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7 décembre 2016 3 07 /12 /décembre /2016 17:43

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

 

IVG : les sénateurs adoptent la pénalisation des sites web faisant de la "désinformation"

 

 

 

 

 

La ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol, s’apprête à étendre le délit d’entrave à l'interruption volontaire de grossesse aux sites internet qui, explique-t-elle, "trompent les internautes" et "cherchent à dissuader les femmes d’avorter". Une mesure qui, malgré l'opposition de la droite, vient d'être adoptée par le Sénat ce mercredi 7 décembre.

 

 

 

[Edit 7 décembre] Après l'Assemblée le 1er décembre dernier, le Sénat a adopté ce mercredi la proposition de loi socialiste visant à pénaliser les sites de "désinformation" sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Examiné en procédure accélérée, dans la perspective d’un vote définitif du Parlement d’ici fin février, le texte modifié par les sénateurs devra cependant repartir à l'Assemblée, explique l'AFP. 

 

"Plus personne ne s’enchaîne devant les hôpitaux. Les anti-IVG agissent désormais sur Internet…" Forte de ce constat, la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol, s’apprête à étendre le délit d’entrave aux sites internet qui "trompent les internautes" et "cherchent à dissuader les femmes d’avorter". Si la mesure était votée dans le cadre d'un nouvel amendement apporté au projet de loi "égalité et citoyenneté" examiné par le Sénat à partir du mardi 4 octobre, une peine de deux ans de prison et 30.000 euros d’amende serait prononcée en cas d’entrave "numérique", soit les mêmes peines d’ores et déjà appliquées à l’entrave physique. 

"Nous ne sommes pas contre l’existence de sites de propagande anti-IVG, précise toutefois Laurence Rossignol nous souhaitons qu’ils cessent de se dissimuler et s’assument comme tels." Sont notamment visés les sites qui apparaissent très haut dans les moteurs de recherche lorsqu'on souhaite s'informer sur l'avortement et qui cachent leur réel objectif anti-IVG, comme ivg.net, sosbebe.org, sosgrossesse.net ou encore afterbaiz.co, à propos duquel  revient longuement ce mercredi 28 septembre, en cette journée mondiale du droit à l’avortement. 

Animé par un certain Émile Duport, porte-parole des "Survivants", afterbaiz.com "renouvelle les codes de la lutte contre l’IVG", détaille le journal, avec "une charte graphique mordante", "l’utilisation des réseaux sociaux", et "des clips efficaces". Il s'adresse aux jeunes filles qui souhaitent avorter pour les convaincre que ce n'est pas la solution, et tente de contrer ce qui est présenté comme de mauvais arguments ("Ce n’est pas le bon moment", "je ne me sens pas prête", "mon copain va me quitter", etc.). Le site ne cache toutefois pas le fait que l'avortement est un droit. Pourrait-il ainsi être considéré comme coupable de délit d'entrave ?

 

 
IVG, délit d'entrave et liberté d'expression

Où placer le curseur pour ne pas entraver la liberté d’expression ? La question fait justement débat, aussi bien parmi les associations catholiques que chez les universitaires. Parmi eux, Dominique Reynié, professeur à Sciences-Po. "Favorable" au droit à l'interruption volontaire de grossesse, "j'estime que la décision d'y recourir est d'une extrême gravité", écrit-il dans une tribune publiée ce mardi dans , relevant entre autres que le site officiel du gouvernement (ivg.social-sante.gouv.fr) fait "totalement" l’impasse sur le respect de la neutralité en décourageant par exemple "la recherche d’informations alternatives." Ce site a été pour faire concurrence aux sites de propagande anti-IVG qui n'en portent pas le nom.

Pour Laurence Rossignol, qui a annoncé la mesure sur  le 17 septembre dernier, "on ne peut pas renvoyer le gouvernement et les anti-IVG dos à dos". Et d’assurer, toujours dans le Monde, que "le gouvernement n’est pas pro-IVG (...) Il respecte le choix des femmes et leur permet de bénéficier de la loi".

Créé en 1993, le délit d'entrave à l’IVG avait été élargi en 2014 à l'accès à l’information, mais il ne concerne pour l’instant que les hôpitaux. 

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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6 décembre 2016 2 06 /12 /décembre /2016 23:25

 

 

Source : http://www.lesechos.fr

 

 

Ça se passe en Europe : ces enfants qui assemblent les œufs Kinder en Roumanie

 

 

 

 

 

Selon « The Sun », le géant mondial de la confiserie Ferrero exploite sa main-d’œuvre roumaine et fait travailler des enfants. En Allemagne, l’allié bavarois de Merkel invite Trump à Munich.

Mauvaise surprise pour le groupe italien Ferrero. Celle que lui a réservé le correspondant en Roumanie du quotidien britannique « The Sun ». Il révèle dans une enquête intitulée « Les esclaves des oeufs Kinder » que le géant mondial de la confiserie exploite la main d'oeuvre locale en la payant 26 centimes d'euros de l'heure et en faisant travailler des enfants de 6 ans.

Ces derniers seraient notamment chargés d'assembler les différents éléments qui constituent les célèbres surprises à l'intérieur des oeufs Kinder. Un travail qui dure 13 heures par jour, se fait à domicile et en famille. Le témoignage de l'une d'entre elle a été publié sur le site internet du journal en début de semaine. L'enquête, riche en photos et vidéos, présente des conditions de travail tout aussi sommaires que l'hygiène. Un informateur du groupe Ferrero confirme que les contrôles de qualité concernant les jouets assemblés au domicile des employés sont en effet impossibles.

Le journaliste britannique décrit dans le détail le quotidien de la famille Juri composée, outre les parents, d'un adolescent de 11 ans et de deux filles de 6 ans. Tous les 1.000 oeufs confectionnés, ils perçoivent l'équivalent de 3,80 livres sterling. Un travail qui est sous-traité par Ferrero, qui d'après l'indicateur du correspondant du « Sun », n'est pas au courant de « l'esclavagisme » que ses intermédiaires font subir à certains de ses salariés.

La multinationale italienne, désormais présente à travers ses différents produits dans 160 pays et qui emploie plus 40.000 salariés dans 78 sociétés et 22 usines, condamne de tels agissements et promet toute sa collaboration pour faire respecter son très rigoureux code éthique. Giovanni Ferrero seul aux manettes du groupe depuis 2011, est particulièrement attentif à sa réputation et à l'attention presque maniaque à la qualité de ses produits.

