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13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 16:06

 

marianne.net

 

Standard and Poors perd son Triple A.

 

Rédigé par Juan S. le Mardi 12 Novembre 2013 à 14:00
Où l'on s'amuse des commentaires sur la récente dégradation de la note de crédit de la France.

 

Standard and Poors perd son Triple A.

Le 14 janvier 2012, nous pouvions écrire: " Sarkozy n'est plus Triple A."
 
L'une des trois agences venait de retirer à la France la fameuse note de crédit AAA. Pour l'ancien monarque, la nouvelle était grave. Depuis des mois, Nicolas Darkozy s'était rabattu sur le maintien de ce Triple A comme le meilleur des bilans, la meilleure des notes, la plus grande des satisfactions. 

"La méchante agence Standard and Poor's dégradait la France à AA+, tout en épargnant l'Allemagne et même la Belgique. Nicolas Sarkozy, l'homme aux 650 milliards de dette supplémentaires, avait perdu son Triple A."

L'antisarkozysme était si fort, de gauche à droite, qu'il ne lui restait plus que cela. Un vendredi 13 janvier, Standard and Poors avait donc retiré à la Sarkofrance son fameux hochet.
 
Vendredi 8 novembre 2013, la même agence récidive, plus modestement mais tout aussi sûrement. La France y perd son "+" pour descendre du AA+ au tout simple AA. 
 
L'explication est double: primo, le ras-le-bol fiscal généralisé qui s'exprime un peu partout dans le pays rendrait impossible toute nouvelle levée d'impôt. Secundo, l'équipe Hollande ne ferait pas suffisamment d'économies budgétaires.

"Nous estimons que les réformes engagées dans les domaines de la fiscalité, du secteur des biens et services et du marché du travail n'amélioreront pas sensiblement les perspectives de croissance de la France à moyen terme, et que la persistance d'un taux de chômage élevé affaiblit le soutien populaire en faveur de nouvelles mesures d'envergure en matière de politique budgétaire et de réformes structurelles, explique l'agence. Nous pensons également que la faible croissance économique limite la capacité du gouvernement à consolider le redressement des finances publiques. (...) Nous ne percevons pas de plan d'ensemble pour redéfinir les dépenses publiques pour dégager un potentiel de croissance."
Standard and Poor's

La décision de SP a attiré nombre de critiques et finalement pas mal d'indifférence. Le gouvernement lui-même a raillé la nouvelle, de façon trop polie chez Pierre Moscovici, de façon cinglante chez Arnaud Montebourg. 
 
L'impact de cette décision est prévu quasi-nul par les "milieux autorisés" sur le coût du crédit du pays. Les marchés n'ont d'ailleurs que peu réagi vendredi. Le taux d'emprunt à 10 ans ce 8 novembre restait même inférieur à ce qu'il était après la dégradation de janvier 2012...
 
Plus grave, l'économiste Pauk Krugman a livré une violente attaque de l'agence quelques heures plus tard, en fustigeant ses partis-pris idéologiques. SP n'y connait rien de la solvabilité du pays.

"La France a commis le pêché impardonnable de devenir responsable sur la dette sans infliger de souffrance aux pauvres. (...).  Ne prenez pas cette dégradation comme la démonstration que quelque chose dysfonctionne vraiment dans l'État français. Il s'agit bien plus d'une idéologie que d'une analyse économique défendable. (...) Pourquoi cette dégradation ? S&P affirme que le pays n'a pas mené les réformes qui vont permettre de créer de la croissance à moyen terme. Mais que savons-nous vraiment des réformes économiques qui vont créer de la croissance, et combien cette croissance va générer ? La réponse est pas grand-chose !"
Paul Krugman

 
 On retiendra que les agences ont bien du crédit à reconquérir. Leur notation, comme en 2012, n'entraîne plus grand chose quand il s'agit de pays tels la France. Et leurs argumentation ne séduisent plus. 

 

 

 

 

 

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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 22:59

 

lemonde.fr

Le plus célèbre spéculateur du cacao rend son tablier

Le Monde.fr | 12.11.2013 à 17h18 | Par Marc Roche (Londres, correspondant)

 
 

Londres, correspondant

Anthony Ward, le plus célèbre spéculateur du cacao, a jeté l'éponge. Le co-fondateur du fonds spéculatif (hedge fund) britannique Armajaro a cédé ses activités de trading de cacao, café et sucre à un mystérieux négociant helvétique, Ecom Agroindustrial, selon des informations publiées par le Financial Times dans son édition datée du 12 novembre.

L'information a fait grand bruit dans la City en raison de la personnalité controversée d'Anthony Ward. En 2010, cet ancien trader du négociant en matières premières Phibro avait tenté d'assécher le marché mondial du cacao en s'emparant de 6,3 % de la production mondiale. L'objectif était de raréfier l'offre de fèves pour faire monter les cours, au grand désespoir des amateurs de chocolat. Son calcul était simple : en créant la pénurie, les prix ne pouvaient que grimper. L'effet devrait être amplifié par la baisse de l'offre des deux premiers producteurs de la planète, le Ghana et la Côte d'Ivoire, ainsi que par la hausse de la demande provenant des pays émergents.

 

Lire le récit : Le financier 'Chocolate Finger' tente d'assécher le marché mondial du cacao


Fournisseur notamment du chocolatier britannique Cadbury (repris par l'américain Kraft), Anthony Ward est un récidiviste de la stratégie du corner, qui vise à étrangler le marché. En 2002, l'intéressé avait pris la main sur 40 % du marché, qu'il avait ensuite revendu en dégageant de plantureux bénéfices. Les banques ont financé avec complaisance cet aventurier, symbole de l'affairisme qui caractérise la spéculation sur les matières premières agricoles.

 

 UNE ACTIVITÉ PLUS COMPLEXE ET RISQUÉE

Pourquoi celui qui a été baptisé Chocolate Finger (le doigt en chocolat) s'est-il débarrassé de son activité de trading sur ce segment ? Tout d'abord, les mauvais résultats du négoce de matières premières agricoles – cacao, café, coton – ont rendu le groupe lourdement déficitaire. Les hedge funds ont fortement réduit la voilure sur les matières premières, à l'exception de l'énergie et en particulier du pétrole. Ensuite, Anthony Ward a tiré la leçon du retrait des banques du négoce physique, lié aux impératifs de transparence et de bonne gouvernance exigés par leurs actionnaires, les investisseurs institutionnels. Les soupçons de manipulations sur les cours de l'aluminium ont poussé les régulateurs des marchés à terme, des deux côtés de l'Atlantique, à serrer la vis.

