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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 15:24

 

Source : mediapart.fr

Un maire UMP du Var aimerait voir brûler les Roms

|  Par Hélène Constanty

 

 


Le 12 novembre 2013, lors d'un conseil de quartier, le maire UMP de Roquebrune-sur-Argens (Var), Luc Jousse, a dit regretter que les pompiers aient été appelés « trop tôt » pour éteindre un incendie qui s'était déclaré dans un camp rom. Un habitant avait enregistré la réunion publique.

Dans la série des déclarations anti-roms, les mots de Luc Jousse, maire UMP de Roquebrune-sur-Argens (Var), une commune de 13 000 habitants du golfe de Saint-Tropez, feront date. Le 12 novembre 2013, le maire préside la réunion publique du conseil de quartier des Issambres, en bord de mer. Une centaine de personnes se presse dans une salle communale. Luc Jousse félicite les habitants d’avoir participé au débroussaillement, qui participe à la prévention contre les feux de forêts, lorsqu’à 18 h 20, le téléphone portable d’un membre du public, branché sur l’application micro, enregistre ceci :

 

« Je vous rappelle quand même que les gens du voyage, que dis-je, les Roms, m’ont mis neuf fois le feu. Neuf fois des départs de feux éteints par le SDIS, dont le dernier, ils se le sont mis eux-mêmes. Vous savez ce qu’ils font : ils piquent des câbles électriques et après ils le brûlent pour récupérer le cuivre et ils se sont mis à eux-mêmes le feu dans leurs propres caravanes ! Un gag ! Ce qui est presque dommage c’est qu’on ait appelé trop tôt les secours ! » lance alors l’édile.

 

Luc Jousse, le maire de Roquebrune.  
Luc Jousse, le maire de Roquebrune. © dr

Les rires de l’auditoire, après la saillie du maire, sont aussi glaçants que ses mots. Pourquoi Luc Jousse a-t-il tenu ces propos ? A-t-il besoin de chasser sur les terres de l’extrême droite pour s’attirer des suffrages aux prochaines municipales ? Sollicité, l'élu n'a pas donné suite à nos demandes d'entretien.

Le maire, qui brigue un troisième mandat, a été confortablement réélu en 2008 avec 64,2 % des voix dès le premier tour. Pour 2014, l’UMP lui a renouvelé son investiture sans hésitation. Mais le climat est aujourd’hui beaucoup plus tendu qu’il y a six ans à Roquebrune-sur-Argens. Le maire fait face à une opposition citoyenne virulente, bien relayée sur les réseaux sociaux. L’association pour la préservation des espaces naturels entre Maures et Esterel (Apenme) veille au respect du droit de l’urbanisme ; l’association citoyenne des contribuables roquebrunois (ACCR) épluche les comptes ; l’antenne varoise d’Anticor contribue, avec son blog, à la diffusion de l’information, de même que le collectif des Indignés de Roquebrune avec sa page facebook...

Fin 2012, la tension est montée d’un cran avec la diffusion de deux reportages télévisés pointant des irrégularités dans l’attribution de permis de construire : “Envoyé spécial”, sur France 2, le 15 novembre, avec un sujet sur les propriétaires hors la loi, puis “Enquête d’actualité”, sur D8, dans un reportage intitulé “La France des privilèges et des passe-droits”.

Dans “Envoyé spécial”, la journaliste Jennifer Deschamps mettait en doute la légalité d’un permis de construire accordé par le maire à son premier adjoint dans une zone inondable. Luc Jousse a aussitôt contre-attaqué, en portant plainte contre elle pour diffamation. Lors du conseil municipal du 26 novembre, il s’est félicité publiquement de la mise en examen (qui est automatique en droit de la presse…) de la journaliste : « Pardonnez-moi, ça me réjouit ! Comme quoi, vous voyez, même Envoyé spécial, c’est du pipeau (...) C’est pas fini, vous allez voir l’actualité judiciaire, on va s’amuser dans les temps à venir. Pour une fois qu’on prend un peu de plaisir. Dans la série chacun son tour... »

Sur le terrain pénal, Luc Jousse a pourtant du souci à se faire. Il est visé par une enquête préliminaire, ouverte en mai 2013 par la procureure de la République de Draguignan, Danielle Drouy-Ayral, sur d’éventuels détournements de fonds publics et prise illégale d’intérêts. Cette enquête fait suite à un rapport au vitriol publié par la Chambre régionale des comptes de Provence-Alpes-Côte d’Azur (CRC), en mai 2013, et transmis au parquet au titre de l’article 40, qui oblige les fonctionnaires à signaler au procureur les manquements au devoir de probité.

Outre le niveau très élevé de l’endettement de la commune, multiplié par quatre entre 2006 et 2010 pour atteindre 3 126 € par habitant, ce rapport de 35 pages pointe de graves irrégularités dans trois domaines : l’usage des véhicules et les achats de carburant, la commande publique et les concessions de plage. « Sur les seize marchés examinés par la chambre, quinze présentent des irrégularités », notent les magistrats de la CRC. Le dossier est si touffu que l’enquête préliminaire promet d’être longue.

Il est peu probable que Luc Jousse soit convoqué au TGI de Draguignan avant l’échéance électorale de mars 2014. Mais l’impact des affaires sur le scrutin municipal promet d’être lourd. Roquebrune-sur-Argens est en effet l’une des principales cibles du Front national dans le Var. Dopé par sa victoire aux cantonales partielles à Brignoles, le parti de Marine Le Pen est porté par un vent favorable. En 2012, son candidat David Rachline a récolté 41,2 % des suffrages au second tour des législatives, dans la ville de Roquebrune-sur-Argens, face au député sortant Georges Ginesta (UMP).

« Luc Jousse est fragilisé par les affaires. Roquebrune-sur-Argens fait partie des villes  gagnables dans le Var, comme Fréjus ou Six-Fours-les-Plages », affirme Frédéric Boccaletti, secrétaire départemental du FN. En 2008, le Front national n’avait présenté aucun candidat face à Luc Jousse. Cette fois-ci, il a investi Joël Pasquette, un ancien membre de la majorité municipale, qui a pris ses distances avec Luc Jousse en juillet 2013 et adhéré tout récemment au FN. Dans ce contexte, la sortie du maire sur les Roms ne doit, de toute évidence, rien au hasard.

 

*Journaliste indépendante, Hélène Constanty collabore régulièrement à L'Express. Elle est aussi l'auteur de nombreux ouvrages, comme Razzia sur la Corse, 9-2, le clan du Président ou Députés sous influence (avec Vincent Nouzille). Elle écrit ici son premier article pour Mediapart.

 

 

 

 

 

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3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 17:11

 

 

Source : fakirpresse.info

 

30 ans d’injustice fiscale : l’impôt sur les sociétés

Par François Ruffin, 2/12/2013 , N°48 (12-2010)

Le journal Fakir est un journal papier, en vente dans tous les bons kiosques près de chez vous. Il ne peut réaliser des reportages que parce qu’il est acheté ou parce qu’on y est abonné !

                                                                                                                                                                                                                         Depuis trente ans, les gouvernements se suivent et leur politique se ressemble : faire baisser les impôts sur les bases « mobiles » (capitaux, entreprises, riches), et relever ceux sur les bases « immobiles » : vous et moi. Cette orientation se vérifie pour toutes les taxes, et dans tous les pays du continent. C’est qu’une même logique est à l’œuvre : la concurrence fiscale.

La TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) va encore augmenter, au 1er janvier ?
L’écotaxe touche aussi les transporteurs sur de petits parcours ?
La CET (Contribution économique territoriale, qui a remplacé la taxe professionnelle) surtaxe aveuglément les petits commerçants ?

Malheureusement, François Hollande n’innove pas. Depuis Pierre Bérégovoy en 1985, les gouvernements se suivent et leur politique se ressemble : faire baisser l’impôt sur les sociétés, sur les revenus, sur les successions. C’est-à-dire les impôts « progressifs », les plus justes. Pour se rattraper sur les impôts « régressifs » : la TVA, la taxe d’habitation, les impôts locaux, etc. qui frappent plus les pauvres.

Et la même orientation, grosso modo, est visible à travers tout le continent. C’est que la même logique prévaut partout en Europe, celle de la « concurrence fiscale », Les « bases mobiles » sont favorisées, car elles risquent de partir : les capitaux, les grosses entreprises, les riches. Tandis que les « bases immobiles » sont pénalisées.

Qui sont ces « bases immobiles » ? Vous. Pas facile de se délocaliser au Portugal, par exemple, quand on a sa famille, ses enfants, son boulot, son logement ici. On peut dès lors faire basculer la fiscalité sur notre dos, et sans risque.

Pour démasquer cette logique à l’œuvre, Fakir reprend, en une série d’articles, l’histoire de chaque impôt depuis les années 80.

Impôt sur les sociétés : ratiboisé


« Le coût de la baisse des taux de l’impôt sur les sociétés est énorme, s’étonnent Les Échos, puisqu’il est estimé à 13 milliards de francs » (13/09/91). À l’automne 1991, la presse financière est stupéfaite, surprise de l’offrande que « la gauche » s’apprête à faire au patronat : « Cette mesure, qui coûtera à l’état 7,7 milliards de francs en 1993, est un cadeau fiscal aux entreprises, mais également à leurs actionnaires » (La Tribune, 22/10/91).
Dans quelle France est prise cette décision ? Dans un pays à la croissance radieuse, à l’état généreux, aux caisses débordantes ? Pas vraiment. En 1991, « le gouvernement affirme sans cesse qu’il faut des réductions budgétaires ». Il opte pour un « prélèvement de 0,9 % des cotisations sociales, l’augmentation du forfait hospitalier, les mini-augmentations de salaire » (L’Humanité, 27/08/91). Mieux : l’« état continue de racler les fonds de tiroir pour boucler le budget », notamment en soutirant « 500 millions de francs sur les bénéfices d’EDF » (Le Quotidien de Paris, 18/10/91). Bref, pour à peu près tout, à l’époque, le refrain revient : « Il n’y a pas d’argent dans les caisses. » Pour tout, sauf pour « muscler les entreprises françaises au moyen d’allègements fiscaux conséquents » (La Tribune, 26/08/91).

 

 

Marché unique

Que se passe-t-il alors ?
Depuis 1971, sous la droite, la France de Valéry Giscard d’Estaing, même celle de Georges Pompidou, ses patrons, ses entreprises, ses actionnaires, avaient parfaitement supporté un impôt sur les bénéfices de 50 %. Et voilà que, sous la gauche, la France de François Mitterrand ne tolère plus ce même taux ? Voilà qu’il convient de le raboter sans cesse – à 45% (1985), à 42 % (en 1986), jusqu’à 33,3 % donc ? L’explication tient en trois mots : « marché unique européen ». Comme le notent Les Échos ,« pressé par la perspective du grand marché de 1993, le gouvernement veut accélérer la réforme de l’impôt sur les sociétés... Si le gouvernement modifie aujourd’hui sa philosophie et accélère la réforme, c’est essentiellement parce que le temps presse : le 1er janvier 1993, le marché unique européen devient une réalité. Il s’agit tout à la fois de mettre les entreprises en bonne position par rapport à leurs concurrentes – le taux moyen de l’impôt sur les sociétés est de 43 % en RFA [Allemagne de l’ouest], 35 % en Grande-Bretagne – et de favoriser les implantations étrangères en France » (26/08/91). Cette logique sévit depuis 1986, depuis la signature de l’Acte unique européen. Nous n’en sommes toujours pas sortis.

 

Le taux réel

Au cours des années 90, cet impôt variera peu – et demeure fixé à 33,3 %. Du moins, le taux affiché. Car s’y est ajouté un second mouvement, plus souterrain : discrètement, le taux réel a plongé. C’est ainsi que les firmes du CAC 40 ne paient que 8 % d’impôt sur les sociétés. Les entreprises de plus de 2 000 salariés, 13 %. Contre 30 % pour les PME. Pourquoi pareille injustice entre les « petites » et les « grosses » boîtes ? Pourquoi pareil fossé entre le taux réel et le taux affiché ? La faute à l’« optimisation fiscale ». Grâce à leurs conseillers, à leurs bataillons d’avocats, les multinationales situent leurs bénéfices dans des paradis fiscaux, installent leur siège aux Pays-Bas où sont détaxées les plus-values, et échappent ainsi largement à l’impôt. On comprend que les PDG se soient unis, lors du référendum de 2005, pour célébrer « la libre circulation des capitaux et des marchandises » : ça rapporte gros…

 

PME à l’amende

Les Petites et moyennes entreprises paient 30 % d’impôt sur les sociétés. Les multinationales du CAC 40, seulement 8 % – grâce à leurs « centres offshore » (autre nom pour « paradis fiscal ») et leurs facultés d’« optimisation fiscale » (autre nom pour « tricherie légale ») (Le Monde, 14 décembre 2009).

 

 

 

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3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 16:45

 

Source : blogs.mediapart.fr

 

La police gaze des enfants Roms pour les disperser

 

Lyon, lundi 2 décembre 2013, à 6 heures du matin, la température avoisine zéro degré quand plusieurs dizaines de policiers pénètrent dans un squat occupé depuis 3 mois par des familles Roms. Il s’agit d’une expulsion, une de plus, une de trop, alors que les hébergements d’urgence sont déjà saturés, le préfet décide de jeter à la rue des familles entières dont de très nombreux enfants. Mais cette fois, la police va gazer tout le monde.

 

Une expulsion qui dérape

La semaine dernière déjà, des rumeurs d’expulsion avaient courues. Personne ne voulait y croire. Le bâtiment occupé est vide depuis plusieurs années. Il n’existe aucun projet sinon celui de sa destruction dans un futur lointain.  Squatté par des jeunes, le bâtiment est libéré au mois d’août suite à une décision de justice. Mi- septembre, des familles Roms expulsées d’autres squats occupent à nouveau le bâtiment. Ce lundi matin, des jeunes étaient présents pour manifester leur soutien aux familles. Certains ont même dormi sur place. A 7 heures du matin, alors que l’expulsion est en cours depuis plus d’une heure et que les baluchons obstruent le trottoir, les familles décident de s’asseoir devant le bâtiment, au milieu de la rue. Dernière tentative symbolique de protester contre le sort que leur réserve la préfecture et la promesse de passer l’hiver à la rue. Parmi ces enfants qui s’assoient par terre et qui sont scolarisés, certains ont été expulsés plus de 5 fois en un an. Et après on nous raconte que « ces gens » ne veulent pas s’intégrer. Essayez donc de suivre une scolarité normale quand vous changez de quartier 5 fois dans l’année. Une école scandalisée par le traitement réservée à ses élèves a fait pression et obtenu un hébergement pour une famille du squat.

