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10 juin 2012 7 10 /06 /juin /2012 12:49


 

 

Une ambiguïté semble persister à propos des élections législatives : est-ce une élection locale ou nationale ? Le fait que l'on parle essentiellement de telle ou telle circonscription, qu'individuellement on soit amené à élire « son » député, que, de plus, les candidats, pour avoir des voix, se présentent souvent comme futurs défenseurs des particularités locales... Tout concoure à nous faire voir ces élections comme une élection de terrain, venant compléter l'élection nationale qui la précède, la présidentielle.

Or c'est faux. Un député participe à l'élaboration des lois, et les vote. Et les lois ont une application nationale. Donc il s'agit d'une élection nationale.  

Et cette élection va permettre d'influer la politique dans le sens que l'on souhaite. Ou pas.

Il n'a pas échappé à tout le monde que le Front de Gauche n'a pas été souvent cité, dans cette campagne, si ce n'est pour monter en épingle le combat que mène son leader, ou pour souligner une hypothétique dissociation entre PC et Parti de Gauche. Je pense, comme d'autres, que ce parti gène, non pas parce que les communistes auraient le couteau entre les dents et menaceraient la République en entendant revenir au collectivisme, non pas parce que Jean-Luc Mélenchon ne pratique pas la langue de bois et sait se mettre en colère, en particulier quand il se sent harcelé par des journalistes, mais parce que le programme de ce parti contient le projet de s'opposer à la finance, et en particulier d'enlever aux banques le privilège de la création monétaire. C'est cela, le crime du Front de Gauche, vouloir enlever aux banques la possibilité de la politique d'usure qu'elles ont auprès des États, c'est-à-dire celle de s'enrichir sur la faillite de ceux-ci.

Or, nous voyons bien que les plans divers censés sauver les pays ayant beaucoup de dettes, sont des plans qui augmentent leurs dettes et enrichissent leurs créanciers. Et nous nous savons que le MES et le Traité de Stabilité entendent mutualiser ce système qui va appauvrir tous les pays d'Europe au prétexte de les sauver (soi-disant) les uns après les autres.

Observons les séquences successives : menace d'un pays par une agence de notation, austérité votée démocratiquement, début de récession, dégradation de la note par les agences de notation, augmentation du taux d'emprunt, mesures encore plus grandes, et autoritaires, d’austérité, aggravation de la récession, demande d'aide internationale et perte de souveraineté.... Constatons que ces séquences touchent pays après pays. D'abord la Grèce, laboratoire de cette expérience néolibérale, puis l'Italie, l'Espagne ? L'Irlande, le Portugal, la France ?

On peut faire l'hypothèse qu'ils (qui, ils ? Disons l'oligarchie financière, le pouvoir financier, les banques. On peut dire, aussi, le Capital...) n'auraient pas pu s'attaquer à tous les pays en même temps, parce que les peuples auraient risqué pousser leurs gouvernants à trouver une réponse collective (ce n'est pas très difficile à inventer, et cela commence par ne pas rembourser tous les intérêts indus, et reprendre le contrôle de la création monétaire). L’Europe aurait, enfin, trouvé une légitimité politique si cette résistance s'était mise en place.

Mais ils sont plus malins que cela nos financiers, et nous trop naïfs. Ils vont donc attaquer chaque pays individuellement, le pointant comme fautif ( toujours le bon vieux truc manipulateur de la culpabilité, qui marche donc même au niveau de la politique internationale!), ou stigmatisant un groupe de pays (au surnom bien trouvé :les PIGS ) contre les vertueux... Et nous sommes conviés à espérer rester du côté de ceux qui ne sont pas passés à la moulinette.

Tout cela a pour but de casser la solidarité européenne, qui seule, pourrait diminuer le pouvoir exorbitant que s’octroie la finance.

Mais la finance a ses pièces avancées dans le monde politique et dans celui des médias, même dans le monde universitaire (cf le film « Inside job », très éclairant sur cette question). Une propagande généralisée nous conduit à penser que notre bien-être dépend de celui de nos banquiers. Retrouvant en cela ce qui a pu maintenir si longtemps le pouvoir absolu des monarques, nous sommes conviés à penser dépendre de la richesse que d'autres se font sur notre dos.

Et encore, si cette situation était stable, comme elle a pu l'être au temps de la royauté, elle aurait au moins le mérite d'apporter un peu de sécurité. Mais ce n'est pas du tout le cas.

Le pouvoir de la finance n'est pas actuellement équivalent à celui de l'ancienne monarchie héréditaire, mais à celui des dictatures : il contient en lui-même la volonté d'expansion qui va détruire peu à peu la démocratie sur laquelle il se développe. Mais, du coup, il implique aussi dans son mouvement sa perte inéluctable, car toutes les dictatures finissent par s'effondrer.

Cet effondrement a plusieurs raisons, la première d'entre elles c'est que la volonté d'une dictature n'est pas celle d'un équilibre mais celle d'une prise de pouvoir. Le pouvoir obtenu n’arrêtant pas la volonté de prise de pouvoir, le désir hégémonique ne peut s'éteindre de lui-même. La réalité qui vient avertir que le pouvoir va trop loin (par exemple par des manifestations des peuples, ou des votes contraires) ne peut pas être interprétée objectivement par celui-ci : il n'y voit qu'une résistance de plus à combattre pour obtenir son but.

La fin du système, c'est quand les résistances sont assez fortes et organisées pour arrêter la marche en avant mortifère du pouvoir dictatorial.

Il y a d'abord des voix démocratiques, notamment par le vote. Puis les soulèvements populaires.

En ce qui concerne le pouvoir de la finance et ses exigences extrêmes d'austérité et de casse du service public, les peuples touchés commencent à se soulever.

Et pour ce qu'il en est de nous, un moratoire semble avoir été posé sur notre pays en attendant la fin de la période électorale. Ensuite, nous allons prendre notre tour dans la file des pays qui vont à l’abattoir. D'autant plus que le parti socialiste n'a apparemment pas davantage pour projet de mettre en place une fronde européenne contre les banques qu'il ne l'a eu jusque-là (cf les votes du MES et du Traité de Stabilité auxquels il ne s'est pas opposé).

Allons-nous attendre que le peuple se soulève contre le pouvoir des banques à force de trop de malheurs, ou allons-nous voter pour stopper la marche en avant du pouvoir financier avant qu'il ne soit trop tard ?

Alors, on vote, dimanche ?

