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19 décembre 2016 1 19 /12 /décembre /2016 16:38

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

ETA : au Pays basque, plusieurs manifestations de soutien après cinq interpellations

 

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

 

 

Les personnes placées en garde à vue ont été transférées lundi de Bayonne au parquet antiterroriste à Paris.

 

 

 

Manifestation pour demander la libération des personnes interpellées, à Bayonne, le 17 décembre 2016.

Jean-Noël Etcheverry, dit « Txetx », militant associatif, Michel Berhocoirigoin, syndicaliste agricole, Michel Bergouignan, viticulteur, Béatrice Molle-Haran, journaliste, et Stéphane Etchegaray, un cameraman qui devait filmer sur place la destruction d’armes provenant de l’arsenal de l’ETA ont, à l’issue de leur garde à vue, été transférés, lundi 19 décembre, de Bayonne au parquet antiterroriste à Paris. Ces cinq personnes de la société civile ont été interpellées vendredi 16, dans la soirée, à Louhossoa (Pyrénées-Atlantiques) dans une opération policière franco-espagnole, présentée par Paris et Madrid comme « un coup » porté à l’organisation séparatiste basque ETA.

Lors de leur interpellation, douze pistolets-mitrailleurs, vingt-neuf armes de poing et neuf fusils d’assaut ont été découverts ainsi que des chargeurs, des munitions, des détonateurs, de la poudre d’aluminium, du chlorate, du penthrite… Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête préliminaire avec les qualifications « d’association de malfaiteurs terroriste et infractions sur la législation sur les armes et les explosifs en bande organisée, le tout en relation avec une entreprise terroriste ».

Rassemblements et prises de position se sont succédé tout le week-end : défilé à Saint-Jean-Pied-de-Port, appel d’élus… Tous ont manifesté leur émoi et leur sympathie après l’arrestation de ces personnes qualifiées par le ministre de l’intérieur, Bruno Le Roux, « d’individus en relation avec l’organisation terroriste ETA ».

« C’est du cynisme »

Dès samedi, un défilé a rassemblé, à Bayonne, près de 4 000 personnes selon les organisateurs (2 000 selon la police) pour demander leur libération. Venus d’horizons très divers, les participants ont exprimé leur étonnement et ont défendu ces « artisans de la paix », des membres de la société civile qui veulent faire avancer « le processus de paix en Pays basque ». Au premier rang se trouvait le maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray (centriste), par ailleurs président du conseil des élus du Pays basque. Il était aux cotés des députées de la côte basque, Sylviane Alaux et Colette Capdevielle, ainsi que de la sénatrice Frédérique Espagnac, toutes trois socialistes.

Nombre de maires, conseillers municipaux, des responsables CFDT, des élus CGT, des syndicalistes LAB et ELA venus de Bilbao, ainsi que des militants centristes, de droite, nationalistes, Verts ou du PS étaient à l’unisson.

« Depuis cinq ans, les Etats refusent tout processus de paix, a lancé M. Etchegaray. Les faiseurs de paix qui ont été arrêtés sont traités comme des criminels alors qu’ils essaient de jeter des ponts. Il n’y a plus d’attentats, mais pour que l’arsenal soit démantelé, il faut que les Etats acceptent d’ouvrir des portes. Cette opération [de vendredi], c’est du cynisme. A l’évidence, il y a une méconnaissance totale de ce qui se passe ici. »

Les cinq personnalités ont affirmé qu’il s’agissait de procéder à la neutralisation d’armes ayant appartenu à ETA « et de montrer que la société civile s’engage dans une démarche de paix ». En effet, alors que l’organisation ETA a décidé le 20 octobre 2011 « l’arrêt définitif et irréversible de sa lutte armée », tout processus paraît, depuis, bloqué au niveau des Etats aussi bien français qu’espagnol.

Militant adepte de la non-violence

Engagés dans la vie sociale et économique du Pays basque depuis des années, ces citoyens souhaitent que ce territoire avance. Agriculteur, Michel Berhocoirigoin a fondé en 1982 le syndicat paysan ELB devenu majoritaire en Pays basque en 2001, avant de poser les bases d’une chambre d’agriculture alternative. Depuis 2009, cheville ouvrière du mouvement écolo-alternatif Bizi !, Txetx Etcheverry s’est d’abord dépensé dans l’association Patxa contre l’exclusion sociale ou la toxicomanie, puis ce militant adepte de la non-violence a lancé, en 1996, le festival de musique identitaire Euskal Herria Zuzenean. Viticulteur, Michel Bergouignan a été durant vingt-deux ans directeur de la cave coopérative d’Irouléguy, avant de se consacrer à la renaissance de la pomme à cidre.

Aujourd’hui, le mouvement Bake Bidea les épaule : ce « chemin de la paix » s’appuie depuis 2011 sur des experts internationaux et sur la société civile pour mettre en place un processus de paix au Pays basque.

 

 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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19 décembre 2016 1 19 /12 /décembre /2016 12:15

Immense victoire pour les associations : les semences anciennes ne sont plus interdites en France !

 

Un grand merci aux Députés français !!!
Victoire de la Loi Biodiversité
Communiqué de nos amis d’Intelligence Verte   :
La Loi « Biodiversité » est une
victoire pour la biodiversité
des semences cultivées
Les variétés du domaine public
enfin libérées du carcan du
« catalogue officiel »
Mercredi 20 juillet, l’Assemblée nationale a définitivement voté la loi « pour la reconquête de la biodiversité », après deux années de procédure législative et de nombreux revirements dans le contenu des dispositions législatives.
En tout état de cause, la loi donne une véritable bouffée d’oxygène à la biodiversité cultivée, par le biais d’un article 4 quater qui a lui-même connu de nombreuses vicissitudes, et qui est finalement devenu l’article 11 de la loi.
(…)

Cela signifie que toutes les associations Loi 1901 pourront désormais donner, échanger et vendre des semences de variétés du domaine public *, qu’elles soient inscrites ou non inscrites au « catalogue officiel », à des jardiniers amateurs. Seules les exigences sanitaires de la réglementation sur le commerce des semences resteront applicables.
De nombreuses associations vont pouvoir bénéficier de ces dispositions et les petites entreprises qui ne pourraient jouir de cette dérogation seront amenées à créer des associations pour distribuer des variétés « hors catalogue ».
Les jardiniers vont désormais avoir accès à une gamme très étendue de graines, aux goûts, aux formes et aux couleurs bien plus diversifiées qu’auparavant. Il faut espérer que cette biodiversité se répandra très vite dans tous les potagers de France et d’ailleurs.
Pour mémoire, ces dispositions nouvelles interviennent dans un contexte d’érosion galopante de la biodiversité agricole.

 

 

 

Source : http://www.reenchantonslaterre.fr

 

 

 

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19 décembre 2016 1 19 /12 /décembre /2016 12:02

 

Source : http://www.penserlibrement.fr

 

Trois minutes chrono pour coller Merkel sur le génocide du Proche Orient et le lobby militaro industriel !

guerre-proche-orient

 

En trois minutes chrono, Sahra Wagenknecht, vice-présidente du groupe Die Linke, soit la gauche de la gauche allemande, colle Merkel au mur en pointant la responsabilité et les hypocrisies du lobby militaro-industriel national dans les 1,3 millions de morts des conflits récents du Proche-Orient !

