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11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 14:36

 

 

 11.06.2013 à 10h28 • Mis à jour le 11.06.2013 à 13h17
 
 

Ce sont pas moins de huit millions de personnes en France qui ont du mal à régler leurs factures d'énergie. Dans son rapport annuel publié mardi 11 juin, le médiateur national de l'énergie confirme la montée de la précarité énergétique et relance l'idée de créer un "chèque énergie", afin de protéger les Français modestes de la hausse "inéluctable" du prix de l'électricité.

L'an dernier, "18 % des dossiers traités par ses services concernaient des personnes en difficulté de paiement, avec une dette moyenne supérieure à 1 900 euros", contre 15 % en 2011, indique le document. Et la situation s'est encore aggravée cet hiver : le quart des dossiers reçus depuis janvier concernaient des difficultés de paiement, avec un pic à 34 % en mars.

Lire (édition abonnés) : La précarité énergétique se propage

Parmi ses recommandations, le médiateur préconise des augmentations de l'électricité planifiées sur plusieurs années, pour aider les consommateurs à s'y préparer. Il estime qu'il faudrait augmenter les tarifs de l'électricité d'environ 5 % par an cette année et les deux suivantes, en s'appuyant notamment sur l'avertissement au début du mois de la Commission de la régulation de l'énergie (CRE) qui avait prédit de fortes augmentations.

Lire : Les tarifs progressifs de l'électricité, une solution inefficace

 

"FOURNISSEUR DE DERNIER RECOURS"

Mais, parallèlement, afin d'amoindrir l'impact pour les plus fragiles, l'organisme qui conseille et protège les consommateurs d'électricité et de gaz réclame la mise en place d'un dispositif "chèque énergie", doté de plus de 1 milliard d'euros et remplacerait des tarifs sociaux de l'électricité et du gaz.

Le médiateur juge les dispositifs existants très insuffisants car ils sont d'un montant faible (ils coûtent moins de 200 millions d'euros par an), ne couvrent pas toutes les énergies (fioul, bois, réseaux de chaleur sont exclus), ont des frais de gestion élevés et peinent à arriver jusqu'aux foyers éligibles. Comme les tarifs sociaux, le chèque énergie serait financé par les consommateurs. Il pourrait être couplé à l'APL (aide personnalisée au logement) pour plus de simplicité.

En outre, le médiateur demande l'instauration d'un "fournisseur de dernier recours" dans l'énergie, comme cela existe déjà dans la banque ou les télécoms, pour les ménages dont les contrats ont été résiliés et qui n'arrivent pas à trouver un nouvel opérateur.

Le ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie a rappelé mardi, dans un communiqué, que "la mise en œuvre effective de l'élargissement des tarifs sociaux de l'énergie est une priorité absolue pour le gouvernement". Depuis le 14 mai, l'attribution des tarifs sociaux est automatique pour toutes les personnes bénéficiant de l'aide pour un complémentaire santé.

 

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11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 14:21

 

Marianne

 Mardi 11 Juin 2013 à 05:00

 

 

Au menu cette semaine : Guéant, Cahuzac, Copé, le FMI, Robert Ménard et le sport. Le mensonge serait-il un sport de haut niveau ?

 

Claude Guéant découvre les résultats des dernières législatives - ANTONIOL ANTOINE/SIPA
Claude Guéant découvre les résultats des dernières législatives - ANTONIOL ANTOINE/SIPA
Mensonge fiscal. Au terme d’une enquête administrative demandée le 2 mai dernier par le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, on apprend que Claude Guéant a bien touché, de 2002 à 2004, quand il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy place Beauvau, la coquette somme de 10.000 euros en liquide chaque mois.

Soit environ 250.000 euros sur lesquels le grand commis de l’Etat, Claude Guéant, n’a évidemment pas payé un centime d’impôts ! Pour le coup, Guéant n’a pas menti quand il expliquait pourquoi les enquêteurs avaient retrouvé à son domicile des factures réglées en liquide. En revanche, il a bel et bien menti… à l’administration des impôts. Et un délinquant fiscal de plus, un !

 

Mensonge affairiste. La droite a fait preuve d’une étonnante bienveillance à l’égard de Jérôme Cahuzac quand celui-ci s’est retrouvé accusé de fraude fiscale par Mediapart. Quand on demandait aux chapeaux de plume de l’UMP pourquoi ils étaient aussi magnanimes, voire indulgents, avec le ministre socialiste, ils répondaient : « présomption d’innocence ».

Manière de dire : nous, contrairement à ce que la gauche a fait endurer à Eric Woerth dans l’affaire Bettencourt, on sait se tenir ! Le vilain mensonge. On vient d’apprendre qu’en réalité Cahuzac s’était fait sortir tous les dossiers fiscaux gênants  pour la droite : affaire Wildenstein, affaire Bettencourt, affaire Takieddine, affaire Tapie, affaire Wendel… Bref, la morale politique n’avait rien à faire dans cette histoire. Tout le monde se tenait par la barbichette…

 

Mensonge politique. Election primaire UMP pour la mairie de Lyon : après avoir promis à Michel Havard qu’ils le soutiendraient au second tour, les trois battus du 1er tour (Nora Berra, Emmanuel Hamelin et Myriam Pleynard) ont finalement choisi – premier mensonge - d’apporter leur soutien au copéiste Georges Fenech – sans doute par peur de subir localement les représailles du parti.

Sauf que c’est Michel Havard qui l’a emporté  au second tour. Deuxième mensonge : Copé n’est qu’un président fantoche de l’UMP. Les électeurs lyonnais de droite lui en ont administré une preuve cinglante dimanche.

 

Mensonge économique. Le FMI vient d’admettre  que le plan de sauvetage de la Grèce du 11 mai 2010 était une catastrophe, que ce plan ajoutait de la crise à la crise, que le fameux fonds européen de stabilité financière n’était que foutaise. Problème : à l’époque, Nicolas Sarkozy avait convaincu tous les médias que c’était lui, l’initiateur de ce miracle économique. Copé publia même un communiqué pour vanter les mérites de notre cher président, sauveur de la Grèce, de l’euro, de l’Europe et du monde !

L’ensemble des médias avaient alors crié au génie. Quant aux socialistes et aux centristes bayrouistes, ils avaient applaudi le magicien. On attend donc que le « génie » vienne faire amende honorable, que les doctes analystes économiques esquissent un mea culpa et que socialistes et centristes du MoDem nous expliquent comment ils ont pu tomber dans un tel panneau. On a toujours le droit de rêver…

 

Mensonge pathétique. Après avoir écrit, avec sa compagne, un livre intitulé Vive Le Pen, Robert Ménard, l’ancien responsable de Reporters sans frontières (RSF), jurait la main sur le cœur qu’il n’avait pas viré sa cutie à l’extrême droite. Or, le voilà aujourd’hui candidat aux élections municipales à Béziers avec le soutien du… Front National.

Louis Alliot, le n°2 du parti, est même venu  sur place donner son imprimatur à un candidat officiellement apolitique, mais dont la liste ira de l’extrême droite à la gauche pour faire de Béziers « un laboratoire ». Le docteur Folamour de la politique est né. Il faut juste apprendre à ne pas croire un mot de ce que dit Ménard !

 

Mensonge sportif. Le fric gangrène le sport de haut niveau par tous les pores. Impossible de s’imposer dans les grands championnats sans un budget pharaonique. Or, voilà que l’équipe de basket de Nanterre, avant-dernier budget du championnat de Pro A (2,7 millions d’euros par an), devient championne de France  … Donc, c’est possible.

