Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 15:01

 

Marianne - Blog

 

12.06.26.gif

Partager cet article
Repost0
27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 14:42
Marianne - Mercredi 27 Juin 2012 à 12:00 
Mathias Destal

 

Le géant américain de la vente en ligne a choisi la Saône-et-Loire pour installer son troisième centre de distribution sur le territoire, annonçant ainsi la création de plusieurs centaines d'emplois dans cette région sinistrée. Mais à quel prix ? Entre autres, celui de consolider un peu plus ce prédateur qui déstabilise l'industrie du livre en France.

 

(CLASSEN BERNHARD/SIPA)
(CLASSEN BERNHARD/SIPA)
Amazon s’installe à Chalon-sur-saône. L’arrivée d’un troisième centre de distribution du géant américain du commerce en ligne a été célébrée par le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, lundi. Il s’est rendu sur place, accompagné de Frédéric Duval, directeur des opérations logistiques d’Amazon France, pour en faire l’annonce. L’implantation de cette plate-forme logistique de 40 000 m2 doit permettre la création de 500 à 1000 emplois dans la région, dont 400 contrats à durée déterminée maximum et 600 emplois d'intérimaires. « Aujourd’hui la Saône-et-Loire conforte son industrie et investi aussi dans l’économie de loisirs et la culture. Après la tempête voici le printemps et le renouveau. »

 

Il faut se féliciter d’apprendre que cette ville de 45 000 habitants va se doter, d’ici à septembre, d’une structure dynamisant l’emploi dans une région habituée aux plans sociaux. Ceci dit, le développement croissant des activités d’Amazon en France n’augure rien de bon pour l’emploi et « la culture », chers à Arnaud Montebourg. Car, derrière les emplois crées par Amazon qui, rappelons-le, bénéficiera d’aides publiques en échange de sa bienveillance, il y a la face cachée. Celle d’une entreprise que rien n’arrête dans sa course à l’hégémonie.

concurrence déloyale

La société créée par l’entrepreneur Américain, Jeff Bezos, vend aujourd'hui tous types de produits, de la literie aux vêtements d'enfants en passant par les disques, les DVD et les produits informatiques. Mais son activité principale demeure la vente de livres en ligne. Et à ce jeu là, Amazon écrase tout sur son passage. Aux Etats-Unis, où le premier site est mis en ligne en 1995, les acteurs de l’industrie du livre savent de quoi il retourne. A titre d’exemple, la grande chaîne américaine Borders a fermé plus de 200 grandes surfaces en 2010 avant de faire faillite. En France, c’est la librairie en ligne française Bibliosurf qui a jeté l’éponge, cinq ans après son lancement, fin 2011. En cause : les prix pratiqués par Amazon.

 

Désormais, se sont les libraires qui se sentent menacés. Ce sentiment tient à un constat simple : les librairies en ligne se sont emparées de plus de 11 % du marché du livre français en 2010 et s'imposent de plus en plus dans le circuit de l'occasion; or les professionnels considèrent qu'Amazon totalise 80% au moins du chiffre d'affaires de la vente en ligne. En intégrant les frais de livraison dans le prix de vente et en proposant à ses clients systématiquement des livres d'occasion à prix cassés  Amazon pratique selon eux une concurrence déloyale. Beaucoup de librairies ont ainsi dû mettre la clé sous la porte ces dernières années, comme le laisse entendre Vincent Monadé, président du MOTif, dans une tribune publiée en 2011, intitulée « Amazon m’a tuer ». Il y aurait danger à ce que les librairies disparaissent les unes après les autres de nos villes car, en effet, celles-ci sont indispensables à la diffusion du livre et participent à faire découvrir de nouveaux auteurs ainsi qu'une littérature exigeante, soigneusement selectionnée par les libraires eux-mêmes.

 

L’autre crainte des libraires: le développement du livre numérique, domaine dans lequel Amazon pourrait détenir une position quasi monopolistique, grâce notamment aux procédures en cours aux Etats-Unis pour soupçons d’entente illégale entre les grands éditeurs américains et le concurrent direct d’Amazon dans la vente en ligne, Apple. Ces soupçons reposent sur des contrats de mandat que les éditeurs ont fait signer en 2010 aux revendeurs de livre numérique afin de réguler le marché. S’ils sont avérés, Amazon pourrait reprendre sa guerre des prix…

"marché fermé et exclusif"

Sa situation de monopole pourrait aussi être favorisée par sa liseuse Kindle. L’utilisation de la liseuse d’Amazon et le téléchargement de livre numérique restent encore limités en France - moins de 1 % de livres téléchargés en 2011 -. En revanche, outre-Atlantique, le Kindle fait un tabac et séduit d’abord de gros lecteurs dont le budget en librairie s’est effondré. D’autre part, comme le souligne Livres Hebdo, daté de mai 2012, « en cassant les prix (…) et en ajoutant un système de contrôle de droits propre à son Kindle, Amazon s’est constitué à une vitesse foudroyante un vrai marché fermé et exclusif. » Cela signifie qu’il est impossible de lire des ebooks sur une autre liseuse que celle d’Amazon, tout comme il n’est pas possible de lire sur le Kindle des livres numériques achetés sur un autre site …

 

Bien que des résistances culturelles persistent en France sur l’usage des livres numériques, ce marché risque de se développer plus vite qu’il n’y paraît. Et Amazon se place déjà en pôle position. Si le marché venait à se développer, nul doute qu’Amazon occuperait tout le terrain, déstabilisant le secteur et en premier lieu les libraires et les éditeurs.

 

A ces diverses éléments s’ajoute un autre qui aurait dû conduire M. Montebourg à plus de discrétion dans l’expression de son enthousiasme. En effet, Amazon n’est pas connu pour être un exemple en matière fiscale. Pour ses activités européennes, l’entreprise a en effet élu domicile au Luxembourg. Une combine qui lui permet de bénéficier d’un impôt sur les sociétés allégé  : 21,8% là-bas contre les 33,3% en vigueur en France. Ce n’est pas forcément le problème des futurs salariés, ou intérimaires, de la plate-forme qui doit voir le jour à Chalon-sur-Saône. Mais ce devrait être celui du ministre du Redressement productif.
 
Partager cet article
Repost0
27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 14:31

 

Marianne - l'auto-didacte - Rédigé par Michel Holtz le Mercredi 27 Juin 2012 à 11:04

 

A partir de dimanche, les éthylotests seront obligatoires dans toutes les voitures. Une mesure qui suscite une prudence de sioux au gouvernement et une franche hostilité de la part des associations concernées. D'autant que les lobbyistes qui ont obtenu sa mise en application ne sont autres que les fabricants de ces petits ballons.

