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18 janvier 2017 3 18 /01 /janvier /2017 18:39

 

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Invisibles

Sophie, intérimaire de nuit à l’aéroport de Roissy : une « bouche-trou » traitée « comme de la merde »

par , Louise S. Vignaud

 

 

 

 

 

Depuis plus de dix ans, chaque jour vers dix-sept heures, Sophie attend que son téléphone sonne. Ce coup de fil, c’est l’assurance de pouvoir aller bosser une fois la nuit tombée, à l’aéroport de Roissy. Une décennie d’intérim à se flinguer la santé, à subir les abus de pouvoir, le mépris et le sexisme au travail. Ouvrière de nuit, femme, épouse, maman, l’histoire de Sophie, c’est un peu celle de tous les galériens du travail. De ceux qui subissent pour gagner plus, mais perdent beaucoup. L’histoire d’une battante qui donne tout pour sa famille. Et qui ose aujourd’hui parler au nom des oubliés de la nuit.

Cet article a été initialement publié par la revue en ligne Sans A, sous le titre « Sophie, l’oubliée de la nuit ».

Une journée comme les autres, Sophie* pète les plombs. Il est dix heures du matin, elle est au volant de sa voiture sur une petite route de Seine-Saint-Denis quand une femme tente de la doubler. Elle ne se laisse pas faire, tient le cap, puis jette un coup d’œil dans le rétro : la conductrice s’agite et l’insulte. Sophie pile, serre le frein à main, descend en trombe de sa voiture et s’avance, menaçante. « Je sais pas ce qui m’a pris, j’ai donné un coup dans sa portière. J’ai dit : c’est quoi ton problème ? Ouvre la fenêtre ! Heureusement qu’elle ne l’a pas fait. Je l’aurais sortie de là par les cheveux. »

Pourtant, Sophie n’est pas du genre à se mettre en rogne. Mais ce jour-là, la jeune femme de 36 ans n’a pas dormi depuis 24 heures. « C’est pas du tout dans ma nature. Elle n’est pas censée savoir que je n’ai pas dormi. » Le genre de craquage qu’on peut tous avoir un jour. Quand le boulot stresse, fatigue, pousse à bout. Sauf que Sophie n’est pas exactement comme tous les travailleurs.

Boulot, maison... boulot

D’abord, Sophie travaille la nuit. Depuis dix ans, cette maman de trois enfants bosse à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle quand tout le monde dort. Ensuite, Sophie est intérimaire. Un « bouche-trou » traité « comme de la merde », que ce soit par l’agence qui l’envoie en mission ou par la boîte qui l’emploie, une grande compagnie de transport de fret. Elle y a fait le tour des missions, du chargement au déchargement de colis jusqu’au nettoyage des avions. Depuis quelques années, elle remplit les containers prêts à partir au bout du monde. Une sorte de jeu Tetris grandeur nature, en moins drôle. Un « milieu d’hommes », éprouvant et physique. Et quand elle rentre à la maison vers cinq heures, Sophie dort quelques heures puis se charge de l’appartement. Elle range, lave le linge et prépare le déjeuner de ses trois gosses qui rentrent chaque jour du collège entre midi et deux. L’après-midi, peu de temps pour soi avant de refaire une petite sieste à dix-huit heures pour tenir le coup la nuit suivante.

Avant, Sophie jonglait entre deux boulots : la nuit à l’aéroport, le jour dans les supermarchés à présenter des offres promotionnelles. L’enfer. Le corps et le mental n’ont pas tenu. Alors quand il a fallu choisir entre le jour et la nuit, Sophie a « choisi » la nuit. Parce que ça rapporte plus. Aujourd’hui, c’est « moins pire qu’avant », mais c’est toujours compliqué. En bossant de nuit elle peut espérer gagner entre 900 et 1 800 euros par mois. Tout dépend si on l’appelle. Ce dont elle est sûre, en revanche, c’est qu’à la fin du mois, avec le mari et les trois gosses, le compte en banque est toujours à découvert. « T’es tout le temps en train d’appréhender le mois d’après. » Une insécurité constante qui l’oblige à parer au pire. Sophie a des cartes de paiement en plusieurs fois plein le portefeuille. L’intérim de nuit, une aubaine pour certains. Mais pour Sophie, les gens ne se rendent pas compte : « On est mieux payés, mais à quel prix ? On sait jamais si on va travailler, on a pas de droits, on peut nous mettre à la porte du jour au lendemain. »

Les joies de l’intérim

Car même de nuit, l’intérim reste un monde sans sécurité. Chaque jour depuis dix ans, Sophie attend que son téléphone sonne, généralement à dix-sept heures, pour savoir si elle va pouvoir travailler cinq heures plus tard. Un contrat par nuit et « des montagnes de papier qui s’entassent à la cave ». L’intérim, c’est aussi ne pas faire de vagues. « Faut surtout pas se mettre mal avec la boîte d’intérim. Si t’as un accident du travail, faut surtout pas le déclarer. Ils te blacklistent et te rappellent plus pendant des semaines. Et tu peux rien faire. » Pareil pour les formations. Sophie a longtemps pensé que c’était à elle de les payer. « Le chef d’agence me disait : on vous paye déjà, on va pas payer ça en plus. » Elle finit par réclamer le remboursement, s’accroche, se bat pour ses droits. Résultat : « J’ai plus eu de missions pendant trois semaines. »

Ne pas trop en demander et se faire bien voir. C’est le créneau de certaines boîtes d’intérim comme celle de Sophie. « Il faut faire des petits cadeaux pour avoir beaucoup de missions, ça peut être du chocolat, des petits parfums… c’est monnaie courante. » Autrement dit : rincez votre patron, vous pourrez peut-être bosser. Et quand on a ce genre de petit pouvoir, ça peut aller encore plus loin. Trop loin. « Les superviseurs viennent te voir, te disent : “On pourrait boire un café ensemble ? Je vais donner ton nom”... » Des chefs d’agence qui se prennent pour des maquereaux, la totale. « Autant que j’aille au Bois de Boulogne, je gagnerai plus et au moins je travaillerai pas en plus ! » Des abus confirmés par l’USCI-CGT, principal syndicat de l’intérim, régulièrement alerté par les travailleurs.

« J’appelle ça Guantanamo »

Sophie en a marre de l’intérim. Depuis plusieurs années elle tente d’obtenir le statut de salariée dans la boîte qui l’emploie presque chaque nuit, à l’aéroport. Trois candidatures, trois refus. Mais toujours là, en intérim. Et dans cette grande compagnie de transport de colis, sur le papier, salariés et intérimaires c’est même boulot mais pas « même combat ». Aux containers, les « embauchés » déchargent cinq à six avions par nuit. Pour les intérimaires, ça peut monter à dix. « Nous, le régulateur nous appelle à la radio : alpha, tango, machin. Vas là-bas, reviens ici… ». Les intérimaires sont mobiles, déplaçables comme des pions au gré des besoins, quand les embauchés, eux, gardent leur position toute la nuit.

