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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 21:10

 

Rue89 -Radicalisation 18/04/2013 à 09h25

 Zineb Dryef | Journaliste Rue89

 


Le bar gay Vice&Versa à Lille, le 18 avril (PHILIPPE HUGUEN/AFP)

 

Ce matin, en lisant la presse, il y a cette phrase :

« Ta gueule, sale pédé ! Regarde moi dans les yeux si t’as des couilles ! »

C’est ce que quatre types, crânes rasés, ont lancé à Yoann, le patron du Vice Versa, bar gay à Lille, avant de le frapper. On se dit que ça fait beaucoup. C’est la seconde fois en une dizaine de jours qu’une agression homophobe fait les gros titres de l’information.

Ce mercredi soir, Yoann, son associé, son serveur et certains clients ont été agressés. Les agresseurs, impressionnés par la foule du bar et de celui d’en face, ont fini par prendre la fuite. La police a pu les rattraper, selon le témoignage de Yoann dans La Voix du Nord.

« On est en danger »

Sur France Info, il a affirmé que la radicalisation du débat sur le mariage pour tous pourrait expliquer cette violence :

« C’est clairement de l’homophobie. Il y a un contexte dans lequel, tout ce qui est homosexuel, lesbien, gay, on est en danger. »

La fédération LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) a elle aussi accusé le Printemps français et la « Manif pour tous » d’être responsables de cette nouvelle agression. A Paris, le 7 avril, un couple homosexuel avait été passé à tabac :

« Ce nouvel épisode de violences homophobes est directement le fruit de la montée de la haine, de l’intolérance, et de l’homophobie en France, conséquences d’un climat général cultivé par les opposants prétendant lutter contre l’ouverture du mariage et de l’adoption, alors qu’ils ne renvoient les personnes et les couples homosexuels qu’à une sous-citoyenneté, aux droits inférieurs. »

Des manifs de plus en plus violentes

Il est vrai que le débat s’est considérablement dégradé ces dernières semaines – le terme « débat » semble d’ailleurs tout à fait inapproprié pour évoquer un face-à-face de plus en plus virulent et violent.

Mercredi soir, devant l’Assemblée nationale, après une manifestation des anti rassemblant entre 2 400 et 8 000 personnes (chiffres police et organisateurs), une minorité a tenté de franchir des barrages policiers pour tenter de s’introduire dans l’hémicycle. Bilan : onze interpellations, des dégradations et une équipe de journalistes prise à partie.

Ces scènes d’échauffourées en marge de rassemblements sont désormais quotidiennes et rien n’indique qu’elles sont en voie de disparaître.

Au contraire, ces violences ne sont pas condamnées par les partis politiques qui soutiennent les manifestants (ou du bout des lèvres) et les appels à maintenir la pression se poursuivent.

Quitte à faire dans le n’importe quoi. Camille Bedin, jeune responsable politique à l’UMP, menace ainsi, au côté de l’inconnu « Collectif des mères », de mettre en place une « chaîne de la grève de la faim partout en France » pour protester contre l’égalité des droits.

 

 

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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 13:41

 

 

Rue89 - Droit de suite 17/04/2013 à 13h08
François Krug | Journaliste Rue89



Christiane Taubira à l’Assemblée nationale, le 3 avril 2013 (WITT/SIPA)

 

C’était une des dernières mesures de François Fillon, en avril 2012 : permettre aux parlementaires et aux anciens ministres de devenir avocats sans effort. Cette passerelle avait provoqué une violente polémique. Christiane Taubira vient de la supprimer.

 

Voir le document

(Fichier PDF)

 

Le décret de la garde des Sceaux est paru ce mercredi au Journal officiel. Très technique en apparence – une liste de numéros d’articles de loi abrogés –, il aborde un sujet très politique : la reconversion des élus et des ministres qui quittent leur fonction.

Petit rappel des faits. En avril 2012, un peu plus d’un mois avant la dissolution de son gouvernement, François Fillon se préoccupe du sort de son équipe. Et leur offre par décret une astuce pour leur reconversion professionnelle.

Son idée : pourquoi ne pas permettre aux anciens ministres et parlementaires de devenir avocats sans passer l’examen réglementaire ? Après tout, la loi prévoit déjà de nombreuses dérogations.

Echapper à l’examen

Il y a la voie traditionnelle, celle des étudiants en droit : passer (et réussir) le Capa, le certificat d’aptitude à la profession d’avocat. Et il y a des voies dérogatoires : pour enfiler la robe, une maîtrise de droit (ou d’un diplôme jugé équivalent) et huit ans d’expérience liée au droit font aussi l’affaire.

Ces dérogations ont déjà permis à de nombreux hommes politiques de devenir avocats. Comme Claude Guéant, passé par l’ENA (cela vaut bien une maîtrise de droit) et disposant d’une expérience incontestable au service de l’Etat (et donc du droit).

Pour les autres, François Fillon a profité d’une réforme déjà engagée, étendant les dérogations aux assistants des députés et sénateurs :

  • première idée du Premier ministre : pourquoi les employeurs de ces assistants, les députés et les sénateurs eux-mêmes, n’auraient pas droit au même traitement ?
  • seconde idée : si les parlementaires y ont droit, il serait injuste d’en priver les anciens ministres.

Le premier résultat de cette réflexion, ce fut donc un décret dispensant d’examen « les personnes justifiant de huit ans au moins d’exercice de responsabilités publiques les faisant directement participer à l’élaboration de la loi ».

Le second résultat, ce fut une grosse colère des avocats. Ils dénonçaient une formulation trop généreuse, car trop floue : n’importe quel politique pourrait affirmer avoir « participé à l’élaboration de la loi », même si ses compétences et son expérience n’avait aucun rapport avec le droit.

Christiane Taubira avait promis aux avocats de mettre fin à ces dérogations : voilà qui est fait.

 

 

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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 13:37

 

 

édition abonné LE MONDE | 17.04.2013 à 13h46 • Mis à jour le 17.04.2013 à 13h58

Claire Gatinois


 
Les Portugais manifestaient le 1er Mai 2012, contre les coupes imposées par le gouvernement aux salaires, aux pensions et aux allocations.

 

La colère des populations d'Europe du Sud usées par la rigueur laisse maintenant place à une révolte plus sourde. Plus institutionnelle et plus politique. Plus efficace, aussi, peut-être.

Il y eut d'abord le choc du Portugal, élève appliqué de la "troïka" - la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI). Le 5 avril, la Cour constitutionnelle de Lisbonne a censuré l'équivalent de 1,3 milliard d'euros de mesures d'austérité jugées discriminatoires. Celles-ci s'attaquaient aux primes des fonctionnaires et retraités, aux allocations chômage et maladie.

