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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 19:19

 

Le scandale des Caisses d’épargne avait eu pour paroxysme la perte, en octobre 2008, de 751 millions d’euros à la suite de spéculations hasardeuses sur les marchés financiers. Il va désormais déboucher sur une spectaculaire injustice : alors qu’aucun des dirigeants de la banque de l’époque n’a été inquiété d’une quelconque façon ni sommé de rendre des comptes, c’est un lampiste qui est aujourd’hui mis en cause. Il s’agit de l’un des anciens traders de la banque, Boris Picano-Nacci, contre lequel la banque a porté plainte et qui a été renvoyé devant le tribunal correctionnel au terme d’une ordonnance prise le 2 février 2012 par le juge qui a instruit l’affaire, Serge Tournaire. Il comparaît à partir de ce lundi pour abus de confiance devant le tribunal correctionnel de Paris.

L’ordonnance de renvoi permet à elle seule de comprendre la gravité de cette injustice. Si le juge estime que le trader a vraisemblablement contrevenu aux instructions qui lui avaient été données – ce que l’intéressé conteste énergiquement – et que « ces agissements sont susceptibles de constituer une forme d’abus de confiance », il n’en souligne pas moins que « l’enquête a permis d’écarter toute intention malveillante de la part du trader, toute intervention externe ou connivence ».

Traduction : l’affaire Picano-Nacci n’a strictement rien à voir avec l’affaire de la Société générale, celle qui a valu au trader Jérôme Kerviel d’être condamné en octobre 2010 à cinq ans de prison dont trois ferme.

Les poursuites engagées par la banque contre le jeune trader sont stupéfiantes. À la lecture de l’ordonnance de renvoi, on a tôt fait de comprendre que la direction des Caisses d’épargne, qui a toujours été très proche de Nicolas Sarkozy, est, elle-même, grandement responsable des désordres qui régnaient au sein de l’établissement et sans lesquels il n’y aurait jamais eu ces gigantesques pertes de marché. Reprenant à son compte de nombreux faits révélés par des enquêtes de Mediapart – mais sans faire référence à notre journal –, l’ordonnance dresse, en creux, un réquisitoire contre la banque elle-même. À lire l'ordonnance de renvoi, on en vient à penser que la direction a porté plainte pour se défausser de ses propres responsabilités.

À cette affaire, Mediapart a consacré de très nombreuses enquêtes, qui disculpent Boris Picano-Nacci, et qui accablent la direction de l’époque des Caisses d’épargne. Ces enquêtes nous avaient même valu douze plaintes en diffamation de l’ancienne direction de la banque – plaintes que celle-ci avait finalement retirées avant finalement d’être condamnée pour poursuite abusive.

Pour comprendre l’injustice dont Boris Picano-Nacci est aujourd’hui la victime, il suffit donc de se reporter à ces enquêtes très fouillées, dans lesquelles nous avions révélé de très nombreux documents confidentiels de la Commission bancaire et de la direction de la banque elle-même. On peut en particulier se reporter à ces trois enquêtes :

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 19:13

 

Lire aussi

Dans le monde de la pauvreté, seuls les états des lieux sont riches. Les sept rapports qui sont rendus aujourd’hui au premier ministre ont mobilisé pendant un peu moins de deux mois associations, partenaires sociaux, collectivités, en vue de la conférence nationale de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale qui se déroulera les 10 et 11 décembre. Ils dressent un tableau noir de la situation vécue par les 20 % des Français les plus en difficulté.

Dans chaque secteur, des propositions ont été faites, souvent anciennes, mais jamais mises en œuvre. « Preuve de l’inaction des derniers gouvernements », explique-t-on à Matignon. Que fera le premier ministre de ces suggestions ? C’est toute la question. Jean-Marc Ayrault ne devrait pas se prononcer avant le mois de janvier.

Au vu des contraintes budgétaires, on peut surtout s’attendre à des réformes de fonctionnement et de gouvernance. Tous les rapports insistent sur l’insuffisante qualité de l’accompagnement et son éparpillement : comment éviter qu’une personne se retrouve écartelée entre 15 référents et autant de dispositifs différents, de la mairie à la caisse des allocations familiales en passant par Pôle emploi ou encore le conseil général ?

Ce labyrinthe conduit à une problématique essentielle, celle du non-recours. À titre d’exemple, 35 % des allocataires possibles du RSA socle (l’ancien RMI) ne le demandent pas. Ce taux atteint même 68 % pour les bénéficiaires potentiels du RSA activité (le complément de revenus auxquels ont droit les travailleurs pauvres). Pour l’accès aux soins, une aide existe pour pouvoir contracter une mutuelle. Le taux de non-recours atteint environ 75 % ! (Voir notre reportage à Nancy.)

Dans les autres priorités évoquées à Matignon, on évoque la sempiternelle question des jeunes qui ne sont ni en formation ni en emploi. Seulement 9 000 touchent le RSA jeunes, usine à gaz montée sous le gouvernement Fillon avec des conditions ultra-restrictives.

Deux solutions sont donc évoquées : élargir le RSA jeunes. Ou « booster » le CIVIS (Contrat d’insertion dans la vie sociale), déjà destiné à ce type de public, en accroissant le nombre d’agents accompagnateurs dans les missions locales, et/ou en augmentant l’allocation prévue (actuellement en moyenne de 300 euros) quand les jeunes n’ont pas d’emploi.

Autre sujet majeur sur la table : la crise de l’hébergement d’urgence. L’accent est mis à Matignon sur la prévention des expulsions. Mais le groupe présidé par Christophe Robert (Fondation Abbé Pierre) et le préfet Alain Régnier demande au plus vite 20 000 solutions pérennes de logement ou d'hébergement. 

Le groupe sur le surendettement et l'exclusion bancaire suggère la création d’un fichier contenant la date et le montant de tous les crédits pour forcer le prêteur à interroger le consommateur. Le rapport, rédigé par François Soulage, président du Secours catholique, préconise que les pénalités bancaires des personnes fragiles soient plafonnées et qu’elles soient appliquées seulement en fin de mois. Les titulaires du compte devront obligatoirement être prévenus dès qu’ils sont en difficulté. 

Enfin, il est un sujet éminemment sensible sur lequel le gouvernement est particulièrement attendu : le montant des minima sociaux. Car aujourd’hui, on peut vivre sous le seuil de pauvreté, et ne pas pour autant être éligible à la Couverture maladie universelle complémentaire (CMUC).

De même, le RSA subit depuis quelques années un fort décrochage par rapport au seuil de pauvreté. Alors que le RMI équivalait à 50 % du Smic, son équivalent d’aujourd’hui, le RSA socle, est tombé à 43 %. Le mode d’indexation du RSA doit donc être revu selon le groupe de travail dirigé par Bertrand Fragonard, magistrat à la Cour des comptes, et expert de la protection sociale. Qui préconise par ailleurs, sans tarder, un rattrapage. Pour certaines associations, il faudrait fixer le RSA socle à la moitié du Smic. Pour d’autres, il faudrait l’augmenter de 25 % sur cinq ans, ce qui à taux de recours égal entraînerait une dépense de 3,1 milliards d’euros.

