Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 janvier 2013 7 13 /01 /janvier /2013 17:37

 

 

De notre envoyé spécial à Bruxelles

L'affaire du limogeage de John Dalli, commissaire européen à la santé, est en train de tourner au bras de fer entre le parlement européen et la commission. Dans un document daté du 9 janvier, auquel nous avons eu accès, les services légaux du parlement jugent que les raisons avancées par l'exécutif de José Manuel Barroso, pour ne pas donner accès au rapport de l'Olaf, pièce maîtresse au cœur de cette affaire complexe, ne tiennent pas. En clair : le parlement estime que la commission fait de l'obstruction et ne respecte pas ses engagements de transparence.

C'est une nouvelle étape dans le durcissement des relations entre les deux institutions, depuis l'éclatement, mi-octobre, du « Dalligate », du nom de l'ex-commissaire John Dalli, contraint à la démission pour avoir, dit-on, accepté au moins un rendez-vous avec un lobbyiste de l'industrie du tabac sans en avoir fait état publiquement. Le Maltais avait été poussé vers la sortie après la remise du fameux rapport rédigé par l'Office européen de lutte anti-fraude (Olaf) à José Manuel Barroso, mais le document n'a jamais été rendu public.

Depuis, cette opacité alimente tous les fantasmes sur l'influence des lobbies du tabac au sein de la bulle bruxelloise. D'autant que le principal intéressé, John Dalli, crie au complot : il aurait été piégé, assure-t-il, par l'industrie du tabac, prête à tout pour retarder la mise en route de la directive tabac sur laquelle il travaillait et qui s'annonçait particulièrement agressive pour freiner la vente de tabac. Ce texte a finalement été présenté fin décembre à la commission et la phase de discussions, côté parlement, s'ouvre cette année.

 

John Dalli lors d'une conférence de presse à Bruxelles en septembre 2012. ©Commission 
John Dalli lors d'une conférence de presse à Bruxelles en septembre 2012. ©Commission


« C'est une affaire importante, et il faut que les choses s'éclaircissent. Les gens de la commission s'abritent derrière le secret de l'investigation, pour cacher leurs propres irrégularités », s'emporte Inge Grässle, une eurodéputée allemande, qui appartient au même parti politique (PPE, droite) que José Manuel Barroso. « Dans un État de droit, cela ne peut pas se passer comme ça. »

Pour le Français José Bové, « on voit bien comment fonctionne la machine de la commission : personne n'a envie de regarder ce qu'il y a sous le tapis. » L'eurodéputé vert milite pour la mise sur pied d'une commission spéciale, au sein du parlement, pour faire la lumière sur l'entrisme du lobbying au sein de la commission. « L'affaire John Dalli pose aussi la question de l'équilibre des pouvoirs au sein des institutions européennes et la légitimité des gens qui y sont », poursuit-il.

Depuis le départ de Dalli mi-octobre, la commission européenne avance un argument d'autorité pour ne pas publier ce rapport de l'Olaf : une enquête est en cours à Malte, qui vise John Dalli, et il est nécessaire d'attendre les conclusions de l'investigation. Il n'était même pas question de le transmettre, de manière confidentielle, à certains eurodéputés, par exemple les présidents des groupes.

Mais les services du parlement européen viennent de livrer leur analyse : ils estiment au contraire que la commission a obligation de le faire et qu'il suffit, pour y parvenir, de respecter les règles fixées depuis 2010 en matière de transmission d'informations confidentielles de la commission au parlement (lire l'annexe 2). Certains élus désignés pourraient ainsi avoir accès au rapport. La balle est à nouveau dans le camp de M. Barroso.

Au centre de l'affaire, l'irlandaise Catherine Day

Depuis des semaines, ce rapport fait l'objet de toutes les spéculations à Bruxelles. Bon nombre d'observateurs redoutent que le document de l'Olaf ne contienne que très peu d'éléments à charge contre l'ancien commissaire. Qu'il s'agisse d'une coquille vide, réalisée à toute vitesse par les services de l'Olaf, qui laisserait penser que la « démission limogeage » de John Dalli, selon l'expression consacrée dans la capitale européenne, avait été planifiée de longue date (lire notre précédent article sur le « Dalligate »).

La stratégie de José Manuel Barroso est donc en train de se compliquer. D'autant qu'en décembre, de nouveaux éléments avaient déjà fragilisé sa défense. Après les enquêtes menées d'un côté par des eurodéputés, de l'autre par une ONG bruxelloise, il est apparu qu'au moins sept réunions ont eu lieu entre des membres du cabinet de Barroso, ou du secrétariat général de la commission, avec des lobbyistes de l'industrie du tabac, sans que ces rendez-vous ne soient rendus publics sur le site de la commission, comme c'est officiellement la règle. Ces rencontres se sont déroulées entre mai 2010 et septembre 2012, en pleine période d'élaboration de la directive tabac.

L'Union européenne est signataire d'une convention cadre de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), pour la lutte anti-tabac, qui l'oblige depuis 2011 à rendre publics les rendez-vous de son personnel avec les lobbies du tabac (lire l'article 5.3). Les services de la direction santé s'y sont en partie pliés, en publiant sur le site de la commission certains de leurs rendez-vous. Mais d'autres services semblent l'ignorer totalement.

Problème : c'est exactement pour cette raison (le fait d'avoir caché deux rendez-vous avec un lobbyiste du tabac) que John Dalli semble avoir été remercié. L'impression d'un « deux poids deux mesures » aux dépens de l'ex-commissaire maltais, fait des ravages. La plateforme d'ONG Corporate Europe Observatory, qui milite pour davantage de transparence dans les institutions européennes, s'interroge désormais haut et fort : « Puisque le commissaire à la santé a dû démissionner pour ne pas avoir rendu publics des rencontres avec des lobbyistes du tabac, est-ce que la même logique ne devrait pas prévaloir en ce qui concerne les membres des cabinets de M. Barroso, du secrétariat général ou encore des services de la DG santé ? »

 

L'affaire est d'autant plus gênante, pour la commission, que ce sont les mêmes services du secrétariat général, dirigés par la toute puissante Catherine Day (surnommé « la 28e commissaire » par les mauvaises langues (photo ci-contre), qui sont intervenus, à deux reprises, dans le courant de l'année 2012, pour retarder l'avancée de la directive tabac. Avec, dans l'un des deux cas, un argument pour le moins étonnant avancé en interne : Catherine Day préférait repousser la présentation de la directive tabac pour ne pas interférer avec… le conseil européen d'octobre, pourtant consacré à la crise de la zone euro. Difficile de voir en quoi les deux dossiers sont liés. L'Irlandaise sera reçue le 22 janvier au parlement européen par la commission du contrôle budgétaire. La séance s'annonce tendue.

Dans ce contexte, la reconduction en décembre de Michel Petite, un avocat français qui a fait du lobbying pour le cigarettier Philip Morris au cours des derniers mois à Bruxelles, à la tête d'un comité d'éthique interne à la commission européenne (lire notre précédent article), achève de décrire un paysage inquiétant : celui d'une industrie du tabac installée au plein cœur des institutions européennes. Les silences de Barroso, jusqu'à présent, sont ravageurs.

 

Partager cet article
Repost0
13 janvier 2013 7 13 /01 /janvier /2013 17:28

 

 

Rue89 - Les Français réacs ? 12/01/2013 à 12h49
Renée Greusard | Journaliste Rue89

 

 

Notre amour déraisonnable du débat, un gouvernement qui ne s’assume pas... Sept explications à la passion française sur la question.

