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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 16:30

 

Cecile Duflot remet la Légion d’honneur à une maire Robin des bois du logement

 

 

Jacqueline Rouillon en septembre 2009 ( AFP PHOTO MIGUEL MEDINA )

 

Une Légion d’honneur attribuée à une Robin des bois du Front de gauche. Cécile Duflot a élevé Jacqueline Rouillon au grade de chevalière de l’ordre national. La ministre écologiste récompense ainsi une maire communiste de la « ceinture rouge » parisienne. Elle vient surtout couronner une démarche assez culottée de l’élue qui tente – et parvient- depuis six ans à contenir la spéculation immobilière en préemptant les logements mis en vente. Une pratique à la lisière de la légalité mais qui marche.

Depuis 2005, la mairie a mis en place deux dispositifs pour bloquer la montée des prix et la spéculation, une charte promoteur et la préemption. Avec la crise du logement à Paris, cette commune de Seine-Saint-Denis est l’objet d’une convoitise certaine des constructeurs. Située aux portes de Paris, elle dispose en effet de terrains en friches et de locaux industriels vides comme toute cette banlieue nord victime de la désindustrialisation. Au début des années 2000, les premières opérations s’annoncent et avec elles, l’envolée des prix liée à la crise du logement à Paris.

 

"Eviter que le marché s'emballe"

Jacqueline Rouillon, soucieuse de garder sa population de petits employés et fonctionnaires, réactive alors une vieille pratique des municipalités communistes : le rapport de forces avant la négociation, illustration d’une tactique éprouvée. Ainsi pour toute opération immobilière de logements neufs, la ville impose aux promoteurs la signature d’une charte qui les oblige à vendre à un prix inférieur de 10% par rapport à celui du marché, ainsi qu’une diminution supplémentaire du prix de vente de 10% pour les bénéficiaires des prêts à taux zéro. Et ça marche ! Une trentaine de promoteurs s’engagent et 50% des lots commercialisés ont fait l’objet d’un prix encadré. Comme sur la grosse opération d’aménagement des Docks, vaste éco-quartier en bordure de Seine, où 500 promesses de vente ont été réalisées avec un prix au mètre carré plafonné à 4500 euros.

L’autre dispositif, plus osé, concerne le logement ancien : là, la mairie utilise son droit de préemption pour obtenir des baisses de prix. Les propriétaires souhaitant vendre sont invités à ne pas dépasser un seuil évalué par le service de domaines, soit entre 3000 et 3500 euros le mètre carré. S’ils passent outre, la mairie annonce qu’elle préempte. La simple menace suffit souvent à les faire céder : « la plupart du temps, on utilise ce levier comme pouvoir de négociation », reconnaît l’entourage de la maire.  « La préemption permet d’empêcher que les prix passent du simple au double à la revente et que le marché s’emballe », explique Mme Rouillon.  En 2011, sur les 800 ventes d’appartement réalisées, seule une cinquantaine ont été préemptés.

 

Justice saisie pour atteinte au droit de propriété

Là encore, la coercition a marché : sur la totalité des transactions, l’économie pour les acheteurs s’élève à 18 600 euros en moyenne. « Les propriétaires viennent nous voir pour savoir si le prix affiché est raisonnable », raconte Dominique ferré, directrice de la gestion urbaine. Non sans mal : les blogs contestataires ont été assaillis de propriétaires s’estimant spoliés. Et si certains ont fini par admettre le plafond fixé avant que la procédure n’aille à son terme, d’autres ont saisi la justice pour atteinte au droit de propriété. La justice a différemment apprécié les plaintes, condamnant la mairie à plusieurs reprises, la relaxant dans d’autres cas. Qu’importe, répond Jacqueline Rouillon, « le droit au logement est une question brûlante et il nous appartient de le garantir ». « Pour nous, même avec des pénalités entre 50 et 60 000 euros, on est largement bénéficiaire, car on a ralenti le prix du foncier pour le logement social et les équipements », insiste-t-elle. Il est vrai qu'au regard de l'envolée des prix du mètre carré dans les communes voisines, Saint-Ouen maîtrise son foncier.

Jacqueline Rouillon, ancienne communiste passée à la Fase (Fédération pour une alternative sociale et écologiste) n’est pas peu fière de se voir attribuer le célèbre ruban rouge. Sa persévérance aura été remarquée par Cécile Duflot qui a tenu à récompenser la «politique courageuse » d’une élue qui « s’est attaquée à la loi du marché qui régit l’immobilier », explique un membre de son cabinet. Le 18 décembre, la ministre de l’égalité du territoire et du logement lui remettra la distinction en mairie. Un pied de nez à l'un des droits les plus protégés, la propriété privée.

Sylvia Zappi

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22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 18:36

 

 

Marianne - Mercredi 21 Novembre 2012 à 14:00

 

Christophe Robert

 

Face à la crise du logement, il faut décréter l'urgence sociale. C'est une question de dignité, estime Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé-Pierre.

 

 

(ALIX WILLIAM/SIPA)
(ALIX WILLIAM/SIPA)
La France s'enfonce dans la crise du logement : 3,6 millions de personnes sont mal-logées et 10 millions sont concernées. Ce diagnostic est désormais partagé par le nouveau gouvernement, puisque le logement semble figurer au rang de ses priorités : en août, adoption d'un décret sur l'encadrement des hausses des loyers ; en septembre, vote de la loi visant à mobiliser le foncier public et à augmenter à 25 % la part de logements sociaux dans la loi SRU.

Pour autant, tout reste à faire et plusieurs signaux appellent à la vigilance. La circulaire sur les expulsions locatives est parue seulement quelques jours avant le début de la trêve hivernale. Sa portée fut donc très limitée, puisque les expulsions ont malgré tout continué jusqu'au dernier jour de la trêve. Que dire par ailleurs des démantèlements inacceptables de bidonvilles ? Ou encore de l'urgence sociale ? Alors que les trois quarts des appels au 115 restent sans solution, il est prévu d'ouvrir temporairement 19 000 places d'hébergement. Malgré cet effort, on reste dans une logique de plan hivernal qui conduira à remettre les personnes à la rue une fois les beaux jours revenus. Le recours aux réquisitions a été annoncé. Mais quels sont les moyens financiers pour réhabiliter les logements vacants ? Le même sentiment domine face à la volonté de construire 150 000 logements sociaux par an.

Investissement de long terme

Pour changer de cap, le gouvernement doit agir de façon offensive pour produire 500 000 logements par an, réguler les prix, enrayer la ségrégation territoriale, prévenir les exclusions... Pour cela, des réformes structurelles sur le long terme s'imposent et nous attendons beaucoup du plan quinquennal de lutte contre la pauvreté, comme du projet de loi sur le logement annoncé pour 2013.