 

Prière d'insérer dans toutes les boites à gants © DR
Prière d'insérer dans toutes les boites à gants © DR
Les usagers de la route sont parfois complotistes. Ils leur arrive également de s’auto - persuader que chaque mesure qui leur est destinée n’a qu’un but : leur piquer des sous. Et la dernière décision en date, la fameuse obligation de glisser un éthylotest dans leur boite à gants dès le 1e juillet prochain, est du genre à alimenter leurs doux penchants.

Obligation au 1e juillet, sanction au 1e novembre

Dès dimanche prochain, un petit ballon permettant de vérifier le taux d’alccolémie du conducteur doit rejoindre le gilet jaune, le triangle de signalisation et autres équipements obligatoires d’une voiture en circulation. Sous peine d’une amende de 11 euros. Voilà pour le texte. Mais dans les faits, la maréchaussée ne verbalisera pas les contrevenants avant la Toussaint. Prix du petit appareil : entre 1 et 3 euros pour un modèle basique, chimique et jetable, près de 100 euros pour un éthylotest électronique.

Les associations franchement hostiles

Le plus curieux dans cette mesure, c’est qu’elle ne semble satisfaire aucune des parties concernées. Personne ne salue une avancée majeure, personne ne fait remarquer que les petits ballons pourraient sauver des vies. Alors que l’on sait que l’alcool est l’une des premières causes de mortalité sur la route et qu’il est impliqué dans 42% des accidents mortels parmi les jeunes. Mais pour Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière (LCVR) et généralement favorable aux mesures répressives, « c’est une mesurette qui ne règle pas le problème ». La présidente interrogée par l’AFP demande purement et simplement le retrait de la mesure, en rappelant que « 80% des accidents liés à l'alcool sont provoqués par des gens ayant plus de 1,2 gramme d'alcool dans le sang. Donc ces gens savent très bien qu'ils ne peuvent pas conduire mais prennent quand même le volant sans se tester.»

Les pouvoirs publics franchement prudents

Du côté gouvernemental non plus, cette mesure n’est pas saluée à grands coups de déclarations auto congratulatoires. La décision a été prise de l’appliquer, mais en catimini, comme si personne n’était vraiment convaincu de son efficacité. A commencer par le président de la République lui-même qui l’a jugée prudemment « pas toujours adaptée ». Frédéric Péchenard, le tout nouveau délégué interministériel à la sécurité routière se la joue quant à lui rassurant, en évoquant l’amende encourue : « elle est peu dissuasive, mais on n'a pas voulu massacrer les gens ».

L'entreprise concernée franchement lobbyiste

La prudence des uns et la franche hostilité des autres permettent donc de s’interroger sur le bien fondé de cette nouvelle règle, qui n’est en fait que la mise en application d’une loi du code de la route qui date de 1970. 42 ans pour un décret d’application c’est long et ça suscite des questions. D’autant que la paranoïa habituelle qui entoure ce type de mesure et fait ressortir la vieille scie de « l’automobiliste vache à lait des finances publiques » s’est pris un coup de jeune depuis hier, et une révélation du quotidien Sud Ouest. Selon le journal, le président de l’association I-test, crée il y a moins d’un an pour convaincre les pouvoirs publics de l’utilité de ce décret, n’est autre qu’un cadre de la société Contralco. Et que fabrique cette entreprise ? Des éthylotests, pardi. C’est même le leader du petit ballon en France.
Partager cet article
Repost0
27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 13:42

 

Agoravox - par bloggerfou (son site) mercredi 27 juin 2012 - Ecouter en mp3 (Synthèse vocale par ReadSpeaker)
 

C'est symptomatique de la mondialisation, Carlos Ghosn, le patron de Renault Nissan est l'homme le mieux payé...Du Japon avec une rémunération annuelle de près de 9,92 millionds d'euros en 2011/2012.

C'est en tant que patron de Nissan que Carlos Ghosn a augmenté sa rémunération par rapport à l'année dernière de 0,5%. Il restera à ajouter à cette rémunération, le montant des stock-options que touchera le PDG et qui ne sera dévoilé que la semaine prochaine.

A noter également que le salaire de PDG de Renault de Carlos Ghosn de 1,2 millions d'Euros n'est pas pris en compte.

Ce niveau de rémunération effarant est loin toutefois des salaires des autre grand dirigeants de groupes automobiles mondiaux, chez lesquels le salaire moyen tourne autour des 17 millions et demi de dollars, soit environ 14 millions d'Euros.

Par exemple ; le patron de Ford Alan Mullaly a touché 29 millions de dollars pour le même exercice et le salaire du boss de chez Volkswagen, Martin Winterkom, a été de 23 millions de dollars.

Ce qui choque c'est lorsque l'on compare ce niveau de rémunération avec celui d'un français moyen au SMIC revalorisé à 1392 Euros brut par mois en juillet 2012, soit pour le salaire du patron de Renaul + Nissan 11,2 millions d'Euros, soit 7988 fois le smic sur l'année 2011/2012.

Comment cela est il possible lorsqu'on sait que le monde est en crise et que chez Renault qui possède 43,4 % de Nissan, la production en France de la marque Renault a été de 646319 véhicules, soit une chute de production de 12,6 % . Perte au niveau du marché mondial de 2,5%.

Ce sont les ventes mondiales de Nissan qui prévoie une croissance de 28 % de son chiffre d'affaire sur 2012/2013 qui justifient un tel salaire.

Mais que penser de notre entreprise française Renault qui vient de créer une usine flambant neuve à Tanger au Maroc... La crise certes, mais pas pour tout le monde !

Partager cet article
Repost0
27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 12:47

 

 

Le Monde.fr | 27.06.2012 à 12h24 • Mis à jour le 27.06.2012 à 12h24


Les locaux du minier Xstrata à Zug, en Suisse.

La fusion du siècle pourrait connaître un coup d'arrêt. Le fonds souverain qatari Qatar Holdings, deuxième actionnaire du groupe minier suisse Xstrata, a réclamé une amélioration des conditions de la fusion du groupe avec son concurrent Glencore, faisant peser une menace sur le projet censé créer un mastodonte du secteur minier. Qatar Holding détient près de 11 % du capital de Xstrata, ce qui en fait le deuxième actionnaire derrière Glencore (33,65 %).