La semaine dernière, nous avons publié le témoigne d’un catholique qui racontait pourquoi il ne s’opposait pas au mariage pour tous. Sur Twitter, un utilisateur qui se dit « chercheur en philosophie, professeur, chroniqueur, journaliste » s’est mis à l’insulter :

« Dégage. Tu pourris l’Eglise de l’intérieur avec tes vices. [Tu] Dois être arraché et jeté au feu. »

Le tweet a finalement été supprimé. Mais ça donne le ton : depuis que le débat sur le mariage pour tous a commencé, les messages haineux, violents et viscéraux se multiplient.

 


Manifestation contre le mariage pour tous à Nancy, le 8 décembre (POL EMILE/SIPA)

 

En France : zoophilie et inceste

Il y a eu le maire de Sète, qui a parlé des « gays femelles », comme s’il s’agissait d’animaux, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) qui a mis en garde contre « le risque de zoophilie », ou encore le maire du VIIIe arrondissement de Paris, qui a déclaré :

« Et pourquoi interdire plus avant les mariages consanguins, la pédophilie, l’inceste, qui sont encore monnaie courante dans le monde ? »

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’en France le débat n’est pas apaisé. Quand on regarde la façon dont les choses se sont déroulées en Espagne et en Belgique, c’est d’autant plus étonnant. Là-bas, le mariage pour tous est passé comme une lettre à la poste.

Chaque année en Belgique, sur 42 000 mariages, 1 000 sont célébrés entre homosexuels. Tandis qu’en Espagne, depuis le vote de la loi en 2005, 22 442 couples homosexuels se sont mariés. Et plus personne aujourd’hui ne le questionne, comme l’adoption. Tout cela est du domaine de la normalité.

Pour cet article, j’ai interviewé des journalistes belges, un chercheur belge et un journaliste espagnol. Tous m’ont dit à un moment de la conversation combien le débat français les faisait « halluciner ».

Un journaliste espagnol en France : « C’est comique »

Pour Charline Vanhoenacker, journaliste à la RTBF basée à Paris :

« On voit ressortir une France conservatrice, et on est très étonnés de l’ampleur que prend ce débat. »

Ricardo Gutiérrez, journaliste au Soir :

« Oui, on est très étonnés. On a, a priori, l’image d’une France qui établit des barrières fortes entre l’Eglise et l’Etat. Une république laïque. Alors que nous, en Belgique, on reste une monarchie catholique. [...]

Ça fait presque rire quand on voit les arguments qui sortent chez vous. La famille qui va se dissoudre, tout ça. Les catholiques de chez nous n’oseraient jamais dire des choses pareilles. »

Comme ces journalistes, David Paternotte, chercheur en sociologie au Fond de la recherche scientifique (FNRS) et auteur de « Revendiquer le mariage gay : Belgique, France, Espagne », ne pense pas pour autant que cette situation soit liée à une spécificité française sur l’homosexualité.

« Je ne crois pas que la France soit un pays plus homophobe que la Belgique ou l’Espagne. »

Comment donc expliquer ce décalage ?

                                                                                                                                                                                                                             1 En France, on aime la guerre

 

C’est une tradition française : nous aimons le débat, remarque Charline Vanhoenacker de la RTBF.

« Vous, vous avez vraiment le goût du débat. Pour l’éloquence, pour le bon mot. Et c’est vrai qu’on a cette image du Français qui ouvre sa gueule à tout va. »

Parce que l’essentiel, c’est presque parfois d’être dans un camp, de s’y tenir et de gueuler, et le débat s’emballe souvent. Ricardo Gutiérrez remarque :

« On n’est pas dans une argumentation raisonnable. La guerre compte plus que l’argumentation. »

Il a été étonné du peu de députés français présents à l’audition du mercredi 12 décembre sur le mariage pour tous, par la Commission des lois de l’Assemblée nationale.

Ce jour-là, les députés français étaient censés écouter ce qu’avaient à raconter trois élus européens, dont le sénateur belge Philippe Mahoux (PS), à propos du mariage pour tous, déjà appliqué chez eux.

Charline Vanhoenacker a raconté ce flop total avec humour sur son blog, « les 92 sièges libres », les « petites bouteilles d’eau » esseulées, les députés qui fuyaient.

« Je chope in extremis l’élue avant qu’elle ne s’engouffre dans l’ascenseur :
- A l’UMP, nous réclamons un grand débat national sur le mariage pour tous !
- Dites-moi, c’est mal parti, vous êtes huit dans la salle, dont trois UMP…
- Euh… je vous l’accorde, c’est très dommage… »

                                                                                                                                                                                                                             2 La responsabilité des médias français

 

Le chercheur David Paternotte émet l’hypothèse que les journalistes français ont une responsabilité dans la teneur actuelle du débat. Parce qu’ils ont cette tradition de toujours présenter la pensée de manière dialectique, même quand c’est foireux.

« A la fin de l’été en France, les médias étaient en quête d’opposants. Ça tournait souvent à la caricature. N’importe quel curé de campagne qui était contre était interviewé. »

Il parle de la tribune en décembre des psychanalystes Jean-Pierre Winter et Monette Wacquin dans le Monde, « Non à un monde sans sexes ! ».

« C’est un recueil de bêtises, mais c’est publié dans Le Monde, un journal identifié à gauche. »

Il rappelle qu’en Espagne, les médias de gauche ont clairement soutenu le projet de loi. Les opposants ne parlaient que dans les journaux dont ils étaient proches.

Le chercheur pense que cette présence de l’opposition dans des médias où elle n’était pourtant pas attendue a envoyé, en France, « un signe aux opposants ».

« Voilà, mobilisez-vous, il y a encore une possibilité. »

                                                                                                                                                                                                                              3 En Espagne, le mariage gay, c’était... la modernité

 

Si en France, les opposants au mariage pour tous parlent parfois zoophilie, consanguinité, inceste et pédophilie, les choses ne se sont pas du tout passées comme ça en Espagne. Andès Pérez, journaliste fondateur de l’agence Sancho Panza, raconte :

« Au moment du vote de cette loi, l’Espagne était en pleine expansion. Elle se voyait dépasser la France en PIB. Barcelone se voyait supplanter New York culturellement. Il y avait beaucoup optimisme. [...]

Et le mariage pour tous, c’était le comble de la modernité. Un peu comme le débat sur la question de la marijuana. »

En riant, il s’amuse d’ailleurs de « la cour des vierges effarouchées » en France :

« La loi et le pouvoir sont toujours en retard et il y a beaucoup d’hypocrisie. Où qu’on aille, en France, tout le monde fume des joints à fond, et pourtant vous avez toujours des lois hyper régressives. »

                                                                                                                                                                                                                             4 En Belgique et en Espagne, des contextes politiques favorables

 

La souplesse avec laquelle les Espagnols et les Belges ont accueilli cette évolution s’explique aussi par des contextes politiques qui y étaient favorables.

  • En Espagne, un Zapatero élu par surprise

Mars 2004. Le pays est en pleine campagne d’élections générales. José Luis Zapatero, candidat du parti socialiste, promet que, s’il est élu, il fera passer le mariage gay. Le 11 mars, à Madrid, trois bombes explosent. Le pays ému désavoue la droite de José Maria Aznar et élit Zapatero.