Voilà maintenant que les Pays-Bas, réputés pour leur rigueur toute allemande, ajournent plus de 4 milliards d'euros d'économies budgétaires prévues pour 2014. Une décision assumée, le 12 avril, par le premier ministre, Mark Rutte, afin de "rétablir la confiance".

Le gouvernement néerlandais n'est pas devenu soudainement un avocat de la relance keynésienne. "Il n'a pas dit à la population : sortez et achetez !", nuance Barbara Baarsma, du centre d'études SEO, à Amsterdam. A voir les réactions que...

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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 13:18

 

 

 

Médiapart

 

 

Lire aussi

 

 

Des ministres de premier rang avaient déjà plaidé, en début d'année, pour un assouplissement. Mais l'annonce du Néerlandais Mark Rutte, samedi, en a tout de même surpris plus d'un : ce conservateur a choisi d'adoucir la potion d'austérité qu'il administre au pays. L'exécutif a fait une croix sur cinq milliards d'euros d'économies, sous la pression des partenaires sociaux. Les Pays-Bas, pourtant un fidèle allié de l'austère Allemagne, renoncent ainsi aux objectifs de réduction du déficit qu'ils s'étaient engagés à tenir auprès de Bruxelles, pour l'an prochain.

Paris va-t-il s'inspirer de la manœuvre, et s'affranchir en partie des carcans budgétaires ? Le gouvernement français doit présenter, ce mercredi en conseil des ministres, un « programme de stabilité » des finances du pays, pour donner des gages de sérieux budgétaire à la commission européenne. La France espère obtenir, en mai, un délai d'un an pour ramener son déficit sous la barre des 3 %. Le scénario semble acquis, même si l'exécutif européen pourrait imposer en échange quelques conditions douloureuses – en particulier en matière de réformes structurelles.

 

Mark Rutte au Parlement, lors de la crise politique d'avril 2012. ©Reuters. 
Mark Rutte au Parlement, lors de la crise politique d'avril 2012. ©Reuters.


Le recul néerlandais a valeur d'avertissement. Mais si l'annonce a surpris, c'est surtout qu'elle intervient à un moment particulier. À Bruxelles, tout se passe comme si la proximité des élections générales en Allemagne, en septembre, où la chancelière Angela Merkel se présente pour un nouveau mandat, empêchait toute remise en cause du « tout austérité » d'ici là. À l'approche du vote, il est peu probable que les positions des uns et des autres évoluent sur un sujet aussi sensible.

Mediapart l'avait déjà décrit dans la foulée des élections italiennes de février : le noyau dur de la commission européenne refuse tout changement de cap en matière de rigueur budgétaire. La publication, début avril, d'un rapport rédigé par les services du commissaire européen Olli Rehn, sur les « déséquilibres macroéconomiques » au sein de la zone euro, l'a confirmé : le Finlandais ne compte rien lâcher sur ce front, malgré les mises en garde toujours plus inquiètes du Fonds monétaire international, de Washington, ou encore d'économistes réputés.

Sur le terrain, la surenchère d'austérité s'avère pourtant contre-productive. La brutalité des mesures provoque une chute de la demande, comme de la croissance. Si bien que le chômage explose – le cap des 20 millions de chômeurs est sur le point d'être franchi au sein de la zone euro. Quant au déficit et à la dette des États mis au régime, rapportés à leur PIB, ils ont à peine diminué, puisque le PIB en question a lui aussi fondu sur la période. « Malgré les 100 milliards d'euros de dettes annulés l'an dernier, la dette grecque pèse toujours 175 % du PIB grec contre 107 % en 2007 », rappelle le journaliste Guillaume Duval d'Alternatives économiques

Les appels pour marquer une pause dans la réduction du déficit, en France comme ailleurs, se multiplient. Lors d'une tournée européenne début avril, le secrétaire américain au trésor, Jacob Lew, a plaidé en ce sens. Il a rappelé qu'aux États-Unis, une relance publique, associée à un relâchement de la politique monétaire, avait permis au pays de retrouver le chemin de la croissance. De son côté, la commission anticipe, pour 2013, une récession (–0,3 %) pour l'ensemble de la zone euro...

Austérité et corruption, cocktail explosif

L'entêtement bruxellois laisse d'autant plus songeur que l'austérité, surtout dans le sud de l'Europe (lire notre série en cours sur ces pays), alimente de violentes crises politiques. Dans cette région, le cocktail de mesures d'austérité musclées et d'entrée en fin de cycle de partis politiques corrompus provoque des effets dévastateurs. Dans ce contexte, l'Union peut-elle se payer le luxe d'attendre encore cinq mois, et la fin des législatives allemandes, pour envisager de mettre un frein à cette rigueur contre-productive ?


L'Américain pro-relance Jacob Lew et Herman Van Rompuy, président du conseil européen, le 8 avril. © Conseil européen 
L'Américain pro-relance Jacob Lew et Herman Van Rompuy, président du conseil européen, le 8 avril. © Conseil européen


L'inventaire des convulsions qui secouent l'Europe du Sud donne en tout cas du crédit aux noirs présages d'un Paul Krugman s'inquiétant d'une Europe qui « s'auto-détruit ». En Italie, le succès dans les urnes, fin février, du Mouvement cinq étoiles de Beppe Grillo, farouche adversaire des politiques d'austérité et des vieux partis traditionnels, a plongé le pays dans une crise politique qui tarde à se dénouer. Sept semaines après le vote, la majorité est toujours introuvable au sénat.

Grillo refuse toute alliance avec le social-démocrate Pier Luigi Bersani, lequel exclut toute coalition avec son ennemi de toujours, Silvio Berlusconi. Le parti démocrate de Bersani semble miser sur des défections de certains élus du « M5S » de Grillo – en vain, pour le moment. Ces négociations se doublent de tractations pour remplacer l'actuel président, Giorgio Napolitano, dont le mandat arrive à terme le 15 mai. Là encore, c'est la foire d'empoigne. Dans cette confusion, les observateurs guettent, inquiets, les réactions des marchés financiers.

L'Espagne est un autre maillon faible. Les tensions sociales ne cessent de s'intensifier, sur fond de scandales de corruption à répétition. En fin de semaine dernière, des victimes piégées par leurs crédits hypothécaires se sont invitées au parlement, à Madrid, pour insulter les députés, aux cris de « corrompus et voleurs ». L'épisode est révélateur d'un climat délétère, qui n'est pas sans rappeler, sur un mode mineur, l'hostilité des Grecs envers leur classe politique depuis le début de la crise.