 


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10 juin 2012 7 10 /06 /juin /2012 12:30

 

| Par Philippe Riès

On sait depuis la ligne Maginot que se préparer pour la guerre précédente est un travers bien français. Avec le ministère du “redressement productif ”, confié au chantre du protectionnisme Arnaud Montebourg, on peut craindre le pire. Car si l’industrie a un avenir dans les pays anciennement industrialisés, le nouveau paradigme qui se dessine condamne à coup sûr les stratégies défensives tournées vers le passé et va imposer un énorme effort d’imagination et de projection dans un avenir incertain. Un grand bond en avant dans la robotisation des processus de fabrication, un bouleversement de la donne mondiale de l’énergie et les avancées d’une “troisième révolution industrielle”, après celles de la vapeur et de l’électricité, vont provoquer un tsunami schumpéterien aux effets économiques et sociaux incalculables. Embourbés dans une crise financière qui sanctionne aussi l’obsolescence de leur modèle de non-croissance, le “social-clientélisme”, les responsables européens ont la tête dans le sac, ou dans le sable, ce qui n’est pas la position la plus favorable pour surveiller l’horizon.

C’est de Chine, “l’atelier du monde”, qu’est parvenu un des signaux les plus significatifs des bouleversements à venir. L’entreprise taiwanaise Foxconn Technology Group, premier employeur industriel privé au monde, va installer dans les trois ans à venir un million de robots dans ses villes-usines de Chine continentale. Confronté à des hausses de salaires de 20% par an, non seulement à Shenzen mais aussi dans les régions de l’intérieur où il s’est installé plus récemment, le principal assembleur des produits Apple pourrait supprimer un demi-million d’emplois dans les années à venir, estime la société de recherche économique de Hong Kong, Gavekal.

 

La convergence des coûts: robots et humains  
La convergence des coûts: robots et humains © Gavekal

 

Foxconn approche en effet, explique Gavekal, du point de convergence entre le coût moyen d’un robot industriel travaillant 24 heures sur 24, soit environ 50 000 dollars, et son équivalent humain sur une période de deux ans correspondant à l’amortissement de cet investissement (soit près de 45 000 dollars). Le robot ne demande ni dortoir, ni cantine, ni augmentation de salaires. Il ne fait pas grève, ne tombe pas malade, ne disparaît pas au moment du nouvel an chinois pour, de plus en plus souvent, ne pas revenir dans son bagne industriel. Et une fois amorti, il travaille presque gratuitement pendant de longues années, dans des ateliers sans lumière ni chauffage ou climatisation. A contrario, comme l’avait compris Henry Ford, le robot n’est pas client de la firme. En attendant les « réplicants » de Blade Runner, il n’a pas besoin ou envie d’un iPhone ou d’un iPad.

La fin du modèle mercantiliste chinois

Ce n’est pas la première fois que la réduction drastique, voire l’élimination de la participation directe des hommes dans le processus de production, est annoncée. Face à la concurrence montante de l’industrie automobile nipponne, Detroit avait cru un moment trouver la riposte dans une robotisation radicale des chaînes de production, avant de comprendre que l’équilibre entre la machine et l’homme, et sa capacité unique (jusqu’à présent) d’imaginer en permanence des améliorations incrémentales du processus de production, était au cœur du fameux Toyota Production System (TPS).

Mais la troisième révolution industrielle, ancrée dans les avancées scientifiques et technologiques des vingt dernières années, promet un saut qualitatif, dans l’utilisation des matières premières, dans la chaîne internationale de fabrication et dans la participation du facteur humain. Les imprimantes en trois dimensions, instruments essentiels de cette rupture avec l'intelligence artificielle, seront capables de fabriquer à distance, avec une précision absolue, n’importe quelle pièce ou équipement complet (y compris de nouvelles imprimantes 3 D) en utilisant une fraction des matériaux nécessaire à l’usinage traditionnel et pratiquement sans intervention humaine au stade de la réalisation. La machine capable de se répliquer à l’infini, le robot qui fait des petits, n’appartiennent plus à la science-fiction. Autrement dit, le coût du travail dans la production manufacturière stricto sensu, déjà réduit dans nombre de secteurs industriels, va devenir marginal.

Conséquence : « le modèle mercantiliste chinois est fini », affirmait lors d’un récent séminaire à Paris le très libéral et volontiers provocateur Charles Gave, co-fondateur de Gavekal. La moitié du déficit commercial des Etats-Unis est due aux échanges avec la Chine et la même proportion liée à des produits fabriqués par ou pour des entreprises américaines. « Il n’y a aucune raison de conserver les usines en Chine », estime-t-il en annonçant une ré-industrialisation du monde occidental grâce à la robotisation. « Une implication en est que les Etats-Unis et les autres pays riches vont regagner de la compétitivité dans la production manufacturière. » Une autre conséquence en est « que les marchés émergents, où le bas coût du travail était le principal avantage compétitif, seront les perdants ».

Et l’emploi dans tout ça ? Ce n’est pas la préoccupation première de Gavekal, qui vend ses conseils à des investisseurs, pas à des syndicats. Un autre cas d’étude permet d’éclairer l’impact sur l’emploi des “énormes changements technologiques” en cours : la comparaison entre Wall Mart, le numéro un mondial des grandes surfaces, et Amazon, le pionnier du e-commerce. Dans le modèle traditionnel, la logistique (et les emplois qui vont avec) pèse à peu près 9 % du chiffre d’affaires. Dans le modèle Amazon (avec ses entrepôts robotisés) plus Fedex (pour la distribution), ce n’est que 3 %, explique Gavekal. En clair, la combinaison Amazon/Fedex (ou tout autre coursier) fait le même travail avec trois fois moins de personnel.

La nouvelle donne énergétique mondiale

Pour Charles Gave, « l’appareil industriel de l’avenir va se domicilier en fonction du coût de l’énergie » et non plus du travail. Or, dans ce domaine également, les cartes sont en train d’être rebattues, au bénéfice de certains pays riches, notamment les Etats-Unis. Le boom spectaculaire dans l’exploitation du gaz de schistes est en train de renverser la tendance séculaire à l’aggravation de la dépendance énergétique de l’Amérique du Nord. Pour Gavekal, « l’indépendance énergétique est désormais une perspective réaliste pour les Etats-Unis ». Selon lui, « l’Amérique du Nord pourrait devenir auto-suffisante dans un délai de cinq à dix ans ».

 

La révolution du gaz de schiste: divergence des prix gaz/pétrole 
La révolution du gaz de schiste: divergence des prix gaz/pétrole© Gavekal

L’impact économique potentiel, pour ne rien dire des retombées géopolitiques mondiales, de cette nouvelle donne est encore largement ignoré. « L’équation énergétique globale va changer dans des proportions que la plupart des gens n’ont même pas commencé à évaluer », relève l’économiste Kenneth Courtis. Pour le moment, la progression exponentielle de la production de gaz naturel à partir de la fragmentation des roches s’est traduite par un découplage des prix du pétrole et du gaz, ce dernier s’affichant en chute libre (l’unité de mesure, le MMBtu) tombant d’un plus haut de 15 dollars en 2005 à moins de 2,5 dollars récemment.