Outre les jeunes adultes, deux catégories de population souffrent particulièrement : les foyers monoparentaux et les familles nombreuses. Mais pour savoir comment le gouvernement compte agir, il faudra également attendre. Une mission va être confiée au Haut Conseil à la famille, qui aura lui-même pour tâche de proposer une refonte des prestations familiales.

Retrouvez les 7 rapports en PDF

- Accès aux droits et aux biens essentiels, minima sociaux

- Emploi, travail et formation professionnelle

- Familles vulnérables, enfance, éducation

- Inclusion bancaire et lutte contre le surendettement

- Logement et hébergement

- Santé et accès aux soins

- Gouvernance des politiques de solidarité

 

 

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 17:52

 

Le Monde.fr avec AFP | 03.12.2012 à 13h57 • Mis à jour le 03.12.2012 à 15h11


 

 

Le centre d'accueil pour sans-abri La Boulangerie, à Paris, l'un des plus grands d'Europe.

 

Près du quart de la population de l'Union européenne, soit près de 120 millions de personnes, était menacé de pauvreté ou d'exclusion sociale en 2011, a indiqué l'agence de statistiques Eurostat, lundi 3 décembre. 119,6 millions de personnes, soit 24,2 % de la population des 27 pays de l'UE, étaient confrontées à ce risque l'an dernier, contre 23,4 % en 2010, témoignant de l'impact de la crise économique.

Les plus fortes proportions de personnes menacées de pauvreté ou d'exclusion sociale se situent en Bulgarie (49 %), en Roumanie et en Lettonie (40 %) ainsi qu'en Grèce (31 % contre 27,7 % en 2010). Les plus faibles se retrouvent en République tchèque (15 %), en Suède et aux Pays-Bas (16 %) ainsi qu'en Autriche et au Luxembourg (17 %). Elles sont 19,9 % en Allemagne et 19,3 % en France, un chiffre stable par rapport à l'année précédente, selon Eurostat.

 

 UNE ENVELOPPE RÉDUITE POUR L'AIDE ALIMENTAIRE

Ces personnes sont confrontées à au moins l'une des trois formes d'exclusion suivantes : le risque de pauvreté après la prise en compte des transferts sociaux ; la privation matérielle grave (fait de ne pas être en mesure de régler ses factures, de se chauffer correctement, de consommer des protéines...) ; la très faible intensité de travail (fait de vivre dans un ménage dans lequel les adultes ont utilisé moins de 20 % de leur potentiel total de travail au cours de l'année précédente).

Dans l'ensemble de l'UE, 17 % de la population est menacée de pauvreté monétaire, 9 % est en situation de privation matérielle sévère et 10 % vit dans des ménages à très faible intensité de travail, selon Eurostat. Ces statistiques annuelles sont publiées alors que les pays européens divergent sur le maintien de l'enveloppe consacrée à l'aide alimentaire européenne dans le budget 2014-2020 de l'UE. Ce programme est contesté par plusieurs pays européens, parmi lesquels l'Allemagne, la Suède et le Royaume-Uni, pour qui l'aide alimentaire aux plus démunis est une question qui devrait rester du ressort des Etats.

 

Lire la tribune Solidarité européenne pour les banques mais pas pour les Restos du cœur et le récit d'une mobilisation pour défendre l'aide alimentaire : Un pique-nique mimé devant l'Assemblée


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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 17:35

 

LE MONDE | 01.12.2012 à 11h51 • Mis à jour le 03.12.2012 à 12h17 Par Rémi Barroux -

 

 
Une extrailleuse, en avril 2005 à Saint-Martin-de-la-Porte, au fond du tunnel de la descenterie du chantier du futur tunnel ferroviaire entre Lyon et Turin.

La grogne monte contre la ligne ferroviaire Lyon-Turin, censée favoriser le ferroutage de part et d'autre des Alpes. Cette contestation qui s'étoffe ouvre, après l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, une nouvelle ligne de front entre les écologistes et le gouvernement. Car François Hollande et Jean-Marc Ayrault entendent mener à bien, coûte que coûte, les deux chantiers, inscrits dans la politique de transport et d'aménagement du territoire.

Le chef de l'Etat français et le président du conseil italien, Mario Monti, devraient réaffirmer, à l'occasion du sommet France-Italie qui se tient à Lyon lundi 3 décembre, l'intérêt du projet transalpin.

Le 28 novembre, lors du conseil des ministres, dans la continuité des engagements pris par Nicolas Sarkozy et le gouvernement de François Fillon, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé un projet de loi "autorisant l'approbation de l'accord pour la réalisation et l'exploitation d'une nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin".

Les opposants – écologistes, associations de défense de l'environnement, agriculteurs et élus locaux – ont fait connaître leur détermination à bloquer le projet lors d'un "avant-sommet" qui s'est tenu vendredi et samedi à Lyon.

 

PLUS LONG QUE LE TUNNEL SOUS LA MANCHE

Le député européen José Bové, également très en pointe dans la bataille de Notre-Dame-des-Landes, et plusieurs élus d'Europe Ecologie-Les Verts devaient être présents.

Lire :  Un dossier entaché de conflits d'intérêts?

Le Lyon-Turin est un chantier titanesque, plus long que le tunnel sous la Manche, et très complexe compte tenu du relief et de la géologie. Aujourd'hui, seuls 10 % des marchandises traversent les Alpes entre la France et l'Italie par le rail, contre 60 % en Suisse et 30 % en Autriche.

Les partisans du projet mettent donc en avant sa forte ambition environnementale qui permettra de réduire le trafic routier et ses nuisances. Tout en renforçant la sécurité.

Lire (édition abonnés) :  En Italie, les No TAV assistent, impuissants, au percement de la première galerie

Les "anti" qu'ils soient français, suisses ou italiens, tentent de fédérer leurs forces. Les Français devaient ainsi recevoir le soutien de leurs homologues italiens, plus virulents, qui comptent manifester lundi à Lyon et dont plusieurs militants étaient bloqués à la frontière samedi matin.

 

"SUSPICION DE CONFLIT D'INTÉRÊTS"

Globalement, ils réclament des mesures préalables, comme en Suisse, où le transport routier a été fortement taxé, et estiment que la ligne historique, celle qui passe par le tunnel du Mont-Cenis est suffisante pour assurer le fret, en forte diminution. Ils dénoncent "les désastres environnementaux", et plus précisément "les conflits d'intérêts et les rapports douteux" ainsi que les coûts "exorbitants " du futur tunnel.

Le député (UMP) de Savoie et maire d'Aix-les-Bains, Dominique Dord, a ainsi exprimé son doute sur "les informations officielles sur lesquelles nous fondons nos raisonnements et nos décisions", allant jusqu'à évoquer une "suspicion de conflit d'intérêts au sein même de la commission d'enquête" publique.

Lancé lors d'un sommet franco-italien en 1991, le projet est aussi un casse-tête financier. Le coût du tunnel dit "de base" entre l'Italie et la France, a été d'abord évalué à 8,5 milliards d'euros. Mais, selon la Cour des comptes qui a adressé, en août, à Jean-Marc Ayrault un référé sur le projet, les "coûts prévisionnels sont en forte augmentation".

L'estimation du coût global est passée de 12 milliards d'euros, en comptant les accès au tunnel côté français, à "26,1 milliards d'euros". Et de regretter que "d'autres solutions alternatives moins coûteuses ont été écartées sans avoir été explorées de façon approfondie".


