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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 17:27
3 juin 2012
Par Okeanos
Les lecteurs d’OkeaNews connaissent sans doute le blog de Panagiotis Grigoriou qui propose un regard différent sur la crise en Grèce.  J’invite ceux qui ne le connaissent pas à le consulter régulièrement, les analyses de Panagiotis y étant détaillées.
OkeaNews partage quelques morceaux choisis de son dernier billet – édifiant- sur le rôle joué par l’Allemagne dans la corruption de la classe dirigeante grecque, avec quelques annotations concernant les fameux contrats de sous marins entre la Grèce et l’Allemagne.

(…)

Nous le savions officieusement, mais voilà que le reportage réalisé par notre hebdomadaire satyrique To Pontiki (« La Souris » 31/05), en rajoute davantage, et cette fois-ci, il ne s’agit pas de ces ragots, en provenance d’Internet :

« C’est incroyable et pourtant c’est vrai. Les porteurs des intérêts allemands en Grèce, expriment officieusement leur conviction : ces intérêts mobiliseront leurs serviteurs locaux, et ceci sans entraves, indépendamment même des résultats issus des urnes le 17 juin prochain. Notre source depuis Berlin, nous informe de l’existence d’un « plan B », d’un « plan C » et éventuellement d’un « plan D ». Ainsi aussi, toute cette psalmodie du « Grexit » cache le gagnant principal de ce jeu, c’est à dire les intérêts allemands, qui s’accommodent assez bien d’un euro affaibli. Nous sommes aussi en mesure de dévoiler (même si certains étaient déjà au parfum), le contenu des débats lors d’une réunion entre cadres dirigeants du SPD allemand, tenue durant la soirée du 24 mai, dans la salle Costis Palamas à l’Université d’Athènes. Le problème grec a été analysé dans toutes ses dimensions, et il a été conclu, et par un sentiment général partagé, que la Grèce restera dans la Zone euro.


Parmi les participants à cette réunion « privée », on remarque la présence du chef de la Fondation Adenauer, de l’Ambassadeur Allemand en poste à Athènes, d’un homme-clef, issu du lobby de l’Union des Industriels Allemands, et d’un certain nombre de responsables grecs, tous germanophones, dont l’ex-ministre PASOK, Anna Diamantopoulou (ex-membre aussi de la Commission Européenne). Apparemment, et selon les informations de « la Souris », le lobby allemand travaille très méthodiquement depuis trois ans, surtout, depuis que le Mémorandum I a été paraphé. Ainsi, les créanciers de la Grèce, et surtout Berlin, font désormais valoir et « de droit », leur mainmise sur les avoirs et les ressources potentielles du pays. Et pour mieux faire passer la pilule, ils peuvent desserrer légèrement la corde du Mémorandum au lendemain des élections de juin, pour ainsi préparer sans aucune entrave la prochaine étape.


Ce n’est pas un hasard non plus, si, au lendemain du 24 mai, une partie de la presse grecque a aussitôt proposé sa « bonne pédagogie » sur la mise en place des « Zones Économiques Spéciales » sous l’impulsion de l’Allemagne, et confiancées par la BCI, l’U.E. et la Banque Allemande d’Investissement. Répondant aux interrogations sur la possibilité effective de l’Allemagne quant à la gestion du « jour d’après » en Grèce, un entrepreneur (grec) en lien avec Berlin, a répondu que les Allemands ont suffisamment ficelé le système politique grec, et pas que grec, via le scandale Siemens. Ils sont par ailleurs bien informés et dans le moindre détail, sur la situation économique des principales branches et entreprises qui les intéressent. Selon notre informateur, les Allemands seraient bien mieux informés que (les Américains) de BlackRock sur les activités des banques grecques, les prêts politiques et/ou semi mafieux, accordés ici ou là, ainsi que sur le détail des comptes dont les titulaires sont des personnalités du monde politique, économique et journalistique grec. Plus précisément, ils ont constitué une base de données concernant 1.250 hautes personnalités, (politiciens, journalistes, patrons de presse, entrepreneurs et banquiers), lesquels sont à la fois entremetteurs et informateurs directs, dans l’interconnexion entre les Allemands et le système local (…) Et pour ce qui est de l’emprisonnement de Akis Tsohatzopoulos (ex-ministre PASOK, mêlé entre autre au scandale Siemens), on sait que le système allemand est capable de sacrifier un certain nombre de ses serviteurs pour se préserver lui-même contre toute défiance. (…) Finalement, l’Allemagne, surtout depuis le Mémorandum II, fait et fera payer la crise grecque aux établissements bancaires et par extension aux gouvernements des autres pays de l’U.E., si on se réfère aux analystes de Bloomberg donc il se sent assez libre pour tout ficeler sur place (…) »

 

C’est compréhensible. Le microcosme systémique athénien tremble, car SYRIZA, dans la mesure où il n’en fait pas entièrement partie, lui serait alors menaçant. D’où sans doute, l’empressement de Papadémos dans cette intervention demandée (ou quémandée) auprès de José Manuel Barrosso (« la Grèce doit respecter ses engagements ou sinon quitter la Zone euro »), dans le but de faire peur aux électeurs grecs. Et ce n’est pas la première fois que cela se produit, ainsi, certaines mesures abolissant le droit du travail contenus dans les pages du Mémorandum, ont été introduites à l’initiative de l’Union du Patronat grec. C’est Venizélos lui a même qui a vendu la mèche récemment, rapportant les faits devant les journalistes, dans un ultime effort de dédouaner le PASOK de son crime commis sur la société et le pays. « L’orangerie mécanique » de l’U.E. n’est pas très différente : au-delà des intérêts nationaux, ouvertement mis en évidence par certains grands pays, le patronat de chaque membre, c’est à dire ses représentants hommes et femmes politiques, font adopter des mesures anti-sociales pour les présenter ensuite comme relevant des « acquis européennes », les journalistes inféodés se chargeant ensuite de la « bonne pédagogie » .

 

Ce système en Grèce est sur le point d’être brisé. Les médias germanophiles (c’est à dire la majorité du monde journalistique) font tout, pour admettre l’idée que le peuple grec est coupable de la catastrophe. « Ah si tu savais – me disait hier mon ami informaticien, Manos – c’est… panique à bord. J’ai un ami qui a longtemps travaillé pour une télé privée, il est technicien de haut niveau, au chômage depuis six mois. Il raconte que ces gens, les patrons n’ont jamais payé d’impôt. En réalité, leurs chaînes, radios et journaux, servent aussi pour du blanchiment d’argent, car ces individus, à part être armateurs, grands promoteurs immobiliers, importateurs de camelote, ils sont aussi le cas échéant, vendeurs d’armes, de drogue ou contrebandiers de carburant à grande échelle. Ils tiennent les politiciens, et leurs journalistes, mais ils sont tenus par les Allemands. »

 

Un gouvernement sous l’impulsion de SYRIZA, serait menaçant pour les intérêts de tout ce petit monde et ces gens le savent bien, d’où la guerre menée contre le parti de la Gauche Radicale, guerre de… mauvaise presse, sauf que ce processus devient contre-productif au fil des jours. Anna, une dame très âgée, électrice de Kouvelis, (Gauche Démocratique), se dit prête à voter SYRIZA, « parce que la guerre faite au petit Tsipras a dépassé toutes les limites de l’acceptable, on nous prend pour des idiots, ce n’est pas possible ».