 

Ce n’est pas étonnant car la reconversion de l’économie américaine du pétrole (et du charbon) vers le gaz demandera de longues années et de lourds investissements au niveau de la production, du transport et des consommateurs finaux. Mais le potentiel est gigantesque. Les réserves exploitables des Etats-Unis en gaz de schistes sont estimées à 862 trillions (milliers de milliards) de pieds cubes, soit trois fois celles du gaz conventionnel. Seule la Chine a un potentiel plus important mais elle est confrontée à une grave pénurie en eau, ingrédient essentiel pour la fragmentation des roches qui libèrent le gaz. Et les Etats-Unis, à ce stade, ne semblent pas devoir s’embarrasser des scrupules écologiques qui conduisent certains pays européens (dont la France) à faire une croix sur cette ressource nouvelle et inespérée.

Si ce scénario d’une « période de destruction créatrice colossale » (Charles Gave) se matérialise dans les années qui viennent, les effets en seront multiples et profonds. Un exemple (parmi beaucoup d’autres) : depuis l’éclatement du système de Bretton Woods en 1971, la liquidité financière mondiale a été fournie essentiellement par les Etats-Unis qui ont imprimé des dollars afin de financer le déficit exponentiel de leurs comptes courants. Si les Etats-Unis n’importent plus d’énergie et « ré-importent » la production industrielle, revenant à des comptes extérieurs équilibrés ou même excédentaires, le monde va manquer de dollars.

50 millions d'emplois menacés aux Etats-Unis ?

 

Pour comprendre ce que cela signifie, il suffit de se souvenir que la transmission du choc des « subprimes » à l’Europe en août 2007 s’est faite par la fermeture brutale de l’accès au dollar pour les banques européennes, contraignant la BCE à mettre en place dans l’urgence des accords de swaps avec la Réserve fédérale des Etats-Unis. On connaît la suite. « L’Europe du Sud a un cash flow négatif en dollars de 150 milliards par an », explique Charles Gave. « La Fed prête à la BCE qui prête à ces pays pour qu’ils puissent continuer à acheter en dollars », notamment leur énergie. « Mais la BCE ne peut pas imprimer des dollars. »

Pour Gavekal, il y a un pays qui a compris ce qui se prépare. La Chine, expliquait Louis-Vincent Gave au cours du même séminaire, « va sortir d’un modèle de croissance fondé sur l’injection de travail à bas coût ». Les réformes financières lancées par l’équipe sortante du premier ministre, Wen Jiabao, sont une composante essentielle de cette stratégie. « Au cours des vingt dernières années, la Chine s’est développée en vendant à l’Occident pour des dollars. Pour les vingt prochaines années, elle va vendre aux pays émergents des biens et des services facturés en renminbi. » L’internationalisation de la devise chinoise progresse rapidement, la convertibilité complète du yuan (son autre nom) devant intervenir dans les trois à cinq ans à venir. Utilisant Hong Kong comme « point de passage et laboratoire », la Chine est en train de créer un marché obligataire ouvert aux émetteurs et aux investisseurs étrangers, de se libérer des banques internationales pour financer ses échanges, etc. Il s’agit, ni plus ni moins, que de « créer une source alternative de liquidité centrée sur Hong Kong ».

Le contraste est saisissant avec une Europe qui vaticine depuis plus de deux ans autour de la faillite de la Grèce, petite infection devenue gangrène du fait de l’irrésolution et de l’incompétence de la classe dirigeante européenne. « La Chine, souligne Louis-Vincent Gave, crée l’équivalent d’une économie grecque toutes les onze semaines ! » Les Chinois veulent une monnaie internationale forte et stable pour avancer dans un environnement monétaire bouleversé. Une partie des Européens rêvent de dévaluation, d’inflation, voire de retour aux monnaies nationales. Cherchez l’erreur.

 

50 millions d'emplois menacés aux Etats-Unis? 
50 millions d'emplois menacés aux Etats-Unis?
Dans un livre de prospective plutôt apocalyptique, The Lights in the Tunnel, l’informaticien et blogueur californien Martin Ford estimait que l’automatisation et les progrès de l’intelligence artificielle pourraient conduire aux Etats-Unis à la disparation de quelque 50 millions d’emplois. Et pas seulement dans l’industrie mais dans de nombreuses activités de service également. Une destruction du marché du travail tel qu’il fonctionne (déjà mal) actuellement. Et il posait ainsi les termes de l’équation dans l’introduction : « La réalité est que l’économie de marché, comme nous la comprenons aujourd’hui, ne peut tout simplement pas fonctionner sans un marché de travail viable. Les emplois sont le mécanisme principal par lequel les revenus – et donc le pouvoir d’achat – sont distribués à ceux qui consomment tout ce que l’économie produit. Si à un moment donné, les machines peuvent assurer de manière permanente une grande partie du travail effectué aujourd’hui par des humains, cela menacera les fondations de notre système économique. Ce problème ne se réglera pas de lui-même. C’est maintenant qu’il faut commencer à y penser. »

 

Le pire n’est jamais sûr. Il est très difficile de faire des prévisions, surtout quand il s’agit du futur, disait Yogi Berra. Mais, sans endosser intégralement la vision de l’avenir de Martin Ford, les Européens pourraient suivre sa recommandation de commencer à réfléchir. De la réforme fiscale à celle de l'éducation, de la recherche au capital humain, l'heure n'est plus vraiment au rafistolage et au bricolage. Quand ils en auront fini avec la Grèce ?

 

 

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9 juin 2012 6 09 /06 /juin /2012 14:25

 

Le traité de Maastricht (1992), en ôtant aux principaux États européens le droit de battre leur propre monnaie (avec la création de l’euro), mais aussi en voulant assurer une « convergence économique » de ses signataires et en établissant une politique de défense commune, a été à l’origine de l’Union européenne en tant qu’organe politique.

Le traité d’Amsterdam (1997) dépossède ces États-Nations d’une partie de leurs droits régaliens puisqu’il établit une politique étrangère de sécurité commune… tout en créant « un espace de liberté, de sécurité et de justice » avec la libre circulation des personnes sans contrôle aux frontières.

Le traité de Nice (2001) définit l’Union comme une « communauté de droit ».

Le traité de Lisbonne (2007) a constitué quant à lui le point d’orgue de la trahison, avec cette « Constitution européenne » que nous Français (mais aussi les Néerlandais) avions rejetée par référendum en 2005. Pourtant, un État membre se voit reconnaître officiellement le droit de quitter l’Union européenne (article 49 A). Pour cela, il devra d’abord notifier son intention au conseil européen. Enfin, à la lumière des orientations du Conseil européen, l’Union négociera et conclura avec cet État un accord fixant les modalités de son retrait, en tenant compte du cadre de ses relations futures avec l’Union.

On croit rêver. Un État souverain n’a pas besoin de négocier, de réviser, de s’accorder, de se perdre en palabres ! Il déchire les traités qui portent atteinte à son indépendance nationale.