Oui, mais seulement en basket et en France où le niveau général n’est guère élevé. C’est hélas devenu impossible dans la plupart des autres sports collectifs. Il n’est qu’à voir les récentes performances du PSG en football, mais aussi en hand-ball.
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11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 14:01

 

Marianne

 

Mardi 11 Juin 2013 à 13:09
Clotilde Cadu et Emmanuel Lévy

 

Malgré les contraintes anti-tabac, les cigarettiers continuent à voir la France comme une vache à lait.

 

Illustration - Dave Martin/AP/SIPA
Illustration - Dave Martin/AP/SIPA
En l’espace de quelques jours, les fumeurs ont pris cher : outre l’interdiction de la cigarette électronique dans les lieux publics à venir, deux hausses successives de 20 centimes devraient frapper les paquets de cigarettes, en juillet et octobre.

Pas de quoi faire trembler l’industrie du tabac. Car depuis des années, les mesures anti-tabac qui s’accumulent et font hurler les cigarettiers ne sont qu’un vaste enfumage. L’interdiction de fumer dans les lieux publics - une idée soufflée  à l’oreille de la ministre de la Santé d’alors, Roselyne Bachelot, par le lobby du tabac, comme nous l’a confié l’un d’eux - , les photos choc sur les paquets, les hausses de prix successives… Rien de tout cela n’affole une industrie aux bénéfices toujours aussi florissants. Au contraire.

En focalisant l’attention médiatique sur des mesures saluées par les associations de lutte contre le tabac, les cigarettiers ont les mains libres pour préparer le coup d’après, ni vus ni connus. Ainsi, au moment où les projecteurs étaient-ils braquées sur l’interdiction des « cigarettes bonbons » aromatisées à la fraise ou à la vanille, interdites dans le cadre de la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST), les géants du tabac faisaient passer sans entrave et dans l’indifférence médiatique leur nouveauté, la cigarette convertible qui change de goût et séduit les jeunes, leurs futurs abonnés.

Résultat : malgré les contraintes anti-tabac, les cigarettiers continuent à voir la France comme une vache à lait. Même s’il lorgne avec envie sur l’énorme marché chinois, le numéro un mondial Philip Morris considère la France comme l’une des « cinq filiales les plus profitables », selon un spécialiste du secteur.

Etrangement, les chiffres des cigarettiers dans l’Hexagone donnent pourtant à voir un secteur aphasique. Avec un chiffre d’affaires légèrement inferieur à 2 milliards d’euros hors taxes, leurs bénéfices culminent aux alentours de 50 millions d’euros, disent-ils. Soit une marge de 2,5%, à peine de quoi se payer un mégot. Du coup, leurs impôts sur les sociétés sont tout aussi rikiki.

 

Regardons de plus près le plus important d’entre eux : Philip Morris, 40% de part de marché en France. Au plan mondial, le géant, qui a élu domicile en Suisse, réalisait en 2011 un chiffre d’affaires (hors taxes) de 25 milliards d’euros pour un bénéfice net de 11,3 milliards, soit une marge nette de 45%,18 fois plus qu’en France !

Pour mieux percevoir ce grand écart, ramenons ces résultats à l’échelle d’un paquet. Avec un résultat de 15 millions d’euros, sur un milliard de paquets ciglés Marlboro ou Philip Morris vendus en France, chaque paquet rapporterait 1,5 centime… quand il en rapporte 24,3 en moyenne dans le monde, à en croire le rapport annuel du groupe.

 

On comprend mal dans ces conditions pourquoi le groupe persiste-t-il avec un tel rendement à employer 317 personnes dans l’Hexagone. Malgré la baisse des volumes constatés ces dernières années, la vente de cigarettes en France demeure un business florissant. Le chiffre d’affaire de Philip Morris y a cru de 18 % en 3 ans, tandis qu’il embauchait 53 personnes.

En réalité, à l’instar des grands groupes, les cigarettiers pratiquent en toute légalité l’optimisation fiscale. Il est ainsi fort probable que le résultat du secteur avant de faire jouer les artifices comptables et les paradis fiscaux flirte avec le milliard, de quoi générer près de 330 millions de recette fiscale au titre de l’impôt sur les sociétés, vingt fois la facture d’aujourd’hui…
 
Lire la suite dans le numéro de Marianne en kiosques actuellement.

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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 17:02

 

 

Médiapart

 

 

 

Il a fallu plus de six mois pour traduire en français le bref essai d'Ulrich Beck sur l'Europe allemande (Autrement, 12 euros). C'est un laps de temps suffisant, à l'échelle de la crise européenne, pour que le travail du sociologue allemand ait un léger goût daté. Aujourd'hui, la « relance » de l'Europe par François Hollande a du plomb dans l'aile, et la pression des marchés financiers sur les États les plus endettés s'est – pour combien de temps ? – estompée.

 

 

Si certains paramètres du livre sont devenus caducs, sa thèse reste, elle, d'une actualité majeure : « L'Europe est devenue allemande », tempête Ulrich Beck, qui s'inquiète de voir Angela Merkel, « la reine sans couronne de l'Europe », piétiner les valeurs du continent. Il y aurait donc urgence à bâtir un nouveau « contrat social européen », en réaction à cet impérialisme. 

L'auteur estime « briser un tabou », à l'approche des élections allemandes (septembre 2013) et européennes (mai 2014) : « La nouvelle puissance allemande en Europe ne repose pas comme jadis sur l'emploi de la violence en dernier recours. Elle n'a pas besoin d'armes pour imposer sa propre volonté à d'autres États. (…) Cette nouvelle puissance qui se fonde sur l'économie a beaucoup plus de marge de manœuvre ; nul besoin d'envahir le pays, elle y est omniprésente. »

Cette description des « nouvelles coordonnées du pouvoir » s'accompagne d'une vive dénonciation de la manière dont la crise est gérée depuis quatre ans, tout en austérité : « Dans quel monde, dans quelle crise vivons-nous donc pour qu'une telle mise sous tutelle d'une démocratie par une autre n'éveille aucun sursaut ? » s'interroge-t-il, après avoir évoqué le vote décisif du parlement allemand, en février 2012, débloquant une nouvelle aide à la Grèce. 

« Dans l'orgueil que les pays du Nord montrent à l'égard de ceux du Sud, supposés paresseux et indisciplinés, se révèlent un oubli de l'Histoire assez brutal ainsi qu'une ignorance culturelle. (…) Les Allemands ont-ils oublié à quel point l'histoire de leurs idées et de leur pensée est redevable de l'Antiquité grecque ? » poursuit le sociologue. 


 

Ulrich Beck s'était fait connaître du grand public en Allemagne en 1986, année de la publication de La Société du risque (tardivement traduit en 2001 en français). Dans ce classique contesté, il décrit les sociétés modernes comme des « manufactures à risques », et théorise le basculement, pour le dire très vite, d'une société industrielle à une société du risque, dominée par la peur.

Comment en est-on arrivé à cette « Europe allemande » ? Pour Beck, c'est justement la « logique du risque » qui aurait joué à fond. Le scénario redouté d'un effondrement économique, et d'une désintégration de l'union monétaire, a servi de prétexte formidable. Il a installé un « état d'exception » en Europe, autorisant certains à prendre des décisions en dehors de toute légitimité démocratique. Ce « risque lié à l'euro » a légitimé une autre forme d'action politique, hors des cadres traditionnels de la légalité. 

