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29 août 2013 4 29 /08 /août /2013 14:25

 

Rue89

Appli

  28/08/2013 à 17h33

 

 

Rue89 a listé en une appli les nouveaux impôts et taxes depuis que François Hollande est à l’Elysée. Impressionnante créativité fiscale...

 


Une série de cadrans très angoissants (Daniel Chodusov/Flickr/CC)

 

 

 

 

Même Pierre Moscovici en est convaincu : un « ras-le-bol fiscal » monte en France. Ce sentiment est-il justifié ? Rue89 a décidé de recenser les impôts et taxes supplémentaires infligés aux particuliers depuis l’accession au pouvoir de François Hollande. Une créativité fiscale impressionnante au premier abord.

Pour Guillaume Duval, le rédacteur en chef d’Alternatives économiques, on aurait cependant tort de parler de « matraquage fiscal ». Selon lui, la pression fiscale est peu ou prou la même qu’en 2000 :

« Si on observe l’évolution des rendements des quatre principaux impôts progressifs sur les revenus et les patrimoines depuis 2000 (impôt sur le revenu, prélèvements sur les revenus de capitaux mobiliers, impôt sur la fortune et droits de successions) [...] les mesures supplémentaires prises pour 2013 n’ont probablement eu pour effet que de ramener la fiscalité des revenus et du capital des ménages à peu près au niveau qui était le sien en 2000 avant la débauche des baisses d’impôts pour les plus riches et les entreprises qui a, tout au long des années 2000, de plus en plus gravement plombé les finances publiques françaises. Pas de quoi donc pousser des cris d’orfraie. »

 

Les hurlements de la droite

Sauf que le « ras-le-bol » se nourrit de toutes les mesures annexes (TVA, quotient familial...) et de l’effet d’accumulation. Après la hausse des cotisations pour financer la réforme des retraites et la « contribution climat-énergie », bientôt une taxe sur les appareils connectés ? Une nouvelle mesure chaque mois qui passe ? A écouter les hurlements de la droite, on n’en est pas loin.

C’est cette sensation de fuite en avant qui peut créer un malaise – même chez les contribuables à peu près épargnés par les hausses d’impôts.

Tout comme cette désagréable impression que le gouvernement imagine les Français moins sensibles à une multitude de microtaxes plutôt qu’à une hausse d’impôts franche du collier.

 

Pour signaler un oubli : mdeslandes@rue89.com

 

 

Vous êtes concerné si Nouveaux impôts ou taxes instaurés sous François Hollande Date d'entrée en vigueur Rendement annuel attendu
...vous êtes salarié et vous avez pris l'habitude de "travailler plus pour gagner plus". Suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires. Août 2012 750 millions d'euros
...vous touchez un gros héritage ou souhaitez effectuer une importante donation. Relèvement des droits de succession : le plafond en dessous duquel les successions et donations en ligne directe ne sont pas imposées passe de 159 500 euros (tous les dix ans) à 100 000 euros (tous les quinze ans). Août 2012 1,4 milliard d'euros
...si vous étiez assujetti à l'ISF en 2012. Contribution exceptionnelle sur la fortune (uniquement en 2012). Août 2012 200 millions d'euros
...vos revenus annuels dépassent 11 896 euros. Impôt sur le revenu : maintien du gel du barème décidé sous Nicolas Sarkozy (sauf pour les deux premières tranches). C'est une hausse déguisée. En temps normal, le barème augmente pour tenir compte de l'inflation. Conséquence mécanique : une hausse de l'impôt pour tous ceux dont les revenus ont augmenté. Janvier 2013 1,3 milliard supplémentaire
...les revenus de votre ménage dépassent 150 000 euros par part. Impôt sur le revenu : création d'une tranche supplémentaire à 45%. Janvier 2013 320 millions d'euros
...vous avez au moins un enfant et vous êtes imposable. Quotient familial : baisse du plafond. Raboté de 336 euros cette année, il passera de 2 000 à 1 500 euros par demi-part d'enfants à charge l'an prochain (chacun des deux premiers enfants donne droit à une demi-part, chaque enfant supplémentaite à une part entière). Janvier 2013 500 millions d'euros en 2013, un milliard d'euros ensuite
...vous êtes salarié et vous êtes imposable (mais vous pouvez contourner cette disposition en déclarant vos frais réels). Frais professionnels déductibles de l'impôt : baisse du plafond. La déduction de 10% pour frais ne peut excéder 12 000 euros, contre 14 157 auparavant. Janvier 2013 ?
...vous êtes imposable et avez investi dans des niches fiscales. Niches fiscales : coup de rabot général de 15%. Les avantages qu'elles peuvent procurer ne peuvent plus excéder 10 000 euros (18 000 euros si vous avez investi dans des niches "culture" et "outre-mer"). Janvier 2013 ?
...vous êtes imposable, vous avez une grosse voiture et vous l'utilisez pour vos déplacements professionnels. La puissance fiscale des véhicules est plafonnée à 7 chevaux (contre 13 chevaux avant). Soit une baisse mécanique de l'exonération de cotisations sur les indemnités kilométriques pour les véhicules les plus puissants. Janvier 2013 ?
...vous buvez de la bière. Taxe sur la bière : hausse de 160% (environ 5 centimes en plus pour un demi). Janvier 2013 480 millions d'euros
...vous fumez. Taxes sur le tabac : plus 20 centimes par paquet de cigarette, plus 40 centimes par paquet de tabac à rouler. Juillet 2013 250 millions d'euros
...vous êtes retraité et imposable. Instauration d'une taxe de 0,15% (0,3% en 2014) sur les pensions de retraite ("contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie"). Janvier 2013 350 millions d'euros en 2013, 700 millions d'euros ensuite
...vous êtes imposable à au moins 30% et vos placements vous rapportent. Alignement de l'imposition des revenus du capital sur celle du travail. Les intérêts, dividendes et plus-values encaissés à partir de cette année seront imposés selon la tranche d'imposition. Il ne sera plus possible de bénéficier d'un prélèvement forfaitaire libératoire. Janvier 2013 3 milliards d'euros
...vous êtes propriétaire d'un logement vacant dans une commune "où existe un déséquilibre marqué entre l'offre et la demande de logements". Hausse de la taxe sur les logements vacants : 15% de sa valeur locative la première année, 25% à partir de la deuxième. Janvier 2013 150 millions d'euros
...vous achetez une voiture polluante. Hausse du malus automobile. Janvier 2013 177 millions d'euros
...vous payez quelqu'un pour garder un enfant, faire du repassage, du jardinage, du soutien scolaire, etc. Hausse de la TVA sur la plupart des services à la personne (sauf les aides aux personnes âgées, handicapées ou dépendantes). C'était une exigence de la Commission européenne. Juillet 2013 6 millions en 2013, 13 millions ensuite
...vous avez un patrimoine supérieur à 1,31 million d'euros. Réforme du barème de l'impôt sur la fortune (ISF). Janvier 2013 1 milliard d'euros
...vous ne vivez pas à la rue. Hausse des taxes sur l'électricité et le gaz (la Contribution tarifaire d'acheminement, prélevée sur les factures d'électricité et de gaz, finance les retraites de certains agents électriques et gaziers). Surcoût estimé : entre 1 et 5 euros par an selon votre consommation. Mai 2013 ?
...vous avez un enfant au collège ou au lycée et vous êtes imposable. Suppression de la réduction d'impôt pour frais de scolarité dans le secondaire. Jusqu'ici, la réduction d'impôt s'élevait à 61 euros pour un enfant scolarisé au collège et 153 euros pour un lycéen. Janvier 2014 235 millions d'euros
...vous ne vivez pas uniquement d'amour et d'eau fraîche. TVA : le taux normal passera de 19,6% à 20% en 2014, le taux intermédiaire (sur l'hôtellerie et la restauration) de 7% à 10% (et le taux applicable en Corse passera de 8% à 10%). Janvier 2014 Entre 6 et 7 milliards d'euros
...vous êtes salarié. Réforme des retraites : hausse des cotisations salariales (0,15 point en 2014, puis 0,05 en 2015, 2016 et 2017, soit au total 0,3 point). Soit, à terme, environ 4,5 euros par mois en moins sur un smic. Janvier 2014 2,2 milliards d'euros
...vous êtes retraité, imposable et vous avez trois enfants. Suppression de l'exonération d'impôt sur la majoration de 10% des pensions de retraite pour les parents de trois enfants et plus. Janvier 2014 800 millions d'euros
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28 août 2013 3 28 /08 /août /2013 13:54