 

Voir vidéo ci-dessous (lien)

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19 décembre 2016 1 19 /12 /décembre /2016 11:48

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Ces profs qui ont choisi de déscolariser leurs enfants

 

 

 

Chaque année, de plus en plus de parents décident de sortir leurs enfants de l'école et de se charger eux-mêmes de leur instruction. Parmi eux, beaucoup d'enseignants, rebutés par ce qu'ils ont vu de l'Education nationale. Et déterminés à expérimenter d'autres méthodes pédagogiques.

 

Huit heures du matin, un vendredi du mois de septembre. Dans la maison des Hérino, parents et enfants s'activent dans la cuisine, entre tartines, café et galettes de riz. Pourtant, des cinq membres de la famille, seul Rodolphe, 43 ans, doit partir à temps pour arriver à l'école. Il est professeur de physique-chimie dans un collège ; sa femme, Claire, est institutrice, en «disponibilité» depuis plusieurs années. S'ils le voulaient, leurs trois enfants, Martin, Marion et Antoine, pourraient aller se recoucher une fois le petit déjeuner englouti : aucun d'eux n'est scolarisé. Du tout, ni dans le public, ni dans le privé. Rodolphe reconnaît qu'il lui a fallu plusieurs années pour assumer le paradoxe : «Je vis d'un système que je refuse pour mes enfants. Au début, c'était très culpabilisant.»

En toute légalité

Un choix atypique, certes, mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, pas illégal. Car si, depuis Jules Ferry, l'instruction est obligatoire, l'enseignement, lui, est libre, et chaque parent peut choisir le mode d'éducation qu'il estime adapté pour son enfant. Dès lors qu'il accède au fameux «socle commun de connaissances, de compétences et de culture» - ce qu'un inspecteur de l'Education nationale est censé contrôler annuellement -, tout est possible. En 2015, près de 25 000 petits filous ont ainsi échappé à l'appel du maître, sans même avoir besoin de s'inventer une fièvre en posant le thermomètre sur le radiateur. Sur 8,1 millions d'enfants soumis à l'obligation scolaire, le chiffre peut sembler dérisoire. Sauf qu'il est en constante augmentation : en sept ans, il a même été multiplié par deux, au point d'alerter le ministère de l'Education nationale qui se dit désormais «préoccupé» par la tendance. D'autant que, dans le documentaire Etre et devenir (1), sorti en 2014, qui retrace les parcours de familles pratiquant l'instruction à domicile, la proportion d'enseignants parmi les dissidents est pour le moins saisissante... Et un brin déstabilisante. Comment des professeurs, témoins privilégiés et acteurs principaux du système, sont-ils devenus des apostats de l'école ?

 

 

"En 2015, près de 25.000 petits filous ont ainsi échappé à l'appel du maître"

Sur le papier, Soline Lucas avait coché toutes les cases d'une scolarité exemplaire. Excellente élève, benjamine de sa promotion à la Femis, prestigieuse école de cinéma parisienne, elle se décrit comme un «pur produit de l'Education nationale». «Mais, socialement, j'étais une handicapée de la vie, assène la trentenaire en guise d'introduction. Je n'ai pas profité de cette réussite scolaire. J'ai subi du harcèlement scolaire, des moqueries. J'ai été témoin de violences ordinaires et d'humiliations auxquelles je ne voulais pas exposer mes enfants.»

Très intéressée par les pédagogies alternatives, Soline commence par se mettre en quête d'une école Montessori pour ses petits garçons. Cette méthode, mise en place au début du XXe siècle par une pédagogue italienne, favorise l'autonomie des élèves : rarement assis derrière une table, ils sont en circulation constante dans l'espace, en fonction des activités qu'ils choisissent eux-mêmes d'entreprendre. «Pour moi, c'était la panacée !» sourit-elle. Elle-même passe le concours de professeur des écoles, avec l'idée d'adapter ses enseignements dans cette direction. Double échec. Les écoles Montessori sont chères et trop éloignées du domicile familial. Quant aux résultats qu'elle-même obtient en tant qu'institutrice dans sa classe de moyenne section du XVe arrondissement de Paris, ils ne sont pas à la hauteur de ses ambitions. «Je n'arrivais pas à aller au bout de ce que je voulais mettre en place, reconnaît-elle franchement. Ils s'emmerdaient. Mais ils s'emmerdaient vraiment !» Résultat : tout le monde est rentré à la maison, Soline comprise, son congé parental en bandoulière. C'est alors qu'a débuté pour la famille Lucas une expérience pour le moins radicale.

Car ce n'est pas pour faire l'école à la maison que les enseignants rencontrés par Marianne ont claqué la porte de l'Education nationale, mais pour tenter l'aventure de «l'apprentissage autonome». Pas de programme scolaire, pas de matières séparées les unes des autres, pas de leçon, pas de contrôle, ni de notes : les enfants ne s'intéressent qu'à ce qu'ils veulent, et à leur rythme. L'idée peut sembler dingue, elle n'est pourtant pas nouvelle. Dès 1971, le penseur autrichien Ivan Illitch publie Une société sans école, un livre de référence chez les adeptes de la non-scolarisation. Farouche contempteur de la société de consommation, Illitch insiste sur les capacités d'apprentissage naturelles de l'enfant : «Ce n'est pas l'école qui apprend à l'enfant à parler, à jouer, à aimer, à se sociabiliser, qui lui apporte la connaissance d'une deuxième langue, le goût de la lecture», écrit-il.

"Gourou de secte"

Aux Etats-Unis, une abondante littérature documente ces théories ; l'école Sudbury, pour ne citer qu'elle, les applique depuis près de cinquante ans. En France, en revanche, quiconque se recommande de tels principes passe vite pour un gourou de secte. Car l'apprentissage autonome suppose d'accepter des situations... inhabituelles. Comme le fait, par exemple, qu'un enfant de 12 ans soit un virtuose de piano, mais sans savoir déchiffrer une ligne de texte. Même les plus détendus des parents reconnaissent d'ailleurs quelques sueurs froides : pendant des semaines, Antoine, 7 ans, ne s'est intéressé qu'à l'histoire de la Première Guerre mondiale, à l'exclusion de tout autre sujet. «Bien sûr, que nous avons des peurs, aujourd'hui encore, affirme Claire, la maman du jeune expert en poilus. Mais on a aussi la certitude que suivre les aspirations profondes d'un enfant, ça marche.»

Attablée dans le jardin de sa maison corrézienne, Claire raconte comment, malgré sa profonde aspiration à enseigner, elle a renoncé à consacrer son temps à l'Education nationale. Ingénieur agronome de formation, elle commence par donner naissance à trois enfants, puis passe le concours de professeur des écoles. Mais, devant sa première classe, le rêve se fissure. «Les élèves étaient très nombreux, se souvient-elle. Il y avait le fait d'être enfermée dans une salle, de passer le plus clair de mon temps à faire de la discipline... Et puis, surtout, de voir à quel point ils s'en foutaient.» L'expérience aidant, la jeune femme aurait sans doute encaissé la déception. Mais il se trouve que, parallèlement à ces débuts difficiles, le fils aîné du couple développe une phobie scolaire carabinée.

 

"Martin, n'a su lire qu'à 12 ans. Mais d'un seul coup, et impeccablement."