Aux intérimaires aussi de se coltiner « les tâches les plus ingrates ». Avant, Sophie bossait de nuit au nettoyage des avions. « Tu manipules des produits toxiques : il y a une tête de mort dessus, rien d’autre. Et ça commence à te gratter. Tu as des pauvres gants, dont tu finis par mettre quatre paires, mais tu as quand même des boursouflures sur tout le bras. » Et quand elle demande ce qu’il y a dans le flacon, on lui dit : « Tu le fais, c’est tout ». Mais le pire est ailleurs. « L’esclavagisme moderne », c’est au déchargement des colis. Là-bas, tout doit aller très vite. Et en cas de fléchissement, les « cordos », les superviseurs, sont là pour accélérer la cadence. « J’appelle ça Guantanamo. Ils te surveillent de là-haut. Quand ça va pas assez vite, ils arrivent derrière toi et ils te stressent. » Sophie ne prend plus de missions là-bas : « C’est trop dur. Au bout d’un moment, on en peut plus. »

Sexisme nocturne

C’est aussi au pôle de déchargement que le sexisme est le plus fort. Là-bas, on veut des mecs, des durs. Mais quand on est une femme, il n’y a pas trente-six options si on veut bosser de nuit pour gagner plus. On se retrouve toujours dans des milieux d’hommes. Sophie a donc appris à encaisser. « J’étais une des rares filles, et un des superviseurs m’a dit clairement : “On devrait interdire les femmes ici, porter des colis c’est pas pour les femmes”. » Mais les femmes aussi, ont « besoin de manger ». Alors Sophie doit vivre avec les remarques sexistes de ses supérieurs, mais aussi de ses collègues. « Ils se permettent de faire des blagues lourdes. Certains disent à mon mari : “Ah bon ! tu laisses ta femme travailler la nuit ! C’est comme si je faisais la pute”. »

Les plaisanteries douteuses, les discussions qui tournent en boucle, Sophie en a marre. On a tous un collègue un peu chiant qui nous raconte sa vie à la pause. Mais ceux de Sophie, c’est un cran au dessus dans le décalage. Elle encore, a sa famille. Mais beaucoup d’autres n’ont plus de vie sociale. « Ils dorment la journée, ils se traînent jusqu’à 19h, c’est l’heure de manger, ils se traînent ensuite au travail. Ils sont pas sortis de chez eux. Ils ne voient que leur travail. Ils répètent toujours les mêmes trucs. J’en ai marre, je leur dis : vous êtes tous déformés ici ou quoi ? » L’ambiance de travail, l’insécurité de l’emploi, les cadences de nuit… Sophie est forte mais a ses limites.

Crèmes « bonne mine » et Lexomil

A force de rester debout et de porter des objets lourds, son corps lâche. A commencer par le dos. Pour soulager la douleur, Sophie fait appel à ses trois rejetons : « Je dis aux enfants de m’écraser le dos, ils marchent sur mon dos, ça claque, ça aide ». Avant, Sophie enchaînait les missions sans dormir, jour et nuit, sans moufter. Mais aujourd’hui, l’esprit non plus n’y est plus. « Je suis fatiguée, je suis irritée, parfois j’ai plus envie d’y aller. A 40 ou 50 ans, je ne sais pas comment je vais faire. » Elle dort en décalé et ne parvient pas à se réveiller reposée. « Le vendredi et le dimanche soir je ne travaille pas. Je dors la nuit et après je me sens bien. C’est un autre réveil. » Pour cacher la fatigue, la jeune femme a ses petits secrets : un attirail de crèmes « bonne mine », toujours rangé dans son sac.

Il y a plusieurs mois, les petites astuces n’ont plus suffi. Sophie est passée au Lexomil. « A cause des problèmes de sommeil, mais aussi de stress, de ne jamais savoir si tu vas travailler ou pas. » Nerveuse, fatiguée, irritable, elle choisit les anxiolytiques pour éviter de s’énerver ou de craquer. « Avec le Lexomil tu es vraiment calme, mais tu deviens un robot. Tu n’arrives même plus à pleurer, tu n’as pas d’émotions. » Avant de mettre le hola : « J’ai pensé à ma santé, je me suis dit : je travaille déjà de nuit, je fume beaucoup, alors je préfère m’énerver, au moins ça sort ». Parfois, une fois rentrée chez elle, Sophie envoie tout péter : « De toutes manières, je ne peux pas le faire au boulot. »

« Que mes enfants n’aient pas à galérer comme moi »

Il y a cinq ans, la super maman a pris ses cliques et ses claques et s’est installée chez sa sœur, le temps de réfléchir. A cette période, elle enchaîne deux boulots, travaille le jour et la nuit. Son mari, commercial de formation, tente de monter pour la deuxième fois sa boîte. Mais il rame. En attendant, Sophie charbonne et les fins de mois, la famille se retrouve au maximum du découvert autorisé : 800 euros. « Je devais travailler pour deux. T’es fatiguée, t’es toujours énervée contre l’autre, t’as l’impression qu’il fait pas d’effort. » Le couple frôle la séparation. Aujourd’hui, les tensions sont toujours là, mais Sophie et son mari ont repris le dessus, notamment pour les enfants.

Elle le reconnaît à demi-mot, si les petits n’étaient pas là, elle aurait arrêté depuis longtemps de se tuer au boulot toutes les nuits. Mais elle continuera tant qu’elle pourra, « pour qu’ils puissent partir en vacances, voir autre chose que Bondy 93 ». À onze, treize et quatorze ans, les jeunes ados se rendent bien compte que leur maman s’épuise au travail. Elle souffre de certains de leurs regards, de leurs inquiétudes, des « Tu as l’air fatiguée aujourd’hui », ou des « Repose-toi maman ». « J’ai l’impression qu’ils ont pitié de moi ». Le plus dur, c’est le week-end, quand ils veulent profiter d’une journée en famille, « aller ici ou là, et que moi je leur dis : “Non, je dors, je suis fatiguée”. » Sophie aimerait être plus présente mais aussi ne pas compter quand elle les emmène manger un « MacDo » ou voir un film au ciné. « Quand ils gaspillent, je leur dis que je suis debout la nuit, que je ne dors pas pendant qu’ils sont dans leur lit, que je charge des choses lourdes pour pouvoir leur payer. Je leur demande de faire attention. » Inculquer des valeurs, réussir leur éducation, c’est ce qui importe le plus. « Pour qu’ils n’aient pas à galérer comme moi ».

Changement de perception

Pourtant Sophie a fait du chemin. Lorsqu’elle arrive en France à l’âge de dix ans, elle vit avec ses parents et ses quatre frères et sœur dans un petit studio du quartier Oberkampf, à Paris. « A l’époque, c’était les pauvres là-bas, c’était pas bourgeois comme aujourd’hui. » La famille ne parle pas français, n’a pas de papiers et ne bénéficie pas d’allocations. Sophie va à l’école mais comprend vite que pour s’en sortir, il va falloir trimer. Ado, elle travaille avec ses parents dans les ateliers de confection du Sentier. A dix-huit ans, elle obtient ses papiers : « Je me suis dit, là, il faut que je travaille, que j’ai mon propre argent pour pouvoir me payer des chaussures, des vêtements, n’importe. Avec mes parents, c’était pas évident. » Elle enchaîne les petits boulots : vendeuse, caissière, tout pour pouvoir devenir indépendante. « C’était pas parce que je ne voulais pas étudier, c’est parce que je n’avais pas les moyens d’étudier. »

Maman à son tour, Sophie voit maintenant les choses autrement. Elle sait ce que c’est de ne pas pouvoir offrir à ses gosses les dernières baskets ou consoles à la mode. « Avant je me disais : c’est à cause de mes parents tout ça. Maintenant quand j’y pense, cinq enfants, pas de droit, travail au noir… Je vois mon père quand il a dû demander sa retraite, il lui manquait plein de papiers. » Elle, au moins, s’estime heureuse d’avoir des contrats de travail, de pouvoir cotiser mais s’inquiète pour ses droits. « A la retraite, les salariés normaux, ils peuvent faire valoir qu’ils ont bossé la nuit mais nous, les intérimaires, comment ça va se passer ? » Sophie s’inquiète pour l’avenir et commence à se renseigner sur ses droits. Des recherches qui ont fini par changer sa perception du travail. « Avant je pensais : “Grâce à eux j’ai du travail”. Maintenant je pense autrement. Je les voyais en bons samaritains, mais en fin de compte, c’est moi qui leur donne de l’argent. »

Comme ses parents avant elle, Sophie espère aujourd’hui le meilleur pour ses enfants. Eux voulaient que leur fille soit française et puisse travailler. Elle, souhaite maintenant que ses enfants « étudient et soient protégés par un vrai CDI ». En attendant qu’ils choisissent leur voie, l’important pour Sophie est de passer du temps avec eux, de leur faire plaisir. Depuis longtemps, les petits rêvent de passer une journée en famille à Disneyland Paris. Mais une journée dans le monde magique de Mickey coûte cher. Trop cher pour Sophie, oubliée de la nuit.