L'activisme grandissant des organisations non gouvernementales (Déclaration de Berne, Global Witness…) complique par ailleurs la vie de ces spéculateurs, qui opèrent souvent dans les pays les plus "pourris" de la planète. Enfin, face au nouveau paysage réglementaire, bon nombre de gérants de fonds spéculatifs ont choisi de se recentrer sur la gestion de leurs propres actifs, de ceux de leurs proches et de quelques clients privilégiés. Armajaro entend ainsi se concentrer sur la gestion de patrimoine, une activité très rentable et moins risquée. Il suit en cela les traces de figures légendaires de la spéculation, comme George Soros ou, dit-on, de Steve Cohen, le fondateur déchu de SAC Capital.

ABCD, le début d'alphabet qui rassemble les quatre grands noms historiques du cartel du négoce agricole – AMB, Bunge, Cargill et Louis-Dreyfus – s'est désormais allongé d'une lettre : E, comme Ecom Agroindustrial…

 Marc Roche (Londres, correspondant)
Journaliste au Monde

 

 


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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 18:12

 

 

CADTM

 

cadtm.org

Communiqué de presse

Pour le CADTM le sauvetage du Crédit lyonnais n’est pas « une solution conforme à l’intérêt des finances publiques »

12 novembre par CADTM France

 

 


Au début des années 1990, éclatait « l’affaire du Crédit lyonnais », un des plus gros scandale bancaire français. Un rapport parlementaire dénonce le système des avances et prêts à risques, notamment dans le domaine immobilier où, avant l’effondrement du secteur, le portefeuille de la banque s’élevait à 100 milliards de francs (soit 15,24 milliards d’euros) |1|. S’ensuit une série de scandales, notamment le rachat de la société de production et de distribution Metro Goldwyn Mayer (MGM) à 5,5 milliards de francs (0,84 milliard d’euros) un an avant sa faillite ; ou encore les filiales mal gérées comme Altus finance, dont les pertes sont estimées dans un rapport très critique de la Cour des comptes sur la gestion des années 1990 à 1993, à environ 20 milliards de francs (3,05 milliards d’euros) ; ou encore l’affaire appelée Tapie, Lagarde ou Adidas au fur et à mesure des cyniques rebondissements et des mises en examen.

En 1993, le Crédit lyonnais, alors propriété de l’État, est en situation de quasi-faillite. Pour venir en aide à la banque, deux structures sont mises sur pied : en 1995, le Consortium de réalisation (CDR) et en 1997 l’Établissement public de financement et de restructuration (EPFR). Le CDR avait été initialement créé comme structure de défaisance du Crédit lyonnais, dont il était la filiale. Mais en 1995, la Commission européenne impose à la France de séparer le CDR de la banque. L’État français crée alors l’EPFR qui exerce la tutelle du CDR et assure son financement en souscrivant auprès du Crédit lyonnais un prêt de 130 milliards de francs (environ 19,82 milliards d’euros). Ce prêt est censé être remboursé grâce aux cessions d’actifs opérées par le CDR. Mais le montant des produits ne suffit pas à couvrir les financements. Le déficit doit donc être comblé par l’actionnaire de l’EPFR : l’État qui doit régler 4,5 milliards d’euros avant le 31 décembre 2014.

Un article de la Loi de finances rectificative de 2013 qui doit être présenté mercredi 13 novembre en Conseil des ministres "autorisera l’Agence France Trésor – le service de Bercy chargé de la dette – à emprunter 4,5 milliards d’euros sur les marchés financiers", avec pour objectif de rembourser "les dernières dettes générées par la quasi-faillite de cette banque publique en 1993". L’anticipation de l’échéance est justifiée selon la classe politique par « des conditions de crédit, de financement exceptionnelles » et constitue « une solution conforme à l’intérêt des finances publiques ».

Alors que Pierre Moscovici, ministre de l’économie déclare penser avant tout aux contribuables, le CADTM dénonce un nouveau tour de passe-passe qui n’est ni conforme à l’intérêt des finances publiques, ni à celui des contribuables. Rappelons que les sauvetages bancaires constituent une socialisation de dettes privées. Ces sauvetages et l’endettement public qui en résulte n’ont pas servi l’intérêt de la population et sont largement illégitimes.

L’affaire du Crédit lyonnais montre de nouveau l’importance et l’urgence de mener un audit citoyen de la dette publique pour décider collectivement et démocratiquement des solutions conformes à l’intérêt général et à la justice sociale.

Notes

|1| Conversion cours initial : 1 euro = 6,55957 francs

 

 

 

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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 18:05

 

 

reporterre.net

 

Ecologie

Marché ou lutte contre la finance : l’enjeu caché de la Conférence Climat à Varsovie

Hervé Kempf (Reporterre)

mardi 12 novembre 2013

 

 

La conférence des Nations unies sur le climat s’est ouverte lundi à Varsovie. Encore des discussions pour rien ? Pas si simple. Derrière la complexité des discussions se jouent des parties majeures. Dont celle qui vise à mettre au pas la finance mondiale afin de lutter vraiment contre le changement climatique.


Le délégué des Philippines à la Conférence sur le climat des Nations unies qui se tient à Varsovie, Naderev Sano, a déclaré lundi 11 novembre "qu’il jeûnerait jusqu’à ce qu’un accord significatif soit en vue" durant la conférence qui doit s’achever le 22. Il réagissait au cyclone Haiyan qui a dévasté son pays et laisse des centaines de milliers de personnes affamés.

La conférence s’ouvre alors que les nouvelles sur le changement climatique sont de plus en plus inquiétantes. Le rapport du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) a, en septembre, levé les doutes qui auraient pu exister sur la gravité de l’évolution en cours. Tout récemment, l’Organisation météorologique mondiale a rappelé que la teneur de l’atmosphère en gaz à effet de serre a atteint en 2012 un record, qu’il s’agisse du dioxyde de carbone (CO2), du méthane (CH4) ou du protoxyde d’azote (N20).

Pourtant, le monde continue à émettre des volumes de gaz qui nous conduisent à un réchauffement bien supérieur à 2°C par rapport au niveau de l’ère pré-industrielle : ce seuil de 2°C est considéré comme celui à ne pas franchir si l’on veut que les effets du réchauffement global, déjà graves, restent supportables. Or, selon un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (Emissions gap report 2013), les émissions mondiales sont en 2010 de l’ordre de 50 milliards de tonnes équivalent CO2, soit bien au-dessus du niveau qui serait nécessaire pour ne pas dépasser 2°C (44 milliards de tonnes). Et si l’évolution continue au rythme actuel, on serait en 2020 à 59 milliards de tonnes. Pour rester à 2°C, rappelle le PNUE, il faudrait réduire en 2050 les émissions à 20 milliards de tonnes d’équivalent CO2.

Le dédain ostensible du Canada, de l’Australie et de la Pologne

Pourtant, les négociations sur le climat sont enlisées depuis le sommet de Copenhague en 2009. Et plusieurs pays manifestent ostensiblement leur dédain à l’égard du problème : le Canada a quitté le Protocole de Kyoto, l’Australie n’a pas envoyé son ministre de l’Environnement, Greg Hunt, à la conférence de Varsovie, et le pays-hôte de celle-ci la Pologne, n’a rien trouvé de mieux à faire qu’organiser au même moment un Sommet international sur le charbon...

