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27 juillet 2012 5 27 /07 /juillet /2012 21:35

 

 

Christian Estrosi se démène pour « garder Nicolas Sarkozy au-dessus de la mêlée ». Convaincu que l’ancien président peut encore être « un recours » aux déchirements de l’UMP, le député et maire de Nice s’emploie à promouvoir le bilan de son mentor au travers de l’Association des amis de Nicolas Sarkozy, dont il est secrétaire général.

 

Réunion de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy © BFM-TV 
Réunion de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy © BFM-TV

En attendant les premières « rencontres » de l’association, qui se tiendront – naturellement – à Nice les 24 et 25 août, l’ancien ministre de l'industrie a profité de sa réélection au Palais Bourbon pour faire un petit peu de promotion. Il y a quelques jours, les électeurs de sa 5e circonscription des Alpes-Maritimes ont en effet découvert dans leur boîte aux lettres un courrier dans lequel l’élu les remercie « très sincèrement » de lui avoir « renouvelé leur confiance ».

Dans cette lettre révélée par un abonné de Mediapart, Christian Estrosi évoque pêle-mêle ses fonctions de député, de maire de Nice et de président de la Métropole Nice Côte d’Azur, sans opérer aucune distinction. Mais surtout, ce plus fidèle lieutenant de Nicolas Sarkozy a profité de l’occasion pour glisser dans l’enveloppe un petit bulletin à retourner à l’adresse de la permanence UMP de Nice, afin d’être « informé(e) (des) activités » de l’association ou de « recevoir le bulletin d’adhésion ».

 

 

Affranchie aux frais de l’Assemblée, comme en témoigne l’enveloppe ci-dessous, la lettre du député et maire de Nice a été préparée par ses équipes niçoises. « Je ne l’ai même pas eue entre les mains, assure l’un de ses collaborateurs parlementaires. Le courrier a été préparé à Nice, puis envoyé à l’Assemblée pour expédition. »


 

Du côté du bureau de poste du Palais Bourbon, nul ne peut indiquer à Mediapart combien d’exemplaires de cette lettre ont été envoyés. La 5e circonscription des Alpes-Maritimes comptant 85 420 inscrits, il y a de fortes chances que le nombre de destinataires corresponde à ce chiffre. A 0,38 euros l’affranchissement, le coût total de l’opération pourrait donc s’élever à plus 32 000 euros.

« Zéro centime de ressources »

Contacté par Mediapart, Christian Estrosi n’a pas souhaité réagir. Quant au président de l’Association des amis de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, il nous indique ne pas être au courant de cette initiative qu’il juge « bonne » : « Je trouve ça très bien qu’il fasse de la publicité pour l’association », dit-il avant d’opérer une étrange pirouette pour justifier l’envoi du courrier aux frais de l’Assemblée : « S’il est secrétaire général de cette association, c’est en grande partie parce qu’il est député, dont c’est lié à son mandat. »


© Reuters 
© Reuters

L’ancien ministre de l’intérieur le sait ou devrait le savoir : seules « les correspondances de nature parlementaire, c’est-à-dire écrites par un député pour l’accomplissement de son mandat législatif, sont affranchies aux frais de l’Assemblée nationale », comme l’explique le site du Palais Bourbon. « En revanche, les correspondances d’ordre privé ainsi que les correspondances présentant un caractère général ou collectif (invitations, faire-part, cartes de visites, imprimés, tracts, appels à des souscriptions, journaux) ne bénéficient pas de cet affranchissement », souligne la consigne.

Le courrier de Christian Estrosi répond clairement au deuxième cas de figure. L’Association des amis de Nicolas Sarkozy a-t-elle remboursé cet envoi ? Brice Hortefeux n’en sait rien mais précise que « de toute manière, l’association a aujourd’hui zéro centime de ressources ».

 

© Reuters 
© Reuters

 

Début 2011, la correspondance des parlementaires avait déjà fait l’objet d’une guerre intestine dans les couloirs de l'Assemblée. Le socialiste Hervé Féron avait en effet accusé ses collègues UMP Valérie Rosso-Debord et Laurent Hénart d'avoir abusé de la poste du Palais, à l'occasion des vœux de fin d'année, pour arroser « en très grand nombre » leur future circonscription, à coups de courriers relevant du tract électoral.

Le président de l’Assemblée, Bernard Accoyer, avait balayé l’accusation en écrivant à Féron « que le principe du secret et de l'inviolabilité des correspondances interdit tout contrôle (du) contenu » des courriers. « Les correspondances des députés bénéficient traditionnellement de l’affranchissement parlementaire lorsqu’elles ont un lien avec l’accomplissement du mandat législatif, et, pour les envois en nombre, lorsqu’elles sont adressées à des élus locaux ou à des membres de catégories professionnelles ou encore lorsqu’il s’agit de vœux de fin d’année », avait-il également indiqué.


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27 juillet 2012 5 27 /07 /juillet /2012 20:51

 

 « Limiter la casse » 27/07/2012 à 17h04

 

Sur le site de PSA à Aulnay (Seine-Saint-Denis), le décor prête vraiment à confusion. Le parking désert, les cars alignés et le soleil de plomb rappellent étrangement l’entrée d’une école. Encore plus quand les ouvriers sortent à tour de rôle en se souhaitant :

  • « Passe de bonnes vacances. »
  • « Bonne bronzette. »
  • « Bon voyage. »

A les voir, on oublierait presque qu’il y a une semaine, le constructeur automobile officialisait la fermeture de l’usine d’Aulnay qui emploie 3 300 personnes.

