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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 17:44

 

 

QUELLES SOLUTIONS POUR PARVENIR

A UNE DEMOCRATIE REELLE ET GLOBALE ?

 

Par thierry.brugvin@free.fr

http://thierrybrugvin.voila.net/

Sociologue

Membre du Conseil Scientifique d’Attac France

 

Comment combattre les pouvoirs adémocratiques et parfois même illégaux, exercés par le pouvoir des élites du local au mondial ? Les indignés, les militants, les élus, voir les anticonspirationnistes, ne prennent que rarement le problème dans sa globalité, se limitant souvent à des détails, des propositions parfois intéressantes, mais réduites à de petites réformes à la marge du système. Il y a en effet, des réformes à entreprendre au niveau de la démocratisation des mécanismes décisionnels, mais ce n’est que le 3e niveau par ordre hiérarchique. Le premier des trois niveaux de transformation radicale de la démocratie, relève du niveau de la démocratisation du mode de production économique (le capitalisme) et le second du niveau de la démocratisation de la régulation sociétale (économique, sociale, écologique…).

 

Le premier et principal niveau du pouvoir du système actuel est le système capitaliste. Ce dernier « gouverne » grâce à la domination des infrastructures économiques sur les superstructures (publiques et idéologiques…), comme le décrivait Marx. Les élites économiques sont donc les premiers maîtres de la société dans son ensemble et domine les élites politiques, avec qui elles ont des intérêts de classes. Ce n’est donc ni les élites seules qui décident, comme l’imaginent certains anticonspirationnistes, ni un système capitaliste abstrait et désincarné comme l’analyse certains marxistes. C'est pourquoi la transformation des entreprises capitalistes en de petites coopératives privées et publiques serait un premier pas. En effet, dans les coopératives, la propriété est socialisée et le pouvoir décisionnel (pour les décisions importantes) est collectif. Les prêts aux États par des banques publiques autogestionnaires seraient une avancée majeure, car actuellement ce sont les banques privées capitalistes qui représentent le premier pouvoir du capitalisme, notamment grâce à la dette publique. Ainsi, les différents pouvoirs financiers, productifs, répressifs, médiatiques, exercés par les élites économiques qui en détiennent les commandes, seraient démocratisés en profondeur.

 

Le second niveau consisterait à démocratiser la régulation de la société en profondeur. En effet, la société souffre de deux maux le centralisme (national, continental, mondial) qui impose une dérégulation, puis une régulation néolibérale, c'est-à-dire des lois interdisant d’autres lois ! Telle la loi de la liberté du commerce libre et non faussé. Contre ces excès, il s'agit de relocaliser la production et de réguler l’économie de manière fédéraliste. Le fédéralisme véritable, ne consiste pas à un système centralisé, mais au contraire une décentralisation dominante. Pour cela il faut appliquer une régulation fondée sur le principe de subsidiarité (une décision ne doit être prise au niveau supérieur, que si elle ne peut pas être décidée au niveau inférieur). Cela signifie que les acteurs économiques et sociaux disposeront de la libre initiative, à l'exception des obligations décidées par les autorités publiques démocratiques (pouvoirs publics et parties prenantes).

Au niveau international, la subsidiarité signifie que chaque Etat, étant souverain, dispose du droit de gérer lui-même ses ressources (renouvelables ou non). Le fait de choisir de manière légitime une régulation au niveau national s’appuie sur le principe de la nécessité de l’autonomie, de l’efficacité (plus les acteurs sont proches du sujet, plus ils connaissent les besoins) et sur le développement d’une culture spécifique.

Au niveau national, le problème est le même, par exemple en France, cela consistera à décider du montant du RMI ou du salaire minimum au niveau national, peut éviter la concurrence vers le bas entre régions ou les entreprises. Par contre, décider du montant du  budget pour le transport collectif dans une commune peut légitimement se discuter et se décider à au niveau municipal. Ce système alternatif peut être dénommé relocalisation fédéraliste, il est fondé sur la relocalisation de la production et la régulation fédéraliste de la fiscalité, du social et de l’écologie. Il faut en effet, éviter deux excès, celui du centralisme républicain, internationaliste, ou mondialiste et l’autre excès le régionaliste ou le nationalisme xénophobe, égoïste et guerrier.

Les deux moteurs principaux de l’impérialisme sont les intérêts des élites capitalistes et dans une moindre mesure le nationalisme, qui consiste dans le besoin de dominer les autres nations et cultures. La démocratisation de ces deux niveaux, que sont le gouvernement national et le capitalisme, permettrait de limiter considérablement le néocolonialisme économique et militaire.

 

Le 3e niveau de la démocratisation consistera dans les réformes plus classiques, du mode de décision par les élus. Les propositions que l’on entend habituellement qui sont nécessaires, mais non pas suffisantes pour une démocratie véritable. Elle consiste dans l’amélioration de la démocratie représentative (le non cumul des mandats, dans le temps et dans l’espace, le renforcement du pouvoir législatif sur l’exécutif (le parlement sur le gouvernement), l’élection à la proportionnelle pondérée, l’accroissement des mandats impératifs…), le développement de la démocratie participative (budget participatif, participation citoyenne, création d’une chambre des associations citoyennes au parlement…), de la démocratie directe (avec les référendums en particulier), de la démocratie par tirage à sort fondée de citoyen volontaire (par exemple pour élire les députés ou les conseils municipaux, mais pas le maire…). Certaines de ses réformes supposeraient c'est-à-dire de créer une nouvelle constitution, avec des citoyens. D’autres réformes sont encore nécessaires, telles que le respect de l’État de droit (par un renforcement de l’indépendance de la justice, grâce à une meilleure séparation des pouvoirs et un accroissement des moyens financiers), une plus grande transparence financière des entreprises, des biens des élites économiques et politiques, l’abolition des paradis fiscaux... Faute de pouvoir, interdire le lobbying, il s’agirait au moins de le réglementer, car le fait que deux personnes qui se rencontrent pour discuter autour d’un verre peuvent déjà être considéré comme une forme de lobbying[1], dès qu’il s’agit d’un élu. Or, il est impossible de l’interdire en « démocratie réelle ».

 Étant donné que le pouvoir des élites ne se limite pas à celui des élus, nous pouvons en conclure que le changement sociétal et démocratique ne pourra passer par les seules élections représentatives, ou un seul axe, tel que l’interdiction des lobbies. Si les citoyens parvenaient à faire interdire tous les lobbies, le système oligarchique capitaliste actuel pourrait continuer à fonctionner, en s’appuyant sur les autres piliers du pouvoir. Le changement pour être effectif, suppose donc de prendre en compte chacun des grands axes du pouvoir des élites que nous avons analysé, c'est-à-dire que la transformation touche tous les niveaux : le pouvoir financier (banques, dette et paradis fiscaux), les organisations internationales publiques, le pouvoir de la production et du commerce, la concurrence des pouvoirs nationalistes et le pouvoir adémocratique de l’État, le pouvoir répressif illégal (policiers, milices, militaires…), le pouvoir relationnel et idéologique, communicationnel et la dimension psychosociologique.