IL FAUT AUSSI INVESTIR DANS LES TRAVAUX D'ACCÈS

L'Elysée et le gouvernement sont conscients du problème que représente le financement du projet, surtout en période de recherche d'économies. A Lyon, François Hollande devrait appeler l'Union européenne au secours et lui demander de maximiser son financement. Soit 50 % du coût des travaux préparatoires et 40 % des travaux définitifs. Rien de sûr. L'allocation de ces sommes dépend du futur budget européen 2014-2020, lui aussi soumis aux lois de la rigueur. Sans ces engagements, avance-t-on au gouvernement, "il sera impossible de conclure".

Outre le financement du tunnel lui-même, il faut aussi investir dans les travaux d'accès et la mise en cohérence du schéma de transport, notamment le contournement du Grand Lyon.

Des milliards d'euros qui reposeront sur l'Etat français et les collectivités territoriales. Si les partisans du projet, conscients du problème financier, veulent dissocier les deux étapes du projet Lyon-Turin, beaucoup reconnaissent qu'elles sont complémentaires et indispensables à la cohérence globale. Une partie des enquêtes d'utilité publique sur ces travaux "franco-français" est en cours.

Les opposants entendent bien batailler ferme à cette occasion. La mise en service du tunnel, prévue pour 2023, pourrait être repoussée à 2028-2029.

 

Rémi Barroux -

 

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Un dossier entaché de conflits d'intérêts ?
LE MONDE | 03.12.2012 à 11h43 • Mis à jour le 03.12.2012 à 12h14 Par Rémi Barroux -

 
Les opposants au projet s'appuient sur un référé de la Cour des comptes pour demander "l'annulation des enquêtes préalables à la déclaration d'utilité publique".

Dans leur charge contre le tunnel ferroviaire Lyon-Turin, les opposants évoquent des "conflits d'intérêts" qui pourraient faire invalider les enquêtes d'utilité publique menées autour du projet. Ils ont écrit, le 14 novembre, aux préfets de Savoie, du Rhône, de l'Isère et de l'Ain pour demander "l'annulation des enquêtes préalables à la déclaration d'utilité publique" pour le projet de contournement ferroviaire de l'agglomération lyonnaise et la création d'une nouvelle liaison ferroviaire entre Grenay (Isère) et Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie).

A l'appui de leurs accusations, les signataires du document citent la Cour des comptes. Dans un référé du 1er août, la Cour souligne qu'"il conviendra de veiller à ce que cette indispensable certification soit réalisée par des experts n'ayant pas eu à travailler sur le dossier et n'ayant pas de conflit d'intérêts au regard des suites du projet".

De quoi s'agit-il ? Selon les opposants, des membres de la commission d'enquête "ont déjà délibéré sur des dossiers déclarés dépendants du dossier Lyon-Turin".

Ainsi, le président de la commission d'enquête, Pierre-Yves Fafournoux, a participé comme simple enquêteur au travail sur le contournement de Lyon. Le rapport d'enquête, sur ce dossier, donnait un avis favorable en estimant que le taux de rentabilité interne du contournement ferroviaire autour de Lyon (CFAL) était "très dépendant (...) en particulier de la réalisation de la voie Lyon-Turin". "A partir de là, M. Fafournoux ne peut qu'avoir un avis favorable à la future ligne Lyon-Turin qui confortera l'avis émis précédemment sur le contournement de Lyon", explique Daniel Ibanez, l'un des responsables des opposants au tunnel.

Autre problème, selon M. Ibanez : M. Fafournoux a dirigé un cabinet d'étude, le Cedrat, qui a réalisé, dans les années 1990, une étude utilisée par la suite par la SNCF dans un dossier technique pour la liaison ferroviaire Lyon-Turin. "Dans le cadre de son travail de président de la commission d'enquête, M. Fafournoux ne peut se déjuger et rejeter des travaux qu'il a réalisés quelques années auparavant." Il a eu à travailler sur le dossier, un biais possible dénoncé par la Cour des comptes.

Autre conflit d'intérêts "probable", indiquent les opposants, la commission d'enquête invite Réseau ferré de France "à étudier le mémoire de l'entreprise Truchet TP" sur un projet de stockage de 950 000 mètres cubes de remblais. Or l'un des enquêteurs, Guy Truchet, n'est autre que le frère de Roger Truchet, le président de l'entreprise de travaux publics Truchet TP.

Le Canard enchaîné, qui a révélé l'affaire le 3 octobre, indique que le coût de l'opération de stockage pourrait générer "un chiffre d'affaires de 20 à 50 millions d'euros". "Le problème n'est pas que l'entreprise ait rédigé ce mémoire repris par la commission, explique M. Ibanez, mais qu'à aucun moment Guy Truchet n'ait mentionné son lien de parenté ou proposé sa démission."

Rémi Barroux -

 

Un projet vieux de vingt ans

1991 Création du Comité français pour la Transalpine et du Comitato Transpadana pour promouvoir la réalisation du tunnel.

Mars 1999 Accident du tunnel du Mont-Blanc (39 morts).

2001 Accord franco-italien décidant la réalisation du Lyon-Turin.

2004 Vote au Parlement européen inscrivant le tunnel dans la liste des projets prioritaires.

Janvier 2011 Le tracé définitif et la répartition des coûts de la première phase sont fixés. La mise en service est prévue pour 2023.

 


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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 17:29

 

LE MONDE | 03.12.2012 à 15h19 • Mis à jour le 03.12.2012 à 17h32 Par Pascale Krémer -

 

 
Un atelier de recherche d'emploi à la Mission locale d'insertion de Sénart, le 29 novembre.

Le diagnostic est sévère, il place la ministre de la jeunesse, Valérie Fourneyron, qui voit "tous les indicateurs se dégrader", devant "l'impérieuse nécessité d'agir rapidement". Fragilisation accrue, risques d'exclusion, creusement des inégalités entre jeunes sur fond de crise économique : le premier rapport de l'Observatoire de l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (Injep) sur la situation de la jeunesse en France, qui sera présenté, mardi 4 décembre, lors de rencontres organisées au Conseil économique, social et environnemental, vient rappeler au président de la République le bien-fondé de sa priorité affichée de campagne et l'urgence d'une politique publique à la hauteur des promesses et de l'enjeu. Un conseil interministériel se prépare sur le sujet, dans tous les ministères ; il devrait se tenir en février 2013. Des mesures fortes seront annoncées, promet Mme Fourneyron.

Car les jeunes sont bien les premières victimes de la récession. Tous ne la subissent pas aussi violemment. Plutôt que le portrait d'une génération sacrifiée, ce rapport dessine la ligne de fracture entre deux jeunesses qui s'éloignent l'une de l'autre.

La première est dotée de diplômes, ils continuent bon gré mal gré de la protéger. La seconde en est dépourvue, elle est guettée par la pauvreté. Ce sont ces 15 % de jeunes qui ne sont ni en études, ni en formation, ni en emploi. Nulle part. Et que la puissance publique aide peu. Le taux de pauvreté des 18-24 ans atteint 22,5 %. Depuis 2004, il a progressé de 5 points. Au total, plus d'un million de jeunes sont désormais confrontés à une situation de grande précarité.

