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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 21:45

 

 

 

Exit la promesse du candidat François Hollande de bloquer temporairement les prix des carburants. Pour tenter d'enrayer la hausse des prix à la pompe, lesquels sont désormais très proches de leurs niveaux du printemps, le gouvernement a finalement décidé de jouer sur un autre levier, celui de la fiscalité.

Sur BFMTV-RMC, Jean-Marc Ayrault a annoncé que les taxes sur les carburants allaient connaître une diminution « modeste » et « provisoire ». Le premier ministre n'a pas livré plus de détails mais le plus probable est que cette baisse temporaire concerne la taxe intérieure sur la consommation des produits pétroliers (TICPE) qui remplace depuis 2010 la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), selon un spécialiste du dossier. La TICPE est, avec la TVA et la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), l'une des trois taxes afférentes aux carburants.

En 2010, selon les chiffres du ministère de l'écologie, la TICPE a rapporté 23,9 milliards d'euros dont 14,2 milliards à l'Etat, le reliquat revenant aux régions et aux départements, mais le premier ministre a indiqué que la baisse concernerait la part de l'Etat. Ce qui promet donc d'être coûteux pour les finances publiques. L'ancien gouvernement avait chiffré à 1,25 milliard d'euros le manque à gagner fiscal d'une baisse de taxes de 10 centimes par litre durant trois mois.

En acceptant de se priver de recettes, l'exécutif met parallèlement la pression sur les industriels du secteur. Producteurs et distributeurs sont appelés à prendre leur part. « Je souhaite que l'effort soit partagé et que ce soit un effort vrai », a insisté mercredi à la mi-journée Pierre Moscovici. Le ministre de l'économie, à qui sera remis le 24 août un rapport sur la formation des prix des carburants, recevra ensuite le 27 août les associations de consommateurs et le 28 les industriels du secteur. A l'issue de ces rencontres, il devrait annoncer les modalités pratiques arrêtées par le gouvernement pour limiter la hausse des prix à la pompe.

Le secteur pétrolier, qui va déjà devoir acquitter en 2012 une surtaxe de 500 millions d'euros, accueille pour l'instant avec satisfaction les déclarations de Jean-Marc Ayrault, jugeant qu'elles vont « dans le bon sens ». « On avait dit depuis le début que pour atténuer l'augmentation des prix des carburants, il fallait d'abord jouer sur les taxes, le gouvernement reconnaît cette réalité », a dit à Reuters Jean-Louis Schilansky, le président de L'Union française des industries pétrolières.

Selon les chiffres communiqués par le ministère de l'écologie et du développement durable, la fiscalité représentait en 2010 plus de 60 % du prix de l'essence (61,4 % pour le sans plomb 95 et 60,3 % pour le sans plomb 98) et 53,7 % pour le gazole. Pour s'opposer au gel temporaire des prix, les professionnels avaient mis en avant l'argument selon lequel un blocage risquait d'aggraver les difficultés de la filière française du raffinage et d'accélérer les fermetures de stations-service.

Si elles satisfont le secteur, ces annonces suscitent le scepticisme des alliés Verts du gouvernement et l'opposition de l'UMP. Ainsi le sénateur écologiste Jean-Vincent Placé, qui « ne pense pas que ce soit ce type de mesure circonstancielle qui puisse résoudre le problème extrêmement important que rencontrent nos entreprises et nos ménages par rapport au coût de la facture énergétique, par rapport au prix de l'essence. Nous aurions pu nous tourner vers une aide directe aux ménages les plus défavorisés et qui ont besoin d'une aide publique pour compenser cette baisse dramatique du pouvoir d'achat. Ce qui est intéressant c'est de pouvoir discuter entre nous, et je dis très sincèrement ma perplexité quant à la réalité, à la portée de cette mesure. »

Pour sa part, l'ancienne ministre du budget, Valérie Pécresse, a dénoncé sur RTL « un marché de dupes », expliquant que « si Jean-Marc Ayrault baisse les taxes sur les carburants, il faudra bien qu'un autre contribuable paye pour que le déficit budgétaire ne s'aggrave pas, donc on va donner aux consommateurs d'essence une baisse de taxe, et on fera une hausse d'impôts par ailleurs sur d'autres taxes, donc en réalité on reprendra d'une main ce qu'on donne de l'autre. Aujourd'hui, le gouvernement choisit la démagogie de court terme, les Français payeront. »

Outre l'annonce sur la baisse des taxes, le premier ministre a également indiqué vouloir mettre en place « un organisme de surveillance de l'élaboration des prix » des carburants, à l'image d'un observatoire qui vient d'être instauré en Allemagne. En France, il existe déjà un observatoire des prix et des marges placé sous l'autorité de Bercy et dont l'objet est de scruter chaque mois les prix et les marges de différents produits de consommation, dont les carburants.

Anne Eveno

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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 21:37

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 22.08.2012 à 15h36 • Mis à jour le 22.08.2012 à 16h06

 
Fondateur de l'Asia Commercial Bank, l'une des plus importantes banques vietnamiennes, le célèbre banquier est décrit comme l'une des cent plus grosses fortunes du pays.

La Bourse vietnamienne continuait de baisser mercredi 22 août, deux jours après l'arrestation d'un banquier milliardaire proche du pouvoir – signe de la nervosité des milieux d'affaires qui s'interrogeaient sur la signification de ce nouveau scandale politico-financier.

Vers 14 h 30, l'indice VN de la Bourse de Ho Chi Minh-Ville (ex-Saïgon, au sud du pays) perdait 1,59 %, emporté par la chute de plusieurs titres bancaires, et ce après une première baisse de 4,7 % mardi à la suite de l'annonce de l'arrestation de Nguyen Duc Kien, 48 ans, pour "activités économiques illégales".

Fondateur de l'Asia Commercial Bank (ACB), l'une des plus importantes banques vietnamiennes, dans laquelle le groupe britannique Standard Chartered détient des parts, le célèbre banquier est décrit comme l'une des cent plus grosses fortunes du pays. Et sa participation au capital de plusieurs banques, comme ses liens présumés avec le sommet du pouvoir vietnamien dont le premier ministre, Nguyen Tan Dung, ont transformé son arrestation en secousse sismique.

 

"UNE SURPRISE ÉNORME"

La Banque centrale (SBV) a injecté 5 000 milliards de dongs (240 millions de dollars) pour soutenir le marché, en appelant le public au calme et en réaffirmant qu'elle était prête à intervenir plus activement. Elle a également indiqué que Kien était poursuivi non pour son rôle dans l'ACB, dont il détient moins de 5 %, mais pour des malversations dans trois autres sociétés qu'il préside.

Le titre de la banque n'en a pas moins replongé de près de 7 % mercredi, après une dégringolade semblable la veille, soit la chute maximale autorisée en une journée avant que le titre soit suspendu. Et d'autres ont suivi, comme l'Eximbank, dans laquelle Kien a aussi des parts, qui a chuté de 4,5 % après les 4,9 % de mardi.

"C'est une surprise énorme pour les milieux bancaires au Vietnam, y compris les banquiers étrangers", a réagi un banquier basé à Hanoï sous couvert de l'anonymat. L'affaire est interprétée comme la partie émergée de querelles au sommet du Parti communiste au pouvoir. 