 

Cependant, de nombreuses autres solutions sont à proposer ou plus simplement à collecter, à rassembler. Une série de propositions avaient été formulées par l’association Attac[2]. Une fois que le fait adémocratique est établi, les solutions sont parfois simples, car elles découlent souvent du constat d’une dérive. Il suffit souvent de proposer simplement une loi contraire. Par exemple, contre l’opacité des comptes des entreprises et des États, il s’agit alors de réclamer la transparence complète.

Actuellement, les partisans d’une démocratisation de la société, commencent par proposer des réformes secondaires, portant sur le mode de décision, plutôt que de s’attaquer au mode de régulation trop centralisé et trop dérégulé, mais surtout à son cœur, le pouvoir du capitalisme exercé par ses élites.



[1] Matthieu BOISSAVY propose différentes mesures pour réglementer le lobbying : - Obligation des lobbyistes de déclarer leurs actions entreprises pour le compte de leurs clients - Obligation d’en faire la publicité: (mettre ces informations a disposition du public) - Interdiction aux lobbyistes de transmettre aux pouvoirs publics des informations qu’ils savent fausses - Créer une autorité indépendante de contrôle du lobbying, soumise au pouvoir politique. Elle aura le pouvoir d’enquête et de poursuite disciplinaire ou pénale en coordination avec le ministère public aura été relevé. - Prévoir des sanctions disciplinaires et pénales applicables en cas de violation de la réglementation.- Création d’une liste publique des lobbies et l’obligation d’y être enregistré. (BOISSAVY Matthieu, “Le droit et le lobbying: de la nécessité d’une réglementation du lobbying en France et auprès de l’Union Européenne”, in DELACROIX X. (Dir), Influencer la démocratie, démocratiser l’influence, Paris, AFCAP, 2004). 

 

[2] ATTAC, Manifeste Altermondialiste,  http://www.manifeste.attac.org/index.php Manifeste, 2007.

 ATTAC, Volet démocratique du Manifeste, 2006.

http://thierrybrugvin.voila.net/Pages/Democratie_et_gouv_neo_lib/Democratie_et_gouv_neo_lib.html,


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17 février 2013 7 17 /02 /février /2013 15:31

 

Faut-il casser la finance pour mieux construire l’avenir ?

 

 Rue89 - Pierre Polard - Membre du Conseil National du Parti Socialiste - Motion 4

Publié le 17/02/2013 à 15h02

 

 

Le débat sur la réforme bancaire a relancé la question de la séparation des activités de dépôt et des activités de marché. Pour schématiser, les activités de dépôt constituent la banque « à l’ancienne », celle qui gère nos comptes, celle qui évalue notre solvabilité avant de nous prêter de l’argent. En revanche, avec les activités de marchés on entre dans le monde de l’innovation financière, le monde des traders qui négocient des produits financiers plus ou moins complexes pour le compte de leur banque ou de leurs clients.

Les banques dites « universelles », et notamment les banques françaises, combinent ces deux activités au sein d’une même entité. Dans la mesure où l’Etat garantit les dépôts des Français, une banque mise en difficulté par sa branche « marché » se verrait secourue. Cela revient à dire que l’Etat apporte une garantie implicite aux activités de marché.

C’est un des arguments de ceux (de Finance Watch à l’économiste Gaël Giraud [PDF], en passant par Roosevelt 2012) qui militent pour un renforcement du projet de loi présenté par le gouvernement. Il n’y a pas de raison pour que les contribuables payent une assurance « tous risques » aux as de la finance.

Même au Royaume-Uni il est question d’« électrifier la cloison » entre les activités bancaires. Pourtant, il est peu probable que la loi qui sera votée en France, même musclée par les députés, aille jusqu’à une séparation claire et nette. Mais le combat ne s’arrêtera pas au vote de cette loi et devra se poursuivre. Après tout, une loi peut évoluer…

Séparer les activités, c’est bien. Limiter les risques, c’est mieux

Si la séparation des activités de marché est nécessaire, elle n’est pas suffisante. En effet, après une séparation juridique et capitalistique, les activités de marché seront-elles devenues inoffensives ? Constitueront-elles un monde à part, déconnecté de l’économie réelle ? En d’autres termes, les risques pris par ces activités seront-ils sans conséquence sur le reste de l’économie ?

C’est la faillite d’une pure banque de marché (Lehman Brothers) qui a marqué le début de la crise financière. Au lieu de maîtriser le risque, les innovations financières (titrisation, CDS…) ont conduit à sa dissémination insidieuse. Au point que plus personne ne sait vraiment qui porte quel risque et à quelle hauteur.

Sur son blog, Christian Chavagneux évoque l’enquête diligentée par la banque JP Morgan, suite à une perte de 6 milliards de dollars sur des « paris risqués ». Le constat est sans appel : « L’enquête souligne d’abord que la banque n’a pas su développer des outils de contrôle à la mesure de la complexité croissante des activités et des risques pris ». En conclusion :

« On comprend à la lecture du rapport que c’est l’organisation même du contrôle des risques au sein des établissements qui pose problème et qu’une maîtrise des risques passe forcément par la nécessité d’imposer par la loi un renforcement des moyens et des méthodes des contrôleurs internes. Un sujet malheureusement oublié. »

Et pourquoi pas brider l’innovation financière, limiter la complexité des produits financiers, interdire certaines activités ? Puisque les apprentis sorciers n’arrivent pas à maîtriser leurs pouvoirs, pourquoi ne pas casser, par la loi, leur baguette magique avant qu’il ne soit trop tard ?

Islande : un laboratoire « grandeur nature »

Il y a un pays qui a expérimenté à outrance l’emprise du pouvoir de la finance sur son économie : c’est l’Islande. Au début des années 2000, ce petit pays de 300 000 habitants (l’équivalent du département de l’Ardèche) succombe aux charmes de la financiarisation et de la dérégulation.

Avant le début de la crise, la valeur des actifs des trois grandes banques du pays (Gilnir, Landsbanki, et Kaupthing) a représenté jusqu’à 900% du PIB. Contrairement au reste du monde, l’Islande a laissé ses banques faire faillite et leurs actionnaires éponger les pertes.

Les dépôts du public ont été transférés vers de nouvelles banques, les dettes des ménages ont été restructurées, et un moratoire sur les saisies immobilières mis en place. Enfin, l’ajustement budgétaire a été mené de façon progressive, sélective et concertée en préservant les dépenses sociales. Au Forum économique de Davos, le président islandais a déclaré :

« L’une des choses que nous avons apprises après l’effondrement des banques en Islande, c’est que les banques islandaises, comme les banques britanniques ou les banques américaines, sont devenues des entreprises de haute technologie, qui recrutent des ingénieurs, des mathématiciens et des informaticiens.

Et quand elles se sont effondrées, le secteur innovant de notre économie, le secteur informatique, le secteur des TI s’est mis à prospérer, et en fait, sur les trois dernières années, il a eu de bien meilleurs résultats que jamais auparavant dans son histoire.

