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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 20:46

Un drapeau européen. Photo fdecomite/Flickr

 

Le Front de gauche aiguise ses armes contre le pacte budgétaire européen, que le gouvernement voudrait voir ratifier le plus rapidement possible. Jeudi 12 juillet, Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste, Martine Billard, co-présidente du Parti de gauche, et Christian Picquet, porte-parole de la Gauche unitaire, ont donné une conférence de presse pour de nouveau "alerter sur les dangers que constituerait la ratification" de ce texte. Et pour réclamer un référendum.

Pendant la campagne présidentielle, Jean-Luc Mélenchon avait déjà dénoncé le traité Sarkozy-Merkel, qu'il avait qualifié "d'austéritaire" et réclamé la mise en place d'un référendum sur le sujet. "Malheureusement, nos craintes ont été confirmées", a déploré jeudi M. Laurent. Ce texte, a-t-il rappelé, demande aux Etats européens de limiter leurs déficits et prévoit des sanctions automatiques pour ceux qui ne respecteraient pas cette obligation. Pour Christian Picquet, ce traité revient à faire de "l'austérité à perpétuité". 

"Pas une ligne n'a été changée"

Or, selon le numéro un communiste, "pas une ligne n'a été changée, contrairement aux engagements du président de la République". "C'est un renoncement", a-t-il lancé. Pendant la campagne, François Hollande s'était engagé (engagement numéro 11) à proposer "un pacte de responsabilité, de gouvernance et de croissance" et "à renégocier le traité européen issu de l'accord du 9 décembre 2011".

"Ce texte est intact", a insisté M. Laurent, qui estime que le pacte de croissance qui lui a été adjoint n'est "absolument pas un contre-feu". "Quantitativement, il est extrêmement faible, il était prévu dès mars et il n'a aucune valeur juridique contraignante", a-t-il souligné.

M. Picquet a expliqué que le Front de gauche souhaite au contraire que la Banque centrale européenne puisse prêter directement aux Etats aux mêmes taux qu'aux banques. L'idée est également, a-t-il souligné, de faire revenir les banques sous le contrôle de l'Etat afin de "retrouver la maîtrise du crédit". Le Front de gauche souhaiterait enfin qu'une vaste "révolution fiscale" voit le jour.

Meeting du Front de gauche

 Au Front de gauche, on espère rallier certains parlementaires de gauche. En février, une vingtaine de députés PS, tout comme les députés Front de gauche et EELV, avaient voté contre le Mécanisme européen de stabilité (MES), destiné à venir en aide aux pays européens en difficulté. Mais depuis, les socialistes ont gagné les élections et il sera plus délicat pour la gauche du PS et pour les écologistes de marquer leur opposition.

M. Laurent a de nouveau demandé qu'un débat public soit lancé dans le pays et que les Français soient consultés via un référendum. Celui de 2005 contre le Traité constitutionnel européen reste une référence pour le Front de gauche. En revanche, François Hollande, qui était alors premier secrétaire du PS et favorable au 'oui', ne doit vraisemblablement pas en garder un très bon souvenir, le PS s'étant déchiré sur le sujet.

Le Front de gauche espère cependant mobiliser sur la question, à l'occasion de son université d'été commune, les 25 et 26 août à Grenoble. Durant ce week-end, où plusieurs milliers de participants sont attendus, un meeting rassemblera des personnalités européennes sur ce sujet, a annoncé M. Laurent. Et marquera le véritable coup d'envoi de la bataille contre le traité européen.

 

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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 21:42

 

Jeudi 12 Juillet 2012 à 05:00

 

Ismaël Mereghetti - Marianne

 

La France a pour la première fois bénéficié de taux d'emprunt négatifs, lundi 9 juillet, à l'occasion d'émissions d'obligations à très court terme d'un montant de près de 6 milliards d'euros, confirmant sa place dans le club très fermé des pays vertueux de la zone euro. Mais si ces taux négatifs baissent la charge de la dette, ils augmentent aussi le risque de récession.

 

(Les marchés donnent de l'air à la France avec des taux d'emprunt négatifs-CLOSON DENIS/ISOPIX/SIPA)
(Les marchés donnent de l'air à la France avec des taux d'emprunt négatifs-CLOSON DENIS/ISOPIX/SIPA)
C'était la Une de toutes les radios mardi 10 juillet: la France emprunte à des taux réels négatifs. Des 6 milliards d'euros d'obligations à trois et six mois émis lundi par la France, les investisseurs n'en récupèreront pas la totalité, les taux d'intérêt étant de - 0,005 % et - 0,006 %. Autrement dit, la France gagne de l'argent en empruntant ! Qui l'eût cru, six mois après la perte du triple A et quelques semaines seulement après l'arrivée au pouvoir de François Hollande ? Force est de constater que les marchés n'ont pas attaqué l'Hexagone et qu'ils semblent même avoir une certaine confiance dans la dette française. 

Immédiatement le gouvernement et l'opposition se sont renvoyés la balle sur le sujet. Côté gouvernement, cette marque de confiance montrerait que la politique économique de François Holllande s'est rendue crédible auprès des investisseurs. Côté opposition, Valérie Pécresse s'est empressée de percevoir dans cette performance le résultat de la politique de SarkozyMais les uns comme les autres semblent se réjouir de la nouvelle. Ils n'ont pas forcément raison. Voyons pourquoi.

D'abord, nombreux sont les économistes à insister sur le caractère très relatif de cette confiance accordée à la France par les marchés. Il s'agit de très court terme (trois et six mois), même si les obligations à dix ans bénéficient également de taux favorables (2,4% environ). L'économiste et ancien expert du MEDEF Jean-Luc Gréau considère qu'il y a «une dimension de pari» dans ces taux négatifs proposés à la France. Il n'hésite pas à rappeller qu'en 2006, juste avant la crise économique, «la Grèce et l'Irlande avaient obtenu sur les marchés des taux d'emprunt plus avantageux que l'Allemagne, preuve que les investisseurs ne sont pas infaillibles.»

Les investisseurs qui ont des liquidités à placer n'ont plus aucune confiance dans le système bancaire, pouvant théoriquement rapporter plus d'argent mais présentant trop de risques. C'est dans cette perspective que, mardi 10 juillet, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a parlé de «dysfonctionnement des marchés » : le secteur bancaire apparaît fermé aux investisseurs car trop instable. Ceux-ci préfèrent se réfugier vers les titres d'Etat. En quelque sorte, prêter à la France revient pour eux à choisir la sécurité pour leurs placements, comme s'ils louaient un coffre-fort...

Cette confiance dans la dette française doit également s'interpréter au regard de la très grande inquiétude suscitée par les pays du Sud, la Grèce, l'Espagne et l'Italie notamment.
Pour l'économiste Paul Jorion, l'un des rares commentateurs économiques à avoir anticipé la crise des subprimes américains de 2007, «ces taux d'emprunt sont certes une bonne nouvelle pour la France car ils vont faciliter l'objectif de retour à 4,5% de déficit public à la fin de l'année. Mais ils témoignent de l'état de dégradation de la zone euro. Les marchés viennent clairement de couper l'Europe en deux : ceux qui peuvent survivre avec l'euro et les autres. L'Espagne emprunte aujourd'hui à des taux avoisinant les 7% (sur 10 ans), c'est une situation impossible.» Et selon lui, si la France se retrouve dans le cercle des pays vertueux, c'est parce que François Hollande a «totalement capitulé face à l'Allemagne et s'est aligné sur la vision d'Angela Merkel et de son traité de discipline budgétaire. Avec Sarkozy, la France et l'Allemagne étaient unis à 80%, avec Hollande il y a fusion à 95%.» En visite à Londres, le Président Hollande semble confirmer cette analyse en prônant, devant le Premier ministre anglais Cameron, une Europe à plusieurs vitesses.  