Le parti populaire au pouvoir est éclaboussé par un vaste scandale de financement occulte, dans lequel l'actuel premier ministre, Mariano Rajoy, est impliqué. En parallèle se déroule l'enquête sur le dossier « Noos », une affaire de détournement de fonds publics à laquelle est mêlée une partie de la famille royale. De leur côté, les socialistes, discrédités auprès de leur électorat traditionnel pour s'être convertis à l'austérité lorsqu'ils étaient au pouvoir, peinent à incarner une alternative.

En Grèce, où les mesures d'austérité sont les plus vives, la situation est plus inquiétante encore. Aube dorée, formation d'extrême droite au discours raciste, homophobe et antisémite, a obtenu près de 7 % aux législatives de juin 2012, remportant 18 sièges au sein de l'Assemblée. Les sondages prédisent aujourd'hui un score encore plus élevé à ce parti, que le Conseil de l'Europe, dans un rapport publié mardi, propose d'interdire.   

Ailleurs, la poussée de partis eurosceptiques comme les indépendantistes de UKIP en Grande-Bretagne, ou les Vrais Finlandais en Scandinavie, accélère la reconfiguration du paysage politique. La gauche de la gauche, critique de l'Union dans sa forme actuelle, gagne du poids en Grèce (Syriza), aux Pays-Bas (parti socialiste), en Irlande (United Left Alliance) ou encore en Espagne (Izquierda Unida).

Merkel ne veut pas d'une relance par l'Allemagne

Si l'on ajoute, sur des registres différents, le surgissement de partis comme le Mouvement cinq étoiles en Italie ou , l'hypothèse d'un parlement européen ingouvernable, avec une majorité de partis contestataires, après les élections de mai 2014, n'est plus tout à fait exclue. Dans ce contexte, attendre l'automne prochain pour amorcer un changement de politique semble un pari risqué, de la part des exécutifs européens.

François Hollande, qui prétend, depuis l'été 2012, avoir engagé une « réorientation » de l'Europe, vers davantage de croissance, osera-t-il reprendre l'initiative sur ce dossier, pour tenter de faire bouger Angela Merkel ? À court terme, l'affaire semble exclue. Mais l'entourage du président a discrètement changé de discours sur la relance de l'Europe.

Jusqu'à présent, le « pacte de croissance » négocié au conseil européen de juin 2012 était présenté comme l'alpha et l'oméga de sa politique européenne. Mais ses effets, qui tardent à se concrétiser, ont déçu. À présent, il ne s'agit plus que d'une « étape », qui en annonce d'autres. « Maintenant il faut aller plus loin », a reconnu Jean-Marc Ayrault mercredi sur France Inter. Le président devrait donc à nouveau monter au créneau, en amont de la campagne pour les élections européennes, sur le dossier. Sauf changement de dernière minute, cela ne se passera qu'une fois tournée la page du scrutin allemand. 

En attendant, la commission continuera à faire ce qu'elle a déjà commencé à entreprendre, pour apaiser les uns et les autres. Lâcher du lest au cas par cas, en allongeant la durée de remboursement de la dette. La Grèce, le Portugal ou l'Espagne en ont déjà profité. La France pourrait en bénéficier cette fois-ci. 

Autre piste, plus ambitieuse : compléter les efforts budgétaires des pays du Sud, par une politique de relance des pays au Nord. L'Allemagne, première économie de la zone euro, pourrait ainsi soutenir, indirectement, l'ensemble de la zone euro, grâce à un mécanisme vertueux. C'est le message adressé à Berlin par le secrétaire au trésor américain Jacob Lew, et que le commissaire Olli Rehn lui même n'avait pas exclu, lors d'un récent discours à Londres

Sans surprise, le gouvernement allemand leur a opposé une fin de non-recevoir. « Personne en Europe ne voit de contradiction entre consolidation budgétaire et croissance », a répété le ministre des finances Wolfgang Schaüble. L'Allemagne n'a « pas la force » de s'engager dans un nouveau plan de relance, a renchéri lundi la chancelière en campagne. De son côté, le candidat social-démocrate du SPD s'est dit ouvert à un « rééquilibrage économique entre l'Allemagne et ses partenaires », mais Peer Steinbrück est très à la traîne dans les sondages.

 


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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 13:03

 

 

easybourse.com

le 17 Avril 2013

 

La crise de la zone euro pourrait durer 15 à 20 ans, affirme Xavier Timbeau

(Easybourse.com) Ce mercredi 17 avril, Xavier Timbeau, directeur du département analyse et prévision de l'Observatoire Français des Conjonctures Economiques (OFCE) et Eric Heyer , directeur adjoint du département analyse et prévision organisaient une conférence de presse afin de rendre compte de leurs perspectives économiques 2013-2014 dans le monde.

Sans surprise, les perspectives restent sombres pour la zone euro. L’année 2013 sera caractérisée par une récession. En 2014, la croissance sera légèrement positive mais s’accompagnera d’une montée du chômage. Plusieurs raisons à cela : la crise de la dette souveraine, la difficile transmission de la politique monétaire de la Banque centrale européenne, et surtout l’important ajustement budgétaire opéré depuis 2011.
Cela va faire cinq années que les pays de la zone euro se serrent drastiquement la ceinture.

Entre 2011 et 2013, le durcissement budgétaire de l’Espagne s’élève à 8% de son PIB. 60% de ces économies ont déjà été réalisées. «Pour donner un ordre de grandeur, cela équivaudrait à la privatisation de l’ensemble des dépenses de santé en France. Jamais un gouvernement démocratique n’était parvenu à opérer une telle contraction de son budget » commente Xavier Timbeau.

Entre 2011 et 2012, l’effort budgétaire de la Grèce s’élève à 10% de son PIB. Le pays a terminé 2012 avec une croissance négative de 6,3%. Cela fait cinq ans que la péninsule connaitra en 213 une récession. « La Grèce est en train de s’effondrer a proprement parler. Cette dégradation n’avait jamais été observée auparavant dans un pays développé » constate M Timbeau.

En 2011, un pays comme la France a réduit son budget à hauteur de 1,9% du PIB. C’est un effort encore plus important que celui fait à la suite de la récession de 1993 (1,5% du PIB). En 2013, une contraction de 1,8% du PIB a été décidée, ce qui est considérable. «Certains prétendent que les leviers utilisés ne sont pas durables. Certaines mesures s’inscrivent au contraire dans le temps, telle que la hausse des prélèvements obligatoires » signale le directeur du département analyse de l’OFCE.

