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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 16:01

 

 

Source : www.mediapart.fr

Wikileaks harcelé par les agences de renseignements

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

L'organisation internationale dirigée par Julian Assange fait l'objet d'intenses pressions et d'une surveillance élaborée, selon les documents de la NSA révélés par l'ancien consultant Edward Snowden.

Les agences de renseignements américaine et britannique se livrent à un espionnage et une traque systématique des militants, hackers et lanceurs d'alertes de Wikileaks et autres organisations de protection des libertés publiques, révèle le site spécialisé The Intercept, sur la foi de documents révélés par l'ancien consultant de la NSA, Edward Snowden.

Les documents dévoilent un large système d'espionnage visant à identifier les sources et les collaborateurs de M. Assange ainsi que le « réseau de militants qui soutiennent WikiLeaks ». Les documents révèlent également les échanges internes de la NSA et du GCHQ (agence de renseignements britannique) sur le ciblage du site de partage de fichiers comme The Pirate Bay ou de collectifs d'hacktivistes tels que les Anonymous.

Un document classifié montre que le GCHQ a utilisé son système de surveillance pour espionner secrètement les internautes qui consultaient le site de Wikileaks : en pénétrant sur le réseau de la fibre optique, qui constitue l'épine dorsale du réseau internet, l'agence britannique a été en mesure d'identifier et collecter toutes les adresses IP des visiteurs, et ce, en temps réel.

Lire la suite sur le site The Intercept

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 


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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 15:12

 

Source : www.marianne.net/sarkofrance

 

 

Comment Hollande veut séduire les patrons

 

Rédigé par Juan S. le Mardi 18 Février 2014 à 10:00

 

 

 

Ils étaient 34. Trente-quatre patrons de multinationales étrangères implantées en France, reçus à l'Elysée, salon Murat. Le Président de la République était là en personne.

 

 

 

Non pas pour faire l'accolade, s'afficher sympathique ou faire des photos prouvant combien il est à l'aise dans cet univers. Ces entreprises-là - General Electric, Intel, Kingfisher, Nestlé, Rakuten, Samsung, SAP, Siemens…-  peuvent peser lourd - "850 milliards d'euros de chiffre d'affaires cumulé, présentes dans 19 pays sur les cinq continents et employant plus de 3 millions de salariés, dont 100.000 personnes dans l'Hexagone" nous décrit le Figaro. Dans l'atmosphère néo-libérale générale, on a déjà entendu pire. En son temps, Nicolas Sarkozy raillait l'absence de grèves.

François Hollande a la diplomatie économique aussi triste qu'il l'espère efficace. Pour ces patrons-là, l'opération de relations publiques dépassait le cadre. Elle s'adressait à plus large, au-delà des frontières. En 2013, nous racontait-on ce lundi 17 février, les "décisions d'investissements prises par des groupes étrangers" ont baissé de 1,2 % par rapport à l'année précédente, pour atteindre le nombre de 685 (et 29 631 emplois), d'après l'Agence pour les investissements internationaux.
 
Pour l'affaire, Hollande avait ressuscité un "Conseil stratégique de l'Attractivité". Le machin fleure bon la IVème République. Il avait été créé en 2004 par Jean-Pierre Raffarin. Ce lundi matin, Hollande avait effacé Pierre Moscovici, son ministre de l'Economie. C'est dire si la chose était importante.
 
Quelques annonces, concrètes, pour simplifier la vie des "amis" investisseurs étrangers. Qui se plaindra de la cause ? Elle dépasse les clivages. Ces derniers portent sur d'autres choses. Pour l'heure, les mesures "disparates" étaient pourtant "attendues".
 
1. Un nouveau bureau pour faciliter la venue des investisseurs étrangers, via la fusion de l’Agence française des investisseurs internationaux et d’Ubifrance: 1.500 salariés dans 65 pays, 200 millions d’euros de budget avec une présence dans 65 pays.
 
2. Un "passeport talents" pour les chercheurs et travailleurs hautement qualifiés. Il avait été annoncé en novembre 2012. Pas grand chose à voir avec les quotas d'immigration par métier créés par Nicolas Sarkozy en 2007. A l'époque, l'ancien monarque criait sur tous les toits combien il voulait supprimer l'immigration familiale au profit de l'immigration économique "choisie". Il avait créé en 2007 une carte "compétences et talents" qui n'avait séduit que 500 titulaires, à forces de durcissement par ailleurs des conditions d'accueil des étrangers. Deux ans après sa création, elle avait attiré moins de 500 personnes en France.
 
3. Une carte de séjour assouplie pour les étudiants étrangers, aligné sur la durée de leurs études en France.
 

4. Des facilités d'accès pour les entrepreneurs qui se rendent régulièrement en France pour affaires: un visa plus long - 5 ans; et une procédure accélérée en 48 heures au lieu de plusieurs semaines actuellement pour la délivrance de visa.
 
5. Aide (de 25.000 euros) et accompagnement les start-up numériques étrangères qui s'installent en France.
 
6. Simplification du régime de TVA en 2015 pour les entreprises exportatrices (avec dématérialisation des procédures douanières à l’import ou à l’export).
 
7. Suppression de la déclaration préalable à l'embauche pour créer une entreprise en France par un investisseur étranger. Et création d'une déclaration sociale unique, mensuelle et dématérialisée.
 
Mais le gros truc, l'énorme était ailleurs. A ces patrons secoués par le coup de matraque fiscal de l'an 2012/2013. Hollande voulait promettre une (relative) stabilité fiscale et même sociale. En d'autres termes, il s'agissait de pouvoir "valider" avec l’administration fiscale, "en amont" les règles applicables aux investissements étrangers. Les entreprises concernées "pourraient aussi bénéficier de ce dispositif de rescrit dans le champ social, ce qui serait totalement novateur et plus difficile à imaginer", relatent les Echos quelques après l'intervention présidentielle. "Les autorisations d’activité sur le territoire, une fois obtenues, ne pourraient en outre plus être remises en question."

 

 

 

Source : www.marianne.net/sarkofrance

 

 

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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 14:46

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Virés 18/02/2014 à 17h15
Chez Leclerc : « On m’a dit que les gens comme moi devaient dégager »
Emilie Brouze | Journaliste Rue89

 

En Ile-de-France, Leclerc a recruté 91 chômeurs rémunérés entièrement par Pôle emploi. Quinze d’entre eux ont saisi un avocat : ils estiment avoir travaillé gratuitement plusieurs semaines avant d’être remerciés.

 


Dans un magasin Leclerc à Vitry, en avril 2013 (PRM/SIPA)

 

Ils ont le sentiment d’avoir été utilisés puis jetés. Pendant un mois et demi, ces chômeurs franciliens ont bossé gratos pour Leclerc, avant de se faire virer « pour des motifs farfelus ».

 

Voir le document

(Fichier PDF)

 

Sur le coup, ils n’ont rien dit : le Pôle emploi d’Evry (Essonne) et Leclerc leur avaient assuré un CDI à la fin de la formation, sauf faute grave. La date prévue d’embauche est même formalisée sur le document signé par les demandeurs d’emploi (voir ci-contre).

Le CDI, « on nous l’a promis 10, 20, 30 fois », assure Ouarda, 47 ans, l’une des chômeuses virées :

« On nous mettait toujours la carotte du CDI : on aura un boulot, on aura une mutuelle... On nous a vendu beaucoup de rêve. »

Ils ont écrit à Rue89 – sur les conseils d’un salarié de Pôle emploi – parce que leur expérience fait écho à un précédent témoignage, publié en octobre dernier : Grégory Roumier racontait ses six jours de travail gratuit pour l’ouverture d’un Leclerc Drive à Auxerre (Yonne).

Le Bourguignon, comme Ouarda et ses collègues de Fleury-Mérogis, ont dit oui à une formation débouchant sur un contrat stable mais estiment avoir bossé comme des salariés. Une période d’essai gratuite pour l’enseigne, autrement dit.

Un avocat a été saisi

La POE (préparation opérationnelle à l’emploi) doit en théorie permettre à des chômeurs d’acquérir les qualifications requises pour un poste. Une période d’apprentissage pendant laquelle le demandeur d’emploi n’est pas rémunéré par l’employeur mais indemnisé de quelques centaines d’euros par Pôle emploi.

Sur les 91 personnes de la POE de Fleury-Mérogis (Essonne), seulement 44 ont signé un contrat à la fin, ont évalué les chômeuses renvoyées. Le directeur du magasin confirme le premier chiffre mais affirme ne pas avoir encore calculé le nombre de CDI signés.

« Nous souhaitons que ces actes, malheureusement fréquents, ne restent pas impunis et ne puissent pas se reproduire à l’avenir », écrivait dans un e-mail adressé à Rue89 Elodie, une demandeuse d’emploi de 24 ans.