Donc la leçon à en tirer, c’est la suivante : si vous voulez que votre économie soit compétitive dans le secteur innovant du XXIe siècle, un secteur financier fort qui prend les talents de cet autre secteur, même un secteur financier qui marche bien, est en fait une mauvaise nouvelle. »

Un secteur financier moins développé ferait non seulement courir moins de risques à l’économie, mais il « libérerait » des cerveaux pour travailler sur les enjeux de demain : les nouvelles technologies, mais aussi la transition écologique, un nouveau modèle de développement...

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 19:05

 

 

LE MONDE | 16.02.2013 à 13h58 Par François Collart Dutilleul, professeur à l'université de Nantes


 

 

On nous a d'abord fait entendre un curieux concert de victimes à propos de lasagnes préparées avec de la viande de cheval plus ou moins mélangée avec de la viande de boeuf.

A présent, on pointe publiquement un acteur – l'entreprise Spanghero– accusée de tromperie. Fût-ce avec raison et fût-ce pour de bonnes raisons, on prend deux risques. Le premier consiste à jouer les Saint-Just en allant trop vite. Le second est de minimiser tous les autres intervenants de l'affaire en innocentant le "système" qui gouverne la sécurité alimentaire.

En réalité, ce sont avant tout les consommateurs qui sont victimes. Ils sont victimes de l'entreprise qui a fait préparer ses plats de lasagnes par un sous-traitant pour les revendre après leur avoir donné un emballage à son nom.

Cette entreprise est responsable de la non-conformité du produit, du seul fait qu'elle a vendu aux consommateurs de la viande de boeuf qui n'en était pas. Son fournisseur est également responsable pour lui avoir fourni, fût-ce involontairement, un produit qui n'était pas conforme à la commande.

Et il en va ainsi du fournisseur du fournisseur, jusqu'à l'origine, traders inclus. C'est un empilement de responsables dont il faudrait d'abord parler, face à des consommateurs victimes.

 

VIOLER LES RÈGLES EN TROMPANT SES CLIENTS

Au milieu de ce concert, on nous répète avec force qu'il n'y a pas de problème sanitaire. Il faut l'espérer. Mais il est sans doute prématuré de le dire. Si une entreprise est capable de violer les règles en trompant ses clients sur la nature de la viande vendue, ou même si cela résulte d'une "erreur" involontaire, alors rien ne permet d'affirmer que cette entreprise respecte toutes les règles sanitaires.

C'est ce qu'il faut vérifier en priorité. La violation de la loi ou du contrat pour s'enrichir ouvre la porte à tous les risques.

Pour autant, l'affaire du "cheval égaré" n'a rien à voir avec celle de la vache folle, qui a conduit l'Europe à jeter tout son droit de l'alimentation à la corbeille pour en concevoir un nouveau, complètement différent, centré sur les questions sanitaires et entré progressivement en vigueur à partir de 2005.

En réalité, cette affaire ne pose pas de problème de "traçabilité", sauf à s'écarter du sens que le droit européen donne à ce mot.

Dans la législation européenne, la traçabilité consiste pour chaque entreprise du secteur à garder la trace de ses fournisseurs et celle de ses clients. C'est une traçabilité des entreprises qui est organisée, pas une traçabilité des produits.

Si on a pu identifier très rapidement les entreprises successives intervenant dans l'affaire, c'est que le problème ne vient pas de la traçabilité. A un moment donné, quelqu'un a mis du cheval là où il fallait mettre du boeuf. C'est tout. La traçabilité n'y change rien.

On pourrait certes toujours mettre en place un filet à mailles plus fines. Mais, à supposer qu'on en ait les moyens, quel que soit le système de contrôle, il y aura toujours des contrevenants qui ne se feront pas prendre à temps. Il en va des règles commerciales ou sanitaires comme des excès de vitesse.

 

UN MÉLANGE DE CHUTE DE MUSCLES, GRAISSES, COLLAGÈNE

C'est pourquoi, dire qu'on ne se doutait de rien est pour le moins surprenant. Il y a autant de voyous, d'imprudents, de professionnels honnêtes et d'entrepreneurs de grande qualité dans la filière bovine qu'il y en a dans toute autre corporation professionnelle car, en dehors d'une crise sanitaire qui lui ferait suite, on est en présence ici d'une délinquance ordinaire.

Même réduite à cela, l'affaire du cheval égaré n'en met pas moins en lumière des fragilités du système. Tout d'abord, il n'y a aucune raison d'utilité objective à ce que, de l'étable à la table, il y ait autant d'intermédiaires pour proposer aux consommateurs des lasagnes industrielles préparées à base d'un mélange de chute de muscles, graisses, collagène qu'on a convenu de continuer d'appeler "viande".

Car peut-être est-ce là une première source de confusion pour le consommateur que d'utiliser le même mot qualifiant pour ce mélange et pour un pavé de rumsteck.

Par ailleurs, cette préparation n'est pas du tout l'oeuvre de l'entreprise qui la commercialise sous sa marque. Cette entreprise met son nom sur un emballage qui contient une préparation faite par quelqu'un d'autre.

Il serait intéressant de connaître la marge bénéficiaire que l'entreprise en question pense mériter pour cette "valeur auto-ajoutée" qui lui semble suffire à justifier de réaliser un profit sans avoir à supporter la moindre responsabilité correspondante.

Pour autant, cela ne signifie pas que les problèmes seront résolus, en supprimant les intermédiaires qui ne servent à rien, au profit de circuits courts. La tromperie ou l'inconséquence peuvent exister à tous les étages.

Mais il est certain que les circuits inutilement longs constituent un facteur aggravant. Plus il y a d'intermédiaires, plus les marges bénéficiaires rétrécissent et plus la tentation existe de recourir à des moyens réprouvés pour réaliser des gains de compétitivité et des profits.

Par ailleurs, la multiplication des intermédiaires est l'une des formes de la "spéculation en filière" qui, dans le meilleur des cas, transforme une pièce de bavette d'aloyau en un simple différentiel de prix.

 

UNE PETITE AFFAIRE PARMI DES DIZAINES D'AUTRES

C'est pire encore pour les marchandises entreposables comme les céréales. Car la phase de spéculation pure entre leur production et leur utilisation tend à s'étendre. Au bout du compte, l'acheteur-utilisateur final ne sait plus si le maïs ou le riz qu'il achète vient des Etats-Unis ou d'une région du Mali dans laquelle sévit une insécurité alimentaire et où des sociétés étrangères accaparent la terre fertile au détriment des paysans locaux.

Ensuite, plus les intermédiaires relèvent de pays différents, plus il y a de risques sanitaires, environnementaux et commerciaux. L'origine géographique des composés d'un aliment préparé industriellement est plus difficile à identifier lorsque les provenances sont diffuses ; les différences de niveau des règles ou des contrôles sanitaires d'un pays à l'autre multiplient les risques ; les dommages environnementaux liés à la multiplication des transports et à l'addition des distances deviennent inévitables ; les dommages commerciaux comme ceux identifiés dans l'affaire du cheval égaré propagent leurs effets sur tout un continent.

Et soyons sûrs qu'il ne s'agit là que d'une petite affaire parmi des dizaines d'autres dont on ne saura jamais rien.