Face à l'urgence sociale, il faut agir immédiatement. Certes, on ne peut ignorer le contexte budgétaire tendu. Mais la prise en compte des coûts du mal-logement (nuitées d'hôtel, traitement sanitaire des conséquences du mal-logement...) doit conduire à considérer différemment l'investissement dans le logement. Une politique ambitieuse doit également être appréciée comme un investissement de long terme : en limitant le poids du logement dans le budget des ménages, elle leur redonnera du pouvoir d'achat. En favorisant la construction, elle dynamisera l'emploi dans le bâtiment. En luttant contre la précarité énergétique, elle agira contre le tarissement des ressources...

Mais c'est la question de la dignité des personnes qui doit nous guider. Sur ce point, la Fondation Abbé-Pierre s'exaspère de n'avoir bien souvent que ceci à répondre aux mal-logés : «Prenez votre mal en patience.»

 

 

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22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 18:30

 

Rue89 - Mieux que rien 22/11/2012 à 16h34
Camille Polloni | Journaliste Rue89

 

 

« Le vote blanc reconnu à l’Assemblée. » A l’unanimité en plus : les 90 députés présents (du Front de Gauche au Front national) ont approuvé la proposition de loi des centristes. Bon sang de bois ! Ça fait des années que ce débat énerve tout le monde, et d’un coup de baguette magique, c’est réglé ?

Ben non.

Nuance assez majeure pour ne plus être une nuance : le chiffre du vote blanc ne sera pas davantage pris en compte dans les suffrages exprimés. On ne lira jamais :

  • « François Hollande, X% ;
  • Nicolas Sarkozy, X% ;
  • Vote blanc, X%. »

Les votes blancs et nuls, auparavant comptabilisés ensemble, seront toutefois notés séparément sur le procès-verbal. Il sera désormais possible de savoir combien de Français votent blanc (papier blanc dans l’enveloppe ou enveloppe vide).

« Une simple mesure symbolique »

François Sauvadet, rapporteur de la proposition de loi, était pourtant favorable à l’intégration du vote blanc dans les suffrages exprimés. C’est ce qu’il écrivait dans son rapport du 14 novembre (la semaine dernière) :

« Plutôt que de s’en tenir à une simple mesure symbolique dépourvue de toute conséquence juridique, la prise en compte des bulletins blancs dans les suffrages exprimés permettrait de mesurer la légitimité des élus et le degré de confiance des électeurs. »

L’Assemblée a donc voté, de l’avis même du député à l’origine de la proposition, « une simple mesure symbolique dépourvue de toute conséquence juridique ». Mais François Sauvadet vante cependant « une avancée majeure ».

Réformer la Constitution

Pour voir sa proposition de loi votée, le député de Côte-d’Or a dû renoncer à son ambition initiale. En commission, le texte avait été rejeté, la question de l’intégration du vote blanc aux suffrages exprimés étant la principale difficulté juridique du projet, explique François Sauvadet :

« Par exemple pour l’élection du président de la République, il aurait fallu réformer la Constitution, qui dit qu’il est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés.

Le 6 mai 2012, plus de 2,1 millions de bulletins blancs et nuls ont été décomptés (5,82 % des votants). François Hollande n’aurait donc pas été déclaré vainqueur avec les règles constitutionnelles actuelles.

Soit j’allais au bout d’une position maximaliste, au risque de ne pas faire passer le texte, soit je l’amendais pour procéder à une avancée grâce à la convergence des groupes politiques. »

Comme en 2003

Régulièrement, des députés déposent des propositions de loi pour la reconnaissance du vote blanc, sans succès. Le rapport cite l’exemple qui est allé le plus loin, en 2003, à l’initiative de l’UDF :

« La proposition de loi n°501 a été adoptée par l’Assemblée nationale. Alors que son texte initial proposait en substance la même réforme que la présente proposition de loi, cette proposition avait été modifiée, à l’initiative de la commission des Lois, pour exclure la prise en compte des bulletins blancs dans la détermination des suffrages exprimés.

Le texte finalement adopté par l’Assemblée nationale disposait : “ Les bulletins blancs sont décomptés séparément et annexés au procès-verbal. Ils n’entrent pas en compte pour la détermination des suffrages exprimés, mais il en est fait mention dans les résultats des scrutins.” Ce texte n’a cependant jamais été inscrit à l’ordre du jour du Sénat. »

A l’époque, François Sauvadet faisait partie des signataires de la proposition. Il se retrouve exactement dans la même situation qu’en 2003, mais espère bien que cette fois-ci, le Sénat s’en occupe.

Pierre Claret, membre du Parti du vote blanc et lui-même centriste, se félicite de « ce premier pas » :

« C’est très important pour faire barrage au Front national, parce qu’il sera possible de s’exprimer autrement dans le ras-le-bol général.

On ne peut pas précipiter les choses mais c’est un bon début. Si les hommes politiques se rendent compte que le vote blanc a du succès, il va falloir qu’ils se réforment. »

 

 

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22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 18:17

 

 

Rue89 - Le Yéti
voyageur à domicile
Publié le 21/11/2012 à 17h27

 

Vous avez tous entendu parler de Dexia, n’est-ce pas ? Vous savez, la banque franco-belge qui a ruiné nombre de nos infortunées collectivités locales. Et qui traîne sa misère de restructurations lapidaires en plans de sauvetage désespérés. Justement, en voilà un nouveau sur le gril. Et le feu brûle dans la maison...

Résumons : Dexia a un nouveau besoin archi urgentissime de 5,5 milliards d’euros. Les Etats belge et français, comme de bien entendu, se sont déclarés prêts à voler à son secours. Leur prétexte, repris d’un administrateur de la future défunte, faisait déjà un peu tiquer :

« Dexia ne peut pas être liquidé avant 2099. »

Ah, hum, teuf, teuf, pourquoi vous toussez ? Mais attendez, ce n’est pas fini. Avant que de ne pas mourir, la banque souffreteuse a un petit mur vachard à franchir : celui du vote de ses actionnaires.

Ceux-là sont invités à se prononcer le 21 décembre en assemblée générale pour savoir si oui ou non ils acceptent une recapitalisation par les deux infirmières empressées, belge et française. Moyennant quoi, ce serait de nouveau tintin pour leurs dividendes.

Pressions pressantes

S’ils refusent, s’ils coupent les tuyaux qui maintiennent le malade en coma artificiel, alors zou, c’est la dissolution bébête et très brutale.

L’avantage, quand un agonisant se retrouve dans cet état critique, devant un tel choix cornélien (l’acharnement thérapeutique ou le trépas mal assisté), c’est qu’on finit par connaître l’avancement vraiment réel de son mal.

Pour tenter de convaincre les actionnaires de poursuivre l’aventure médicale, les autorités et les dirigeants politiques multiplient les états de santé inquiétants. Et les menaces à peine déguisées sur ce qui attend les héritiers au cas où ils choisiraient le décès immédiat du grabataire.

D’abord, un héritage peau de chagrin : la liquidation des actifs de Dexia SA entraînerait une forte décote, donc des pertes en capital supérieures à la capitalisation de 5,5 milliards.