Alors que les enfants s’assoient par terre avec leurs parents et les personnes venues les soutenir, la police décide de dégager la rue. Les CRS coiffent leur casque de combat et montent au front. Arrivés à 5 h 45, voilà plus d’une heure qu’ils se gèlent à attendre que tout le monde sorte du bâtiment. Engagez-vous qu’ils disaient. A moitié congelés, les policiers ont enfin une occasion de se réchauffer un peu. Ils y vont de bon cœur. Courageux policiers qui traînent par terre des enfants accrochés à leurs mamans et qui ne comprennent pas bien ce déchaînement de violence. Les jeunes, eux, sont un peu plus difficiles à bouger car ils se serrent les coudent. Alors des coups de pieds pleuvent. Ca fait mal. Un policier arrache un sac et le balance sur le trottoir par dessus le groupe, manquant d’arracher le bras qui va avec. Une mêlée confuse s’en suit et tout-à-coup les jets de gaz lacrymogène jaillissent et dispersent tout le monde. Il faut voir cet enfant se rouler par terre de douleur en se tenant la tête, ou cet autre qui court dans tous les sens, les yeux fermés en criant. Un autre enfant vomit un peu plus loin. Les mamans pleurent. Une femme fait un malaise, une autre étouffe. Tout le monde est sous le choc. Ils ont osé. 

 

Les mensonges de la préfecture

Dans un premier temps, la préfecture répond aux journalistes qu’il s’agit d’un squat d’anarchistes et non d’un squat de Roms pensant probablement qu’elle arriverait à faire avaler l’utilisation de gaz lacrymogène contre des enfants. En ce qui concerne les violences policières, personne n’est au courant au service communication de la préfecture. Quelques heures plus tard un communiqué très détaillé et très mensonger est publié : « "Une trentaine de personnes a tenté de faire obstruction en entravant la circulation sur le quai Perrache et en s'opposant violemment à l'action légitime des forces de l'ordre. Cette trentaine de troublions  composée uniquement de militants anarchistes a été repoussée avec l'emploi de moyen individuel de gaz lacrymogène. Ces gaz se sont propagés dans le périmètre incommodant légèrement les personnes demeurées à proximité du site dont des membres de familles issues de la communauté Roms introduites dans les locaux par les anarchistes illicitement implantés ».

La police fait machine arrière et reconnaît que des familles Roms occupaient le bâtiment, mais pour justifier l’usage de gaz lacrymogène, elle ment sur les circonstances qui conduisent les policiers à perdre leur sang-froid et à gazer les femmes et les enfants. Elle parle de militants anarchistes qui entravent la circulation et s’opposent violemment aux forces de l’ordre. Les photos prises par des journalistes sur place montrent très clairement des femmes et des enfants présents au milieu de la rue. Les rapports des pompiers venus prendre en charge une femme et des enfants dont l’un est âgé de quelques mois contredisent également la version policière. D’autre part, quelques heures plus tard, on apprend l’arrestation de 2 personnes liées aux incidents survenus un peu plus tôt. Selon la préfecture elle-même elles ont été arrêtées pour "des faits d'injures, de crachat, d'outrage et de rébellion à l'encontre des effectifs policiers présents sur le site". C’est ballot quand même, pas un mot sur d’éventuelles violences… D’habitude on nous gratine de « violences sur une personne dépositaire de l’autorité publique» avec une dizaine de jours d’ITT pour arrondir les fins de mois des policiers. Sur ce coup, rien.

A Lyon, il n’y a même plus besoin de recueillir des preuves et des témoignages pour mettre en évidence les mensonges de la police. Il suffit de lire ses communiqués.

 

La censure de certains médias

L’AFP prévenue plusieurs jours auparavant ainsi que le jour même de l’expulsion n’a pas écrit une ligne sur les évènements. Une équipe de télévision sur place au moment de l’expulsion a tourné des images qui n’ont pas été diffusées. Le gazage par la police d’enfants Roms ne doit pas constituer à leurs yeux une information digne de ce nom. Une dépêche de l’agence Reuters, reprise par des médias nationaux relate néanmoins les faits. Les médias locaux, probablement bien informés par des contacts sur place reprennent également les informations et relatent précisément les violences policières

Certains médias seraient-ils aux ordres ? Une remontrance de la préfecture et on ne traite pas un sujet ? Non… Ce n’est pas possible. Pas les socialistes. Eux qui avaient tellement critiqué la mainmise de Nicolas Sarkozy sur les médias.

 

Des diagnostics appliqués à coups de gaz lacrymogène

Les associations se plaignent depuis plus d’un an que le préfet du Rhône, Jean-François Carenco, refuse d’appliquer la circulaire inter-ministérielle du 26 août 2012 censée encadrer les évacuations de campements illicites et prévoyant notamment des diagnostics individuels. On connaît maintenant la méthode Carenco. Soucieux de ne pas gaspiller l’argent public, il confie les diagnostics, non pas à des assistantes sociales, mais à des policiers. Rapide, pas cher, il fait d’une pierre deux coups. Puisqu’ils sont sur place au moment de l’expulsion, ils font le diagnostic dans la foulée.

Attends, je vais te diagnostiquer moi. Des diagnostics tu en veux, en voilà, aller hop un coup de gaz lacrymogène. Tu en veux un autre, aller hop, un autre coup de gaz lacrymogène. Si avec ça tu n’as pas compris que tu as vocation à retourner en Roumanie, je ne sais pas ce qu’il te faut.

 

Un précédent gravissime

Alors que depuis 2 ans, la préfecture n’avait jamais accordé le concours de la force publique contre des familles Roms pendant la trêve hivernale, voilà que le préfet change d’avis. Il y a quelques mois, devant des associations, il promettait pourtant de ne pas expulser de squats pendant l’hiver. Les municipales ? La volonté de faire plaisir à son ami Gérard Collomb, maire « socialiste » de Lyon ? Les déclarations encourageantes de son patron Valls accusé d’incitations à la haine raciale contre les Roms ? Une amnésie subite ? Pourquoi donc a-t-il changé d’avis ?

Jeter des enfants à la rue dont des nourrissons, cela ne semble pas affecter beaucoup la préfecture, représentante de l’Etat socialiste raciste qui viole les traités internationaux en persécutant la plus grande minorité d’Europe. L’usage illicite de gaz lacrymogène contre des enfants Roms pour disperser un attroupement pacifique à laquelle ils participaient ne semble pas beaucoup l’émouvoir non plus.

Manuel Valls, ministre de l’intérieur, déclare régulièrement que les Roms ont vocation à retourner en Roumanie. A force d’entendre les déclarations du premier flic de France, de plus en plus de policiers se disent qu’il faut en finir et ils n’hésitent pas à régler le problème à leur manière.

Jusqu’où iront-ils pour chasser les Roms ?

 

 

 

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3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 16:30

 

Source : multinationales.org

 

 

 

Après Alstom et GDF Suez

Brésil, Guyane : EDF se lance dans les grands barrages amazoniens

29 novembre 2013 par Olivier Petitjean

 

 


 

Après Alstom et GDF Suez, un troisième groupe énergétique français, EDF, se lance désormais sur le créneau des grands barrages en Amazonie. Un secteur qui s’est pourtant retrouvé sous les feux des projecteurs avec la contestation très médiatisée du mégaprojet de Belo Monte par les environnementalistes et les populations indigènes. Au Brésil, le groupe public a répondu à des appels d’offres pour de nouveaux barrages dans des régions encore préservées de l’Amazonie. Des visées qui pourraient également concerner à terme la Guyane française.

