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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 14:55

 

Source : http://www.boursorama.com

 

 

Ces entreprises allemandes mêlées à des affaires de corruption en Grèce
AFP le

 

 

 

Siemens, Daimler, Rheinmetall: ces fleurons industriels qui ont fait la réputation de l'économie allemande

Siemens, Daimler, Rheinmetall: ces fleurons industriels qui ont fait la réputation de l'économie allemande sont englués dans des affaires de corruption à grande échelle en Grèce ( DPA/AFP/Archives / Maja Hitij )

 

Siemens, Daimler, Rheinmetall: ces fleurons industriels qui ont fait la réputation de l'économie allemande sont englués dans des affaires de corruption à grande échelle en Grèce, pays dont l'Allemagne ne cesse pourtant de dénoncer certaines pratiques frauduleuses.

 

Aucune date n'a encore été fixée pour la comparution de 19 anciens cadres du conglomérat allemand Siemens devant la justice grecque, mais elle s'annonce comme l'un des procès financiers les plus importants de la décennie en Grèce.

Soixante-quatre personnes au total sont poursuivies pour corruption passive et active et blanchiment d'argent dans le cadre d'une gigantesque affaire de pots-de-vin versés en échange de l'obtention d'un juteux marché public.

Il s'agit du "plus gros scandale impliquant une entreprise dans l'histoire d'après-guerre de la Grèce", selon l'organisation américaine CorpWatch, qui scrute les pratiques des entreprises.

L'enquête aura duré neuf ans et nécessité 2.368 pages de rapport. Le groupe bavarois, qui entretient des liens avec la Grèce depuis le XIXe siècle, est accusé d'avoir "arrosé" différents responsables pour obtenir le vaste chantier de la modernisation du réseau téléphonique grec à la fin des années 90.

Au total, Siemens aurait versé environ 70 millions d'euros de pots-de-vin lors d'un contrat conclu pour le passage au numérique de la société des télécommunications grecque OTE.

Parmi les accusés, l'ancien dirigeant de Siemens en Grèce, Michalis Christoforakos. Mais ce Germano-Grec de 62 ans a peu de chances d'être présenté à ses juges. Réfugié en Bavière depuis sa fuite de Grèce en 2009, la justice allemande refuse catégoriquement son extradition, arguant que les faits sont prescrits. Les relations déjà acrimonieuses entre l'Allemagne et la Grèce ne se sont pas arrangées avec cette décision.

"Le témoignage de cette personne serait vital pour le procès Siemens à Athènes", a tempêté la présidente du Parlement grec, Zoé Konstantopoulou. "Mais c’est avant tout une question de justice qui démontre qu’il y a un double langage de la part de l’Allemagne", selon elle.

Siemens serait aussi impliquée dans une affaire de corruption concernant le système de sécurité des jeux Olympiques d'Athènes de 2004, selon une enquête en cours.

-'dommages de 2 mds EUR'-

L'Allemagne aime prendre la posture du bon élève de l'Europe, consciencieux et sérieux et n'hésite pas à renvoyer la Grèce à son image de nation gangrénée par les détournements d'argent public, comme si la corruption était un atavisme national.

Selon l'ONG Transparency International, qui réalise un indice de perception de la corruption, la Grèce reste le cancre de l'Europe, mais elle a fait des progrès notables à la faveur de la crise.

"La corruption des entreprises allemandes en Grèce est notoire depuis des années même si jusqu'ici, ces affaires n'ont été suivies que quelquefois de poursuites judiciaires", assure le think tank de chercheurs German Foreign Policy.

En 2011, au plus fort de la crise économique et sociale, une commission parlementaire avait même chiffré le manque à gagner pour les finances grecques "à deux milliards d'euros".

Plusieurs grands noms de l'armement allemand sont également pointés du doigt en Grèce.