Dans cette phase de transition incertaine ouverte par la crise, les « bâtisseurs de l'Europe », partisans d'un « saut fédéral » vers plus d'Europe en réponse à la crise, ont tenté de faire gagner leurs idées – en vain jusqu'à présent. De l'autre côté du spectre politique, les souverainistes ont « le droit constitutionnel national » avec eux, mais ils ne détiennent pas pour autant la « réponse à la menace qui pèse sur l'Europe », juge Beck. Conclusion : c'est la chancelière Merkel qui engrange les bénéfices de cette « logique du risque » – ou plutôt « Merkiavel ».

 

« Des plans de rééducation » pour les pays du Sud

Cette référence à l'auteur du Prince (1469-1527), aussi contestable soit-elle, donne au livre ses pages les plus stimulantes. Beck décrit Merkel comme une chancelière sans colonne vertébrale, qui aurait fait de l'hésitation perpétuelle la marque de sa politique, qui se refuserait à trancher entre des lignes euro-sceptiques ou radicalement pro-européennes face à la crise. « L'hésitation comme tactique d'apprivoisement, c'est la méthode Merkiavel », résume-t-il. « Il est possible de faire aujourd'hui l'exact contraire de ce que l'on a annoncé hier si cela multiplie ses chances de gagner la prochaine élection nationale. »

« L'ascension de l'Allemagne devenue puissance hégémonique européenne est ainsi poussée et masquée à la fois. C'est une astuce propre à Angela Merkel mais qui est digne de Machiavel », juge Beck. Pour lui, l'objectif numéro un de la chancelière est d'être réélue par les Allemands. Si bien que toutes les mesures prises pour sauver l'euro doivent d'abord être compatibles avec les intérêts allemands. 

Elle veut être crainte à l'étranger, mais aimée en Allemagne : « Un néo-libéralisme brutal vis-à-vis de l'extérieur, un consensus teinté de social-démocratie à l'intérieur, telle est la recette que Merkiavel utilise pour conforter sa position dominante et celle de l'Europe allemande. » Pour arriver à ses fins, Merkel/Merkiavel profite de la quasi-inexistence d'une opinion publique européenne. Et plus la crise de la dette contamine d'autres grands pays, France en tête, plus le pouvoir de l'Allemagne se renforce.

 

Vue de l'exposition «La vie dans l'ancienne Union européenne » (lire la boîte noire) ©DR 
Vue de l'exposition «La vie dans l'ancienne Union européenne » (lire la boîte noire) ©DR

 

Cette « “Europe allemande” n'est pas le résultat d'un plan élaboré en secret au moyen de la tactique et de la ruse. Elle s'est réalisée plutôt – en tout cas au début – de façon involontaire et planifiée ». Mais les conséquences sont énormes : « elle universalise la précarité » et l'absence de solidarité sur le continent, imposant des « plans de rééducation » aux pays du Sud, en matière « d'épargne et de responsabilité ». « On a adopté de façon irréfléchie envers les pays endettés et leur mauvaise gestion économique la même arrogance et le même air de supériorité qu'avaient eu les Wessis (Allemands de l'Ouest) envers les Allemands de l'Est. »

L'invention par Beck de cette formule tapageuse de « merkiavélisme » en laissera certains songeurs. D'abord parce que l'auteur ne fait jamais l'effort d'expliquer en quoi le rapprochement entre les désordres de l'Europe du XVIe siècle et ceux du XXIe est en soi pertinent. Mais surtout parce qu'il se contente d'une lecture particulièrement poussiéreuse et étroite des travaux de Machiavel, reprenant à la volée les concepts faciles de fortuna et virtu… 

En clair, ce détour par Machiavel tient plus du coup de marketing que de l'analyse de fond. Mais il ne doit pas dissimuler la vraie question que pose l'essai, et que les scrutins allemands et européens à venir vont devoir, d'une certaine manière, trancher : l'Allemagne a-t-elle encore besoin de l'Europe ? L'horizon européen qui prévalait en Allemagne au moment de la réunification, dans les années 1990, est-il encore d'actualité ? À lire le texte d'Ulrich Beck, on finit par en douter. Mais l'essoufflement de l'économie allemande, que certains commencent à prédire, pourrait changer la donne.

 


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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 16:52

 

 

 

Le Monde.fr  avec AFP

10.06.2013 à 05h32 • Mis à jour le 10.06.2013 à 17h04

 

 

 

 

Affaire Tapie : le PDG d'Orange en garde à vue, l'Etat va se porter partie civile

 

 

 
"Ma position personnelle, dans l'affaire Tapie, c'est qu'elle n'a rien à voir avec mes responsabilités à la tête d'Orange", a déclaré Stéphane Richard.

L'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, Stéphane Richard a été placé en garde à vue à la brigade financière lundi 10 juin. Dans le cadre de l'arbitrage litigieux ayant accordé 403 millions d'euros à Bernard Tapie, l'ex-directeur du cabinet de Christine Lagarde à Bercy devait livrer à la police ses explications sur son rôle et la responsabilité du ministère de l'économie dans la décision de recourir en 2007 à un arbitrage pour mettre fin au contentieux entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais.

Jean-François Rocchi, l'ancien patron du Consortium de réalisation (CDR), la structure chargée de gérer le passif du Crédit lyonnais, a également été placé en garde à vue. La direction d'Orange précise, lundi, que malgré cette garde à vue, M. Richard reste à la tête du groupe. 

Dans ce dossier, l'Etat va se porter partie civile "dans les prochaines heures" afin de pouvoir accéder au dossier et s'assurer que les intérêts du contribuable n'ont pas été lésés, a annoncé lundi à Poitiers le ministre de l'économie et des finances, Pierre Moscovici, qui a rappelé que le CDR et l'Etablissement public de financement et de restructuration (EPFR) avaient reçu des instructions en ce sens la semaine dernière. "L'Etat va le faire à son tour, a-t-il ajouté. Il s'agit bien de représenter l'Etat, de représenter le contribuable, de représenter le citoyen dès lors que des éléments nouveaux sont intervenus."


A lire : Affaire Lagarde-Tapie : si vous avez manqué un épisode


Les juges d'instruction du pôle financier de Paris enquêtent sur l'arbitrage qui a permis à l'homme d'affaires d'obtenir, en juillet 2008, 403 millions d'euros pour solder le litige sur la vente d'Adidas. Ils cherchent à savoir si cet arbitrage a été entaché d'irrégularités et s'attachent pour cela à démonter la chaîne de prises de décision ayant conduit au choix de recourir à un tribunal privé. Ils étudient en particulier le mode de désignation des arbitres et la décision du gouvernement de ne pas contester cet arbitrage malgré des soupçons d'irrégularité.

 

 DES INSTRUCTIONS DE L'ÉLYSÉE ?

M. Richard, patron de l'opérateur Orange, devrait être entendu en détail sur le rôle de Bercy et de l'Elysée. Il n'y a eu "ni ordre, ni instruction, ni pression particulière" de l'Elysée pour aller à l'arbitrage, a affirmé à plusieurs reprises l'ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde, l'actuelle patronne du FMI, laquelle était ministre de l'économie à l'époque. Mais, selon Le Canard enchaîné, M. Richard a soutenu le contraire au journal satirique, évoquant une "instruction" transmise par Claude Guéant, alors secrétaire général de l'Elysée, lors d'une réunion en 2007 avec lui-même et Jean-François Rocchi, président du CDR. M. Rocchi doit également être entendu lundi par les policiers, selon une source proche de l'enquête, tout comme devrait l'être Bernard Scemama, président à l'époque des faits de l'EPFR, l'établissement qui exerçait la tutelle du CDR.