Une massive campagne de communication avait suivi les propos en 2015 de la ministre française de l'environnement Ségolène Royale . Elle appelait au boycott du Nutella riche en huile de palme , reprenant ainsi les accusations de certaines ONG dénonçant la déforestation en Indonésie et en Malaisie. La polémique n'avait pas impacté les ventes pas plus que l'image de Ferrero. Le Global Reptrak du Reputation Institute, le classement de la réputation des grandes entreprises, lui octroyait même la meilleure place parmi les italiennes en la faisant passer du 20e au 18e rang. Cette fois, le scandale des oeufs Kinder produits en Roumanie à quelques semaines de Noël pourrait lui coûter plus cher.

Ça se passe en Allemagne : l'allié bavarois de Merkel invite Trump à Munich

Un nouveau bras de fer se profile entre Angela Merkel et son alliée bavaroise, la CSU, dont le président vient d'inviter Donald Trump, selon des médias allemands. Horst Seehofer, ministre-président de Bavière, a invité le président américain élu à se rendre dans sa région dans le cadre de la Conférence de la sécurité à Munich du 17 au 19 février.

Le conservateur Horst Seehofer, grand pourfendeur de la politique d'accueil des réfugiés d'Angela Merkel l'an dernier, a indiqué dans un message de félicitations au magnat populiste qu'il était « à tout moment le bienvenu en Bavière », rapportent l'agence allemande dpa et le groupe de presse régional Funke.

Cette invitation est un camouflet par la chancelière, qui a accueilli fraîchement la victoire du candidat républicain aux élections américaines. Jusqu'ici, elle n'a pas formulé d'invitation officielle mais évoqué simplement une rencontre avec le futur président au plus tard lors du prochain sommet des pays du G20, en juillet à Hambourg.

Horst Seehofer s'est déjà distingué dans le passé pour avoir invité en Bavière le Premier ministre hongrois Viktor Orban, en conflit ouvert avec Angela Merkel sur le cap à tenir sur les réfugiés en Europe. Le président de la CSU, qui plaide pour un assouplissement des sanctions contrairement à Angela Merkel, s'est aussi rendu à Moscou pour y voir Vladimir Poutine.

Ce n'est pas seul nuage sur la relation entre la chancelière, qui a justifié sa candidature à un quatrième mandat par la défense des valeurs et contre le populisme, et le ministre-président de Bavière. Jeudi, celui-ci a insisté de nouveau sur la nécessité d'introduire un plafond à l'immigration, sans quoi il menace de rompre son alliance avec la CDU.

« Nous ne participerons au gouvernement à Berlin que si cela est réalisé », a t-il promis à ses électeurs dans une interview à la « Augsburger Allgemeine ». Angela Merkel s'oppose à un tel plafond, qui pourrait se heurter à des contraintes juridiques et politiques. Mais elle assure que l'arrivée de près d'un million de réfugiés en 2015 ne se reproduira pas.

Pour la CSU bavaroise, cette stratégie vise à contenir l'ascension de l'AfD et faire en sorte qu'un parti ne puisse s'installer durablement à la droite de l'Union composée de la CDU et de la CSU. Le parti populiste, qui s'est réjoui de l'élection de Donald Trump, est crédité de 10% dans le dernier sondage Forsa, contre 36% pour la CDU-CSU.

@OlivierTosseri - @ThibautMadelin

 

 

 

 

Source : http://www.lesechos.fr

 

 

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6 décembre 2016 2 06 /12 /décembre /2016 18:59

 

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Droit d’asile

Pour les victimes de torture, mieux vaut ne pas se réfugier en France

 

par

 

 

 

Contrairement aux allégations du Front national, qui évoque « la submersion migratoire dont notre pays est victime », l’Hexagone fait partie des pays où les chances d’obtenir l’asile sont les plus faibles [1]. En 2015, la France a rejeté 67 % des demandes, contre 47 % en moyenne en Europe. Elle est le 25ème pays, sur 32, en taux d’octroi, alors qu’elle n’a reçu qu’une faible proportion (5,6 %) de l’ensemble des demandes de protection. En 2015, sur 24,5 millions de personnes contraintes à fuir leur pays à travers le monde, 1,26 millions ont déposé une demande d’asile en Europe, dont 74 468 en France [2].

Parmi les personnes déboutées du droit d’asile, plusieurs milliers ont subi des actes de torture, dénonce le centre Primo Levi. Créé en 1995 avec le soutien de Médecins du Monde, d’Amnesty International et de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat), le centre Primo Levi offre chaque année à 400 personnes réfugiées – hommes, femmes et enfants victimes de torture et de violence politique – une prise en charge psycho-médicale et, si nécessaire, un accompagnement juridique et social. Plus de 50 % des personnes suivies en 2015 ont été déboutées du droit d’asile [3]. « Les chiffres des autres associations qui reçoivent des victimes de torture, structures de soins ou autres, sont tout aussi éloquents, insistent les professionnels de Primo Levi. En 2014, le comité pour la santé des exilés (Comede), par exemple, a suivi 340 personnes déboutées du droit d’asile, dont 71 % avaient subi des violences et 23 % des actes de torture. »

Des fonctionnaires mal formés

Comment expliquer de tels dysfonctionnement ? Le centre Primo Levi met d’abord en cause le manque total de formation des fonctionnaires qui auditionnent les réfugiés et à qui revient la responsabilité d’accorder – ou non – l’asile. « Parmi les effets psychiques de la torture figurent des perturbations de la mémoire qui s’expriment souvent par des manifestations contradictoires, telles que l’amnésie (partielle ou intégrale) ou l’hypermnésie (mémoire extrêmement détaillée) ». Mettre en cause le manque de cohérence du récit d’une personne torturée révèle donc une méconnaissance totale de ce par quoi elle est passée. Dans les notifications de refus de demandes d’asile, on trouve pourtant des allégations du type : « Le récit s’est révélé impersonnel et particulièrement désincarné », « les allégations furent invariablement nébuleuses », « les circonstances ont été exposées de manière approximative et impersonnelle ».

