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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 21:45

 

Rue89  - Le Yéti
yetiblog.org

 

Publié le 02/10/2012 à 18h01

 

C’est toujours comme ça dans les grandes dramatiques. Arrive toujours l’instant fatidique où les plans sur la comète se retrouvent au pied du mur. La Commission européenne « prête » à sauver l’Espagne, clament les manchettes. C’est ce qu’on va voir !

Les plans sur la comète, ce n’est pas ce qui a manqué depuis le début de l’été. Super Mario (Draghi) et sa BCE d’enfer allaient, sans limite, voler au secours des naufragés en souffrance. Les marchés, euphoriques, applaudissaient à tout rompre. « On a gagné ! On a gagné ! »

Oisillons dans la tourmente

Nous voici désormais parvenu au moment crucial. L’Espagne, exsangue, étranglée, au bout du rouleau, s’apprête à solliciter « l’aide » de l’infernale troïka.

Ses banques auraient besoin de... En fait, on ne sait plus trop bien. Quarante milliards selon la police (espagnole) ? Ou jusqu’à 105 milliards et plus selon l’agence Moody’s ?

Et ses régions, toutes ses régions, qui implorent toutes la becquée (5,023 milliards pour la seule Catalogne) comme des bébés oisillons en pleine tourmente.

Passons sur son chômage extravagant. Et le fossé qui se creuse, qui se creuse entre une population de plus en plus indignée et les « élus du peuple ».

Espagne = cinq Grèce

Rappelez-moi, l’Espagne, ça fait combien de Grèce en poids national brut ? Presque cinq fois !

La Grèce, voilà des années, maintenant, qu’elle rame. L’Union européenne lui a déjà promis au moins deux plans d’aides, avec des milliards pleins de zéros. Qu’elle est bien infichue de lui verser intégralement.

La Grèce, avec ses plans d’austérité à répétition, elle a trois ans d’avance sur le futur traité européen. Et elle s’enfonce corps et biens, rongée par le chômage et la récession.

Alors pensez, l’Espagne (= cinq Grèce). Et puis aussi le Portugal qui replonge, l’Irlande qui ne parvient pas à s’en sortir, l’Italie (= une fois virgule vingt-neuf Espagne) qui se prépare à une énième chute depuis celle de l’empire romain...

Les survivants éclopés

Pendant ce temps-là, les survivants éclopés font exactement ce qu’on pouvait attendre d’eux. C’est-à-dire, selon leur habitude désormais bien ancrée, n’importe quoi.

Le Hollande nouveau commence son règne par un budget père Fouettard si convenu et attendu qu’il doit faire marrer sous cape le Grec Papandréou. Promettant de bouter le terrorisme hors du Mali, mais incapable de faire face à celui que lui inflige ArcelorMittal en Lorraine.

L’Allemagne plastronne encore, en oubliant un peu vite que le niveau de pauvreté (15,6%) y est supérieur à celui de la France (13,5%). Et que les pays en train de mordre la poussière sont précisément les clients qui font (ou déferont) sa fortune.

Mais bon, plus rien n’a d’importance, le sauveur suprême est prêt à agir : la BCE et sa planche à billets illimités.

« Agir » ? « Illimités » ? Hé hé, attendons de voir. Au pied du mur, il est des superhéros qui n’en mènent pas toujours bien large. Approchez, entrez, chers lecteurs, un nouveau spectacle de Guignol va commencer !

 

 

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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 21:32

 

 

José Da Cruz, 30 ans, ramasse des déchets dans les rues de Rotterdam huit heures par semaine pour recevoir l'équivalent néerlandais du revenu de solidarité active. AFP PHOTO / NICOLAS DELAUNAY

 

A Rotterdam, pas question de profiter impunément de l'Etat providence : les chômeurs en fin de droits sont tenus de travailler huit heures par semaine pour la municipalité, notamment comme nettoyeurs de rue, pour recevoir l'équivalent néerlandais du revenu de solidarité active (RSA). 

"Tu recevras de l'aide de la société si tu en as besoin, mais la société attend en retour que tu fasses quelque chose si tu peux le faire", explique à l'AFP Marco Florijn, vice-maire travailliste de Rotterdam, dans l'ouest des Pays-Bas : "On ne peut pas à la fois travailler au noir et recevoir [un RSA]." 

Les huit heures de travail comptent dans le cadre d'un programme de vingt heures par semaine au total, incluant également une formation à la recherche d'emploi, imposé quinze semaines durant aux chômeurs en fin de droits de Rotterdam réclamant le RSA (environ 830 euros par mois pour un célibataire vivant seul).

"Le temps que l'on demande est trop important pour les gens qui travaillent au noir, donc soit ils renoncent à leurs allocations, soit ils cherchent un vrai travail", explique M. Florijn. Retard ou absence injustifiés, entretien d'embauche où l'on fait tout pour échouer, la sanction tombe : 30 % du RSA sont dans un premier temps supprimés, mais il peut être également complètement retiré.

Si le but du programme Werk loont ("le travail rapporte") est principalement d'inciter les chômeurs à retrouver un travail au plus vite, il a également permis de réduire les dépenses de la municipalité travailliste. Le taux de chômage à Rotterdam, ville de plus de 600 000 habitants et premier port d'Europe, atteint environ 12 %, soit près du double de la moyenne nationale. Confronté à un déficit croissant du budget alloué aux RSA, qui relève des municipalités aux Pays-Bas, Rotterdam prend à l'été 2011 une série de mesures.

Parmi celles-ci, Werk loont, inspiré notamment de pratiques existant aux Etats-Unis, a renforcé et durci à partir de septembre 2011 une politique existant déjà depuis plusieurs années dans la ville.

"Ce n'est pas la fin de l'Etat providence", assure à l'AFP Paul de Beer, professeur en sciences du travail à l'université d'Amsterdam : "Disons plutôt que l'Etat providence évolue de sa fonction originellement protectrice vers une augmentation des devoirs des citoyens." "Mais de toute façon, on peut mettre autant de pression que l'on veut sur les citoyens, il faut que cela s'accompagne de créations d'emplois, sinon cela ne sert pas à grand-chose", soutient M. De Beer.

(avec AFP

 

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 17:55

 

 

Marianne - Rédigé par Juan Sarkofrance le Mardi 2 Octobre 2012 à 09:00

 

Jean-Luc Mélenchon était dans son rôle quand il défendait une autre voie, contre l'austérité en Europe. Mais ses explications restaient confuses quand il s'agissait de justifier pourquoi la France pouvait donc encore s'endetter sans compter.

Arnaud Montebourg était dans son rôle quand il fallait défendre Florange. Mais que peut donc ce ministre contre un millionnaire indien qui avait décidé de planter le site pour mieux concentrer ses capacités ?