Olivier Galland, sociologue et directeur de recherche au CNRS, préside le conseil scientifique de l'Injep, établissement public (créé en 1953, repensé en 2010) qui a notamment pour mission de dresser tous les deux ans un état des lieux de la situation des jeunes en France. Il évoque les conclusions du rapport auquel il a contribué.

Pourquoi avoir choisi le thème des inégalités au sein de la jeunesse ?

 Ces dernières années, l'accent a surtout été mis sur les inégalités intergénérationnelles. Or je ne crois pas à la théorie de la "génération sacrifiée". C'est faire l'hypothèse que la génération des jeunes forme un tout qui s'oppose aux générations aînées. Mais au sein même de la jeunesse, l'hétérogénéité grandit. Dans les enquêtes et sondages, ni les adultes ni encore moins les jeunes ne reconnaissent ce clivage intergénérationnel. Les jeunes ne se sentent pas discriminés en tant que génération. Sans doute parce qu'existent de très fortes solidarités intergénérationnelles informelles à l'intérieur des familles - ce qui renforce les inégalités entre jeunes selon qu'ils peuvent, ou non, être aidés.

La famille demeure un soutien de poids ?

Les parents font des efforts extraordinaires pour les jeunes adultes, qui ne sont pas les "Tanguy" que l'on décrit. Depuis quinze ans, l'âge moyen de décohabitation n'a pas évolué significativement, il demeure aux alentours de 20 ans. Contrairement au modèle nordique, où l'on part tôt mais en étant ensuite très soutenu par la puissance publique, et au modèle méditerranéen où l'on reste jusqu'à 30 ans chez les parents pour accumuler des ressources, le modèle français est intermédiaire : on part assez tôt mais en restant à proximité géographique, affective, matérielle de la famille, dans un apprentissage progressif de l'autonomie.

Le rapport montre de grandes inégalités d'insertion dans l'emploi...

 En France, s'exprime une sorte de préférence collective pour les "insiders" déjà en emploi, très protégés par rapport à ceux qui sont aux portes et subissent les à-coups de la conjoncture. A l'instar des jeunes. Dans les pays où l'apprentissage est très développé, ou le marché du travail est plus flexible, il y a partage de la flexibilité entre les générations.

En France, la variable d'ajustement de l'économie, ce sont les jeunes : 22 % de la population active mais 40 % des chômeurs, indiquons-nous dans le rapport. Sur six millions de jeunes actifs, un million est au chômage au sens du BIT. Et l'augmentation du chômage de longue durée est particulièrement préoccupante chez ces jeunes (+ 5,6 % entre 2008 et 2010). Mais toutes les jeunesses ne souffrent pas de la même façon. Le clivage se creuse, dans l'accès à l'emploi, entre diplômés et non-diplômés.

Plus que jamais en temps de crise, les diplômes protègent du chômage ?

 Selon les chiffres Insee cités dans le rapport, le taux de chômage (2011) des 15-29 ans est de 9 % pour les diplômés du supérieur, de 22 % pour les titulaires d'un bac, CAP ou BEP. Mais de 46 % pour les non-diplômés. Le taux de pauvreté (disposer de revenus inférieurs à 964 euros mensuels, en 2010) est de 30 % pour les non-diplômés, contre 10 % pour les diplômés du supérieur. Dans l'insertion professionnelle, le diplôme est devenu un avantage relatif plus important qu'il ne l'était il y a vingt ou trente ans. Il reste une protection extraordinaire contre le chômage. Les diplômés continuent, même si c'est plus tardivement, de décrocher le Graal, le CDI. 80 % l'obtiennent entre 25 et 30 ans. Sur dix, vingt ans, le phénomène de dévaluation des diplômes n'est pas si marqué que cela. Et tous les diplômes protègent. Certes, davantage à mesure que leur niveau monte. Mais l'insertion professionnelle d'un titulaire de CAP ou de BEP est plus proche de celle d'un diplômé du supérieur que de celle d'un non-diplômé.

 

Lire l'intégralité de l'interview (zone abonnés) et Les critères d'accès au RSA-jeunes pourraient être assouplis


Pascale Krémer -

 

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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 21:49

 

Marianne - Dimanche 2 Décembre 2012 à 05:00

 

Jack Dion
Directeur adjoint de la rédaction de Marianne et grand amateur de théâtre En savoir plus sur cet auteur

 

 

( Laurence Parisot et Gerhard Schröder, Paris, août 2012 -PRM/SIPA )
( Laurence Parisot et Gerhard Schröder, Paris, août 2012 -PRM/SIPA )

L'homme politique préféré de la bien-pensance n'est ni François Fillon, ni Jean-François Copé, ni Jean-Louis Borloo, ni Nicolas Sarkozy. Non, celui qui est devenu la référence obligée, c'est Gerhard Schröder, l'ex-chancelier social-démocrate d'Allemagne.

Franz-Olivier Giesbert, le patron du Point, s'en inspire chaque semaine pour affirmer que François Hollande, au mieux, n'en sera que la pâle copie. Dans les Echos, Bruno Le Maire, ancien ministre UMP, dit du pacte de compétitivité : «Le compte n'y est pas... François Hollande ne sera pas le Gerhard Schröder français.»

Un autre ex-ministre, le député UMP Pierre Lellouche, affirme dans la Croix : «François Hollande pourrait être le Schröder français, celui qui poursuit les réformes structurelles partiellement engagées par la droite, et, finalement, réalise enfin l'aggiornamento idéologique de la gauche française.» Quant à Christophe Barbier, directeur de la rédaction de l'Express, il a trouvé un autre héros en la personne de... Tony Blair, dont il rapporte cette docte pensée : «La gestion de l'économie n'est ni de gauche ni de droite. Ce qui compte, c'est ce qui marche.» Pour ceux qui l'auraient oublié, cette complainte était déjà en vogue à l'époque du sarkozysme triomphant.

Tony Blair ou Gerhard Schröder, c'est rose bonnet et bonnet rose. Nonobstant leurs différences, tous les deux viennent de la gauche sociale-démocrate ; tous les deux ont mis en place des politiques inspirées de l'orthodoxie néolibérale ; tous les deux ont mené leurs partis respectifs à la déroute électorale ; enfin, tous les deux ont été récompensés de leurs louables efforts en se recyclant, l'un (Blair) dans le conseil aux grands de la finance et les conférences à prix d'or, l'autre (Schröder), en entrant à la direction du groupe Gazprom, qui est à la transparence ce que Vladimir Poutine est à l'éthique.

Ces itinéraires postpolitiques devraient prémunir contre tout hommage appuyé à ces deux astres perdus de la social-démocratie européenne. Mais ceux qui les encensent ne font pas dans le détail moral. L'important, à leurs yeux, est que les deux hommes aient fait le «sale boulot» en achevant ce que les conservateurs dorés sur tranche avaient initié.

En ces temps de crise systémique et de chamboule-tout idéologique, il est logique de s'inspirer de personnages ayant marqué l'histoire de leur empreinte. On pourrait, par exemple, se réclamer d'un Roosevelt, qui sut affronter les puissances de l'argent pour initier le New Deal, ou du général de Gaulle, qui sut dire non quand l'élite de l'époque sombrait dans le «lâche soulagement» évoqué par Léon Blum après la signature des accords de Munich.