« La torture vise à produire l’inimaginable [par une] incroyable démesure de la violation de l’humain afin de rendre folle la victime et de l’exclure pour toujours de la communauté des "hommes respectables", insiste Beatrice Patsalides Hofmann, psychologue au centre Primo Levi. Un patient m’a dit un jour : "Comment faire croire à la commission des recours que j’étais forcé de manger des parties d’un fœtus arraché au ventre d’une femme exécutée devant moi par un militaire qui, juste avant, lui avait envoyé une balle dans la tête ? Et il me criait dessus : ‘Ça, ça, tu vas pas pouvoir le raconter, personne ne va jamais te croire !’.” Après délibération, la Commission a jugé que le requérant n’était pas crédible puisque le récit paraissait "incroyable" et dépourvu d’éléments "convaincants" [4]. » Épuisées, angoissées, ne parlant souvent pas un mot de français, les personnes qui demandent l’asile en France sont arrivées là au terme de parcours d’exil long, chaotique, et ponctué de nouvelles violences. Elles sont seules et sans repères, et peuvent donc facilement perdre leurs moyens en face de fonctionnaires qui vont décider de leur sort.

Suspicions de mensonges

Le centre Primo Levi exige que cela soit pris en compte. Il recommande par ailleurs d’allonger les entretiens. Les demandeurs d’asile n’ayant en général que deux heures pour retracer leurs parcours. Au-delà de ces problèmes « de forme », le centre alerte sur l’esprit de suspicion qui règne dans les entretiens. L’image du « réfugié menteur », colportée partout en Europe par les partis d’extrême-droite, « est présente et se répand à tous les niveaux de la société ». L’association regrette que les instructions de demande soient trop souvent menées à charge, en contradiction totale avec le principe de l’asile. Un magistrat ayant siégé à la Cour nationale du droit d’asile s’étonne même de l’impartialité de certains de ses collègues : « Leur écoute, leur façon de poser les questions et de tirer des conclusions est extrêmement variable. Pour certains, les personnes sont toujours parties trop tôt ou trop tard. L’un d’eux m’a dit un jour : ‘Quand j’ai été en Arménie avec tel institut, nous avons été admirablement reçus.’ Mais a-t-il seulement vu les geôles arméniennes ? »

Que deviennent les personnes déboutées du droit d’asile ? Rares sont celles qui retournent au pays de leur plein gré. Sur les 42 456 personnes déboutées en 2015, seules 1 650 sont rentrées via le dispositif d’aide au retour encadré par l’office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii). 17 000 ont été reconduites à la frontière par la police française, parfois vers des pays où leur sécurité n’est pas assurée. Les autres restent en France, en dehors de toute protection sociale : elles ne peuvent plus être hébergées, et ne touchent plus l’allocation pour demandeur d’asile (de 200 à 340 euros par mois). Ils n’ont pas non plus le droit de travailler. Parmi les déboutés et leurs familles, « nombreux sont ceux qui ne mangent pas à leur faim », constate Agnès Afnaïm, médecin au centre Primo Levi. Ils sont dans un état de santé qu’on voyait au XIXe siècle. Quand on est meurtri dans son corps et dans sa psyché, on ne peut pas guérir ; on reste sous la coupe du bourreau. » La France, pays des droits de l’homme...

Notes

[1Voir le communiqué du Front national du 17 novembre 2016.

[2Selon l’article premier de la Convention de Genève, le statut de réfugié s’applique à toute personne « qui, craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité, et qui ne peut – ou du fait de cette crainte, ne veut – se réclamer de la protection de ce pays ». Une personne reconnue réfugiée se voit octroyer par la préfecture une carte de résident de dix ans renouvelable.

[3Voir le rapport du centre Primo Levi, disponible ici.

[4Une demande d’asile est déposée auprès de l’office français de protection des personnes réfugiées et apatrides (Ofpra). En cas de rejet, 77 % des cas en 2015, la personnes peut déposer un recours à la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), qui a rejeté 87 % des demandes en 2015.

 

 

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Source : http://www.bastamag.net

 

 

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6 décembre 2016 2 06 /12 /décembre /2016 18:49

 

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Accaparement

L’hyper concentration de terres aux mains d’une « élite » n’épargne aucun pays européen

 

par

 

 

 

Le phénomène d’accaparement des terres agricoles s’accélère en Europe au détriment des petites fermes qui ne cessent de disparaitre. C’est le constat alarmant tiré par un nouveau rapport de l’organisation Transnational Institute basée à Amsterdam [1]. Les grandes exploitations – supérieures à 100 hectares, selon la définition d’Eurostat – ne représentaient que 3,1 % de l’ensemble des fermes européennes en 2013, mais elles contrôlent la moitié des terres agricoles en Europe ! Dans le même temps, les trois quarts des fermes européennes, inférieures à 10 hectares, couvrent seulement 11 % du territoire agricole. La France illustre parfaitement cette tendance : en 2013, plus de 20 % des exploitations sont supérieures à 100 hectares et contrôlent 61,9 % de la surface agricole utile [2].

 

Les petites fermes disparaissent partout au profit de l’agro-industrie

Le nombre de fermes de moins de 10 hectares a, lui, chuté d’un tiers, passant de 12 millions en 2003 à 8 millions en 2013. Les petits agriculteurs ont perdu le contrôle d’un quart de leurs terres – soit une superficie presque aussi grande que l’Irlande – au profit des grandes exploitations agricoles. Comme le montre le tableau ci-dessous, ce sont les Pays-Bas qui ont connu la plus forte disparition de petites fermes. Depuis 1990, leur nombre a été divisée par deux, avec 26 190 fermes aujourd’hui. L’exemple de l’Italie est aussi édifiant avec la disparition de plus d’1,5 millions petites fermes en treize ans...

Ce processus s’accompagne d’un accroissement de « l’accaparement des terres agricoles ». La Pologne, la Hongrie, la Bulgarie et la Roumanie sont particulièrement touchées [3]. En cause : des prix du foncier relativement bas attirant les investisseurs. Le rapport pointe notamment la mise en place de véritables agro-industries dont la taille apparait hors de tout standard... La plus grande ferme roumaine appartient au groupe libanais Maria Group. Elle s’étend sur 65 000 hectares, soit presque l’équivalent de Paris et les départements limitrophes ! Elle dispose de son propre port et exporte de la viande et des céréales principalement vers le Moyen-Orient et l’Afrique de l’Est. « Ce processus est allé de pair avec l’émergence d’une nouvelle classe d’actifs, composée de banques, d’investissements et de fonds de pension, et d’autres acteurs financiers contrôlant une part toujours croissante des terres agricoles européennes. »

Le Transnational Institute met aussi l’accent sur le rôle de la Politique agricole commune (PAC) qui incite à l’agrandissement des exploitations et à la concentration des terres. Depuis 1992, les soutiens apportés aux prix des produits agricoles ont été remplacés par des paiements pro-hectares. Autrement dit, plus la surface d’une exploitation est importante, plus l’agriculteur reçoit des aides. Résultat, les subventions de la PAC sont désormais captées par une petite élite d’agriculteurs. Comme le montre le tableau ci-dessous, 1,1 % des bénéficiaires de la PAC en Roumanie captent plus de 51 % des paiements directs alloués à l’échelle nationale.

