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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 14:05

 

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 30.09.2012 à 12h22

 

 

Le 6 septembre, les buralistes français avaient organisé une journée d'action pour protester contre le paquet de cigarettes "neutre" que Bruxelles souhaite voir imposer en Europe.

 

Tabac à rouler ou cigarettes manufacturées, tous les produits du tabac vont augmenter d'au moins 6,5 % lundi 1er octobre en France, et plus aucun paquet ne sera vendu à moins de 6,10 euros, ce qui représente la hausse la plus importante depuis 2003-2004. Dès lundi, tous les paquets de cigarettes seront vendus 40 centimes plus cher. Les marques premier prix (Gauloises Blondes), seront à 6,10 euros. La marque la plus vendue (Marlboro, près de 25 % de parts de marché) sera vendue 6,60 euros. Pour le haut-de-gamme, il faudra débourser plus de 7 euros. Le paquet de tabac à rouler de 30 grammes augmente lui de 60 centimes, avec un prix plancher à 6,45 euros.

Si une hausse des prix avait été prévue par l'ancien gouvernement puis confirmée par le nouveau, l'augmentation arrondie à 40 centimes pour les cigarettes et à 60 centimes pour le tabac à rouler, va au-delà des 6 % annoncés. Pour les cigarettes, la hausse varie de 6,5 % à 7 % suivant les marques et, pour le tabac à rouler, elle dépasse 10 %. Ces augmentations pourraient rapporter un milliard d'euros supplémentaires à l'Etat, à volume de ventes constant. En 2011, le tabac, taxé à 80 %, a rapporté 13,8 milliards d'euros aux finances publiques.

 

 D'AUTRES HAUSSES ATTENDUES ?

Le ministre délégué au budget, Jérôme Cahuzac, n'exclut pas de nouvelles hausses du prix. "Il ne faut d'ailleurs pas nier le rôle de la fiscalité pour inciter à des comportements plus vertueux", a-t-il déclaré sur i>Télé, ajoutant : "Il est hautement probable que, dans les cinq années qui viennent, le prix du tabac augmente dans le cadre de politiques de santé publique." La présentation, lundi, du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pourrait aussi être l'occasion pour Jérôme Cahuzac de détailler ses projets de révisions de la structure de la fiscalité sur le tabac. En juillet, au Sénat, il avait indiqué vouloir entamer "une réflexion sur les droits du tabac", notant que "toute hausse du prix du tabac favorise les produits de moindre qualité et les moins chers, dont on dit qu'ils sont les plus nocifs".

De leur côté, les associations anti-tabac jugent insuffisante la hausse du 1er octobre. Le Pr Yves Martinet, président du groupement Alliance contre le tabac, demande des augmentations "importantes et brutales avec une cassure dans le prix". "Si c'est une hausse très progressive comme durant les cinq dernières années, cela a peu d'effet sur la consommation", a-t-il expliqué. Depuis 2003, plusieurs hausses successives se sont traduites par un renchérissement du paquet d'environ 40 %.

 

 REPORT D'ACHAT VERS LES BURALISTES FRONTALIERS

Pour les buralistes en revanche, la hausse est trop forte, puisqu'elle accroît encore la différence de prix avec l'Espagne où la marque phare est à 4,25 euros, mais aussi avec l'Allemagne (5,16 euros) la Belgique (5,05 euros), l'Italie (4,90 euros) et le Luxembourg (4,40 euros). Cela risque de se traduire par un déport des achats des fumeurs français vers les buralistes étrangers, ou vers du tabac de contrebande. Déjà 20 % des cigarettes fumées en France n'ont pas été achetées légalement dans l'Hexagone.

Au Luxembourg, les buralistes ont constaté une augmentation de fumeurs français venant faire leurs provisions. "Ils viennent évidemment de Lorraine, d'Alsace, mais aussi de Champagne-Ardenne et de Franche-Comté : à chaque hausse du tabac en France, on a un gros rush, constate une responsable de la station-service de Berchem.  Dans une autre statio frontalière, à Frisange, la vendeuse estime à "10 % de fréquentation de Français en plus à chaque fois qu'il y a une hausse des prix en France". En 2011, le ministre des finances luxembourgeois, Luc Frieden, indiquait que "le taux de cigarettes vendues aux non-résidents se situe entre 85 et 90 %", ce qui représente environ 400 millions d'euros de recettes pour le Grand-Duché

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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 13:46

 

Marianne - Blog - Vendredi 28 Septembre 2012 à 11:05

 

Super No
Quadra d’origine lorraine, travailleur de l’informatique, et écologiste tendance... En savoir plus sur cet auteur

 

Alors que les débats parlementaires sur le traité budgétaire européen s'apprêtent à débuter en France, notre blogueur associé SuperNo revient sur le problème de la dette en France, un problème selon lui, insoluble.

 

(Un centre d'aide alimentaire en Espagne, mars 2012 - Alvaro Barrientos/AP/SIPA)
(Un centre d'aide alimentaire en Espagne, mars 2012 - Alvaro Barrientos/AP/SIPA)
Tout d’abord, lisez cet article de Suzanne Daley paru dans le très sérieux New-York Times (édition du 25/09) sous le titre «La montée de la faim en Espagne». La journaliste y décrit avec une certaine naïveté les victimes de la crise contraintes de faire les poubelles pour se nourrir. L’original est là, mais dans mon infinie bonté je vous en offre une traduction que j’espère meilleure que celle de Google.

«Madrid : L’autre soir, une jeune femme bien mise était en train de fouiller dans une pile de cageots devant une boutique de fruits et légumes, fermée pour la nuit, de la banlieue ouvrière de Vallecas.

À première vue, elle aurait pu passer pour une employée du magasin. Mais non. La jeune femme était en train de chercher son prochain repas dans les poubelles du jour.

Elle avait déjà trouvé une douzaine de pommes de terre ridées qu’elle avait jugées comestibles et les avait chargées dans un caddie posé à côté.
“Quand on n’a pas assez d’argent, dit-elle, refusant de donner son nom, c’est comme ça”.

Cette femme, âgée de 33 ans, nous a dit qu’elle a travaillé une fois à la poste, mais que ses allocations chômage étaient terminées et qu’elle vit désormais avec 400 euros par mois. Elle squatte avec des amis dans un immeuble qui a encore l’eau et l’électricité, tout en récupérant “un peu de tout” dans les ordures après la fermeture des magasins, quand les rues sont sombres et tranquilles.

Des tactiques de survie comme celle-ci deviennent de plus en plus courantes ici avec un taux de chômage de plus de 50% chez les jeunes et de plus en plus de foyers avec des adultes sans emploi.

Les problèmes de mendicité sont en telle expansion qu’une ville espagnole a décidé de mettre des verrous sur les poubelles de supermarché dans un but de santé publique.

Dans un rapport datant de cette année, l’association caritative catholique Caritas annonce qu’elle a nourri près d’un million d’Espagnols affamés, plus de deux fois plus qu’en 2007. Ce nombre a encore augmenté de 65000 en 2011.

Alors que l’Espagne essaie désespérément d’atteindre ses objectifs budgétaires, elle a été obligée de suivre le même chemin que la Grèce, introduisant une mesure d’austérité après l’autre, supprimant des emplois, diminuant les salaires, les pensions, les allocations, alors même que l’économie continue à se contracter.

Plus récemment, le gouvernement a augmenté la TVA de 3 points à 21% sur la plupart des biens, et de 2 points sur la plupart des denrées alimentaires, rendant simplement la vie considérablement plus difficile à ceux qui étaient sur la corde raide.

Il n’y a pas de pause à attendre, puisque les gouvernements régionaux du pays, confrontés à leur propre crise budgétaire, sont en train de réduire les services gratuits, y compris la cantine scolaire pour les familles à bas revenus.


Pour un nombre croissant, la nourriture dans les poubelles aide à joindre les deux bouts.

Récemment sur le grand marché de gros des fruits et légumes à l’extérieur de cette ville, des travailleurs s’affairaient à charger les cageots dans des camions. Mais quasiment à chaque emplacement, il y avait des hommes et des femmes qui ramassaient en douce tout ce qui avait roulé dans le caniveau.


“C’est contraire à la dignité de ces gens que d’avoir à chercher leur nourriture de cette manière”, dit Eduardo Berloso, de la municipalité de Giron, la ville qui a verrouillé les poubelles de ses supermarchés. [ndT  : cf ici, c’est de l’espingouin).