Faut-il alors désespérer de toute négociation internationale en considérant qu’il ne s’agit que d’un cirque vain ? Pas tout à fait. Ces réunions restent la scène où la communauté internationale se retrouve pour se confronter au problème planétaire, et élabore les outils qu’il faudra bien un jour mettre en oeuvre si l’on ne veut pas sombrer dans le chaos.

Toute la discussion s’organise autour de l’objectif d’un accord international à la conférence de Paris en 2015 - accord international qui entrerait en oeuvre en 2020. Cet accord sera-t-il consistant et contraignant, à l’image du protocole de Kyoto signé en 1997 ? Le traité de 2015 viserait lui aussi une baisse globale et coordonnée des émissions. Mais un influent courant de pensée, constatant l’échec du protocole de Kyoto, pense qu’il faut plutôt chercher des accords spécifiques à tel ou tel problème, voire des accords n’impliquant que quelques participants, pour éviter la lourdeur des procédures de l’ONU : Etats-Unis et Chine sont ainsi engagés dans un dialogue soutenu.

Plutôt les Jeux olympiques que le climat

Cependant, un accord international est souhaité par une large partie des pays du sud, notamment en Afrique : ces pays les plus pauvres savent qu’ils seront les premiers et les plus fortement touchés par les effets du changement climatique - c’est en fait déjà le cas -, alors qu’ils en sont les moins responsables. Ils pèsent donc pour le maintien de la négociation onusienne, avec comme objectif central celui du financement de l’aide à l’adaptation, autrement dit d’un transfert financier des pays riches responsables vers les pays pauvres victimes.

A Cancun, en 2010, on s’était mis d’accord sur un transfert de 100 milliards de dollars (environ 75 milliards d’euros) par an à partir de 2020. Pour commencer, on affecterait dix milliards par an sur 2010-2012 à cet objectif. En pratique, observe Luc Lamprière, d’Oxfam, "seuls 30 % de cette somme a été réunie, soit le coût des Jeux olympiques de Londres".

Mais la question du montant éventuel n’est pas la seule. Encore faut-il savoir d’où proviendraient les fonds. Dans la logique néo-libérale dominante, prêts et marchés seraient le principal instrument. Une logique privilégiée par les grandes entreprises internationales, d’ailleurs très présentes dans l’organisation de la conférence de Varsovie. Mais aussi par les principaux pays, à commencer par l’Union européenne, qui a pris vendredi 8 novembre des mesures pour sauver son marché du carbone en quasi-faillite. Cette approche est dénoncée par un collectif de plusieurs dizaines d’organisations à travers le monde : selon elles, ces mécanismes de marché "ont échoué à apporter une solution à la crise climatique, mais en plus bénéficient aux industries qui sont responsables de l’aggravation des dérèglements climatiques".

Taxer la finance

Une autre option serait de recourir aux taxes sur les transactions financières : on lierait ainsi la lutte contre le changement climatique et la lutte contre la spéculation financière, qui participe largement à la dégradation écologique générale. Un précédent existe, avec la taxe aérienne finançant le fonds de lutte contre le Sida. Mais on changerait évidemment d’échelle dans le cas du climat.

Marché ou taxe sur la finance : c’est un enjeu majeur de la grande discussion climatique en cours.

Nul doute que le rôle des citoyens y sera déterminant. Pour l’instant, les opinions publiques semblent apathiques. Sauf que… des étincelles de vie sont prêtes à allumer le feu. Comme dans le train climatique qui part vendredi de Bruxelles vers Varsovie : Reporterre y embarque.


Source : Hervé Kempf pour Reporterre.

Photo : 20minutes.fr.

Consulter le Dossier Changement climatique.


Pour une information libre sur l’écologie, soutenez Reporterre :

 

 

 

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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 17:28

 

blogs.mediapart.fr

Zapping Taxe Tobin (TTF) - 15 ans d'Attac

|  Par ATTAC FRANCE



 

Zapping Taxe Tobin (TTF) - 15 ans d'Attac © Attac TV

Attac a été créée en 1998 pour promouvoir l'idée d'une taxe sur les transactions financières. A l'occasion de la fête des 15 ans de l'association le 15 novembre à Paris, ce zapping revient sur l'appropriation progressive, dans les discours, d'une mesure toujours pas mise en œuvre dans les faits.

 


 

Pour ses 15 ans, Attac vous donne rendez-vous au Cabaret sauvage pour une soirée festive avec Christophe Alévêque et son point de vue décalé sur l'actualité puis un concert avec HK & Les Déserteurs, Emel Mathlouthi et Fantazio.

Depuis 1998, Attac lutte contre le pouvoir de la finance, pour un monde plus juste. De nombreuses personnalités participeront à cette soirée : Susan George (présidente d'honneur d'Attac), Edwy Plenel (Mediapart), Annick Coupé (porte-parole de l'Union syndicale Solidaires), Denis Sieffert (Politis), Pierre Tartakowsky (président de la Ligue des droits de l'Homme), Bernadette Groison (secrétaire générale de la FSU),…

Une soirée en partenariat avec Alternatives Economiques, Basta, Le Monde diplomatique, Mediapart, Mondomix, Politis, Reporterre.

PAF en prévente : 20 euros / tarif réduit : 15 euros (étudiants, chômeurs) / 25 euros sur place

Offre spéciale "15 ans" : une adhésion à 15 euros + 1 place à tarif réduit pour la soirée.

Informations et réservation sur http://www.france.attac.org/evenement/15-nov

Evènement facebook : www.facebook.com/events/596470813744142

 

 

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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 17:06

 

 

rue89.com

 

A chaud 11/11/2013 à 12h33
Hollande hué : peu de vrais Bonnets rouges, beaucoup d’extrême droite
Blandine Grosjean | Rédactrice en chef Rue89
Yann Guégan | red. chef adjoint Rue89

 

 

 


Dessin de Na

Qui sont les manifestants qui ont hué François Hollande sur les Champs-Elysées, en marge de la cérémonie de commémoration du 11 novembre ? Des militants d’extrême droite (dont le Renouveau français), du Front national, des sympathisants du Printemps français (coiffés de bonnets rouges comme on le voit sur ce cliché du Parisien), selon le ministre de l’Intérieur Manuel Valls. Mais aussi des militants du Bloc identitaire, de mouvements extrémistes de la Côte d’Azur...

 

 

 

Selon un journaliste du JDD, le collectif « Pas mon président », proche du parti d’extrême-droite Bloc identitaire, avait appelé à manifester :

 

Voir l'image sur Twitter

Le collectif "Pas mon président", proche du parti d'extrême-droite Bloc identitaire avait appelé à manifester

 

Près de 70 d’entre eux ont été arrêtés pour « manifestation non déclarée » et pour certaines pour des « violences volontaires contre les forces de l’ordre ».