En fait, on oublie que les matières premières agricoles et les aliments transformés sont nécessaires à la vie même de chaque personne. Ces produits ne devraient à aucun moment être traités comme des marchandises ordinaires. Et leur spécificité ne devrait pas se limiter aux questions sanitaires, même si ces questions sont évidemment déterminantes.

Précisément, le premier problème vient peut-être de ce que le système met en son centre les principes de libre réalisation des profits et de libre circulation des marchandises, sans donner en même temps aux consommateurs les moyens efficaces d'arbitrer la concurrence et de faire des choix nutritionnels, gustatifs, environnementaux, sociaux à leur convenance.

Pourquoi refuse-t-on d'indiquer l'origine géographique précise de la viande qui sert à la préparation des lasagnes ? Parce qu'on peut difficilement être précis ? Ce n'est pas parce que c'est difficile à organiser pour certains produits qu'il faut le rejeter pour tous. Quelqu'un sait-il d'où vient le blé qui a servi à faire la pâte des lasagnes ?

Pourrait-on au moins savoir si les céréales que nous consommons viennent de pays riches ou de pays en développement ? Certains consommateurs n'en feraient-ils pas un critère d'achat ?

 

METTRE LE CONSOMMATEUR AU CENTRE DU DISPOSITIF

De qui se moque-t-on lorsqu'on indique sur un pot de miel que celui-ci est issu d'un "mélange de miels originaires et non originaires de la Communauté européenne" ? ! Quelqu'un de sensé ou d'honnête peut-il imprimer cela sur un étiquetage sans mépriser les consommateurs ?

Imaginons un consommateur doté du pouvoir de choisir un circuit géographiquement court, donc une marchandise qui a peu voyagé, ou un circuit commercialement court, donc avec un minimum d'intermédiaires.

Imaginons que ce consommateur sache d'où viennent les ingrédients principaux de ce qu'il achète, en commençant par les produits de base tels que l'ONU les définit, à savoir les produits de l'agriculture, de la pêche, de la forêt et du sous-sol.

Imaginons que le consommateur ait accès à des informations simples sur le type d'élevage et sur la manière dont sont traités et nourris les animaux.

Imaginons qu'il ait le droit de savoir si la viande qu'il mange est ou non issue d'un animal cloné. Imaginons qu'il dispose d'informations réellement utilisables sur la composition nutritionnelle, sur le sel, le sucre, la graisse qu'il s'apprête à manger.

Imaginons que ces informations soient aussi claires que la simple flèche qui pointe une couleur du vert au rouge pour indiquer les caractères énergétiques d'une machine à laver ou d'un four à micro-ondes.

Commençons par mettre le consommateur au centre du dispositif concurrentiel en lui donnant les informations dont il a besoin et en lui redonnant ainsi du pouvoir. Le système actuel d'information et de publicité conduit à une concurrence des boniments dont le but est d'affaiblir la vigilance du consommateur sous le faux prétexte de l'informer en le divertissant. Le droit européen de l'alimentation a de grands progrès à réaliser sur cette question. Il n'y a pas que le cheval qu'on cherche à égarer.

François Collart Dutilleul, professeur à l'université de Nantes

 

François Collart Dutilleul, professeur à l'université de Nantes, membre de l'Institut universitaire de France, membre du Conseil national de l'alimentation ; directeur du programme européen de recherche "Lascaux" sur la sécurité alimentaire dans le monde (http://www.droit-aliments-terre.eu). Auteur : "De la terre aux aliments, des valeurs au droit", éd. Inida, 20François 012.

 

 

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 18:48

 

 

Rue89 - Le Yéti
voyageur à domicile

 

Publié le 16/02/2013 à 17h08
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(Fichier PDF)

 

Non, ça n’existe pas qu’ailleurs. L’association Oxfam France vient de publier un très intéressant rapport sur les banques françaises qui spéculent sur les produits alimentaires. Vous savez, cette pratique dégueulasse qui impacte sans vergogne la faim dans le monde. Quatre banques françaises au piquet !

Clara Jamart d’Oxfam France :

« Les banques françaises, au premier rang desquelles BNP Paribas, participent à l’insécurité alimentaire mondiale croissante en spéculant sur les marchés de matières premières agricoles.

Ces banques proposent à leurs clients des outils financiers destinés à parier sur la faim. Face aux conséquences des flambées des prix alimentaires à répétition, ces groupes doivent mettent fin à leurs activités de spéculation sur les matières premières agricoles. »

Selon ce rapport publié le 12 février 2013, elles étaient quatre à se partager en 2012 au moins dix-huit fonds permettant de spéculer sur les matières premières pour un montant d’au moins 2,5 milliards d’euros.

Si BNP Paribas se taille la part du lion avec dix fonds pour une valeur de 1,4 milliard d’euros, trois autres enseignes ne sont pas en reste :

  • Natixis ;
  • Société Générale ;
  • et Crédit Agricole.

Nombre de fonds indexés sur les matières premières par banque (Source Oxfam)

Un phénomène qui s’aggrave depuis 2008

Oxfam France rappelle les conséquences désastreuses de ces pratiques spéculatives sur les prix alimentaires mondiaux : une augmentation de 83% entre 2005 et 2008 avec un sinistre record pour le blé (+191%).

Mais Clara Jamart trouve des raisons encore plus graves de s’alarmer :

« L’évolution des pratiques est inquiétante : c’est depuis la crise alimentaire de 2008 que la majorité des fonds permettant de spéculer sur les matières premières agricoles ont été créés en France.

Au niveau mondial, la tendance est la même : le montant total de ces fonds représentait 90 milliards de dollars en 2011, contre moins de 10 milliards en 2004. »

Et Clara Jamart d’en appeler à inscrire d’urgence ce problème dans la réforme bancaire en cours. Las, vu l’insipide copie rédigée par les banquiers, reprise à son compte par leur ministre de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici, et mise au vote des députés mardi prochain, c’est plutôt mal parti.

Mais ne désespérons pas. Après tout, reste toujours aux citoyens responsables qu’à réguler les banques eux-mêmes d’autorité, non ? Holà, quelqu’un ? ...

 

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 18:25

 

Rue89 - Entretien 16/02/2013 à 16h29
Sophie Caillat | Journaliste Rue89

 

 

 


De la viande dans une boucherie (Олександр/Flickr/CC)

 

En 2009, dans son livre « Bidoche » (éditions Les liens qui libèrent), le journaliste Fabrice Nicolino s’était penché sur les ravages de l’industrialisation de la viande. Aujourd’hui qu’éclate le « Findusgate », ou le « horsegate », comme on préfère, son analyse radicale prend toute sa saveur.

 


« Bidoche » de Fabrice Nicolino

 

Le mal semble plus profond que cette histoire de fraude ne veut bien le faire penser : c’est tout notre rapport à la viande qui est à repenser. Pas seulement parce que l’excès de consommation de « produits carnés », comme on dit, nuit à l’environnement et à la santé, mais parce qu’on a perdu le contrôle du système.

Cette affaire en est la preuve et devrait logiquement déclencher une prise de conscience des consommateurs : qui peut se satisfaire de manger du minerai de viande, dont « avant, on n’osait pas faire de la bouffe pour chat » ?

