Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 novembre 2013 6 16 /11 /novembre /2013 17:09

 

 

Source : bastamag.net

 

 

Lobbying

BMW et ArcelorMittal sponsorisent la conférence sur le changement climatique

par Sophie Chapelle 12 novembre 2013

 

 

 

 

Une salle de conférence construite par le géant mondial de l’acier ArcelorMittal, de l’eau potable fournie par le constructeur de méga-barrages Alstom, des blocs-notes et stylos offerts par la compagnie d’électricité polonaise PGE, des voitures mises à disposition par les constructeurs Opel et BMW... Bienvenue, non pas au Forum économique mondial, mais à la 19e conférence internationale contre le changement climatique (COP19). Celle-ci se déroule en ce moment, du 11 au 22 novembre, à Varsovie (Pologne). Fait nouveau, le gouvernement polonais a accordé le statut de « partenaire » à douze entreprises privées opérant dans des secteurs extrêmement polluants.

Les plus grands contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre sont donc présents à cette conférence. Que ce soit le secteur aérien, avec la compagnie Emirates Airlines, l’industrie pétrolière, avec l’entreprise polonaise Lotos SA, le secteur automobile... Ou l’industrie sidérurgique, pourtant responsable de 6 à 7 % des émissions humaines mondiales, avec le géant ArcelorMittal. En janvier dernier, Basta ! avait montré comment ce dernier pourrait engranger des millions d’euros sur le marché carbone européen, grâce à l’arrêt des hauts-fourneaux à Florange. Alors que l’extension des marchés du carbone est à l’agenda de cette nouvelle conférence, ArcelorMittal dispose aujourd’hui de permis à polluer excédentaires, d’une valeur de 1,6 milliards d’euros... Les miracles du « capitalisme vert » semblent avoir de beaux jours devant eux.

La Pologne, fan du charbon

La Pologne accueille au même moment, les 18 et 19 novembre, le Sommet international du charbon et du climat. Le ministre polonais de l’Économie s’affiche avec l’Association mondiale du charbon, qui comprend des membres tels que les groupes miniers Rio Tinto et BHP Billiton. Dans un communiqué commun, ils appellent les Nations Unies et les banques de développement à s’engager vers une utilisation accrue des technologies utilisant le charbon, « source d’énergie accessible, peu coûteuse et abondante ». La conférence sur le climat compte d’ailleurs comme partenaire la compagnie d’électricité polonaise PGE, qui exploite deux grandes mines de lignite et plus de 40 centrales électriques. Sa centrale au charbon de Belchatow constituait en 2012, la plus grande source d’émissions de CO2 en Europe.

Cette mainmise du secteur privé sur la COP19 est dénoncée dans une déclaration signée par 140 organisations, dont une trentaine d’associations françaises [1]. « Avec des gouvernements tissant des partenariats avec certains des plus grands responsables de la crise climatique, la COP19 va accroître la capacité des pollueurs à tirer profit de la situation au détriment du climat », écrivent les signataires. Ils réclament la fin du marché carbone européen et « une véritable transition vers des solutions alternatives justes et menées par les populations ». L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a annoncé le 6 novembre que la teneur des gaz à effet de serre dans l’atmosphère avait atteint un niveau inégalé en 2012, accélérant le rythme des changements climatiques.

P.-S.

Télécharger la déclaration

Notes

[14D, Agir pour l’environnement, Aitec-Ipam, Amis de la Terre France, Association Stop au gaz de schiste-Non al gas d’esquist 47, Association taca, Attac France, Bizi !, CRID, Collectif 07 Stop au Gaz et Huiles de Schiste, Collectif ALDEAH, Collectif Basta ! Gaz Alès, Collectif Briard 77, Collectif Causse Méjean – Gaz de schiste NON !, Collectif citoyen Ile-de-France non aux gaz et pétrole de schiste, Collectif "gaz de schiste non merci" de Clapiers, Collectif "non gaz de schiste Florac, Collectif Pays Cigalois non aux gaz et pétrole de schiste, Collectif Stop gaz de schiste Anduze 30, Confédération paysanne, Coordination eau Ile-de-France, Fondation Copernic, Fondation Sciences Citoyennes, France Libertés, Générations Futures, Réseau sortir du nucléaire, Ritimo, Union syndicale Solidaires.

 

Source : bastamag.net

 

Partager cet article
Repost0
16 novembre 2013 6 16 /11 /novembre /2013 17:00
Source : mediapart.fr
                                                                                                                                                                                                                          Malgré les critiques et l'affaire Prism, l'accord transatlantique suit son chemin

|  Par Ludovic Lamant

 

 

 

Une cinquantaine de négociateurs américains ont passé la semaine à Bruxelles pour discuter du futur partenariat commercial entre l'UE et les États-Unis. Faisant fi des appels à une suspension des négociations.

De notre envoyé spécial à Bruxelles

Malgré l'ampleur du scandale provoqué par l'espionnage de la NSA, qui met à mal la relation entre l'Europe et les États-Unis, les négociations pour un accord commercial transatlantique avancent bien, à Bruxelles. Elles se déroulent même dans une « bonne atmosphère », si l'on en croit les deux chefs des délégations, qui ont multiplié les échanges d'amabilités, vendredi, devant des journalistes.

Une cinquantaine de négociateurs américains avaient fait le déplacement cette semaine dans la capitale belge, pour mener des « discussions exploratoires », dans des secteurs très variés, de l'industrie pharmaceutique à l'automobile, des matières premières aux services financiers. Un premier cycle de discussions avait eu lieu en juillet, à Washington, mais les réunions d'automne ont été retardées, en raison du « shutdown » de l'administration américaine.

Au dernier conseil européen, fin octobre, le président du parlement de Strasbourg, le socialiste Martin Schulz, avait plaidé pour la suspension de ces négociations (« TTIP » dans le jargon), en réaction aux révélations d'Edward Snowden, l'ancien employé de l'Autorité de sécurité américaine (NSA). Mais il n'avait été suivi ni par la conservatrice Angela Merkel, ni par le socialiste François Hollande. « Nous n'en sommes pas là », avait alors expliqué le président français.

« Il est tout simplement impensable de discuter avec des gens qui espionnent nos concitoyens, nos entreprises et nos dirigeants politiques », estiment pour leur part José Bové et Yannick Jadot, deux eurodéputés du groupe des Verts. Les élus de la Gauche unitaire européenne (GUE, qui intègre le Front de gauche) sont sur la même position, tout comme certains socialistes français à Bruxelles.

 

Le commissaire européen au commerce, Karel De Gucht, le 23 septembre en Grande-Bretagne. 
Le commissaire européen au commerce, Karel De Gucht, le 23 septembre en Grande-Bretagne.

Du côté de la commission, on explique que les deux dossiers – le scandale des écoutes d'un côté, le partenariat commercial de l'autre – ne sont pas liés. « Je suis totalement contre ces pratiques (d'espionnage, ndlr) », a expliqué Karel De Gucht, le commissaire européen au commerce. « Mais ce n'est pas pour cela qu'il aurait fallu interrompre les négociations. Il s'agit ici d'intérêts économiques, d'emplois. »

C'est que l'exécutif européen joue gros, dans cette affaire : José Manuel Barroso en a fait l'un de ses principaux chevaux de bataille, pour relancer l'économie des 28. En début d'année, la commission avançait même un chiffre (mais qui, depuis, a disparu des radars) censé mettre tout le monde d'accord : l'accord allait faire gagner un demi-point de PIB par an à l'UE, et créer des « centaines de milliers d'emplois »

Vu les contours encore très flous des discussions, toute prévision économique semble relever de la pure spéculation. S'ils figurent dans le mandat de départ, rien ne dit par exemple que les services financiers seront intégrés aux conclusions, tant les désaccords semblent intenses. Les choix politiques, pour conserver tel ou tel secteur dans la discussion, ne seront pas effectués avant le début d'année prochaine. Un rapport publié le mois dernier par le réseau Seattle to Brussels estime, lui, que les gains de croissance, au total, ne dépasseraient pas… 0,1 % pour l'Europe.