Kien, très présent dans la vie publique, était également partie prenante dans la réforme du système bancaire vietnamien, entamée par les autorités en 2011 pour assainir un secteur plombé notamment par les dettes toxiques et des méthodes de gestion inadaptées, héritées de l'économie planifiée.

 

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21 août 2012 2 21 /08 /août /2012 14:36

 

Marianne - Rédigé par Juan Sarkofrance le Mardi 21 Août 2012 à 10:05

 

Un homme est mort des suites de ses blessures. Il s'était immolé dans le hall d'une Caisse d'Allocations Familiales à Mantes-la-Jolie. Il était allocataire du RSA, mais le versement du RSA avait été suspendu depuis trois mois pour défaut de justificatifs.

 

Le RSA, son flicage et ses morts

 
 
Il lui manquait sa date de cessation d’activité et les fiches de paie correspondant à son activité des mois précédents, d'après Sébastien Rochat d’Arrêt sur images.
 
Véronique Valentino est revenue sur l'affaire, ce scandale effroyable, pour le site ActuChômage. Bizarrement, les  anciens sarkozystes si prompts à s'indigner de tout et de rien n'avaient pas grand chose à dire. D'ailleurs, l'information ne fit même pas l'objet d'un communiqué de l'UMP.
 
Où était donc Laurent Wauquiez, le chantre de la droite sociale qui nous promettait, en mai 2011, de lutter contre ce cancer social qu'était l'assistanat ?  
Bien sûr, certains argumenteront qu'il est bien normal d'être exigeant sur les justificatifs à l'assistance sociale, afin d'éviter la fraude quand il s'agit de la solidarité nationale. Mais combien de bénéficiaires de niches fiscales largement plus coûteuses qu'un RSA à 450 euros mensuels accepteraient le niveau de flicage imposé aux bénéficiaires du RSA ?
 
Comment ne pas se révolter devant la disproportion d'importance des contrôles imposés aux plus faibles par rapport aux contrôles fiscaux des plus riches ? Rappelez-vous l'anecdote fameuse: Liliane Bettencourt n'avait jamais été contrôlée entre 1995 et 2010, malgré plusieurs dizaines de millions d'euros d'avantages fiscaux chaque année ! La milliardaire aurait-elle supporté ce que les bénéficiaires du RSA supportent en contrôles connus ou à leur insu ? En 2010, en pleine affaire Bettencourt, un représentant du SNUI révélait que le nombre de contrôles approfondis sur les particuliers (ESFP, examens de la situation fiscale personnelle), avait chuté de 5.100 en 2005 à 3.900 en 2009.
 
Deux poids, deux mesures ? Bien sûr !
 
En avril 2009, nous nous inquiétons des mesures de contrôle publiées au Journal Officiel,
 le décret d'application "n° 2009-404 du 15 avril 2009 relatif au revenu de solidarité active".
 
Les formalités de contrôle du RSA étaient et demeurent strictes et intrusives comme jamais: les risques de radiation étaient plus plus importants que pour le RMI que le RSA remplaçait. Des modalités du contrôle franchement «  perturbantes »:  le contrôle peut être réalisé à l'insu du bénéficiaire. Le train de vie de ce dernier peut être espionné à tout moment. Toute « personne morale », publique ou privée, disposant d'informations électroniques sur le bénéficiaire du RSA peut être sollicitée, sans information préalable du bénéficiaire contrôlé. Toute personne morale compétente sur des sujets aussi variés que l'automobile, le matériel hi-fi, les déplacements, les hébergements en hotels, ou le vendeur d'une automobile. 
 
Récemment, les services de l'Etat se sont félicités de l'efficacité de la lutte contre la fraude, à l'occasion de la publication de quelque bilan annuel. 
 
Concernant le RSA, environ 7.500 fraudeurs avaient été démasqués, notamment grâce aux croisements de fichiers et autres contrôles clandestins. Au total, les CAF ont récupéré 105 millions d'euros l'an dernier, sur 15.000 personnes (dont 48% de RSAistes). 105 millions d'euros, pas plus.  En 2011, les redressements totaux opérés par les Urssaf se sont élevés à 220 millions d’euros. Ils représentent une forte augmentation (de l’ordre 20 %) par rapport à 2010, supérieure aux objectifs fixés
 
L'essentiel de la fraude sociale provient du travail illégal. Et elle se chiffre à plus de 3 milliards d'euros. La seule fraude à la TVA par les entreprises est estimée ... à 7 à 9 milliards d'euros de manque à gagner par an !
 
Mais l'homme qui s'est immolé le 9 août dernier ne fraudait pas. Il peinait à fournir les justificatifs. Il avait 51 ans. Il campait. On aurait pu isoler son cas. Au lendemain de son décès, le 13 août, la ministre en charge des Personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion Marie-Arlette Carlotti a rappelé «qu'il est important d'éviter toute rupture dans le suivi des personnes et qu'il est indispensable d'accompagner chacun de manière continue. Les situations personnelles, aussi complexes que diverses, doivent être prises en compte afin d'apporter un soutien aux personnes en difficultés».
 
Jeudi 16 août dernier, la CAF de Mantes-la-Jolie a réouvert ses portes.
 
Une délégation du Mouvement National des Chômeurs et des Précaires a rendu hommage au décédé: « Des deux côtés du guichet, la tension est forte, agents et usagers se sentent abandonnés par les pouvoirs publics, sous pression. Nous appelons les autorités compétentes à réagir, pour que le service public ait les moyens d'accomplir avec sérénité ses activités, pour que toutes les personnes en situation de précarité ne se sentent pas exclues ou traitées comme des citoyens de seconde zone. »
 
Un cas isolé ? Sans mesurer sans doute la gravité de sa déclaration, le directeur de cabinet du sous-préfet de la Marne a expliqué, à chaud: «c’est un cas courant, les gens à qui on suspend leur allocation puis auxquels on reprend le versement, dès lors qu’ils ont fourni les pièces demandées. Il y a des milliers de gens à qui ça arrive». Comme le rappelle ActuChômage, le RSA est d'abord une usine à gaz: « L’une des conséquences de cette complexité administrative, c’est le non-recours au RSA : plus du tiers des bénéficiaires potentiels ne le demanderaient pas, soit une économie de 5,2 milliards d’euros pour les pouvoirs publics.»
 
Un machin administratif complexe et ultra- fliqué qui tue... occasionnellement. 

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21 août 2012 2 21 /08 /août /2012 13:32

 

Mardi 21 Août 2012 à 11:20

 

Rehab Benchergui - Marianne

 

Prix « chocs » ou prix « malins », promos spéciales, remboursement de la différence si le consommateur trouve moins cher ailleurs… Aujourd’hui, géants de la grande distribution, supermarchés et hypermarchés se battent à coups de promotions pour appâter la clientèle. Mais la magouille n'est jamais loin.

 

(MEIGNEUX/SIPA)
(MEIGNEUX/SIPA)
« Auchan vous rembourse 10 fois la différence sur 100 articles scolaires de marque ». 300 produits de rentrée étiquetés « garantie prix les plus bas » chez Carrefour… Impossible de passer à côté des gigantesques affiches sur fond rouge suspendues à l’entrée des supermarchés. Avec la rentrée scolaire qui approche, c’est le moment de sortir l’artillerie lourde, il faut convaincre le client. La bonne affaire n’est pas loin. 