David Paternotte analyse :

« Zapatero avait promis le mariage gay sans penser qu’il serait élu. Mais une fois élu, il a tenu sa promesse et l’opposition n’a pas eu le temps de se structurer. »

  • En Belgique, une opposition terrassée

Depuis la guerre et jusqu’en 1999, en Belgique, des partis chrétiens avaient la main mise sur le pouvoir (le CVP, le CDH). Or, aux élections législatives et régionales de 1999, entre autres à cause de leur gestion de l’affaire Dutroux, ils ont volé dans l’opposition, et se sont retrouvés encore affaiblis aux élections législatives de 2003.

Sous le choc, ils ne se sont pas vraiment mobilisés contre le mariage pour tous quand il a été adopté en 2003, même si le CDH avait appelé ses élus à voter contre. Ricardo Gutiérrez, journaliste au Soir, dit :

« Ils venaient de reperdre une élection, ils n’allaient pas faire les malins. »

Or, en Belgique, ces partis portaient traditionnellement aussi la voix de l’Eglise.

                                                                                                                                                                                                                              5 Des rapports à l’Eglise différents

 

En Belgique, l’Eglise n’est donc pas trop intervenue, explique Ricardo Gutiérrez :

« Normalement, pour se faire entendre, l’Eglise passait par ces partis chrétiens. Elle n’avait pas non plus l’habitude de sortir dans la rue. On était aussi sous le règne de l’archevêque Godfried Danneels, qui était très consensuel. »

Il rappelle qu’historiquement, l’Eglise en Belgique est très modérée, notamment parce qu’elle est en partie financée par l’Etat.

Et du côté de l’Espagne, comment comprendre que la loi soit passée si facilement ? Dans un pays si catholique... Andrès Péres nuance ce qu’il pense être un cliché :

« Cela fait longtemps que l’Espagne fait un travail pour sortir de cette domination de l’Eglise. Cherchez un cinéaste français qui, comme Pedro Almodovar, parle depuis les années 1980 de l’homosexualité, des questions de genre, du troisième genre, de la pédophilie dans l’Eglise...

L’Eglise est en recul depuis trois décennies en Espagne. [...] Aujourd’hui, à situations égales, pour un jeune Espagnol dans une ville moyenne, c’est même plus facile d’avoir une sexualité libérée qu’un jeune Français. »

Et puis, dit Charline Vanhoenacker :

« La France, c’est historiquement la fille préférée de l’Eglise. Elle s’en est peut-être éloignée, mais elle reste fidèle à son nom de baptême. »

La stratégie de l’Eglise est particulière en France. En perte de fidèles, « à l’agonie » même, selon le sociologue Olivier Bobineau, elle s’oppose comme dans un élan de fin de course. C’est d’ailleurs ce qu’explique Jean-Louis Schlegel, sociologue, dans nos colonnes ce vendredi :

« Depuis les années 1960, l’Eglise catholique s’oppose de toutes ses forces et frontalement à toute évolution, elle se cramponne à son modèle de la sexualité, du mariage et de la famille comme le pendu à sa corde (en s’adossant curieusement à la loi de la République pour le mariage !), et comme si sa mise en cause était sa propre fin annoncée.

Disons-le : comme si elle avait peur, cette vieille peur de l’anarchie et de ses conséquences qui la poursuit depuis la Révolution française et qu’elle se croit chargée de conjurer. »

                                                                                                                                                                                                                              6 Une opposition contre la loi structurée et futée

 

En Espagne, si les arguments de l’Eglise n’ont pas pris, c’est aussi qu’ils n’étaient pas adaptés, note David Paternotte :

« Les arguments étaient trop conservateurs pour être entendus. [...] En France, vous avez des gens comme Frigide Barjot qui essayent de donner un côté moderne à l’opposition. »

L’opposition a aussi eu du temps pour se structurer ; notamment parce que le gouvernement lui a laissé du temps. Nicolas Gougain, porte-parole de l’inter-LGBT, estime :

« Personne n’a vu venir Christiane Taubira et ses déclarations à La Croix en septembre. Il y a eu ensuite deux mois de délai avant les auditions parlementaires. On aurait pu gagner du temps. »

                                                                                                                                                                                                                              7 Des erreurs stratégiques du gouvernement

 

Donner du temps à l’opposition, c’est l’une des erreurs du gouvernement, mais il y en a eu d’autres.

  • Il aurait pu s’appuyer sur les textes existants

En Espagne, c’est ce qu’a fait Zapatero : étendre le droit du mariage aux homosexuels. Il n’a pas fait une réforme spécifique. Pour Nicolas Gougain, le choix du gouvernement Ayrault était risqué :

« Il y avait toute une base législative sur laquelle s’appuyer pour ne pas faire un projet autonome. »

  • Il aurait pu ne pas parler de tout en même temps

PMA, adoption et mariage en même temps, les débats ont été mélangés. Charline Vanhoenacker note :

« Vous, vous faites une sorte de package mariage/adoption, chez nous il y a eu plusieurs étapes. Le mariage a été légiféré en 2003, l’adoption en 2006. Quant à la PMA, elle existait déjà pour les célibataires depuis les années 1980. »

  • Les bourdes Hollande

Mais ce qui pêche probablement le plus, c’est le comportement du gouvernement et de Hollande.

Contrairement à Zapatero, dont David Paternotte dit qu’il a complètement porté le dossier une fois élu parce qu’il en revendiquait la modernité, François Hollande a parfois eu l’air de douter de certains points.

Sa plus grande erreur sur ce dossier aura été sa sortie sur la liberté de conscience des maires à célébrer les mariages homosexuels :

« La loi s’applique pour tous dans le respect de la liberté de conscience. »

Avec cette déclaration, Hollande a fait un cadeau à l’opposition. Et David Paternotte juge que :

« Les opposants se sont dit : “il n’a pas l’air convaincu. Il y a moyen de négocier”. »

C’est d’autant plus étonnant que, comme le rappelle Nicolas Gougain, pendant sa campagne, à chacun de ses discours, François Hollande avait parlé du mariage pour tous.

Partager cet article
Repost0
12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 18:41

 

Samedi 12 Janvier 2013 à 10:27

 

Grand reporter au journal Marianne En savoir plus sur cet auteur

 

Les négociations entre syndicats et patronaux sur la sécurisation de l'emploi ont abouties, vendredi, à un accord à l'arraché et par défaut. Marianne publie le texte complet de l'accord.

 

PRM/SIPA
PRM/SIPA
Trois mois pour ça. Ce devait être un accord historique sécurisant l'emploi en France.
 
Au final, le Medef a, après de longues heures de négociations menées dans un climat emprunt de méfiance, obtenu les signatures de la CGPME, de l'UPA et des avis favorables de la CFDT et de la CFTC ( les fédérations de la CFE-CGC voteront lundi) au bas d'un texte qui d'une part, encourage les employeurs confrontés à de "graves difficultés conjoncturelles" à flexibiliser les salaires dans le cadre d'accords de "maintien dans l'emploi", simplifie les licenciements économiques des grandes entreprises, crée un CDI intérimaire et étend la précarité à titre expérimental sous forme de contrats d'intermittence. Tout comme il offre de nouveaux droits importants aux salariés: complémentaires santé pour tous avant 2016, droits rechargeables au chômage en 2014, droit individuel à la formation ( après négociation avec l'Etat et les régions) et deux représentants au conseil d'administration des entreprises comptant plus de 5000 salariés en France.

