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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 19:21

 

Marianne - Lundi 3 Septembre 2012 à 11:45

 

JC Slovar
Décryptages de l'information politique, économique et sociétale par un citoyen engagé En savoir plus sur cet auteur

 

L'université d'été du Medef s'est achevée le 31 août. Pour notre blogueur associé Slovar, les revendications des entrepreneurs sont indécentes. Il faut vite les oublier.

 

(Laurence Parisot, août 2012 - PRM/SIPA)
(Laurence Parisot, août 2012 - PRM/SIPA)
Au Medef, on est pour la liberté de se séparer des salariés et de flexibiliser ceux qui restent. Mais ne vous inquiétez pas puisqu'il paraît que c'est pour éviter d'en mettre toujours plus au chômage. Globalement si l'on en croît la majorité des médias, à l'exception habituelle du Figaro, les dirigeants du Medef ont apprécié la visite de Jean-Marc Ayrault à leurs journées d'été. Néanmoins, ils continuent de réclamer plus de liberté pour flexibiliser le temps de travail ou licencier.

Première à dégainer, Laurence Parisot, nous promet, au cas où le gouvernement ne mettrait pas en place un transfert d'une partie des cotisations sociales des entreprises vers le contribuable et une flexibilité accrue pour tous les salariés que le chômage pourrait augmenter de 20% ! On pourrait appeler ça du chantage. En fait s'en est, mais chut...

En ce qui concerne les adhérents au Medef, leurs demandes sont assez similaires. On peut trouver une sélection dans un article publié par L'Expansion, dont le témoignage ci-dessous qui est assez symbolique de l'état d'esprit actuel d'un certain patronat :

« (...) Nous avons un rôle social majeur. Nous travaillons à une génération, ma boite familiale existe depuis trois générations et je travaille à la transmettre à la 4ème. On a besoin de souplesse : la dernière avancée c'est la rupture conventionnelle. On doit pouvoir embaucher et débaucher. Bref, qu'on nous laisse notre pognon, qu'on nous donne de la souplesse et qu'on nous laisse faire ! (...) »

Laisser faire ?

Souplesse et laisser faire ? Ben voyons ! Lorsqu'on sait que les ruptures conventionnelles sont tellement à la mode que même Laurent Wauquiez avait commencé à s'en inquiéter et que le Embaucher et débaucher se traduit dans la majorité des cas par le seul ... débaucher, on est affolé à l'idée de laisser faire !

On peut aussi mesurer la fossé qui est en train de se creuser entre les salariés et certains employeurs. En effet, le salarié varialble unique d'ajustement est en train de devenir un tube patronal ! Et qu'arriverait-il, au cas où un gouvernement cédait à ce genre de revendications des employeurs ?

Eh bien, de 35 heures, il serait possible par période de les faire travailler jusqu'à 48 heures les bons mois, et 20 heures ou moins lorsque l'activité ralentit. Au salarié de gérer sa trésorerie comme une entreprise et de se débattre avec sa banque dans les mois creux ! Bien entendu, au cas où l'activité stagnerait, il serait possible de se séparer à moindre coût d'une partie du personnel qui viendrait grossir le nombre des inscrits à Pôle Emploi.

Le Medef aurait tôt fait de hurler à la mort sur le sort de l'Unedic et on diminuerait la durée ou le montant de l'indemnisation. Dans le même temps, on obligerait les chômeurs à prendre n'importe quel job à trois euros six centimes, du genre... mini job allemands. Pas engageant direz-vous ?

Certes. Cependant, Laurence Parisot, inventeuse de «la vie, la santé, l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ?» a préféré, au lieu de se lamenter sur le sort des «variables d'ajustement» nous gratifier d'une nouvelle citation : «L'entrepreneur est comme l'albatros de Baudelaire : il se sent empêché, gauche, entravé par des réglementations aux contenus aporétiques» A méditer ? Non, à oublier, vite !

 

Ne donnons pas satisfaction aux attentes du Medef !
Retrouvez d'autres articles de Slovar sur son blog.

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 19:11

 

 Explication 03/09/2012 à 12h50

 Pascal Riché | Redchef Rue89

 

 

Entre 1998 et 2008, les salaires français n’ont augmenté que de 25%, pour une inflation de 18% ; ceux des dirigeants des entreprises du CAC 40 (hors stock-options) ont, eux, augmenté de 120%. Autant dire que les premiers ont stagné pendant que les seconds ont doublé.

Dans un intéressant article publié par la revue Commentaire, à paraître ce lundi, Jean Gatty, gestionnaire de portefeuille, a calculé la différence sur dix ans entre les rémunérations des dirigeants des entreprises du CAC 40.


 

Les salaires des patrons (1998-2008). La dernière colonne indique la hausse des rémunérations par tête (Jean Gatty/Commentaire)

Constatant qu’il est très rare qu’une profession voie ainsi ses salaires doubler, l’auteur de l’article s’interroge sur les causes d’un tel phénomène, et rejette une par une la plupart des explications généralement avancées.

 

1 Une pénurie de patrons

 

Généralement, les salaires doublent quand on est en présence d’une tension sur le marché de l’emploi : une poussée de la demande d’informaticiens, par exemple. Dans le cas des patrons, rien de tel : il y a toujours des candidats parmi les cadres supérieurs.

 

2 Une hausse du « coût de production » des patrons

 

Un patron de grande entreprise, cela se fabrique comme autrefois : en vingt ou trente ans, en le frottant à des fonctions différentes. Rien n’a changé de ce point de vue. Fausse explication, donc.