Un mécanisme pervers

Si, d'un point de vue franco-français, ces emprunts à taux négatifs se présentent comme une bonne nouvelle, ils pourraient très rapidement se transformer en cadeau empoisonné pour la France. C'est l'avis de Dominique Garabiol, directeur à la BPCE (organe central commun aux Caisses d'épargne et aux Banques populaires) : «Plus les investisseurs font confiance aux pays du Nord, plus ils sont méfiants vis-à-vis des pays du Sud, qui voient donc leurs taux d'emprunt s'envoler et leur capacité à se refinancer se réduire considérablement. Dans quelques mois, il n'est pas impossible que la France et l'Allemagne soient obligées, par solidarité européenne, de dépenser beaucoup d'argent pour aider l'Espagne ou l'Italie, sachant que dans les caisses de l'Europe il n'y a pas de fonds suffisants pour sauver les deux pays en cas de difficulté.» Pour lui, on est loin de pouvoir parler de bonne nouvelle ou pire de sortie de crise : «Le mécanisme est très pervers, et finalement ces taux favorables entretiennent la crise. Prêter à la France augmente les difficultés de l'Espagne par exemple, ce qui à terme pourrait rejaillir sur l'Hexagone.»

En outre, cette confiance dans la dette qui place la France parmi les pays vertueux, ne doit pas occulter un autre problème, celui de la compétitivité et du déficit commercial, s'élevant environ à 70 milliards d'euros par an. Si les marchés sont myopes et n'ont pas regardé l'avenir au-delà des six mois pour les émissions d'obligations, les difficultés ne doivent pas être masquées, selon Jean-Luc Gréau : «Les recettes sont en baisse et l'emploi est de plus en plus fragilisé. D'ici l'automne, le pays risque d'entrer en récession, les chiffres de la production ont de grandes chances d'être très mauvais. La crise est loin d'être terminée et 2013 sera peut-être semblable à l'année 2008. Mais l'avenir économique est pour l'instant imprévisible...»

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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 21:30

 

 

Marianne - Rédigé par Hervé Nathan le Jeudi 12 Juillet 2012 à 12:43

 

Il y a des événements qui sont comme des leçons d’économie « in vivo » . Ainsi, ce matin Antibobards a écouté les explications du président du directoire de PSA, Philippe Varin, au siège du groupe, avenue de la Grande-Armée à Paris. Pour justifier les 8000 disparitions de postes annoncées aux syndicalistes, la patron n’a pas à fournir beaucoup de chiffres : « Nous faisons face à une dégradation de grande ampleur et durable du marché européen », explique-t-il. Le-dit marché a effectivement diminué, depuis le début de la crise en 2008, près de 4 millions d’unités vendues par an, sur une vingtaine de millions. « Nous sommes revenus vingt ans en arrière », insiste-t-il.
Résultat, les usines de Rennes et de Poissy (Yvelines)  tournent à 76% de leurs capacités et PSA perd de l’argent, 700 millions d’euros en pertes d’exploitation au premier semestre, et grille entre  100 et 200 millions de cash flow par mois. Une situation intenable. La fermeture d’Aulnay-sous-Bois, la réduction de capacité à Rennes, la réduction  3800 emplois dans les structures dont 1500 dans la recherche développement, c’est le signe que PSA a décidé de s’adapter au marché tel qu’il est.

Pour en revenir à la leçon d’économie : on peut en tirer deux leçons.
La première est évidente : si la marché automobile est exsangue, c’est à cause des politiques forcenées d’austérité partout en Europe, et particulièrement en Europe du Sud. L’Italie et et l’Espagne sont des marchés importants de PSA, et c’est là que le chômage de masse, la stagnation voir le recul des salaires, la hausse des taxes ont ponctionné le pouvoir d’achat des ménages et des entreprises, qui sont les clients des groupes automobile.
La deuxième leçon est pire encore : sans retour de la croissance en Europe, beaucoup de groupes tricolores qui travaillent prioritairement pour le marché européen, et ont attendu une fin de crise qui ne vient décidément pas, vont eux aussi adapter leurs capacités à la nouvelle donne du marché. Le phénomène a commencé. Outre PSA, Iveco ferme une usine de camion en France. Le raffinage ferme deux sites majeurs à Marseille et en Normandie. Mais on peut faire la même interprétation pour la branche des télécommunications.  L’irruption de Free avec ses tarifs low cost, a certes bouleversé le jeux du trio Orange-SFR-Bouygues, mais comme le reconnaît Stéphane Richard, le problème c’est bien que le nouvel entrant fait irruption sur un marché qui croit beaucoup moins vite qu’auparavant. , etc. En fait c’est toute l’économie française qui va se recaler dans les mois et les années qui viennent.
La troisième leçon, est que l’austérité peut amener des pertes encore plus irréparables. Il faudra sans doute que le gouvernement de gauche prenne acte de la fermeture du principal employeur privé de Seine-Saint-Denis. Mais la prochaine étape pourrait être la perte d’autonomie du groupe PSA lui-même, pourtant déclaré « monument national » par Arnaud Montebourg, jamais avare de formules. Car l’Alliance entre PSA et l’américain GM est appelée à prospérer. Au plus tard en octobre, Philippe Varin devrait annoncer la politique de partage des modèles entre Peugeot-Citroën et GM Opel. A ce genre de jeux, c’est le plus gros qui gagne, le plus souvent. Et dans l’Alliance, le plus gros ce n’est pas PSA, malgré son incontestable avance technologique…
Antibobards attend donc avec impatience, et disons-le quelques doutes, à la fois l’indispensable réorientation de l’Union européenne vers la croissance annoncée par le président de la République le 29 juin, et le plan automobile du ministre du Redressement national, vraisemblablement à la fin du mois de juillet. Sur les deux plans, les enjeux sont énormes.
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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 21:21

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 12.07.2012 à 15h46 • Mis à jour le 12.07.2012 à 21h00

Les syndicats redoutent "un nouveau plan de restructuration" pouvant toucher 1 200 à 2 500 postes en France.

Le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, a affirmé, jeudi 12 juillet, devant les sénateurs que Sanofi envisageait de supprimer "plusieurs milliers" d'emplois, alors que le groupe pharmaceutique n'a lui-même jamais informé officiellement sur les conséquences sociales de ses projets de réorganisation. "Sanofi vient de débarquer à Bercy pour nous dire : 'Nous envisageons plusieurs milliers de suppressions d'emplois'", a déclaré au Sénat Arnaud Montebourg, au milieu de l'énumération des récents plans sociaux annoncés.

"Que ne l'avez-vous pas dit plus tôt ? Car l'année dernière vous faisiez cinq milliards d'euros de bénéfices", a ajouté le ministre, à l'attention des dirigeants de Sanofi. Interrogé sur France 2, le ministre a qualifié "d'abusif" le projet de réorganisation du groupe.

 MANIFESTATION DES EMPLOYÉS

Jeudi, environ cinq cents salariés de Sanofi, selon les syndicats, ont manifesté devant le siège de  recherche et développement du groupe pharmaceutique, à Chilly-Mazarin (Essonne), contre le "démantèlement de la recherche et développement". "Entre 2009 et 2011, quatre mille postes ont été supprimés. Il est hors de question qu'il y ait encore des suppressions d'emplois dans ce groupe avec les profits qu'il réalise", a dénoncé Thierry Bodin, coordinateur CGT.

Sanofi a annoncé le 5 juillet une réorganisation dans la recherche, la production de vaccins et les fonctions support, sans préciser son impact sur les effectifs. Les syndicats y voient "un nouveau plan de restructuration" pouvant toucher douze cents à deux mille cinq cents postes en France.