Afin de tenter de rétablir la confiance, De Gucht répète que la protection des données personnelles ne figure pas dans le mandat de négociation, tel qu'il a été adopté en juin par les chefs d'État et de gouvernement. Mais la situation est étrange car au même moment, les Européens sont en train de débattre, à Bruxelles, d'un texte que le Parlement vient d'adopter sur la protection des données, et qui pourrait gêner les intérêts de certains groupes américains. Si l'on en croit le Financial Times, Berlin a même fait évoluer sa position, et plaide désormais pour intégrer l'enjeu de la protection des données à l'accord de libre-échange en cours de discussion. Quitte à aller au clash avec Bruxelles, qui ne veut pas rouvrir les débats sur la définition du mandat.

Manque de transparence

Du côté de la société civile, les critiques continuent de pleuvoir sur le manque de transparence de ces négociations aux retombées potentiellement énormes. Cette opacité sert avant tout les intérêts des grands groupes privés, de part et d'autre de l'Atlantique, redoutent certaines ONG. « Après cette semaine de discussions, nous sommes plus inquiets que jamais sur le fait que de grandes entreprises profitent de cet accord pour se débarrasser de lois qui ont été mises en place pour la protection des citoyens et de l'environnement », assure Magda Stoczkiewicz, à la tête de l'antenne Europe des Amis de la Terre.

C'est l'une des particularités de cette négociation commerciale, qui ne devrait pas s'achever, au plus tôt, avant 2015 : il n'est pas tant question de faire baisser les barrières commerciales, déjà réduites à peau de chagrin dans bien des cas (en raison des accords au sein de l'OMC), que d'harmoniser les normes en vigueur, secteur par secteur, pour faciliter les échanges. C'était déjà l'esprit d'un autre accord, négocié entre l'UE et le Canada, qui vient finalement d'aboutir mi-octobre après quatre ans de négociations – dans une discrétion quasi générale.

Afin de mieux faire comprendre son état d'esprit, la commission donne toujours le même exemple consensuel. « Prenons l'industrie automobile : les normes de sécurité pour les voitures sont différentes aux États-Unis et en Europe. Mais pourtant, le niveau de sécurité pour l'usager est identique de part et d'autre. Il y a donc sans doute intérêt à ce que l'on s'entende sur une norme commune », explique ainsi Ignacio Garcia Bercero, négociateur en chef pour les Européens, qui espère ainsi doper les échanges dans le secteur automobile.

Mais les ONG inquiètes redoutent d'autres procédures. Un mécanisme d'« arbitrage des différends », entre État et investisseur privé, constitue l'un des dossiers les plus explosifs de la négociation, amené sur la table par les Américains. De quoi s'agit-il ? Des entreprises pourraient porter plainte, auprès d'un tribunal ad hoc, contre un État qui aurait fait évoluer sa législation, de telle sorte que certains avantages des industriels soient remis en question. Exemple théorique : un géant de l'énergie pourrait contester en justice un moratoire sur l'extraction de gaz de schiste décidé par un État européen (lire notre article en juin dernier).

Les deux négociateurs en chef, vendredi, ont confirmé avoir discuté du sujet cette semaine. « Les Européens ont posé beaucoup de questions, pour mieux comprendre l'approche des Américains sur ce point », a expliqué Ignacio Garcia Bercero. « Nous voulons être certains que ce type de mécanisme ne pourra pas modifier le contenu des politiques publiques », a-t-il poursuivi, tentant d'apaiser l'ambiance. « Il n'est pas question de remettre en cause le travail des régulateurs », a promis ce négociateur européen.

Le dossier n'est bien sûr pas le seul point épineux à l'horizon. L'attribution des marchés publics (pour les Européens aux États-Unis), les indications géographiques de produits agricoles en Europe, ou les OGM comptent parmi les pommes de discorde qui risquent de faire s'éterniser les discussions. Le marathon se poursuivra la semaine prochaine par vidéoconférences, sur des sujets comme la propriété intellectuelle ou les normes de santé au sein des entreprises. Une réunion sur les services financiers est prévue le 27 novembre, tandis qu'un troisième « round » de négociations débutera le 16 décembre, de nouveau à Washington.

D'ici là, les négociateurs espèrent qu'une autre incertitude sera levée : l'avenir politique du commissaire au commerce, Karel De Gucht. Le Belge, qui pousse ce dossier depuis des années à Bruxelles, connaît des ennuis fiscaux, accusé par le fisc belge d'avoir fraudé, en omettant de déclarer une plus-value sur actions qui lui aurait rapporté, avec son épouse, 1,2 million d'euros. Le procès s'ouvre fin novembre. Une éventuelle démission de De Gucht, dans les semaines à venir, ne bloquerait pas les négociations, mais pourrait retarder un peu plus le processus.

 

 

Source : mediapart.fr

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 22:02

 

*Un article qui date de quelques mois mais reste d'actualité

 

blogs.mediapart.fr

 

LES CHIFFRES DE LA DEBACLE SARKOZIENNE SONT ARRIVES!

Nous avons désormais tous les chiffres!

ET ILS PARLENT D’EUX-MÊMES…

Non pas qu’ils soient incontestables, ils dépendent des paramètres choisis…

Mais, cependant, ils valent mieux qu'un long discours.

sarkozy-leve-le-doigt

 

ANALYSONS CES CHIFFRES…

Dette de l'État stricto sensu (source AFT (Agence France Trésor) ou "encours de la dette négociable" :

En 2007 = 921 milliards.

En 2012 = 1 386 milliards.

Soit une augmentation  de 465 milliards sous le règne de Sarkozy - (hors organismes sociaux et collectivités territoriales.

Dette de la France au sens de Maastricht (source INSEE, chiffres au 3ème trimestre 2012) comprenant toutes les dettes : État + organismes sociaux et collectivités territoriales.

En 2007 = 1 221,1 milliards.

En 2012 = 1 818,1 milliards.

Augmentation : 597 milliards sous le règne de Sarkozy - (au 30 septembre 2012).

Croissance économique (source Eurostat) :

En 2007 = + 2,3%.

En 2012 = 0,0%.

Récession sous le règne de Sarkozy !

Comparaison : taux de l'Allemagne en 2007 = + 3,3% ; en 2012 = + 0,7%. (mais avec le soutien des affairistes britanniques, américains, etc…)

Balance commerciale (source Eurostat) :

En 2007 = − 51,988 milliards

En 2012 = − 81,447 milliards.

Détérioration : 55% sous le règne de Sarkozy -.

Comparaison, balance de l'Allemagne

En 2007 = + 194,259.

En 2012 = + 185,004.

(mais avec le soutien des affairistes britanniques, américains, etc…)

Taux de chômage (source Eurostat) :

En 2007 = 8,4%.

En 2012 = 10,2%.

Détérioration : 1,8% sous le règne de Sarkozy -

Allemagne. En 2007 = 8,7%  En 2012 = 5,5%.

Taux d'emploi (source Eurostat) :

En 2007 = 69,8%.

En 2011 (2012 pas disponible) = 69,2%.

Détérioration : 0,6% sous le règne de Sarkozy.

Allemagne. En 2007 = 72.9%  En 2011= 76.3%

Emploi, nombre de postes de travail disparus (source INSEE, "ensemble des secteurs marchands (hors agriculture)") :

En 2007 = 16, 3972 millions.

En 2012 = 15,9605 millions.

Perte de 436 700 postes de travail sous le règne de Sarkozy.

2009 04 01 Sarkozy G20

Entre 2007 et 2012 les recettes fiscales ont baissé de 196 milliards  donc 5 années de pertes de recettes non compensées.

Comment ?

Trois principales niches fiscales concernant l’impôt sur les sociétés et avantageant les grands groupes :

1 - Le Régimes des sociétés mères et filiales qui nous a coûté 34,9 milliards d’euros pour l’année 2009.

2 - Le Régime d’intégration fiscale qui nous a coûté de 19,5 milliards d’euros pour l’année 2009. 

3 - La ni-Niche Copé (taxation à taux réduit des plus-values à long terme provenant de cession de titres de participation) qui nous a coûté8 milliards d’euros en 2009.

Pour ces trois niches fiscales : un manque à gagner de 62,4 milliards d’euros sous le règne de Sarkozy. Une paille !

S’y ajoute le coût des trois niches fiscales ajoutées par Sarkozy (selon la cour des comptes)   

1 - Heures supplémentaires  qui nous a coûté 4,5 milliards d’euros.

2 - TVA réduite sur la restauration qui nous a coûté 3,5 milliards d’euros.

3 - Passage du bouclier fiscal à 50 % des revenus déclarés qui nous a coûté 0,7 milliards d’euros.