 

3 Une productivité accrue par des rémunérations élevées

 

C’est l’idée selon laquelle plus vous payez quelqu’un, plus son ardeur au travail s’accroît et, avec elle, sa productivité. Les actionnaires auraient décidé de mieux payer les patrons pour conduire les entreprises à une meilleure profitabilité.

Pour Jean Gatty, ce mécanisme ne joue pas dans le cas des patrons : la profitabilité des entreprises n’est pas liée à la rémunération des dirigeants, mais à l’état de la concurrence, à la fiscalité, etc.

L’argument doit-il être complètement écarté comme le fait l’auteur ? Les actionnaires ont tout intérêt à faire en sorte que les dirigeants des grandes entreprises, qui doivent prendre des décisions stratégiques, partagent leurs intérêts – d’où l’octroi de stock-options par exemple – plutôt que ceux des salariés de l’entreprise. (Voir le point 2 de cet « explicateur »)

 

4 L’existence d’un « marché des dirigeants qu’on se disputerait »

 

On retrouve ici l’argument de la pénurie, présenté différemment. Mais comme le remarque Jean Gatty, neuf entreprise sur dix choisissent leur PDG et leurs hauts dirigeants sans aucune considération pour ce supposé marché. Les PDG forment très souvent leurs propres successeurs.

 

5 La baisse des impôts sur les hauts revenus

 

Autrefois, le taux marginal sur l’impôt sur le revenu atteignait des sommets (90% aux Etats-Unis sous Roosevelt !). Augmenter les patrons n’avait donc qu’assez peu d’intérêt pour eux et pour l’entreprise.

Selon Jean Gatty, la baisse des impôts a pu servir de déclencheur à la hausse des rémunérations. Mais elle n’explique pas la force qui a poussé cette rémunération vers les sommets : quand vous retirez le frein à main d’une voiture garée dans une pente, elle prend de la vitesse.

« La fiscalité n’explique pas plus la force qui pousse les rémunérations à la hausse que le frein n’explique la pesanteur qui pousse la voiture vers le bas de la pente. »

6 La transparence nouvelle des rémunérations

 

La transparence fait souvent baisser les prix, mais pas toujours : en situation de cartel ou d’oligopole, il peut se passer le phénomène inverse. Dans le cas des patrons, cette transparence aurait poussé ces derniers à se comparer les uns aux autres.

Certes, il est difficile de parler d’oligopole ou de cartel pour les patrons (ils sont des milliers). Mais ce qui a pu se passer, suggère l’auteur, c’est que les moins gourmands d’entre eux, ceux qui se seraient normalement contentés d’une rémunération raisonnable, se sont sentis obligés, du fait de cette transparence, à s’octroyer une rémunération alignée sur celle de leurs pairs :

« Un PDG gagnant bien plus que ses parents, qu’il ne l’avait jamais espéré, et que tous les employés de son entreprise, se satisfait facilement
de son sort quand les salaires de ses pairs lui sont inconnus. C’est beaucoup plus difficile lorsqu’il sait que ceux-ci gagnent deux, cinq ou dix fois plus que lui. »

Quand une entreprise fait un jour bien mieux que ses concurrents, elle augmente ses dirigeants. L’écart se creuse alors avec les rémunérations des autres patrons. Et, peu à peu, par mimétisme, les rémunérations de ces derniers s’alignent... Par cet effet de cliquet, l’ensemble des rémunérations continue de s’élever.

Que faire pour casser cet engrenage ? Jean Gatty promet un second article pour poser des « principes et des règles » qui permettraient de mettre un peu de rationalité dans la fixation de ces rémunérations excessives.

En attendant, on ne peut que repenser à sa comparaison entre la fiscalité et le frein à main. D’accord, le frein/la fiscalité n’explique pas la dérive de la voiture/des rémunérations. Mais pour régler le problème, dans l’un et l’autre cas, il s’agit d’un outil efficace.

 


(Chimulus)

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 18:42

 

Le Monde.fr | 03.09.2012 à 13h44

 
 

Une quarantaine de Roms installés sur des terrains privés à Château-Gombert dans le 13e arrondissement de Marseille (Bouches-du-Rhône) en ont été expulsés lundi 3 septembre, quatre jours après l'évacuation d'un campement dans le même quartier, a-t-on appris auprès de la préfecture du département.

Celle-ci a précisé qu'il s'agissait d'une évacuation menée à la demande de deux propriétaires, intervenant dans le cadre d'un flagrant délit, dans les vingt-quatre heures suivant l'installation des Roms. Les personnes installées sur ces terrains pourraient ainsi être les mêmes que celles évacuées d'un autre terrain quelques jours plus tôt, a-t-on ajouté.

Le 30 août, une centaine de Roms, dont une vingtaine d'enfants, avaient été expulsés d'un campement de baraquements et de caravanes dans ce même quartier du nord de la ville. Cette expulsion intervenait après deux décisions de justice rendues le 21 mars et le 30 juillet, ordonnant à ces personnes de partir.

 

 PLUSIEURS DÉCISIONS DE JUSTICE ENCORE À VENIR

D'autres expulsions pourraient intervenir dans les prochaines semaines. Mardi, le tribunal de grande instance d'Aix-en-Provence doit en effet rendre sa décision concernant l'expulsion de 200 Roms installés sur un terrain de Velaux (Bouches-du-Rhône). Le 12 septembre, ce sera au tour de celui de Marseille de se prononcer sur l'expulsion, demandée par la mairie phocéenne, de familles roms installées dans le quartier de la Madrague-Ville autour d'une unité d'hébergement d'urgence qui en accueille une partie depuis un an, après leur expulsion des pelouses de la Porte d'Aix.

