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7 juillet 2017 5 07 /07 /juillet /2017 19:13

 

 

Source : http://www.revolutionpermanente.fr

 

 

Après le « logement à durée déterminée », Edouard Philippe s’attaque aux APL

 

Le 4 juillet à l'Assemblée Nationale, le nouveau premier ministre, Édouard Philippe prononçait son discours de politique générale, au cours duquel il a abordé la thématique des « aides publiques inactives » qu'il déclare vouloir « repenser ». Il a pris comme exemple à cela les aides au logement qui coûtent cher et ne produisent « pas assez de résultat ».

 

Alors que sous le gouvernement Hollande, ces mêmes aides ont déjà été rabotées à deux reprises, en juillet 2016 avec la mise en place d’un nouveau barème produisant la diminution ou la suppression de ces aides pour près de 80 000 ménages et en octobre 2016 la base de calcul des APL a également été modifiée impactant cette fois 65 000 foyers, Édouard Philippe veut s’y attaquer, celles-ci constituant l’un trois leviers de réduction des dépenses publiques dont il souhaite se saisir. On ne sait encore de quelle manière cela sera mis en place, mais il semblerait que ce soit ou bien une réduction –du budget consacré, et donc des bénéficiaires– , ou bien une suppression pure et simple de ces aides.

On voit qu’une fois de plus, c’est aux prestations sociales qui profitent à un grand nombre et qui sont souvent nécessaires voire vitales pour leurs bénéficiaires, que le gouvernement veut s’en prendre. On peut d’ailleurs trouver cela assez cynique l’usage de morts tels que «  aides publiques inactives et [d’absence de production] de résultat  », le tout témoignant par les éléments de langage d’une volonté de plus en plus pressante d’entrer dans une ère de la rentabilité à tout prix ; « projet, résultat, profit ». Effectivement, de ce point de vue, aider les salariés les plus démunis à se loger –et donner un petit coup de pouce financier pour d’autres– ne rapporte rien aux capitalistes.

S’élevant pour l’État à 17,7 millions d’euros en 2014, elles subissaient depuis quelques années de nombreux coups de rabots. Rappelons que ces aides regroupent l’APL (aide personnalisée au logement, dans le cadre de logements conventionnés), l’ALF (allocation de logement familial) et l’ALS (allocation au logement sociale, destinée à ceux se logeant dans le privé). Ce qui tient le plus à cœur à leurs détracteurs est surtout le fait que l’ensemble de ces aides concerne « un nombre trop important de citoyens » ; en effet, c’est 6,3 millions de foyers qui en profitent. Ainsi, si ce ne sont effectivement pas seulement les plus démunis qui y ont le droit, c’est un sacré allègement pour ceux qui ont la chance d’avoir un emploi, et ce n’est certainement pas accessoire pour elles ; car avant tout, rappelons-le, ces aides permettent de vivre décemment mais absolument pas de s’enrichir.

De nombreux arguments sont levés en bloc contre les aides aux logement, mais finalement ; de la part du gouvernement, c’est très clairement un pas supplémentaire vers la précarisation des classes les plus précaires, mais aussi de ceux qui ont la chance d’avoir un emploi. En effet, sous couvert de réduction des déficits publics, il semble qu’Édouard Philippe va tenter de couper dans les aides aux plus démunis.

Crédits photos : AFP

 

 

Source : http://www.revolutionpermanente.fr

 

 

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Source : http://www.latribune.fr

 

Edouard Philippe veut s'en prendre aux aides au logement

 

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Les aides au logement font partie des 3 leviers de réduction des dépenses publiques évoqués par Edouard Philippe lors de son discours de politique générale.
Les aides au logement font partie des 3 leviers de réduction des dépenses publiques évoqués par Edouard Philippe lors de son discours de politique générale. (Crédits : REUTERS/Philippe Wojazer)

Après avoir été rabotées à deux reprises par le gouvernement précédent, les aides au logement pourraient encore diminuer sous le gouvernement mené par Edouard Philippe.

Edouard Philippe va-t-il mettre les aides au logement au tapis ? Dans son discours de politique générale, prononcé devant l'Assemblée nationale le 4 juillet, le Premier ministre a déclaré vouloir "repenser les politiques publiques inactives" en prenant l'exemple des aides au logement, qui coûtent cher et ne donnent "pas assez de résultats".

Les aides au logement sont la cible de nombreuses critiques depuis des années. Elles sont jugées trop coûteuses, fustigées pour leur assiette trop large permettant à des gens qui n'en ont pas besoin d'en bénéficier, on leur reproche même de contribuer à la hausse des loyers en étant répercutées sur leur montant par les propriétaires. Et le Premier ministre compte peut être y porter le coup fatal suite à cette annonce. Reste à savoir qui sera touché et quel montant pourra être économisé.

 

17,7 milliards d'euros... pour 6,3 millions de foyers

Les derniers chiffres connus sur les aides au logement remontent à 2014. Et leur montant, 17,7 milliards d'euros, représentait à l'époque 1% du PIB Français. Le terme aide au logement regroupe en réalité trois dispositifs distincts :

  • l'aide personnalisée au logement, réservée aux locataires de logements conventionnés (logements sociaux),
  • l'allocation de logement familiale (ALF)
  • l'allocation de logement sociale (ALS) destinée aux ménages du secteur privé qui n'ont ni accès à l'APL, ni à l'ALF. Cette catégorie concerne principalement les étudiants.

Ces trois aides sont perçues par 6,3 millions de foyers, et c'est un des principaux reproches qui leur est fait : elles concernent trop de monde, et des gens qui n'en ont pas forcément besoin. Une des pistes de réforme pourrait être celle d'un recentrage des aides sur les plus démunis. Les dernières ministres du logement avaient d'ailleurs déjà commencé à réduire le public touché.

 

Deux coups de rabot sous Hollande

En juillet 2016, près de 80.000 foyers ont vu leurs aides réduites ou supprimées suite à la mise en place d'un nouveau barème, qui prévoit que le montant de l'aide au logement soit "diminué lorsque le loyer principal dépasse un premier plafond de loyer" et qu'il "décroît proportionnellement au dépassement de ce premier plafond", selon le décret d'application. Cette mesure avait été prise dans l'optique d'empêcher les APL de favoriser la hausse des loyers.

 

| Lire aussi : APL: 80.000 foyers impactés par les nouvelles règles

 

En octobre 2016, c'est la base de calcul servant à déterminer le montant des APL qui a été modifiée. Les produits financiers, livrets d'épargne compris, et les biens immobiliers sont désormais intégrés au calcul dès lors que leur montant total dépasse 30.000 euros. Selon les chiffres fournis par le gouvernement de l'époque, 650.000 ménages seraient touchés par cette mesure.

 

| Lire aussi : Les APL désormais calculées en fonction du patrimoine

 

Quel sera donc la prochaine étape, le prochain stade dans la refonte des aides au logement ? Le gouvernement d'Edouard Philippe pourra donc, au choix, soit continuer à réduire le champ des ménages concernés par les différents dispositifs, réduire le montants des aides, voire même, les supprimer définitivement. Quelle que soit la voie choisie, cela ne se fera pas sans encombres, les associations et syndicats veillant au grain pour que les finances des ménages ne soient pas (trop) pénalisées.