Un documentaire à la rencontre de ceux qui grignotent la France

Il devient ainsi de plus en plus difficile, pour les jeunes et moins jeunes qui aspirent à devenir paysans, d’accéder à des terres. Cette situation est exacerbée par l’artificialisation des terres liée à l’étalement urbain et au développement des activités commerciales. En France, plus de 60 000 hectares de terres fertiles sont perdus chaque année au profit d’hypermarchés, de stades de football, d’immeubles de bureaux ou de parking. Un documentaire, Et pour quelques hectares de plus, est diffusé ce soir sur France 5 à ce sujet. Le réalisateur Nicolas Vescovacci a sillonné la France pendant six mois à la rencontre de celles et ceux qui grignotent ses territoires. Parmi les exemples abordés, figurent notamment les cas de Europacity et du nouveau stade de l’Olympique lyonnais reconnu d’intérêt général bien qu’il soit 100 % privé...

Officiellement, le gouvernement souhaite diviser par deux la consommation de terres agricoles d’ici à 2020. Dans la réalité, les mesures mises en œuvre limitent très faiblement leur disparition (lire à ce sujet : L’accaparement de terres et la concentration foncière menacent-ils l’agriculture et les campagnes françaises ?). Le rapport du Transnational Institute souligne le rôle des appareils d’État, au niveau national, régional et local, dans les diverses pratiques à l’œuvre pour « contourner la loi ». Et appelle à la mise en place d’un Observatoire européen du foncier pour suivre les transactions et investissements fonciers à grande échelle.

 

Notes

[1Transnational Institute, Hands-Off The Land (HOTL) Alliance, Land grabbing and land concentration in Europe, décembre 2016 (rapport en anglais à télécharger ici)

[2En 2013, la France comptait 97 600 exploitations agricoles de plus de 100 hectares sur un total de 472 210 exploitations. Elles contrôlent 17, 2 millions d’hectares de surface agricole utile sur un total à l’échelle national de de 27,7 millions d’hectares. Source : Eurostat

[3L’auteure du rapport précise que « l’utilisation du terme "accaparement de terres" n’implique pas nécessairement qu’une transaction est illégale. De fait, de nombreux accords fonciers peuvent être « parfaitement légaux » du point de vue de l’application de la loi, mais considérés comme illégitimes du point de vue de la justice sociale. »

 

 

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Source : http://www.bastamag.net

 

 

 

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6 décembre 2016 2 06 /12 /décembre /2016 16:40

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

A Bruxelles, la discrète victoire des lobbies pro-armes
Par Ludovic Lamant
 
 
 
 

Un an après les attentats de Paris et Saint-Denis, un texte européen censé durcir le contrôle sur les armes à feu peine à aboutir. Des eurodéputés – y compris LR et FN – refusent l’interdiction d’armes semi-automatiques comme les fusils d’assaut AK-47.

 

De notre envoyé spécial à Bruxelles.-  La commission européenne a-t-elle péché par naïveté dans ce dossier sensible ? Lorsque son président a présenté le 18 novembre 2015 son projet de révision de la directive sur les armes à feu, Jean-Claude Juncker pensait sans doute défendre un texte consensuel au sein des 28. Quelques jours après les attentats de Paris et Saint-Denis, la bataille pour l’encadrement des armes à feu semblait facile à mener.

Un an plus tard, il n’y a toujours pas d’accord définitif sur le texte, même si la Slovaquie, qui occupe la présidence tournante de l’UE jusqu’à la fin de l’année, en a fait l’une de ses priorités. Un quatrième « trilogue » s'est déroulé lundi, du nom de ces réunions secrètes où se négocient les versions définitives des textes les plus controversés dans la capitale belge, entre représentants des trois principales institutions de l’UE (la commission, le parlement et le conseil, qui représente les États membres à Bruxelles). Il s'est déroulé pendant sept heures, jusqu'à trois heures du matin, mais les parties n'ont toujours pas réussi à s'entendre.

 

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À ce stade, une seule certitude : le contenu du texte a été fortement dilué. Sous la pression de certains eurodéputés conservateurs, mais aussi d’une poignée d’États (scandinaves et d’Europe centrale), des dispositions ont sauté. Les lobbies des détenteurs d’armes ont remporté des victoires. Dans la dernière ligne droite, les accrochages sont encore très vifs. « Beaucoup d’éléments du texte de la commission restent inacceptables », a tranché en fin de semaine dernière Vicky Ford, une eurodéputée conservatrice britannique, qui mène les négociations pour le parlement, et a engagé un bras de fer musclé avec l’exécutif de Juncker. Lundi soir, les désaccords sont restés massifs...

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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6 décembre 2016 2 06 /12 /décembre /2016 16:34

 

Source : http://www.lesechos.fr

 

 

La sécurité publique, nouvelle cible des entreprises innovantes

 

Paul Molga
 
 

La salle de contrôle opérationnel du Centre de Supervision Urbain de la ville de Nice, plus grand centre de surveillance vidéo urbain d'Europe. Les policiers municipaux du CSU peuvent aujourd’hui piloter 250 caméras de vidéo-surveillance, chiffre qui sera porté à plus de 600 d’ici la fin de l’année. Les patrouilles de la police municipale sont géolocalisables en temps réel grâce au GPS. - Ian HANNING/REA

 

La menace terroriste dope l’équipement des collectivités en matériel de pointe, région Paca en tête.Le marché va continuer d’évoluer de 5 % par an jusqu’en 2020, et il pèse déjà près de 30 milliards d’euros.

La réponse de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur aux attentats de Nice n'a pas tardé. L'assemblée votera en décembre, dans son prochain budget, une première tranche de 50 millions d'euros pour mettre en place son plan de sécurité intérieure, destiné à renforcer les moyens matériels et humains de protection des biens et personnes. Christian Estrosi prévoit même de dépenser 250 millions d'euros sur son mandat. Une grande part sera dévolue au développement de la vidéosécurité en ville et sur les réseaux collectifs routiers, notamment scolaires, et ferroviaires.  Une autre servira à la rénovation de commissariats et à la construction de nouvelles casernes de gendarmerie.