Quinze chômeurs écartés du Leclerc ont saisi un avocat, maître Sofiane Hakiki. « Le dossier est foisonnant en matière d’infractions pénales », estime-t-il.

« Un CDI, c’est pas rien »

L’histoire des Leclerc, le jargon des magasins, les modes de paiement... La partie théorique de la formation, en classe, a débuté en décembre 2013 à Grigny (Essonne), après des tests et des entretiens de sélection. Pendant deux semaines, « on a été formatés Leclerc », du lundi au vendredi, résume Ouarda. Une formation chapeautée par Formadif, organisme spécialisé dans la grande distribution, et qui s’est échelonnée sur différentes dates, selon les profils.

Parmi les candidats de la POE, il y a beaucoup d’anciennes caissières, des mères seules avec un enfant. « Des gens dans la précarité », décrit Ouarda, deux enfants, ancienne assistante de direction. « Leur point commun, c’est la misère », opine maître Hakiki, en contact avec quinze d’entre eux.

En attente d’un logement et au RSA, Aminata, 22 ans, maman d’une petite fille, a sauté sur l’offre :

« Je me suis dit que ça allait résoudre tous mes problèmes. Que ça allait nous stabiliser. »

Elodie, 24 ans, qui enchaînait les missions en intérim, avait fait des projets quand on lui a promis un CDI : elle espérait obtenir un prêt à crédit pour une voiture. La jeune femme avait déjà travaillé un an et demi chez Leclerc :

« Un CDI, c’est pas rien. On nous a dit : “Vous allez avoir un CDI.” Alors je me suis donnée à fond pendant deux mois. »

Pour rien du tout.

Dépoussiérer, ranger, nettoyer gratos

Pour les hôtesses de caisse, la formation pratique a débuté le 3 janvier et a d’abord consisté à faire le ménage dans le magasin encore en travaux. Poser des antivols sur des culottes et des soutiens-gorge, dépoussiérer, ranger, mettre en place... « On a fait la boniche », dit Laura, dans la poussière et au froid. « Sans aucun remerciement », précise Aminata.

« On a fait sans rien dire », assume Ouarda. Cette dernière assure avoir travaillé plus d’heures que prévu, avant l’ouverture : « On a fait un jour de travail en plus, sans être payés. » « C’est faux », tranche Loïc Delauney, le directeur du magasin, qui ajoute que tout le monde a participé à la mise en place, « moi et les chefs aussi ».

Le Leclerc de Fleury-Mérogis a été inauguré le 15 janvier. Parmi les employés, il y a les POE et, sans compter le directeur, trois chefs qui sont salariés de Leclerc. Derrière les caisses, il n’y avait que des formés, assurent les hôtesses de caisse interrogées.

« J’étais perdue, j’ai craqué »

Le premier jour, Aminata a pleuré devant les clients :

« J’étais perdue, j’ai craqué. Je ne connaissais rien et on était livrés à nous-mêmes. »

« On a travaillé comme de vrais employés », opine Ouarda.

Laura dit qu’ils ont simplement suivi une petite formation en caisse, à vingt sur une machine. « On devait être en binôme le jour de l’ouverture, on a commencé seuls. »

Delphine Persac, directrice de Formadif, assure que les POE ont eu une formation pour ouvrir et fermer une caisse :

« Après, si elles discutent pendant la formation, c’est sûr... A un moment, il faut se remettre en question. »

« C’était du démerdage », expose Ouarda qui a débuté à la caisse avant d’être transférée à l’accueil. Elle explique qu’elle supervisait la ligne de caisses et devait faire remonter le chiffre d’affaires toutes les quinze minutes.

« Je devais établir les commandes et les factures, créer les cartes de fidélité. Personne ne m’avait jamais montré. [...] J’ai demandé à être formée à l’accueil, en vain. »

« On me criait dessus »

Pendant ce mois et demi, quatre des formées interviewées par Rue89 se sont senties méprisées. Les responsables leur parlaient mal, se plaignent-elles. En formation théorique, on leur a dit de sourire, d’être polies, de vouvoyer.

« On nous a parlé de respect, mais le respect allait dans un sens, pas dans l’autre », soulève Elodie. « On était obligés de les vouvoyer mais ma responsable me tutoyait », ajoute Ouarda. « Je me suis dit : “Faut pas que je parle, sinon j’aurai pas mon CDI” », ajoute Aminata.

Et puis rapidement, il y a eu les premiers départs. « On avait la peur au ventre parce qu’on voyait des gens se faire virer, pour des motifs assez farfelus », relate Ouarda. Elle a été convoquée le 28 janvier et ils l’ont fait pleurer :

« On me criait dessus, on me coupait la parole. On m’a dit que les gens comme moi devaient dégager. La violence verbale et gestuelle était difficile à supporter. »

Le même jour, Laura est partie. « Je me sens dégoûtée, humiliée », dit-elle aujourd’hui. « On s’est fait avoir. »

Jessica, 23 ans, rapporte qu’on lui a conseillé de changer, « que j’avais trop d’expérience en caisse et qu’ils me voyaient bien travailler avec les enfants ». C’était le 18 janvier, trois jours après l’ouverture. Au RSA, elle avait pris exprès une nounou pour son enfant de 18 mois :

« Si j’avais su... Ça m’a fait perdre deux mois pour rien. »

« Je suis en colère d’avoir été utilisée »

« Jusqu’au 21, on m’a dit que j’étais un bon élément », retrace Aminata qui se retrouve aujourd’hui sans-emploi. A la caisse, elle avait oublié de faire signer trois chèques à des clients qui, assure-t-elle, sont revenus le faire :

« J’étais en formation, ce n’était pas une faute grave. Sur le document de Pôle emploi, ils ont marqué que je ne répondais pas aux attentes du magasin. On m’a virée sans raisons valables.

Avant moi, trois personnes ont été virées : l’une était trop réservée, l’autre avait trop expérience, l’une n’était pas aimable... Ils nous ont utilisés juste pour l’ouverture et pour faire le ménage. »

Elodie, renvoyée aussi, se dit « démotivée ». « Ils ont fait des profits sur nous et sur l’Etat », estime-t-elle.

En fonction de leur situation, les chômeurs ont touché des indemnités de quelques centaines d’euros versées par Pôle emploi, plus 6 euros par jour pour les repas.

  • Ouarda a reçu 260 euros pour décembre, 512 euros en janvier ;
  • Laura 380 euros en décembre, 777 euros en janvier.

Sans compter que plusieurs formés ont dû acheter des pantalons noirs et des chaussures de ville présentables, pour porter l’uniforme. Ça a coûté 70 euros à Aminata.

« Nous, on a fait notre travail »

Mercredi 12 février, le Pôle emploi d’Evry a reçu les demandeurs d’emploi qui ont fait remonter leur expérience. Contacté par Rue89, un porte-parole de Pôle emploi Ile-de-France estime qu’il est encore tôt pour en dire plus.

« En général, ce genre de prestations remportent un succès », note-t-il au sujet des POE.

« Mais on ne peut pas obliger la boîte à recruter quelqu’un. On ne fait que croiser l’offre avec la demande. »

« Si elles ont un problème, qu’elles m’appellent », tranche Dephine Persac de Formadif, qui estime n’avoir rien à se reprocher. « J’ai toujours été dispo, j’ai fait ma partie du boulot. » Sur la promesse de CDI, elle balaie :

« Les conditions étaient claires : ils devaient être exemplaires. »

Pour Delphine Persac, les raisons de renvoi étaient « légitimes » : « Après, elles l’entendent ou elles ne l’entendent pas... »

Le directeur du Leclerc de Fleury-Mérogis reconnaît avoir recruté « six ou sept » personnes en plus, dès le début. Ajoutant ainsi que quatre personnes ne se sont pas présentées en formation :

« Il y a eu des démissions de leur part et certaines n’ont pas fait l’affaire. D’autres ne sont pas faites pour ça. On a cru en des personnes qui nous ont déçus. Nous, on a fait notre travail. »

Maître Sofiane Hakiki compte déposer la semaine prochaine une plainte au pénal.

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

 

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18 février 2014 2 18 /02 /février /2014 22:17

 

 

Source : www.lemonde.fr

 

Le FMI admet qu'il n'existe pas de seuil critique de la dette publique

Le Monde.fr | 18.02.2014 à 13h13 | Par Marie Charrel

 
 
L'étude publiée par les experts du FMI a passé en revue près d'un siècle d'indicateurs économiques provenant de trente-quatre pays.

La croissance d'un pays ne ralentit pas automatiquement lorsque sa dette publique dépasse le seuil de 90 % du PIB. C'est la conclusion à laquelle parviennent Andrea Pescatori, Damiano Sandri et John Simon dans une étude qu'ils viennent de publier sur le sujet, et intitulée « Dette et croissance : y a-t-il un seuil magique ? » (« Debt and Growth: Is There a Magic Threshold? »).