Agé de 7 ans à l'époque, Antoine est malade à la seule idée de franchir le seuil de la classe. «C'était insupportable de le laisser dans un état pareil», se souvient Rodolphe, son père. Démunis, les parents décident de «sortir» Antoine de l'école, qualifiant la décision de «mesure d'urgence». Claire demande et obtient une mise en disponibilité, qui lui permet de quitter l'Education nationale pour un temps, sans démissionner. L'année suivante, les deux autres enfants du couple rentrent aussi à la maison. «Marion avait 6 ans, et elle n'était pas aussi mal que son frère à l'école. Mais, quand elle en est sortie, j'ai remarqué très vite un changement énorme en matière de créativité, c'était manifeste.» Aujourd'hui, Marion a 15 ans ; elle fabrique des bijoux et se passionne pour le cinéma. Son frère cadet, Martin, n'a su lire qu'à 12 ans. Mais d'un seul coup, et impeccablement.

«Il s'est mis à dévorer J.K. Rowling ou Timothée de Fombelle, sans aucune forme de transition en termes d'apprentissage», se souvient sa mère. Quand il ne s'adonne pas à l'une de ses activités sportives, natation ou rugby, Martin lit aussi des livres de cuisine, dont il teste les recettes en famille. Quant à Antoine, 17 ans, il s'est formé à un logiciel d'animation en 3D grâce à un Mooc, ces cours disponibles gratuitement sur Internet. Il travaille en ce moment à ses premières réalisations cinématographiques. A les observer tous les trois, beaux comme des astres, racontant leurs projets avec enthousiasme autour de la soupe concoctée avec les légumes du jardin, on soupçonnerait presque la famille Hérino d'avoir trouvé la recette du bonheur...

Une lubie pour riches bobos ?
 

Ce sont les parents eux-mêmes qui tempèrent les enthousiasmes. La tribu habite en rase campagne, à quarante minutes de voiture de Limoges. Claire a passé de longues heures à faire le taxi pour accompagner ses enfants à un stage chez un menuisier ou au cours de guitare ; le prix à payer pour éviter l'isolement social. Dans un avenir proche, les Hérino aimeraient développer une pratique plus collective, constituer «une communauté éducative», selon leurs termes, qui serait accessible à tous, y compris à ceux qui vont à l'école. «Pour qu'un enfant qui souhaite apprendre le russe, par exemple, puisse être soutenu dans son élan, explique la jeune quadragénaire. On ne dit pas que la déscolarisation est le meilleur choix pour tous. Il se trouve que, moi, ça m'a passionnée, parce que ça entrait en résonance avec ma vocation personnelle. Je le vis comme un cadeau non prémédité.»

Claudia Renau n'avait rien prémédité non plus. Professeur d'histoire-géographie dans la région parisienne pendant dix ans, puis dans un Espe - nouveau nom des IUFM - pendant cinq ans, elle découvre par hasard la déscolarisation en parcourant des forums Internet. Son mari, qui de son côté y songeait depuis plus d'un an, saute sur l'occasion et lui propose de n'envoyer aucune de leurs trois filles à l'école. «J'ai mis trois ans à accepter l'idée, j'avais pour ma part de très bons souvenirs de classe, admet Claudia. Mais mon mari était convaincu qu'avant 10 ans un enfant n'est pas assez solide pour faire face à ce que l'école a de corrosif. J'ai eu envie de lui faire confiance.»

Les souvenirs de son expérience personnelle en tant qu'enseignante ont fait le reste. Alors qu'elle est en poste en zone d'éducation prioritaire à Evry, Claudia découvre une souffrance à laquelle elle-même avait échappé : celle des élèves en grande difficulté. «C'était des adolescents vifs d'esprit, mais ils avaient de mauvaises notes. Je me souviens d'un garçon en particulier, qui a vraiment vécu son redoublement comme une punition. Je l'ai défendu, mais j'ai compris que je n'étais pas crédible parce qu'on estimait que j'étais trop laxiste. J'avais de la considération pour mes élèves, mais ce n'était pas au détriment de leur travail, au contraire ! Un enfant qui a de mauvaises notes va accepter d'être orienté dans une "voie de garage" et sortira de l'école convaincu de sa propre nullité. Et c'est révoltant.»

 

"Que fait l'école pour l'égalité républicaine dans un système qui privilégie l'héritage ?"

Depuis que la famille s'est lancée dans la «désco», de longues heures de réflexion et de discussion avec son mari ont rendu Claudia incollable sur les arguments que l'on oppose le plus souvent à sa démarche. Une lubie pour riches bobos ? Plutôt un choix de vie qui oblige à réviser ses priorités : les Renau vivent à cinq dans un appartement parisiende 45 m2 que Claudia a payé avec son salaire de prof. Les autres familles que nous avons rencontrées partagent un salaire ou puisent le minimum dans leurs économies, héritage ou vestiges d'un poste abandonné. Les authentiques «riches bobos», eux, auraient plutôt tendance à contourner le naufrage de l'école en inscrivant leurs enfants dans le privé.

Parmi les remarques les plus courantes, les parents pratiquant l'instruction à domicile entendent aussi - à raison - qu'ils sont des privilégiés bénéficiant d'un haut niveau d'instruction : tous les parents ne pourraient pas suivre leur exemple. «Mais que fait l'école de cette question de l'égalité républicaine dans un système qui, de manière structurelle, privilégie l'héritage ?» interroge Claudia Renau, faisant allusion aux études européennes (2) qui pointent les graves inégalités scolaires des petits Français en fonction de leur origine sociale.

"Comme des chercheurs"

Interrogé par Marianne, le ministère de l'Education nationale engage à «se détendre un peu», c'est-à-dire à modérer la portée de ces expériences qualifiées de «libertariennes» et d'«ultra-individualistes». «Nous n'avons pas d'hostilité à leur égard, affirme Olivier Noblecourt, directeur adjoint du cabinet de la ministre Najat Vallaud-Belkacem. Mais l'école doit être capable de donner un cadre collectif, et de transmettre un certain nombre de valeurs aux enfants.» Du côté des «désco», personne n'a formulé le vœu de brûler l'école de la République, et les profs sont qualifiés, au choix, de «perles», de «guerriers» ou de «digues sans lesquelles le système scolaire abîmerait bien plus d'élèves encore». Cette poignée d'aventuriers intello, anticonformistes et décroissants convaincus, espèrent même pouvoir un jour faire bénéficier la collectivité de leurs réflexions.

Pour l'instant, l'Education nationale a tendance à tenir ce projet à distance, en renforçant plutôt le contrôle des familles qui pratiquent l'instruction à domicile. Pour l'institution, il s'agit évidemment d'éviter que certains parents ne partent en roue libre et ne privent leurs enfants de l'accès à la connaissance ; chez les adeptes de l'apprentissage autonome, ce «fliquage» est perçu comme une entrave à la fameuse liberté d'enseignement, inscrite dans la loi. «Il y aurait pourtant des choses à apprendre de nous, notamment sur les façons de préserver les capacités d'adaptation et d'innovation des enfants !» estime Soline Lucas. En termes d'expérience, cette maman de trois petits garçons non scolarisés en connaît un rayon : la famille vit en itinérance, dans une caravane, en mode carpe diem. «Il faudrait nous considérer comme des chercheurs», propose la jeune femme. Chercheurs ou savants fous, tous ont le mérite d'interroger les conditionnements... Et de bousculer les certitudes. 