Ensuite, pire encore, une obligation de rembourser immédiatement les dettes du moribond qui s’élèvent aujourd’hui au total, produits dérivés compris – accrochez-vous bien ! – à 605 milliards d’euros !

Acharnement thérapeutique ou dissolution ?

605 milliards d’euros, c’est 155 % du PIB belge, plus du quart de la création annuelle de richesses en France. Tout ça pour une toute petite banquelette étique qui ne vaut plus un clou.

Bon, achevons [rires]. Parions qu’une nouvelle fois, les actionnaires vont céder aux pressions... jusqu’au jour où ils ne le pourront plus ou ne le voudront plus.

Parions que les 5,5 milliards d’injections permettront à peine de prolonger l’agonie du prochain cadavre, mais n’empêcheront pas ce qu’il reste d’organes vitaux – s’il en reste ! – de se délabrer.

Parions que ce qui arrive aujourd’hui à Dexia préfigure juste ce qui va nous arriver dans un très proche avenir par contamination systémique.

Enfin, ce qui va arriver au système et à ceux qui ont encore du fric dedans. Parce que les fauchés – je veux dire la grande majorité d’entre nous – s’ils étaient un peu malins et moins froussards...

 

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22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 17:59

 

Le Monde.fr | 22.11.2012 à 12h41 • Mis à jour le 22.11.2012 à 14h08 Par Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)


 

L'avenir de la PAC est suspendu à un accord sur le budget européen lors du sommet des 22 et 23 novembre.

 

Même l'agriculture ! En apprenant qu'en 2007, les exportations agroalimentaires de l'Allemagne avaient dépassé les exportations françaises, nombre de responsables français n'en sont pas revenus. Pendant qu'eux se décarcassaient pour faire entrer la cuisine française au patrimoine mondial de l'humanité, leur voisin, dont ils ne connaissaient que la Kartoffeln et la Bratwurst, leur damait le pion sur les marchés internationaux.

En fait, la réalité est plus complexe. Car si l'Allemagne exporte plus que la France, elle importe également davantage. Certes ses exportations sont passées de 30 milliards d'euros en 2001 à près de 60 milliards dix ans plus tard, mais ses importations ont, elles aussi, bondi, passant dans le même temps de 43 à 71 milliards. Résultat : la balance commerciale allemande dans le secteur agricole est déficitaire chaque année d'environ 10 milliards d'euros, un chiffre dont la diminution n'est que très progressive.

D'ailleurs, la part de l'Allemagne dans l'agriculture européenne a peu évolué entre 2000 et 2010. Elle a progressé dans le sucre, le porc, le lait et surtout la volaille, mais a diminué dans le colza, le bœuf et les œufs. Le nombre de ses exploitations (environ 300 000) diminue d'environ 5 % par an et le revenu agricole, selon les chiffres d'Eurostat, évolue de la même façon qu'en France, avec des mauvaises années (2007 et 2008) suivies de meilleures (2009 et 2010).

 

 PRODUCTIVITÉ ET PRESSION SUR LES PRIX

Fin 2011, le ministère de l'agriculture français publiait un communiqué estimant qu'"avec 30 200 euros en moyenne par actif, le revenu agricole en 2011 en France devrait se situer au même niveau qu'en Allemagne".

Dans un pays où l'agriculture ne représente que 1 % du produit intérieur brut et où les agriculteurs constituent un lobby bien moins important qu'en France, la force de ce secteur est peut-être d'être traité sur le même plan que les autres activités économiques. Si l'Allemagne aide l'agriculture, c'est pour qu'elle soit compétitive et qu'elle exporte. Pas pour qu'elle maintienne les emplois existants.

Résultat : 25 % du chiffre d'affaires du secteur vient de l'exportation et la baisse du nombre d'exploitations permet aux agriculteurs qui réussissent de s'agrandir. Alors que le cheptel porcin augmente, le nombre d'exploitations a diminué de moitié en dix ans. Le quart des éleveurs porcins ont dû se reconvertir entre 2005 et 2009. Côté volaille, la France compterait 8 000 exploitations avicoles de 17 000 têtes en moyenne alors qu'en Allemagne, 1 000 exploitations détiennent en moyenne 60 000 têtes. D'où évidemment une plus grande productivité. L'influence de la grande distribution est également souvent considérée comme plus forte qu'en France, avec une pression supérieure sur les prix, sous l'œil de consommateurs vigilants.

 

 TAILLE DES EXPLOITATIONS ET MULTI-ACTIVITÉ

L'"augmentation de 9 centimes par litre du prix du lait chez Aldi " a fait la "une" du quotidien populaire Bild (12 millions de lecteurs) le 2 novembre. Cette pression n'a pas que des bons côtés – les écologistes dénoncent régulièrement l'industrialisation de la production –, mais elle incite les agriculteurs à chercher de nouveaux marchés à l'étranger, aidés en cela par les pouvoirs publics. Et si les Etats-régions de l'ex-Allemagne de l'est sont avantagés – car la taille des exploitations héritées du communisme est plus élevée –, les agriculteurs du sud (Bavière et Bade-Würtemberg) misent sur la multi-activité. "Aujourd'hui, un agriculteur a plusieurs activités : l'agriculture, l'élevage industriel, une installation photovoltaïque, du biogaz, des services pour la commune, le tourisme à la ferme", explique la fédération agricole allemande. La régionalisation des aides permet de mieux coller au terrain.

L'emploi de la main d'œuvre à bas coût dans les abattoirs que dénoncent les syndicats, l'absence de Smic et l'utilisation de petites mains venues des pays de l'Est sont autant de coups de pouce dans certains domaines ; mais d'après les experts, ceux-ci sont loin d'être décisifs.

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21 novembre 2012 3 21 /11 /novembre /2012 16:10

 

 

Rue89 - Le « zbeul » 21/11/2012 à 11h55
Nolwenn Le Blevennec | Journaliste Rue89
Audrey Cerdan | Photographe Rue89


Son maire, Stéphane Gatignon, a fait une grève de la faim pour réclamer 5 millions d’euros : dans cette ville de Seine-Saint-Denis, des bâtiments sont trop petits ou délabrés, des chantiers sont en suspens.

 

 


Le buste de Marianne de la mairie de Sevran, le 16 novembre 2012 (Audrey Cerdan/Rue89)

 

Mi-novembre, le maire de Sevran (Seine-Saint-Denis), Stéphane Gatignon était en grève de la faim pour renflouer sa commune. Le mercredi soir – sixième jour de sa grève –, engourdi par la faim et le froid, il n’arrivait plus à réfléchir, il avait du mal à nous décrire comment la pauvreté se répercute dans les recoins de la ville.

Très vite, il a regardé son ami Morad. « Voyez avec lui, il est né à Sevran, il vous montrera. Morad, tu veux bien ? » Jeudi, à la fin de la grève, le responsable de la salle des fêtes de Sevran a démonté la tente de Gatignon devant les télés. Vendredi matin, il nous attendait à la mairie pour faire le guide.