Selon Thierry Bodin, entre quatre cents et cinq cents salariés du site de Chilly-Mazarin, dont des chercheurs ou des ingénieurs, et une centaine de salariés du site de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), ont fait grève jeudi matin, pour participer au rassemblement devant le site de Chilly-Mazarin.

 "NOUS SOMMES TOUJOURS DANS LES MÊMES QUESTIONNEMENTS"

Vers midi, alors que le comité central d'entreprise, consacré à cette réorganisation, était toujours en cours, une centaine de salariés se trouvait devant l'entrée de Sanofi. Une cinquantaine de salariés du site de Toulouse, concerné par d'éventuelles suppressions de postes et où les trois quarts des salariés sont en grève jeudi, s'est également rendue jeudi à Chilly-Mazarin.

Ils ont rencontré Elias Zerhouni, président monde de la R & D (recherche et développement) : "Nous sommes toujours dans les mêmes questionnements, dans l'attente", a rapporté Laurence Millet, chercheuse à Toulouse et élue SUD-Chimie au comité d'établissement.  De son côté, Sanofi estime que "cette réunion de plus d'une heure a permis d'avoir un dialogue ouvert, franc et constructif sur les réflexions en cours concernant la vocation du site".

Le groupe pharmaceutique en a d'ailleurs profité pour réaffirmer "sa volonté d'engager une phase de dialogue avec les partenaires sociaux dans le but de présenter un projet dans le courant du mois de septembre, ainsi qu'avec les représentants des collectivités locales et territoriales".

Lire : "Les restructurations à venir chez Sanofi inquiètent les syndicats" (édition abonnés)


 

                                                                    ********************************************

 

Sanofi: grève des salariés à Toulouse, près de 500 manifestent dans l'Essonne

Nouvel Observateur
Créé le 12-07-2012 à 12h55 - Mis à jour à 21h40

Les trois quarts des 640 salariés du site de recherche de Sanofi à Toulouse étaient en grève jeudi pour protester contre un éventuel désengagement du groupe pharmaceutique, situé sur le site du futur Oncopôle de Toulouse, a-t-on appris de source syndicale. (c) Afp

Les trois quarts des 640 salariés du site de recherche de Sanofi à Toulouse étaient en grève jeudi pour protester contre un éventuel désengagement du groupe pharmaceutique, situé sur le site du futur Oncopôle de Toulouse, a-t-on appris de source syndicale. (c) Afp

Les trois quarts des 640 salariés du site de recherche de Sanofi à Toulouse étaient en grève jeudi pour protester contre un éventuel désengagement du groupe pharmaceutique qui envisageait de supprimer "plusieurs milliers" d'emplois selon Arnaud Montebourg.

"Sanofi vient de débarquer à Bercy pour nous dire: +nous envisageons plusieurs milliers de suppressions d'emplois+", a déclaré au Sénat Arnaud Montebourg, au milieu de l'énumération des récents plans sociaux annoncés.

Les salariés se sont massés devant l'entrée du bâtiment en attendant d'avoir des informations sur le comité central d'entreprise se déroulant au siège de l'entreprise à Chilly-Mazarin (Essonne).

"On veut montrer notre détermination à notre direction qui veut se désengager à Toulouse. Tout est envisageable, y compris la fermeture du site. C'est complètement déraisonnable", selon Robert Gensac, délégué CGT Sanofi-Aventis Recherche et développement à Toulouse.

Il dénonce aussi le report du CCE par la direction de mi-juin au 12 juillet, quand une partie du personnel est en vacances.

Le site de Toulouse compte une majorité de chercheurs.

Le groupe pharmaceutique, qui emploie environ 28.000 personnes en France, a annoncé la semaine dernière, lors d'un comité de groupe, une réorganisation dans la recherche, la production de vaccins et les fonctions support et doit légalement faire la même annonce jeudi au comité central d'entreprise des établissements de recherche (Chilly, Vitry-sur-Seine, Montpellier Toulouse et Strasbourg).

Environ 500 salariés de Sanofi, selon les syndicats, ont manifesté jeudi devant le siège de le recherche et développement pharmaceutique du groupe, à Chilly-Mazarin (Essonne), contre le "démantèlement de la recherche et développement".

"Entre 2009 et 2011, 4.000 postes ont été supprimés. Il est hors de question qu'il y ait encore des suppressions d'emplois dans ce groupe avec les profits qu'il réalise", a dénoncé Thierry Bodin, coordinateur CGT.

Sanofi a annoncé le 5 juillet une réorganisation dans la recherche, la production de vaccins et les fonctions support, sans préciser son impact sur les effectifs. Les syndicats y voient "un nouveau plan de restructuration" pouvant toucher 1.200 à 2.500 postes en France.

Selon Thierry Bodin, entre 400 et 500 salariés du site de Chilly-Mazarin, dont des chercheurs ou des ingénieurs, et une centaine de salariés du site de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), ont fait grève jeudi matin, pour participer au rassemblement devant le site de Chilly-Mazarin.

Vers 12H00, alors que le comité central d'entreprise, consacré à cette réorganisation, était toujours en cours, une centaine de salariés se trouvait devant l'entrée de Sanofi, a constaté une journaliste de l'AFP.

Une cinquantaine de salariés du site de Toulouse, concerné par d'éventuelles suppressions de postes et où les trois quarts des salariés sont en grève jeudi, s'est rendue jeudi à Chilly-Mazarin.

Ils ont rencontré Elias Zerhouni, président monde de la R&D: "nous sommes toujours dans les mêmes questionnements, dans l'attente", a précisé à l'AFP Laurence Millet, chercheuse à Toulouse et élue Sud-Chimie au comité d'établissement.

"Il est facile de dire que la recherche n'est pas bonne, quand on nous empêche de faire notre travail", a-t-elle ajouté, faisant état de 500 emplois qui pourraient être concernés, sur les 640 que compte le site de Toulouse, "des emplois hyper qualifiés", selon elle.

"Cette réunion de plus d'une heure a permis d'avoir un dialogue ouvert, franc et constructif sur les réflexions en cours concernant la vocation du site", a commenté Sanofi.

Le groupe pharmaceutique a indiqué à l'AFP avoir "engagé le 5 juillet une phase de dialogue avec les partenaires sociaux concernant des réflexions sur l'évolution de ses activités en France à l'horizon 2015".

Sanofi précise également avoir "affirmé sa volonté d'engager une phase de dialogue avec les partenaires sociaux dans le but de présenter un projet dans le courant du mois de septembre, ainsi qu'avec les représentants des collectivités locales et territoriales".

 

 


 

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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 21:12

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 12.07.2012 à 15h50

 
Un chantier de construction à Toulouse, en janvier 2012.

Le secteur des travaux publics en France va supprimer "au moins 6 000 emplois permanents en 2012", a annoncé jeudi Patrick Bernasconi, le président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP).

"Il existe un risque réel que le nombre de suppressions d'emplois permanents monte à 15 000 d'ici mi-2013, a déclaré le président de la féderation patronale du secteur lors d'une conférence de presse. Tous les indicateurs ont basculé dans le rouge depuis le début de l'année." Pour le seul premier semestre, les heures travaillées par les ouvriers permanents et intérimaires sont en baisse de 7,5 % par rapport aux six premiers mois de 2011 et l'activité a reculé de 2,7 % en volume.
Les marchés conclus sont quant à eux en baisse de 16 % depuis le début 2012.

 RETOUR AU NIVEAU D'IL Y A DIX ANS

Aussi la FNTP a annoncé qu'elle revoyait à la baisse sa prévision d'activité (- 3 % contre - 1 % précédemment) pour l'ensemble de l'année 2012, par rapport à 2011, en raison de la dégradation de l'économie française et des difficultés financières des collectivités locales.