 

"Afin de donner de la clarté au marché, Qatar Holdings annonce qu'il a informé Glencore que tout en voyant un intérêt dans le rapprochement des deux entreprises, il cherche à obtenir des conditions améliorées", indique le fonds dans un communiqué laconique diffusé à la Bourse de Londres.

Il est prévu jusqu'à présent que les actionnaires de Xstrata reçoivent 2,8 actions Glencore pour chacun de leur titre, mais "Qatar Holding pense qu'un ratio d'échange de 3,25 actions Glencore pour une action Xstrata assurerait une répartition plus appropriée des bénéfices lors de la fusion, tout en reconnaissant de manière appropriée la valeur de Xstrata", ajoute le communiqué.

 

 "PACKAGES" ET PARACHUTES DORÉS

Glencore avait annoncé en février son intention de fusionner avec son homologue Xstrata, créant un mastodonte du secteur pesant 90 milliards de dollars (69,3 milliards d'euros) en Bourse. Cette fusion est sous le feu des critiques depuis quelque temps déjà, souligne le Financial Times mercredi, notamment d'actionnaires qui s'élèvent contre les parachutes dorés proposés par l'exécutif de Xstrata à ses cadres dirigeants, ainsi que des "packages" destinés à retenir les meilleurs éléments au sein de l'entreprise. Le plus important est celui proposé au PDG, Mick Davis, d'un montant de 29 millions de livres (36,2 millions d'euros) sur trois ans.  

L'opération doit être finalisée au troisième trimestre de cette année, sous réserve du feu vert des actionnaires. Ceux de Glencore sont conviés à une assemblée générale le 11 juillet, et ceux de Xstrata le lendemain. Cette révolte des actionnaires s'inscrit dans un large mouvement de contestation qui, tout au long des assemblées générales de ce printemps, a forcé plusieurs dirigeants à revoir leurs émoluments à la baisse.

 

Pour aller plus loin, lire "Davis & Glasenberg, faux frères ennemis de Glenstrata" ; "Les négociants prennent la main sur le marché des matières premières" ; "Le trader Glencore, premier fournisseur du Programme alimentaire mondial".


 

Partager cet article
Repost0
26 juin 2012 2 26 /06 /juin /2012 18:53
| Par La rédaction de Mediapart

 

 

Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité (catégorie A) en France métropolitaine a augmenté en mai de 1,2 %, soit 33 300 personnes de plus, selon les chiffres publiés ce mardi 26 juin par Pôle emploi et service statistique du ministère du travail, la Dares. Il s'agit de la plus forte augmentation enregistrée depuis mai 2011.

Après treize mois de hausse ininterrompue, le nombre total de demandeurs d'emploi sans activité s'élève aujourd'hui à 2 922 100 personnes. Dans cette catégorie, les jeunes et les seniors sont une nouvelle fois les plus touchés : 1,7 % (+ 6,3 % en un an) chez les moins de 25 ans et de 1,6 % chez les 50 ans et plus (+ 16,1% en un an).

En incluant les personnes exerçant une activité réduite (catégories B et C), ce sont 4 621 000 personnes qui étaient à la recherche d'un travail en mai, soit une hausse de 28 600 demandeurs d'emploi (+ 0,7 %) en un mois.

« Ces chiffres confirment une tendance très négative, artificiellement atténuée ces derniers mois par la concentration des contrats aidés sur le 1er semestre et le retard de l’annonce de nombreux plans sociaux », a indiqué le ministère du travail dans un communiqué, précisant avoir « déjà décidé de mobiliser 80 000 contrats aidés supplémentaires en 2012 ». « Des moyens supplémentaires seront bientôt annoncés pour Pôle Emploi », poursuit le ministère du travail qui assure que « l’emploi sera au rang des priorités dans la préparation du budget 2013 et dans l’action gouvernementale ».

La CFDT a de son côté insisté sur la nécessité d'inscrire l'emploi au centre de la conférence sociale des 9 et 10 juillet, distinguant notamment quatre axes de travail : un plan national d’urgence de formation des demandeurs d’emploi, le développement du Contrat de sécurisation professionnelle expérimental lancé en février, le renforcement du chômage partiel et le renforcement des moyens de Pôle emploi à hauteur de 4 000 à 5 000 salariés supplémentaires.

Partager cet article
Repost0
26 juin 2012 2 26 /06 /juin /2012 18:41
| Par Laurent Mauduit

La décision prise par François Hollande de ne relever le SMIC que de  2 % au 1er juillet, soit, hors inflation, un « coup de pouce » de seulement 0,6 %, constitue indéniablement une faute. Et même une triple faute, pour être précis. D’abord une faute politique, parce que le nouveau président de la République prend le risque, dès le début de son quinquennat, de décevoir les milieux sociaux les plus modestes, ceux qui, en bonne partie, ont assuré sa victoire lors de la présidentielle et sur lesquels il devrait s’appuyer pour réussir son quinquennat. Une faute économique ensuite, parce que la conjoncture française devrait l’inciter à changer de cap et à conduire une politique économique audacieuse, favorable à la demande et au pouvoir d’achat. Et enfin une faute sociale, car le salaire minimum est un levier majeur pour réduire les inégalités d’un pays rongé par la pauvreté et la précarité.

De ces fautes, on peut d’ailleurs prendre la mesure. Il suffit de lire entre les lignes la dernière Note de conjoncture que l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publiée mardi 26 juin dans la soirée. Si elle n’est certes d’aucun secours pour apprécier le risque politique que prend le chef de l’État en suscitant une aussi forte déception, sitôt après son élection et l’installation du nouveau gouvernement de gauche, elle donne toutes les indications chiffrées pour comprendre les enjeux économiques et sociaux de ce débat.

Cette note de conjoncture, la voici : ( *A voir sur le site de Médiapart)

Une faute politique

D’abord, donc, la faute politique. C’est peu dire en effet que le choix fait par l’Élysée et Matignon de ne relever le salaire minimum que de 2 % va logiquement faire l’effet d’une douche froide sur l’électorat populaire. Les chiffres parlent de même. Actuellement fixé à 1 398,37 euros bruts mensuels, le SMIC passera donc à 1 425,67 euros à partir du 1er juillet, soit un gain mensuel de 21,50 euros nets par mois pour un salarié à plein temps.