Cette audition intervient à un moment crucial dans l'enquête des juges qui ont récemment mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" l'un des trois juges du tribunal arbitral, Pierre Estoup. Depuis 2008, Christine Lagarde a toujours revendiqué la responsabilité de l'arbitrage et la décision de renoncer à en demander l'annulation. Elle a été placée récemment sous le statut de témoin assisté dans l'enquête la visant conduite par la Cour de justice de la République.

Lire aussi : La Cour de justice de la République, qu'est-ce que c'est ?


 

 

 

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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 16:43

 

 

Marianne

 Lundi 10 Juin 2013 à 14:26

 

François Daras

 

Celui qui fut directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy a bien touché 10.000 euros de prime par mois durant deux ans.

ANTONIOL ANTOINE/SIPA
ANTONIOL ANTOINE/SIPA
L’information a été donnée par l’AFP : quelque 10.000 euros par mois « en provenance de frais d’enquête et de surveillance » ont été « remis à Claude Guéant quand il était directeur du cabinet du ministre » de l’Intérieur (à l’époque Nicolas Sarkozy). Et ce, durant plus de deux ans : entre mai 2002 et l’été 2004, selon les conclusions de deux inspections rendues, aujourd’hui, publiques.

Cette enquête administrative avait été demandée en mai dernier à la suite d’éléments relevant des factures payées par Claude Guéant en liquide. Selon ce dernier, ces factures avaient été réglées par des primes « non déclarées de toute éternité ». Et ces primes concernaient « des milliers de fonctionnaires ».

Le problème est que l’on apprenait dans la foulée que ces primes avaient été supprimées par un décret de Lionel Jospin en 2001. Ancien ministre de l'Intérieur de ce dernier, Daniel Vaillant, avait, d'ailleurs, confirmé sur France Info  : « Il n'y a plus eu de primes versées aux collaborateurs dès le 1er janvier 2002, avec un avenant au contrat de travail stipulant que l'équivalent serait versé sur la feuille de salaire », et non plus en espèces.

Opérant une prudente retraite, Guéant avait affirmé ensuite que les primes qu'il a touchées ne provenaient pas des fonds spéciaux mais d'un système spécifique au ministère de l'Intérieur, qui aurait perduré jusqu'en 2006, date à laquelle Nicolas Sarkozy et lui-même y auraient mis fin.

Là encore, cette version avait été mise à mal par un ancien membre de cabinet de Dominique de Villepin, ministre de l'Intérieur de mars 2004 à mai 2005 qui avait déclaré au journal Le Monde  :  « Il n'y avait aucun système organisé, officiel ou officieux, de versement de telles primes en liquide aux collaborateurs du cabinet. »

Donc, nous savons désormais que, en effet, ces primes  ne provenaient pas d’un système organisé pour compenser la situation salariale des fonctionnaires de la Place Beauvau mais qu’elles étaient détournées de leur objectif initial. A savoir assurer des « frais d’enquête et de surveillance ».

A moins que Guéant se considère, lui-même, à cet époque comme un enquêteur ou un indic. Quand on connaît par la suite les ratés de notre système d’enquête et de surveillance, on ne peut s’empêcher de penser que les sommes détournées auraient sûrement pu et du être mieux utilisées.

Le second point est que les bénéficiaires n’ont pas été des milliers de fonctionnaires comme nous l’a conté Claude Guéant mais Claude Guéant, lui-même. Pour quel usage ? On attend avec intérêt l’enquête judiciaire et l’enquête fiscale.

Pendant des années, une légende urbaine en Sarkozie, nous présentait celui qui fut directeur de cabinet puis ministre de l’Intérieur comme un homme de grande vertu, le symbole du serviteur de l’Etat, austère, désintéressé, travailleur, dur à la tâche.

C’est un tout autre profil qui se dessine au fur et à mesure des révélations successives. Du coup, ce rouage essentiel de la Sarkozie qui se grippe, jette aussi une lumière différente sur dix ans de pratique politique.

Au passage, rappelons juste que lorsque Roselyne Bachelot avait dit, s'agissant de son ancien collègue au gouvernement : « Soit c’est un menteur, soit c’est un voleur ». Elle avait été attaquée par bon nombre de politiques et d’éditorialistes. On attend les excuses.

 

 

 

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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 16:33

 

 10.06.2013 à 14h05 • Mis à jour le 10.06.2013 à 18h47

Par Samuel Laurent

 
 
Claude Guéant, lors d'une réunion des Amis de Nicolas Sarkozy, à Paris, le 10 avril.

C'est un nouveau rebondissement dans l'affaire des primes perçues indûment par Claude Guéant lorsqu'il était directeur de cabinet du ministre de l'intérieur. Selon une enquête de l'inspection générale de la police nationale (IGPN) et de l'inspection générale de l'administration (IGA), l'ancien ministre de l'intérieur aurait bien touché des primes en liquide, durant deux ans, de 2002 à 2004, prélevées sur les frais d'enquête de la police.

Cette version vient conforter en partie les déclarations de M. Guéant. Celui-ci avait parlé d'un système qui avait "perduré" durant plusieurs années pour le seul ministère de l'intérieur. Mais il reste de grosses contradictions dans sa défense, et ces nouvelles révélations viennent parfois poser d'autres questions.

 

Lire : Les incohérences dans la défense de Claude Guéant


 LES "PRIMES DE CABINET" HORS DE CAUSE

Deux systèmes se mélangent : jusqu'en 2002, existait en France un système de primes en liquide pour les membres des cabinets ministériels. Chaque ministère récupérait tous les mois de l'argent prélevé sur les "fonds spéciaux" destinés au renseignement, et les distribuait entre les différents personnels de cabinet. En 2002, Lionel Jospin a mis fin à ce système et intégré les primes (devenues "indemnités pour sujétion particulière") à la rémunération normale des conseillers ministériels.

Lire : Derrière l'affaire Guéant, les primes de cabinet des ministres

Parrallèlement, existe aussi, au sein de la hiérarchie policière, une enveloppe globale destinée aux "frais d'enquête". Elle permet de rémunérer en liquide un informateur, de régler discrètement des frais, etc. Cette enveloppe, qui ne doit normalement servir qu'à régler des dépenses précises, est en fait parfois utilisée pour offrir des primes à certains policiers méritants. Selon certains, il est possible que des responsables policiers piochent également dans cette manne.

Lire : Du liquide circule toujours dans la police

Selon l'enquête de l'IGPN et de l'IGA, "il semble que la pratique antérieure au 1er janvier 2002 ait été rétablie de mai 2002 à l'été 2004" et que, "pendant deux ans", la dotation attribuée au ministère de l'intérieur pour les personnels de cabinet "ait été complétée de versements en provenance des frais d'enquête et de surveillance". Le rapport pointe d'ailleurs le fait qu'il ait fallu attendre 2012 pour avoir les premières "instructions du directeur général de la police nationale" à "prévoir un un dispositif de compte-rendu et de contrôle".


 UN SYSTÈME "REMIS EN PLACE" ?

 Contacté par LeMonde.fr, l'ancien ministre de l'intérieur de Lionel Jospin, Daniel Vaillant, n'est pas surpris. "J'ai vérifié avec mon directeur de cabinet de l'époque. Nous n'avons jamais fait cela". M. Vaillant, qui a vécu la mise en place des "indemnités de sujétion particulière" à la place des primes en liquide prélevées sur les fonds spéciaux, explique que du 1er janvier au mois de mai 2002, "la pratique [des frais d'enquête] n'avait plus cours". Selon lui, le système de primes en liquide prélevées sur les "frais d'enquête et de surveillance" aurait bien été "remis en place" par Claude Guéant et Nicolas Sarkozy.