 


Morad (« et pas Mourad ») (Audrey Cerdan/Rue89)

  1. La crèche : toujours en chantier
  2. Le gymnase Victor Hugo : délabré
  3. L’école Lamartine : beaucoup trop petite
  4. La salle des fêtes : décor immobile
  5. Les Beaudottes : peu d’animation
  6. L’association de Rougemont : en faillite
  7. La salle de mariage : minuscule

La crèche en cours de finition, à Sevran le 16 novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

 

Un vieux pavillon en pierres, datant de 1900, a été racheté et agrandi. Dans le bâtiment, on trouvera bientôt une crèche et le service de l’enfance de la mairie (qui était avant dans un bâtiment où la peinture tombait dans les tasses).

Le chantier tarde parce que la mairie a eu du mal à payer les prestataires. Mercredi 14 novembre, les enfants de Sevran ont été accueillis quelques minutes dans des conditions de sécurité discutables. Des sorties ont été organisées toute la journée pour minimiser les risques. C’est Farid, 25 ans, responsable du centre de loisirs, qui s’en est chargé :

« Je flippais que les enfants soient ici. »

Farid touche un salaire d’animateur, 1 300 euros net par mois, il juge que ce n’est pas beaucoup pour le travail qu’il fait. Dans la ville d’à côté, il pense qu’il serait mieux payé, mais qu’il ne connaîtrait personne. Il cumule les boulots.

 


Depuis l’intérieur de la crèche, à Sevran le 16 novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

 

Sur le chantier, on croise aussi Rodolphe, proche du maire, en charge de la sécurité. Il nous dit que Tremblay a construit, grâce à l’argent de l’aéroport, un « rond-point à fontaine [il mime la fontaine] de 5 millions d’euros », la subvention supplémentaire qu’a demandée Gatignon pour que sa ville survive.

« Là-bas, la crèche, elle serait déjà finie. Mais faut pas s’arrêter là, si ça se trouve, un jour Louis Vuitton viendra vivre à Sevran. »


Le gymnase Victor Hugo à Sevran, le 16 novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

 

En s’approchant, on demande : « Il a cramé ? » Morad nous répond : « Non, il est naturel. »

Le gymnase Victor Hugo est dans un sale état. La tôle noircie qui l’entoure est criblée de gros trous, comme si elle était grignotée toutes les nuits par des dizaines d’oiseaux voraces. Le toit est taché par les infiltrations d’eau.

En face, sur les friches de l’entreprise Kodak qui a fermé dans les années 80, la mairie voulait construire un génial-centre-sportif, mais cela n’a jamais abouti, nous dit Morad.

 


A l’intérieur du gymnase Victor Hugo à Sevran, le 16 novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

 

A l’intérieur, Nordine, le gardien de 49 ans, gèle. Depuis trois jours, le chauffage ne marche plus, c’est de l’air froid qui sort. Nordine semble agité et ailleurs. C’est l’ennui qui le met dans cet état. En attendant les élèves, entre deux classes, il n’y a rien à faire ici : ni télévision, ni Internet.

Il fait les « cent pas » à l’intérieur du bâtiment. Quand la motivation l’étreint, il sort et marche jusqu’au canal de l’Ourcq. Sa pièce de repos est bouffée par du matériel et un coffrage électrique, il n’y a ni douche, ni toilettes personnelles.

« Le seul truc à faire, c’est le ménage. Je le fais [il montre le sol], et quand il est fait, vous voyez, on a l’impression que c’est encore sale tellement tout est vieux. »

La ville a calculé qu’il faudrait 500 000 euros pour rénover le gymnase. Aucune date n’est avancée. Nordine nous dit que le gymnase du centre-ville, dans lequel il travaille plus régulièrement, est pire. Le sol se lève et boursoufle.

 

 

 


A l’intérieur de l’école Lamartine à Sevran, le 16 novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

 

L’intérieur de l’école est vieillot avec des tableaux aux couleurs passées répertoriant les espèces d’oiseaux accrochés aux murs. Dans les classes, des estrades en carrelage font la fierté du directeur.

L’établissement n’a pas bougé depuis des années. Seule la cour a changé. Il y a un « Algeco », préfabriqué blanc, au milieu. Une classe étudie à l’intérieur. Dans la ville, ce mot fait partie du vocabulaire courant du monde de l’éducation. « Et toi, dans la cour, y a combien d’Algeco ? »

Au rez-de-chaussée, à gauche en entrant, dans un petit bureau sans intimité, le directeur répond au téléphone (pas de secrétaire). Il accepte de nous parler « sous l’étiquette du syndicaliste SNUipp ».

Robert Dellerue nous dit en préambule que son école n’est pas si mal servie : par exemple, elle a obtenu dix journées de sorties en car pour aller dans un musée ou dans un château.

Mais ce qu’il manque, globalement, c’est de la place. Il y a l’Algeco dehors dont on a déjà parlé, et la salle des maîtres fait la taille d’un grand cagibi. On tient à cinq autour d’une table. Les réunions ont lieu dans la salle informatique, où toutes les chaises sont à des niveaux différents :

« L’école est au bout de son chemin, il en faut une nouvelle. »

Une nouvelle école était prévue pour 2013, elle doit désormais être construite en 2015 – la première tentative de financement en partenariat public-privé n’a pas abouti.

 


La salle des fêtes de Sevran, le 16 novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

 

Elle se trouve dans l’ancien cinéma. A l’intérieur, les murs sont peints en bleu et violet disco, ce qui peut rendre dingues les artistes, nous dit Morad, responsable de la salle.

La devanture ne se voit pas la nuit, parce que les lettres ne brillent pas : les spectateurs passent devant en voiture sans jamais la trouver.

Les arcs de fer qui soutiennent le toit sont rongés par l’humidité, ils ont la maladie d’ « Elephant Man » (boursouflés de partout). Les travaux qui vont permettre d’ouvrir une porte près de la scène pour amener le matériel et les décors sont arrêtés. Le chantier est caché par un épais rideau de velours.

 


Dans la salle des fêtes de Sevran, le 16 novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

 

Et là-haut, dans la salle des machines, il fait chaud comme aux Bermudes. Les régisseurs sont tous en T-shirt et seraient encore mieux tout nus.

Ici, on croise Nordine, 25 ans, en salopette stylée et lunettes fumées, qui dit que la salle n’a pas bougé depuis qu’il est « haut comme ça » (il montre un point très près du sol). Méfiant, n’aime pas les médias. Mais en colère quand même, donc envie de parler :

« Le truc qui va pas dans cette ville, c’est qu’on ne bouge plus. Morad, c’était mon animateur quand j’étais petit. A l’époque, on faisait des trucs, la mairie nous emmenait au ski. Là, les petits gars, ils ne sortent jamais, il sont même jamais allés à Paris, madame. Vous comprenez ? Ils voient rien, alors ils font de la dealette. Si on veut que ça s’arrête, faut les faire changer d’air, c’est le mot d’ordre. On demande pas la Lune, mais un voyage par an.