"Il y a un discours officiel porté par les dirigeants politiques mais dans la pratique, on continue à expulser sans leur proposer de solution, sinon de continuer leur errance ou de retourner en Roumanie", a déploré Bernard Eynaud, de la Ligue des droits de l'homme des Bouches-du-Rhône.

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 14:19

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 02.09.2012 à 08h42 • Mis à jour le 02.09.2012 à 10h10

 
 
Des pilules de thalidomide, qui a entraîné dans les années 1960 la naissance dans le monde de quelque 10 000 enfants porteurs de malformations des membres et du tube digestif.

Les premières excuses du fabricant allemand de la Thalidomide aux milliers d'enfants victimes de ce médicament, 50 ans après les premiers cas de malformations, ont provoqué, samedi 1er septembre, une vague d'émotion suscitant l'effroi dans les pays touchés par le désastre pharmaceutique.

Vendredi, le directeur exécutif de Grunenthal, Harald Stock, a déclaré que son entreprise était "vraiment désolée" pour son silence envers les victimes de la thalidomide, qui était vendue aux femmes enceintes pour soigner les nausées dans les années 1950 et au début des années 1960. "Nous demandons que vous considériez notre silence comme un signe du choc que votre destin nous a causé", a dit le dirigeant.

 10 000 ENFANTS MALFORMÉS

Le directeur qui s'exprimait dans une salle municipale de Stolberg dans l'ouest de l'Allemagne dévoilait à cette occasion un mémorial en hommage aux victimes dont certaines étaient présentes. Une petite sculpture de bronze une fillette sans bras aux jambes malformées assise sur une chaise devait symboliser les 10 000 enfants au moins nés avec des déformations – parfois une absence de certains membres – après que leur mère eut pris ce médicament qui fut vendu dans près de 50 pays avant d'être retirée du marché en 1961.

"Nous avons appris à quel point il est important d'ouvrir un dialogue ouvert avec ceux et celles qui ont été affectés et de leur parler, de les écouter", a déclaré le dirigeant, assurant que Grunenthal entreprenait des démarches pour aider les victimes du médicament.

Ce discours a été jugé déplacé par certaines des associations de victimes, qui avaient été recensées principalement en Allemagne, en Grande-Bretagne, au Japon, au Canada et en Australie. Freddie Astbury, consultant en chef de l'association britannique Thalidomide Agency UK, aurait préféré que la firme accompagne "ses paroles d'un investissement financier" plutôt qu'exprimer un simple regret.

 EXCUSES "PATHÉTIQUES" ET "INSULTANTES"

En Australie, des avocats de survivants ont qualifié de "pathétiques" et "insultantes" les excuses du fabricant pharmaceutique. Dans un communiqué, les avocats de la survivante australienne Lynette Rowe qui a porté son histoire devant les tribunaux ont fustigé le mea culpa de Grunenthal. "Ces excuses sont trop faibles, trop tardives, et pleine d'hypocrisie", ont réagi les avocats de Lynette Rowe, née sans bras et sans jambes.

Ils ont rappelé que "pendant 50 ans Grunenthal était impliqué dans une stratégie d'entreprise calculée pour se mettre à l'abri des conséquences morales, juridiques et financières conséquence de la négligence de ses décisions dans les années 1950 et 1960. Selon eux, "mettre le long silence de l'entreprise sur le compte d'un choc (...) est un non-sens".

En Allemagne, l'Association des victimes du "Contergan", appelation de la Thalidomide dans ce pays, a elle jugé le discours de Grunenthal insuffisant. "Ils ont exprimé des regrets, mais ne se sont pas excusés pour la mise sur le marché de ce médicament qui a été administré à des femmes en l'absence de tests", a déclaré Ilonka Stebritz. "Nous attendons des actes et si des actes ne suivent pas, il ne restera de ces excuses qu'une coquille vide et une opération de communication", a-t-elle ajouté.

 

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 14:05

 

 L’Edito 02/09/2012 à 16h19

 Pierre Haski | Cofondateur Rue89

 

Les seuils psychologiques ont leur importance : l’annonce par le ministre du Travail, Michel Sapin, dimanche, que la France a passé cet été le double cap des trois millions de demandeurs d’emploi sans activité et de 10% de la population active au chômage, fait partie de ces statistiques qui frappent.

Et ce n’est pas fini ; au point que Michel Sapin, interrogé sur RadioJ, a refusé de se prononcer sur le taux de chômage dans un an, car il y a peu de chance, avec les taux de croissance, ou plutôt de non-croissance, annoncés, qu’il soit en régression. Le ministre s’est néanmoins voulu volontariste :

« La question est : est-ce que cela va augmenter encore beaucoup ? Oui, cela va augmenter. Est-ce qu’à un moment donné on peut l’inverser, oui on peut l’inverser. Ce sont des décisions économiques, ce sont des décisions européennes qui sont là »

Ce chiffre rond de trois millions est d’autant plus inquiétant qu’on sait bien qu’il ne permet pas de prendre réellement la mesure de la gravité de la situation, avec

  • l’outremer qui n’est pas pris en compte dans cette statistique,
  • les gens radiés des listes,
  • les précaires,
  • les temps partiels,
  • ceux qui acceptent un emploi bien en dessous de leurs qualifications, etc.

Il ne donne pas non plus la mesure de l’insécurité que cette donne crée chez ceux qui ont encore la « chance » de travailler mais qui vivent avec la peur au ventre de perdre cet emploi si leur secteur est fragile ou carrément menacé.