Soit un coût total de 8,7 milliards d’euros pour ces trois niches fiscales sous le règne de Sarkozy. Une paille !

Au total pour les 6 niches fiscales : 71 milliards d’euros.

A comparer avec le plan de rigueur de 8 milliards d’euros !

MAIS…

Il faudrait ajouter à cela :

1 - La baisse de l’impôt sur le revenu due à la diminution du nombre de tranches (de 13 avant 1986 à 5 aujourd’hui),

2 – Le passage de la tranche supérieure de 65 % (avant 1986) à 41% aujourd’hui.

Soit un coût total de 15 milliards d’euros en 2009 sous le règne de Sarkozy..

Il ne faudrait pas oublier :

La baisse du taux de l’impôt sur les sociétés (avant même les niches fiscales) de 50 % à 34,6 % aujourd’hui.

Soit un coût total de 20 milliards d’euros en 2010 (Rapport de la Courdes comptes 2010).

Soit : 71 + 35 = 106 milliards d’euros en une année sous le règne de Sarkozy !

Mais n’oublions pas aussi les niches sociales : 42 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales en 2009 (Rapport du Sénateur de droite Jean-Jacques Jégou au nom de la commission des finances du Sénat – 2010)

Et les intérêts payés aux détenteurs de la dette publique : 48 milliards d’euros en 2009.

Au total : 106 + 42 + 48 = 196 milliards d’euros en 2009

Alors que le déficit public (État, Sécurité sociale, Collectivités territoriales, organismes centraux) s’élevait à 145 milliards d’euros.

Nicolas-Sarkozy-World-Economic-Forum-Flickr

LA DETTE DONC, C'EST SAKOZY QUI L’A FAIT et il n’y a pas de raison que ce soit le citoyen lambda qui paye les cadeaux fiscaux du petit frisé à ses amis les riches-plein-de-morgue !

MAIS…

Il n’a pas fait que cela, le nabot prétentieux.

Il a aussi revendu tout l’or de la France, quand l’or était à son cours le plus bas…

Juste avant la catastrophe financière d’octobre 2008....
Et il l’a vendu pour soutenir le cours du dollar à l’époque…

Si bien qu’un retour à l’étalon or serait pour la France, et du fait ce petit crétin prétentieux, CATASTROPHIQUE!!!

nicolas sarkozy en janvier 2011 a davos moritz hager-world 

Sans la politique merdeuse et servile face au MEDEF, aux riches, aux financiers et aux banquiers, sans cette politique menée par Sarkozy, nous aurions encaissé aux environs de 1000 milliards de plus en cinq ans !

Alors, prendre un pays en faillite en août de 2007 et le conduire à la ruine en seulement 5 ans, il fallait quand même le faire ! Et cela a été fait avec une véritable énergie, mêlée d'une constante satisfaction de soi.

Malgré ces chiffres calamiteux, personne n'ose aujourd'hui prononcer le terme de ruine, ni celui d'effondrement, comme pour conjurer le sort !

hollande 3

Il faudrait assainir la situation avant que la ruine ne se transforme en défaut sur le marché des capitaux….

Avant que les CDS (credit défault swap) mettent en route leur rouleau compresseur comme ils l'ont tenté pour l'Irlande, le Portugal, la Grèce et maintenant pour Chypre qui n’est nullement sauvé ?

 Pour éviter la ruine il faut que la banque européenne prête au même taux qu’elle le fait aux banques privées…

Et surtout....

Il faut taxer les transactions financières…

Il faut écraser et récupérer l’argent des paradis fiscaux…

 

hollande-manchette-banlieues-hip-hop

Et pour que l’image de notre pays soit restaurée au sein de la communauté internationale, il faut user de la justice pour ceux qui ont délibérément mis l’économie de notre pays à mal…

IL FAUT OBLIGER SARKOZY ET SES COMPLICES A RENDRE DES COMPTES DEVANT LA JUSTICE…

On nous fait croire que le narcissique pervers Sarkozy pourrait être jugé pour abus de faiblesse de la vieille Betancourt.

Mais ce sont l’ensemble des Français qui ont été victime de ce nabot au service de la grande finance.

L’empire du fric a mis en place Sarko pour mettre la France à genou (c’est un besogneux au service de la finance internationnale).

Et Hollande vient terminer la besogne en se parant de l’image du bon gars qui a battu Sarko (qui était devenu trop gênant pour l’élite financière).

 

Image1.jpg

MAIS… Hollande/Sarko ne sont que des marionnettes !

Les vrais responsables de ce pillage viennent de Wall Street et de la City.

 

 imgscan-contrepoints695-banquier-876x1024

 

QUE FAIRE ALORS ???

D’abord prendre quelques décisions simples !

Rétablir une grille d’imposition progressive, supprimer les niches fiscales…

Préempter ceux qui placent leur fric dans les paradis fiscaux…

Réattribuer à la Banque de France son rôle de financement de l’Etat et des Collectivités locales.

Réorganiser la banque privée de façon qu’elle soit obligée de financer les petites entreprises… Donner la priorité à la capitularisation active à la passive (taxer cette dernière)

Chasser les fonds d’investissement de toutes les sociétés liées au service public et aux grandes sociétés privées (banques par exemple qui manient plus d’argent que les revenus de la France).

Bouter hors de France Goldman Sachs et JP Morgan… Nationaliser le marché du gaz. Chasser Vinci et nationaliser les Sociétés d’autoroutes.

Transformer, diversifier et réorganiser les pôles de production d’énergie et de bien nécessaires à tous : nationalisation d’ EDF, GDF, France Télécoms, des eaux, des autoroutes, de TF1, de TDF, et de tous les établissements financiers secourus par les fonds publics.

Annulation de la privatisation rampante de la Poste.

Interdire la privatisation des services publics stratégiques, comme la santé et l’ Education.

Systématiser les rencontres citoyennes et user du referendum pour les questions financières et les modifications de grande ampleur…

Réformer en profondeur la Constitution….

Et si nos élites ne sont pas capables de proposer ces REFORMES VITALES au peuple…

ALORS…

Foutons les dehors !

Et usons de la seule solution :

QUE LA REVOLUTION CITOYENNE JAILLISSE DES CŒURS ET DES ESPRITS !

JUSTICE ET PAIX AUX HOMMES DE BONNE VOLONTE !

  espoir-copie-1

PS : Sites consultés :

http://www.insee.fr/fr/

http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/statistics/search_database

http://www.aft.gouv.fr/

 

 

 

Partager cet article
Repost0
15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 17:21

 

 

mediapart.fr

FagorBrandt: 3 000 emplois visés, et un micmac irlandais à la clé

|  Par Dan Israel

 

 

 

3 000 emplois et quatre marques d'électroménager grand public sont en jeu. FagorBrandt, filiale du groupe espagnol Fagor, est placée en redressement judiciaire. Et les repreneurs potentiels devront composer avec un tour de passe-passe fiscal irlandais.

Et maintenant, FagorBrandt. La litanie des entreprises en difficulté continue, en cet automne particulièrement maussade sur le front de l’emploi. En 2012, on aura retenu les licenciements annoncés chez PSA, Sanofi ou Fralib. En cette fin 2013, les noms des sociétés en danger s’accumulent toujours plus vite. Doux, Gad, Tilly-Sabco, Marine Harvest en Bretagne, mais aussi Arc international, Alcatel, La Redoute… On recense plus de mille plans sociaux en cours, et depuis l’arrivée de François Hollande au pouvoir, ce sont 15 000 emplois qui ont été supprimés dans ce cadre, a reconnu ce vendredi dans Libération le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.


 

Dans ce contexte morose, avec 3,3 millions de chômeurs, l’annonce jeudi 7 novembre du placement en redressement judiciaire de FagorBrandt plombe un peu plus l’ambiance. L’entreprise, filiale française du groupe espagnol Fagor, regroupe des marques d’électroménager très connues : Brandt, Vedette, De Dietrich et Thomson. Selon les syndicats, la filiale française emploie 1 800 salariés en direct, et 3 000 personnes en prenant en compte les sous-traitants.

Le redressement judiciaire permet à l’entreprise de poursuivre son activité pendant six mois, en gelant ses dettes. « La mise en redressement judiciaire doit permettre à FagorBrandt de poursuivre la recherche de solutions visant la continuation de son activité », a déclaré jeudi le directeur général Thierry Léonard.