Quelle est la logique de l'ensemble ? Pour le patronat: hisser la France au meilleur standard européen de flexisécurité. Pour la la CGT et FO, non-signataires : "un recul historique des droits des salariés" qu'il va falloir reconquérir dans la rue et au parlement.Mais au sortir de ses épuisantes passes d'armes ponctuées d'heures de désoeuvrement dues aux tensions entre le Medef, l'UPA et la CGPME, tous les négociateurs reconnaissaient que cet accord, à court terme, ne freinera pas l'envolée du chômage...

En effet, les discussions sur un recours accru au chômage partiel, dispositif qui Outre Rhin est l'arme privilégiée pour maintenir en poste, les salariés menacés, ne commenceront discrètement que dans 15 jours; à la demande d'un Medef qui en réalité cherche à en limiter l'usage afin de ne pas aggraver le déficit prévu de l'assurance chômage de 18 milliards d'euros... Surtout, off the record, nombre de représentants notamment de la CFE-CGC avouaient qu'ils comptaient désormais... sur les parlementaires de la majorité pour conjurer les failles de leur accord !
 
Quelles sont ces failles ? D'abord la légère surtaxation à 7% ( contre 4% précédemment) des contrats courts de moins d'un mois n'incitera pas réellement les employeurs à renoncer à ce travail en miettes; de même que les dispositions visant à élever à 25 heures hebdomadaires, la durée de travail minimum à temps partiel parce qu'elles comportent en l'état trop de possibilités de dérogation. En revanche, dans un contexte de crise, les salariés vont être, après accord débattus dans leurs entreprises, rapidement confrontés aux nouvelles exigences de mobilités géographiques et professionnelles de leurs employeurs. Avec pour seul horizon , s'ils ne peuvent s'y adapter... le licenciement. Enfin, ils vont également découvrir, au fil des prochains plans sociaux, que cet accord n'incite pas suffisamment leurs employeurs à négocier avec leurs représentants.

Car leurs dirigeants pourront- si ces mesures sont transcrites telles quelles dans la loi- se contenter de faire homologuer leurs PSE par l'administration du travail; laquelle n'aura pas ni les moyens juridiques ni les moyens humains de contrôler la réalité des documents qui lui seront transmis...  En misant sur un accord "historique" entre partenaires sociaux, François Hollande espérait provoquer un choc de confiance qui dégagerait l'horizon des Français. Le président de la République aura seulement lancé le débat de fond de son quinquennat: que peut apporter aux salariés tricolores la flexisécurité , dans une Europe ou tous les pays, de l'Espagne au Danemark, recourent peu ou prou aux mêmes recettes, amplifiant la recession du Vieux Continent au lieu d'inventer sa croissance?
Partager cet article
Repost0
12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 18:33
Lire aussi

 

François Hollande l'a déclaré le 10 décembre lors d'un déplacement à Oslo : « La crise de la zone euro, je l'ai déjà dit, elle est derrière nous. (…) Et donc tout ce que nous avons à faire, ce n'est plus simplement de sortir de la crise de la zone euro : c'est fait. » Le président français a-t-il pêché par optimisme, sous le coup du prix Nobel de la paix que les dirigeants européens venaient de recevoir ?

Dans un entretien publié en début de semaine sur Mediapart, qui tranche avec l'analyse de l'exécutif français, l'économiste André Orléan rappelait à quel point les incertitudes pesant sur l'avenir de la zone euro restaient vives, en cette année 2013. Au même moment, Eurostat a publié des chiffres une fois de plus alarmants, avec un taux de chômage historique, à 11,8 % dans la zone euro, pour le mois de novembre dernier.

Même le commissaire européen à l'emploi et aux affaires sociales, le socialiste Laszlo Andor, y est allé de son analyse sinistre, le 8 janvier : « Vous n’avez pas besoin de me dire que 2012 était une autre très mauvaise année. Après cinq ans de crise, la récession est de retour et le chômage a atteint des niveaux inconnus depuis deux décennies». Avant de prévenir: «Il est peu probable que l’Europe voie sa situation s’améliorer en 2013. »

Pour faire le point sur le marasme social qui plombe l'Europe, et les pistes pour en sortir, nous nous sommes entretenus avec Raymond Torres, qui dirige l'Institut international d'études sociales, le centre de recherche de l'Organisation internationale du travail (OIT), à Genève. Adversaire de l'austérité, il dresse un tableau critique des remèdes proposés par la commission européenne, pour contrer la flambée du chômage, et estime que les pays du Nord de l'Europe, contrairement à ce qu'il est souvent dit, ne sont pas épargnés.

Quelle est la situation de l'emploi en Europe, cinq ans après l'éclatement de la crise aux États-Unis ?

 

 
© OIT

 

Elle est préoccupante dans l'ensemble de l'Union européenne, et plus particulièrement dans la zone euro. Les pays sont touchés à des degrés divers, avec une situation particulièrement difficile dans l'Europe du Sud. Le taux de chômage au troisième trimestre de 2012 a atteint 24,6 % en Grèce et 25 % en Espagne, soit plus de 16 points de plus qu’avant la crise.

Mais la tendance est à la détérioration même dans les pays jusqu’ici peu touchés. Depuis octobre dernier, le taux de chômage est reparti à la hausse en Allemagne, en Autriche et aux Pays-Bas. Il est faux de dire que la crise est un problème réservé à certains pays dans le Sud de l'Europe et que par conséquent seuls ces pays-là devraient adopter des mesures : la crise fait tache d’huile.

Etes-vous tout de même d'accord pour dire que le fossé entre pays du Nord de l'Europe et pays du Sud est en train de s'aggraver ?
Les trois pays les plus frappés sont effectivement au Sud : Espagne, Portugal et Grèce. L'Italie connaît une augmentation plus lente de son taux de chômage. La France elle aussi enregistre une détérioration régulière. En Irlande, la situation est très difficile, même si elle tend à se stabiliser depuis peu. Au Royaume-Uni, la situation est contrastée : le taux de chômage a légèrement diminué ces derniers mois, mais c'est surtout grâce à un développement du temps partiel non choisi, et à la baisse du taux de participation (c'est-à-dire que de plus en plus de personnes quittent le marché du travail – ndlr).

 

Qu'en est-il du chômage de longue durée ?
La caractéristique de cette crise, ce ne sont pas tant les vagues de licenciements, qui existent, mais qui sont relativement peu nombreuses, par rapport à d'autres périodes de crise. A l'exception de cas très particuliers – par exemple le secteur immobilier en Espagne, ou le secteur bancaire au Royaume-Uni. Cette crise est d'abord marquée par l'absence de créations d'emplois. Conséquence: c'est particulièrement difficile pour ceux qui cherchent un premier emploi (les jeunes), et bien sûr pour ceux qui étaient déjà chômeurs avant que la crise n'éclate. Ils deviennent alors massivement des chômeurs de longue durée.

À Bruxelles, la commission européenne propose, pour lutter contre l'envolée du chômage, de réformer le marché du travail. De ce point de vue, l'Espagne, avec ses réformes à répétition du droit du travail, fait figure de modèle. Qu'en pensez-vous ?
Il est désormais établi qu'une politique d'austérité, combinée à la réforme du marché du travail, ne permet pas de sortir de la crise. En tout cas, cela ne s'est pas vérifié une seule fois depuis deux ans. Dans un contexte de récession tel que nous le connaissons, une réforme du marché du travail ne peut pas marcher.