De petits indices, futiles ou plus graves, indiquent tout de même « qu’il y aura un avant et un après le 12 juillet 2012 ». Des ouvriers qui débauchent, plaisantent avant d’être un peu plus sérieux :

« Alors, elles sont où les belles journalistes, qu’on ait au moins un petit bénéfice à tout ça. »

« Bonne route pour le Portugal, et tu penseras à mon reclassement. »

« Je suis stressé, je ne pense qu’à ça »

Trêve de plaisanterie, Momo qui s’occupe de conduire les voitures « finies », admet que le sourire de façade cache une vraie déprime :

« Moi, cette fermeture concerne ma femme qui est à la peinture et moi. Même s’ils disent qu’ils vont nous reclasser, personne n’y croit. La direction ne fait que mentir depuis le début. »

Malgré la colère de quelques-uns, c’est surtout la résignation qui a envahi le site. Momo ne se fait pas d’illusion :

« De toute façon, il n’y a rien à dire de plus. Ça fait seize ans que je travaille ici, j’ai 48 ans, alors qu’est-ce que je fais ? On n’a pas d’autre choix que d’attendre et de subir. Je vais soutenir les actions en septembre, même si je sais que ça ne sert à rien. »

Karim, monteur à la chaîne, qui part pour cinq semaines de vacances « au bled », en veut à la direction :

« C’est con, mais nos vacances c’est important, on se tue à la tâche et là on va même pas en profiter. Je voudrais oublier, mais je suis stressé, je ne pense qu’à ça. Ma seule possibilité à la rentrée, c’est Pôle emploi. Grâce au patron, on va juste tous passer de sales vacances. »

Certains, comme Jean-Pierre ont annulé leur vacances, « pour prévenir les soucis de la rentrée » :

« J’ai tout annulé, car il faut que je mette de côté pour la rentrée. J’ai un prêt sur le dos, des enfants qui font la gueule de ne pas pouvoir partir, mais je préfère limiter la casse. »

Eviter à tout prix une opération immobilière

Que va devenir le site PSA, cette usine bâtie en 1973 et qui est ancrée à la ville d’Aulnay ? Laurent Causentino, gérant de la brasserie de la ville, ne cache pas « le manque que ça va lui faire » :

« Depuis trois ou quatre ans, on parle tous de la fermeture de l’usine. Mais il y avait toujours un espoir. Et là quand j’étais sur le chemin du boulot et que j’ai reçu la petite alerte iPhone, ça m’a vraiment fait un choc. L’usine a le même âge que moi, ça me touche et ça fera tout drôle de voir tout le monde partir. »

Les habitants savent que l’aéroport et PSA sont les deux poumons économiques de la ville. Le bistrot perd des clients, la boulangerie « ne sait pas à qui elle va vendre ses lots de viennoiserie le matin » et d’autres pensent que la ville va « carrément mourir ».

 


L’entrée du site de PSA à Aulnay (Seine-Saint-Denis) (David Perrotin)

 

La mairie tente d’éviter ce scénario. Pour empêcher PSA de réaliser une opération immobilière avec le terrain qu’il occupe, le maire PS de la ville, Gérard Ségura, a lancé une procédure d’expropriation. Mais la démarche est longue et coûteuse, et PSA dit ne pas vouloir vendre le site pour l’instant.

Mais, Laurent Causentino, tient à parler des sous-traitants (qui comptent quatorze sociétés rien qu’à Aulnay) :

« L’autre jour, la télé m’a interrogé et j’ai voulu dire qu’il fallait penser aux sous-traitants mais ils m’ont coupé.

Or, si 1 500 ouvriers de PSA vont être reclassés, les petits sous-traitants, eux, font quoi ? J’ai souvent des gars de chez Valéo ou d’autres qui viennent boire le café et ils me disent qu’ils vont couler. »

 

 

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 18:36

 

Il y a ceux qui préfèrent attendre les arbitrages budgétaires. Et ceux qui montent au créneau « avant qu’il ne soit trop tard ». Le week-end dernier, l’association Droit au logement (DAL) a dénoncé dans un communiqué les « renoncements » du gouvernement en matière de logement social.

En se basant sur la feuille de route que la ministre de l’égalité des territoires et du logement, Cécile Duflot, a présentée en conseil des ministres le 18 juillet, le DAL « constate que plusieurs promesses de François Hollande sont remises en cause par le gouvernement au nom de la rigueur budgétaire ». « Cette feuille de route nous a peu désarçonnés, explique le porte-parole de l’association, Jean-Baptiste Eyraud. De lourdes menaces pèsent sur le financement du logement social et on a un peu le sentiment que le gouvernement va reléguer ces questions au second plan, comme toujours. »


© Reuters/Jean-Paul Pelissier 
© Reuters/Jean-Paul Pelissier

Atermoiements autour du doublement du Livret A, augmentation moindre des « aides à la pierre », éventuelle ponction de 1,8 milliard d’euros sur le budget d’Action logement (ex-1% logement)… Les premiers signes adressés au secteur social « ne sont pas bons », reconnaît le directeur général adjoint de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert, qui espère que les arbitrages budgétaires lui donneront tort.

Malgré ces signes « qui ne prêtent guère à l'optimisme », l’ambition affichée de la majorité en matière de construction reste la même : faire sortir de terre 500 000 logements par an, dont 150 000 logements sociaux. Du jamais vu. Mais cette volonté politique pourrait bien souffrir de la rigueur budgétaire, comme ce fut déjà le cas pour l’hébergement d’urgence.

« L’économie budgétaire c’est pour tout le monde, argue-t-on dans l’entourage de Cécile Duflot. Tous les ministres ont reçu la consigne de faire 15% d’économies. Nous, ce qu’on porte, c’est +20% de dépenses. La feuille de route de réduction des dépenses est perpendiculaire à l’objectif de 150 000 logements sociaux. Notre boulot, c’est donc de faire converger les choses… »

Une tâche ardue dans un contexte de restriction, où la crise touche de plein fouet le secteur du bâtiment : « Le sujet est macro, poursuit le cabinet de la ministre du logement. Comment on relance un secteur qui prévoit de perdre 35 000 emplois d’ici la fin de l’année ? Comment on arrive à réamorcer la pente ? 150 000 logements sociaux par an, c’est un objectif difficile. Mais on peut arriver à s’en approcher si on parvient à mobiliser tout le monde. »

Pour ce faire, le gouvernement devra envoyer des signaux plus positifs aux acteurs du secteur social que ceux qui sont été émis ces derniers temps. « On est dans un moment d’entre deux, explique le directeur général de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars), Matthieu Angotti. D’un côté on a une ministre qui tente des choses, de l’autre, l’épée de Damoclès de Bercy qui menace de tout faire s’écrouler. »