Ces trois chercheurs du Fonds monétaire international (FMI) apportent ici une nouvelle pierre à la polémique qui a violemment agité le monde académique – et politique –à l'été 2013.

L'affaire remonte à 2010, lorsque deux pointures de Harvard, Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, publièrent un article assurant qu'un taux d'endettement public supérieur à 90 % du PIB entraîne systématiquement une baisse du taux de croissance. Et ce, quel que soit le niveau de développement du pays.

Leur démonstration eut une influence majeure sur la conception des plans d'ajustement mis en œuvre dans les pays du sud de l'Europe. Olli Rehn, le Commissaire européen aux Affaires économiques, cita ainsi à de nombreuses reprises l'article afin d'encourager les pays en difficulté dans la zone euro à prendre des mesures de rigueur.

Problème : une partie des équations des deux économistes était fausse ! En 2013, deux étudiants de l'université Amherst du Massachussetts ont ainsi identifié plusieurs erreurs grossières dans les formules de calculs Excel qu'ils ont utilisées.

De plus, les données de certains pays, la Nouvelle-Zélande, le Canada et l'Australie, ont été exclues sans motif justifiable du champ de leur enquête.

Lire également : Le désaveu de deux économistes américains met à mal les partisans de l’austérité (édition abonnés)

Face au tollé, M. Reinhart et M. Rogoff ont reconnu leurs erreurs, tout en maintenant que leur constat était toujours valable.

 

LA TRAJECTOIRE AUSSI DÉTERMINANTE QUE LE NIVEAU

La nouvelle étude publiée par les experts du FMI sonne donc comme un nouveau coup de semonce pour les deux stars de Harvard. Les auteurs y passent en revue près d'un siècle d'indicateurs économiques provenant de trente-quatre pays.

« Nous n'avons trouvé aucune preuve d'un seuil particulier d'endettement au-dessus duquel les perspectives de croissance à moyen terme seraient significativement compromises », attestent-ils. Selon eux, la trajectoire suivie par l'endettement public est aussi déterminante que son niveau absolu.

« Les pays ayant une dette publique élevée mais en voie de diminution affichent en effet des taux de croissance similaires à ceux de pays beaucoup moins endettés », commentent-ils.

Une conclusion plutôt encourageante pour la zone euro, qui a vu son endettement se réduire de 93,4 % à 92,7 % du PIB au troisième trimestre 2013, soit la première baisse enregistrée depuis 2007.

Les auteurs soulignent néanmoins qu'un niveau élevé de dette publique rend le PIB plus volatil, notamment à cause de la pression des marchés et des mesures d'austérité mises en place pour tenter de redresser les finances publiques.

Cette étude illustre une nouvelle fois les débats régnant au sein même du FMI sur la question de la dette et de l'austérité. En janvier 2013, son économiste en chef Olivier Blanchard avait ainsi admis que l'institution a sous-estimé l'impact récessif des mesures d'austérité mis en œuvre pendant la crise.

  • Marie Charrel
    Journaliste au Monde

 

Source : www.lemonde.fr

 

 

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18 février 2014 2 18 /02 /février /2014 18:17

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/yves-faucoup

 

Pourquoi la Bourse monte et le chômage aussi

On nous annonce depuis quelques jours un « frémissement » : la croissance pourrait être légèrement plus élevée que prévu, les start-up ont le vent en poupe (le patron des Pigeons fait même la bise à François Hollande), l’investissement repart, le commerce extérieur s’améliore, la consommation des ménages ne faiblit pas (1).

 

Pourtant, le chômage pointe à 3,3 millions de personnes, 5 millions en réalité si l’on compte toutes les catégories. La pauvreté est à un niveau très élevé, les minima sociaux sont versés à toujours plus de foyers.  Le commerce extérieur reste tout de même nettement déficitaire, l’industrie est en berne, depuis tant d’années. Et dans un tel contexte, qu’est-ce qu’elle fait la Bourse depuis de nombreux mois, sans attendre le « frémissement » ? Elle monte tranquillement, inexorablement. L’indice du CAC 40 a dépassé les 4300 points (soit 34 % de hausse depuis mai 2012). Bien sûr, tout peut arriver : une chute brutale. En août 2011, elle a perdu 19 % en deux semaines. La chute était générale : Le Monde du 10 août 2011 indiquait qu’« en deux semaines, près de 7000 milliards de dollars sont partis en fumée » sur les places boursières mondiales. 7000 milliards, 20 fois le budget annuel de l’Etat français dans un trou noir !

 

 Bourse_AFP.jpg

 [Photo AFP]


Chaque jour, les radios nous informent sur les cours, comme si les auditeurs étaient des boursicoteurs. Dans cette « loterie », il y a des gagnants, ceux qui savent y faire, et des perdants, en principe des petits épargnants, dont les économies peuvent « partir en fumée » du jour au lendemain. Les tendances « haussières » succèdent aux tendances « baissières », et vice versa. Les informations diffusées nous révèlent qu’un jour on attend le rapport d’un organisme américain, un autre jour on scrute la décision de je ne sais quel gouvernement. Soit la Bourse attend la publication d’« indicateurs macro-économiques » (des rapports zofficiels aux USA), d’où la baisse, à moins qu’il s’agisse de « consolidation » ou que les investisseurs « prennent leurs bénéfices » ou « reprennent leur souffle » suite à la hausse des jours précédents. Aucune mauvaise nouvelle, mais les boursicoteurs engrangent, c’est-à-dire spéculent. En toute impunité. Difficile de savoir, d’ailleurs,  comment le journaliste de la radio peut évaluer quelle est la vraie raison d’une montée, ou d’une baisse. Le 8 janvier, elle était stable : car on attendait la publication de l’état de l’emploi privé aux USA.

 

Fin novembre 2011, rumeur de récession en Europe. Les Français retirent leurs fonds placés sur des assurances-vie. Jacques Attali annonce qu’il y a une chance sur deux qu’à Noël l’euro s’effondre. Non seulement l’euro ne s’est pas effondré, mais Attali non plus. Et que fait la Bourse en un jour (le 28 novembre 2011) : elle monte de 5 %. Quant à l’oracle, il continue à discourir, personne ne lui rappelle son intelligente prédiction (qui avait d’ailleurs une chance sur deux de ne pas être fausse).

 

Capitalisme financier : ne pas investir, mais verser des pluies de dividendes

Selon les économistes, lorsque la bourse monte c’est que les investisseurs ont confiance pour 6 ou 9 mois (même si ce n’est pas ce qu’indiquent les prévisions économiques). Traditionnellement, lorsque le chômage progresse, la Bourse chute. Or depuis deux ans, ce n’est pas le cas. Si la Bourse monte, c’est que les entreprises distribuent plus que jamais des dividendes à leurs actionnaires (80 % de leurs bénéfices, au lieu de 30 % auparavant). Le capitalisme financier ne se préoccupe pas d’investir : sa priorité c’est de verser des pluies de dividendes, tout en se plaignant de la baisse des bénéfices des entreprises et tout en réclamant à cor et à cri une baisse des charges pour être « compétitifs ». Les grands groupes ont cessé d’investir dans la recherche : « c’est une faute grave », admet un responsable de la CGPME sur France inter le 28 janvier. Et c’est bien une des raisons du marasme actuel en France. Des économistes de droite le reconnaissent mais plaident pour que l’actionnaire soit rémunéré, ce qui ne serait que justice selon eux.

 

 Graphique_bourse_Tribune.jpg 

Graphique depuis 2011 [La Tribune]


Par ailleurs, quand la Bourse de Paris se porte bien, il faut savoir que cela profite à des investisseurs étrangers, qui possèdent la moitié du capital des 40 plus grosses entreprises, celles du CAC : les autres cotées en bourse sont au nombre de 600 mais ne représentent que 20 % du volume. Ainsi, en pleine crise, le CAC 40 remonte régulièrement. Si les raisons ne sont pas limpides cela vient aussi du fait qu’il y a, parfois, manipulation : des entreprises rachètent elles-mêmes des actions pour faire monter le cours.  Enfin, les grosses entreprises du CAC font des affaires à l’étranger et leurs bons résultats ne sont pas toujours liés à leurs performances sur le sol français. Pire, les difficultés des sous-traitants, petites entreprises françaises, alimentent souvent la bonne santé des grands groupes.

 

Un État stratège est un État qui peut soutenir une politique de l’offre mais sans se désengager. Bien au contraire. Son rôle est de jouer à fond la carte d’une politique publique d’investissement, en particulier dans la transition écologique, ce que le marché ne sait pas faire. Bien sûr, les prétendus « experts » ultra-libéraux hurleront, parce qu’ils sont là pour servir le capitalisme financier, à rentabilité immédiate, mais les vraies entreprises ne peuvent qu’y gagner, et, avec elles, tous les salariés et ceux qui espèrent le devenir.