Au cours des cinq dernières années, le secteur (40 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2011 avec 280 000 salariés employés) aura perdu 20 000 emplois, en comptant les 6 000 sur la seule année 2012, indique la FNTP. Comparé au record de l'année 2007, le volume d'activité sera en baisse de 20 % en 2012 et reviendra au niveau d'il y a dix ans.

Une annonce qui intervient quelques heures après que le groupe PSA a annoncé la suppression de 8 000 emplois en France et la fermeture de son site d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), ce qui a provoqué l'indignation des politiques, des syndicalistes et des salariés.

 

 

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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 21:03

 

Libération - 12 juillet 2012 à 14:54
Par QUENTIN LAURENT

Le groupe PSA Peugeot Citroën «ne supprimera pas d'emplois», annonçait il y a un an Eric Besson, le ministre de l'Industrie. Un an après, le groupe vient d’annoncer l’arrêt de son usine d’Aulnay-sous-Bois en 2014 et la suppression de 8 000 emplois en France. Cette annonce couperet met fin à un feuilleton d’un an, ponctué d’annonces gouvernementales dont aucune n'aura pu changer le destin des ouvriers d'Aulnay. Retour sur un an de déclarations politiques sur le dossier PSA.

10 juin 2011
La polémique éclate, Fillon et Besson tentent d'éteindre l'incendie

Scandale parmi les employés de PSA. La CGT déclare s’être procurée un document de travail interne du groupe automobile qui évoque la fermeture des usines d’Aulnay (Seine-Saint-Denis) et de Sevelnord (Nord) courant 2014. Les deux sites employaient à eux deux 6 200 personnes. Dans la foulée, le ministre de l’Industrie de l’époque, Eric Besson, reçoit Philippe Varin, président de PSA; pour éclaircir les choses. «Il m’a rassuré», déclare Eric Besson après leur entrevue. «Philippe Varin ne me l’a pas confirmé, il m’a clairement indiqué l’inverse», assure alors le ministre évoquant la fermeture des deux sites.

«Lorsqu'hier matin, j’ai découvert ce document de travail dans la presse, je me suis dit qu’en toute hypothèse, il aurait été inacceptable pour les pouvoirs publics», insiste le ministre, avant d’ajouter : «Nous ne pouvons pas imaginer qu’après avoir aidé de façon très importante l’industrie automobile […] ils envisagent une délocalisation.»

Interrogé sur le sujet, François Fillon se veut lui vindicatif : «Je lui redirai [P. Varin] que, compte tenu des aides très importantes que le gouvernement français a apportées à l’industrie automobile française, il n’accepterait pas et ne comprendrait pas» que ces entreprises «ne soient pas redevables à la nation qui les a aidées.»


27 octobre, nouveau fracas du côté de chez PSA. Le groupe vient de rendre public un plan d’économies prévoyant notamment une réduction de ses effectifs européens. Interrogé à plusieurs reprises sur le sujet lors des questions au gouvernement, Eric Besson confirme l’information, mais se veut une nouvelle fois rassurant. «Philippe Varin m’a confirmé qu’aucun plan de licenciement ou de départs volontaires n'était envisagé à ce jour, avance le ministre. La présence industrielle de PSA, en France, et notamment à Aulnay et Sevelnord, n’est pas remise en cause.» Eric Besson remet le couvert le 16 novembre, affirmant : «Il n’y a pas de plan social. PSA ne prévoit aucun licenciement ni aucun plan de départ volontaire.»

Le président Nicolas Sarkozy monte lui aussi au créneau sur le dossier PSA et appuie son ministre sur le fait qu’il «n'y aura pas de plan social chez PSA».



Printemps 2012
Sarkozy veut «sauver le site d’Aulnay»

Le géant américain de l’automobile General Motors et PSA Peugeot Citroën annoncent un accord économique à la fin février. Eric Besson saisit alors l’opportunité pour rassurer sur le maintien d’emplois dans les usines de PSA. «Je me suis assuré auprès de Philippe Varin, président du directoire de PSA, que ce partenariat sera favorable à l’emploi et à la présence en France de PSA». Un message qui se veut rassurant, mais aucune mention spécifique pour les usines d’Aulnay ou Sevelnord.

C’est en avril que Nicolas Sarkozy, président-candidat, évoque à nouveau le dossier, affichant la ferme intention de défendre le maintien de l’usine d’Aulnay. «Je me suis engagé à voir le président de PSA et à tout faire pour qu’on puisse sauver le site d’Aulnay », lance-t-il lors d’un déplacement. Il n’a jamais à nouveau évoqué le dossier de façon sérieuse par la suite.

Mai 2012
Hollande hérite d’un dossier empoisonné

Au lendemain de l’élection de François Hollande à la présidence de la République, une étude commandée par Eric Besson quand il était encore ministre sur l’avenir de la filière automobile en France précise le sort de l’usine PSA d’Aulnay. Le message est clair : «Pour ce qui concerne le site de PSA à Aulnay, l’engagement pris par le groupe PSA est de construire la C3 jusqu’en 2014. En revanche, aucun nouveau modèle n’est programmée sur le site d’Aulnay après cette date.» Autrement dit, rien n'assure que le site ne fonctionnera après 2014.

François Hollande, qui avait lui aussi promis qu’il s’occuperait de cette affaire une fois élu, hérite donc d’un dossier empoisonné.

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a annoncé jeudi 12 juillet que le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg présentera un plan de soutien automobile le 25 juillet prochain.

A lire aussi : Aulnay «Depuis des années, un double discours de PSA»

 

 

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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 13:24

 

On s’en doutait. Mais le rapport de Transparency international publié ce 10 juillet sur les pratiques des très grands groupes ne laisse plus l’ombre d’une illusion : peu de choses ont changé au cours des dernières années, malgré la crise. Les multinationales restent encore trop souvent des boîtes noires.

 « Les 105 plus grandes compagnies mondiales valent plus de 11 mille milliards de dollars. Elles influencent la vie des peuples partout dans le monde. Mais que savons-nous de leur impact sur la vie quotidienne ? Trop souvent, les citoyens ne bénéficient que très faiblement de cette activité économique globale, tandis qu’ils doivent supporter les conséquences d’un comportement non éthique de ces grands groupes », pointe l’ONG.

 « Les multinationales restent une part importante du problème de la corruption dans le monde », souligne Cobus de Swardt, directeur de Transparency international. « Le temps est venu pour elles de participer aux solutions. Pour cela, elles ont besoin de profondément changer. Elles doivent publier plus d’informations sur les méthodes pour réduire la corruption et aussi s’expliquer sur leur organisation, sur les flux financiers dans les pays où elles travaillent. » 

 Même si les informations données par les grands groupes sont plus nombreuses que par le passé, il reste d’immenses zones d’ombre. Ainsi, tous ont des dizaines voire des centaines de filiales dans le monde entier, soit parce qu’elles y exercent vraiment, soit pour des raisons fiscales. Suivre les flux financiers permet de se faire une idée de la façon dont ces grands groupes travaillent. Mais manifestement, ceux-ci n’ont guère envie de trop s’étendre sur leurs pratiques : sur les 105 groupes analysés, 78 ne publient pas la liste complète de leurs filiales. 

 De même, ils se montrent d’une totale discrétion sur leurs activités et leurs flux financiers. Transparency international pointe ainsi que 50 groupes sur les 105 ne publient pas les chiffres d’affaires réalisés dans leurs différentes implantations à l’étranger et que 89 ne donnent pas les impôts payés dans les pays étrangers. Enfin, 39 ne publient même aucune donnée financière dans les pays où ils opèrent.