Depuis plusieurs années, deux multinationales françaises du secteur de l’énergie, Alstom et GDF Suez, participent activement au développement hydroélectrique (qualifié de « forcené » par ses critiques) de l’Amazonie brésilienne (lire Alstom et GDF Suez, au cœur de Belo Monte et du développement hydroélectrique de l’Amazonie). Une troisième, EDF, paraît décidé à se joindre à la fête. Le groupe public, dont l’État français détient 86% des parts, participe en effet, à des titres divers, à plusieurs projets de barrages dans la région, y compris potentiellement jusqu’en Guyane française.

EDF avait connu une expérience malheureuse au Brésil après avoir racheté Light, la compagnie publique d’électricité de l’État de Rio de Janeiro dans les années 1990. La ville avait par la suite connu de nombreuses coupures d’électricité, et les problèmes financiers d’étaient accumulé, contraignant l’entreprise française au départ en 2006. EDF ne possède plus aujourd’hui au Brésil qu’une centrale thermique, dans l’État de Rio de Janeiro, à laquelle elle a récemment adjointe une unité solaire. Mais selon le journal Valor Econômico, qui s’est entretenu avec Olivier Orsini, directeur du développement international d’EDF, l’entreprise française compte bien désormais revenir petit à petit dans le pays.

En 2012, le groupe public a signé un accord global de partenariat avec son homologue brésilien Eletrobras. Ce partenariat porte à la fois sur le nucléaire et sur l’hydroélectrique. En ligne de mire, la nouvelle vague de mégabarrages appelée à se développer dans le bassin du Rio Tapajós, affluent de l’Amazone.

Le Tapajós, nouvelle frontière des grands barrages amazoniens après Belo Monte

Alors que le chantier des barrages de Jirau et Santo Antonio touchent à leur fin et que celui de Belo Monte est bien entamé (lire GDF Suez, aventurier amazonien), la lutte autour du développement hydroélectrique de l’Amazonie se déplace désormais vers le bassin du Rio Tapajós, à l’Ouest du Rio Xingu où est implanté Belo Monte. Il s’agit là aussi d’une région encore largement préservée, abritant une biodiversité unique et des centaines de milliers d’indigènes et de populations traditionnelles [1]. Selon les écologistes, l’impact cumulé des multiples barrages projetés dans le bassin n’a pas été sérieusement étudié, et les indigènes s’apprêtent là aussi à opposer une résistance farouche à ces aménagements. Pour l’instant, le gouvernement brésilien paraît toujours décidé à passer en force, comme il l’a fait à Belo Monte [2].

Rien de ceci ne semble déranger EDF, qui en août 2013 a répondu conjointement avec l’entreprise énergétique brésilienne Cemig à l’appel d’offres pour le barrage de Sinop (400 MW), sur le Rio Teles Pires (affluent du Tapajós). Malgré leur échec lors de cet appel d’offres, les deux firmes seraient aujourd’hui en négociation avec Alupar, l’un des concessionnaires désignés, pour reprendre ses 51% de parts du consortium.

La presse brésilienne rapportait encore récemment qu’EDF envisageait également de concourir à nouveau, en décembre de cette année, pour obtenir le marché du barrage de São Manoel (700 MW), toujours sur le Teles Pires, qui intéressait d’ailleurs aussi GDF Suez. L’entreprise publique, que nous avons sollicitée, nous a indiqué qu’elle ne comptait pas participer aux enchères pour São Manoel. Dans le même temps, toutefois, l’un de ses cadres à Rio déclarait encore le contraire.

Comme cela a été le cas aussi bien pour Jirau et Santo Antonio que pour Belo Monte, tous les barrages du Rio Tapajós font l’objet de batailles juridico-politiques particulièrement âpres. Arguant de la violation des droits des peuples indigènes, les procureurs fédéraux ont fait annuler à plusieurs reprises en première instance ces projets de barrage. Comme pour Belo Monte, ces jugements ont été systématiquement cassés par des décisions unilatérales des autorités judiciaires supérieures, se prévalant d’une disposition légale datant de la période de la dictature autorisant la poursuite des projets au nom de la « sécurité nationale ».

En réponse à nos questions sur les critiques et les contestations qui entourent le développement des barrages en Amazonie, EDF souligne que le gouvernement brésilien impose des critères drastiques en termes de limitation des impacts sociaux et environnementaux, et assure qu’elle entend bien les respecter, et ne se serait pas engagée avec Eletrobras si cette dernière n’avait pas été exemplaire en ce domaine.

En matière de grands barrages, le seul véritable projet d’envergure dont EDF puisse se prévaloir à l’heure actuelle au niveau international est celui de Nam Theun 2 au Laos, que l’entreprise aime présenter comme un modèle de développement durable. Ce qui n’empêche pas cet ouvrage d’être lui aussi très critiqué par les écologistes et des ONG locales [3].

Des études d’impact en attendant de construire un barrage ?

EDF participe d’ailleurs aussi (tout comme GDF Suez) au Grupo de Estudos do Tapajós (Groupe d’études du Tapajós, GET), coordonné par la compagnie publique Eletrobras et chargé de réaliser les études de viabilité et d’impact environnemental de tous les projets de barrage dans le bassin du Rio Tapajós. Un groupe dont le travail est loin d’être neutre, puisque trois chercheurs ont été kidnappés en juin dernier par des indigènes munduruku, qui reprochaient au Brésil de ne pas les avoir consultés sur le projet, en violation de la convention 169 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur les droits des peuples indigènes (un reproche récurrent en ce qui concerne les grands chantiers menés par le Brésil en Amazonie). Les chercheurs ont été libérés après médiation de la FUNAI (institution en charge des questions indiennes) et du ministère de la Justice brésilien.

Le gouvernement brésilien aurait envoyé des forces de sécurité pour escorter dorénavant les experts du GET. Selon Brent Milikan d’International Rivers, le groupe aurait également commencé illégalement à procéder à un cadastre socio-environnemental des populations riveraines du fleuve (ribeirinhos) : « Ce cadastre est mis en oeuvre pour intimider et coopter les communautés locales, en donnant l’impression que les barrages sont un fait accompli et qu’ils vont retirer beaucoup d’argent de ces projets.

La presse a récemment annoncé que les études d’impact environnemental de deux nouveaux projets de barrages par le GET, ceux de São Luiz do Tapajós (6133 MW) et de Jatobá (2338 MW), seront déposées officiellement le 15 décembre prochain. Les appels d’offres pour sa construction devraient être lancés en 2014 et 2015 en cas de validation des études [4]. En réponse à nos questions, l’entreprise a confirmé qu’elle envisageait de répondre à ces appels d’offres, particulièrement pour São Luiz do Tapajós. « C’est un projet passionnant pour nous. », déclarait Éric Orsini à Valor Econômico.

D’autres projets en Guyane ?

Un autre projet d’envergure se dessine en filigrane, en relation cette fois avec des territoires français. EDF est également en discussion avec Eletrobras, la Banque interaméricaine de développement et l’Agence française de développement (AFD) en vue de l’interconnexion des réseaux de transmission électrique entre les deux Guyanes, le Surinam et le Nord du Brésil. La justification officielle du projet, baptisé « Arco Norte », est de favoriser l’accès à l’électricité dans la région.