M. Berloso a proposé cette mesure le mois dernier après avoir appris par des travailleurs sociaux et vu par lui-même un soir “le geste humiliant d’une mère avec ses enfants regardant autour d’elle avant de fouiller dans les poubelles”.

Le rapport de Caritas a aussi révélé que 22% des foyers espagnols vivent dans la pauvreté, et qu’environ 600 000 n’ont strictement aucun revenu. On s’attend à ce que ces chiffres continuent à empirer dans les prochains mois.

Environ un tiers de ceux qui cherchent de l’aide, dit le rapport Caritas, n’avaient jamais eu recours à une banque alimentaire ou à une soupe populaire avant d’être frappés par la crise économique. Pour beaucoup d’entre eux, devoir demander de l’aide est profondément embarrassant. Dans certains cas, les familles vont dans les banques alimentaires des villes voisines pour que leurs amis et connaissances ne les voient pas.

Récemment à Madrid, alors qu’un supermarché s’apprêtait à fermer à Entrevias dans le district de Vallecas, une petite foule s’était rassemblée, prête à se jeter sur les poubelles qui n’allaient pas tarder à être amenées sur le trottoir. La plupart a réagi avec colère à la présence de journalistes. Au final, peu ont réussi à attraper quelque chose, les camions ayant évacué les ordures en quelques minutes.

Mais le matin, à l’arrêt de bus du marché de gros, des hommes et des femmes de tous âges attendent, chargés de leur récolte matinale. Certains prétendent qu’ils ont acheté les denrées, même si la nourriture ne se vend généralement pas aux particuliers ici.

D’autres avouent fouiller dans les poubelles. Victor Victorio, un immigré péruvien, dit qu’il vient ici régulièrement pour trouver des fruits et des légumes jetés aux ordures. M. Victorio, qui a perdu son travail dans le bâtiment en 2008, dit qu’il vit avec sa fille et qu’il rapporte à la maison ce qu’il trouve - aujourd’hui des poivrons, des tomates et des carottes.
“C’est ma pension”, dit-il.

Pour les commerçants qui travaillent ici, la vue de ces gens qui fouillent dans les déchets est dérangeante."Ce n’est pas beau à voir ce qui arrive à ces gens, dit Manu Gallego, le directeur de Canniad Fruit, ça ne devrait pas être comme ça”.

A Gijon, M. Berloso dit que son but en verrouillant les poubelles est de garder les gens en bonne santé, et de les obliger à aller chercher de la nourriture dans les banques alimentaires et les soupes populaires. Alors que des serrures sont installées sur les poubelles, la ville poste des employés municipaux avec des tickets expliquant aux gens d’aller s’inscrire aux services sociaux et aux banques alimentaires.

Il dit que 80 à 100 personnes tournaient régulièrement autour des poubelles avant qu’il n’agisse, avec une forte probabilité que bien plus encore n’aient besoin de la nourriture jetée pour survivre.

Mais les serrures de M. Berloso ont provoqué un tollé à travers l’Espagne, où la crise économique alimente de plus en plus de manifestations mettant en lumière la faim. Un groupe de maires et de syndicalistes dans le sud de l’Espagne, où le taux de chômage est très au-dessus de la moyenne, a récemment monté des opérations
“Robin des bois” dans deux supermarchés, remplissant les chariots de denrées de base, et les pressant de donner plus de nourriture aux nécessiteux.

Plus d’une douzaine de personnes sont poursuivies pour vol après cette opération. Mais elles ne regrettent rien et bénéficient d’un immense soutien local. “Prendre de la nourriture pour la donner aux familles qui sont dans une situation très difficile, si c’est du vol, je suis coupable”, a dit à la presse locale l’un des hommes, Francisco Molero, du syndicat agricole SAT.

Des politiciens disent que les serrures de Giron ne sont là que pour protéger l’image de Gijon. Dominée par des bâtiments médiévaux et par les pittoresques rues pavées d’un ancien quartier juif superbement préservé, la ville d’environ 100 000 habitants tire la plupart des ses revenus du tourisme.


“Les travailleurs sociaux ou les employés municipaux pourraient amener les gens vers les centres de distribution de nourriture sans avoir à verrouiller les poubelles, dit Pia Bosch, conseillère municipale socialiste à Giron, c’est comme tuer une mouche avec un boulet de canon”.

Le taux de chômage est encore relativement bas à Giron, tout au plus 14%, comparés aux 25% de la moyenne nationale. Mais de plus en plus de familles n’ont aucun revenu. Sur les 7700 chômeurs de Giron, M. Berloso dit que 40% sont maintenant en fin de droits. "Nombre d’entre eux, dit-il, sont des gens qui n’auraient jamais pensé se retrouver dans cette situation”.

Ramon Barnera, qui dirige les programmes de Caritas à Giron, dit que l’organisation s’est rapidement rendu compte que cette honte était un facteur qui empêchait les gens d’aller demander de la nourriture. Alors il y a trois ans, Caritas a participé à la créations de sites de distribution de nourriture qui ressemblaient davantage à des supermarchés, et enlevé l’enseigne de l’association à l’extérieur du bâtiment.

“Nous avons souhaité un système qui donnerait de la dignité”, dit M.Barnera, ce n’est pas facile pour les gens”.

Juan Javier, 29 ans, venu chercher du lait, des, pâtes, des légumes et des œeufs dans un de ces centres de distribution, a été l’un des rares clients à s’exprimer sur le sujet. Ancien imprimeur, il est au chômage depuis deux ans. “Je préférerais avoir un travail, dit-il, et ne pas être ici”.

Dans une soupe populaire des environs, Toni Lopez, 36 ans, attend tranquillement un repas gratuit avec sa compagne Monica Vargas, 46 ans, esthéticienne. Le couple est depuis peu sans domicile après 2 mois de loyers impayés. “Nous avons toujours travaillé, dit M. Lopez, nous sommes ici uniquement parce que nous sommes des gens corrects. Notre propriétaire frappait à la porte pour réclamer son loyer, alors nous lui avons dit : voilà les clés".

M. Lopez, qui en ce moment travaille occasionnellement dans la cuisine d’un restaurant, dit qu’il a une sœur mais qu’il n’est pas allé lui demander de l’aide. “Je ne peux pas supporter de lui dire”, dit-il, je m’en suis toujours sorti, j’ai toujours réussi à me débrouiller. Mais ça, c’est nouveau”.»

La France se dirige vers le pire...

Intéressant de voir ces braves Américains s’apitoyer sur le sort de pauvres Européens «victimes de la crise».

Ce n’est certes pas nouveau, même en France on a déjà pu voir à la télé des reportages similaires. Et en France aussi, le restaurant et la banque qui ont le plus de nouveaux clients, ce sont «Les restos du cœur» et la Banque Alimentaire. Il semble tout de même que l’Espagne, avec son taux de chômage officiel qui est deux fois et demie le nôtre, soit en fait un indicateur avancé de ce qui nous attend.

Car nous n’avons manifestement encore rien vu.

En Espagne, c’est un gouvernement de droite, succédant à un gouvernement d’incapables de «gauche», qui exécute servilement les ordres des banksters et de leurs complices (Commission, BCE, FMI). Comme on le lit dans l’article, il a déjà appliqué tout un tas de mesures scélérates, comme l’augmentation de TVA préconisée par Sarkozy (et que Ayrault vient de rejeter provisoirement… on en reparlera d’ici un an ou deux).

L’Espagne a déjà obtenu une aide financière et tente par tous les moyens de différer la demande d’une nouvelle aide. Mais selon les observateurs avisés, elle y sera bientôt contrainte. Et les gentils sauveteurs ne viendront à son secours qu’en échange de nouvelles mesures dites «d’austérité», mais qui ne sont en fait que des traductions de la doctrine libérale. À ce compte-là, il n’y aura plus assez de poubelles pour tout le monde.

En France, c’est un gouvernement de «gauche» qui a succédé à des incapables de droite. Le changement s’arrête là, car tous ensemble s’apprêtent à ratifier un nouveau traité (le fameux TSCG, alias «Traité Merkozy») qui, non seulement privera les gouvernements nationaux de tout pouvoir budgétaire (et donc globalement de tout pouvoir tout court), mais les obligera, pour atteindre des objectifs aussi illégitimes qu’inatteignables, à prendre des mesures auprès desquelles les restrictions espagnoles passeront pour des sucreries.