(1) Le film documentaire Etre et devenir, de Clara Bellar.

(2) Etudes Pisa, menées tous les trois ans par l'OCDE pour mesurer les performances des systèmes éducatifs.

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

 

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19 décembre 2016 1 19 /12 /décembre /2016 11:34

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Christine Lagarde reçoit les félicitations du procureur général Marin!
 
Par Michel Deléan

 

 

 

Jean-Claude Marin a requis la relaxe de Christine Lagarde, jeudi 15 décembre, devant la CJR, en défendant le droit des responsables politiques à prendre des décisions. Une position fidèle à sa carrière.

 

Le verbe est choisi, le raisonnement travaillé. Dans un réquisitoire à deux voix digne du grand oral de l’ENA, car parlant d'éthique et de politique autant que de droit, la fine fleur du parquet général de la Cour de cassation a requis – comme prévu – la relaxe de Christine Lagarde, jeudi 15 décembre en fin de journée.

L’ancienne ministre de l’économie de Nicolas Sarkozy est jugée pour négligence en rapport avec le détournement de fonds public que constitue l’arbitrage frauduleux rendu en faveur de Bernard Tapie en 2008. Quatre jours de débats ont montré d’étonnantes et multiples absences de la part de Christine Lagarde dans ce dossier ruineux, qui a coûté quelque 403 millions d’euros aux contribuables (lire nos comptes-rendus ici, , et encore là). Les charges de l'arrêt de renvoi restent lourdes. Qu’importe, tout cela n’est pas suffisant pour constituer une infraction aux yeux du procureur général Jean-Claude Marin. Un magistrat qui a traité les affaires Tapie pendant de longues années, comme chef de la section financière du parquet de Paris, puis comme procureur ajoint, et enfin comme procureur de Paris, parfois de façon critiquée, et sur fond de pressions politiques.

 

Le procureur général Jean-Claude Marin © Reuters

Le procureur général Jean-Claude Marin © Reuters

 

« Les débats ont été très riches », mais n’ont apporté « aucun élément propre à modifier les réquisitions » de non-lieu prises en faveur de Christine Lagarde, commence Jean-Claude Marin, solennel. Et s’il subsiste encore des « doutes » et des « questions » dans ce dossier complexe, « notre audience n’a pas conforté une accusation bien faible, sinon incantatoire », attaque le hiérarque, qui vise ainsi les trois juges de la commission d’instruction de la CJR. Il convient, selon lui, d’examiner avec beaucoup de précaution dans cette affaire « la frêle limite entre le politique et le judiciaire ».

 

Jean-Claude Marin le dit, « il n’y aura pas d’accusation à cette audience », c’est un « procès atypique ». On repense alors au procès de Jacques Chirac, en 2011, contre lequel il s'était prononcé en requérant un non-lieu en fin d'instruction, en tant que procureur de Paris, mais qu'il n’avait pu empêcher, et qui s'était conclu par une condamnation cuisante de l'ancien chef de l'État, en 2011.

L’actuel procureur général près la Cour de cassation (nommé en 2011 avec l’onction de Nicolas Sarkozy) dépeint l’affaire Christine Lagarde comme un dossier tortueux, biaisé dès le départ car lancé par des parlementaires, dont les qualifications pénales ont été changeantes, et qui est jugé parallèlement à un détournement de fonds publics sur lequel la justice n’a pas encore statué. Soit.

Jean-Claude Marin pointe aussi le caractère étrange du délit de « négligence », jamais reproché à un ministre. C’est une « qualification peu usuelle, et sans rapport avec ce dossier », assène-t-il. On repense alors au délit encore plus baroque de « complicité par abstention » qu’il avait fermement reproché à Dominique de Villepin, dont il avait requis la condamnation dans l’affaire Clearstream, en 2009, mais sans être suivi par le tribunal correctionnel.

Retour au cas Lagarde. « La négligence dans la conduite des affaires de l’État peut constituer une infraction, et c’est le rôle de la CJR d’en juger », concède le grand parquetier. « Mais encore faut-il déterminer précisément les diligences que l’on attend d’un ministre dans l’exercice de ses fonctions. » Or justement, dans cette histoire d’arbitrage Tapie, « on ne lui reproche pas une inaction mais une action », relève Jean-Claude Marin. Or « un ministre doit pouvoir décider ». « Sa décision » d’aller à l’arbitrage « relève-t-elle d’une négligence, ou d’un choix politique ? », demande-t-il à la Cour, constituée de douze parlementaires et trois magistrats. 

Prenant à son tour la parole, l’avocat général Philippe Lagauche déconstruit méthodiquement les charges retenues par la commission d’instruction de la CJR. Selon lui, la décision d’aller à l’arbitrage en 2007 a certes été « rapide et assez peu documentée », mais personne ne s’y est opposé, et la démarche n’est pas pénalement répréhensible...

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 22:17

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

A Flint, Michigan, la crise de l'eau n'en finit pas

Par Yves Eudes

 

Photos Sara Naomi Lewkowicz pour le Monde

 

 

 

http://s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/2016/12/14/173135933-c7c7482f120b614964c68881a946b46b26d25a36/images/t-accuel.jpg

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L’église catholique Saint Michael est désaffectée, mais le sous-sol, transformé en bureaux abritant des associations caritatives, est plein de monde du matin au soir. Dans la pièce du fond, Aaaron Kottke s’habille chaudement, car il va passer l’après-midi et la soirée dehors, dans le vent glacial de ce début d’hiver. Sa mission consiste à faire du porte-à-porte dans un quartier modeste de Flint pour rappeler aux habitants que l’eau du robinet est toujours toxique et leur prodiguer des conseils sanitaires

 

Aaron est employé de Flint Rising, l’une des associations militantes qui se battent pour que l’eau du robinet redevienne potable. La crise de l’eau est une conséquence directe de l’appauvrissement général de la ville. Depuis la fermeture des usines automobiles General Motors dans les années 90, Flint, jadis prospère, a sombré. Aujourd’hui, elle compte à peine 100 000 habitants, un tiers de moins qu’il y a vingt-cinq ans, dont 57 % de Noirs. Près de 42 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, le taux de criminalité est l’un des plus élevé des Etats-Unis, le pourcentage de jeunes obtenant un diplôme de fin d’études est très inférieur à la moyenne nationale. La ville est entourée de terrains vagues grillagés de plusieurs kilomètres de long – l’emplacement des usines General Motors, récemment rasées. Dans le centre, on détruit aussi beaucoup : maisons abandonnées, écoles, casernes de pompiers et postes de police devenus inutiles, supermarchés désertés… Les terrains vagues apparaissent un peu partout.

 

L’affaire de l’eau remonte à 2011. Flint, surendettée, est au bord de la faillite. La municipalité démocrate est placée sous la tutelle d’un « administrateur d’urgence » nommé par le gouverneur républicain du Michigan. Pour garantir le remboursement de la dette, on décide de réduire les dépenses et de privatiser les services publics, y compris le réseau d’eau. En mars 2014, pour économiser encore quelques millions de dollars, les autorités décident de cesser d’approvisionner Flint en eau provenant de la ville de Detroit, distante de 120 km, et de la remplacer par de l’eau pompée directement dans la rivière traversant la ville, notoirement polluée. Pour eux, il s’agit d’une mesure transitoire, car ils ont lancé un projet ambitieux : la construction d’un aqueduc privé apportant directement l’eau du lac Huron, qui sera prêt en 2017. Plusieurs responsables politiques locaux acquièrent des parts dans les entreprises chargées de construire et de gérer le nouveau système, sans se soucier des conflits d’intérêts.