Pressée par le choc terroriste, la région Paca est la première à sortir l'artillerie lourde. Encouragé par la commande publique, le marché des équipements vidéo a déjà progressé l'an passé en France de 3,4 %, selon l'atlas « En toute sécurité » (12% au niveau mondial). L'appétit des décideurs pour la qualité d'image et les nouvelles technologies d'analyse (détection et prédiction de mouvement, reconnaissance faciale...) place les entreprises les plus innovantes sur la ligne de front. Le module d'analyse intelligente d'Alcea permet par exemple de dénombrer une foule et de remarquer une personne stationnée anormalement longtemps dans un secteur. Genetec est, elle, capable de balayer en un temps record des milliers de plaques d'immatriculation pour rechercher un véhicule suspect dans un flux mobile. Les caméras haute définition capable d'enregistrer des détails d'arrière plan même dans les pires conditions de lumière se généralisent également. « Le format 4K, avec une résolution supérieure à la Full HD, sera la norme d'ici à 2020 », soutient même le département de produit vidéo sécurité de Sony.

Technologies de suivi

La vidéoprotection n'est pas le seul marché dopé par la menace terroriste. Une étude réalisée par le Comité de la filière industrielle de sécurité (CoFIS) place à 5 % par an l'évolution globale du marché de la sécurité en France d'ici à 2020. Une dizaine de segments y figurent comme des locomotives, parmi lesquelles les technologies de suivi et de traçage (+18 %), les drones de surveillance (+15 %) et les données de sécurité (+9 %). Les services à forte valeur ajoutée sont également aux avant-postes, avec des croissances espérées de 7 % (pour le conseil) à 14 % (pour l'audit et la gouvernance).

Les pouvoirs publics sont prescripteurs, directement ou indirectement, de près de la moitié (44 %) des commandes et leur demande va aller en s'accroissant, « à la fois pour s'équiper et pour externaliser certaines tâches », selon l'étude. Les budgets des services publics de sécurité (police, pompiers, justice, douanes...) comptent déjà pour 28 milliards d'euros.

Parmi le millier de grandes et petites entreprises que compte le secteur, plusieurs centaines de PME vont profiter de cette croissance. « C'est chez elles que sont développées les solutions d'avenir qui permettront de gagner en efficacité autour de thème comme l'accélération du traitement de l'information, la détection d'explosifs, les technique biométriques ou la cybersécurité », jugeait l'an passé le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale Louis Gautier, à l'occasion du Salon de la sécurité Milipol qui se tient tous les deux ans à Paris. La prochaine édition (21 au 24 novembre 2017) s'y prépare, avec notamment l'accueil d'un « start-up challenge » et d'une majorité de pme innovantes parmi les 950 exposants attendus de 55 pays.

L'enjeu industriel est de taille : 52.000 nouveaux emplois pourraient être créées dans ce secteur d'ici à 2020. Au-delà de la vidéosurveillance, le marché de l'armement des polices devrait lui aussi progresser. Le 29 novembre, un décret a été publié par le ministère de l'Intérieur, permettant de doter les policiers municipaux de pistolets semi-automatiques de 9 mm « avec des munitions de service à projectile semi-expansif », c'est-à-dire un calibre semi-automatique permettant une plus forte cadence de tir.

Paul Molga

 

 

 

Source : http://www.lesechos.fr

 

 

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6 décembre 2016 2 06 /12 /décembre /2016 16:24

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Airbnb, Drivy... Que dois-je déclarer aux impôts ? Suis-je taxé ?

 

 

 

 

Deux textes votés ce lundi à l'Assemblée nationale vont quelque peu modifier le quotidien des aficionados des plateformes d'économie collaborative. Voici ce qui va changer pour les utilisateurs d'Airbnb, Drivy, Ouicar…

 

L'Assemblée nationale a tranché. Après plusieurs et un intense exercice de persuasion de la part des plateformes collaboratives pour que la loi épargne leurs clients, les députés ont adopté définitivement ce lundi 5 décembre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2017. Ce dernier comprend un volet sur la taxation de l'économie collaborative qui prévoit de transformer, ou non, les gros utilisateurs en autoentrepreneurs…

 

En parallèle, le même jour, les parlementaires se sont penchés sur la déclarations au fisc des revenus issus de Airbnb et compagnie et ce, dans le cadre de l'examen d'un autre texte, celui du budget rectificatif de 2016. Que retenir de ces différents votes ? On fait le point.

 

- Gagner plus de 23.000 euros par an lorsqu'on loue son logement meublé, via des plateformes comme Airbnb ;

- Gagner plus de 7.720 euros par an lorsqu'on loue un bien comme sa voiture, via des plateformes du type Drivy ou Ouicar.

Au-delà de ces seuils, les particuliers deviendront donc des travailleurs indépendants, devant s'acquitter de cotisations sociales déduites de ces revenus.

 ► Une déclaration automatique au fisc en 2019

Les députés se sont inspirés sur ce point d'une  et qui n'avait pas survécu à l'ensemble du processus législatif. Ce lundi, ils semblent s'être entendus. A partir de 2019, les plateformes collaboratives citées ci-dessus devront en effet transmettre automatiquement aux finances publiques les gains engendrés par les particuliers chez eux. De la même manière qu'un employeur transmet aujourd'hui les revenus de son salarié aux impôts. De la même manière également, déclarer ne voudra pas forcément dire payer : tout dépendra du montant déclaré et du caractère professionnel ou non-professionnel de la location.

, le secrétaire d'Etat au budget Christian Eckert a toutefois émis des réserves quant à la mise en place immédiate d'une telle déclaration automatique, arguant qu'il était difficile de "cerner ce qui est imposable et ce qui ne l'est pas", dans la diversité des offres proposée par l'économie collaborative :

"Nous avons beaucoup travaillé (...) et nous avons rencontré à chaque fois des situations assez difficiles à trancher. Nous avons établi clairement ce qu’était le partage de frais, mais quelle règle adopter s’agissant d’une personne qui propose un repas à la maison, partagé ou non, à la cuisine ou avec des invités, peut-être un repas régional typique comme il arrive que des sites en proposent ? Il est parfois difficile de faire entrer ces prestations dans une catégorie et de déterminer ce qui relève du revenu, ce qui relève du bénéfice et ce qui relève du partage."