La question devrait être réglée sous peu. « On boucle le projet de loi de finance dans les dix jours, indique l’entourage de la ministre du logement. La question sera tranchée cette semaine par une rencontre entre Jean-Marc Ayrault et Cécile Duflot. A partir de là, on sortira la semaine prochaine les lettres plafonds (qui définissent les arbitrages dans chaque secteur – ndlr). Il n’y aura plus qu’à juger sur pièces. »

Les « aides à la pierre »

Les subventions de l’État, plus communément appelées « aides à la pierre », se réduisent comme peau de chagrin au fil des ans. De 800 millions d’euros en 2008, elles sont passées à 450 millions d’euros en 2011. Depuis la réforme du financement du logement de 1977, ces subventions ont largement diminué au profit des aides à la personne, devenues le principal vecteur de l’intervention publique pour permettre aux ménages modestes d’accéder à un logement et de s’y maintenir.

Pourtant, les aides à la personne sont restées bien insuffisantes pour couvrir la hausse des coûts du logement. Dans un rapport publié mardi 24 juillet, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) souligne que l’efficacité de ces aides s'est « détériorée au cours de la dernière décennie », la revalorisation du barème de ces dernières n’ayant globalement pas suivi l'évolution des prix et des loyers.

 

Cécile Duflot © Reuters/Gonzalo Fuentes 
Cécile Duflot © Reuters/Gonzalo Fuentes

Conscient de la nécessité de redéployer les moyens alloués à la politique du logement, en redonnant une place plus importante aux aides à la pierre, François Hollande avait promis, durant la campagne, de doubler ces dernières. Aujourd’hui, il n’est plus question de « doublement », mais d’« augmentation », déplore le DAL. La feuille de route de Cécile Duflot évoque bien ces subventions, en expliquant qu’elles seront mobilisées dans le cadre du plan pluriannuel en faveur de la production de logements, sans pour autant s’attarder sur le détail des montants alloués.

Le ministère du logement le reconnaît : les aides à la pierre constituent, avec l’engagement des collectivités et l’apport d’Action Logement, l’un des piliers de financement du logement social. « Aujourd’hui, les collectivités mettent beaucoup d’argent et en face, l’État n’en met pas assez », admet l’entourage de Cécile Duflot qui estime qu’« il faut entre 680 et 720 millions d’aides à la pierre » pour remplir l’objectif de 150 000 logements sociaux. « Il n’y aura donc pas forcément un doublement, mais au moins une forte augmentation. »

Le 1% logement

Alimenté par une cotisation de 0,45 % de la masse salariale dans les entreprises de plus de 20 salariés, Action Logement (ex-1% logement), a pour vocation de construire des HLM et d’accorder des prêts aux salariés achetant leur logement. La ressource du 1% logement, déjà amputée pour financer l’Anah (Agence nationale de l’habitat) et l’Anru (Agence nationale de rénovation urbaine), est indispensable pour financer la construction de logements sociaux, notamment dans les zones les plus tendues.

 

Jérôme Cahuzac © Reuters/Charles Platiau 
Jérôme Cahuzac © Reuters/Charles Platiau

Or, le site du Figaro a révélé mi-juillet que le ministre du budget, Jérôme Cahuzac, envisageait de ponctionner l’année prochaine 1,8 milliard d’euros supplémentaires sur le budget d’Action Logement, lequel serait alors réduit à 2 milliards d’euros. Une somme bien insuffisante pour remplir les objectifs de construction du gouvernement, mais aussi ceux que l’accord national interprofessionnel du 18 avril, qui avait acté une participation  « au financement de la production de 100 000 logements/hébergements par an dont le tiers sera construit par les filiales des CIL (comités interprofessionnels du logement – ndlr). »

Nombreux sont ceux à s’être inquiétés de l’annonce d’un nouveau prélèvement sur le « trésor » d’Action Logement. L’Association des maires des grandes villes de France (AMGVF) a ainsi assuré dans un communiqué défendre « le budget propre » du 1% logement, tout en demandant « au gouvernement de doubler le plafond du Livret A au service du logement social » (voir page 3).

Lors d’une réunion avec Cécile Duflot, les partenaires sociaux, patronat et syndicats qui gèrent ensemble le 1% logement ont proposé d’emprunter au cours des prochaines années 600 millions à 1 milliard d’euros par an pour augmenter leur part d’aides à la pierre, emprunt gagé sur leurs actifs (« fonds propres et patrimoine de 750 000 logements sociaux », précise-t-on au ministère). En contrepartie, le gouvernement renoncerait à la ponction de 1,8 milliard d’euros et se cantonnerait au prélèvement des sommes prévues par la majorité précédente pour financer l’Anru et l’Anah (1,1 milliard en 2013 et 950 millions en 2014).

La décision finale est désormais entre les mains du premier ministre. Dans un courrier adressé ce jeudi 26 juillet à Jean-Pierre Guillon et Hervé Capdevielle, respectivement président et vice-président du conseil de surveillance de l’Union des entreprises et des salariés pour le logement (UESL), qui chapeaute les organismes du 1 % logement, Jean-Marc Ayrault écrit « qu'il n'est pas dans les intentions du gouvernement de remettre en cause l'existence et les modes de fonctionnement du dispositif paritaire que constitue Action Logement, mais au contraire de demander à Action Logement de prendre toute sa part à l'effort de construction de logement sociaux ».

De son côté, le ministère du logement exprime un décaccord ferme sur le projet de Bercy. « Action Logement est nécessaire au bouclage des opérations, assure le cabinet de Cécile Duflot. Non seulement, cet argent est nécessaire, mais en plus, on ne peut pas brutaliser les partenaires sociaux. On a besoin de tous les acteurs et si on brusque Action Logement, on n’arrivera pas à les faire investir plus, ce qui est notre projet à nous. »

Le « doublement » du Livret A

Pour l’Union sociale pour l’habitat (USH), les choses sont claires : le secteur bancaire a opéré une véritable « offensive » pour mettre à mal l’engagement « très lisible et populaire » du doublement du Livret A. Une offensive qui semble avoir porté ses fruits au vu des dernières déclarations du gouvernement sur le sujet.