 

Copie_de_DSCN5750.JPG 

[Photo YF]

______

(1)   Le Monde a titré, le 15 février, « La reprise, c’est (peut-être) maintenant ». Quelques indices étaient perceptibles déjà au milieu de l’année dernière avec une croissance, par exemple, au deuxième trimestre, à 0,6 % (ce qui n’était pas prévu). J’avais publié un billet ici le 30 août dernier : « François Hollande va gagner son pari de la reprise… à quel prix ? »

http://blogs.mediapart.fr/blog/yves-faucoup/300813/francois-hollande-va-gagner-son-pari-de-la-reprise-quel-prix

 

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Source : blogs.mediapart.fr/blog/yves-faucoup

 

 


 

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18 février 2014 2 18 /02 /février /2014 18:05

 

 

Source : www.slate.fr

 

 

Publié le 18/02/2014
Mis à jour le 18/02/2014 à 12h30

 

L'union des prolétaires de tous les pays, c'est pour bientôt

 

 

A mesure que la technologie et le commerce nivellent les terrains de jeu et rapprochent les êtres humains, les 3,5 milliards de travailleurs prévus vont peut-être finir par comprendre à quel point ils ont plus de choses en commun les uns avec les autres qu’avec les élites ultra-riches de leurs pays respectifs.

 

 

Dans une petite ville de la province du Henan, en Chine, en 2012. REUTERS/Jason Lee

- Dans une petite ville de la province du Henan, en Chine, en 2012. REUTERS/Jason Lee -

 

«Travailleurs de tous les pays, unissez-vous.» Telle est l’inscription qui orne la tombe de Karl Marx au cimetière londonien de Highgate. Comme tout le monde le sait, ce n’est pas ce qui s’est passé. Le mouvement des Indignés a beau avoir fait beaucoup de bruit durant quelques mois, le silence qui règne autour est aujourd’hui assourdissant. Et il est rare d’entendre parler d’ouvriers de Detroit faisant cause commune avec leurs homologues chinois de Dalian contre le grand patronat.

A vrai dire, les sociétés multinationales ayant réduit à peau de chagrin le pouvoir de négociation de leurs employés, les ouvriers des pays riches comptent désormais parmi les moins enclins à aider leurs camarades des pays pauvres. Toutefois, il existe une école de pensée (et non, il ne s’agit pas uniquement de quelques vieux universitaires trotskystes) qui prévoit le retour d’une certaine forme de politique de classes à l’échelle mondiale.

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Si tel est le cas, les élites mondiales peuvent commencer à trembler. Certes, cela peut sembler moins effrayant que l’appel aux armes d’origine, mais une nouvelle menace pourrait bientôt peser sur les «1%» du monde: l’activisme de classe moyenne.

Karl Marx voyait une logique apocalyptique dans la lutte des classes. La lutte des masses populaires contre une petite ploutocratie devait aboutir à une conclusion inévitable: Travailleurs 1, Riches 0. Marx affirmait que l’impulsion révolutionnaire prolétarienne était fondamentalement mondiale –que les classes ouvrières s’uniraient au-delà des frontières et des océans, car elles partageaient la même expérience de la pauvreté et de l’inhumanité du travail en usine.

A l’époque où Marx écrivait, l’idée selon laquelle les pauvres étaient plus ou moins les mêmes d’un pays à l’autre (ou du moins qu’ils allient bientôt le devenir) semblait parfaitement raisonnable. D’après Branko Milanovic, économiste à la Banque mondiale, lorsque le manifeste communiste fut écrit en 1848, la plupart des inégalités de revenus au niveau mondial étaient dues à des différences de classes à l’intérieur des pays. Même si certains pays étaient clairement plus riches que d’autres, le revenu faisant qu’un homme était riche ou pauvre en Angleterre était à peu près équivalent en France, aux États-Unis et même en Argentine.

«Divergence, big time»

Mais durant le siècle suivant, à mesure que la Révolution industrielle s’accentuait, cette parité a radicalement changé –l’une des raisons pour laquelle la prévision marxiste d’une révolution prolétarienne mondiale s’est avérée si erronée. Quelques années seulement après la publication du manifeste communiste, les salaires des ouvriers britanniques ont commencé à grimper. La tendance s’est propagée au reste de l’Europe et à l’Amérique du Nord.

Le monde est alors entré dans une période de ce que l’économiste de Harvard Lant Pritchett a élégamment qualifié de «divergence, big time» («différenciation avec un grand D»). La base de données de statistiques historiques du Maddison Project indique que le PIB par habitant en 1870 (en dollars de 1990, ajustés par rapport au pouvoir d’achat) était d’environ 3.190 dollars en Grande-Bretagne et que le PIB moyen par habitant en Afrique était de 648 dollars. Si l’on reprend les mêmes chiffres aujourd’hui, le PIB moyen par habitant en Grande-Bretagne en 2010 était de 23.777 $, contre 2.034 $ en Afrique. Il y a 140 ans, la richesse d’un Africain représentait en moyenne un cinquième de celle d’un Britannique; aujourd’hui, elle en représente moins d’un dixième.

A l’heure où de nombreuses personnes s’énervent contre les salaires mirobolants des PDG et les bonus des fonds de pension, on oublie souvent un fait: lorsque l’Occident est entré dans une phase de croissance soutenue, les écarts de revenus entre les pays ont commencé à réduire ceux existant à l’intérieur des pays.

Cela veut dire qu’une intérimaire de l’Est londonien peut encore avoir du mal à joindre les deux bouts, mais téléportez-la au Lagos et elle vivra comme une reine. La prochaine fois que vous aurez envie de pleurer sur le fait que vous ne touchiez aucun bonus en fin d’année, pensez à cela: Milanovic estime que le revenu moyen des 5% les plus riches en Inde est à peu près le même que celui des 5% les plus pauvres aux États-Unis.

Comme les banques et les multinationales, la richesse et la pauvreté sont aujourd’hui mondialisées. Les employés municipaux les plus pauvres en Europe et aux États-Unis sont bien plus riches que leurs collègues des pays en voie de développement (même en tenant compte du pouvoir d’achat) et ils sont presque infiniment plus riches que la majorité des habitants de ces pays, qui survivent uniquement grâce aux maigres revenus de petites fermes ou microentreprises.

Désolé, Karl: c’est parce que les pauvres en Europe et aux États-Unis ont des revenus qui les classeraient parmi les riches en Afrique et en Asie du Sud que tous les travailleurs du monde ne se sont pas encore unis. En 1920, le deuxième congrès de l’Internationale communiste avait condamné «l’infâme trahison» de nombreux socialistes européens et américains «chauvins» qui avaient, selon elle, durant la Première Guerre mondiale, «qualifié du nom de “défense nationale” la défense desdroitsde “sa bourgeoisie” à l’asservissement des colonies».

L’assemblée des représentants avait alors conclu que les préjugés ainsi générés ne pouvaient «disparaître qu’après la disparition du capitalisme dans les pays avancés et après la transformation radicale de la vie économique des pays arriérés».

Les inégalités entre les pays vont se réduire

Pourtant, tout cela pourrait bientôt changer. La mondialisation a beau avoir été le mot d’ordre des années 1990, elle a toujours cours. A mesure que les marchés mondiaux interconnectés deviennent de plus en plus interconnectés, les revenus moyens convergent. Ces dix dernières années, les pays en développement ont connu une croissance bien plus rapide que les pays riches, réduisant l’écart entre les revenus moyens.

L’économiste Arvind Subramanian estime que la Chine sera en 2030 à peu près aussi riche que toute l’Union européenne aujourd’hui et que le Brésil ne sera pas loin derrière, avec un PIB par habitant d’environ 31.000 $. L’Indonésie, selon lui, aura un PIB par habitant de 23.000 $, soit l’équivalent de celui de la Corée du Sud aujourd’hui.

Pour dire les choses simplement, cela veut dire qu’en l’espace d’une génération à peine, une bonne partie du monde sera rapidement devenue riche, ou au moins de classe moyenne. D’après les prédictions que j’ai élaborées avec Sarah Dykstra, ma collègue du Center for Global Development (Centre pour le développement mondial), 16% environ de la population mondiale vit dans des pays assez riches pour être classés «à hauts revenus» par la Banque mondiale.

Si les taux de croissance continuent sur leur lancée de ces dix dernières années, 41% de la population mondiale se retrouvera dans la catégorie des «hauts revenus» d’ici 2030. En bref, si les pays en développement gardent une croissance semblable à celle qu’ils ont connue récemment, les inégalités entre les pays vont se réduire (et les inégalités à l’intérieur des pays vont redevenir la principale source mondiale d’inégalités).

Cela veut-il dire que Marx avait raison, mais qu’il était juste en avance de quelques siècles par rapport à son époque? Pas vraiment.