 

 

Source : http://www.latribune.fr

 

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6 juillet 2017 4 06 /07 /juillet /2017 11:17

 

 

Source : http://www.huffingtonpost.fr

 

À Hambourg, un millier de "zombies" manifestent contre le G20

 

A deux jours de recevoir les puissants de ce monde, la ville natale d'Angela Merkel vit au rythme des manifestations et des happenings.

 

05/07/2017 20:40 CEST
 
 

 

 

 

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5 juillet 2017 3 05 /07 /juillet /2017 21:37

 

 

Source : https://www.marianne.net

 

 

Impôts
Annonces d'Edouard Philippe sur la CSG et la taxe d'habitation : les retraités vont trinquer

 

 
Pris en tenaille par la hausse de la CSG l'an prochain et le report de la suppression partielle de la taxe d'habitation annoncés par le Premier ministre Edouard Philippe ce mardi 4 juillet à l'Assemblée nationale, les retraités vont payer l'addition...

Ces dernières années, le pouvoir d'achat des uns implique souvent les efforts des autres. En ce début de quinquennat d'Emmanuel Macron, ce sont les retraités qui vont d'abord trinquer. Et cela, en raison de la suppression des cotisations salariales sur l'assurance maladie et l'assurance chômage, dont le Premier ministre Edouard Philippe, lors de sa déclaration de politique générale ce mardi 4 juillet à l'Assemblée nationale, a confirmé qu'elle aurait lieu dès 2018.

 

 

Cette réforme qui, a souligné le chef du gouvernement, doit représenter une hausse de pouvoir d'achat de 250 euros par an pour un smicard, sera en effet financée par... une hausse concomitante de la Contribution sociale généralisée (CSG) de 1,7%. Or, cet impôt, voué au financement de la sécurité sociale, est payé à la fois par les actifs (7,5% de leurs revenus), les détenteurs de patrimoine (8,2% de leurs revenus) mais aussi par les retraités (6,6% de leurs pensions). Autrement dit, les retraités financeront une partie de la hausse du pouvoir d'achat des salaires.

Seuil de 1.198 euros mensuels

Cette réforme touchera tous les retraités qui perçoivent plus de 14.375 euros par an, soit 1.198 euros brut par mois. Ce qui correspond, tout de même, à 60% des retraités.

 

 

Pendant sa campagne, Emmanuel Macron prétendait pourtant que son programme économique ne toucherait que les personnes âgées les plus riches : "Aux plus aisés des retraités, je leur demanderai cet effort pour avoir un système plus intelligent pour leurs enfants et leurs petits-enfants". Mais voilà que la mesure censée justifier cette affirmation vient d'être repoussée. En guise de compensation, le chef de l’État avait en effet mis en avant à plusieurs reprises la suppression de la taxe d'habitation pour 80% des Français, dont les retraités les moins aisés. Mesure qui, à l'origine, devait entrer en vigueur en 2019. Or ce mardi, Edouard Philippe s'est fait bien plus flou quant à cette échéance, évoquant plutôt la "fin du quinquennat". Donc, 2021 ou 2022.

Au bout du compte, les retraités gagnant plus de 1.200 euros brut par
mois verront leur CSG augmenter dès 2018, et donc leur pension diminuer,
mais devront attendre plusieurs années avant que la mesure
compensatoire ne vienne atténuer cet effet. Au moins, on ne pourra pas
taxer Emmanuel Macron de clientélisme : au second tour de la
présidentielle, 78% des 70 ans et plus ont voté pour lui.

 

 

 

par Étienne Girard

@girard_etienne

Journaliste politique

 

 

 

 

Source : https://www.marianne.net

 

 

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5 juillet 2017 3 05 /07 /juillet /2017 21:19

 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr/pollution

 

 

Perturbateurs endocriniens : la France capitule

 

En dépit de l’appel des scientifiques, l’UE a adopté mardi 4 juillet une définition laxiste de ces substances chimiques dangereuses.

 

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

 

Paris s’est finalement incliné devant Berlin. La Commission européenne a fini par obtenir, mardi 4 juillet en comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale, un vote favorable des Etats membres à son projet controversé de définition réglementaire des perturbateurs endocriniens (PE), ces substances chimiques, omniprésentes dans l’environnement et les objets de consommation courante.

 

Lire sur le sujet :   pourquoi ONG et spécialistes s’inquiètent des perturbateurs endocriniens

 

La majorité qualifiée requise a été obtenue grâce au revirement de la France. Celle-ci s’opposait pourtant depuis plus d’un an, aux côtés du Danemark et de la Suède, à un texte jugé trop peu protecteur de la santé publique et de l’environnement par les sociétés savantes et les organisations non gouvernementales. Berlin, favorable à une réglementation moins contraignante pour l’industrie, a eu gain de cause.

Dans un communiqué de presse conjoint, les ministres français de l’environnement, de la santé et de l’agriculture, se félicitent d’avoir obtenu des « garanties supplémentaires » de la Commission européenne. L’une d’elles : le « lancement d’une stratégie européenne », un texte officiel qui énonce une politique générale sur un thème donné. Or, une stratégie communautaire sur les perturbateurs endocriniens, développée par le précédent commissaire à l’environnement, Janez Potocnik, existe bel et bien, mais elle a été enterrée en 2014 par la Commission Juncker.

Niveau de preuves «  jamais exigé »

Les critères adoptés mardi permettront d’appliquer le règlement européen de 2009 sur les pesticides, mais devraient à l’avenir servir de base à la régulation d’autres secteurs industriels (cosmétiques, agroalimentaire, jouets…). Fait notable : en dépit de l’extrême attention politique et médiatique, la Commission a mis en ligne la mauvaise version du texte pendant près de deux heures.

« Après des mois de discussion, nous avançons vers le premier système réglementaire au monde pourvu de critères légalement contraignant, définissant ce qu’est un perturbateur endocrinien, s’est félicité Vytenis Andriukaitis, le commissaire européen à la santé. C’est un grand succès. Une fois mis en œuvre, ce texte assurera que toute substance utilisée dans les pesticides et identifiée comme perturbateur endocrinien pour les humains ou les animaux pourra être évaluée et retirée du marché. »

Ce n’est pas l’avis du Danemark, qui a voté contre la proposition. « Le niveau de preuves requis pour identifier les substances chimiques comme perturbateurs endocriniens est bien trop élevé », a déclaré le ministère danois de l’environnement au Monde.

« Nous regrettons que la Commission n’ait pas écouté la grande inquiétude du Danemark, de la Suède et d’autres, soulignant que les critères proposés exigent, pour pouvoir identifier un perturbateur endocrinien, un niveau de preuve jamais exigé jusqu’à présent pour d’autres substances problématiques comme les cancérogènes, les mutagènes et les reprotoxiques, précise au Monde Karolina Skog, la ministre suédoise de l’environnement. Cela ne reflète pas l’état actuel du savoir scientifique. Au total, ces critères ne remplissent pas le niveau de protection attendu par les co-législateurs. »

Le trio d’Etats membres qui tenait tête à la Commission vient ainsi d’exploser. La Suède avait en effet porté plainte contre l’exécutif européen avec le soutien du Danemark et de la France : la Commission devait proposer les critères avant fin 2013. En décembre 2015, son retard lui avait valu – fait rarissime – une condamnation par la Cour de justice de l’Union européenne pour carence.