En marge du cortège présidentiel, un homme a crié sa colère aux manifestants devant les caméras d’I-télé :

« C’est vous la honte de la France ! Quand on est républicain on se tait et on fait silence. Vous êtes les mêmes qui manifestiez en 1994 lors de la commémoration du Vel d’Hiv. »

Sur les images, nous avons identifié une militante d’extrême-droite niçoise et selon les informations de nos confrères de Nice Matin, plusieurs militants sont montés en délégation du Var et des Alpes-Maritimes et été placés en garde à vue.

Et des bonnets rouges...

Mais sur les trottoirs se trouvaient aussi des opposants au Front national (dont certains membres avaient appelé à manifester ) et des Bretons réclamant le retrait de l’écotaxe. « Hollande démission, dictature socialiste, ta loi on n’en veut pas ! » ont entendu des témoins, tandis que sur Twitter ont circulé des photos de Bonnets rouges interpellés.

 

Voir l'image sur Twitter

arrêtés sur les Champs

 

Dans l’après-midi Christian Troadec, le maire DVG de Carhaix (Finistère), un des porte-parole du collectif breton à l’origine des « Bonnets rouges » en Bretagne, a condamné lundi auprès de l’AFP la manifestation parisienne dans laquelle se trouvaient des bonnets rouges :

« C’est scandaleux, c’est inacceptable », a dit l’élu qui avait appelé à ne pas manifester le 11 Novembre et sortait lui-même d’une cérémonie de commémoration dans sa commune ce lundi matin.

L’embarras au sein du mouvement était palpable en relisant les tweets sur le compte @BonnetsRouges. A 12h30, la présence des Bonnets rouges parmi ceux qui ont hué Hollande y était revendiquée, et l’arrestation de manifestants non-violents dénoncée :

 

Les Bonnets Rouges @BonnetsRouges

Ce 11 novembre, la cérémonie, des venus de toute la France ont hué , responsable du matraquage fiscal.

 

Après quelques mises au point, le compte dénonce, à 14h25, des provocateurs au sein des Bonnets rouges présents sur place.

 

Les Bonnets Rouges @BonnetsRouges

.@BonnetsRouges75 fait état de qq individus "ne partageant pas nos préoccupations et mettant un bonnet rouge pour discréditer le mouvement".

 

Sur I-télé, Marine Le Pen a elle aussi pris ses distances : « Ce n’est ni le lieu ni le moment ». Mais elle a condamné les « arrestations préventives de militants et candidats FN ».

MERCI RIVERAINS ! simla
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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 16:25

 

 

blogs.rue89.com

Chômage : la réalité derrière les « bons » chiffres américains
Le Yéti - voyageur à domicile

Publié le 12/11/2013 à 14h28

 

 

En septembre, ô miracle, la France inversait sa courbe du chômage avec 64 000 chômeurs de moins déclarés. Avant de revenir sur terre lorsqu’est révélé le nombre des résiliations autoritaires mensuelles de Pôle emploi : 290 200 (selon le blog Vrais chiffres du chômage en France).

Eh bien, les Etats-Unis viennent de faire plus fort en octobre : « Des chiffres de l’emploi bien meilleurs que prévus... » mais avec près de 1 million de personnes sorties des statistiques le même mois ! 932 000 très précisément (selon le site américain Zero Hedge).

91,5 millions d’indécrottables « inactifs »

Malgré une augmentation de la population du pays, le taux d’Américains encore un peu actifs (aux Etats-Unis, avec une petite heure de travail par semaine, vous n’êtes plus considéré comme chômeur) est descendu à 62,8 %. Pire résultat depuis 1978.


Evolution taux de population active aux Etats-Unis depuis 1978 (Capture)

Plus risible encore, le nombre total d’Américains sortis de la population active se monte aujourd’hui à 91,5 millions. Une fois et demie la population française totale. Un chiffre grandissant... à mesure que s’améliore les statistiques du chômage américain !


Evolution en nombre de la population inactive aux Etats-Unis depuis 1990 (Capture)

102 millions d’Américains sans emploi

Si l’on rajoute les 11 millions de chômeurs « reconnus » aux 91,5 millions de déclassés, on obtient la bagatelle de plus de 102 millions d’Américains en âge de travailler sans emploi, près d’un tiers de la population totale des Etats-Unis. Et, non, comme on l’a vu plus haut, ça ne s’arrange pas, quoiqu’en chantent les médias.

A ce rythme, écrit Zero Hedge, il y aura même au pays d’Obama, dans quatre ans, plus d’indécrottables inactifs que de vaillants actifs. Pas grave, tout va moins pire que pire, comme s’obstinent à le claironner des chiffres officiels dont l’unique utilité semble être désormais de donner une illusion de vie à un moribond.

Mais nos maîtres du monde ont-ils encore les moyens et la possibilité d’afficher de mauvais chiffres, sans envoyer presto ce qui reste de leur barcasse par le fond ?

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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 19:20

 

mediapart.fr

Climat: Kyoto II, ou le retour de la momie

|  Par Jade Lindgaard

 

 

À partir de lundi, la communauté internationale va tenter de réanimer un encombrant cadavre : le protocole de Kyoto. La Pologne accueille la 19e conférence de l’ONU sur le climat. Son objectif est de préparer de nouveaux objectifs mondiaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2015. 

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à la conférence sur le climat de Doha, fin 2012 (Reuters) 
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à la conférence sur le climat de Doha, fin 2012 (Reuters)

À partir de lundi, la communauté internationale va tenter de réanimer un encombrant cadavre : le protocole de Kyoto. La Pologne accueille la 19e conférence de l’ONU sur le climat, la « Cop19 ». Objectif : mettre sur les rails un processus de négociation jusqu’en décembre 2015, date de la conférence qui doit déboucher sur l’accord de Kyoto II, pour fixer de nouveaux objectifs mondiaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. 

Sans fleurs ni couronne, le protocole de Kyoto est mort fin 2012, date d’expiration de la première période d’engagement des États signataires. Publié en 1997, ce traité international ambitionnait de contraindre le monde à diminuer ses rejets de gaz à effet de serre afin de lutter contre les dérèglements climatiques. Seize ans plus tard, l’échec est total. La concentration de ces gaz dans l’atmosphère n’a jamais été aussi énorme qu’aujourd’hui, constate l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son dernier rapport (voir ici). Le réchauffement de l’atmosphère s’est aggravé de 32 % entre 1990 et 2012. Pire encore, la hausse des émissions de CO2 survenue entre 2011 et 2012 est supérieure au taux moyen d’accroissement des dix dernières années.