Or, une commission non élue a arraché la souveraineté des peuples, a désintégré les États, a lié le destin de ces derniers à la dette tout en dépouillant leurs économies en imposant la monnaie de personne.

Si l’Europe des banquiers et de l’euro est à l’agonie, donnons-lui le coup de grâce et libérons-nous de cette caricature d’Europe unie. Et restituons pour de bon la souveraineté du peuple français.

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr/...

 

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7 juin 2012 4 07 /06 /juin /2012 12:08

 

Le Monde.fr avec AFP | 07.06.2012 à 08h54 • Mis à jour le 07.06.2012 à 08h54

L'habitat de l'atèle - ou singe-araignée - par exemple est lentement grignoté par les plantations de café et de cacao au Mexique et en Amérique centrale.

 

L'appétit insatiable des pays riches pour les produits comme le café ou le bois compromet la survie d'une espèce animale vulnérable sur trois dans les pays pauvres exportateurs, montre une étude australienne publiée jeudi 7 juin dans la revue scientifique Nature.

Les scientifiques de l'université de Sydney ont passé cinq ans à examiner plus de cinq milliards de chaînes d'approvisionnement reliant les consommateurs à plus de quinze mille produits dans cent quatre-vingt-sept pays. Ils ont étudié plus particulièrement le commerce mondial de biens associés à la perte de biodiversité comme le café, le cacao et le bois de construction, en croisant leurs données avec un registre de vingt-cinq mille espèces vulnérables. "Jusqu'à présent, ces interactions étaient peu ou mal comprises", a expliqué le chercheur Mandred Lenzen.

L'étude met en évidence le fait que dans des pays comme Madagascar, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Sri Lanka et le Honduras, la production à l'export est responsable de la perte de biodiversité pour 50 à 60 %.

 

 EXPLOITATION MINIÈRE ET FORESTIÈRE

L'habitat de l'atèle - ou singe-araignée -, par exemple, est lentement grignoté par les plantations de café et de cacao au Mexique et en Amérique centrale, où il faut aussi construire des routes, au milieu des forêts, pour le transport des marchandises.

En Papouasie-Nouvelle-Guinée, cent soixante et onze espèces, dont le marsupial cuscus (Spilocuscus rufoniger) et l'échidné de Barton (Zaglossus bartoni), sont menacées par l'exploitation minière et forestière destinée à une poignée de gros pays acheteurs. Sur ces cent soixante et onze espèces, pas moins de soixante pourraient disparaître à cause de la coupe de bois de construction pour le marché japonais, tandis qu'en Indonésie, les exportations agricoles mettent en péril deux cent quatre-vingt-quatorze espèces, dont des tigres.

Les auteurs soulignent que ces résultats devraient permettre de labelliser les produits dans les rayons en fonction de leur impact sur l'environnement.

 

 

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 15:37

http://calebirri.unblog.fr/

Posté par calebirri le 31 mai 2012

 

 

Sédition : ce mot n’est plus guère utilisé aujourd’hui, car à ce qu’il paraît sa définition a évolué avec le temps, comme nous le fait savoir le dictionnaire en ligne « Larousse ». En effet, le dictionnaire fait la distinction entre « autrefois » et « aujourd’hui », en validant un glissement sémantique assez révélateur :

 

« -Autrefois, soulèvement concerté et préparé contre l’autorité établie. (Il s’agissait d’un crime contre la sûreté de l’État.)
– Aujourd’hui, attentat, complot, mouvement insurrectionnel. »

 

De la même manière qu’on considérait pendant la guerre les résistants comme des terroristes, le fait de se soulever contre l’ordre établi est désormais considéré (par cet ordre établi) comme un acte terroriste.

 

Mais que faire lorsque l’autorité établie l’est injustement ?

 

C’est à cette question que doivent aujourd’hui répondre les citoyens européens. Car avec la crise la véritable nature de cette autorité a été révélée : les marchés financiers sont les véritables dirigeants de l’Europe. Et pour lutter contre ce pouvoir illégitime puisque non-élu les peuples européens n’ont d’autre choix que de se rassembler en « un » peuple européen, d’organiser et de préparer, de manière concertée, un soulèvement capable de renverser une autorité qui nous oppresse ; autrement dit de recourir à la sédition.

 

Car en réalité c’est bien cela que craignent les marchés, et qui explique le « coup de poker » qu’ils tentent en ce moment : la contestation de leur pouvoir s’organise et les peuples d’Europe sont aujourd’hui en mesure de reprendre la main sur le pouvoir financier, à travers l’émergence d’une nouvelle force politique, qu’on pourrait regrouper sous le terme « indignés ». N’étant pas en mesure d’expulser un Etat de l’Europe sans son consentement et ne pouvant contraindre le peuple à payer que par la menace de cette expulsion, les marchés espèrent donc faire élire les partis soumis à l’autorité qu’ils détiennent encore et empêcher par tous les moyens l’arrivée au pouvoir d’un parti qui participerait de cette sédition.

 

Pour faire perdre leur pari aux marchés, il suffirait donc que les peuples prennent simplement conscience du fait que la Grèce ne sortira pas de l’Europe, pour la simple et bonne raison que personne n’y a intérêt : ni les marchés (on vient de le voir avec l’Espagne) qui d’un point de vue capitaliste désirent une Europe à gouvernance économique unique débarrassée de la démocratie, ni les peuples qui par l’éclatement de l’Europe se verraient perdre le peu de pouvoir qu’ils ne détiennent que collectivement.

 

Car si la Grèce sortait demain, c’est après-demain l’Espagne qui suivrait, et ainsi de suite. Fin de l’Europe. Fin de l’histoire.


Si maintenant la Grèce ne sort pas mais que les dirigeants font payer le peuple, alors tout les autres paieront aussi… et l’on se débrouillera bien ensuite pour faire tomber la liberté et la démocratie, si dangereuses pour ceux qui veulent imposer leurs volontés de domination.


Mais si la Grèce ne sort ni ne paye, alors aucun autre pays ne sortira ni ne paiera.

 

Que se passera-t-il alors ?
Cela, nul ne le sait et personne ne semble pour le moment vouloir réfléchir à cette hypothèse. Elle est pourtant la plus sensée. Faire payer les riches, supprimer les privilèges, et surtout organiser la suite. Car l’ennemi de la Grèce est le même que celui de l’Espagne ou de la France, et ce n’est pas en renversant un pion à l’ennemi qu’il reculera ses autres pièces. Ce qu’il faut c’est rendre, sous l’impulsion des peuples, au pouvoir politique l’ascendant sur le pouvoir financier .

 

C’est bien cette « troisième voie » qui se trouve être l’enjeu principal de ce pari. En faisant comme si elle n’existait pas, les marchés prouvent à quel point elle bluffe dans la bataille qui oppose les peuples à la finance, et qu’il nous suffit de ne pas nous y laisser prendre pour qu’ils se retirent.