Les scientifiques demandaient une échelle graduée

La Commission n’a rendu publique sa première version qu’en juin 2016. Le texte a, depuis, évolué. Les critères adoptés mardi sont cependant identiques à ceux présentés le 30 mai – mais non mis au vote en raison de la vacance du pouvoir en France. Or, cette version avait suscité une mise en garde de trois importantes sociétés savantes.

Le 15 juin, l’Endocrine Society, la Société européenne d’endocrinologie et la Société européenne d’endocrinologie pédiatrique avaient adressé une lettre aux vingt-huit ministres de l’Union, leur enjoignant de rejeter la proposition de Bruxelles, au motif qu’elle ne permettait pas d’assurer « le haut niveau de protection de la santé et de l’environnement requis » par les traités européens et qu’elle « échouerait probablement à identifier les PE qui causent des dommages chez l’homme aujourd’hui ».

Les scientifiques demandaient qu’une échelle graduée soit mise en place, distinguant les perturbateurs endocriniens « suspectés », « présumés » et « avérés » – à la manière de la classification des substances cancérogènes. Cette gradation aurait permis une réponse réglementaire adaptée au niveau de preuve disponible pour chaque produit, mais elle n’a pas été incluse dans les critères adoptés.

Dans leur communiqué commun, les trois ministères français chargés du dossier se félicitent que les critères soient étendus aux perturbateurs endocriniens « présumés ». Dans plusieurs déclarations publiques, le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a affirmé qu’il avait obtenu l’ajout de cette disposition, mais celle-ci est pourtant présente dans le texte depuis la mi-mai...

De même qu’une clause controversée, ajoutée voilà plusieurs mois à la demande expresse de Berlin. En contradiction avec les objectifs du texte, elle permet d’empêcher un retrait des pesticides « conçus spécifiquement pour perturber les systèmes endocriniens des insectes ciblés ». Et ce, alors qu’ils sont aussi susceptibles d’atteindre ceux d’autres espèces animales. Cette exemption avait été développée par les fabricants de pesticides les plus menacés par les conséquences d’une réglementation drastique, en particulier les géants allemands BASF et Bayer.

 

Lire aussi :   Perturbateurs endocriniens : le cadeau discret mais majeur au lobby des pesticides

« Définition au goût amer »

Nicolas Hulot, a déclaré sur France Info que l’Allemagne avait « obtenu cette exemption sur ce que l’on appelle des perturbateurs endocriniens qui ont été conçus pour l’être, parce que [son] industrie tient évidemment à les conserver le plus longtemps possible ». Le nouveau ministre a assuré que les experts français plancheraient sur ces pesticides et « si leur dangerosité est avérée, nous les sortirons unilatéralement du marché ». Théoriquement possibles, de telles mesures sont en pratique très difficiles à mettre en œuvre : elles créent des distorsions de concurrence et entravent la libre circulation des marchandises.

Au total, M. Hulot a néanmoins salué l’adoption de ces critères comme « une avancée considérable », ouvrant « une brèche qui ne va pas se refermer ». Cruelle ironie, la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme, elle, évoque « une définition au goût amer », à l’unisson de plus de 70 ONG européennes, qui « regrettent le caractère insuffisant des critères » et appellent le Parlement européen à les rejeter.

Car le vote en comité n’est pas le dernier épisode de la saga. Le texte doit désormais être examiné par les députés européens. Ils ont quatre mois pour, éventuellement, adopter une résolution qui s’y opposerait – avec une majorité absolue du Parlement comme condition, a expliqué au Monde Axel Singhofen, conseiller santé et environnement pour le Groupe des Verts/Alliance libre au Parlement. Le compte à rebours commencera au moment où la Commission aura adressé sa notification officielle. Si elle le faisait avant le début des vacances parlementaires, à la mi-juillet, le temps de mobilisation des élus serait ainsi amputé de plus d’un mois.

Un second front s’ouvre aussi : c’est celui des directives d’applications de ces critères d’identification des PE. Plus techniques encore que les critères, déjà abscons pour le commun des mortels, ces documents-guides sont développées sous les auspices des agences européennes chargées de la sécurité alimentaire (EFSA) et des produits chimiques (ECHA). Sans même attendre le vote du comité, les deux agences ont commencé ce travail de traduction des critères en termes techniques et scientifiques et les consultations ont déjà commencé avec les agences réglementaires nationales. Et là encore, c’est le niveau de preuves scientifiques nécessaire qui se retrouve au cœur de ces discussions.

 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr/pollution

 

 

 

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5 juillet 2017 3 05 /07 /juillet /2017 21:13

 

 

Source : https://www.bastamag.net

 

 

Solidarités

Des bacheliers reversent leur « bourse au mérite » accordée par Wauquiez à des associations

 

par

 

 

Des bacheliers fraîchement diplômés viennent de donner une leçon d’éthique à leur président de région, Laurent Wauquiez (LR). La région Auvergne - Rhône-Alpes accorde une « bourse au mérite » d’un montant de 500 euros aux bacheliers ayant obtenu la mention très bien, sans condition de revenu. Dans une lettre ouverte publiée notamment sur Rue89 Lyon, une dizaine d’élèves du lycée Antoine de Saint-Exupéry à Lyon ont « décidé d’agir pour une région plus juste ». « Nous refusons d’utiliser cette prime pour un usage personnel, d’autant que cette distribution de fonds publics se fait en parallèle d’un désengagement massif de la Région du secteur associatif, qui se traduit par un recul des services publics d’intérêt général », écrivent-ils. « Nous avons ainsi décidé de reverser les 500 euros que vous nous accordez à une association d’intérêt général. »

Dans leur lettre, les lycéens soulignent que cette prime est « injuste » dans la mesure où celle-ci est accordée « à des élèves sans doute favorisés dès le départ ». 6000 lycéens pourraient être concernés par cette bourse, dont le coût est évalué à environ trois millions d’euros pour la région. Les bacheliers altruistes rappellent que de nombreuses associations à but non lucratif ont vu leurs subventions fortement baisser depuis l’élection de Laurent Wauquiez à la présidence de leur région (notre enquête sur ces coupes budgétaires). Si les structures de promotion de l’agriculture biologique et paysanne sont particulièrement visées par ces baisses, c’est aussi le cas dans le domaine de la solidarité internationale, de la culture, de l’éducation à l’environnement, des droits des femmes... [1]

Les auteurs de la lettre ont décidé de faire don de leur bourse au mérite au Réseau Rhône-Ain-Saône, qui rassemble les MJC de l’Ain, du Rhône et de la métropole de Lyon. Et appellent l’ensemble des nouveaux bacheliers d’Auvergne - Rhône-Alpes ayant reçu la mention « très bien » à se joindre à leur appel « en reversant eux aussi cette "bourse" illégitime à une des nombreuses associations actuellement mises en danger par la politique régionale ».

 

- Contact des auteurs de la lettre : jeunesaura(a)gmail.com

 

 

Notes

[1Voir la page facebook du collectif Vent d’assos dans lequel se sont regroupées les associations touchées par les coupes budgétaires en région Auvergne - Rhône-Alpes.