Des milliards et encore des milliards

Hollande a déjà promis de ramener le déficit budgétaire de la France à 3% en 2013. Personne n’y croit une seconde, et surtout pas lui. Le déficit 2012 étant prévu à 4.5% (et il sera certainement plus élevé), cela signifie qu’il faudrait trouver 30 milliards (c’est facile à retenir : 1%= 20 milliards) en 2013. Mais admettons.

Ensuite, il faudrait revenir à 0 en 2017. En 4 ans, 60 milliards de plus. Ou plutôt de moins. Par rapport à maintenant, ça fait 90 milliards. Et attention, hein, pas une fois : tous les ans.

Pour ceux qui sont fâchés avec les chiffres, qui confondent les millions et les milliards, quelques points de repère :
- l’impôt sur le revenu, c’est environ 50 milliards
- l’impôt sur les sociétés, c’est 40 milliards
Dans un autre style :
- le budget de l’éducation nationale, c’est 60 milliards
- la TIPP, c’est 15 milliards.

Vous saisissez l’énormité ? C’est comme si les banksters nous prenaient l’intégralité de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur les sociétés…

Surtout que ce n’est pas fini. Si nous poursuivons le raisonnement, on remarque que jusqu’en 2017, il y aurait toujours un déficit, et donc une hausse de la dette. Celle-ci a monté de 600 milliards dans les 5 ans du quinquennat apocalyptique de Sarkozy pour dépasser les 1700 milliards. Mais d’ici 2017, il est plus que probable qu’on sera proche des 2000 milliards, soit plus de 100% du PIB.

Or une clause du TSCG, moins connue que la fameuse «règle d’or», prévoit de ramener la dette à 60% du PIB, à raison de 1/20 de la différence tous les ans. Sur une différence de 800 milliards, ça nous fait dans les 40 milliards supplémentaires par an.

90 + 40 = 130 milliards.

Et ce n’est pas fini. Profitant lâchement de la montée, inéluctable dans ces conditions, du chômage et de la pauvreté, le patronat et l’UMP vont exiger et obtenir de nouvelles «baisses de charges» pour «améliorer la compétitivité». Un Nième plan voué à l’échec pour «créer des zemplois». Encore des milliards à lâcher que le peuple exsangue devra encore cracher.

Enfin, last but not least, rappelons que notre dette est suspendue aux sautes d’humeur des banksters, des agences de notation… Nos taux actuels sont bas, mais le «service de la dette» (la cavalerie financière qui consiste à émettre de nouvelles obligations pour rembourser celles qui arrivent à échéance) nous coûte déjà dans les 50 milliards par an. Si jamais les taux d’intérêts doublaient (ils seraient encore inférieurs à ceux de l’Espagne ou de l’Italie), nous glisserions progressivement vers les 100 milliards. 50 milliards de plus.

Il est donc tout à fait possible qu’en 2018, l’Etat soit plus léger de 150 milliards d’euros par rapport à maintenant, alors qu’il est déjà squelettique.

Comment Hollande, Ayrault et tous ceux qui soutiennent le TSCG, peuvent-il oser prétendre que c’est seulement imaginable ? C’est impossible, c’est ridicule, c’est une escroquerie, c’est une blague. Et pourquoi, ces 150 milliards par an : pour les donner aux banksters !

Renier la dette

La semaine dernière, l’un des débats sans intérêt du jour était de commenter l’idée de faire payer des frais d’inscriptions aux étudiants en classe prépa. En effet, lorsqu’ils effectuent ces deux ans dans un lycée public, les étudiants ne déboursent pas un radis. L’idée en débat était d’abolir cette injustice qui fait que les étudiants de fac, eux, doivent s’acquitter d’une somme qui en France reste modeste (un peu plus de 180 euros si je ne m’abuse).

C’est ce qui s’appelle «rationaliser». On va focaliser le débat sur l’antagonisme entre ces «privilégiés» de math sup qui ne déboursent pas un radis, au contraire du pauvre étudiant de fac qui vient pourtant sans doute d’un milieu moins favorisé. Mais en fait, ce débat et ces arguments n’ont aucune importance. La seule chose qui compte, c’est que même si cette «réforme» se faisait, les 180 euros de l’étudiant en classe prépa iraient immédiatement dans les poches des banksters avides. Et ça ne résoudrait pas le problème, car il n’y a pas un milliard d’étudiants en classes prépa pour trouver les 150 milliards en 2018.

Revenons à l’Espagne. En plus de fouiller dans les poubelles, les Espagnols recommencent à descendre dans la rue. Oh, ne soyons pas naïfs, le Grand Soir est encore loin. Il y a déjà eu des zindignés l’an dernier, ils ont apporté une touche distrayante dans les JT, mais pour le reste, ils ont échoué. Partout. On a un peu parlé de ceux de Wall Street, mais là-aussi, c’est fini. En fait de révolution, l’Espagne a élu le conservateur Rajoy, trop heureux de mettre en place des plans d’austérité qui ressemblent tellement au paradis libéral auquel il aspire comme tous ceux de son espèce.

En France, pour trouver les 150 milliards, il faudrait prendre des mesures considérablement plus dures que celles actuellement en vigueur en Espagne.

La solution, la seule, je l’ai souvent évoquée ici, et pourtant les rares qui la préconisent n’ont pas de haut-parleurs assez puissants pour se faire entendre du peuple : il faut renier cette dette. L’auditer, constater que la majeure partie de ces 1700 milliards est le fruit d’une escroquerie, d’une connivence entre les banksters et des politiciens incompétents, irresponsables et corrompus (si vous en doutiez, jetez donc un œil à la liste des donateurs du premier cercle de l’UMP révélée par Mediapart, c’est édifiant).

Les bonnes âmes qui refusent de voir le caractère honteux de cette dette, qui pensent que c’est scandaleux, que les dettes sont faites pour être payées, peuvent au moins admettre que la réalité est têtue et que l’arithmétique est indépassable : il est tout simplement impossible de rembourser cette dette, dont les montants sont désormais délirants. Tout comme il est impossible d’asservir le peuple au-delà d’une certaine limite. Celle-ci est probablement encore éloignée en France (un peu moins en Grèce ou en Espagne) mais faites gaffe quand même…

 

Renions la dette !
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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 13:35

 

Rien de ce qui est kaki, bleu marine ou bleu ciel ne nous sera étranger



Le coût des Opex : 100.000 euros toutes les heures
Selon les documents budgétaires fournis par le ministère de la défense, le surcoût des opérations extérieures devrait s'élever en 2012 à 870 millions d'euros. Soit, après une rapide calcul, 100.000 euros toutes les heures.

Ce chiffre est en baisse importante par rapport à 2011 - où il avait fallu financer l'opération Harmattan en Libye. En 2011, le surcoût des opex s'était élevé à 1,246 milliards. 2012 redevient donc une année "normale", comparable à 2009 (870 millions) ou 2010 (860 millions). Au cours des dix dernières années, le coût des opex a été au total de 7,7 milliards d'euros.

Il s'agit d'un surcoût, étant entendu que, opex ou non, les militaires auraient été payés et les matériels acquis ou entretenus. Le surcoût est essentiellement dû aux primes que touchent les militaires en opex, à la consommation supplémentaire de munitions et parfois à la destruction de matériels.  
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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 12:29

 

 

Le Monde.fr | 29.09.2012 à 09h36 • Mis à jour le 29.09.2012 à 10h53

Par Francine Aizicovici

 
Les 52 ouvrières de Sodimédical perdront leur emploi après trente mois de lutte - ici, quelques-unes d'entre elles posent le 3 septembre devant leur entreprise à Plancy-l'Abbaye.

Vendredi 28 septembre au soir, les salariées de Sodimédical avaient organisé, dans la banlieue de Troyes, une grande fête de soutien à leur lutte, qui dure depuis trente mois pour conserver leur emploi. Une date fixée il y a plusieurs mois.

Hasard du calendrier, le matin même, une très mauvaise nouvelle les a assommées : la validation, par la cour d'appel de Reims, de la mise en liquidation judiciaire de Sodimédical, société de textile médical basée à Plancy-l'Abbaye (Aube), prononcée dix jours plus tôt par le tribunal de commerce de Troyes. Dès lundi 1er octobre, les 52 ouvrières, qui ne sont plus payées depuis un an, seront licenciées. "On a perdu la bataille de l'emploi", constatait amèrement Catherine Berlin, secrétaire adjointe du comité d'entreprise, en se rendant malgré tout à cette fête, où 400 personnes étaient attendues.