Un consultant ayant visité plusieurs usines d’un grand groupe plutôt prospère a été frappé, en début d’année, par ce sentiment d’insécurité chez les salariés redoutant que la direction privilégie telle usine aux dépens d’une autre, avec un impact sur l’emploi.

La France vit depuis longtemps avec un chômage de masse, en particulier celui des jeunes, au point que seuls les plus anciens se souviennent d’un temps où la question de trouver un travail ne se posait pas.

Comparatif européen

Le comparatif européen montre que la situation française n’est ni la meilleure (on s’en doute !), ni la pire. Les dernières statistiques de l’Union européenne font apparaître un taux de chômage moyen chez les 27 de 11,3% de la population active en juillet, soit au total 18 millions de personnes. Accablant et sans précédent.

Les plus touchés sont l’Espagne, avec un taux de chômage de 25,1%, devant la Grèce (23,1% selon les derniers chiffres disponibles, celles de mai), soit plus du double du taux de chômage français.

Mais à l’opposé, plusieurs pays font bien mieux que la France, à commencer par l’Autriche qui enregistre le taux de chômage le plus faible à 4,5%. Les Pays-Bas suivent avec 5,3%, ainsi que l’Allemagne et le Luxembourg avec 5,5% chacun.

Trois millions de chômeurs, ce chiffre devrait faire sonner le tocsin dans tous les esprits et faire que cette rentrée soit toute entière placée sous le signe de l’emploi.

Trois millions de chômeurs, ça devrait relativiser toutes les polémiques stériles qui polluent le climat politique ; ça devrait être le point de départ de toute réflexion, de toute argumentation.

Trois millions de chômeurs, un chiffre qui devrait amener à réfléchir à l’organisation de notre société au lieu de ne penser qu’à rafistoler l’existant à bout de souffle...

Trois millions de chômeurs, un électrochoc national.

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 13:57

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 02.09.2012 à 13h55 • Mis à jour le 02.09.2012 à 14h49

  

 

 

Le seuil des trois millions de demandeurs d'emploi a été franchi, selon le ministre du travail.

 

Le ministre du travail, Michel Sapin, a affirmé dimanche 2 septembre, sur Radio J, que le seuil symbolique des 3 millions de demandeurs d'emploi sans activité était désormais franchi, ainsi que le taux de 10 % de chômeurs.

"L'année prochaine quel sera le taux de chômage ? Personne ne le sait. Les 3 millions [NDLR, de demandeurs d'emplois sans activité] c'est déjà fait. Les chiffres que vous commentez qui sont les chiffres du mois de juillet sont aujourd'hui dépassés, on est en septembre. Ce n'est pas la peine de s'interroger sur 10 %. C'est déjà fait", a déclaré le ministre à la radio.

Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité en France métropolitaine avait augmenté pour le 15e mois consécutif en juillet, de 41 300 personnes, la plus forte hausse depuis plus de trois ans, pour atteindre 2,987 millions de personnes. Avec l'outre-mer, 4,733 millions de demandeurs d'emploi étaient recensés fin juillet, dont 3,232 millions sans aucune activité (catégorie A).
 

"NE NOUS BATTONS PAS SUR DES SYMBOLES"

"D'ailleurs, l'outre-mer fait partie de la France, donc si vous prenez le chômage en outre-mer, vous avez dépassé les 3 millions et dépassé les 10 %. Ne nous battons pas sur des symboles qui sont des symboles déjà dépassés", a d'ailleurs souligné le ministre.
 

"La question est : est-ce que cela va augmenter encore beaucoup ? Oui, cela va augmenter. Est-ce qu'à un moment donné on peut l'inverser, oui on peut l'inverser. Ce sont des décisions économiques, ce sont des décisions européennes qui sont là, a-t-il ajouté. Il faut de la croissance pour pouvoir créer des emplois et ainsi lutter véritablement contre le chômage."

 LE CONTRAT DE TRAVAIL N'EST "PLUS STABLE"
 

Le ministre a par ailleurs estimé que le contrat de travail "n'est plus un contrat stable" et qu'il fallait "revoir cela" avec les partenaires sociaux pour "donner plus de sécurité de l'emploi". "Aujourd'hui le contrat de travail n'est plus un contrat stable, n'a plus aucun sens, c'est complètement détourné: les CDD, les missions d'intérim, les ruptures conventionnelles utilisées de manière extrêmement libérale. Tout cela fait qu'il y a une insécurité dans l'emploi", a affirmé le ministre du travail.

"Il faut revoir cela pour donner plus de sécurité dans l'emploi. Il y a du temps partiel totalement imposé aux gens. Tout ceci doit être abordé par les partenaires sociaux. Cela doit être limité au strict minimum nécessaire", a-t-il ajouté.

 "ADAPTATION"

Mais, pour Michel Sapin, "de l'autre côté", les entreprises doivent aussi "pouvoir s'adapter" aux nouvelles donnes économiques. "Il faut permettre une adaptation en terme d'organisation du travail, en terme de localisation de l'emploi, aussi en terme de quantité d'emplois", a estimé le ministre, choisissant, à l'instar du premier ministre Jean-Marc Ayrault, de parler d'"adaptation" plutôt que de "flexibilité".

"Je ne sais pas ce que c'est que la flexibilité, je sais ce que cela veut dire dans la bouche de certains, cela veut dire qu'il faut que les salariés courbent l'échine", a-t-il lancé. "Et bien non, c'est la possibilité pour chacun de sécuriser l'emploi du salarié, comme l'emploi dans l'entreprise", a-t-il dit.

Le gouvernement doit transmettre le 10 septembre aux partenaires sociaux un document d'orientation qui lancera cette négociation sur la sécurisation de l'emploi, qui s'annonce difficile.