La Commission européenne était dans son rôle quand elle terminait enfin son enquête sur la sûreté des centrales. Mais pourquoi donc son rapport sort-il si tard ? Le Figaro livre quelques conclusions - provisoires: 19 centrales ne sont pas sûres.

Dormez tranquille, braves gens.

 

De Florange à Fessenheim, on nous prend pour des c...s.


 
Lutte finale ?
Lundi 1er octobre, Jean-Luc Mélenchon revenait sur la manifestation de gauche, la veille, contre le Traité européen. Il était sur France Inter pour faire sa pédagogie. Nicolas Beytout, éditocrate libéral, fut mis en pièces, littéralement, quand il invoqua le cout du travail prétendument trop élevé en France comme cause de la crise: «  ce n'est pas une crise de cout du travail mais un crise de cout du capital ! » répliqua Mélenchon. Il était très bon.
 
Mais l'ex-candidat du Front de Gauche à la présidentielle était moins convaincant sur ces explications à propos de la dette. Sa thèse est simple: l'austérité en Grèce comme ailleurs est une catastrophe. Même des « économistes » libéraux comme François Lenglet (rappelez-vous, c'est le chauve qui interrogeait les candidats de la présidentielle sur France 2 dans l'émission Des Paroles et des Actes) en conviennent. La Grèce aurait du faire faillite. Alourdir sa dette - et les remboursements qui s'en suivent- tous les trimestres depuis 3 ans ne fait qu'aggraver l'état du pays. 
 
Son gouvernement prévoit une sixième année de récession pour l'an prochain. Et tout le monde s'accroche à son maintien dans la zone euro.
 
Tartufferie politique
Le parallèle que Mélenchon dresse avec la situation française n'est pas évident: la rigueur annoncée par François Hollande n'est pas de même nature (fiscale et économique) que celle pratiquée chez nos voisins latins.
 
Lundi, il voulait aussi convaincre que la France pouvait tout à fait s'endetter davantage. Pour mémoire, l'endettement public a dépassé 91% du PIB au trimestre précédent. Et c'est justement cette comparaison qui agace Mélenchon.  Selon lui, il ne faut pas comparer ce stock de dette (soit 1.750 milliards environ) avec le la production annuelle (le PIB). Il a pris l'exemple des ménages: pour ces derniers, les banques définissent leur plafond d'endettement en évaluant leur capacité de remboursement par rapport à leurs revenus, le taux maximal d'endettement étant généralement fixé à 33%. 
 
Et Mélenchon d'expliquer alors que dans le cas de la France, les 50 milliards d'euros annuellement consacrés au service de la dette sont donc ridiculement faibles par rapport aux 2.000 milliards de PIB.  
 
Mais ce raisonnement a ses limites. Primo, il faudrait donc comparer ces 50 milliards aux seules recettes publiques, soit un peu plus de 1.000 milliards d'euros (Etat, collectivités locales, Sécurité sociale, ...). Secundo, on doit retrancher les autres remboursements et charges incompressibles (retraite, chômage, indemnité maladie, etc), qui réduisent d'autant le taux maximal d'emprunt.
 
En fait, le niveau supportable d'endettement d'un pays n'a pas grand chose à voir avec celui des ménages. La comparaison est même surprenante dans le bouche d'un tel homme politique. Il devrait relire les Economistes Atterrés, par ailleurs de farouches opposants au Traité.
 
Tartufferie industrielle
A Florange, c'était le choc. La direction d'Arcelor-Mittal a prévenu qu'elle fermerait les deux hauts-fourneaux. Pour Montebourg, Mittal concède d'attendre le 1er décembre, le temps de trouver un repreneur. 
 
Une tartufferie puisque le délai est trop court. Pire, le plan social des quelque 629 salariés du site sera activé mi-octobre. 
 
Montebourg a nommé Pascal Faure, auteur d'un rapport sur le sujet, pour trouver un repreneur. Une mission impossible. 
 
Tartufferie atomiste
Dans 19 autres sites, c'était aussi le choc. Et une autre tartufferie. La Commission européenne dénonce des failles de sécurité dans 19 centrales nucléaires françaises, sans pour autant réclamer leur fermeture. 
 
On hallucine... 
 
« Chacun des 58 réacteurs nucléaires d'EDF affiche des défaillances, d'incidence variable, à l'issue de contrôles de sécurité systématiques menés par l'Union européenne (UE), selon un bilan encore confidentiel, obtenu par Le Figaro. » Le document, révélé par le Figaro, est une épreuve de travail, qui précise: « les 19 centrales manquent d'instruments de mesure sismique adaptés aux exigences post-Fukushima. Sans exception non plus, les équipements de secours en cas d'accident ne sont pas adéquatement protégés des éléments; à la différence des réacteurs allemands, britanniques, espagnols ou suédois. ».
 
Rappelez-vous les grandes déclarations sarkofrançaises après la catastrophe de Fukushima. Un débat national raté sur les enjeux de sûreté, des outrances en tous genres pendant la campagne, un prétendu audit franco-français qui conclue que tout va bien ou presque,... Tout ça pour rien. 
 
Après la campagne, voici qu'on apprend que nos belles centrales sont défaillantes. 
 
De qui le nucléaire est-il l'avenir ?

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 17:51

 

Lundi 1 Octobre 2012 à 10:00

 

Laurent Pinsolle
Porte-parole du parti Debout la république dirigé par Nicolas Dupont-Aignan, ce républicain... En savoir plus sur cet auteur

 

En plein débat autour du traité budgétaire européen, notre blogueur associé, Laurent Pinsolle, recommande la lecture du livre Circus Politicus, un ouvrage qui montre comment nos démocraties sont minées de l'intérieur...

 

(Christophe Dubois et Christophe Deloire, auteurs de Circus Politicus, septembre 2006 - BALTEL/SIPA)
(Christophe Dubois et Christophe Deloire, auteurs de Circus Politicus, septembre 2006 - BALTEL/SIPA)
Circus Politicus est le complément idéal du dernier opus d’Emmanuel Todd, Après la démocratie. Il se lit comme un polar palpitant constitué de petits chapitres nerveux qui démontrent à quel point nos démocraties sont minées de l’intérieur. Un livre essentiel.

Le livre de Christophe Deloire et Christophe Dubois commence par une recension stupéfiante de faits et de déclarations venus d’une partie des élites qui remettent en cause les principes même de la démocratie. Ils évoquent naturellement l’idée d’une suspension des droits de vote pour les pays qui conteviennent aux règles européennes, évoqué en octobre 2010 par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Cet apéritif n’est rien par rapport aux remises en cause consciente, comme Alain Minc, qui voyait en avril 2005 le référendum comme une «vérole antidémocratique» !