En relevant le plafond légal du livret A (qui est actuellement de 15 300 euros) à 30 600 euros, François Hollande souhaitait dégager 20 à 30 milliards d’euros pour la production de nouveaux logements sociaux. 65 % des fonds collectés sur le livret A sont transférés à la Caisse des dépôts, qui les oriente à 90 % (187 milliards d'euros en 2011) vers la construction et la rénovation de logement social, via des prêts de longue durée aux organismes de HLM.

Ce levier de financement s’avère indispensable pour remplir les objectifs de construction du gouvernement et pourtant, après un moment de flottement, le ministre de l’économie, Pierre Moscovici, a donné corps aux rumeurs en expliquant que la réforme n’entrerait en vigueur que progressivement, « au rythme des besoins », avec notamment la préoccupation de ne pas « déstabiliser les acteurs concernés ». Jean-Marc Ayrault lui a emboité le pas en utilisant une formule voisine lors de son discours de politique générale : « Le plafond du Livret A, qui permet notamment de financer le logement social, sera relevé, en fonction des besoins. »

Dans la feuille de route de Cécile Duflot, le doublement du Livret A est d’ailleurs devenu une simple « augmentation ». De quoi « satisfaire les banques et leur appétit spéculatif qui nous a précipité dans la crise », dénonce le DAL. Inquiètes des effets sur leurs dépôts du relèvement du plafond, les banques n’ont cessé de rappeler que les ressources issues du Livret A dépassent déjà les besoins de financement du logement social.

Un argument qui ne tient pas aux yeux de l’USH qui rappelle que « la collecte supplémentaire qui serait ainsi centralisée par la Caisse des dépôts ne devrait pas dépasser 30 milliards d’euros,à comparer aux 3 500 milliards d’euros d’épargne financière des ménages déjà détenus par le secteur financier privé. Cette mesure ne saurait donc déstabiliser les banques, d’autant qu’elles en profiteraient par ailleurs, pour la part du Livret A qu’elles garderaient à leurs bilans. »

Le ministère du logement tient à distinguer la question épineuse du Livret A de celle des autres leviers de financement du logement social. « Ce n’est pas strictement un sujet logement, c’est un sujet éco, qui dépasse l’ensemble des choses », souligne l’entourage de Cécile Duflot, qui « continue à porter le doublement » pour « créer un effet d’entrainement » et financer notamment la construction de logements très sociaux (PLAI). « Mais les arguments de Bercy s’entendent aussi. Par exemple, si on double tel quel, on double aussi les marges que se feront les banques sur cet argent. Dans ce cas, nous on dit qu’il faudrait revenir à un taux de centralisation de 100 % (passé à 65 % en 2009 dans le cadre de la réforme sur le Livret A de Christine Lagarde – ndlr). C’est un objectif aussi important que le doublement. »

Mercredi 25 juillet, les syndicats réunis sous le collectif Pour un pôle public financier au service des droits ont rencontré Pierre Duquesne. Cet ancien conseiller économique de Lionel Jospin à Matignon a été chargé, par le ministre de l’économie, Pierre Moscovici, de plancher sur une nouvelle réforme du Livret A. Il doit formuler ses propositions à la rentrée, mais « plaidera, lui aussi, en faveur d’une hausse progressive », regrette le DAL qui a rejoint le rassemblement organisé pour l’occasion devant Bercy.

 

 

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 18:05
Mercredi 25 Juillet 2012 à 16:00
JC Slovar
Décryptages de l'information politique, économique et sociétale par un citoyen engagé En savoir plus sur cet auteur

 

L'UMP va déposer un recours au Conseil Constitutionnel pour faire invalider la contribution exceptionnelle sur la fortune, acceptée le 19 juillet par les députés. Pour notre blogueur associé JC Slovar, il s'agit d'une nouvelle marque de l'attention prêtée par l'UMP aux plus fortunés d'entre nous.

 

(L'actuel secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé-BISSON/JDD/SIPA)
(L'actuel secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé-BISSON/JDD/SIPA)
Assez discrète sur les très nombreux plans sociaux que le précédent gouvernement avait réussi à bloquer jusqu'à l'issue de la présidentielle, l'UMP a décidé de se mobiliser pour avoir la peau de la contribution exceptionnelle, qui devrait toucher les plus fortunés des français. 
 
Comment comptent-ils s'y prendre ? Ils vont saisir le Conseil Constitutionnel pour obtenir l'annulation de certaines mesures votées par l'Assemblée Nationale où ses députés sont désormais minoritaires. Ils mettront néanmoins toutes leurs forces dans la défense d'une catégorie qu'ils ont choyée durant la précédente législature : les plus fortunés d'entre nous ! 
 
Il faut en effet savoir que les députés ont voté une contribution exceptionnelle qui concerne les contribuables possédant un patrimoine supérieur à 1,3 million d'euros et soumis de ce fait à l'ISF.
 
C'en était trop pour l'UMP, inventeuse du bouclier fiscal, qui a permis à 13 000 bénéficiaires de toucher de la part du fisc un chèque moyen de 56 400 € en 2011 et qui aurait coûté la modique somme de 3,6 milliards entre 2007 et 2012.
 
Gilles Carrez, le président UMP de la Commission des Finances à l'Assemblée Nationale, a choisi pour justifier le futur recours au Conseil Constitutionnel, de de faire pleurer dans les chaumières... de smicards ou de précaires : « (...) l’exemple d’une veuve vivant de la pension de reversion de son époux et ayant un grand appartement à Paris de 3 ou 4 millions d’euros (...) qui ne pourra pas payer la contribution exceptionnelle. Est-ce que c’est normal ? »
 
En gros, on essaye de nous refaire le coup de l'agriculteur de l'Ile de Ré vivant avec 1000 € par mois et dans la quasi impossibilité d'assumer le montant de son ISF. Ceci justifiant des débats à n'en plus finir sur l'injustice de cet impôt, pour tous ceux qui eux ont des revenus d'un tout autre genre.
 