Avant, on allait à Eurodisney ou au parc Astérix. L’année d’après, ils ont arrêté en disant que ça n’avait pas marché, mais ça avait marché, bien sûr que ça a marché. Ça fout le “zbeul” [bordel, ndlr]. »



Dans le quartier des Beaudottes à Sevran, le 16 novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

 

Aux Beaudottes (prononcer « Bedottes »), la cité de Nordine, il n’y a pas grand-chose à faire. A Rougemont, l’autre quartier avec des barres, les immeubles ont été refaits et il y a une médiathèque imitation chalet où on peut prendre des DVD et lire la presse.

Mais ici, la seule initiative notable de la mairie, ce sont les jardins partagés.

 


Des jardins partagés aux Beaudottes, à Sevran (Audrey Cerdan/Rue89)

 

Sous un immense panneau publicitaire Office dépôt, des dizaines de parcelles à cultiver. « C’est un bon truc pour les anciens », disent les jeunes. Ce vendredi, dans le froid, seule Colette, 70 ans, retourne sa terre pour l’hiver. La plupart des parcelles sont laissées à l’abandon.

Coquette, Colette porte des boucles d’oreilles et des petites bottes en plastique à fleurs pour jardiner. Sa voix est fluette et ironique. Ça la fait rire toutes ces questions bizarres qu’on lui pose. Elle nous dit que la terre est remplie de béton et de cailloux, mais que jardiner l’occupe.

 


Colette dans sa parcelle, aux Beaudottes (Audrey Cerdan/Rue89)

 

Elle admet qu’il n’y a pas grand-chose à faire pour les jeunes ici (elle leur donne des framboises quand ils passent). Quand ses petits-enfants viennent chez elle – c’est rare –, elle les sort au centre commercial :

« Sans voiture, qu’est-ce que vous voulez faire ici ? Je ne sais pas moi ce qu’on pourrait inventer, je ne sais pas. Ils pourraient faire quelque chose à la place de ce parking moche qui est une décharge. »



Dans le quartier des Rougemont à Sevran, le 16 novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

 

Rougemont, c’est la cité réhabilitée, avec médiathèque et devantures d’immeuble toutes propres. Et l’association Rougemont Solidarité qui rend, depuis toujours, le quartier vivant.

Une quinzaine de femmes autour de la table, toutes très investies dans l’association. Elles ont préparé, avec le four de la pièce d’à côté, des boulettes de semoule encore chaudes.

Elles parlent toutes en même temps et cela donne mal à la tête. Elles racontent. L’association organise des milliards de choses ici :

  • des projets culturels ;

 

  • de l’alphabétisation ;

 

  • des séances d’écrivain public ;

 

  • des interventions en maison de retraite.

Il y a quelques années, la mairie les aidait beaucoup (35 000 euros de subventions). Depuis 2009, c’est en diminution. Cette année, le budget a été diminué de moitié. « On ne peut pas payer les charges Urssaf. »

 


Un rassemblement de l’association Rougemont Solidarité, à Sevran (Audrey Cerdan/Rue89)

 

Quand on leur demande ce qui arriverait si l’association disparaissait, l’une d’elles fait « non » de la main d’un air affolé. Cherifa, l’une des fondatrices, pourrait tomber en dépression.

Quelques-unes sont fâchées contre le maire : elles pensent que le manque d’argent de la mairie est dû à une mauvaise gestion de Gatignon. Myriam, l’autre fondatrice :

« Repeindre la mairie alors qu’une nouvelle vient d’être construite, c’est complètement ridicule. »

Morad répond que rien n’a été déboursé dans ce projet. Cherifa et Myriam disent qu’elle vont laisser à Stéphane Gatignon quelques jours pour se reposer, avant de toquer à nouveau à la porte pour plus d’argent.

 


La salle de mariage de la mairie de Sevran (Audrey Cerdan/Rue89)

 

Elle est très mignonne, toute rose parme. Comme l’intérieur en soie d’une boîte à musique. C’est un ancien jardin d’hiver.

La salle de mariage de la mairie de Sevran ne peut accueillir qu’une quarantaine de personnes assises (pour une ville de 50 000 habitants). Quand il y a des grands mariages, ce qui est souvent le cas à Sevran, les invités regardent de l’extérieur, par les fenêtres latérales.

Une nouvelle salle de mariage était prévue dans la future mairie de Sevran – grande, toute blanche. Cela devait être dans une grande pièce donnant sur un jardin. Mais finalement, ce n’est pas faisable (« trop cher »). Les mariages se feront peut-être, d’ici deux, trois ans, au centre de loisirs.

Ce vendredi, la tête de Marianne était absente de la salle de mariage, parce qu’elle était invitée au conseil municipal extraordinaire de fin de grève et qu’on ne peut pas être partout en même temps.

La réunion des élus a eu lieu dans la salle des fêtes. L’actuelle mairie, celle en préfabriqué destinée à disparaître, ne permet pas d’accueillir l’ensemble des conseillers municipaux. Elle ressemble à une grosse boîte de chaussures en plastique, et les bureaux font la taille de cabines de bateau.

 


Une partie de l’actuelle mairie de Sevran est faite de préfabriqué (Audrey Cerdan/Rue89)

 

 

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21 novembre 2012 3 21 /11 /novembre /2012 15:44

 

 

Le Monde.fr | 21.11.2012 à 15h57 • Mis à jour le 21.11.2012 à 16h14 Par Anna Villechenon

 

 
 
L'agence de notation Moody's a dégradé le triple A français lundi 19 novembre.

Sans déclencher le tollé provoqué en janvier par l'agence de notation Standard & Poor's, la décision de Moody's d'abaisser le triple A français a toutefois exclu la France du petit cercle des investisseurs considérés sans risque – à deux voix contre une, la troisième agence, Fitch, devant se prononcer en 2013. Et pose la question d'une remontée des taux d'emprunt français à terme.

Pourtant, les marchés sont restés calmes. Mardi matin, le taux d'emprunt à 10 ans remontait légèrement de quelques points de base, passant de 2,073 % la veille à la clôture à 2,094 %. En fin d'après-midi, il s'inscrivait à 2,151 %.

Parallèlement, les CDS ("Credit Default Swaps") à 5 ans sur la dette française – un produit financier permettant à un investisseur de se garantir contre un risque de défaut à un horizon de cinq ans – augmentaient de quatre points de base à 93 points, alors qu'ils atteignaient 250 points il y a un an. Signe de l'impact limité de la décision de Moody's, la Bourse de Paris clôturait mardi en hausse de 0,65 % à 3 462,06 points. Comment expliquer cette quasi-indifférence des marchés ?