Les députés, menés par Charles de Courson pour l'UDI et Pascal Cherki pour le PS, ont alors proposé ce compromis : mettre en place la déclaration automatique mais seulement dans deux ans, au 1er janvier 2019, afin de laisser au secteur le temps de se développer et au gouvernement le temps de résoudre les problèmes soulevés. Cette proposition de compromis a reçu un accueil favorable du gouvernement. 

Attention, d'ici là, il n'est pas question de ne *pas* déclarer ses gains au fisc. Les plateformes sont déjà censées informer les bénéficiaires du montant exact et du statut des revenus perçus - mais Christian Eckert reconnaît lui-même que ce n'est pas "tout à fait efficient" -, afin de les laisser remplir eux-mêmes les bonnes cases dans leur déclaration d'impôts chaque année, par exemple en les qualifiant de "revenus complémentaires". On est cependant encore loin de l'automatisation du dispositif, qui ne manquera pas d'être réinterrogé d'ici à 2019.

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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5 décembre 2016 1 05 /12 /décembre /2016 16:50

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Evasion fiscale : quand Eva Joly débat avec Joseph Stiglitz
Propos recueillis par
"Marianne" a rencontré à Bruxelles Eva Joly, eurodéputée Europe Ecologie-Les Verts, ancienne magistrate spécialisée dans la lutte contre la fraude, et Joseph Stiglitz*, économiste, prix Nobel 2001. Tous deux sont membres de la Commission indépendante pour la réforme de l'impôt international sur les sociétés (Icrict), formée à la suite du scandale des Panama Papers révélant les pratiques des multinationales. Extrait du débat disponible en intégralité dans "Marianne" en kiosques.

Marianne : Vous demandez aux Etats-Unis et à l'Union européenne de prendre la tête d'une coalition internationale contre les paradis fiscaux et l'optimisation fiscale des firmes internationales. Mais est-ce qu'on n'a rien fait depuis 2009 et la proclamation de Nicolas Sarkozy : «Les paradis fiscaux, c'est terminé» ?

Eva Joly : Le mouvement de menton de Sarkozy, c'était des paroles, mais pas l'action. En consultant les statistiques de la Banque des règlements internationaux, on s'aperçoit que les flux financiers en provenance ou en direction des paradis fiscaux n'ont jamais cessé d'augmenter. La régulation antiblanchiment déjà en place aux Etats-Unis et en Europe n'empêche pas la compétition actuellement à l'œuvre à l'échelle internationale pour gérer ces énormes masses troubles de dollars ou d'euros. Ce qui rend la lutte difficile, c'est la coalition d'intérêts entre des individus riches qui veulent cacher une partie de leur fortune, des partis politiques qui ont besoin de fonds occultes pour leurs campagnes électorales et les multinationales qui souhaitent pouvoir créer des filiales fictives à leur guise afin de réduire l'impôt au minimum. C'est ce que montre le rapport des Verts européens sur BASF, firme qui a plus de 500 filiales - dont beaucoup sont fictives et situées dans des paradis fiscaux.

 

Joseph Stiglitz : Des choses ont bien été faites depuis 2009. On a effectivement réduit le secret bancaire. Mais on ne s'est pas attaqué au secret des affaires, au problème des bénéficiaires finaux des sociétés-écrans. Il existe une relation malsaine entre les questions fiscales et le principe du secret. La Commission européenne n'a appris l'existence de l'accord entre Dublin et Apple que grâce à une audition devant le Congrès des Etats-Unis. Mais on ne sait toujours pas ce qui lie les autres grandes compagnies avec les Etats européens, au nom du secret fiscal. Il n'existe pas de bons arguments pour soutenir ce secret, car il s'agit d'accords entre des entreprises et les Etats. Or, les Etats, ce sont les peuples, qui ont seuls le droit de consentir aux impôts. Dans ce cas, la publicité devrait être un principe général. Les Etats-Unis et l'Union européenne devraient traiter les paradis fiscaux comme les porteurs de dangereux virus qui se propagent comme une maladie contagieuse.

"Une large union citoyenne et politique est nécessaire pour mettre fin à ce hold-up financier et démocratique"

 

Mais cela signifie-t-il qu'il faut des moyens juridiques de répression supplémentaires contre l'optimisation, au niveau de la lutte antiterroriste ?

E.J. : La menace que font peser les paradis fiscaux et les pratiques des multinationales sur les démocraties est réelle, car elle remet fondamentalement en cause la souveraineté et la capacité d'agir des citoyens. Aux fragiles, l'austérité. Aux 1 % les plus aisés, les richesses et le pouvoir de décision. Nous avons le devoir d'agir, et une large union citoyenne et politique est nécessaire pour mettre fin à ce hold-up financier et démocratique qui représente un manque à gagner de près de 1 000 milliards dollars pour les Etats. C'est un problème de niveau mondial. Réguler au niveau européen ne sera pas suffisant. L'Europe devra faire bouger les lignes au niveau mondial pour que les entreprises n'aillent pas se loger ailleurs, au Delaware, à Singapour ou à Doha.

(...)

*Dernier ouvrage de Joseph Stiglitz : L'Euro : comment la monnaie unique menace l'avenir de l'Europe, Les liens qui libèrent, 2016.

 

 

>>> Retrouvez ce débat en intégralité dans 

Il est également disponible au format numérique  ou au numéro via   et 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

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5 décembre 2016 1 05 /12 /décembre /2016 16:41

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

En Autriche, la victoire des «citoyens mobilisés»
Par Amélie Poinssot
 
 
 

L’extrême droite a perdu l’élection présidentielle autrichienne. Pour la députée Alef Korun, du parti du président élu, les Verts, c’est la réussite d’un travail de terrain auprès de la base de l’électorat, et un message fort envoyé à l’Europe après le Brexit.

Alexander Van der Bellen a été élu dimanche soir président de la République d’Autriche, avec plus de 53 % des voix, contre Norbert Hofer. Alors que l’écart n’avait été que de quelque 30 000 voix le 22 mai entre le candidat des Verts et celui de l’extrême droite, la répétition de ce deuxième tour en raison d’un vice de procédure a creusé l’amplitude et assuré une victoire confortable à Van der Bellen. Entretien avec Alef Korun, députée des Verts d’origine turque, qui s’est activement engagée dans la campagne.

 

Alexander Van der Bellen, au soir de son élection. © Reuters

Alexander Van der Bellen, au soir de son élection. © Reuters

 

Que signifie pour vous ce résultat ?