 

Médiapart

Une carte animée des manifestations dans le monde depuis 1979

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

John Beieler, étudiant en sciences politiques à l’université de Pennsylvanie, a créé un site consacré à toutes les manifestations qui se produisent dans le monde, de celles qui se produisent actuellement en Egypte aux grèves contre Margareth Thatcher en 1979, en passant par les manifestation qui ont accompagné la chute du mur de Berlin.

Beieler s’appuie sur une base de données appelées GDELT, et soutenue par l’université du Texas à Dallas, qui rassemble des informations sur les événements politiques de tous les pays depuis un quart de siècle. Les données rassemblées portent sur des événements à l’échelle internationale, nationale, régionale ou se produisant dans des petites localités. John Beieler a créé un site spécialisé pour présenter les informations de la base GDELT et il a créé une carte animée qui montre toutes les manifestations répertoriées dans le monde depuis 1979.

 

Voir la carte animée de John Beieler en cliquant sur le lien :

http://johnbeieler.org/protest_mapping/

 

 

 

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28 août 2013 3 28 /08 /août /2013 13:29

 

Médiapart

|  Par Rachida El Azzouzi

 

 

 

Allongement de la durée de cotisation après 2020 pour atteindre 43 ans en 2035, dans la droite ligne de ce qu'ont entériné les gouvernements précédents, petite hausse des cotisations sociales, compte temps-pénibilité… Le gouvernement a dévoilé les contours de la réforme des retraites.

Après deux journées de concertation entre syndicats et patronat et des semaines de suspense, le gouvernement a levé, ce mardi 27 août en soirée, le voile sur son projet de réforme des retraites, l’un des dossiers les plus délicats de cette rentrée sociale. Depuis Matignon et devant les ministres concernés, Jean-Marc Ayrault, le premier ministre, a déroulé les principales mesures de cette réforme qui doivent rapporter 7,3 milliards d'euros en 2020, ce qui permettrait de compenser le déficit du régime général, évalué à 7,6 milliards à cette date.

L’annonce est tombée peu après la publication des chiffres du chômage pour le mois de juillet, toujours aussi mauvais et en hausse pour le 27e mois consécutif. Il ne s'agit pas d'un bouleversement du système ou d'une réforme d’ampleur promise tout au long de ces derniers mois par l’exécutif ou encore soufflée par le rapport Moreau pour bâtir un système par répartition en déficit chronique « durablement équilibré et plus juste ».


 
© reuters

C’est même une réforme a minima que cette première réforme des retraites pour la gauche sous la Ve République, la quatrième en vingt ans. Taillée dans le consensus pour ne fâcher personne, bric-à-brac donnant des gages de la CFDT au Medef, elle devrait répondre aux exigences de Bruxelles et des marchés financiers… à court terme et poursuivre en matière d’allongement de la durée de cotisation ce qui a été entrepris en 2003 avec la réforme Fillon.

En voici les grands axes :

 

  • Travailler plus longtemps

La durée de cotisation sera portée à 43 années en 2035, contre 41,5 actuellement. Cet allongement se fera progressivement. Il faudra tout d'abord cotiser 41 ans et trois trimestres dès 2020, puis 42 ans en 2023, 42 ans et un trimestre en 2026, 42 ans et demi en 2029 et enfin 43 ans en 2035. « Il n'y a pas d'autre solution », a assuré Jean-Marc Ayrault. « Ne pas le faire, ce serait s'exposer soit à une diminution des pensions des actuels comme des futurs retraités, soit à une augmentation insupportable des prélèvements, ce que le gouvernement ne veut pas. » Le rapport Moreau avait préconisé un allongement jusqu'à 44 ans pour la génération née en 1989, mais la CFDT, seul syndicat qui ne soit pas radicalement opposé à cette mesure, a eu gain de cause. Elle était contre une augmentation de plus de 43 ans à l'horizon 2035.