 

 

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Source : https://www.bastamag.net

 

 

 

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5 juillet 2017 3 05 /07 /juillet /2017 20:52

 

 

Source : https://www.bastamag.net

 

 

Libéralisation

Comment la SNCF a créé des centaines de filiales pour mieux préparer le démantèlement du transport ferroviaire

 

par

 

En 2020, le transport ferroviaire en Europe sera totalement ouvert à la concurrence. En France, ce sera la fin du monopole de la SNCF sur le transport de voyageurs. L’opérateur public historique se prépare depuis de longues années aux affres de la « concurrence libre et non faussée ». Des myriades de filiales ont été créées, en France comme à l’étranger, réduisant les salaires, flexibilisant l’organisation, entamant le contingent des cheminots sous statut. Malgré les discours enthousiastes sur les bénéfices de ce basculement pour les « consommateurs », la réalité qui se profile ressemble davantage à un service de transport au rabais, ainsi qu’à des conditions de travail fortement dégradées pour les salariés.

Keolis, Geodis, Ouigo, Ouibus, Voyages-sncf, Effia, Altameris, Arep, Systra... La liste des filiales de la SNCF, en France et à l’étranger, pourrait être déroulée à l’infini, ou presque. Au nombre de 187 il y a dix ans, elles sont plus d’un millier aujourd’hui. À travers elles, la SNCF est présente dans 120 pays. En 2016, l’opérateur historique du train français réalisait un tiers de son chiffre d’affaires à l’international, contre 12 % il y a dix ans. « Le décollage a été rapide et la perspective, d’ici à 2022, est d’atteindre 50 % de l’activité de la SNCF en France, 25 % en Europe et 25 % dans le reste du monde », annonçait le 1er mai Guillaume Pépy, le président du groupe, aux micros d’Europe 1.

Depuis le 1er janvier 2015, le groupe est divisé en trois établissements publics à caractère commercial (EPIC) : SNCF réseau, qui gère les infrastructures, notamment les voies ferrées et la circulation des rames, SNCF mobilités, qui transporte les voyageurs et les marchandises sur ses trains, et SNCF tout court, la holding qui chapeaute l’ensemble. Chacun possède et crée ses propres filiales au gré de sa stratégie de développement, et du transfert d’une partie de ses activités vers ces sociétés privées.

 

Privatisation larvée et vente à la découpe

Les filiales sont tout aussi présentes sur le territoire national, où elles couvrent des domaines d’activité très variés. Les travaux et la maintenance des voix sont confiés à Sferis, une filiale créée en 2012, tandis que l’aménagement et l’administration des gares reviennent à Gares et connexions. Effia gère 115 000 places de parking en France, pendant qu’une dizaine de filiales labourent le marché de la logistique de marchandise. De cette myriade de sociétés émergent deux mastodontes : Keolis (SNCF Mobilités) et Geodis (SNCF Réseau). Ces deux géants emploient plus de 50 000 salariés chacun et possèdent à leur tour leurs propres filiales, créant un « mille-feuille » organisationnel difficile à cerner.

« La SNCF monte des filiales en face de chacune de ses activités », détaille Eric Meyer, secrétaire fédéral du syndicat Sud-Rail. Pour le syndicaliste, la stratégie de l’opérateur public est de « mettre en concurrence la maison mère avec ses propres filiales, et de contourner la réglementation du travail ». Prêt de la moitié des 30,5 milliards de chiffre d’affaires du groupe est déjà réalisé dans les filiales. « Au sein de la SNCF, il n’y a plus d’actifs. Les wagons, les machines ou l’immobilier sont basculés vers des sociétés privées. Dans l’entreprise publique, il ne reste que la dette et le personnel. » Une drôle de répartition. Pour la maison mère, les coûts de la dette de 50 milliards d’euros, et de la rémunération du personnel. Pour les sociétés privées dépendant du groupe, la conquête des marchés et des bénéfices. Un indice révélateur d’une privatisation larvée, qui accompagne la libéralisation progressive du secteur.

Course aux marges bénéficiaires

Pour la CGT cheminot, l’affaire ne fait pas de doutes non plus : « Les filiales se multiplient dans le monde entier, elles atteignent le chiffre record de 1 250, le recours à la sous-traitance explose, les externalisations sont nombreuses » dénonçait le syndicat dans un tract du 23 mai 2017. Pour la Confédération générale du travail, le syndicat historique du chemin de fer, la SNCF est bel et bien sur les rails de la privatisation.

L’ouverture à la concurrence commence avec le fret, puis s’étend au trafic international de voyageur en 2009. En 2020, les lignes à grande vitesse pourront être commercialisées par de nouveaux opérateurs, suivies en 2023 des lignes TER et Intercités. La décision a été entérinée à une courte majorité par le Parlement européen à dominante conservatrice, le 16 décembre 2016. L’opérateur public y voit « une opportunité » et ambitionne de devenir le numéro un des mobilités en Europe. À cette fin, l’entreprise se diversifie, rachète ou crée des sociétés privées comme Ouicar et Ouibus, lancées pour couvrir les marchés de la location de voitures entre particuliers, et du transport en autocar. Pour Véronique Martin, secrétaire fédérale de la CGT Cheminot, la direction cherche « l’augmentation des marges bénéficiaires, loin des préoccupations de développement du réseau ferroviaire et des besoins de transport des populations. »

Moins de cheminots, plus de droit privé

« Il y a une stratégie de la direction visant à filialiser de plus en plus d’activités qui pourraient être réalisées par des cheminots », explique la responsable fédérale CGT, prenant pour exemple Sferis (travaux et maintenance des voies). En jeu, la baisse des coûts de production. Les personnels de la filiale ne bénéficient pas du statut de cheminot et ne sont pas soumis aux mêmes réglementations. Tout cela est à l’avantage du groupe SNCF, dont les bénéfices pour 2016 s’élèvent à 567 millions d’euros.

« La direction justifie la baisse des coûts et la course à la rentabilité par l’arrivée de la concurrence. Limitée par le statut des cheminots, elle filialise pour réduire leur effectif. » Leur nombre n’a cessé de baisser depuis quinze ans, passant de 178 000 en 2003 à 148 000 en 2016. Les filiales emploient de leur côté autour de 115 000 salariés hors statut, un nombre en constante augmentation. Le recours à des emplois précaires se généralise à travers l’emploi de CDD, d’intérimaires, y compris dans la maison mère. Le recours massif à la sous-traitance notamment sur le réseau, complète le tableau de la précarité à la SNCF.

« Les conditions de travail et la qualité du service rendu aux usagers se dégradent. Les cheminots se sentent dépossédés de leur métier », dénonce Véronique Martin. Un malaise que confirme Eric Meyer de SUD-Rail : « Les salariés ne voient plus d’utilité à leur travail, ils n’ont plus de perspectives. On leur dit qu’ils coûtent trop cher, alors que la productivité a augmenté de 40 %. » Suite à de nombreux accidents graves et à plusieurs suicides en début d’année, les fédérations syndicales CGT, CFDT, SUD-Rail et UNSA ont déposé une alarme sociale après de leur direction au début du mois de juin.

Keolis, filiale XXL au management rugueux

Au 1er juillet 2017, Transkeo – filiale de Keolis et SNCF participation – exploitera la ligne de tram-train T11 express, destinée à relier la gare du Bourget à celle d’Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). Capable de circuler à la fois sur des voies de tramway et celles du train, la T11 express sera la première ligne SNCF du réseau Transilien à rouler sans cheminot. Annonçant des coûts réduits de 40 %, le Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) a attribué le marché à la SNCF, qui l’a ensuite confié à sa filiale de droit privé. Les conducteurs seront polyvalents, la vente des billets s’ajoutant à la conduite des rames et à la sécurité des voyageurs. Une inflation de tâches pour une déflation salariale, la centaine de salariés de Transkeo étant moins payée que les cheminots à statut.