Les slogans coup de poing doivent marquer l’esprit des parents, notamment les plus modestes, qui s’apprêtent à recevoir entre 356,20 et 388,87 euros d’allocations de rentrée scolaire, soit une revalorisation de 25 % cette année. Il faut également, « tenter de contrer Leclerc, le leader des prix bas », a expliqué William Lefaivre – PDG de l’agence de marketing Cataline, spécialisée dans le comportement des consommateurs – au Parisien

Au Carrefour Claye-Souilly (Seine-et-Marne), la propagande publicitaire a l’air de faire mouche : « Je pense que tous les enfants souhaitent démarrer l’année scolaire avec une trousse bien garnie, témoigne Sandrine, 34 ans, infirmière scolaire et mère de deux garçons qui se préparent pour leur rentrée en CE2 et CM2. Et là c’est l’occasion de leur faire plaisir avec des produits de qualité et à moindre coût ».

140 000 euros d’amende

Dans cette guerre des prix, tous les coups sont permis. S’ils prétendant officiellement venir au secours du pouvoir d’achat des Français, c’est avant tout leur survie et leur chiffre d’affaires que les enseignes souhaitent protéger par le biais de ces opérations commerciales. Ainsi, face à ces promos spéciales, ces « +20% gratuits » et ces «garanties aux prix les plus bas», le consommateur en ressort-il gagnant à tous les coups ? A croire que non… 
 
Alors que Carrefour promet de rembourser deux fois la différence au client s’il trouve moins cher ailleurs, Auchan voit plus loin et se dit prêt à payer dix fois la différence ! Mais en vérifiant de plus près ces offres promotionnelles, on s’aperçoit que la promesse est bien loin d’être tenue. Pire encore… comparé avec les prix pratiqués ailleurs. 
En effet, quand vous souhaitez obtenir la liste des articles de marque vendus aux prix les plus bas auprès d’une hôtesse de caisse centrale, vous obtenez une réponse identique, quelque soit le supermarché dans lequel vous vous rendez : « Tous les produits sont en rayon. Ils sont signalés par des étiquettes spéciales ». Voilà qui risque dans un premier temps d’en décourager plus d’un. Mais ce n’est pas tout. En lisant les conditions de remboursement, on comprend qu’un remboursement ne sera possible que si le produit en question a été acheté dans les deux supermarchés concernés (tout cela pour récupérer quelques centimes) et si le client apporte la preuve du prix attribué par le concurrent (ticket de caisse par exemple), lequel doit se situer dans un rayon maximal de 15 kilomètres. Rien que ça ! Autant dire que parvenir à être remboursé relève de l’exploit.
Parmi les pratiques pas franchement honnêtes des hypermarchés, on peut également souligner celle de la vente en « format éco ». Par cette formule, les centres commerciaux vendent des produits en lots plus chers que si vous les achetiez à l’unité. C’est d’ailleurs pour avoir eu recours à de telles pratiques que trois hypermarchés Carrefour et deux Leclerc de Seine-et-Marne ont été condamnés à 140 000 euros d’amende en avril 2012. 
Et pour appâter la galerie, les supermarchés ne s’arrêtent pas là : produits discount introuvables, y compris le jour où la promo est censée démarrer parce qu’«il y aurait eu un retard dans l’approvisionnement », promotions déduites sur la carte de fidélité poussant nécessairement le consommateur à se réapprovisionner dans le même centre, etc. 
Ceux qui se voyaient acheter à prix cassés des cartables Lafuma, des trousses Poivre blanc et des agendas Titeuf pour leur enfants devront garder en mémoire cette adage : «Quand c’est flou, c’est qu’y a un loup». La grande distribution fait tout pour que les clients l’oublient.

 

 

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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 12:56

 

Lundi 20 Août 2012 à 08:28

 

Laurent Kaplan

 

Sur le papier, le fisc français dispose de moyens efficaces de surveillance des contribuables les plus aisés. Dans la réalité, l'administration brille surtout par son inefficacité.

 

(JAUBERT/SIPA)
(JAUBERT/SIPA)
Le 127, rue de Saussure, cette adresse parisienne, à deux pas des Batignolles, est peu connue du commun des contribuables. Le bâtiment, aussi gris que discret. Pourtant, c'est dans cet immeuble du XVIIe arrondissement de Paris que sont épluchées les déclarations fiscales des plus grosses fortunes de France. Liliane Bettencourt, François-Marie Banier, Johnny Hallyday ou encore Florent Pagny y disposent d'une chemise libellée à leur nom. Ceux qui y ont croisé Gérard Depardieu ou Jean Dujardin pourront vous le dire : ce n'est pas du cinéma. Ou alors un mauvais film fiscal.
Car, ici, on vérifie. Créée en 1983, la Direction nationale des vérifications de situations fiscales (DNVSF) a pour vocation de contrôler les citoyens les plus riches et les plus connus. «A l'époque, explique l'un de ses 250 agents, il y a eu une volonté d'ouvrir un service spécialisé afin de réaliser des examens très particuliers. La France s'est alors dotée d'un arsenal unique en Europe, mais ces pouvoirs restent surtout théoriques.»

Dans son rapport annuel 2012, publié en février, la Cour des comptes ne disait pas autre chose. Selon elle, «la DNVSF présente des résultats décevants et n'est pas en situation d'exercer un contrôle efficace des contribuables les plus fortunés». La haute juridiction pointait même «une baisse du rendement du contrôle, après une forte croissance au début des années 2000». En 2000, le prestigieux service a ainsi «rappelé» un montant d'impôts et de pénalités de 320 millions d'euros. Un magot qui a explosé à quelque 500 millions entre 2002 et 2004, pour revenir à un peu plus de 300 millions en 2010. «La diminution des montants recouvrés contraste avec la hausse des patrimoines et des revenus financiers les plus élevés», notait la haute cour, tout en reconnaissant que «des comportements d'optimisation non frauduleux peuvent expliquer cette divergence». Informations parcellaires, absence d'historique des dossiers, agents inexpérimentés et insuffisamment spécialisés, manque de coordination avec les autres directions..., à l'heure de l'addition, les sages de la Rue Cambon ont eu la main lourde. Consciente de ses insuffisances, la DNVSF a d'ailleurs engagé une large réorganisation en 2011. A la décharge de celle-là, la Cour des comptes évoque «le caractère plus mouvant et plus complexe de la fraude», qui s'est «dématérialisée, internationalisée, accélérée».

>> Retrouvez ici notre article Les riches fuient la France d'Hollande, Info ou Intox ?

Un effort insuffisant

Dans son combat, la DNVSF dispose d'une arme redoutable : l'ESFP. Quatre lettres pour désigner l'examen contradictoire de situation fiscale personnelle. Il offre aux vérificateurs un pouvoir coercitif considérable qui, ailleurs en Europe, nécessite l'autorisation d'un juge. Objectif : contrôler la cohérence entre les revenus déclarés par un contribuable et son patrimoine, sa trésorerie et son train de vie. La DNVSF peut elle-même se saisir d'un dossier qui lui paraît équivoque. Si un sportif de haut niveau lui annonce qu'il va s'établir à Gstaad, coquette station helvétique, libre à elle d'enquêter pour vérifier si l'heureux exilé a réellement son rond de serviette au pied des pistes alpines. Les cent quatre-vingt-trois jours de résidence avérée sur place sont «un mythe», s'amuse le vérificateur, «le plus important, avant même le séjour, c'est le foyer». Autrement dit, si ses enfants sont scolarisés à Paris et qu'il a réglé Porsche et hélico dans l'Hexagone, ses six mois de résidence en Suisse ne feront pas le poids.