 

  • Pas de hausse de la CSG, mais une petite hausse des cotisations

Le gouvernement renonce à augmenter la CSG souvent évoquée et opte pour une hausse des cotisations salariales et patronales de 0,15 point en 2014. Il propose également une augmentation des cotisations patronales et salariales de 0,15 points à partir de 2014. Dans le détail, la hausse des cotisations patronales et salariales sera progressive sur quatre ans : 0,15 point en 2014, puis 0,05 en 2015, 2016 et 2017, soit au final 0,3 point pour les actifs comme pour les employeurs en 2017. « Tous les régimes seront concernés : celui des fonctionnaires, les régimes spéciaux comme le régime général ou, par exemple, celui des indépendants selon des modalités propres », a déclaré Ayrault. Cette solution a été préférée à une hausse de la CSG qui aurait pesé « sur l’ensemble des ménages », avec ceci que cette contribution « n’a pas été créée pour financer les retraites ». « Ce sont donc les cotisations sociales qui seront sollicitées, à un faible niveau », a ajouté le premier ministre.

 

  • Mise en place d’un compte-temps pénibilité

À partir du 1er janvier 2015, un compte personnel de prévention de la pénibilité sera mis en place. Il sera financé par une cotisation des employeurs : une cotisation minimale de toutes les entreprises et une cotisation de chaque entreprise tenant compte de la pénibilité qui lui est propre. Il pourra servir à financer « la formation pour une reconversion, un temps partiel en fin de carrière » ou permettre à un salarié en situation de pénibilité de partir « plus tôt à la retraite ».

Pour les syndicats, qui réclamaient depuis des années de remettre à plat la question de la pénibilité au travail, sujet brûlant, encalminé depuis des années, âprement débattu en 2010, l’une des plus scandaleuses injustices du système français, ce compte-temps est une véritable avancée. « Nous sommes dans le traitement collectif. Nous ne sommes plus dans la réparation individuelle et médicale », pointe Philippe Pihet, le monsieur retraites de Force ouvrière. Le compte pénibilité coûterait un milliard en 2020, 2 à 2,5 milliards en 2035.

 

« 2013 prolonge 2003 !»

Le premier ministre a par ailleurs annoncé que le gouvernement engagera une réforme « pour que le financement de la protection sociale pèse moins sur le coût du travail ». Cette réforme, promise au Medef, concernera la “branche famille” en particulier, a-t-il précisé, ajoutant que « cette évolution sera engagée dès 2014, de sorte qu'il n'y ait pas de hausse du coût du travail l'année prochaine ».

C’est « l’ouverture surprise » du gouvernement, faite lundi 26 août au nouveau patron du Medef, Pierre Gattaz, qui plaide ardemment pour un basculement des 5,4 % de charges patronales de la branche famille vers la fiscalité (CSG ou TVA). Ce que Force ouvrière et la CGT, les syndicats les plus déçus par cette réforme, vont s’employer dans les prochaines semaines à surveiller, car « cela reviendrait à transférer le financement des allocations familiales sur les ménages », s’étrangle Philippe Pihet de Force ouvrière.

 

En 2010, manifestation des salariés du privé et du public contre la réforme Woerth 
En 2010, manifestation des salariés du privé et du public contre la réforme Woerth© reuters

Si quelques mesures les satisfont, comme celle concernant la pénibilité, les femmes ou les jeunes mais avec une portée limitée sur les salariés concernés, cette réforme se situe dans la continuité des précédentes en privilégiant la poursuite jusqu’en 2020 de l’allongement de la durée de cotisation prévue par la loi Fillon, et en prolongeant ces dispositions après 2020, déplorent les deux syndicats. « Ayrault fait du Fillon ! 2013 prolonge 2003 ! Et sur cette question, il n’y a pas eu de concertation », constate Philippe Pihet de FO. « Demander 43 ans de cotisations aux jeunes nés à partir de 1973 alors même qu’on sait qu’ils rentrent de plus en plus tard dans le monde du travail et qu’ils atteindront ainsi l’âge du taux plein bien après 65 ans est une disposition orientée contre la jeunesse », renchérit la CGT dans son communiqué.

 « Ce n’est pas ce que nous attendions de la gauche. En 2010, ils étaient dans la rue avec nous pour défendre la retraite à 60 ans. Aujourd’hui, non seulement ils entérinent les ravages de l’ère Sarkozy, mais ils vont encore plus loin puisqu’à partir de 2020, ils augmenteront encore la durée de cotisation. Nous avons l'impression d'avoir un gouvernement qui écoute plus le patronat que les salariés du monde du travail », abonde un cadre de la CGT. Il espère une forte mobilisation des salariés lors de la journée d’action du 10 septembre pour les salaires, l’emploi et une protection sociale de haut niveau, mais il ne s’attend pas à revivre les manifestations houleuses de 2010 contre la tant décriée réforme Sarkozy.

 Car le gouvernement a tactiquement très bien joué, réussissant à désamorcer et à déminer un dossier explosif et crucial du quinquennat, en ne touchant pas par exemple aux régimes spéciaux ou aux retraites des fonctionnaires. « Il a su faire le grand écart entre patronats et syndicats et à contenter chaque camp. Hier, lundi 26 août, c’était flagrant à la sortie de Matignon. La CFDT était satisfaite car il n'y aurait “pas de modification des règles de calcul des retraites d'ici à 2020” ; la CGT, pourtant très offensive, était satisfaite par certaines mesures de justice, et le patronat était aux anges que le gouvernement lui ai tendu la main sur la baisse du coût du travail. Hollande, tout craché ! » note un observateur avisé du monde social.