Encore au stade des études de faisabilité, le projet Arco Norte inclut aussi une évaluation des besoins énergétiques futurs de la région, et donc la possibilité de construire de nouvelles unités de génération, notamment hydroélectriques. Le patron local d’EDF, interrogé à ce sujet, ne cache pas que l’un des enjeux du projet est la construction d’un nouveau barrage en Guyane française, dans la mesure où celle-ci est selon lui en mesure d’exporter de l’électricité à ses voisins pour un prix « compétitif ». Le siège de l’entreprise à Paris, en revanche, indique qu’il est trop tôt pour évoquer les projets qui pourraient éventuellement voir le jour dans le cadre d’Arc Norte.

Selon la presse brésilienne, la véritable motivation des Brésiliens est qu’Arco Norte leur permettrait de faire réaliser hors de leurs frontières des barrages dotés de réservoirs importants, ce qui n’est plus considéré comme politiquement acceptable au Brésil. L’électricité générée serait principalement destinée au Brésil, et surtout, ces barrages avec réservoirs lui permettront de stocker l’énergie. Du point de vue des intérêts hydroélectriques brésiliens, ces futurs ouvrages seront donc complémentaires de ceux qui sont et seront construits (au fil de l’eau, c’est-à-dire avec des réservoirs moins importants) de l’autre côté de la frontière brésilienne [5]. Ils seront aussi pour le Brésil une forme d’externalisation de ses émissions de gaz à effet de serre, puisque les barrages créant des réservoirs importants sont de forts émetteurs de méthane.

En Guyane française, EDF est déjà constructeur et opérateur du barrage de Petit-Saut (116MW), achevé en 1994. Ce barrage a justement entraîné la submersion d’une surface importante de forêts (365 kilomètres carrés, soit la plus importante retenue artificielle sur territoire français). Il constitue un véritable cas d’école en termes d’émissions de gaz à effet de serre et de dégradation de la qualité de l’eau du fait de la décomposition de la biomasse dans le réservoir.

Les discussions sur Arco Norte s’inscrivent elles aussi dans le cadre du partenariat entre EDF et Eletrobras, qui envisage aussi la réalisation conjointe de futurs barrages dans des pays tiers, en Amérique du Sud et en Afrique (Mozambique).

Olivier Petitjean

— 
Photo : Rio Tapajós, International Rivers CC

[1Voir la page de la campagne Tapajós de l’ONG internationale anti-barrages International Rivers (en anglais).

[2Même les propositions très conciliatrices du WWF, consistant à étudier quelles zones du bassin du Tapajós doivent absolument être préservées et lesquelles pourraient éventuellement être développées, restent pour l’instant ignorées.

[3Voir ici, ici et ici. Comme GDF Suez, EDF est partie prenante du nouveau certificat « vert » de l’industrie hydroélectrique, le Hydropower Sustainability Assessment Protocol (HSAP). Un label décrié par les environnementalistes comme un exemple de greenwashing, et dont l’application au barrage de Jirau construit par GDF Suez (lire notre enquête Un barrage modèle ?) a effectivement de quoi susciter bien des interrogations.

[4Pour Belo Monte comme pour Jirau, ces études ont toujours été validées de force par le pouvoir exécutif, malgré l’avis négatif des administrations concernées.

[5Le site officiel d’EDF évoque seulement la possibilité de construire dans le futur des centrales au fil de l’eau et des hydroliennes.

 

 

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3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 16:27

 

Source : geographica.net

 

OGM et persticides: pourquoi les combattre

 

On nous habitue insidieusement à accepter de vivre dans un environnement pollué: au nom du progrès, on nous dit que respirer un air empoisonné n’est pas si grave, que manger toxique est une vue de l’esprit, que tous ces dangers finalement ne sont que des inventions d’écologistes malveillants et réactionnaires.

Quand on questionne le progrès technique, on nous rétorque souvent que l’augmentation de l’espérance de vie est tout de même un argument fort. Oui mais ce que l’on oublie de dire, c’est que la plupart des personnes âgées sont méprisées, oubliées et reléguées en dehors de la société « intéressante ». Sans oublier les cancers, allergies et autres maladies « de civilisation » qui ont explosé, écornant considérablement cette sacro-sainte « espérance de vie » qui n’est qu’un indice abstrait et théorique. Ne pas confondre avec l’âge au décès…

En bref, la désinformation est reine, et il devient très difficile d’obtenir des renseignements fiables. Mais comme le disait Pierre Rabhi, autant on disait naguère avant d’entamer un repas « bon appétit », autant à présent on se souhaite bonne chance…

Cela pourrait n’être qu’une boutade, mais un certain fascisme alimentaire, n’ayant pas peur des mots, s’invite dans notre assiette. Pour preuve, ce viticulteur mis en examen parce qu’il a osé ne pas obéir à des directives l’obligeant à traiter ses vignes avec des agents phytosanitaires non-biologiques. Si l’on y ajoute les nombreux procès intentés à Kokopelli pour « vente illégale » de semences, des semences rustiques oubliées par les grands semenciers, on voit bien la logique à l’œuvre, qui est de contrôler de manière systématique le commerce du vivant au seul profit des grandes entreprises industrielles qui se contrefichent de la prospérité des paysans.

Les OGM ne peuvent pas être défendus au même titre que les semences sélectionnées: l’OGM est à l’hybride ce que le nucléaire est à l’électronique: en fait, rien à voir. Faire croire que la manipulation du vivant est sans conséquences, c’est une fois de plus mentir à escient. Le plus grave c’est la logique financière en dessous de tout cela: les pommes de terre ou les tomates que nous mangeons sont là grâce au travail de centaines de générations de paysans andins qui n’ont jamais eu l’idée de réclamer de copyright pour leur travail. Or, aujourd’hui, on peut être arrêté pour ne pas cultiver la variété « autorisée » par le marché.

Caricature? La France est un fleuron de l’agro-industrie, et les fermetures d’usines en Bretagne devraient éveiller l’attention sur les changements des habitudes alimentaires. Dans le même mouvement, divers groupes essaient de revenir à une alimentation plus saine, mais la bataille est longue et âpre.

 

La star des jardins en est aussi l’ennemi…

 

Les pesticides ont été présentés comme un progrès technique. Mais comme le DDT s’est avéré d’une haute toxicité, les pesticides chimiques ont eux aussi des effets sur la santé effrayants. Le plus connu d’entre eux étant le sinistre Round Up, que vous trouverez en tête de gondole chez tous les pépiniéristes standards. Quand on sait que la chimie de ces produits dérive de celle des armes chimiques, cela peut faire réfléchir !

Dans tous les cas, tout est fait pour contrôler cette « liberté alimentaire » qui devrait aller de soi. En fait, la marchandisation du vivant affecte aussi l’humain, c’est une évidence. Le tout est de savoir dans quelle société on souhaite vivre.

 

Ci-dessus: La cicadelle, responsable d’une maladie grave de la vigne. Source: Wikipedia

 

 

 

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3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 15:47

 

 

Source : france.attac.org

 

Réforme fiscale: de l'argent, il y en a! 360 milliards d'euros pour un vrai débat

 

 

 

Le Premier ministre a annoncé qu'il souhaitait "remettre à plat" la fiscalité, un an après avoir renoncé à mener la "révolution fiscale" promise par le candidat Hollande. C'est pourtant bien d'une révolution dont nous aurions besoin, à un moment où la fiscalité - qui frappe plus durement les plus fragiles et qui épargne les plus riches - est remise en question dans sa légitimité même.