« Si nous poursuivons dans la même voie, la température moyenne du globe à la fin du siècle pourrait excéder de 4,6 degrés ce qu’elle était avant l’ère industrielle. Les conséquences seraient catastrophiques », analyse l’OMM. La physique du climat est implacable : mille ans après, il reste encore dans l’atmosphère 20 % d’une émission de dioxyde de carbone. En parfait accord avec les alertes lancées par les scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolutoin du climat (Giec) (voir ici), les chercheurs de l’OMM préviennent : ce qui est en train de se produire « façonnera l’avenir de notre planète pendant des milliers d’années ».

Face à cette catastrophe en route, la science nous « enjoint à tous de nous révolter », écrit la journaliste et activiste canadienne Naomi Klein dans un récent article du New Statesman. De plus en plus de philosophes et d'historiens se disent convaincus que nous entrons dans l’anthropocène, une nouvelle ère géologique induite par l’impact de nos modes de vie sur l’écosystème (voir ici).

Bien sûr, il est difficile et long, très long, de réformer nos systèmes de production et d’échanges. Mais les chiffres ne sont pas seulement mauvais rétrospectivement. Ils sont aussi catastrophiques en prévision. Même si les États respectaient leurs engagements actuels, en 2020, leurs rejets de gaz carbonique seraient beaucoup trop élevés pour espérer contenir la hausse de la température globale à 2 °C. Selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue), l’écart entre le plancher qu’il faudrait atteindre et le plafond que nous sommes partis pour fracasser est compris entre 8 et 12 gigatonnes (milliards de tonnes) équivalent CO2. « C’est énorme », résume Merlyn Van Voore, coordonnatrice de l’adaptation au changement climatique pour l’agence onusienne.

« Le pire est en marche, nous sommes déjà dans la crise climatique », commente Nicolas Hulot, envoyé spécial pour la protection de la planète. En théorie, les émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre ne devraient pas dépasser 44 gigatonnes en 2020, et diminuer ensuite chaque année. Elles atteignaient déjà 50,1 gigatonnes en 2010 – dernière année pour laquelle un décompte est disponible.

C’est la tragédie de la négociation climat : le monde qui s’y dispute est de plus en plus éloigné de la réalité. Les délégations des pays en développement s’affrontent aux négociateurs des pays riches à propos de niveaux d’émissions qui n’existeront peut-être jamais. Depuis des années, des kilomètres de rapports ont été pondus sur les méthodes de mesures et de comptabilisation de volumes de gaz que personne ne semble vraiment vouloir maîtriser. Au fil des ans, l’écart grandit entre la connaissance du changement climatique en train de se produire et l’inertie des sociétés.

À l’exception de Barack Obama et d’Angela Merkel, aucun chef d’État des grands pays n’était en poste au moment de Copenhague. « Ils n’ont jamais réfléchi au changement climatique à ce niveau », analyse Michael Jacobs, ancien conseiller de Gordon Brown, aujourd’hui rattaché à l’Iddri, le think tank de Sciences-Po qui conseille le gouvernement français. Quant à l’Australie, qui préside le groupe dit de l’ombrelle (États-Unis, Russie, Japon, Canada notamment), elle refuse d’envoyer son ministre de l’environnement à Varsovie, pour la première fois en seize ans, sous l’effet de la politique anti-écologiste de son nouveau gouvernement.

Un sommet sur le climat et le charbon

 

Barack Obama parlant de climat en décembre 2009, au moment de la conférence de Copenhague (Reuters) 
Barack Obama parlant de climat en décembre 2009, au moment de la conférence de Copenhague (Reuters)

Pourtant, ce monde de la diplomatie climatique évolue. Rien ne serait plus faux que de croire que rien n’a changé depuis le fiasco du sommet de Copenhague, en 2009. « Les pays réfléchissent à des stratégies de plus long terme, alors que le sommet de Copenhague était beaucoup trop focalisé sur le court terme. Il y a un effet d’apprentissage », analyse Thomas Spencer, directeur du programme Énergie et climat de l’Iddri.

Ainsi, les États-Unis promettent de publier leurs objectifs de baisse d’émissions en amont de la conférence de Paris en 2015. La Chine ne refuse plus le principe de réduire ses propres rejets et veut plafonner sa consommation de charbon, sous la pression de sa population, ulcérée par la pollution atmosphérique, et de divers scandales de contaminations chimiques du milieu naturel. L’Europe, de son côté, a plus réduit ses émissions de gaz à effet de serre que ne l’exigeait le protocole de Kyoto (-12,2 % entre 2008 et 2012, pour un objectif de -8 %). Au rythme actuel, elle devrait largement dépasser son objectif de -20 % en 2020 (par rapport à 1990).

Le Brésil parvient à diminuer les rejets de gaz à effet de serre liée à la déforestation. Les énergies renouvelables se développent partout ou presque – le charbon et les gaz de schiste sont aussi en plein boum. Sur la scène diplomatique, on ne discute plus seulement d’objectifs globaux, mais aussi de thématiques plus spécifiques (villes, secteurs industriels…), ouvrant ainsi la perspective d’accords complémentaires plus concrets.

À quoi pourrait servir un nouveau traité sur le climat applicable à partir de 2020 ? À maintenir la pression sur les gouvernements, symboliquement. Mais ce n’est sans doute plus l’enjeu majeur, au vu des échecs passés. Le protocole de Kyoto n’a été respecté que par ceux qui le voulaient bien. La fiction d’un traité obligeant les pays à mener des politiques contre leur gré a volé en éclats pour de bon.

En revanche, il peut avoir un impact financier. C’est l’autre bataille du climat, et elle n’est pas moins brutale: la lutte des pays pauvres pour obtenir le financement par les riches de leur politique d’adaptation au changement climatique. C’était l’une des rares avancées de l’accord de Copenhague : les États développés se sont engagés à leur verser chaque année 100 milliards de dollars à l’horizon 2020, dans le cadre d’un « fonds vert ». Entre 2010 et 2012, 10 milliards devaient être déboursés par an au titre de financements précoces pour payer la construction de digues, la protection de récoltes, l’accompagnement d’habitants déplacés par des événements climatiques extrêmes.

« Cela paraissait ambitieux mais raisonnable », rappelle Luc Lamprière, directeur général d’Oxfam France. Sauf qu’à ce jour, seuls 6 milliards de dollars ont été mis sur la table en trois ans, soit 20 % de la somme due. « Six milliards de dollars, c’est le prix des Jeux olympiques de Londres », se désole Lamprière. Le fonds vert n’est toujours pas abondé et n’existe que sur le papier. Les pays développés, dont la France, n’ont pas confirmé les montants de l’aide qu’ils verseront pour 2013, dénonce l’ONG. Entre leurs promesses initiales et leurs engagements actuels, il manque plus de deux milliards de dollars.