 

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28 août 2013 3 28 /08 /août /2013 13:22

 

Marianne

 

  Mercredi 28 Août 2013 à 10:16

 

 

Nicolas Sarkozy et François Hollande, lors de l'investiture de ce dernier - DELALANDE RAYMOND/SIPA
Nicolas Sarkozy et François Hollande, lors de l'investiture de ce dernier - DELALANDE RAYMOND/SIPA
Tout le monde le dit : en France, on paie trop d’impôts. Et ce n’est pas parce que la droite le répète matin, midi et soir, que c’est faux. La France est « un enfer fiscal », assure même le Medef qui en a fait le thème de son université d’été. Avec 46% de prélèvements, la France n’est pas loin, en effet, de détenir un record. Pour autant, ce débat politique sur le niveau des prélèvements obligatoires en France donne lieu à un festival d’hypocrisie politique sans nom.

Hypocrisie à gauche d’abord : le gouvernement dit avoir pris conscience du « ras-le-bol fiscal » des Français, renonce donc à augmenter la CSG pour sauver le régime des retraites, mais augmente le montant des cotisations sociales. Quelle différence ?

Hypocrisie aussi à droite : l’UMP peut légitimement dénoncer les augmentations d’impôts décidées par le tandem Hollande-Ayrault. Mais à condition de rappeler que jamais les impôts n’avaient autant augmenté que durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Si les Français ont aujourd’hui un tel rejet des hausses d’impôts, c’est bien parce qu’en 2011, les impôts avaient déjà augmenté de 30 milliards d’euros. Puis de 20 milliards en 2012 (12 milliards signés Sarkozy et 8 milliards signés Hollande). Oui, du coup, les 20 milliards de hausse de prélèvements pour 2013 apparaissent assurément insoutenables. Celles prévues pour 2014 carrément insupportables.

Et ce n’est pas tout : au 1er janvier, la TVA va augmenter de 19,6 à 20% et toucher l’ensemble des Français. Nicolas Sarkozy voulait, lui, la faire passer à 21,6% ! La droite devrait applaudir : non, elle condamne.

A l’inverse, la gauche - comme la droite et le patronat le réclamaient - va faire baisser les charges des entreprises grâce au Crédit Impôt compétitivité pour un montant de 20 milliards d’euros. Là encore, la droite devrait applaudir : mais non, elle condamne. Elle dit que, plutôt qu’augmenter les impôts, il faut baisser les dépenses publiques, mais ne dit jamais lesquelles. Elle réclame plus de places de prison, plus de policiers à Marseille, mais elle ne dit jamais comment on fait sans augmenter les impôts. Sans rougir, Jean-François Copé promet même aujourd’hui que la droite baissera les impôts quand elle sera de retour aux affaires. Sauf qu’elle n’a cessé de les augmenter quand elle était au pouvoir.

 

L’impôt est l’acte citoyen par excellence. Pour qu’il soit accepté – et acceptable -, il doit être socialement juste. Depuis un an, il est certes un peu plus juste qu’à l’époque du bouclier fiscal, mais la grande réforme fiscale promise par François Hollande pendant sa campagne présidentielle, celle qui devait rendre à l’impôt sa lisibilité et son efficacité, n’a pas eu lieu. Voilà le résultat !
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27 août 2013 2 27 /08 /août /2013 15:32

 

 

Rue89

Pour le soldat @ploum, la première guerre civile mondiale a éclaté
Le Yéti - voyageur à domicile

Publié le 26/08/2013 à 18h08

 

 


Les « soldats » Manning, Assange, Snowden, Anonymous, Dricot alias @ploum (photomontage Yéti)

 

Le dernier stade de la crise de la « Grande perdition » bat désormais son plein. Non, ne cherchez pas du côté de la crise financière, du déclin économique ou de la régression sociale qui va avec. De ce côté-là, c’est bouclé, terminé. Plus que les naïfs hallucinés pour croire au mirage de la « reprise ». Le dernier stade de la grande crise, lui, est autrement plus dramatique : la guerre.

C’est toujours comme ça. Quand les dominants voient leur domination remise en cause, quand ils vont jusqu’à perdre la face, je veux dire quand l’échelle hiérarchique qui leur servait à tenir leurs ouailles en respect vole en éclat, alors, pour sauver ce qui leur reste de pouvoir, ils montrent leur vrai visage : la guerre.

Ne croyez pas que la solution sera démocratique. Ceux qui pensent inverser la tendance par les urnes ne sont tout bonnement pas encore guéris du mal de soumission au vieil ordre lénifiant établi. La démocratie est le leurre par lequel les dominants donnent à leurs sujets une illusion de liberté. Mais que le corps électoral ait une réaction de rejet à leur égard et les masques démocratiques tombent très très rapidement.

Croyez-vous que ceux-là (les dominants) vont se laisser spolier de leurs privilèges par de vulgaires bulletins de vote ? Voyez ce qui s’est passé dans le Chili d’Allende lorsqu’ils aidèrent éhontément un Pinochet à prendre le pouvoir par la force. Voyez leur comportement d’aujourd’hui face à l’Amérique latine des Chavez ou des Morales. Rappelez-vous ce qu’il advint du référendum français de 2005 sur le projet de Constitution européenne.

Le choix des armes

Il existe aujourd’hui deux sortes de guerre, qui diffèrent par le choix des armes, toutes les deux menées bien sûr au nom de la lutte contre le terrorisme (mais jamais évidemment pour assurer une hégémonie géopolitique ou prendre le contrôle des ressources en voie de raréfaction de la planète).

  • Il y a la guerre que les dominants mènent avec leurs bonnes vieilles armes classiques bien sanglantes, tanks, canons et autres joyeux drones. Mais même celles-là, ils ne parviennent plus à les gagner, faute d’ennemis clairement identifiés en face. Voyez le chaos en Irak et en Libye, voyez le retrait piteux d’Afghanistan, leur extrême confusion devant la tragédie syrienne. Et, attendez un peu, vous n’allez pas tarder à constater l’enlisement malien.
  • L’autre guerre – ah, celle-là, une vraie saleté ! – ils ne la mènent pas avec leurs armes à eux, mais sont contraints d’utiliser celles, numériques, que se sont appropriées leurs adversaires. Le blogueur Lionel Dricot, dit @ploum, l’appelle « la première guerre civile mondiale ». Beaucoup moins sanglante, mais tout autant dévastatrice.