Rue89. Qu’est-ce qui vous frappe dans la crise actuelle ?

Fabrice Nicolino. La crise n’est pas celle qu’on croit. Arrivant après tant d’autres, elle montre que le système de la viande industrielle est en bout de course. Plus personne n’a confiance, mais aucune autorité n’a et ni n’aura le courage de reconnaître enfin que le roi est nu.

La première chose qui m’a frappé, c’est d’entendre Stéphane Le Foll dire à la radio qu’il découvrait « la complexité des circuits et de ce système de jeux de trading entre grossistes à l’échelle européenne ». Mais quelle hypocrisie ! Ce ministre de l’Agriculture, petit-fils de paysan, titulaire d’un BTS d’agriculture, connaît très bien cet univers pour avoir notamment copiné avec Xavier Beulin, le patron de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA)... alors quand il feint de découvrir la lune, il se moque du monde. Il sait très bien comment ça se passe.

 


Fabrice Nicolino (DR)

 

Pourquoi fait-il cela ?

Parce que comme tous les acteurs de l’industrie agroalimentaire, il a une trouille bleue de se retrouver face à une crise de l’ampleur de celle de la vache folle. Il a pris des cours de communication de crise, dans le but de calmer le jeu. Et la communication de crise, en cette circonstance, passe par deux trucs vieux comme le monde :

  • désigner un coupable ;
  • et annoncer qu’on va multiplier d’implacables contrôles.

Comme il fallait trouver un bouc émissaire, on a cherché d’abord du côté de la Roumanie, puis de la Hollande, et enfin en France avec Spanghero, au pays basque. Un truand a trahi la confiance, on lui retire l’agrément, et comme on est responsables et efficaces, ça ne se reproduira pas. Tout cela n’a qu’un seul but : calmer l’opinion pour éviter un scandale majeur, qui remettrait en cause des intérêts économiques et financiers gigantesques.

Ce n’est pas une erreur du système mais le cœur du système qui dysfonctionne ?

Bien sûr car on est passé d’une situation où la viande était issue d’un élevage plus ou moins artisanal, où il y avait un contrôle social étroit sur la manière dont les animaux étaient élevés, à une industrie de la viande, avec des abattoirs modernes, des traders, des Bourses, des régions comme la Bretagne devenues ateliers de viande et de lait...

Aujourd’hui, on peut dire que la viande a atteint la perfection industrielle, c’est une industrie mondialisée, qui appartient souvent à des fonds de pension ou des organismes financiers et qui pose les mêmes problèmes que l’économie financiarisée : la nécessité de dégager des taux de rentabilité de 8 à 10%...

Peut-être que Spanghero a été pris à la gorge par ce système. Se plaindre de cela c’est remettre en cause l’ensemble du système industriel.

On va en savoir plus sur cette viande grâce à des tests ADN.

Mais ce n’est pas le problème de savoir si c’est du bœuf ou du cheval ! Cette question-là est psychologique et non sanitaire. Le vrai scandale est de savoir ce que contient réellement la viande, d’où qu’elle provienne. Faire un test ADN est très facile, mais ce qui changerait tout, ce serait de faire des analyses chimiques complètes, et donc très coûteuses.

On se rendrait compte alors que dans l’univers mondialisé, la viande contient quantité de molécules chimiques toxiques, potentiellement dangereuses pour la santé humaine. Tout simplement parce qu’il faut « produire » de la viande le plus vite qu’il est possible, et que les techniques pour y parvenir sont connues : anabolisants, hormones de croissance, antibiotiques qui, dans certains cas, peuvent également doper la croissance des muscles.

Mais on ne fera pas ces analyses, car on serait sûr de trouver des résultats affolants. On produit de la viande comme on fabrique des bagnoles : il faut aller vite, à la chaîne, en réduisant les coûts intermédiaires.

Comment protéger le consommateur européen ?

On ne peut pas. On a créé une créature digne de Frankenstein, un système qui a échappé au contrôle social et moral des humains. Les crédits pour le contrôle ne cessent de régresser, les services vétérinaires sont insuffisants. Et puis on ne peut pas contrôler la viande qui circule dans le monde entier. C’est comme pour les billets de banque, on est obligés de faire confiance, or la confiance n’est plus là.

Je trouve très éclairant l’exemple du MRSA, le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM en français), qui prolifère de manière extraordinaire dans les élevages porcins. Des études aux Etats-Unis montrent que cette bactérie mutante est présente dans la moitié des porcheries.

Une enquête menée aux Pays-Bas prouve sa présence dans 57% des porcheries industrielles et chez 29% des salariés des porcheries. Un article du New York Times, basé sur des chiffres officiels, dit qu’elle a tué 19 000 personnes en 2005 aux Etats-Unis, soit plus que le sida ! C’est une bombe sanitaire autrement angoissante que la viande de cheval roumaine !

Or, on ne cherche pas sa présence de manière active en France aujourd’hui. Pourquoi ? A cause du système verrouillé de cogestion de l’agriculture industrielle, qui mêle depuis cinquante ans ministère de l’Agriculture, FNSEA et industriels ?

Il est nécessaire de sortir de l’élevage industriel, mais je ne connais pas un responsable capable de dire ça. Si Le Foll disait la vérité sur ce système, il sauterait demain matin, bien entendu.

Mais je n’oublie pas que les consommateurs réclament un prix extrêmement bas pour leur alimentation (rappelons que la part de l’alimentation dans le budget des familles n’a cessé de baisser depuis un siècle). Les gens préfèrent avoir trois téléphones portables plutôt que de payer le juste prix pour une nourriture qui les maintiendrait pourtant en bonne santé.

 


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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 18:20

 

Le Monde.fr avec AFP | 15.02.2013 à 18h26 • Mis à jour le 16.02.2013 à 13h49


 

 

Pays concernés par la vente de viande de cheval estampillée "bœuf"

Le nombre de pays européens ayant trouvé des produits estampillés "pur bœuf" contenant en fait du cheval a augmenté en Europe, avec des découvertes révélées vendredi 15 février en Norvège et en Autriche. L'affaire, qui était jusque-là cantonnée à de la viande hachée vendue au Royaume-Uni et à l'Irlande, est devenue européenne avec la découverte de traces de cheval dans des produits au bœuf, notamment des lasagnes, vendus au Royaume-Uni, mais aussi en France, en Allemagne et en Suisse.

Selon la Direction générale de la répression des fraudes, le scandale concerne désormais 750 tonnes de viande, dont 550 tonnes ont servi à la fabrication de plus de 4,5 millions de plats frauduleux vendus dans treize pays européens.

 

Voir l'infographie : Findus : des lasagnes, deux traders, quatre entreprises et cinq pays


  • En Angleterre, épicentre du scandale, des plats au cheval dans quarante-sept écoles

C'est au Royaume-Uni qu'a éclaté le scandale de la viande de cheval. A la mi-janvier, les autorités irlandaises découvrent que des hamburgers vendus en Grande-Bretagne et en Irlande contiennent de la viande de cheval. Point de départ d'un scandale qui va toucher plusieurs pays européens.