 « Quand ces chiffres ne sont pas publiés, il est difficile de demander des comptes aux gouvernements sur la façon dont ils utilisent les revenus obtenus des multinationales », insiste l’ONG, revenant ainsi au débat très actuel sur la conduite de la crise de l’euro. « Les données des multinationales dans les pays en crise dans la zone euro, par exemple, sont très insuffisantes. 65 des 105 grands groupes que nous avons étudiés, sont implantés en Espagne, mais seulement trois publient les impôts payés dans ce pays. En Grèce, pas un des 43 groupes qui y travaillent ne rend public les impôts payés dans le pays. » Voilà qui sera peut-être une nouvelle source de réflexion pour les responsables européens.

Circuits bancaires opaques

Parce qu’ils ont été sous le feu des critiques ces dernières années, les grands groupes miniers et pétroliers s’astreignent désormais à une meilleure transparence, afin de briser l’image d’opacité et les soupçons de corruption. Le groupe pétrolier norvégien Statoil arrive ainsi en tête pour la qualité de ses informations dans le classement établi par Transparency. Sur les dix premiers groupes, six sont soit miniers, soit pétroliers. Toutefois, Total n'est encore qu’au 46e rang du classement.

 À l’autre bout du classement, se retrouve l’ensemble du secteur bancaire et financier. L’étude montre que les banques et les assurances sont les groupes qui délivrent le moins d’informations sur les pratiques et les mesures anti-corruption qu’elles ont adoptées, alors que « les structures opaques ont joué un rôle essentiel dans les récentes crises financières », écrit l’ONG.

 Le résultat moyen des programmes anti-corruption dans le secteur est de 56 %, soit le plus bas résultat de tous les groupes, note le rapport. La présence de quatre banques chinoises, qui ne publient rien sur le sujet, explique en partie cette note basse. Mais Transparency montre que les groupes financiers restants sont tous en dessous de la moyenne.  « Certaines institutions financières expliquent que ces programmes anti-corruption doivent être gardés confidentiels pour obtenir un avantage compétitif », expliquent les rapporteurs. L’argument ne les a pas convaincus. Et c’est sans doute aussi au nom de la concurrence, que la moitié des établissements financiers ne donnent aucun chiffre de revenus, de bénéfices ou d’impôt dans les pays dans lesquels ils travaillent, préférant noyer le tout dans une masse consolidée.

 

 Informations pays par pays données par les banques
Informations pays par pays données par les banques© Transparency international

 « Si et quand les institutions financières échouent à s’auto-réguler, les régulateurs gouvernementaux doivent s’impliquer. Et là où les régulations volontaires ou imposées échouent, les enquêteurs et la société civile doivent élever la voix et exiger une plus grande transparence », insiste Transparency.


  Mais quelle chance a cette recommandation de voir le jour ? Faible voire nulle, si on en croit une autre étude, publiée lundi par une autre fondation anglaise, the Bureau of investigative journalism, sur les activités de lobbying des banques et de la City pour défendre leur cause. Pour la seule année 2011, l’ensemble du secteur financier britannique ou installé à Londres – car on retrouve parmi les généreux donateurs BNP Paribas ou Deutsche Bank – a dépensé 92,8 millions de livres (117 millions d’euros) dans des activités de lobbying.

Un lobbying financier démultiplié

Plus de 129 organisations, comprenant les banques mais aussi les cabinets d’avocats, des associations, ont été mobilisées. La fondation estime que plus de 800 personnes ont été impliquées d’une façon ou d’une autre pour plaider les causes du secteur financier. A l’autre bout, plus de 120 parlementaires ont des relations directes avec les groupes financiers. Le président de la City of London Corporation, le plus vieux district de la capitale britannique, a été reçu 22 fois en quatorze mois par le ministre des finances, George Osborne, et d'autres responsables gouvernementaux chargés des finances.

 Résultat ? Selon la fondation, ces activités de lobbying ont été des plus payantes. Le secteur financier a réussi à abaisser les impôts sur les sociétés, à bloquer les règlements européens sur la spéculation sur les matières premières, à limiter le projet de retraites publiques pour les salariés les moins payés, à enterrer les plans gouvernementaux pour instaurer une nouvelle surveillance sur les sociétés cotées, entre autres. « Dans cette période d’austérité, le lobby financier a été capable d’assurer ses exonérations fiscales et les dispositions législatives qui lui étaient favorables », note le responsable du bureau. Comme chacun peut le constater, les engagements pris par les gouvernements à tous les sommets du G8 et du G20 après le déclenchement de la crise de 2008 sont vraiment respectés :  plus rien décidément n’est comme avant.

 


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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 12:56

 

Accédant au pouvoir, dans un contexte de crise gravissime, François Hollande avait clairement deux options. Soit engager la gauche dans une politique économique nouvelle, celle d'un réformisme audacieux – ou radical, peu importent les mots ; soit retomber dans les ornières du passé, celles du social-libéralisme, dans lesquelles la gauche avait versé à la fin des années 1990. Ou si l’on préfère, il avait la possibilité de commencer son quinquennat en s’inspirant de Lionel Jospin version 1997, celui qui arrive à Matignon avec dans sa besace pléthore de réformes très ancrées à gauche, de la taxe Tobin jusqu’aux 35 heures payées 39, le refus de la privatisation de France Télécom ou encore le rétablissement de l’autorisation administrative de licenciement ; ou bien en copiant Lionel Jospin version 2002, celui qui cède face aux licenciements boursiers ou qui devient le champion toutes catégories des privatisations.

Deux mois après l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, le doute n’est plus guère de mise : c’est clairement la seconde solution que privilégie le chef de l’Etat, celle du social-libéralisme. En quelque sorte, François Hollande a choisi de commencer par là où Lionel Jospin a fini. Le Lionel Jospin qui se dit impuissant face aux marchés financiers, celui qui cède à leurs injonctions et qui va jusqu’à donner le coup d’envoi début 2002 à la plus sulfureuse des privatisations, celle des autoroutes.

S’il fallait une nouvelle preuve de cette embardée imprévue de François Hollande, c’est assurément cet étrange débat sur la compétitivité des entreprises qui l’apporte. Etrange débat que les dignitaires socialistes avaient discrètement préparé et qu’ils ont choisi de lancer à la faveur de la grande Conférence sociale. L’irruption de ce débat sur la compétitivité des entreprises est pour le moins inattendue. Pour une raison de fond, comme pour une raison de forme.

La raison de fond coule de source. Ces dernières années, Nicolas Sarkozy n’a eu de cesse de conduire ce que les experts appellent une « politique de l’offre ». Réduction du train de vie de l’Etat ; allègements de la fiscalité des entreprises (taxe professionnelle, fiscalité de groupe, etc.) ; extrême modération salariale avec refus de tout « coup de pouce » en faveur du Smic, déréglementation accélérée du Code du travail et notamment du droit du licenciement : le gouvernement de droite a tout fait pour que les entreprises soient le moins affectées possible par la crise et pour que la France connaisse un « ajustement social ». En clair, les variables d’ajustement à la crise ont d’abord été les salaires et l’emploi.

Tournant la page de ce quinquennat qui a creusé les inégalités sociales, on pouvait donc penser que le gouvernement de gauche passerait de « la politique de l’offre » à la « politique de la demande ». Dans un contexte d’effondrement du pouvoir d’achat, on pouvait espérer que le gouvernement aurait à cœur de rééquilibrer le partage entre capital et travail – partage fortement déformé au cours de ces deux dernières décennies. On pouvait d’autant plus le penser que, durant la campagne, cette question de la compétitivité des entreprises est venue en débat, et que François Hollande l’avait justement écartée.