Il est significatif qu'à ces deux noms on préfère désormais un Schröder qui symbolise la prééminence du surmoi néolibéral imprimant l'inconscient social-démocrate. Que les petits télégraphistes de la droite en fassent leur nouveau dieu, cela peut se comprendre. Que certains, à gauche, aillent parfois jusqu'à s'en réclamer, c'est plus étrange, sauf à penser que la tactique suprême consiste à crier victoire après avoir marqué un but contre son camp.

 

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 19:37

Le drame de Florange était inscrit de longue date. Dès le mois d’août 2006, au lendemain du succès de l’OPA hostile de Mittal sur Arcelor, serait-on tenté de dire. La sidérurgie lorraine, mais aussi belge, et peut-être demain européenne, paie aujourd’hui le prix de l’échec d’un modèle financier mis en place lors de cette attaque boursière. Si Lakshmi Mittal, financier de haut vol, en est le premier acteur, la banque Goldman Sachs, qui l’a accompagné dans toute ce périple, porte une lourde responsabilité. Négligeant les réalités industrielles, les caractéristiques du secteur sidérurgique, elle a soutenu la financiarisation d’une industrie lourde, ce qui menace aujourd’hui de l’entraîner par le fond.

Pour comprendre ce qui se joue aujourd’hui  autour de Florange et dans tout le groupe, il faut se reporter au début de l’histoire.

26 janvier 2006. À la surprise générale, Lakshmi Mittal lance une OPA hostile sur le groupe Arcelor. La France découvre alors ce milliardaire indien, mais de nationalité britannique et totalement intégré à la City depuis vingt ans, aujourd'hui sixième fortune mondiale. Dans les milieux de l’acier, on connaît un peu cet homme d’affaires, qui a pris pied dans la sidérurgie européenne en rachetant des sites industriels dont les grands groupes souhaitaient se séparer, parce que jugés trop peu rentables ou sur des productions trop bas de gamme.

C’est ainsi qu’ils l’ont vu racheter des sites en quasi faillite en Roumanie, en Bulgarie, des usines mal positionnées comme Unimétal, un site d’Arcelor, ou des mines au Kazakhstan (donnant lieu, selon la BBC, à des 100 millions de dollars de dessous de table). Puis ils l’ont regardé prendre son envol avec le rachat du sidérurgiste américain en difficulté, International Steel. Mittal Steel grandit, mais reste un acteur moyen.

 

Lashkmi Mittal 
Lashkmi Mittal© ArcelorMittal

 

Aucun des  grands groupes sidérurgistes n’aurait pensé pouvoir être une cible pour Mittal. Encore moins Arcelor. Il est alors le numéro un mondial de la sidérurgie, depuis la fusion quatre ans plus tôt du français Usinor, du luxembourgeois Arbed, du belge Cockerill Sambre et de l’espagnol Aceralia. Après pas loin de vingt ans de lourdes et dramatiques restructurations marquées par des centaines de milliers de suppressions d’emplois, qui ont coûté des centaines de milliards aux gouvernements européens, le nouveau groupe est un des plus performants du monde, positionné sur des aciers de très haut de gamme et déployé sur presque tous les continents.

Comment Lakshmi Mittal ose-t-il s’attaquer à un tel géant ?, se demandent, stupéfaits, les dirigeants du groupe, les observateurs et les gouvernements européens. Une communication très habile, menée en France par Anne Meaux d’Image 7, présente le milliardaire comme le parfait entrepreneur, l’industriel qui ose bousculer les places fortes. Un capitaliste, un vrai, qui n’a pas peur de plonger dans le grand bain de la mondialisation. Bref, le contraire de ces dirigeants « poussiéreux » d’Arcelor, qui ont vécu à l’abri des États.

L'ombre de Goldman Sachs

La réalité est un peu différente. Car derrière le « génial homme d’affaires » se cache l’ombre tutélaire de Goldman Sachs. À cette époque, la banque est inquiète : elle a prêté plus de 7 milliards de dollars à Mittal pour l’aider dans ses diverses acquisitions. Mais le groupe est à la peine et Goldman Sachs n’est pas sûr de revoir la totalité de sa créance. Il faut adosser Mittal à un groupe plus puissant. L’idée s’impose vite que plutôt que de se vendre, il pourrait acheter.

 

 
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Arcelor paraît la cible idéale. Le groupe est riche, il est puissant et il n’est pas contrôlé ! À l’exception du Luxembourg, les États européens, épris d’un libéralisme de bon ton, ont décidé de renoncer à avoir tout droit de regard sur le groupe, en dépit des milliards de subventions accordés précédemment et du poids du groupe sur des filières industrielles entières, des répercussions sur l’emploi et  dans certaines régions. Baignés dans une culture industrielle, les dirigeants d’Arcelor ne surveillent que de loin un cours de l’action qui végète. Tous les éléments sont réunis pour une attaque boursière en règle.

De plus, en rapprochant les deux groupes, le nouvel ensemble contrôlera plus de 10 % du marché mondial de l’acier. Cela lui donnera la taille suffisante pour peser sur les prix mondiaux. L’argument plaît doublement aux banquiers de Goldman Sachs. C’est l’assurance d’avoir un groupe très rentable. Mais c’est aussi un bon pari pour leurs activités de trading : après avoir résisté pendant des années, les sidérurgistes européens, qui alors dominent le marché mondial, ont fini par accepter que des contrats à terme sur l’acier, avec tous les instruments financiers qui les accompagnent (dérivés, options, etc.) soient négociés sur le London Metal Exchange. Décidément, cette OPA hostile sur Arcelor apparaît sous les meilleurs auspices.

Face à la puissance et au savoir-faire financier éprouvé de Goldman Sachs, la défense d’Arcelor est gauche et maladroite. Les dirigeants cherchent d’abord l'appui du russe Severstal, un allié récent, que les communicants de Lakshmi Mittal s’empressent de présenter comme l’entrée de l’oligarchie russe la plus corrompue, ce qu’il n’a jamais été. Puis, ils étudient une alliance, au travers un montage très compliqué, avec le rival de toujours : l’allemand ThyssenKrupp. Mais les discussions échouent. Divisée, car les intérêts nationaux dans ce groupe européen récent ont fini par prendre le dessus, l’équipe dirigeante se disloque.

Le Luxembourg , actionnaire à hauteur de 7 %, passe le premier dans le camp de Mittal, contre la promesse de garder le siège du groupe au Luxembourg et de veiller aux intérêts du Grand-Duché. Le gouvernement français, qui n’est plus actionnaire et n’a plus aucun droit de regard, patauge. Après s’être fait rappeler à l’ordre par Bruxelles, qui juge ses demandes trop nationales et contraires à la concurrence et à la liberté des capitaux, il tente de négocier quelques conditions. Une lettre d’intention de 45 questions est envoyée à Lakshmi Mittal pour lui demander des engagements sur l’information préalable en cas de décisions importantes, sur l’emploi, sur le maintien des sites, sur la protection de la recherche – Metz est alors le site de recherche sur l’acier le plus avancé du monde.

L’homme d’affaires consent à tout, s’engage sur tout. « Il n’a tenu aucune de ses promesses », dit aujourd’hui Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif.