La question des dettes est en effet le point noir de la gestion de l’entreprise. Elle doit 46 millions d’euros à des créanciers, et… 110 millions d’euros à sa maison mère ou à d’autres filiales du groupe. Fagor appartient à l’immense conglomérat basque Mondragón, qui a la particularité de regrouper 110 coopératives, où les salariés sont actionnaires de leur société. Mondragón a déboursé 300 millions d'euros pour renflouer Fagor ces dernières années, et avait annoncé tout début novembre renoncer à sauver l’entreprise, qui emploie 5 700 personnes en Espagne, en France, en Pologne, au Maroc et en Chine. Dans tous ces pays, l’ensemble de la dette s’élève à 859 millions d’euros.

En France, la société honore encore pour le moment ses commandes, grâce à des stocks de plusieurs dizaines de milliers d’appareils. Mais la situation va se dégrader rapidement : faute de payer leurs fournisseurs, les quatre usines du groupe – Vendôme (Loir-et-Cher, 221 salariés), La Roche-sur-Yon (Vendée, 339 salariés), Aizenay (Vendée, 106 salariés) et Orléans (Loiret, 523 salariés) – sont à l'arrêt depuis le 14 octobre en dépit d’un carnet de commandes de 82 millions d’euros. FagorBrandt compte aussi 342 salariés à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), 235 à Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) et 40 à Lyon (Rhône).

« Cela fait longtemps que nous craignons la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui : c’est il y a deux ans que sont apparues les premières difficultés et les retards pour payer les fournisseurs », explique Nathalie Pillet, déléguée CFTC du site d’Orléans. Son collègue Force Ouvrière de La Roche-sur-Yon, Jean-Luc Poiraud, confirme : « Nous demandions depuis deux ans à transformer le comité de groupe, où sont données les informations sur la santé de l’entreprise aux représentants des salariés, en comité de groupe européen. Nous avions des doutes sur la santé financière de notre maison mère. Cela nous a toujours été refusé. »

Pourtant, les difficultés des marques du groupe ne datent pas d’hier. C’est en 1995 que De Dietrich, Brandt, Vedette et Thomson ont été regroupées sous le nom Brandt. En 2000, Brandt fusionne avec Moulinex, avant de faire faillite. L’entreprise est reprise par le groupe financier israélien Elco en 2002, puis par Fagor en 2005. « En 2002, nous avions 22 % de parts de marché, détaille Laurent Prévost, le délégué central CFDT de Vendome. Mais Elco, que nous avions soutenu parce qu’il conservait presque tous les emplois, n’a pas du tout investi, et en 2005, nous étions tombé à 17 % de parts de marché. Fagor est arrivé en 2005, et la chute a continué. »

Aujourd’hui en France, les marques de Brandt représentent 14 % du marché. Elles sont coincées entre le haut de gamme, comme Miele ou Bosch, d’une part, et les producteurs asiatiques à bas coût (LG ou Samsung) ainsi que les marques de distributeurs d’autre part. Ces dernières sont passées de 7 % des ventes en 2008 à 12 % en 2012, selon le cabinet Gfk. Les crises économiques et immobilières aggravent cette difficulté de positionnement, puisque l’équipement électroménager est étroitement lié à l’acquisition ou au changement de logement.

Entourloupe irlandaise

Les repreneurs éventuels ont jusqu'au 13 décembre à 18 heures pour déposer leurs offres. La prochaine audience du tribunal de commerce, qui les examinera, aura lieu le 16 janvier. D’ici là, c’est le branle-bas de combat pour l’exécutif. « Nous avons été reçus par le maire, par les cabinets des ministres du Travail et du Redressement productif, puis par le préfet », témoigne Nathalie Pillet, de la CFTC. Le ministère du Redressement productif a précisé avoir multiplié les « contacts avec les autorités espagnole et basque, la direction du groupe en Espagne et de FagorBrandt France », et proposé de travailler main dans la main avec l’Espagne. Concrètement, si le gouvernement a exclu de nationaliser l’entreprise et de prendre une participation temporaire, Bpifrance, la banque publique d’investissement, pourrait prêter de l’argent.

La situation était, il est vrai, connue depuis de longs mois par le gouvernement. « Dès l’été 2012, nous avions demandé, et obtenu, l’étalement du paiement de diverses taxes et charges sociales, pour passer un cap difficile, indique Laurent Prévost, de la CFDT. Bercy et Matignon connaissaient nos difficultés. »

Selon la direction, un redémarrage de tous les sites coûterait 25 à 35 millions d’euros. Mais un repreneur potentiel devra probablement faire face à un joli casse-tête juridique, soulevé notamment par Force Ouvrière : « Depuis deux ans, c’est la filiale irlandaise du groupe Fagor qui détient l’ensemble des marques françaises !, alerte Jean-Luc Poiraud. Un repreneur potentiel des usines en France aura-t-il le droit d’utiliser ces marques ? Et à quel prix ? » 

L’entourloupe irlandaise, également relevée par le sénateur UMP Bruno Retailleau, est une pratique classique des grandes entreprises européennes, à des fins purement fiscales. Si la filiale irlandaise est propriétaire des marques, cela permet de faire payer aux autres filiales une redevance annuelle pour avoir le droit de les utiliser. Et autant de bénéfices en moins à déclarer à l’administration fiscale. Pourquoi l’Irlande ? Parce que ce pays ne taxe quasiment pas les bénéfices réalisés au titre de la propriété intellectuelle… Nous détaillions ces pratiques, parmi de nombreuses autres, ici. « Quand j’ai posé la question lundi au ministère, cela a été le flou artistique, personne ne savait précisément dans quelles conditions les marques pourraient être utilisées », raconte Jean-Luc Poiraud. Il va falloir trouver les réponses rapidement.

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 17:00

 

blogs.mediapart.fr

 

Qui sont les privilégiés d’une France en crise?

Qui sont les privilégiés dans la France contemporaine ? Régler la question des inégalités en s’en prenant à une élite étroite arrange, au fond, les couches favorisées. Pour réduire les inégalités, il suffirait de corriger les dérives de quelques-uns, situés tout en haut de la hiérarchie sociale. Une bonne méthode pour ne rien changer au fond. Les super-riches se sont enrichis de façon indécente ces dernières années, mais notre pays reste marqué par des privilèges dont dispose une fraction beaucoup plus large de la population. Ce qui alimente le ressentiment des catégories populaires et les tensions sociales. Essayons d’y voir plus clair.

La France de tout en haut va très bien. Malgré la crise, elle continue de s’enrichir de façon indécente. Entre 2004 et 2010 [1], les revenus des 0,1 % les plus riches ont augmenté de 18 %, soit 36 000 euros annuels, l’équivalent de trois ans de Smic, contre 7 % et 1300 euros pour le revenu médian (autant gagne moins, autant gagne plus, revenu par ménage, avant impôts et prestations sociales). La France de l’élite scolaire prospère tout autant. Ses « grandes écoles » restent fermées au peuple, mais ses élèves choyés. La collectivité dépense 15 000 euros par étudiant en classe préparatoire aux grandes écoles, contre 9 000 euros par étudiant des filières généralistes de l’université.

La « France des riches » est largement dénoncée à gauche, avec raison [2]. Pourtant, la critique laisse parfois songeur. Cette vision élitiste des inégalités, très en vogue, conduit à faire l’économie d’une réflexion de fond sur les inégalités sociales qui structurent notre société en profondeur, bien au-delà d’une poignée de dirigeants. Concrètement, elle permet aux catégories favorisées d’éviter de contribuer davantage à la solidarité et de faire plus de place aux couches moyennes et populaires. Ou de réformer l’école pour l’ouvrir à tous.

Dans la France contemporaine, les privilèges vont bien au-delà des beaux quartiers et des classes prépas. La stagnation du pouvoir d’achat est une moyenne qui masque la progression des revenus de catégories qui se disent assommées par le « matraquage fiscal ». Entre 2008 et 2011, le seuil de revenu des 10 % les plus pauvres a baissé de 3,5 % (après impôts et prestations sociales), quand celui des 10 % les plus riches a augmenté de 2,5 %. Une perte de moins 370 euros annuels d’un côté et un gain de 918 euros de l’autre [3]. Or on entre dans le club des 10 % les plus aisés, à l’abri de la crise, à partir de 3 000 euros nets [4] pour un célibataire ou 5 600 euros en moyenne pour un couple avec enfants. Bien loin des revenus des patrons superstars du CAC 40 ou de nos 0,1 %.