 

Mine de charbon de Zofiowka, à Jastrzebie, en Pologne (Reuters, Peter Andrews) 
Mine de charbon de Zofiowka, à Jastrzebie, en Pologne (Reuters, Peter Andrews)

Lors de la Cop18 à Doha, en 2012, la France a annoncé que l’Agence française de développement (AFD) consacrerait 2 milliards à l’aide climatique en 2013. Mais ses crédits ont baissé de 6 % cette année. Les bailleurs les plus importants, représentant 85 % des financements précoces, n’ont pas communiqué le montant de l’aide pour 2014. Seul le Royaume-Uni a publié son plan de financement de la lutte contre le changement climatique pour 2015. Pour les pays les moins avancés, notamment le groupe Afrique, obtenir l’aide financière promise devient le seul intérêt de la négociation internationale.

En Pologne, le sommet promet d’être agité. Les 18 et 19 novembre, aux derniers jours de la négociation, le ministère polonais de l’économie et l’association mondiale du charbon organisent conjointement une grande conférence internationale sur le climat et… le charbon. La secrétaire de la convention de l’ONU sur le climat, Christiana Figueres, y est invitée. Le 11 novembre, jour d’ouverture de la conférence, est aussi la journée de la fête de l’indépendance nationale. Un rassemblement de nationalistes est attendu, au lendemain d’une réunion entre souverainistes et représentants syndicaux contre les politiques climatiques.

Le groupe Arcelor Mittal figure parmi les sponsors du sommet onusien. Militants associatifs et ONG dénoncent cette omniprésence du lobby des énergies fossiles. Cette mise en scène un rien cynique n’est pas nouvelle. L’année dernière, le sommet climat s’est tenu au Qatar, l’un des plus gros émetteurs de gaz carbonique. C’est l’autre face de la négociation climatique onusienne : la bataille culturelle. Greenwashing des multinationales contre actions de déminage par les activistes ; opérations de communication des chefs de gouvernement contre rappel de la brutalité des faits par les scientifiques.

 

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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 17:27

 

mediapart.fr

Pourquoi il ne faut pas avoir peur de la déflation

|  Par Philippe Riès

 

 

Un spectre hanterait de nouveau l'Europe, celui de la déflation. Pas de panique, rien à craindre…, sauf pour les banquiers et les États banqueroutiers. Analyse en forme de parti pris. 

Déflation, fais moi peur ! 
Déflation, fais moi peur ! © DR

Dans les histoires d’horreur que la pensée économique conventionnelle rabâche afin d’inquiéter un public crédule, le spectre de la déflation figure au tout premier rang. Avec le ralentissement de la hausse des prix en zone euro au niveau sans précédent de 0,7 % en octobre, suivie de l’annonce « surprise » par la BCE jeudi d’une nouvelle réduction de son taux directeur à 0,25 %, les propagandistes de la reflation à tout prix, dans l’alliance habituelle entre Keynésiens hystériques façon Krugman et monétaristes « libéraux », soutenus de la voix par des intermédiaires financiers dont on connaît le désintéressement, peuvent s’en donner à cœur joie. Raison suffisante pour se méfier.

Le côté réjouissant de la décision prise par Mario Draghi et ses collègues est le contrepied infligé aux « ECB watchers », qui se révèlent à peu près aussi prescients que naguère les Kremlinologues : 3 économistes, sur les 70 interrogés par l’agence Bloomberg, avaient prévu la baisse des taux. Comme la décision de la Réserve fédérale en septembre dernier de ne pas alléger ses « mesures non-conventionnelles », contrairement aux attentes entretenues tout l’été sur les marchés, le mouvement décidé à Francfort, le dernier possible avant de heurter le plancher du taux zéro, est un avis d’impuissance.

Comme expliqué ici même de longue date et à de nombreuses reprises, la politique monétaire des principales banques centrales est devenue un couteau sans lame… auquel il manque le manche. Pourquoi d’ailleurs faudrait-il que les banquiers centraux, dont l’inconséquence est pour une bonne part à l’origine de la situation actuelle des économies avancées, doivent sauver le pauvre monde de la déflation, même s’ils en avaient les moyens, ce qui n’est pas le cas ?

Le premier cliché sur la déflation, répété à satiété dans la littérature académique ou médiatique (un bon exemple avec cet éditorial « à faire peur » dans Les Échos) est qu’elle serait nuisible parce que les consommateurs décideraient de repousser leurs achats dans l’attente de nouvelles baisses de prix, entraînant l’économie dans une spirale dépressive. Si cela était vrai, les Japonais, qui vivent depuis deux décennies une déflation modérée mais continue, devraient tous rouler dans des véhicules de plus de 20 ans, porter les vêtements de leur jeunesse, regarder la télévision sur des tubes cathodiques et épargner comme jamais.

La réalité est évidemment bien différente. Mais cela ne gênera pas nos « experts » en déflation qui, du président sortant de la Fed Ben Bernanke aux économistes hexagonaux type OFCE, n’ont jamais rien compris à ce qui s’est passé au Japon après l’explosion de la gigantesque bulle spéculative des années 80 : une combinaison entre une déflation massive des actifs immobiliers et boursiers artificiellement gonflés et une désinflation structurelle intrinsèquement saine.

Mais il est clair que ces « experts », quand ils descendent de leur tour d’ivoire, ne font jamais les soldes, ni les foires au vin, ne volent jamais en low cost, activités réservées au vulgum pecus qui, dans sa candeur, n’a jamais trouvé à redire à des prix en baisse.

Dans la vie réelle, la baisse des prix permet une hausse du pouvoir d’achat même quand les revenus nominaux restent stables. C’est ce qui s’est passé au Japon. Et quand en plus, la politique monétaire imposée par le pouvoir politique à la Banque du Japon contribue à une répression financière dont l’objectif est de faire financer à bas prix la dette publique par l’épargne des ménages nippons, la déflation permet de maintenir son pouvoir d’achat en dépit d’une rémunération nominale presque symbolique.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les politiques monétaires « non-conventionnelles » adoptées aux États-Unis et en Europe sur l’exemple japonais, constituent en réalité un gigantesque transfert financier au bénéfice des banques et des États banqueroutiers. Quant aux effets promis sur la croissance et l’emploi, les résultats, plus de six ans après le début de la crise, parlent d’eux-mêmes.

Ni l'inflation, ni la déflation ne sont purement monétaires

Une autre fiction attachée à la déflation, comme à l’inflation, c’est qu’il s’agirait « toujours d’un phénomène purement monétaire », selon la formule du pape du monétarisme, Milton Friedman. Et qui peut donc être combattu comme tel par une politique monétaire appropriée. C’est évidemment faux. De nombreux facteurs structurels, non-monétaires, de long terme, pèsent sur l’évolution des prix à la hausse comme à la baisse.