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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 15:39

 

Marianne - Jeudi 30 Août 2012 à 14:42

 

Aliocha - Blogueur associé

Aliocha Aliocha
Aliocha est le pseudonyme d’une journaliste économique diplômée en droit, qui traite plus... En savoir plus sur cet auteur

 

Jan Zijderveld, responsable de la multinationale Unilever, a affirmé que la «la pauvreté revient en Europe». Pour notre blogueuse associée Aliocha, la visibilité donnée à cette sentence est le signe que «nous nous sommes habitués à l’idée de n’être que de simples consommateurs».

 

(Logo d'Unilever à Prague - Krystof Kriz/AP/SIPA)
(Logo d'Unilever à Prague - Krystof Kriz/AP/SIPA)
Il y a quelques mois nous tremblions à l’idée que les agences de notation puissent nous dégrader et, ce faisant, mettre à genoux tout un peuple par l’effet conjugué de la folie médiatique et de la dinguerie des marchés financiers. Et puis l’affaire a laissé place à d’autres nouvelles suscitant d’autres angoisses. Qui aurait imaginé à l’époque qu’un fabricant de lessive se transformerait à son tour en oracle et nous prédirait comme ça tout-à-trac, le retour de la pauvreté en Europe ?

Et pourtant Unilever l’a fait.  Comme le note @si, on ignorait que la pauvreté avait disparu de nos aimables contrées. Le site relève également que tous les médias ont offert comme un seul homme une tribune au lessivier lui permettant de se faire de la publicité gratuitement. Car Unilever, fort de sa prédiction cataclysmique, annonçait dans le même temps la mise sur le marché de produits de plus petite taille à un prix moins élevé. Personnellement, j’ai entendu la nouvelle sur BFMTV qui est un des rares médias à avoir démaquillé l’information et posé la bonne question : ne risque-t-on pas de nous faire avaler une jolie augmentation du prix au litre ou au kilo, sous couvert d’une diminution du prix à l’unité ? Eh oui, c’est fort probable. Pourquoi les médias ont-ils relayé ainsi, me direz-vous ? Parce que les sujets « crise » ont le vent en poupe actuellement. Ecrivez « crise » dans un communiqué de presse et vous êtes sûr d’avoir un coup de fil de journaliste dans la seconde.

Qu’importe cette petite errance médiatique, le plus important à mon sens est ailleurs. La multinationale, dont on trouve les produits partout mais que l’on serait bien en peine de situer sur la carte si on nous demandait où se trouve son siège social, ce mastodonte qui ausculte en permanence le pouls de ses consommateurs dans chaque pays du monde, cet oeil gigantesque qui jamais ne se ferme a donc aperçu la déconfiture de la « région commerciale Europe » et nous l’annonce, sans ciller. On en frissonne. Que cela n’interpelle personne montre que nous nous sommes habitués à l’idée de n’être que de simples consommateurs. Dans ces conditions, comment s’étonner que ce soit une multinationale de lessive qui nous informe de notre prochaine disparition ?

Précipice

En cessant de consommer, nous cessons forcément d’exister. Je me souviens de la fin du roman « Plateforme » de Houellebecq. Le génial auteur, l’un des seuls romanciers en France qui fasse autre chose que de s’explorer le nombril en se demandant pourquoi il est moins rond que le trou de son derrière, ce visionnaire donc fait dire à son personnage principal alors qu’il imagine la fin de sa vie de modeste salarié français parti s’installer en Thaïlande : « Quelques vendeurs ambulants hocheront la tête. Mon appartement sera loué à un nouveau résident. On m’oubliera, on m’oubliera vite ».

Unilever, dont la crédibilité est infiniment supérieure à celle d’un marchand ambulant thaïlandais, nous donne pour morts, en tout cas au regard de notre capacité à consommer de la lessive. Il faut croire que nous mourrons salement, ce qui ajoute au tragique de la situation une connotation sordide. Imaginez donc des cohortes de consommateurs sans le sous errant à travers l’Europe dans leurs guenilles puantes ! Avec les anciens dieux au moins, nous avions le sentiment de pouvoir négocier, prier, supplier et qui sait peut-être obtenir un miracle, même si Alfred de Vigny trouvait cela lâche. Le dieu de la lessive quant à lui n’a trouvé, du haut de son Olympe surplombant notre société de consommation mondialisée, qu’une chose à faire : nous précipiter plus vite dans le précipice en nous vendant plus cher les produits de première nécessité.

Un truc à nous faire regretter les colères fracassantes du bon vieux barbu de la Bible ou les facéties de ces dévoyées de divinités romaines. Mais bon, il y en a qui voient dans l’éradication des superstitions infantiles de nos ancêtres un splendide progrès de civilisation. Tâchons de croire qu’ils ont raison, cela nous épargnera la souffrance indicible de mourir lucide. Et sale, de surcroît.

 

Unilever annonce la déconfiture de l'Europe...
Lire d'autres articles d'Aliocha sur son blog.
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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 15:01

 

Chasse 01/09/2012 à 10h44

 

 


Une maison abandonnée en Angleterre (elias_daniel/Flickr/CC)

 

A partir de ce samedi, squatter est considéré comme une infraction pénale en Angleterre et au pays de Galles. Les squatteurs pourraient alors payer une forte contravention ou même se retrouver en prison.