De toute façon, dans cette OPA hostile, les gouvernements, comme les salariés, comme les collectivités locales, comme les fournisseurs, n’ont pas leur mot à dire. L’affaire se négocie avec les seuls actionnaires. L’offre qui était jugée inadmissible à 18,6 milliards d’euros, devient magnifique à 25,6 milliards quelques mois plus tard. L’OPA est réussie. À lui seul, Lakshmi Mittal et sa famille détiennent 41 % du groupe. Il est au sommet de sa gloire. En 2008, il sera nommé administrateur de Goldman Sachs et d’EADS, en signe de reconnaissance.

les cycles de l'acier

Les salariés d’Arcelor comprennent vite qu’ils ont changé de monde. Habitués à penser sur le long terme, ils se retrouvent plongés dans une vision court termiste où le dividende trimestriel et les intérêts de la famille prennent le pas sur tout autre considération. La quasi totalité des dirigeants du groupe est évincée. Le pouvoir est concentré dans les mains de Lakshmi Mittal, de son fils, propulsé  à 23 ans directeur financier, de sa fille, nommée administratrice, et de ses hommes de confiance, sans que la presse anglo-saxonne, qui dénonçait jusqu’alors la gouvernance étroite d’Arcelor, ne s’en émeuve.

Le groupe, jusqu’alors ouvert, se referme. Le pouvoir y devient secret, opaque et discrétionnaire. Toute stratégie industrielle disparaît. La seule ligne de conduite est de dégager le plus d’argent possible pour le groupe et pour la famille.

Car le montage imaginé pour reprendre Arcelor repose sur une pyramide de dettes à tous les étages. « Jamais Goldman Sachs n’aurait dû leur proposer un tel montage. Cela ressemble un gigantesque LBO (leverage buy out). Endetter de la sorte une entreprise industrielle, travaillant dans un métier très cyclique et demandant d’énormes investissements en capitaux, est criminel »relève un banquier.


 
© dr

 

 Dans un premier temps, le cycle de l’acier porte ArcelorMittal, pour le plus grand bonheur de son actionnaire principal. Les prix de l’acier atteignent des sommets. Tous les plans d’adaptation et de long terme, héritage des années de restructuration et de dialogue social,  sont annulés. L’ancienne direction d’Arcelor prévoyait ainsi de gérer sur dix ans la fermeture de ses hauts fourneaux continentaux (Liège, Charleroi, Florange, Brême), jugés peu compétitifs, afin d’éviter les drames sociaux et de préparer la reconversion tant économique que sociale des sites. Mais la gestion prévisionnelle n’est plus de mise.

« Florange ne sera pas touché », assure alors Lakshmi Mittal, qui promet de nouveaux investissements pour pérenniser les hauts-fourneaux et la filière à chaud. Il fait les mêmes promesses en Belgique. Tout  doit tourner à plein : il faut produire le plus d’acier possible au moment où les cours sont élevés. En 2007, ArcelorMittal affiche un profit historique de 10,7 milliards d’euros. L’action et les dividendes s’envolent.

Porté par le succès, le groupe rachète à tour de bras, et au plus haut, des mines de charbon, de minerai de fer, des sites un peu partout dans le monde. Tout est à nouveau essentiellement financé par endettement. Mais la fatalité de la sidérurgie frappe à nouveau : le cycle se retourne. Les prix élevés ont amené tous les sidérurgistes à pousser leur production et leurs capacités de production. Les sidérurgistes chinois envahissent le marché mondial. Les prix baissent. Puis, avec l’arrivée de la crise, ils s’effondrent.

La gestion “stop and go”

Les salariés d’Arcelor redécouvrent alors la gestion « stop and go », qui avait marqué l’ère des grandes familles européennes de l’acier avant la crise de 1974. En concurrence avec les autres sites mondiaux du groupe, les usines européennes sont les plus maltraitées, car jugées trop chères et pénalisées par les normes environnementales. Les hauts-fourneaux sont éteints ou rallumés en fonction des prix, les investissements reportés à plus tard, comme les productions plus élaborées. Les salariés de Florange, Charleroi, Liège, Gandrange ne savent plus à quel saint se vouer : un jour, on leur promet un avenir, le lendemain, on les dit condamnés.

Un site comme celui de Fos est peut-être le plus emblématique de ce qu'est devenu le groupe. Sans aval, l'usine marseillaise produit des aciers de première fusion (coils, brames) qui sont réexpédiés dans le reste du groupe ou vendus sur les marchés mondiaux. En dépit – et peut-être à cause – de ce handicap, Fos a été une des usines les plus performantes du groupe et du monde. Elle est aujourd'hui totalement désorganisée. Les hauts-fourneaux sont allumés ou éteints en fonction des cours mondiaux. Les investissements, même d’entretien pour pérenniser l’outil industriel, sont différés. Combien de temps avant d'entendre dire que le site de Fos n'est pas assez rentable et a des problèmes ?


 

Alors que la crise s’aggrave, que le marché automobile, l'un des principaux débouchés de la sidérurgie européenne, s’effondre, ArcelorMittal est pris à la gorge. Fin 2011, il a plus de  22,5 milliards d’euros d’endettement net contre 19,7 milliards l’année précédente. Ses frais financiers s’élèvent à plus de 2,8 milliards d’euros. Ce qui ne l’empêche pas de verser l’an dernier 2,3 milliards d’euros de dividendes – plus que son bénéfice net de 2,2 milliards – dont 943 millions pour la seule famille Mittal. Les impôts du groupe, eux, s'élèvent à peine à 900 millions d’euros pour l’ensemble du groupe, dont zéro en France, grâce au miracle des prix de transferts.

Sans préavis, les décisions tombent. Le groupe tire un trait sur son activité dans les aciers inoxydables. Liège et Charleroi ferment. Les hauts-fourneaux de Florange, éteints, sont condamnés. Le Luxembourg aussi est touché. Les salariés découvrent du jour au lendemain les arbitrages de la direction. Les fournisseurs et les sous-traitants sont avertis sans ménagement. Les gouvernements et les collectivités locales sont mis devant le fait accompli. Tous les accompagnements sociaux et économiques, qui avaient permis la longue restructuration de la sidérurgie européenne, ont disparu. La finance ne s’embarrasse pas de tout cela, elle fait dans « le brutal ».

 

Mur de dettes

 

 
© Reuters

 

 « Je crains que ce qui se passe à Florange ne soit que le premier cas d’une longue liste », s’inquiète un connaisseur du dossier. L’avenir s’annonce sombre. Ce n’est pas seulement les surcapacités dans la sidérurgie, l’effondrement des prix et des débouchés qui fragilisent ArcelorMittal, mais sa situation financière, le modèle construit lors de son OPA hostile. Le groupe fait face aujourd’hui à un mur d’endettements. Il doit rembourser plus de 6 milliards d’euros entre 2013 et 2014. Sa dette est désormais classée en junk bonds : les refinancements vont coûter de plus en plus chers. Certaines émissions obligataires sont déjà au-dessus de 9 %. Il a les plus mauvaises performances et la plus mauvaise notation des groupes sidérurgiques mondiaux.

« Le groupe est désormais dans les mains des banques. Accepteront-elles ou non de suivre encore Lakshmi Mittal ? » s’interroge un proche du dossier. Fort du soutien de Goldman Sachs, celui-ci semble encore avoir leur soutien. Mais l’appui donné au milliardaire britannique risque d’être payé au prix fort par le groupe et ses salariés.