 

 BATAILLES JUDICIAIRES

Le florissant groupe allemand Lohmann et Rauscher, maison mère de Sodimédical, va donc pouvoir fermer cette unité. Depuis avril 2010, son projet de fermeture s'est heurté à d'innombrables décisions de justice le lui interdisant. Le tribunal de commerce avait notamment rejeté, en mars 2011, l'état de cessation de paiement de Sodimédical. Le juge avait caractérisé un "abus de droit" de la part de Lohamnn et Rauscher, unique client de Sodimédical, qu'il avait asphyxié en cessant de lui passer commande, au profit d'une unité délocalisée en Chine. Mais la chambre commerciale de la Cour de cassation avait invalidé ce rejet, le 3 juillet 2012, estimant que, quels qu'en soient le contexte et les mobiles, la cessation de paiement de Sodimédical existait bien. Ce qui avait conduit le groupe à demander à nouveau, et cette fois à obtenir, la liquidation judiciaire, le 18 septembre.

Dans son arrêt du 28 septembre, la cour d'appel rappelle que des décisions de justice "ont retenu l'existence d'un détournement de procédure et un abus de droit de la part de Lohmann et Rauscher". Elles ont aussi "stigmatisé cette volonté [du groupe] de liquider au meilleur coût une filiale devenue déficitaire". Pour autant, la Cour valide donc la liquidation pour sortir "de l'impasse" actuelle. Le juge "vient de dire qu'en droit commercial, les entreprises peuvent frauder impunément, analyse Nathalie Campagnolo, l'avocate du comité d'entreprise (CE), membre du cabinet Philippe Brun. Cela signifie qu'il n'existe plus de droit commercial."

 Les ouvrières vont, dans les prochains jours ou les prochaines semaines, récupérer du fonds de garantie des salaires, l'AGS, les rémunérations dont leur employeur les a privées depuis octobre 2011. "C'est un soulagement mais on aurait préféré que ce soient les Allemands qui paient plutôt que la collectivité", pointe Mme Berlin. Le groupe Lohmann et Rauscher avait d'ailleurs été condamné à le faire, le 11 juillet, par la cour d'appel de Reims, et aussi à redonner du travail aux salariées. Une décision exécutoire... qui n'a jamais été exécutée.

"Le ministère de la justice, celui du redressement productif, François Hollande, tous nous avaient dit cet été qu'ils allaient nous soutenir pour faire appliquer cette décision, souligne Mme Berlin. Mais nous n'avons rien vu." " Sous la droite, ajoute-t-elle, on en a bavé. Sous la gauche, c'est pire, puisqu'on perd notre emploi. On est dégoûtées, on éprouve un sentiment d'injustice."


UN PSE VIDE
 

Le licenciement collectif des salariés de Sodimédical s'accompagnera d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE, plan social) réduit à sa plus simple expression, le liquidateur judiciaire disposant de très peu de moyens. Il n'y aura pas de plan de reclassement interne, pas de cellule de reclassement, etc. "C'est un PSE vide", déplore Mme Campagnolo.

Si la bataille pour l'emploi est perdue, la bataille juridique, elle, va continuer, notamment devant les prud'hommes, pour obtenir des dommages et intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. "J'interpelle Arnaud Montebourg [ministre du redressement productif]", lance Mme Campagnolo. Il vient de déclarer que la proposition de loi obligeant une entreprise qui veut fermer une usine à chercher un repreneur sera inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale dès la semaine prochaine. Très bien, dit-elle, cela pourrait sauver des emplois. Mais ce qui en sauverait beaucoup plus, c'est la loi promise contre les licenciements économiques abusifs."

Or, ce sujet est renvoyé aux débats entre les partenaires sociaux. "C'est-à-dire aux calendes grecques", commente l'avocate, qui n'imagine pas possible de parvenir à un accord entre les partenaires sociaux sur ce sujet hypersensible. Aussi, pour elle, cette loi, "c'est une responsabilité que devrait assumer le gouvernement." Et "en urgence".

Francine Aizicovici

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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 15:31

 

LE MONDE | 28.09.2012 à 11h17 • Mis à jour le 28.09.2012 à 13h31

Par Elise Vincent 


Un campement d'immigrants à Calais, le 23 juin 2009.

C'est une disposition du projet de loi sur l'immigration très attendue du monde associatif : la suppression du "délit de solidarité", soit la possibilité pour toute personne d'être poursuivie pour avoir "tenté ou facilité" le séjour d'étrangers en situation irrégulière, en France. En 2009, ce délit "de solidarité" avait connu une forte médiatisation avec la sortie du film Welcome, de Philippe Lioret, qui mettait en scène un maître-nageur (Vincent Lindon) en difficulté avec la police pour avoir aidé un jeune Afghan qui souhaitait rejoindre le Royaume-Uni à la nage.

Le "délit de solidarité", expression inventée par les défenseurs des étrangers, se rapporte à l'article L. 622-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. Puni de cinq ans d'emprisonnement et d'une amende de 30 000 euros, il permet de poursuivre "toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l'entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d'un étranger en France".

En vigueur depuis 1945, le L. 622-1 a été amendé au fil du temps. En 1998, une "immunité" a été ajoutée pour protéger la famille des étrangers sans papiers : notamment leur conjoint, leurs parents, leurs enfants et leurs frères et sœurs. Mais en 2003 les peines encourues ont été aggravées si le délit était commis en "bande organisée".

Le projet de loi de Manuel Valls se propose d'ajouter une exception à ces "immunités" pour "toute personne physique ou morale sans but lucratif qui porte assistance à un étranger lorsque cette aide n'a d'autre objectif que d'assurer des conditions de vie digne à l'étranger". Cette formulation abolit de fait le délit de solidarité, mais permet de continuer à poursuivre les filières illégales d'immigration.

 

 UTILISÉ "PAR LA POLICE ET LES PARQUETS POUR INTIMIDER" 

Dans le passé, le délit de solidarité a pu être utilisé contre des bénévoles venant en aide aux sans-papiers, même si les poursuites se soldaient généralement par un non-lieu ou une dispense de peine. Restée longtemps relativement "anecdotique", selon Christophe Deltombe, président d'Emmaüs, la menace s'est faite plus pressante après l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007. Le L. 622-1 a alors été utilisé "par la police et les parquets pour intimider", raconte M. Deltombe.

C'est à la suite d'un énième différend, en 2009, à Marseille, entre l'un des responsables de communautés Emmaüs et la police, qu'une mobilisation naît dans le milieu associatif contre le "délit de solidarité". A l'époque, la police avait placé en garde à vue le bénévole après que celui-ci avait refusé de fournir le listing des personnes hébergées dans son centre.

En vertu de "l'accueil inconditionnel" – garanti par l'article L. 345-1 du code de l'action sociale et des familles – les communautés Emmaüs logent en effet souvent des sans-papiers et les policiers cherchaient l'un d'entre eux. Finalement, le bénévole n'a pas été mis en examen mais sa situation a suscité une forte "émotion", selon M. Deltombe. En avril 2009, une manifestation dans 80 villes de France a réuni plusieurs milliers de personnes.

A la suite de cet épisode, la dernière loi sur l'immigration, entrée en vigueur en juin 2011, a modifié la définition du "délit de solidarité". Afin de répondre aux associatifs, il a été ajouté une immunité pour toutes les personnes qui viendraient en aide à un étranger en cas de "danger actuel ou imminent". Mais beaucoup de militants associatifs considéraient toujours trop floue cette définition de "l'urgence" donc trop peu protectrice de leur travail humanitaire. La clarification apportée par le projet de loi de Manuel Valls devrait les rassurer.

 

Lire le témoignage de Monique Pouille, bénévole du Calaisis, interpellée en 2009 pour "délit de solidarité"


Elise Vincent

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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 19:36

 

Trois millions de chômeurs ! C’est officiel, le « cap » a été franchi ce mercredi 26 septembre 2012 suite à la publication des chiffres mensuels de Pôle emploi. Avec une augmentation de 9,2 % en un an, le nombre de chômeurs de catégorie A atteint les 3 011 000, en août. Médias et politiques relaient ce chiffre et s’indignent. Pressentant la déflagration politique, le ministre de l’économie, Michel Sapin, avait déminé le terrain par une annonce anticipée de quelques heures sur la communication officielle de l'ensemble des chiffres.

Car ce chiffre de 3 011 000 de chômeurs ne recouvre pas toute la réalité que dévoile la publication mensuelle de Pôle emploi (lire sous l'onglet Prolonger, le détail des données). Il ne concerne qu’une frange des chômeurs : ceux de catégorie A (n'ayant exercé aucune activité le mois précédent) qui sont inscrits à Pôle emploi et qui habitent en métropole. Rien qu’en considérant les DOM-TOM, on arrive au total de 3 259 200 personnes. En réalité, sur la France entière, la barre des trois millions de chômeurs a été franchie depuis un an, en septembre 2011.