La réalité est que cette nouvelle classe moyenne aura un niveau de vie qui aurait fait rêver les classes ouvrières de l’époque victorienne. Ils travailleront dans des ateliers et des bureaux avec éclairage aux LED, et non dans des usines sombres et infernales. Ils auront aussi une espérance de vie plus longue de 40 ans par rapport à la moyenne de 1848. Mais feront-ils pour autant cause commune avec les autres travailleurs des pays lointains?

Peut-être, mais pas parce que la seule solution est de monter aux barricades. Marx avait prévu que la classe ouvrière mondiale s’unirait dans la révolte parce que les revenus seraient partout maintenus au minimum vital. Mais avec l’augmentation et le nivellement des revenus autour du monde, le fléau habituel du prolétariat (travail difficile, maigres revenus) correspond aujourd’hui à des tâches plus faciles et mieux payées.

Attention les riches, les travailleurs vont faire pression

Et, rien qu’en Chine, cela sort des centaines de millions de personnes de la pauvreté. Pour le dire clairement, les révolutions communistes de la première moitié du XXe siècle se sont avérées bien, bien pires pour le niveau de vie que les marchés bien régulés des cinquante années suivantes.

Mais que Warren Buffett ne se rassure pas trop vite. A vrai dire, c’est exactement parce que les riches et les pauvres vont paraître très semblables au Lagos et à Londres qu’il est plus probable de voir les travailleurs du monde s’unir en 2030. A mesure que la technologie et le commerce nivellent les terrains de jeu et rapprochent les êtres humains, les 3,5 milliards de travailleurs prévus vont peut-être finir par comprendre à quel point ils ont plus de choses en commun les uns avec les autres qu’avec les élites ultra-riches de leurs pays respectifs.

Ils vont pousser leurs gouvernements à collaborer, afin de s’assurer que leur sueur et leur sang n’iront pas enrichir une petite élite capitaliste mondiale. Ils vont s’arranger pour fermer les paradis fiscaux où les ploutocrates du monde vont cacher leurs fortunes et ils vont défendre des traités destinés à prévenir un «nivellement par le bas» du droit du travail et des taux d’imposition destinés à attirer les sociétés.

Ils feront pression pour s’assurer que les plus riches ne soient pas les seuls à profiter de la mondialisation – en luttant pour accéder à la libre circulation de la main d’œuvre pour tous, non pas uniquement à l’intérieur des pays, mais entre eux. Certes, ce n’est pas vraiment la révolution prolétarienne. Mais la classe moyenne n’a jamais donné les révolutionnaires les plus ardents. Juste les plus efficaces. La prochaine décennie ne verra pas tant les politiques s’attaquer à la pauvreté et à la ploutocratie que la classe moyenne reprendre son dû. Cela aurait tout de même de quoi faire sourire le fantôme de Marx.

Charles Kenny

Traduit par Yann Champion

 

Source : www.slate.fr

 


 

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18 février 2014 2 18 /02 /février /2014 17:40

 

Source : www.agoravox.fr

 

par PRCF (son site) lundi 17 février 2014   
 
Le scandale de la privatisation des routes nationales et de la liquidation du ministère de l’Equipement et de l’Environnement

 

 

 

Dans l'indiférence médiatique, les syndicats du MEDDE (ex ministère de l'Equipement) dénonce une nouvelle phase de privatisation des routes. Ce bien commun de la Nation
Car après la privatisation des autoroutes, après la décentralisation qui a vu le transfert de la plupart des routes aux conseils généraux suivi d'une externalisation massive vers le privé de leur exploitation, Hollande et son gouvernement de droite pousse les feux de la privatisation des routes nationales restante.

Remplir les poches d'actionnaires dont la richesse a explosé avec la crise en faisant celle des travailleurs du publics et du privé, brader le bien public de la Nation, le tout pour répondre aux injonctions de libéralisation de l'UE et du MEDEF voilà la politique de Sarkollande, ces serviteurs ce l'oligarchie capitaliste.

 



Nous avions eu l’occasion par le passé, par exemple au moment du limogeage de D Batho de revenir sur la liquidation en cours du service public de l’aménagement du territoire, des ministères de l’équipement et de l’environnement :

Sous la pression de la Commission européenne – garde-chiourme de l’oligarchie capitaliste – le gouvernement Ayrault n’a eu d’autre « choix » que de monter un budget encore plus austéritaire.
Et de pousser les feux de la libéralisation et de la privatisation rampantes voulues par l’Union Européenne, avec par exemple le paquet ferroviaire visant la SNCF ou encore la libéralisation des barrages hydroélectriques.

C’est donc une baisse de 7% des crédits du MEDDE qui est prévue par le prochain budget. Il est également prévu de supprimer encore près de 1100 emplois au MEDDE, ce qui fait suite aux suppressions massives sous Sarkozy (rappelons que ce ministère d’externalisation en suppressions d’emploi a vu ses effectifs passer de 95 000 agents à 60 000 entre 2007 et 2012, qui dit pire ?).

Bref, Delphine Batho (PS) qui, sans doute échaudée par le sort de son éphémère prédécesseuse Nicole Bricq (évincée après quelques semaines pour avoir oser émettre un bémol sur les permis d’exploitation d’hydrocarbures en Guyanne) était restée plus que discrète, ne pouvait faire moins que sa timide et très tiède protestation (c’est bien la même qui déclarait il y a peu que son ministère devait prendre sa part de l’austérité !) face à la poursuite de la destruction de son ministère en charge de l’aménagement et de l’équipement du territoire. Rappelons que le MEDDE, c’est le ministère qui s’occupe des grandes infrastructures du pays (routes nationales, aviation civile, voies navigables) et du transport mais c’est aussi la prévention des risques, l’énergie, la sûreté nucléaire, le contrôle des installations classées et bien sûr l’environnement ainsi que des services publics tels que Météo-France, l’IGN, l’INERIS ou le BRGM.

De façon symptômatique, derrière ces baisses de crédits et ce énieme plan social qui ne dit pas son nom dans une administration dont les réorganisations incessantes ont des effets aussi terribles que ceux dénoncées chez France-Télécom, c’est par exemple concrètement un nouveau plan de désengagement des routes nationales après la décentralisation de 2003 qui est à envisager. Avec l’idée d’augmenter encore la part de réseau confiée à des exploitants privés (les sociétés d’autoroutes tenues par Bouygues, Vinci et Eiffage par exemple ; rétribués par la prolongation de leur concession, ou la mise en œuvre de péages urbains). Et l’externalisation massive des missions abandonnées au marché privé pour des coûts et des prix pourtant plus élevés (maitrise d’œuvre publique par exemple). Rappelons que c’est pour respecter les directives européennes sur la concurrence que depuis les années 2000 le ministère de l’équipement s’est massivement désengagé de l’ingénierie pour les collectivités territoriales. Il s’agissait pourtant là d’un levier puissant pour porter des politiques d’aménagement écologique du territoire, de sobriété énergétique, etc.

Dans le même temps, au ministère du logement, Cécile Duflot (EELV) vient d’annoncer sans aucune concertation et sans le moindre débat parlementaire la fin des missions d’ingénierie publique auprès des petites communes (ATESAT), dernier résidu d’une ingénierie publique permettant jusqu’à il y a peu aux collectivités publiques d’accéder à une maîtrise d’œuvre de qualité peu chère et indépendante des intérêts privés. Devant les protestations des maires de France, F. Hollande avait pourtant indiqué qu’il n’irait pas plus loin dans le jeu de massacre et qu’il n’abandonnerait pas les petites communes. Mais C. Duflot annonce aussi la décision d’arrêter l’instruction des permis de construire pour les petites collectivités (faisant fi là aussi de l’efficacité d’un service mutualisé et surtout indépendant des pouvoirs politiques locaux). Au total, c’est rien moins que 4000 emplois qui seront aussi supprimés d’ici 2015 dans les DDT (ex-DDE).

Implicitement, Batho en critiquant ce budget fait la démonstration que mener une politique de gauche – fût-elle aussi tiède et insipide que celle qu’elle propose – est absolument impossible si l’on ne brise pas les fers de cette UE capitaliste qui de par sa nature ne sert que les intérêts des marchés financiers, lançant razzia sur razzia sur les services et entreprises publics, démolissant les conquêtes sociales pour remplir les poches de l’oligarchie capitaliste.
Défendre de manière conséquente le progrès social, le maillage infrastructurel du territoire national et les acquis des travailleurs, ne peut donc se faire qu’en sortant de l’UE et de l’Euro par la gauche.

La casse de l’Equipement, le plus ancien service public d’Etat (on se souvient qu’à l’issue des guerres de Religion, pour remailler le territoire national en loques, Henri IV avait nommé Sully « Grand Voyer de France »), en dit long sur l’euro-destruction de notre pays. Résister à la casse de l’Equipement est plus que jamais un devoir central de la nouvelle résistance populaire et patriotique.

