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3 août 2015 1 03 /08 /août /2015 20:47

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Simplifier la feuille de paie ? Mieux vaut l'augmenter

 

Directeur adjoint de la rédaction de Marianne

 

Le gouvernement a nommé une commission pour travailler sur la simplification de la feuille de paie. ce n'est pas forcément inutile, mais l'augmenter serait assurément plus efficace, pour les intéressés comme pour l'économie nationale !
 
SALOM-GOMIS SEBASTIEN/SIPA
 

Il paraît qu'il faut absolument simplifier la feuille de paie. Pourquoi pas ? Dans d'autres pays, nous dit-on, elle est plus facile à lire, et comme l'on sait depuis les moutons de Panurge qu'il est obligatoire de faire ce que font les autres, le gouvernement a nommé une commission sur le sujet — une de plus.

Fort logiquement, cette vénérable instance était présidée par un digne représentant de l'élite économique, en l'occurrence le directeur des ressources humaines du groupe Solvay, Jean-Christophe Sciberras. Dès qu'il s'agit d'animer un groupe de réflexion sur un sujet économique ou social, il faut soit être sorti de la promotion Voltaire de l'ENA, comme François Hollande, soit avoir fréquenté les couloirs du Medef. Jean-Christophe Sciberras suggère donc différentes pistes qui permettraient aux 24 millions de salariés de mieux comprendre le document où est détaillé leur salaire. Rassurons-le : ces derniers la comprennent très bien. Ils saisissent parfaitement l'enjeu, lequel se situe sur une ligne où l'on peut lire le salaire net versé à chacun, une fois déduites des « charges » qui n'en sont pas, car elles constituent une partie du salaire dévolu aux contributions sociales (Sécu, retraites...) qui font l'originalité d'un système de solidarité que certains rêvent de mettre à bas pour y substituer la logique privée du système anglo-saxon.

Simplifier la feuille de paie n'est pas forcément inutile, mais l'augmenter serait assurément plus efficace, pour les intéressés comme pour l'économie nationale, dont l'atonie est en rapport direct avec les aléas d'une consommation elle-même dépendante des salaires. Or, depuis qu'il est arrivé aux commandes, François Hollande a fait du prétendu « coût du travail » l'ennemi public numéro un, a contrario de toute réalité économique.

Il a fallu la vigilance de certains syndicats pour que le rapport Sciberras ne reprenne pas la mention « coût du travail », ce qui aurait été une petite provocation. Mais l'esprit de cette conception néolibérale dévastatrice demeure, comme s'il fallait faire entrer dans les esprits la leçon quotidiennement administrée par les sicaires du Medef.

Au nom du « coût du travail » excessif, le gouvernement a versé des sommes records aux entreprises, sans engagements précis ni vérifications. Un jour, victime d'une incontinence verbale, Pierre Gattaz a promis de créer un million d'emplois, allant jusqu'à porter le pin's prometteur à la boutonnière. Les chiffres du chômage sont là pour témoigner du fiasco. D'où la nécessité d'une réorientation totale des choix publics, afin d'en finir avec la diabolisation des salaires, cette maladie des temps modernes.

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>>> Retrouvez cette éditorial dans le numéro de Marianne en kiosques.

 

 

Source : http://www.marianne.net

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3 août 2015 1 03 /08 /août /2015 19:31

 

Source : http://russeurope.hypotheses.org/4164

 

 

Les perspectives d’un Front contre l’Euro
 

Interview pour le De Groene Amsterdammer (Journal d’Amsterdam)

 

Texte intégral d’un entretien accordé à un magazine d’Amsterdam, qui sera publié (traduit en néerlandais) au début du mois de septembre. Je publie ici la version « longue » de cet entretient.

 

  • Dans une pièce publiée sur le site du Monde Diplomatique, l’économiste français Frédéric Lordon appelle à une stratégie de “liquidation et reconstruction” pour la gauche européenne par rapport à  la question de l`euro.

 

Sur le processus que la gauche européenne devra subir je suis entièrement d’accord avec Fréderic Lordon. La gauche européenne ne sortira pas intacte de la crise grecque. Il est clair que nous en passerons par un triple processus. Ce processus comprendra une par de liquidation, car une fraction de la « gauche » va abandonner ses principes et ses objectifs et se transformer, si ce n’est déjà fait (comme en France), en une droite modérée. Il y aura, aussi, un processus de reconstruction avec l’émergence de nouvelles forces de gauche, qui ne seront pas nécessairement issues de l’aire politique dite « de gauche » et qui pourraient provenir de l’espace aujourd’hui occupé par le populisme. Enfin, nous connaîtront un processus d’évolution qui concernera la « Gauche Radicale », et qui est déjà en train de se produire en France avec la Parti de Gauche, qui a radicalisé sa position sur l’Euro[1], mais aussi en Allemagne avec des prises de position au sein de Die Linke[2], voir en Italie et en Espagne. Cette recomposition de la gauche sera aussi importante que celle que nous avons connue, en France, entre 1939 et 1945, quand des courants «chrétiens» ont commencé à basculer vers la gauche, ou que celle qui eut lieu sous le gaullisme historique (1958-1969) avec la fin de la SFIO et la naissance du Parti Socialiste actuel. Cette recomposition, néanmoins, sera un processus relativement long. Il ne faut pas s’attendre à ce que se développent de nouveaux partis ou des associations de partis en quelques mois.

 

  • Êtes-vous d’accord avec ce processus de “contention” proposé par Lordon, ou croyez-vous qu’un Lexit radicale ne soit pas préférable?

L’analyse de Fréderic Lordon, qui oppose une « contention » de l’Euro à une sortie « de gauche » (ou « Lexit »), ne correspond pas à la réalité. Ou, plus précisément, elle ne pose pas la question qui sera réellement celle de la période. En fait, le choix sera entre soit un processus désordonné, chaotique, de sortie de l’Euro soit un processus plus ordonné, qui aboutirait à une dissolution de la zone Euro. C’est cela la question qui sera réellement importante.

Après, il est évident que, quelque soit la solution qui prévaudra, il faudra une large unité, alliant tant des courants de la gauche reconstruite que des courants de droite et des courants populistes pour que cette sortie de l’Euro puisse être menée à bien, mais aussi pour que des mesures importantes, permettant en particulier à la France de tirer les plus de bénéfices en matière d’emploi et de croissance, soient possibles. Il faut savoir que les européistes de « gauche » et de droite opposeront une résistance farouche, et joueront – très probablement – la politique du pire. On ne peut exclure, de la part de personne comme François Hollande ou comme Alain Juppé, une politique « de la terre brûlée » afin de laisser croire que la sortie de l’Euro ne pouvait engendrer qu’un désastre. Il importera de réaliser l’unité la plus large possible afin de les désarmer.

C’est pour cela que je pense que toute sortie de l’Euro, qu’elle soit chaotique ou qu’elle soit ordonnée, impliquera des mesures qui en feront une mesure de gauche. Nous nous trouvons devant une situation qui, comme lors de la Résistance et de la Libération, impliquera que les français s’unissent, mais autour d’un programme clair. L’unité nationale pour l’unité nationale n’a pas de sens. Il faudra donc lui donner un contenu. Et ce programme ne pourra être, quelque soit le gouvernement qui le mettra en œuvre, qu’un programme de gauche. Car, il faut savoir que si une sortie de l’Euro est incontestablement une condition nécessaire à la mise en œuvre d’un programme ramenant le plein emploi et la croissance, elle ne sera pas une condition suffisante. Si nous nous donnons pour objectif une sortie ou un démantèlement de l’Euro qui permette aux pays d’Europe du Sud de retrouver une forte croissance et le plein-emploi, cela impliquera, quelle que soit les forces qui le porteront, un programme économique que l’on pourrait considérer comme « de gauche ».

 

  • Quels raisons conduisent, dans vos yeux, la gauche européenne à tenir une position si fortement europhile par rapport à la question du monétarisme européen?

L’attachement d’une très large partie de la « gauche » européenne à l’Euro, un attachement qui l’a conduit à accepter ce que vous appeler un « monétarisme européen », et que je qualifierai de politique monétaire favorisant et accentuant en réalité une financiarisation de nos économies et agissant pour le bien d’une petite minorité au détriment du plus grand nombre, cet attachement à des causes multiples et une longue histoire. Cet attachement renvoie tout d’abord à l’histoire d’amour qui existe entre une partie de la « gauche » européenne et l’Europe. Cette histoire d’amour entre l’Europe et une partie de la gauche européenne est une vieille histoire. Elle s’enracine dans la Guerre Froide. Il fallait alors, à la gauche social-démocrate un « projet » qui puisse être opposé au projet soviétique. C’est pourquoi la social-démocratie a été, avec la démocratie chrétienne, l’un des parents de la communauté économique européenne, puis de l’UE. De plus, ce rattachement à l’idée européenne permettait de se couvrir stratégiquement du parapluie américain, par le bais de l’OTAN. L’idée européenne permettait ainsi à la social-démocratie de faire l’économie d’une véritable réflexion sur la nature de la Nation, sur les impératifs de défense, et sur une réelle stratégie d’insertion internationale qui soit compatible avec le progrès social. L’idée européenne a été en fait un substitut à ces différentes réflexions. Elle a servi de cache-misère à une absence de réflexion programmatique. Mais, d’autres facteurs ont joué un rôle important.