 

Pour traiter l’eau de la rivière, on remet en service la petite station d’épuration de la ville, obsolète et en sous-effectif. Or, aussitôt, l’eau corrosive et mal filtrée attaque les vieilles canalisations en plomb. Elle arrive dans les robinets chargée de plomb, de divers métaux lourds et de bactéries pathogènes, provoquant toute une gamme de maladies chez de nombreux usagers. Quand on la boit, elle peut endommager les organes internes, y compris le cerveau, et quand on se douche, elle affecte la peau et les cheveux. Elle attaque même les machines : dès octobre 2014, General Motors, qui possède encore une usine de camions à Flint, exige d’être à nouveau alimentée par de l’eau de Detroit, à ses frais, car celle de la rivière corrode ses installations et endommage sa production. Après avoir longtemps nié le problème, puis minimisé ses conséquences, les autorités finissent par rétablir l’approvisionnement en eau provenant de Detroit en octobre 2015, mais il est trop tard. Les canalisations corrodées continuent à contaminer l’eau, les produits chimiques injectés pour l’assainir augmentent sa toxicité.

 

Deux ans et demi après le début de la crise, rien n’est vraiment réglé. Le gouvernement fédéral n’a pas déclaré Flint comme zone sinistrée, car il ne s’agit pas d’une catastrophe naturelle. Le Congrès de Washington, dominé par les républicains, refuse de voter les fonds d’urgence proposés par le président Obama. Depuis la fin de 2015 Flint a une nouvelle maire, Karen Weaver, première femme noire à occuper ce poste. Elle n’est pas compromise dans le scandale de l’eau, mais ses pouvoirs sont limités : les administrateurs d’urgence sont partis, mais Flint est toujours sous le contrôle partiel de l’Etat du Michigan.

 

Lors de la campagne électorale de 2016, les candidats à la présidence sont tous venus ici. Ils ont tenu des meetings, se sont affrontés dans des débats, ont rencontré des militants et des victimes, ont fait des promesses, puis ils sont repartis. A ce jour, seul l’Etat du Michigan intervient, modestement : le remplacement des canalisations défectueuses a commencé, quelques centaines de maisons au début de décembre 2016, sur les 39 000 bâtiments que compte la ville. En attendant, l’Etat, les églises et les associations caritatives ont installé des centres de distribution gratuite d’eau en bouteille et de filtres bas de gamme sur des parkings et des terrains vagues. Les habitants arrivent en voiture et chargent leur coffre de caisses de petites bouteilles, avec l’aide de riverains embauchés par l’Etat pour l’occasion. Il n’y a pas de limite, chacun emporte ce qu’il veut. En théorie ce service est réservé aux résidents, mais personne ne vérifie.

 

Dans le quartier quadrillé par Aaron Kottke et son équipe de bénévoles, les habitants savent que l’eau est toujours dangereuse, et chacun se débrouille à sa façon. Les plus prospères ont fait installer des systèmes de filtrage très chers, plus ou moins efficaces. Aaron leur rappelle que si on fait bouillir l’eau non filtrée, la vapeur se charge de substances nocives qui entrent directement dans les poumons. D’autres utilisent l’eau en bouteille pour boire et faire la cuisine, mais continuent à se doucher et laver leur linge avec l’eau de la ville non filtrée, et se demandent s’ils vont tomber malades. Certains adoptent des comportements dangereux : l’hiver, ils ouvrent leurs ballons d’eau chaude et les remplissent de neige, ce qui peut provoquer des dégâts. D’autres recueillent l’eau de pluie, mais un employé de mairie leur a dit que c’était illégal.

 

Cela dit, la plupart conservent leur sens de l’humour. Brandissant une canette de bière, Greg Whitman, 58 ans, ouvrier de chantier mis à la retraite à la suite d’un accident, affirme en riant : « Cette histoire me concerne peu, je ne suis pas un gros buveur d’eau. » Plus sérieusement, Greg, qui a emménagé ici récemment, se plaint d’avoir dû payer 325 dollars de dépôt de garantie à la compagnie des eaux – une arnaque supplémentaire, arbitraire et incompréhensible. Paradoxalement, à Flint, l’eau est extrêmement chère, les factures atteignent parfois des centaines de dollars par mois. Les habitants qui ont payé régulièrement (75 % des entreprises, et seulement 25 % des particuliers) ont désormais droit à un crédit de quelques mois financé par l’Etat. En revanche, ceux qui n’ont pas pu ou pas voulu régler leurs factures vont être rappelés à l’ordre, puis pénalisés. L’objectif est de faire payer au moins 70 % des particuliers, faute de quoi l’Etat coupera sa subvention.

 

Comme beaucoup de résidents de Flint, Greg Whitman va se doucher et faire sa lessive chez des proches installés en banlieue, dans des zones qui sont restées approvisionnées par l’eau de Detroit. Son voisin, William McMillin, 21 ans, les bras couverts de tatouages, aime aussi plaisanter : « Vous tombez bien, je m’y connais en plomb, je viens de faire quatre mois de prison pour une affaire de vol et de trafic d’armes à feu. » Sur un ton plus grave William raconte sa vie de détenu : « Jusqu’en janvier dernier les prisonniers de Flint étaient obligés d’utiliser l’eau de la ville, et certains sont tombés malades. Maintenant, chacun a droit à deux bouteilles d’eau minérale par jour, mais cet été, en pleine chaleur, c’était insuffisant, alors nous avons continué à boire aussi l’eau du robinet. Je me douchais le moins possible, une fois par mois. » Depuis sa sortie, William est hébergé par son grand-père, qui est atteint d’un cancer : « Du coup, je n’ai pas besoin d’aller chercher de l’eau dans les centres de distribution, une association d’aide aux malades nous livre à domicile. »

 

Aaron Kottke demande aussi aux habitants s’ils souhaitent participer aux activités de Rising Flint. Tous se disent d’accord sur le principe, mais restent vagues sur les modalités. La fondatrice de l’association, Nayyirah Sharif, une quadragénaire énergique et éloquente, sait que la mobilisation est difficile : « La crise de l’eau a provoqué beaucoup de colère, mais aussi une certaine paralysie. Les gens ont peur, ils sont perdus, ils ne savent pas quoi faire et se résignent. »

 

Malgré tout, Nayyirah Sharif a réussi, au début de 2016, à créer Rising Flint, qui a pour vocation de fédérer les initiatives locales et de faire le lien avec des organisations nationales. Après avoir travaillé bénévolement pendant des mois, elle a obtenu des subventions de plusieurs fondations et de la société Kellog’s, le géant mondial des corn flakes (pétales de maïs), qui est basé dans le Michigan. Elle a recruté plus de 150 bénévoles et embauché quelques militants aguerris, qui mènent campagne sur le terrain et auprès des autorités : « Nous incitons les gens à s’organiser au niveau de leur quartier. La mobilisation est un long voyage, mais peu à peu, ils comprennent que pour s’en sortir, ils devront s’unir. »

 