L’amalgame entre nombre de chômeurs et inscrits à Pôle emploi de catégorie A en France métropolitaine, opéré par les responsables politiques, occulte la totalité du phénomène. Ces trois millions de chômeurs ne sont que la partie émergée d'un iceberg qu'économistes et sociologues appellent le « halo du chômage » et qui englobe des millions de personnes supplémentaires : les découragés, les radiés, les dispensés de recherche d’emplois. On retrouve déjà, bien sûr, les chômeurs inscrits à Pôle emploi et qui rentrent dans les autres catégories (B, C, D et E).

Rien qu’en considérant les chômeurs de catégorie A, B et C, on arrive au total de 4 494 600 personnes. En prenant en compte ceux des catégories D et E, le compteur monte à 5 090 500, un chiffre en augmentation de 7,7 % en un an.

Si la barre des trois millions a déjà été franchie par le passé (en 1993), celle des 5 millions de personnes toutes catégories confondues l'a été pour la première fois en mai 2012 et le nombre des chômeurs n’a jamais été aussi élevé. Sur ces 5 millions d’inscrits, un peu moins de la moitié, soit 2,47 millions, sont indemnisés par Pôle emploi. Paradoxalement, ils sont de moins en moins nombreux à être indemnisés : les nouveaux modes de calculs couplé au fait que les nouveaux inscrits ont peu travaillé auparavant font qu'un demandeur d'emploi perd plus rapidement son droit à l'indemnisation. Ces personnes rejoignent les rangs des bénéficiaires des minima sociaux (ASS, RSA).

Pour Didier Demazière, sociologue spécialiste du chômage, « les chiffres de Pôle emploi sont très restrictifs et ne mesurent en aucun cas le nombre de chômeurs car ils ne considèrent comme chômeurs que ceux qui sont inscrits à Pôle emploi, qui répondent à leurs convocations et qui justifient d’une recherche active d’emploi ». Richard Dethyre, sociologue et coordinateur du deuxième forum social des saisonniers, parle même d’un « scandale politique ». « Je ne vois pas d’équivalent en termes de dissimulation démocratique d’un phénomène aussi grave », s’insurge-t-il.

Pôle emploi est pourtant clair : il communique sur le nombre d’inscrits qu’il comptabilise à la fin de chaque mois, rien d'autre. Au-delà, on retrouve ce « halo du chômage » qu'il est périlleux de chiffrer, tant les données manquent, en dehors de celles, précisément, de Pôle emploi. Compte tenu de l’ampleur de la dégradation du marché du travail, des chercheurs considèrent que les situations de sous-travail et de grande précarité doivent faire partie des chiffres du chômage. En bricolant des méthodes statistiques, certains, comme les coordinateurs du forum social des saisonniers, avancent le chiffre de 8,5 millions de chômeurs. Le collectif Les autres chiffres du chômage affirme que la France compte plus de 12 millions de chômeurs.

Tout en rejetant l'idée que les chiffres communiqués par Pôle emploi reflètent la réalité du chômage, Didier Demazière insiste : « Il n’existe pas de bons chiffres du chômage. » Mediapart a fait ses comptes, en tentant d’aller rechercher ces personnes en dehors des écrans radars de Pôle emploi dans les statistiques d’autres organismes. L'opération, forcément imprécise, aboutit à la conclusion qu'il y aurait, en France, au moins 8 millions de personnes recherchant un travail, soit 28 % de la population active. Aux 5 090 500 personnes inscrites à Pôle emploi (toutes catégories confondues), s’ajoutent :

 

1 - Les bénéficiaires du RSA non inscrits à Pôle emploi

Certes, un tiers des allocataires du RSA ont un travail mais les revenus qu’ils en tirent ne leur permettent pas de dépasser le seuil de pauvreté, c'est d'ailleurs pour cela qu'ils bénéficient de cette aide. En outre, qu'ils aient déjà du travail ou pas, la majorité des bénéficiaires du RSA ne sont pas inscrits à Pôle emploi.

Les chiffres ne sont pas aussi frais que ceux de Pôle emploi, mais ils donnent une idée de l’ampleur du phénomène : plus de la moitié des bénéficiaires du RSA ne sont pas inscrits à Pôle emploi. Dans un rapport de septembre 2012, la Caisse d’assurance familiale estime que 2,09 millions de personnes perçoivent le RSA (socle ou augmenté). De son côté, Pôle emploi comptait en mars 2012 dans ses inscrits, 725 576 bénéficiaires du RSA. Plus de 1,3 million d’allocataires du RSA sortent donc des chiffres de Pôle emploi.

2 - Les dispensés de recherche d’emploi

La majorité des dispensés de recherche d’emploi sont comptabilisés dans les catégories D et E de Pôle emploi. Il s’agit de ceux qui ne peuvent plus rechercher d’emploi soit parce qu’ils sont malades, soit parce qu’ils sont en formation ou encore parce qu’ils bénéficient d’un contrat aidé.

Une autre catégorie de personnes bénéficiait de cette dispense de recherche d’emploi : les seniors de plus de 56 ans. Ce dispositif permettait aux seniors d’attendre la retraite sans être obligés de justifier d’une recherche d’emploi. Il a été supprimé le 1er janvier 2012 mais continue de s’appliquer aux bénéficiaires en cours. Pôle emploi compte à la fin du mois de juin 2012 encore 111 500 personnes dans ce cas. Elles sont comptabilisées comme inactives et sortent donc des chiffres du chômage.

3 - Le temps partiel subi

Une partie des personnes qui travaillent à temps partiel le font car elles n’ont pas le choix. Le temps partiel subi concerne, selon l’Insee, 1,367 million de personnes au deuxième trimestre 2012. L’Observatoire des inégalités pousse ce chiffre à 1,5 million et précise que dans 70 % des cas, ce sont des femmes qui sont touchées. Ces personnes recherchent elles aussi un emploi et il n'y a pas de raison de les exclure du total des personnes à la recherche d'un emploi.

Au total, ce serait donc près de 8 millions de personnes en France qui chercheraient un travail. Ce résultat est forcément très parcellaire et le conditionnel s'impose, car des catégories peuvent se recouper à la marge. Mais il gonfle considérablement le simple chiffre des demandeurs d’emploi de catégorie A, brandi comme le miroir de la réalité du chômage.

D’autres catégories de personnes devraient figurer dans la liste, mais il est difficile pour ne pas dire impossible d'en fixer le nombre ; c'est le cas des retraités qui cherchent un travail pour compléter leurs pensions ou des jeunes sortis du système scolaire avec ou sans diplôme, ne trouvant pas de travail et ne s’inscrivant pas à Pôle emploi. Mais les grands oubliés des statistiques officielles sont les personnes radiées des listes de Pôle emploi.

En effet, les chiffres de Pôle emploi font état d'environ 200 000 « cessations d'inscription pour défaut d'actualisation » par mois : autant de personnes qui sortent de Pôle emploi, soit parce qu’elles n'ont pas donné suite à un rendez-vous, soit parce qu’elles ne peuvent justifier d’une recherche active d’emploi. Le flou règne dans les flux d'entrées et de sorties à Pôle emploi, si bien qu'il est impossible de déterminer combien de personnes radiées ont pu se réinscrire ou se sont découragées.

Compte tenu de l'explosion du nombre de chômeurs de longue durée (+9,4 % en un an, pour 1 727 000 personnes), il y a fort à parier que les découragés de Pôle emploi sont aussi de plus en plus nombreux. Ces personnes finissent pas perdre le bénéfice de leurs indemnités chômage, basculent dans les minima sociaux et sortent du marché du travail par découragement. Ils deviennent dès lors intraçables dans les statistiques.

En considérant tous ces autres cas, on pourrait affirmer que le chômage réel dépasse de loin les 8 millions de personnes. Mais aucune étude officielle n'existe actuellement pour faire état sérieusement du phénomène.