Résultat des courses, la détérioration du marché du travail dans la zone euro est exceptionnelle. L’Espagne compte à elle seule 6 millions de chômeurs. Le taux de chômage de la quatrième économie de la zone euro avoisinera bientôt les 30%, un niveau comparable à celui des Etats-Unis dans les années 1930.

Il est encore temps d’agir

D’aucuns aiment à se présenter comme des oiseaux de mauvaise augure et affirmer que la zone euro est condamnée à rester embourbée dans cette détresse économique. Les experts de l’OFCE ne sont pas de cet avis. Selon ces derniers, le potentiel de croissance de la zone euro est encore élevé, entre 2% et 4%.
« Nous ne sommes pas face à une fatale issue défavorable. Si l’on ne peut pas refaire l’histoire, il est encore possible d’inverser la tendance à condition que les dirigeants européens décident de changer leur politique budgétaire » indique Xavier Timbeau.

Les sacrifices qui auront été faits n’auront pas servi à rien. La situation budgétaire des pays de la zone euro est globalement plus saine. Toutefois, maintenant que la soutenabilité des finances publiques s’est améliorée, il est temps pour les dirigeants européens de faire une pause.
« L’idée n’est pas de cesser le processus d’ajustement mais de l’interrompre dans un premier temps jusqu’à ce que les choses aillent mieux sur le front de l’emploi, puis de le ralentir, autrement dit d’étaler dans le temps la mise en œuvre des mesures budgétaires et structurelles restantes » explique M Timbeau.

Le risque de déflation


Si les pays européens s’entêtent à poursuivre leur politique actuelle, le risque de déflation qui plane à l’horizon pour les pays de la périphérie, en particulier l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, l’Italie, pourrait bien se matérialiser. Dans ce cas, la zone euro s’enfermerait dans un « piège phénoménal ».

Présentement, les pays de la périphérie ont gagné en compétitivité après avoir réduit leur coût salarial. La diminution de ce coût n’a pas qu’un effet positif. Il conduit à une diminution des revenus des ménages et de ce fait à un accroissement de leur niveau de dette en terme réel. Un pays comme l’Espagne qui connait une dette privée importante pourrait alors grandement souffrir de cette baisse salariale. Une hausse du taux de défaut de créances pourrait se dessiner, mettant davantage les banques espagnoles en difficulté et contraignant les pouvoirs publics à intervenir d’autant plus. « Il n’est pas du tout certain que le gain découlant de l’amélioration de la compétitivité de l’Espagne puisse compenser les dégâts occasionnés » précise Xavier Timbeau.

Cette déflation généralisée empêchera alors la zone euro de sortir de la crise. Un pays comme l’Allemagne en profitera pour reporter à une date indéterminée une mesure phare attendue que constitue le SMIC allemand. « La mise en place de ce SMIC-motivé par la volonté de redistribuer plus équitablement la prospérité en l’Allemagne - aurait comme répercussion d’amoindrir la compétitivité relative de la première puissance européenne qui sera déjà mise à mal par la déflation que connaitront les pays du Sud » déclare M Timbeau.

L’obstacle des taux d’intérêts

La hausse des taux d’intérêt est mise en exergue par beaucoup comme un obstacle au desserrement budgétaire des pays de la zone euro.
Le comportement des investisseurs vis-à-vis de l’union monétaire est ambigu. D’un coté ces derniers réclament une baisse du déficit public pour certains pays. De l’autre coté ils ne peuvent éviter de se porter acquéreurs de titres de dette d’autres pays, perçus comme des placements sûrs dans un environnement incertain.

La solution à cette ambigüité est à recherchée du coté de la mutualisation de la dette publique entre les pays de la zone euro, selon Xavier Timbeau. « Celle-ci suppose une construction institutionnelle l’engagement de chaque pays à se tenir à une discipline budgétaire sur le long terme ; un transfert d’une certaine souveraineté budgétaire ; un peu plus d’Europe. C’est une chose qui peut paraitre difficile à envisager actuellement. Les élections européennes qui se dérouleront en 2014 pourraient même donner un signal contradictoire. Si tel est le cas, si les dirigeants de la zone refusent d’avancer dans une autre direction, au lieu de durer 10 ans, la crise durera 15 à 20 ans. Les tensions sociales pourraient alors conduire à une catastrophe majeure ».

La réticence de la Commission européenne

La Commission européenne pense que du fait du rétablissement des marchés financiers, du redressement du secteur bancaire, et de l’affaiblissement des niveaux d’endettement, les pays européens sont en mesure de poursuivre leur rigueur budgétaire. Selon cette dernière, en réalité aucune autre alternative n’est possible.

Pour les experts de l’OFCE, il est dans l’intérêt des pays européens de s’opposer à la vue psychorigide de la Commission. « C’est ce qu’ont fait les Pays-Bas dernièrement. Le pays a considéré que le programme d’austérité auquel il était assujetti, tel qu’il était conçu, n’était plus acceptable et est revenu en arrière. L’Espagne et l’Italie doivent agir de manière similaire. C’est dans ces pays qu’un changement de la politique budgétaire peut avoir un impact sur le reste de la zone euro. La forteresse a commencé à vaciller, des failles dans l’armure ont pu être faites. Il y a lieu à présent de frapper plus fort » conclut Xavier Timbeau.

Imen Hazgui

Publié le 17 Avril 2013

 

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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 17:45

 

 

Opération transparence après l'affaire Cahuzac. Lundi soir, les patrimoines des ministres ont été publiés sur le site du gouvernement. Pour la première fois, ceux qui nous dirigent dévoilent leurs propriétés, leurs comptes en banque, leurs œuvres d'art. Bientôt, ce sera au tour des parlementaires.

Résultat des courses : huit ministres sur 38 ont un patrimoine net supérieur à 1 million d'euros. Marisol Touraine, Laurent Fabius et Michèle Delaunay sont redevables de l'impôt sur la fortune (ISF). Beaucoup de ministres, sans être richissimes, affichent un patrimoine considérable.

Tous ne sont pourtant pas logés à la même enseigne. Les ministres les plus jeunes (Najat Vallaud-Belkacem, Cécile Duflot, etc.) affichent des patrimoines plus faibles. Et certaines déclarations ne laissent pas d'étonner : Manuel Valls, le locataire de la place Beauvau, possède bien quelques biens mais ses comptes en banque ressemblent furieusement à ceux d'un smicard.