Ainsi, en novembre 2010, DSK évoquait une mise sous tutelle technocratique des budgets européens : «La solution la plus ambitieuse, largement discutée dans la littérature académique, serait de créer une autorité budgétaire centralisée, aussi indépendante politiquement que la BCE (…) elle fixerait les orientations budgétaires de chaque pays membre et allouerait les ressources provenant du budget central». Pour Mario Monti «cette démocratie est certes moins en prise avec les aléas de l’humeur de l’électorat (sic), mais elle est bien réelle». On se demande comment !

Jean-Paul Fitoussi voit dans l’importance croissante des règles (notamment européennes) une remise en cause du libre-arbitre démocratique. Le gouverneur de la Banque de France juge que les non techniciens ne peuvent rien apporter à la définition des règles financières et évoque un «risque très fort d’interférence politique». Pour Philippe Auberger, l’indépendance des banques centrales les met «à l’abri des fluctuations politiques». Pour Michel Rocard «les souverainetés nationales ont dépassé leur stade d’efficacité et elles entrent dans la période de la nuisance».

La contestation existe

Les auteurs citent le fameux discours de Philippe Séguin de 1992 sur le traité de Maastricht à l’Assemblée, au sujet de l’indépendance de la BCE: «Les décisions seront donc prises à la majorité, non par des représentants des Etats, mais par des personnalités indépendantes qui ne recevront pas d’ordres de leurs gouvernements respectifs. Donc la France, en tant qu’Etat, n’aura absolument aucune part à l’élaboration de la politique monétaire. C’est cela sans doute, qu’on appelle la souveraineté partagée. Curieux partage qui tendrait à priver la France de toute liberté de décision».

C’est François Hollande qui lui avait répondu : «si nous entrons dans le jeu de la mondialisation, alors les contraintes financières, monétaires et, subsidiairement, européennes s’imposent». Mais quelques socialistes ont des éclairs de lucidité, comme Didier Migaud, qui dénoncent «ces gens (l’IASB, qui gère les règles comptables pour le monde entier) qui n’ont aucune légitimité et imposent leurs décisions à tout le monde (…) les politiques ont beaucoup démissionné. La question des normes apparaît tellement technique qu’on ne se rend pas compte à quel point c’est important».

Même s’il surestime sans doute la capacité du président actuel à se réinventer en révolutionnaire qui mettrait fin à cette anarchie néolibérale, il faut citer Emmanuel Todd, qui a été parmi les pionniers à dénoncer cette évolution, notamment en 1992 : «Les gens qui nous gouvernent essayent de maintenir en place le libre-échange dont l’effet mécanique est de laminer le mode de vie et les moyens d’existence des populations. Il est difficile d’avoir un modèle démocratique harmonieux quand les partis refusent ce qui intéresse les gens et privilégient ce qui les détruit».

Les deux auteurs signent un livre absolument indispensable sur le malaise démocratique de nos sociétés actuelles. Demain, je reviendrai sur leur description de la nouvelle aristocratie.

Source : Circus politicus, Christophe Deloire et Christophe Dubois, Albin Michel

 

La politique, un cirque tenu par des clowns!
Retrouvez d'autres articles de Laurent Pinsolle sur son blog.

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 17:44

 

 L’édito 02/10/2012 à 17h37

Pierre Haski | Cofondateur Rue89

 

 

L’affaire est entendue : François Hollande a trompé ses électeurs en leur faisant croire qu’il pourrait renégocier le traité budgétaire européen, mais il leur a dit la vérité lorsqu’il s’est engagé à viser les équilibres budgétaires.

L’agitation qui entoure aujourd’hui la ratification parlementaire du TSCG est en partie due à ce mensonge congénital, François Hollande ayant joué sur les mots, pendant la campagne, entre la « renégociation » du traité et un volet croissance en « complément » de ce texte signé « Merkozy ».

Il était clair, dès janvier, que la première serait impossible pour un texte conclu à 27, sauf à penser, comme l’espéraient secrètement certains socialistes, que les électeurs irlandais, les seuls à le ratifier par référendum, le rejetteraient...

La confusion vient aujourd’hui du fait que le débat parlementaire survient au lendemain de la présentation du premier budget de l’ère Hollande, et que celui-ci est placé sous le signe de la rigueur. Or il ne s’agit évidemment pas d’un effet du traité, pas encore entré en vigueur, mais d’un choix politique assumé par François Hollande qui avait annoncé la couleur.

La bataille du traité 2012 n’a rien à voir avec celle de 2005. Et elle ne suscite d’ailleurs pas les mêmes passions. Elle permet juste aux formations politiques de prendre leurs marques : les écologistes l’ont fait avec éclat pour se démarquer du PS au sein de la majorité, la gauche de la gauche l’a fait dans la rue dimanche pour prendre date, et une poignée de socialistes, pas plus d’une vingtaine, s’apprête à le montrer par son vote parlementaire, privant Jean-Marc Ayrault de l’unité de façade qu’il réclame.

Quelle Europe demain ?

La suite devrait être plus intéressante. Quelle Europe voulons-nous construire pour les prochaines années ? La crise poussera-t-elle vers plus de fédéralisme au sein, au moins, d’un noyau dur européen dont la France et l’Allemagne, ou aura-t-elle raison de quarante ans d’avancées à petits pas vers cet objet politique non identifié (opni) dont parlait autrefois Jacques Delors ?

Plus d’Europe pour quoi faire ? Pour le comprendre, lisez ce qu’écrit Roger Cohen, chroniqueur du New York Times, faisant mardi un tour d’horizon du monde :

« L’Europe est une puissance qui se cherche un statut, minée par la crise de l’euro et le déficit démocratique de ses institutions, dépourvue de l’idéalisme qui animait autrefois la quête d’unité européenne, et représentée par un “président” dont personne n’a entendu parler. Il ne reste plus qu’une seule personnalité politique sérieuse en Europe. Son nom : Angela Merkel. »

Cette analyse en trois phrases relègue l’Europe aux confins de la nouvelle géopolitique mondiale, avec toutes les conséquences économiques que l’on imagine, et il est clair que, vu de Washington, il n’y a guère que la chancelière allemande à percer le mur de la visibilité. La France, seule, n’a plus guère de chance de peser dans le monde d’après.

Comme l’écrit très justement dans Le Monde ce mardi l’inattendu attelage néo-écolo de José Bové l’altermondialiste, et Daniel Cohn-Bendit le libéral, tous deux eurodéputés, dans un discours parodique de François Hollande :

« Moi, Président, je vous dois la vérité. La France est une grande nation. Mais son droit de véto au Conseil de sécurité ne doit pas nous duper. Elle ne pèsera à l’avenir sur les affaires du monde qu’à travers l’Europe. »

Au lendemain de la ratification de ce traité brouillon et sans envergure, le chantier de l’Europe sera bel et bien sur la table. La France est restée étonnamment silencieuse alors que l’Allemagne a déjà mis des propositions sur la table. Ce silence ne doit pas durer, sauf à laisser passer un moment historique.