A l'évidence, le sort d'une veuve vivant de la pension de reversion de son époux (payé au smic), et vivant dans les deux pièces d'un logement social, émeut beaucoup moins à l'UMP !
 
Au-delà du cas dramatique de la veuve vivant dans un grand appartement valant de 3 à 4 millions, c'est l'ensemble des assujettis à l'ISF que Gilles Carrez et Philippe Marini, son homologue du Sénat, comptent bien faire exonérer de contribution exceptionnelle, au fait que celle-ci aurait un « caractère confiscatoire » !
 
Quand on vous disait que le P de UMP signifiait ... Populaire !

 

Que les riches se rassurent, l'UMP pense à eux !
Retrouvez d'autres articles de JC Slovar sur son blog.

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 17:29

 

Jeudi 26 Juillet 2012 à 12:00

 

Journaliste économique à Marianne En savoir plus sur cet auteur

 

Les riches fuient massivement vers l'étranger pour éviter la taxe de Hollande ? Le Figaro a une preuve... que Marianne a vérifiée.

 

(Lycée français de Londres - CAPMAN VINCENT/SIPA)
(Lycée français de Londres - CAPMAN VINCENT/SIPA)

« La liste d'attente au lycée Charles-de-Gaulle à Londres "a augmenté de plus de 700 demandes après le 6 mai", confie un diplomate ». L’info du Figaro dans son édition de lundi 23 juillet, n'a pas que ravi ses lecteurs, presque 2000 commentaires, 1000 tweets, elle a été reprise dans quasiment toutes les revues de presses de ce début de semaine.

Avec ce chiffre, Le Figaro tient enfin sa preuve : Hollande, avec sa taxe à 75% fait bien fuir les riches. Info ou intox s’est demandé Marianne. En l’absence de chiffres, notre enquête avait penché plutôt vers l’intox. La voici invalidée par notre confrère avec son chiffre magique de 700. Problème, contacté par nos soins, Bernard Vasseur, le proviseur du Lycée  donne une toute autre version que celle du diplomate opportunément anonyme. « Le lycée avait à la date du 7 juillet, 492 demandes d’inscriptions », explique-t-il. Fermées depuis, elles n’ont pu augmenter de 40 % pour arriver à 700.

Exagération quantitative, mais aussi qualitative. « Ce chiffre de 500 élèves environ en attente est celui que nous retrouvons globalement chaque année ».  Bref, il n’y a pas de ruée des enfants d’expat fiscaux au lycée français de Londres. Une belle preuve d’intox du Figaro….

 

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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 17:02

 

LE MONDE | 26.07.2012 à 13h50 • Mis à jour le 26.07.2012 à 16h45

Par Philippe Ridet (Rome, correspondant)

 
Des plaquettes de chocolat produites par l'entreprise Perugina.

Baiser de la mort ? Baiser d'adieu ? Les employés de la chocolaterie Perugina, basée à San Sisto dans les alentours de Pérouse (Ombrie), où chaque année, 900 employés produisent 5 000 tonnes de baci (baisers en italien), le produit fort de la marque présent sur tous les comptoirs des bars d'Italie, ne parlent plus que de cela : l'étrange proposition que leur a faite la société Nestlé, propriétaire de l'entreprise.

Une proposition ? Plutôt un marché avec la culpabilité pour principal ressort. Il s'adresse en priorité aux salariés de plus de 50 ans, employés en CDI et pères ou mères de famille de Santo Sisto, mais pourrait un jour concerner les 600 salariés de Nestlé Italie. Tout employé satisfaisant à ces critères et acceptant de diminuer son temps de travail de 40 à 30 heures par semaine et son salaire de 25 % à 30 % pourra promouvoir la candidature d'un de ses enfants à un emploi aux mêmes conditions dans l'entreprise !

L'offre se veut une réponse à deux des conséquences de la crise. D'un côté, le malaise des parents qui jouissent d'un poste stable quand leurs enfants, parfois diplômés, enchaînent des CDD de vendeurs ou de standardistes dans des call centers. De l'autre, la fatigue des employés vieillissants qui ont vu, à la suite des réformes du gouvernement Monti, s'éloigner l'horizon de leur retraite de plusieurs années. Dans la Péninsule, où le taux de chômage dépasse désormais les 10 %, le taux d'inactivité des jeunes de 15 à 24 ans est passé à 36,2 %, en hausse de près de 1 % entre avril et mai 2012.

Comme beaucoup de sociétés patrimoniales italiennes, la Perugina, fondée en 1907, obéit aux canons du modèle paternaliste. La paie est maigre (1 300 euros en moyenne), mais les avantages nombreux : crèches, colonies de vacances, cantine fournie. Alliée avec Buitoni, l'entreprise est cédée à Carlo De Benedetti en 1986, qui la revend en 1988 au géant suisse Nestlé. Le siège de l'entreprise passe de Pérouse à Milan. Restée à San Sisto, la fabrique de chocolat se dote d'un musée que les enfants parcourent en se léchant les babines.

 

SOLDES

A peine connue, la proposition de Nestlé a fait le tour des ateliers. Dans les assemblées générales improvisées, la plupart des travailleurs ont dit non. Mais dans leur for intérieur, quelques-uns réfléchissent. Pourquoi pas ? Les syndicats, qui ont appelé à un débrayage jeudi 26 juillet, dénoncent une opération qui, au lieu de "créer de la richesse, multiplie la pauvreté". "Ce qu'il fait ici, ce sont des investissements pour soutenir une activité moins saisonnière", explique Sara Palazzoli, syndicaliste de la CGIL

Contacté, le service de presse de Nestlé Italie renvoie aux déclarations de Gianluigi Toia, directeur des relations industrielles, faites au quotidien La Repubblica mercredi 25 juillet : "Il y a des ouvriers qui attendent leur retraite et qui, avec les nouvelles lois, ne peuvent pas la prendre. Ils empêchent ainsi l'embauche de forces neuves. Pourquoi ne pas leur demander de réduire leur salaire et d'en offrir un à leur enfant ? Ainsi, au lieu d'un salaire par famille, il y en aurait un et demi !" Ailleurs, on appelle ça des soldes...