Quand la gauche dénonçait la TVA sociale

Que l’on se souvienne : craignant de perdre la main et bientôt le pouvoir, Nicolas Sarkozy multiplie les gesticulations au début de 2012 et, parmi une cascade d’autres mesures, il propose au début du mois de janvier que la France mette en chantier la « TVA sociale ». L’appellation est trompeuse : il s’agit en réalité d’une TVA anti-sociale. L’ambition du dispositif vise à supprimer certaines charges sociales patronales abondant la Sécurité sociale et à alléger ainsi le coût du travail en trouvant des financements différents, sous la forme d’un relèvement de la TVA auquel seraient assujettis tous les produits, y compris les produits importés.

C’est donc ce qui advient : Nicolas Sarkozy fait voter, peu de temps après, par le Parlement un relèvement du taux normal de la TVA de 19,6 % à 21,2 %, effectif au 1er octobre prochain.

Que dit à l’époque la gauche et au premier chef François Hollande ? Comme on peut le constater dans cette vidéo ci-dessous, il conteste cette réforme, lors d'un discours le 31 janvier, en faisant valoir que le relèvement de TVA serait gravement inégalitaire, car il ferait payer par les consommateurs des prélèvements auparavant à la charge des employeurs. Ce qui est une remarque de bon sens : la fiscalité à laquelle les consommateurs sont assujettis, au travers de la TVA, est particulièrement injuste, puisqu’elle est dégressive. Autrement dit, elle pèse plus sur les contribuables modestes que sur les contribuables fortunés.

 


 

Mais critiquant la TVA sociale, François Hollande ne se borne pas à dire qu’elle est « injuste » ou « improvisée » ; il dit encore qu’elle est « inopportune ». En clair, il ne dit pas que le problème pointé par Nicolas Sarkozy, celui du coût de travail, est pertinent, mais que la solution préconisée, celle de la TVA, n’est pas la bonne ; il ne dit pas plus qu’un autre dispositif serait mieux calibré. Non ! Ce que François Hollande dit, c'est que Nicolas Sarkozy a tout faux. La réforme passera donc tout entière à la trappe, et la hausse de la TVA sera annulée par la gauche avant même qu’elle n’entre en vigueur.

On peut d’ailleurs facilement trouver confirmation de cette orientation en se référant au programme du candidat François Hollande (il est ici) : il y est longuement question de favoriser « la production et l’emploi » par diverses mesures, notamment « en orientant les financements, les aides publiques et les allègements fiscaux vers les entreprises qui investiront sur notre territoire » ; mais il n’est nullement préconisé de suivre une politique libérale visant à alléger le coût du travail.

On imagine d’ailleurs le tollé que cela aurait suscité à gauche, si François Hollande, en pleine controverse autour de la TVA sociale, avait apporté son soutien à son rival, Nicolas Sarkozy, lui suggérant juste de trouver un prélèvement de substitution plus adapté et mieux calibré que la TVA.

La sortie tonitruante du conservateur Louis Gallois

Or, c’est très exactement ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui. Comme dans un plan de communication soigneusement préparé, c’est le Commissaire général à l’investissement, Louis Gallois (ancien patron d’EADS et ancien directeur de cabinet de Jean-Pierre Chevènement lors du premier septennat de François Mitterrand), qui se dit, le 7 juillet, devant le Cercle des économistes, favorable à une réduction massive des cotisations payées par les entreprises françaises exposées à la concurrence internationale, afin d'améliorer leur compétitivité.

« Il y a un consensus assez large, face à ce phénomène de dégradation (de la compétitivité nationale) qui paraît inéluctable, et dont nous voyons tous les jours les éléments dans la presse avec les plans sociaux et évidemment le déficit massif de notre commerce extérieur : je crois qu'il faut faire un choc de compétitivité, qui doit toucher le secteur exposé », assure Louis Gallois. Et d’ajouter : « Pour toucher le secteur exposé, il faut que ce choc soit assez massif et qu'il porte sur les cotisations sociales, concernant des salaires relativement élevés. Il s'agit de transférer 30 à 50 milliards pour avoir un effet significatif. »

Observant que le débat sur la TVA a désormais mal tourné, il évoque alors d'autres pistes comme les « taux intermédiaires » de la TVA, et « certainement la CSG », voire « la fiscalité des retraités », jugeant anormal qu'elle leur soit très favorable.

Après avoir détaillé toutes ces réformes possibles, dont beaucoup sont notoirement réactionnaires ou inégalitaires, Louis Gallois conclut : « On a besoin, je crois, de créer un choc de confiance dans le pays. Il va falloir à un moment ou à un autre qu'on se rende compte qu'on ne peut pas se contenter de demi-mesures. » Il faut « créer une onde de choc » en faveur des entreprises, insiste-t-il. Les retraités, qu'il propose de taxer davantage, ou les consommateurs, qu'il propose de ponctionner un peu plus, apprécieront...

Or, quand le Commissaire général à l’investissement fait cette sortie tonitruante devant le temple de la pensée unique (néolibérale) qu'est le Cercle des économistes, François Hollande, qui vient tout juste de lui confier ce poste, ne lui rappelle pas qu’il occupe une fonction publique et qu’il est tenu à une obligation de réserve. Non ! Dès le surlendemain, le 9 juillet, le président de la République crée la surprise en ouverture de la Conférence sociale, en avouant qu’il est à peu de choses près sur la même longueur d’ondes que Louis Gallois. Sur une longueur d'ondes qu'il n'a jamais évoquée tout au long de la campagne présidentielle et qu'il a même combattue. C’est ce qu’il explique longuement dans son discours inaugural à la Conférence sociale, que l’on peut consulter ci-dessous :

Il suffit effectivement de lire ce discours pour relever le changement de pied. Parlant des défis auxquels la France est confrontée, François Hollande souligne que l'endettement est le premier que la France ait à relever. Et il ajoute : « Le second défi auquel nous faisons face est la détérioration de notre compétitivité. » Le chômage et la précarité ne figurent donc qu’au troisième rang. En quelque sorte, c’est un satisfecit rétrospectif décerné à Nicolas Sarkozy : au moins a-t-il eu le mérite de pointer ce problème de la compétitivité, au moment où la gauche ne voulait pas en entendre parler.

Une hausse de la CSG en préparation

Et François Hollande poursuit en livrant le fond de sa pensée : « Nous devons trouver les nouveaux modes de financement et les nouvelles organisations de notre modèle social. L’équilibre de nos comptes et la compétitivité de notre pays ne sont pas seulement des impératifs économiques. Ce sont des obligations sociales. Nos mécanismes de solidarité seront menacés si nous ne savons pas les faire évoluer, les faire progresser. Pour les entreprises les plus exposées à la mondialisation nous devons trouver le moyen de les aider à rester dans la course, dans le respect de nos valeurs, face à des concurrents qui ont fait des efforts considérables ces dernières années. La compétitivité a donc aussi une forte signification sociale : elle est d’ailleurs facteur de croissance et d’emploi, donc de ressources nouvelles pour nos systèmes collectifs. Voilà pourquoi je considère nécessaire une réforme du mode de financement de la protection sociale pour qu’il ne pèse pas seulement sur le travail (l’abandon de la TVA sociale ne nous dispense pas d’une réflexion sur ce sujet). »

Le propos, bien sûr, est passablement elliptique. Et voulant que les partenaires sociaux « digèrent » le message, les membres du gouvernement ne font rien, ensuite, pour expliquer plus précisément le projet en gestation. Il n’est pourtant pas besoin d’être grand clerc pour le deviner : c’est à une hausse de la Contribution sociale généralisée (CSG) que le gouvernement et le chef de l’Etat veulent préparer les esprits, en compensation d’un allègement des charges sociales patronales.