Il sera temps, alors, de déclencher une véritable « bataille d’Europe » au sein de l’opinion, fortement clivée sur le sujet. Car les enjeux, cette fois, seront déterminants pour l’avenir, et devront véritablement être tranchés par les Français, soit par référendum, soit en étant au centre de la prochaine élection présidentielle.

Ce mardi matin, l’Europe était le sujet du « duel » de France info qui m’opposait à Sébastien Ferjou d’Atlantico. Voici la vidéo du débat.

 

 

 

Le « duel » de France info

Rue89 vs Atlantico

 

 

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 17:32

 

 

LE MONDE | 01.10.2012 à 15h17 • Mis à jour le 02.10.2012 à 15h24

Par Emeline Cazi

 
Des pompiers interviennent sur l'immeuble du 39 rue Gabriel-Péri à Saint-Denis, ravagé par un incendie qui a causé la mort de trois personnes le 9 septembre 2012.

 

Les soirs d'été, la même scène se répétait invariablement. Un peu avant 21 heures, des hommes quittaient la rue Gabriel-Péri, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et se dirigeaient, un bidon dans chaque main, vers le parc de la Légion d'honneur. Durant l'année scolaire, les jeunes filles de la très select "Maison d'éducation" y flânent, rêveuses. Eux n'avaient que faire des essences centenaires du jardin et se pressaient vers les fontaines. Leurs jerricanes pleins, ils rentraient chez eux la tête basse, priant pour ne croiser aucun visage connu. Oseraient-ils avouer qu'ils vivent sans eau et qu'ils transportent là seulement de quoi se laver ?

Trouver de l'eau fut, pendant plus de quatre ans, la corvée quotidienne des locataires du 39, rue Gabriel-Péri. Le 9 septembre, un incendie les a délogés. A la mairie, le drame - qui a fait trois morts et laisse des dizaines de familles à la rue - ne surprit malheureusement personne. L'immeuble figurait sur la liste tenue par la municipalité des habitats insalubres. A Saint-Denis, rien que dans l'hyper-centre, on en compte 2 600. Ils sont près de 5 000 sur l'ensemble de la ville. Au 39, la mairie avait étayé en urgence les plafonds des caves. D'autres travaux étaient programmés, mais les propriétaires les repoussaient sans cesse.

 

 UN DES PROPRIÉTAIRES, EX-PROF DE DROIT À DAUPHINE

Les "marchands de sommeil" font fortune dans ces faubourgs des portes de Paris. Des propriétaires sans scrupule profitent de la crise du logement pour louer des deux-pièces à l'électricité défaillante et à l'isolation rudimentaire. Dans ces costumes de malfrats de l'immobilier, on imagine les héros des films de Jacques Audiard. Mais rue Gabriel-Péri, une dizaine d'appartements sont détenus par deux frères, les Labbouz, dont l'un a enseigné le droit des sociétés à Dauphine. Rachel Berger, une vieille dame du 18e arrondissement, fille de tailleurs, détient un quart de la copropriété dont elle avait confié la gestion au cabinet Nathan, des frères Labbouz. Lorsque l'agence a fermé, le fils de Mme Berger, "Monsieur Gilbert", s'est chargé de récupérer les loyers. En liquide, de préférence.

Les propriétaires n'étaient pas très regardants sur les baux et les quittances. Les locataires n'y trouvaient rien à redire. Ailleurs, on ne leur donnait pas de logement. Arrivés de Yougoslavie en 1975, Dusica et son mari attendent un logement social depuis des années. Abdelhadi, manutentionnaire à Rungis pour 1 800 euros par mois, n'a visité que des appartements "avec cafards". Nabil et sa femme, partis d'Algérie en 2005, vivaient chez un cousin dans le 18e arrondissement parisien. A Saint-Denis, ils ont retrouvé un peu d'intimité et peuvent recevoir dans leur "salon marocain, acheté sur le Boncoin.fr". Nourredine et Mouloud travaillent (l'un en cuisine, le second sur les chantiers), mais au black, et sont sans-papiers. Pour une agence, c'est rédhibitoire.

 

 L'EAU COUPÉE DEPUIS 2008

Il y a cinq ans, le 39, rue Gabriel-Péri portait encore beau avec sa façade néohaussmannienne et ses balustrades en fer forgé. Florian et Aurélie ont emménagé fin 2007 dans un deux-pièces sur cour rénové par leurs soins. Florian, 28 ans, preneur de son, avait versé toutes ses économies pour acquérir l'appartement. Dans l'immeuble, leur arrivée fut accueillie comme la promesse de jours meilleurs. Le jeune couple arriverait peut-être à convaincre les autres propriétaires de réparer la toiture et consolider les plafonds.

L'eau fut coupée un vendredi soir de mai, en 2008. Florian fut surpris d'entendre Veolia lui dire qu'ils ne connaissaient pas l'immeuble. Le dernier contrat remontait à 2002. "Voyez avec votre syndic", suggéra le distributeur. Le cabinet Nathan a parlé de travaux dans la rue. Tout devait rentrer dans l'ordre lundi. Mais lundi est arrivé, puis mardi, et l'eau n'est jamais revenue. Aurélie et Florian ont alors découvert les dettes de la copropriété, les 80 000 euros dus à Veolia, la gestion hasardeuse du syndic. "Locataires, on serait partis, mais propriétaires, on était coincés. On devait rembourser le crédit. "

La coupure d'eau a fait fuir quelques familles, mais les appartements ne sont pas restés vides bien longtemps. Les propriétaires ont proposé à un neveu, un cousin de les occuper pour éviter les squats. Khaled et Mohamed ont saisi l'aubaine. Employés quatre jours par semaine sur les marchés, payés 50 euros la journée, ils ne pouvaient se loger autrement.

 

 DES DOUCHES À L'EAU MINÉRALE

L'eau fut leur obsession quotidienne pendant plus de quatre ans. L'été, les locataires s'approvisionnaient dans les jardins publics, mais l'hiver, les fontaines gèlent... La mosquée les laissait remplir leurs bidons après la prière. "On allait aussi chez le boucher, à la laverie. Le restaurant distribuait de l'eau chaude pour la vaisselle, confie Florian. Le quartier est assez familial, on s'est serré les coudes." Les jours de pluie, les seaux tapissaient la cour de l'immeuble. Mouloud avait nettoyé le chéneau et Mustapha dérivé une gouttière pour n'en perdre aucune goutte.

Abdelhadi avait pris l'habitude de se laver à Rungis, après sa journée de travail, mais le week-end, il se douchait à l'eau minérale Cristalline. L'épicier en a profité pour augmenter ses prix et vendre 1,90 euro les 6 bouteilles. Hélène et Thérèse se lavaient chez une voisine, un peu plus loin dans la rue. Dusica se contentait d'un seau, "comme à la campagne, lorsqu'[elle] était petite".