Texte Louise S. Vignaud, photos Julien De Rosa

*Pour éviter à Sophie de se retrouver sans boulot pour avoir pris le risque de témoigner, son prénom a été changé.

Cet article a été publié par le site Sans A.
Sans A vise à changer le regard de tous sur les exclus. Il cherche à « rendre Visibles les Invisibles » pour lutter contre les préjugés et les stéréotypes à l’encontre des personnes précaires et rendues invisibles dans notre société.

 

 

 

 

 

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Source : http://www.bastamag.net

 

 

 

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17 janvier 2017 2 17 /01 /janvier /2017 18:23

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

Face à la vague de froid, le nucléaire se révèle inadapté

17 janvier 2017 / Marie Astier (Reporterre)

 

 

Alors que la vague de froid s’intensifie, le réseau électrique français est à la limite de sa capacité. En cause : trop de nucléaire, inadapté aux pointes de consommation, et trop de chauffage électrique. Les experts écologistes recommandent un autre mix énergétique.

 

Vous l’avez sans doute déjà senti lundi, mais c’est surtout à partir de ce mardi 17 janvier, et jusqu’à vendredi que la vague de grand froid s’installe sur la France. Météo France nous promet des « journées sans dégel », avec des températures négatives allant jusqu’à – 10 degrés, inférieures de quatre à huit degrés aux normales saisonnières.

Une vague de froid moins importante que celle de février 2012, mais qui arrive dans un contexte particulier. « On approche d’un pic de consommation d’électricité historique, alors que les moyens de production sont historiquement bas », note-t-on chez Réseau de transport d’électricité (RTE), en charge de la gestion du réseau électrique. Car cinq réacteurs nucléaires sont à l’arrêt cette semaine, contre un seul à la même période l’an dernier. Le parc nucléaire français en compte 58, fournissant les trois quart de l’électricité. Dès novembre, RTE prévoyait un hiver difficile. Reporterre vous avait raconté pourquoi la découverte d’irrégularités dans la conception de certaines pièces avait poussé l’Autorité de sûreté nucléaire à demander la mise à l’arrêt et le contrôle d’une douzaine de réacteurs.

Or, « un degré de moins à l’extérieur, c’est 2.400 mégawatts de consommation supplémentaire, soit celle de Marseille et Lyon réunis », rappelle RTE. Ce mardi, la pointe de 19 h devrait atteindre une puissance appelée de 91.300 MW, qui sera comblée par 89.000 MW de production française et une possibilité d’importation de 6.000 MW. Aucune mesure exceptionnelle ne devrait être mise en place. L’incertitude plane sur demain mercredi, où le pic pourrait atteindre 95.000 MW. « La situation est fragile, mais il n’y a pas de coupures d’électricité programmées pour l’instant », rassure-t-on chez RTE. Avant le black-out, une série de solutions ont été prévues pour diminuer la demande. Dans l’ordre, il est donc possible :
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Couverture d’importer plus d’énergie de chez nos voisins,
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Couverture d’interrompre l’approvisionnement de 21 sites industriels très consommateurs,
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 et enfin de baisser la tension (une ampoule électrique éclairera moins par exemple).

Aucune de ces solutions n’a jamais eu à être mise en place encore en France, et RTE prévoit d’éviter grâce à elles les coupures d’électricité. Sinon, il promet « de maintenir l’électricité au plus grand nombre de clients possibles » avec des coupures « momentanées » et « programmées » sur le réseau.

 

Risques dans le nucléaire

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- Pour consulter l’évolution en temps réels des consommations et moyens de production, suivre ce lien RTE

 

 

 

 

 

 

Mais l’hiver risque d’être long, même après cette semaine de grand froid. « En ce moment, pour faire face au pic, on sollicite beaucoup l’hydraulique. On va rapidement l’épuiser, alors que les réserves dans les barrages ne se reconstituent qu’au printemps, à la fonte des neiges », explique Benjamin Dessus, ingénieur et économiste spécialiste des énergies, président de l’association Global Chance. Côté importations, il est tout aussi dubitatif : « Il fait aussi froid en Allemagne ! On n’est pas sûrs de trouver de l’électricité sur le marché à chaque fois que l’on en a besoin, et en plus elle est très chère. »

Surtout, il s’inquiète des conséquences sur la sécurité nucléaire. EDF a obtenu le report de l’arrêt du réacteur n°2 de la centrale du Tricastin, qui devait être lui aussi contrôlé. Finalement, il ne s’arrêtera de fonctionner que dans deux semaines, le 3 février. « On prend des risques, proteste Benjamin Dessus. C’est comme dire que l’embrayage de la voiture est trop usé, mais qu’on continue encore de rouler. Sauf que là, il s’agit d’un réacteur nucléaire... »

Le responsable de la crise, c’est le chauffage électrique

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Un thermostat de radiateur.

« On paye aujourd’hui des décisions irrationnelles », estime Marc Jedliczka, porte-parole de l’association d’experts en énergie Negawatt. La France a un mix énergétique très particulier. « Le problème est structurel : on a fait le choix du nucléaire, une énergie qui est faite pour fonctionner le plus longtemps possible dans l’année, et en même temps du chauffage électrique, qui crée une pointe de consommation en hiver. C’est aberrant ! », poursuit-il. Déjà en 2009, Negawatt faisait le constat que l’essentiel de la hausse de consommation d’électricité en hiver est dû au chauffage électrique, et montrait qu’entre 1996 et 2009, le nombre de logements équipés avait presque doublé, de même que la « sensibilité au froid », c’est à dire le lien entre température extérieure et hausse de la consommation d’électricité. « Résultat, quand il fait froid, c’est le bazar », résume-t-il...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

 

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17 janvier 2017 2 17 /01 /janvier /2017 18:13

 

 

Source : http://www.cadtm.org

 

 

Pour la prise de pouvoir par le peuple : Dix propositions afin de ne pas reproduire la capitulation que nous avons connue en Grèce

 

28 décembre 2016 par Eric Toussaint

 

 

Pour éviter de reproduire la capitulation que nous avons connue en Grèce en 2015, je fais dix propositions sur la prise de pouvoir par le peuple |1|.

 

La première proposition est la nécessité, pour un gouvernement de gauche, de désobéir, de manière très claire et annoncée au préalable, à la Commission européenne. Le parti qui prétend, ou la coalition de partis qui prétendent gouverner et, bien sûr, je pense par exemple à l’Espagne, devront refuser d’obéir, dès le début, aux exigences d’austérité, et s’engager à refuser l’équilibre budgétaire. Il faudra dire : « Nous ne respecterons pas l’obligation décrétée par les traités européens de respecter l’équilibre budgétaire » parce que nous voulons augmenter les dépenses publiques pour lutter contre les mesures anti-sociales et d’austérité, et pour entreprendre la transition écologique. Par conséquent, le premier point est de s’engager d’une manière claire et déterminée à désobéir. Selon moi, après la capitulation grecque, il est essentiel d’abandonner l’illusion d’obtenir de la Commission européenne et des autres gouvernements européens qu’ils respectent la volonté populaire. Conserver cette illusion nous conduirait au désastre. Nous devons désobéir.

 

Deuxième point : S’engager à appeler à la mobilisation populaire. Tant au niveau de chaque pays qu’au niveau européen. Cela aussi a échoué l’année dernière en Grèce. Il est évident que les mouvements sociaux européens ne furent pas à la hauteur en termes de manifestations, qui certes eurent lieu, mais ne montrèrent pas un niveau suffisant de solidarité avec le peuple grec. Mais il est vrai aussi que l’orientation stratégique de Syriza ne prévoyait pas de faire appel à la mobilisation populaire au niveau européen, ni même de faire appel à la mobilisation populaire en Grèce. Et quand ils ont appelé à la mobilisation par le référendum du 5 Juillet 2015, ce fut pour ensuite ne pas respecter la volonté populaire de 61,5% des Grecs, qui refusèrent d’obéir aux exigences des créanciers.