En réclamant la « justice et l’équité pour les propriétaires », le gouvernement britannique a décidé de faire la chasse aux squatteurs. Sur Twitter, le ministre du Logement, Grant Shapps, notait :

« Squatting has been illegal in Scotland since 1865. From tomorrow it will be a criminal offence in England too. » (Squatter est illégal en Ecosse depuis 1865. Dès demain, ce sera une infraction pénale en Angleterre aussi)

La chasse aux squatteurs

Dès samedi, l’occupation illégale de logements sera considérée comme un délit, passible de six mois de prison et de 5 000 livres (environ 6 300 euros) d’amende. Jeudi 31 août, le ministre de la Justice britannique, Crispin Blunt justifiait cette décision :

« Depuis trop longtemps les squatteurs ont échappé au système de justice et ont causé aux propriétaires des souffrances indicibles en coûts d’expulsions, de réparation et de nettoyage. Mais c’est terminé.

Les propriétaires travailleurs ont besoin et méritent un système de justice qui fasse primer leurs droits – cette nouvelle infraction va permettre à la police et autres organismes de prendre des mesures rapides et décisives pour faire face à la misère des squats. »

Jusqu’alors, les problèmes liés aux squats étaient traités par des tribunaux civils où les propriétaires devaient se rendre pour prouver les délits.

Mercredi 22 août, le ministère de la Justice a publié une circulaire destinée aux forces de l’ordre, concernant l’application de la loi. Elle prévoit une intervention policière plus facile à mettre en place et réduit à néant les supposés « droits des squatteurs », désormais considérés comme des criminels.

« The rich are squatting »

Pour les opposants à cette loi, le gouvernement criminalise les squats mais ne résout pas la crise du logement. Bien au contraire, ils estiment que les expulsions vont conduire les squatteurs à dormir dans la rue.

Selon les statistiques du site Empty Homes, il y avait 720 000 logements vacants en Angleterre en novembre 2011.

Lors d’une interview à la BBC, le ministre de la Justice a rappelé que le nombre de SDF était au plus bas depuis 28 ans et que le gouvernement dépensait près de 500 millions d’euros par an pour les sans-abri et 207 millions d’euros pour restaurer 10 000 maisons vacantes.

Dans un poème intitulé « The rich are squatting » la poétesse et militante de l’Action des squatteurs pour des logements sûrs (SQUASH), Catherine Brogman, accuse le pouvoir de s’en prendre aux plus démunis « alors que les riches pratiquent l’évasion fiscale ».

« The rich are squatting »

Poème de Catherine Brogan, militante Squash

Il semblerait toutefois que les squatteurs aient trouvé un moyen de continuer à occuper des bâtiments.

Sur le site squatter.org.uk, on peut lire qu’il est encore légal de prendre possession des lieux « non résidentiels ». C’est-à-dire tout bâtiment n’étant pas « conçu ou adapté, avant le moment d’entrer, pour être utilisé comme un endroit pour vivre ».

MERCI RIVERAINS ! Pierrestrato
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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 14:53

 

 

Le Monde.fr | 01.09.2012 à 16h05 • Mis à jour le 01.09.2012 à 16h07

Par Delphine Roucaute

 
Mircea et Angelo devant ce qu'il reste de leur campement, lundi 27 août à Evry.

Depuis le 31 juillet et la formulation lapidaire du ministre de l'intérieur, Manuel Valls, annonçant que "quand il y a une décision de justice, il y aura démantèlement de campement", les expulsions de Roms se sont multipliées cet été un peu partout en France. Après quelques opérations d'envergure, comme les cent cinquante personnes déplacées le 6 août à Vaux-en-Velin, dans la banlieue de Lyon, ou le démantèlement du camp de Lille-Hellemmes trois jours plus tard, l'expulsion de près de six cents Roms le 29 août à Stains, dans la Seine-Saint-Denis, a souligné la nouvelle voie de fermeté prise par le gouvernement Ayrault concernant les bidonvilles occupés par les Roms, des populations migrantes venues principalement d'Europe centrale et orientale.

Parmi les trois mille Roms qui, selon le site Rue89, ont été évacués de leurs campements depuis l'élection de François Hollande, cette opération de démantèlement organisée à Stains est devenue d'autant plus symbolique que Michel Beaumale, maire (PCF) de la ville depuis 1996, avait signé le 15 mars 2012, à l'instar de douze autres maires de la Seine-Saint-Denis, un arrêté anti-expulsion afin d'alerter l'opinion publique et le gouvernement sur la situation des Roms expulsés sans solution de relogement à moyen ou court termes. Une cérémonie plus symbolique qu'effective, qui n'a pas empêché la police de détruire les logements d'environ six cents personnes en une journée.

Si le maire communiste reconnaît que les expulsions ne résolvent rien, il explique que "les conditions de vie déplorables", "l'exaspération des riverains" et les "nuisances engendrées par les fumées venant des fils de cuivre brûlés et la prolifération de rongeurs" rendaient la situation intenable. "L'expulsion entraîne un regain de précarité pour les Roms, on ne fait que déplacer le problème d'une ville à l'autre. Mais on ne peut pas se contenter d'accepter le statu quo dû à la présence de ces camps", argumente M. Beaumale, avant de renchérir : "On ne peut pas accepter les bidonvilles, c'est une question de sécurité." Un argument avancé dans la grande majorité des opérations de démantèlement de camp et qui respecte formellement les indications du premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui stipule que "ces opérations sont pleinement légitimes, dès lors qu'elles interviennent en application d'une décision de justice ou pour mettre fin à une situation de danger ou de risque sanitaire immédiat".