Car, dépossédées de ce qui faisait leur puissance – l’économie à croissance triomphante, la finance et ses taux d’intérêt tentaculaires – les « grandes puissances », ne tiennent plus que par les apparences artificielles qu’elles s’efforcent pesamment de maintenir. Or, le Net aujourd’hui est devenu une arme de destruction massive par démythification de l’adversaire et injection de ridicule.

Le NSA sur les traces d’Hadopi

La génération numérique, dit Lionel Dricot, « a développé des valeurs qui lui sont propres mais également une intelligence analytique hors du commun. Les outils dont elle dispose lui permettent de pointer très vite les contradictions, de poser les questions pertinentes, de soulever le voile des apparences ».

Que croyez-vous que les dominants d’en face fissent ? Ben, comme d’habitude, mettre tout le monde sur écoute en s’imaginant ainsi tout contrôler. Mais les affaires Manning, Assange ou autres Snowden, les coups de boutoirs répétés des Anonymous, montrent que les balourds du NSA ne maîtrisent pas plus l’arme numérique que cette benête d’Hadopi ne sut enrayer le téléchargement « illégal ».

Issus de l’ancienne génération, les dominants du futur ancien monde ne sont pas parvenus, et c’est flagrant, à s’approprier l’arme numérique. Lionel Dricot :

« L’ancienne génération n’a pas adopté la culture numérique. Elle s’est contenté de manipuler aveuglement les outils sans les comprendre, en une parodie désespérée du culte du cargo. »

Pris d’une véritable état de panique, fou furieux, le monde d’avant cogne à tout va et aveuglément... dans le vide ! Embastille (toujours trop tard) les rares « pirates » qu’elle peut attraper. Viole sans vergogne ses propre règles (en arraisonnant par exemple un chef d’Etat étranger au mépris de toutes les lois diplomatiques).

La guerre déjà perdue du monde d’avant

S’en prend même à sa propre presse, forcément contaminée, en l’obligeant à détruire ses disques de données... avant de s’apercevoir, comme ce fut le cas avec The Guardian, que ceux-ci ont fait des petits aux quatre coins d’une planète virtuelle qui échappe comme savonnette de leurs paluches pataudes.

Cette première guerre civile mondiale qui fait rage, nos pachydermes arthritiques du bonnet ne peuvent la gagner. Leurs drones sont impuissants contre un ennemi qui se multiplie comme lapins et prospère dans ses propres rangs. Pour pulvériser vos cibles avec vos armes nucléaires, mieux vaut que les cibles en question se trouvent à distance très respectable.

Mais s’il veut gagner, le soldat numérique, lui, sera bien inspiré de prendre conscience qu’il mène une vraie guerre d’un genre nouveau, non un simple monôme de potaches. Et se contenter de ses armes virtuelles et de ses réseaux. Sans s’exposer à celles du monde finissant. Harceler ce dernier à ses points faibles, pourrir sa finance, détourner son économie, révéler ses coups tordus.

Et surtout continuer à le couvrir de ridicule et à le tourner en bourrique. Quand les peuples rient de leurs maîtres, les maîtres ont du souci à se faire. Pas une dictature, pas un mur de Berlin qui ne résistent longtemps à l’hilarité générale, à l’indifférence ou au mépris des populations.

 

 

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27 août 2013 2 27 /08 /août /2013 13:00

 

Le Monde.fr

27.08.2013 à 12h27 • Mis à jour le 27.08.2013 à 14h01 | Par Patrick Roger

 
 

Les conséquences pour le budget de l'Etat ne sont pas encore totalement connues. Mais c'est une ardoise qui pourrait atteindre – voire dépasser – 10 milliards d'euros que la France risque de devoir éponger, faute d'avoir pris en temps utile les dispositions nécessaires.

La Cour des comptes a adressé au ministère de l'économie et des finances, mardi 27 août, un référé portant sur la gestion de deux contentieux communautaires. Pour le premier, relatif au régime fiscal des redistributions de dividendes modifié en 2003, les mesures prises en 2005 ont permis de limiter l'ampleur du contentieux. Néanmoins, relève la Cour, le risque, estimé à 4,15 milliards – incluant 1,1 milliard déjà reversé en 2007 et 2008 – a été insuffisamment provisionné dans la programmation budgétaire.

Le second contentieux est encore plus lourd de conséquences. Il concerne le mécanisme de retenue à la source sur les dividendes versés par des sociétés résidentes à des organismes de placements collectifs en valeurs mobilières (OPCVM) non-résidents. A partir de 2006, celui-ci a fait l'objet de nombreux recours. La Commission européenne a engagé, en mai 2011, une procédure d'infraction à l'encontre de la France et, par un arrêt du 10 mai 2012, la Cour de justice de l'Union européenne a invalidé ce régime d'imposition. Entre-temps, ce sont plus de 10 000 dossiers de réclamation qui ont été déposés devant la Direction des résidents à l'étranger et des services généraux (Dresg).

 

RISQUE D'INCOMPATIBILITÉ DU RÉGIME DE TAXATION SIGNALÉ

Bien qu'alerté du risque d'incompatibilité de ce régime de taxation avec le droit communautaire, le gouvernement choisit, en 2007, alors que les enjeux budgétaires étaient encore limités et le risque juridique moindre, de le défendre. Début 2010, le risque d'une condamnation de l'Etat étant devenu sérieux, "une modification de la règle fiscale aurait dû être envisagée afin de circonscrire les risques financiers pour le Trésor", note la Cour des comptes. Et celle-ci, "pour être efficace, aurait dû intervenir rapidement, c'est-à-dire courant 2010, et s'accompagner de la création d'une recette nouvelle afin de compenser le manque à gagner".

Le gouvernement et la majorité précédents n'en ont rien fait. Pis, les conséquences financières ont été aggravées par un relèvement du taux de prélèvement à la source voté dans la loi de finances rectificative du 28 décembre 2011 à la suite d'un amendement parlementaire auquel le gouvernement ne s'est pas opposé. Cette règle fiscale n'a finalement été modifiée que dans la loi de finances rectificative du 16 août 2012 présentée par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault et adoptée par la nouvelle majorité.