"Les entreprises allemandes ont considérablement profité des dépenses faramineuses d'Athènes en matière de défense", assure à l'AFP Sahra Wangenknecht, députée allemande de Die Linke. La Grèce a eu des années durant le plus gros budget défense de l'Union européenne, ce qui n'a fait qu'accroître son abyssale dette publique, selon elle.

Le constructeur automobile Daimler a été épinglé au printemps par la justice grecque qui lui reproche le versement de pots-de-vin lors de l'attribution d'un contrat de véhicules militaires de 100 millions d'euros. Idem pour Krauss Maffei Wegmann qui a fourni des chars Leopard.

Le groupe de défense Rheinmetall a été condamné en 2012 à payer 37 millions d'euros d'amende pour s'être montré généreux avec des responsables du ministère grec de la Défense. A la clé: la vente de son système de défense aérienne pour 150 millions d'euros.

Deux ex-dirigeants de Ferrostaal ont aussi été condamnés et la firme a dû payer 140 M EUR pour avoir versé des commissions occultes pour décrocher des contrats de sous-marins.

Souvent les dommages financiers encourus en cas de condamnation sont plus faibles que les gains réalisés par ces entreprises avec ces contrats douteux, ce qui ne pousse pas à stopper ces pratiques, relèvent des observateurs.

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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 14:28

 

Comprendre la dette publique (en quelques minutes)

 

Mise en ligne le 28 sept. 2011

Site internet: www.mrquelquesminutes.fr/#dettepublique_­video

Apprenez en quelques minutes ce qu'est la création monétaire par le crédit, le système des réserves fractionnaires, et l'article 123 du traité de Lisbonne... sans lesquels il est impossible de comprendre l'origine des dettes publiques et privées qui ravagent l'ensemble des pays développés.

 

 

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24 août 2015 1 24 /08 /août /2015 17:18

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

Yanis Varoufakis : « La véritable cible du docteur Schäuble est la France et son Etat-providence »

Le Monde.fr | | Propos recueillis par

 

L'ex-ministre grec des finances, Yanis  Varoufakis lors d'une session à la Vouli, le 14 août.

Provocateur, idéaliste, arrogant. Yanis Varoufakis, ex-ministre des finances grec, fascine autant qu’il agace. Quatre jours avant son passage en France, à la fête de la Rose, à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), dimanche 23 août, l’économiste trublion a reçu Le Monde le 19 août sur l’île grecque d’Égine, où il a une maison.

 

Le troisième plan d’aide à la Grèce, qu’il définit comme une « capitulation » face aux créanciers d’Athènes, conduira son pays dans l’abîme, explique-t-il. Il dénonce l’opacité de l’Eurogroupe, qui, selon lui, prend des décisions majeures pour l’avenir de la zone euro sans que les citoyens en soient informés.

La France a-t-elle été un allié du gouvernement d’Alexis Tsipras pendant les négociations avec les partenaires de la Grèce ?

La plupart des Européens imaginent que ces derniers mois la Grèce a négocié avec ses partenaires de la zone euro. Ce n’est pas le cas. Pendant les cinq mois où j’ai été impliqué au sein de l’Eurogroupe [la réunion des ministres des finances de la zone euro], mes homologues me renvoyaient systématiquement vers les représentants des institutions, à savoir la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE), et le Fonds monétaire international (FMI).

Je n’ai jamais négocié en direct avec Michel Sapin, mon collègue français. Ni avec Wolfgang Schäuble, le ministre des finances allemand, qui assurait qu’il ne pouvait rien faire pour moi et me renvoyait aux institutions.

Même lorsque M. Schäuble et moi avons enfin ouvert un dialogue, peu avant mon départ, il était clair que le moindre degré de convergence entre nous ne pouvait être exprimé de façon officielle.

C’est la grande leçon de ces derniers mois : la zone euro est la zone économique la plus puissante, mais personne ne la dirige — ou du moins, personne d’élu. Elle a créé un monstre, l’Eurogroupe, où les ministres des finances ne négocient pas vraiment les uns avec les autres.

Reprochez-vous au gouvernement grec d’avoir signé le troisième plan d’aide ?