Pour cette raison, Didier Demazière plaide pour la mise en place d’un indicateur « beaucoup plus proche de la réalité du chômage » et qui prendrait en compte « la volonté de travailler ». De telles statistiques rassembleraient, en plus des inscrits à Pôle emploi, toutes les personnes qui n’ont pas ou peu d’activité et qui souhaitent travailler, notamment les découragés. « Le critère de recherche d’emploi n’a plus de sens quand, au bout d’un an de recherche, on n'a rien trouvé et qu'on se décourage, explique-t-il. Mais, pour mesurer ces découragés, il faudrait leur demander s’ils veulent toujours travailler, ce qui nécessiterait une enquête... »

Dire, à partir des données de Pôle emploi, que le chômage touche trois millions de personnes en France est donc un raccourci hâtif. Ces éléments présentent tout de même l'avantage d'être un thermomètre de la situation du marché du travail et, dans ce cas, de montrer qu'il se dégrade depuis bien longtemps.  

 

 

 

                                                                              **************************

 

 

La barre des cinq millions de chômeurs se rapproche


 

 

4 776 800 demandeurs d'emploi étaient recensés fin août, avec ou sans activité et en comptant l'outre-mer, selon les chiffres de Pôle Emploi rendus publics mercredi 26 septembre.

En ne tenant compte que de la catégorie A (personnes sans activité) et de la France métropolitaine, le nombre de chômeurs a dépassé la barre symbolique des trois millions (3 011 000 demandeurs d'emploi). 

Depuis New York, le président de la République, François Hollande, a parlé d'une « situation dont nous héritons ». Début septembre, François Hollande a promis de juguler ce chômage endémique en un an.


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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 19:34

 

 

 

Alexis Tsipras, leader du parti grec anti-austérité Syriza, a plaidé jeudi au Parlement européen, à Bruxelles, pour la tenue d'une « conférence européenne sur la dette (…) en vue de déprécier une grande partie de la dette, comme cela a été fait pour l'Allemagne en 1953 ».

« Il faudrait y associer tous les pays membres de l'Union, et les acteurs privés pourraient y être associés aussi », a-t-il précisé, en amont d'une rencontre avec le président du Parlement, l'Allemand Martin Schulz. « Nous avons un problème commun, nous devons trouver des solutions communes », a-t-il insisté.

« C'est la solution qui a été appliquée à l'Allemagne après la guerre, en 1953. Sa dette était lourde, et il était impensable pour l'Allemagne de la rembourser, en dépit des sacrifices imposés à sa population. À l'époque, une conférence internationale a permis (…) d'alléger la dette. » Tsipras fait allusion à l'accord de Londres (février 1953), qui avait permis à la République fédérale d'effacer la moitié de sa dette, d'avant et d'après-guerre (plus d'informations sur cet accord ici).

Interrogé sur les incidents observés en marge des manifestations en Grèce cette semaine, le patron de Syriza, arrivé en deuxième position aux législatives de juin, a déclaré : « Les télévisions ont retenu ces incidents isolés. (…) La population grecque est restée contenue dans son comportement, en dépit des attaques qu'elle subit. Les images que vous avez vues, on les a vues aussi en Espagne, aux portes du Parlement, on les verra peut-être à Paris dimanche (lors de manifestation contre le nouveau traité européen - ndlr), ou dans d'autres pays. »

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 17:52

 

Marianne - Mardi 25 Septembre 2012 à 05:00

 

JC Slovar
Décryptages de l'information politique, économique et sociétale par un citoyen engagé En savoir plus sur cet auteur

 

Les négociations sur la réforme du marché du travail ont débuté vendredi 21 septembre, au siège du Medef. Au centre des discussions : la flexibilité pour tous les salariés. Une mesure que notre blogueur associé Slovar juge plus qu'inquiétante.

 

(Laurence Parisot et Michel Sapin, septembre 2012 - WITT/SIPA)
(Laurence Parisot et Michel Sapin, septembre 2012 - WITT/SIPA)
Vendredi s'ouvraient au siège du Medef les négociations sur la réforme du marché du travail, qui va impacter la vie de millions de salariés français. Si cette première journée devait être assez consensuelle, puisqu'on y parlait des contrats de génération, les suivantes devraient être musclées puisque, comme l'a déclaré Laurence Parisot, le Medef ne cèdera pas sur «l'indispensable» flexibilité ! La flexibilité de tous les salariés, rêve, que dis-je, ultime fantasme du patronat deviendra-t-elle une réalité ?

C'est ce que qu'espère une partie du patronat qui passe sont temps à nous expliquer qu'à condition de pouvoir se débarasser à moindre coût d'une partie du personnel, lorsqu'il le juge nécessaire, on frôlerait quasiment le plein emploi !

Dans l'attente de ce «grand soir», les CDD (de plus en plus courts) sont devenus avec la rupture conventionnelle les deux principaux outils de flexibilité du patronat. Ce qui n'est pas encore assez aux yeux du Medef. Néanmoins il existe encore des entreprises qui embauchent en CDI et qui étrangement sont traitées de la même façon que les pourvoyeurs de CDD. D'où l'idée émise par Michel Sapin le ministre du Travail d'augmenter les cotisations chômages sur les CDD et de les diminuer sur les CDI.

Bonne idée direz-vous. Que nenni, répond la patronne du Medef. Au lieu de celà il vaudrait mieux... flexibiliser l'ensemble des salariés ! Laurence Parisot explique : «(...) Si la France a davantage recours aux contrats courts que les autres pays européens, c’est parce que ce sont les seuls éléments de souplesse à la disposition des entreprises». Quel est le rapport avec le fait que certains employeurs usent abusent des CDD alors que d'autres privilégient les CDI et qu'une baisse des cotisations chômage de ces derniers serait méritée ? Aucun. Mais attendez la suite...

"Les salariés éviteraient juste de faire cadeau de leur salaire"

Laurence Parsiot a dit : «Un tel mécanisme de taxes pourrait s’envisager si nous progressons en termes de souplesse (...). Il faut faire les choses dans l’ordre, c’est-à-dire offrir davantage de flexibilité aux entreprises avant de se pencher sur une éventuelle taxation des contrats courts (...)».

Envie de rire ? Ne vous gênez pas, mais pas trop longtemps car notre amie Laurence a encore d'autres idée géniales. «Le Medef réclame un cadre normatif nouveau concernant la durée du travail et le maintien des effectifs dans l’entreprise, un raccourcissement et une sécurisation des procédures collectives et, enfin, l’instauration d’un mécanisme permettant de plafonner les dommages et intérêts versés au salarié, notamment dans les TPE et les PME (...)».

En clair : Suppression de la durée légale du travail (et de facto, fin des heures supplémentaires), assouplissement des procédures de licenciement, mise à mort des obligations en cas de plans sociaux et enfin un plafonnement des sommes, le plus souvent légitimes, que les salariés peuvent obtenir au prud'hommes ! En gros, les salariés éviteraient juste de faire cadeau de leur salaire pour avoir le droit de venir tous les jours au boulot... Mais s'ils insistent, le Medef n'est pas contre.

De piètres contreparties

Et que propose le Medef en échange de tout ça ? Laurence Parisot explique que celà s'accompagnerait «de nouvelles garanties pour les salariés, notamment en termes de portabilité des droits». Et préconise qu'il faudrait «également améliorer l’accompagnement des demandeurs d’emploi».

Foutage de gueule ? Certainement, mais au Medef, ils doivent franchement rigoler à l'idée que les syndicats doivent discuter de ces accompagnements et préconisations ! En fait, la seule question qui vaille d'être posée, c'est : qui va payer pour former ou réorienter des milliers de salariés licenciés au moment où l'objectif est le désendettement de l'Etat que le Medef réclame à cor et à cri ?

Réponse : ça n'est pas le problème du Medef, puisque la compétitivité passe obligatoirement par des dégraissages et des charrettes de licenciés. Mais il est certain qu'au cas où le Medef obtiendrait gain de cause, que le nombre d'inscrits au Pôle Emploi exploserait, et que ces nouveaux chômeurs découvriraient que la flexi-sécurité se résume à pointer tous les mois avec les plus anciens ! En colère ? Vous pouvez, mais attendez, madame Parisot n'a pas finit...

Laurence, décidemmment dans un grand jour, propose de «donner davantage d’informations aux représentants du personnel dans l’entreprise» et conclue, en déclarant cette flexi-sécurité, sauce Medef que cela «permettrait d’atténuer deux grandes peurs réelles dans la société : celle du chômage et celle de l’embauche». Cynisme ou humour ? A vous d'en décider.

Il n'en reste pas moins qu'à l'issue de cette négociation majeure, qui sera probablement la dernière de Laurence Parisot, dont le mandat à la tête du Medef prendra fin en 2013, deux solutions s'offriront aux salariés : se battre contre une précarisation généralisée, ou passer de temps en temps admirer la statue en marbre, ou en or massif de Laurence Parisot, que le Medef lui aura consacré, et qui sera installée dans l'entrée de son siège social, histoire de se remémorer le temps d'avant la flexibilité !