La social-démocratie voyait aussi, dans un projet de type « fédéral », la possibilité d’imposer aux « forces de la réaction », et dans les années 1980 celles-ci étaient identifiées en Grande-Bretagne avec le Thatchérisme, des mesures sociales. La social-démocratie s’était convaincue, surtout en France et en Italie, de l’impossibilité de faire « un autre politique économique » dans le cadre national. C’est pourquoi, elle reportait ses espoirs sur une politique à l’échelle de l’Europe. Elle a été rejointe par ce qui survivait des partis communistes, en tout les cas de leurs courants « eurocommunistes », après la dissolution de l’Union soviétique. Pour ces courants aussi, l’idée européenne a fonctionné comme un substitut à une utopie dont la forme particulière de concrétisation, et sur laquelle j’ai beaucoup travaillé dans le passé, s’était effondrée[3].

Dans ce cadre, le projet de la « monnaie unique » apparaissait comme un levier qui accélèrerait la réalisation de ce fédéralisme européen que cette « gauche » appelait de ses vœux. Mais, il est intéressant de constater que, jamais, la « gauche » ne s’est posée la question des implications économiques, et en particulier financières, de ce fédéralisme européen. Aussi tient-elle depuis maintenant près de vingt ans un discours sur la nécessité de faire « plus d’Europe », de faire « mieux d’Europe », sans jamais produire une réflexion réelle sur comment avancer dans ces directions face aux contradictions réelles entre les différents pays de l’Union européenne. Le fait que la monnaie unique ait produit non une convergence mais une divergence entre les Etats de la zone Euro n’a jamais été accepté ni même reconnu. Parce que le projet de la monnaie unique était essentiellement politique, il a engendré une croyance quasi-religieuse dans les « bienfaits » de la zone Euro. Et, comme toute croyance religieuse, celle-ci produit ses intégristes et ses fanatiques. Une large part de la social-démocratie européenne, et de ses alliés électoraux, a basculé dans cet intégrisme et ce fanatisme, qui lui fait accepter désormais l’inacceptable. C’est pourquoi, dès que l’on remet en cause ce dogme religieux, on est soumis à des procès en sorcellerie, accusé d’être d’extrême-droite et que sais-je encore.

 

  • Un sondage allemand a estimé qu’environs 53% des électeurs du parti allemand Die Linke sont en faveur de la stratégie déployée par Merkel pendant les négociations. Quelle analyse offrez-vous pour ce nombre quand même bouleversant?

Ce n’est pas véritablement étonnant. D’une part, il faut dire que la zone Euro profite très largement à l’Allemagne. Sans l’Euro, si l’Allemagne avait conservé le DM, ce dernier se serait certainement fortement apprécié par rapport à l’Euro, de 20% à 25%. Les allemands le sentent bien. Ils comprennent, intuitivement, qu’une partie de leur richesse provient de l’Euro. Ils comprennent aussi que toute stratégie autre que celle qu’a suivie Mme Merkel impliquerait un prélèvement sur cette richesse. C’est en particulier le cas avec le fédéralisme européen que voudrait imposer le gouvernement français. Ce fédéralisme, qui est nécessaire au bon fonctionnement de la zone Euro, implique des transferts entre les pays riches et les pays pauvres de la zone. C’est d’ailleurs ce qui se passe dans tous les Etats, que ce soit en Allemagne, en France ou aux Etats-Unis. C’est une des conditions nécessaires à l’existence d’une monnaie unique. Mais, ce fédéralisme impliquerait que l’on prélève sur la richesse de l’Allemagne de 8% à 12% du PIB tous les ans, et ce sur une période d’au moins dix ans. La stratégie de Mme Merkel est ainsi parfaitement logique si l’Allemagne vaut profiter de l’Euro et ne pas en payer le prix.

D’autre part, Die Linke n’a jamais voulu – jusqu’à maintenant – aborder de manière frontale la question de l’Euro, contrairement à ce que fit son fondateur Oskar Lafontaine. Il n’y a eu aucune pédagogie menée par ce parti sur la question de l’Euro, et sur l’asymétrie fondamentale qu’il produit dans ses effets entre les pays de la zone Euro. Aussi, ce résultat ne me surprend nullement.

 

  • Dans un texte publié sur le blog de l’ex-ministre grec Yanis Varoufakis, le député italien Stefano Fassina exprime sa préférence pour `une alliance de fronts de libération` européenne, en appelant à une coalition de souverainistes de droite et mouvements sociales de gauche. Croyez-vous que cette stratégie est préférable, et, plus important, faisable sur le plan pan-européen contemporain?

L’article a été écrit par Stefano Fassina, un membre du Parlement italien, appartenant au parti de centre-gauche du Premier Ministre italien, et lui-même ancien vice-Ministre des finances du gouvernement Letta, qui précéda celui de Matteo Renzi après avoir été le responsable national de son parti à l’économie et au travail[4]. Il fut aussi éditorialiste à l’Unita, l’ancien journal du PCI. On ne peut donc le qualifier de personnalité de droite, ou même de personnalité marginale dans la vie politique italienne. C’est pourquoi il nous faut prendre son appel très au sérieux. Que dit-il en substance ? « Nous devons reconnaître que l’Euro fut une erreur de perspective politique. Il nous faut admettre que dans la cage néo-libérale de l’Euro, la Gauche perd sa fonction historique et qu’elle est morte comme force servant la dignité et l’importance politique du travail ainsi que de la citoyenneté sociale en tant qu’instrument d’une démocratie réelle »[5]. Il conclut enfin en écrivant : « Pour une désintégration qui soit gérée de la monnaie unique, nous devons construire une large alliance de fronts de libération nationale »[6]

A partir du moment où l’on se donne comme objectif prioritaire un démantèlement de la zone Euro, une stratégie de large union, y compris avec des forces de droite, apparaît non seulement comme logique mais aussi nécessaire. Vouloir se masquer cela aboutirait à une impasse. La véritable question qu’il convient de poser est donc de savoir s’il faut faire de ce démantèlement de l’Euro une priorité.

Les raisons données par Fassina dans la première citation sont à mon avis très claires et très convaincantes. L’Euro est devenu un obstacle tant à la démocratie (et on l’a vu en Grèce) mais aussi à une politique en faveur du travail et opposée à la finance. Mais, elles n’épuisent nullement le sujet. L’Euro a accentué et généralisé le processus de financiarisation des économies[7]. C’est du fait de l’Euro que les grandes banques européennes sont allées chercher des subprimes aux Etats-Unis avec les conséquences que l’on connaît en 2008. Ainsi, non seulement la zone Euro a entraîné une partie de l’Europe dans une très faible croissance[8], mais elle ne l’a pas protégée de la crise financière de 2007-2009. Le résultat est donc clair. Si des politiques néfastes pour les économies peuvent être mises en œuvre hors de l’Euro, ce dernier implique des politiques néfastes. En fait, aucune autre politique économique n’est possible tant que l’on est dans l’Euro. C’est l’une des leçons de la crise grecque. Aussi, un démantèlement de la zone Euro apparaît bien comme une tache prioritaire.

Cependant, il faut avoir conscience que la constitution des « Fronts de Libération Nationale » pose de redoutables problèmes. Par exemple, devraient-ils se constituer uniquement autour de l’objectif d’un démantèlement de l’Euro ou devraient-ils, aussi, inclure un véritable programme de « salut public » que les gouvernements issus de ces « Fronts » devraient mettre en œuvre non seulement pour démanteler l’Euro mais aussi pour organiser l’économie dans ce que l’on appelle, avec une claire référence à la guerre nucléaire, le « jour d’après » ? En fait, on ne peut envisager l’objectif d’un démantèlement de l’Euro, ou d’une sortie de l’Euro, qu’en mettant immédiatement à l’ordre du jour un programme pour le « jour d’après ». Ce programme implique un effort particulier dans le domaine des investissements, mais aussi une nouvelle règle de gestion de la monnaie, mais aussi de nouvelles règles pour l’action de l’Etat dans l’économie, une nouvelle conception de ce que sera l’Union européenne et, dans le cas de la France en particulier, une réforme générale du système fiscal. On glisse alors, insensiblement, d’une logique de sortie ou de démantèlement de l’Euro vers une logique de réorganisation de l’économie. Un tel glissement est inévitable, et nous avons un grand précédent historique, le programme du CNR durant la seconde guerre mondiale. La Résistance ne se posait pas seulement pour objectif de chasser l’armée allemande du territoire. Elle avait conscience qu’il faudrait reconstruire le pays, et que cette reconstruction ne pourrait se faire à l’identique de ce que l’on avait en 1939. Nous en sommes là aujourd’hui.

L’idée de Fronts de Libération Nationale est certainement une idée très puissante, que ce soit en France ou en Italie, où cette idée à des précédents historiques d’une force symbolique considérable, mais aussi pour l’Espagne, la Grèce et le Portugal. Mais, il faut comprendre cette idée comme un objectif. Les formes, à la fois politiques et organisationnelles, de ces Fronts pourraient être très différentes suivant les pays, en raison de contextes politiques eux-mêmes différents.

Notes

[1] http://www.marianne.net/alexis-corbiere-au-pg-notre-plan-b-envisage-sortie-euro-100235722.html

[2] Voir l’article publié par Nicole Gohlke et Janine Wissler, deux membres du Bundestag appartenant à Die Linke et publié dans la magazine Jacobin, https://www.jacobinmag.com/2015/07/germany-greece-austerity-grexit/

[3] Sapir J., L’économie mobilisée. Essai sur les économies de type soviétique, La Découverte, Paris, janvier 1990 ; Idem, Les fluctuations économiques en URSS – 1941-1985, Editions de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris, novembre 1989.