 

Car qui donc a réfléchi à cette question autrement qu’en disant que si la Grèce ne paye pas et ne sort pas, c’est le chaos?


Et qui fait, et comment sont faits les calculs qui disent que la sortie de la Grèce couterait 500 à 1 000 milliards d’euros ? Quelle est la part qui reviendrait au privé et au public, aux riches banquiers et aux pauvres du peuple ? L’audit citoyen de la dette serait déjà un bon point de départ pour se faire une idée. Mais c’est dans tous les Etats d’Europe qu’il faudrait regarder de plus près.

 

Car en définitive il semblerait bien que dans ce cas de figure, rien ni personne ne pourrait s’opposer à la volonté de peuples unis et conscients de leurs droits.

 

On nous dit que si on taxe trop les riches ils vont partir. Mais ne l’ont-ils pas déjà fait ? Les plus grosses fortunes, les plus grosses entreprises ne paient-elles pas déjà leurs impôts (quand elles en payent) ailleurs dans les paradis fiscaux ? Quand on pense qu’environ 600 milliards manquent déjà à la France, qu’en est-il ailleurs ?

 

On nous dit que les licenciements et les délocalisations vont faire s’effondrer toute l’Europe. Mais n’est-elle pas déjà en train de se désagréger ? Et les grandes entreprises ne délocalisent-elles pas déjà depuis des décennies ? Faudrait-il devenir moins exigeants que les Chinois pour espérer voir nos entreprises revenir s’installer chez nous ?

 

Peut-être d’un point de vue capitaliste vaut-il mieux accepter la puissance des forces de la finance et se résigner à voir nos salaires et nos droits diminuer à concurrence de ceux des pays les plus pauvres et les plus autoritaires pour redevenir compétitifs, mais est-cela que nous voulons vraiment ?

 

Peut-être pourrions-nous plutôt tenter autre chose, cette « troisième voie » qui ouvrirait d’autres perspectives que celles qu’on veut nous imposer !

 

1- rassembler les forces contestataires pour qu’elles fassent front commun.
2- refuser de payer et de sortir de l’Europe, par les urnes si possible, tout en montrant notre attachement à l’Europe.
3- organiser un audit de la dette par pays d’abord, dans toute l’Europe ensuite.
4- faire payer qui doit, et faire tomber les paradis fiscaux.
5- interdire la spéculation sur les matières premières.
6- mettre en place des Assemblées Constituantes permettant aux peuples de se doter de nouvelles institutions.
7- réfléchir ensemble à de nouvelles règles régissant les échanges et favorisant le partage tout en protégeant notre planète.
8- faire valider tout cela par des référendums.
9- mettre dehors à la fois les financiers et leurs complices dans les gouvernements.
10- instaurer pour l’Europe une nouvelle démocratie.

 

Et si la sédition, c’était la solution ?

 

Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr

 

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 15:21

 

Rue89 - Témoignage 06/06/2012 à 14h18
A girl called Georges | Observatrice et blogueuse

 

Une agrafeuse sur un bureau (Sterlic/Flickr/CC)

 

Commencer tes études par un contrat d’insertion, c’est un peu comme faire la vaisselle à ton propre mariage. OK, j’abuse, mais pas tant que ça.

Avant d’obtenir mon diplôme, je postule tranquillement pour des petits boulots, gardes d’enfants, etc. C’est comme ça que j’ai été EVS, employée de vie scolaire pour l’Education nationale.

Mais attends.

Je vais à un entretien d’embauche et là, une DRH assez âgée et une chef de division m’accueillent et essaient de me faire passer pour la reine du
bal. Sur l’air de : vous êtes trop qualifiée donc voilà ce qu’on vous propose, intégrer l’Education nationale administrative (et attendre une
superbe création de vrai poste qui, bien sûr, me reviendra).

Mon profil est parfait pour ce petit plongeon de six mois avant la création de 80 postes et blablabla. Là, je ne sais pas trop si je dois me réjouir ou pas.

Bon, je me réjouis, on verra bien s’il faut chialer plus tard. J’avoue que je fais même alors un peu la fête (après coup, je me sens ridicule de crédulité).

Adultes, Stabilo et agrafeuses

Je vais signer mon contrat. Ma fiche de poste, celle d’une EVS, parle d’enfants, de rangement de CDI (centre de documentation et d’information), de prise en
charge d’handicapés, etc.

En fait, je n’aurai de contact qu’avec des adultes, des Stabilo et des agrafeuses… Mon employeur ? Un lycée de la région que je ne pourrais même pas situer sur une carte…

V’la l’embrouille !

Mon premier jour de taf, je le sens mal d’emblée. C’est l’administration, c’est le 3 janvier, donc galettes des rois, cidres, blagues à la con et bises de bonne année. Bienvenue à bord, Georges.

Je vois que mes missions sont floues, voire inexistantes. On peut les résumer comme ça : tu fais tout ce qu’on te demande y compris de la manutention et servir des cafés lors des réunions. Ouaaaah la chance !

Le principe d’un CUI (contrat unique d’insertion), c’est que tu ne coûtes pas cher à l’Etat : le CUI est exonéré de plus de 80% des charges patronales (ça fait 93 euros sur ma fiche de paye, je suis abordable comme fille).

Comme tu n’es plus au chômage, tu touches ta paye (657,58 euros net par mois) pour tes vingt heures par semaine, sans aide au logement. Peu importe si t’avais une aide quand tu étais mieux indemnisée par Pôle emploi (829,80 euros + 58,24 euros d’APL). La logique, c’est pour les nazes, toi, tu es EVS, et tu as été triée sur le volet pour être le cul sur une chaise devant un PC toute la journée.

Comment on parle aux EVS

Lors d’une petite sauterie entre EVS, je m’aperçois que sur l’académie, nous sommes presque 500, des jeunes, des personnes en bout de course et, surtout, des présumés « cas sociaux ». En effet, lors de formations destinées aux EVS, on s’adresse à nous comme si on l’avait bien cherchée, notre situation de merde.

En gros : si vous aviez travaillé à l’école, si vous n’aviez pas déconné avec des parcours chaotiques et chelous, vous ne seriez pas là.

Merci. Je me sens mieux.

T’entendre dire des conneries pareilles à l’issue de tes études, ça incite à mettre tout en œuvre pour :

  • te casser ;
  • faire un attentat Coca-Mentos au rectorat ;
  • te sentir comme une sous-merde et le devenir petit à petit, à force de renouvellement de contrat cas soc’.

Pas mal de personnes croisées dans le cadre de mon contrat ont coché la case 3 : c’est révoltant de voir ce que l’on peut faire croire à des personnes pourtant adultes, structurées et sûrement dignes au départ. C’est le plus triste dans cette histoire.