M. Vaillant reconnaît qu'avant 2002 et la fin des fonds secret, ces "frais d'enquête" policiers servaient à rémunérer certains membres de cabinet. "Il y avait 22 membres à mon cabinet, Matignon ne donnait pas pour tous, et le complément était fait par le biais du directeur de la police. A l'époque il y a pu avoir une partie des primes qui venaient de là, c'était le chef cab qui y allait à l'époque". Et l'ancien ministre d'évoquer le cas des 17 officiers de sécurité attachés à son cabinet, qui percevaient de l'argent par ce biais. Mais le socialiste juge "assez incroyable" que M. Guéant ait remis en place cette pratique, ce qui signifie qu'en pratique, "en plus de la prime déclarée, ils touchaient du liquide". 


CONCUSSION ?

 

Les 10 000 euros mensuels perçus par Claude Guéant auraient été prélevés dans l'enveloppe des "frais d'enquête" de la police.

Selon le rapport, 10 000 euros mensuels auraient été, durant deux ans, prélevés dans l'enveloppe des "frais d'enquête" de la police chaque mois jusqu'à l'été 2004. Ce qui pose une myriade de questions.

D'une part, celle d'une "tradition" établie : les précesseurs de M. Guéant comme directeurs de cabinet du ministre de l'intérieur avaient-ils, eux aussi, droit à leur "enveloppe" de frais d'enquête en plus des primes de cabinet en liquide ? Et ses successeurs ont-ils continué de bénéficier de cet avantage ?

Ensuite, l'ampleur du détournement : M. Guéant était-il le seul à toucher cet argent ? Plusieurs anciens membres de cabinets ministériels à l'intérieur, dont Rachida Dati ou Chantal Jouanno, ont assuré au Monde n'avoir jamais perçu de sommes en liquide. Etait-ce vrai ? Et, dans ce cas, à quel titre M. Guéant bénéficiait-il de primes exceptionnelles ?

Reste aussi la qualification pénale éventuelle de ce qui pourrait être assimilé, sinon à du détournement de fonds, du moins à de la "concussion", soit, selon la loi, "le fait, par une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public, de recevoir, exiger ou ordonner de percevoir à titre de droits ou contributions, impôts ou taxes publics, une somme qu'elle sait ne pas être due, ou excéder ce qui est dû"

 

POINTS D'OMBRE

Restent de nombreux points d'ombre : qui a accès aux frais d'enquête aujourd'hui ? Les auteurs du rapport d'inspection l'admettent : "une partie de ces fonds demeure utilisée pour le versement d'indemnités non liées à des dépenses engagées par les fonctionnaires dans le cadre des missions opérationnelles". En clair, les frais d'enquête continuent, en 2013 de fournir des compléments de rémunération indus. Qui décide de l'attribution de "primes", si celles-ci existent encore ? Pourquoi le système a-t-il été "rétabli" en mai 2002 ? Et pourquoi a-t-il été interrompu en 2004 ?

Reste surtout une question qui pourrait devenir centrale : le ministre de tutelle de Claude Guéant, Nicolas Sarkozy, connaissait-il l'existence de ces primes et a-t-il accepté que son cabinet en bénéficie durant deux ans, alors même que les indemnités de sujétion particulière avaient été mises en place pour compenser la fin des "primes de cabinet" ? Et combien de ministres, avant et après lui, ont fermé les yeux sur ce système illégal ?

Les déclarations précédentes de Claude Guéant posent aussi des questions. L'ex-ministre parlait ainsi d'un système qui serait resté en place jusqu'en 2006, et non 2004, et qui aurait concerné tantôt "400 personnes" et tantôt "plusieurs milliers de fonctionnaires". On peut aussi rappeler qu'en 1998, selon une note exhumée par Le Canard enchaîné, le directeur général de la police nationale, Claude Guéant, interdisait explicitement l'usage de la manne des frais d'enquête comme rémunération. Quatre ans plus tard, le directeur de cabinet du ministre de l'intérieur était donc moins scrupuleux.

Lundi 10 juin, Manuel Valls a annoncé avoir transmis l'intégralité de ce rapport à la justice. A elle de décider si ses conclusions ouvrent matière à une instruction judiciaire, et surtout s'ils ne sont pas prescrits.

Samuel Laurent

 

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8 juin 2013 6 08 /06 /juin /2013 15:56

 

 

Rue89

 

Terra Eco 08/06/2013 à 11h49
Terra Eco"

Karine Le Loët

 

 

Boîtes cadeaux, dons de couches ou lait infantile… Les marques paient au prix fort le droit de capter, au berceau, la clientèle novice et réceptive des maternités.

L’histoire commence à l’heure où, le ventre tout juste saillant, vous poussez la porte de la maternité. Avant de passer voir la sage-femme pour une visite mensuelle, vous recevez une pochette en tissu. L’irruption de votre enfant vous donnera plus tard droit à une seconde trousse gorgée de fascicules, échantillons (couches, lingettes, produits désinfectants pour les mains…) et de bons de réduction. Bienvenue dans le monde merveilleux des boîtes cadeaux.

Pour les marques qui entrent dans la composition de ces colis, l’accouchement est une occasion en or. « Nous encourageons les annonceurs à ne pas rater ce moment de la vie de la famille », explique Alain Germillon, président de la société Family Service, qui distribue ces colis.

Car « au-delà des produits de consommation courante, les familles changent parfois de voiture, d’assurance, d’habitation », abonde Agnès Scamps, directrice marketing et communication de Primavista, société concurrente qui a goulûment avalé, le 11 décembre dernier, Family Service.

Ensemble, les deux boîtes touchent désormais 95% des maternités de France. « Les mamans sont en attente de conseil, elles veulent connaître les produits », poursuit Agnès Scamps. Et des conseils, les fabricants en ont à revendre.

« Un mode d’emploi du bébé »

Dans les colis, des petits guides conseillent la future mère sur son alimentation, rappellent les dangers du tabagisme, détaillent le développement de l’enfant. Ces « modes d’emploi du bébé » seraient indispensables pour « prendre le relais » du personnel médical, en sous-effectif, selon Alain Germillon. Résultat :

« Les colis sont des supports d’information extrêmement importants pour les jeunes familles. Elles en sont très dépendantes. »

L’hôpital est aussi le lieu où les patients baissent la garde. Alors quand apparaissent les colis sur la table de chevet, « les mamans sont convaincues que c’est un cadeau de la maternité », assure Alain Germillon. Pensent-elles que le contenu leur est recommandé par le corps médical ? Ont-elles tendance à rester fidèles aux marques « prescrites » ? Les industriels en font le pari.

Auprès de Primavista, ceux-là règlent le coût d’un référencement publicitaire (entre 75 000 et 95 000 euros pour apparaître dans l’une des trois trousses – prénatale, natale, post-natale – diffusée à 800 000 exemplaires par an chacune en moyenne), auquel s’ajoute le prix de fabrication de l’échantillon, de la brochure, ou le coût engendré par le bon de réduction…

Pour être présente dans les guides de conseil, la marque devra débourser 35 000 à 40 000 euros par page annuellement. L’opération est-elle tout de même rentable ? Oui, car ce prix « n’est pas du tout comparable au coût d’une campagne télévisée », assure Agnès Scamps. Mieux, la cible visée – les jeunes mamans – est non seulement « couverte à 95% », mais est en prime « réceptive » et saisie dans un moment adéquat.