 

Pire, en facilitant les licenciements, les réformes du marché du travail en Espagne, en Grèce ou au Portugal ont accéléré les pertes d’emplois sans pour autant stimuler les embauches. Ces réformes s’inspirent de théories selon lesquelles les employeurs seront moins réticents à embaucher, parce qu'il leur sera plus simple de licencier par la suite. Mais ces théories ne fonctionnent pas dans un contexte récessif. Elles ne permettent pas de créer des emplois et se traduisent par moins de sécurité pour ceux qui en ont un.    

Je signale au passage que l'Autriche a mené, en 2003, l'une des réformes du marché du travail les plus novatrices. Cette réforme, conclue avec l’assentiment des partenaires sociaux, combine des éléments de sécurité pour les travailleurs, et de prévisibilité, pour les employeurs, en ce qui concerne les coûts des licenciements. Aujourd'hui en Autriche, le taux de chômage est faible et on trouve peu de contrats précaires.

La commission européenne milite également pour alléger le coût du travail pour les entreprises. Est-ce une piste sérieuse ?
C'est vrai que la fiscalité qui pèse sur le travail est trop élevée dans certains pays. Je pense à certains pays d'Europe de l'Est, comme la Hongrie, à la France ou, dans une certaine mesure, à l'Allemagne et l'Italie. Je peux comprendre que l'on décide de s'attaquer à ce déséquilibre structurel, pour faire davantage peser la fiscalité sur les revenus de la rente. Mais à court terme, pour l'emploi, cela ne produit que peu d’effet, pour autant que la croissance et donc la création d’emplois restent anémique.  

Que propose le BIT ?

Il faut sortir de cette logique d'austérité. Bien sûr qu'il est nécessaire, à moyen terme, de réduire les déficits publics. Mais tout dépend du rythme et du type de mesures adoptées pour réduire ces déficits. Nous proposons de maintenir, et même renforcer, les dépenses publiques pour l'emploi. Face au chômage des jeunes par exemple, nous défendons des “garanties d'activation”. Cela recouvre une batterie de solutions : de l'aide renforcée pour rechercher un travail, l'accès à un emploi aidé pour les jeunes les plus en difficulté, proposer de combiner la sortie d'école avec une expérience en entreprise, et même, pour certains qui ne seraient pas assez formés, le retour vers le système éducatif.

 

Vous avez budgété ces « garanties »?
Nous les chiffrons à 21 milliards d'euros pour l'ensemble de la zone euro. C'est un coût, mais on peut par exemple le financer par un redéploiement des fonds structurels européens, qui ne sont pas tous correctement utilisés. J'insiste : ce n'est pas une utopie. C'est ce que la Suède a fait après avoir subi une grave crise financière du début des années 90, et cela a marché.

Et pour les chômeurs longue durée ?
Beaucoup de ces chômeurs arrivent en fin de droits. Il faut absolument prolonger les droits de ces chômeurs, tout en s’assurant bien entendu qu'ils cherchent effectivement du travail. En Italie par exemple, il n'y a plus aucune aide financière, passés 12 mois au chômage. Or, dans un contexte de crise caractérisé par une faible création d’emplois, le fait de maintenir la prestation ne dissuadera par les chômeurs de prendre un emploi pour autant qu’ils le trouvent.

En d’autres termes, il y a peu de chances que, comme certains le pensent, les chômeurs profitent abusivement du système d'aides publiques. Là encore, cela a un coût budgétaire, mais qui sera toujours très inférieur, par exemple, à celui d'une baisse ciblée de la TVA. Par ailleurs, il y va de la cohésion sociale.

 

Le commissaire Laszlo Andor à Bruxelles le 8 janvier. 
Le commissaire Laszlo Andor à Bruxelles le 8 janvier.


D'autres pistes?
Il faut également une politique de relance salariale. Actuellement, une pression à la baisse se fait sentir dans beaucoup de pays européens, au nom de la compétitivité, pour doper les exportations. Mais si tous les pays vont dans ce sens, il n'y a plus personne pour importer… On va dans l'impasse. Il faut donc que les pays qui ont connu une situation confortable de leurs comptes extérieurs réfléchissent à relever leurs salaires en parallèle avec les gains de productivité. Cela s'est déjà vu ces derniers mois dans certains secteurs, en Allemagne. Et c’est un pas dans la bonne direction.

Par ailleurs, pour que la création d’emploi reprenne, il est fondamental d’assainir le système financier et de s’assurer qu’il joue son rôle d’intermédiation entre épargne et investissement productif. La situation actuelle est moins grave pour les grandes entreprises, qui peuvent se financer directement sur les marchés de capitaux, que pour les petites. Celles-ci dépendent du crédit bancaire et les banques sont frileuses ou, dans certains cas, elles font davantage de profits en plaçant les dépôts sur des actifs financiers.

Une idée est de créer des banques publiques d'investissement pour aider les PME à développer des projets et créer de l’emploi. A mon avis, l'une des raisons pour lesquelles l'économie allemande va bien, et dont on parle peu, c'est son système de garanties des prêts aux petites entreprises. L'État se porte en partie garant des prêts aux petites entreprises, et donc les banques s’engagent davantage vis-à-vis de celles-ci. D’où aussi leur succès à l’exportation.

 

Partager cet article
Repost0
12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 18:17

 

 

Rue89 - Cité judiciaire de Paris 11/01/2013 à 16h38
Camille Polloni | Journaliste Rue89

 

C’est confirmé : la cité judiciaire de Paris doit ouvrir ses portes en 2017 dans le quartier des Batignolles, au nord-ouest de Paris.

 

 

 

Le déménagement du palais de Justice historique dans une tour confiée à l’architecte Renzo Piano a été décidé en 2009. Il doit être financé par un partenariat public-privé (PPP) signé avec Bouygues par le gouvernement précédent en février 2012.

Malgré les réserves de Christiane Taubira sur ce grand projet coûteux, le gouvernement préfère maintenir le chantier plutôt que de verser des indemnités à Bouygues.

« Ce serait facile, mais irresponsable »

Ce n’était pas gagné. Lors du débat d’orientation ntre lesquelles elle ne tranche pas :

  • Poursuivre

Première possibilité : faire ce qui était prévu. C’est-à-dire que l’Etat investisse 671 millions d’euros dans le projet, puis verse à Bouygues un loyer de 90 millions d’euros par an en moyenne.

La ministre calcule alors qu’en 2043, « l’Etat aura payé 2,7 milliards d’euros ». Elle lance aux parlementaires :

« Comme démonstration de bonne gestion, je crois qu’on a déjà fait mieux ! [...] Il serait facile, pour moi, de conserver les choses en l’état. Les travaux seraient livrés en 2016, j’aurais le plaisir d’inaugurer en 2017… et je laisserais à mes successeurs la lourde ardoise de 90 millions d’euros de loyer annuel.Ce serait facile, mais irresponsable. »

  • Renégocier avec Bouygues

Aucune clause du contrat ne permet de l’envisager, constate Christiane Taubira.

  • Renoncer

Si la ministre présente cette possibilité, elle souligne que « les magistrats et les greffiers travaillent dans des conditions extrêmement difficiles et que ce projet de cité judiciaire qui a dix ans d’âge répond à un réel besoin ».

La ministre n’en parle pas cette fois-ci, mais un obstacle de taille s’ajoute : Bouygues a assuré ses arrières. En cas de renoncement au projet, l’Etat doit lui verser 80 millions d’euros. Et se retrouverait ainsi délesté à la fois d’un palais de Justice et d’une belle somme.