De même, si la DNVSF s'avise qu'un contribuable ne déclare que 50 000 € alors qu'il pilote une kyrielle d'entreprises et réside dans un château en province, elle a tout loisir d'enquêter pour déterminer s'il perçoit des revenus occultes ou vit, à coups d'abus de biens sociaux, sur le dos de ses sociétés. Mais le principal pourvoyeur d'affaires reste la Direction nationale des enquêtes fiscales (Dnef). Chaque année, la DNVSF instruit plusieurs centaines de dossiers. Insuffisant, juge pourtant la Cour des comptes, qui déplore des contrôles «limités». Selon ses calculs, «la probabilité pour un contribuable fortuné d'être contrôlé en ESFP est d'une fois tous les quarante ans».

L'ESFP, dont la durée, sauf exceptions, ne peut excéder un an, se déroule en deux temps : le vérificateur effectue d'abord un contrôle sur pièces. Puis il envoie un avis au contribuable afin de le rencontrer pour l'interroger sur certaines anomalies. Dans son costume de modeste fonctionnaire des impôts, il acquiert alors des pouvoirs de superhéros et peut exiger du millionnaire qu'il lui remette ses relevés de comptes. Si l'intéressé résiste, la DNVSF peut interroger directement les banques. Et si l'encaissement d'un chèque de 50 000 e la chagrine, elle peut même en réclamer la photocopie pour vérifier l'émetteur.

Les résidents fiscaux français sont obligés de fournir la liste de leurs comptes bancaires à l'étranger. Une dissimulation est sanctionnée par une amende de 1 500 e par compte non déclaré, amende qui passe à 10 000 e si le compte a été ouvert dans un paradis fiscal avec lequel la France n'a signé aucune convention. Face à un refus d'obtempérer, le vérificateur peut lancer une demande d'assistance administrative aux pays coopératifs, régis par des conventions fiscales.

Si ces pouvoirs paraissent énormes sur le papier, dans la réalité, les nantis ont pourtant mille façons de contourner l'ESFP, murmure-t-on Rue de Saussure. En première ligne, les paradis fiscaux qui, malgré les déclarations enthousiastes de Nicolas Sarkozy en 2008, sont loin d'avoir disparu. Ainsi de la Suisse, témoigne notre vérificateur, «où, en dépit de la signature de conventions, les autorités fiscales rechignent toujours à fournir les noms des titulaires des comptes bancaires».

Le rôle des conseils

Parfois, pourtant, la chance sourit aux vérificateurs. Ainsi l'un d'entre eux est parvenu à coincer un entrepreneur qui prétendait que sa société était domiciliée aux Bermudes. En traçant des dizaines de milliers de mails émanant de Toulon, où il résidait, il a réussi à prouver que le siège effectif de sa société était bien en France et les 123 petites îles de corail, une simple boîte aux lettres.

Par ailleurs, regrette la juridiction présidée par le socialiste Didier Migaud, «l'intérêt de l'ESFP a été limité par un certain nombre de règles, dont la règle du double». Un vérificateur ne peut en effet interroger un contribuable de manière contraignante que si les crédits apparaissant sur son compte sont au moins deux fois supérieurs aux revenus déclarés. Autrement dit, s'il a déclaré 2 millions de revenus, on ne pourra l'obliger à se justifier que si son compte affiche plus de 4 millions de rentrées. A 3,8 millions, témoigne l'agent de la DNVSF, «il peut nous dire d'aller nous faire voir». «Cette situation, déplore la Cour des comptes, bénéficie indubitablement aux plus hauts revenus».

Surtout, remarque notre vérificateur, les contribuables sont de plus en plus prudents et de mieux en mieux conseillés. Résultat : «Il y a de moins en moins d'argent un peu gris sur les comptes. Il faudrait vraiment être idiot pour y déposer une grosse somme. Acheter des armes pour l'Angola via des comptes bancaires, ce serait grotesque ! On attrape bien encore quelques petits poissons comme ça, mais c'est rarissime.»

Article publié dans le magazine Marianne n°795, daté du 13 au 20 juillet 2012.

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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 12:29

 

 

LE MONDE | 20.08.2012 à 14h00 • Mis à jour le 20.08.2012 à 14h20

Par Francine Aizicovici


 
Les syndicats se préoccupent peu de ces salariés au statut peu protecteur qui partent le plus souvent sans bruit.

 

Les plans de licenciement –en cours ou à venir– font la "une". Mais c'est sans bruit que d'autres victimes de la crise perdent leur travail. Ces salariés intérimaires ou en contrat à durée déterminée (CDD), qui sont les premières "variables d'ajustement" de l'emploi. En juin, selon des chiffres récents, le nombre d'intérimaires a baissé de 60 000 sur un an (– 9 %). Ainsi, à l'usine Sovab, filiale de Renault, de Batilly (Meurthe-et-Moselle), les contrats de 340 intérimaires n'ont pas été renouvelés au deuxième trimestre. Chez PSA, selon la CGT, le site de Sochaux a vu partir, à la même période, 350 intérimaires, auxquels viendront s'ajouter, en octobre, 300 autres.
 

"Avant d'engager un plan de sauvegarde de l'emploi [PSE, plan social], les entreprises en difficulté commencent par ne pas renouveler les intérims et les CDD, observe Annie Jeanne, présidente de l'Association nationale des directeurs de missions locales pour l'emploi des jeunes. Cela se fait sans douleur apparente, sans état d'âme, sans discussion au comité d'entreprise car l'entreprise n'est pas l'employeur des intérimaires. Il y a une sorte de voile sur ce phénomène de casse sociale."


"PAS DE SUIVI"

Les intéressés déplorent qu'"on ne parle pas d'[eux]", comme le dit Jean-Claude, 35 ans, sans contrat depuis l'été 2011. Il en vient presque à regretter d'avoir refusé le CDI proposé en 2009 dans un centre d'appels. "Les conditions de travail étaient déplorables, explique-t-il. Je pensais trouver du travail ailleurs. La crise paraissait loin, vue de ma région", dans l'ouest de la France. En 2010, il trouve un contrat de huit mois. A l'été 2011, il en décroche un de trois mois. Puis, plus rien. Le 1er septembre, Jean-Claude, désormais au RSA (revenu de solidarité active), devrait commencer un CDD d'un mois. "Un coup de bol. J'avais un piston."

Edith, elle, à 60 ans, a décidé de prendre sa retraite, même si elle ne percevra que 700 euros par mois. Ce sera toujours plus que son RSA. La crise, elle l'a prise de "plein fouet", dit-elle. En 2009, "j'ai eu un contrat de quinze jours dans une société d'autoradios et on m'avait dit que ça pourrait durer six mois. Mais est arrivée la grosse crise." L'entreprise a fermé. Depuis septembre 2011, Edith n'a pas eu le moindre travail.

Qui suit ces précaires ? Qui les aide ? "Les intérimaires ne sont pas laissés à eux-mêmes, assure François Roux, délégué général de la fédération patronale des Professionnels de l'intérim, services et métiers de l'emploi (Prisme). Les agences reprennent les intérimaires dès que c'est possible." Edith conteste : "Quand l'entreprise d'autoradios a fermé, on ne m'a rien proposé. Les sociétés d'intérim ne s'occupent plus de nous quand un contrat s'achève."