Lire : Moody's dresse un réquisitoire sévère contre Paris (lien Abonnés)

  • La décision de Moody's était attendue, voire anticipée par les investisseurs

Moody's avait averti Paris en plaçant le triple A français sous "perspective négative" dès le 13 février.

Dans un entretien au Monde, Stéphane Deo, chef économiste Europe chez UBS à Londres, expliquait mardi que cette dégradation est donc loin d'être une surprise : "Cette décision arrive tard, pour ne pas dire trop tard, et les marchés ont largement anticipé la dégradation, attendue." Celle-ci apparaît donc comme une confirmation de celle de Standard & Poor's.

  • Les taux français ont enregistré plusieurs mois de baisse

Fin 2011, la conservation du triple A, "trésor national" selon l'un des conseillers de l'ancien président Nicolas Sarkozy, devient un enjeu politique majeur : la France risque de voir ses taux s'envoler. En mai, la perte du triple A apparaît déjà comme un lointain souvenir d'une communication politique alarmiste, partie intégrante de la campagne électorale présidentielle.

Car pendant ce temps, les taux français continuent à baisser. Début juillet, la France rejoint pour la première fois le club très fermé des pays européens qui bénéficient de rendements négatifs sur les taux à court terme, aux côtés de l'Allemagne, des Pays-Bas, de la Finlande, de l'Autriche ou du Danemark et de la Suisse. Une dynamique qui ne s'est pas grippée depuis.

  • La France conserve un peu de marge par rapport à son projet de budget 2013

Le projet de budget 2013 du gouvernement s'appuie sur une prévision de bons du Trésor français à 10 ans – échéance de référence – à 2,9 %. Mercredi en milieu de journée, ces derniers évoluaient à 2,15 %, encore bien en dessous des projections de Bercy.

A titre de comparaison, les taux à 10 ans allemands évoluaient à 1,41 %, loin derrière ceux de l'Italie (4,87 %), de l'Espagne (5,73 %) ou encore de la Grèce (16,37 %). Hors zone euro, les Etats-Unis empruntaient sur la même échéance à 1,66 %.

  • Les investisseurs ont peu de choix

Rares sont désormais les pays à être encore notés triple A. Ils ne sont plus que 20 % aujourd'hui dans l'OCDE, quand ils étaient encore 85 % dans les années 1990. Ceci laisse donc peu de choix aux investisseurs pour faire leurs arbitrages.

Ainsi, dans le contexte économique actuel, "les investisseurs ont le choix entre deux extrêmes : des taux très bas, voire négatifs, comme en Allemagne, ou des taux très élevés, comme en Italie ou en Espagne", résume Stéphane Deo. Sauf que le niveau de risque n'est pas le même dans les deux cas.

Dans cette distribution des cartes, la France conserve un atout : elle conjugue "un faible risque à un niveau de rendement plus élevé que les taux allemands".


Lire aussi : Le triple A français, une fausse valeur depuis déjà longtemps


Anna Villechenon

 

 

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 18:43

 

Médiapart - Blog

 

 

Il ne faut jamais avoir raison avant les autres. Lorsque j’écrivais en décembre 2002 « La crise, que le système bancaire français a connue à la fin du siècle dernier est à présent terminée. Une nouvelle dont la forme et l’ampleur surprendront, se prépare», je mettais un terme à un travail de 10 ans qui avait été consacré à la faillite des banques ("Droit des défaillances bancaires", Economica, 2002).

10 ans plus tard, si les causes des crises financières à répétition n’ont pas changé et sont toujours là, le rapport de force entre le politique et l’économique s’est inversé au profit des financiers. Ce n’est pas la première fois dans l’histoire et c’est souvent le signe avant coureur d’un changement brutal dans la société.

En 2008, quand la crise des subprimes a failli submerger l’économie mondiale, les gouvernements des Etats ont raté un rendez-vous avec l’histoire. Ils étaient en position de force et en capacité d’imposer des choix aux banques et aux marchés financiers.  Ils ont fléchi, ils ont cédé, et ils ont perdu une bataille. On commence à mieux comprendre la pusillanimité de certains quand on connaît les rapports incestueux que certaines grandes banques entretiennent avec les pouvoirs en place.

Depuis quatre ans, les marchés financiers et leurs alliés dictent aujourd’hui leur choix aux gouvernements. Mais au fait, qui sont ils ces marchés financiers ? Il faut distinguer trois grandes familles : d’abord, ce que l’on appelait jadis l’épargne (des ménages et des entreprises) qui correspond à l’économie réelle, au travail accumulé ; ensuite, la finance souveraine, qui correspond à des placements opérés par des Etats bénéficiant d’une rente de situation (pétrole, population d’esclaves pouvant être exploités comme en Chine) ; enfin les structures liées au grand recyclage de l’économie noire, du blanchiment de tous les trafics. Pour cela, ils utilisent une grande lessiveuse que l’on nomme les « paradis fiscaux ». On estime ainsi qu’environ 15 % du PIB mondial (la richesse produite chaque année) est liée à l’économie noire (trafic d’être humain, de drogue d’armes mais également des déchets ou de médicaments). Et les marchés financiers avec leurs banquiers, leurs auditeurs et leurs avocats profitent de la mondialisation pour rendre impossible les poursuites et pour contaminer l’économie réelle.

Voilà donc les nouveaux maîtres du monde, des gestionnaires de fonds de pension, des fonds d’investissement de pays tout sauf démocratiques, et l’argent de toutes les mafias.

Doit on se saigner aux quatre-veines pour rembourser des dettes qu’ils ont souvent acquises à la casse avec une décote de 30 à 70 % et pour lesquelles ils exigent un remboursement intégral au prix du plus grand sacrifice des peuples sommés de payer les dettes des générations ou des gouvernements précédents  ?

Alors que faire ? La solution est vieille comme le monde. Elle a pour nom la sisachtie de Solon, le jubilé des Hébreux (Lévitique 25 :8-34), ou la consolidation du Tiers par le Directoire (1797). Il s’agit de ne pas payer toutes ces dettes. Pour autant, il ne faut pas déstabiliser l’économie réelle, normale, propre.

D’où ma proposition, dès lors que le créancier (ou le bénéficiaire économique) est ou a été, directement ou indirectement, en droit ou en fait, situé, localisé, domicilié, dans un paradis fiscal, les Etats souverains peuvent refuser de payer leur dettes ou prélever au passage une taxe spoliatrice comprise entre 75 et 95 % suivant la nature du paradis fiscal.

On en parle au prochain G20 ? Chiche.

 

Pour aller plus loin : M. Koutouzis et P. Perez, Crime, trafics et réseaux, Géopolitiques de l’économie parallèle, Ellipses, 2012 – N. Shaxson, Les paradis fiscaux, enquête sur les ravages de la finance néolibérale, André Versaille éditeur, 2012.