 

Troisième point : S’engager à organiser un audit de la dette avec la participation des citoyens. Je dirais que cet audit devra être simultané à la suspension des remboursements de la dette. Les situations dans 28 pays de l’Union européenne sont différentes. Il y a des pays européens où la suspension des remboursements est une mesure de nécessité absolue et prioritaire, comme dans le cas de la Grèce, et comme serait le cas du Portugal et de Chypre. En Espagne, il faudrait voir. Dans d’autres pays, il est possible de réaliser d’abord l’audit et ensuite décider de la suspension des remboursements. Ces mesures doivent être mises en œuvre en tenant compte de la situation spécifique de chaque pays.

 

Quatrième mesure : Mettre en place des contrôles des mouvements de capitaux. Et tenir compte de ce que cela signifie. C’est à dire aller à l’encontre de l’idée selon laquelle il serait interdit aux citoyens de transférer quelques centaines d’euros à l’étranger. Il est évident que les transactions financières internationales seront autorisées jusqu’à un certain montant. Par contre, il s’agit de mettre en place un contrôle strict sur les mouvements de capitaux au-dessus d’un certain montant des transferts.

 

Cinquième mesure : Socialiser le secteur financier et le secteur de l’énergie. Selon moi, socialiser le secteur financier ne consiste pas seulement à développer un pôle bancaire public. Il s’agit de décréter un monopole public sur le secteur financier, à savoir les banques et les sociétés d’assurance. Une socialisation du secteur financier sous contrôle citoyen. C’est-à-dire transformer le secteur financier en service public |2|. Dans le cadre de la transition écologique, bien sûr, la socialisation du secteur de l’énergie est également une mesure prioritaire. Il ne peut y avoir de transition écologique sans monopole public sur le secteur de l’énergie, tant au niveau de la production que de la distribution.

 

Proposition numéro six : Création d’une monnaie complémentaire, non convertible. Que ce soit dans le cas d’une sortie de l’euro ou d’un maintien dans la zone euro, de toute façon, il est nécessaire de créer une monnaie complémentaire non convertible. Autrement dit, une monnaie qui sert, en circuit court, aux échanges à l’intérieur du pays. Par exemple, pour le paiement de l’augmentation des retraites, des augmentations de salaire aux fonctionnaires, pour le paiement des impôts, pour le paiement des services publics ... Utiliser une monnaie complémentaire permet de se détacher et de sortir partiellement de la dictature de l’euro et de la Banque Centrale Européenne. Bien sûr, on ne peut pas éviter le débat sur la zone euro. Je pense que dans plusieurs pays, la sortie de la zone euro est également une option qui doit être défendue en tant que partis et syndicats de classe. Plusieurs pays de la zone euro ne pourront pas réellement rompre avec l’austérité et lancer une transition écosocialiste sans quitter la zone euro. Dans le cas d’une sortie de la zone euro, selon moi, il faudra faire une réforme monétaire redistributive. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie décréter, par exemple, que jusqu’à 200.000 euros liquides, le taux de change serait de 1 euro pour 100 pesetas. Mais au-dessus de 200.000 (ou peut-être au-dessus de 100.000), le taux de change serait de 1.5 euros pour obtenir 100 pesetas. A un niveau encore supérieur, il serait de 2 euros. Au-delà de 500.000, il faudrait donner 10 euros pour obtenir 100 pesetas. Ceci consiste en une réforme monétaire redistributive. Cela diminue le liquide en circulation et redistribue la richesse liquide des ménages. Et bien sûr, cela élimine une partie des actifs liquides des 1% les plus riches. Sachant que, je ne connais pas exactement ce que les données du Pays basque et de l’Espagne, mais près de la moitié de la population n’a même pas d’épargne. 30% de la population, les moins riches, ont des dettes, pas d’actifs liquides. Ils ont éventuellement du patrimoine en termes de logement (hypothéqué ou non), mais cette proportion de la population n’a pas de capital.

 

La septième mesure : Bien sûr, une réforme radicale de la fiscalité. Supprimer la TVA sur les biens et les services de consommation de base, comme la nourriture, l’électricité et l’eau, et d’autres bien de première nécessité. Par contre, une augmentation de la TVA sur les biens et les produits de luxe, etc. Nous avons aussi besoin d’une augmentation des impôts sur les bénéfices des entreprises privées et des revenus au-dessus d’un certain niveau. Autrement dit, un impôt progressif sur les revenus et sur le patrimoine.

 

Huitième mesure : Déprivatisations. « Racheter » les entreprises privatisées pour un euro symbolique. Ainsi, de ce point de vue, utiliser l’euro pourrait s’avérer très sympathique, en payant un euro symbolique à ceux qui ont profité des privatisations. Et renforcer et étendre les services publics sous contrôle citoyen.

 

Neuvième mesure : Réduire le temps de travail avec maintien des salaires. Abroger les lois anti-sociales et adopter des lois pour remédier à la situation de la dette hypothécaire. Cela pourrait très bien se résoudre par la loi, en évitant des procès (car il y a de nombreux procès sur la dette hypothécaire où les ménages sont confrontés aux banques). Un Parlement peut décréter par une loi l’annulation des dettes hypothécaires inférieures à 150.000 euros, par exemple. Cela permettrait d’éviter d’aller en justice.

 

Dixième mesure : Entamer un véritable processus constituant. Il ne s’agit pas de changements constitutionnels dans le cadre des institutions parlementaires actuelles. Il s’agirait de dissoudre le parlement et de convoquer l’élection au suffrage direct d’une Assemblée constituante. Bien sûr, il faudra tenir compte des questions de nationalités, etc. mais il s’agit d’ouvrir un véritable processus constituant, que ce soit aux niveaux des nationalités ou au niveau de l’État en tant que tel. Et de rechercher à insérer ce processus dans d’autres processus constituants au niveau européen.

 

Ce sont pour moi dix propositions de base à soumettre au débat. Mais je mets ces mesures à un niveau élevé de priorité. Parce que je crois que, sans mesures radicales annoncées depuis le début, il n’y aura pas de rupture avec des politiques d’austérité. Il n’y a pas de marge de manœuvre pour rompre avec les politiques d’austérité sans prendre des mesures radicales contre le grand capital. Ceux qui pensent qu’ils peuvent éviter cela, ce sont des « enfumeurs » qui ne pourront pas obtenir de réelles avancées concrètes. Le niveau européen, l’architecture européenne est telle, et la crise du capitalisme est tellement étendue qu’il n’y a pas de réel espace pour des politiques productivistes néo-keynésiennes. Selon moi, l’écosocialisme ne doit pas être à la marge mais au cœur du débat, d’où doit venir les propositions immédiates et concrètes. Il faut mener à bien la lutte contre l’austérité et se lancer sur le chemin et la transition de éco-socialiste est une nécessité absolue et immédiate.


Traduit par Trommons

 

Notes

|1| Ce texte correspond à la conférence que Eric Toussaint a donnée à Bilbao le 25 Septembre 2016 lors de la troisième réunion écosocialiste internationale http://alterecosoc.org/?lang=fr

|2| Pour une explication à propos de la socialisation des banques, voir Que faire des banques ? Version 2.0, http://www.cadtm.org/Que-faire-des-banques-Version-2-0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Eric Toussaint

docteur en sciences politiques des universités de Liège et de Paris VIII, porte-parole du CADTM international et membre du Conseil scientifique d’ATTAC France. Il est l’auteur des livres Bancocratie, ADEN, Bruxelles, 2014 ; Procès d’un homme exemplaire, Éditions Al Dante, Marseille, 2013 ; Un coup d’œil dans le rétroviseur. L’idéologie néolibérale des origines jusqu’à aujourd’hui, Le Cerisier, Mons, 2010. Il est coauteur avec Damien Millet des livres AAA, Audit, Annulation, Autre politique, Le Seuil, Paris, 2012 ; La dette ou la vie, Aden/CADTM, Bruxelles, 2011. Ce dernier livre a reçu le Prix du livre politique octroyé par la Foire du livre politique de Liège. Il a coordonné les travaux de la Commission pour la Vérité sur la dette publique de la Grèce créée le 4 avril 2015 par la présidente du Parlement grec. Cette commission a fonctionné sous les auspices du parlement entre avril et octobre 2015. Suite à sa dissolution annoncée le 12 novembre 2015 par le nouveau président du parlement grec, l’ex-Commission poursuit ses travaux et s’est dotée d’un statut légal d’association sans but lucratif.