Le plus dur fut de tenir psychologiquement. Florian et Aurélie n'invitaient plus chez eux. "Ce n'est pas un truc qu'on raconte en soirée. Ou alors au tout début, quand on pense que ça va durer trois mois." La honte n'épargnait personne. Depuis qu'il a quitté l'Algérie, il y a onze ans, Mustapha appelle sa femme tous les jours, mais jamais il ne lui a parlé de ses douches au bidon.

 

"LA TRAGÉDIE A FAIT BOUGER LES CHOSES"

La situation ne semblait pas émouvoir les propriétaires. Chaque début de mois, ils appelaient leurs locataires pour leur demander de préparer l'enveloppe du loyer et de la laisser au café s'ils devaient s'absenter. La palme de l'indélicatesse revient à Nathan immobilier qui n'hésita pas à proposer un appartement alors que l'eau manquait déjà. "Du provisoire", avait assuré l'agence à Thérèse Ebba. Bon prince, le cabinet avait baissé le loyer de 40 euros, le temps que tout rentre dans l'ordre...

Un matin de décembre 2011, Hélène Fokuo a fini par déposer plainte contre la SCI Thiberd. Jamais les propriétaires n'auraient dû percevoir les loyers alors que l'immeuble était frappé d'un arrêté de péril depuis trois ans. Au même moment, la mairie a dénoncé "les agissements" de "ces propriétaires indélicats" au procureur de Bobigny. Thierry Labbouz, le gérant de la SCI, a été entendu. Mi-septembre. Une semaine après l'incendie dans lequel Hélène a péri.

"La tragédie a fait bouger les choses. Mais cela ne se terminera pas en happy end", affirme Aurélie, qui attend les suites de l'enquête judiciaire. Trois personnes ont perdu la vie. Des dizaines d'autres ne trouvent plus le sommeil. Quant à Florian et Aurélie, s'ils veulent être indemnisés, ils vont devoir se lancer dans une longue bataille judiciaire. Les propriétaires n'avaient pas répondu au dernier appel de fonds, l'immeuble n'était plus assuré depuis un an.

 

Lire aussi : Le budget pour lutter contre l'habitat indigne renforcé

et "Les "bonnes affaires" immobilières des frères Labbouz"


Emeline Cazi

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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 18:05

 

Marianne - Lundi 1 Octobre 2012 à 15:45

Clotilde Cadu - Marianne

Journaliste à Marianne, notamment en charge des questions de santé En savoir plus sur cet auteur

 

«Marianne» s'est procuré un rapport confidentiel, soigneusement enterré par l'ancienne majorité, dénonçant la gabegie de cet hôpital né de l'union entre l'administration publique et une entreprise privée. Retour sur une situation ubuesque... appelée à durer.

(Le centre hospitalier sud-francilien (CHSF) - MARS JEROME/JDD/SIPA)
(Le centre hospitalier sud-francilien (CHSF) - MARS JEROME/JDD/SIPA)
Faire entrer la lumière dans un bureau a un prix : 27 000 €. C'est en tout cas la somme facturée par le groupe de BTP Eiffage au Centre hospitalier sud-francilien (CHSF) flambant neuf de Corbeil-Essonnes (Essonne) pour installer deux fenêtres dans un local. Impossible de confier les travaux à un prestataire moins gourmand : le bail que l'hôpital a signé en 2006 avec Eiffage, dans le cadre d'un partenariat public-privé (PPP), lui interdit d'aller voir ailleurs, ne serait-ce que pour planter un clou ! Les travaux et réparations, c'est Eiffage, responsable de la maintenance pour trente ans, qui s'en charge. Et qui encaisse le règlement des factures... dont il fixe le montant.

Neuf mois après son ouverture, l'hôpital fonctionne à peu près, certes, mais à quel prix ? Il n'a pas les moyens de payer à Eiffage le loyer de 46 millions d'euros. Les mesures d'économie épuisent le personnel. Et plus de la moitié des blocs opératoires sont fermés. En mars 2011, devant le fiasco, l'ancienne majorité a commandé une mission à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et à l'Inspection générale des finances (IGF). Le rapport leur est remis deux mois plus tard. Et aussitôt enterré ! A croire qu'il n'avait même jamais existé, comme nous l'a juré en avril dernier le cabinet de Xavier Bertrand, alors ministre de la Santé. Ce rapport est bien réel, Marianne a pu le consulter. A sa lecture, on comprend mieux le silence radio gêné de l'ancien gouvernement (voir l'extrait à la fin de l'article).

 Absence d'«équipe projet»

Les conditions de la mise en oeuvre du contrat entre l'entreprise et l'hôpital placent le CHSF en grande difficulté, s'alarme le rapport. L'administration hospitalière n'est pas épargnée : programme fonctionnel des besoins rédigé de façon «insuffisamment précise» ouvrant la voie à des controverses sur les obligations du constructeur ; clauses encadrant la mise à disposition du nouvel hôpital trop faibles au regard de la complexité et de la surface du bâtiment ; absence d'«équipe projet» dédiée et stable dans le temps, capable d'être un interlocuteur de poids face aux équipes d'Eiffage «rompues à ce type de réalisation»...

Ces nombreuses «insuffisances» côté administration ont conduit au désastre et ont permis à Eiffage de se concocter un contrat à son avantage. Et même plus. Sa demande de rallonge pour le préjudice subi à force de modifications demandées puis annulées par l'hôpital - 115 millions d'euros au moins - est «visiblement l'aboutissement d'une démarche préparée de longue date. [...] Pour autant, l'estimation par Eiffage des conséquences financières des désorganisations qui ont affecté le chantier du fait du CHSF paraît, à la mission, disproportionnée et incohérente avec les dispositions du bail».
Le mariage entre l'hôpital public et le constructeur privé prend l'eau à peine le bébé né. «La direction de l'époque a sous-estimé la force d'Eiffage», reconnaissent aujourd'hui les syndicalistes de SUD-Santé. «J'avais espéré qu'on puisse renégocier les termes du contrat qui me semblait déséquilibré, si ce n'est léonin, et qui menace l'équilibre financier du CHSF. Je voyais ainsi le mur arriver», confie Alain Verret, directeur du CHSF de 2009 à septembre 2011.

Hôpital inutilisable

Comment en est-on arrivé là ? L'intérêt général a-t-il été sacrifié par les autorités de tutelle de l'époque pour satisfaire des intérêts particuliers ? En 2007, la première pierre du centre hospitalier n'est pas encore posée que, déjà, une mission de l'Igas anticipe la catastrophe, prédisant de «très graves difficultés financières au moment de la mise en service». Mais Serge Dassault, maire de Corbeil et président du conseil d'administration de l'établissement, tenait dur comme fer à son bel hôpital. Et il a su se montrer persuasif, obtenant, avec le soutien des équipes médicales, des subventions pour son projet. Aujourd'hui, le CHSF bénéficie d'une aide annuelle de 20 millions d'euros accordée par l'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France.