Vendredi, l'Agence de sécurité alimentaire anglaise (Food Standards Agency, FSA) a annoncé que de la viande de cheval avait été détectée dans vingt-neuf produits censés être au bœuf sur un échantillon de 2 501 produits testés jusqu'ici au Royaume-Uni par les industriels du secteur."L'écrasante majorité des produits au bœuf dans ce pays ne contient pas de cheval. Les exemples que nous avons eus sont totalement inacceptables, mais ils sont l'exception", a déclaré Catherine Brown, directrice de la FSA, au cours d'une conférence de presse à Londres.

En outre, du hachis parmentier censé être au bœuf mais contenant du cheval a été livré à quarante-sept écoles du comté de Lancashire (nord-ouest de l'Angleterre). Un plat de cottage pie ou hachis parmentier distribué dans les écoles du comté a été testé positif à l'ADN de cheval, a déclaré Susie Charles, responsable des écoles au conseil local du comté.
 

La société britannique de grande distribution Asda, filiale de l'américain Wal-Mart, a de son côté annoncé jeudi le retrait de quatre de ses produits dans lesquels de l'ADN de cheval a été découvert. Les produits en question proviennent d'une usine de la compagnie irlandaise Greencore à Bristol. En janvier, Asda avait déjà retiré quatre produits contenant des traces d'ADN de cheval. Ils provenaient de la compagnie Silvercrest, qui a également livré des plats commercialisés par Tesco et d'autres distributeurs et dans lesquels de la viande de cheval a aussi été découverte.

 

  • La France touchée à son tour

Après la découverte au Royaume-Uni, d'importantes quantités de viande de cheval sont détectées en France dans des recettes censées contenir du bœuf. Findus, fabriquant de plats surgelés, a annoncé le retrait temporaire des rayons français de trois de ses plats préparés, des lasagnes bolognaises, du hachis parmentier et de la moussaka.

Le sous-traitant français Comigel, qui a produit les plats surgelés pour Findus et plusieurs marques de distributeurs annonce ensuite le retrait de tous ses produits et met en cause un de ses fournisseurs, la société française Spanghero. Cette dernière indique alors que la viande provient de Roumanie.

Le 14 février, le ministre de la consommation français, Benoît Hamon, assure que la société Spanghero "savait qu'elle étiquetait 'bœuf' de la viande chevaline". Spanghero s'est rendu coupable d'une "tromperie économique" et sera poursuivi, ajoute-t-il, promettant "d'assainir la filière".

 

  • En Irlande du Nord, du steak de cheval dans les hôpitaux

En Irlande du Nord, des steaks hachés avec du cheval ont été livrés à des hôpitaux, a annoncé vendredi l'entreprise chargée de fournir la viande aux établissements de santé dans cette région. The Business Services Organisation (BSO) a indiqué qu'un lot fourni par une entreprise nord-irlandaise avait été retiré du circuit, sans préciser si une partie avait pu être consommée.

 Par ailleurs, des pubs et hôtels du groupe Whitbread ont également reçu des plats présentant de l'ADN de cheval. Le groupe, qui possède les chaînes Premier Inn, Beefeater Grill et Brewers Fayre, a précisé que les produits concernés avaient été retirés des menus et ne seraient pas remplacés tant que de nouveaux tests n'auront pas été effectués.

 

  • La Suède et Findus au cœur de la tourmente

Le 8 février, le géant suédois de l'agroalimentaire Findus rappelle ses plats individuels de lasagnes surgelées après que des tests ont révélé jusqu'à 100 % de viande de cheval. Les grandes chaînes de supermarchés ont également rappelé des produits provenant du même fournisseur, Comigel.

 

  • En Norvège, du cheval dans des lasagnes

Le groupe norvégien de grande distribution NorgesGruppen a annoncé vendredi avoir reçu confirmation que de la viande de cheval avait bien été retrouvée dans des lasagnes vendues dans ses magasins, puis retirées des rayons.

"NorgesGruppen a reçu une confirmation définitive aujourd'hui, vendredi 15 février, que des lasagnes (vendues sous la marque) First Price contenaient de la viande de cheval", a indiqué le groupe dans un communiqué, annonçant ainsi le premier cas confirmé dans le pays de tromperie sur la viande.

Contrôle de lasagnes surgelés dans un laboratoire du Canton de Berne, le 14 février.
  • En Autriche, de la viande de cheval non déclarée dans des tortelloni

Des traces de viande de cheval non déclarée ont été trouvées dans des "tortelloni viande de bœuf" de l'industriel allemand Gusto GMBH, distribués en Autriche par la chaîne allemande Lidl, qui a annoncé aussitôt le retrait du produit de ses rayons, a annoncé vendredi l'Agence autrichienne pour la santé et la sécurité alimentaire (AGES).
 

"L'AGES informe sur demande du ministère de la santé que dans le produit Tortelloni Rindfleisch, de l'industriel allemand Gusto GMBH, une part non déclarée de viande de cheval a été trouvée", selon un communiqué.

Cette viande a été étiquetée par une entreprise au Liechtenstein, a annoncé samedi un porte-parole de Lidl-Autriche. Il s'agit de l'entreprise Hilcona AG, dont la filiale Gusto GmbH, basée en Allemagne, à Stuttgart, commercialise les produits en Autriche et en Allemagne. 

 

Les autorités de sécurité alimentaire au Danemark enquêtent sur un abattoir qui pourrait avoir introduit du cheval dans de la viande présentée comme du bœuf et destinée à des fabricants de pizza, a annoncé vendredi la ministre de l'alimentation.

Mette Gjerskov a déclaré à la télévision publique DR qu'après le renforcement des contrôles sur la viande en réponse au scandale européen, les inspecteurs de l'autorité de l'alimentation avaient découvert une entreprise suspecte. "Il y a un abattoir en particulier où ils ne sont pas convaincus qu'on a gardé la viande bovine et la viande chevaline séparées", a-t-elle expliqué.

DR a indiqué que des prélèvements avaient par conséquent été effectués dans cet abattoir du Jutland (la péninsule continentale dans l'ouest du pays) dont le nom n'a pas été précisé, ainsi que chez certains de ses clients. Si la présence de viande de cheval dans les produits de cet abattoir se confirmait, ce serait la première tromperie de ce genre découverte au Danemark.

Des employés de l'abattoir roumain Doly-Com, le 12 février à Roma.
  • En Allemagne, de la viande de cheval dans des lasagnes surgelées

De la viande de cheval a été trouvée pour la première fois dans un lot de lasagnes surgelées vendues en Allemagne, a indiqué jeudi le distributeur concerné, la chaîne de supermarchés Real. Real avait déjà retiré de la vente par précaution des lots de lasagnes de sa marque à bas prix Tip, et les tests commandés à des laboratoires ont mis en évidence la présence de viande de cheval mercredi, a reconnu le groupe dans un communiqué publié sur son site Internet.

Le groupe de distribution, qui compte 316 magasins en Allemagne, a assuré travailler en collaboration avec les autorités, ses fournisseurs et le ministère de l'agriculture et de la consommation pour "prendre toutes les mesures qui seront nécessaires pour que les clients n'achètent que des produits irréprochables". "Les autorités doivent vérifier quelle quantité de viande de cheval se trouve dans ces produits", a déclaré la ministre de la consommation, Ilse Aigner, jeudi matin, sur la chaîne de télévision publique ZDF. Elle souligne toutefois que "les entreprises ont déjà réagi en retirant les produits suspects du marché".