Rebaptisées classes moyennes supérieures par les médias, ces classes aisées tentent d’associer leur sort aux catégories moyennes, qui se situent au milieu du gué (environ 1 500 euros mensuels pour une personne seule) et dont les revenus stagnent. Un classique des rapports de forces sociaux, particulièrement pratiqué chez les indépendants, des agriculteurs aux médecins favorisés. Le déguisement des classes moyennes supérieures a une toute autre ampleur : une frange entière de la population cherche ainsi à éviter de participer à l’effort fiscal [5].

Les privilégiés d’aujourd’hui ne sont pas seulement les titulaires de revenus élevés, mais tous ceux qui sont protégés des aléas du chômage, d’une rupture de parcours professionnel qui conduira à une baisse quasi certaine des revenus, parfois conséquente. Au premier chef, ceux qui disposent du statut d’emploi protecteur de la fonction publique et de bien d’autres organismes para-publics où, en pratique, quasiment personne n’est jamais licencié. A niveau de vie équivalent, savoir que l’on disposera d’un salaire jusqu’à sa retraite est devenu, au bout de 40 ans de chômage de masse, un déterminant central des conditions de vie par la stabilité qu’il procure et pour les droits qu’il ouvre, notamment dans l’accès au logement. Certes, une partie des fonctionnaires – c’est le cas, par exemple, des enseignants du primaire ou dans les services informatiques – acceptent en contrepartie des revenus limités rapportés à leurs qualifications. Il n’en demeure pas moins que l’avantage est là. Hier, on moquait les « ronds de cuir » de la République, aujourd’hui, savoir de quoi sera fait demain a une valeur inestimable.

Face à la crise, le niveau de protection résulte par ailleurs pour beaucoup de la taille de l’entreprise. La bureaucratie publique comme privée a son lot d’avantages [6]. Le statut des salariés des grandes structures du secteur privé est sans commune mesure avec celui des PME. La condition salariale, du niveau de salaire à la couverture santé en passant par les avantages du comité d’entreprise, n’a rien à voir avec celle du commun des salariés [7]. La formation et les programmes de reconversion dans les grands groupes font que la menace du chômage n’est pas la même.

Sur le marché du travail, au-delà du statut, le privilège qui structure le plus notre société est le titre scolaire qui fonctionne comme un véritable capital culturel selon l’expression du sociologue Pierre Bourdieu. Dans une société où la croyance dans la valeur des diplômes est démesurée [8], ceux qui détiennent un titre disposent d’une carapace très protectrice. Le taux de chômage des sans diplôme s’élève à 16 %, contre 5,6 % pour ceux qui se situent au-dessus de bac+2. Bien sûr, les cas de sur-diplômés sous embauchés ou au chômage existent et se développent. Pour eux, le déclassement est particulièrement violent puisqu’ils sont sensés sortir du lot. Il n’empêche : l’exception ne fait pas la règle.

 

Les initiés de l’école

A l’école, les privilèges dépassent, de loin, les classes préparatoires aux grandes écoles. Ainsi par exemple, apprendre à lire aux enfants le plus tôt possible, en fin de section de maternelle (contrairement à d’autres pays comme la Finlande où cet apprentissage a lieu deux ans plus tard) creuse des écarts précoces du fait de la maîtrise du langage propre aux milieux diplômés. Dans la suite du cursus scolaire, du primaire au lycée, l’ « élitisme républicain » de notre système éducatif est, au fond, un élitisme social. Les programmes, la place des savoirs théoriques, l’évaluation-sanction répétée, sont taillés sur mesure pour les enfants de diplômés, en particulier d’enseignants [9], qui maîtrisent le code de l’école. 90 % de leurs enfants obtiennent le bac, deux fois plus que les enfants d’ouvriers non-qualifiés : ces derniers sont-ils moins « méritants », moins « intelligents » ? L’orientation des jeunes reste un parcours dans lequel une partie des familles, initiées et maîtrisant les arcanes des filières, disposent d’informations sans commune mesure avec la masse des autres parents. Un énorme privilège. La façon même dont l’école française fonctionne, en appuyant sur les échecs plutôt qu’en valorisant les efforts, par la mise en avant d’une poignée d’élèves plutôt que la réussite de tous, joue en la défaveur des catégories les moins favorisées. Le privilège de la maîtrise du code scolaire est l’essence même des inégalités sociales.

 

Les privilégiés au pouvoir

« Le changement, c’est maintenant » ? La gauche a accédé au pouvoir en faisant campagne sur la réduction des inégalités sociales. Forte de tous les pouvoirs, à tous les échelons territoriaux, elle a oublié sa promesse. La réforme fiscale n’aura pas lieu, les régimes spéciaux de retraite ne seront pas touchés, la « refondation » de l’école ne touche pas à l’essentiel du système… La grande affaire de ce début de quinquennat aura été le « mariage pour tous ». Qu’a proposé la gauche pour réduire les inégalités sociales ? Quelques emplois d’avenir et une « garantie jeune » [10] en expérimentation dans dix territoires pilotes. Rien ou presque.

Cette situation s’explique. Les privilégiés sont aux commandes. Pas seulement aux plus hauts postes de l’exécutif. Des entreprises aux collectivités locales en passant par les associations, une bourgeoisie économique (plutôt de droite) mais aussi culturelle (plutôt de gauche) dispose du pouvoir, vit dans un entre-soi, et n’a aucun intérêt au « changement » qu’elle met en avant comme un slogan. Elle pointe du doigt les ultras-riches mais elle oublie bien vite les quartiers populaires et méprise les couches moyennes pavillonnaires dont l’idéal est écologiquement incorrect [11].

Les groupes qui défendent les intérêts des couches favorisées disposent de moyens de communication et de lobbying considérables. La maîtrise de la parole publique, de la médiatisation des intérêts a pris un poids démesuré dans les décisions des politiques publiques. En face, les « invisibles » [12], la France peu qualifiée salariée du privé ou au chômage, sont peu audibles. Les quelques mouvements de soutien aux plus précaires (pauvreté, sans papiers, mal-logement, etc.) se concentrent sur les situations les plus difficiles avec de maigres moyens. Les syndicats ne représentent plus qu’une fraction ultra-minoritaire des salariés, moins de 5 % dans le secteur privé, concentrés dans les grandes entreprises. Les nouveaux mouvements militants, issus de milieux cultivés et urbains, se passionnent bien davantage pour les causes modernes d’une société post-68 comme la préservation de leur environnement, les inégalités dont sont victimes les femmes ou les homosexuels, voire la diversité ethno-culturelle. Des causes justes, à condition qu’elles n’amènent pas à oublier les inégalités sociales qui traversent notre société, ou pire, ne servent pas à les masquer.

Dans notre pays, la bourgeoisie économique et culturelle est préoccupée par ses prochaines vacances, payer moins d’impôts, trouver la bonne école pour ses enfants ou savoir si elle mange vraiment bio... Bien sûr, beaucoup de citoyens partagent la volonté de réformes en profondeur, savent bien que chacun doit balayer devant sa porte et sont prêts à faire un effort. Mais s’indigner est une chose, agir en est une autre [13]. Reste à savoir à quel moment ces couches favorisées prendront conscience qu’à trop profiter et si peu partager elles risquent de tout perdre. A trop tirer sur la corde des privilèges tout en faisant miroiter l’égalité pour tous, le risque est grand que cet état de fait n’entraîne des mouvements de contestation de grande ampleur et que d’autres forces, beaucoup plus conservatrices, prennent les choses en main.

 

Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités

 

[1] Dernière année connue à ce niveau de détail.

[2] Voir « La violence des riches. Chronique d’une immense casse sociale », Michel Pinçon, Monique Pinçon-Charlot,Ed. La Découverte, 2013.

[3] Et encore, les données sur les revenus ne prennent pas en compte une partie de la France démunie qui vit dans les prisons, les maisons de retraite, les foyers de travailleurs et les hôpitaux notamment.

[4] Par mois, tous revenus confondus, après impôts.

[5] Voir La crise ou l’art d’échapper à la solidarité, Louis Maurin, Observatoire des inégalités, 22 mai 2013.

[6]  Voir notre article Les salaires augmentent avec la taille de l’entreprise.