(…)

Selon l’hebdomadaire EPIKAIRA (31/05) « la guerre entre les États-Unis et l’Allemagne passe par la Grèce. Washington ne veut pas voir l’Europe sous une nouvelle domination allemande, ainsi l’administration Obama ne verrait pas d’un si mauvais œil l’accession au pouvoir en Grèce de la Gauche radicale, car tous les autres partis sont issus système allemand et du Mémorandum (…) Aux États-Unis, on considère que SYRIZA changera, tout en restant dans la pratique, beaucoup plus à gauche que le défunt PASOK, et on ne craint pas une rupture entre la Grèce et l’OTAN car elle n’aura pas lieu. (…) D’ailleurs, les Allemands savent aussi, que le PASOK ne remplit plus aucun rôle de premier plan. (…) Il faut souligner que les visées Étasuniennes n’interfèrent pas avec la programmation politique chez SYRIZA, car le parti de la Gauche radicale ne peut pas évidemment « contrôler » la géopolitique du moment, en vogue à Washington. Notons qu’au moment où Schäuble et Merkel menacent les Grecs (« si vous ne votez pas comme il faut, vous sortirez de l’euro »), la Maison Blanche a fait savoir que quel que soit le résultat des élections, il sera respecté. On vient d’apprendre que la secrétaire d’État du Trésor pour les Affaires Internationales, Lael Brainard, ainsi que son confrère Christopher Smart, ont rencontré le ministre « transitoire » d’Économie, Giorgos Zanias. Au menu des discussions, la crise grecque évidemment, car les interlocuteurs américains se sont montrés inquiets des répercussions de cette crise sur l’économie des États-Unis. Washington s’inquiète également de l’absence totale dans les pages du Mémorandum, de toute perspective de croissance. Madame Brainard a souligné que les États-Unis ont l’intention de soutenir énergiquement la Grèce, pour ce qui est de la croissance et de l’investissement ».

 


 

Nous comprenons mieux désormais le danger pour l’Allemagne de voir le Syriza venir au pouvoir en Grèce et ouvrir des dossiers jusqu’à maintenant écartés de tout jugement juridique. Dans la perspective d’un audit sur la dette publique, il semble bien que le focus médiatique pourrait se reporter sur les décideurs allemands.

J’ai récemment eu une discussion passionnante sur une commande de sous marins entre l’Allemagne et la Grèce. Le premier sous marin a bien été livré, avec un problème de gîte empêchant sa mise à l’eau, ce qui a demandé des réparations très coûteuses (aux frais de la Grèce d’ailleurs) :

Les essais en mer du Papanikolis ont commencé en 2006, cependant, la marine hellénique a trouvé une foule de problèmes avec le nouveau sous-marin. Les problèmes majeurs rencontrés sont de mauvaises performances du système AIP qui vient en remplacement de ses moteurs diesel pour les opérations de longue distance, des problèmes avec le système de combat, une mauvaise tenue en surface en haute mer, et les systèmes hydrauliques. La Marine a refusé l’acceptation, laissant HDW pour fixer le bateau.

Et concernant la corruption (source www.defenseindustrydaily.com) sur ces sujets :

Le 3 mai 2011 : Ekathimerini :

« Au moins 120 millions d’euros ont été payés en pots de vin par la firme allemande qui a conclu un accord avec le gouvernement grec pour la vente de 4 sous-marins à la marine, selon des documents judiciaires allemands vus par Kathimerini …. Deux anciens dirigeants de Ferrostaal, l’entreprise en Allemagne, qui faisait partie du consortium qui a remporté le contrat, a donné des dépositions à Munich concernant les commissions versées à sécuriser la transaction, qui valait un peu plus de 1,2 milliard d’euros. « 

Mars 28/11: la brigade financière grecque (SDOE) remet son rapport. 100 millions d’euros de pots de vin:

« Des politiciens, des fonctionnaires, des responsables militaires et des intermédiaires sont considérés comme ayant été payés dans le cadre de l’accord. (…) La semaine dernière, un procureur a appelé 37 personnes pour répondre aux questions au sujet des allégations de corruption … « 

27 février 2011: Une enquête menée par l’escouade des crimes financiers en Grèce (SDOE) a conclu que 3 anciens ministres et plusieurs autres fonctionnaires doivent faire face à des poursuites pour corruption. Les allégations sont que le partenaire du consortium U-214 Ferrostaal a payé entre 10 et 12 millions en pots de vin pour obtenir la transaction de 1,26 milliard d’euros.Ekathimerini

Mais depuis…. Pchiiiiit ! (hormis le cas d’Akis Tsochatzopoulos qui pourrait être le premier maillon – si les partis historiques poursuivent leur chute de popularité – de la chaîne ). Mais il se dit que le PASOK aurait volontairement donné Tsochatzopoulos pour se donner une meilleure image en vue des élections.

Pour que le gouvernement d’un pays soit corrompu, il y faut un (ou plusieurs) … corrupteur(s).

Et si le Syriza changeait la donne ? C’est dans 15 jours.

J-15. Croisons les doigts.

 

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2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 14:01

Publié par Poetes Indignes le 02/06/2012

 

SI LES PAUVRES SAVAIENT... si-les-pauvres-300x170

 

Les pauvres se font du souci pour leur pays et les riches se font du souci pour leur portefeuille ! Et plus les riches font grossir leur portefeuille, plus ils appauvrissent le pays. Les riches créent ainsi un sentiment de frustration et d’insécurité chez les pauvres. Pour les abuser, ils leur parlent de la grandeur de la France éternelle et des valeurs du travail et de la famille , alors que dans la réalité, fervents défenseurs du système capitaliste ils ne se servent de ces valeurs que pour mieux les tromper. 

Les pauvres sont prêts à faire des sacrifices pour leur pays, alors que les riches demandent sans cesse des subventions et des avantages fiscaux pour diminuer les aides aux plus pauvres et accroitre leur compte en banque dans les paradis fiscaux. Pour augmenter encore leurs bénéfices, les plus riches délocalisent leurs usines dans les pays pauvres pour exploiter la population et piller leurs richesses avec la complicité des  dirigeants de ces pays, qui eux s’enrichissent : la solidarité inter-riches fonctionne en général toujours très bien. Pendant ce temps, en France, les plus pauvres voient d’un mauvais œil l’arrivée d’immigrés …

Si les pauvres savaient, nationaux et immigrés confondus, ils se serreraient les coudes. Mais les élites savent que c’est en plongeant les masses dans la précarité et la pauvreté qu’ils peuvent profiter de leur position et de leurs privilèges. Plus une population est pauvre, financièrement et éducativement, plus il est facile de la manipuler et lui montrer des boucs émissaires : rmistes, chômeurs, immigrés, fonctionnaires… ; c’est la bêtise qui crée le terreau où prennent naissance toutes les peurs.

La démocratie telle quelle est conçue est directement issue de la bourgeoisie, et tous les rouages de l’appareil d’état et de l’appareil économique et financier sont entre ses mains. Les élections ne sont qu’une illusion qui reflète la main mise de ce pouvoir sur la politique du pays. Seuls les partis défendant les intérêts du capital et ne remettant pas en cause ce système arrivent en tête des élections présidentielles, législatives ou régionales. Les intérêts de classes sont ainsi préservés !