« Compte tenu des lourdes conséquences des trois options », explique Christiane Taubira, le Premier ministre droit trancher. C’est lui qui a eu le dernier mot, et choisi de maintenir le projet. En parallèle, deux inspections ont été lancées en juillet, par le ministère de la Justice et le ministère des Finances.

Plaidoyer de Bouygues

Fin novembre, Le Canard enchaîné révèle que Bouygues a défendu son projet directement auprès de Matignon, lui faisant parvenir une note de sept pages. L’entreprise promet que le projet ne sera pas trop coûteux, rapporte l’hebdomadaire. Et surtout :

« Bouygues s’inquiète du silence de plomb observé par le nouveau pouvoir face à une requête en annulation déposée au tribunal administratif. L’association La justice dans la cité conteste le contrat et le déménagement du palais de Justice dans le quartier des Batignolles.

Alors que les gêneurs ont déposé un premier recours, le 13 avril, et remis depuis plusieurs mémoires pour développer leurs arguments, la chancellerie s’est contentée d’une vague réponse de principe et a laissé le bétonneur monter seul au filet. »

L’association en question conteste aussi le montant de l’indemnisation à verser à Bouygues en cas d’annulation du projet, bien précisée dans le contrat, mais selon elle illégale.

Des partenariats critiqués

La formule du partenariat public-privé, retenue pour la cité judiciaire comme pour le projet de « Pentagone à la française », fait décidément des insatisfaits. L’une de ses plus grandes pourfendeuses, c’est, triste coïncidence, Christiane Taubira.

S’adressant aux députés de droite lors de la même séance parlementaire, la ministre sermonne :

« Ces partenariats public-privé, dont votre majorité a fait un usage assez débridé, entraînent une fragilisation des finances publiques sur le long terme, une trentaine d’années en moyenne, ce qui est extrêmement déloyal vis-à-vis des deux générations à venir. C’est donc avec la plus grande précaution que nous les étudions. »

La ministre a exprimé les mêmes réserves sur les PPP conclus pour les établissements pénitentiaires. Pourtant, là aussi, ils ont été maintenus.

 

 

Partager cet article
Repost0
12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 16:53

 

Le Monde.fr avec AFP | 11.01.2013 à 17h29 • Mis à jour le 11.01.2013 à 17h34

 

 Le plus gros fonds souverain du monde fait le tri dans ses investissements

 

 

Le fonds de pension public norvégien a exclu deux nouvelles sociétés pour des raisons d'éthique.

Le fonds de pension public de la Norvège, le plus gros fonds souverain au monde devant celui des Emirats arabes unis, a fait le ménage dans ses investissements en excluant deux nouvelles sociétés pour des raisons d'éthique et en en réintégrant trois autres, a annoncé vendredi 11 janvier le gouvernement norvégien.

Plaçant ses avoirs hors de Norvège, le fonds est régi par des règles d'éthique qui l'empêchent d'investir dans des industries d'armes "particulièrement inhumaines", l'industrie du tabac et les groupes coupables de violation des droits de l'homme, de corruption ou de graves dégradations de l'environnement.

Le fonds, qui pèse environ 3 870 milliards de couronnes (525 milliards d'euros), a vendu les parts de 0,67 % et 1,1 % qu'il détenait dans les compagnies américaines Jacobs Engineering et Babcock & Wilcox, leur reprochant d'être impliquées dans la fabrication d'armes nucléaires.

 

 54 GROUPES SUR SA LISTE NOIRE

A l'inverse, il a réintégré dans sa sphère d'investissement les sociétés britannique BAE Systems et italienne Finmeccanica car leur joint-venture, le missilier MBDA, a cessé de produire des missiles à tête nucléaire ASMP-A pour l'armée française.

En revanche, le troisième actionnaire de MBDA, l'européen EADS, qui possède d'autres activités dans le nucléaire militaire, reste sur la liste noire des sociétés dans lesquelles le fonds refuse d'investir.

Exclu en 2011, le groupe chimique américain FMC Corporation est aussi rentré en grâce auprès du fonds après avoir cessé ses achats de phosphate au Sahara occidental, un territoire annexé en 1975 par le Maroc. Le ministère des finances norvégien a par ailleurs décidé de mettre fin à sa surveillance de l'allemand Siemens, mis sous observation en 2009 après plusieurs scandales de corruption.

Après les décisions de vendredi, 54 groupes figurent sur sa liste noire, dont des poids lourds comme Boeing, Lockheed Martin, Safran, Philip Morris, British American Tobacco, Wal-Mart ou encore Rio Tinto.

 

 

Partager cet article
Repost0
12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 16:43

 

 


Licence CC Julien Haler

 

Passer le permis coûte cher : 1.500 euros en moyenne.
Et la facture s'alourdit encore si vous le ratez et que vous devez attendre plusieurs mois avant de le repasser - cinq mois environ en Ile-de-France.
Si vous vous apprêtez à souffler vos 16 bougies, il existe une formule avantageuse, pour limiter les coûts : l’apprentissage accompagné de la conduite (AAC). 

 Le taux de réussite dès le premier passage à l’épreuve de conduite est de 70% pour les élèves ayant suivi l’AAC, contre 52 % de ceux qui ont suivi la filière classique, selon les chiffres de la Délégation à la sécurité et la circulation routière.

 

Licence CC badkleinkirchheim

 

 Les conditions sont les suivantes : obtenir le code, suivre 20 heures de leçons de conduite en auto-école, et réussir l’évaluation de la formation initiale. L'accompagnateur ne doit pas avoir commis de délit routier.

La période de conduite accompagnée dure un an, et l’élève doit parcourir 3000 km. Il n'y a pas besoin de voiture à double commande. Si le jeune  rate le permis, il peut recommencer à conduire tout de suite, dans l'attente d'un nouvel examen.

Il existe une formule équivalente pour les jeunes âgés de 18 ans, qui s’appelle la "conduite supervisée". La période de conduite supervisée dure au moins trois mois, et l’élève doit parcourir au mois 1000 km.  Vous pouvez vous renseigner sur le site de la Prévention routière ou de la Sécurité routière. 

 

Capture d'écran Permis-radin.fr

 

Autre solution, lorsqu'on doit faire plus d'heures de conduite que prévu : s'adresser à une société de location de voitures à double commande. Certaines d'entre elles proposent des heures à 20 euros. 

On peut aussi passer le permis à l'étranger, formule qui attire les apprentis-conducteurs, tels les élèves des lycées français à l'étranger ou les étudiants Erasmus, mais aussi les expatriés ou ceux qui reviennent au pays pour les vacances.
En 2010, 79 500 permis étrangers, dont 17 500 européens, ont été échangés en France, ce qui représentait à peu près 10 % du nombre total de permis délivrés.

 

Licence CC m^3

 

  C'est souvent moins cher, mais, en-dehors de l'Union européenne, il faut fournir la preuve que l'on a résidé six mois dans le pays. Il faut vérifier aussi que le pays concerné (hors Union européenne et espace économique européen) a conclu un accord de réciprocité avec la France, permettant d'échanger le document au retour.
C'est le cas de 154 pays dont la liste est disponible sur le site de la Maison des Français de l'étranger. En Amérique, par exemple, seuls certains Etats l'ont fait.
Les pays d'Afrique du Nord sont désormais connus pour leurs épreuves pas très difficiles et leurs prix défiant toute concurrence.