Dans la période dite de la « Grande Modération », qui a précédé l’implosion de 2007-2008, des facteurs structurels globaux de désinflation et même de déflation (l’entrée en jeu de la Chine et des autres pays émergents dans les chaînes de valeur globales) ont pesé sans doute plus que l’action des banques centrales indépendantes qui se sont attribuées le mérite de la stabilité des prix à la consommation. En ignorant par ailleurs les phénomènes d’inflation des actifs qui se produisaient sous leurs yeux, ou en théorisant leur inaction, comme Allan Greenspan, président de la Fed pendant une bonne partie de cet « âge d’or des banquiers centraux ».

À l’inverse, le haut niveau des prix et leur dérive constante à la hausse peuvent avoir des causes structurelles, comme l’absence de concurrence et de libéralisation dans les services, le protectionnisme, l’existence de rentes diverses et variées, etc.

C’est bien pourquoi attribuer à la déflation la responsabilité des deux « décennies perdues » subies par l’économie nipponne est au mieux un contresens, au pire une escroquerie entretenue par des générations d’économistes keynésiens, dont Krugman est le dernier avatar caricatural. L’histoire économique des États-Unis prouve que baisse généralisée des prix et croissance ne sont pas incompatibles et ont coexisté pendant de longs épisodes.

Les causes des difficultés prolongées du Japon après l’éclatement d’une bulle spéculative d’une dimension exceptionnelle (rappelons les PER de 80 à la bourse de Tokyo en 1989 et le terrain du Palais impérial « valant » autant que tout l’immobilier californien) résident essentiellement dans le refus de la classe politique de rénover en profondeur un modèle de croissance ayant fait son temps, ce qui impliquait de s’attaquer à leurs clientèles électorales et à leur propre mode de vie. Tout parallèle avec les classes politiques européennes aujourd’hui ne devrait rien au hasard.

Comme nous l’écrivions en 2001 à propos du Japon, utiliser l’arme monétaire pour résoudre des problèmes de nature structurelle est non seulement futile mais nuisible. Si la manipulation du coût de l’argent (ZIRP puis assouplissement quantitatif) n’ont pas réussi à relancer la croissance dans l’archipel ni à enrayer la déflation, elle a par contre permis aux banques de dissimuler leurs mauvaises créances pendant une décennie et de maintenir sous respiration artificielle les « morts-vivants » de l’industrie et du commerce. Et à l’État de poursuivre la fuite en avant budgétaire ayant conduit le Japon à un endettement public représentant aujourd’hui 250 % du PIB.

Ceux qui n’avaient rien compris à l’époque sont les mêmes qui ont applaudi à la « nouveauté » des « Abenomics » (lire ici), qui consiste à doubler la mise d’un pari perdu, en oubliant toujours, comme il se doit, la dimension essentielle. On attend toujours que la troisième flèche de Shinzo Abe, les réformes structurelles, soit sortie du carquois. Et on risque d’attendre longtemps.

Qui a intérêt à l’inflation ? La réponse keynésienne est bien connue. Il s’agit, par la hausse des prix, de régler le problème de l’excès d’endettement en « euthanasiant le rentier ». Autrement dit, ce serait les « riches » qui auraient le plus à craindre d’une envolée de la hausse des prix. Ce raisonnement valait peut-être en économie fermée et quand la rente était à taux fixe. Dans un univers financier globalisé, fonctionnant à la valeur de marché, le « rentier » peut exiger et obtenir une rémunération plus élevée de sa créance s’il anticipe une hausse des prix qui en éroderait la valeur. Et il peut la déplacer hors des frontières en quelques clics. Bien plus facilement que le salarié ne peut obtenir une indexation de sa rémunération sur la hausse des prix. C’est ce qu’avait fort bien compris Fernando Henrique Cardoso, qui a vaincu au Brésil l’inflation endémique, cet « impôt  sur les pauvres ».

A contrario, comme l’explique l’économiste de l’école autrichienne Jörg Guido Hülsmann, ceux qui vivent de leur seul travail ont bien moins à craindre de la déflation que les détenteurs d’actifs financiers spéculatifs (des hedge funds aux spéculateurs en art contemporain) qui, sauf erreur, ne se recrutent pas dans les couches les moins favorisées de la population. Et faut-il rappeler une fois encore, comme nous l’avions écrit en 1998 (Cette crise qui vient d’Asie) que ce sont les États, par leur politique d’endettement irresponsable, qui ont donné naissance aux marchés financiers contemporains ayant ensuite, comme la créature de Frankenstein, échappé à leurs concepteurs ?

L'inflation, arme des banquiers et des spéculateurs

 

Ludwig von Mises 
Ludwig von Mises © DR

Reste le problème spécifique, bien réel, de la déflation des actifs (qu’il ne faut pas confondre avec la baisse généralisée des prix), et de son impact sur les entreprises non financières et sur les ménages. Cette dette est en grande partie (pour les entreprises) ou en totalité (pour les ménages) une dette bancaire, octroyée par des établissements financiers dont le comportement a été au mieux irresponsable, au pire criminel.

Favoriser l’inflation pour permettre l’effacement progressif et « indolore » de cet endettement consiste à exonérer les banquiers de leur responsabilité et en transférer la charge sur l’ensemble de la société, à commencer, on l’a vu plus haut, par les plus défavorisés. Comme l’écrivait le grand économiste autrichien Ludwig von Mises, « l’expansion du crédit est une aubaine pour les banques, sa contraction une déchéance ».

La bonne démarche consisterait au contraire à faire toute la lumière sur les créances non-recouvrables, à les restructurer (effacement partiel, rééchelonnement, baisse des taux), à faire payer par priorité les actionnaires et créanciers obligataires des banques, en allant si nécessaire jusqu’à la nationalisation temporaire (comme en Suède au début des années 90) ou la fermeture des institutions les plus fragiles. Les gouvernements ont fait le choix opposé : aider les banques massivement et sans contrepartie au lieu de permettre aux débiteurs de bonne foi (l’immense majorité) de faire face à des obligations rendues supportables.

Le comble de la perversité a été atteint par l’administration Obama qui a laissé les banques expulser de leur logement des millions de ménages américains ayant « la tête sous l’eau » (dette hypothécaire supérieure à la valeur de l’actif), les banques commerciales se dégageant massivement du marché du crédit hypothécaire, pratiquement nationalisé par le biais des agences Freddie Mac et Fannie Mae (renflouées sur fonds publics), tandis que les fonds vautours, opérés ou financés par les banques, mettaient la main à bon compte sur les actifs dépréciés. Exemplaire.

Ce choix des gouvernements en faveur des banques, indépendamment du rôle majeur joué par la corruption du système politique (États-Unis) et institutionnel (France), est tout à fait logique : les États ont besoin des banques pour financer leur fuite en avant budgétaire (ils leur ont accordé le monopole de la souscription primaire de la dette publique) et des banques centrales pour refinancer les banques par la création monétaire (c’est essentiellement à cela que servent les mesures dites « non-conventionnelles »). C’est le serpent qui se mord la queue car si les banques centrales enregistraient des pertes sur les actifs collatéraux plus ou moins douteux dont elles ont farci leurs bilans, il est évident que la facture reviendrait vers les États, c’est à dire le contribuable.