Evidement lorsque l’on parle des riches, on parle des « vrais » riches , pas de ceux qui gagnent 4 ou 5000 euros par mois et qui pensent jouer dans « la cour des grands ». C’est-à-dire ceux qui possèdent des maisons à plusieurs millions d’euros, qui achètent à leurs petites amies des cabriolets à 300 000 euros, qui possèdent leur yacht et avion privé et qui le soir en quelques minutes perdent un demi-million d’euros au casino sans sourciller ! Il est vrai qu’en France 20% de la population pense faire partie des 1% les plus riches ! Quels blaireaux ! Ils n’ont aucune notion de ce qu’est la richesse !

En fait la réalité, c’est que la France  n’a jamais été aussi riche, elle figure même au 3e rang mondial des millionnaires. La richesse en France a explosé,  les patrons du CAC 40  ont gagné en moyenne 200 fois le Smic, 5 % de la population possèdent plus de 50 % du patrimoine, et les 10 plus grosses fortunes possèdent à elles seules 15 millions d’années de Smic.

Mais la réalité, c’est aussi qu’il y a huit millions de pauvres, trois millions de précaires, trois millions de temps partiels, cinq millions de chômeurs, et des salaires de misère pour la majorité des salariés.

L’habileté des dirigeants consiste à persuader les peuples qu’il n’y a rien à faire, il faut les convaincre que cela pourrait être pire et qu’ils sont aussi heureux qu’il leur est permis de l’être. C’est en enlevant toute espérance et en plongeant les masses dans la pauvreté que les élites peuvent aspirer à profiter le plus longtemps et le plus indécemment possible de leurs privilèges !

« Ce qui coute cher ce n’est pas le travail, mais ce que le capital prends au travail »…Gérard FILOCHE

Source: http://2ccr.unblog.fr


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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 16:40

 

Le Monde -Blog - 01 juin 2012

Il y a deux mois, Romain Mauger n'était pas adhérent au Parti pirate. D'ailleurs, il en connaissait à peine l'existence. Aujourd'hui, à 24 ans, il porte les couleurs de ce jeune parti pour les législatives à Montpellier, dans la deuxième circonscription. "J'étais un citoyen qui s'informait et j'ai ressenti le besoin d'aller plus loin, de m'engager", raconte ce jeune chef de projet dans l'éolien.

Le déclic lui est venu à la lecture d'un article de presse traitant des ambitions du Parti pirate qui entendait se faire connaître lors des législatives. Dans un parti tout neuf, sans argent, sans ancrage, sans structure, il y avait de la place pour les nouveaux venus. On pourrait croire que c'est de l'empressement, que le Parti pirate a envoyé au charbon - ou au casse-pipe - toute bonne volonté qui se manifestait, mais Romain Mauger s'en défend. Mieux, il revendique cet amateurisme, vantant un parti ouvert à toutes les bonnes idées, à toutes les énergies, un parti au fonctionnement collégial, un parti à mille lieues des formations politiques traditionnelles qui sont les pierres angulaires d'une "démocratie devenue obsolète". 


Romain Mauger, candidat du Parti pirate dans la 2e circonscription de l'Hérault. En bas, Guillaume Tisserant, Pauline Fontan et Lucas Botelin. © Fabrice Gaboriau

 

Fonctionnement collégial, donc. Quand nous lui avons proposé un rendez-vous, Romain Mauger a, au préalable, proposé à ses compagnons de route de participer à l'entretien. Ils sont donc venus à cinq. Il y a Guillaume Tisserant, qui a fondé la section du parti dans le Languedoc-Roussillon et qui supplée James Clément, candidat dans le Gard voisin ; Pauline Fontan, une "simple membre", Lucas Botelin, le secrétaire de la section. Et puis Christine - appelons-là ainsi puisqu'elle ne souhaite pas être citée -, une "vieille militante des droits de l'homme". Elle"a pris beaucoup de recul par rapport aux partis traditionnels après des trahisons multiples" et se réjouit que "des jeunes puissent penser comme ça". 

La campagne se fait a minima, selon les disponibilités de chacun. Romain Mauger porte la parole du Parti pirate une fois la journée de travail terminée. Il n'a aucun budget alloué par le Parti qui n'a pas un sou. Ils ont tout de même réuni 200 euros pour imprimer quelques affiches et seulement 20 000 bulletins de vote. Soit moins d'un bulletin pour cinq électeurs inscrits sur les listes électorales de la circonscription. "De facto, c'est un problème démocratique : les petits partis n'ont pas accès aux élections alors que tout citoyen devrait pouvoir se présenter", déplore Romain Mauger.

Historiquement, si l'on peut dire, le Parti pirate est né dans le Nord de l'Europe et s'est fondé sur les problématiques liées à la liberté sur Internet et à la lutte contre les textes jugés liberticides - ACTA pour n'en citer qu'un. "La question du piratage est avant tout une question de liberté d'expression. Si on arrive à gagner sur ce point, on arrivera à se faire entendre sur d'autres questions", veut croire Guillaume Tisserant.

 

Romain Mauger, candidat du Parti pirate dans la 2e circonscription de l'Hérault. © Fabrice Gaboriau

Romain Mauger, candidat du Parti pirate dans la 2e circonscription de l'Hérault. © Fabrice Gaboriau

 

"Internet est totalement entré dans nos vies. C'est le lieu le plus démocratique qui soit, où chacun peut prendre la parole. C'est une démocratie horizontale et nous voudrions transposer cette horizontalité à la vie réelle. Ce n'est plus seulement un parti de geeks !", résume Romain Mauger. D'ailleurs lui-même se définit comme un internaute lambda. "Je ne saurais pas hacker un site", lance-t-il à l'adresse de ceux qui voudraient l'enfermer dans la caricature du petit génie de l'informatique qui passe le plus clair de son existence devant un écran noir blanchi par des lignes de code.

Les points centraux de son engagement personnel concernent la transparence de la vie politique, l'indépendance de la justice et l'énergie... Quand on lui fait remarquer que ces points sont très proches de ceux défendus par un autre parti bien mieux représenté, il opine. "On pirate les bonnes idées des autres partis pour en faire une synthèse. Certaines idées que je mets en avant sont en effet proches de celles d'Europe Ecologie - Les Verts, mais c'est devenu un parti classique" qui n'a plus la fraîcheur de ses débuts en matière de démocratie interne.  Et si le Parti prenait le même chemin, en s'institutionnalisant, ils en sont certains, la plupart de ses membres se feraient la belle pour créer autre chose...

 

Romain Mauger et Pauline Fontan, membres du Parti pirate. © Fabrice Gaboriau

Romain Mauger et Pauline Fontan, membres du Parti pirate. © Fabrice Gaboriau

 

Pour Romain Mauger et sa troupe, l'image de doux idéalistes qu'on leur renvoie est au mieux caricaturale. Ils en sont certains, les principes égalitaires du Net franchiront les frontières du virtuel pour coloniser le système démocratique dans son ensemble. "La révolution Internet a déjà eu lieu. Le logiciel, libre existe, les forums existent, etc. On n'est pas des idéalistes ! On a un modèle qui fonctionne, notre but est de le transposer à la vie réelle", résume Guillaume Tisserrant. Ils en veulent pour preuve l'Allemagne où le Parti pirate est devenu une force politique incontournable.

Le Parti pirate français aura-t-il le même destin que son homologue outre-Rhin ? Pour les législatives des prochaines semaines, il est peu probable qu'un candidat puisse atteindre le second tour ; ils en conviennent. "Le premier pirate à l'Assemblée nationale, ce sera pour 2017. Et il ne sera pas seul !", promet Guillaume Tisserrant.