 

 

 

Source : http://www.cadtm.org

 

 

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16 janvier 2017 1 16 /01 /janvier /2017 14:45

 

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

PHOTOS. Les 8 ultra-riches qui possèdent autant que la moitié de l'humanité

 

 

PHOTOS. Qui sont les 8 ultra-riches ?

Huit personnes détiennent autant de richesse que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. C'est le constat accablant que dresse l'ONG britannique Oxfam dans un rapport publié avant l'ouverture du Forum économique mondial à Davos, le 16 janvier. Au premier rang du classement des huit personnes les plus riches de la planète, culmine sans surprise le fondateur de Microsoft, Bill Gates, avec un patrimoine estimé à 75 milliards de dollars.

PHOTOS. Qui sont les 8 ultra-riches

L'Espagnol Amancio Ortega, à la tête d'Inditex, la maison mère de Zara, est en deuxième position avec 67 milliards de dollars. Les montants des fortunes de ces magnats du business ont été établis par le magazine "Forbes".

PHOTOS. Qui sont les 8 ultra-riches

 

Warren Buffett détient 60, 8 milliards de dollars. Le PDG et premier actionnaire de Berkshire Hathaway se hisse à la troisième place de ce classement des plus riches.

PHOTOS. Qui sont les 8 ultra-riches

Le Mexicain Carlos Slim, magnat des télécoms latino-américains en quatrième position avec 50 milliards de dollars.

PHOTOS. Qui sont les 8 ultra-riches

La cinquième fortune (45, 2 milliards de dollars) est celle détenue par Jeff Bezos, le fondateur et PDG d'Amazon.

PHOTOS. Qui sont les 8 ultra-riches

Le PDG et cofondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, à la sixième place avec 44,6 milliards de dollars.

PHOTOS. Qui sont les 8 ultra-riches

Le numéro 7, Larry Ellison, cofondateur et PDG d'Oracle, dont la fortune est estimée à 43,6 milliards de dollars.

PHOTOS. Qui sont les 8 ultra-riches

 

 

L'ancien maire de New York, Michael Bloomberg, fondateur et PDG de Bloomberg LP, dont le patrimoine est estimé à 40 milliards de dollars, arrive en huitième position dans le classement "Forbes".

 

 

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

 

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16 janvier 2017 1 16 /01 /janvier /2017 14:37

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

 

De pire en pire : 8 personnes plus riches que la moitié la plus pauvre du monde

 

 

Au rythme où va l'accroissement des inégalités mondiales, 2017 sera-t-elle l'année où un seul homme sera plus riche que la moitié la plus pauvre de la population de la planète ? Le dernier rapport d'Oxfam, publié ce lundi, le fait craindre…

 

Alors que s'ouvre le forum économique mondial à Davos, Oxfam rappelle que les inégalités entre plus riches et plus pauvres n'en finissent pas de se creuser dans le monde. - Michel Euler/AP/SIPA

"Indécent." Huit personnes sur la planète détiennent autant de richesse que la moitié la plus pauvre de la population mondiale, pointe l’ONG britannique Oxfam publié ce lundi 16 janvier, alors qu'est sur le point de s'ouvrir le Forum économique mondial (World Economic Forum) de Davos, qui attire chaque année les plus puissants PDG, banquiers et responsables politiques du monde entier.

 

"Quand on sait qu'une personne sur dix dans le monde vit avec moins de 2 dollars par jour, explique l’ONG par la voix de sa porte-parole en France, Manon Aubry, il est indécent que tant de richesses soit concentrées dans les mains d'une si infime minorité." Et par "infime minorité", Oxfam qui a déjà sonné l’alarme en 2015 - - signifie qu’en 2016, les huit chanceux se partagent à eux seuls une fortune évaluée à plus de 400 milliards de dollars, selon le célèbre classement du magazine économique américain

Et un regard dans le rétroviseur donne le tournis sur la vitesse à laquelle s'accroissent les inégalités. Pas plus tard qu'en 2010, il fallait cumuler les richesses de 388 personnes dans le monde pour égaler la moitié la plus pauvre de la populaiton de la planète ! Un chiffre tombé à 177 dès l'année suivante, puis à 62 en 2015…

En France, 21 milliardaires concentrent les richesses

Parmi les huit, le plus riche d’entre tous, l'indétrônable Bill Gates, ex-patron de Microsoft (75 milliards de dollars), volontiers présenté en philanthrope reconverti, à travers les œuvres de sa Fondation Bill-et-Melinda-Gates, dans la lutte contre le paludisme. Pour résoudre le problème des inégalités, qui permettrait notamment aux populations un meilleur accès aux soins, il faudra en revanche attendre.

Car les entreprises comme celles de Bill Gates ou de ses comparses, l'Espagnol Amancio Ortega (67 milliards de dollars), fondateur de la marque de vêtements Zara, ou encore l'Américain Warren Buffett (60,8 milliards) à la tête du fonds d’investissements Berkshire Hathaway - actionnaire de plusieurs grandes compagnies, à l’instar de Coca-Cola -, pratiquent allègrement, en marge de ces belles oeuvres de charité, l’optimisation fiscale, pointe Oxfam dans son rapport, "privant ainsi les Etats des ressources essentielles pour financer les politiques et les services nécessaires pour réduire" lesdites inégalités.

Quant à la France, elle n'échappe pas aux critiques. Selon l'étude de l'ONG, 21 milliardaires y possédent autant que les 40% les plus pauvres de la population en 2016...

 

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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16 janvier 2017 1 16 /01 /janvier /2017 14:20

 

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Grèves

Chez McDo, la lutte contre l’évasion fiscale rejoint celle pour de meilleures conditions de travail

par

 

 

 

Six restaurants McDonald’s étaient en grève le 13 janvier au soir, dans le nord de Paris. Aux côtés des salariés du syndicat CGT McDonald’s, une centaine de militants et d’étudiants se sont mobilisées contre la dégradation des conditions de travail chez le géant du fast-food et sa politique d’évasion fiscale. « Ces dernières années, des bornes automatiques ont été installées dans tous les restaurants, illustre Gilles Bombard, de la CGT McDonald’s. Les clients commandent et paient avant d’être servis. Résultat : il faut servir dix personnes en même temps. Nous sommes obligé de préparer les commandes très vite, sous le regard des clients qui s’impatientent, ce qui est très stressant. Nous sommes à flux très tendu. Nous n’avons même plus le temps de boire un verre d’eau. Pour McDo, c’est tout bénef, bien sûr. Ils maintiennent leur chiffre d’affaire en diminuant le nombre de salariés. »

Les salariés s’insurgent aussi contre la très forte proportion de restaurants franchisés. Selon les gréviste, 80% des enseignes McDo sont gérées par un employeur indépendant qui paie la multinationale pour l’utilisation de sa marque, de ses produits et de ses fournisseurs. « Les salariés n’y ont pas de comité d’entreprise (CE), ni de 13ème mois contrairement à ceux qui sont embauchés directement par McDo France », explique Gilles Bompard. Certains franchisés trichent, car ils possèdent plusieurs restaurants, et comptent donc suffisamment de salariés pour être dans l’obligation de mettre en place un comité d’entreprise. « La CGT a lancé des actions en justice pour que ces tricheurs soient punis et obligés de respecter les droits des salariés. Mais c’est long, soupire le syndicaliste. Il y en a au moins pour deux ans, à chaque fois. C’est toujours ça de gagné pour eux. »

 