Mais cette hausse a plusieurs ressorts. D’abord le gouvernement a décidé d’appliquer par anticipation le relèvement du SMIC généré par la hausse des prix, qui aurait dû entrer en vigueur le 1er janvier 2013. Ce relèvement automatique – mais anticipé – est de 1,4 %. Autrement dit, le « coup de pouce » accordé par le gouvernement est seulement de 0,6 %, ce qui correspond donc à un gain net pour les smicards de l’ordre de 6,45 euros par mois, ou si l’on préfère d’environ… 20 centimes par jour !

À cette aune-là, on comprend mieux qu’il s’agit d’une hausse riquiqui. Presque une aumône. Avec ce ridicule surplus, les smicards ne pourront pas s’acheter grand chose de plus : peut-être un Carambar, et encore… Par comparaison, le gouvernement de Lionel Jospin avait décidé en 1997 une hausse du SMIC proche de 4 %, ce qui correspondait à un « coup de pouce » de près de 2,26 %, dans un contexte économique il est vrai sensiblement différent.

La faute était certes prévisible. Car depuis un an, François Hollande a clairement fait comprendre à de nombreuses reprises qu’il n’était pas un chaud partisan des « coups de pouce » en faveur du SMIC. Alors que le projet socialiste, élaboré au printemps 2011, se prononçait en faveur d’une relance du salarie minimum, François Hollande n’a pas retenu la mesure dans son projet présidentiel, publié en janvier 2012. Et ce n’est que dans la joute face à Nicolas Sarkozy, presque à reculons, qu’il a finalement concédé qu’en cas de victoire, il ferait un geste sur le salaire minimum.

Il n’empêche ! Sans doute l’opinion ne s’est-elle pas arrêtée à ces réticences ou précautions du candidat socialiste. À bon droit, elle n’a retenu que la promesse finale : oui, le SMIC fera l’objet d’un coup de pouce ! Et si elle l’a retenue, c’est aussi pour une bonne raison : c’est qu’elle aspirait à en finir avec les inégalités sans précédent qui ont marqué le quinquennat de Nicolas Sarkozy, avec d’un côté des cadeaux à n’en plus finir pour les plus riches sous la forme d’allègements d’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ou de droits de succession, et de l’autre côté une austérité sociale sans discontinuer pour les plus faibles et notamment, pour la première fois depuis que le SMIC existe, le refus de tout « coup de pouce » pendant cinq ans de suite.

Oui, cinq années de suite sans le moindre « coup de pouce » ! Assez logiquement, le pays a donc retenu la promesse du candidat, seriné sur tous les tons : « Le changement, c’est maintenant ! » Et du même coup, l’opinion en a logiquement déduit que la gauche tournerait le dos à la politique d’austérité dont le SMIC avait trop longtemps fait les frais.

François Hollande et Jean-Marc Ayrault prennent donc un risque politique lourd en décidant, d’emblée, d'annoncer une mesure qui va créer de la déception. Pas d’état de grâce, pas de dynamique de la victoire! Brutal retour sur terre… Le risque est d’autant plus grand que le nouveau gouvernement s’est mis au travail dans un contexte singulier et n’envoie, pour l’heure, à l’opinion que des messages inquiétants. Recherche en urgence de 7 à 10 milliards d’euros d’économies pour le budget en exécution de 2012 ; recherches de nouvelles économies pour le budget de 2013, avec en perspective une stabilité en valeur des dépenses de l’État jusqu’en 2015 – en clair, un gel durant trois ans – et une réduction des effectifs publics dans de nombreux ministères pour compenser les créations de postes dans l’enseignement, la police, la gendarmerie et la police : on ne peut pas dire que les priorités annoncées par le premier ministre (elles sont consignées dans ce communiqué de presse) sont de nature à soulever l’enthousiasme.

Résultat : tous les membres du gouvernement passent leur temps depuis quelques jours à courir micros et caméras pour jurer leurs grands dieux que l’austérité de gauche n’a pas grand-chose à voir avec l’austérité de droite. Ce qui est peut-être exact mais ce qui crée envers et contre tout un climat politique étrange pour ne pas dire délétère : le changement, c’est maintenant ? Non, pas encore vraiment. Ou si peu…

Une faute économique

 

On objectera, certes, qu’il y a des explications à ces prudences socialistes. C’est ce que le gouvernement fait valoir, en soulignant que ses marges de manœuvre sont par la force des choses – et de la crise – contraintes. En résumé, il aurait voulu faire un geste en direction des smicards, mais sans mettre en cause la compétitivité des entreprises, et notamment des PME. L’arbitrage sur le SMIC serait donc équilibré et tiendrait compte tout à la fois des souffrances sociales du pays et des contraintes économiques qui pèsent sur les entreprises. En quelque sorte, ce serait la politique économique du juste milieu…

Et pourtant non ! De nombreux arguments plaident pour une politique économique beaucoup plus audacieuse, favorable à une relance de la demande. Et c’est en cela, précisément, que la Note de conjoncture de l’Insee est précieuse : elle dessine, en creux, la faute économique que constitue ce geste a minima en faveur du SMIC. Que l’on observe bien, en effet, le tableau ci-dessous, qui résume les prévisions économiques de l’Institut à l’horizon de la fin 2012 : il dessine le tableau d’une économie en panne, au bord de la récession, déstabilisée par une crise qui se creuse chaque jour davantage et qui a besoin d’un électrochoc.

 

 

Terribles perspectives, en effet que celles dessinées par l’Institut : elles indiquent d’abord que la France est quasiment sans discontinuer dans une situation de croissance zéro depuis la fin du premier de 2011. Et la fin de 2012 s’annonce sous les mêmes auspices, avec une croissance du produit intérieur brut qui pourrait être de seulement 0 % au deuxième trimestre, avant 0,1 % au troisième et 0,2 % au quatrième. Au total, la croissance française pourrait s’effondrer pour ne plus être que de +0,4 % sur l’ensemble de l’année 2012. Autant dire que le gouvernement est face à une équation terrible : s’il conduit une politique restrictive, il risque d’asphyxier plus encore l’économie et d’avoir, en retour, des cascades de difficultés nouvelles à surmonter. Avec à la clef de nouvelles mesures de rigueur budgétaires à prendre, davantage d’austérité. Sans fin, la vis infernale…

Ces chiffres plaident donc clairement pour un changement de cap économique. D’autant qu’ils indiquent très clairement l’origine de cette atonie de l’économie : elle provient pour une grande part d’un effondrement de la consommation des ménages, lui-même généré par un phénomène nouveau et massif, un effondrement… du pouvoir d’achat des ménages.