« C’est un premier contact très positif avec les marques », souligne-t-on dans un document transmis par Primavista. Résultat : un retour sur investissement « entre 2% et 30% » toujours selon le même document, « contre 1% à 2% sur d’autres mécaniques comparables (échantillonnage sur les autoroutes, en magasins, etc.) ».

Gallia un jour, Gallia toujours

Mais l’attachement futur dépend aussi de la technique d’abordage : « Si, quand la maman ouvre le colis, elle trouve une brochure Pampers, un échantillon Pampers et qu’elle dispose de couches Pampers à la maternité, c’est mieux », précise Alain Germillon.

Pour être sûr de ne pas rater son rendez-vous avec la mère, sa société a développé une chaîne – Happy baby TV – diffusée dans les chambres de 80 maternités (sur 520 maternités en France) et qui, outre les programmes d’information, diffuse des spots télévisés. Une stratégie d’encerclement que la directrice marketing de Primavista résume simplement : « Il faut multiplier les points de contact ».

Ça tombe bien, des points de contacts avec les jeunes mamans, la maternité en fournit des tas. Pour langer les petits, l’hôpital procure des couches et, pour celles qui n’allaitent point, des mini-biberons prêts pour la tétée (aussi appelé nourettes). Si vous accouchez à l’hôpital de Nantes, votre enfant sera peut-être langé aux Huggies, à Paris aux Pampers.

C’est par appel d’offres que les marques gagnent le droit d’emmailloter votre bébé pour une durée donnée. « C’est très important pour nous. Une maman qui va utiliser cette première couche, si elle est satisfaite, va continuer sur ces pas », précise Julien Witenberger, en charge des relations extérieures chez Procter & Gamble, la maison-mère de Pampers.

C’est aussi par appel d’offres que les fabricants de laits infantiles sont sélectionnés pour fournir les nourettes. Mais ce ne fut pas toujours le cas. En 1996, un rapport du Conseil de la concurrence révélé par Le Parisien dénonçait la pratique des « tours de lait ».

Fini le don de nourettes

A l’époque, les fabricants donnaient gracieusement des préparations aux maternités qui les distribuaient à tour de rôle. Mais pour gagner le droit d’entrer dans la valse, des subventions étaient versées dans diverses escarcelles (formations, congrès, associations) par les fabricants. Elles sont détaillées dans un document du Conseil de la concurrence de 2001 :

Pour enrayer la pratique – et pour encourager l’allaitement maternel –, l’Etat a voulu s’assurer que l’argent irait bien de la maternité aux fabricants et non l’inverse : le don de nourettes fut banni et l’hôpital dût les acheter. C’est le sens d’un décret publié en 1998.

La fin des tours de lait ? Pas vraiment. En 2007, un rapport très éclairant du même Conseil de la concurrence démontrait leur persistance.

En clair, quatre sociétés (Nestlé-Guigoz, Blédina, Milupa-Nutricia, Sodilac) se partageaient alors le marché. S’il leur était interdit de céder gratuitement leurs laits aux maternités, elles payaient bien le droit d’apparaître dans la chambre des mamans à travers le versement de subventions, dont le montant dépendait du nombre d’« enfants captés ». En 2006, la note s’élevait à :

  • un peu moins de 10,5 millions d’euros pour Nestlé-Guigoz ;
  • 8,5 millions pour Blédina ;
  • 2 à 3 millions pour Milupa-Nutricia ;
  • 3,1 à 3,25 millions pour Sodilac.

« Les flux financiers réels vont bien du fournisseur vers la maternité et non l’inverse, comme pourrait le laisser croire la seule prise en compte du mécanisme de marché public », soulignait alors le Conseil de la concurrence. Un procédé payant puisqu’entre 2001 et 2005, les sociétés concernées empochaient, à elles quatre, 95% des ventes en grandes et moyennes surfaces et 52% des ventes en pharmacies.

La fin des tours de lait ? Et aujourd’hui ?

A en croire les hôpitaux comme les marques, le tour de lait est désormais enterré. Martial Coupry, responsable de la restauration au CHU de Nantes :

« Les contrats de fourniture de lait sont attribués via des appels d’offres classiques. La commission technique juge la qualité du produit [couleur, aspect, composition, goût du lait, présentation et recyclage des nourettes, ndlr] qui pondère l’offre économique. Cette pratique du tour de lait ne me parle pas. Peut-être que je suis trop récent dans le monde hospitalier. »

Il est pourtant en poste depuis 2004.

Et les subventions ? « En tout cas, pas à mon niveau », confie-t-il. Marc Dommergues, chef de service à la Pitié-Salpêtrière, nous précise par e-mail :

« A l’APHP, les achats sont groupés par une centrale et les marchés sont indépendants des services. A ma connaissance, la pratique des tours de lait a disparu. »

Béatrice Grout, nutritionniste et responsable de la biberonnerie au CHU de Rouen, précise :

« Si le labo donne des subventions, je ne suis pas informée. En tout cas, ça ne fait pas partie de notre appel d’offres. »

Pourtant, les marques qui se fraient un passage entre les lèvres ou s’accrochent au bassin des nouveaux-nés sont bien toujours les mêmes. En janvier 2013, selon Julien Wittenberger, Pampers était présent dans 90% des structures hospitalières. Pour les laits, même chose.

Ces dernières années, Blédina, Nestlé, Guigoz, Nutricia, Sodilac se sont partagés les marchés de l’APHP. Pourtant, les prix proposés sont grosso modo les mêmes d’une marque à l’autre.

« La qualité et la composition des formules sont quasiment équivalentes, alors quand on n’arrive pas à se mettre d’accord, on partage l’année en quatre et on fait travailler quatre laboratoires [de lait, ndlr] », explique Béatrice Grout du CHU de Rouen.

Pourquoi retrouve-t-on toujours les mêmes acteurs ? « On va avoir tendance à faire appel à un labo avec lequel on a une bonne relation, avec lequel on n’a pas eu de rupture de stocks. C’est vrai que quand on ne connaît pas une marque, elle peut avoir une note moyenne lors de l’appel d’offres », poursuit-elle.

Toujours des subventions

La seule raison du choix ? Pas sûr. Car le robinet des subventions ne s’est pas totalement tari, même s’il a changé le cours de son flux. Bruno Carbonne, chef du service obstétrique de l’hôpital Trousseau, à Paris, nuance :

« Avant, il y avait une aide donnée aux services au prorata des naissances pour la référence de tel ou tel produit. Aujourd’hui, il y a toujours des aides mais qui n’ont pas de lien avec le produit utilisé. Les subventions ne sont pas versées à condition que le produit soit représenté. »

La preuve ? « Il n’y a qu’un gynéco-obstétricien présent dans la commission qui décide des appels d’offres dans un panel de 7, 8, 10 personnes », poursuit-il.

Pourtant, l’argent des industriels du lait continue de filer vers une association du service dédiée à la formation et à la recherche. Au CHU de Rouen, il sert à financer un programme de recherche de périnatalité. Nestlé lui aussi confirme verser des subventions directement aux services.

Des sous très utiles à l’économie de ces derniers. Bruno Carbonne :

« La formation continue est obligatoire mais les financements apparaissent et disparaissent au gré des réformes du système. Aujourd’hui, si vous demandez une formation à l’hôpital, on vous répondra qu’il n’y a pas d’argent. Or, pour des sage-femmes et des médecins, assister à des congrès, des colloques est indispensable ! »

Mais pourquoi les industriels s’entêtent-ils à payer, si leur argent n’achète plus la garantie de nourrir les plus petits ?