 

Lire : "Les principales dispositions de la loi de finances rectificative pour 2012"


"LE CONTENTIEUX DE SÉRIE LE PLUS IMPORTANT AUQUEL L'ETAT AIT ÉTÉ CONFRONTÉ"

L'ardoise laissée par le précédent gouvernement est lourde. "Evaluées fin 2007 à 510 millions d'euros seulement, les restitutions pourraient atteindre, selon les prévisions de la direction générale des finances publiques (DGIFP) établies à l'été 2012, environ 6 milliards d'euros, intérêts moratoires compris", indique la Cour des comptes, qui n'exclut pas que ce montant soit même dépassé. "Il s'agit du contentieux de série le plus important auquel l'Etat ait été confronté", souligne la Cour. Les incidences budgétaires pourraient s'étaler jusqu'en 2015, la Cour de justice de l'Union européenne ayant ouvert la possibilité de déposer une réclamation jusqu'au 31 décembre 2014.

A l'inconséquence s'ajoute l'imprévoyance. Alors que, pour le premier contentieux, une provision avait été inscrite dans la programmation budgétaire, cela n'a pas été le cas pour le contentieux OPCVM. "Un défaut manifeste", note la Cour des comptes. Les conséquences ont donc été ignorées jusqu'à la deuxième loi de finances rectificative pour 2012. Le risque de devoir procéder à des décaissements aurait normalement dû être pris en compte dans le programme de stabilité 2012-2016 présenté le 4 mai 2012 par la France à la Commission européenne. Rien n'a été inscrit.

C'est donc une véritable bombe à retardement que l'ancienne majorité de droite a léguée à la nouvelle majorité de gauche, sans tenir compte d'aucun des avertissements qui lui avaient été adressés. Le ministère de l'économie et des finances dispose de deux mois pour transmettre à la Cour des comptes les dispositions qu'il envisage de prendre. Le référé et la réponse du gouvernement seront ensuite transmis aux commissions des finances de l'Assemblée nationale et du Sénat.

Patrick Roger
Journaliste au Monde

 


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27 août 2013 2 27 /08 /août /2013 12:51

 

 

blog.laruchequiditoui.fr

J’suis détective privé. Les noms, les faits, les dates, les disparus : je déniche tout grâce à mon flair. Par contre, j’confirme que l’argent n’a pas d’odeur ; je loue ma truffe aux plus offrants. Dans le milieu, on m’appelle la mangouste… Ce matin là, les petits gars de La Ruche qui dit Oui ! ont poussé ma porte avec une mission, « découvrir qui se cache derrière l’agriculture bio et qui fixe les règles dans ce milieu ». J’ai demandé : « Vous avez de quoi payer ? » Ils ont répondu : « Deux kilogrammes d’oseille, en cagette. » Banco, j’décidais de mener l’enquête.

 

 

Mais quel machination dissimule le sourire innocent des producteurs biologiques (ici, Matthieu, arboriculteur et fournisseur de Ruches dans le Nord-Pas-de-Calais) ?

Le sourire d’un agriculteur bio… dissimule-t-il une machination ?

(ici, Michel, arboriculteur et fournisseur de Ruches dans le Nord-Pas-de-Calais).

 

J’en connais un rayon sur la mafia napolitaine, les gangs d’El Paso ou les Yakuzas. Mais pour le réseau de l’agriculture bio, je partais de zéro. Faut dire que sur l’sujet, tous mes contacts prenaient la pose nihiliste… « Le bio, ça n’existe pas » , « c’est du vent » , « c’est une arnaque pour les bobos » , « on y comprend rien » , « c’est opaque »… Est-ce-qu’ils avaient peur de parler ? Possible… Cette affaire devenait aussi trouble qu’un whisky non filtré. Je décidais d’en apprendre plus sur cette mouvance en compulsant les archives des dernières années…

En tant que courant de pensée, l’agriculture biologique peut se réclamer d’influences aussi contradictoires que celle de Masanobu Fukuoka (tendance spirituelle), de Rudolf Steiner (tendance ésotérique), ou d’Albert Howard (tendance scientifique). Mais dans les faits, la notion d’agriculture biologique ne s’est généralisée qu’après la seconde-guerre mondiale, en réaction à l’agriculture chimique et productiviste qui s’imposait en Europe (1). Des poches de résistance sont apparues, pleines d’insoumis voulant continuer à travailler et à manger comme leurs parents, leurs parents avant-eux, et ainsi de suite depuis 10 000 ans. C’est là qu’une première révélation m’a traversé comme une balle de 357 magnum : l’agriculture chimique a réussi à usurper le nom « d’agriculture conventionnelle », alors que c’est elle qui est alternative, nouvelle et dont les effets sur le long terme sont méconnus ! Rien à dire, les lobbyistes de chez Dupont, Bayer, Monsanto et consors ont fait les bons investissements aux bons endroits. Partout, les esprits ont été formatés. Même Bruno Le Maire, alors ministre de l’agriculture, participait à la mascarade quand il déclarait en 2011 (2) : « Ne faisons pas croire aux Français que l’on pourra cultiver des pommes, des poires ou des fruits sans aucun pesticide : ça a toujours existé et ça continuera d’exister. » S’il fallait prendre cette déclaration au sérieux, il faudrait dater l’apparition des pommes et des poires aux années 1960. Il faut dire que l’agro-alimentaire est la première industrie de France, alors les politiques évitent de prendre ce taureau par les cornes (3).

 

Mais comment faisait-on pour cultiver des pommes, avant les pesticides ?

Mais comment faisait-on pour cultiver des pommes avant les pesticides ?