Un exemple significatif : la hausse de la TVA, programmée pour janvier 2014, va frapper les plus faibles pour mieux financer des cadeaux fiscaux qui vont bénéficier en grande partie aux plus grosses entreprises, et ce sans contrepartie ! De quoi questionner les vélléités de "remise à plat" du Premier ministre...

Les riches et les grandes entreprises doivent contribuer à hauteur de leurs moyens à l'effort fiscal, c'est une affaire de justice sociale. Mais aussi une nécessité économique en ces temps d'austérité. Au lieu de persévérer dans l'erreur en imposant des mesures d'austérité qui détruisent l'économie, il suffirait de prendre l'argent là où il se trouve !

Dans la poche des spéculateurs : 200 milliards d'euros pourraient être récupérés à l'échelle de l'Europe. Dans la poche des actionnaires et des créanciers : 100 milliards de surcoût du capital qui pèsent sur l'économie française. Et quid de l'évasion fiscale ? Ce sont 60 milliards qui sont soustraits au budget chaque année en France par les fraudeurs.

Alors pour une vraie réforme fiscale, Attac fait monter les enchères. De l'argent il y en a : 360 milliards d'euros pour un vrai débat !

Dans ce dossier

200 milliards d'euros pour la TTF européenne, les spéculateurs doivent payer

Les spéculateurs sont les ennemis publics n°1. Ils sont responsables des bulles et des crises financières dont le coût social et environnemental est énorme.

100 Milliards d’euros : le surcoût annuel du capital

Chaque année, les entreprises non financières versent 130 milliards d’euros, sous forme de dividendes aux actionnaires et d’intérêts aux prêteurs. 

60 milliards d'euros de fraude et d’évasion fiscales : stop ou encore ?

Combien faudra-t-il d’affaires Cahuzac, HSBC, Offshoreleaks, Guéant... pour que le gouvernement prenne des mesures à  la hauteur des enjeux ?

60 milliards d’euros, c’est la somme qui échappe aux recettes publiques en France à cause de la fraude et de l’évasion fiscales, une somme qui pourrait servir, entre autres :

 

 

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 17:40

 

Source : revenudebase.info

 

29 députés européens appellent à soutenir l’initiative européenne pour le revenu de base
signature-ice

29 députés européens dont Éva Joly et José Bové appellent à soutenir l’Initiative Citoyenne Européenne pour le Revenu de Base inconditionnel.


Le 27 novembre, 29 députés européens de 11 pays différents et 6 formations politiques différentes ont diffusé une déclaration commune [pdf] exprimant leur soutien à l’initiative citoyenne européenne pour le revenu de base.

Les signataires de cet appel, dont 7 sont des députés verts français, invitent tous les citoyens à soutenir cette initiative, en la signant sur internet (http://sign.basicincome2013.eu) ou sur formulaire papier.

« Une nouvelle forme de sécurité sociale est nécessaire et urgente »

“Nous croyons qu’une nouvelle forme de sécurité sociale est nécessaire et urgente car les systèmes de protection actuels sont de plus en plus conditionnels et punitifs, ils minent la dignité des personnes et créent des barrières à la participation citoyenne, et aggravent les divisions au sein de la population” peut-on lire dans la déclaration.

« Un revenu de base inconditionnel transformerait la sécurité sociale actuellement compensatoire en un système émancipateur, basé sur la confiance dans les décisions des personnes, et ne les stigmatiserait pas à cause de leur situation. Le revenu de base inconditionnel est universel, versé à chaque personne sans conditions et suffisant pour assurer une existence digne permettant de participer pleinement à la société.”

Les signataires font également valoir que le principe du revenu de base simplifierait largement le système actuel, et contribuerait à gommer les disparités de richesses.

« Nous invitons vivement tous les citoyens à nous rejoindre pour soutenir cette initiative qui est une étape importante de la création d’une Europe dans laquelle tous ont les mêmes chances de réaliser ensemble leur potentiel », conclut le document.

« Cette déclaration commune matérialise le travail de longue haleine développé depuis que l’initiative européenne a été lancée en janvier 2013 » explique Stanislas Jourdan, organisateur en France de cette campagne. « Au cours de cette année, plusieurs députés européens ont été approchés par des organisations partenaires de l’initiative. D’autres, telles que Karima Delli et Michèle Rivasi, ont spontanément pris contact avec nous. »

 

Réunion au parlement européen de Strasbourg.

Réunion au parlement européen de Strasbourg

 

C’est grâce à une réunion au parlement européen de Strasbourg, le 21 novembre dernier, que les députés européens ont décidé de travailler sur un texte commun exprimant le soutien formel à l’initiative pour un revenu de base.

Le revenu de base serait versé de manière régulière, universelle et sans conditions de ressources ni d’exigence d’activité. Ce socle de revenu permettrait à chacun de faire ses choix sans craindre de tomber dans la pauvreté, il sécuriserait les travailleurs précaires et stimulerait également l’entrepreneuriat. Selon les organisateurs de l’initiative, le montant du revenu devrait être suffisant pour garantir une existence digne à tous les citoyens de l’Union Européenne.

Le Mouvement Français pour un Revenu de Base (MFRB) remercie les eurodéputés français qui soutiennent l’initiative européenne pour un revenu de base et se réjouit de l’adhésion de plus en plus large de parlementaires européens pour cette initiative. À cette fin, une autre réunion d’information se tiendra au parlement européen de Strasbourg le 9 décembre prochain.

L’initiative citoyenne européenne vise à obtenir de la commission européenne qu’elle étudie la possibilité de réformer les systèmes d’États providence en Europe pour tendre vers un revenu de base versé à tous sans conditions. Les organisateurs doivent recueillir un million de signatures d’ici le 14 janvier 2014, pour obtenir une audience au parlement européen et faire du revenu de base un sujet de discussion publique au niveau européen.

 

Listes des signataires :

José BOVÉ, Greens (France)
Eva JOLY, Greens (France)
Catherine GREZE, Greens (France)
Karima DELLI, Greens (France)
Malika BENARAB-ATTOU, Greens (France)
Michèle RIVASI, Greens (France)

Martin EHRENHAUSER, independent (Austria)
Phillippe LAMBERTS, Greens (Belgium)
Nikola VULJANIĆ, Left (Croatian)
Tarja CRONBERG, Greens (Finland)
Satu HASSI, Greens (Finland)
Gerald HÄFNER, Greens (Germany)
Ska KELLER, Greens (Germany)
Nikos CHRISOGELOS, Greens (Greece)
Brian CROWLEY, ALDE (Ireland)
Emer COSTELLO, Social Democrats (Ireland)
Liam AYLWARD, ALDE (Ireland)
Nessa CHILDERS, independent (Ireland)
Sean KELLY, Christian Democrats (Ireland)
Pat the Cope Callagher, ALDE (Ireland)
Georges BACH, Christian Democrats (Luxembourg)
Claude TURMES, Greens (Luxembourg)
Carl SCHLYTER, Greens (Sweden)
Jean LAMBERT, Greens (UK)

 

 

 

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 17:32

 

Source : bastamag.net

 

 

Multinationales

Veolia, Areva et Auchan remportent le Prix Pinocchio 2013

par Simon Gouin 19 novembre 2013

 

 

Les lauréats du Prix Pinocchio 2013, décerné à des entreprises dont les actions sont quelque peu en décalage avec leur communication, sont... Veolia, Areva et Auchan ! Plus de 40 000 personnes ont participé aux votes pour ce prix, organisé depuis cinq ans par les Amis de la Terre, en partenariat avec Peuples Solidaires - ActionAid France et le Centre de recherche et d’information pour le développement (CRID).