Sur le sujet, nous ne devons pas non plus méconnaitre la privatisation rampante des routes à travers le scandale d’Ecomouv’ (écomouv ou le symbole de la privatisation de l’Etat) et de l’Ecotaxe.

Oui les routes et autoroutes biens communs de la Nation doivent être renationalisées. Il faut revenir sur le démantèlement et la vente à la découpe du service public de l’aménagement du territoire, indispensable pour le développement juste et respectueux de l’environnement de notre pays.

Article à lire sur www.initiative-communiste.fr site web du PRCF
source : http://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/non-la-privatisation-des-routes-nationales/

                                                                                                                                                                                                                       Source : www.agoravox.fr

 

 

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18 février 2014 2 18 /02 /février /2014 15:28

 

 

Source : www.marianne.net

 

Le néo-libéralisme est une «relique barbare»!
Mardi 18 Février 2014 à 05:00

 

Michel Santi*

 

Qui a pris la peine d'expliquer au chômeur en fin de droit qu'un pays à la monnaie souveraine peut entretenir des budgets déficitaires sur des périodes extrêmement longues, sans impact négatif sur sa croissance économique ?

 

Manifestation à Paris contre le chômage, décembre 2013 - MEUNIER AURELIEN/SIPA
Manifestation à Paris contre le chômage, décembre 2013 - MEUNIER AURELIEN/SIPA
Les dogmes - comme les préjugés - font des ravages sur la société et, devrait-on rajouter, sur les économies. L'austérité et l'orthodoxie budgétaire ne sont-elles pas considérées comme des vérités révélées par ceux-là même qui partent du principe - intouchable - selon lequel les récessions et le chômage élevé sont les prix à payer pour atteindre le sacro-saint équilibre des comptes publics ?

Confortés par l'immense majorité des économistes et par le petit milieu académique, la quasi-totalité de nos responsables politiques et économiques n'ont effectivement d'yeux que pour cette doctrine néo-libérale. Et n'ont que mépris pour les néo-keynésiens et autres progressistes qui opèrent une distinction nette entre le budget d'un Etat souverain...et les cordons de la bourse d'un ménage. Appliqués bêtement et à la lettre, les dogmes sont souvent cruels et destructeurs.

Qu'à cela ne tienne : nos politiques, comme nos élites intellectuelles, imposent la rigueur avec la même allégresse que les apothicaires d'antan pratiquaient les saignées. Nos nouveaux charlatans prescrivent aujourd'hui encore et toujours plus d'austérité à des citoyens d'ores et déjà étouffés par la récession ! Il est tout de même remarquable que ces fanatiques aient davantage consolidé leur emprise sur notre système, alors même que c'est leur croyance néo-libérale qui a précipité nos économies dans l'abîme. Tout en consacrant la corruption et le capitalisme sauvage au rang de divinités.
 
N'est-il pas navrant que ceux-là même qui se réclamaient, hier encore, pour la croissance et pour l'emploi se soient mus aujourd'hui en ardents défenseurs du « sang et des larmes » ? Du credo de l’équilibre budgétaire – qualifié religieusement de « règle d'or » - inlassablement récité par l'actuel exécutif « socialiste ». Aux conséquences dramatiques des réductions des dépenses budgétaires sur une économie française condamnée fatalement à se contracter. En passant par l'acte de contrition du Président de la République, consacrant notre soumission absolue et définitive à une orthodoxie qui règne désormais sans partage.

Le lavage de cerveaux entrepris par la secte néo-libérale est couronné de succès - globalement -, puisque même la gauche française lui emboîte le pas. Secte qui, à l'instar des fanatiques religieux, refuse catégoriquement de se soumettre à l'évidence selon laquelle une nation souveraine, qui émet une monnaie souveraine (c'est-à-dire librement échangeable sur les marchés), n'est nullement soumise à des créanciers qui feraient monter les enchères sur ses frais de financement. Car une nation souveraine et des dirigeants dignes de ce nom peuvent - et doivent - dépenser plus que leurs recettes ne leur permettent, si leur objectif est bien de juguler la récession.
 
Le citoyen meurtri sait-il seulement qu'une banque centrale n'aurait qu'à appuyer sur un bouton afin de créditer des comptes, créer de la monnaie et, ce, dans le double but de ressusciter son économie et de protéger sa population des affres des marchés financiers. Qui a pris la peine d'expliquer au chômeur en fin de droit qu'un pays à la monnaie souveraine peut entretenir des budgets déficitaires sur des périodes extrêmement longues, sans impact négatif sur sa croissance économique ?

Le salarié se battant au quotidien pour assurer la subsistance de sa famille serait en effet outré d'apprendre que l'austérité (qu'il est le premier à subir) ne fait qu'aggraver le ralentissement économique. Car, comme le disait l'économiste Irving Fisher, dans le cadre d'une récession : « plus les débiteurs paient (leur dette), et plus ils doivent (de l'argent) ». Une nation et un ménage doivent donc appliquer des stratégies diamétralement opposées dès lors que leurs revenus s'effondrent : tandis que la diminution des dépenses de l'individu a un effet négligeable sur l'économie de son pays, la réduction du train de vie du secteur public a un impact désastreux sur le secteur privé comme sur la consommation.

Tout autre stratégie est donc vouée à l'échec, en dépit des déclarations empreintes de commisération des doctrinaires néo-libéraux qui expliquent que l'économie de l'Union européenne s'aggrave pour n'avoir pas opté pour encore plus de rigueur, et pour ne pas l'avoir prescrite suffisamment tôt !
 
C'est donc deux visions du monde qui s'affrontent : saigner encore plus un patient plus ou moins moribond ou renvoyer dos à dos les néo-libéraux et leur « superstition », pour reprendre le terme de Paul Samuelson, Nobel d'économie, qui qualifiait ainsi cette posture consistant à s'entêter à vouloir équilibrer le budget d'un pays. Non : les Etats-Unis, la Grande Bretagne et le Japon - qui disposent d'une monnaie qu'ils peuvent imprimer quand et comme bon leur semble - n'ont pas subi d'escalade des frais de financement de leur dette publique.

Oui : le niveau du chômage aux Etats-Unis est en nette amélioration du fait des multiples stimuli mis en place. Et, oui : la reprise de l'économie US et la diminution de leur chômage auraient été nettement plus spectaculaires si ces stimuli avaient été plus généreux, ainsi que le préconisaient les néo-keynésiens. Enfin, oui : malgré la création monétaire massive ayant eu lieu aux Etats-Unis (avec les programmes QE 1, QE 2, QE 3 et l'opération « Twist »), le déficit budgétaire américain a été réduit ces trois dernières années à un rythme sans précédent depuis la fin de la Seconde guerre mondiale ! Les économies budgétaires réalisées par l’administration Obama permettront même de réduire drastiquement la dette fédérale américaine qui devrait retomber à 83% du P.I.B. à l'horizon 2022 !
 
Après avoir enflé de multiples bulles spéculatives depuis le milieu des années 80, l'idéologie néo-libérale ravage donc aujourd'hui l'Europe, en imposant à travers le continent le feu de l'austérité et la folie destructrice des équilibres budgétaires. Il faut donc refuser tout net ces programmes insensés d'économies, comme il est impératif de s'opposer à toute réduction des dépenses sociales, dont l'efficacité est systématiquement démentie par la réalité.

Car l'Etat doit au contraire se montrer généreux et investir dans son économie - c'est-à-dire augmenter ses déficits ! - tant que perdure ce contexte récessionniste. Ne vous y trompez pas car, en fait, derrière ce débat technique, se dissimule une bataille autrement plus significative : un vrai choix de société. L'économie doit devenir un système social au service du citoyen. Et l'argent un simple instrument mis à disposition de ce système, qui doit être dosé avec pour seule préoccupation la prospérité collective. Voilà pourquoi, aujourd'hui, le néo-libéralisme n'est rien moins qu'une « relique barbare » !


(*) Michel Santi est économiste, auteur de « L'Europe, chronique d'un fiasco politique et économique »« Capitalism without conscience »   Son dernier ouvrage est  «Splendeurs et misères du libéralisme»    (l’Harmattan)

 

 

Source : www.marianne.net

 

 

 

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18 février 2014 2 18 /02 /février /2014 15:13

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

Arret sur images 18/02/2014 à 10h19
On a (peut-être) trouvé à quoi va servir le pacte de responsabilité
Daniel Schneidermann | Fondateur d'@rrêt sur images

 


Des cartes (Ralph Unden/Flickr/CC)

 

Enfumer Bruxelles. Ce serait le but – le seul – du « pacte de responsabilité » de Hollande, annoncé à grands sons de trompe lors de sa dernière conférence de presse. Lequel Hollande saurait très bien que la France n’a aucun moyen de faire les « cinquante milliards d’économies nécessaires ».