 

 LE VALET DE PIQUE

Les expulsions de camps illégaux ne sont pas nouvelles dans la Seine-Saint-Denis, un département accueillant environ trois mille Roms, selon un rapport de l'Observatoire régional de santé d'Ile-de-France (ORS) établi en janvier 2012 sur la situation sanitaire et sociale des "Rroms migrants" en Ile-de-France, et qui recoupe des données fournies par le collectif Romeurope et des chiffres de la préfecture de la Seine-Saint-Denis. Selon ces mêmes sources, il s'agit de près de la moitié de la population rom d'Ile-de-France, et d'un cinquième de la population répartie sur le territoire national, qui accueille environ quinze mille Roms. Lors du démantèlement des camps de Stains, Grégoire Cousin, de l'association European Roma Rights Center, déclarait à l'AFP qu'"en Seine-Saint-Denis, les expulsions sont très régulières". Au moins une tous les dix jours, selon lui.

Actuellement, sur le seul territoire de la commune de Stains, trois autres camps sont visés par des procédures, selon Michel Beaumale, dont l'un situé en face du lycée Utrillo, et qui "pose des problèmes plus graves encore d'hygiène et d'insécurité". Pour le maire, la lenteur de la justice, qui peut prendre plusieurs mois à rendre une décision, aggrave encore cette situation. Car, "entre temps, il y a encore plus de gens qui s'installent" et "un campement de dix personnes, on peut le gérer, mais un campement de trois cents personnes, c'est insupportable", souligne-t-il, tout en refusant d'y voir une contradiction avec sa virulente critique des expulsions à répétition qui ne mènent à rien.

Ces propos illustrent bien la situation inextricable dans laquelle se trouvent certains élus locaux qui, selon l'expression de Patrick Braouezec, le président de l'agglomération Plaine commune – qui comprend notamment Stains et Saint-Denis, se retrouvent à devoir jouer au "jeu du mistigri", dont le principe est simple : les joueurs doivent réussir à se débarrasser de toutes leurs cartes. Celui qui finit avec le valet de pique dans les mains a perdu.

A l'en croire, certaines communes s'en tirent mieux que d'autres à ce petit jeu : dans les Hauts-de-Seine, par exemple, la préfecture a procédé à l'évacuation de ses quatre uniques campements dès l'été 2010, au lendemain du discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy. On est loin des cinquante campements de la Seine-Saint-Denis. "Il y a une grande injustice vis-à-vis des communes qui essayent de jouer le jeu et de trouver des solutions d'hébergement pour les Roms, car quand ça se passe bien à un endroit, d'autres familles viennent se greffer et ça devient intenable", déplore Patrick Braouezec

 

 LA FIN DU CARAVENSÉRAIL

La concentration de la population rom dans la Seine-Saint-Denis s'explique en partie par la présence de nombreuses friches industrielles, et par les habitudes de vie prises par les familles roms, qui se sont installées sur ce territoire dès les années 1960. Mais le facteur déterminant reste la tradition d'accueil et d'intégration des communes de la Seine-Saint-Denis, qui ont été les premières en France à construire, dès 2005, des "villages d'insertion", des zones d'accueil hautement sécurisées regroupant jusqu'à cent vingt personnes encadrées par des associations d'aide à l'intégration.

Plus symbolique encore, la ville de Saint-Denis a été la première à signer, en 2003, une convention avec les habitants d'un terrain appelé "Hanul" (qui signifie "caravensérail" en langue romani), et qui mettait à disposition des familles un certain nombre de services municipaux, comme l'eau, l'électricité et la collecte des ordures. Cet accord est resté une exception, et ce camp, mythifié alors comme "le plus vieux camp rom de France" a été démantelé le 6 juillet 2010.

Avant cette date, Pierre Chopinaud, responsable de l'association Voix des Roms, se souvient d'avoir croisé Patrick Braouezec, alors maire de Saint-Denis, et Patrick Paillard, qui lui a succédé en 2008, lors d'anniversaires d'enfants du quartier ainsi créé au Hanul. S'il salue les initiatives prises par les maires successifs, et "la longue tradition d'accueil de Saint-Denis", il ne peut s'empêcher de souligner que, lorsque la justice a rendu sa décision d'expulser le quartier du Hanul, à la suite de la plainte posée par le propriétaire du terrain, "la mairie ne s'y est pas opposée".

La plupart des familles ainsi chassées de leur bidonville se sont réinstallées un peu plus loin, sur un terrain appartenant à la commune. Depuis, la mairie a élaboré, en collaboration avec les associations locales et les familles roms, un programme d'habitat autoconstruit. Avec l'aide d'un architecte, les familles construisent elles-mêmes leur logement, des cabanes en bois mais aussi des maisons d'un ou deux étages. Là, une centaine de personnes ont pu trouver refuge, première étape d'une intégration voulue de longue date par les élus locaux.

 

 DES PRESSIONS MULTIPLES

Malgré toutes ces initiatives, les élus locaux se retrouvent dans une impasse juridique qui mène presque systématiquement à l'expulsion. "On porte toujours plainte, car on est obligé de le faire, révèle Patrick Braouezec. C'est comme dans un squat non dénoncé à la police : si jamais il y a un incendie, la mairie est responsable devant les tribunaux." Après, la procédure suit son cours : décision du tribunal, puis avis de la préfecture. "Parfois, la préfecture demande leur avis aux maires, parfois non", tempère M. Braouezec. Quand le ministre de l'intérieur annonce que "trois cents campements ou installations illicites devront être évacués d'ici à trois mois", comme dans la circulaire du 5 août 2010, la préfecture sollicite moins l'avis des maires.

A cette contrainte juridique s'ajoute la pression des habitants et riverains, qui acceptent souvent mal la présence de ces îlots de pauvreté près d'eux. M. Braouezec se souvient d'un conseil municipal chahuté en avril par des habitants exigeant l'expulsion du camp rom situé près du Stade de France, à Saint-Denis.