[4] Voir, Stefano Fassina, Il lavoro prima di tutto. L’economia, la sinistra, i diritti, Donzelli, Rome, 2014

[5] Fassina S., « For an alliance of national liberationfronts », article publié sur le blog de Yanis Varoufakis par Stefano Fassina, membre du Parlement (PD), le 27 juillet 2015, http://yanisvaroufakis.eu/2015/07/27/for-an-alliance-of-national-liberation-fronts-by-stefano-fassina-mp/

« We need to admit that in the neo-liberal cage of the euro, the left loses its historical function and is dead as a force committed to the dignity and political relevance of labour and to social citizenship as a vehicle of effective democracy ».

[6] Idem, « For a managed dis-integration of the single currency, we must build a broad alliance of national liberation fronts ».

[7] Sapir J., Faut-il Sortir de l’Euro ?, Paris, Le Seuil, 2012.

[8] Bibow, J., “Global Imbalances, Bretton Woods II, and Euroland’s Role in All This.” in J. Bibow et A. Terzi (edits.), Euroland and the World Economy—Global Player or Global Drag? Londres, Palgrave, 2007.


Jacques Sapir

Ses travaux de chercheur se sont orientés dans trois dimensions, l’étude de l’économie russe et de la transition, l’analyse des crises financières et des recherches théoriques sur les institutions économiques et les interactions entre les comportements individuels. Il a poursuivi ses recherches à partir de 2000 sur les interactions entre les régimes de change, la structuration des systèmes financiers et les instabilités macroéconomiques. Depuis 2007 il s'est impliqué dans l’analyse de la crise financière actuelle, et en particulier dans la crise de la zone Euro.

 
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31 juillet 2015 5 31 /07 /juillet /2015 20:32

 

Source :

 

APPRENEZ LA LANGUE DE BOIS !

Le , par L’équipe de Là-bas

 

 

Grâce à Là-bas, devenez énarque en trois minutes. Avec un peu d’effort, vous parviendrez très vite à parler comme un vrai homme politique.

Commencez par la case en haut à gauche, puis enchaînez avec n’importe quelle case en colonne 2, puis avec n’importe laquelle en 3, puis n’importe laquelle en 4 et revenez ensuite où bon vous semble en colonne 1 pour enchaîner au hasard...

Mais surtout, n’oubliez pas d’y mettre l’intonation et la force de conviction !

 

 

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31 juillet 2015 5 31 /07 /juillet /2015 18:25

 

Source : http://reseauinternational.net

 

Quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses…
Quand Michel Rocard dévoile le pot aux roses…


La dette est une construction artificielle créée par les banques avec le consentement des états pour dépouiller les peuples et en faire des esclaves à leur solde.
Les gouvernants sont au courant… et ils laissent faire!!! honte à eux!!!
Honte à nous aussi ! nous les laissons faire…..

 

 

 

Source : http://reseauinternational.net

 

 

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29 juillet 2015 3 29 /07 /juillet /2015 21:58

 

Source : http://www.franceculture.fr

 

 

Le revenu universel de base est-il une mesure réaliste? 

28.07.2015 - 18:15

 
 
Ecouter l'émission ici

 

Juha Sipilä le Premier ministre finlandais (de centre-droit) l’a annoncé il y a quelques jours lors de son discours de politique générale : il veut expérimenter dans son pays le revenu de base, le revenu universel. Une allocation pour tous, qui remplacerait tous les aides par ailleurs, allocations chômage, aides au logements, pensions de retraite mêmeLa Finlande imagine ainsi lutter contre la pauvreté et contre le chômage de masse.

 

Un manifestant appelle à une loi nationale pour un salaire minimum de 15 dollars (Washington) © Radio France

 

1000 € par mois pour tous et pour chacun, sans contrepartie. Libre ensuite à tout le monde de compléter en travaillant.

Le travail deviendrait alors un choix. Ou tout du moins, tendrait à devenir un choix.

 La Finlande franchit le pas, d’une possible concrétisation de cette idée économique ancienne et qui bouscule les clivages politiques. Par ailleurs, la Suisse va lancer un référendum d’initiative populaire sur le sujet l’année prochaine, le partie d’extrême-gauche Podemos l’a inscrit à son programme, et c’était une idée portée initialement par le mouvement des Indignés,

la ville d’Utrecht va tenter l’expérience à une petite échelle en janvier 2016… 

 

Le revenu de base en question…

Christophe Fourel, Anne Eydoux et Marc De Basquat MV © Radio France

 

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Invité(s) :
Anne Eydoux, économiste, membre des "Economistes Atterrés" et chercheuse au Centre d'études de l'emploi et maître de conférences à l'Université Rennes 2
Marc de Basquiat, ingénieur et économiste, au débat sur le concept d'allocation universelle
Christophe Fourel, chef de la Mission Analyse Stratégique, Synthèses et Prospective à la Direction Générale de la Cohésion Sociale
Jean-Baptiste Myondo, enseignant en économie et philosophie politique

Thème(s) : Information| Politique| Société

Lien(s)

LIBER, un revenu de liberté pour tous (Génération libre)S’il y a bien une fonction qui revient à l’Etat régalien et qui n’est pas assurée aujourd’hui, c’est de garantir à tous un revenu minimum -Marc de Basquiat et Gaspard Kœnig (22/05/2014)
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29 juillet 2015 3 29 /07 /juillet /2015 21:09

 

Source : http://blogs.mediapart.fr/blog/jipe-tournebride

 

 

A qui profite la révolte des paysans ?

|  Par Jipé Tournebride

 

 

Voici un peu plus de deux semaines que les journaux télévisés ou radio ouvrent sur la révolte des agriculteurs, et pas un jour ne passe sans que l'on voie un agriculteur exhaler sa colère et son désespoir. Un agriculteur ? Sans doute mais surtout un agriculteur affilié à la FNSEA, ce grand syndicat qui est entièrement dévoué à l'agriculture productiviste. L'un des plus emblématiques de ses dirigeants Michel Debatisse, venu comme la plupart des adhérents de la JAC (jeunesse agricole catholique) au syndicalisme dans les années  60 avait déjà annoncé la couleur en se démarquant de ses collègues paysans en soutenant l'extension du camp du Larzac contre l'avis de la plupart des agriculteurs du Causse. Président de la Sodial (Yoplait, Candia) le pouvoir politique sut le récompenser en le nommant secrétaire d'Etat sous le gouvernement Barre. S'éloignant du monde paysan il finit sa carrière comme parlementaire européen où il fut un activiste du lobby agro-alimentaire.

Ses successeurs ? François Guillaume : après avoir été Président de Saint-Hubert Industrie Laitière (700 salariés) de 1981 à 1990, il deviendra ministre de l'agriculture du gouvernement Chirac (celui qui aimait tâter le cul des vaches) et finit sa carrière politique comme député de Meurthe et Moselle après avoir siégé au Parlement européen. Depuis il fait dans l'aide alimentaire et milite au sein de "Debout la France".

Raymond Lacombe eut une carrière plus modeste, il ne fut que vice-président de la chambre d'agriculture de l'Aveyron et membre du conseil économique et social...

Luc Guyau est d'abord passé par le CDJA, la FDSEA avant de parvenir à la présidence de la FNSEA, puis , membre de la FIPA (Fédération internationale des producteurs agricoles), il est délégué du CESE au Comité pour la sécurité alimentaire mondiale au sein de la FAO  (l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture). Curieux ce penchant pour oeuvrer dans les organisations qui viennent en aide (pour mieux les tuer ? ) aux pays sous développés (non ce n'est pas un gros mot): en 2009 il deviendra président de la FAO... et en 2011 il est nommé inspecteur général de l'agriculture par le gouvernement sous la présidence de Sarkozy, et c'est sans doute un hasard s'il est vice-président départemental de l'UMP.

Jean Michel Lemétayer, s'il fut enlevé prématurément à l'affection des siens fut Président du Copa, lobby européen des agriculteurs, à Bruxelles, président de Sopexa (Sopexa est une agence de communication et de marketing spécialisée dans l'agroalimentaire, les vins et l'art de vivre) et enfin vice-président du Conseil économique et social....

Xavier Beulin, ah celui-là, c'est une autre échelle ... Céréalier, (ferme de 500 ha) et producteur de lait il est aussi président de Sofiprotéol, groupe agro-industriel aux multiples ramifications dont  le monopole pratiquement de la production du biodiésel.

En 2011, Xavier Beulin soutient une proposition de loi UMP  transposant un règlement européen de 1994 sur la protection des obtentions végétales, qui a pour conséquence que les agriculteurs, s'ils veulent ressemer leur propre récolte, doivent verser une « rémunération aux titulaires des certificats d'obtention végétale » que sont les semenciers . Le syndicat Coordination rurale rappelle qu'il est non seulement à la tête de la FNSEA, mais dirige également le groupe Sofiprotéol, « qui détient des participations dans plusieurs grands groupes semenciers français (Euralis Semences, Limagrain, RAGT Génétique, Serasem - groupe InVivo)

Gageons que M Beulin finira sa carrière au Parlement européen ou au conseil économique et social.