Lutte commune contre l’évasion fiscale

« D’un côté, ils maltraitent les salariés ; de l’autre, ils trichent en ne payant pas leurs impôts », ajoute Julie Mandelbaum, de l’association ReAct, qui appuie l’organisation collective de salariés pour défendre leurs droits face et abus des entreprises multinationales. Pour les grévistes, maltraitance des employés et évasion fiscale sont les deux faces d’une même médaille. « Depuis 2009, McDonald’s a bénéficié de mécanismes de réductions fiscales en domiciliant ses activités financières au Luxembourg. L’Union européenne devenant trop regardante sur la perception d’impôts sur les bénéfices, ces activités ont été rapatriées à Londres, dénoncent le ReAct et la CGT. À cela, s’ajoute les aides fiscales du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) – l’équivalent de 0,7% de son chiffre d’affaires en 2013 pour « création d’emploi » alors même que le groupe connaît un turn-over de près de 60%. »

Les échanges entre étudiants émargeant chez Mc Do et militants en guerre contre l’évasion fiscale ont commencé pendant le mouvement social contre la Loi Travail, explique Julie Mandelbaum. La mobilisation contre Mc Do traverse également les frontières. Aux États-unis, le collectif « Fight For 15 », créé en 2012, se bat pour l’augmentation du salaire minimum– à 15 dollars de l’heure – et pour les libertés syndicales. Le mouvement a déjà obtenu l’augmentation du salaire minimum dans certains États du pays. Le 29 novembre dernier, ils se sont mobilisés dans 340 villes différentes.

 

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Source : http://www.bastamag.net

 

 

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16 janvier 2017 1 16 /01 /janvier /2017 13:58

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Hinter, la filiale très rentable et illégale d’Uber
Par Dan Israel

 

 

 

 

Depuis 2014, par l’intermédiaire de sa filiale Hinter, le géant des applications de VTC a loué à des centaines, voire à des milliers de chauffeurs « partenaires » une licence temporaire leur donnant le droit de travailler. En deux ans, ce discret business lui a rapporté plus de 440 000 euros net. Mais pour le gouvernement, « cette pratique est illégale ». Nos révélations.

 

Les chauffeurs Uber sont encore loin d’être satisfaits. Ce lundi 16 janvier, ils ont prévu de se rassembler place de la Bastille, à Paris, pour gêner la circulation et protester contre leurs conditions de travail et de rémunération. Comme lors du mouvement de fin décembre, où ils avaient notamment bloqué les abords des aéroports parisiens, les représentants de divers syndicats et collectifs de chauffeurs VTC (voiture de tourisme avec chauffeur) demandent que l’application Uber, qui domine largement le marché et qu’ils sont plusieurs milliers à utiliser pour être mis en relation avec leurs passagers, revoie ses conditions tarifaires.

Le 8 décembre, à la surprise générale, Uber avait augmenté le prix des courses de 15 % en moyenne, mais avait aussi imposé le passage de 20 à 25 % des commissions que les chauffeurs doivent lui payer. Pas de quoi satisfaire les conducteurs « partenaires », qui réclament de mieux gagner leur vie. Une revendication qui ne cesse de prendre de l’ampleur depuis octobre 2015, lorsque Uber avait baissé de 20 % le tarif des courses, au moment même où les candidats affluaient à ses portes pour devenir chauffeurs et utiliser son application (nous expliquions ici les dessous du dossier). Toujours plus de chauffeurs, pour des courses qui rapportaient moins : le ferment de la colère d’aujourd’hui était planté.

Et cette colère ne s’apaisera sans doute pas avec les révélations de Mediapart : depuis fin 2013, date à laquelle Uber s’est implanté en France, l’entreprise qui propose la célèbre application se livre à un petit business discret, très profitable et entièrement illégal, comme nous l’a confirmé le gouvernement. Par l’entremise de la société Hinter France, une de ses filiales à 100 %, Uber propose à des chauffeurs de leur louer une « licence VTC », moyennant le paiement d’une commission de 5 % sur les courses effectuées. Selon nos calculs, ce procédé illicite a concerné des centaines, voire des milliers de chauffeurs depuis 2014. En 2014 et 2015, il a rapporté à l’entreprise la somme totale de 443 700 euros, après impôt.

Les taxis manifestent Porte Maillot, à Paris, le 26 janvier © Reuters - Charles Platiau

Les taxis manifestent Porte Maillot, à Paris, le 26 janvier © Reuters - Charles Platiau

L’existence de Hinter, le faux nez d’Uber, est un secret de Polichinelle dans le secteur. La plupart des chauffeurs en ont entendu parler et nombreux sont ceux qui ont eu recours aux services de cette société. Farid Aieche, le président du Syndicat des exploitants du transport de personnes (SETP), a collecté des informations sur la société, puis établi un dossier explicite dès la fin 2015. « Cela fait seize ans que je travaille dans le secteur, explique-t-il à Mediapart. Tout le monde sait que si une entreprise de VTC a le droit de faire rouler ses salariés avec sa propre licence professionnelle, la loi interdit en revanche de louer cette licence à des chauffeurs extérieurs. Or, c’est bien ce que fait Hinter, en proposant des locations, contre une commission sur les courses. »

Interrogé par Mediapart, Uber assume, mais insiste sur l’aspect temporaire de la location (lire sous l’onglet Prolonger l’ensemble des questions posées à l’entreprise et ses réponses) : « La société Hinter France SAS permet à des chauffeurs titulaires de la carte professionnelle VTC ayant déposé leur demande d’inscription en tant qu’exploitant de VTC, au sens du code des transports, de bénéficier de sa propre autorisation administrative d’exploitation, à titre provisoire, confirme l’entreprise. […] Une telle mise à disposition s’effectue contre rémunération sur le chiffre d’affaires ainsi réalisé. »

Pour travailler à son compte, sous le statut d’autoentrepreneur la plupart du temps, un chauffeur doit en effet posséder une carte professionnelle, mais aussi être inscrit au registre des exploitants de voitures avec chauffeur. Cette inscription peut prendre de un à trois mois, mais nécessite de posséder ou de louer au préalable une voiture professionnelle. « Comme bien d’autres, j’ai utilisé pendant presque deux mois une licence Hinter lorsque j’ai commencé à être chauffeur VTC en 2015, témoigne Clément (son prénom a été changé à sa demande). En attendant que la licence soit délivrée, vous êtes bloqué pendant plusieurs semaines, alors que les coûts s’accumulent, et vous n’avez qu’une envie : démarrer tout de suite. C’est justement ce que permet Hinter. »

Farid Aieche indique avoir informé de la situation la préfecture de police de Paris, la répression des fraudes et le cabinet d’Alain Vidalies, secrétaire d’État chargé des transports, dès décembre 2015. Il a aussi approché le député socialiste Laurent Grandguillaume, auteur d’une toute récente loi sur le secteur, qui a signalé à Mediapart avoir interrogé à son tour le gouvernement, sans retour officiel à ce jour. De fait, durant de longs mois, les autorités ont semblé tolérer la combine, laquelle paraît d’ailleurs calquée sur le système qui existe depuis des décennies au sein des taxis parisiens : la compagnie G7 possède un millier de licences de taxi à Paris, qu’elle loue environ 200 euros par jour aux chauffeurs désireux d’exercer sans détenir le précieux sésame, dont le prix de cession dépasse toujours les 120 000 euros.

«  Je me suis fait contrôler et les policiers m’ont indiqué qu’ils étaient au courant, qu’ils toléraient cette pratique, mais que je ne devais pas la faire durer trop longtemps », raconte Clément. Des récits semblables circulent un peu partout dans le milieu professionnel. Dans les explications fournies, Uber se garde d’ailleurs bien de se prononcer sur la légalité de son activité parallèle...

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

Lire aussi

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

 

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15 janvier 2017 7 15 /01 /janvier /2017 19:30

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Chômeurs fainéants, nordistes alcooliques : le strike de Macron

 

 

 

 

Depuis des mois, Emmanuel Macron a fait du "parler vrai" un argument de campagne. Ce week-end, il a mis en application ses principes en évoquant la paresse de certains chômeurs et l'alcoolisme dans le Pas-de-Calais... Au point de passer du "parler vrai" à une vraie caricature ?