Pour MM. Beaumale et Braouezec, la solution doit se trouver au niveau régional et non local. Depuis 2009, Patrick Braouezec sollicite auprès du préfet une table ronde portant sur la question des roms et de leur intégration. Après une première proposition de rencontre le 13 juillet à 18 heures, la réunion a été reportée mais jamais tenue. "S'il y avait une volonté politique pour trouver un habitat à toutes ces familles roms, il y aurait une solution, insiste le président de Plaine commune. Quarante villages d'insertion répartis dans toute l'Ile-de-France suffiraient. Et cela coûterait beaucoup moins cher que la situation actuelle, où les communes doivent mettre les services municipaux à la disposition des bidonvilles et l'Etat doit mobiliser des centaines de policiers pour les expulsions."

 Pour lui, la circulaire relative à l'anticipation et à l'accompagnement des opérations d'évacuation des campements illicites signée le 26 août par six ministres du nouveau gouvernement "peut être un début de réponse, mais il faut à présent des solutions concrètes". En attendant, les procédures suivent leur cours. Car en effet, comme lâche, un peu désabusé, Patrick Braouezec, "il y a toujours des expulsions".

Delphine Roucaute

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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 14:46
« L’ennemi c’est... » 01/09/2012 à 12h59
Pierre Haski | Cofondateur Rue89

Arnaud Montebourg et Pierre Moscovici à Matignon, le 26 juillet 2012 (BERTRAND LANGLOIS/AFP)

 

L’« affaire Montebourg » devient-elle une « affaire Moscovici » ? Le choix de la Banque d’affaires Lazard, dirigée par Matthieu Pigasse, pour conseiller Bercy dans le lancement de la Banque populaire d’investissements (BPI), l’un des projets phare du gouvernement en cette rentrée, n’en finit pas de faire des vagues.

Dernier rebondissement dans cette affaire révélée par Le Nouvel Observateur jeudi : la déclaration d’Arnaud Montebourg, le minisre du Redressement productif, soupçonné de conflit d’intérêt dans le choix de Matthieu Pigasse en raison du recrutement de sa compagne, la journaliste Audrey Pulvar, pour diriger les Inrockupibles. Le magazine appartenant à... Matthieu Pigasse.

A la surprise générale, vendredi, Arnaud Montebourg a critiqué le choix de la banque Lazard, une décision prise, a-t-il lâché, par... Pierre Moscovici, son « patron » à Bercy, ce que ce dernier assume en effet.

« Je n’ai pas été informé de ce choix, je le regrette. Je ne suis pas très pour, pourquoi ? Parce que, pour faire une banque, il ne faut surtout pas demander à des banquiers. »

Interrogé par les journalistes en marge de sa visite au Médef, il a clairement indiqué que c’était le ministre des Finances qui était à l’origine de cette « mauvaise idée ».

La sortie d’Arnaud Montebourg officialise sa rivalité connue avec Pierre Moscovici, en particulier sur ce dossier. Elle permet aussi d’évacuer la question, assez peu crédible au demeurant, du conflit d’intérêt dans cette affaire, pour la recentrer sur le plan politique.

 

Pourquoi faire appel à une banque d’affaires

Car la question que pose publiquement Arnaud Montebourg, certes pour se laver d’un soupçon gênant, reste pertinente : pourquoi faire appel à une banque d’affaires classique pour conseiller le ministère des Finances dans la création d’un établissement bancaire à vocation non classique ?

D’autant que la BPI sera initialement basée sur le regroupement de plusieurs organismes existants, comme le fonds pour l’innovation Oséo ou un fonds de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC).

Un Montebourg qui retrouve au passage certains accents « de gauche » de sa campagne de la primaire socialiste qui lui avait si bien réussi.

L’ancien PDG du Crédit Lyonnais (passé depuis au MoDem), Jean Peyrelevade, se posait lui aussi la question vendredi soir sur France Info, en se demandant en quoi le choix d’une banque d’affaires comme Lazard pouvait être pertinent pour créer la BPI.

Et de suggérer au passage, non sans humour, que Matthieu Pigasse ne fasse pas payer son intervention auprès de Bercy dans cette affaire... Matthieu Pigasse dont on rappellera qu’il a fait partie, dans les années 90, du cabinet de Dominique Strauss-Kahn, à Bercy justement, et qu’il n’a jamais caché son engagement à gauche.

Bercy répond à ces questions que le fait d’avoir une banque conseil est une procédure classique, et que la Banque Lazard a été choisie sur appel d’offres.

Quant à Pierre Moscovici, il a repris Arnaud Montebourg sur Europe 1 :

« Je ne peux pas laisser dire [...] que cette banque serait une banque faite par les banquiers. En l’occurrence, la banque Lazard sera simplement un conseil. »

Le gouvernement va néanmoins se retrouver devant plusieurs questions lorsque cette banque sera officiellement lancée dans les tous prochains jours, comme l’a précisé François Hollande vendredi à Châlons-en-Champagne (Marne).

Il va avoir encore beaucoup de « pédagogie » à faire pour sauver l’impact politique de ce projet, destiné notamment à aider les PME à exporter à un moment où les banques ne prennent plus aucun risque.

Plus qu’un couac de communication avec ce désaccord public entre deux ministres, c’est la méthode et le sens de l’action gouvernementale qui est en cause, avec le souvenir, lointain, de la réthorique de campagne contre « la finance »...

 

MERCI RIVERAINS ! la.alya
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