A la place des agriculteurs qui depuis des années se font du mouron pour l'avenir de leur métier , j'aurais tendance à me méfier de ces gens de la FNSEA dont l'activisme consiste surtout à promouvoir un modèle productiviste, suicidaire, mais qui permet à nombre d'entre eux de faire fortune sur les dépouilles de ceux qui veulent encore croire en l'avenir d'une agriculture soucieuse de l'Humain. La solution n'est pas le suicide (facile pour moi de le dire, bien entendu) mais la lutte et d'abord gagner à leur cause l'opinion publique  qui ne sait plus vers qui se tourner. Le diabète, l'hypertension, le cancer et combien d'autres maladies sont dues pour la plupart à cette malbouffe que défend la FNSEA (elle défend le modèle "ferme des mille vaches") . Avant de penser à exporter pour mieux ruiner les agricultures des pays sous-développés, les agriculteurs doivent porter leurs efforts vers une production raisonnée axée sur la qualité, et non plus sur la quantité. Il faut en finir avec ces rendements obtenus à coups d'engrais (importés) de traitements multiples et ruineux  et d'une addiction au machinisme qui fait de l'agriculteur un simple exécutant malade dans son corps, mais aussi dans sa tête car souvent il sait bien que ses immenses efforts et ses heures de travail interminables sont voués à la faillite.

Il est sans doute encore temps de se ressaisir !

 

 

 

Tous les commentaires

29/07/2015, 20:55 | Par ROBPROV

100% d'accord !!

Il ne faut pas etre dupe de la jacquerie FNSEA !

 

29/07/2015, 23:19 | Par Jean-Etienne Delerue en réponse au commentaire de ROBPROV le 29/07/2015 à 20:55

Oui, mais il faut défendre le droit des petits agriculteurs à un revenu décent et lutter contre le modèle de l'agriculture productiviste antiécologiste et donnant des produits de qualité médiocre. C'est l'approche de la Confédération Paysanne : http://www.confederationpaysanne.fr/

 

29/07/2015, 23:30 | Par Jipé Tournebride en réponse au commentaire de Jean-Etienne Delerue le 29/07/2015 à 23:19

la confédération paysanne est sans doute dans le vrai, mais actuellement on n'entend que la FNSEA, et c'est ce que je dénonce dans mon billet. La FNSEA n'est pas représentative du monde paysan, loin s'en faut, mais on n'entend qu'elle dans les medias, preuve s'il en était besoin de la collusion entre le monde politique et le modèle productiviste, gauche et droite confondues. Il est urgent de réagir !

 

29/07/2015, 18:28 | Par Gérard BARD

Détruire pour le plaisirs, est-ce vraiement du syndicalisme. J'ai été militant syndical et je m'opposais a détruire quoi que ce soit. Les personnes non concernées par un mouvement ne doivent pas subir par leur impôts des destructions de bâtiments ou bien public. S'attaquer aux grandes surfaces est un peut facile. Quand celles ci n'existaient pas, les paysans d'alors et leurs coopératives exercercaient une pression sur les grossites et marché d'intérêt national. Si les grandes surfaces ne sont pas des anges, tous les maux ne viennent pas d'eux. L'agroalimentaire, bien souvent détenu par patron agricole dont xavier Beulin est le digne représentant, puisque dans les Pujet, Lesieur, les oeufs matines etc. Le carburant agricole en fait parti. Les laiteries dont l'ancien de la FNSEA eétait le président de ST HUBERT, qui achetait son lait dans les pays de l'est. Je voudrais déjà que l'on regarde les comptes bancaires de bons nombres d'agriculteurs et je voudrais connaître leur vrai revenu, par ceux qu'il déclare hélas. Les COFFRES BANCAIRES OUVERTS? SONT POUR LA PLUPART AU NOM D'AGRICULTEUR ou de leur femme (nom de jeune fille) OU DE COMMERCANT QUI cache leur revenus (Confidence d'un banquier) Beaucoup ne paye pas d'impôts, mais sont propiétaire de leur maison, touche systématique les bourses pour les études. Enfin , si la situation est si mauvaise depuis 20 ans, pourquoi reprendre l'affaire de Papa? pour agrandir le cheptel, obtenir des prêts de 400 à 500 millions€ ? Regarder dans le journal ouest france, l'ouverture ou l'agrandissment de porcherie, dont depuis 50 ans on nous bassine qu'il vive au smic? après avoir tout payé? il ne me reste pas un smic après avoir tout payé. Depuis 50 ans des rapports sur les vrais revenus des agriculteurs sont fiat pour BERCY, tous reconnaissent que les revenus sont minorés de 30à 50%. Les rapports sont enterrés. Il ne faut pas froisser le monde agricole qui votent à 90% a droite. Quand à Hollande, nous sommes avec les agriculteurs, lui peut être pour sa réélection, mais les consommateurs? Les salaires et les retraites sont bloques, donc l'on cherche le moins cher, l'on mange moins de viande dont il est prouvé qu'en grande quantité elle est néfaste pour la santé. A titre d'exemple le kilo de pommes de terre en 2000 était à 0,34frs? Aujourd'hui 1,20€ le kilo soit 7,87frs ET C4EST SENSIBLEMENT LE MEME PRIX CHEZ L AGRICULTEUR DU COIN. J 'aurais bien voulu que ma retraite subisse la maême inflation.

 

29/07/2015, 23:38 | Par Jipé Tournebride en réponse au commentaire de Gérard BARD le 29/07/2015 à 18:28

contrairement à ce que l'on veut nous faire croire, manger sainement coûte très cher.  Si nous avions des produits locaux, de saison, les effets sur la santé seraient bénéfiques, et nous permettrions à des agriculteurs de gagner leur vie correctement. L'Europe a modifié  les règles, la PAC a permis à certains de bâtir des fortunes tandis que de petites exploitations, tout à fait viables ont été  condamnées à disparaître au profit des plus grosses qui les ont absorbées. Ce modèle nous conduit  droit dans  le mur, tue tous les jours des dizaines de paysans et nous empoisonne. A qui profite le crime ?

 

29/07/2015, 20:57 | Par juan23

N'oubliez pas Christian Jacob député UMP, exploitant agricoleen Brie, ancien du CDJA et de tant d'autres choses...

 

29/07/2015, 21:58 | Par seth

Merci pour cette galerie de portraits.

Mais je ne sais pas si la fnsea arrive vraiment en ce moment à contrôler les croquants...

 

29/07/2015, 22:48 | Par Charles-Hubert de Girondiac

Merci pour votre texte. Le corps médical alerte depuis au moins dix ans sur l'explosion des cas de maladies neuro-dégénératives, de cancers etc dans les campagnes, liés à la combinaison de pesticides, parfois dix ou plus en arboriculture etc. Toutes les personnes qui travaillent la terre sont concernées, mais également les riverains et, à trrme, ceux qui se nourrissent de ces aliments contaminés.

Mais le mal est systémique. Tant que des dizaines de millions de "consommateurs" abrutis de "réclame", estimeront plus désirable de s'acheter une bagnole et gaspiller les ressources plutôt que rémunérer dignement le travail digne, aucun changement n'aura lieu. La propagande sur les "prix", le nihilisme ambiant d'un pays qui ne vit plus qu'à la sortie d'un puits de pétrole modèlent les comportements, très loin du point de fonctionnement stable d'une dynamique durable. 

En attendant que ce même pétrole ne détruise les terres elles-mêmes alors que la priorité devrait d'urgence être donnée à rechercher les moyens les plus intelligents pour maintenir la sécurité alimentaire par une meilleurs connaissance de la nutrition et de nouvelles méthodes de culture.

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29 juillet 2015 3 29 /07 /juillet /2015 20:56

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

A Canal+, Vincent Bolloré censure un documentaire sur sa banque préférée

|  Par Fabrice Arfi

 

 

Vincent Bolloré, tout-puissant patron du groupe Vivendi, la maison mère de Canal+, a personnellement censuré d’un simple coup de téléphone un documentaire sur le Crédit mutuel et la fraude fiscale, qui devait être diffusé sur la chaîne cryptée. Bolloré et le Crédit mutuel ont de nombreux liens d’intérêt. Révélations.

 

Vincent Bolloré n’aime peut-être pas Les Guignols de l’info, mais cela ne l’empêche pas de considérer les journalistes comme des marionnettes. Le milliardaire, tout-puissant patron du groupe Vivendi, la maison mère de Canal+, a personnellement censuré au printemps dernier un documentaire sur le Crédit mutuel et la fraude fiscale, qui devait être diffusé dans l’émission d’enquête de la chaîne, Spécial Investigation.

Alors que le film (qui contient plusieurs révélations embarrassantes pour la banque mutualiste) avait été validé par la direction des programmes et le service juridique de la chaîne, c’est par un simple coup de fil à Canal+ que Vincent Bolloré a signé l’acte de décès du documentaire, selon plusieurs sources internes. La raison est simple : le Crédit mutuel est l’un des principaux partenaires financiers des activités du groupe Bolloré ; Michel Lucas, son patron, est par ailleurs un intime de l’actionnaire majoritaire de la chaîne cryptée.

 

Vincent Bolloré, en avril 2015, un mois avant la censure...Vincent Bolloré, en avril 2015, un mois avant la censure... © Reuters
 

Mediapart, qui se trouvait être partenaire de cette enquête, signée par Geoffrey Livolsi et Nicolas Vescovacci (avec Raphaël Tresanini), connaît bien les dessous de cette triste histoire, très brièvement évoquée dans le magazine Society cette semaine. Bien avant la marginalisation des Guignols et l’éviction de ses auteurs, cette censure à l’ancienne apparaît désormais comme la première preuve de la reprise en main féroce de la chaîne par Bolloré. Elle est aussi le signal de futurs jours sombres pour l’indépendance de la politique éditoriale que Canal+ aime pourtant à revendiquer sur son antenne. L'affaire, inédite dans l'histoire de Canal+, a laissé des traces profondes au sein de la chaîne.

« En quinze ans, je n’avais encore jamais vécu une censure aussi franche et brutale », confirme aujourd’hui Jean-Pierre Canet, rédacteur en chef et producteur du documentaire. « Aucune concertation ni aucune négociation n’a été possible avec la direction ou l’actionnaire principal de Canal+ », poursuit-il.