La maison mère de Transkeo, Keolis, exploite déjà 240 km de métro, 660 de tramways et 5800 de trains dans 16 pays. Elle possède une flotte de 23 000 bus et investit dans d’autres modes de déplacements : vélo, covoiturage ou navettes maritimes et fluviales. Avec 58 300 salariés, c’est une filiale géante détenue à 70 % par la SNCF, avec une participation de la Caisse des Dépôts du Québec à hauteur de 30 %. Avec la ligne T11 express, Keolis prend des parts de marché à l’entreprise publique, et se positionne en vue des autres projets du Grand Paris. Elle convoite les lignes T12 et T13 (tram express à l’ouest et au sud de la région parisienne), prévues pour 2021.

Cet appétit se double d’une gestion managériale rugueuse, avec un recours immodéré aux conseils de discipline. Les comparutions de salariés devant ces instances auraient ainsi augmenté de 500 % dans les transports urbains d’Orléans, selon le syndicat Sud-TAO, pour qui « les conducteurs avec de l’ancienneté et adhérents à un syndicat sont visés ». Les syndicalistes pointent des situations ubuesques, comme ce chauffeur convoqué à un conseil de discipline pour avoir transgressé un ordre. En cause : un changement de chemise tachée de sang, après avoir secouru un enfant percuté par un tram.

Ouibus, ou la sous-traitance totale

La situation des salariés de SNCF C6, filiale gérant la marque Ouibus, n’est pas meilleure. Créée en 2012 pour occuper le marché du bus, la compagnie offre dans un premier temps des conditions attractives pour attirer les chauffeurs recrutés chez ses concurrents. Depuis, l’entreprise s’est développée en faisant appel à la sous-traitance pour exploiter des liaisons transnationales. Une tendance accentuée depuis 2015 et le vote de la loi Macron déréglementant les lignes de ville à ville. « Plus de 80 % des lignes Ouibus sont exploitées par des sous-traitants », relève Rémy Haddad, délégué syndical CGT au hub de Lille. Inquiet de voir se développer le recours à des franchises, il prophétise une évolution de Ouibus vers un modèle de type plateforme. Les lignes pour les sous-traitants et les franchisés, la vente des billets et l’administration pour SNCF C6.

Des craintes confirmées par la décision de Ouibus fin 2016, de transférer son activité lyonnaise vers Faure Express, un exploitant franchisé. Les lignes, les bus et les chauffeurs font partie du voyage. Les sites restants à Lille et Paris pourraient suivre. À Lyon, la direction s’est donné les moyens de liquider l’activité et surtout ses conducteurs. Démission préalable afin d’intégrer une formation en vue d’un reclassement pour les uns, prime de départ volontaire de 6 000 euros pour d’autres, et injonction à se présenter chez Faure Express le 5 juin pour les derniers irréductibles. Refusant les pertes de salaires d’environ 600 euros consécutives à leur basculement chez un franchisé, ils font maintenant l’objet de la part de Faure Express d’une procédure de licenciement. La CGT Cheminot a alerté les présidents de SNCF C6, de la SNCF... et de la République. Elle envisage, avec les salariés, de saisir les prud’hommes. Mais la déréglementation en cours dans le droit du travail ne devrait pas les aider dans leur combat.

Stéphane Ortega / Rapports de force

Photo : CC Clem

 

 

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Source : https://www.bastamag.net

 

 

 

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4 juillet 2017 2 04 /07 /juillet /2017 14:54

 

 

Source : http://www.huffingtonpost.fr

 

"Je fais partie de ces 'personnes qui ne sont rien', voilà ce que je veux dire à Emmanuel Macron"

 

"J'ai 31 ans, un époux, un bébé de 20 mois, en situation de handicap, et je vous écris depuis en bas."

 

03/07/2017 16:48 CEST | Actualisé il y a 23 heures
 
 
 

Cher Emmanuel Macron, je m'appelle Marine Toro, j'ai 31 ans, un époux, un bébé de 20 mois, en situation de handicap, et je vous écris depuis en bas.

Depuis cette France des déclassé.e.s, des oublié.e.s, et des cassé.e.s par le système que vous ne connaissez pas et n'avez jamais connu.

 

Je suis la menue monnaie du système où vous trônez, et je fais certainement partie de ces "personnes qui ne sont rien", dont vous parliez le 29 juin en déclarant: "Une gare est un lieu où l'on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien ..."

 

Je n'ai pas monté d'entreprise, je n'ai pas et n'ai jamais rêvé d'être millionnaire. Voilà ce que j'aimerais dire au Président de la République.

 

 

Source : http://www.huffingtonpost.fr

 

 

                                                                          ***************************

 

 

Source : http://www.20minutes.fr

 

«Je ne suis pas rien»: Marine, 31 ans, répond à Macron au nom de «la France des oublié(e)s»

 

POLITIQUE Dans un message Facebook, une Française au faible revenu a répondu aux propos du président sur «les gens qui ne sont rien» et réveille la «France des oublié(e)s»

Marie Lombard

 

— 

 

 

La com' du président se fissure et ça fait mal. Depuis sa plaisanterie le 2 juin sur les kwassa kwassa, petits canots de pêche… ou barques de fortunes dangereuses «amenant du Comorien », Emmanuel Macron s’était fait discret sur les blagues et expressions en tout genre. Il semble toutefois que le président ait une nouvelle fois échappé à son équipe de com' le 29 juin, lors de l’inauguration de la station F, incubateur de start-up construite dans l’ancienne Halle Freyssinet, à Paris.

Comme un poisson dans l’eau au milieu de tous ces jeunes entrepreneurs, le leader LREM a comparé les start-up à une gare, « un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien ». L’expression, qui sous-entend que ceux n’ayant pas réussi professionnellement ne sont rien au regard de la société, a largement choqué sur les réseaux sociaux. Mais si les internautes ont été nombreux à dénoncer le « mépris » de Macron pour les « gens du peuple », un témoignage a fait plus de chemin que les autres.

Il faudrait que Macron relise Zola, histoire de comprendre de quoi sont capables les petits "Riens".

 

 

Vous dites ? ... mais on s'en fout de ta suffisance la vie est ainsi faite 👀 Rien ne saurai remplacer les rêves !

« Cette France des oublié(e)s »

Il s’agit de celui de Marine, âgée de 31 ans et en situation de handicap. Sur son mur Facebook, la jeune mère et épouse a souhaité parler au président depuis « cette France des déclassé(e)s, des oublié(e)s, et des cassé(e)s par le système que, dit-elle, vous ne connaissez pas et n’avez jamais connu ». Et il est vrai qu’entre les conditions de vie de Marine, dont la famille vit avec 2.000 euros par mois pour 3, et celles de Macron, banquier, ministre puis candidat victorieux à la présidentielle, il y a comme un gouffre.

« Vous ne tiendrez pas un mois de cette 'vie de rien', que vous jugez avec une légèreté n’ayant d’égale que la banale indifférence portée par vous et celles de votre caste sur les miens » dénonce l’internaute. Mais au-delà du conflit de classe, c’est l’expression « ceux qui ne sont rien » à laquelle Marine « qui n’a jamais monté d’entreprise » s’est immédiatement identifiée, qui la révolte.