Flint Rising s’est fixé des objectifs ambitieux : remboursement intégral des factures d’eau depuis 2014, gratuité des soins médicaux pour les victimes, remplacement rapide de toutes les canalisations défectueuses, attribution des marchés publics à des sociétés qui s’engageront à former et embaucher des jeunes de la ville. Nayyirah Sharif espère aussi que le gouvernement fédéral finira par venir réparer le système : « Ils pourraient envoyer un régiment du génie de l’US Army, comme cela se fait souvent pour d’autres catastrophes. Mieux vaut tard que jamais. Sinon, cette affaire restera un déshonneur pour l’Amérique. »

 

D’autres femmes de Flint se sont engagées dans le combat après être tombées malades. Melissa Mays, 38 ans, une Blanche de la classe moyenne, mariée, trois enfants, n’avait aucun passé militant : « Avant la crise de l’eau, j’étais insouciante et naïve, toujours souriante. Je travaillais dans le marketing pour un groupe de stations de radio FM et j’organisais des concerts. » Au printemps 2014, dès que la ville commence à pomper l’eau de la rivière, la santé de Melissa se détériore brutalement : « A l’époque, je faisais beaucoup de sport, je buvais six litres d’eau par jour. Nous habitons dans un quartier où les canalisations sont très anciennes, notre maison date de 1906. J’ai reçu une dose massive. » Melissa se dit atteinte de neuf pathologies différentes, qui s’attaquent à toutes les parties de son corps, et qui lui ont valu plusieurs séjours à l’hôpital.

 

Même chose pour ses trois fils, qui, selon elle, souffrent de multiples maux, notamment des troubles de la croissance, des rhumatismes, des déficits d’attention :

« Mon aîné de 18 ans a dans son organisme du plomb, du cuivre, de l’étain, de l’aluminium et des bactéries. Récemment, il a eu une tumeur sur la langue. Même nos chats et nos chiens sont tombés malades, et nous n’avons plus de jardin : j’arrosais les arbres avec l’eau de la ville, ils sont tous morts. »

 

Incapable de travailler, Melissa perd son emploi, puis son assurance maladie : « Mon patron m’a dit : reviens quand tu iras mieux. » Elle réussit à obtenir une couverture maladie de l’Etat fédéral, mais doit payer de sa poche une partie des soins, surtout pour ses enfants : « Quand ils ont plus de 6 ans, ils n’ont plus droit aux tests de dépistage gratuits, et les consultations de spécialistes coûtent une fortune. » La famille survit grâce aux revenus du père, artiste indépendant.

 

Dès qu’elle commence à aller mieux, Melissa se lance dans l’action militante et crée sa propre association, Water You Fighting for, financée par un groupe de médecins de la région, et affiliée à Flint Rising. Elle est partie prenante dans cinq procès contre des représentants de l’Etat et de la ville, et s’est imposée comme une spécialiste reconnue des problèmes d’eau toxique. Elle est invitée dans tout le pays pour donner des conférences : « Beaucoup de villes sont dans la même situation, sans vraiment le savoir : leurs canalisations en plomb sont usées, prêtes à lâcher, leurs stations d’épuration sont obsolètes. Cette affaire est une énorme bombe à retardement à l’échelle nationale. »

 

Les associations de Flint sont proches du Parti démocrate, qui contrôle la ville sans partage depuis des décennies. Nayyirah Sharif se considère comme une

« démocrate socialiste », Melissa Mays a soutenu Bernie Sanders lors de la campagne électorale de 2016, et lors de l’élection de novembre, les militants de l’église Saint Michael affirment avoir voté pour Hillary Clinton, qui a remporté près de 85 % des voix à Flint. Selon eux, le principal responsable du désastre est le gouverneur républicain du Michigan, Rick Snyder, qui dès son arrivée au pouvoir, en 2011, a imposé à Flint un administrateur et exigé la mise en place d’une austérité budgétaire féroce. Pour les démocrates, il s’agit en fait d’une décision raciste, car à l’époque, d’autres villes du Michigan étaient en faillite, mais du fait qu’elles étaient majoritairement blanches, elles ont échappé à la tutelle. Certains imaginent même que l’Etat veut vider la ville d’une partie de ses habitants, en priorité les Noirs, la placer sous l’autorité du comté, qui est dominé par les banlieues blanches et prospères, et en faire une petite ville universitaire.

 

Les républicains du Michigan racontent une tout autre histoire. David Forsmark, consultant politique républicain qui a organisé les campagnes électorales pour des candidats locaux des deux partis, y compris un ancien maire démocrate de Flint, rappelle que la ville est gouvernée par les démocrates depuis des générations :

« Jusque dans les années 90, Flint était prospère. Les élus démocrates auraient pu investir dans la modernisation des infrastructures, mais ils ne l’ont pas fait. Plus récemment, ils ont fait beaucoup d’emprunts, qui auraient pu servir à rénover le réseau d’adduction d’eau, comme cela a été fait dans plusieurs villes de banlieue. A Flint, ils ont préféré transformer la municipalité en une machine clientéliste dont la principale fonction est de fournir des emplois confortables et bien payés, parfois fictifs, à leurs familles et leurs copains… » David Forsmark affirme aussi que les administrateurs successifs envoyés par le gouverneur étaient des démocrates, et que la décision de pomper l’eau de la rivière a été prise par l’ancien maire démocrate de la ville, Dayne Walling :

« L’administrateur a un droit de veto, mais il ne décide pas. En pleine crise, le maire Walling s’est montré devant les caméras de télévision en train de boire des grands verres d’eau de la ville pour prouver qu’il n’y avait rien à craindre. » Battu lors de l’élection municipale de 2015 (où l’abstention a atteint 85 %), Dayne Walling est aujourd’hui attaqué en justice par plusieurs associations de résidents pour son implication dans le scandale.

 

Par ailleurs le consultant David Forsmark laisse entendre que certaines victimes de l’eau ne sont pas aussi malades qu’elles le disent : « Appeler ça un empoisonnement collectif, c’est exagéré. Certains pâtés de maison ont été touchés, mais la majorité de la ville a été épargnée. J’ai grandi dans un quartier populaire de Flint, j’ai sans doute plus de plomb dans le corps que beaucoup de ceux qui se plaignent aujourd’hui. » Ces interrogations sur l’ampleur du désastre sont largement partagées. L’officière de police Twanda Plair, une femme noire qui a voté pour Hillary Clinton, a constaté que certains habitants mentaient sur leur état de santé, soit par détresse psychologique, soit par intérêt : « Ils espèrent que les procès vont aboutir et qu’ils toucheront une indemnité. Je connais une femme qui est en chaise roulante depuis de nombreuses années, et aujourd’hui elle prétend que c’est à cause de l’eau. Je lui ai fait remarquer, elle l’a mal

pris… »

 

Selon les autorités, la situation s’améliore depuis quelques mois, grâce aux travaux effectués dans la station d’épuration et à une meilleure formation du personnel. La maire, Karen Weaver, espère que d’ici à anvier 2017, mille maisons seront desservies par des nouvelles canalisations. De même, Bill Kerr, directeur du programme alimentaire du Michigan, qui distribue des grosses quantités de bouteilles d’eau et de nourriture à Flint, se veut rassurant : « L’eau est moins toxique qu’il y a un an, elle se rapproche des normes exigées par l’Agence fédérale pour la protection de l’environnement. Nous y arriverons dans quelques mois. » Ensuite le nouvel aqueduc résoudra tous les problèmes.