 

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 16:31

 

Publié le 1/06/2012 07:24 - Harold Hyman

 

 

Le peuple irlandais a dû ratifier par référendum le Pacte de Stabilité européen. En effet, chaque membre de l'UE transpose le Pacte dans son droit national. A sa façon, ce texte prévoit des réductions des déficits. Le pire pour les Irlandais serait de se retrouver entièrement à la merci de l'Europe, et sans aucune perspective d'avenir.

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 16:27

 

Le Monde.fr | 01.06.2012 à 17h44 • Mis à jour le 01.06.2012 à 17h44

Par Benoît Vitkine (Dublin, envoyé spécial)

 
Opération de dépouillement des bulletins de vote dans un bureau électoral de Dublin, le 1er juin.

 Le pacte budgétaire européen, texte qui généralise le principe de "règle d'or" dans les vingt-cinq Etats de l'Union signataires, a franchi avec succès l'obstacle toujours périlleux du référendum irlandais. D'après le résultat définitif du vote organisé jeudi 31 mai, 60,3 % des votants se sont prononcés en faveur du texte. Mais seulement un Irlandais sur deux a voté.

Le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, a salué ce vote en faveur de l'intégration européenne comme un "pas important vers la reprise et la stabilité".

 

Lire Les Irlandais votent sur le pacte budgétaire entre peur et colère

 

Le ministre des transports, Leo Varadkar, a été le premier, peu après 10 h 30 (11 h 30, heure de Paris), à se risquer à un pronostic. Cité par la télévision publique RTE, il a estimé que le "oui" était en passe de l'emporter au niveau national avec 57 % ou 58 % des suffrages, une estimation proche de celles avancées ces derniers jours par les sondages. "La tendance ici est clairement en faveur du 'oui', mais il faut attendre un peu pour avoir une tendance sur l'ensemble du pays", a de son côté déclaré le Taoiseach, le premier ministre, Enda Kenny, de sa circonscription de Mayo, dans l'ouest du pays. Opposant au traité, le député socialiste Joe Higgins a reconnu que "les premières indications semblent indiquer une victoire du 'oui'", dénonçant une campagne "honteuse" menée par la "peur".

La participation, sans doute inférieure à 50 %, a donné des sueurs froides aux partisans du texte : Fine Gael et travaillistes au pouvoir à Dublin, opposition du Fianna Fail, une bonne moitié des syndicats du pays et l'immense majorité des groupements professionnels.

Même si le "non" l'avait l'emporté, le traité n'aurait pas été remis en cause, puisqu'il suffit que douze des dix-sept Etats de la zone euro le ratifient pour qu'il entre en vigueur. Pour l'heure, six Etats l'ont déjà fait (Portugal, Grèce, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovénie). Un rejet du texte aurait toutefois limité la portée du pacte budgétaire, l'une des principales initiatives prises par les Européens face à la crise de la dette souveraine.

 

 UN NOUVEAU SOUFFLE AU PACTE

Le vote irlandais donne donc un nouveau souffle au pacte, malmené par les incertitudes politiques grecques et les menaces de François Hollande de le "renégocier". Dublin a toujours dit son intention de se battre pour un volet croissance, mais le gouvernement expliquait que des initiatives ne pouvaient être prises qu'une fois le volet "discipline" validé. Le vote irlandais était d'autant plus scruté en Europe que le pays s'est à deux reprises prononcé contre des textes européens. En 2001, pour le traité de Nice, et en 2008 pour celui de Lisbonne, le "non" l'avait emporté. A chaque fois, il avait fallu accorder à Dublin des "clauses de sauvegarde" avant d'organiser un nouveau vote.

Cette fois, la peur du vide a joué un effet dissuasif. Les partisans du "oui" ont prévenu qu'en cas de refus du texte, l'Irlande se retrouverait isolée, privée d'accès au Mécanisme européen de stabilité (MES), qui remplacera, à partir du 1er juillet le Fonds européen de stabilité financière (FESF). Ce dispositif est en effet conditionné à la ratification du pacte, et la volonté affichée par Dublin de revenir sur les marchés en 2013, quand le plan de soutien arrivera à son terme, est hypothéquée par la croissance atone que connaît le pays.

C'est principalement la perspective d'être privés de ce "filet de sécurité", comme l'a défini le premier ministre, Enda Kenny, et d'être relégués sur le banc de touche européen, qui a convaincu les Irlandais de ne pas choisir le "non" et ses perspectives incertaines.

Les premiers dépouillements circonscription par circonscription indiquent que l'Irlande rurale et des classes moyennes a dit "oui", tandis que les quartiers déshérités des villes ont majoritairement voté contre le texte. Autre fossé, celui des générations : la jeunesse a voté "non" ou s'est abstenue.
Le Sinn Fein, porte-étendard du vote négatif , avait appelé les électeurs à voter avec leurs "tripes" et leur "instinct". Le parti nationaliste de gauche a mené campagne sur le rejet de l'austérité qui a accompagné la mise sous assistance financière de l'Irlande en novembre 2010.

 

 ROSE A CHOISI LE "NON" PAR "PATRIOTISME"

Dans les quartiers nord de Dublin, paradis de la brique rouge, c'est cette exaspération qui a parlé. A proximité du bureau de vote de la rue Marlborough, non loin du siège du parti nationaliste, Rose Gallagher expliquait jeudi avoir choisi le "non" par "patriotisme". Cette femme de 56 ans, qui a vu ses minima sociaux passer de 204 euros à 188 euros par semaine et ses trois filles émigrer en Angleterre et en Australie, estimait que l'"on a trop donné à l'Europe pour ne recevoir en échange que des coupes budgétaires". Michael Taylor, chômeur de 29 ans, expliquait quant à lui que "la situation ne pourra pas être pire, alors autant dire à tous ces gens à Bruxelles et au gouvernement que nous ne voulons plus d'eux".

Quelques kilomètres plus au nord, dans la banlieue résidentielle de Bayside, la sénatrice Fianna Fail (opposition) de la ville, Averil Power, s'efforçait sous une pluie battante de convaincre ses concitoyens de ne pas utiliser le référendum comme un vote sanction contre le gouvernement ou l'austérité. "C'est un enjeu qui dépasse les partis et concerne l'avenir du pays", plaidait-elle à ses administrés tentés par un vote négatif de colère, avant de concéder : "C'est plus difficile de s'adresser à la raison qu'aux émotions."

Benoît Vitkine (Dublin, envoyé spécial)

 

 

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 15:01

 

Modération 01/06/2012 à 14h23
Elsa Fayner | Journaliste Rue89


Hollande veut limiter les rémunérations dans les entreprises publiques. Certaines sociétés se sont mises à la modération salariale, avec plus ou moins de succès.

Un homme en costume tient un cigare (Elvert Barnes/Flickr/CC)

 

1 Tous pareil : l’essai de Libération

 

Hollande veut limiter les salaires dans les entreprises publiques

Dans ses « 60 engagements pour la France », François Hollande avait promis d’imposer dans les entreprises publiques « un écart maximal de rémunérations de 1 à 20 ».

 

Les salaires seront limités y compris pour les patrons des entreprises publiques déjà en place, a annoncé mardi 29 mai le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. « Il y aura une communication au Conseil des ministres dans quinze jours sur ce sujet-là », a précisé Pierre Moscovici à la sortie du Conseil des ministres du 30 mai.