[7] Il y aurait beaucoup à dire sur les « avantages » des salariés tant sont mis en avant ceux qui ne sont pas toujours les plus importants. Voir Les « avantages » des salariés : privilèges ou acquis sociaux ?, Valérie Schneider, Observatoire des inégalités, 23 mai 2013.

[8] Voir « Les sociétés et leur école, emprise du diplôme et cohésion sociale », François Dubet, Marie Duru-Bellat et Antoine Vérétout, Seuil, 2010.

[9] Ce qui ne veut d’ailleurs pas dire qu’ils réussiront tous, pour peu qu’ils n’entrent pas dans le « moule », leur « échec » est encore plus difficile.

[10] Un revenu minimum sous conditions pour les 18-25 ans.

[11] Une bonne illustration en est donnée dans l’article Quand la France est devenue moche, Télérama n°3135, 10 février 2010.

[12] Voir « La France invisible » par Stéphane Beaud, Jospeh Confavreux, Jade Lindgaard (dir.) Ed. La Découverte, 2006.

[13] Les causes de cette inaction resteraient à développer. Parmi les raisons avancées on trouve notamment le rejet de l’offre politique ou syndicale actuelle et la pression du travail.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 18:28

 

lemonde.fr

 

 

La BCE utilisée pour donner du crédit au trading haute fréquence

Le Monde.fr | 14.11.2013 à 09h16 • Mis à jour le 14.11.2013 à 11h00 | Par Mathilde Damgé

 
 
Une étude publiée sous l'égide de la Banque centrale européenne justifie l'existence et l'utilité de cette technique spéculative basée sur un très grand nombre d'opérations réalisées par des ordinateurs.

Une étude parue ce mois-ci, dans le cadre d'un programme de recherche encadré par la Banque centrale européenne (BCE), semble justifier l'existence et l'utilité du trading haute fréquence (THF) dans la formation des prix du marché.

Cette pratique repose sur des machines capables d'exécuter des ordres d'achat et de vente à toute vitesse, et de tirer ainsi profit d'écarts de prix minimes – mais répétés un très grand nombre de fois.

Les trois auteurs américains affirment que, "globalement, les traders à haute fréquence facilitent l'efficience des prix [c'est-à-dire la formation de prix justes pour les différents acteurs d'un marché suffisamment large et où l'information circule] en échangeant de sorte qu'il y ait toujours des changements de prix et non pas des erreurs de prix temporaires".

L'argument avancé, comme souvent dans les études relayant l'utilité de ce type d'activités spéculatives, est celui de la liquidité : les titres s'échangeraient plus facilement, il y aurait une forte offre et une forte demande, grâce à la multiplication des échanges qu'induit le THF. Pour le Financial Times, cette étude pourrait influencer Francfort dans sa mission de superviseur.

 

DONNÉES ERRONNÉES

Un argument balayé par les militants anti-spéculation. Alexandre Naulot, de l'ONG Oxfam, rappelait, au moment où le gouvernement français renonçait à taxer le THF, que les indices boursiers sont déjà "en situation de surliquidité", c'est-à-dire que "le nombre de transactions réalisées par les teneurs de marché est disproportionné".

C'est ce qu'on appelle l'"intermédiation forcée", chaque intermédiaire cherchant à prendre sa part du gâteau. "On est clairement dans le domaine de la spéculation, pas dans celui de l'investissement, et encore moins du financement de l'économie réelle et des PME", s'indignait M. Naulot.

Le blog du broker Themis Trading dénonçait d'ailleurs le 6 novembre dernier cette étude fondée, selon eux, sur des données erronées. Tout d'abord parce que l'échantillon étudié est trop réduit, excluant les géants bancaires (Goldman Sachs, Morgan Stanley, etc) et tout échange hors du Nasdaq (environ 20 % du marché sur la période choisie). Ensuite parce que de larges pans d'actifs sont ignorés par l'étude, comme les contrats futurs et les options.

 

 LOBBYING DES TRADERS HAUTE FRÉQUENCE

"Par ailleurs, cet article est ancien [...] il date d'octobre 2011 et a été révisé en avril 2013. Pour quelle raison ressort-il aujourd'hui sous la forme d'une étude de la BCE ? Peut-être faut-il le demander aux lobbys du THF", explique l'un des associés de Themis Trading Joe Saluzzi, dans un courriel, pointant en direction notamment du FIA European Principal Traders Association, puissant groupe d'intérêt du secteur.

En réalité, contrairement à ce que peut faire croire la présentation de l'étude, la BCE avait accueilli favorablement en décembre 2012 l'annonce d'un projet de loi européenne "car il vise à limiter les risques pour la stabilité financière et à contenir les manipulations du marché causées par le trading à haute fréquence".

Dans cet article, signé par Vitor Constancio, vice-président de la BCE, l'institution applaudissait l'idée d'une taxe prélevée sur les échanges mais aussi d'une obligation de justifier l'intermédiation, ainsi que les annulations et les changements d'ordre. Soit l'essence même du THF. 

Manipulation : des mises en cause aux Etats-Unis

 

Une nouvelle charge est menée, outre-Atlantique, contre un opérateur à haute fréquence. La Commodity Futures Trading Commission (CFTC), le régulateur des marchés à terme, reproche à la société de trading DRW, l'une des plus anciennes firmes de trading haute fréquence, d'avoir manipulé le cours du contrat à terme sur les échanges de taux d'intérêt (swap) entre janvier et août 2011, lui permettant d'empocher autour de 20 millions de dollars de profits.

Basé à Chicago comme nombre de ses homologues et employant près de 400 personnes, DRW avait amassé fin 2010 une position de 350 millions de dollars sur les swaps. Ironie de l'histoire, le fondateur de l'entreprise, Donald Wilson, un ancien trader, est toujours membre d'une des commissions de la CFTC, raconte Les Echos.

Le régulateur a infligé une amende de 14 millions de dollars à Optiver, en avril 2012. Il a mis un cause un autre opérateur à haute fréquence, Panther Energy Trading, cet été.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 18:23

 

lemonde.fr

 

Face à la crise, les monnaies locales se développent

Le Monde.fr | 14.11.2013 à 12h27 | Par Yannick Roudaut (co-fondateur de la société Alternité)

 
 
La monnaie locale Eusko, en ciruclaiton au Pays-Basque.

Eusko au Pays basque, Sol Violette à Toulouse, Abeille à Villeneuve-sur-Lot, Galléco en Ille-et-Vilaine… depuis quelques années, de nouvelles monnaies se développent en France. Créées par des associations citoyennes et soutenues par les collectivités locales, ces nouvelles monnaies, diffusées sous la forme de billets, sont convertibles en euros et permettent aux citoyens d'une région de faire leurs achats ou leurs ventes dans une autre monnaie que l'euro.

Acceptées uniquement par des acteurs économiques engagés, elles permettent de redynamiser l'activité des centres-villes et de favoriser le développement de circuits économiques courts entre producteurs d'une région et consommateurs locaux.

Elles peuvent aussi circuler uniquement entre acteurs soucieux de promouvoir un développement durable. Dans ce cas, les acteurs non respectueux des critères environnementaux et sociétaux ne peuvent adhérer à l'association qui porte la monnaie.

 

MONNAIES ÉPHÉMÈRES

Autre caractéristique de ces nouvelles monnaies, leur aspect éphémère. Certaines d'entre elles sont dites "fondantes" : leur durée de vie est limitée afin d'inciter les utilisateurs à la faire circuler et non à la thésauriser ! Car l'enjeu est bien là : redonner à l'argent son rôle d'outil permettant de recréer du lien entre les individus sur un territoire donné.

"Le but n'est pas seulement de soutenir les petits commerces ou producteurs locaux, il s'agit aussi de récréer une vie de quartier", souligne Anne-Cécile Ragot, directrice associée d'Alternatives et Alliances, une agence conseil en innovation sociétale, qui travaille actuellement à la mise en place d'une monnaie locale pour revitaliser les villes de Grigny et de Vitry-Châtillon.

"L'enjeu est aussi social, poursuit-elle. Nous envisageons que les aides apportées aux personnes en difficulté sociale puissent se faire en monnaie locale afin qu'elles puissent faire leurs courses avec de vrais billets et non plus avec des tickets ou coupons alimentaires stigmatisants."