Là encore, observons en effet les chiffres qui figurent dans le tableau ci-dessus : ils révèlent que la consommation des ménages est en train de décrocher. Elle qui, depuis des lustres, est le principal moteur de la croissance française a baissé de -0,2 % au deuxième trimestre de 2012 et devrait progresser seulement de 0,2 % sur l’ensemble de l’année. En clair, le moteur de la croissance a calé net.

Et s’il a calé, c’est effectivement pour une raison très précise : le pouvoir d’achat des ménages est en chute libre, ce qui est sans précédent depuis de longues années. Dans le même tableau ci-dessus, l’Insee relève ainsi une tendance majeure, sans précédent depuis de longues années : le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages devrait baisser de -0,6 % sur l’ensemble de l’année 2012, après des hausses modestes de +0,9 % en 2010 et +0,5 % en 2011. Ce chiffre de -0,6 % est considérable.

Encore faut-il bien mesurer que cet indicateur du pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages, le plus fréquemment utilisé dans les débats économiques, est trompeur car il n’est pas corrigé des évolutions démographiques. Pour donner un indicateur qui se rapproche plus du « ressenti » des Français, l’Insee calcule donc un autre indicateur, hors évolutions démographiques, celui du pouvoir d’achat par unité de consommation. Et dans ce cas, l’effondrement est encore plus spectaculaire : comme l’établit le tableau ci-dessous, le pouvoir d’achat par unité de consommation devrait s’effondrer de -1,2 % en 2012, après -0,1 % en 2011 et +0,2 % en 2010. Cette baisse de -1,2 % est sans précdent depuis 1984.

 

 

Selon d’autres calculs de l’Insee, la baisse serait de 1,1 % par habitant et de 1,6 % par ménage. Du jamais vu, donc, depuis plusieurs décennies.

Au regard de ces chiffres, on comprend donc la question à laquelle le gouvernement de gauche est confronté et qu’il élude partiellement : dans un contexte de croissance zéro, sinon de récession, marqué par une atonie de la consommation, n’était-il pas urgent de relancer le pouvoir d’achat des ménages en prenant une mesure qui ne soit pas seulement symbolique ? Pour conduire une politique de relance et de croissance, la première urgence n’était-elle pas de relever le salaire minimum ? Et quand bien même le gouvernement voudrait-il prendre en compte le problème de la compétivité des entreprises, ce qui est légitime, la hausse du SMIC n'aurait-elle pas dû être plus conséquente, dans un contexte de baisse historique du pouvoir d'achat ?

Les évolutions détaillées dont il est fait mention ici figurent dans un document plus détaillé de l’Insee que l’on peut consulter ci-dessous :

 

*A voir sur le site de Médiapart

 

La faute sociale

Du même coup, on comprend mieux qu’en tournant le dos à une authentique politique de relance, le gouvernement commet aussi une faute sociale. Car c’est le tableau inquiétant d’un pays laminé par plusieurs années de crise que dresse l’Insee, un pays où les fractures sociales se sont gravement accentuées.

Car, il n’y a pas que le pouvoir d’achat que s’effondre, il y a aussi l’emploi qui pique du nez, et le chômage qui est parti vers de nouveaux sommets.

Dans les secteurs marchands, l’économie française perdrait ainsi près de 37 000 emplois au cours du second semestre de 2012, dont 29 000 dans les seuls secteurs industriels. Résultat implacable : le taux de chômage va donc continuer, de mois en mois, d’établir de nouveaux et tristes records, comme le montre le graphique ci-dessous :

D’ici à la fin de l’année, le taux de chômage devrait ainsi grimper jusqu’à 9,9 % de la population active en France métropolitaine contre 9,2 % deux ans plus tôt. Et pour la France entière, DOM compris, le taux de chômage pourrait même atteindre un sommet à 10,3 % d’ici fin décembre.

 

 

Pour la gauche, les mauvaises nouvelles ont d'ailleurs commencé ce même mardi 26 juin, puisque en fin de journée, Pôle emploi a annoncé des chiffres catastrophiques pour le mois de mai: +33 000 demandeurs d'emplois en plus, soit +1,2 %.

Et encore, il faut bien mesurer que cette traditionnelle Note de conjoncture de l’Insee, qui est publiée chaque semestre, ne donne qu’un tableau incomplet de la situation sociale du pays, qui fait l’objet périodiquement d’autres études plus détaillées. On de nombreuses autres indications font clairement apparaître que les souffrances sociales sont encore beaucoup plus lourdes que ne le suggère cette note.

À preuve, le taux de chômage, aussi élevé soit-il, ne prend en compte qu’une seule catégorie de demandeurs d’emplois, soit 2,9 millions de personnes. Mais si on agrège la totalité des demandeurs d’emplois, on arrive à un nombre beaucoup plus considérable, qui dépasse 4,9 millions de personnes.C'est ce dont témoigne cet autre tableau, ci-dessus, extrait lui des données de Pôle emploi :

 

 

La pauvreté, elle-même, ne cesse de ronger le pays. Pour la seule année 2010, elle a ainsi augmenté de plus de 400 000 personnes, portant le nombre de pauvres en France à plus de 8,2 millions de personnes, un niveau historique. Et pour 2011 et 2012, les chiffres ne sont pas encore connus, mais ils seront naturellement en hausse spectaculaire, compte tenu de l’envolée du chômage. Et pour ceux qui ont un travail, cela vaut à peine mieux, puisque le revenu médian des Français est actuellement de 1 584 euros par mois. Autrement dit, 50 % des Français ont un revenu inférieur à ce seuil.

Par quelque bout que l’on prenne ces statistiques, elles conduisent donc toutes au même constat : depuis 2007, pour traverser la crise, la France a fait le choix d’un ajustement social. En clair, ce sont l’emploi et les salaires qui ont été ajustés pour permettre aux entreprises de traverser la crise du mieux possible.

Les évolutions sont même beaucoup plus lourdes et plus anciennes que cela. Car bien avant que la crie économique ne commence, en 2007, des mutations profondes étaient déjà à l’oeuvre au sein du capitalisme français, le poussant à importer de plus en plus nettement les règles du capitalisme anglo-saxon et à délaisser celles du capitalisme rhénan. En clair, sous les coups de boutoir des marchés financiers, la France s’est convertie aux règles d’un capitalisme beaucoup plus intransigeant, un capitalisme d’actionnaires, faisant la  part belle au capital au détriment du travail, un capitalisme beaucoup égoïste que le précédent.