« Même s’il n’y a pas de retour sur investissement directement, il y a toujours un intérêt à être connu et identifié dans le milieu médical. Quand une patiente demande un conseil, on va plus avoir tendance à conseiller un produit dont on a entendu parler plus récemment. C’est toujours important de maintenir une présence parmi les médecins. »

Mais les choses changent. « Aujourd’hui, certains labos ont décidé de ne plus verser de subventions aux services. Ils se rendent compte que les obstétriciens ne pèsent plus lourd dans les décisions et que le retour sur investissement n’est pas bon, précise Bruno Carbonne. C’est le cas d’au moins un labo qui détient le marché Sud de l’APHP [Guigoz selon nos informations, ndlr] ». Une information non confirmé par Nestlé, la maison mère de Guigoz..

Malgré les préconisations de l’OMS qui interdit le don de lait infantile, le cours de l’argent n’a pas changé de sens : il va bel et bien toujours des fournisseurs de lait vers la maternité et non l’inverse.

Après la maternité, le matraquage continue

Le passage à la maternité est terminé. Votre enfant porte encore des Pampers aux hanches et sur la langue le goût du Gallia. Changerez-vous de crémerie ? Pour être sûres que non, les marques vous suivent jusqu’à la maison. Dans votre boîte e-mail, les courriers apparaissent. Surprise : ils mentionnent le prénom de votre enfant, son âge mois après mois, votre adresse et votre étage ( !). L’hôpital a-t-il vendu vos coordonnées ?


Capture d’écran

« Sachez que les maternités ne diffusent aucune coordonnée de leurs patientes, répond Marie-Hélène Charmasson, responsable communication externe de Blédina par e-mail. Ce sont les mamans elles-mêmes qui renseignent leurs noms et contacts, soit avec la boîte rose offerte en maternité (en remplissant le coupon leur permettant de bénéficier de réductions), soit via des sites internet spécialisés (en cochant la case : “j’accepte de recevoir des informations de vos partenaires”). »

Parfois, le passage d’une photographe suffit. Celle-là vient à votre chevet de jeune maman vous proposer un cliché de votre bébé, et vous demande de renseigner vos noms et adresse e-mail. L’entreprise s’appelle Primaphot. Elle appartient au groupe Primavista, le même qui vous a fourni les pochettes roses pleines d’échantillon et de bons de réduction. Souriez, vous êtes encerclée.

Publié initialement sur
Terra Eco

 

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7 juin 2013 5 07 /06 /juin /2013 14:39

 

 

Médiapart

 

 

 

 

Une « violence qui porte la marque de l'extrême droite ». Dans son communiqué, jeudi matin, le ministère de l'intérieur s'en tient à ces mots pour évoquer les agresseurs de Clément Méric. Cet étudiant à Sciences-Po de 19 ans, syndicaliste à Solidaires Etudiant-e-s et membre d'Action antifasciste, a été battu à mort mercredi soir, en plein Paris, par un groupe de skinheads.

Jeudi, dans la journée, l'auteur « probable » de l'agression, ainsi que six autres personnes, ont été interpellés. Selon des sources policières, ils « graviteraient pour certains » autour du « noyau dur des Jeunesses nationalistes révolutionnaires » (JNR). Le leader des JNR, Serge Ayoub, a démenti auprès de l'AFP toute implication de son groupe... tout en détaillant l'agression. Il affirme que les jeunes skinheads mis en cause « ont eu le malheur d'avoir les cheveux trop courts et une marque de blouson qui déplaît à d'autres ». Selon lui, ce sont les jeunes, dont Clément Méric, qui ont attendu le groupe de skinheads à la sortie du magasin Citadium, et ce sont eux qui « ont porté les premiers coups ».

 

Clément Méric. 
Clément Méric.© dr

Dans les années 1980, les JNR sont le premier groupe à structurer les skinheads à l’extrême droite, autour de Serge Ayoub, alias « Batskin », que l'on voit sur ces images, dans l’émission « Ciel mon mardi », animée par Christophe Dechavanne :

 link

Après plusieurs années d’absence dans les années 1990, Ayoub est réapparu au milieu des années 2000 aux côtés d'Égalité et réconciliation, le mouvement d'Alain Soral, qui était alors également membre du comité central du FN. « La ligne Alain Soral puis la ligne plus “sociale” de Marine Le Pen (qui apparaît vraiment en 2011 – Ndlr) a été initiée par Serge Ayoub : il est positionné sur une ligne nationaliste révolutionnaire, anti-système, de défense des petits », explique à Mediapart l'historien Nicolas Lebourg, spécialiste des extrêmes droites.

Avec Soral, ils créent Le Local, un bar associatif, puis Ayoub relance ses groupuscules, les JNR et Troisième Voie (TV)« Jusqu’à présent, les JNR se limitaient à des provocations, des actes symboliques. Ayoub les avait par exemple fait défiler en chemises brunes dans Paris. En ce moment, on assiste à une radicalisation », estime Nicolas Lebourg.

 

Serge Ayoub, leader des JNR. 

Serge Ayoub, leader des JNR.© dr


Ces dernières semaines, les violences et actions de groupuscules d'extrême droite se sont multipliées incidents à l'issue des manifestations des anti-mariage pour tousagressions homophobes, opération destinée à huer Copé aux cris de « UMP trahison » lors de la manif du 26 mai, occupation de la terrasse du siège du PS avec une banderole « Hollande démission ». En avril, les agresseurs présumés d'un bar gay à Lille étaient déjà issus de la mouvance de Troisième voie et des JNR. Mais l'agression de Clément Méric porte cette violence à sa plus grande intensité.

« On n'avait pas vu cela depuis les années 1988-89 », explique à Mediapart Nicolas Lebourg« À l’époque, des ratonnades avec les JNR avaient eu lieu à Rouen et Brest ; une librairie gauchiste avait été attaquée, le GUD (Groupe union défense) était impliqué dans une complicité d’assassinat à Lille-3. À chaque fois, c’était des crimes racistes, ce qui n’est pas le cas aujourd'hui », indique-t-il. 

« Ces groupuscules n'ont pas su offrir de victoires symboliques à leurs militants »

Le contexte actuel n’y est évidemment pas étranger. Depuis huit mois, l'opposition à la loi Taubira a galvanisé les groupuscules d’extrême droite« L'objectif de départ était de refaire les manifestations de 1984. Le GUD avait d’ailleurs été ressuscité grâce à ces manifs (il avait fait le plein d'adhésions  Ndlr). » Mais aujourd’hui, les cadres de ces mouvements n’ont pas su cadrer leurs troupes.