CONCURRENCE AVEC L'EURO

Ces monnaies sont-elles en concurrence avec l'euro ? "Pas du tout", répondent les initiateurs de la monnaie basque baptisée Eusko. "Il s'agit d'offrir un outil monétaire, qui permet au final de créer des emplois locaux. Nous nous efforçons d'enlever de la tête des gens l'idée selon laquelle c'est une monnaie de substitution. Elle est complémentaire", précise un responsable de l'association de bénévoles qui porte cette nouvelle monnaie.

Lancée en janvier 2013, l'Eusko a déjà séduit près de 500 entreprises, commerces et associations, qui ont décidé de convertir quelques milliers d'euros en Eusko. Neuf mois après son lancement, les transactions réalisées en Euskos représentent l'équivalent de 180 000 euros, essentiellement sur Bayonne. Un succès qui en dit long sur le potentiel de ces monnaies alternatives.

En Grèce, dans certains quartiers d'Athènes, les habitants démunis sont allés encore plus loin. Ils ont redonné de la valeur à leurs savoir-faire en créant leur propre monnaie (le TEM) pour pouvoir continuer à se nourrir, à réparer leur voiture… et ce, sans avoir un euro en poche !

 

Yannick Roudaut (co-fondateur de la société Alternité)

 

 

Partager cet article
Repost0
14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 17:56

 

mediapart.fr

 

Contestation sociale : les préfets donnent l’alerte

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

Dans leur dernière synthèse mensuelle sur le climat économique et social du pays, les 101 préfets de France décrivent une société « en proie à la crispation, à l’exaspération et à la colère ».

 

Dans la dernière note de synthèse mensuelle sur le climat économique et social du pays, que Le Figaro s’est procuré, les 101 préfets de France dressent le constat d’une société traversée par d’importantes tensions sociales et un puissant discours antifiscal. 

Dans leur note de 4 pages, les représentants de l’Etat dans les départements s’inquiètent également de l’aspect fédérateur du discours sur la « contestation de l'action gouvernementale » auprès des professionnels et des particuliers.

Lire sur Le Figaro

 

 

                                                            ************************

 

lefigaro.fr

    • Par Jean-Marc Leclerc
    • Mis à jour le 13/11/2013 à 20:14
    • Publié le 13/11/2013 à 19:58
«Le mécontentement ne se limite pas à la Bretagne», insistent les préfets dans leur rapport.

 

EXCLUSIF - Le Figaro révèle la teneur de leur dernière synthèse confidentielle, adressée aux plus hautes autorités le 25 octobre, sur ce qui se passe dans les départements. Elle décrit «une  société en proie à la crispation, à l'exaspération et à la colère».

Les préfets alertent le gouvernement. Le Figaro a eu connaissance de leur dernière synthèse sur le climat économique et social, datée du 25 octobre dernier. Un document confidentiel réalisé tous les mois par le secrétariat général du ministère de l'Intérieur et adressé aux plus hautes autorités de l'État, jusqu'à l'Élysée. Il compile les observations de ces grands commis dans chacun des 101 départements français.

La précédente synthèse, datée du 27 septembre 2013, avait été communiquée aux dirigeants de la majorité. Elle évoquait la crise rurale et le «discours antifiscal» en termes plutôt sibyllins. Mais la synthèse des préfets du 25 octobre, de 4 pages, dont nous reproduisons les principaux extraits, ne risquait pas de filtrer officiellement tant les mots employés sont explicites. Comme si la haute fonction publique avait décidé de ne plus retenir totalement sa plume.

«Partout sur le territoire, les préfets dressent le même constat d'une société en proie à la crispation, à l'exaspération et à la colère», révèle la note. Sur la fiscalité, les préfets évoquent le caractère «fédérateur» de la «contestation de l'action gouvernementale» auprès des professionnels et des particuliers. «Lorsque les uns dénoncent la “volatilité et la lourdeur des règles fiscales qui freinent le développement des entreprises”, les autres remettent en cause la légitimité de l'impôt», exposent les auteurs du document, citant notamment sept départements, de la Haute-Savoie à la Loire-Atlantique, le propre fief de Jean-Marc Ayrault. «Sur le front de l'emploi, l'embellie estivale a été de courte durée», risquent encore les préfets, à rebours du discours gouvernemental. Mais ces représentants d'une vieille institution mise en place par Napoléon sont là pour dire la vérité. Ils décrivent ainsi, face aux «annonces successives de liquidations judiciaires et de plans sociaux (qui) marquent chaque jour de nouveaux esprits», le «climat douloureux» et même «un sentiment d'accablement». Et de poursuivre: «D'ores et déjà, ce mélange de mécontentement latent et de résignation s'exprime de façon éruptive à travers une succession d'accès de colère soudains, presque spontanés, et non au sein de mouvements sociaux structurés.» Comme le constatent visiblement les préfets du Calvados, de la Lozère ou de l'Orne.

Selon cette synthèse, «de plus en plus, les revendications sont portées en dehors du cadre syndical, à travers des actions plus radicales: grèves de la faim, blo­cages de longue durée, dégradations et menaces de perturbation de grandes manifestations culturelles ou sportives ont pris le pas sur les défilés en ville.» Les préfets de Paris et Rouen insistent sur cette évolution. À lire tout ce qui remonte place Beauvau, «la situation sociale laisse peu de place à l'opti­misme», disent les préfets.

Une doléance en filigrane

Dans la deuxième partie de leur rapport secret aux plus hautes instances du pays, ils déclarent que «la journée nationale d'action du 22 octobre contre l'écotaxe a démontré que le mécontentement ne se limitait pas à la Bretagne». Ils citent alors 23 départements, de l'Ain à la Somme, où «agriculteurs, entrepreneurs, professionnels du bâtiment, transporteurs, tous sont mobilisés pour faire part de leur inquiétude quant à l'entrée en vigueur, le 1er janvier 2014, de l'écotaxe poids lourds.» Leur analyse économique est limpide: «Partout sur le territoire, les arguments développés étaient sensiblement les mêmes. Le principal sujet de préoccupation est le renchérissement des coûts de production, notamment dans l'agroalimentaire.» Les préfets du Cantal, du Loir-et-Cher et du Puy-de-Dôme font remonter que «les produits français seraient taxés plusieurs fois lors du circuit de transformation, contrairement aux produits d'importation déjà transformés».

Les préfets émettent également une doléance en filigrane: qu'on les laisse démonter les portiques écotaxe avant qu'ils ne soient tous détruits. Le message est ainsi exprimé: «La contestation a pris la forme d'opérations coups-de-poing de bâchage de portiques, dont les préfets rappellent la grande vulnérabi­lité à des actes de malveillance.»

La synthèse du 25 octobre indique aussi que «les préfets notent que la mobilisation s'étend à des territoires ou des secteurs jusque-là préservés.» Et de mettre en exergue neuf départements où ces hauts fonctionnaires mettent en garde, de l'Aisne à la Charente, en passant par la Sarthe ou la Côte-d'Or, en Bour­gogne. Loin, bien loin de la Bretagne et de ses «bonnets rouges».

Un grand préfet, contacté par Le Figaro, confirme à la date d'aujourd'hui ce que ses collègues et lui-même prédisaient il y a maintenant un peu plus de deux semaines dans cette note. «On se focalise sur la Bretagne, mais certains points du territoire connaissent des difficultés encore plus grandes, comme la Nièvre, le Cher ou l'Indre.»

Le secrétariat général du ministère de l'Intérieur évoque, pour sa part, dans sa synthèse, un risque d'extension de la fronde rurale. «Fait rare, indique-t-il dans sa note confidentielle, il semblerait que les grands groupes du monde agro­alimentaire se soient réunis pour évoquer de nouvelles pistes de contestation, ce qui augure d'une mobilisation de plus grande ampleur et dans la durée.» En Bre­tagne, quoi qu'il en soit, la réponse du gouvernement avec son pacte d'avenir n'a pas encore convaincu. «Le rejet est unanime», constate froidement le préfet local, à en croire ce rapport. Et la contestation fait tache d'huile, inexorablement, malgré les efforts déployés à Paris. C'est cette bombe à retardement que François Hollande et Jean-Marc Ayrault s'évertuent à désamorcer. Pour l'heure, sans grand succès. Le tandem exécutif ne pourra dire, en tout cas, qu'il n'a pas été averti. L'administration a parfaitement fonctionné en prenant le pouls du terrain.