Ça a duré huit ans. Tous les salariés touchaient le même salaire, de l’homme de ménage au directeur de la rédaction. Autour du smic d’alors, se souvient Jean Guisnel, ancien journaliste à Libération, et auteur d’un livre sur l’histoire du quotidien :

« Dès 1973, le salaire unique s’était imposé pour des raisons économiques – il n’était pas possible de payer plus – et pour des raisons idéologiques. Personne ne râlait, ça faisait partie de l’utopie de Libé.

Il faut voir aussi que beaucoup de journalistes avaient des familles qui pouvaient les aider. Et qu’à l’époque, on pouvait facilement se faire dépanner par un copain pour payer son loyer, se faire héberger, passer les périodes de vaches maigres. »

En 1981, la majorité de l’équipe donne les pleins pouvoirs à Serge July pour relancer le journal qui avait cessé sa parution durant plusieurs mois, raconte Jean Guisnel. Rapidement, le directeur de la rédaction organise un vote sur trois mesures :

  • l’introduction d’une hiérarchie entre les salaires ;
  • de la publicité dans le quotidien ;
  • d’actionnaires extérieurs.

Les propositions sont rejetées. Le patron met alors en place trois votes séparés, un par mesure. Et, cette fois, suscite l’adhésion.

Dès juin 1982, tout le personnel touche 5 500 francs net par mois, et les dirigeants de la rédaction 50% de plus. Un écart maximal de deux entre le salaire le plus élevé et le salaire le plus bas est autorisé. Pour Jean Guisnel :

« C’était la fin de trois valeurs fondatrices de Libé. Par la suite, il a fallu recruter du personnel extérieur, et la grille des salaires s’est normalisée. »

Quelques années plus tard, le conseil de surveillance découvre que les dirigeants usent et, du point de vue des journalistes, abusent des notes de frais, témoigne un ancien.

Tandis que l’écart entre les salaires se creuse. Aujourd’hui, Nicolas Demorand, directeur du journal, gagne 10 000 euros net par mois, soient 9 smic.

 

2 A Chèque Déjeuner, on est passé de 7 à 12 smic

 

Si l’utopie perdure, c’est dans un secteur qui s’est constitué en réaction à la course au profit. L’économie sociale rassemble les coopératives, mutuelles, associations, ONG, dont la visée n’est pas uniquement économique.

Parmi ses principes, une échelle des salaires plus resserrée qu’ailleurs. Ce que confirme, dans les faits, une étude récente de l’Insee. Le Mouvement des entrepreneurs sociaux entend même systématiser la pratique : un salaire maximum de trois à dix fois plus élevé que le salaire minimum, selon la taille de l’entreprise.

Problème : le personnel et les candidats à l’embauche y voient une limite à leur évolution possible. Le premier syndicat du secteur, Asso, qui a vu le jour en 2012, en a fait sa revendication principale.

Dans le groupe Chèque Déjeuner, la DRH l’explique dès l’entretien d’embauche : il est possible que le candidat soit moins bien payé que chez son employeur précédent. Surtout les cadres de haut niveau – chefs de service, directeurs commerciaux, directeurs de filiale –, précise Florence Quentier :

« Nous expliquons que le personnel bénéficie d’une implication dans la vie de l’entreprise qui se trouve rarement ailleurs : nous fonctionnons beaucoup par promotion interne, la participation et l’intéressement sont les mêmes pour l’hôtesse d’accueil et le PDG. Enfin, les salariés de la maison mère en sont propriétaires puisque c’est une coopérative, ils possèdent donc une part du capital, et ils sont souvent sollicités pour donner leur avis. »

Au départ, en 1964, le directeur était payé sept fois plus que le salarié le moins bien payé. Aujourd’hui, l’écart est passé à douze en France, le salaire le plus bas tournant autour de 1 500 euros brut par mois, poursuit la DRH :

« Dans l’esprit de la coopérative, il nous paraît cohérent de garder un écart raisonnable. Mais le groupe s’est beaucoup développé dans les années 90, nous sommes 2 200 aujourd’hui dans le monde, et il a fallu faire face aux réalités du marché. Nous sommes sur un secteur concurrentiel : nous avons les mêmes contraintes, les mêmes clients, les mêmes risques que nos concurrents. Nous devons rester attractifs pour les cadres de haut niveau et attirer les compétences avec des salaires qui nous paraissent corrects. »

Comment définir, justement, des « salaires corrects » ? En fonction du temps de travail, des responsabilités prises ? Chèque Déjeuner n’a pas établi de règles :

« Nous les comparons au marché, et à ce que le candidat gagnait précédemment. Nous sommes particulièrement vigilant sur les métiers en tension, comme pour les commerciaux, en essayant de rester attractifs pour eux. »

 

3 Supratec : salaires modérés et primes illimitées

 

Chez Supratec, limiter les écarts entre salaires n’est « même pas une politique affichée », commente le président du directoire :

« L’entreprise existe depuis cinquante ans et nous avons toujours eu la volonté de ne pas proposer de salaires extravagants. Il est difficile d’accepter de toucher trente fois plus que la personne qui est assise en face de vous, même si elle exerce un métier différent. »

Jean-Marie Jestin gagne aujourd’hui sept fois le salaire minimum pratiqué dans son entreprise de 200 personnes. Ce dernier est fixé au smic majoré de 10%.

Cependant, en ajoutant la part variable de la rémunération, l’écart se creuse et passe à dix. Car la « modération salariale » ne relève pas seulement de la moralisation de la vie de l’entreprise :

« Nous sommes dans un système d’économie de marché assumé, avec l’idée qu’on peut gagner beaucoup si on prend des risques. Un très bon commercial peut gagner jusqu’à 100 000 euros par an. »

Les commerciaux se voient proposer deux contrats au choix :

  • l’un permet de toucher un fixe de 2 000 euros et une commission de 5% sur les opérations ;
  • l’autre ne garantit pas de fixe mais donne droit à une commission de 10%.

Un seul commercial conserve aujourd’hui ce dernier type de contrat.

 

 

4 Ailleurs, de 8 à 35 smic

 

De telles pratiques, de tels écarts limités entre les salaires sont-il répandus ? La majorité des entreprises contactées préfèrent ne pas s’exprimer sur le sujet. Et l’Insee ne fournit pas de données nationales.

L’institut recense en revanche les salaires des dirigeants, généralement les plus élevés de l’entreprise. Ce qui donne déjà une idée des écarts entre salaires, si l’on suppose que le salaire le plus bas dans chaque entreprise tourne autour du smic. Et, là, trois critères reviennent dans le classement :

  • la taille de l’entreprise : le salaire s’élève en moyenne à près de 111 000 euros (8 smic) quand le PDG est à la tête d’une société de 50 à 99 salariés et à environ 470 000 euros (35 smic) pour le PDG d’une entreprise de 2 000 salariés ou plus ;
  • l’appartenance ou non à un groupe : dans les entreprises indépendantes, le salaire annuel net du PDG se monte à 93 000 euros (7 smic) en moyenne alors qu’il avoisine les 140 000 euros (11 smic) pour les filiales de groupes et les têtes de groupes. Les patrons de têtes de groupes sont les mieux payés ;
  • le secteur d’activité : dans les activités financières et immobilières, les PDG gagnent en moyenne 212 000 euros (16 smic) contre seulement 96 000 euros (7 smic) dans la construction.