De quoi redonner confiance en la politique ? Des politistes interrogés lundi par Mediapart en doutent fort. « Avec la publication des patrimoines, on est dans une réaction court-termiste à l'affaire Cahuzac, analyse le sociologue Éric Keslassy. Cela ne va pas forcément dans le mauvais sens. Mais François Hollande est pour l'instant dans le symbole tant que ces déclarations ne seront pas assorties d'un vrai contrôle. »

De fait, l'opération vérité n'est pas vraiment complète. « C'est un peu la politique au pays de Dame Tartine, avec les maisons en pain d'épice et les fontaines en limonade, s'amuse le politiste Luc Rouban. On devrait déjà s'assurer de la sincérité de ces déclarations de patrimoines. Car il y a mille et une façons de contourner les règles. Une vraie transparence passerait par des enquêtes élargies sur la famille : vous pouvez très bien mettre un pactole au nom de votre épouse ou créer une société de consultants gérée par un proche. »

A priori, une haute autorité devrait être chargée par la future loi (examinée en conseil des ministres le 24 avril) d'enquêter sur le patrimoine des hommes politiques et de traquer les fausses déclarations. Mais elle n'ira pas enquêter sur les proches. Et encore faut-il qu'elle soit dotée de véritables pouvoirs et moyens.

Reste une réalité qui saute aux yeux : le décalage de niveau de vie entre la majorité des citoyens et ceux qui nous gouvernent. Selon Le Monde, le patrimoine des ministres est de 913 549 euros en moyenne. C'est quasiment le niveau de patrimoine des 10 % de Français les plus riches, quatre fois plus que le patrimoine net moyen des ménages d'après l'Insee. Une réalité marquante, surtout pour un gouvernement de gauche. Mais qui n'est pas pour autant une surprise.

Sociologues et chercheurs s'amusent d'ailleurs de la naïveté avec laquelle la France est en train de redécouvrir « l'accaparement de l'élite politique par un milieu social supérieur » (Éric Keslassy). Car la République française est toujours, plus que jamais même, une République de notables où les classes populaires sont, sauf exceptions, exclues du jeu.

« Plus que dans d'autres pays encore, la classe politique française est dans l'entre-soi », abonde le politiste Luc Rouban, chercheur au Cevipof. Une réalité qui tient aussi bien à la formation des élites en France, au mode de sélection du personnel politique par des partis omniprésents qu'à un système politique où le cumul des mandats est la règle. « En fait, les responsables politiques ne sont pas plus riches que leur classe sociale. La France a un vrai problème de renouvellement de la vie politique », résume Vincent Tiberj, chercheur à Sciences-Po.

Le casting de l'Assemblée nationale en est une cruelle illustration. L'Assemblée nationale de 2012 est surtout un aréopage de cadres, de fonctionnaires et de professions libérales, surreprésentés par rapport à leur réalité sociale. Ouvriers et employés représentent la moitié de la population active, mais seulement 2,6 % des députés. Et il n'y a qu'un seul député ouvrier sur 577, en l'occurrence le Front de gauche Patrice Carvalho – ils étaient trois entre 2002 et 2007, et deux entre 2007 et 2012. La proportion d'ouvriers et d'employés a atteint un pic en 1946 à 18,8 %, juste à la sortie de la guerre. Le PCF à son apogée avait alors raflé 150 sièges. Depuis, à part quelques poussées sporadiques, il ne cesse de baisser, comme le montre ce graphique de l'Observatoire des inégalités :


Ouvriers et employés à l'Assemblée depuis 1871Ouvriers et employés à l'Assemblée depuis 1871© Observatoire des inégalités

« L’élite sociale s’accapare la représentation nationale », résume Éric Keslassy. Le sociologue a passé au crible l'Assemblée élue en 2012. Conclusion : « La surreprésentation des cadres et professions intellectuelles supérieures et la sous-représentation des employés et ouvriers, par rapport à leurs poids respectifs dans la population active occupée, sont écrasantes (…) et s’accentuent d’une législature à l’autre » :


Les origines socio-professionnelles des députés 
Les origines socio-professionnelles des députés© Institut Diderot

Depuis la IIIe République, bourgeois et grands-bourgeois occupent la scène politique mais, en 2012 encore, « appartenir à la strate supérieure du corps social offre des ressources qui favorisent l’élection », note Éric Keslassy, « un capital économique élevé, un fort capital social (réseau relationnel et statut social) et un nécessaire capital culturel (diplôme et capital politique) ». Un temps, le PCF a assuré l'ascension de profils issus des classes populaires, mais ce rôle s'est estompé avec l'effondrement électoral des communistes. Et malgré ses déclarations d'intention, le PS peine depuis à faire émerger la diversité de la société française.

« Trous noirs »

Cet accaparement a des causes anciennes, qui tiennent à la façon dont les élites en France se créent et se reproduisent. « La sociologie des élites en France, qu'elle soit politique ou économique, c'est une culture de l'entre-soi, explique Luc Rouban. L'histoire des élites en France est structurée par les réseaux et les clans familiaux, qui sont au cœur de la notabilité française. »

L'élite républicaine, formée aux meilleures écoles (Sciences-Po, ENA), n'y échappe pas. Les anciens camarades de François Hollande à l'Ena (la fameuse promo “Voltaire”, sortie en 1980) trustent aujourd'hui les responsabilités, politiques mais pas seulement.

Leurs cadets de la promotion Léopold Sédar Senghor, sortie en 2004, ont rempli les cabinets ministériels sous l'ère Sarkozy et désormais ceux de François Hollande. À l'époque, certains élèves de cette promotion avaient d'ailleurs remis en cause le classement de sortie, qu'ils trouvaient particulièrement accaparé par des “héritiers”, eux-mêmes fils ou fille d'énarquesÀ l'ENA, 70 % des élèves sont issus de parents appartenant aux catégories socio-professionnelles supérieures (cadres, enseignants du supérieur et du secondaire, professions libérales et intellectuelles, chefs d’entreprise de plus de 10 salariés).

 

"La rentrée des chambres" de Rousseau-Decelle, 1907 
"La rentrée des chambres" de Rousseau-Decelle, 1907© DR

Autre facteur : la professionnalisation de la vie politique, à l'œuvre depuis le milieu des années 1970, selon Luc Rouban, auteur d'une grande étude sur le profil sociologique des députés de la cinquième république. « La classe politique qui avait connu la guerre, la Résistance, a disparu et une nouvelle génération est apparue qui a suivi un parcours très balisé : fort investissement local, implications dans le parti et débuts de plus en plus jeune », explique Rouban. Y compris au parti socialiste, où les jeunes élus ont souvent déjà des années de militantisme derrière eux, dans les organisations étudiantes ou encore à SOS-Racisme.