Les mots chocs du rapport

• Contestation

«La fiscalité est devenue le principal moteur de contestation de l'action gouvernementale»

• Accablement

«Face à l'accumulation (des) mauvaises nouvelles, il règne un climat douloureux, un sentiment d'accablement qui empêche de se projeter dans un avenir meilleur. C'est sur ce terreau que prospèrent les ferments d'une éventuelle explosion sociale, et le slogan récent de la Capeb (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment, NDLR) sonne comme un avertissement: “Attention, un jour, ça va péter.”»

• Mobilisation spontanée

«En Bretagne, l'annonce du pacte d'avenir n'a pas permis d'apaiser la contestation qui semble franchir un nouveau palier. Le rejet est unanime, la plupart des responsables politiques s'expriment désormais en faveur d'un moratoire, l'opinion publique se rallie à la cause des opposants, et la mobilisation des acteurs économiques est désormais spontanée.»

• Extrémisme

«Les préfets appellent l'attention sur la difficulté qu'ont les élus et les corps intermédiaires à produire du sens et donner confiance (…). Ce climat de pessimisme et de défiance alimente le discours des extrêmes sur l'impuissance des pouvoirs publics.»

• Exaspération

«L'ampleur de la polémique (sur l'affaire Leonarda, NDLR) est apparue comme complètement déconnectée des préoccupations quotidiennes des citoyens, plus inquiets de la situation économique et sociale, ce qui n'a pas manqué d'aviver leur exaspération.»

 

 

 

Partager cet article
Repost0
14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 16:22

 

tempsreel.nouvelobs.com

 

 

Chômage, pauvreté, salaires... Portrait social de la France en 8 chiffres

 

Publié le 14-11-2013 à 05h25 - Mis à jour à 06h59
Le Nouvel Observateur

Dans l'édition 2013 de son "portrait social", l'Insee dessine le visage d'une société française confrontée à une crise qui n'en finit pas 

 

 

Pause déjeuner à la Défense (Chauveau - Sipa)

Pause déjeuner à la Défense (Chauveau - Sipa)

Emploi, salaires, logement, santé… L'Insee a livré mercredi 13 novembre l'édition 2013 de son "portrait social" de la France. Grilles, tableaux, courbes et colonnes de données statistiques dessinent le visage d'une société française confrontée à une crise qui n'en finit pas. L'Institut national de la statistique cette année mettre le focus sur la fécondité des Français et les jeunes décrocheurs du système scolaire. L'œil est pourtant inévitablement attiré vers d'autres éclairages comme le marché du travail ou les conditions de vie. Aussi froids que fascinants, ces alignements de chiffres permettent de mieux appréhender les difficultés que nous traversons. Que retenir de ces travaux ?

  • Le taux de chômage : +0,6 point

Les données concernant le chômage s'étendent sur 2012. Par rapport à 2011, le taux de chômage subit une hausse de 0,6 points. Il s'élève à 9,8% de la population active. La hausse moyenne annuelle varie en fonction des tranches d'âge : elle est de 1,8 point pour les jeunes actifs de 15 à 24 ans, de 0,7 point pour les 25 à 49 ans et de 0,5 points pour les 50 ans et plus.

Sur 2012, 2,8 millions de personnes sont au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT).

  • Le taux de pauvreté : +0,3 point

Dans la France de 2011, 8,7 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté monétaire (c'est-à-dire avec moins de 977 euros par mois). Un taux de pauvreté qui s'élève à 14,3% de la population. La moitié de ces personnes ont un niveau de vie inférieur à 790 euros par mois.

Certes plus modérée que les années précédentes, (+0,6 point en 2009 et +0,5 point en 2010), la hausse du taux de pauvreté se poursuit avec +0,3 point en 2011.

  • La consommation des ménages : -0,4%

En 2012, le pouvoir d'achat du revenu disponible brut subit une diminution de -0,9%. Cela se ressent sur la dépense de consommation qui chute de -0,4%. Cette baisse de la consommation touche la plupart des postes mais l'automobile est la principale victime.

Sur les 60 dernières années, la seule autre baisse de la consommation avait été enregistrée en 1993.

  • Le revenu salarial dans le public : -0,7%

Entre 1995 et 2011, le revenu salarial a augmenté en moyenne de 0,7% par an. Le ralentissement observé à partir de 2008 aboutit pour 2011 à une stagnation dans le privé et une baisse de 0,7% dans le public (une baisse qui s'explique par le gel du point d'indice dans la fonction publique depuis juillet 2010).

Dans le privé, une baisse de revenu salarial intervient aussi pour les jeunes et les séniors : -1,1% pour les plus de 55 ans.

En 2011, le revenu salarial annuel moyen est de 20.050 euros. Un chiffre qui masque des disparités importantes, entre les femmes et les hommes notamment : le revenu salarial annuel moyen des femmes est de 17.250 euros quand celui des hommes s'élève à 22.640 euros. Les moins de 25 ans sont à 7.060 euros quand les plus de 55 ans sont à 24.930 euros. Le quart des salariés les moins payés est à 4.056 euros et le quart des mieux payés a un revenu salarial moyen de 40.350 euros. En 1956, la moyenne du quart le plus bas était de 3.064 euros et celle du quart le plus haut de 36.779 euros.

  • La durée d'emprunt des jeunes : 25 ans

La flambée de l'immobilier impacte la hausse des crédits à l'habitat et se répercute sur la hausse de l'endettement des ménages entre 2005 et 2011. La part de l'endettement consacré à l'habitat est ainsi passée de 442 milliards d'euros en 2005 à 800 milliards d'euros en 2011. Mais les mensualités restent stables, ce sont en fait les durées des crédits qui s'allongent, notamment pour les primo-accédants.

En moyenne, un ménage de primo-accédants de moins de trente ans empruntait sur 20 ans en 2005, 24 ans en 2007 et 25 ans depuis 2008.

  • Le taux d'effort des locataires : 27%

Le logement représente un des postes les plus importants dans les budgets, plus d'un quart des revenus pour les locataires du secteur libre et les propriétaires qui remboursent un emprunt.

Dans le secteur libre, le taux d'effort des locataires en secteur libre atteint 27% en 2011, soit une hausse de 2,5 points depuis 2005.

  • Les mauvaises conditions de travail : +6%

L'espérance de vie d'un ouvrier reste toujours plus basse que celle d'un cadre. Le lien entre carrière professionnelle et santé demeure un facteur d'inégalité. L'espérance de vie d'un ouvrier de 35 ans est inférieure à celle d'un cadre de 6,3 ans. Effet de la crise économique, les conditions de travail se dégradent. Entre 2006 et 2010, le score moyen des mauvaises conditions de travail a augmenté de 6%.

  • La population française : +0,47%

Petite touche positive dans ce tableau : 822.000 bébés sont nés en France en 2012 et la population française a augmenté de quelque 300.000 personnes cette même année (+0,47%). Au premier janvier 2013, 65,8 millions de personnes vivent en France.

L'étude de l'Insee souligne que cette croissance est très majoritairement due au "solde naturel", c'est-à-dire la différence entre le nombre de naissance et le nombre de décès (+251.000), bien plus qu'au solde migratoire, la différence entre les entrées et les sorties du territoire (+54.000).

L. M. - N. O.

 

 

Partager cet article
Repost0
14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 15:56

 

 

* Cette vidéo date de quelques mois mais reste malheureusement toujours d'actualité...

 

lemonde.fr

 

Offshore Leaks : Comment des banques françaises aident leurs clients à pratiquer l'évasion fiscale

Le Monde.fr | 05.04.2013 à 10h29 • Mis à jour le 30.04.2013 à 15h14

 

 

 

Le Monde.fr | 05.04.2013 à 10h29 • Mis à jour le 30.04.2013 à 15h14

Durée : 04:20  |  Images : Le Monde / Infographie : Jacques Louradour, Marianne Boyer / Journaliste : Anne Michel / Voix : Jean-Guillaume Santi / Direction : Serge Michel et Patricia Forlini  

Filiales dans des paradis fiscaux, montage de sociétés offshore, utilisation de prête-noms pour cacher les bénéficiaires réels de compte cachés : selon les documents sur lesquels "Le Monde" a enquêté dans l'affaire "Offshore Leaks", le Crédit agricole et BNP Paribas ont utilisé des circuits financiers opaques pour aider leurs clients à pratiquer l'évasion fiscale.

Le Monde.fr

 

 


Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22