 

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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 15:11
Mercredi 30 Mai 2012 à 05:00

 

Grand reporter au journal Marianne En savoir plus sur cet auteur

 

Sur les 46 entreprises dont l'emploi est menacé dans l'Hexagone recensées par la CGT, quinze relèvent de ce seul secteur industriel... pourtant massivement soutenu par l'Etat en 2008-2009. Un sombre tableau qui pose à postériori, la question de l'emploi de ces milliards publics au principal profit de grands constructeurs. Pour la première fois, le secteur agro-alimentaire est également à la peine. Enfin, la pharmacie engrange de spectaculaires profits, tout en triant ses sites au gré de stratégies financières.

 

(Bernard Thibault - Jacques Brinon/AP/SIPA)
(Bernard Thibault - Jacques Brinon/AP/SIPA)
Quand Renault Billancourt tousse, la France s'enrhume, contait un diction des années 60 qui soulignait ainsi, le pouvoir d'entrainement dans les luttes sociales, des milliers d'ouvriers de l'automobile. Quand les consructeurs désertent l'Hexagone, c'est son emploi qui part en capilotade, faut-il écrire en 2012. Ainsi sur la liste noire des 46 entreprises que Bernard Thibault le secrétaire général de la CGT - accompagné par Nadine Prigent, Eric, Aubin et Mohammed Oussedik-, a remis au Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, pas moins de 15 relèvent de ce secteur industriel. Saisissant mais logique. Car lorsque l'avenir de grands sites de PSA Rennes (5900 postes), Sevelnord (2800) et Aulnay sous Bois ( 3100) devient incertain, tout comme celui des 1250 salariés de Renault Sandouville, leurs sous-traitants trinquent, car c'est tout l'amont et le l'aval de ces chaînes, des sous-traitants aux équipementiers qui souffrent. De la Fonderie Manzoni Bouchot ( 150 emplois) à Visteon ( 150) en passant par les Honeywell (323) dont la production va être délocalisée en Roumanie. Certains attendent qu'un repreneur, tel le messie, se presse à leur chevet, comme les 1000 ouvriers de General Motors à Strasbourg, ou les 550 salariés des Sealynk Charleval, ou bien encore ceux des MBF Technologies de Saint Claude. Une situation qui va poser un énorme défi au gouvernement puisqu'il devra favoriser la reconversion ou la diversification de ces sites vers d'autres productions.

L'agro-alimentaire gagné par la sinistrose

L'automobile ne sera pas toutefois le seul front sur lequel la Gauche au pouvoir devra faire preuve de détermination et d'imagination industrielles. Pour la première fois depuis le début de la crise, le seceur agro-alimaire traditonnellement très stable, traverse de sacrés trous d'air ou bat carrément de l'aile comme le productieur de poulets Doux, dans l'attente d'un soutien bancaire pour éviter le redressement judiciaire. Outre le site de Fralib (Unilever) à Gémenos, sur lequel s'est récemment déplacé Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, la CGT pointe les difficultés de gestion de Belvedere à Beaucaire (700 salariés). Ce groupe international, propriétaire de la vodka Sobieski et du whisky William Peel, cumule en effet plus de 300 millions d'euros de pertes nettes depuis 2008 et accuse une dette de plus de 600 millions d'euros... Un cocktail meurtrier ! De son coté à la Société Languedocienne de Panification près de Montpellier, elle a beau s'être mis au goût du jour en confectionnant des toasts et des biscottes bio, ses jours paraissent comptés.

Licenciements malgré les profits *(voir récapitulatif en bas de l'article)

 

En campagne, François Hollande avait promis d'empêcher les licenciements boursiers. Il risque bien d'avoir de multiples occasions de donner à ses électeurs des moyens de vérifier ses promesses. Dans le secteur pharmaceutique par exemple : bien qu'ils engrangent des profits spectaculaires, les laboratoires Merck et Fournier s'aprêtent à baisser le rideau de sites jugés non stratégiques, respectivement à  Eragny sur Epte (Picardie) et à Dijon. Qu'ils reclassement leurs salariés dans leurs filiales serait le moins. Tout comme Sanofi, qui vient d'annoncer un implacable plan d'économies de 2 milliards d'euros fragilisant, selon la CGT, de 500 à 1000 emplois.

Devant l'ampleur des dégats, Bernard Thibault a souhaité à Matignon que, au lendemain des législatives, une loi soir adoptée qui permette aux salariés de contrarier la décision des gestionnaires « lorsqu'il n'y a pas de bien-fondé économique aux licenciements ». Quelques heures avant lui, François Chérèque le leader de la CFDT avait insisté sur le renforcement rapide des mesures de chômage partiel et de contrats aidés ciblés. Il réclamait également une loi obligeant les entreprises à céder les sites qu'elles veulent fermer à un tiers. Une proposition qui figure aussi dans le programme de François Hollande. La CFDT souhaite également la mise sur pied d'une agence interministérielle susceptible de mobiliser tous les administrations de l'Etat. Mais Jean-Marc Ayrault, selon Arnault Montebourg, n'en aurait encore jamais discuté par le Premier ministre avec les membres de son gouvernement...
Liste des entreprises où l'Emploi est menacé
Entreprise Secteur Ville Nb Emplois
SOCIETE GENERALE Banques France Entière 880
CREDIT IMMOBILIER DE France Banques France Entière  
DEXIA Banques France Entière  
LEADER PRICE Commerce France Entière 87
CONFORAMA Commerce France Entière 288
TUI France (Nouvelles Frontières) Commerce France Entière 484
CARREFOUR Commerce France Entière de 3 à 5 000
FNAC Commerce France Entière 300
NEO SECURITE Commerce France Entière 5 000
AIR France Transports France Entière 5 000
SNCM Transports   800
NOVATRANS Transports   260
GENERAL MOTORS Automobile STRASBOURG 1 000
PSA Automobile RENNES 5 900
PSA SEVELNORD Automobile SAINT-AMAND 2 800
PSA Automobile AULNAY SOUS BOIS 3 100
RENAULT Automobile SANDOUVILLE 1 250
GOODYEAR Automobile AMIENS 1 354
SEALYNX CHARLEVAL Automobile   550
MBF TECHNOLOGIES Automobile SAINT-CLAUDE 450
HONEYWELL Automobile CONDE SUR NOIREAU 323
MIA ELECTRIC Automobile CERIZAY 250
PREVENT GLASS Automobile BAGNEAUX SUR LOING 219
VISTEON Automobile CHARLEVILLE MEZIERES 110
STECO POWER Automobile OUTARVILLE 120
IVECO CAMIVA Automobile SAINT-ALBAN DE LEYSSE 171
MANZONI BOUCHOT FONDERIE Automobile   150
FRALIB Agroalimentaire GEMENOS 182
BELVEDERE Agroalimentaire BEAUCAIRE 700
GERMANAUD Agroalimentaire BLOIS 130
SOC. LANGUEDOCIENNE DE PANIF. Agroalimentaire SAINT MARTIN DE LONDRES 47
CALISTE BOFFRESS Agroalimentaire ARDECHE 65
CONTINENTAL NUTRITION Agroalimentaire VAR  
ARCELOR MITTAL Métallurgie FLORANGE 550
RIO TINTO Métallurgie SAINT-JEAN DE MAURIENNE 600
PETROPLUS Energie Chimie PETIT COURONNE 550
LYONDELLBASEL Energie Chimie BERRE L'ETANG 370
EON France Energie Chimie France Entière 500
AREVA Energie Chimie France Entière de 800 à 1 000
TECHNICOLOR Electronique ANGERS 350
OSRAM Electronique MOLSHEIM 650
HEWLETT-PACKARD Electronique France Entière 5 000
SIEMENS Electronique GRENOBLE 300
LABORATOIRES FOURNIER Pharmacie DIJON 306
MERCK Pharmacie ERAGNY SUR EPTE 247
SANOFI Pharmacie France Entière 500 à 1 000
MERYL FIBER Textile SAINT LAURENT BLANGY 343
GREEN SOFA Ameublement DUNKERQUE 120
GROUPE HERSANT Presse France Entière 110
PRESSTALIS     800 à 1 000
SODIMEDICAL   PLANCY L'ABBAYE 52
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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 15:02

 

 

Marianne - Rédigé par J-C Slovar le Mercredi 30 Mai 2012 à 16:24

 

« Les Petroplus » font partie des salariés qui se battent pour conserver leur emploi. Deux photographes ont décidé de les soutenir et leur rendre hommage en mettant en ligne le visage de ceux qu'on considère de plus en plus comme des variables d'ajustement économiques !