Lakshmi Mittal, en effet, n’a jamais vendu un actif. Et le contrôle familial est pour lui non négociable. Ces conditions sont lourdes de conséquences : cela signifie qu’aucune augmentation de capital n’est possible, car le milliardaire refuse de se faire diluer. Pour trouver des refinancements, le groupe  risque d’être condamné à trouver des montages de plus en plus byzantins, de plus en plus chers. Tout cela au prix de nouveaux sacrifices sur les investissements, les salariés, les sites industriels.

Remis sur pied au prix de centaines de milliards d’aides, de milliers de suppressions d’emplois, de sinistres régionaux, le groupe se retrouve maintenant pris dans la spirale infernale des années 1970 où de vieilles familles socialisaient les pertes et empochaient les gains. Mais cette fois, il n’est même pas sûr qu’un sauvetage étatique soit possible. Les responsables de ce gâchis et cette destruction sont nombreux, y compris dans notre si “brillante” haute administration française. Combien auront à en rendre compte ?

 

 

 

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 18:18

 

Rue89 - le Grand entretien 01/12/2012 à 19h41
Renée Greusard | Journaliste Rue89

 

 

Très déçu par les choix du gouvernement, Benjamin Coriat lui reproche de céder à « toutes les demandes des lobbys patronaux ».

 

 


Un salarié d’Arcelor Mittal, après l’annonce de Jean-marc Ayrault, le 30 novembre. (Jean-Christophe Verhaegen/AFP)

 

Il n’y aura pas de nationalisation temporaire du site sidérurgique de Florange. L’annonce de Jean-Marc Ayrault vendredi a cassé le projet d’Arnaud Montebourg. Une nouvelle couleuvre pour le ministre du Redressement productif.

La nouvelle a aussi été mal vécue par les salariés du site. Ce matin, sur RTL, Edouard Martin, responsable CFDT d’Arcelor Mittal à Florange, a accusé le gouvernement d’avoir « menti tout au long » des discussions :

« Jusqu’à la dernière minute quasiment, on nous a fait croire que la nationalisation temporaire était acquise. On n’a pas compris du tout ce pataquès de dernière seconde où Jean-Marc Ayrault a annoncé une piste qui n’avait jamais été jamais évoquée. »

Professeur à l’Université Paris XIII, Benjamin Coriat fait partie des économistes atterrés, ces économistes qui s’opposent au tout libéral. Comme les salariés du site de Florange, il ne comprend pas la décision de Jean-Marc Ayrault et a accepté de répondre aux questions de Rue89.

 

Rue89 : Etiez-vous favorable à la nationalisation temporaire ?

Benjamin Coriat : J’étais tout à fait favorable à la nationalisation temporaire. Dans la mesure où cela permettait de fabriquer une unité viable, de sauver les emplois et de continuer à faire vivre la région.

Les réserves que j’avais étaient que cette formule ne pouvait pas être considérée comme une véritable politique industrielle. Parce que c’était une opération de sauvetage alors qu’une politique industrielle a une dimension prospective, offensive et prépare l’avenir.

 

Vous comprenez donc la colère des salariés du site ?

Oui, bien sûr. D’autant qu’on ne sait pas tout. Y a-t-il finalement un engagement à maintenir les hauts fourneaux en activité ou pas ? Il semble que non.

La seule chose qui est dite, c’est qu’on les garde avec la possibilité de les rouvrir. Ce qui veut dire qu’on peut aussi les fermer définitivement. D’ailleurs Jean-Marc Ayrault ne dit pas « le site avec ses hauts fourneaux est sauvé », il dit « il n y aura pas de plan social », ce qui veut dire que même si le site fermé on fera en sorte que les salariés (en âge de l’être) seront reclassés .

En fait tout dépend du fait que l’UE adoptera le projet Ulcos sur le CO2, ou non.

« On ne voit pas l’intérêt de la formule retenue »

 

Vous avez d’autres réserves ?

Oui, on peut aussi s’étonner de l’annonce du gouvernement français qui va y mettre de sa poche pour des sommes (au delà des 150 millions déjà prévus pour Ulcos) qui sont, semble-t-il, assez importantes.

Et cette fois purement à perte, puisqu’elles seront dépensées au bénéfice de M. Mittal qui reste propriétaire des installations alors que dans le cas de la nationalisation temporaire, c’était des actifs qui restaient du côté public. Donc on ne voit pas très bien, sur un plan strictement économique l’intérêt de la formule retenue.

Il s’en est bien tiré Mittal dans la négociation ! C’est le moins qu’on puisse dire. Il ne prend aucun engagement à maintenir les hauts fourneaux en activité, en revanche l’Etat s’engage à abonder dans des financements supplémentaires, pour une entreprise qui a distribué l’année dernière deux milliards de dividendes. On est quand même dans un monde extrêmement étonnant.

De plus les 180 millions d’investissement de Mittal annoncées d’ici 2015 (si cet engagement est respecté, ce qui reste évidemment à vérifier) ne sont pas une somme qui excède de beaucoup ce qui est de toute façon nécessaire pour assurer le bon fonctionnement de l’aciérie, même sans extensions.

 

Mais comment se fait-il que cette situation n’est pas été anticipée ? Cela fait longtemps qu’il se dit que ce secteur est moribond.

Non, non, non le secteur n’est pas moribond. Le secteur de la sidérurgie, comme l’ensemble des autres secteurs en Europe, passe par une période difficile du fait de la récession et de la crise.

Et la récession elle-même, pour partie elle est le résultat des politiques choisies en Europe. En alignant l’ensemble des pays de la zone euro sur les engagements à revenir à des déficit zéro dans des délais très brefs., (dispositions adoptées dans le Pacte budgétaire,) on rajoute de la récession à la récession, partout en Europe.

Dans ces circonstances, il y a des surcapacités, des difficultés, mais en 2007, c’est-à-dire juste avant la crise, Arcelor a fait la meilleure année de toute son histoire.

La sidérurgie comme beaucoup d’autres secteurs connaît une activité cyclique. Ça va, ça vient...

Le site de Florange n’est pas moribond

 

Vous pensez que le site était viable ?

Ce que les salariés d’Arcelor ont démontré, dans le cas de Florange, c’est que sous certaines conditions, si on garde ensemble le chaud et le froid, le site est viable. Ce qui n’était pas viable c’était la seule partie dont Mittal voulait se défaire. Donc on n’est pas dans des domaines voués à disparaitre.

Montebourg a d’ailleurs sur son bureau un rapport d’expert qui montre que le site Florange si son intégrité est préservée est parfaitement rentable. Si le gouvernement ne fait plus confiance aux experts qu’il a lui même commissionnés, il y a un gros problème…

Le site de Florange n’est nullement moribond. Il fabrique des aciers premiums pour Mercedes et d’autres voitures haut de gammes.

L’histoire n’est pas celle là. L’histoire, c’est celle de Mittal qui s’est surengagé dans l’achat d’entreprises les unes après les autres, et qui a se trouve aujourd’hui surendetté.

 

A votre avis qu’est-ce qui fait que Jean Marc Ayrault a finalement pris cette décision ?

Le moins qu’on puisse dire c’est que la décision prise est extrêmement décevante. Pourquoi cette extrême frilosité ? On peut avancer deux séries d’explications.