Alef Korun : C’est un succès énorme de la société civile. La réussite de Van der Bellen résulte de la mobilisation de milliers de citoyens aux origines sociales diverses, venant de différents horizons professionnels et proches de différents partis politiques. Après le Brexit et l’élection de Trump aux États-Unis, les électeurs ont fait le choix d’un candidat fiable, qui respecte les gens, y compris ceux qui défendent des idées différentes des siennes. Le rôle du Brexit a été particulièrement important : les Autrichiens ont pris conscience de ce qui pouvait se passer quand les nationalistes essayent de détruire l’Union européenne (UE). Ils ont donc voté pour une Autriche forte dans l’UE, pour un pays ouvert sur ses voisins, contre la fermeture. Et le profil sérieux d’Alexander Van der Bellen l’a emporté, face à Nobert Hofer dont le masque est tombé à plusieurs reprises pendant la campagne.

Le candidat de l’extrême droite a en effet commis plusieurs erreurs. Alors que beaucoup avaient cru à son visage « sympathique » et à ses allures de « gentleman » pendant la première campagne au printemps, il a bien insisté pendant cette deuxième campagne sur le fait qu’il représentait « à 100 % » le FPÖ [le parti libéral d’Autriche, extrême droite – ndlr]. Il disait que rien ni personne n’allait l’arrêter. Sur les migrants, son discours était d’une intolérance maximale : il voulait expulser l’ensemble des immigrés en Autriche. Il ne s’agissait même plus de coupables d’actes criminels, mais des migrants tout court. Cet agenda raciste – sans jamais utiliser le mot racisme – est une des raisons de son échec.

Enfin, je crois que les électeurs ne voulaient pas tout chambouler. Ils voulaient un changement, mais pas détruire la république ! Dans ce contexte, Van der Bellen incarnait la stabilité, y compris pour des électeurs qui n’étaient pas de son bord.

 

Quelle leçon tirez-vous de cette campagne ?

Je me suis beaucoup investie dans cette campagne, j’ai donc eu l’occasion de discuter avec des gens très différents qui ne sont pas des électeurs traditionnels des Verts, comme les retraités. J’ai pu voir de très nombreuses personnes s’emparer de cette deuxième campagne, beaucoup plus que la première, en distribuant des tracts notamment. On dit en Europe que les gens sont frustrés, déçus de la politique… Eh bien là, ce que j’ai vu, c’est le contraire : il y a de très nombreux Autrichiens qui sont prêts à prendre leurs responsabilités, à s’engager du côté pro-européen, et à se mobiliser de manière bénévole. Cette élection de Van der Bellen, ce n’est pas la victoire d’un camp politique – les Verts, ou les sociaux-démocrates – mais bien celle de tous ces citoyens qui se sont mobilisés, ensemble, pour défendre la démocratie.

J’ai entendu de nombreuses personnes, dimanche soir, dire qu’elles souhaitaient être actives en politique les prochains mois et les prochaines années. Elles voient à la fois la nécessité de prendre les choses en main mais aussi le fait qu’on peut avoir de l’influence : avec ce scrutin, nous avons envoyé un message très fort à nos voisins européens et dans le monde ! C’est très encourageant, cela montre que l’engagement politique fonctionne quand les gens sont mobilisés, à la base de la société, et pas seulement les dirigeants…

 

Suite de l'article sur mediapart

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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Source : http://www.liberation.fr

 

 

Social
Autriche : une élection dopée aux réseaux sociaux
Par Gurvan Kristanadjaja, envoyé spécial à Vienne (Autriche)

 

 

 

Capture écran du compte Facebook du président élu dimanche soir en Autriche.

Capture écran du compte Facebook du président élu dimanche soir en Autriche.

Au cours de la campagne présidentielle autrichienne, dont Alexander Van der Bellen est sorti vainqueur face au candidat d'extrême droite, les deux adversaires et leurs camps se sont livrés à une bataille sur les réseaux sociaux.

 

Demandez à un Autrichien de vous parler en détail de la campagne présidentielle, il finira à coup sûr par sortir son téléphone pour faire défiler son fil Facebook. Avant de remporter l’élection présidentielle dimanche soir, Alexander Van der Bellen, professeur d’université et candidat des Verts (Die Grünen) a mené avec son concurrent d’extrême droite Norbert Hofer, un match sur les réseaux sociaux.

 

A lire aussi: En Autriche, l’écologiste Van der Bellen contient l’extrême droite

 

Pour nous le prouver, Fabian, un étudiant vivant à Vienne sort son téléphone, le pose sur la table et fait défiler son fil d’actualités. Nous sommes la veille du vote, et l’on peut voir apparaître çà et là le visage de l’un ou l’autre des candidats. «C’est impressionnant. C’est bien la première fois, en Autriche, que la campagne électorale se passe vraiment sur les réseaux sociaux. Et depuis plusieurs jours, je n’ai que ça sur mon téléphone», explique-t-il. Une étudiante rencontrée devant le bureau de vote abonde : «Cette campagne s’est jouée surtout sur les réseaux sociaux».

Hofer sur un tracteur de jardin

Les deux candidats ont dégainé leurs meilleures armes dans le but de toucher le plus d’internautes possible, s’inspirant parfois maladroitement de la culture web. Ainsi, on pouvait voir le 1er décembre une photo de Norbert Hofer flirtant avec le ridicule sur un tracteur tondeuse. Le tout pour montrer qu’il n’appartient pas à l’élite et que, comme tout le monde, il tond sa pelouse. Ils se sont adonnés aussi chacun à de petits exercices de live vidéo et remercient leurs fans lorsqu’ils dépassent des totaux symboliques de like, comme le feraient des YouTubers.

 

 

 

Mais celui qui semble avoir réussi le meilleur coup est Alexander Van der Bellen. Le 24 novembre, plus d’une semaine avant l’élection, le candidat des Verts poste une vidéo sur sa page Facebook. On y voit une ancienne déportée juive qui témoigne. Elle appelle à voter écolo : «Pour moi, ce sera sûrement mon dernier vote», dit-elle. Plans resserrés, montage sobre, 4 minutes, le candidat des Verts abat sa dernière carte.

Un succès inespéré : 3,4 millions de vues en quelques jours pour un pays qui compte un peu plus de 8 millions d’habitants. Quelques jours plus tard, chacun de ses électeurs connaît «Gertrude» et commente ses propos avec la même affection que s’il s’agissait de leurs propres grands-parents. En ayant seulement suggéré le lien entre Norbert Hofer, l’extrême droite et la Shoah, l’équipe d’Alexander Van der Bellen est aussi parvenue à faire prendre conscience à certains électeurs qu’un vote populiste n’était pas anodin.