 

 

Ce week-end, Emmanuel Macron était en déplacement dans les Hauts-de-France. Bien qu'il s'agisse d'une spécialité locale, le candidat à la présidentielle n'a pas fait dans la dentelle : à plusieurs reprises, le fondateur d'En Marche a pointé sans nuance la situation sociale difficile d'une partie des habitants de la région. Ce qui est en passe de devenir sa signature.

En meeting à Lille, ce samedi 14 janvier, Emmanuel Macron, a longuement évoqué la question sociale. "Au risque de choquer certains, [je veux] regarder en face la grande misère qui s’est installée dans ces terres de combat", a-t-il revendiqué, . Une partie du problème, selon le candidat ? La paresse de certains chômeurs ! "Je ne veux plus entendre ‘j’ai encore droit de rester un peu au chômage’ ou ‘on ne me propose rien' !", a-t-il affirmé, insinuant qu'il entendait régulièrement ce genre de discours empreints d'indolence.

Les statistiques sur la fraude avérée sont loin de corroborer cette sensation. Selon des chiffres par Pôle emploi en 2014, 7308 dossiers de fraude aux allocations chômage ont été détectés en 2013. Rapporté aux 3,3 millions de chômeurs en catégorie A à la fin de cette année, le taux de fraude atteint à peine 0,2%.

Alcoolisme installé

La veille, l'ex-banquier d'affaires s'était déjà fait remarquer en évoquant l'alcoolisme et le tabagisme dans le Pas-de-Calais. En visite dans la cité minière de Noeux-les-Mines, il avait affirmé que "l’alcoolisme et le tabagisme se sont peu à peu installés dans le bassin minier", et l'AFP.

Ces propos ont été immédiatement qualifiés sur Twitter d'"insulte" par le maire LR de Tourcoing, Gérald Darmanin et de "mépris social" par le secrétaire national du PCF Pierre Laurent comme le vice-président du FN Florian Philippot.

Cette fois, les études tendent pourtant à corroborer l'assertion du fondateur d'En Marche. Dès 2002, l'Observatoire Régional de la Santé du Nord-Pas-de-Calais :

"La population du Bassin Minier du Nord-Pas-de-Calais est exposée depuis près de cinquante ans à une crise sanitaire sans équivalent en France. L'un des principaux signes de cette déstabilisation de l'état de santé collectif est l'alcoolisation des hommes, mais aussi des femmes et des jeunes, et plus encore ses conséquences sur l'état de santé des populations. La mortalité à la consommation immodérée d'alcool y atteint deux fois l'indice national, elle peut culminer à six fois la mortalité française dans les secteurs les plus affectés."

En 2015, produit par l'Agence Régionale de Santé (ARS) du Nord-Pas-de-Calais a confirmé l'importance sanitaire de ces "conduites addictives concernant l’alcool et le tabac" dans la région.

Brutalité volontaire

A tort ou à raison, Emmanuel Macron a en tout cas pris l'habitude de pointer ainsi les difficultés sociales en France, au nom d'un certain "parler vrai". Dans un communiqué publié ce samedi soir, il persiste d'ailleurs dans ce registre volontairement brutal :

 

"Emmanuel Macron, conforme à sa volonté de nommer les choses et d'affronter la réalité, ne retire pas un mot de ce qu'il a dit.  Il note que la coalition des bien-pensants va de l'extrême-gauche à l'extrême-droite"

Ces derniers mois, Emmanuel Macron a multiplié ce type de propos abrupts. En novembre dernier, il défendait l'entreprise Uber, qui embauche mais propose des rémunérations en dessous du Smic, en mettant en balance cet emploi et le trafic de drogue en banlieue :

"Allez à Stains (en Seine-Saint-Denis, ndlr) expliquer aux jeunes qui font chauffeur Uber de manière volontaire qu'il vaut mieux tenir les murs ou dealer".

Jean-Luc Mélenchon y avait vu un "propos méprisant de grand bourgeois qui ne connaît rien à la vie".

"Costard" et "illettrées"

Dans la même veine transgressive, il expliquait en juin dernier à un militant anti-loi Travail qui lui reprochait un certain mépris social que "la meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler".

A force de vouloir "nommer les choses", Emmanuel Macron trébuche. C'était déjà le cas le 17 septembre 2014, dans une de ses premières prises de parole publiques. Il avait alors qualifié les ouvrières de l'abattoir de Gad, dans le Finistère, d'"illettrées". L'après-midi, il avait reconnu avoir employé un terme "extrêmement blessant" et s'était excusé "platement" à l'Assemblée nationale.

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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14 janvier 2017 6 14 /01 /janvier /2017 21:43

 

 

Source : http://leplus.nouvelobs.com

 

 

Handicapé moteur, le train est un enfer pour moi : j'attaque la SNCF pour discrimination

 

Par 
Étudiant

LE PLUS. Kevin Fermine, étudiant en droit, est handicapé moteur. Avec le temps, ce Toulousain atteint du syndrome de Little a appris à accepter sa maladie. Mais lorsqu’il prend un train, on lui rappelle systématiquement sa différence. Toilettes inaccessibles ou wagon restaurant inatteignable en fauteuil roulant, il ne dispose pas des mêmes possibilités que les autres usagers. Il a donc décidé d’assigner la SNCF pour discrimination.

 

Édité et parrainé par Louise Auvitu

 

Depuis ma naissance, je suis atteint du syndrome de Little, une affection neurologique, qui m’empêche de conserver mon équilibre. Je suis handicapé moteur : je ne peux me déplacer qu’en fauteuil roulant.

 

J’ai appris à vivre avec ma maladie et mon infirmité et a accepté ma différence.

 

Quand je dois me déplacer, je suis contraint de me renseigner pour savoir si le lieu est accessible aux handicapés. Je n’obtiens pas toujours de réponse et il m’arrive d’être confronté à des marches et de devoir faire demi-tour. Bien que cela m’attriste de réaliser que je ne suis pas considéré par la société, je sais qu’on ne peut pas espérer des changements du jour au lendemain, à coup de baguette magique.

 

En revanche, ce que j’ai beaucoup plus de mal à accepter, c’est qu’une entreprise comme SNCF ne daigne pas faire le moindre effort. Aujourd’hui, ni les gares, ni les trains ne sont adaptés pour les gens comme moi.

 

Des obstacles insurmontables

 

L’année dernière, j’avais fait le choix de faire mes études à Montpellier, mais tous les week-ends, je rentrais à Toulouse pour retrouver ma petite amie et mes parents. Systématiquement, j’ai été confronté à des obstacles insurmontables.

 

Mes problèmes débutent dès la réservation des billets de train. Comme je suis handicapé moteur, je dois faire appel au service "accès plus" de la SNCF, en particulier lorsque je voyage seul. Il s’agit d’un service gratuit d’accueil en gare et d’accompagnement au train.

 

C’est bien que la SNCF propose une telle prise en charge. Le problème, c’est que je suis obligé de les prévenir 48 heures plus tôt et que si je souhaite changer de train, je n’ai aucune garantie d’avoir quelqu’un pour m’aider une fois sur place. Il m’est arrivé de louper mon train et d’attendre le prochain parce qu’il n’y avait personne pour m’aider.

 

Les autres passagers sont priés de m’enjamber

 

Je suis totalement dépendant du modèle de train dans lequel j’embarque. Il faut savoir que la majorité d’entre eux sont tout bonnement inaccessibles. Le pire étant les TGV en duplex.

 

Pour me hisser de plateforme au train, j’ai besoin de l’aide d’une personne du service "accès plus". Avec mon fauteuil, je passe la porte de quelques centimètres, mais après les choses se compliquent. Rouler, tourner, faire demi-tour, je ne peux en aucun cas me déplacer à l’intérieur de la rame.

 

Une fois à l’intérieur, un nouvel obstacle surgit : il n’existe quasiment pas d’emplacement réservé aux handicapés et quand il y en a, il n’y en a qu’un. Alors si je me retrouve avec une autre personne dans la même situation que moi, on nous parque tous les deux dans un mini espace.