Les députés sont d'ailleurs beaucoup plus diplômés. En 1958, 25 % n'avaient aucun diplôme. En 2007, ils n'étaient plus que 4 %, selon Luc Rouban. Le cumul des mandats, y compris dans le temps, accentue bien entendu cette professionnalisation. De même que l'absence d'un véritable statut de l'élu, qui rend complexe l'engagement politique pour de simples citoyens ou des salariés du privé.

Quand les partis ont l'occasion de s'ouvrir, ils trouvent de toutes façons souvent de bonnes raisons pour ne pas le faire. En 2002, Mariette Sineau et Vincent Tiberj ont étudié la façon dont les partis avaient recruté leurs candidats. « C'était l'occasion de diversifier le corps politique. Mais les grands partis avaient plutôt choisi des diplômés du supérieur. Il y a une sorte de profil-type du bon candidat : il n'est ni jeune, ni ouvrier, ni d'origine beur et ce n'est pas une femme. Il appartient aux classes moyennes supérieures. Il y a une vraie logique de reproduction », résume Tiberj.

De fait, l'exclusion des classes populaires s'accompagne d'un décalage grandissant avec la réalité de la société française. L'Assemblée nationale reste ainsi très peu féminisée (26,5 %) et seuls 10 députés sont issus des minorités visibles. Le député type reste un homme blanc, de plus de 50 ans, issu des classes supérieures, résume Éric Keslassy. « Les partis ne veulent pas s'ouvrir à la diversité politique. Les places sont chères, les élus se disent qu'il n'y a pas de raison de les donner. Cette absence de représentativité sociale, de genre d'âge et d'origine est à la fois le symptôme et la cause de la crise démocratique. Un symptôme, parce que la politique ne concerne plus qu'une faible partie des citoyens. Mais aussi une cause : alors que les politiques sont jugés de plus en plus inefficaces, le dégoût des citoyens vis-à-vis des politiques tire sa force du sentiment que les politiques sont nuls mais qu'en plus, ils ne leur ressemblent pas. »

« Avec des partis omnipotents pour décider qui seront leurs candidats, pas de proportionnelle aux élections, et le cumul des mandats qui concerne 80 % des parlementaires, on est à peu près en France dans le pire des systèmes possibles si l'on veut que la classe politique se renouvelle, déplore Vincent Tiberj. Le discours républicain a longtemps masqué cette réalité mais aujourd'hui ce décalage devient flagrant et la comparaison avec les autres pays est terrible. »

D'autant qu'en dépit de la transparence annoncée, subsistent, ajoute le chercheur, des « trous noirs » de la démocratie comme la réalité des avantages en nature des élus, qui ne sont pas rendus publics, ou des structures opaques comme les intercommunalités. On pourrait aussi y ajouter la réserve parlementaire, qui constitue un pactole distribué à discrétion par les parlementaires en toute opacité (elle devrait être rendue publique à l'Assemblée nationale à la fin de l'année).

« En un mot, il faudrait que notre démocratie se transforme vraiment », insiste Tiberj, qui craint de voir la pression sur les politiques vite retomber, sitôt passée l'onde de choc de l'affaire Cahuzac.

 

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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 17:43

 

 

Marianne - Mardi 16 Avril 2013 à 11:34

 

Philippe Murer*

 

 

De tous les grands pays européens, la France est le pays dont la conjoncture se dégrade le plus comme le suggère l’indice avancé « Markit » de l’activité des entreprises dans les services et l’industrie. Pour le deuxième trimestre de 2013, l’activité pourrait reculer en France plus qu’en Italie et en Espagne.

 

Michel Euler/AP/SIPA
Michel Euler/AP/SIPA
François Hollande, lors de son interview télévisé, expliquait qu’il ne pourrait pas tenir ses objectifs de déficits car la croissance n’est pas au rendez-vous. Oui, la croissance n’est pas au rendez-vous car le gouvernement a fait un plan de hausses d’impôts et d’économies budgétaires de 30 Milliards d’euros soit 1,5% du PIB. Et dans un contexte de récession dans toute l’Europe, cette austérité a cassé le dernier moteur de la croissance française : la consommation.

Comme le montre ce graphique, les ventes de détail commencent à reculer en France alors qu’elles ont déjà plongées de 30% en Espagne et de 12% en Italie. 

 

Ce que François Hollande ne veut pas comprendre
Comme la consommation est en baisse partout en Europe sauf en Allemagne ou elle est stable depuis 10 ans, l’Europe se retrouve bien démunie avec une demande intérieure en baisse dans tous les grands pays.

On rappellera que la croissance économique est composée de 4 termes :

                  . la consommation, facteur le plus important

                  . les dépenses publiques

                  . l’investissement des entreprises et la variation de leurs stocks

                  . le commerce extérieur

Si l’économie est parfois une science complexe car des forces contraires difficiles à quantifier s’y exercent, il est aujourd’hui limpide que la baisse de la consommation et des dépenses publiques entraînent forcément une baisse de l’investissement des entreprises. Il faut prendre les chefs d’entreprise pour des idiots pour penser qu’ils vont augmenter l’investissement quand la demande qui leur est adressée et donc leur chiffre d’affaire est en baisse.

En l’absence de forte croissance chez vos partenaires les plus importants qui sont aussi en récession, il n’y a aucune possibilité d’avoir une très forte amélioration du commerce extérieur qui permette à la fois de compenser la baisse de la consommation, des dépenses publiques et de l’investissement des entreprises.

Il était donc absolument impossible que la France ne soit pas dans une récession autoentretenue comme nous l’avions écrit dans l’article du 24 Septembre 2012 et il est surprenant qu’un gouvernement fasse ce pari. 

Car derrière ce pari insensé, il y a la vie de millions de foyers français dont un ou plusieurs membres sont au chômage et qui, outre la souffrance morale d’être déclassés et inutiles, n’ont qu’une chance minime de sortir de leurs difficultés financières.

Comme je l’avais montré dans un précédent article dans Marianne, le taux de chômage est constamment minoré par les gouvernements depuis longtemps et près de 18% des Français en âge de travailler sont touchés par ce fléau. Combien y a-t-il de foyers dans notre pays ou au moins une personne est au chômage et met en péril l’équilibre de ces ménages ? 25%, 30% ? C’est impossible à dire mais ce chiffre est considérable. 

Comment un gouvernement pense-t’il pouvoir maintenir la cohésion de la société quand il n’offre aucun espoir, aucun échappatoire à une partie aussi importante de sa population ?

Certains ministres le comprennent comme Arnaud Montebourg qui expliquait au Monde que « le sérieux budgétaire, s'il tue la croissance, n'est plus sérieux. Il est absurde et dangereux ».