Ma vexation d’avoir cru à un truc qui s’est avéré pourri de A à Z (d’ailleurs, je ne pense pas aller jusqu’au « Z » mais bel et bien trouver un truc en dur avant la fin de mes six mois), ça passera…

Postes en carton

Des centaines de personnes, qui ont bossé trois ans, en coûtant que dalle, se font vider comme ça, sans même pouvoir prétendre à une validation d’acquis d’expérience étant donné la polyvalence de leur fiche de poste en carton.

Des gens qui ont pris pour acquis que les merdes, c’étaient eux, donc pas la peine d’essayer de s’en sortir… Tout ça, c’est de la misère-massue que tu te prends en pleine figure et c’est balaise.

Je fais partie du truc, je suis en voie de « merdisation », on achève ma confiance professionnelle en insultant mon parcours de vie au passage.

T’as beau être sûre d’avoir fait les bons choix, t’es pas mal désœuvrée quand tu deviens le cas soc’ de service de ton administration.

Comme j’aurais préféré travailler avec des mômes ! C’est comme si j’avais pioché une carte chance qui se transforme en piège au fil des jours.

EVS avec option « t’es trop maline pour t’occuper de gosses alors tu vas être dans un bureau, nous passer nos fax, coller des étiquettes et surtout faire relire à ta tutrice la moindre ligne de mail pour qu’elle te dise : oh là là, c’est bien (ben ouais, c’est prévu que tu sois débile donc si tu sais écrire deux lignes sans faute, tu deviens, débile mais lettrée, clââââsse) ».

Ah oui, la tutrice en question, c’est une de tes supérieures qui t’oriente, qui t’insère... tu sais, dans la vie pro, qui te propose des formations, qui te « responsabilise » en te laissant passer un coup de fil.

Une fois par mois, tu dois la voir. J’ai vu la mienne une fois, le jour où elle a laissé sous mes yeux un papier indiquant qu’elle recevrait 150 balles pour être tutrice, cool. 150 euros pour m’avoir dit : je ne vous vois pas dans l’administration, ça manque de fantaisie, vous devriez écrire…

Ouais, et toi, tu devrais faire gaffe à ce que tu fous avec l’argent public, et si tu veux que j’écrive, n’hésite pas à me verser une pension alimentaire. En attendant, arrête de t’essuyer les pieds sur ma dignité. Merci.

Voilà, tu la connais l’histoire des gens qui perdent toute leur confiance à force de se faire chier sur la gueule.

La sensation de valoir 93 euros

Pour moi, « everything is gonna be alright ». Je suis jeune et, j’ose le dire, diplômée. Mon contrat se termine, je vais bouger, oublier cette mauvaise passe. Mais je me demande quel avenir est possible, professionnellement, pour les centaines d’autres personnes qui ont fait leur taf dans des écoles et qui retournent à la case départ sans rien. Avec des fausses formations aux intitulés foireux qui ne vont rien apporter à leur CV. Et cette sensation de valoir 93 euros…

L’Education nationale marche sur la tête, et c’est choquant pour un ministère aussi important, aussi structurant pour notre société.

Mépriser ceux qui font tourner toute cette machine, c’est mépriser l’enfance, la jeunesse, tirer une croix sur le mot « avenir ».

C’est organiser une lutte des classes interne au ministère de tutelle. Personne ne se connaît, personne ne se comprend. Mais certains sont payés 150 euros pour avoir l’amabilité de t’écouter pendant une heure dire ce que tu voudrais faire de ta vie.

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 14:49

 

LE MONDE | 06.06.2012 à 16h41 • Mis à jour le 06.06.2012 à 16h41

Par Benoît Floc'h

Le dossier d'Eliza, qui allait être recrutée, est toujours en cours d'examen à la préfecture.

Ses ancêtres, dit-elle, ont quitté la France pour l'Amérique en 1642. Et la circulaire Guéant a bien failli, quatre siècles plus tard, pousser Eliza Struthers-Jobin sur le même chemin d'exil... L'abrogation par le nouveau gouvernement de ce texte, signé le 31 mai 2011 par le précédent, permettra peut-être à la jeune Québécoise d'y échapper.

 

Lire : Etudiants étrangers : une nouvelle circulaire plus souple


Arrivée en France en 2010, diplômée en 2011 d'un master "Industries créatives, média, Web et arts" à l'université Paris-VIII, Eliza Struthers-Jobin avait trouvé un employeur qui l'avait déjà prise en stage et était prêt à lui signer un contrat à durée déterminée d'un an en tant qu'assistante de chargée de production. Mais, le 23 janvier, elle reçoit un courrier de la Préfecture de police de Paris. C'est la douche froide. Le changement de statut (d'étudiante à salariée) qu'elle demande est refusé.

"C'est l'expérience la plus surréaliste de ma vie !, raconte-t-elle. Je m'étais installée dans une ville à laquelle j'avais l'impression d'appartenir. Tout d'un coup, je me suis sentie rejetée. Je suis sortie pour me changer les idées. Les gens marchaient dans la rue ; ils donnaient l'impression d'être libres. Moi, je ne me sentais plus du tout pareille... En tant que Canadienne, Québécoise, c'est-à-dire Française il y a 500 ans, cela paraissait totalement impensable. Et c'était très frustrant."


Le titre de séjour d'Eliza.

 

La jeune femme blonde de 27 ans voulait retrouver ses racines, améliorer son français et obtenir une première expérience professionnelle. Mais ce pays qu'elle "adore" lui oppose la situation de l'emploi pour lui faire comprendre que le retour aux sources n'aura qu'un temps. Eliza Struthers-Jobin cite le courrier qu'elle a reçu : "Sur la période du 1er octobre 2010 au 30 septembre 2011, Pôle emploi dispose pour cette profession de 4 993 demandes d'emploi pour 556 offres."

Elle cherche de l'aide, surfe sur Internet et découvre, grâce à Twitter, que d'autres étudiants se sont regroupés au sein du Collectif du 31 mai. "Ils m'ont envoyé un kit de survie avec tous les numéros de téléphone utiles", précise-t-elle. La société de production qui voulait la recruter la soutient. "Allons voir un avocat !", lui dit le patron.

Le 3 avril, un recours hiérarchique est envoyé au ministère de l'intérieur. Deux mois plus tard, aucune réponse n'est venue. "Normalement, explique Eliza, cela correspond à un refus implicite."

Sauf que... François Hollande a été élu président de la République entre-temps et que, parmi ses promesses de campagne, figurait notamment l'abrogation de la circulaire Guéant. De fait, un nouveau texte, daté du 31 mai 2012, a été signé par les ministres de l'intérieur, du travail et de l'enseignement supérieur. Les restrictions imposées aux étudiants étrangers désirant travailler en France disparaissent.

Alors ? Eliza Struthers-Jobin, se précipite à la préfecture. "La personne qui m'a reçue, raconte-t-elle, m'a assuré qu'il n'y avait rien d'indiqué dans mon dossier. Cela signifie que c'est toujours en cours et que je vais recevoir quelque chose. Donc, ce n'est pas perdu, mais ce n'est pas gagné... Je suis toujours dans le purgatoire du visa."