Les modalités de ce transfert étant pour l’instant inconnues, il est encore difficile de porter un jugement précis sur le projet élyséen. Mais on peut sans grande difficulté passer en revue les différentes variantes possibles. Une première hypothèse serait que des cotisations employeurs et salariés soient abaissées, et que la CSG soit relevée à due concurrence. Ce transfert pourrait alors ne pas pénaliser les salariés ou alors seulement de manière modeste, parce que la CSG présente l’avantage d’assujettir tous les revenus du travail, mais aussi en partie les revenus de l’épargne.

Comme le rappelle un communiqué du Syndicat national unifié des impôts (SNUI), « sur les 89 milliards d’euros de recettes que la CSG devrait procurer en 2012, 62 milliards proviennent des revenus d’activité (soit 69,66 % du rendement de la CSG), 16 milliards proviennent des revenus de remplacement comme la retraite (soit 17,9 % du rendement de la CSG) et 10 milliards des revenus du patrimoine (soit 11,23 % du rendement de la CSG), les autres recettes provenant des revenus des jeux ou des majorations et pénalités ».

Dans cette hypothèse, les salariés pourraient donc ne pas être fortement pénalisés, mais la marge financière pour avantager les entreprises serait minime. En clair, le gouvernement se lancerait dans un grand Meccano pour pas grand-chose.

Or, le gouvernement veut que la réforme ait un effet massif. Selon le propos d’un ministre, il s’agit de créer « un choc d’offre ». Une autre solution serait donc d’alléger des cotisations patronales – par exemple les cotisations famille que Nicolas Sarkozy avait prévu d’alléger à compter du 1er octobre en contrepartie de la hausse de la TVA – et de trouver de nouveaux financements grâce à un relèvement de la CSG. En clair, une bonne partie des charges patronales seraient alors transférées sur les salariés – et sur les revenus du capital mais dans une bien moindre mesure.

On comprend donc qu’en explorant cette piste d’une réforme visant à alléger le coût du travail, François Hollande marche sur les brisées de la droite. C’est même une bonne partie de la réforme Sarkozy qui pourrait survivre, car l’ancien chef de l’Etat avait prévu dans sa réforme qu’aucune cotisation familiale ne serait due pour les rémunérations inférieures à 2,1 fois le Smic. Et en complément de la hausse de la TVA, Nicolas Sarkozy avait lui-même songé à légèrement majorer la CSG.

En quelque sorte, ce serait donc le calibrage de la réforme Sarkozy qui pourrait être modifié, mais pas sa philosophie d’ensemble. Et même une bonne partie du dispositif pourrait être reconduit : la baisse des cotisations familiales demandée depuis des lustres par le patronat, le relèvement de la CSG, mais pas de la TVA.

Pour les salariés, le jeu de bonneteau pourrait donc être très dangereux et, dans cette hypothèse, venir de nouveau ponctionner un pouvoir d’achat qui déjà pique du nez.

Dans tous les cas de figure, c’est bien une « politique de l’offre » qui se met en place, visant à consolider la situation financière des entreprises ; et non une « politique de la demande », visant à relancer la croissance par des mesures de soutien énergiques au pouvoir d’achat et à la consommation. Usant d'une sémantique qui ne faisait guère illusion, Dominique Strauss-Kahn parlait, en d'autres temps, du « socialisme de la production ». Cela lui servait de cache-sexe pour dissimuler sa conversion aux thèses les plus libérales.

En quelque sorte, les petites phrases de François Hollande sur la compétitivité des entreprises donnent du sens et une cohérence aux premières mesures prises par le gouvernement, qui ont parfois déçu la gauche. Si le gouvernement s’est engagé dans une politique budgétaire d’austérité, si le salaire minimum n’a bénéficié que d’un « coup de pouce » purement symbolique, c’est à l’évidence dans cette même logique de stimuler en priorité la compétitivité des entreprises.

Dans une période de crise, où le pouvoir d’achat s’effondre, François Hollande ne fait-il donc pas une erreur majeure de stratégie économique ? De surcroît, par cette cascade de mesures relativement impopulaires qui marquent le début de son quinquennat, ne prend-il pas un risque politique, en ramant à contresens des intérêts de l'électorat populaire ? En réalité, on n’a sans doute pas fini de mesurer que ce choix de prendre la compétitivité des entreprises comme l’un des fondements de la politique économique est un acte qui va marquer tout le quinquennat.

Le constat est de simple bon sens : si le gouvernement s’engage dans ce transfert vers la CSG de certaines cotisations sociales employeurs, il ne va pas dans le même temps, par exemple, mettre en chantier une réforme encore plus complexe, visant à fusionner cette même Contribution sociale généralisée avec l’impôt sur le revenu, pour reconstruire un véritable impôt citoyen progressif. Impossible de courir deux lièvres à la fois ! Ce transfert de charges sociales sur la CSG risque fort de sonner le glas de la fameuse « révolution fiscale » que les socialistes avaient promis de faire. On observera d’ailleurs que dans sa déclaration de politique générale, le premier ministre a passé sous silence ce projet de fusion, qui était l’acte principal de cette révolution fiscale. A la trappe : le projet majeur des socialistes, celui qui avait un ancrage clairement à gauche, n’a pas même été mentionné.

Autre exemple, même interrogation : à l’issue de la Conférence sociale, Jean-Marc Ayrault a annoncé une réforme d’ici la fin de l’année des modalités d’indexation du Smic. Ce qui n’est pas en soi une surprise puisque pendant la campagne, François Hollande avait émis le souhait que ces modalités prennent mieux en compte la croissance. Compte tenu de ce nouveau primat donné à la compétitivité des entreprises, une question vient à l’esprit : et si la croissance est nulle, est-ce que les revalorisations du Smic en seront affectées ? En clair, se dirige-t-on vers un Smic flexible ? Un Smic qui ne soit plus la voiture-balai de toutes les inégalités générées par le capitalisme français mais qui puisse être modulé au gré des besoins de la sacro-sainte... compétitivité des entreprises ?

Jean-Marc Ayrault a aussi assuré que les négociations « compétitivité-emploi » lancées par Nicolas Sarkozy pour permettre aux entreprises d'adapter le travail en cas de baisse d'activité n'étaient « plus à l'ordre du jour », mais il a ensuite annoncé que le gouvernement allait ouvrir une négociation sur « la sécurisation » qui balaierait différents chantiers dont celui de la lutte contre les licenciements boursiers mais aussi celui de la flexibilité du marché du travail ! D’où cette autre interrogation : ne va-t-on pas voir ressortir des cartons les thématiques très libérales de la flexi-sécurité ?

Epilogue logique de cette orientation, Jean-Marc Ayrault a annoncé que le gouvernement allait confier à Louis Gallois « une mission sur la compétitivité de nos entreprises », avec l'objectif de « préparer la mise en œuvre d'actions concrètes d'ici la fin de l'année » pour améliorer leur « environnement ». Pour mémoire, l'ex-grand patron, à qui les socialistes ont confié cette importante mission, sait de quoi il parle et a une grande expérience. Pour l'année 2011, il a perçu d'EADS une rémunération globale de 3 millions d'euros, dont 990.000 euros en fixe et le reste en rémunération variable. A la tête de ce groupe, il a aussi eu une politique massive de délocalisations d'activités. Une référence patronale, en quelque sorte...