Philippe Ridet (Rome, correspondant)

 

 

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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 15:30
Marianne - Mercredi 25 Juillet 2012 à 05:00

 

JC Slovar
Décryptages de l'information politique, économique et sociétale par un citoyen engagé En savoir plus sur cet auteur

 

Le Tax Justice Network évalue à 25.500 milliards d'euros le montant caché dans des paradis fiscaux que l'austérité n'a pas l'air d'atteindre. Notre blogueur associé JC Slovar se demande si les gouvernements auront la volonté et les moyens d'aller chercher l'argent caché dans les paradis fiscaux...

 

(Aux Bahamas / SIPA)
(Aux Bahamas / SIPA)
La fraude fiscale se porte bien en ces temps de crise économique. C'est le constat que fait Tax Justice Network qui évalue à 25.500 milliards d'euros le montant caché dans les paradis fiscaux. En ces temps d'austérité appliquée à la quasi totalité des peuples de la planète pour cause caisses vides, l'information diffusée par Reuters en provenance de  Tax Justice Network a de quoi franchement mettre en colère !
 
En effet, alors que Martin Schulz , le président du Parlement européen, parle, à juste titre, d'une possible « explosion sociale  » en Europe et que le directeur exécutif de l'OIT appelle  à une amélioration de la protection sociale, on apprend que : « Les actifs financiers détenus par des particuliers et leurs familles et dissimulés dans des paradis fiscaux atteignent entre 21.000 et 32.000 milliards de dollars (entre 17.000 et 25.500 milliards d'euros). »
 
Au delà du côté démentiel des montants avancés, il faut savoir que : « L'étude, qui ne prend pas en compte des actifs non financiers comme les biens immobiliers ou l'or, estime à 280 milliards de dollars (225 milliards d'euros) le manque à gagner pour les Etats, en terme de revenus fiscaux. »
 
Et on fait quoi direz-vous ? Eh bien, en ce qui concerne ces sommes astronomiques qui manquent dans les budgets des pays, rien ! Par contre, il est de bon ton de s'en prendre aux salariés n'étant pas encore frappés par la précarité et le chômage.
 
Ainsi, le FMI recommande  aux « leaders européens de s'employer à restaurer la compétitivité des pays de la zone euro. D'une part, par des réformes du marché du travail, d'autre part, par un abaissement des coûts du travail dans les secteurs exposés à la concurrence internationale ». Et le Gouverneur de la Banque de France préconise  de « rapprocher les différents contrats de travail et, en ce qui concerne les conditions d'emploi, avoir moins de réglementations et donner plus d'espace aux accords de branche ou d'entreprise ».
 
Alors, oui, il est incontestablement plus facile de s'en prendre aux salariés et à leurs conditions de travail que de rapatrier des sommes tranquillement hébergées dans des paradis fiscaux pourtant clairement identifiés ! Une situation qui ne peut que donner encore plus raison à l'inquiétude de Martin Schulz !
 
Le tout est de savoir, si les chefs d'état et de gouvernement auront la volonté, et se donneront les moyens d'aller chercher l'argent caché, dans les paradis fiscaux. Paradis qui, au passage avaient selon Nicolas Sarkozy, miraculeusement disparu en 2009, ou pousser leurs citoyens à la révolte...

 

Plus facile de s'en prendre aux salariés qu'aux paradis fiscaux

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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 15:22

 

Marianne - Rédigé par Michel Holtz le Mercredi 25 Juillet 2012 à 15:40

 

Le plan automobile présenté ce matin par Arnaud Montebourg en Conseil des ministres ne risque pas de sortir les Peugeot-Citroën de l'ornière. Entre bonus-malus remis au goût du jour et subsides versées à l'ensemble de la filière, détails de mesures sans grand effet.

 

Le Peugeot 3008 hybride est le modèle français le moins cher du genre. Il coûte 35 400 euros, quand même © Peugeot
Le Peugeot 3008 hybride est le modèle français le moins cher du genre. Il coûte 35 400 euros, quand même © Peugeot
Pas sûr que le plan automobile annoncé ce jour par Arnaud Montebourg contribue réellement au redressement productif du secteur automobile. Car dans son panier garni apporté au Conseil ce matin, le Ministre n’a pas de quoi rassasier un secteur sinistré. Un bonus malus de plus, quelques subsides à la recherche et développement du secteur et une tentative de bouter les Coréens hors d’Europe. Pas de quoi renflouer les constructeurs, surtout pas PSA. Pas de quoi non plus inciter les consommateurs à changer de voiture et à choisir un modèle français.

Quelles marques vont profiter du bonus-malus écolo ?

4000 euros de ristourne pour l’achat d’une auto hybride au lieu de 2000 auparavant. Chic, on va pouvoir s’offrir une Toyota Yaris hybride, une Prius ou une Honda Jazz hybride. Pourquoi ces voitures japonaises (même si la Yaris est fabriquée en France) ? Parce qu’elle sont accessibles. Que leur tarif correspond, grosso-modo, au panier moyen des achats automobiles des Français en matière de voiture neuve, qui tourne autour des 22000 euros. Dans le cas des Yaris et Honda, elles sont même très en deçà. A l’inverse, la moins chère des hybrides PSA s’affiche à 35400 euros, c’est la Peugeot 3008, SUV-crossover plutôt haut de gamme et pas du tout destiné à faire de gros volumes. D’ailleurs PSA lui-même ne s’est fixé comme objectif de ventes que 12000 exemplaires de ce modèle confidentiel.