La chaîne de supermarchés Edeka, le plus gros distributeur allemand de produits alimentaires, a lui aussi lancé une série de tests sur ses produits, de même que le vendeur de produits surgelés à domicile Eismann ou la chaîne de magasins Kaiser's-Tengelmann.

 

  • La Suisse retire des lasagnes surgelées de la vente

Le groupe de distribution suisse Coop a annoncé sur son site Internet que des analyses sur des lasagnes surgelées retirées mardi de la vente ont permis d'établir qu'elles contenaient de la viande de cheval.

Coop avait retiré de la vente "par précaution" des lasagnes fabriquées par la société française Comigel. Une analyse des produits avait été décidée pour savoir "si et dans quelle mesure les livraisons de Comigel sont concernées par une déclaration fautive", avait indiqué mardi un porte-parole.

 

Des contrôles ont été menés dans environ cent quarante boucheries et supermarchés. L'activité de l'une de ces entreprises a été suspendue. Les autorités enquêtent sur une éventuelle implication de sociétés néerlandaises, dont un trader qui aurait fait transiter la viande retrouvée dans les lasagnes Findus.

 

  • A Chypre, 16 tonnes de steaks hachés détruits

Les autorités chypriotes ont aussi annoncé jeudi qu'un supermarché local avait détruit par mesure de précaution 16 tonnes de steaks hachés. Mais elles ont affirmé qu'il n'y avait "aucune présence de viande de cheval dans la chaîne alimentaire à Chypre".

 

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 18:10

 

LE MONDE | 16.02.2013 à 14h39 • Mis à jour le 16.02.2013 à 15h08

 

 

souhaite autoriser ces farines dans le secteur de l'aquaculture dès le 1er juin, puis, "pas avant 2014", pour les porcs et les volailles.

Si la Commission européenne voulait donner des verges pour se faire battre, elle ne s'y prendrait pas autrement.

Depuis quelques jours, l'Europe entière se scandalise, à juste titre, d'une vaste fraude, aux ramifications toujours plus larges, qui a permis à des industriels de faire avaler aux consommateurs quelque 750 tonnes de viande de cheval maquillée en "pur boeuf".

Et que vient de décider la Commission ? Tout simplement de préconiser à nouveau, dans l'Union, le recours aux farines animales pour nourrir une partie des animaux d'élevage. Elle souhaite autoriser ces farines dans le secteur de l'aquaculture dès le 1er juin, puis, "pas avant 2014", pour les porcs et les volailles.

Cela revient, ni plus ni moins, à renouer avec une pratique d'élevage dont les dérives ont provoqué l'une des plus graves catastrophes sanitaires qu'ait connues le continent, il y a moins de vingt ans : la crise de la "vache folle".

C'est parce qu'elles étaient nourries avec des "farines de viandes et d'os", recyclant toutes sortes de carcasses et préparées sans précautions, que des dizaines de milliers de vaches ont été infectées par l'encéphalopathie spongiforme bovine, conduisant à l'abattage de troupeaux entiers. C'est à cause de ces farines que des centaines de consommateurs développent, parfois des années après avoir mangé des steaks infectés, la maladie mortelle de Creutzfeld-Jacob.

Les farines animales ont été interdites en Europe pour les ruminants en 1997, puis pour tous les animaux de consommation en 2001. Pourquoi les réintroduire aujourd'hui ? Elles permettraient de remplacer les farines de poisson, utilisées dans l'aquaculture, qui deviennent moins abordables quand les ressources halieutiques se raréfient. Et la mesure est attendue par les éleveurs de porcs et de volailles, qui y trouveraient une matière première bon marché pour nourrir leurs animaux, alors que le prix élevé des céréales et du soja pèse lourdement sur leurs comptes.

Réutiliser des protéines plutôt que les détruire, et soulager ainsi la pression sur des cultures végétales gourmandes en terre, en eau et en pesticides : l'idée est écologiquement et économiquement défendable. Mais elle suppose d'accorder beaucoup de crédit à une industrie agroalimentaire qui s'est plus illustrée dans la malbouffe que par son souci absolu de la qualité.

Selon la Commission, les "nouvelles" farines sont sans danger : elles seront issues uniquement de morceaux propres à la consommation humaine et, surtout, le "cannibalisme" sera désormais proscrit. Les porcs ne mangeront que des farines de volaille, et inversement. Sain principe et louable intention. A condition que les pouvoirs publics et les filières professionnelles soient capables de garantir un respect scrupuleux de ces normes sanitaires. Or, après bien d'autres, l'épisode des lasagnes au cheval roumain démontre que c'est tout sauf garanti.

En octobre 2011, c'est précisément ce doute qui a conduit l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail à émettre un avis négatif quant au retour des farines animales. Il serait regrettable que la France, que rien n'oblige à suivre le feu vert de Bruxelles, ne tienne pas compte de cet avertissement. En matière de santé publique, le doute doit toujours profiter aux consommateurs. Quoi qu'il en coûte.

LIRE NOS INFORMATIONS PAGE 6

 

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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 17:32

 

Marianne -  Mercredi 13 Février 2013 à 05:00

 

Laurence Dequay - Marianne

 

Quelques semaines après le mea culpa du FMI, Didier Migaud, le Président de la Cour des Comptes tricolore somme les autorités européennes de préciser leurs objectifs en terme de déficits.

 

La Cour des Comptes s’alarme de la récession programmée par l’Europe
Quelques semaines après le mea culpa du FMI, Didier Migaud, le Président de la Cour des Comptes tricolore somme les autorités européennes de préciser leurs objectifs en terme de déficits. Car pour la première fois, cette institution gardienne de nos finances publiques redoute que les multiples efforts de redressement engagés par la France – 38 milliards d’euros en 2013- comme par ses voisins, ne tuent la croissance du Vieux Continent. 
 

En dépit d’une diète des finances publiques et d’un choc fiscal sans précédent, le Président de la République François Hollande n’a que peu de chances de ramener le déficit de la France sous la barre des 3% comme il s’y était engagé avant son élection. « Cela bien que l’effort de redressement structurel considérable engagé en 2012 dans l’Hexagone, ait représenté plus d’1,4% de PIB » a souligné Didier Migaud en présentant mardi 12 février, le rapport annuel de la Cour des Comptes. Du jamais vu dans l’histoire récente de notre pays ! 

 
En conséquence de quoi, ce expert de nos dépenses publiques appelle, indirectement, à relativiser cet impératif des 3%. «  Il doit y avoir une place, dans l’analyse, pour un raisonnement complémentaire, insiste-t-il.  Raisonnement que privilégient d’ailleurs le nouveau traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance et la nouvelle loi organique du 17 décembre 2012. »
 
Concrètement, la Cour des Comptes exhorte donc les autorités européennes à préciser le poids respectif qu’il importe de donner aux déficits effectifs (constatés) et aux déficits structurels des différents états membres (corrigés de tout impact conjoncturel). Un enjeu crucial pour tous les Français puisque le FMI ne prévoit plus qu’une croissance de 0,3% en 2013 dans l’Hexagone, alors que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a bâti tout son budget sur une hypothèse de 0,8%. Ce qui sous-entend que pour atteindre l’objectif de 3%, le Premier ministre devrait encore prendre de nouvelles et importantes mesures d’ajustement. Au risque de provoquer une crise sociale. 