 

Bref. Au tout début, les bios n’étaient pas des zozos, ni des « écolo-bobos ». Ils étaient tout l’inverse : des ruraux un peu conservateurs, des types simples quoi… Cette normalité, ils la revendiquent dès 1952 en créant l’AFRAN : Association Française pour une Alimentation Normale. Et puis les initiatives se multiplient. On voit apparaître le GABO, l’AFAB, et en 1964, Nature et Progrès, l’association qui rédigera le premier cahier des charges de l’agriculture biologique. Leur principe de base : pas de chimie de synthèse. Pour le faire respecter, ils se débrouillent entre eux et mettent en place un système d’auto-contrôle très efficace. En 1985, le gouvernement Français reprend le contrôle de l’affaire et crée le label bio officiel, dont le logo est maintenant bien connu. La marque « Agriculture Biologique » devient propriété du ministère de l’agriculture, qui autorise des entreprises privées à délivrer la certification (aujourd’hui, ces organismes certificateurs sont au nombre de 8). Nature et Progrès a continué de délivrer le label qui porte son nom, de façon autonome et jusqu’à aujourd’hui, mais sans pouvoir revendiquer l’appellation « bio »… Alors finalement, le bio serait devenu une affaire d’Etat ? Pas si sûr… D’après mes sources, les patrons auraient changé discrètement au cours des dernières années. Désormais, la gestion du label « Agriculture Biologique » dépend de l’Union-Européenne : c’est là que sont édictées les règles. Mon enquête prenait un tour inattendu… J’enfilais mon chapeau de feutre et prenais le premier train pour Bruxelles, bien décidé à découvrir enfin la vérité.

 

Les grands manitous du bio ? C'est eux. Je vous ramène une photo.

Les grands manitous du bio ? Les voici. Je vous ramène une photo.

 

Là-bas, j’ai filé rencard à mon indic’. Je l’attendais à l’angle du Manneken-Pis avec une Winston dans le bec, engoncé dans mon imperméable beige à qui les années finissaient par donner la jaunisse. Mon complice m’a emmené au pied de la Commission européenne, au coin du boulevard Charlemagne et de la rue de la Loi. Il m’a ouvert la porte de derrière et je me suis infiltré par les cuisines. A l’étage, j’ai finalement repéré les gros bonnets. Les vrais décideurs se trouvent dans le « Comité permanent de l’Agriculture Biologique » : c’est eux qui ont le monopole de l’initiative (4). Il s’agit de 27 bonhommes  qui se réunissent 6 fois par an environ, chacun d’entre-eux étant délégué par un Etat de l’Union-Européenne. Ils font des propositions de règlement, en collaboration avec les acteurs concernés (syndicats agricoles, ONG, etc.) ; puis ils en discutent et, éventuellement, votent le règlement à la majorité. D’ailleurs, ils sont pas si secrets que ça, et publient des comptes-rendus de chaque réunion qu’ils font. Une fois qu’un règlement est adopté, les Etats membres se contentent de l’appliquer ; en France, c’est donc le Ministère de l’Agriculture qui transmet les ordres. Son rôle consiste surtout à superviser les activités des organismes certificateurs privés : en cas de dérive, il leur retire la licence… En plus de cela, il envoie régulièrement des rapports à la Commission Européenne pour qu’elle puisse aussi superviser la gestion du label au niveau continental.

Cette uniformisation européenne s’est achevée en 2009 : les marques nationales ont disparu et ont été remplacées par le logo bio européen (la petite feuille sur fond vert). La transition n’a pas été du goût de tout le monde. Dans beaucoup de pays, elle représentait une avancée, mais en France, ce nouveau cahier des charges s’avère moins exigeant que l’ancien. Du coup, nos contestataires ont repris du service : de nouveaux labels (comme Bio Cohérence) et d’anciens labels (comme Nature et Progrès) revendiquent avec force des cahiers des charges plus stricts et plus complets, intégrant notamment des aspects humains et sociétaux. 


Logos à gogo

A gauche, le nouveau logo « Bio Cohérence ». Au milieu, le logo bio français qui n’est plus en vigueur (son affichage est facultatif). A droite, le logo bio européen qui prévaut désormais (son affichage est obligatoire).

 

Dans le train du retour, mon regard se perdait dans le vague, au loin dans les champs… La pluie battait sur la vitre… Tous les fils se connectaient dans ma calebasse. J’avais compris, enfin. En fait, l’agriculture biologique existe depuis toujours, mais c’est la première fois de l’histoire qu’elle doit se justifier, se protéger et gagner en visibilité. Dans cette voie, la route sera longue et les débats nombreux. Mais demain, il fera bio.

Affaire classée.


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(1) http://www.monde-diplomatique.fr/2011/02/BAQUE/20129

(2)  http://www.huffingtonpost.fr/mariemonique-robin/agriculture-biologique-pesticides-mensonges_b_1967202.html

(3)  http://www.charliehebdo.fr/news/hors-serie-malbouffe-lobby-agroalimentaire-824.html

(4) http://www.fnab.org/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=8&Itemid=17

 

 

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27 août 2013 2 27 /08 /août /2013 12:11

 

Marianne

  Lundi 26 Août 2013 à 18:44

 

  Léa Ducré

 

Soupçonnée d'avoir espionné l'Union européenne, l’agence de sécurité américaine (NSA) est cette fois accusée d’avoir infiltré l’ONU et l’AIEA.

 

Manifestations à New York contre l'espionnage organisé par la NSA - RICHARD B. LEVINE/NEWSCOM/SIPA
Manifestations à New York contre l'espionnage organisé par la NSA - RICHARD B. LEVINE/NEWSCOM/SIPA
Qui peut échapper à la lorgnette de la NSA ? Certes pas les individus dont les courriels peuvent être lus par l’agence de sécurité américaine, qu’ils soient soupçonnés de préparer un attentat terroriste ou non. Les dernières révélations du magazine allemand Der Spiegel laissent penser que les Etats et les organisations internationales ne sont pas plus à l’abri des infiltrations. Même le système de chiffrage utilisé par les Nations Unies pour sécuriser les visioconférences ne leur a pas résisté.  

Der Spiegel qui avait déjà mis le feu aux poudres en annonçant que l’Union Européenne était espionnée par la NSA continue ses révélations en publiant hier des documents confidentiels provenant du « lanceur d’alerte » Edward Snowden. Ils prouvent que l’agence a en effet intercepté les conversations cryptées des Nations Unies, ainsi que de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Cette fois, ce sont les échanges entre diplomates onusiens qui ont été surveillés. 458 communications peuvent en effet être isolées par la NSA en une seule semaine.  