Soldes sur les voitures électriques

L’autre mesure, toujours sur la base d’un bonus donné au consommateur, concerne les voitures totalement électriques. Ce dernier existe déjà, mais il va passer de 5000 à 7000 euros. Cette mesurette est encore plus inutile pour les voitures françaises que la précédente. Surtout pour PSA. Ses deux engins électriques, les Peugeot Ion et Citroën C-Zéro, sont des Mitsubishi I-Miev, achetées au Japonais, et rebadgées en France. Pour développer l’emploi hexagonal, on repassera. Les méventes de ces modèles, ils coûtent aux alentours de 25000 euros pour une quatre places strictement citadine, ont d’ailleurs incité la marque aux chevrons à le proposer en location (pour éviter de les vendre à perte) à 99 euros par mois. Du coté de Renault, en revanche, l’offre électrique commence à être consistante. Fluence et Zoë sont (en partie) fabriquées en France et leurs ventes pourraient profiter du bonus. Sauf que toutes ces voitures électriques, qu’elles soient françaises ou non, ne peuvent aspirer qu’à devenir les secondes voitures des ménages français. Leur manque d’autonomie (autour de 100 km) en restreignent l’usage au quotidien, au trajet domicile-travail. Les escapades du week-end ? Les vacances ? Il va falloir y renoncer, sauf à disposer d’une autre auto, classiquement thermique, cette fois. Et la volonté gouvernementale affiché du gouvernement n’y peut pas grand chose. Même s'il s'engage à s'équiper de telles autos et à en acheter au moins 11 000. Il souhaite également équiper 12 grandes villes de prises en libre-service pour un budget de 50 millions d’euros.

Une aide financière sparadrap

Enfin, le gouvernement a décidé d’aider les constructeurs et les équipementiers. Au total, 350 millions d'euros de crédits d'investissements d'avenir seront réorientés vers les marques et leurs services de recherches et développements. De son côté, la banque des PME Oseo va elle aussi aider les sous-traitants, à hauteur de 150 millions d'euros. Et une ligne de crédit de 450 millions d’euros leur sera consentie. Suffisant ? Cette bouée de sauvetage n’est pas le beateau qui va remettre toute la filière à flot. A titre de comparaison, 450 millions d’euros, c’est le montant du développement d’une seule voiture, la Clio IV qui débarquera sur nos routes au mois d’octobre. Et encore, cette somme a été divisée par deux par rapport au modèle actuellement en circulation.

Hyundai Kia en ligne de mire

La Corée du Sud est dans le collimateur du ministre. Arnaud Montebourg juge « sa concurrence déloyale » et souhaite « déclencher des mesures de surveillance qui nous permettrons éventuellement de déclencher une clause de sauvegarde ». En gros, le ministre souhaite revenir sur le libre-échange forcené en Europe qui permet aux constructeurs coréens de vendre leurs produits dans l’Union sans aucune taxation particulière, contrairement aux pratiques qu’ils exercent sur leur propre sol. Mais Arnaud Montebourg semble ignorer que deux tiers des Hyundai Kia vendues en France sont conçues et fabriquées en Europe. Sa mesure a seulement une petite dizaine d’années de retard. De plus, il risque de se heurter à deux grosses réticences pour mener à bien son combat. D’une part, rien ne permet aujourd’hui de dire que Bruxelles acceptera son plan, et d’autres part, lui et ses conseillers vont devoir affronter les réticences de General Motors, pas chaud du tout à cette idée. Car le groupe américain envahit l’Europe depuis quelques années avec une marque bien à elle, Chevrolet. Mais les produits ainsi nommés ne sont autres que ceux de feu coréen Daewoo, racheté et rebaptisé à la sauce US. Et GM a quelques moyens de pression : il vient de prendre 7% des parts de PSA et doit le renflouer de quelques centaines de millions d’euros d’ici quelques mois.

Un plan sans rapport avec la crise du secteur

Mais il se peut aussi qu’Arnaud Montebourg compte sur ses deux jokers pour sauver la filière. Il a embauché Luc Besson et Cedric Klapish qui seront en charge de la réalisation de deux films publicitaires pour vanter la bagnole made in France. Le producteur de Taxi avait été sollicité par Saab en 2010 pour réaliser un spot sur les berlines suédoises, on sait ce qu’il advint de la marque. Plus sérieusement, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a peut-être raté avec ce plan automobile le marche-pieds pour sauver le secteur. Quid d’une nationalisation, même partielle, du groupe PSA, à la manière des Etats-Unis dont l’administration est entré au capital de General Motors à hauteur de 60% début 2009 ? Le constructeur est depuis sortit du rouge et le gouvernement américain a revendu à la fin de l’an passé une bonne part de ses actions, en gagnant quelques dollars au passage. En France rien de tel dans le plan automobile du jour. Méfiance idéologique ? On ne saurait pourtant soupçonner Barck Obama de Mélenchonisation forcenée.
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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 15:07

 

Marianne - Rédigé par Juan Sarkofrance le Mercredi 25 Juillet 2012 à 10:00

 

Dans sa conquête de l'UMP, Jean-François Copé peut-il souffrir du déroulement de l'instruction sur le Karachigate ? Il est déjà énervé par la confiance de François Fillon, mais rares sont les journalistes à lui rappeler cette autre facette de son si récent passé.

 

Takkiedine, Copé et la Libye: ces affaires qui continuent
En janvier dernier, nous apprenions que Jean-François Copé, quand il était ministre du Budget, aurait concédé une ristourne fiscale à ... Ziad Takkiedine. 
 
Mais il y avait plus grave, bien plus grave.
 
En juin dernier, les juges avaient interrogé un neurochirurgien, Didier Grosskopf. Ce dernier a relaté l'épisode désormais connu et daté de 2004 quand Jean-François Copé, alors ministre délégué à l'intérieur et porte-parole du gouvernement Raffarin, avait dépêché avion et chirurgien sur l'île Moustique pour secourir son ami Takkiedine victime d'un accident (que ce dernier qualifia d'attentat).
 
Le ministre n'avait pas hésité à mobiliser des moyens de l'Etat pour cette affaire, comme le confirma le docteur aux juges français le mois dernier: « Jean-François Copé m'a appelé sur mon portable pour me demander de m'occuper d'un personnage important. La préfecture, après mon accord, est venue me chercher
 
Le 17 juillet dernier, le site d'informations Mediapart  – révélait les liens existants entre la banque Barclays et Ziad Takieddine, l'ancien intermédiaire de ventes d'armement proche de Jean –François Copé. Fabrice Arfi et Karl Larske publient de longs extraits d'un rapport interne de la banque britannique daté de février 2009. A l'époque, Takkiedine réclamait un prêt de 13,6 millions d'euros à l'établissement. Le responsable Moyen Orient de la banque a donc étudié le profil du candidat. 
 