Soupçonnée, à l’instar de ses consœurs étrangères UBS ou HSBC, d’avoir organisé un vaste système occulte d’évasion fiscale via ses filiales suisse et monégasque, le Crédit mutuel est depuis plusieurs mois dans le viseur de la justice financière. Une enquête judiciaire a été ouverte contre le groupe bancaire français, par ailleurs propriétaire de nombreux quotidiens régionaux (Le Progrès, Le Dauphiné libéré, L’Est républicain…), en décembre 2014. Une affaire largement chroniquée par Mediapart (voir ici, ici ou ).

Après plusieurs semaines d’investigation, qui ont conduit les journalistes à obtenir des documents inédits sur ce scandale, le film Évasion fiscale, une affaire française avait été programmé pour une première diffusion le 18 mai. Un communiqué de presse avait même été envoyé par Canal+ et l’émission annoncée tout début mai dans plusieurs programmes télé, comme en témoigne cette capture d’écran :

Seulement voilà, dans les quinze jours qui ont précédé la diffusion du film, produit par la société KM Production (également productrice du défunt Grand Journal), un vent mauvais a commencé à souffler sur le programme. Le 5 mai, KM Production apprend de manière officieuse que le film est menacé alors que la rédaction en chef de Spécial Investigation est, selon le récit de plusieurs sources, tout simplement tenue à l’écart des discussions en haut lieu – une première. Autour du 8 mai, les visionnages s’enchaînent pourtant. Le film est validé par tous, y compris par la directrice juridique, Christine Nguyen, qui réclame des interventions purement cosmétiques sur le contenu, sans plus.

« Je n'en revenais pas »

Contre toute attente, le documentaire sur le Crédit mutuel, dont Mediapart devait accompagner la diffusion par la publication d’une enquête sur le site, est finalement déprogrammé. D’autres dates de diffusion sont malgré tout envisagées, pour le mois de juin. Sans certitude.

Mais le flou qui règne alors sur le destin du film sera vite éclairci par un appel sans ambiguïté, à la mi-mai, de Vincent Bolloré en personne au directeur général de Canal+ d’alors, Rodolphe Belmer (évincé depuis). Le contenu de la conversation fait le tour de la direction de la chaîne et au-delà, avant d’arriver aux oreilles de Mediapart. Vincent Bolloré fait valoir ses liens d’amitié avec Michel Lucas, le patron du Crédit mutuel, et il fait aussi comprendre qu’il doit lui renvoyer l’ascenseur. L’affaire est entendue : le film ne sera pas diffusé.

 

Michel Lucas, patron du Crédit mutuel et partenaire financier de BolloréMichel Lucas, patron du Crédit mutuel et partenaire financier de Bolloré © Reuters
 

Les nouvelles vont manifestement très vite. Exactement à la même période, mi-mai, l’avocate des lanceurs d’alerte à l’origine de l’affaire du Crédit mutuel apprend la censure de la bouche d’un ami, qui se trouve être un cadre supérieur travaillant pour la banque mutualiste. « Il me dit de manière très claire et sans détour que le film ne sera pas diffusé et que Bolloré avait fait droit aux demandes de Michel Lucas. Je n’en revenais pas », confie l’avocate, Me Sophie Jonquet.

Le carambolage des dates parle de lui-même. Au moment même où Vincent Bolloré sortait les ciseaux d’Anastasie pour la plus grande satisfaction du Crédit mutuel, son groupe Vivendi annonçait (c’était le 12 mai) le lancement d’une OPA amicale pour prendre le contrôle total de Canal+ – Vivendi était jusque-là actionnaire majoritaire, mais pas à 100 %. Or, d’après les documents déposés devant l’Autorité des marchés financiers (AMF), l’opération est pilotée et garantie par… le Crédit mutuel.

Le fait est que le groupe Bolloré et le Crédit mutuel cultivent depuis des années d’importants liens d’intérêt, comme le montre une abondante littérature disponible publiquement. En mai 2011, c’est ainsi la société d’investissement du Crédit mutuel, CM-CIC Securities, qui s’affichait comme « le chef de file » d’une émission obligataire de Bolloré, ce qui faisait déjà du groupe de Michel Lucas l’un des principaux banquiers des activités de la multinationale. Le même mois, Michel Lucas, breton comme Vincent Bolloré, était le lauréat du 50e prix de Bretagne, financé par… Bolloré, et organisé en grande pompe à la tour… Bolloré, à Puteaux (Hauts-de-Seine). Les deux hommes ont également été membres de la même assemblée confidentielle de grands patrons bretons, le Club des Trente.

Contacté, Vincent Bolloré, par la voix de son porte-parole, n'a souhaité émettre « aucune réaction, aucun commentaire » sur cette affaire.

Mais tout n’est pas perdu : les responsables de KM Production, Renaud Le Van Kim et Jean-Pierre Canet, se sont battus comme de beaux diables pour obtenir la “libération” par Canal+ du documentaire censuré, c’est-à-dire que ses producteurs puissent le récupérer pour le vendre ailleurs. Le film, in fine, sera diffusé à l’automne prochain sur France 3, dans l’émission Pièces à conviction. C’est la morale de cette censure : non seulement sa révélation risque de provoquer une vive controverse, mais le film concerné sera vu sur le service public et en clair par une audience beaucoup plus large que s’il avait été diffusé sur Canal+ et en crypté. Une mauvaise nouvelle pour le Crédit mutuel. Et pour Bolloré.

 

 

 

 

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

 

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28 juillet 2015 2 28 /07 /juillet /2015 17:55

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

Fraude fiscale: la justice met à nu le système Wendel

|  Par Yann Philippin

 

 

 

L’enquête sur la gigantesque fraude fiscale reprochée à la société d’investissement Wendel, qui met notamment en cause l'ancien président du Medef Ernest-Antoine Seillière, vient d’être bouclée par les juges. Révélations sur les dessous d'un montage hors norme qui a permis aux cadres de Wendel, selon la justice, d’éluder 110 millions d'euros d’impôts.

Pour déminer ses soucis judiciaires en société, Ernest-Antoine Seillière, 77 ans, se dit atteint d’une « hernie fiscale » (1). Malgré ce trait d’humour, le mal s’aggrave pour le très sarkozyste ancien président du Medef, qui fut pendant vingt ans le tout-puissant chef de la famille Wendel et le patron de la société d’investissement du même nom. Selon nos informations, les juges financiers Serge Tournaire et Guillaume Daïeff ont clôturé le 9 juillet leur enquête pour « fraude fiscale » sur l’intéressement des managers de Wendel. Ce qui ouvre la voie à un renvoi devant le tribunal correctionnel de tout ou partie des seize mis en examen, dont Seillière (président non exécutif à l’époque des faits) et l’ancien patron du groupe, Jean-Bernard Lafonta.

L’enquête judiciaire, à laquelle Mediapart à eu accès, offre une plongée saisissante dans le monde opaque de l’optimisation fiscale. En mai 2007, quatorze managers se sont partagé, selon les calculs du fisc, 317 millions d’euros en actions Wendel, dont l’essentiel pour les dirigeants (80 millions pour Seillière et 117 millions pour Lafonta). Des montants aussi exceptionnels que colossaux, symptomatiques de la fièvre de l’argent qui a saisi Wendel à l’époque (lire les enquêtes de Mediapart ici ou ).

 

Jean-Bernard Lafonta, ancien président du directoire du groupe Wendel
Jean-Bernard Lafonta, ancien président du directoire du groupe Wendel © Reuters
 

Le fisc estime que les bénéficiaires ont éludé 110 millions d’euros d’impôts dus au titre de ce pactole, grâce à un montage aussi complexe que « frauduleux ». D’où les énormes redressements (212 millions avec les pénalités) infligés fin 2010, et les plaintes déposées par Bercy pour « fraude fiscale ». « Tous les éléments recueillis tendent à démontrer que les managers […], pourtant alertés dès le départ sur le risque […], ont sciemment cherché à se soustraire au paiement de l'impôt », confirme le rapport d’enquête de la Brigade financière. Les intéressés se disent innocents et ont contesté leur redressement fiscal en justice.

Si cette affaire est hors norme, c’est aussi parce qu’elle vise les architectes de l’ombre de l’optimisation fiscale, ces virtuoses de la « structuration » grassement rémunérés par les entreprises pour réduire leurs impôts. Les juges ont mis en examen la banque JPMorgan, qui a financé l’opération ; et l’un des meilleurs fiscalistes de la place, l’avocat Pierre-Pascal Bruneau, associé chez Debevoise & Plimpton. Ce cabinet a conçu le montage moyennant 662 000 euros d’honoraires. Debevoise a aussi été payé par Wendel pour « coordonner » la défense des cadres face au fisc, histoire de s’assurer qu’il n’y aurait pas de voix discordantes. Mais l’enquête pénale a fait exploser cette solidarité de façade.

Déjà renvoyé en correctionnelle pour « délit d’initié » dans une autre affaire d’enrichissement personnel, Jean-Bernard Lafonta, surnommé « le Mozart de la finance » du temps de sa splendeur, est le plus sévèrement mis en cause. L’ancien patron de Wendel, écarté en 2009 à la suite de son raid ruineux et illégal sur Saint-Gobain (2), est le seul à avoir écopé d’une double mise en examen, pour « fraude fiscale » et « complicité ». Les juges considèrent qu’il était le commanditaire du montage et qu’il a « par ordre, abus d’autorité ou de pouvoir », poussé ses troupes à y adhérer.