 

En règle générale, on m’installe en plein milieu d’une allée. Les autres passagers sont priés de m’enjamber pour circuler dans le train. C’est particulièrement dégradant de voyager dans ces conditions.

 

Les contrôleurs n’acceptent pas toujours de m’aider

 

Une fois en place, je ne peux plus bouger. Si je souhaite me rendre quelque part, je dois appuyer des boutons d’assistance qui sont rarement activés. Et lorsque je demande à un contrôleur, ces derniers n’acceptent pas toujours de m’aider. Il y a aussi un service d’urgence "accès plus", mais il est payant.

 

L’un d’entre eux m’a d’ailleurs rétorqué :

 

"Estimez-vous heureux, vous avez la climatisation."

 

Imaginez-vous faire un trajet de six heures, sans pouvoir vous rendre au wagon restaurant ou aux toilettes ? C’est simple, il m’est arrivé de me pisser dessus.

 

Quand quelqu’un daigne m’aider, je suis dans l’incapacité de faire rentrer mon fauteuil dans l’habitacle, soit je ne peux pas fermer la porte.

 

J’ai porté plainte contre la SNCF pour discrimination

 

Très vite, mes allers-retours en train se sont transformés en enfer. J’en ai eu marre de cette situation. J’ai alors décidé en août dernier d’adresser plusieurs courriers de mise en demeure à la SNCF qui m’a envoyé des réponses types écrite avec un jargon purement juridique.

 

En octobre, j’ai porté plainte contre la SNCF pour discrimination, pour finalement saisir le tribunal administratif il y a un mois.

 

Je ne cherche absolument pas à obtenir des dommages et intérêts. Non, tout ce que je veux, c’est que la SNCF reconnaisse ses torts et qu’elle fasse les aménagements nécessaires pour que je sois enfin considéré comme tous les autres citoyens français.

 

 

Propos recueillis par Louise Auvitu

 

 

 

Source : http://leplus.nouvelobs.com

 

 

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14 janvier 2017 6 14 /01 /janvier /2017 18:27

 

Source : http://www.lavoixdunord.fr

 

 

EMPLOI

Les caisses automatiques vont-elles tuer le métier d’hôtesse ?

 

Jean-Marc Petit |

 

 

Caisse-minute, scanner libre-service ou par smartphone, les formes d’encaissement automatique se multiplient. Photo Pierre Le Masson

Caisse-minute, scanner libre-service ou par smartphone, les formes d’encaissement automatique se multiplient. Photo Pierre Le Masson

La première est apparue à l’hypermarché d’Auchan V2 en juin 2004. Pour la première fois, la « caisse minute » permettait au client de scanner des articles en libre-service et de payer directement à la machine sans autre intervention humaine.

 

 

Depuis, les caisses automatiques (ou « caisses alternatives ») ont proliféré dans toute la grande distribution. On en compterait aujourd’hui plus de 10 000 implantées dans le commerce alimentaire (source LSA), même si aucune statistique officielle n’existe. Il faut dire que le débat est délicat au sein de la grande distribution et perdure depuis quinze ans. Les caisses automatiques, comme toutes les nouvelles formes de paiements automatisés (via scanner, chariots connectés ou smartphone) tuent-elles le métier d’hôtesse de caisse ?

C’est la crainte de la CFDT d’Auchan France qui manifeste ce vendredi à Englos à ce sujet. «  Une nouvelle vague d’automatisation se prépare  », estime Guy Laplatine, délégué central CFDT du groupe. «  La fuite en avant de la guerre des prix, les marges qui se réduisent font que les enseignes recherchent à tout prix des gains de productivité. Plus de 1 500 postes équivalents temps plein sont visés sur trois ans, soit au bas mot plus de 2 000 emplois d’hôtesses de caisses qui seront remplacées par des automates.  »

Gains de productivité

Des chiffres «  sans aucun fondement  » selon un porte-parole d’Auchan qui assure «  qu’il n’y a jamais eu et qu’il n’y a pas de plan prévu de suppressions d’emplois en caisse  ». Le développement des « caisses alternatives » répond à l’intérêt du client pour gagner du temps. Sans remettre en cause le nombre d’hôtesses de caisses. Et de fait, selon Auchan, les effectifs d’hôtesses de caisse seraient même en augmentation autour de 14 000.

Des chiffres contestés par la CFDT pour qui le poste « relation client » est resté stable depuis dix ans. «  Sauf que pendant ce temps, on a ouvert cinq hypermarchés et quatre-vingt-dix-sept drives  », constate Guy Laplatine pour qui l’arrivée des caisses automatiques a fait perdre (ou gagner selon le point de vue où l’on se place) près de 2 millions d’heures de travail entre 2008 et 2010, soit 1 800 équivalents temps plein. Le débat n’est pas clos.

La voix de Jean-Marc Petit : « Des robots ou des salariés ? »

La polémique autour de l’automatisation des caisses est un aspect du débat plus global sur les mutations actuelles du travail liées aux nouvelles technologies et à la révolution numérique. Serons-nous tous demain remplacés par des robots ? Non, rassure le Conseil d’orientation de l’emploi (COE), qui vient justement de publier une étude évaluant l’impact des nouvelles technologies sur l’emploi.

Selon le COE, seul un emploi sur dix serait très exposé aux mutations technologiques, au risque d’être supprimé. Les métiers les plus concernés sont souvent manuels et peu qualifiés. À eux seuls, les agents d’entretien représentent 21 % de l’ensemble des emplois à risque, suivis par les ouvriers qualifiés des industries de process et les ouvriers non qualifiés de la manutention.

Pour autant, un emploi sur deux est aujourd’hui transformé par la robotisation et la numérisation. D’autres métiers apparaissent, générés par les bouleversements technologiques. Nos métiers « mutent », préparons-nous…

« Moins pénible physiquement, mais plus stressant »
 

Les hôtesses de caisse veulent pouvoir alterner.  Photo Ludovic Maillard

Sociologue du travail à l’université Paris-Dauphine, Sophie Bernard s’est intéressée dans plusieurs ouvrages aux mutations du travail. «  L’obsession de la grande distribution, c’est l’adéquation parfaite entre le nombre de caissières et le flux de clients. Les caisses automatiques sont un outil, dans ce processus de rationalisation, pour gérer les pics d’affluence.  »

Mais l’impact sur l’emploi reste difficile à déterminer. «  Quand une hôtesse gère quatre à six caisses automatiques, on peut penser que cela supprime des postes de caisses classiques. En fait, on vient souvent rajouter des caisses automatiques aux lignes classiques au moment de la rénovation d’un magasin. Et l’effet sur l’emploi se fait insidieusement par le non-renouvellement de CDD ou le non-remplacement de départs en retraite.  »

« Un travail en simultané »

L’effet des caisses automatiques se fait surtout ressentir dans les nouveaux modes de travail des hôtesses de caisse. «  D’un travail très séquentiel, où les choses s’enchaînent avec de petits temps morts, on passe à un travail en simultané où l’on supervise plusieurs caisses en même temps. C’est certes moins pénible physiquement mais beaucoup plus stressant car nécessitant une attention permanente, ininterrompue, avec plusieurs clients à gérer simultanément. La relation avec celui-ci est purement de contrôle, donc parfois source de conflit. Les caissières ne remettent pas en cause les caisses automatiques. Elles apprécient la polyvalence qui évite l’ennui. Mais les hôtesses refusent de vouloir travailler exclusivement sur automates, elles veulent pouvoir alterner avec les caisses classiques.  »

La plupart des enseignes ont d’ailleurs choisi de limiter le travail posté aux caisses automatiques à quatre heures. Quant au client, qui croit gagner du temps, une étude a montré qu’il scanne deux fois plus lentement qu’une caissière. Comme il est occupé, seule la perception du temps d’attente diminue…

 

J.-M. P.

 

 

 

Source : http://www.lavoixdunord.fr

 

 

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