"SOUVENT, ILS N'ADHÈRENT PAS AUX SYNDICATS"

Les syndicats ont peu de contacts avec ces collègues de passage. "Souvent, ils n'adhèrent pas aux syndicats", justifie-t-on à la CFDT d'ArcelorMittal. "On n'a pas de suivi des intérimaires partis, renchérit Alain Delaveau, secrétaire de la CGT de la Fonderie du Poitou Fonte (Maine-et-Loire). Nous sommes déjà débordés par un tas de réunions. Et eux ne viennent pas nous voir quand ils partent." Et d'ajouter : "Dans les PSE, aucun accompagnement n'est prévu pour les fins de contrats d'intérim. Il y a un vide juridique. C'est aux politiques d'agir."

Des actions solidaires entre CDI et intérimaires ont parfois lieu, comme celle, début juillet, dans l'activité peinture de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois. Elle a débouché, pour les intérimaires, sur le renouvellement de leurs contrats d'octobre à janvier 2013 et sur un accompagnement par les sociétés d'intérim avant la fin de leur mission, notamment. Mais que se passera-t-il si le site d'Aulnay ferme ? Il compte 375 intérimaires, selon la CGT, et ce nombre devrait augmenter d'ici à la fermeture, au rythme des mutations des salariés en CDI vers d'autres sites. "Si on en vient à négocier un PSE, on demandera la même prime pour tous, avance Philippe Julien, secrétaire CGT du site. Sur les chaînes de montage, ils représentent 50 % à 80 % de l'effectif. Si on veut mener des grèves, il faut les mettre dans le coup."

Depuis mars, le contrat de sécurisation professionnelle, destiné à l'origine aux salariés licenciés économiques des entreprises de moins de 1000 employés, est expérimenté dans 28 bassins d'emploi pour les personnels en fin de mission d'intérim, de CDD ou de contrat de chantier. Cette mesure, prise dans le cadre d'un accord entre l'Etat et le Prisme, propose un soutien renforcé pour aider ces travailleurs à retrouver un emploi stable. Les formations sont financées par le Fonds d'assurance formation du travail temporaire et 8 700 places ont été programmées. Un tout premier pas pour réduire les inégalités face à la perte d'emploi.

Francine Aizicovici

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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 13:08

 

 

 

C'est un grand nombre de formes de solidarité qui exprime autant de fond d'entre aide se développant dans nos sociétés dites modernes..., civilisées... ! Cet ensemble démontre un grand nombre d'émotions empathiques, compassionnelles différentes, d'un coté, et, de l'autre, de souffrances soit décriées ou silencieusement étouffées, par rapport à des besoins existentiels pour certains. Il y a des fortes envies de ne pas laisser ces besoins insatisfaits, aussi pluraliste qu'il existe d'individualité avec leur particularité. Mais le revers de la médaille n'est pas aussi brillant qu'il y parait. C'est ce qu'il ne montre pas, cet ensemble complexe de partage de tout genre...! C'est l'accroissement constant et invraisemblable d'un manquement avéré, d'une part, des institutions diverses de nos sociétés démocratiques, mais aussi de la construction elle même de ces institutions surtout celles portant le nom d’Étatiques...!

Il y a des solidarités qui dépassent l'émotion personnelle...! Elle transcendent cette abnégation de soi..., au point de permettre de faire revivre l'espace d'un instant certaines vies éteintes, dans l'abstraction comme dans le réel. Puis il y a des solidarités qui disparaissent dans l'indifférence d'une parodie de communauté de vie..., mais aussi par nécessité (le MNCP n'a pas souhaité communiquer à grande échelle, l'heure et le lieu du rendez vous en forme d’hommage, rendu au bénéficiaire du RSA mort suite à son immolation à Mantes la Jolie, celle ci étant en réaction à la suspension de son unique source de revenu, afin d'éviter soit une récupération malsaine quelconque, soit des émeutes ou des heurts). Malheureusement, il y a des solidarités d'apparences, assainies dans des fenêtres se voulant être celles ouvrant nos esprits à une certaine réalité, qui masquent leurs concrétisations parfaitement réelles et identifiées, sous le panache et le soit disant prestige de noms célèbres, de discours enjôleurs...! Il y a des solidarités qui n'existent que par des actes..., des solidarités qui ne subsistent que par des volontés..., des solidarités qui ne demandent ni projecteurs..., ni sonorités spécifiques, auxquelles seuls les bénéficiaires et les donateurs en connaissent les sens profonds qu'elles peuvent générer à tous ces écosystèmes vivants qu'elles deviennent par essence même... !

Mais il y a aussi des solidarités discursives..., des solidarités opportunistes..., des solidarités d'apparat qui ne font que nuire, pour certaines, à l'essence même de ce terme, devenant aujourd'hui le seul filet de sécurité, pour une part grandissante et de manière inquiétante, de la population. Ces populations se voient disparaître tant dans la vie démocratique et institutionnelle de notre société, que dans la vie de tous les jours, la vie dite courante..., la leur..., mais pire encore, celle d'une société et de consciences humaines se virtualisant dans l'espérance d'un avenir meilleur, par l'assainissement des dettes, soit disant honteuses, ou la croyance d'un dieu argent seul parangon de vertu... !

Il y a plusieurs niveaux de solidarité donc... ! Celles qui se concrétisent dans l'action et qui sont la plupart du temps sur des espaces, des terrains liant leurs acteurs des deux bouts de cette chaîne humaine spécifique, à une notion de vivre ensemble actant la sincérité, le don de soi, etc..., comme gage de bonne volonté et bonne foi... ! Puis il y a celles qui s'affichent derrières des mots..., parfois des photos...., souvent des discours...., mais n'ont dans l'action que leur simple énonciation..., laissant un vide...., des l'extinction des projecteurs...., encore plus cruel..., mais que pour les victimes..., tantôt objet de compassion, tantôt objet de dénigrement voir pire encore... !

Je vous  présente une solidarité qui se veut faire un écho feutré, à une drôle et ignoble musique informative, qui a présenté le suicide d'une personne, a qui « on » a tout enlevé, au sens stricte du terme, il y a une semaine de ça... ! Je copie le communiqué du MNCP que j'ai reçu par courriel, qui a tenu à rendre un hommage dans le recueillement à cette personne mais pas que..., à cette situation aussi aberrante qu'incompréhensible et inacceptable... !

"Bonjour à tous, 

vous trouverez dans cet article sur le site quelques liens médias sur l'action menée ce matin à la CAF de Mantes la Jolie pour rendre homage au chômeur décédé après avoir tenté de s'immoler la semaine dernière : http://mncp.fr/Accueil/Revue-de-presse/le-suicide-des-chomeurs-une-qrealite-sociale-occulteeq.html

L'action s'est déroulée dans le calme, avec le soutien de la majorité des allocataires présents (et même du vigile de la CAF!). 

A suivre, sur d'autres sujets :

 - ce soir (16 août), au journal de TF1, un reportage doit passer sur les radiations estivales à Pôle Emploi (avec intervention du MNCP et reportage à l'association Ami Conseil de Lagny Sur Marne)

- ce we, dans l'Humanité Dimanche, un article sur les contrats aidés, avec une interview de Jacques-Henri Vandaele, président du MNCP.