 

Montages photos appelant à la haine

 

La campagne sur les réseaux sociaux a surtout libéré la parole. «J’ai été terrifiée par ce que j’ai vu de certains électeurs d’extrême droite sur les réseaux sociaux», confie une votante. Une autre nous montre sur son téléphone des montages photos partagés sur les réseaux sociaux, des appels à la haine ou au meurtre contre les migrants. «Certains sont des connaissances. Je n’imaginais vraiment pas qu’ils pouvaient avoir cette opinion. Ces commentaires m’ont encore plus donné envie de me mobiliser pour Van der Bellen», appuie-t-elle.

 

A lire aussi: Trump : Facebook et Google en cure de désintox ?

 

On le sait : les réseaux sociaux peuvent avoir une influence sur un vote. Aux Etats-Unis, lors de la campagne de Donald Trump, Facebook et Twitter ont pris une large place dans la propagande électorale. Avec notamment, ce que le réseau social fait de mieux : créer de l’endogamie. L’un des électeurs de Van der Bellen rencontré dans le sud de l’Autriche nous montre, lui aussi, son fil Facebook, puis s’interroge : «Regardez, je n’ai que des actualités sur Van der Bellen. Pourtant, j’ai plusieurs centaines d’amis. Est-ce parce que je n’ai que des amis qui votent pour les verts, ou est-ce parce que Facebook me montre ce que j’ai envie de voir ?» Un peu des deux sans doute.

C’est aussi le principe sur lequel est conçu l’algorithme du réseau social, théorisé par le militant d’Internet Eli Pariser : la bulle de filtre. L’idée que le réseau ne donne à voir que ce qui conforte nos opinions. Si l’on est de droite, il n’affichera que du contenu de droite. Idem pour la gauche. Et une fois encore, à en croire les militants autrichiens, il a plutôt bien fonctionné.

Gurvan Kristanadjaja envoyé spécial à Vienne (Autriche)

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

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3 décembre 2016 6 03 /12 /décembre /2016 17:15

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

Bastamag contre Bolloré, ce «type formidable»
Par Loup Espargilière
 
 
 

Huit mois après la relaxe en première instance des journalistes de Bastamag, poursuivis en diffamation par le groupe Bolloré, c’est un procès en tous points similaire qui s’est joué devant la cour d’appel de Paris. Un de plus intenté aux journalistes qui se penchent sur les affaires africaines de la multinationale.

 

Ils étaient sept à comparaître devant la cour d’appel de Paris dans le procès qui les oppose au groupe Bolloré, huit mois après avoir été relaxés en première instance. Parmi eux, quatre journalistes de Bastamag, qui avaient accusé la multinationale de participer au phénomène d’accaparement de terres agricoles en Afrique et en Asie, dans un article de 2012 intitulé « Bolloré, Crédit agricole, Louis Dreyfus : ces groupes français, champions de l’accaparement de terres ».

 

Également visés par la plainte du groupe, Dominique Martin-Ferrari, journaliste de Scoop.it, Pierre Haski, cofondateur de Rue89 (absent ce jour-là), ainsi qu’un ancien ébéniste et un instituteur à la retraite : tous sont accusés d’avoir relayé tout ou partie de l’article sur leurs sites respectifs. Ce procès vient s’ajouter à la longue liste des plaintes déposées par le groupe Bolloré contre les journalistes se faisant le relais des activités africaines (principalement) de la multinationale.

 

Dès l’ouverture de l’audience, l’avocat du groupe Bolloré, Me Olivier Baratelli, s’en prend à Nadia Djabali, principale auteure de l’article, qui a, selon lui, fait « un travail de cochon ». Il lui reproche d’avoir porté des accusations d’infractions pénales : « Ce n'est pas moi qui fais des imputations, c'est la Minul [Mission des Nations unies au Liberia], la FIDH [Fédération internationale des droits de l’homme], des associations intergouvernementales engagées dans la défense de paysans au Cameroun, au Liberia, en Sierra Leone ou au Cambodge… Je ne relatais pas des infractions pénales en tant que telles mais des faits, corroborés par des sources », lui rétorque la journaliste, dont le travail est basé sur de nombreux rapports d’ONG.

 

« Donc vous avez recopié servilement les infractions que d’autres ont dénoncées », assène l’avocat. Face à la litanie de questions qui la vise, Nadia Djabali, dont le regard se durcit, s’impatiente : « On fait un Trivial Pursuit ou quoi ? » Nouvelle volée de questions, la journaliste s’emporte : « Vous faites de l'intimidation, je suis très étonnée. »

 

Julien Lusson, ancien directeur de publication de Bastamag, à qui le premier conseiller Pierre Dillange demande si le site a été auparavant la cible de plaintes similaires, répond par la négative. « Mais on a été mis en cause une deuxième fois par le groupe Bolloré pour un article sur une rencontre dont on avait rendu compte de façon positive. » Un article daté d’octobre 2014, intitulé « Accaparement de terres : le groupe Bolloré accepte de négocier avec les communautés locales ». « On n'a pas bien compris, se désole Julien Lusson. Ce qu'on comprend, c’est que Vincent Bolloré est coutumier du fait. Dès qu’il s'agit de faire état de ses activités en Afrique, ça vaut poursuite. » Il désespère : « Si on retombe sur le groupe Bolloré, on va encore avoir affaire à la justice. »

 

Une palmeraie en Sierra Leone © Welthungerhilfe

Après avoir rappelé la liste copieuse de plaintes déposées par le groupe contre de nombreux médias, Agnès Rousseaux, co-signataire de l’article, ironise. « On peut s'estimer chanceux puisque monsieur Bolloré a attaqué France Télévisions au TGI de Nanterre, au tribunal de commerce, et au Cameroun », faisant référence aux procédures qui s’accumulent à l’encontre de l’émission « Complément d’enquête » de France 2, consacrée à la Socapalm, propriétaire de nombreuses palmeraies au Cameroun et dont le groupe est l’un des principaux actionnaires. La journaliste s’émeut d’une « sorte d’acharnement ». (Lire sous l'onglet Prolonger de cet article le communiqué d'Agnès Rousseaux adressé au Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne au sujet des multiples plaintes déposées récemment.)...

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

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