 

Petroplus : Les salariés en lutte ont un visage et une histoire !

 

Quelle tête ont les salariés qui se battent pour conserver leur emploi ? Qui pour parler de leur combat et de l'énergie qui les anime ? Dans la majorité des cas, à part leurs proches nul ne le sait. C'est pourquoi deux photographes Martin Flaux et Bruno Maurey qui ont côtoyé les salariés en lutte de Petroplus ont lancé à leurs côté un projet : « Donnons un visage à la crise » qui a aboutit à un site Web, sur lequel on peut découvrir les portraits de ces 550 salariés, dont les média ont beaucoup parlé, il y a quelques mois, avant ... de passer à autre chose !
 
Pourquoi les salariés de Petroplus sont-ils en lutte ?
 
L'affaire Petroplus, c'est celle d'un groupe de raffinage pétrolier suisse possédant cinq raffineries en Europe, dont une en France à Petit-Couronne, près de Rouen, qui n'a pas réussi à trouver un accord avec ses créanciers et s'est mis en faillite. 
 
En attendant qu'un repreneur sérieux se présente, la raffinerie de Petit-Couronne a été arrêtée ce qui mettait en cause 550 emplois. Cette affaire, comme celle des ArcelorMittal, s'était est invitée pendant la présidentielle. Nicolas Sarkozy s'étant rendu sur place en tant que Chef de l'état. Il annonçait à l'époque, hors caméra : « (...) Je suis quelqu'un de parole. C'est signé » avec Shell » Avant d'ajouter : « Je ne dis pas que ça sauve la raffinerie, mais c'est signé, ça donne du boulot pour 6 mois »
 
Entre temps, on apprenait par l'intersyndicale qu' Eric Besson qui avait beaucoup communiqué et gesticulé sur le redémarrage, mais avait préféré se rendre à un mariage plutôt que le transmettre à son successeur, ne lui avait en fin de compte laissé qu'un dossier quasi vide. Chapeau les artistes !   
 
Quelle est actuellement la situation de Petroplus Petit-Couronne ?
 
Le Point nous explique que : « Les administrateurs judiciaires de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, près de Rouen, n'ont pas reçu d'offre ferme de reprise en l'état, alors que le délai de dépôt des dossiers expirait vendredi soir, mais des négociations se poursuivent, a indiqué la direction du site (...) »
 
Néanmoins, les salariés veulent continuer de croire que leur combat aboutira favorablement. C'est pourquoi ils sont particulièrement fiers du site Web qui leur a été dédié et sur lequel, sans exhibitionnisme, ils arborent un sourire de complicité avec les internautes visiteurs.
 
Sourire que vous pouvez leur rendre en postant, si vous le souhaitez, votre portait sur le site. Leur combat peut être également soutenu au travers d'une pétition disponible sur le site.
 
En attendant que le nouveau Ministre du Redressement productif se montre plus efficace que celui de l'industrie du précédent gouvernement, les salariés toujours mobilisés considèrent que : « (...) quelle que soit l’issue de la lutte, il leur restera ce patrimoine, cet aspect humain de la crise » déclare Martin Flaux l'un des photographes.
 
Quant à nous, nous leur souhaitons de revoir leur usine redémarrer rapidement et qu'aucun d'eux, ne manque à l'appel ce jour là !
 
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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 14:04

 

 

 

Le Monde.fr | 30.05.2012 à 14h08 • Mis à jour le 30.05.2012 à 14h08

Par Laurence Girard

La SnSafer s'inquiète d'une baisse des installations agricoles.

 

Les exploitations agricoles familiales sont-elles menacées en France ? A l'occasion de la publication du bilan annuel du marché du foncier et de l'immobilier rural mercredi 30 mai, la FnSafer (Fédération nationale des sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural) a choisi de tirer la sonnette d'alarme.

Signe d'une évolution structurelle profonde, pour la première fois en 2011, les transactions sur les terres louées ont dépassé en nombre et en surface les transactions sur les terres libres. « Le fermage est passé de 49 % à 77 % des terres cultivées entre 1970 et 2011 », affirme Robert Levesque, de la FnSafer.

Cette évolution se double d'une concentration des exploitations qui cherchent à s'agrandir. Résultat, leur nombre ne cesse de se réduire. M. Levesque cite quelques chiffres qui sont sans appel. En 1955, la France comptait 2,2 millions d'exploitations et 6,1 millions d'actifs agricoles. En 2000, le nombre de structures est tombé à 660 000 et celui des employés à 1,3 million. Dix ans plus tard, le nombre d'actifs est redescendu à 970 000 et celui des exploitations est tombé à 490 000.

 

DÉVELOPPEMENT DES STRUCTURES SOCIÉTAIRES

Surtout, la FnSafer met en exergue une évolution du statut des exploitations agricoles. Elle constate le développement des formes sociétaires des exploitations au détriment des structures familiales, en particulier dans les secteurs les plus rentables. Ce qu'elle qualifie d'agriculture de capitaux. Elle regrette un déficit de transparence des reprises des locations et des parts sociales. Selon la FnSafer, cette évolution pourrait préparer un terrain propice à la prise de contrôle des exploitations les plus profitables par des investisseurs étrangers à l'agriculture.

En conséquence, elle s'inquiète d'une baisse des installations agricoles. La barrière à l'entrée pour un nouvel agriculteur, en particulier s'il n'a pas de famille installée, est de plus en plus difficile à franchir.

Autre enseignement de cette étude : les prix sont tous orientés à la hausse en 2011. Et le marché a été dynamique. En englobant tout, vente de terrains agricoles, de vignes, de terrain en urbanisation, de maisons rurales, de forêts, le nombre de transactions a atteint 218 450 en progression de 4,3 %. En valeur, le total pèse 17,1 milliards d'euros en hausse de 11,7 %. La réforme des plus-values immobilières a contribué au dynamisme.

 

 UNE CARTE DES PRIX TRÈS CONTRASTÉE SELON LES RÉGIONS

L'augmentation du prix moyen des terres agricoles, de 6 % pour les terres libres (5 430 euros l'hectare), et de 3,1% pour les terres louées (3 830 euros à l'hectare) est une tendance constatée sur l'ensemble des pays européens sous la pression du défi alimentaire.

Toutefois, la carte des prix est très contrastée selon les régions. Les hausses sont plus fortes en périphérie parisienne et vers le pourtour méditerranéen, là où les tentations d'urbanisation sont les plus importantes. En 2011, la plus value sur le marché de l'urbanisation, soit l'écart de valeur entre les terrains à bâtir et les terres agricoles, a bondi de 22 % à 3,9 milliards d'euros.