En attendant, la jeune femme vit d'expédients. Légalement, elle ne peut pas travailler mais rend quelques services, participe à quelques projets. Des amis l'hébergent ; lui offrent le couvert quand c'est nécessaire.

 

"FRUSTRANT"

Elle s'adonne au "fixie freestyle", un sport qui consiste à utiliser un vélo à pignon fixe pour réaliser des figures acrobatiques. Activité qui lui a permis de se faire repérer par Le Coq sportif pour sa dernière campagne de publicité. A l'instar du basketteur Joakim Noah - excusez du peu...

"Je fais plein de choses, ici, assure-t-elle. C'est pour ça que c'est frustrant cette histoire..." Pour autant, Eliza assure ne nourrir "aucune rancune vis-à-vis de la France" : "J'adore être en France. Ce qui s'est passé est le fait d'un gouvernement, et les gouvernements ne représentent pas toujours les peuples... Regardez ce qui se passe en ce moment au Québec avec les étudiants ! J'ai été très bien accueillie par les Français. On m'a hébergée, nourrie. Il y a toujours quelqu'un pour me remonter le moral quand il le faut."

Benoît Floc'h

 

La France, quatrième pays d'accueil des étudiants étrangers

 

La France a accueilli 285 000 étudiants étrangers en 2010-2011. Ceux-ci représentent 12 % des effectifs et 41 % du total des doctorants. C'est ce qu'indique la dernière étude de CampusFrance, l'organisme public chargé de promouvoir l'enseignement supérieur français et d'accueillir les étudiants étrangers. Le nombre de ceux qui suivent leurs études dans un autre pays que le leur est toujours en très forte augmentation : ils étaient plus de 3 300 000 dans le monde en 2009 (+ 31 % depuis 2005). Les Etats-Unis sont les plus attractifs. La France est 4e : le premier contingent y est marocain (11 % du total, - 9,4 % entre 2005 et 2009), le second est chinois (9,5 %, + 64,8 %). Les trois quarts des étudiants accueillis sont inscrits à l'université.

 

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 16:00
Marianne - Lundi 4 Juin 2012 à 12:00

 

Observateur de la vie politique française, il passe au crible les interventions de nos... En savoir plus sur cet auteur

 

Adepte du «made in France», l'Hérétique rage contre ces distributeurs français qui ne jouent pas la carte nationale. Notre blogueur associé se sert d'une anecdote personnelle pour illustrer son propos.

 

(Electroménager - GILE MICHEL/SIPA)
(Electroménager - GILE MICHEL/SIPA)
Je me demande si je n'en dis parfois pas trop sur mon blog à propos de ma vie privée. Mais bon, elle me sert à illustrer tellement de choses...

En la circonstance, c'est Lapeyre que j'ai dans le collimateur et je vais expliquer pourquoi. Il se trouve que l'ignoble capitaliste exploiteur du peuple et koulak enrichi à la sueur des honnêtes travailleurs que je suis a un locataire. On a beau être un sale libéral, un centriste comme diraient les trotskistes, on a tout de même des valeurs, et, notamment, je me refuse à imiter ces salauds de gougnafiers de marchands de sommeil. 

Ce que je joue est donc d'une propreté à toute épreuve, moderne et entretenu. Et comme je soigne mes locataires (c'est une petite studette donc ça change souvent) mon dernier projet est d'échanger les plaques de cuissson pourraves qu'un de ces voleurs d'artisan m'a installé il y a cinq ans contre une plaque à induction deux feux vitro-cérame flambante neuve. Et tant qu'à faire, je remplace toute la kitchenette de ma locataire. Elle y gagne parce qu'il va me falloir quelques mois de loyers pour rentrer dans les fonds du réaménagement.

«Il y a des limites au patriotisme économique !»

Je me suis rendu donc chez Lapeyre pour voir ce que je pouvais trouver dans ce domaine. Là-bas, très bien, une conseillère de première qualité, compétente, efficace et sérieuse, de bon conseil. Bonne offre aussi de Lapeyre qui me propose un artisan partenaire pour installer l'ensemble. Jusque là, tout va bien. On me propose une kitchenette comprenant plan, évier, réfrigérateur et table à induction deux feux pour la somme de 650 euros environ.

Hop, voilà une bonne occasion de faire travailler l'ouvrier qualifié français : je demande donc s'il y a possibilité d'installer une table deux feux Brandt ou Electrolux : l'une et l'autre sont fabriquées en France (correctif : l'un de mes Trolls m'indique qu'Electrolux ne produit pas de tables à induction en France. Vérification faite, en effet, seul le lave-linge à chargement par le dessus est produit en France. Ouf, restent tout de même Brandt, Thomson, Sauter et De Dietrich). Sauter ou De Dietrich me conviennent bien.

Problème : Lapeyre vend des packs et le matériel prévu, c'est du Beko. Après recherche, Beko, ce sont des Turcs, en fait. Leurs usines sont en Turquie, Russie et Roumanie. Mais pas en France. Belle entreprise, certes, mais côté qualité, allez savoir pourquoi, j'ai davantage confiance dans le savoir-faire français et je ne veux pas installer un matériel en lequel je n'aurais pas confiance surtout s'il me conduit à devoir faire un nouveau rachat cinq ans après. De bonne composition et partageant ma volonté de faire profiter mon pays de ma consommation, la conseillère Lapeyre s'échine à trouver une solution. Mais, calculs faits, les prix proposés sur son catalogue Lapeyre sont tels que j'arrive à une facture finale entre deux fois et trois supérieure à la proposition initiale. J'aime mon pays et mes compatriotes, mais il y a des limites à mon patriotisme économique. La table Beko en pack revient à 179 euros et le prix proposé pour son équivalent Electrolux ou Brand est de l'ordre de 450 euros.

Dépité, je retourne chez moi après avoir signé la proposition initiale, pestant contre l'incapacité du fournisseur et du revendeur à se mettre d'accord pour proposer un pack made in France. Mais pris d'un doute dans la soirée, je me lance dans une petite recherche sur google et devinez ce que je trouve ? Une plaque à induction deux feux Brandt, donc fabriquée en France, à 181 euros. Trop tard !

Pour la création d'un label clair

Là, j'avoue que j'ai un peu la haine. Pas contre la conseillère, elle était franchement extra. Contre Lapeyre. Il y a une magouille ou quoi ? En fait, à ce que j'ai compris, parce qu'il n'y a pas de partenariat spécifique entre les producteurs français et Lapeyre sur ce type de produit, tout acheteur doit composer sa cuisine soi-même plutôt que de pouvoir bénéficier d'un pack. Le problème, c'est qu'en proposant à près de deux fois et demi les produits français par rapport aux prix trouvés sur Internet, il y a assurance d'éliminer en effet notre production nationale.