Dix millions supplémentaires ont été versés en 2011, et une nouvelle enveloppe pourrait être débloquée pour 2012. «L'ARS nous dit qu'il n'y a plus d'argent. Mais, quand c'est pour payer Eiffage, là il y en a !» tempête Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), effaré qu'un loyer ait été en partie versé en 2011 alors même que l'hôpital était inutilisable. Nombre d'élus, d'usagers et de personnels de l'hôpital appellent de leurs voeux la création d'une commission d'enquête pour que la transparence soit faite sur ce qui restera l'emblème du ratage des unions entre public et privé, et sur la difficulté d'y mettre fin.

L'ancien directeur Alain Verret estime que le contrat aurait pu être résilié pour motif d'intérêt général. «Nous avions suffisamment d'éléments : les conditions économiques du contrat étaient déséquilibrées et l'hôpital subissait l'impact des désordres du chantier. Il y avait 7 000 malfaçons constatées, et non pas des réserves comme cela a été dit. J'ai proposé qu'on rachète partiellement le bail, comme ça a été fait pour le viaduc de Millau. Il fallait mettre environ 70 millions d'euros sur la table. Ça a été écarté. Je pense que l'objectif du gouvernement, c'était d'ouvrir l'hôpital sans vagues avant la présidentielle.» «Le gouvernement précédent n'avait pas une grande volonté de sortir du PPP», se souvient Michel Berson, sénateur PS de l'Essonne, qui précise par ailleurs que Bouygues tenait la corde au départ, et non pas Eiffage. «A quelles conditions en sort-on ? Il ne faut pas brader les intérêts de l'Etat», se contente de dire Xavier Bertrand.

La peur de l'«effet Tapie»

Dans le rapport mis sous le boisseau, les experts de l'Igas et de l'IGF envisageaient trois scénarios de sortie : une négociation amiable avec Eiffage pour rendre le bail plus souple et équilibré ; la mise en oeuvre de la clause de déchéance ; ou la clause de résiliation pour motif d'intérêt général. «Je ne crois pas à l'option de la résiliation pour motif d'intérêt général», balance tout de go Jean de Kervasdoué. L'ancien directeur des hôpitaux sous François Mitterrand, consultant d'Eiffage sur le dossier du CHSF, estime à au moins 500 millions d'euros le coût du divorce. Selon lui, redéfinir à l'amiable le périmètre du contrat serait moins douloureux. Mais, fin 2011, des discussions en ce sens entre Eiffage et l'hôpital ont été interrompues par le cabinet de Xavier Bertrand, assure l'expert : «A si brève échéance électorale, je pense que le gouvernement a eu peur de l'"effet Tapie" et a préféré passer la patate chaude aux suivants. Et charger, injustement, la barque d'Eiffage.»

Aujourd'hui, le groupe de BTP se dit prêt à entamer une négociation globale.Elus et communauté hospitalière réclament, eux, la sortie totale du partenariat. Preuve que ce sont bien ces unions public-privé qui sont dans le collimateur : le gouvernement a commandé un audit des PPP à l'IGF. En attendant, à l'hôpital, les personnels font tourner la machine comme ils le peuvent. La chaudière est en rade. Des dalles imbibées d'eau menacent de tomber du plafond. Des portes attendent toujours d'être réparées. Personne ne sait qui va payer. Bienvenue à l'hôpital.

  • Article paru dans le numéro 805 de Marianne, daté du 22 septembre 2012.
 

REPÈRES
  • 110 000 m2 : la superficie de l'hôpital (1 017 lits) construit à cheval sur les communes d'Evry et Corbeil-Essonnes.
  • 344 millions d'euros : l'investissement initial d'Eiffage.
  • 46 millions d'euros : le montant annuel du loyer que l'hôpital doit à Eiffage.
  • Trente ans : la durée du bail signé entre Eiffage et l'hôpital. A l'issue de cette période, l'hôpital devient propriétaire du bâtiment entretenu par Eiffage.
  • 7 000 : le nombre de réserves ou de dysfonctionnements constatés par huissier une fois l'hôpital livré.

 
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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 15:40

 

Le Nouvel Obs - Créé le 01-10-2012 à 13h08 - Mis à jour à 18h35

Représentant syndical FO au sein de l'usine Arcelor-Mittal de Florange, Walter Broccolis réagit à l'annonce officielle de la fermeture des hauts-fourneaux.

 

Walter Broccolis, représentant FO sur le site ArcelorMittal de Florange : "Le 1er octobre est une date historique pour l'acier en Lorraine". (Mathieu Cugnot/AP/SIPA)

Walter Broccolis, représentant FO sur le site ArcelorMittal de Florange : "Le 1er octobre est une date historique pour l'acier en Lorraine". (Mathieu Cugnot/AP/SIPA)

 

 

La direction d'ArcelorMittal a annoncé lundi 1er octobre en comité central d'entreprise (CCE) la fermeture définitive des hauts-fourneaux de Florange, à l'arrêt depuis 14 mois, et laisse 60 jours pour trouver un repreneur. Walter Broccolis, représentant syndical FO au sein de l'usine Arcelor-Mittal, réagit. 

Comment recevez-vous la confirmation de la fermeture des hauts-fourneaux ?

- Souvenez-vous : le 1er octobre 2012, 10h45, est une date historique. Celle de l’annonce officielle de la fermeture des hauts-fourneaux en Lorraine. L’acier n’y coulera plus jamais. Mais le plus terrible, ce sont les annonces qui ont été faites dans la foulée : plan social immédiat, pas d’investissements, 60 jours seulement pour trouver un repreneur…

60 jours, c’est trop peu ?

- Vous rigolez ! Deux mois, c’est rien ! Il est totalement impossible de trouver un repreneur rapidement. Même le gouvernement n’y croit pas. Ce qui est proposé à la vente n’intéressera personne. Qui aurait besoin d’un petit morceau d’usine dans cet état ? Avec ou sans la cokerie, la filière liquide ne produit que des sous-produits : des brames, la matière première qu'on utilise pour fabriquer les tôles. Cette partie n'est pas vendable seule. Et elle l'est d'autant moins qu’il faudrait investir 400 millions d’euros pour mettre les machines à niveau sur le plan technologique. Mittal n’a rien fait. Pour FO, 60 jours, cela veut dire que l’affaire est pliée, c’est la fermeture définitive.

Quel est l’impact de la fermeture en termes d’emplois ?

- Les hauts-fourneaux concernent environ 600 personnes. Mais si l’on ajoute la partie boissons-packaging, dont l’avenir est aussi très compromis, et les fonctions support, cela représente plus de 1.000 suppressions d’emplois. Et Mittal ayant annoncé qu’il ne garderait que la filière auto, il ne devrait rester au final que 800 postes. Sur 2.800 aujourd'hui. La négociation commencera le 17 octobre. Mittal a promis qu’il n’y aurait pas de licenciements secs. Ils parlent de départs volontaires, de reconversion, de mutation géographique.