 

Bonne fin de semaine à tous,"

 

C'est à un grave manquement..., condamnable de surcroît..., institutionnel, politique, philosophique, sociétale, qui a conduit à cet extrême, comme à d'autres cas de pauvreté aussi inacceptable pour un pays se voulant rester la cinquième puissance mondiale... ! C'est aussi parce que l'affaiblissement de notre démocratie va se voir bientôt dans la ratification d'un traité (le TSCG) ne favorisant que l’enrichissement personnel que de ceux et celles qui en ont les moyens..., les créances et l'avidité d'une possession exponentielle du tout..., qu'il ne restera plus que cette notion de solidarité pour les exclus de ce système qui se met en place dans la pire des sournoiseries existantes... !

Alors que cette solidarité est essentielle pour sauver des vies, dans leur entièreté, ne cessant de gonfler des chiffres presque inexistant...., n'est-elle pas, dans son acceptation, sa résignation..., de la part d'un peuple manipulé par la politique..., de la part de la politique enclin à défendre l'indéfendable d'un système économique et philosophique provoquant les plus machiavéliques des injustices sociales que l'humanité est connue..., aussi pire que le remède qu'elle apporte... ?

Non pas qu'elle doit disparaître car elle a toujours répondu à un bon nombre d'exceptions qui ne pouvaient être pensées... ! Mais quand cette exception devient la normalisation de situation de paupérisation, de plus en plus fréquente de la population, qu'il est impératif de tirer le signal d'alarme..., car la solidarité supplante alors le rôle même de l’État, des Politiques et de leurs devoirs, qui se contentent et s’accommodent parfaitement de l’allègement de leur tâche comme de celle de la puissance publique... ! Il leur faut tout comme il nous faut, prendre en compte, et immédiatement, le réel des dangers qui guettent tant notre société dans tous ces composants..., que le confort provisoire de leur siège de décisionnaire... !

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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 13:00

 

Samedi 18 Août 2012 à 20:00

 

Journaliste à Marianne, notamment en charge des questions de santé En savoir plus sur cet auteur

 

Chaque été, des malades éprouvent toutes les peines du monde à se faire délivrer leurs médicaments. En cause : des ruptures d’approvisionnement. Et la recherche de la rentabilité.

 

(Rex Features/REX/SIPA)
(Rex Features/REX/SIPA)
Avec un peu de chance, la production reprendra avant… 2014. Depuis le mois de mai, impossible de se procurer une dose d’Immucyst, un médicament prescrit dans le traitement des cancers de la vessie. L’unique site de production, une usine Sanofi-Pasteur située au Canada, en a arrêté la distribution en raison de problèmes industriels. Pour les 40.000 personnes souffrant de ce cancer en France, l’annonce de cette nouvelle a été rude.

Une partie du stock tampon français – 12.000 doses – a fini par être débloquée début juillet. Reste que les quantités mises à disposition des malades demeurent limitées. « Nous devrions tenir 3 mois avec ce stock », explique Patrick Coloby, président de l’Association française d’urologie (AFU). « Nous sommes obligés de nous adapter à une situation imposée ». Une alternative thérapeutique, à savoir un médicament similaire produit par un autre laboratoire pharmaceutique, a été mise en place et des recommandations temporaires ont été édictées par les professionnels. Pas de quoi véritablement rassurer les patients. « C’est une crise sanitaire grave, la situation ne se débloque pas », s’inquiète l’un d’eux, malade depuis 2009 et ne supportant que le produit de Sanofi-Pasteur.

Le cas de l’Immucyst est, hélas, loin d’être une exception. Depuis quelques années, en France, les pénuries de médicaments se généralisent. L’été dernier, TRT-5, un groupe d’association de lutte contre le sida, tirait la sonnette d’alarme, constatant qu’un grand nombre de malades se trouvaient dépourvu d’anti-rétroviraux. Si des problèmes de fabrication peuvent, de fait, expliquer une partie des pénuries, ce n’est pas la principale raison. Cherchez plutôt du côté de la recherche de la rentabilité à tout crin…

«Tant pis s’il n’y en a plus le 15 du mois»

« Les laboratoires pharmaceutiques peuvent souhaiter contrôler les volumes de médicaments vendus sur le territoire national à prix administrés ainsi que leur exportation, afin d’éviter que ces exportations ne viennent leur faire concurrence dans d’autres Etats membres de l’Union européenne où ils commercialisent également leurs médicaments et où les prix seraient supérieurs à ceux appliqués en France », peut-on lire dans un avis rendu cet été par l’Autorité de la Concurrence.

Plusieurs centaines de spécialités pharmaceutiques feraient ainsi l’objet de contingentement de la part des labos. « Ils veulent contrôler le marché en instaurant des quotas », explique un pharmacien francilien. « Ils décident de fournir tant de doses d’un médicament pour la France sur un mois donné. Et tant pis s’il n’y en a plus le 15 du mois. On ne peut plus travailler comme ça, cela déstabilise complètement la filière du médicament », poursuit le pharmacien, qui croit de plus en plus difficilement aux excuses de « problèmes de fabrication ».

Vient se greffer à ce contingentement la possibilité donnée aux grossistes-répartiteurs de pratiquer « l’exportation parallèle ». Selon la loi, ces derniers ont une obligation de service public de stockage de 90% des médicaments. Les 10% restants peuvent être exportés dans des pays où ils sont vendus à un prix plus intéressant.

« En France, une boîte de 30 comprimés d’Atarax 25 mg se vend 3,46 euros », note Serge Rader, pharmacien spécialiste des prix du médicament, obligé de retourner ciel et terre pour trouver la spécialité. « En Italie, une boîte de 20 comprimés se vend 9,29 euros. Donc, c’est plus intéressant pour le grossiste de l’exporter en Italie »« Un projet de décret sur les médicaments interdits de revente par les grossistes est en cours », indique Hélène Pollard, du TRT-5.

Dans son avis relatif à l'approvisionnement en médicaments à usage humain, l’Autorité de la Concurrence préconise un assouplissement des « modalités relatives à l’exportation parallèle, afin qu’elles soient justifiées et proportionnées à l’objectif de santé publique ». Actuellement, en France, une centaine de médicaments seraient en rupture de stock.
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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 12:39

 

Rue89 - Jean Matouk - Economiste
Publié le 19/08/2012 à 10h27

Une jeune pousse abîmée (D. Sharon Pruitt/Flickr/CC)

 

La France, statistiquement, n’est pas entrée en récession mais elle est très clairement en stagnation. Pour le troisième trimestre consécutif, le produit intérieur brut (PIB) est resté strictement stable : 0% . Panne totale de croissance !

Si l’on se limite à comparer ce taux de croissance à ceux des autres pays européens, nous ne nous en sortons pas trop mal. L’Allemagne fait un peu mieux (0,3%), mais d’autres pays du Nord font moins bien (Belgique -0,2%, Pays-Bas -0,5%) et les pays d’Europe du Sud encore moins bien.

Cette absence de croissance explique chez nous la multiplication des plans sociaux. Les entreprises débauchent faute de commandes et, en tout cas, globalement n’embauchent pas. Le taux de chômage approche les 10%, et 22% chez les jeunes. A quoi sert cette natalité dont nous nous targuons tant, si nous sommes incapables d’offrir des emplois aux jeunes ?

Pourquoi le PIB n’augmente-t-il pas ?

