes de trimestres cotisées seront prises en compte. Donc, une polémique de plus donc madame Parisot est coutumière ! Ce qui ne l'empêche pas de menacer : « (...) si l'Agirc et l'Arcco devaient financer ce surplus, le Medef serait amené à poser des questions importantes et très structurelles sur ce que nous voulons faire de ces régimes (...) »
 
Polémique qui ne résout pas le problème principal : Est-il possible de rester dans l'emploi au delà de 50 ans ?
 
Rester dans l'emploi et surtout en retrouver un, une fois qu'on l'a perdu ! Mais, sur ce dernier sujet, il ne faut pas compter sur Laurence Parisot pour obtenir la moindre réponse. Car, selon la logique de l'organisation patronale, le salarié n'est qu'une variable d'ajustement dans une économie mondialisée. En clair, le jour où l'entreprise préfère recruter un plus jeunes (plus économique et moins revendicatif) à défaut de l'archaïque harcèlement moral, elle utilisera la moderne rupture conventionnelle. Par contre, pas question de perdre du temps avec les plus de 850 000 inscrits de plus de 50 ans à Pôle Emploi !
 
Soyons clairs madame Parisot, vous exigez que les salariés partent le plus tard possible à la retraite, votre objectif étant, comme votre ami François Fillon d'atteindre 67 ans. Mais pourquoi puisque vous refusez toute obligation ou quota en ce qui concerne les salariés âgés ?
 
En toute probabilité parce que vous savez qu'en repoussant au plus loin l'âge légal, il se trouvera bien un gouvernement qui mettra en place un pilier obligatoire de capitalisation permettant à ceux qui le peuvent de cotiser individuellement et de partir à la retraite à la carte en faisant l'impasse sur les pénalités du régime général !
 
Et ce jour, vos adhérents banquiers et assureurs pourront acheter la totalité du stock de vins de champagne pour fêter la captation sur le long terme de l'épargne des français en vue de financer leur retraite privée. Bien entendu, banques et assurances n'offriront aucune garantie à leurs clients (krachs financiers inclus) et pourront comme n'importe quel fond de pension spéculer et dépecer des entreprises pour verser au retraités leur pension.
 
Mais que vous importe, puisque vous auriez réussit là ou tous vos prédécesseurs ont échoué : liquider une bonne fois pour un des plus importants volet du programme du Conseil National de la Résistance. 
 
Alors, votre posture qui consiste à exiger une rencontre avec Marisol Tourraine la nouvelle ministre des Affaires sociales, pour faire revenir le gouvernement sur son projet de décret autorisant un départ à la retraite à 60 ans pour des salariés ayant commencé à travailler tôt, tout comme votre chantage, ne  trompent personne.
 
Mais peut être êtes, misez-vous sur une possible victoire des candidats de l'UMP aux législatives qui vous permettrait d'obtenir une précarisation généralisée des salariés, un nouveau report de l'âge légal de la retraite et ... son financement privé. 
 
Confirmant par là même que votre propos sur  « Les entreprises qui ne sont ni à gauche, ni à droite » était comme à l'accoutumée une aimable plaisanterie qui a du bien faire rire dans les couloirs du Medef ...


Crédit photo
FlickR CC - François Van Zon
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