Comment jugez-vous l’action du gouvernement dans cette affaire ?

- Nous lui demandons de prendre ses responsabilités. La situation actuelle est certes due à Mittal, mais l’Etat ne doit pas se laisser faire. Les 150 millions d’euros promis par Montebourg, il n’en n’est plus question. Alors quoi, il nous a raconté des bêtises ? Réfléchissez Monsieur Montebourg, nationalisez, le plus vite possible !

Cette hypothèse a cependant été rejetée dimanche par le ministre du Redressement productif, qui a jugé qu'"à chaque fois qu'on a nationalisé, l'Etat n'a pas été un très bon gestionnaire"...

- Mais c’est la seule façon de sauver notre usine ! Après, nous sommes capables de la faire tourner sans Mittal. On produit 180.000 tonnes d’acier par mois, on a nos clients, nos brevets de fabrication, nos outils et nos compétences. On continuera à produire de la tôle pour les voitures.

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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 15:34

 

Sur le parcours, les militants d’Attac ont placardé des portraits de François Hollande. « Avis de recherche pour rendre des comptes à la démocratie. Motif : veut imposer le pacte budgétaire au mépris de ses engagements et sans consulter les citoyens ». Dimanche 30 septembre, le président de la République était la vedette de la manifestation des opposants au TSCG, le traité de discipline budgétaire que les députés vont voter mardi. Sur certaines pancartes, certains clament leur déception : « 6 mai 2012, si j’aurais su, j’aurais pas venu » ; « Le vote utile, voilà où ça mène ». Ou encore : « Au printemps on l’élit, à l’automne il nous trahit ».


Dimanche, près de la place de la Nation 
Dimanche, près de la place de la Nation© MM

 

L’ordre du jour était officiellement la dénonciation du traité, l’exigence d’un référendum – une revendication qui ne sera pas entendue, puisque le vote au Parlement a lieu dans deux jours – et le refus de l« austérité permanente ».

Mais, deux jours après la confirmation d’un budget 2013 d’une extrême rigueur, les milliers de participants de la première mobilisation anti-Hollande du quinquennat en ont profité pour lancer un avertissement plus politique au gouvernement. Moins de six mois après l’élection de François Hollande, la journée a permis à la gauche de la gauche, traversée de divisions, de se retrouver et de se compter en prévision des mobilisations à venir.

Pour un tour de chauffe, le pari est plutôt réussi : selon les organisateurs, Front de gauche en tête, « 80 000 » personnes ont manifesté sous le soleil entre Nation et la place d’Italie. Sur son compte Twitter, Jean-Luc Mélenchon a même évoqué « plus de 100 000 personnes ». La préfecture de police, elle, n’a pas procédé à ses calculs habituels. Difficile donc d’avoir une idée précise. Seule certitude : le cortège, dominé par les bataillons du PCF et du Parti de gauche, les principales organisations du Front de gauche, était long de plusieurs kilomètres et plutôt fourni.

 

Dans le cortège 
Dans le cortège© MM

 

Une soixantaine d’organisations avaient appelé au rassemblement. Des partis, comme le Front de gauche ou le NPA de Philippe Poutou et Olivier Besancenot. Des associations, comme Attac, les économistes atterrés (à l’origine du collectif pour l’audit citoyen de la dette). Seules deux organisations syndicales, FSU et Solidaires, avaient appelé à manifester. Mais plusieurs syndicats de la CGT étaient dans le cortège, de l’union régionale Île-de-France en passant par les cheminots ou les ouvriers du livre. De même que la section CGT de Fralib, filiale de la multinationale Unilever dont les salariés qui produisent les thés et infusions Lipton à Gémenos (Bouches-du-Rhône) sont en conflit avec leur employeur depuis des mois.

Plusieurs figures de la gauche européenne comme Alexis Tsipras, le leader du parti grec Syriza, avaient annoncé leur soutien. Mais c’est un cortège unitaire d’associations féministes qui a ouvert la marche. Un symbole, selon leur porte-parole, Christiane Marty : « L’austérité touche durement les classes populaires et les précaires. Parmi eux, il y a les jeunes et les immigrés mais aussi les femmes. Elles sont plus souvent en sous-emplois, cantonnées aux bas salaires, davantage concernées par les coupes dans les prestations sociales. »

T-shirts, banderoles ou panneaux rappellent la violence des restrictions budgétaires subies par les Grecs, les Espagnols ou les Portugais. « La situation est catastrophique en Europe, les politiques d’austérité entraînent la paupérisation des populations européennes, et même l’Allemagne est touchée », résume Pierre Khalfa, de la fondation Copernic. Mais le rejet de « l’austérité » en France est aussi sur toutes les lèvres. « Le budget 2013 va entraîner des coupes drastiques dans les dépenses publiques », prévient-il. « Certains ministères sont certes prioritaires, mais comme les effectifs de la fonction publique restent constants, les coupes dans certaines administrations vont être plus importantes que ce qui était prévu par Nicolas Sarkozy », déplore Annick Coupé, porte-parole de l’union syndicale Solidaires. « François Hollande se soumet à la logique imposée par Merkel, Monti, Draghi, etc. », s’inquiète Aurélie Trouvé (Attac), qui rappelle qu’un agenda de mobilisation européenne est en train de voir le jour, avec un rendez-vous à Florence en novembre et un altersummit à Athènes, au printemps prochain.

 

« Ayants droit exigeants »

 

«Union européenne, BCE, FMI» 
«Union européenne, BCE, FMI»© MM

 

C’était prévu : tous les opposants au traité ne sont pas là. Les parlementaires de l’aile gauche du PS qui voteront “non” mardi ne se sont pas montrés. Hostiles au traité (mais tout aussi hostiles à Jean-Luc Mélenchon), Eva Joly ou les députés et sénateurs écolos, majoritairement contre le TSCG comme leur parti, ont décliné l’invitation. Pas de drapeaux EELV non plus dans les rangs, même si certains écologistes ont fait le déplacement, comme l’adjointe à la mairie de Paris, Véronique Dubarry. Plusieurs pancartes ironisent d’ailleurs sur les divisions au sujet du traité dans les rangs de la majorité. « Députés, pas de trahison, votez non ! » proclame une affiche du Front de gauche. « PS-EELV soyez de gauche ! », proclame une autre.