C’est surtout en cela que la décision prise sur le SMIC est de mauvais augure. Pour les salariés modestes, qui sont très nombreux, c’est une très mauvaise nouvelle. Et puis au-delà, de la part du nouveau gouvernement qui vient de s’installer, c’est une sorte d’aveu d’impuissance : ce partage entre capital et travail, qui n’a cessé de se déformer depuis plus de deux décennies, est-il vraiment possible de le rééquilibrer ? En somme, ce n'est pas vraiment un reniement ; c'est plutôt la preuve d'un manque de détermination ou de pugnacité…

 

 

Partager cet article
Repost0
26 juin 2012 2 26 /06 /juin /2012 18:34

 

Marianne - Rédigé par J-C Slovar le Mardi 26 Juin 2012 à 15:08

 

Le Medef trouve l'idée du contrat de génération « intéressante » mais pas au point de sacrifier ses allégements des cotisations sur les bas salaires. Chronique d'un sabordage en vue ?

 

Le Medef envisage t-il de torpiller le « contrat de génération »?

 

Habile torpillage en vue du contrat de génération ? C'est la question qu'on peut se poser après avoir appris que le Medef aurait refusé les exonérations de cotisations sociales attachées au contrat de génération. 
 
En effet, ses représentant préfèrent en discuter dans le cadre de  : « (...) l'ouverture d'une négociation entre syndicats et patronat (...) » mais surtout : « (...) se prémunir contre la remise en cause du dispositif général d'allégements des cotisations sur les salaires entre un et 1,6 Smic (...) »
 
Contrat de génération késako ?
 
C'était l'une des promesses phares du candidat Hollande destinée à maintenir les salariés âgés dans les entreprises, tout en embauchant des jeunes à la recherche d'un emploi.
 
Contrairement au tutorat défini par la loi du 21 décembre 2006, qui permet à un ancien salarié, parti à la retraite, de devenir le tuteur d’un ou de plusieurs salariés de l’entreprise, le contrat de génération, lui, vise les seniors salariés encore en activité.
 
Extrait du programme de François Hollande 
 
« (...) Le dispositif consisterait en la conclusion d’un contrat entre l’employeur et deux de ses salariés : un jeune, de moins de 30 ans et un senior, de plus de 55 ans. Par ce contrat l’entreprise s’engagerait à former le jeune salarié en recourant à l’expérience du salarié senior. Le salarié senior devrait consacrer une part de son temps de travail (le quart ou le tiers du temps) à former, entraîner et guider le jeune salarié. Le senior serait donc chargé d’apprendre son métier au jeune. Le dispositif serait réservé aux jeunes titulaires d’un diplôme dont le niveau restera à discuter avec les partenaires sociaux ; l’objectif de cette mesure est de favoriser l’emploi dans l’industrie, et d’éviter le déclassement des diplômes pour des jeunes qui, à l’issue de leur formation, ont des difficultés à trouver un travail (...) »
 
Bien que des dérives ou des effets d'aubaine soient toujours possibles, il est clair que la volonté de maintenir dans l'emploi les plus âgés tout en intégrant les jeunes générations mérite qu'on s'y arrête. En effet, il s'agit des deux catégories les plus exposées au chômage.
 
Comment devraient-ils être financés ?
 
Apparement par la fin de l'exonération des heures supplémentaires, parfaitement contreproductive, alors qu'on compte un peu plus de 5 millions d'inscrits à Pôle Emploi, et un redéploiement des éxonérations de cotisations sociales.
 
A la surprise générale, Laurence Parisot qui : « (...) réitère son soutien au contrat de génération (...) » a déclaré : (...) il n'est pas nécessaire que cette forme modernisée du tutorat soit accompagnée d'un allègement de charges (...) »
 
Et par quel miracle, le Medef qui est à l'affût de toutes les aides, refuserait celle-ci ? 
 
Oh, certes pas au nom de la solidarité budgétaire avec le gouvernement, mais pour un motif beaucoup plus terre à terre que nous explique La Tribune. Ce refus a pour but de : « (...) se prémunir contre la remise en cause du dispositif général d'allégements des cotisations sur les salaires entre un et 1,6 Smic (...) »
 
Ce qui signifie dans l'esprit du Medef, qu'à terme, le mécanisme du contrat de génération pourrait reposer sur le seul volontariat des entreprises. Et qui dit volontariat ... Entre temps, combien de seniors auront quitté les entreprises par le le biais des ruptures conventionnelles, première raison de la mise au chômage des plus de 55 ans ? Et, combien de jeunes continueront à chercher un emploi ?
 
On pourra se poser également la question du report de l'âge de la retraite, sachant que de nombreux rapports indiquent que le tutorat effectué par des salariés âgés auprès de jeunes entrants dans l'entreprise, est un des principaux atouts pour maintenir les seniors dans l'emploi.
 
Oui, mais comme le préconisent ces rapports, cette démarche implique des adaptations et une méthodologie qui a ... un coût. Mais dans la mesure où l'actuel combat du Medef serait plutôt : Le refus de la taxation des dividendes, Alors le devenir des salariés âgés et des jeunes sans emploi ... 
 
 
Crédit photo
FlickR CC - Grisha7
Partager cet article
Repost0
26 juin 2012 2 26 /06 /juin /2012 16:30

 

Le Monde - Blog - 26 juin 2012

 

AP Photo/Carolyn Kaster

 

Le document tombe à pic pour le gouvernement Obama. Un rapport de l'OCDE publié mardi 26 juin tend en effet à conforter les positions du gouvernement américain qui plaide pour une révision de la fiscalité passant par une plus forte taxation des hauts revenus.

L'Organisation de coopération et de développement économique, basée à Paris, estime que ce levier pourrait permettre de dynamiser la croissance américaine, encore bien faible.

Plus précisément, l'OCDE préconise d'éliminer certaines niches fiscales dédiées aux plus aisés sur les intérêts de prêts immobiliers et sur les polices d'assurance santé. Elle suggère également de réduire les crédits d'impôts dont bénéficient les entreprises quand elles empruntent pour investir.

L'OCDE salue l'initiative démocrate d'inclure dans le projet de budget pour 2013 des propositions pour la formation professionnelle, ainsi que les efforts faits par le gouvernement pour combattre les foreclosures (expulsions massives de propriétaires insolvables).

Du point de vue de l'innovation, le rapport encourage Washington à faire plus pour que les Etats-Unis restent leader en matière d'éducation et d'innovation.  L'OCDE "recommande d'augmenter le nombre de diplômés en STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) en permettant l'accès des étudiants à un enseignement supérieur de qualité." "Les coupes dans le budget fédéral pour la recherche et le développement devraient être aussi limitées que possible", souligne le document.