D’abord, il semble bien que la conviction de ce gouvernement est que seule l’entreprise privée est efficace. Il donne l’impression de ne pouvoir envisager d’autres formules, sans une extrême défiance. Je dis cela car avec Florange, les conditions étaient réunies pour franchir le pas et semble-t-il dans des conditions économiques certainement pas plus mauvaises que celles qui ont été adoptées et qui seront mises en œuvre.

Des réticences à la mise en œuvre d’une politique industrielle

Ensuite, je crois que ce gouvernement est très réticent à mettre en œuvre de la politique industrielle sous quelque forme que ce soit. Regardez le rapport Gallois. Hollande avait annoncé qu’il ne fallait surtout pas augmenter la TVA, que les coûts en travail n’étaient pas le problème, etc… A l’arrivée (quelques semaines après ces déclarations) on fait le contraire de ce qui était annoncé !

De surcroît, on pérennise toute une série de dispositifs (dont le crédit d’impôt recherché) qui donnent cartes blanches aux entreprises et créent toutes sortes de niches et d’effets d’aubaines. Rien donc qui relève de la politique industrielle. Et une série de dispositifs pour conforter les choix spontanés des entreprises. On a ainsi une une série d’éléments pour comprendre comment ce gouvernement pense et oriente son action.

Du coup, et même si je comprends le choc et l’amertume des salariés, les décisions prises vendredi sont en cohérence avec les décisions précédentes et le plan Gallois. Au lieu de favoriser des politiques industrielles novatrices, on abonde dans les directions choisies par les entreprises en les dotant de subventions diverses.

 

A gauche on sent une déception, comme sur la réaction du gouvernement avec les pigeons.

Ah oui... On est très surpris de voir la capacité de ce gouvernement à céder à toutes les demandes des lobbys patronaux ! L’idée de la nationalisation partielle avec revente ensuite aurait peut être couté de l’argent au passage, ça on ne peut pas le dire à l’avance. Mais l’opération choisie vendredi, on ne nous l’annonce pas à coût zéro non plus.

 

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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 18:43

 

Marianne - Vendredi 30 Novembre 2012 à 15:00

 

Grand reporter au journal Marianne En savoir plus sur cet auteur

 


(PRM/SIPA)
(PRM/SIPA)
Réunis depuis ce vendredi matin au siège du Medef, les partenaires sociaux négocient difficilement sur la sécurisation des emplois dans l'Hexagone. Dans sa dernière mouture de projet d'accord, le patronat suggère en effet de faire payer par les chômeurs, l'émiettement du travail. 

Excluant obstinément toute modulation de charges sociales patronales pénalisant l'abus de contrats courts, le Medef la CGPME et l’UPA ont sorti ce matin leur joker pour débloquer la négociation sur la sécurisation des emplois que le président de la République François Hollande souhaite historique : ils proposent, pour se concilier la CFDT,  de créer des droits rechargeables à l’assurance chômage pour tous les salariés. Une idée en apparence géniale puisque ainsi les demandeurs d’emploi indemnisés conserveraient leur droit non épuisés en cas de reprise d’emploi, fût ce un job de très court terme. Sauf que…

Bien évidemment, la mise en place de ce nouveau dispositif pèserait lourdement sur l’assurance chômage dont le déficit cumulé, fin 2013, devrait atteindre près de 18 milliards d’euros. C’est pourquoi le Medef propose de faire payer ce surcoût… par les chômeurs !

Comment ? Primo : en ne calculant plus leur indemnisation sur la période d’emploi qui leur est la plus favorable financièrement comme c’est le cas aujourd’hui. Mais en tenant compte de l’ensemble de leurs périodes d’activité (un peu comme pour le calcul des retraites).
Secundo en contrebalançant la mise en place de ce dispositif de droits rechargeables, « d’une mesure d’équilibre financier concernant le taux d’indemnisation ».

Bref en reprenant de la main gauche, ce qui serait accordé aux demandeurs d’emplois de la main droite. Dans un pays où 60% des demandeurs d’emplois ne perçoivent déjà plus aucune indemnité de chômage, pas sûr que cette idée satisfasse les partenaires sociaux ! 

Projet Du Medef  (*visible sur le site de Marianne)
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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 18:22

 

lagazettedescommunes.com

 

Par A. l'AFP

Publié le 29/11/2012  

 

Près d'un an après l'ouverture du centre hospitalier sud-francilien (CHSF) d'Evry et Corbeil-Essonnes (Essonne), le partenariat public-privé (PPP) qui a permis sa construction reste décrié et va faire l'objet d'ici à septembre prochain d'un rapport parlementaire, a souligné mercredi 28 novembre 2012 la députée Jacqueline Fraysse.

Un amendement au projet de loi sur le financement de la sécurité sociale, déposé par la députée (GDR) Jacqueline Fraysse et voté en octobre, stipule qu’un rapport sur le PPP liant le CHSF à Eiffage doit être rendu en septembre 2013.

Lors d’une conférence de presse, Mme Fraysse a indiqué avoir demandé la publication de “deux rapports financés par l’argent public” sur le sujet, l’un de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), l’autre de celle des finances (IGF).

Une demande que le conseiller général (PCF) de Corbeil-Essonnes Bruno Piriou a adressée au président du conseil de surveillance de l’hôpital, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls.

Initialement prévue en mai 2011, l’ouverture de l’hôpital avait été reportée après la détection d’une kyrielle de malfaçons – 8 000 selon l’hôpital – auxquelles il a été remédié aux frais à la fois d’Eiffage et de l’hôpital.        
> Une procédure est en cours à ce sujet au tribunal administratif de Paris.

Le Dr Henri Lelièvre, chirurgien-orthopédiste et président de l’association “Sauvons notre hôpital public”, réunissant usagers et personnels, a estimé “les PPP pas du tout adaptés à la gestion et à la maintenance des hôpitaux publics”.

Vers une sortie partielle ? Une sortie partielle du PPP pourrait être envisagée, concernant les parties maintenance et exploitation du contrat. Des négociations pourraient débuter en 2013, a indiqué la direction du CHSF.

Selon le Dr Lelièvre, le CHSF “devient l’exemple emblématique de l’échec de ce type de partenariat” et il évoque 8 millions d’euros de surcoût pour 2012, sur les opérations de maintenance par Eiffage.

“Si une rayure est faite par un brancard sur un mur, avant, nos services d’entretien passaient un coup de peinture. Mais Eiffage considère que c’est une dégradation et facture. (…) Au final, c’est le contribuable qui va payer”.
> Températures qui ne peuvent être réglées que par Eiffage, portes battantes qui restent ouvertes grâce à des bandes adhésives : les dysfonctionnements sont nombreux, selon les exemples évoqués.

“On n’est plus dans un hôpital qu’on peut dire dangereux”, a toutefois précisé le Dr Lelièvre.

46 millions d’euros par an de loyer - Le loyer versé par le CHSF à Eiffage, pour la construction, la maintenance et l’exploitation du bâtiment, s’élève à 46 millions d’euros annuels.
> Lors de la pose de la première pierre, un loyer de 38,8 millions d’euros en 2011 était annoncé.

La Cour des comptes avait épinglé le PPP de ce bâtiment de 110 000 m2 ; et plus d’un millier de lits, plus grand chantier hospitalier de France, qui représente un investissement de 344 millions d’euros.

La sortie du PPP avait été votée en juin 2011 par le conseil de surveillance de l’hôpital.

 

 

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