 

Flexibilité : l'ultime fantasme du patronat deviendra-t-il réalité ?
Retrouvez d'autres articles de notre blogueur associé J-C Slovar sur son blog.

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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 17:57

 

Marianne - Lundi 24 Septembre 2012 à 16:44 |
Philippe Murer - professeur de finance à la Sorbonne                                                                                                            
Hormis l'Allemagne, les pays européens tombent en récession les uns après les autres. Pourquoi ? Par un effet domino dans la zone Euro que le pacte budgétaire européen ne risque pas d'interrompre, selon Philippe Murer, professeur de finance à la Sorbonne, qui s'attache ici à décrypter ce phénomène.

(Francisco Seco/AP/SIPA)
(Francisco Seco/AP/SIPA)
L’économie mondial est caractérisée par une croissance américaine fragile autour de 2%, une croissance chinoise quasi nulle, une croissance qui ralentit fortement dans tous les émergents. La croissance chinoise annoncée a beau être forte les chiffres de consommation d’électricité, de consommation de pétrole, de transport de marchandises par rail et bateau sont stables sur un an pointant une croissance nulle contrairement aux chiffres données par le gouvernement chinois.
 
I/ Constat sur la croissance en Europe
 
La croissance est en train de devenir négative partout ; les uns après les autres les pays européens tombent en récession. Seul l’Allemagne tient encore (mais l’Italie s’enfonce dorénavant en compagnie de l’Espagne, le Portugal et la Grèce)

L’accélération de la baisse des PIB en Grèce puis au Portugal,en Italie,en Espagne…
Pourquoi la zone euro ne sortira pas de la récession

... contaminent l’économie de la France et de l’Allemagne
Pourquoi la zone euro ne sortira pas de la récession

Pourquoi ? On peut subodorer que les plans de rigueur créent un effet domino dans la Zone Euro : 
Les plans de rigueur ici comptabilisés représentent 203 Milliards d’euros soit plus de 2 % du PIB européen (sans compter les autres pays de la zone euro).
Les plans de rigueur ici comptabilisés représentent 203 Milliards d’euros soit plus de 2 % du PIB européen (sans compter les autres pays de la zone euro).

Plan de rigueur espagnol : 100 Milliards d’euros sur 2 ans soit 10% du PIB
Plan de rigueur Grec : 24 Milliards d’euros soit 12 % du PIB sur 2013 et 2014 
Plan de rigueur Portugal : taille non trouvée
Plan de rigueur Italie : 50 Milliards d’euros en 2013 et 2014 soit 3% du PIB
Plan de rigueur France : plus de 30 Milliards d’euros sur 2 ans soit 1.5% du PIB
Plan de rigueur Allemagne : 0

Ces plans ont plusieurs effets :

  • A l’échelle européenne, ils causent la baisse de la demande intérieure et agissent directement sur tous les pays par le canal du commerce intraeuropéen.
 
  •  A l’échelle nationale, ils causent la baisse de la demande dans le pays ou ils sont pris et par des effets démultiplicateurs et psychologiques créent du chômage, des baisses de revenus et à partir d’un certain seuil un effet de panique qui transforme la récession en dépression (cas de la Grèce, du Portugal et de l’Italie, bientôt de l’Espagne).
 
  •  Cette dépression des pays les plus rigoureux revient agir sur les autres pays par le canal du commerce intraeuropéen.
Ceci explique l’effet domino que l’on constate et qui se propage des pays les plus faibles (premier touché la Grèce) vers les pays les plus forts (le dernier touché sera l’Allemagne).

Comme l’économie n’est pas une science dure qui peut prévoir avec certitude l’avenir, vérifions si le scénario est cohérent avec les indicateurs passés  et les indicateurs avancés actuels.

II/ Vérification par les situations passées et actuelles

Le chômage a fortement augmenté. Il est devenu une angoisse majeur dans de très nombreux pays européens à l’exception de l’Allemagne : 

Pourquoi la zone euro ne sortira pas de la récession

Le chômage devrait encore s’aggraver d’après les indicateurs avancés de l’emploi et toucher la France en premier, l’Allemagne en second. Le volume d’emploi est en baisse ! La masse salariale est stable ou baisse avec des salaires qui augmentent très peu en moyenne.
Pourquoi la zone euro ne sortira pas de la récession

La consommation est donc entraînée à la baisse par les plans de rigueur et le chômage.
Cela conduit à une baisse de plus en plus profonde des ventes de détail. On rappelera que seules les ventes de détail Françaises augmentent et ont empêché une décroissance de la consommation en Zone Euro. C’est à priori terminé.

Vente de détail 2008-2012 : Grèce -35%,,Espagne -25%, Portugal -17%, Italie -12%, Allemagne 0%, France +10% !
Pourquoi la zone euro ne sortira pas de la récession

Cette baisse de la consommation continuera d’après les indicateurs avancés.
Ce document de Natixis montre bien que le recul de la demande intérieur se propage pays après pays.
Pourquoi la zone euro ne sortira pas de la récession

Par ricochet, cette baisse de la demande se répercute sur les entreprise, en récession de plus en plus profonde.
La production industrielle est en baisse en Italie, en Espagne, baisse en France et se retourne en Allemagne :
Pourquoi la zone euro ne sortira pas de la récession

La récession s’accentue tant dans les services que dans l’industrie.
Les commandes seraient en forte baisse comme dans la récession de 2001-2002, les entreprises européennes sont fortement touchées par la crise, les indicateurs avancés sont à des niveaux de récession profonde (graphique ci-dessous) :
Pourquoi la zone euro ne sortira pas de la récession

La croissance devrait être dans les prochains trimestres de l’ordre de - 2 % en rythme annuel en Zone Euro selon les indicateurs avancés. Elle est déjà à -3% en Italie, -1.6% en Espagne, -5.6% au Portugal, -7% en Grèce.

Conclusion : Avec le pacte budgétaire européen en sus, nous sommes en récession sans fin...

  • Le « pacte budgétaire européen » impose que les pays aitent un déficit budgétaire structurel de moins de 0.5%. Mais, un fait beaucoup plus important est peu connu : un déficit budgétaire supérieur à 3% implique un « partenariat budgétaire » du pays concerné avec la Commission Européenne. On peut donc s’attendre à des coupes budgétaires drastiques dans tous les pays de la Zone Euro pour éviter ce « partenariat ». En période récessive, cet ajustement budgétaire causera de gros dégâts à la croissance et l’impossibilité visible de relancer l’économie risque fort d’induire une dépression en Europe. Jusqu’à ce que la politique économique change de cadre.
 
  • En revanche, les mesures qu’a pris Draghi soutenu par tous les dirigeants européens, de limiter le taux des emprunts espagnols et italiens entre 4 et 5 % devraient permettre à l’euro de tenir plus longtemps malgré les situations économiques catastrophiques qui sont déjà là en Espagne et en Italie et arrive maintenant en France et avec du retard en Allemagne. Cela aidera le monde de la finance mais cela aidera peu l’économie. 
 
  • Les Allemands seront peut-être plus flexibles politiquement sur de nombreux sujets quand la récession allemande va devenir importante mais ils pourront difficilement casser leur tabou monétaire : ne pas utiliser l’argent de la BCE pour investir dans l’économie réelle. Vu l’état des budgets, il semble très difficile de relancer la croissance autrement.

La récession en Europe est probablement sans fin. Un effet panique est probable dans des populations où l’augmentation du chômage et le sentiment que les gouvernements ne maîtrisent pas la situation économique sont très présents.

Comme le dit très justement Marcel Gauchet dans un article du monde du 8 Septembre 2012, « La grande inconnue, c'est la réaction de la société française lorsqu'elle va prendre conscience que nous sommes embarqués dans une crise de longue durée, où le retour des vaches grasses n'est pas pour demain et où il ne sera jamais plus possible de jouer comme avant. Le moment où cette découverte va se produire est imprévisible et l'on ne sait absolument pas quelles en seront, alors, les conséquences. »

Quel effet sur la situation politique en France ?
Quels seraient les plans de relance possible ?