Le « pacte de responsabilité » n’aurait donc pour but que de pérenniser les 20 milliards de baisse de cotisation du CICE, accordés au patronat sans aucune contrepartie.

De qui vient cette théorie conspirationniste ? D’un obscur internaute sur son blog ? Non. De Gaëtan Gorce, sénateur socialiste de la Nièvre, et maire de La Charité sur Loire. Lequel salue l’habileté de Hollande à tirer le meilleur parti des cartes qu’il a en main, tout en regrettant qu’il n’ait pas le courage de changer les règles du jeu.

Bref, mon ami Patrick Cohen a balancé ce matin cette théorie de l’enfumage à Montebourg, lequel s’en est sorti par une pirouette.

Tous complices ?

Gattaz-Hollande complices contre la Commission ? La théorie est séduisante. Elle expliquerait bien des incohérences apparentes. Comment Gattaz, par ses maladresses, a failli « vendre la mèche » aux Etats-Unis. Vous vous souvenez ?

Un jour, au sortir de l’avion, il s’énerve – non, il n’y aura aucune contrepartie aux baisses de charges – avant de se dédire le lendemain : bien sûr, nous allons créer un million d’emplois.

Cette théorie est vertigineuse. Si elle est exacte, c’est à dire si le décrypteur de La Charité sur Loire n’a pas seulement des intuitions, mais des informations, alors jusqu’où s’étendent les complicités ? La cohorte de brillants journalistes, comme mon confrère Patrick Roger du Monde, qui se demandent (abonnés) à longueur de paragraphes où Hollande va trouver ces 50 milliards d’économie, sont-ils les idiots utiles du jeu de rôles ?

Et les ministres comme Peillon, qui lancent des ballons d’essai sur le gel de l’avancement des fonctionnaires, pour les démentir le lendemain : complices ? Et les journalistes qui les répercutent : complices ?

Mais allons plus loin. Mélenchon, par exemple, procureur de la rigueur à la mode Hollande : complice lui aussi, tenant simplement son rôle d’opposant dans le grand jeu de rôles général ? Le Pen, dénonciatrice des capitulations européennes de Hollande : complice ? Et la Commission elle-même, cette enfumée potentielle ?

Un bombe à fragmentation

Si on lit le blog de Gaëtan Gorce à Bruxelles – et cela va bien arriver, avec la mondialisation de l’information – elle sera coincée dans une alternative impossible :

  • convoquer Hollande, et lui faire les gros yeux (« Comment ? Qu’apprenons-nous ? Vos cinquante milliards d’économie ne seraient que de la poudre aux yeux ? ») ;
  • ou bien, faire semblant de n’avoir rien entendu, nourrissant à son tour le soupçon d’être de mèche avec les enfumeurs français. Aux yeux de qui ? Des Allemands, bien entendu. Dont il faut espérer qu’ils ne lisent pas le blog du sénateur socialiste de la Nièvre.

Mais les Allemands eux-mêmes, comment pourraient-ils réagir ? En déclarant la guerre ? Même si la théorie Gorce aurait tout pour être une bombe à fragmentation, le plus probable, est qu’il ne se passera rien, tant le jeu de rôles arrange finalement tout le monde, ne présentant que l’inconvénient minime de renforcer chez le citoyen la certitude de vivre dans le faux-semblant général, dans un monde où l’habileté a supplanté toute forme de courage.

 

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18 février 2014 2 18 /02 /février /2014 14:56

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Payer pour travailler 17/02/2014 à 18h51
580 euros la convention : le business des « marchands de stage »

 

Les stages hors cursus universitaire étant interdits pour éviter les « étudiants fantômes », des écoles privées proposent contre paiement des conventions de stage en urgence. Une pratique « en marge de la loi ».

 


Un jouet démasqué (JD Hancock/Flickr/CC)

 

Derrière la petite porte du 22 rue du cloître Saint-Merri, dans le IVe arrondissement de Paris, un vieil escalier en bois aux marches inégales conduit péniblement jusqu’au cinquième étage. Arrivé sur le palier, hormis une plaque discrète et une boîte aux lettres, rien n’indique la présence du siège social du Central Business Langage Education (CBLE), un établissement d’enseignement supérieur privé.

 

 


L’immeuble abritant le CBLE (Mathieu Cantorné/Rue89)

 

Il est possible d’y étudier la communication, la finance, le droit, mais aussi l’audiovisuel, l’architecture, la couture ou l’histoire de l’art occidental. Pour attirer les futurs étudiants, le site internet de l’école explique :

« Une école sympathique avec une forte personnalité. Dans le centre de Paris, CBLE est tout près d’endroits intéressants, magasins, restaurants, galeries, musées, théâtres et plus encore. »

C’est vrai. L’école est à deux pas du centre Pompidou et de la kyrielle de cafés qui l’entoure, des Halles et des théâtres de Châtelet. Sauf que des cours, au 22 de la rue du cloître Saint-Merri, il n’y en a jamais eu.

Ecoles spécialisées dans les conventions

Les stages hors cursus interdits

Depuis un décret publié en août 2010, tout stage en entreprise doit s’inscrire dans le cadre d’un cursus pédagogique. Ses modalités et finalités doivent être définies dans l’organisation de la formation et le stage doit donner lieu à une restitution de la part de l’étudiant, évaluée par l’établissement. Il s’agit d’empêcher les entreprises de proposer des stages à des personnes déjà diplômées, qui pourraient prétendre à un emploi salarié.

En l’espace d’une grosse demi-heure, deux clients se succèdent à la porte du CBLE. Le premier est un étudiant en année de césure, la seconde une femme d’un certain âge, mère d’un étudiant bientôt diplômé.

Les deux sont venus chercher la même chose : une convention de stage, document indispensable à l’obtention d’un stage en entreprise depuis un décret de 2010 (voir encadré).

Effet pervers de ce décret destiné à protéger les jeunes diplômés du travail déguisé en stage : l’apparition d’écoles plus ou moins sérieuses dont l’unique objectif est de délivrer le document si convoité. Il suffit de chercher « convention de stage » sur n’importe quel moteur de recherche pour les trouver.

C’est le cas du CBLE, qui apparaît en tête des réponses sur Google. L’école a payé le moteur de recherche pour cela. Avant même de cliquer sur le lien qui mène au site de l’école, un message apparaît :

« Vous cherchez une convention pour votre stage, contactez-nous ! »

« Même si votre stage a déjà commencé »

Ici, pas de confusion sur les services proposés par l’école, clairement affichés en page d’accueil. Il s’agit d’obtenir des conventions de stage dans l’urgence, en échange de la somme de 580 euros. Soit près d’une fois et demie le salaire mensuel d’un stagiaire rémunéré à hauteur de l’indemnité légale (436,05 euros). Pour un peu plus de 200 euros supplémentaires, les clients ont également droit à une mutuelle étudiante.

Lorsque l’on contacte le standard sous une fausse identité pour obtenir des renseignements sur la possibilité de régulariser un stage débuté depuis quelques jours, la réponse est sans ambiguïté :

« Oui, pas de problème, même si votre stage a déjà commencé. A partir du moment où vous nous avez envoyé les pièces justificatives et le chèque de 580 euros, votre convention vous parvient dans les quatre jours, pré-remplie et signée par l’école. »

Le fondateur et dirigeant du CBLE, Maxime Volle, semble être passé maître dans l’art de la délivrance des conventions de stage. Avant le CBLE, il dirigeait l’entreprise Stage Inn, liquidée et radiée du registre du commerce en mars 2011, après moins d’un an d’existence. Aujourd’hui, la recherche « Stage Inn » sur Google renvoie vers le site du CBLE.

« Vous viendrez en cours l’année prochaine »

Pour bénéficier du droit de fournir des conventions, l’école se doit de dispenser des cours. D’où l’existence de formations en couture ou communication évoquées en introduction. Les cours n’ont pas lieu dans le petit appartement qui tient lieu de siège social, mais dans un local du XVIe arrondissement. L’école refuse cependant de dévoiler l’adresse à ses clients avant qu’ils aient finalisé leur inscription. Et se montre dans tous les cas particulièrement coulante quant à l’assiduité de ses élèves.