Lafonta a été lâché par plusieurs de ses ex-collaborateurs, qui l’accusent d’avoir défendu ses seuls intérêts. Ils estiment s’être fait imposer ce dispositif fiscal aussi complexe que contraignant, qui s’est révélé au bout du compte financièrement désastreux pour eux. Tandis que les trois dirigeants (Seillière, Lafonta et son adjoint Bernard Gautier) se sont débrouillés pour limiter la casse. Lafonta dément et charge ses accusateurs. Cela promet de l’ambiance lors du futur procès…

Tout commence en 2006. Grâce à un montage baptisé Solfur (3), conçu deux ans plus tôt par Seillière et Lafonta, les cadres vont recevoir pour 324 millions d'euros d’actions Wendel dans une structure ad hoc, la Compagnie de l’Audon (CDA). Il faut trouver le moyen de répartir le magot en payant le moins d’impôts possible. « Dans la culture de leur métier (l’investissement), ils sont visiblement très attentifs aux aspects fiscaux. Il n'était pas étonnant qu'ils essayent la même agilité fiscale pour leur problématique personnelle », a glissé aux policiers le banquier Jean-Baptiste Douin, de JPMorgan.

 

Lafonta est à la manœuvre. Il monte un « groupe projet » composé des directeurs financier, juridique et fiscal, assistés par les fines lames du cabinet Debevoise & Plimpton. La solution naturelle consisterait à dissoudre CDA et à distribuer ses actifs. Mais il en coûterait 32,8 % d’impôts, voire 40 % si le fisc requalifie le gain en salaires (ce qu’il fera en partie). Et il faudrait vendre beaucoup d’actions pour régler la note. Les dirigeants refusent : cela serait interprété par la famille Wendel et les médias comme un manque de confiance envers le groupe, d’autant plus malvenu que le raid sur Saint-Gobain se prépare.

L’imagination est au pouvoir. Les montages sont si complexes et changeants que même les banquiers ont du mal à suivre. « Le délire continue, fais une impression papier sinon tu vas rien comprendre », écrit Jean-Baptiste Douin, de JPMorgan, à son directeur juridique. Réponse de l’intéressé : « Il faut que les élucubrations restent simples et économiquement explicables. S’ils veulent faire peur à nos amis de Londres [le siège européen, qui doit approuver l’opération – ndlr], qu’ils continuent comme ça. »

Un premier montage est élaboré en décembre 2006 par Pierre-Pascal Bruneau, l’associé du cabinet Debevoise. Mais le banquier Jean-Baptiste Douin prend peur. « C’est clairement une opération permettant de transformer une distribution de dividende en plus-value et d'alléger l'imposition pour les managers, écrit-il aux hommes de Wendel. Il faut clairement que les conseils se penchent sur le risque que cela représente en terme de "montage fiscal". »

Le principal danger identifié dès le départ par tous les acteurs est l’« abus de droit ». Cette technique consiste à combiner artificiellement des dispositions qui sont légales séparément, dans le seul but d’échapper à l’impôt. C’est un délit. Et c’est justement ce qui est reproché aujourd’hui à Wendel par la justice.

 

(1) Anecdote rapportée par les journalistes Romain Gubert et Sophie Coignard dans leur excellent livre sur l’histoire et les turpitudes des Wendel : Ces chers cousins, Les Wendel, pouvoirs et secrets, Plon, 300 pages, 19,90 €.
(2) Wendel a acheté les actions Saint-Gobain en cachette, via des produits dérivés, ce qui lui a valu une lourde condamnation de l’Autorité des marchés financiers. Ce raid hostile, réalisé juste avant que le cours de Saint-Gobain ne s’effondre, a mis Wendel à genoux et plombé durablement ses finances.
(3) À la suite d'une plainte de Sophie Boegner, l’une des héritières Wendel, ce montage a fait l’objet d’une information judiciaire pour « abus de biens sociaux ». Wendel a été blanchi dans ce volet de l'affaire Solfur en obtenant un non-lieu, confirmé en appel et en cassation.

« Nous sommes en France et lorsque je fais une plus-value, je paye l'impôt »

Debevoise est donc prié de revoir sa copie. En janvier 2007, un second montage est envoyé à Wendel. La trouvaille ? Les managers ne recevront pas leurs gains en direct, mais via des sociétés civiles, pour bénéficier du « sursis d’imposition ». Il n’y a rien à payer ni à déclarer tout de suite. L’impôt sera du plus tard, lorsque les sociétés ou leurs actifs seront revendus. Avec une taxation à seulement 27 %, au lieu de 32,8 % ou 40 %.

Malgré cette belle performance, le client fait la moue. Vu l’imposition à 27 %, « où est l’intérêt de faire un schéma aussi compliqué ? » demande Lafonta à l'époque. Il a assuré aux juges que cette phrase ne signifiait en rien qu’il voulait alléger la facture. C’est pourtant ce qu’a compris Me Bruneau : « Certains associés, et paradoxalement Jean-Bernard Lafonta, ont mis un certain temps à intégrer le fait qu'il ne s'agissait "que" d'un différé d'imposition », a-t-il dit aux policiers.

Surtout, le second schéma semble toujours aussi risqué : « Si un jour la note de structure doit être produite à l'administration, il me paraît préférable de dissocier ces questions afin que les différentes options proposées et leurs motivations n’apparaissent pas dans le même document », écrit Me Bruneau à Wendel.

Comme l’explique crûment par email un autre avocat du cabinet Debevoise, Gérard Dufrêne, le montage semble ne « pas avoir d'autre objet que de parvenir à ce résultat fiscal ». Du coup, « on ne peut écarter le risque d’abus de droit, même si la probabilité de voir un inspecteur se pencher et comprendre le détail et la portée exacte de ces transactions est plutôt faible ». Parole d’expert, puisque Me Dufrêne est un ancien inspecteur des impôts !

Mais les avocats préfèrent ne pas miser sur l’incompétence du fisc. Ils se remettent au travail. Il faut ajouter de la « substance » au montage pour tenter de le ramener du bon côté de la légalité. En effet, le sursis d’imposition n’a pas été conçu par le législateur pour distribuer un intéressement, mais pour permettre aux entrepreneurs de changer d’activité. Pour que ça ait une chance d'être validé par le fisc, il faut donc que le magot soit bloqué un certain temps, et que les cadres en réinvestissent une bonne partie.

Fin janvier 2007, le schéma quasi final est présenté aux quatorze bénéficiaires lors d’un séminaire organisé dans la très chic station de ski de Méribel. C’est une usine à gaz. Gérard Lamy, l’un des cadres salariés, a expliqué aux juges qu’il s’est publiquement indigné. Il veut recevoir directement ses actions. « Ce n'est pas possible, […] tu devras payer un impôt sur cette plus-value », lui aurait répondu le directeur fiscal de Wendel, Jean-Yves Hemery. « Remets-moi ces actions […]. Nous sommes en France, et lorsque je fais une plus-value, je paye l'impôt sur les plus-values », lui rétorque Lamy.

Selon lui, Lafonta aurait clôturé la discussion ainsi : « Ce schéma est le meilleur possible, il a été validé par les plus grands cabinets de la place et il n'y en a pas d'autre. » « Je n'ai aucun souvenir que Gérard Lamy ait dit cela, a démenti Lafonta devant les juges. Si M. Lamy avait souhaité payer l'impôt, il pouvait parfaitement le faire à partir de 2008. C'est une décision individuelle. »

C’est le premier clash entre les dirigeants et certains cadres salariés. Même s’ils n’en avaient pas forcément conscience, ces derniers avaient intérêt à percevoir leurs gains en cash et à régler le fisc immédiatement (quitte à payer un peu plus), afin de pouvoir disposer du solde à leur guise. Pour les trois dirigeants, c'est l'inverse : comme Wendel est leur « outil de travail », ils peuvent échapper totalement à l’impôt, à condition d’être payés en actions et de les conserver deux ans. C'est plus de 80 millions d’euros d’économie ! Bref, les dirigeants ont tout intérêt à ce que les titres restent en portefeuille.

Jean-Bernard Lafonta est parfaitement conscient de l’enjeu. Le 14 février 2007, il a droit à une consultation personnelle de Debevoise sur les « risques » de l’opération pour lui-même. Me Bruneau lui écrit que des redressements fiscaux restent possibles, et que les cadres concernés pourraient se retourner contre lui pour lui faire payer la note ! Conclusion : la seule façon d’éliminer totalement le risque, c’est d’empêcher les cadres de dissoudre leurs sociétés avant le 31 décembre 2010, date de la prescription fiscale.

En clair, il faut que l’opération reste sous le radar des inspecteurs. Lafonta a reçu le message cinq sur cinq. Dans une note manuscrite saisie en perquisition à son domicile, il écrit qu’il faut bloquer les sociétés des cadres pendant trois ans, « afin d'éviter que des décisions individuelles ne créent un risque fiscal pour les autres ».

Coïncidence : en mars, peu après cette consultation à Lafonta, les contraintes prévues dans la note sont, mot pour mot, imposées aux cadres. La complexe méthode de débouclage cesse d’être présentée comme optionnelle. Et la liquidation du magot, jusque-là possible dès le 1er janvier 2008, est repoussée jusqu’à la date de prescription fiscale. Pour verrouiller l'opération, chaque cadre doit vendre une « golden share », une action donnant droit de veto, à une structure luxembourgeoise contrôlée par JPMorgan. Pour faire passer la pilule, Wendel prétend qu’il s’agit d’une exigence de la banque, ce qui est faux. 