Mais François Hollande refuse ce débat sur l’austérité comme le montre sa déclaration à l’agence Reuters, il refuse de chercher les pistes qui permettraient de relancer la croissance, les créations d’emplois et donc le bien le plus précieux d’un pays : la confiance et l’espoir.

Et certains hauts fonctionnaires vont plus loin comme Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, qui explique sur Europe 1  que le gouvernement n’a pas fait d’austérité, juste de la rigueur, que l’austérité, c’est la baisse des retraites, des salaires, des prestations sociales. Les Français sont bien râleurs, ils n’ont eu qu’une touche de rigueur alors qu’ils auraient pu recevoir la guillotine de l’austérité!

Pourquoi les plus hauts responsables de notre pays prennent-ils des décisions aussi irresponsables?

Beaucoup de Français sans être spécialiste de l’économie l’ont compris : cette situation est due à l’obsession de la Dette que nous impose Bruxelles, l’impossibilité de prendre des solutions alternatives comme la relance de l’économie réelle avec l’argent créée par la Banque Centrale, les banques privées toutes puissantes face aux Etats (les Etats otages des marchés financiers), l’impossibilité de se protéger même d’une concurrence déloyale (panneaux solaires chinois subventionnés) , d’aider une entreprise vitale comme Peugeot au nom de la concurrence libre et non faussée, à la concurrence fiscale entre les Etats etc.

Toutes ces règles sont plus importantes que le chômage massif en Europe du Sud, les dangers d’explosion politique et sociale de nos voisins d’Europe du Sud, la santé des Grecs et des Espagnols qui ne peuvent plus se soigner...

La construction européenne n’est plus un projet, elle s’apparente de plus en plus à une idéologie car elle avance quelles qu’en soit les conséquences pour les citoyens des pays européens.

L’idéologie a souvent engendré des crimes dans l’histoire car celui qui est touché par l’idéologie ne peut prendre des décisions qui iraient contre ses idées même lorsque la réalité devient un mur en face de lui. 

Si le seul choix que lui offre le réel est de sacrifier ses idées pour servir les autres ou de servir ses idées en sacrifiant les autres, il choisira toujours ses idées.

Les sacrifices passés justifieront les sacrifices à venir et l’idéologue préfèrera se rendre progressivement aveugle, refuser de voir la triste réalité qu’il impose à tous plutôt que de renier ses idées.

Si le pays est prêt à le suivre jusqu’au bout du fait du sens de la discipline de sa population, du conformisme, cela peut aller  jusqu’à la catastrophe absolue comme l’histoire nous l’a démontré.

Si les citoyens sont un peu râleurs ( !), ont un peu de bon sens et de courage, ils sont capables de forcer leurs responsables à ouvrir les yeux... Dans cette situation exceptionnelle, l’avenir du pays repose sur la volonté des citoyens de s’organiser afin d’imposer leur vision des choses à des responsables aveugles. La question est posée, le destin de la France et des autres pays européens est en jeu.

*Philippe Murer est professeur de finance vacataire à la Sorbonne et membre du www.forumdemocratique.fr
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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 17:38

 

 

Rue89 - GAG 16/04/2013 à 12h54

 Pascal Riché | Cofondateur Rue89

 

Cette semaine, un âne trottine sur la couverture de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. L’âne transporte un Grec et des gros sacs pleins à craquer de billets de banque. Le Grec porte un parasol aux couleurs de l’Union européenne. Titre :

« Le mensonge de la pauvreté – comment les pays européens en crise camouflent leur richesse. »

La polémique qu’attise l’hebdo a été déclenchée par une étude de la Banque centrale européenne, qui a abasourdi puis mis en fureur les Allemands (et il est assez rare que la BCE produise cet effet).

L’étude, réalisée auprès de 62 000 ménages de la zone euro, porte sur le patrimoine. Les Allemands ont découvert que, si l’on s’en tient aux chiffres (trompeurs, certes), ils figurent parmi les plus pauvres de l’Europe. Pire : leur richesse médiane est moins importante que celle des Grecs et des Chypriotes qu’ils sont pourtant aujourd’hui invités à sauver (et qui les agonissent d’injures au gré des manifestations).



« Non au IVe Reich », proclame cette affiche à l’effigie d’Angela Merkel à Athènes (Sakis Mitrolidis/AFP)

 

Selon l’étude de la BCE [PDF], réalisée sur la base de chiffres de 2007 à 2011, le patrimoine médian des ménages allemands (celui qui sépare les 50% les plus riches des 50% les moins riches) est inférieur à la moitié du patrimoine médian grec. Leur richesse moyenne est en revanche légèrement supérieure.

médian / moyen
Les différences que l’on constate, pour certains pays, entre le patrimoine « médian » (au delà duquel se situe 50% de la population) et le patrimoine « moyen » s’explique par la répartition de la richesse. En Allemagne, elle est concentrée. Les 10% les plus riches ont un patrimoine moyen de 1,16 millions d’euros. En Grèce, ils ont un patrimoine moyen de 574 000 euros.

Patrimoine médian :

  • Allemagne : 51 400 euros.
  • Grèce : 101 900 euros ;
  • France : 115 000 euros ;
  • Italie : 173 500 euros ;
  • Espagne : 182 700 euros.

Patrimoine moyen​ :

  • Grèce : 147 800 euros
  • Allemagne : 195 200 euros
  • France  : 266 400 euros ;
  • Italie : 275 200 euros ;
  • Espagne : 291 400 euros.

Cela ressemble à un gag

Les Grecs plus riches que les Allemands ? Cela ressemble à un gag. La Banque centrale elle même minimise la portée de ces chiffres, et n’a pas fait grande publicité pour son étude.

Ce qui explique la valeur du patrimoine, c’est en effet avant tout les biens immobiliers. Or les Allemands sont très souvent locataires (moins de la moitié d’entre eux sont propriétaires) et du fait du vieillissement de leur population, l’offre de logement reste importante, et par conséquent les prix de l’immobilier sont bas. Autre explication, la réunification allemande est encore récente : à l’Est du pays, de nombreux ménages allemands restent relativement démunis.

Certains économistes expliquent d’ailleurs la prouesse compétitive allemande par cette particularité immobilière : les prix de l’immobilier restant sages, le pouvoir d’achat des Allemands est resté solide et la politique de modération salariale a pu être menée sans qu’elle ne déclenche de grande résistance parmi la population.

Alors que les prix et les loyers ont doublé en quinze ans en France, ils sont restés plats en Allemagne : un logement coûte 1 300 euros du m2 en Allemagne, trois fois moins qu’en France...

 



Les prix du logement, par rapport à la moyenne de la zone euro

 

Que les Allemands se rassurent : ils restent parmi ceux qui ont les plus gros revenus en Europe : selon les tableaux de la BCE, le revenu médian est de 32 500 euros par an, et le revenu moyen de 43 500 euros par an.