 


Le PIB et ses composantes

 

En se référant au tableau ci-dessus, on voit que le PIB n’augmente pas, parce que la consommation des ménages recule. C’est l’effet de la baisse du pouvoir d’achat du revenu disponible des ménages, qui tient à la destruction de 11 700 emplois au deuxième trimestre, principalement dans l’intérim. C’est aussi l’effet d’une posture d’épargne des ménages – pour ceux qui le peuvent ! – face aux perspectives plutôt sinistres qu’on leur annonce.

L’autre cause de recul du PIB, c’est la stagnation de la formation brute de capital fixe (investissement) des ENF (entreprises non financières), peu enclines à investir face à ces mêmes sombres perspectives.

Il faut préciser que le taux de marge de ces dernières tourne autour de 28% depuis la crise, alors qu’il était de 32% auparavant, et même 36% avant 1990. Comme il était alors de 24% dans les PME, on peut supposer qu’aujourd’hui, il est à peine de 20%. Auraient-elles l’envie qu’elles n’auraient pas les moyens d’investir. Pas plus que d’embaucher !

Et, malgré la légère hausse de 0,9% des investissements publics (la « FBCF » des « APU »), il est douteux que ceux-ci, pour l’ensemble de l’année, parviennent à redresser l’investissement global.

Troisième cause de stagnation du PIB : le ralentissement très fort des exportations, qui est évidemment lié à la faible croisance chez nos partenaires européens, sachant par ailleurs que nous sommes beaucoup moins bien placés que l’Allemagne sur les marchés « émergents » en forte croissance.

Enfin, malgré cette stagnation des divers postes des demandes extérieure et intérieure, le volume de nos importations augmente six à neuf fois plus vite que celui de nos exportations, ce qui, évidemment, creuse notre déficit commercial. Ce déficit, c’est autant de PIB, donc d’emplois, en moins, et sa récurrence est la preuve que cette stagnation de notre croissance n’est pas vraiment conjoncturelle. C’est une maladie devenue chronique.

Les moyens classiques de la macroéconomie de Keynes sont limités

L’Etat n’y peut pas grand-chose, vue sa situation financière. Même au taux d’emprunt très légèrement négatif actuel, il ne peut plus guère augmenter son endettement :

  • d’une part, le service de celui-ci pompe une part déjà trop grande du PIB chaque année ;
  • dautre part, il s’est engagé dans une politique de désendettement public général en Europe, qui est la condition économique et politique du maintien de l’euro, dont l’éclatement entraînerait un risque de vraie dépression.

Ceux qui rêvent d’une grande relance par de la distribution publique de pouvoir d’achat doivent donc rengainer cet espoir. Une telle relance aurait comme effet immédiat de doper les importations textiles et de biens électroniques et informatiques.

De même, l’Etat ne peut guère envisager de relance par l’investissement public. Il doit au contraire en rabattre par rapport à certains projets comme les lignes à grande vitesse.

Pour résumer, l’heure n’est plus guère à la politique macroéconomique, celle préconisée par l’économiste Keynes. Sauf par un levier : cette fameuse relance européenne de 130 milliards par l’entremise de la Banque européenne d’investissement.

On voudrait voir annoncer des projets concrets dans les divers pays, où ils auraient le même effet qu’une relance classique des investissements publics. Mais c’est limité !

Une politique microéconomique généralisée à impulsion publique

Si la relance macroéconomique par la demande est exclue, seule une relance par l’offre peut nous sortir d’affaire : redensifier le tissu de PME, faire grossir plusieurs centaines des 164 000 PME pour qu’elles rejoignent le trop petit peloton des 4 600 ETI (entreprises de taille intermédiaire) exportatrices.

Il faut donc, d’abord, « cajoler » littéralement celles de ces 164 000 PME ayant vocation à grossir. Ceci ne peut être fait que par des « appareils » régionaux administrativo-financiers qui les connaissent. Le problème financier, par parenthèse, n’est pas le crédit bancaire que nos grandes banques se targuent de continuer à développer ; il est dans les fonds propres des PME qu’il faut consolider largement. Mais il serait également urgent de réduire leurs cotisations sociales, par exemple familiales, en reportant le financement des allocations sur la CSG.

Il faut ensuite cornaquer les « pôles de compétitivité » qui constituent une excellente base pour le développement de ces mêmes PME et la création de nouvelles. Pour cela, les mêmes entités régionales doivent catalyser le passage de l’invention au développement, comme en Aquitaine, où la « Route des lasers » devient une filière à 10 000 emplois.

En contrepartie, il faut d’urgence redresser les pôles moins dynamiques ou redistribuer leurs fonds. Il faut surtout éviter que, faute de suivi financier régional, les inventeurs-innovateurs fassent appel à des fonds internationaux, notamment américains, qui pompent le savoir et, quelques années plus tard, délocalisent.

Appelons cet ensemble stratégique une « politique microéconomique généralisée », laquelle, dans notre pays, ne peut être que d’impulsion publique, car même si la France compte de brillants entrepreneurs, la propension moyenne de notre peuple à entreprendre est trop faible.

Divers outils annoncés par l’actuel gouvernement : banque de l’industrie régionalisée, livret industriel… vont dans le bon sens. Mais, là encore, le gouvernement ne peut rien seul, sans une adhésion générale de tous les acteurs économiques !

Le choix qui s’offre à nous tous, étudiants, notamment en école d’ingénieurs ou de commerce, actifs, retraités-épargnants ou actifs disposant d’épargne, cadres de banque, élus locaux, syndicalistes, est simple : ou nous poursuivons sur la voie déclinante suivie de puis trente ans, dans laquelle l’armature de notre système productif et exportateur est limitée au luxe, à notre part productive dans EADS, à l’armement – encore que la catastrophe du Rafale jette un doute –, et l’agroalimentaire. Ce qui se traduit par un sous-emploi privé croissant, une préférence généralisée pour l’emploi public et l’assistance.

Ou nous allons tous décider, chacun dans nos rôles divers, comme dans les pays qui « marchent », de faire reprendre ensemble à notre pays le chemin de la production industrielle et des services marchands, et de leurs fruits.

 

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17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 13:21

 

 Rue89 -  Tribune 17/08/2012 à 12h39

 

 

En juin, la Cour des comptes a rendu public un référé passé presque inaperçu sur la gestion désastreuse de l’Ecole Polytechnique. Elle épinglait notamment le laxisme de l’« X » à l’égard de ses anciens élèves, qui basculent dans le privé sans rembourser l’Etat, alors qu’ils ont été rémunérés par celui-ci pendant leur formation. Je me suis mis dans la tête d’un de ces polytechniciens, que je connais bien.

 

Tribune

Trader, je gagne entre 20 000 et 35 000 dollars par mois en moyenne, au gré de flux financiers capricieux et de bonus volatiles. Cela fait maintenant deux mois, depuis le 22 juin 2012 exactement, que, par la grâce d’un rapport enjoué dont seule la Cour des comptes a le secret, je passe l’été le plus fendard de ma jeune, courte mais lucrative carrière.

A chaque fois que j’y pense, c’est le fou rire assuré.

Making of

Jean-Baptiste Mauvais a publié plusieurs tribunes sur Rue89 critiquant l’attitude peu civique des « élites » françaises. Pur produit des grandes écoles, il est aujourd’hui enseignant dans un dispositif de réinsertion scolaire.

Il réagit au rapport de la Cour des comptes critiquant la gestion de polytechnique. Sous une forme un peu particulière : Jean-Baptiste Mauvais se met dans la peau d’un ancien élève devenu trader. E. B.