 

Catégorie « Une pour tous, tout pour moi » :

Avec 39% des votes, c’est Veolia qui a obtenu le premier prix de cette catégorie, « décerné à l’entreprise ayant mené la politique la plus agressive en terme d’appropriation, de surexploitation ou de destruction des ressources naturelles ». Véolia est visée pour son implication dans des projets de privatisation de l’eau en Inde. « Alors que la multinationale se présente en héros apportant l’eau aux pauvres, sur le terrain, les échos sont bien différents : augmentation des tarifs, opacité des contrats de partenariat public-privé, retard des travaux, conflits avec les villageois et les élus locaux », expliquent les Amis de la Terre (lire notre article sur le sujet).

Les autres nominés de la catégorie étaient Total (lire l’article) et la Société Générale (lire l’article).

 

Catégorie « Plus vert que vert » :

Areva a remporté le prix Pinocchio avec 59 % des votes, dans cette catégorie qui concerne « l’entreprise ayant mené la campagne de communication la plus abusive et trompeuse au regard de ses activités réelles ». En cause, son musée Urêka, à la gloire des mines d’uranium, dans le Limousin. « "Entrez dans l’aventure de l’uranium", propose ainsi Areva, sans aucun complexe par rapport aux graves impacts sociaux et environnementaux que continuent d’avoir ses mines d’extraction d’uranium dans le monde entier, notamment au Niger et peut-être bientôt sur le territoire des Inuits. », dénoncent les Amis de la Terre (lire notre article sur le sujet).

Les autres nominés de la catégorie étaient la BNP Paribas (lire ici) et Air France (lire ici).

 

Catégorie « Mains sales, poches pleines » :

Avec 50% des votes, le prix a été décerné à Auchan, dans cette catégorie concernant « l’entreprise ayant mené la politique la plus opaque au niveau financier, en termes de lobbying, ou dans sa chaîne d’approvisionnement ». L’entreprise française « refuse de reconnaître sa responsabilité et de participer à l’indemnisation des victimes de l’effondrement des usines textiles du Rana Plaza au Bangladesh, alors que des étiquettes de ses vêtements ont été retrouvées dans les décombres de cet accident qui a fait 1133 morts et encore plus de blessés, essentiellement des femmes », expliquent les Amis de la Terre (lire notre article sur le sujet).

 

Les autres nominés de la catégorie étaient Apple (lire ici) et Alstom (lire ici).

 

- Voir le site du Prix Pinocchio.

- Retrouvez sur le site des Amis de la Terre tous les articles consacrés par Basta ! et l’Observatoire des multinationales aux entreprises nominées.

 

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 15:57

 

 

Source : mediapart.fr

Pierre Larrouturou veut « créer un électrochoc à gauche »

|  Par Raphael Bloch

 

 

 

Les fondateurs du collectif Roosevelt 2012 ont officialisé, jeudi 28 novembre, au café du Croissant à Paris, le lancement du parti « Nouvelle Donne », sur le modèle du « New deal » américain des années 1930. Avec comme premier objectif, les européennes.

À force de prêcher dans le désert, Larrouturou a choisi de combattre lui-même les moulins à vent de la politique française. Convaincus de la nécessité d’un véritable « big bang » politique en France et en Europe, plusieurs politiques, intellectuels et membres de la société civile, issus du collectif Roosevelt 2012, ont annoncé la création, jeudi 28 novembre, du parti « Nouvelle Donne ». Objectif immédiat : présenter des candidats aux élections européennes de mai 2014 et « arriver devant le PS pour provoquer un sursaut à gauche ».

Réunis en conférence de presse au café du Croissant, à Paris, sur les lieux de l’assassinat de Jean Jaurès en 1914, les têtes de proue de l’initiative ont détaillé leur offre d’alternative à gauche. Constatant que leurs idées n’avaient pas été reprises par la classe politique, Pierre Larrouturou (membre du bureau national du PS), Bruno Gaccio (ex-« Guignols de l’info ») et Patrick Pelloux (médecin urgentiste) ont annoncé vouloir « dire la vérité et changer la façon de faire de la politique ».

« En 2011, avec Pierre Larrouturou et Stéphane Hessel, quand nous avons créé Roosevelt 2012, nous avions l’ambition de peser sur le programme du parti socialiste, explique Bruno Gaccio. À l’époque, Pierre a porté nos propositions. À chaque fois, on nous a expliqué que c’était super, mais personne n’en n’a rien fait. On ne dit pas qu’on a toutes les solutions, mais on a aujourd'hui, une nouvelle direction à offrir aux gens. » De son côté, la philosophe Cynthia Fleury a considéré la création de Nouvelle Donne comme « un engagement citoyen courageux et fort ».

 

Pierre Larrouturou 
Pierre Larrouturou © © Serge Cannasse

Le principal artisan du lancement de ce nouveau parti, Pierre Larrouturou, l’a rappelé plusieurs fois : « Le but est de faire passer un espoir. Nous, on est convaincus qu’on n’est pas foutus. » Pour l’économiste, qui a effectué un aller-retour entre le PS et Europe écologie-Les Verts, avant de finalement claquer la porte, le pouvoir est totalement déconnecté des réalités et de la nécessité de changer de paradigme économique. « Encore ce matin, le président Hollande a expliqué qu’on allait sortir du chômage en retrouvant la croissance, mais c’est de modèle qu’il faut changer ! En cinq ans, plus de 900 000 familles sont tombées dans la pauvreté, ça n’est plus tolérable. Le pays compte aujourd'hui plus de 5 millions d'inscrits à Pôle emploi, des millions de précaires et 9 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. Il faut rompre avec les logiques économiques du passé ! »

Les membres de Nouvelle Donne ont décidé de lancer un parti pour les élections européennes, car ils sont convaincus que le parti socialiste n’a pas pris la mesure de la crise et des nécessités du changement. Ils ne veulent plus seulement proposer et essayer de peser sur les politiques de gauche. Ils ont l’ambition d’offrir une alternative aux déçus du parti socialiste, qui ne souhaitent ni rejoindre Europe écologie-Les Verts, ni le Front de gauche. « Nous voulons reconstruire une capacité à tenir ensemble des problématiques complexes », explique la sociologue Dominique Méda. « Je ne suis pas une critique inconditionnelle du gouvernement, mais il faut proposer une voie nouvelle. Il faut soutenir cette démarche », appuie Christiane Hessel, veuve de Stéphane.

Composé de 80 cadres, parmi lesquels des économistes (Olivier Berruyer), des associatifs (Christiane Hessel), des intellectuels (Cynthia Fleury) ou des membres de la société civile (Patrick Pelloux), le parti va essentiellement servir à l’élaboration du programme de Nouvelle Donne pour les européennes. Mais la rupture avec la sphère d’influence du parti socialiste ne date pas d’hier. Depuis l’élection de François Hollande, les membres du collectif Roosevelt 2012 n’ont cessé de chercher à alerter le gouvernement sur l’« impasse économique » des programmes politiques mis en place depuis plus de trente ans, assure Larrouturou. Ce dernier, responsable délégué du PS à l’Europe sous François Hollande, puis conseiller régional d’Ile-de-France (élu avec EELV), a ensuite été l’initiateur d’une motion surprise au dernier congrès du PS, « Oser. Plus loin, plus vite ». Portée par Stéphane Hessel et s’appuyant sur de nombreux « Ségolénistes déçus », ce texte avait recueilli en octobre 2012 un score inattendu (11,8 % et 10 000 suffrages militants), qui n’a pas arrangé la réputation de ce proche de Michel Rocard (ils ont écrit ensemble plusieurs livres, notamment La gauche n'a plus le droit à l'erreur), sensiblement détesté par les dirigeants du PS comme d’EELV.