 

Les militants ne sont pas convaincus. Melissa Mays utilise toujours de l’eau en bouteille pour la cuisine, et va faire sa lessive dans des laveries de villes de banlieue non contaminées : « Pour la toilette, nous avons des filtres, mais ils ne résistent pas à l’eau chaude, nous prenons des douches froides. Pour installer un filtrage efficace, cela coûterait 20 000 dollars, que nous n’avons pas. L’eau continue à pourrir les tuyaux dans les murs, et depuis peu les murs eux-mêmes. Au bout de deux ans et demi de ce traitement, notre maison ne vaut plus rien, nous ne pouvons plus la vendre ni l’hypothéquer. »

 

Pour elle, la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle ne présage rien de bon : « Les républicains vont tout privatiser, gérer les villes comme des business, abolir les lois sur la qualité de l’eau et de l’air, supprimer les agences de protection de l’environnement. Bientôt, la moitié du pays va ressembler à Flint. Bienvenue dans le monde de Trump ! » Ses fils ont épinglé dans leur chambre un drapeau canadien : « Ils sont tellement déçus par les Etats-Unis qu’ils rêvent de voir le Michigan rattaché au Canada tout proche. »

 

D’autres militants sont moins pessimistes. Gina Luster, 42 ans, qui a été malade à cause de l’eau et qui travaille aujourd’hui avec Flint Rising, a voté pour Hillary Clinton, mais elle espère que le président Trump va aider Flint :

« Il répète sans arrêt qu’il va investir des milliards dans les infrastructures du pays. Il pourra venir ici pour lancer son programme, Flint est l’exemple parfait d’une ville où les infrastructures sont en ruines. » Gina est d’autant plus intéressée par cette perspective que son père possède une entreprise de travaux publics engagée dans la rénovation du réseau d’eau.

 

En attendant, la guérilla politico-judiciaire continue. A la fin de novembre, un juge local a ordonné à l’Etat de livrer les bouteilles d’eau au domicile de tous ceux qui en ont besoin. A contrecœur, l’administration a commencé à s’exécuter, mais elle va réduire d’autres services à la personne, et a prévenu qu’elle allait peut-être devoir ralentir le rythme du remplacement des canalisations.

http://s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/2016/12/14/173135933-c7c7482f120b614964c68881a946b46b26d25a36/images/t04.jpg

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Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 18:27

 

 

Source : https://www.facebook.com/artereportage/videos/10154633091056223/

 

1000 milliards d'euros échappent à l'impôt chaque année.
Ha si j’étais riche ! Ça fait combien mille milliards d’euros? Vous ne voyez pas ce que ça représente ? On vous aide un peu...


http://info.arte.tv/fr/luxleaks-laffaire-antoine-deltour

 

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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 17:29

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

France Culture
15 choses que j’ai apprises sur Internet en 2016

 

 

Initialement publié sur

 
 
 
 
 
 
Se filmer en train de manger une banane, être remplacé par un robot, être assuré contre la violence dans les réseaux sociaux... Rapide panorama de l’année numérique.

 

« 52 choses que j’ai apprises en 2016 » : c’est le titre d’un papier de Medium. Par une mise en abyme extraordinaire, cet article m’a appris des choses que j’espère à mon tour vous apprendre. En voici une quinzaine.

Google peut savoir si, après avoir vu une publicité en ligne, vous vous êtes rendu dans le magasin dont vous avez vu la publicité. Pour ça, l’entreprise combine la localisation par GPS avec les bornes wifi de plus en présentes dans les espaces commerçants. Elle le fait depuis 2014 et utilise ces métriques publicitaires.

40% des adultes âgés entre 16 et 60 des pays de l’OCDE (qui compte ce qu’on appelle des pays dits « développés »), n’ont pas les compétences techniques suffisantes pour supprimer un mail.

Une compagnie d’assurances japonaise proposera prochainement un contrat pour vous assurer contre l’hostilité dont vous êtes victimes dans les réseaux sociaux (j’aimerais donc si possible assurer le cadenas de mon scooter qui est arrosé de pipi de chien chaque matin).

En Iran, il y a 6 millions de iPhone, alors même qu’ils sont interdits par le gouvernement, et ne devraient pas entrer sur le territoire iranien du fait des sanctions internationales.

A Hong-Kong, on peut acheter un IMSI-catcher pour 15 000 dollars. L’IMSI-catcher est un outil formidable, une petite valise qui vous permet d’aspirer les numéros de téléphone – et les conversations – des personnes qui passent aux alentours. C’est un outil dont l’usage est permis pour les services de renseignement français depuis la loi renseignement.

AdWords, le système de ventes de publicités qui a fait la fortune de Google permet à des annonceurs d’acheter des mots-clés pour qu’à chaque fois qu’un internaute le tape, la publicité apparaisse. Savez quel est le mot-clé le plus cher en Angleterre ? « Jouer au blackjack en direct. »

En 2015, la bande passante utilisée par le site de vidéos pornographiques YouPorn (c’est-à-dire le débit nécessaire à transmettre les vidéos) a équivalu à la bande-passante nécessaire à tous les iPhones qui ont été vendus en 2015. Ce qui me donne l’occasion de rappeler qu’en 2016, cette vérité fondamentale est toujours valable :

« Internet, c’est pour le porno »
 

Twitter perd beaucoup d’argent, mais a assez de cash pour vivre 412 ans avec ses pertes actuelles. Décidément, en 2016, le capitalisme numérique est toujours aussi incompréhensible.

Installer dans un bâtiment un seul escalator au lieu de deux l’un à côté l’un de l’autre, garantit un meilleur rendement parce que les gens passent moins de temps à hésiter entre les deux. Je préfère ne pas en tirer de conclusion politique.

Pour réduire le syndrome de stress post-traumatique dont sont atteints les pilotes de drones américains, des psychologues ont proposé que les drones soient équipés d’un système comme le Siri des iPhones, c’est-à-dire une sorte d’intelligence artificielle avec lesquels les pilotes pourraient discuter et sur laquelle ils pourraient reporter la culpabilité.

En Chine, les webcams ont un grand succès, des gens se filment en direct en train de faire plein de choses, et d’autres les regardent. Eh bien, les autorités chinoises ont interdit que les gens se filment en train de manger une banane. Je ne comprends pas pourquoi.

Un singe mange une banane, à Lopburi (nord de Bangkok en Thaïlande), le 27 novembre 2016

Un singe mange une banane, à Lopburi (nord de Bangkok en Thaïlande), le 27 novembre 2016 - TANG CHHIN Sothy/AFP
 

Foxconn, l’entreprise taïwanaise qui fabrique l’iPhone, a pu remplacer 50% de ses salariés par des robots quand l’iPhone 6 est sorti.

Il y a 7,3 milliards d’habitants sur Terre, il y a 7,6 milliards de numéros de téléphones mobiles actifs.

Voilà. Tel est notre monde donc. Mais il faut y ajouter deux choses que j’ai apprises cette année :

Que l’Amérique - le pays qui nous a donné Internet - est celui qui a élu à sa tête un milliardaire ridicule, sexiste, xénophobe, et climatosceptique. Et quand Trump convoque hier les leaders de la Silicon Valley, ils accourent.