Sur le front de l'emploi, l'OCDE préconise de mettre l'accent sur des programmes de recherche "active" d'emploi, qui facilite la recherche de postes et aiguille les chômeurs vers des formations professionnelles.

Enfin, concernant la lutte contre la pauvreté, le rapport pointe une hausse des revenus de plus en plus disproportionnée depuis 20 ans, notamment au plus haut de l'échelle sociale. Des écarts de revenus étroitement associés à la "faible mobilité sociale d'une génération à une autre". En clair : dans l'Amérique de 2012, un enfant n'a plus aucune garantie de faire mieux que ses parents. Pour l'OCDE, l'incohérence et la faiblesse des politiques sociales en faveur des plus modestes est en cause.

Consultez l'intégralité du rapport sur le site de l'OCDE (PDF en anglais)

 

Audrey Fournier

Partager cet article
Repost0
25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 15:08
Marianne - Lundi 25 Juin 2012 à 16:00

 

Super No
Quadra d’origine lorraine, travailleur de l’informatique, et écologiste tendance... En savoir plus sur cet auteur

 

SMIC, finance, croissance, Europe... Pour notre blogueur associé SuperNo, la «gauche» au pouvoir ne changera... Rien. Une seule issue pour éviter l'élection d'un Fillon ou d'un Copé en 2017, l'insurrection populaire.

 

(François Hollande à Rome le 22 juin 2012 - CHESNOT/SIPA
(François Hollande à Rome le 22 juin 2012 - CHESNOT/SIPA

Putain, 2%! C’est d’après Les Echos l’augmentation royale accordée aux smicards par Hollande et son gouvernement «de gauche». Honte et trahison, après à peine un mois de pouvoir. Les illusions n’ont pas duré bien longtemps! 

Finalement, je suis bien content de ne pas être allé voter dimanche dernier. D’autant que le résultat a été pour les «socialistes» au-delà de toutes leurs espérances. On peut évidemment se réjouir que des gens qui ressemblent tellement à tout ce qu’un politicien ne devrait pas être, comme Morano, Le Pen, Lang, Royal, Guéant, Alliot-Marie, Vanneste, Novelli, De Charette, Muselier, Joissains, Peltier, Rosso-Debord et j’en passe, aient été foutus dehors avec grand fracas. Mais cette entrée en force de 320 députés «socialistes» désormais tout puissants, et qui n’ont que faire de l’opinion de leurs alliés Verts ou du Front de Gauche est à mon sens très inquiétante. A 10 ans d‘Etat UMP vont succéder 5 ans d'Etat PS. Un pouvoir absolu.

Ces gens-là ne sont pas de gauche! On pourra évidemment discuter ce point, parler de morale. Bien sûr cette «gauche» va (peut-être) profiter de son bref (5 ans s’ils tiennent jusque là) passage au pouvoir pour autoriser le mariage homosexuel ou le vote des étrangers. Ce sont certes de bonnes mesures dans l’absolu, d’autant qu’elles ne coûtent pas grand chose à mettre en œuvre. Mais entre nous, les retombées sur la vie de l’immense majorité de nos concitoyens sera nulle. A l’heure de l’union libre et du divorce minute (tous deux expérimentés par Hollande lui-même), je ne suis déjà pas persuadé de l’intérêt du mariage entre hétérosexuels, alors.

Quant aux étrangers, ils sont beaucoup moins nombreux que la propagande UMPFN veut bien le faire croire (la majorité de ceux qu’ils rejettent comme étrangers sont simplement noirs ou «musulmans d’apparence» mais surtout français et nés en France…) et même si à la marge cela peut apporter dans certaines zones quelques voix supplémentaires à gauche (c’est probablement le but principal de la manip), cela ne changera majoritairement rien au résultat des élections, qui, comme on le voit, ne change lui-même pas grand chose.


Guigou, Delors et les autres

Sur un plan économique, j’aimerais bien qu’on m’explique la différence entre la politique sarkozyste et la nouvelle politique «socialiste». Enfermées volontairement dans le carcan libéral européen, elles n’ont pas la moindre marge de manœuvre. Droite ou gauche, leur seul but est «la relance de la croissance», et leur seul moyen «la réduction des déficits». A moins que ce ne soit l’inverse.

Tout ça n’est pas nouveau, depuis des années des socialistes occupent, comme des poissons dans l’eau, des postes qui sont par définition «de droite». La présidence de la commission européenne par Jacques Delors, celle de l’OMC par Pascal Lamy (l’ex-dircab de Delors à la commission), et bien entendu celle du FMI par DSK.

Elisabeth Guigou briguait même cette semaine le perchoir, après le double naufrage de Royal et Lang. Elle a d’ailleurs été battue à l’issue d’un vote de godillots par un éternel factotum de Fabius. Bref. Elisabeth Guigou est membre de la fumeuse trilatérale, objet de bien des fantasmes. Je ne suis pas conspirationniste. Je ne crois en aucune manière que la trilatérale soit l’organisation qui serait responsable de tous nos maux. Je ne pense même pas qu’il faille lui accorder en tant que telle une très grande influence. Mais en y regardant de plus près, on s’instruit quand même passablement.

D’abord ce n’est pas une organisation secrète. Elle possède un site internet, où elle dévoile son objet et la liste de tous ses membres. En gros, il s’agit de faire se réunir des sommités représentatives des plus puissantes régions du monde: Amérique du Nord, Europe et Asie/Pacifique. Pour y parler des grands problèmes du moment. Un peu comme un café-repaire, mais en plus select. A priori ça ne mange pas de pain. Juste quelques louches de caviar.

En regardant de plus près, on s’aperçoit que ce qui réunit ces gens-là, c’est leur intérêt pour le capitalisme omnipotent et débridé, et une volonté de concentration des richesses entre quelques mains avides (dont les leurs et celles de leurs potes). Tiens, jusqu’à l’année dernière, le président pour l’Europe était Mario Monti. Ancien commissaire européen à la concurrence (libre et non faussée), avant de travailler pour le parrain des banksters (Goldman Sachs), il est aujourd’hui, comme chacun sait, chargé de recouvrer les prétendues créances des banksters en faisant payer les pauvres et en liquidant l’Etat italien. Son successeur à la trilatérale, c’est… Jean-Claude Trichet. Tout juste retraité de la Banque Centrale Européenne, celle-là même qui faisait l’été dernier du chantage auprès de l’Italie pour la contraindre à saboter son secteur public.