« Chez les opposants (au mariage pour tous  Ndlr), tout le monde savait que la loi Taubira allait passer. Il fallait prévoir une porte de sortie, explique Nicolas Lebourg. L’agitation de la nébuleuse du Printemps français est devenue un décor de théâtre où il y a beaucoup d’excitation mais aucune perspective, aucun objectif. Ces groupuscules – notamment les JNR ou les Jeunesses nationalistes d’Alexandre Gabriac – n’ont pas été capables d'offrir à leurs militants des victoires d’étapes, symboliques. Le boulot des cadres est pourtant de créer une montée puis de faire redescendre leurs militants en leur disant :“Bravo, on atteint tel objectif”, ou “On a ramené de nouveaux sympathisants”. »

C'est le cas d'Alexandre Gabriac, chef de file des Jeunesses nationalistes (JN), la branche jeunes du groupuscule pétainiste Œuvre française, en première ligne dans les débordements des manifestations contre la loi Taubira. « Pendant des mois, il a fait beaucoup monter la pression, mais n’a pas su offrir de victoire symbolique à ses militants », estime Lebourg. Jeudi, Gabriac se déchaînait sur Twitter au sujet de l'affaire Méric :

 

Sur Facebook, un compte intitulé “Mouvement National Sciences Po” annonçait que la mort de Clément Méric n'était qu'un début :

 

Selon Nicolas Lebourg, seul le Bloc identitaire (BI) a su garder la main sur ses militants « Fabrice Robert et Philippe Vardon (les dirigeants du BI  Ndlr) ont connu une dissolution, donc ils savent gérer cela et lancer des actions qui ont le goût et l’apparence de la radicalité tout en restant maîtrisées, comme celle sur le toit du siège du PS, le 26 mai, dont ils se sont félicités dans un communiqué. »

Autre explication de cette radicalisation, « le recentrage du Front national », qui « donne de l’air aux radicaux », souligne l'historien« Des gens, à qui on aurait demandé d’être plus calmes à l’intérieur du FN, sont moins tenus à l’extérieur. Un Gabriac ne pourrait pas dire le dixième de ce qu’il dit s'il était au FN.» Nicolas Lebourg note également que, « à la différence de Jean-Marie Le Pen, qui avait une influence sur ces groupuscules, sa fille n’a aucun leadership sur eux, au contraire, elle légitime leur autonomie ».

Depuis son arrivée à la tête du Front national en janvier 2011, Marine Le Pen a en effet entrepris de nettoyer la vitrine de son parti. Si un grand nombre de personnages sulfureux restent dans son entourage et continuent de la conseiller dans l’ombre (lire nos articles ici ou encore là), la présidente du FN a procédé à quelques exclusions médiatiques destinées à marquer le coup et à évincer des proches de Bruno Gollnisch. Comme celle d’Alexandre Gabriac, alors conseiller régional (Rhône-Alpes) du FN, après la diffusion d’une photo le montrant faisant le salut nazi, lors des cantonales de 2011 :


La photo d'Alexandre Gabriac (à droite) faisant le salut nazi, qui a circulé en 2011. 
La photo d'Alexandre Gabriac (à droite) faisant le salut nazi, qui a circulé en 2011.© dr

La même année, en amont de son défilé du 1er Mai, Marine Le Pen avait fait circuler dans la presse des consignes demandant aux responsables départementaux de ne pas faire monter dans les cars toute personne ayant un look de skinheads ou en “treillis-rangers”. Deux ans plus tard, la consigne est loin d'être appliquée, comme Mediapart l'a constaté lors du défilé du 1er Mai dernier (voir notre reportage photo et vidéo).

 

La porosité entre le FN et le reste de l'extrême droite

Jeudi matin, le Front national était pointé du doigt sur RTL. Selon un témoin de l'agression, interrogé par RTL, l'un des skinheads portait « un tee-shirt du Front national ». Interrogée, Marine Le Pen a dénoncé des « amalgames » et s’est empressée de préciser que son parti n'avait « aucun rapport, ni de près ni de loin » avec l'agression « inadmissible », « épouvantable » de Clément Méric :


 


Dans un communiqué, l'avocat du FN, Wallerand de Saint-Just affirme que « selon une source proche de l'enquête, et contrairement à ce qui a été complaisamment diffusé ce matin sur RTL, aucun des agresseurs du jeune Clément n'avait de vêtement marqué Front National ». Le FN a annoncé des poursuites judiciaires contre ceux qui diffuseraient cette « fausse nouvelle particulièrement diffamatoire ». Le député Gilbert Collard a quant à lui renvoyé extrême droite et extrême gauche dos à dos « Il y a des mouvements d'extrême droite et d'extrême gauche localisés par la police, qui sont extrêmement agressifs et qu'il faut absolument éradiquer. »

   Mais entre le FN et le reste de l'extrême droite, la porosité reste très importante (lire nos articles ici et ). En septembre 2010, Marine Le Pen dînait avec Serge Ayoub. En juin 2012, il est venu, avec ses militants, diffuser des tracts et leur journal, Salut Public, sur le marché d’Hénin-Beaumont, pendant la campagne législative de la présidente du FN (les détails ici).

 

Serge Ayoub et ses militants sur le marché d'Hénin-Beaumont en juin 2012. 
Serge Ayoub et ses militants sur le marché d'Hénin-Beaumont en juin 2012.© dr


Interrogée alors sur le plateau de France 3 Nord-Pas-de-Calais, Marine Le Pen avait répliqué qu'ils étaient « venus défendre leur candidat », qui se présentait selon elle « dans une autre circonscription ». Elle avait réfuté tout « lien » avec euxVoir la vidéo ci-dessous à 38’:

 


Le 9 mai 2012, Daniel Mack, qui quelques jours plus tôt assurait la protection des Le Pen avec un badge du Département protection sécurité (DPS), défile sous les couleurs des JNR de Serge Ayoub, comme le relève le site antifasciste Reflexes :

 

 

Daniel Mack.

Daniel Mack.© Le site antifasciste REFLEXes


Enfin, le 15 mai dernier, Serge Ayoub annonçait sur son compte Facebook la venue au Local de Robert Ménard, candidat du FN pour les municipales de 2014 à Béziers :

 

Sur le compte Facebook de Serge Ayoub. 
Sur le compte Facebook de Serge Ayoub.
 

Pour Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de gauche, cette agression est en tout cas « la conséquence de la dédiabolisation et la banalisation du Front national », qui « ont donné l'impression que les idées d'extrême droite étaient des opinions comme les autres ». Le lieutenant de Mélenchon chargé de la riposte au FN a été l'un des premiers à réagir mercredi soir sur Twitter et sur son blog : « L'horreur fasciste a tué en plein Paris. » « Arrêtons de dire qu'ils ne sont plus comme avant ! explique-t-il à Mediapart. Cette violence n'est pas nouvelle, mais mercredi elle a tué. »

 

 


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6 juin 2013 4 06 /06 /juin /2013 18:38

 

Le Monde.fr avec AFP

 06.06.2013 à 09h43 • Mis à jour le 06.06.2013 à 11h06

 

 

Si l'augmentation de la fiscalité relève d'une décision gouvernementale, celle du prix des paquets de cigarettes provient d'une décision des fabricants.

Le gouvernement pousse à une augmentation des prix des cigarettes de 40 centimes en deux temps, 20 centimes en juillet et 20 centimes en octobre, indique le quotidien le Figaro jeudi 6 juin.

Alors que les cigarettiers voulaient éviter une hausse des tarifs en juillet, préférant diminuer leurs marges pour ne pas faire baisser leur volume de ventes, Bercy leur a demandé d'accepter de répercuter cette hausse en deux temps, agitant même la menace d'une hausse de 40 centimes dès juillet, indique le journal qui ne précise pas ses sources.

Si le ministère de l'économie et des finances avait initialement validé le statu quo en mai, il a dû se raviser après un arbitrage de l'Elysée en faveur de la position de la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui souhaite une hausse marquée du prix des cigarettes afin de faire baisser la consommation de tabac, explique le journal.

Si l'augmentation de la fiscalité relève d'une décision gouvernementale, celle du prix des paquets de cigarettes provient d'une décision des fabricants qui décident ou non de répercuter le montant du relèvement des taxes sur leurs prix de vente, pour conserver leurs marges. Ces répercussions doivent ensuite être homologuées par le ministère pour devenir effectives.

Lire le décryptage : Tabac : une hausse pour rien ?

Les cigarettiers craignent que les hausses brutales de prix ne fassent baisser leur volume de ventes et privilégient des augmentations modérées et régulières.

 

 

 

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DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

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          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



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