 


Panneau indiquant le CBLE

 

A la rentrée 2013, Camille (c’est un prénom d’emprunt) souhaitait profiter d’une année de césure pour faire un stage de neuf mois. A la suite du refus de son université de lui fournir des conventions de stage, elle a été contrainte de faire appel au CBLE « en dernier recours ». Elle n’ira pas au bout du processus, puisque l’organisme où elle devait effectuer son stage refusera de signer une convention d’une école non reconnue par l’Etat, mais explique :

« Sachant que mon stage devait se dérouler à l’étranger, j’ai prévenu que je n’étais pas intéressée par les cours et que je ne pourrais de toute façon pas m’y rendre. La personne de l’école m’a alors répondu que ça ne posait aucun problème et que si je voulais vraiment, je pourrais toujours venir en cours l’année suivante. »

Le rapport de stage ? Optionnel

Ce que le CBLE ne lui dit pas, c’est que si elle souhaite vraiment aller en cours, il lui faudra débourser un « léger » supplément. Croisé à la sortie de l’école, Romain (prénom d’emprunt) raconte son expérience :

« J’étais un peu méfiant au départ, et ai donc appelé à plusieurs reprises pour me renseigner sur les cours. Le gérant avait l’air à la fois surpris et particulièrement gêné par la question. Il a fini par m’expliquer que les 580 euros ne couvraient que les frais pour l’inscription administrative et la convention de stage. Si je veux me rendre en cours, il faut que je rajoute 2 500 euros, pour une formation de trois mois [le site du CBLE indique que les formations durent neuf mois, ndlr]. »

La somme, clairement dissuasive, n’est mentionnée nulle part sur le site. Et pour cause : parmi les clients du CBLE contactés lors de la rédaction de cet article, tous ont pris contact avec l’école pour obtenir des conventions de stage, jamais pour les cours. Même conclusion en épluchant les nombreux forums mentionnant le CBLE : jamais les formations n’y sont évoquées.

Et quand Thomas, étonné de voir que les cours ne sont jamais mentionnés lors de ses entretiens avec le personnel de l’école, aborde la question du rapport de stage, la réponse est surprenante :

« Ils m’ont dit que je pouvais en faire un si je voulais mais qu’eux n’en avaient pas besoin. »

Le décret de 2010 stipule pourtant noir sur blanc que tout stage « doit donner lieu à une restitution de la part de l’étudiant, évaluée par l’établissement ».

Le contenu des cours ? Ce sera 2 500 euros

« Empêcher les abus »

Le 19 février, les députés examineront une proposition de loi socialiste visant à « empêcher les abus » dans le domaine de stages en entreprise, conformément à l’engagement 39 du candidat Hollande. A l’origine de la proposition de loi, la députée de Meurthe-et-Moselle Chaynesse Khirouni pointe un développement exponentiel de la pratique des stages : 600 000 par an en 2006, 1,6 million aujourd’hui.

 

Pour limiter les dérives, la proposition de loi entend imposer une proportion maximale de stagiaires par entreprise, une protection relative aux durées de présence et aux périodes de repos ou encore la limitation de tous les stages à six mois consécutifs dans la même entreprise. Elle devrait être complétée d’un décret, indiquant « un volume pédagogique minimal de formation en établissement ».

 

Si la proposition de loi est adoptée, les établissements comme le CBLE ne pourraient de fait plus continuer à dissocier l’inscription administrative et la délivrance de la convention de stage de l’inscription à une formation.

Impossible d’en savoir plus sur la réalité des formations et si des élèves s’y rendent, ni même sur le contenu des cours dispensés. L’école propose bien de la documentation, mais refuse de la donner avant le règlement des frais d’inscription. De quoi décourager les plus curieux.

Le site internet de l’école indique :

« Les professeurs au sein de CBLE sont des spécialistes dans leur domaine avec des diplômes très élevés (M2 ou doctorat) des universités renommées mondialement.

Nos professeurs ont déjà une grande expérience dans l’enseignement supérieur (université et école privée) et savent transmettre des connaissances à leurs élèves. »

Au fil des recherches sur Internet, on peut cependant découvrir une offre d’emploi émanant du CBLE. L’annonce indique que l’école recherche un professeur d’histoire de l’art occidental, pour une rémunération de 18 euros brut de l’heure. Précisons que les chargés de cours vacataires à l’université, souvent des étudiants préparant leur thèse, touchent 40,91 euros brut de l’heure...

Contacté par Rue89, le fondateur et dirigeant du CBLE n’a pas souhaité donner suite à nos questions.

Mutuelle, fast-food et brushing

Au-delà de la délivrance des conventions de stage, certaines entreprises commercialisent les nombreux avantages attachés au statut étudiant.

Pour la somme de 480 euros, le site Be Student Again (redevenez étudiant) propose d’inscrire ses clients dans une université étrangère pour une durée de six mois. Les cours sont en espagnol, mais le site ne communique le nom des universités partenaires qu’une fois l’inscription définitivement validée.

« Ces universités proposent leurs cours en direct sur leur site au plein tarif. Il leur serait dommageable d’apparaître à tarifs réduits sur un site tiers, même français. »

Officiellement, il s’agit donc de suivre des cours pas correspondance. Il suffit de contacter l’école en indiquant le poste du stage convoité, et l’équipe vous indique le cours dans lequel s’inscrire pour que le stage soit en adéquation avec la formation. Le site précise également :

« Une fois inscrit(e) dans l’une de nos universités partenaires, il ne tient qu’à vous de suivre les cours auxquels vous avez accès. Nous vous conseillons vivement de suivre ces cours qui vous permettront d’améliorer vos connaissances et que vous pourrez mettre en valeur sur votre CV. Chaque université a ses règles, mais il n’est généralement pas nécessaire de suivre ou valider les cours, ni même de réussir l’examen final, pendant votre stage. »

 


Capture d’écran d’une page de Be Student Again listant les avantages du statut étudiant

 

Mieux : sur une page intitulée « Découvrez comment économiser plus de 1 400 euros par an grâce au statut étudiant », l’entreprise détaille les avantages obtenus après inscription.

Pêle-mêle, on y trouve bien sûr l’accès à une mutuelle étudiante, une réduction de 50% sur l’abonnement aux transports en commun, mais aussi des ristournes dans les fast-foods, chez le coiffeur ou au cinéma.

Sur une autre page détaillant les entreprises ayant accepté des stagiaires passés par Be Student Again, on s’étonne de voir, entre autres, la direction générale du Trésor public, la municipalité de Tignes, ou l’UMP.

La chasse aux « marchands de stage »

La traque aux « étudiants fantômes »

A la suite du décret de 2010, de jeunes diplômés continuaient à contourner la loi grâce à des inscriptions fictives dans certaines universités particulièrement conciliantes. Epinglés par le gouvernement, la plupart de ces établissements ont progressivement mis en place différents dispositifs visant à décourager ces « étudiants fantômes » :

  • interdiction de faire des stages avant la fin du premier semestre de cours dans certaines filières ;
  • obligation d’obtenir l’autorisation écrite d’un professeur ;
  • adéquation des missions du stage avec l’intitulé de la formation...

En 2011, dans une interview donnée à Libération, Laurent Wauquiez, alors ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, avait pourtant déclaré ouverte la chasse aux « marchands de stage » :

« Je compte axer mon action sur ce sujet, notamment en traquant les “marchands de stage”, […] les organismes privés qui vendent des fausses formations pour délivrer de fausses conventions de stage. Ce sont des arnaques. Ces organismes s’exposent à des sanctions extrêmement importantes. »

Pourtant, les « marchands de stage » profitent de la mise en place de plusieurs dispositifs visant à empêcher l’inscription « d’étudiants fantômes » dans les universités, jusqu’alors filière privilégiée pour obtenir des conventions de stage sans avoir à se rendre en cours ou payer les milliers d’euros que coûte l’inscription dans une école privée traditionnelle (voir encadré).

En réalité, il est très difficile de prouver l’existence des « fausses formations » évoquées par Laurent Wauquiez, tous les organismes visés faisant bien attention à proposer des formations, pour se mettre à l’abri d’éventuelles sanctions. Que leurs étudiants ne se rendent pas en cours n’est plus de leur responsabilité.

« En marge de la loi », mais rien à y faire

Contacté par Rue89, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche martèle que « tout stage doit être intégré dans la maquette pédagogique de la formation, on ne peut pas faire des stages quand on veut ». Avant d’admettre à mots couverts que « vous pensez bien que la plupart de ces établissement sont en marge de la loi mais étant hors contrat, ils échappent au contrôle de l’Etat ».

Inquiet de la légalité du CBLE, Thomas a appelé le ministère du Travail pour se renseigner. En substance, la réponse est la même :

« Nous savons que ces pratiques existent, mais les écoles qui s’y livrent bénéficient d’un vide juridique. »

L’ensemble des personnes interrogées lors de la rédaction de cet article s’accordent tout de même sur un point : le CBLE leur a rendu un fier service. Romain est conscient que « ces pratiques court-circuitent la loi voulant que les diplômés ne soient pas employés à des postes de stagiaires, qui est une bonne loi », mais rejoint Camille quand elle explique ne pas « blâmer » le CBLE :

« Ces établissement répondent à un réel besoin, étant donné que l’université nous met des bâtons dans les roues. »

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

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