Parmi les membres reconnaissables, quelques banksters, dirigeants de grandes entreprises, mais aussi des politiciens. En France, j’en reconnais trois. Par ordre alphabétique: Jean-Louis Bourlanges, «centriste» (de droite), et ouiouiste forcené. Ensuite, Copé, qu’on ne s’étonnera guère de retrouver dans une organisation de crapules patentées: je l’ai dit, je le répète, il est pire que Sarkozy.

Et enfin, après toutes ces caricatures de droite: Elisabeth Guigou. Soyons clair, ce n’est pas l’appartenance de madame Guigou à une organisation de coquins qui prétendent faire perdurer et accentuer les privilèges d’une oligarchie sur le dos de la majorité qui pose problème. Après tout, chacun a le droit de défendre ses opinions et de militer à l’UMP.

Ce qui est scandaleux, c’est que cette personne se proclame socialiste, de gauche, et qu’elle prétende représenter le peuple français, qui plus est en allant se faire élire dans le 93, où les pauvres sont majoritaires. La Région parisienne est effectivement un but de parachutage très prisé: inutile de faire des heures de bagnole, de train ou d’avion tous les week-ends pour aller serrer la pince des bouseux sur les marchés, ils sont à quelques minutes d’un cossu domicile parisien.

Guigou est une disciple du ouiouiste Jacques Delors. Il y en a hélas beaucoup d’autres dans ce gouvernement, à commencer par Hollande lui-même. D’ailleurs, si quelqu’un peut me donner le nombre de nonistes de 2005 dans ce gouvernement. Montebourg, Cazeneuve, Taubira, Hamon… Ok… Fabius? Oui mais ça ne compte pas, ce n’étaient pas des convictions, mais un calcul politicard. Je ne sais même pas s’il y en a un autre. Ceux qui croyaient que l’influence de DSK avait disparu en même temps que le gourou se trompaient. Moscovici, Fabius, Valls, Touraine, Peillon sont parmi les ministres les plus influents. Et l’intrigant Cambadélis s’apprête à prendre le pouvoir au parti.

Hollande et son gouvernement de socialistes sont tellement de gauche qu’ils se sont bruyamment réjouis de la victoire de la droite en Grèce! C’est tout bonnement ahurissant. Cette même droite qui a creusé la dette dans les années 2000 et qui est responsable de la mouise actuelle, et à laquelle a succédé la gauche de Papandreou, qui s’est pliée à toutes les volontés des banksters. Qui peut croire que ces pieds nickelés, après avoir provoqué la catastrophe, pourraient la réparer? Autant confier à Dutroux et Heaulme une mission de protection de l’enfance.


comme un vil sarkozy

Hallucination encore en voyant Hollande à la tribune du sommet Rio+20. Qu’est-il allé faire là-bas, lui qui ne comprend strictement rien à l’écologie et dont la seule compétence dans le domaine consiste à savoir proposer des postes aux Verts pour qu’ils ferment les yeux et surtout leur gueule devant le délire croissanciste des socialistes? 18 députés, 2 ministres, il est vrai que ça fait plusieurs dizaines de responsables écolos à l’abri du besoin pendant 5 ans, ce qui en ces temps de chômage et de crise est toujours bon à prendre.

Il vient même, comme Sarkozy l’avait fait sur demande de Bongo, de débarquer la surprise Nicole Bricq, qui n’était pas écolo mais semblait en passe de le devenir, sur ordre du lobby pétrolier : cette imprudente s’opposait aux forages de Shell au large de la Guyane. Allez hop, va voir ailleurs si j’y suis, et on reprend les forages. Et les Verts, dans tout ça? Sans doute trop occupés à profiter de leur pouvoir d’achat tout neuf, on ne les a pas entendus, et surtout pas vu démissionner. Ils ont donc déjà avalé la croissance omniprésente, le nucléaire, et maintenant ça, le passage est fait, ils avaleront donc tout le reste et c’est tout ce qui leur est demandé.

Qu’est-ce qu’il est donc allé raconter, à Rio? «La croissance, la croissance, la croissance»? Comme Chirac, comme Sarkozy, il est allé se façonner une image totalement frelatée de sauveur de la planète? Alors que comme les deux autres, et comme tous les chefs d’Etat occidentaux, il restera dans l’histoire comme un neuneu, un irresponsable, un aveugle, un pillard, et un massacreur de planète? Comme les autres, il détournera le texte final pour qu’il devienne acceptable par tous et donc vidé de tout sens et de toute contrainte. En plus de comporter un nombre indécent d’occurrences du mot croissance… Il encouragera la financiarisation de l’environnement, cette nouvelle mode qui présage de nouveaux naufrages.

Pour finir en beauté ce parcours écologique, signalons que ce tout nouveau gouvernement socialiste a dégagé cette semaine les manifestants contre le débilissime Ayraultport de Notre Dame des Landes à coup de CRS, de matraque et de gaz lacrymogènes. Comme un vil Sarkozy, en quelque sorte… Lisez donc Hervé Kempf !

Parlons enfin d’Europe et de finance. Car c’est là qu’un président de Gauche devrait faire la différence. Surtout après avoir promis de mettre la finance au pas. Or il semble bien qu’au contraire, c’est la finance qui est train de le mettre au pas. Hollande va bien être un président normal, c’est-à-dire comme les autres. En échange d’une foutaise qui consiste à trouver (comment? en creusant encore la dette, évidemment!) 130 milliards d’euros pour la croissance, Hollande s’apprête à signer le 29 juin le traité Merkozy qui nous mettra encore davantage dans les griffes des banksters, et mettra nos finances sous tutelle. Ceci n’est pas vraiment surprenant, tant ces socialistes nous ont systématiquement trahis dès qu’il s’est agi d’Europe.

Foin de la démocratie, ce seront désormais les ultralibéraux de la commission, les usuriers de la BCE et les racketteurs du FMI, tous valets de chambre des banksters, qui décideront à notre place de la politique économique de la France. Qui ordonneront de réduire les déficits publics, de supprimer des fonctionnaires, d’augmenter la TVA, de nous ruiner jusqu’au dernier centime, ou pire encore, quand bon leur semblera.

Quand on sait que l’issue de tout cela, c’est de réélire un Copé ou un Fillon en 2017, il est plus que temps d’envisager une insurrection populaire. Une vraie.

 

 

Il est où le changement ?
Consultez les autres articles de SuperNo sur son blog.
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22