Mais commençons par le début. Trader, donc, j’ai grandi dans une famille banale, mon père ingénieur issu de milieu modeste, ma mère institutrice.

Classe moyenne. Enfant sage, disant toujours poliment « bonjour », j’avais les mêmes héros que les autres, pétris d’ambitions légitimes, d’espoirs secrets et de valeurs inattaquables :

  • la lutte contre le crime ;
  • la défense des plus faibles ;
  • la justice ;
  • l’équité.

Je me demande comment j’ai pu être aussi naïf, quand je file en taxi le matin, sur Park Avenue, sous l’affiche géante de « Batman. The Dark Knight Rises ». Héros d’une jeunesse révolue.

18 millions par an pour le contribuable

Au collège et au lycée, mes profs me considéraient comme un bon élève, comme tant d’autres. J’ai fait Maths Sup sur les conseils insistants de deux d’entre eux. Mon ambition était simple, à l’époque : intégrer une bonne école d’ingénieurs, sans plus. L’immodestie n’avait pas bonne presse, dans la famille. Le goût de l’effort, plutôt.

Alors j’ai donné. Deux années potaches de travail acharné, de camaraderies un peu lourdingues, de renoncements transitoires, un peu de réussite, peut-être, m’ont permis d’intégrer l’Ecole Polytechnique, le Saint des Saints. J’en frissonne encore. En repensant à ces deux années de prépa, je me souviens des séries de fonctions et d’équations différentielles.

Pourquoi il nous a fallu suer sur le thème « Raison et déraison » en français-philo, c’est toujours un mystère pour moi, non résolu. Le marché a toujours raison, j’ai donc beaucoup moins de questions à me poser, depuis.

A 20 ans, quand je suis entré à l’« X », je n’avais aucune idée de mon avenir professionnel. Pourquoi pas le développement durable ? C’était vague comme projet, mais je trouvais ça noble, presque beau. En plus, ça faisait bien dans les déjeuners familiaux du dimanche et sur le campus, dans les soirées très festives.

 


Une ombre en costume (MiiiSH/Flickr/CC)

 

Je comptais pouvoir faire ça au service de l’Etat, comme le veut la vocation première de l’Ecole : celle-ci paie cher ses étudiants – 870 euros par mois, plus 280 euros par mois d’aide au logement, l’ensemble aux frais du contribuable, oui Monsieur, 18 millions par an – pour dispenser une formation de haut niveau, dans l’idée que les Polytechniciens le rendront bien ensuite à la collectivité.

J’allais me résoudre au développement durable, donc, sans conviction profonde, mais au moins je pourrais dormir la conscience tranquille et l’âme en paix.

L’idée de gagner 25 smics en 30 jours me gênait

Pas de chance, une journée de présentation des différents débouchés qui s’offraient à nous a changé mes plans. « Trader », un nouveau continent quasi inconnu s’ouvrait à moi. Les présentations PowerPoint parfaites des anciens, qui officiaient tous dans des banques prestigieuses françaises ou anglo-saxonnes, m’ont convaincu : goût du risque, esprit de compétition, adrénaline à gogo, rémunérations exponentielles. La puissance et la gloire.

Les 4 points qui font mal à l’« X »
  • Critique de la gestion de l’Ecole Polytechnique (coût de la scolarité difficile à évaluer, gestion des personnels enseignants « trop laxiste », notamment sur le cumul d’emploi) ;
  • Manque de diversité dans le recrutement des élèves (proportion de filles, de boursiers, étudiants étrangers largement exonérés de frais de scolarité) ;
  • Stratégie globale inaboutie pour mieux figurer dans les classements internationaux ;
  • Nécessaire rétablissement du remboursement des frais de scolarité pour les diplômés travaillant dans le privé.

(Référé daté du 17 février 2012, publié le 22 juin 2012)

A Londres ou à New York, là où « ça se passe », plutôt qu’à Paris. Mister Hyde plutôt que Docteur Jekyll, c’est tellement plus drôle. Le développement durable, ça va un peu.

J’avais quelques scrupules à l’époque, quand même. L’idée de gagner 25 smics en 30 jours, sans rendre ce que je devais à Madame Michu et au commun des mortels, les autres, me gênait aux entournures.

Mais les anciens de l’école que le monde nous envie ont su trouver les mots : devenir trader, c’était accéder au cœur du financement de l’économie, rien de mal, bien au contraire.

Je serais aussi utile, voire plus utile, que dans le développement durable ; les sommes gagnées ne seraient qu’une infime portion des sommes que je ferais gagner à ma banque. Normal, donc.

Et puis si j’étais là, dans cette très grande Ecole, à l’orée d’une carrière en or, c’est que je le valais bien, je le méritais, contrairement à d’autres, qui ne pouvaient s’en prendre qu’à eux-mêmes. Ce serait dommage de « tout gâcher ». Si je ne choisissais pas cette voie, d’autres le feraient à ma place. Comment ne pas céder ?

Avec le remboursement, on a ri

A l’issue de quatre années de formation et d’une majeure orientée finance, j’ai eu la chance d’effectuer un stage puis d’être ensuite directement engagé au front-office d’une grande banque anglo-saxonne aux initiales bien connues. J’y ai appris à « prendre des positions », à « me couvrir », à encaisser le stress, à dormir moins de six heures par nuit, à prendre de haut, avec d’anciens camarades, certains autres traders qui ne sortaient pas de la même école que moi. Nous, et les autres. Ce n’est qu’un jeu, ça renforce l’émulation, cela les rend meilleurs. Et c’est tellement drôle.

Il y a six mois, j’ai joué massivement à la baisse, à l’époque contre la tendance du marché, le cours d’une action de l’une des rares entreprises automobiles européennes alors en bonne santé. Ses résultats ont chuté depuis, il y a sûrement quelques milliers de personnes en plus dans la panade, comme on dit. Mais impossible de dire si j’ai personnellement contribué à cette évolution, et si oui, dans quelle mesure.

C’est si loin, dans l’espace et dans le temps. Je préfère ne pas penser aux éventuelles conséquences de mes positions, cela pourrait me freiner. Beaucoup trop de sentiments, trop peu de testostérone.

 

Voir le document

(Fichier PDF)

 

Le 22 juin 2012, un camarade et ami de Polytechnique m’a donc appris que notre Ecole s’était fait très sérieusement taper sur les doigts par la Cour des Comptes, comme un gamin, pour sa gestion désastreuse.

Sujet de grief, notamment : le fait que les anciens « X » ayant « pantouflé » dans le privé n’aient plus à rembourser les sommes perçues lors de leur scolarité, soit 45 000 euros.

On a ri, tellement ri, avec mon compère, car oui, je n’ai jamais été inquiété par l’école quant à mes tribulations hors de la fonction publique. Et je ne le serai jamais, puisque les magistrats de la Cour ont demandé à ce que le principe de remboursement soit rétabli… à partir de la promotion 2013.

Pas vu, pas pris. Escrocs, mais pas trop.

Quand cet ami a appris que je partais pour New York, pour la gloire sûrement, mais très peu pour la patrie et la science, comme le suggère la devise de l’école, ce camarade m’a offert « L’Etranger » de Camus. L’absurde, l’étrangeté aux autres et à soi, tout ça, j’ai pas tout compris. Je préfère Batman. Lui, au moins, il vole.

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