Ceux qui doivent impérativement passer le permis en France ont intérêt à comparer les tarifs des auto-écoles, qui sont libres. Demandez si l’apprentissage du code se fait avec un animateur ou seul, devant un DVD.

N'hésitez pas à consulter les sites d’achats groupés, comme Automodeal.fr ou Groupon.fr, qui proposent périodiquement des forfaits à prix cassés.

 

Capture d'écran de Groupon.fr

 

Les jeunes gens de 16 à 25 ans qui ne disposent pas des fonds nécessaires peuvent demander "le permis à un euro". Ils vont contracter auprès de leur banque un emprunt à taux zéro, de 1200 euros maximum, dont les intérêts sont pris en charge par l'Etat. Ils pourront le rembourser à hauteur de un euro par jour, soit 30 euros par mois. Quelque 80 000 jeunes ont bénéficié du dispositif, lancé en 2005.

Et vous, connaissez-vous d'autres "bons plans"? Seriez-vous favorable à un enseignement du code dans les lycées ?

 

 

Gaspard Koenig, l'auteur de Leçons de conduite (Grasset, 2011), est un vrai intello: agrégé de philosophie, plume de Christine Lagarde et aujourd'hui banquier à la City. Mais il a mis dix ans à décrocher le permis. Il a fini par l'obtenir  en Angleterre, "où on le paie deux fois moins cher qu'en France". On savourera ses portraits des "monos" franchouillards.
GaspardKoenig dénonce le "scandaleux monopole des auto-écoles" dans l'Hexagone.  Il préconise son remplacement par un système de moniteurs privés, permettant, comme outre-manche, de faire baisser les prix et d'améliorer le service

.

 

Mise à jour le 14/12/12: Le site Kadodrive.com nous signale qu'il est possible d'offrir des chèques-cadeaux censés financer le permis de conduire des jeunes. A partir de 25 euros. Ils sont utilisables dans toutes les auto-écoles de France - et seulement là! Ils ne pourront pas être utilisé pour d'autres achats.

Et vous, qu'en pensez-vous?
Voulez-vous savoir pourquoi les auto-écoles refusent les redoublants? cliquez ici

Lire aussi Mme H ou quand l’installation de la fibre optique vire au cauchemar ou Achats en vue ? Gare aux cartes de fidélité-révolving

 

Partager cet article
Repost0
12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 16:28

 

LE MONDE | 12.01.2013 à 10h15 • Mis à jour le 12.01.2013 à 16h16 Par Bertrand Bissuel

 

 
Les représentants des syndicats et du patronat, lors de la dernière journée des négociations sur le marché du travail, vendredi 11 janvier au siège du Medef à Paris.

L'accord modifie en profondeur des pans entiers du code du travail. Certaines mesures donnent une plus grande liberté d'action aux entreprises qui veulent se restructurer. D'autres renforcent la protection des salariés.

Lire aussi Flexibilité : le pari de la CFDT et du patronat, Les principaux acteurs de la négociation et l'analyse Une bouffée d'oxygène pour Hollande

  • Licenciements

Les règles de contestation des licenciements économiques collectifs sont bouleversées. Le but est de limiter le contrôle des tribunaux, qui débouche parfois sur l'annulation du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE, plan social) ou sur le versement de dommages et intérêts aux salariés. Désormais, la procédure et le contenu du PSE feront l'objet soit d'un accord majoritaire, soit d'une procédure d'homologation par l'administration. Des recours devant le juge sont possibles, contre la procédure elle-même ou contre la teneur du PSE. Le salarié peut également saisir la justice si le motif du plan social ne lui paraît pas valable – mais dans des délais plus courts qu'avant. Pour fixer l'ordre dans lequel les salariés sont licenciés, le chef d'entreprise aura la possibilité de "privilégier la compétence professionnelle".

  • Conciliation

  L'objectif est d'accélérer la résolution des litiges liés à un licenciement. Lors de l'audience de conciliation, qui se tient au début de la procédure devant les prud'hommes, le patron et son salarié peuvent mettre fin à leur différend, moyennant le versement à ce dernier d'une indemnité forfaitaire, qui varie en fonction de son ancienneté.

  • Accords de maintien dans l'emploi

  Ils consistent à permettre aux entreprises confrontées "à de graves difficultés conjoncturelles" de baisser les rémunérations et/ou le temps de travail ; en contrepartie, elles s'engagent à ne pas licencier. L'accord, qui nécessite le feu vert du ou des syndicat(s) représentant au moins 50 % du personnel, est conclu pour une durée maximale de deux ans. Les salariés qui refusent de se plier à ces nouvelles conditions de travail sont licenciés. L'employeur doit leur proposer "des mesures d'accompagnement" mais il n'est pas soumis aux obligations liées à un licenciement économique collectif (offre de reclassement, etc.).

  • Mobilité interne

Les entreprises peuvent mettre en place une organisation qui contraigne, en cas de besoin, les salariés à changer de poste ou de lieu de travail. Celui qui refuse cette nouvelle affectation est licencié "pour motif personnel" ; il a droit à des "mesures de reclassement" mais les obligations pesant sur l'employeur sont moins fortes que celles liées à un licenciement économique.

  • Droits rechargeables

Cette mesure cherche à encourager le retour sur le marché du travail des chômeurs. Elle leur permet, quand ils reprennent une activité, de garder les droits à l'assurance-chômage non utilisés. Toutefois, ce dispositif ne doit pas "aggraver le déséquilibre financier" de l'Unedic. A cet effet, des études d'impact seront conduites et suivies de mesures correctrices en cas de dérapage. La construction du dispositif sera aussi tributaire de négociations sur la convention d'assurance-chômage, qui doivent s'ouvrir cette année.

  • Généralisation de la complémentaire santé

Les entreprises devront souscrire un contrat auprès d'un organisme (mutuelle, assurance, institution paritaire...) pour proposer à leur personnel une couverture collective complémentaire des frais de santé. Le financement de ce mécanisme sera partagé par moitié entre les salariés et les employeurs. Les salariés qui perdent leur emploi bénéficieront de la couverture santé et prévoyance pour une durée portée à un an (contre neuf mois jusqu'à maintenant).

  • Temps partiel

Pour mieux encadrer l'exercice du temps partiel, des négociations s'ouvriront, notamment dans les branches très concernées par le phénomène (au moins un tiers des effectifs). Les salariés ne pourront pas travailler moins de vingt-quatre heures par semaine (excepté ceux qui sont employés par des particuliers et les étudiants de moins de 26 ans). Toutefois, une durée d'activité inférieure est possible si le salarié le demande pour être au service de plusieurs employeurs.

  • Compte personnel de formation

Dès son entrée sur le marché du travail et jusqu'à son départ à la retraite, toute personne aura un compte individuel de formation, quel que soit son parcours professionnel.

  • Information et représentation des salariés

L'accord instaure une "base de données unique" sur l'entreprise, consultable par les représentants du personnel et par les délégués syndicaux. Ces informations visent à donner "une présentation pédagogique (...) des options stratégiques" de la société. Dans les entreprises employant au moins 10 000 personnes dans le monde ou au moins 5 000 en France, il est prévu d'accorder un ou deux postes d'administrateur aux salariés (avec voix délibérative).