En bref, la politique économique voulue par François Hollande prend soudainement une cohérence. Car on devine sans peine que la compétitivité des entreprises s’accommode assez mal d’une « révolution fiscale », d’un Smic trop rigide ou d’un Code du travail trop contraignant. Entre les deux, il faut choisir. Sa voie, François Hollande semble l’avoir choisie. Une voie bien périlleuse…

 

 

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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 12:27

 

Marianne - Rédigé par J-C Slovar le Mercredi 11 Juillet 2012 à 10:01

 

Comment se débarrasser de ses salariés sans douleur et au meilleur coût ? , c'est le fantasme/leitmotiv du Medef qui essaye, bien qu'elle ne soit pas à l'ordre du jour de la conférence sociale, d'imposer sa propre vision de la flexisécurité.

 

Flexisécurité : Une trappe à chômage plus perverse que les autres ?

 

La flexisécurité : Les organisations patronales comme certains politiques en raffolent oubliant d'expliquer aux salariés qu'il s'agit surtout de remplacer le droit du licenciement par ... un hypothétique droit au reclassement !
 
Flexisécurité, c'est quoi et comment ça fonctionne ?
 
Oui, vous savez, ce modèle créé par les Danois qui privilégie une grande flexibilité du marché du travail.
 
Schématiquement, nous dit Nadia Antonin : « (...) elle repose sur une libéralisation des licenciements tout en garantissant aux salariés, grâce à des prestations de chômage d’un niveau élevé et à l’accès à des formations destinées à préserver leur employabilité, une sécurité matérielle tout au long de leur vie professionnelle. Ce modèle facilite les mobilités requises par des mutations permanentes de la structure productive et correspond à la représentation du fonctionnement idéal du marché du travail sous la figure de la « destruction créatrice » chère à Schumpeter : il importe de laisser disparaître les emplois non rentables et de permettre aux salariés de retrouver au plus vite un autre emploi (...) »
 
Oui, mais en période économique faste ! Car en cas de crise économique la mise en place d'un tel modèle peut vite devenir un cauchemar pour les salariés et un ... excellent moyen pour dégraisser les effectifs en toute sérénité et à moindre coût !
 
Contrairement à ce que certains pourraient croire, elle existe en France depuis 2008. Quelles en sont les principales mesures ?
 
Le point fort aura été la rupture conventionnelle. Ce à quoi il faut ajouter l'allongement de la période d'essai jusqu'à quatre mois pour les cadres et à titre expérimental, un nouveau type de contrat de mission de 18 à 36 mois réservée aux cadres et ingénieurs. Xavier Bertrand ayant claironné à l'époque que « Le dialogue social a retrouvé une vitalité dans notre pays »
 
Or, comme l'expliquait l'Express en 2008 : « (...) La flexibilité revendiquée par les employeurs est censée rendre le marché du travail plus dynamique, autrement dit générer plus de créations d’emplois. Elle passe notamment par une « sécurisation » des ruptures de contrats, le camp patronal souhaitant ... limiter les contentieux devant les Prud’homme (...) »
 
Les observateurs les moins avisés auront surtout remarqué qu'en fait, le point fort, c'est à dire la rupture conventionnelle aura été la source de plus de 850 000 chômeurs dont 20% de plus seniors depuis sa création et qu'on attend toujours les aspects positifs sur l'emploi de l'allongement de période d'essai et du contrat de mission.
 
C'est donc fortes de ses résultats que les organisations d'employeurs souhaitent aller encore plus loin. Sauf que comme le fait remarquer Jean-Louis Malys, secrétaire national de la CFDT : « Une protection de haut niveau, ça se finance…». Et dans la mesure où les organisations patronales excluent de participer au financement au nom de la compétitivité, on voit bien à quoi aboutirait la rupture conventionnelle collective proposée par le Medef, et dont Slovar vous parlait, le 4 juillet.
 
Vous avouerez qu'on est bien loin du modèle Danois, comme le démontrait Gérard Filoche sur son blog : « (...) si les entreprises ont la liberté de licencier (quasiment sans préavis et sans indemnités), les salariés qui ont perdu leur emploi peuvent bénéficier pendant quatre ans d’une allocation (plafonnée) égale à 90 % de leur salaire (...) » Et où on compte un agent de Pôle Emploi pour neuf chômeurs !
 
Alors, la flexisécurité façon Medef : Une trappe à chômage plus perverse que les autres ?
 
Sans nul doute, car utiliser la notion de flexisécurité pour rendre encore plus facile les licenciements reviendrait simplement à surcharger un peu plus les conseillers de Pôle Emploi qui gèrent au quotidien de 200 à 500 dossiers. Et continuer de plomber les comptes de l'UNEDIC, sans apporter la moindre solution aux nouveaux chômeurs, le tout bien entendu sans créer le moindre emploi !
 
Michel Abhervé résume bien ce que devrait être, théoriquement, la négociation sur la flexisécurité : « Les règles du jeu sont inventées par les acteurs qui s’en servent et les respectent. Nous sommes dans la primauté d’un dialogue social, fondé sur la confiance entre partenaires sociaux recherchant, réellement, un compromis, dans une logique gagnant gagnant où chacun des partenaires tire un réel avantage de l’accord conclu (...) » Ajoutant : « (...) Chacun peut mesurer que nous en sommes assez loin en France »
 
C'est le moins qu'on puisse dire !


Crédit photo
FlickR CC - Gabba
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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 12:09

 

Le Monde.fr avec AFP | 11.07.2012 à 06h48 • Mis à jour le 11.07.2012 à 09h20

 
 
En Espagne, le chômage touche plus d'un jeune sur deux (52,1 % des moins de 25 ans).

Il pourrait y avoir 4,5 millions de chômeurs de plus en quatre ans dans la zone euro si des politiques économiques favorisant la croissance et l'emploi ne sont pas engagées, avertit l'Organisation internationale du travail (OIT) dans une étude diffusée mercredi 11 juillet.

Il y a actuellement 17,4 millions de demandeurs d'emploi dans la zone euro, soit un taux de chômage de 11 % souligne l'OIT, qui s'alarme particulièrement du chômage des jeunes, qui y est de 22 %, mais culmine à 30 % en Italie, au Portugal et en Slovaquie et à 50 % en Espagne et en Grèce. 44 % des demandeurs d'emploi sont au chômage depuis plus d'un an. Juan Somavia, le directeur général de l'OIT, a lancé une sévère mise en garde aux pays européens, estimant que tous seraient frappés, même les moins touchés, s'il n'y avait pas un changement radical de politique.

 

 SORTIR LES JEUNES DES EMPLOIS PRÉCAIRES

"S'il n'y a pas de changement de politique, tous et je dis bien tous les pays de la zone euro, seront touchés, à la fois ceux déjà en difficulté et ceux qui se portent le mieux", a déclaré Juan Somavia en présentant l'étude aux journalistes. "On prend de plus en plus conscience qu'une approche fondée uniquement sur l'austérité budgétaire aura une incidence sur l'emploi sans pour autant réduire de manière significative les déficits budgétaires", note l'étude.

Elle recommande des politiques d'investissement et une remise sur pied du système financier, ce qui veut dire que l'on "règle rapidement la question de la solvabilité de nombreuses banques". L'OIT demande de "veiller à ce que les jeunes ne restent pas prisonniers d'emplois précaires" et cite comme des exemples à suivre les politiques menées dans les pays scandinaves, en Autriche, en Belgique et aux Pays-Bas.

L'étude se réfère à des programmes de formation facilitant la transition entre l'école et le travail ou aux "garanties-jeunes" des pays nordiques qui accompagnent les jeunes par des formations spécifiques puis par l'aide à la recherche d'un emploi. En Suède, 46 % des jeunes demandeurs d'emploi ont connu la réussite grâce à cette garantie. "Avec une stratégie de croissance centrée sur l'emploi pour la zone euro, la reprise est encore envisageable à l'intérieur du cadre de la monnaie unique", affirme l'étude de l'OIT.

 

Lire : "Toujours plus de chômage pour la zone euro en mai"

 


 

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      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



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