Quand l’activité sombre, une relance est nécessaire. Pour être efficace au niveau européen, vu les niveaux d’intrications des économie, il est préfèrable qu’elle soit faite par plusieurs pays d’Europe en même temps. Les budgets étant sous surveillance très stricte des Marchés Financiers vu que la Banque Centrale ne veut pas prêter de l’argent aux Etats, la voie de relance budgétaire est difficile et de toute manière très restreinte.
La voie de la relance par le privé ne peut être exploré car les banques prêtent peu et les entreprises n’investissent pour la plupart que lorsque le débouché, la demande existe. Sinon elles risquent une faillite stupide.
La mise en place d’un European Act permettant de réserver les Marchés Publics européens aux entreprises européennes serait une autre solution : cela augmenterait mécaniquement l’activité des entreprises européennes et les créerait des emplois en France et en Europe. Cependant, le libre échangisme farouche de l’Allemagne rend cette voie sans issue.
Il reste donc la possibilité de relancer avec de l’argent gratuit imprimé pour l’occasion par la BCE dans le but de mettre en place de grands projets rentables financé à taux très réduits: économie d’énergie dans les immeubles, ferroutage et de façon générale tous les projets pouvant être réalisé par des entreprises européennes.
Cette voie est malheureusement elle-aussi bloquée pour l’instant par « l’orthodoxie monétaire» des gouvernements allemands.Cependant, quand la récession finira par mordre violemment en Allemagne, il y a une chance, certes petite, que le gouvernement allemand l’accepte. Ce n’est pas à l’ordre du jour.

Stratégie et décisions du gouvernement Hollande : 

Il est évidemment terrible pour un gouvernement d’être confronté à une telle situation. La France et toute l’Europe rentre en récession et aucun plan de relance n’étant envisageable, cette récession va se transformer en récession sans fin. Le tissu industriel se détruit avec les délocalisations. La destruction de la demande intérieure, l’augmentation du chômage, la faible hausse des salaires, la faible consommation de l’Etat bloquent voire feront baisser la consommation partout.

On a vu que les plans de relance sont bloqués par tous les traités européens signés par la France qui entraînent aujourd’hui une impuissance du pouvoir publique face à la récession. Nous sommes donc rentrés dans un cercle vicieux qui n’a apparemment pas de fin. Toutes les envies de fédéralisme ne résoudront rien : cela ne lèvera aucun des obstacles fixés à la relance. On a toujours dit aux Français que l’Europe sociale viendrait plus tard : pour l’instant, nous n’avons rien vu venir d’autre qu’une Europe de plus en plus ultralibérale et nous avons du mal à souscrire à cet espérance relayée par certains pontes. Nous voyons qu’il devient difficile de croire que l’Europe se permette même de relancer son activité économique ! On préfère couler l’économie que de changer de trajectoire !

La seule solution restante,à part la prière, revient à forcer l’Europe, en s’appuyant sur les gouvernements ou sur les autres peuples, à débloquer la situation. Cela peut être la solution décrite par Jacques Sapir : le bras de fer consistant à dire aux Allemands et autres pays orthodoxes : nous demandons à faire ce plan de relance avec l’Europe pour redonner du travail et éviter la destruction de notre économie, sinon nous sommes obligés de désobéir. Cette solution, certes risquée, devient juste, elle me semble la seule possible.
Or le gouvernement a pris la solution inverse : la solution de communication. Cela consiste à communiquer sur un redressement dans un an pour l’emploi (en attendant, il y aura environ 600.000 chômeurs de plus)  et de 2 ans sur la dette. Cette solution est évidemment chimérique dans le contexte d’une récession « perpétuelle ». Et le gouvernement fait maintenant de la communication sur la communication.

Jean-Marc Ayrault, 15 jours après l’annonce de Hollande, se montre moins sûr d’arriver à inverser la courbe du chômage dans un an mais se dit déterminé à faire tout pour cela ! Le bateau coule mas on le laisse couler sans rien faire d’important ! 

Il y a donc fort à craindre que le gouvernement aura profondément perdu la confiance des Français dans 6 mois à 1 an.

Deux questions se poseront alors :
  • Quelle sera la réaction des Français quand ils se rendront collectivement à l’idée que ce gouvernement, pas plus que le précédent n’a de solutions pour les sortir d’un cercle de pauvreté pour eux et de déclin pour le pays?
 
 
  • Si les élites de tout poil qu’elles appartiennent au gouvernement, aux syndicats, aux élites économiques sont aveuglées, que doivent faire les Français pour les convaincre qu’il faut absolument casser les blocages et changer de cadre pour sortir de ce cercle d’appauvrissement, de chômage et de dislocation de la nation?
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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 16:15

 

Marianne - Samedi 22 Septembre 2012 à 11:24

 

Amaury Mestre De Laroque - Marianne

 

Mise en vente vendredi 21 septembre, la dernière mouture de l’iPhone est un attrape-couillon capable de susciter l’hystérie des fans et des journalistes. Une réussite à mettre au crédit de la marque à la pomme, passée maître dans l'art de la communication.

 

(Tim Cook - HENQ QUI/CHINE NOUVELLE/SIPA)
(Tim Cook - HENQ QUI/CHINE NOUVELLE/SIPA)
Vous changeriez de voiture pour un modèle identique mais plus cher ? A priori non. Mais dans le monde merveilleux d’Apple, on saurait vous en convaincre. Mise en vente vendredi 21 septembre, la dernière mouture de l’iPhone – dont 10 millions d’unités devraient s’écouler dans les huit jours –, est pourtant un attrape-couillon, avec tout le respect que Marianne doit à ses lecteurs.

En fait d’innovations « extraordinaires », selon le vocable usuel des préposés à la promotion, il faut se contenter de très menues améliorations : un écran plus large, un corset plus serré. Mais c’est suffisant semble-t-il pour provoquer l’hystérie des fans et des journalistes.

À l’heure des crises mondiales, personne ne s’offusque de l’inexplicable augmentation du prix de l’objet du délire : 900 € dans sa version la plus copieuse, soit 50 € de mieux que son prédécesseur et 300 € de plus que ses concurrents. Mais le pépin qui nous reste en travers du gosier, c’est le changement de la prise secteur. Car cette maudite rallonge, en plus d’assurer la recharge de l’appareil, le raccorde à des centaines d’accessoires made for iPhone, notamment des docks audio vendus entre 100 € et 1 000 €, qui deviennent soudain obsolètes. Si on a pas acquis en sus un adaptateur, vendu exclusivement  (39€) chez Apple.

Au temps pour notre pouvoir d’achat, sale temps pour l’environnement. Les associations vertes comme les Amis de la Terre dénoncent « l’obsolescence programmée  » des produits Apple et soulignent « le coût écologique et social » de leur renouvellement annuel.

mesquineries lucratives


À la Commission européenne, on s’étrangle aussi car la firme américaine, comme une dizaine de fabricants (Samsung, LG, Nokia), a signé en 2010 un accord de principe pour généraliser, dès 2011, l’emploi d’un cordon de recharge universel, commun à tous les portables du marché. Mais, contrairement à ses petis camarades, elle n'a pas tenu parole.

>> Lire aussi : iPhone 5, la croissance américaine c'est simple comme un coup de fil...

On ne s’étonne plus non plus que l’iPhone soit encore un des rares smartphones à ne pas disposer d’une batterie amovible. Autant de mesquineries lucratives dans un écosystème bien huilé où l’objectif est tout autant de piéger l’usager que de lui simplifier la vie. 

Vous cherchez de la musique, des films ou un jeu vidéo ? C’est possible du bout des doigts grâce à l’AppStore, ce magasin virtuel installé sur tous les iPhones qui ne connaît ni grèves, ni horaires, ni ruptures de stocks. Attention, une fois le système adopté, c’est pour la vie. Impossible de récupérer ses précieuses applications acquises parfois chèrement (70 € un GPS…) pour les utiliser sur un téléphone de marque différente.

Qu’en dit la presse énamourée ? Elle suit les directives de la big world company. Car chez Apple, on maîtrise l’art de la communication directive sur le mode donnant-donnant. D’un accord tacite, les journalistes invités à San Francisco pour assister à la grand-messe du divin, les fameuses keynotes orchestrées par Tim Cook, le successeur de Steve Jobs, se doivent de pondre un  premier compte-rendu sur place. Les scribouillards européens se contentent de prendre le TGV pour Londres afin d’assister à… une retransmission télévisée. Les élus, soigneusement choisis, repartiront avec le dernier joujou en cadeau. 

Objectif ? Produire un autre article, pour le jour de la sortie officielle. Histoire de se persuader qu’un nouvel iPhone, c’est vraiment « extraordinaire ». Et qu’on n’est pas des gogos.
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