Bertrand Bissuel

L'enjeu-clé de la taxation des contrats courts

 

La taxation des contrats courts constitue l'une des dispositions emblématiques de l'accord. Les cotisations d'assurance-chômage de certaines catégories de contrats à durée déterminée (CDD) seront majorées: le prélèvement passe à 7 % pour les CDD de moins d'un mois (+3 points) et à 5,5 % pour les CDD de un à trois mois (+1,5 point). Les CDD d'usage (propres à certains secteurs) sont soumis au même traitement (0,5 point en plus, à 4,5 %). Echappent à ces ponctions l'intérim et les CDD liés à des remplacements ou à des activités saisonnières.
Le but est de museler la très forte croissance des contrats courts depuis une dizaine d'années, tout en encourageant le développement de postes durables en faveur des jeunes. Les CDI signés pour embaucher une personne de moins de 26 ans seront ainsi exonérés de cotisations patronales d'assurance-chômage pendant trois mois (quatre mois dans les plus petites entreprises).
Mais le dispositif est loin de faire l'unanimité. "Je le trouve logique, sur le plan du financement de l'assurance-chômage. Mais il n'est pas du tout certain que cela soit bénéfique en termes de création d'emplois, surtout dans une période où la conjoncture est très dégradée", observe Eric Heyer, de l'Observatoire français des conjonctures économiques. L'économiste se demande même si le renchérissement des charges sur les contrats courts ne va pas entraîner une hausse du chômage : les patrons, au lieu de faire appel à des CDD plus coûteux, pourraient choisir d'augmenter le temps du travail des salariés en place. Ou, comme le pointe Stéphane Lardy (FO), être tentés d'accroître le recoursaux intérimaires – puisque ceux-ci sont exclus des mécanismes de surcotisation.

 

 

Partager cet article
Repost0
11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 22:14

 

 

 

Alors que les occupations se multiplient en soutien aux grévistes de la faim de Lille en situation irrégulière (mairie de Lille, Bourse du travail de Boulogne-Billancourt, église de Saint-Denis, nonciature à Paris, siège du PS, etc.), plusieurs associations, parmi lesquelles la CGT, la Cimade, le Gisti, la LDH, le Mrap et RESF, haussent le ton à l’égard de Manuel Valls, le ministre de l’intérieur, à l’origine d’une circulaire précisant les critères de régularisation des personnes en situation irrégulière. Dans un communiqué commun du vendredi 11 janvier 2013, elles déclarent que ce texte « ne suffit pas » et qu’il faut modifier la loi afin de « marquer une véritable rupture avec la politique antérieure » et d’aboutir à des régularisations « de plein droit ».

« Par sa nature même, indiquent les signataires, cette circulaire ne remet pas en cause le pouvoir discrétionnaire des préfets et ne permet en aucun cas d’asseoir une égalité de traitement, les étrangers ne pouvant pas s’appuyer sur ce texte devant les tribunaux. 

D’autre part, elle ne remet pas en cause les principes d’exclusion des dispositifs légaux précédents: critères arbitraires, exclusion encore une fois du département de Mayotte, conditions encore restrictives, notamment pour les travailleurs. 
La circulaire continue de faire de l’employeur le seul interlocuteur de l’administration en lui laissant le pouvoir exorbitant de donner des suites, ou non, à la démarche de régularisation, elle exclut de fait les travailleurs au noir et impose des périodes de clandestinité préalables à tout titre de séjour. »


Dans une lettre ouverte à Manuel Valls ( y accéder dans son intégralité), le président de la LDH, Pierre Tartakowsky, surenchérit en son nom. Rappelant que sous le quinquennat précédant « 11 à 12 000 » régularisations supplémentaires de travailleurs ont été obtenues chaque année, il manifeste « les incompréhensions, les inquiétudes et la désapprobation grandissante que suscite la politique actuelle du gouvernement en direction des femmes et des hommes dits “sans papiers” qui vivent, habitent et travaillent dans notre pays ».

La circulaire du 28 novembre 2012, estime-t-il, ne convient pas. « Sur le fond, indique-t-il, la logique des critères pour obtenir un titre de séjour reste restrictive. En fixant des chiffres très élevés de présence constatée, la circulaire apporte certes des améliorations par rapport à la situation précédente, et ouvre la possibilité d’un nombre notable d’issues positives. Mais, que ce soit pour les enfants et les jeunes majeurs en cours d’études, pour leurs familles, que ce soit pour les salarié(e)s, les durées exigées sont trop loin de la réalité des demandes déposées ou exprimées. De plus, les autres conditions ajoutent une très rigoureuse limitation des situations éligibles à la régularisation, telle l’exigence de bulletins de salaire sur toute la période de référence, ce qui évacue de façon massive et négative toutes celles et tous ceux qui subissent nécessairement le système du travail non déclaré. »

La réponse n’a pas tardé à venir. Interrogé par l’AFP, Manuel Valls a exclu de régulariser des sans-papiers dans ces conditions. « Nous n’allons pas régulariser 50, 100, 200 ou 300 dossiers parce qu’il y a une action des associations », a-t-il indiqué. « Il y a des règles, elles doivent s’appliquer », a-t-il ajouté. « Je lance un appel à la responsabilité, y compris sur l’action des association », a-t-il insisté alors que certains sans-papiers sont en grève depuis 71 jours. « Les associations, dont je peux comprendre l’engagement, veulent une régularisation massive. Avec ce gouvernement, elle n’aura pas lieu », a-t-il conclu.

 

Partager cet article
Repost0
11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 20:57

 

Rue89 - Le Yéti
voyageur à domicile

Publié le 08/01/2013 à 14h58

 

 

Les manifestations contre le mariage pour tous, organisées par des groupes de pression, se réclamant de la foi catholique, constituent indubitablement une atteinte grave au principe républicain de laïcité.

Ecartons d’emblée toute ambiguïté : toute manifestation organisée par les tenants d’une confession religieuse quelle qu’elle soit, pour une cause qui leur tient à cœur, ne porte pas en soi une violation implicite des règles laïques ?

La parole est à la défense

Chacun a parfaitement le droit de défendre ses intérêts. Qu’on l’ait approuvé ou non, quel que soit l’avis de chacun sur l’utilisation de subventions publiques pour des établissements privés, le mouvement pour l’Ecole libre de 1984 était justifié, en ce sens qu’il concernait directement les intérêts de la communauté chrétienne elle-même.

Idem des protestations contre l’interdiction d’arborer individuellement tout signe distinctif de son choix. Les esprits vraiment libres ne se sentent pas contraints par l’affichage de quelques particularismes que ce soit.

Idem encore pour les revendications de telle ou telle communauté religieuse à la construction de lieux de culte appropriés. La liberté de culte (ou de non-culte) est un concept fondamental de la laïcité.

Dans ces deux derniers cas, bien au contraire, l’atteinte à la laïcité me paraît d’ailleurs venir du groupe informel constitué par les non-croyants, ou par les croyants d’une autre religion, qui tentent d’imposer aux autres leurs propres règles de vie.

De quoi je me mêle ?

C’est pour ces même raisons que les manifestations catholiques contre le mariage pour tous revêtent un aspect proprement intolérable. Ces catholiques en colère ne sont pas (du moins le prétendent-ils avec indignation) concernés directement par ce type d’unions.

Il ne leur est pas fait non plus obligation de procéder à ces noces d’un autre genre dans leurs propres lieux de cultes.

Les manifestations catholiques anti-mariage pour tous reviennent de fait à vouloir là encore imposer une morale et une éthique de vie particulières à la collectivité sociale dans son ensemble.

On se retrouve là dans le cas précis d’un prosélytisme outrancier et condamnable. Au même titre que les pressions de certaines autorités musulmanes sur la conduite et le port des femmes.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22