C'est donc bien le distributeur qui fait un sale coup au producteur français ! Je me suis dit que je n'allais pas laisser passer ça sans réagir. Là, je l'ai un peu dans le baba : j'en suis à mon 3e rendez-vous, ma locataire attend sa nouvelle plaque et les choses ont traîné. Je n'ai pas vraiment envie de tout remettre en cause. Le reste des services de Lapeyre est de bonne qualité. 

Mais je juge complètement idiot et improductif de leur part de ne pas chercher à jouer la carte nationale. Il y a un autre truc qui ne m'a pas plus du tout au demeurant et qui vaut presque publicité mensongère : mon oeil avisé lorsqu'il a contemplé les exemplaires de pack en démonstration a constaté pourtant la présence de tables dont l'intitulé «Brandt» ne laissait pas de doute sur l'origine. Initialement, c'est même pour cela que j'ai signé immédiatement pour ces solutions. Tout ça pour me retrouver avec du matériel turc. 

Lapeyre, prend garde ne pas te faire retourner une paire de baffes : je déteste que l'on m'ait fait prendre des vessies pour des lanternes.

En tout cas, encore un exemple qui accrédite parfaitement ce que défendent Bayrou et le MoDem : un label clair avec une charte de pratiques commerciales qui empêchent ce genre de coups bas. Franchement, l'engagement à promouvoir une telle loi est vraiment une de mes motivations majeures, dans cette campagne législative pour accorder mon vote à un ou une candidate. On a pris l'habitude de commencer à faire attention pour les aliments, mais, nom de Zeus (ou plutôt de Déméter, en la circonstance) la France ne produit pas que de la bouffe !

 

«Produire français» : des distributeurs pas clairs...
Retrouvez l'hérétique sur son blog.
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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 15:14

 

Le Monde - Blog - 05 juin 2012

Le débat sur la politique de distribution du dividende chez France Télécom n’est pas nouveau. Depuis des années, les syndicats réclament une meilleure répartition des résultats de l’opérateur téléphonique. La revendication s’est encore exprimée, mardi 6 juin, lors de l’assemblée générale du groupe, qui s’apprête à distribuer 95% de son bénéfice net à ses actionnaires.

 

 

Cette générosité dénote la stratégie à courte vue, qui a été celle de France Télécom toutes ces dernières années. L’Etat, qui reste, avec 27% du capital, le premier actionnaire de l’opérateur, a mal anticipé les bouleversements du secteur, qu’il a pourtant lui-même provoqués.

L’attribution de la quatrième licence à Free a entraîné un séisme, qui va nécessiter des moyens considérables pour encaisser cette nouvelle concurrence. Au lieu de rester assis sur sa rente pendant des années, l’Etat aurait été plus avisé de prôner une politique de distribution des dividendes moins généreuse, et de consacrer plus de moyens aux investissements et à l’innovation.

Cette année encore, au titre de 2011, ce sont 3,8 milliards d’euros qui partent directement dans la poche des actionnaires. Cette stratégie était supportable tant que, dans un environnement concurrentiel maîtrisé, les revenus étaient récurrents et réguliers. Mais l’arrivée de Free, en diffusant un modèle low cost, bouleverse la donne. France Télécom, comme ses concurrents, enregistre une baisse de ses résultats.

Sous la pression, France Télécom est désormais prêt à revoir à la baisse son dividende. Mieux vaut tard que jamais. Toutefois, ce seront plus de 3 milliards d’euros qui seront encore distribués aux actionnaires au titre de 2012. On est en droit de s’interroger sur le bilan de la politique menée ces dernières années. Si elle a été bien utile aux finances publiques, elle n’a pas empêché le cours de l’action d’atteindre un niveau historiquement bas. A un peu plus de 10 euros, celui-ci a chuté de 55% depuis cinq ans et de 33% depuis un an. D’où le rendement déconnecté de toute réalité que procure aujourd’hui l’action: 13,5%, quand les emprunts d’Etat ne peuvent offrir que 3%.

Ce n’est pas en maintenant un dividende généreux que France Télécom satisfera ses actionnaires, mais en proposant une politique industrielle de long terme. Une fois de plus, l’Etat a apporté la preuve qu’il était un bien piètre actionnaire.

Twitter: @StephaneLauer


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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 15:08

 

Le HuffPost  |  Par Grégory Raymond Publication: 05/06/2012 14:13 Mis à jour: 05/06/2012 15:04

Le Qatar continue ses emplettes sur le sol français. Après être entré dans le capital de Total, Vivendi, Lagardère, Vinci ou LVMH, l'émirat vient de mettre la main sur une adresse prestigieuse: le 52 avenue des Champs-Élysées. L'immeuble hébergeant le Virgin Megastore passe désormais dans le giron qatari, pour la modique somme de 500 millions d'euros, comme l'indique Le Figaro. Cela en fait la troisième transaction la plus importante en immobilier d'entreprise depuis dix ans.

» Le Qatar poursuit ses folles emplettes en France

Cet achat vient s'ajouter à une longue liste d'investissements immobiliers dans l'Hexagone. Outre celui-ci, l'hôtel Royal Monceau, le Carlton de Cannes, l'hôtel Lambert, l'hôtel d'Evreux de la place Vendôme et le centre de conférences internationales de l'avenue Kléber ont également été arrachés par les richissimes dignitaires du Golfe. Construit dans les années 1930, l'immeuble des Champs-Élysées dispose de 70.000 mètres carrés, héberge Virgin et Monoprix, ainsi que des bureaux et une terrasse au dernier étage.

Détenu jusqu'à présent par Groupama, l'immeuble avait été mis en vente pour faire face aux difficultés financières du groupe. Il s'est récemment séparé de plusieurs administrateurs et de son patron Jean Azéma, après avoir publié des pertes de 1,8 milliard d'euros en 2011.

Qui pour remplacer Virgin ?

Le 2 mars dernier, Le Figaro annonçait que Virgin allait fermer son magasin, jugé beaucoup trop coûteux. Il faut dire que les 7.000 mètres carrés, dont 4.500 de surface commerciale, se louent pour un loyer annuel de 600.000 euros.

Le premier fantasme fait état de l'ouverture d'un Apple store, relayé par Challenges. En effet, la firme à la pomme cherche à s'installer depuis de nombreuses années sur "la plus belle avenue du monde", balayée par 300.000 badauds chaque jour. Cette adresse prestigieuse pourrait être une occasion à saisir, après la rumeur de la reprise du siège de HSBC, également sur les Champs-Élysées. Parmi les autres prétendants pressentis: Marks & Spencer, qui a ouvert en décembre dernier une boutique plus petite sur la même avenue, ainsi que la marque Forever 21, une enseigne de vêtements très connue outre-atlantique.

Virgin a toutefois démenti la rumeur, assurant qu'un départ des Champs-Élysées "n'était pas d'actualité" et que "des animations y sont prévues jusqu'à la fin de l'année 2012". Affaire à suivre...

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