Principal organisateur de la journée – au point que c’est Mélenchon lui-même qui avait annoncé la date du 30 septembre, prenant tout le monde de court –, le Parti de gauche de l’ancien candidat à la présidentielle salue un « tour de force » : « C'est une manifestation de masse. Notre pari est réussi ! » se félicite Éric Coquerel, conseiller de Mélenchon, convaincu que « le front anti-traité est plus large qu’en 2005 ». « Le traité et le budget sont des poupées russes qui s’emboîtent : se mobiliser contre le traité, c’est dire que le budget en l’état ne nous satisfait pas. On veut montrer à François Hollande qu’on est une majorité dans ce pays pour faire une autre politique. Qu’est-ce qui est le plus important pour lui ? Le Medef ou les gens qui se mobilisent dans les luttes ? » Coquerel dément cependant toute opposition frontale. « Nous serons des ayants droit exigeants. Nous n’avons pas battu Nicolas Sarkozy pour avoir la politique de Nicolas Sarkozy. »

Quelques minutes plus tard, Jean-Luc Mélenchon exulte. « Ce jour est celui où le peuple français entre en mouvement contre la politique d'austérité. » Le leader du parti de gauche s’en prend à Jean-Marc Ayrault, « complètement fermé, il divise la gauche, il est allié à la droite contre le reste de la gauche », et à ces « ministres enfermés dans leur bulle technocratique qui ne voient pas plus loin que l’horizon comptable ». « Qu'ils changent de position ou alors on change de représentants ! » lance Mélenchon, qui entend apparaître à l’avenir comme l’alternative au PS.


«Elle te fait si peur, Angela?» 
«Elle te fait si peur, Angela?»© MM

 

Le premier secrétaire du PCF, Pierre Laurent, est plus mesuré. « Cette manifestation contre l’austérité a un temps d’avance sur le gouvernement. Toutes les forces de gauche sociale, politique et syndicale sont en train de se rassembler pour stopper l’austérité. Ce cap doit être infléchi, changé le plus vite possible. C’est nous qui allons donner du courage à la gauche. Arrêtons de mépriser les signaux envoyés par le peuple ! Aujourd’hui est un point de départ, ça va continuer dans les semaines et les mois à venir. » Quant à André Chassaigne, chef de file des députés Front de gauche à l’Assemblée – qui voteront contre le traité, et contre la loi organique qui l’accompagne –, il veut lui aussi « instaurer un rapport de force idéologique » avec le gouvernement. Mais sans « adopter la position du tireur couché qui tire sur tout ce qui bouge ». Juste devant lui, Jean-Luc Mélenchon a les oreilles qui sifflent.

Un peu plus loin, l’ancien candidat anticapitaliste à la présidentielle, Olivier Besancenot (NPA), évoque une « première étape contre l'austérité » et ne s'embarrasse pas de circonlocutions quant à son attitude vis-à-vis du gouvernement. « Il nous faut assumer le statut d’opposant politique à la gauche de la gauche. Sinon on laisse le terrain à la droite et à l'xtrême-droite. »

Philippe Poutou, lui, se moque carrément des préséances entre organisations et partis dans le carré de tête. « Ça fait vitrine ! » Salarié de Ford à Blanquefort, il exige une « marche contre les licenciements », déplore au passage que la CGT ne soit pas dans le cortège. Et doute, malgré les dires des uns et des autres, que l’unité de la gauche de la gauche soit vraiment pour demain. « C’est peut-être le début d’une bataille unitaire durable pour la lutte contre les licenciements et contre la casse de la protection sociale. Mais pour aller plus loin, il faudra arriver à faire tomber les barrières ! Et il y a encore pas mal de méfiance entre les mondes syndicaux, associatifs et politiques. Au sein du mouvement syndical ça tiraille de partout. L’unité aussi c’est une bataille. »

« Si on avait eu plus de temps, on aurait peut-être pu mobiliser comme en 2005 contre le traité, théorise Annick Coupé (Solidaires). Mais cette journée permet au moins de commencer à créer un rapport de force sur les sujets sociaux. » Avec en ligne de mire, les futures mesures sur la compétitivité, d’éventuelles hausses de CSG ou de TVA dans les mois à venir, et une nouvelle réforme des retraites en 2013. De nouvelles occasions de descendre dans la rue ?

 

 

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 17:39

 

Classé dans Billet d'Humeur

Par Okeanos, le 22 septembre 2012 - 16:51

 

Une impression écran du site internet de Vodafone/Grèce

 

Vodafone en Grèce est le 2ème opérateur de téléphonie mobile et fournisseur Internet avec 5.4 millions d’utilisateurs et 35.6% de parts de marché. Si, comme partout, c’est la jungle dans les contrats téléphoniques, Vodafone a trouvé une astuce pour obtenir plus de clients et les faire payer un peu plus, même en temps de crise.

Un bel exemple est cette offre bon marché sortie en début d’année pour 16.79€ par mois (contrat d’un an). Cette offre n’existe plus et Vodafone a facturé un montant de 19.04€ pour le mois de septembre, soit une augmentation de la mensualité de plus de 2€. Raison invoquée : le nouveau forfait à 19.04€ est plus intéressant, donc, tout le monde a été basculé automatiquement sur la nouvelle offre de 2.25€ plus chère.

Sauf que Vodafone n’a envoyé aucun courrier pour prévenir du changement et que pour retrouver son abonnement d’origine (vous savez, celui qui fait l’objet d’un contrat de 20 pages signées) il faut … envoyer une lettre à Vodafone pour préciser que l’on souhaite revenir à l’ancienne offre.

Cela s’appelle de la vente forcée : se voir attribuer d’office contre facture un service non demandé et devoir contacter le fournisseur pour annuler le service. L’union Européenne a pourtant, adopté une « loi » en 2005 sur les pratiques malhonnêtes interdites, telles que la vente forcée, les pratiques commerciales trompeuses et la publicité déloyale.

Dans un pays ou certains magasins refusaient -et refusent sans doute toujours, à vérifier- le paiement au comptant (cash ou carte bancaire) pour ne proposer que de l’achat en crédit revolving, ce genre de pratique n’est pas surprenante. Mais cela augmente encore une facture qui réduira d’autant le pouvoir d’achat des consommateurs déjà en grande difficulté.

Hier, je suis passé chez Panagiotis, un des vendeurs de fruits et légumes du quartier. Il était triste de m’annoncer qu’il voyait de plus en plus de grecs venir acheter une seule pomme de terre, ou un seul fruit. Les poches sont vides et l’estomac aussi. Et quand Panagiotis me dit que le panier moyen des grecs qui viennent est de 2€, cela montre a quel point ces 2€ sont précieux.

Il serait temps que l’Europe, dans sa bonté d’aider la population grecque dans cette crise qui semble ne pouvoir se terminer qu’en un désastre, impose l’application des règles strictes aux fournisseurs de services qui ont une tendance naturelle à se gaver sur le dos de leurs clients.

Mais à la mémoire de la méthode utilisée par la troïka depuis 2 ans en Grèce, on peut fortement douter de l’implication réelles des instances européennes dans la protection des consommateurs grecs, puisqu’ils ceux-ci se font aussi et surtout dépouiller par leur propre gouvernement.

Dites, le changement, il est pour quand ?

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