 

« Une vie qui compte »

Par son message, elle pointe le fossé construit, selon elle, par Emmanuel Macron entre « ceux qui réussissent » et ceux, au parcours professionnel et économique modeste, qui sont si éloignés de l’univers du président qu’ils ne peuvent même plus se sentir concernés par ses discours. Alors pour finir, Marine rappelle qu’elle n’est pas « rien » (…) et qu’elle a « une vie qui compte », comme si les mots de Macron avaient pu lui faire douter, quelque part, de la valeur de sa propre existence.

Le coup de gueule de la jeune femme, vu plus de 131.000 fois et partagé par 5.000 personnes, a fait son chemin sur les réseaux sociaux. Dans le sillage de son post, les témoignages se succèdent. Personnes âgées au minima vieillesse, jeunes à l’échelle 0 des bourses, quadras en recherche d’emploi depuis 3 ans… Les « Français du peuple », comme ils se nomment eux-mêmes, se défendent de n’être « rien » tout en revendiquant fièrement leur différence avec le « président Macron ».

 

 

Source : http://www.20minutes.fr

 

 

 

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30 juin 2017 5 30 /06 /juin /2017 16:47

 

 

Source : http://www.cadtm.org

 

 

Nous ne sommes pas redevables de la dette de la sécurité sociale, bien au contraire !

Partie 1 sur 3

23 juin par Pascal Franchet

 

 

CC - Google images

 

En janvier 2015, le CADTM publiait une importante étude de Pascal Franchet, président du CADTM France, sur la dette sociale française. Alors que le flux d’attaques et les contre-vérités sur le système de sécurité sociale ne désemplissent pas, nous en avons sélectionné quelques extraits que nous reproduisons ici sous formes d’articles. Espérant, tant que faire se peut, remettre les pendules à l’heure !

 

EXTRAIT de Que faire de la dette sociale ? Pour un audit citoyen de la dette sociale française, Pascal Franchet, CADTM, janvier 2015.

 

Ce n’est pas une mince victoire de l’idéologie dominante que d’avoir fait triompher l’idée que la protection sociale représente une dette dont les assurés sociaux seraient les responsables, coupables qu’ils sont de « dépenses excessives ». C’est tout l’inverse en réalité : la protection sociale est un droit fondamental des citoyens !

Fruit des luttes sociales et d’un rapport de forces favorable aux salariés, la protection sociale est d’abord un prélèvement sur les richesses produites par le travail. Dans un deuxième temps, grâce à la répartition et au moment de sa redistribution (prestations sociales, soins, allocations de chômage, retraite), elle devient « socialisée ». « Je » ne cotise pas comme pour une assurance, c’est le collectif des employeurs qui cotise.

De ce point de vue, la distinction entre « cotisations employeurs » et « cotisations salariales » n’est qu’un effet de présentation utile pour des raisons idéologiques : la cotisation est certes calculée en % des salaires mais prélevée sur les richesses produites par le travail. Les prélèvements qui affectent le salaire net perçu constituent un déni de cotisation sociale, un transfert sur le salarié des cotisations dues par l’employeur. Comme le précisèrent les rédacteurs des « Jours heureux » en 1945, le texte du programme du Conseil National de la Résistance :

« La cotisation sociale est un prélèvement sur la richesse créée par le travail dans l’entreprise, qui n’est affecté ni aux salaires ni aux profits, mais mutualisé pour répondre aux besoins sociaux des travailleurs résultant des aléas de la vie, indépendamment de l’État et de la négociation collective et dont le montant est calculé à partir des salaires versés. »

La France consacre ce droit à la protection sociale dans sa Constitution (articles 10 et 11 du préambule de la Constitution de 1946, repris dans la constitution actuellement en vigueur), et au regard du monde, en signant les textes internationaux afférents aux droits humains fondamentaux. Il revient donc à l’État de garantir les besoins de financement et d’assurer cette redistribution pour préserver et améliorer le bien-être de la population. L’État doit abonder les besoins de financement non satisfaits. Les cotisations sociales versées par les employeurs doivent également être adaptées à la satisfaction de ces besoins. Ce qui était le cas jusqu’en 1996.

Ce sont donc les employeurs et l’État qui sont redevables de la protection sociale due à la population, puisque celle-ci est issue de son travail. Cette dernière n’est donc pas débitrice de la dette sociale mais créancière.

L’État abondait par voie de dotations les besoins de financement ou/et intégrait dans sa propre dette, les soldes négatifs de la protection sociale (directement ou via le Fonds de Solidarité Vieillesse, FSV, créé le 1er janvier 1994). Du préambule de la Constitution adopté le 27 octobre 1946 (toujours en vigueur) et des ordonnances de 1945 (article 30 et 31), il résulte que le financement de la Sécurité Sociale repose depuis 1945 sur 2 piliers :
- les cotisations sociales dues par les employeurs, prélevées sur les richesses produites par le travail et calculées en pourcentage du salaire ;
- et les contributions de l’État. |1|

Ce sont donc les employeurs et l’État qui sont redevables de la protection sociale due à la population, puisque celle-ci est issue de son travail. Cette dernière n’est donc pas débitrice de la dette sociale mais créancière.

Pour aller plus loin sur la dette sociale, voir l’entièreté de la brochure : Que faire de la dette sociale ?

Fin de la partie 1 sur 3.


Notes

|1| Pascal Franchet, France - La dette sociale n’existe pas !, CADTM, 28 janvier 2013.

Pascal Franchet

Président du CADTM France

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30 juin 2017 5 30 /06 /juin /2017 16:28

 

 

 

Source : https://www.marianne.net

 

 

 
Nous pas comprendre le président Macron

 

 

Le président Melon ?
Le président Melon ? - Sipa
Interrogé par Le Monde sur la rupture d'Emmanuel Macron avec la tradition de l'interview présidentielle du 14 juillet, l'Elysée a donné une réponse surréaliste…

Le prince il te parle pas parce que toi pas comprendre. Interrogé par Le Monde sur la rupture d'Emmanuel Macron avec la tradition de l'interview présidentielle du 14 juillet, l'Elysée a donné une réponse surréaliste… Affirmant qu'il ne fallait pas y voir un "refus d'obstacle" du chef de l'Etat, qui n'a donné aucune interview depuis son élection, ses équipes expliquent tranquillement ce silence par le fait que la "pensée complexe" du président se prêterait mal à l'exercice.

Le sens de cette phrase, lui, est limpide : les journalistes constituent une entrave à l'expression du "New Boy". Il faut donc contourner leurs questions primaires - exception faite quand elles sont posées par un journaliste essoufflé de Quotidien courant après le vélo présidentiel au Touquet : là, les questions sont certes simples mais les images montrant sa majesté sans apparat valent bien que celle-ci daigne s'abaisser à leur niveau.

Versailles à la mesure du Président

Avec une telle justification, le cabinet de l'Elysée ne fait pas un cadeau au maître des lieux : après "Jupiter" et "Bonaparte", voici donc le président Melon ! Heureusement, Emmanuel Macron a trouvé un lieu à la mesure de sa pensée, puisque son unique expression publique prévue aura lieu ce lundi 3 juillet, au château de Versailles devant le Congrès réuni. Espérons que les néo-députés issus du petit peuple aient accès à la complexité des raisonnements qui seront déployés devant eux.