 

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 18:23

 

 

 

Il n’y aura pas de “Glass-Steagall Act” en France. Il n’y aura pas de séparation entre les banques de dépôts et les banques d’investissement. Jeudi dernier, le ministre des finances, Pierre Moscovici, a présenté devant la communauté financière, réunie à l’occasion d’un colloque organisé par l’autorité des marchés financiers, les premières lignes du projet de loi bancaire.

 

Pierre Moscovici. 
Pierre Moscovici.© (Reuters)

 

Le texte doit être discuté en conseil des ministres le 19 décembre. S’il n’est pas totalement arrêté, les grandes lignes en sont esquissées. Contrairement aux engagements pris pendant la campagne, le gouvernement n’a pas le dessein d’imposer une rupture franche dans les activités bancaires mais plutôt de coudre aux petits points un texte qui ne devrait pas trop bousculer le système bancaire français.

Le ministre des finances, pour sa part, parle d’une réforme ambitieuse. « Nous voulons une réforme qui fasse référence en Europe et refonde notre paysage financier pour les vingt prochaines années contre la spéculation et pour le financement de l’économie réelle (…) Sans attendre la directive européenne, la France va adopter les recommandations de la commission Liikanen », a-t-il expliqué. Dans un rapport remis en octobre, la commission préconise de placer dans des entités séparées mais toujours contrôlées par la même holding bancaire les activités les plus risquées comme les activités sur les dérivés pour les clients financiers, les activités de tenue de marché, les participations dans les hedge funds ou les prêts qui leur sont consentis, les investissements en capital-risque.

L’adaptation qu’entend faire le gouvernement français des recommandations de la commission Liikanen n’est pas encore très précise. « Beaucoup de choses ne sont pas encore arbitrées », reconnaît un conseiller. Des connaisseurs du dossier redoutent, toutefois, une réforme très allégée, placée sous la haute surveillance des banquiers.

Même si les responsables du ministère des finances vantent la très large concertation menée avec les banquiers mais aussi les autorités de surveillance, les usagers, les syndicats pour élaborer le texte, d’autres relèvent les présences assidues comme les absences. Les experts de Terra Nova ou de Finance Watch, pourtant très en pointe sur le sujet et très écoutés à Bruxelles, n’ont jamais été auditionnés par Bercy. « Il y a un problème de méthode qui entache la pertinence de ce qui est proposé. La France reste dans le superbe isolement des experts, quelles que soient leurs qualités. Mais tous viennent du même moule et partagent la même opinion », note Thierry Philipponnat, secrétaire général de Finance Watch.  De fait, depuis l’été, les banquiers ont envahi les couloirs de Bercy, qu’ils connaissent si bien pour être tous ou presque issus de l’Inspection des finances. 

Les premières indications données par le ministre des finances devraient rassurer le monde bancaire. « Les banques pourront continuer toutes les activités qui servent au financement de l’économie », a assuré Pierre Moscovici. Mais elles devront placer dans des filiales spécialisées « les activités de marché qui ne sont pas nécessaires au financement de l’économie ». Certaines pratiques jugées trop risquées seront même simplement interdites comme le trading à haute fréquence ou les dérivés sur les matières premières agricoles.

 

Effet d'optique

Cela semble rigoureux. Mais cela pourrait n’être qu’un effet d’optique. Car tout est dans la définition de ce qui est « utile au financement de l’économie ». Avant le discours du ministre des finances, le monde bancaire avait commencé à donner ses définitions. À l’entendre, toutes les activités de marché ou presque – à l’exception de prises de participations dans les hedge funds – sont utiles à l’économie.

 

Frédéric Oudéa, président de la Société générale. 
Frédéric Oudéa, président de la Société générale.© (Reuters)

 

« Dans un monde de concurrence, les banques doivent pouvoir offrir l’ensemble des services à leurs clients », sous peine de les voir partir ailleurs, expliquait Frédéric Oudéa, président de la Société générale. Les dérivés ? Indispensable pour offrir des produits de couverture aux clients. Le capital investissement ? Comment en exclure les banques au moment où le gouvernement milite précisément pour aider les PME. Les activités de négociations de dettes pour compte propre ? Veut-on vraiment voir la négociation des dettes souveraines aux mains des seuls JPMorgan et Goldman Sachs ?

La liste peut être poursuivie. Les banques semblent souhaiter qu’elle soit la plus longue possible. Car les activités placées dans des entités séparées risquent de ne plus être rentables, compte tenu des ratios de capitaux qui seront imposés. « Si le lobbying bancaire persévère, il va finir par obtenir une adaptation de la loi bancaire en France en deçà des recommandations pourtant très souples de la commission Liikanen », dit un connaisseur du dossier. « L'évidence politique, c'est qu'on ne peut pas être en dessous de Liikanen », nuance cependant un conseiller.

À ce stade, il est impossible de dire quel sera l’équilibre trouvé. Le gouvernement ne semble avoir arrêté ni les activités jugées risquées ni la manière dont tout cela sera retranscrit. Dans la loi, par décret, ou confié aux bons soins des autorités de contrôle ? Là encore, le président de la Société générale, qui, selon nos informations, pèse très lourd dans toutes les discussions, a indiqué où allaient ses préférences. « Entre la réforme Volcker aux États-Unis et la démarche Vickers en Grande-Bretagne, je préfère la réforme Volcker », explique-t-il.

Derrière ce langage codé, il faut comprendre ce qui se joue. D’un côté, il y a la solution américaine, dure mais seulement en apparence. Revenant déjà largement sur les préconisations de l’ancien président de la Réserve fédérale qui recommandait une séparation stricte entre les banques de dépôt et banques d’investissement, la loi Dodd-Francks, votée à l'été 2010, a posé seulement des interdictions précises : la spéculation pour compte propre, les investissements trop importants dans le capital risque et le financement et les prises de participation dans les hedge funds.

Mais au fil des négociations, des règlements, tout le dispositif est en train d’être vidé de son contenu. Les banques ont déjà obtenu d’exclure des activités pour compte propre les activités de tenue de marché, les activités de couverture au sens très large du terme, permettant presque toutes les spéculations sur dérivés, etc., tandis que toutes les spéculations risquées, profitant des béances de la loi, sont en train de migrer vers des structures totalement opaques, non soumises à la surveillance des autorités de contrôle, censées ne plus appartenir aux banques.

Le modèle bancaire français

La réforme projetée en Grande-Bretagne s’annonce beaucoup plus dure. Afin de ne pas offrir la garantie publique à des activités de marché et de spéculation, le rapport Vickers préconise une séparation totale entre la banque de dépôts et les activités de marché, sans possibilité d’aménagement. Les deux branches devront être logées dans deux entités séparées, avec des tours de table et des conseils d’administration distincts. La séparation doit être achevée en 2019 et coûtera selon les premières estimations entre 5 et 10 milliards de livres (6,2 et 12,4 milliards d’euros).