Mais cette fois, les contraintes sont si fortes que la révolte gronde chez plusieurs cadres salariés. Lorsque le nouveau schéma leur est présenté en mars lors d’un séminaire au Luxembourg, « ça a beaucoup râlé », explique un participant aux juges.

L’un des cadres, Yves Moutran, réclame de payer ses impôts immédiatement et au prix fort, c'est à dire à 35 %. Il a même fait appel à un fiscaliste, qui lui a conseillé de n’adopter le montage préconisé par Wendel qu’en dernier recours. Moutran a affirmé aux juges que Lafonta lui a lancé : « C’est irréprochable, donc c’est obligatoire. » Selon lui, le patron de Wendel aurait ajouté que s’il payait ses impôts tout de suite, « chacun des managers sera[it] également contrôlé », ce qui ne poserait « aucun problème » fiscal mais provoquerait « des fuites dans les médias et un lynchage public du groupe Wendel ».

Les cadres rebelles dénoncent des pressions

La plupart des cadres ont affirmé aux juges que le montage leur avait été imposé. « C’était un schéma sur lequel on n’avait rien à dire », a par exemple expliqué le secrétaire général du groupe, Jean-Michel Mangeot. Certains « rebelles » disent même qu’ils ont été menacés de licenciement par Lafonta. À la suite d'un entretien « froid et solennel » avec le boss, un cadre affirme avoir compris que s’il n’acceptait pas, son « avenir dans la société était terminé ». Dans un mail, le directeur fiscal de Wendel a écrit que Lafonta « menaçait de tout arrêter » s’il n’obtenait pas une « solution waterproof pour bloquer » les sociétés des cadres.

L’intéressé assure au contraire que chacun était libre d’accepter ou non le montage. « Je n’ai licencié personne », a-t-il affirmé. Il ajoute, tout comme l’avocat Pierre-Pascal Bruneau, que la golden share visait uniquement à garantir la légalité du montage. Il se trouve que deux cadres, dont l’un est qualifié de « chien fou » par les banquiers, voulaient un montage encore plus agressif à « fiscalité zéro ». Il fallait s’assurer qu’ils « ne procéderaient pas à un dévoiement du schéma initial », a indiqué Me Bruneau.

Il n’empêche, plusieurs cadres prudents exigent une « legal opinion » de Debevoise. C’est-à-dire un document certifiant que tout est légal, et qui engage la responsabilité du cabinet. « S'il ne peut pas la donner, c'est qu'il y a un big big problème », écrit le 13 avril Arnaud Desclèves, le directeur juridique de Wendel.

Debevoise ne donnera pas cette « legal opinion », officiellement parce que Wendel ne le lui a « pas demandé ». Le cabinet fournit tout de même aux cadres, le 10 mai 2007, une « lettre de couverture » dans laquelle il écrit que le montage est sa « recommandation ». La note indique qu’il y a toujours un risque de remise en cause par le fisc, mais que le schéma ne « devrait » pas être contesté, à condition que l’intéressement soit conservé jusqu’à la date de prescription et qu’il soit en partie réinvesti. On a vu garanties plus fermes.

La plupart des cadres ont expliqué avoir été rassurés par la « lettre de couverture » du prestigieux cabinet d’avocats. Tous ont fini par signer, y compris les quelques rebelles. Ils vont s’en mordre les doigts.

Pour donner de la « substance » au montage, le paiement s’est fait de manière complexe : en mai 2007, les cadres ont reçu leur intéressement en liquidités, mais ils devaient aussi acheter des actions Wendel pour le même montant en s’endettant auprès de JPMorgan (4). Mais à cause du raid de Wendel sur Saint-Gobain et de la crise financière de 2008, le cours de l'action Wendel a perdu les trois quarts de sa valeur, passant de 127 euros en 2007 à 30 euros en janvier 2009.

Ils auraient pu s’en sortir en vendant leurs titres. Mais la majorité des bénéficiaires ont expliqué que les dirigeants de Wendel, Lafonta en tête, leur ont interdit de le faire jusqu’à la fin 2008. Était-ce par peur que ces ventes de titres n’attirent l’attention du fisc ? En tout cas, cette interdiction (« lock up ») a été rappelée par écrit dans un mail du secrétaire général, au prétexte que les cadres seraient des « initiés permanents ».

En revanche, Lafonta, Seillière et Gautier se sont apparemment affranchis de cette règle. Selon les calculs de l’ancien directeur juridique Arnaud Desclèves, les trois dirigeants auraient vendu, pendant le lock up, pour 90 millions d’euros d’actions Wendel (dont 59 pour le seul Lafonta), sauvant ainsi une part de leurs gains avant que le titre ne s'effondre. Seillière, qui a conservé l'essentiel de ses titres, a pu attendre tranquillement que l'action remonte – elle cote 118 euros, quasiment son cours de 2007. L'heureux président de Wendel, désormais retraité, a donc perçu au bout du compte une somme proche des 80 millions prévus au départ. 

De leur côté, les cadres salariés ont dû céder leurs titres au rabais, lorsque l’interdiction a été levée. Cet argent et une bonne partie de leurs liquidités ont servi à rembourser leur dette auprès de JPMorgan. Ils ont dû aussi payer des frais financiers et une partie de leurs redressements fiscaux. Résultat : certains se retrouvent ou risquent de se retrouver dans le rouge.

 

Ernest-Antoine Seillière, ancien chef de la famille Wendel et ex-président du conseil de surveillance du groupe.Ernest-Antoine Seillière, ancien chef de la famille Wendel et ex-président du conseil de surveillance du groupe. © Reuters
 

À tel point que Wendel a envisagé, fin 2008, d’indemniser sept cadres en détresse, dont le préjudice a été chiffré à l’époque à 18 millions d’euros par un cabinet mandaté par le groupe. Wendel proposait même de prendre en charge leurs éventuels redressements fiscaux ! Mais les négociations ont capoté. Deux cadres salariés, Arnaud Desclèves et Christine Dutreil (épouse de l’ancien ministre Renaud Dutreil), ont attaqué Wendel au civil pour tenter d’obtenir réparation du préjudice qu’ils disent avoir subi (5). Ils accusent les dirigeants, Lafonta en tête, d’avoir conçu le montage en privilégiant leurs seuls intérêts. D’autres cadres se sont retournés contre la banque JPMorgan.

Pour leurs détracteurs, la mauvaise fortune de certains rebelles vient du fait qu’ils ont trop flambé. Jean-Bernard Lafonta et Pierre Pascal Bruneau estiment en tout cas que les cadres sont responsables. « Je considère que le plus grand nombre n’a pas suivi nos conseils », a taclé l’associé de Debevoise. « Ils ont fait de grandes études. Ils étaient ravis de pouvoir réaliser de fortes plus-values. Mais dès qu'ils ont perdu de l'argent, ils ont cherché un responsable », a ajouté l’avocat de Lafonta, Antonin Lévy, dans les colonnes du Parisien. Le fisc, partie civile dans la procédure, estime lui aussi que les bénéficiaires ont signé en connaissance de cause.

Lafonta et Bruneau, tout comme l’ensemble des cadres de Wendel, assurent qu’ils n’ont jamais eu la volonté de frauder, et que le montage est parfaitement légal. « Je considère que nos conseils étaient non seulement suffisants, mais d’une extrême prudence », insiste Me Bruneau.

Idem pour JPMorgan, qui a validé l’opération à la suite du feu vert donné par son cabinet d’avocats, Bureau Francis Lefebvre. Le banquier Jean-Baptiste Douin estime que Debevoise a œuvré pour ramener Wendel dans le droit chemin : « Dans sa première mouture, l'opération apparaît comme exclusivement fiscale. […] En suivant les recommandations de Debevoise, ils s'éloignent de ce but exclusivement fiscal. »

Quant à Ernest-Antoine Seillière, à l’époque président non exécutif de Wendel et grand manitou de la famille (6), il a assuré aux juges n’avoir suivi l’affaire que de loin. La Brigade financière a confirmé qu’il « n'apparaissait pas comme actif », et qu’il « était rarement destinataire des courriels ».

Vu la technicité du droit fiscal, il est impossible de dire si l’opération sera considérée ou non comme illégale par la justice. Les recours des cadres, qui contestent leurs redressements devant le tribunal administratif, auraient dû être jugés en juillet 2014. Mais l’audience a été reportée à une date indéterminée. La justice semble donc donner la priorité à la procédure pénale.

Pour les hommes de Wendel, l’enjeu financier est énorme. Ils ont jusqu’à présent été obligés de payer l’impôt que le fisc considère comme éludé, soit 110 millions d’euros au total. S’ils gagnent en justice, cet argent leur sera restitué. S’ils perdent, ils devront acquitter les intérêts de retard et les pénalités, soit 101 millions supplémentaires. Sans compter la menace de sanctions pénales, la fraude fiscale étant passible d’un maximum de cinq ans de prison. Reste à savoir lesquels des seize mis en examen seront renvoyés devant un tribunal.

(4) Une minorité des bénéficiaires, dont Ernest-Antoine Seillière, a réussi à négocier une remise en direct de leurs actions Wendel ou un règlement combiné en liquidités et en actions, sans passer par l’endettement auprès de JPMorgan. Les autres devaient réinvestir au minimum 30 % de leurs avoirs en actions Wendel. Mais la majorité des cadres l’ont fait à 100 %, affirmant qu’il s’agissait des consignes données par l’entreprise.
(5) Ils ont perdu en première instance et ont fait appel.
(6) Fondé en 1704 par Jean-Martin Wendel, le groupe est contrôlé à 36 % par les quelque 1 000 héritiers des Wendel, les célèbres maîtres des forges de Lorraine. La société s'est transformée en fonds d'investissement sous la houlette d'Ernest-Antoine Seillière, à la suite de la nationalisation de sa branche sidérurgique en 1978.