Revenu médian :

Une autre leçon de l’étude
Dans la zone euro, les 10% du haut de l’échelle détiennent plus de 50% de la richesse totale.
  • Allemagne : 32 500 euros
  • France : 29 200 euros
  • Italie : 26 300 euros
  • Espagne : 24 800
  • Grèce : 22 000 euros

Revenu moyen :

  • Allemagne : 43 500 euros
  • France : 36 700 euros
  • Italie : 34 300 euros
  • Espagne : 31 300 euros
  • Grèce : 27 700 euros

 

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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 17:12

 

 

Rue89 - Publié le 16/04/2013 à 10h26

Publié le 16/04/2013 à 10h26

 


Marché à terme de l’or, 15 avril 2013 

C’est un véritable effondrement du cours de l’or auquel le monde de la finance se retrouve brutalement confronté depuis quelques jours.

En période spéculative normale, l’effondrement d’un marché s’accompagne généralement du redressement d’un autre. Problème : tous les autres marchés cèdent en même temps le pas. Quand rien ne va...

Après avoir battu des records « incompréhensibles », les indices boursiers, tant européens qu’américains et asiatiques donnent d’inquiétants signes de fléchissements.

La croissance chinoise marque le pas. Les banques centrales suggèrent timidement quelques limites à leurs « aides illimitées ». Les résultats trimestriels américains sont des plus moroses. Même les chiffres de l’emploi US, pourtant trafiqués à mort, ne parviennent plus à sauver la face.

Une météo financière complètement détraquée

Or voilà que l’or, valeur refuge par excellence, prend dans la même foulée un bouillon mémorable. Que se passe-t-il ? Quel mystérieux dérèglement climatique financier à l’origine de cet étrange cataclysme ?

Non, dit le LEAP dans un commentaire de dernière minute en introduction à la parution de son GEAB n° 74, pas de mystère là-dedans.

Mais la panique, rien que la panique. Celle qui pousse les banques à brader dare-dare leurs positions en or-papier pour obtenir les liquidités qui leur font défaut. Car ce n’est pas avec les reconnaissances de dettes pourries dont elles sont infestées qu’on paie son épicier.

Passé un certain seuil critique de panique, on ne se réfugie plus d’un marché vers un autre. On sonne le sauve-qui-peut général et en désordre. La météo financière traverse une méchante dépression.

Bref, il y a de nouveau le feu dans ces baraques. Sauf que les pompiers de service (banques centrales, Etats-providences) sont cette fois en rupture de flotte dans leurs tuyaux pour éteindre l’incendie.

La suite ? Oh, pour la suite, il suffit à l’observateur d’attendre et de compter les points. Je serais un ministre français, je planquerais rapidement mon patrimoine au chaud. Parce que quand rien ne va...

 

 

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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 17:05

 

 

 

 

 

Il a suffit d'une seule menace pour que la police canadienne se penche à nouveau sur une affaire classée. En passe de jouer les contre-pouvoirs, des pirates informatiques se revendiquant d'Anonymous ont effectivement contraint les enquêteurs à s'intéresser de nouveau au cas de Rehtaeh Parsons, une adolescente de 17 ans qui s'est donné la mort la semaine dernière, un an après avoir été victime d'un viol collectif. L'affaire avait pourtant été classée au terme d'une année d'enquête, où aucune charge n'avait été retenue contre ceux qu'on suspectait d'avoir filmé la scène, et harcelé la jeune fille dans les semaines qui ont suivi le viol.

Et puis Rehtaeh s'est suicidée. Les Anonymous, déjà habitués du fait, se sont empressés de monter une campagne virale pour inciter les autorités à agir. Dans une vidéo YouTube publiée le 12 avril, les hackers déclarent avoir déjà identifié deux des quatre garçons suspectés de viol, tout en précisant qu'ils n'ont pas l'intention de rendre justice eux-mêmes. "Les noms des violeurs [localisés en moins de deux heures, selon eux] seront gardés secrets jusqu’à ce qu’il soit clair que vous n’avez aucune intention de rendre justice à la famille de Rehtaeh. Vous feriez mieux d'agir vite."


UNE "PÈGRE VIRTUELLE"

Dimanche 14 avril, un groupe de manifestants s'est réuni à Halifax, dans la province de la Nouvelle-Ecosse, en réclamant que la police fasse son travail. "Faites votre travail, avant que quelqu'un d'autre ne le fasse pour vous", ont scandé les protestants, certains affublés du masque blanc typique des hackers. Les autorités ont estimé que ce genre de manifestations, nées de "rumeurs", pourraient avoir des conséquences lourdes pour des innocents. Le caporal Scott MacRae, porte-parole de la police montée d'Halifax, a souligné que l'affaire avait été classée faute de preuves. Une réponse qui n'a pas satisfait certains manifestants, appelant les pirates informatiques à dévoiler les noms des garçons sur les réseaux sociaux.

Quel rôle jouent désormais les Anonymous ? "Comme si être spectateur du suicide d'une enfant tourmentée n'était pas déjà suffisant, nous devons désormais vivre avec une pègre virtuelle, prête à culpabiliser, qui s'empare d'une version de l'histoire et réclame la justice, et pas nécessairement dans un tribunal", a ainsi réagi Chris Selley du quotidien The National Post. Le Guardian pose la même question : cette "pègre virtuelle" serait-elle plus encline à rendre justice aux victimes de viol ou à causer davantage de chaos ?

 

INTRUSION OU CONTRE-POUVOIR

Déjà impliqués dans le suicide d'une autre adolescente canadienne, Amanda Todd, dont ils ont révélé le nom du harceleur, mais aussi dans l'affaire de Steubenville où les hackers ont rendu publiques des vidéos où les violeurs reconnaissent leur crime, les Anonymous obligent désormais les autorités à travailler différemment sur les affaires de harcèlement en ligne.

Selon le Guardian, un nouveau "schéma" du viol à l'ère Internet semble apparaître, qui consiste à violer, enregistrer la scène avec son téléphone, puis utiliser ces images non pas à des fins de preuves qui pourraient inculper les criminels, mais comme moyen de harceler et se moquer de la victime. La force des Anonymous consisterait à changer le regard des autorités. "Ils mettent en lumière des actions et des relations de pouvoir qui n'ont jamais été abordées avec la même urgence", explique la sociologue Sadie Plant. Selon elle, il y a donc deux façons de voir cette "technologie de surveillance" : la considérer comme intrusive, ou alors comme le nouveau contre-pouvoir.

 

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