De même, les disparités sont sensibles sur le prix des vignes qui progressent de 4,7 % à 99 400 euros l'hectare. Il peut être inférieur à 40 000 euros l'hectare dans la vallée du Rhône et atteindre 900 000 euros en Champagne. Quant à la forêt, vue comme une valeur refuge, elle voit ses prix à l'hectare progresser de 10,8 % à 3 960 euros.

Laurence Girard

 

 

 

 

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29 mai 2012 2 29 /05 /mai /2012 18:02

 

| Par Martine Orange

 

Il y avait les golden parachutes, les hello packages, les retraites chapeau, les stock-options et les actions gratuites. Dans la grande mystique de l’alignement des intérêts du management sur ceux des actionnaires, une nouvelle disposition est en train d’obtenir un grand succès dans les grands groupes : la clause de non-concurrence pour les dirigeants. Qu’ils quittent de leur plein gré l’entreprise au moment de la retraite, qu’ils ne soient pas renouvelés ou qu’ils soient débarqués au vu de leurs résultats, la plupart des grands patrons bénéficient désormais dans leur contrat de cette disposition, qui se traduit par de confortables indemnités.


Au moment où leur compagnie connaît de graves difficultés et s’apprête à lancer un plan d’au moins 5 000 suppressions d’emploi, les syndicats d’Air France KLM se sont émus de découvrir les conditions de départ de leur ancien dirigeant, Pierre-Henri Gourgeon. Débarqué en octobre par le président du conseil de surveillance, Jean-Cyril Spinetta, affolé par les chiffres du groupe, celui-ci est parti avec son salaire de l’année (1,12 million), ses indemnités légales (1 million) et un dédommagement de 400 000 euros au titre d’une clause de non-concurrence pendant trois ans, soit 2,5 millions d’euros au total.  La disposition doit être approuvée lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires, le 31 mai.


Comment justifier une telle prime de non-concurrence alors que l’ancien dirigeant laisse le groupe au bord de l’asphyxie ?, s’est étonné l’Unsa d’Air France. « Cette clause ne lui a pas été imposée pour lui être agréable. Ceci a été fait dans l’intérêt du groupe », a répondu un porte-parole du groupe. Air France fait valoir qu’il aurait pu être embauché par une compagnie du Golfe, comme cela avait été le cas pour un ancien dirigeant du groupe australien Qantas. De toute façon, la prime, approuvée par le conseil d’administration, a déjà été versée.


Même la présidente du Medef, Laurence Parisot, a du mal à souscrire aux arguments d’Air France. « Quand une entreprise est en situation d'échec, en situation de difficulté, le dirigeant qui quitte l'entreprise ne doit pas recevoir, sous quelque forme que ce soit, de golden parachute. Or là, on a l'impression qu'il s’agit d’un golden parachute déguisé », a-t-elle déclaré, dimanche, lors du Grand Jury RTL.


« Au moment où l’État prône la diminution des rémunérations des dirigeants dans les entreprises publiques, il doit faire preuve d’exemplarité  sur ce sujet. Il est actionnaire à hauteur de 16 % d’Air France. Il doit voter contre cette mesure à l’assemblée générale et renvoyer les administrateurs qui le représentent au conseil d’administration et qui ont voté pour ce dispositif », dit Colette Neuville, présidente de l’association des actionnaires minoritaires (ADAM)


Jean-Cyril Spinetta, en tant que président du conseil de surveillance d’Areva cette fois-ci, avait aussi accepté le même dispositif pour Anne Lauvergeon. Celle-ci a quitté son poste, à la fin de son mandat, qui n’a pas été renouvelé en juin 2011, avec une indemnité de départ de 1 million d’euros, plus 500 000 euros au titre d’une clause de non-concurrence. Alors que le groupe a affiché une perte de 2,4 milliards d’euros, le conseil comme le gouvernement ont hésité à verser cette indemnité. Anne Lauvergeon a attaqué devant le tribunal de commerce de Paris pour obtenir le respect intégral de son contrat. Les juges lui ont donné raison et ordonné le paiement de ses 1,5 million d’euros. Le gouvernement et le groupe Areva se sont exécutés, soulagés d’être dégagés de leurs responsabilités par une décision de justice.

 

Le cas par cas se généralise

La clause de non-concurrence, utilisée d’abord dans les groupes publics pour compenser l’absence de golden parachute, que l’État actionnaire n’aurait su accepter, est en train de se généraliser partout. Car les golden parachutes sont devenus beaucoup trop voyants. Les petits actionnaires protestent quand ils les découvrent : ils obligent les conseils à se conformer strictement aux dispositions du code Afep-Medef, qui prévoit une limitation à deux années de salaire. Certains dispositifs ont même été attaqués en justice, contraignant les anciens présidents à renoncer à leurs indemnités. 


De plus, ils sont désormais sous surveillance fiscale : la loi limite l’exonération totale de ces indemnités à 200 000 euros. Au-delà, elles sont soumises à l'impôt sur les sociétés. En revanche, l’argent reçu au titre d’une clause de non-concurrence est considéré comme une compensation pour réparer le dommage à une limitation du droit de travail et donc non imposable dans la limite de 1 million d'euros. De plus, la clause fait partie du contrat de travail et peut donc difficilement être remise en cause.


Toutes ces excellentes raisons ont amené de nombreux conseils à se pencher sur la formule. « La clause de non-concurrence est plus légitime que les parachutes dorés. Il y a des cas où elle se justifie totalement. Lorsque les dirigeants ont une compétence internationalement reconnue, qu’ils travaillent dans des groupes très exposés où la recherche, l’innovation, le savoir-faire sont déterminants, il est normal que les conseils veillent à protéger l’intérêt de l’entreprise et demandent une clause de non-concurrence pour les dirigeants. Mais c’est un dispositif qui ne peut se discuter qu’au cas par cas », explique Daniel Lebègue, président de l’institut français des administrateurs. 


Le cas par cas est, malgré tout, en train de se généraliser et de devenir un substitut des parachutes trop gênants. Près de la moitié des dirigeants des entreprises du Cac 40 ont désormais une clause de non-concurrence adjointe à leur contrat. Maurice Lévy, le patron de Publicis, qui a déjà récolté cette année 16 millions d’euros de salaires différés, s’est vu octroyer un dédommagement de 5 millions d’euros, au titre d’une clause de non-concurrence de trois ans, lorsqu’il quittera le groupe de publicité, à plus de 70 ans. Mais c’est le cas aussi pour le président de l’Oréal, de Total, des dirigeants de LVMH. Leur montant ? Chut ! Cela relève du droit privé.


Grâce à celle-ci, Jean Azéma, l’ancien président de Groupama, a quitté à l’automne le groupe d’assurances, lui aussi en très graves difficultés, avec 3 millions d’euros d’indemnités, moitié à titre légal, moitié au titre de sa clause de non-concurrence. Lars Olofsson, le PDG de Carrefour, lui est parti du groupe de distribution la semaine dernière, après trois années de gestion calamiteuse. Outre une retraite chapeau de 500 000 euros, une indemnité de logement de 100 000 euros, avec voiture et chauffeur, il lui a été accordé une prime de 1,5 million d’euros au titre d’une clause de non-concurrence.


Avec de tels succès, on comprend que les conseils d’administration veuillent protéger l’intérêt de leur groupe. Le monde entier nous envie de tels dirigeants et ne peut que chercher qu'à nous les chiper. Il serait dommage de les voir partir à la concurrence exercer leur talent.

 


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