L’Union européenne sous surveillance renforcée

Selon le journal allemand, la NSA surveillait plus particulièrement l'Union européenne, notamment depuis le déménagement de la délégation européenne des nations unies dans des bureaux new-yorkais en septembre 2012. La NSA détenant les plans des locaux ainsi qu’une cartographie complète de l'infrastructure informatique des représentations européennes à Washington.  
 
La surveillance américaine ne connaît pas non plus de frontières diplomatiques. Dans les ambassades américaines, derrière les tapisseries raffinées... les micros sont partout. Le rapport révèle de fait que l’agence possède des extensions dans 80 ambassades américaines, chargées de surveiller les communications sur les territoires en question. Parfaitement consciente des limites franchies par ce programme « special collection service» (service de collecte spéciale), l'agence demande dans l'un des documents confidentiels publié par l’hebdomadaire allemand à ce que son existence soit impérativement gardée au secret "sous peine de causer d'importants dégâts (aux) relations avec les pays hôtes". 
 
« La surveillance est intense et bien organisée et a peu à voir, voire rien du tout, avec l'objectif de faire échec au terrorisme », écrit Der Spiegel. L'intrusion de la NSA au sein des Etats et des grandes instances internationales sera d’autant plus difficile à défendre. 
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27 août 2013 2 27 /08 /août /2013 11:50

 

 

Rue89

Signalé par Blandine Grosjean

  à lire sur Observatoire des inégalités 27/08/2013 à 10h56

 

La lecture des notes de l’Observatoire des inégalités ne déçoit jamais. On sait, mais le rappel chiffré de certaines réalités redonne à chaque fois du cœur à l’ouvrage.

Les cadres supérieurs, avec un salaire mensuel net moyen de 3 963 euros en équivalent temps plein, touchent deux fois plus que la moyenne des salariés et près de 2,5 fois plus que les employés ou les ouvriers, selon les données 2010 de l’Insee.

Un cadre supérieur homme gagne 1000 euros de plus qu’une femme

Chaque mois, un cadre supérieur dispose de 2 500 euros de plus à dépenser qu’un salarié des catégories populaires. Les écarts sont encore plus importants chez les hommes parce que les cadres supérieurs masculins touchent des salaires beaucoup plus élevés en moyenne : 4 300 euros contre 3 300 euros pour les femmes.

Un écart de un à dix

Si l’on observe l’ensemble de la hiérarchie des salaires, l’écart va quasiment de un à dix et approche les 10 000 euros mensuels. Les cadres dirigeants, ceux des marchés financiers, affichent des salaires en moyenne supérieurs à 10 000 euros et reçoivent en outre de nombreux bonus. Parmi les professions les mieux payées, on compte notamment les avocats, les médecins hospitaliers (8 000 euros bruts en moyenne), les directeurs techniques des grandes entreprises (9 000 euros).

En bas de l’échelle, on trouve les ouvriers non qualifiés de l’industrie et de l’artisanat (1 400 euros), les agents de service des établissements d’enseignement primaire (1 500 euros), et les employés de maison (1 640 euros). Et encore, si ces moyennes dépassent le smic net, c’est que l’on mélange des salariés âgés et des jeunes débutants.

 

Lire sur Observatoire des inégalités :  lien (ici)

 


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26 août 2013 1 26 /08 /août /2013 18:31

 

 

26.08.2013 à 19h08

 
 
Depuis le début de l'année, une factrice de 21 ans, qui travaillait en CDD, a mis fin à ses jours le 15 février, en Haute-Loire et un cadre du service communication a été retrouvé pendu à son domicile parisien le 25 février.

Une postière de 47 ans s'est suicidée au centre de distribution du courrier de Langeac (Haute-Loire) jeudi 22 août, a-t-on appris lundi auprès de la CGT FAPT, confirmant une information du Progrès.
 

"Marie-Hélène semble s'être épuisée, physiquement et psychiquement au travail, estime ce syndicat dans un communiqué. Les éléments dont nous avons connaissance posent clairement la question de la charge et de l'organisation du travail qui mettent les salariés dans une situation d'échec et de désespoir."


 LA FRAGILITÉ DE LA POSTIÈRE DÉTECTÉE

Le syndicat relève toutefois que la "fragilité particulière" de la postière, qui était cadre, avait été "détectée par son encadrement et prise en charge par le service social de La Poste". La CGT FAPT 43 demande "l'arrêt immédiat des réorganisations" et qu'"une expertise soit diligentée sur les risques psychosociaux des postiers du département".

La direction du courrier La Poste Auvergne a expliqué qu'"une cellule de soutien psychologique a immédiatement été mise en place pour l'ensemble des collaborateurs du site". Le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, qui s'est tenu en réunion extraordinaire au lendemain du suicide, a voté la mise en place d'une délégation d'enquête paritaire, sans demander d'expertise externe. L'enquête de gendarmerie faisant suite à ce décès est toujours en cours.

 

VAGUE DE SUICIDES

Deux cadres de La Poste s'étaient suicidés en Bretagne, en février et mars 2012, ainsi qu'un guichetier dans l'Aisne, en novembre de la même année. En Haute-Loire, une factrice de 21 ans, qui travaillait en CDD, a mis fin à ses jours le 15 février, dépassée par la masse de travail qui lui était demandée, accusent ses proches.

Même la direction du groupe n'est plus épargnée. Lundi 25 février, un cadre du service communication, chargé des magazines internes destinés aux 266 000 salariés de l'entreprise, a été retrouvé pendu à son domicile parisien. En arrêt de maladie depuis trois semaines, il était "en état d'épuisement", dénoncent les syndicats.

Même s'il est toujours difficile d'établir un lien entre suicide et situation professionnelle, La Poste avait lancé en 2012 un "grand dialogue" pour tenter de comprendre le mal-être de ses agents. Une commission, présidée par l'ex-secrétaire général de la CFDT, Jean Kaspar, avait été nommée pour évaluer "les impacts humains du changement".

Lire (édition abonnés) : "La Poste est de nouveau confrontée à plusieurs suicides"

 

 

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