 
Bref, Didier Migaud et c’est bienvenu, invite donc fort poliment nos partenaires et la chancelière allemande Angela Merkel au premier chef, à ne pas nous entraîner dans le mur pour des raisons purement idéologiques ou électorales…
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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 16:55

 

 

franceinfo.fr

 

le Jeudi 14 Février 2013 à 20:36 mis à jour à 22:23

 

Dans le cadre de ses investigations sur une fraude à la viande de cheval, trois hommes ont été interpellés ce jour - deux au Pays de Galles, un dans le Yorkshire - qui travaillaient dans des abattoirs. La viande de cheval aurait servi pour des kebabs et des hamburgers. Par ailleurs, l'enseigne Asda annonce le retrait de quatre produits, dont une sauce bolognaise au cheval.

 

 

Près de l'abattoir de Peter Boddy, à Todmorden, dans le West Yorkshire © Reuters - Phil Noble

 


Rien à voir avec l'affaire Findus qui défraie - aussi - la chronique. A moins que, du coup, les autorités sanitaires soient devenues particulièrement sourcilleuses...
En Grande-Bretagne, les scandales se suivent et se ressemblent. Il y a eu, à la mi-janvier, cette découverte, par les autorités sanitaires irlandaises, que des hamburgers, vendus entre autres dans les supermarchés Tesco en Grande-Bretagne et en Irlande, contenaient de la viande de cheval. On en avait aussi retrouvé dans les restaurants de la chaîne Burger King.

Il y a désormais cette nouvelle affaire, révélée par l'enseigne de grande distribution Asda, filiale de l'américain Wal-Mart. "Nous avons un résultat préliminaire qui suggère la présence d'ADN de cheval dans notre sauce bolognaise au boeuf", explique une porte-parole.     "Nous adoptons une approche très prudente, aussi, par précaution, nous retirons en plus trois autres produits au boeuf fabriqués par le même fournisseur." 
Ces produits proviennent d'une usine de la compagnie irlandaise Greencore, à Bristol.

Trois arrestations dans des abattoirs

L'enquête s'est donc poursuivie, dans un pays où la consommation de cheval est taboue. Jusqu'à l'interpellation, ce jeudi, de trois hommes travaillant dans des abattoirs. Les deux premiers ont été arrêtés à l'usine Farmbox Meats près d'Aberystywth, au Pays de Galles ; le troisième à l'abattoir de Peter Boddy, à Todmorden, dans le West Yorkshire, au nord de l'Angleterre.

Les autorités sanitaires britanniques considèrent que l'abattoir Peter Boddy a fourni des carcasses de chevaux au fournisseur de viande Farmbox Meats. Elles cherchent à comprende comment de la viande, destinée aux kebabs et au hamburgers, s'est avérée être du cheval.

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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 16:41

 

 

liberation.fr

15 février 2013 à 17:08

 

Saint-Ouen - "Très seul" et sans emploi, il tente de s'immoler par le feu


L'entrée d'un immeuble où un homme a tenté de s'immoler par le feu, le15 février 2013 à Saint-Ouen près de Paris
L'entrée d'un immeuble où un homme a tenté de s'immoler par le feu, le15 février 2013 à Saint-Ouen près de Paris (Photo Pierre Verdy. AFP)
Par AFP

Un homme "très seul" et sans emploi a tenté de s'immoler par le feu en pleine rue vendredi à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), deux jours après la mort d'un chômeur en fin de droits qui s'était suicidé de cette manière devant un Pôle emploi à Nantes.

Vendredi matin, un adolescent de 16 ans avait fait de même dans un collège de La Rochelle mais en a été empêché par d'autres élèves et ne s'est pas brûlé. Un homme d'une trentaine d'années a également menacé de s'immoler par le feu devant un supermarché à Beaune (Côte-d'Or) avant d'être maîtrisé par les secours.

L'homme de 49 ans qui a tenté de se suicider à Saint-Ouen, a affirmé aux secours être lui aussi un chômeur en fin de droits. Transporté à l'hôpital Saint-Louis, à Paris, il souffre de "quelques brûlures sérieuses mais ses jours ne sont pas en danger", a indiqué la préfecture de Seine-Saint-Denis.

Selon les premiers éléments de l'enquête, l'homme se serait aspergé d'alcool à son domicile peu avant 11H00, avant de mettre le feu à ses vêtements à l'aide d'une allumette au pied de son immeuble en brique, situé en face d'une école primaire.

"Des passants ont aussitôt appelé les secours", qui sont "rapidement intervenus afin de le prendre en charge", a raconté la préfecture.

"Il a expliqué son geste par sa situation" de chômeur en fin de droits d'indemnisation, "mais cela doit être précisé" par l'enquête, a précisé la préfecture, qui fait également état de "problèmes de nature privée et familiaux".

Interrogés par l'AFP, plusieurs témoins ont raconté avoir vu la victime sortir de chez lui, chancelante, avant de s'écrouler au sol.

"Je pensais que c'était quelqu'un qui avait bu mais tout à coup, il est tombé. Il y avait de la fumée qui sortait de ses vêtements, comme quand quelqu'un sort de la douche", a raconté la cuisinière de l'école primaire Emile Zola, qui l'a aperçu depuis sa fenêtre avant d'accourir pour lui porter secours.

"Il se sentait très très seul"

"Il disait qu'il se sentait très très seul, qu'il n'avait pas sa famille", a précisé la directrice de l'école, Valérie Renault, arrivée rapidement sur place. "Il a parlé de sa petite fille qu'il ne voit plus, il dit qu'elle vit avec sa mère à Rouen", selon la cuisinière.

"C'est horrible de voir ça, c'est extrêmement traumatisant", a ajouté Mme Renault, selon qui "fort heureusement, aucun des enfants de l'école n'a assisté à la scène".

Selon le responsable d'une épicerie voisine de son immeuble, la victime était en situation de grande précarité. "On aurait dit qu'il n'avait pas de travail (...) Il venait souvent dans le magasin, toujours seul", a-t-il raconté.

Ce drame intervient deux jours après le décès d'un chômeur en fin de droit à l'indemnisation, qui a mis fin à ses jours mercredi à Nantes en s'immolant par le feu devant l'agence Pôle Emploi de son domicile après s'être aspergé d'essence.

Le président François Hollande avait exprimé après ce drame "une émotion toute particulière", tout en écartant toute responsabilité du service public de l'emploi.

"Le service public de l'emploi a été, je crois, exemplaire, il n'est nul besoin d'aller chercher une responsabilité", a estimé M. Hollande tout en jugeant que "quand se produit un drame, qui est un drame personnel, c'est aussi un questionnement à l'égard de toute la société".

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