Jeudi, les artisans du lancement de Nouvelle Donne ont parlé d’un « constat partagé » sur la « nécessité d’un véritable big bang économique, social et écologique en France ». Convaincus que le modèle néolibéral des années 1980 a précipité la financiarisation du monde, à l’origine du déclin économique que connaissent les pays développés, Pierre Larrouturou et ses amis ont expliqué vouloir militer pour une refondation du pacte économique et social français sur le modèle du Conseil national de la Résistance (CNR). « Les règles que nos prédécesseurs avaient fixées à la fin de la Seconde Guerre mondiale dans le CNR nous ont offert la stabilité et la prospérité pendant 30 ans », disent-ils.

Les fondateurs de Nouvelle Donne sont également restés fidèles à la matrice idéologique portée par le collectif Roosevelt 2012 : lutte contre la finance et les paradis fiscaux, réduction du temps de travail, réorientation européenne. Le parti Nouvelle Donne entend ainsi proposer dans le cadre des européennes « 20 solutions » pour refonder la fiscalité, le marché du travail (chômage partiel), la politique du logement, la construction européenne, qui permettraient de « diviser par deux le chômage en cinq ans », selon Pierre Larrouturou.

À l’issue de la conférence de presse, Bruno Gaccio s’est dit confiant : « Pour se lancer dans une aventure politique, il faut réunir trois conditions : un programme, une structure, et une légitimité. Nous avons les deux premiers, les élections européennes nous fourniront la troisième. » Il admet toutefois que le programme électoral de Nouvelle Donne est encore incomplet : « On va encore travailler pour étoffer nos 20 propositions et publier un manifeste complet en avril. »

 

 

 

 

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 15:35

 

Source : mediapart.fr

Dimanche, jour du turbin, et pourquoi donc?

|  Par Antoine Perraud

 

 

 

Qu'en est-il du travail dominical dans une société en crise, tiraillée entre la production, la religion, les services, le cadre de vie et les acquis sociaux ?... Analyse en trois vidéos, avec les historiens Patrick Fridenson et Michel Pigenet, alors qu'un rapport est remis au premier ministre.

Certains enjeux qui devraient s'imposer à notre réflexion civique tournent à la polémique inféconde. À Mediapart, nous tâchons depuis 2010, en nous associant au CHS (Centre d'histoire sociale du XXe siècle), de contribuer à interpréter le monde grâce à des experts, universitaires pour la plupart, filmés dans la longueur : ils démontrent plutôt qu'ils n'assènent, à rebours de l'écume des positions éditoriales ou politiques sans lendemain.

Nous avions ainsi tenté de Penser la prostitution avant qu'une pétition fâcheuse n'instrumentalisât l'affaire, au service d'une beaufitude épuisée mais se voulant clinquante (le prétendu “manifeste des 343 salauds” du magazine Causeur).

Aujourd'hui, nous revenons, entre les cris d'orfraie, sur le sujet du travail dominical. Le 2 décembre est remis au premier ministre un rapport de Jean-Paul Bailly, ancien directeur de la poste. Ce rapport, qui réaffirme le principe du repos dominical, devrait exclure l’extension des dérogations à de nouveaux secteurs. Le nombre d’autorisations exceptionnelles devrait être portée de cinq aujourd’hui à une dizaine (pour plus de détails lire ici).

Deux historiens, Patrick Fridenson et Michel Pigenet font le tour de la question en trois vidéos. Dans la première, ils rappellent que le problème du septième jour se pose à nouveau depuis les années 1968, marquées par un élan de consommation et une réduction du temps de travail. Avec un bras de fer entre la religion et une société de services (résistance catholiques et employés tiraillés par des contradictions massives).

(À 6 mn) La question de la norme et de la dérégulation du salariat. Retour sur la première loi en 1814, qui solde la Révolution et l’Empire avec un symbole fort clérical sur le repos dominical, pourtant empli de dérogations selon les branches dans une société en cours d’industrialisation. (À 11 mn) Depuis le début des années 1990, la droite et le patronat mènent une offensive, obtenant des dérogations géographiques qui fractionnent la France. Le Royaume-Uni et l’Allemagne, pourtant conservateurs, ont longtemps préservé une pratique dominicale intransigeante, avant que le septième jour ne devienne un moment marchand sous l’effet de la mondialisation, qui transforme le rapport au temps.

 

 

La deuxième vidéo aborde les différences régionales dont la France est le siège. Les périphéries urbaines, nouveaux lieux de consommation, entraînent des batailles devenues judiciaires et législatives. L’intervention des syndicats contre certaines enseignes, rappelle les actions concernant le respect de la loi sur les huit heures, en 1928 (à 5mn). La question du travail dominical divise le pays, jusqu’à l’intérieur même de l’État (ministère du commerce contre celui du travail). Les commerçants sont divisés entre petits détaillants et grandes surfaces. (À 10 mn) Le rôle des associations de consommatrices en faveur des salariés. (À 13 mn) Le commerce s'avère lieu de temps partiel subi, où les grandes surfaces imposent peu de limite à la flexibilité, dans un pays où la durée du travail fut la plus longue en Europe jusqu’en 1981.

 

 

La troisième et dernière vidéo fait d'abord retour sur les Trente glorieuses et la durée effective du temps de travail, avec une pratique aux antipodes de la norme, qui oblige à  s’interroger sur les acquis sociaux. La transformation de la CFTC en CFDT, en 1964, s’accompagne d’une critique de la société de consommation aux accents prophétiques et d’un souci du cadre de vie, particulièrement malmené par la mondialisation. (À 6’30 mn) Rappel de la montée progressive du chômage, qui induit une société rappelant la France des années 1930. Analyse de la stratégie attrape-tout du Front national à propos du repos dominical (à 8’30 mn). (À 10mn) En période de crise, sans conquête sociale possible ni augmentation envisageable du pouvoir d’achat, l’enjeu des heures supplémentaires et de leur fiscalisation...

 

 

Retrouvez, sous l'onglet “Prolonger”, les précédentes séances menées, depuis avril 2010, avec le Centre d'histoire sociale du XXe siècle.

 

 

Cet article a été retouché le lundi 2 décembre pour signaler la remise à Matignon d'un rapport sur le travail dominical fait par Jean-Claude Bailly.

Depuis avril 2010, Mediapart, en partenariat avec le CHS (Centre d'histoire sociale du XXe siècle : Paris I-CNRS), rebondit sur une question d'actualité en l'approfondissant grâce à des experts, généralement universitaires. 

Françoise Blum est la cheville intellectuelle de ce projet. Une professionnelle de l'audiovisuel, Jeanne Menjoulet, nous a apporté son métier pour la captation, puis le montage et le mixage de cette rencontre, qui s'est tenue le 17 octobre 2013, dans la bibliothèque Jean-Maitron du CHS, rue Malher, à Paris (IVe).

 

 

Lire aussi

 

 

 

 

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