Ce document a été saisi par la justice française: selon les auteurs de l'article, il « révèle en effet la parfaite connaissance par la banque des circuits de blanchiment et d’évasion fiscale mis en place par Ziad Takieddine.» On peut notamment y lire que « Les activités de Ziad découlent essentiellement de la mise en œuvre de contrats entre le gouvernement français et le Moyen-Orient, précisément le Liban et la Libye. Il connaît personnellement le chef de gouvernement Nicolas Sarkozy, et l’a introduit auprès du gouvernement libyen. »
Le responsable local de Barclays a également détaillé tout le circuit d'évasion fiscale mis en place par Takkiedine, ainsi que les sommes restant à percevoir par l'homme d'affaires au titre de ces missions pour la Sarkofrance (notamment le contrat Amesys): « Comme on peut s’y attendre pour un client de la nature de Ziad, ses avoirs sont détenus par le biais de structures offshore, bien qu’il soit, lui et non un trust, le bénéficiaire direct de chacune (...) En raison de sa résidence à Paris, la structure de ses propriétés d'actifs est un peu complexe.»
 
Un peu complexe ?
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24 juillet 2012 2 24 /07 /juillet /2012 21:17

 

Libération - 24 juillet 2012 à 07:12

 

Le village de Gorey Harbour, sur l'île britannique de Jersey, dont le consul honoraire français dirige les activités de BNP Paribas pour toutes les îles anglo-normandes.
Le village de Gorey Harbour, sur l'île britannique de Jersey, dont le consul honoraire français dirige les activités de BNP Paribas pour toutes les îles anglo-normandes. (Photo Toby Melville.REUTERS)

Dans trois paradis fiscaux au moins, la France est représentée par de hauts cadres bancaires. «Confusion des genres» selon le sénateur Eric Bocquet, «choquant» pour l'ONG CCFD-Terre Solidaire.

Par DOMINIQUE ALBERTINI

Peut-on représenter à la fois la France et un grand groupe bancaire dans un paradis fiscal ? C’est la question que pose Eric Bocquet, sénateur et rapporteur d’une commission d’enquête sur l'évasion fiscale, publiée ce mardi. Dans le cadre de cette étude, le parlementaire communiste et plusieurs de ses collèges se sont rendus, début juin, sur l'île anglo-normande de Jersey, connue pour sa fiscalité accueillante.

«Sur place, nous avons rencontré le consul honoraire de France, raconte Eric Bocquet. Il nous a simplement indiqué travailler dans la finance... avant que nous ne découvrions qu’il dirige les activités de BNP Paribas dans les îles anglo-normandes. Ce n’est pas illégal, mais je suis assez interloqué par ce mélange des genres : est-il normal, dans un paradis fiscal, de cumuler la carte de visite de la République et celle d’un grand groupe bancaire ?»

«Extrêmement choquant»

Une «confusion des genres» que l'on retrouve chez au moins deux autres consuls honoraires, parmi les 498 exerçant aux quatre coins de la planète : Dominique Lefevre, consul honoraire aux Bahamas, directeur exécutif de Société générale Private Banking sur place; et Urban Eberle, consul honoraire au Liechtenstein et PDG de la banque Alpinum, dédiée, selon son site internet, aux «clients privés aisés» souhaitant «protéger et augmenter leur richesse». Jersey, les Bahamas et le Liechtenstein figurent dans la liste des paradis fiscaux établie par le réseau d’ONG Tax Justice Network.

«Ces situations sont extrêmement choquantes, juge Mathilde Dupré, chargée de plaidoyer sur les paradis fiscaux pour l’ONG CCFD-Terre Solidaire. Elles révèlent la confusion entre la représentation de l’Etat et celle d’organisations financières qui s’illustrent par leur opacité. Jersey, par exemple, s’est fait une spécialité de l’optimisation fiscale via des trusts et fondations, dont BNP fait la promotion. Remédier à cette confusion des genres serait un bon signal.»

Pour trouver d'autres cas éventuels, Eric Bocquet a demandé au ministère des Affaires étrangères la liste des consuls honoraires et la profession de chacun d'entre eux. «Il y aura une investigation à faire et, si l'on s'accorde à dire qu'il y a mélange des genre, des décisions à prendre, déclare-t-il. Pourquoi, par exemple, ne pas déclarer incompatibles certaines professions avec le statut de consul honoraire pour ce genre de territoire ?»

«Ne pas crier au loup»

La double casquette peut effectivement troubler, alors que François Hollande a promis d'interdire les banques françaises d'activité dans les paradis fiscaux. Pourtant, comme le reconnaît Eric Bocquet, elle n'a rien d'illégal. Ne recevant pas de traitement, les consuls honoraires sont autorisés à exercer une activité professionnelle.

Ces délégués exercent le plus souvent dans des zones d’importance secondaires, ou très éloignées du siège de la représentation française. Selon le décret de 1976 régissant leur statut, ils sont «choisis parmi les Français notables établis dans la localité ou parmi les personnalités étrangères de ladite localité». Leurs prérogatives sont assez restreintes, se limitant le plus souvant à des fonctions de représentation, ou de «boîte aux lettres» pour des tâches administratives mineurs. Un consul honoraire ne peut même pas délivrer de passeports. 

Une source diplomatique relativise donc les inquiétudes du sénateur : «Si nous avions le moindre soupçon de conflit d’intérêt, nous mettrions fin aux fonctions de ces consuls honoraires. Mais il ne faut pas crier au loup quand il n’y a pas de souci. Toutes ces personnes ont été approuvées par le ministère des Affaires étrangères. Sont choisis des gens de confiance, qui ont de l'influence et du réseau là où ils se trouvent. Ils sont entourés d’un maximum de garanties». Un toilettage du décret de 1976 serait toutefois à l'étude, notamment sur la limite d'âge, actuellement fixée à 70 ans, la limitation à deux mandats, ainsi que celle des fonctions des consuls honoraires.

 

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