 

 

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

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28 juillet 2015 2 28 /07 /juillet /2015 17:34

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Nos amis les assistés

 

Directeur adjoint de la rédaction de Marianne

 

 

"Assistanat : fait d'être assisté, d'être secouru par des organismes publics ou privés". Cette définition du "Larousse" sied à certains dirigeants d'entreprises français qui viennent de se voir offrir de généreuses retraites chapeau...
 
Robert Peugeot - ROMUALD MEIGNEUX/SIPA
 

Si certains s'inquiètent pour leur future retraite, tel n'est pas le cas de Robert Peugeot. Ce membre éminent de la célèbre dynastie, aujourd'hui aux commandes du holding familial, FFP, actionnaire du groupe automobile, s'est retiré de la direction de PSA en 2007, alors qu'il n'avait que 56 ans. Mais il n'est pas parti sans biscuits. Il a fait accepter par les cercles dirigeants le principe d'une retraite chapeau lui assurant une rente annuelle de 160 000 €, soit 13 000 € par mois, ce qui est une garantie tous risques. Pour réaliser l'opération, il a fallu réaliser un tour de passe-passe administratif.

En effet, Robert Peugeot n'était plus en poste dans l'entreprise qui va cependant l'entretenir ad vitam aeternam. Qu'à cela ne tienne. Il est des circonstances où la fin justifie les moyens. On est pourtant dans un groupe sauvé de la faillite par l'Etat, entré au capital, et à moitié vendu au chinois Dongfeng — un groupe où les salariés sont priés de se serrer la ceinture au nom des intérêts supérieurs de l'entreprise.

Il faut croire que certains sont exonérés des appels à l'éthique et peuvent s'asseoir sur les grands principes comme sur les sièges moelleux de la 508. C'est ce qu'avait déjà fait l'ex-PDG, Philippe Varin, en bénéficiant d'une retraite en or de 179 000 € par an. En s'installant à ses côtés pour une somme quasi similaire, Robert Peugeot prouve que les grandes familles ont le sens de l'égalité.

Bruno Lafont, ex-PDG de Lafarge, a fait mieux. Ayant réussi à brader son groupe au concurrent suisse Holcim, il aura le droit de cumuler une indemnité de départ (5,9 millions d'euros), une prime pour son rôle clé dans le bradage de son entreprise (2,5 millions d'euros), et une future retraite chapeau de 640 000 €. En échange, Bruno Lafont, qui est un homme détaché des contingences matérielles, a renoncé à sa rémunération de coprésident du nouveau groupe, LafargeHolcim, pour se contenter des jetons de présence versés aux administrateurs, soit environ 180 000 €. A ce niveau, c'est presque du sacerdoce.

Etrangement, personne n'a traité Robert Peugeot et Bruno Lafont d'« assistés ». L'accusation est réservée à d'autres, comme si opulence rimait avec innocence, alors qu'elle se décline avec indécence.

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>>> Retrouvez cette éditorial dans le numéro de Marianne en kiosques.

 

 

 

 

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

 

 

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28 juillet 2015 2 28 /07 /juillet /2015 17:22

 

Source : http://www.agoravox.fr

 

 

Vrais chiffres chômage Juin 2015, 8000 chômeurs de plus, malgré 308700 radiations ce mois

 

par patdu49
mardi 28 juillet 2015

 

 

 

Jan + 28100, Fév + 25600, Mar + 30000, Avr + 49700, Mai + 67800, Juin + 8000

6 398 900 privés d'emploi et travailleurs occasionnels officieux, toutes catégories confondues, + 3 786 900 invisibles qui n'entrent pas ou plus dans les statistiques officieuses ( chiffres détaillés bas de page ).

total : + de 10 MILLIONS de chômeurs en France (fourchette basse).

Radiations des listes A,B,C,(D,E) de Pôle Emploi par motifs, pour le seul mois de juin 2015 :

- Défauts d'Actualisation (bugs informatiques + oublies + des découragés non indémnisés) : 223 400, 45 % des sorties des listes. (+ 9,3 % sur 1 an)

- Radiations Administratives (les punis) : 32 900, 6,6 % des sorties. (- 33 % sur 1 an)

- Autres Cas (morts, suicidés, emprisonnés et départs à la retraite..) : 52 400 et 10,5 % des sorties. (+ 8 % sur 1 an)
 
soit 308 700 radiés des listes (59,6 % des sorties) ce mois pour autres motifs que :

- Stages parking : 49 200, 9,9 % des sorties. (+ 15,5% sur 1 an)

- Arrêts maladie, maternité, etc : 34 700, 7 % des sorties. (- 3,9% sur un an)

- Reprises d'emploi déclarées : 104 100, ne représentent que 21 % des sorties des listes de pôle emploi. ( +13,5 % sur 1 an )

Demandeurs d'emploi par catégories :

 
A : 3 553 500 +0 % ( + 4,7 % sur 1 an ).

B : 707 400 +0,9 % ( + 6,9 % sur 1 an ) travailleurs pauvres moins de 78 heures.
C : 1 136 500 -2,1 % ( + 15,4 % sur 1 an ) travailleurs pauvres de + de 78 heures. 

D : 281 400 +2,8 % ( + 1,2 % sur 1 an ) stages parking, occupationnels etc.
E : 395 200 +4,6 % ( - 0,1 % sur 1 an ) contrats aidés etc.

TOTAL : 6 073 600 ( données corrigées ), hors DOM TOM, soit + 6,3 % sur 1 an, 8000 chômeurs de plus, par rapport à mai.

TOTAL, dom-tom compris : 6 409 900 ( page 15 du rapport de la DARES, lien en bas de page ).

Quelques chiffres qui parlent :

Chômage Longue durée (entre 2 et 3 ans) : + 7,5 % sur 1 an.
Chômage Très Longue Durée + de 3 ans : + 19 % sur 1 an.

Chômage des 50 ans et +, + 9,9 % sur 1 an.

+ d'1 chomeur inscrit à pôle emploi sur 2 (52,2 %) ne perçoit AUCUNE INDEMNITE, ni ARE (allocation retour à l'emploi), ni allocation de solidarité (ASS, AER)

Offres d'emploi disponibles, dernier chiffre connu : 452 829.

Le + scandaleux, LE CHÔMAGE INVISIBLE, complètement en dehors des statistiques :

Ne sont pas comptés dans ces 6 409 900 demandeurs d'emploi et travailleurs pauvres occasionnels :
 
1 286 900 foyers bénéficiaires du RSA, en effet sur 2 300 000 environ de foyers (dernier chiffre connu) , seuls 1 013 100 sont inscrits à Pôle Emploi, les autres bénéficient d'autres suivis (associations, collectivités locales, etc.) en sachant qu'un foyer bénéficiaire, comporte parfois + d'un demandeur d'emploi en son sein, donc si on parle en nombre d'individus c'est pire.

+ encore 1 100 000 au bas mot, sur les environs 2 millions de bénéficiaires de l'AAH ou d'une pension d'invalidité, qui ne sont pas inscrits à Pôle emploi, malgré une aptitude et un désir d'accès à emploi adapté.

+ encore 1 400 000 de SANS-DROITS, qui sont principalement :

- des jeunes de moins de 25 ans, primo demandeurs d'emploi, qui comme vous le savez n'ont même pas droit au RSA. (quasi unique en Europe), favorisant délits, crimes, trafics, prostitution, esclavagisme moderne etc.

- des sans droits, pour motif, dépassement des plafonds de ressources dans le foyer, exemple, votre conjoint(e) perçoit 650€ d'allocation chomage, ou 800€ d'allocation adulte handicapé, vous n'aurez même pas droit au RSA, car vous dépasserez le plafond couple qui est de 647€ par mois, si vous êtes NON SDF.

- des bénéficiaires de pensions de reversions ( veufs, veuves ) de 55 ans et +, qui dépassent les plafonds du RSA ( 452€ pour une personne seule ), et qui n'ont pas l'âge pour prendre leur propre retraite ou pour percevoir le minimum vieillesse ( 65 ans ) qui s'appelle aujourd'hui "A-S-P-A" (allocation solidarité aux personnes âgées), qui est récupérable sur le patrimoine, au décès.

- des bénéficiaires de pensions alimentaires qui dépassent les plafonds du RSA (plafonds 2 fois inférieurs aux seuils de pauvreté, une véritable honte)

- des étudiants, boursiers ou non, qui cherchent des petits jobs alimentaires, qui sont donc bien demandeurs d'emploi, en concurrence avec les autres (même si beaucoup sont aussi exploités en stages sous payés, voire gratuits).

- des auto-entrepreneurs, qui ne gagnent rien ou presque, et sont demandeurs d'emploi en parallèle.

- on peut parler également de retraités qui cherchent un emploi car leur retraite ne couvre pas les charges fixes pour survivre ( loyer, énergie, assurances, voiture, téléphone, eau, nourriture, santé (lunettes, dentiste ..) incalculable.

Faites le calcul vous même, on arrive au total, à + de 10 MILLIONS demandeurs d'emploi en France, et travailleurs pauvres occasionnels.
 
Sources : Rapport complet de la DARES de 20 pages (et non pas le simple communiqué de presse envoyé aux médias) : http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/PI-Mensuelle-KVBC87.pdf

Rendez-vous le jeudi 27 Aout 2015, pour avoir les vrais chiffres du chômage de Juillet 2015.


 

 
 
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