Que nous pouvons regarder à chaque instant, sur le même écran que celui sur lequel nous discutons, travaillons, jouons, écoutons de la musique, lisons, écrivons des mots d’amour, que nous pouvons sur le même écran regarder mourir une ville, sans que cela rende notre impuissance plus insupportable.

 

Retrouvez les podcasts de l’émission via iTunes ou en RSS.

 

 

 

Initialement publié sur France Culture

 

http://www.franceculture.fr

 

 
 
 
 
Source : http://rue89.nouvelobs.com
 
 
 
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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 17:19

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Etat d’urgence: péril sur la démocratie
Par Jérôme Hourdeaux

 

 

 

Le Sénat a définitivement adopté jeudi 15 décembre une nouvelle prolongation de six mois de l’état d’urgence, jusqu’au 15 juillet 2017. Une cinquième prolongation depuis les attaques du 13 novembre 2015 prononcée, comme à chaque fois, au nom du « péril imminent » qui menace notre pays. « Péril imminent » : voilà maintenant plus d’un an que la formule est omniprésente dans le débat public. Une formule incantatoire, obligatoire pour pouvoir invoquer la loi du 3 avril 1955 sur l’état d’urgence. « L’état d’urgence peut être déclaré sur tout ou partie du territoire (…) soit en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique », dispose ce texte adopté pour mettre fin à ce que l’exposé des motifs qualifiait alors de « désordres en Algérie ».

Depuis le 13-Novembre, notre démocratie semble irrémédiablement coincée dans ce « péril imminent », cette urgence permanente, une bulle juridico-temporelle où sont suspendues nos libertés fondamentales en attendant le prochain attentat, et la nouvelle prolongation qui s’ensuivra.

Nos responsables politiques ne cessent pourtant de répéter que l’état d’urgence ne durera pas, qu’il ne sert qu’à nous protéger de ce fameux « péril imminent », et donc temporaire, prévu par la loi de 1955.  « L’état d’urgence ne peut pas être un état permanent », affirmait encore le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve le 20 juillet dernier. Le même jour, l’Assemblée nationale votait une nouvelle loi de prorogation de six mois de l’état d’urgence – la troisième – renforçant encore les pouvoirs administratifs accordés au ministère de l’intérieur et aux préfets.

Ces mesures administratives les plus connues sont l’assignation à résidence et la perquisition administratives. Il faut y ajouter toute une série d’outils comme les interdictions de territoires, très utilisées contre les manifestants de la loi sur le travail, les fouilles de bagages ou de véhicules, les interdictions de manifestations ou de rassemblements…

L’utilisation de ces différentes mesures a été largement chroniquée dans les colonnes de Mediapart ou de son Club, notamment sur le blog de Paul Cassia, professeur de droit public et auteur d’un livre qui est une analyse juridique implacable et un véritable réquisitoire : Contre l’état d’urgence (Dalloz, novembre 2016). Cet ouvrage permet de rappeler quelques faits, par ailleurs confirmés par le récent rapport de la commission parlementaire de suivi de l’état d’urgence :

– Un préfet peut ordonner une perquisition, assigner une personne à résidence, autoriser la fouille systématique de bagages ou de voitures dans une zone donnée, interdire une manifestation… sur de simples soupçons et sans le contrôle d’un juge judiciaire...

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 17:01

 

 

       Source : https://www.mediapart.fr          

                                                                          

 

La Poste aurait comptabilisé plus de 50 suicides en 2016
Par Rachida El Azzouzi
 
 
 
 

Régulièrement depuis des années et encore plus depuis bientôt trois mois, les syndicats du groupe La Poste ne cessent d’alerter leur direction, le gouvernement et les médias sur la dégradation des conditions de travail qui engendre énormément de souffrance au sein de l’entreprise et provoque une série de suicides, tentatives de suicides, AVC… notamment chez les postiers, l’une des professions les plus impactées par la réduction des effectifs et les réorganisations incessantes imposées par la transformation au pas de charge de l’entreprise publique, devenue le 1er mars 2010 une société anonyme à capitaux publics. La direction reconnaît « des situations individuelles difficiles » mais elle refuse de voir La Poste comparée à France Télécom (devenue Orange), qui fut secouée par une vague de suicides en 2008 à cause d’une politique d’entreprise brutale et inhumaine. Tragédie qui vaut aujourd’hui à sept anciens dirigeants dont l'ancien PDG Didier Lombard d’être poursuivis au pénal pour « harcèlement moral » ou « complicité de harcèlement moral ».

La direction de La Poste décrit « une entreprise humaine et responsable » et elle avance un chiffre pour appuyer ses dires : trois. C'est le nombre de suicides reconnus accidents du travail ces cinq dernières années : Nicolas, 51 ans, cadre stratégique au siège dans le XVe à Paris, qui a mis fin à ses jours en février 2013 ; Jérémy, 28 ans, qui s’est défenestré dans une agence du centre-ville de Rennes en février 2012 et Bruno, qui s’est pendu à la grille de la poste de Trégunc, dans le Finistère, dix jours plus tard. Or, selon nos informations, les syndicats CGT (majoritaire) et Sud-PTT disposent depuis cette semaine d’un tout autre chiffre issu de la direction mais tenu pour confidentiel par celle-ci. Livré aux deux syndicats par des sources internes à la direction, ce chiffre est vertigineux car il ne concerne que la seule année 2016. Plus de cinquante suicides considérés comme potentiellement en lien avec le travail par la direction auraient été comptabilisés cette année par une cellule de suivi, interne à la direction et secrète ! Un chiffre qui tombe très mal alors que dans un rapport publié ce mardi, la Cour des comptes, sans se soucier de la dégradation des conditions de travail, met encore un peu plus la pression sur le groupe pour qu’il « accélère les réformes » et « se modernise ».

Cette semaine encore, selon ces mêmes sources internes, deux postiers ont mis fin à leurs jours et l’employé d’un bureau de poste de l’Hérault a tenté de se suicider en se taillant les veines avec un cutter au travail, dans la cabine où sont traités l’argent et autres objets de valeur. Aujourd'hui, La Poste craindrait même une accélération en fin d'année due à la saisonnalité des suicides et tentatives, phénomène qui est constaté chaque année. Lors d’un conseil d’administration de groupe (où siègent le comité exécutif, 9 représentants de l'État, 7 élus du personnel, 3 membres de la Caisse des dépôts et consignations, un représentant des maires de France et un des usagers), ce jeudi 15 décembre, les deux syndicats Sud-PTT et CGT sont montés au créneau, d’une seule et même voix, celle de Régis Blanchot, représentant de Sud-PTT, pour dénoncer ces dizaines de suicides devant le PDG Philippe Wahl et exiger des explications sur l'existence d'une cellule de suivi des « drames » qui serait intégrée à la « direction de la sécurité globale du groupe La Poste ». Cette cellule serait chapeautée par Philippe Bajou, un des directeurs exécutifs du groupe et ancien membre du directoire de la banque postale. C'est lui qui est censé mener la transformation des fonctions « support » du groupe, soit 25 000 personnes à « dégraisser », selon les syndicats. Lors de ce conseil d’administration, les syndicats n’ont reçu ni confirmation ni infirmation de leurs informations par la direction des ressources humaines.

 

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    Source : https://www.mediapart.fr  

 

 

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