Quoi qu'il en soit, on ne saurait qu'aviser le conseiller qui a lâché cette phrase de faire connaître son nom, qui lui vaudrait sans aucun doute d'être nommé pour le prix de l'humour politique. L'an dernier, c'est Bruno Le Maire qui l'avait remporté grâce à cette autre phrase magique : "Mon intelligence est un obstacle". Heureusement, pas pour Emmanuel Macron, qui a su le comprendre et l'a nommé au gouvernement.

 

"A l’Elysée, on fait valoir que la « pensée complexe » du président se prête mal au jeu des questions-réponses avec des journalistes."

Le Monde

 

Rédacteur en chef adjoint du site

 

 

 

Source : https://www.marianne.net

 

 

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30 juin 2017 5 30 /06 /juin /2017 16:00

 

 

Source : https://www.bastamag.net

 

 

Chasse aux pauvres

Pas de « droit à l’erreur » pour les allocataires de la Caf, soumis à des contrôles toujours plus invasifs

 

par

 

 

Déclaration de revenus tous les trois mois, croisements de données avec les impôts, contrôle des relevés bancaires, visites à domicile… Il ne s’agit pas des nouvelles mesures concernant la transparence de la vie publique mais celles auxquelles se soumettent les bénéficiaires de minimas sociaux, en contrepartie d’un revenu de quelque 530 euros par mois. La Caf prévoit même, bientôt, de récupérer « à la source » les données personnelles des allocataires, auprès du Pôle emploi ou des services du fisc. En cas de contrôle, sans même une fraude avérée, les versements peuvent être suspendus. Et pas de « droit à l’erreur ». Parfois prompts à s’offusquer des nouvelles règles de transparence qui encadrent leur activité, nos élus se montrent pourtant moins choqués lorsqu’elles virent à l’abus de pouvoir contre les citoyens les plus précaires.

La transparence de la vie publique, appliquée aux élus, fait grincer des dents. Depuis quatre ans, les parlementaires français sont soumis à des obligations de transparence sur leurs revenus perçus en plus de leur salaire d’élu, ainsi que sur leur patrimoine. Plusieurs s’en sont plaint, y décelant une forme de populisme anti-parlementaire ou d’intrusion malsaine, d’autres s’y refusent en remplissant des déclarations plus qu’évasives. Certains gagnent pourtant des centaines de milliers d’euros annuels en plus de leurs indemnités en exerçant des activités parallèlement à leurs mandats. Outre le fait qu’ils doivent se tenir à l’écart de potentiels conflits d’intérêts, les élus de la République touchent pourtant de l’argent public : plus de 7200 euros bruts par mois pour les parlementaires, soit plus de 5700 euros nets. Quant à l’usage des frais de mandat – plus de 5000 euros nets par mois et par député – il n’est à ce jour soumis à aucun contrôle, pas même sur justificatifs.

A l’inverse, les personnes qui sont arrivées en fin de droits au chômage et reçoivent les minimas sociaux comme le Revenu de solidarité active (RSA) sont, elles, soumises à des obligations et contrôles draconiens, parfois jusqu’à leur domicile [1]. Elles doivent justifier de toutes rentrées d’argent, même des plus minimes, répondre à des questions sur la nature de leur relation avec leur éventuel colocataire… Et souvent, selon les témoignages que nous avons recueillis, les allocataires voient toutes leurs aides – RSA, aides au logement, prestations familiales – suspendues tant que le contrôle n’est pas terminé. Soit jusqu’à plusieurs semaines, voire plusieurs mois, passés sans aucun revenu.

 

Pendant les contrôles, la Caf coupe les vivres

« En mai, le RSA m’a été amputé de 50% de son montant, témoigne par exemple Dominique. Il m’a donc fallu passer le mois de juin avec 235 euros en poche. Tout cela parce que je n’ai pas reçu le courrier me demandant de prendre contact avec un travailleur social, pour signer le contrat d’insertion qui conditionne le versement du RSA. » Il y a aussi cette jeune mère qui, après le lancement d’une procédure de contrôle, a vu ses allocations suspendues pendant quatre mois, sans aucune ressources, sans pouvoir s’acquitter de ses factures de fioul, de son loyer, des frais à régler pour l’école.

Ou Christine, mère de deux enfants dans l’Est de la France, dont le RSA, les prestations familiales et les aides au logement, ont été gelées pendant deux mois au printemps dernier, au cours d’un contrôle de situation : « Je me suis séparée de mon mari en novembre. Fin décembre, j’ai déposé une demande de RSA, qui a été acceptée début janvier. Mais début février, ma propriétaire m’a dit que le Caf lui avait signalé que les aides au logement, qu’elle recevait directement, n’allaient plus lui être versées. C’est mon assistante sociale qui s’est renseignée et a appris que j’étais sous le coup d’un contrôle de situation. En conséquence, la Caf avait coupé toutes les aides ! J’ai dû refaire un dossier. Les prestations n’ont été rétablies que deux mois plus tard. »

Pour faire une demande de RSA, il faut indiquer non seulement les revenus perçus au cours des trois derniers mois, mais aussi les économies détenues, les aides financières perçues, comme les allocations familiales, si l’on est propriétaire, locataire, ou logé à tire gratuit. Le formulaire de demande précise même que les parents isolés doivent faire une démarche de demande de pension alimentaire, et que les préfets peuvent enjoindre, « à titre exceptionnel » certes, les demandeurs de faire valoir leurs droits à une pension alimentaire vis-vis de leurs propres parents. C’est ce qui a été demandé à Margot, allocataire du RSA en Normandie depuis avril 2017. « J’ai reçu un courrier mi-juin où je devais préciser les ressources financières de mes parents, en vue de leur demander une pension alimentaire », rapporte-t-elle. Ayant retrouvé un emploi, je viens de me retirer par moi-même du dispositif de la Caf, donc je ne vais pas donner suite à cette demande du préfet. » Tout le monde n’a pas autant de chance.

 

Chasse à l’euro

Le RSA, c’est au maximum 535 euros pour une personne seule sans enfants, 802 euros pour un couple sans enfant. Tous les revenus du foyer en sont déduits. De même que, pour partie, les aides au logement. Concrètement, les allocataires doivent garder tous leurs relevés de compte pour pouvoir justifier de leurs revenus en cas de contrôle. Et faire une déclaration de revenus tous les trimestres, comprenant également les revenus non imposables. Les cadeaux en espèces de la famille, les indemnités de stage des enfants, le produit de la vente d’un meuble, d’une voiture, d’un vêtement lors d’un vide-grenier ou site de vente en ligne, tout cela est considéré comme faisant partie des revenus.

« J’ai subi un contrôle en février, raconte Sabine, une ancienne institutrice et libraire en Bretagne. Ce que je trouve normal, puisque cela fait deux ans que je perçois le RSA. Une contrôleuse est venue chez moi avec une collègue. J’avais préparé mes relevés de comptes en prévision. » À la vue de ses relevés, les contrôleurs ont jugé que Sabine avait omis de déclarer des revenus. La femme est présidente bénévole d’association, et est séparée du père de ses enfants. « En tant que présidente d’asso, j’avance parfois des achats que je me fais rembourser ensuite. Pour mes enfants, je ne touche pas de pension alimentaire mais je paie des vêtements, des choses dont ils ont besoin et que leur père me rembourse ensuite. Mais pour la Caf, ce sont des rentrées d’argent, alors que ce sont en fait des dépenses qu’on me rembourse, pas des revenus ! »

« Présumée coupable »

Résultat du contrôle : « J’ai été présumée fraudeuse », estime Sabine. La Caf lui a demandé de justifier des rentrées d’argent de quelques dizaines d’euros venant du père de ses enfants, et datant d’un an et demi. La mère célibataire a retrouvé les mails dans lesquels le père indiquait qu’il allait rembourser les sommes en question. Mais dans un premier temps, la Caf n’a pas considéré ces preuves comme suffisantes : « Il ne s’agit que d’échanges de mails que vous faites suivre et non une explication concernant tous les chèques ou virements perçus sur votre compte bancaire », lui a répondu la contrôleuse. La situation de Sabine a finalement été régularisée, mais ses aides ont été suspendues pendant plusieurs semaines.