Dès lors, la préférence des banquiers français pour la voie américaine se comprend mieux. Ceux-ci militent d’autant plus pour suivre l’exemple de Wall Street qu’ils s’estiment déjà victimes de la réglementation européenne par rapport à leurs concurrents américains. Tous jugent que la nouvelle réglementation bancaire dite Bâle III les entraîne dans une « démarche suicidaire ». 

Baudoin Prot, président de BNP Paribas.
Baudoin Prot, président de BNP Paribas.© (Reuters)

 

Mais depuis la semaine dernière, ils ne cachent plus leur fureur : la Fed, la réserve fédérale américaine, a annoncé vendredi dernier qu’elle reportait sine die l’application de cette nouvelle réglementation Bâle III aux États-Unis, le monde bancaire ayant manifesté son « inquiétude de se voir soumis à une réglementation définitive sur le capital au 1er janvier 2013 sans avoir suffisamment de temps pour la comprendre ou changer leur système comme il conviendrait ». « Je voudrais bien savoir ce que va faire M. Barnier (commissaire européen au marché intérieur et aux services). Il avait dit qu’il n’appliquerait pas Bâle III tant que les Américains ne le mettraient pas en œuvre », insistait Baudoin Prot, président de BNP Paribas.

Mettant en exergue cette « distorsion de concurrence», le monde bancaire a bien l’intention d’enfoncer le clou et de négocier jusqu’au bout une réforme à moindre coût. Dans leur plaidoyer, les banquiers ont ajouté un nouvel argument : la croissance. Qui soutiendra la croissance si les banques doivent limiter leurs crédits ? se répandent-ils. Le propos a fait mouche. « La finance est aujourd'hui jugée moins prioritaire que la situation économique et sociale. Comme Cahuzac et Moscovici n'affichent pas de volonté politique forte sur ce dossier, la technostructure suit son chemin. Et Bercy est un repaire de conservateurs. C’était vrai avant, c’est toujours vrai maintenant », note un conseiller.

De Matignon à Bercy, les arguments des banquiers se retrouvent ainsi repris en boucle. Pour beaucoup, il ne faut surtout pas pénaliser les banques françaises, « victimes plus que coupables de la crise financière ». « On voit l’action efficace du lobby bancaire français. Les grandes banques françaises ont réussi à vendre l’idée qu’on avait un modèle solide et rentable », regrette Laurence Scialom, économiste à l’université Paris-Ouest, experte auprès de Terra Nova.

« Le modèle de la banque française universelle a montré sa résistance pendant la crise », ont répété en chœur banquiers et hauts fonctionnaires jeudi. À les entendre, le système bancaire français n’a souffert d’aucun accident grave, qui justifierait une réforme radicale. Les ombres des faillites de Dexia, Natixis, Caisses d’épargne, des déboires du Crédit agricole et de la Société générale, de l’effondrement du Crédit immobilier de France, de l’étranglement du Crédit foncier et de la banque PSA… passaient.


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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 18:09

 

Marianne - Mardi 20 Novembre 2012 à 09:29

 

 

 

JPDN/SIPA
JPDN/SIPA
C’était assez attendu, mais cela fait mal : l’agence financière Moody’s  a annoncé cette nuit  la dégradation de la note de la dette publique de la France, qui passe de Aaa à Aa1.

C’est la deuxième agence à procéder ainsi, après Standard & Poor’s, en janvier dernier.  Ce qui est le plus difficile à avaler pour le gouvernement socialiste, c’est que non seulement Moody’s reprend grosso modo les arguments de The Economist (marché du travail rigide, marché des services segmentés, etc.), qui a fait de la France « l’homme malade de l’Europe », mais en plus, prend à revers les récents efforts réformistes de François Hollande, en particulier après les décisions consécutives au rapport Gallois. Mais ils seront insuffisants à garantir l’économie de l’Hexagone face à un « prochain choc dans la zone euro ». Bonjour la confiance dans le « pacte de compétitivité » !


Deuxièmement, et c’est plus logique, Moody’s rejoint les critiques à l’encontre de la politique d’austérité concertée dans la zone euro rendant improbable les perspectives de croissance affichées par le gouvernement français (0,8% en 2013) et donc sa capacité à réduire le déficit sous les 3% du PIB. Les deux piliers de la politique économique de François Hollande sont déclarés minées.  Au Bourget le candidat Hollande avait dénoncé : « mon adversaire, c’est la finance ». Il ne se trompait pas : l’hydre vient juste de montrer le bout de son museau, et c'est aujourd'hui que le véritable combat débute… 

Car là où est le paradoxe, c’est que les « marchés », représentés par Moody’s et Standard & Poor’s, qui sont d’une certaine manière l’expression de leurs inquiétudes ou de leurs exigences, reconnaissent que le pays est dans la bonne direction, mais  ils attribuent un handicap à la France, comme on le fait pour un cheval de course, à qui on rajoute quelques kilos pour lui rendre l’épreuve plus difficile. Car la dégradation veut dire, à terme, un  service de la dette plus lourd pour le budget, puisque les notes sont prises en compte par les investisseurs, notamment les fonds de placements collectifs, donc plus de difficultés encore pour l’économie française. 

Pour la plupart, les gérants de fonds doivent placer l’argent des épargnants dans des produits notés « triple A », par au moins deux agences notoirement connues. Or dans cette catégorie, ne reste que Fitch qui conserve la meilleure note à la dette française.

Quand les fonds commenceront-ils à se détourner des obligations d’Etat et donc provoqueront l’augmentation des taux d’intérêts ? Difficile à dire. Actuellement les taux d’intérêt sont historiquement bas juste au-dessus de 2%. Le budget 2013 prévoit d’ailleurs un taux moyen plus élevé en 2013, soit 2,9%. Mais la France sera avec 171 milliards d’émissions d’obligations le premier emprunteur de la zone euro, devant l’Italie. Cela peut être une chance : dans un marché obligataire européen en réduction générale, et alors que tout le monde  se méfie de tout le monde, les « bons » français très liquides (c’est à dire facile à revendre), peuvent demeurer le seul moyen de placer l’épargne très abondante. Au contraire cela peut provoquer une panique dans la zone euro et en dehors. Si la France n’est pas sûre, ne reste que la dette allemande, alors que Berlin émet très peu de « bunds »…

Le plus probable, c’est que la France soit sanctionnée lorsque la croissance sera revenue ! Car alors, les investisseurs auront alors beaucoup d’opportunités de placement rentables.


Si François Hollande veut réellement combattre « la finance » il doit alors piloter rapidement une opération de « renationalisation de la dette ». Car si la France est placée à la merci des agences et des investisseurs étrangers, c’est parce qu’elle a choisi dans les années 1980 et 1990 d’internationaliser ses emprunts, pour « vendre » la dette publique à l’étranger. Actuellement 63% des emprunts d’Etat sont détenus par des non résidents en France , contre 23% en 1998. Le stock de créances détenues par des étrangers est de 1150 milliards.
Une arme lourde en possession de gens chatouilleux. 

Lire la suite sur le blog d'Hervé Nathan : « Antibobards ».

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