« L’inflationnisme », dénoncé par Ludwig von Mises comme le mal qui ronge les économies modernes, nourrit naturellement la préférence pour l’inflation. La déflation a le défaut majeur de rendre impossible la construction de ces châteaux de cartes. Les grandes envolées keynésiennes sur la croissance et l’emploi dans l’économie réelle ne sont qu’un assez pauvre habillage idéologique de ces manipulations.

Comme nombre de peurs, celle de la déflation repose sur une bonne dose d’ignorance. Ignorance de l’histoire économique et de la nature des phénomènes inflationniste et déflationniste. Rappelons avec Marc Faber, le «Dr Doom » de Hong Kong et spécialiste des cycles longs, « que le XIXe siècle tout entier a été caractérisé par une tendance déflationniste (les prix des matières premières et les taux d’intérêt étaient en 1900 la moitié de leur niveau de 1880) ce que ne l’empêcha pas d’être un siècle de progrès économique gigantesque accompagné par une très forte croissance de la population ».

Comme l’enseignait Ludwig von Mises, l’inflation comme la déflation traduisent le fait que le pouvoir d’achat de la monnaie n’est jamais stable, soumis en permanence aux pressions de forces économiques qui le tirent à la hausse ou le poussent à la baisse. C’est la prétention ridicule des États et de leurs « ingénieurs sociaux », les banquiers centraux jouant les premiers rôles, d’éliminer ces mouvements naturels qui aboutit à créer des distorsions massives que la réalité se charge tout ou tard de corriger, dans la douleur.

 

 

 

 

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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 16:52

 

rue89.com

 

Témoignage 11/11/2013 à 16h19
Je suis sage-femme et voici tout ce que je sais faire
Charlotte W | Etudiante

 

 


Sit-in de sages-femmes devant le ministère de la Santé le 16 octobre (REVELLI-BEAUMONT/SIPA)

 

J’ai fait cinq années d’études, une première année de médecine puis quatre ans d’école de sage-femme.

Feuilles de présence, six semaines de vacances l’été, aucune période de révision, et stage-cours-cours-stage. Pourtant, malgré ces cinq années d’études, nous n’avons pas d’équivalence universitaire digne de notre formation, soit un niveau master. A croire que l’année de médecine ne compte pour rien !

Making of

Depuis le 16 octobre les sages-femmes sont en grève. Elles réclament le statut de praticien hospitalier (et non profession paramédicale) et une revalorisation de leur statut. Charlotte W a été diplômée en 2013.

 

Donc, les cours, intenses certes, cela va de soi : patho, gynéco, obstétrique, pédiatrique. Pharmaco, bactério, législation, santé publique … Je vous épargne la liste complète.

Je sais faire un suivi préventif gynéco, je suis à même de vous prescrire la contraception la plus adaptée.

Je fais des frottis, des examens du sein, du dépistage de pathologies gynéco et je sais vous envoyer dans le parcours de soin indiqué.

A bon suivi de travail, bon accouchement

Je sais effectuer un suivi de grossesse, et je vous vois plus d’un quart d’heure par mois, parce que je sais aussi que si je vous laisse avec vos questions, vos peurs, vos doutes, la grossesse se déroulera moins bien.

Je sais effectuer une préparation à la naissance, en l’adaptant au projet d’accueil de votre enfant. Je sais dépister les pathologies de la grossesse, et je sais aussi les prendre en charge avec l’équipe de médecins.

Je fais de l’échographie de prévention – certaines de mes collègues sont sages-femmes échographistes exclusivement.

Je sais réaliser un suivi de travail, et je sais aussi qu’à bon suivi de travail, bon accouchement. Je reste avec mes patientes, je discute, je les décentre de leur douleur (un de nos chevaux de bataille).

Je sais aussi effectuer un accouchement

Bien évidemment, je sais effectuer un accouchement, et si ça se présente mal, je sais mettre en pratique les manœuvres adaptées… Parce que le médecin ne sera pas nécessairement là dans les deux minutes et que parfois, l’obstétrique ça se joue en très (trop) peu de temps. Je sais réanimer un nouveau-né. Je sais suturer des lésions périnéales.

Je sais gérer une hémorragie de la délivrance, une crise d’éclampsie, des convulsions de natures inconnues et pas mal d’autres pathologies – toujours en collaboration avec les médecins, mais à tout vous dire, moi sans eux ou eux sans moi ça serait pas possible.

Je sais aussi dépister une patiente fragile sur le plan psychique, et je sais mettre autour d’elle tout le réseau nécessaire à sa guérison, à sa sécurité et celle de son bébé.

Je sais effectuer de la rééducation périnéale, du soutien à l’allaitement maternel, du suivi de nouveau-né pendant les 28 premiers jours de sa vie, je prescris tout un tas de choses plus ou moins drôles.

La nuit, je suis toute seule

Bref, des compétences j’en ai, et j’en oublie. Je vous passe les éventuelles spécialités possibles : pédiatrie, échographie, acupuncture, hypnose...

La nuit, je suis toute seule en tant que sage-femme dans la clinique. Et des
fois, devant les rythmes cardiaques fœtaux, je ne suis pas sereine ! Parce
que je fais un métier stressant, et que je suis parfaitement consciente du
fait que je n’ai pas le droit à l’erreur.

C’est vrai que je regarde la vie tous les jours. Je trouve ça beau et assez fou pour ne rien vous cacher, mais des fois, je croise la mort et quand c’est le cas, vous vous en doutez, c’est une tornade que l’on prend en pleine face.

Sur un éventuel procès, ne vous inquiétez pas, toutes mes compétences seront prises en compte.

Mais voyez-vous, moi, ce que j’aimerais (et je ne parle pas là que de salaire), c’est que dans la vie de tous les jours, toutes mes compétences soient reconnues.

Je ne seconde pas, je suis avec le médecin

Etre un praticien de premier recours, c’est ce que je revendique. C’est pour ça que j’ai fait ce métier, pas pour seconder un médecin, mais pour travailler avec lui.

Pour une meilleure prise en charge de mes patientes, bosser en réseau, c’est vraiment ce qu’il y a de mieux. Mais nous les sages-femmes n’apparaissons même pas sur le « plan de périnatalité » en cours de préparation…

Alors voilà, je veux bien être dévouée à la cause, je veux bien tous les jours me lever et faire de mon mieux, me plier en quatre pour mes patientes,
mettre en œuvre toutes ces compétences…

M’en donnez-vous la motivation ? Je veux que tout cela soit enfin pris en compte par le législateur.

 

 

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