Interrogé sur ces pratiques, le service de presse de la Caf assure qu’il n’y a que deux cas dans lesquels les droits peuvent être suspendus lors des contrôles : premièrement, lorsqu’un allocataire ne peut répondre aux questions qui lui sont posées (des demandes de justificatifs). Ses prestations peuvent alors être suspendues après un délai censé lui permettre d’apporter des clarifications. Deuxième cas : lorsqu’un allocataire « refuse de coopérer ».

Mais pour la Caf, en tout état de cause, « la suspension des prestations n’a lieu que si l’allocataire ne se soumet pas au contrôle. » Ce n’est pourtant pas l’expérience qu’a vécu Sabine : « En cas de contrôle, ils coupent tout en attendant les vérifications ! On est présumé coupable de fraude avant même que le contrôle soit terminé. J’ai la chance d’avoir des gens autour de moi qui peuvent m’aider, et assez d’assurance pour me rendre à la Caf et expliquer ma situation. Mais comment font les autres ? Avec ces pratiques, ils mettent les gens dans la panade. »

La moitié des allocataires contrôlés, moins de 1% de fraude

« Ils vont jusqu’à reprocher à des personnes d’avoir perçu une aide du Conseil départemental pour les aider à payer leur facture d’électricité, s’indigne aussi Joëlle Moreau, porte-parole de l’association AC ! (Agir ensemble contre le chômage). On leur demande alors de rembourser cette aide, car la Caf considère cela comme une fraude. Ils en sont là ! » « La Caf dispose d’un pouvoir de contrôle pour garantir la bonne utilisation des fonds publics », précise l’organisme sur son site. « Vous devez communiquer les informations et les pièces justificatives demandées, et dans les délais fixés », prévient-il. « Vous devez vous rendre disponible pour le contrôle selon les modalités proposées par le contrôleur. » À notre demande de précisions sur les contrôles pratiqués auprès des personnes au RSA, la Caf nous a envoyé ses « documents de presse » concernant sa politique de contrôle.

On y apprend qu’en 2016, sur 12,8 millions d’allocataires de la Caf (toutes prestations incluses), 7,2 millions ont été contrôlés, soit plus d’un allocataire sur deux. Mais qu’au final, les cas de « fraude » détectés par la Caf représentent seulement 0,36 % de la population des allocataires. En 2016, le montant moyen des fraudes détectées par la Caf s’élèverait à 6412 euros par fraude. Il s’agit cependant d’une moyenne, dont le chiffre peut être fortement amplifié par un nombre réduit de fraudes portant sur des montants importants.

Alors pourquoi contrôler plus de 50 % des allocataires pour 0,36 % de fraudeurs ? « Toutes les erreurs ne sont pas volontaires et elles ne profitent pas toujours à l’allocataire », reconnaît le directeur général de la Caisse nationale des allocations familiales, Daniel Lenoir, dans une newsletter de février 2017. Reste que la Caf, et les conseils départementaux qui sont chargés du paiement du RSA, ne lésinent pas sur les moyens.

En fait dans 90 % des cas, les allocataires ne savent pas qu’ils ont été contrôlés, assure la Caf. Car la plus grande partie de ces contrôles passent aujourd’hui par des échanges directs de données avec Pôle emploi ou les impôts, par exemple. « Les contrôleurs peuvent accéder aux informations et données des organismes privés tels que les employeurs, les fournisseurs d’énergie, les banques… », précise aussi la Caf. Qui dit même prévoir « accroitre les partenariats pour permettre la récupération à la source des données des allocataires. Des accords avec Pôle Emploi, l’Assurance maladie sont en cours. »

« Ils jettent les gens à la rue »

Les contrôles des bénéficiaires du RSA se font aussi à domicile. « Vivant en colocation depuis quelques années, d’abord avec une femme, puis avec un homme, j’ai subi un contrôle lors de ma seconde colocation afin de vérifier que nous n’étions pas un couple, témoigne Roland, qui habite dans le sud-ouest de la France. Après m’avoir d’abord coupé le versement du RSA et envoyé à plusieurs reprises un courrier d’avertissement, j’ai dû recevoir au bout de plusieurs mois un contrôleur à mon domicile. Et seulement après cette visite et de longs mois d’interruption des versements, ayant eu des conséquences financières graves, j’ai pu récupérer une vie normale », rapporte-t-il.

« Les contrôles les plus visibles, ce sont évidemment les contrôles à domicile, pour vérifier si le logement correspond à ce qui est déclaré, si la personne vit bien là, avec qui elle vit, si elle est en relation avec quelqu’un… Il faut justifier de tout, absolument tout déclarer, résume Christophe, de la Coordination des intermittents et précaires d’Ile-de-France. Le contrôle fait intrinsèquement partie du système RSA. En effet le montant est tellement bas qu’on ne peut en fait pas vivre avec, surtout à Paris. Du coup, à la limite, si l’on est pas mort, cela devient déjà suspect ! », ironise le conseiller bénévole.

Le RSA étant versé par les départements, l’ampleur des contrôles dépend aussi de leurs différentes politiques. L’an dernier, dans le Nord, le département a lancé une véritable traque en annonçant que 45 000 bénéficiaires du RSA, n’étant pas inscrits au Pôle emploi, allaient être contrôlés. 15 000 auraient déjà été sanctionnés. Or, en cas de RSA suspendu, les recours sont difficiles. « Le recours, c’est auprès du conseil départemental, mais c’est aussi lui qui abrite la commission disciplinaire des allocataires du RSA. Ensuite, le seul recours, c’est le tribunal administratif, mais peu de gens y vont, constate Joëlle Moreau. Ils se permettent de couper les minimas sociaux en sachant qu’en faisant cela, ils jettent les gens à la rue. Ces obligations de transparence, c’est en fait un moyen de couper les moyens de subsistance aux gens, pour faire des économies ». Des économies, mais à quel prix humain, social et collectif ?

Une loi accordant un « droit à l’erreur » face à l’administration sera présentée dans les prochaines semaines. Ce « droit à l’erreur » concernera les contribuables – particuliers ou employeurs – face au risque de sanction administrative en cas de déclaration fiscale ou Urssaf erronée. Sauf surprise, ce « droit à l’erreur » ne sera pas accordé aux allocataires de prestations familiales et aux bénéficiaires du RSA.

Rachel Knaebel

Dessins : Rodho

 

Lire aussi :
- Impôts, fraude, assistanat, vote réac : ces préjugés sur les pauvres qui ne supportent pas l’épreuve des faits

- Quand la CAF devient une machine à broyer usagers et salariés

 

 

Notes

[1Depuis le 1er janvier 2016, le RSA activité a été remplacé par la Prime d’activité. Le RSA socle subsiste et a été (très légèrement) revalorisé le 1er avril 2017.

 

 

 

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