J’ai voté contre ce programme. Ce gouvernement, moi y compris, a été élu en janvier sur un engagement simple : ne plus signer avec les créanciers d’accord économiquement non viable. C’est-à-dire qui aggraverait la récession et rendrait littéralement impossible le remboursement de notre dette. Depuis 2010, la Grèce a commis deux fois l’erreur d’accepter de tels plans. Nous avons promis d’y mettre un terme, et, en ce qui me concerne, je n’ai jamais changé de position.

 

Malheureusement, le premier ministre a fini par accepter ce troisième programme, qu’il a pourtant lui-même décrit comme mauvais. L’Europe tout entière en sortira perdante. De mon côté, j’en ai tiré les conséquences en démissionnant, comme je m’étais engagé à le faire.

 

Ce nouveau programme, de 86 milliards d’euros, a pourtant permis à la Grèce d’éviter le « Grexit », une sortie de la zone euro.

C’est ainsi que la presse présente les choses. Mais je ne partage pas cette analyse. Si la Grèce tente, en dépit du bon sens et des lois élémentaires de l’économie, d’appliquer ce mémorandum et les réformes qui l’accompagnent, elle courra droit au Grexit. Car ce programme est conçu pour faire sombrer notre économie.

Résultat : nous ne pourrons pas tenir nos engagements, et le docteur Schäuble pourra nous pointer du doigt et couper les aides au pays. Le Grexit est très clairement l’objectif qu’il poursuit.

Vous affirmez que M. Schäuble veut pousser la Grèce hors de l’euro. Pour quelle raison ?

Pour atteindre la France. L’Etat-providence français, son droit du travail, ses entreprises nationales sont la véritable cible du ministre des finances allemand. Il considère la Grèce comme un laboratoire de l’austérité, où le mémorandum est expérimenté avant d’être exporté. La crainte du Grexit vise à faire tomber les résistances françaises, ni plus ni moins.

Lire aussi l'intégralité de l'interview : Yanis Varoufakis : « La véritable cible du docteur Schäuble est la France et son Etat-providence »

 

 Marie Charrel (Athènes, envoyée spéciale)
Journaliste macroéconomie / politique monétaire

 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

 

 

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24 août 2015 1 24 /08 /août /2015 17:03

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

« Lundi noir » en Bourse : « Le CAC 40 n’avait pas enregistré une telle chute en séance depuis 2008 »

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par

 

 

 

 

A la Bourse de Shanghai, en octobre 2014.

La Bourse de Shanghai a connu une nouvelle journée noire, lundi 24 août, perdant jusqu’à plus de 9 % en séance et clôturant en baisse de 8,5 %, provoquant d’importantes secousses sur les marchés financiers mondiaux : la Bourse de Paris a perdu jusqu’à 8 % lundi après-midi, avant de fermer sur une baisse de 5,35 %.

 

Lire aussi : Les Bourses européennes clôturent en forte baisse après un « lundi noir » à Shanghaï

 

Olivier Raingeard, chef économiste chez Neuflize OBC, rappelle que ce krach intervient après des années de hausse des marchés, alimentée par les politiques très accommodantes des banques centrales.

Le CAC 40 a perdu plus de 8 % en séance avant de clôturer en chute de 5,35 %. Assistons-nous à un nouveau krach boursier ?

Nous venons en effet de vivre un nouveau krach. Le CAC 40 n’avait pas enregistré une telle chute en séance depuis 2008 lors de la crise des subprimes. Le plongeon des indices boursiers chinois a déclenché un mouvement de panique en Europe et aux États-Unis. Les investisseurs s’inquiètent de la vigueur de l’économie chinoise, qui montre des signes sévères de ralentissement, et de son impact sur l’économie mondiale. La dévaluation du yuan le 11 août a d’ailleurs été perçue comme le signe que le ralentissement de la croissance de la Chine est plus important que prévu.

 

Lire aussi : Trois questions pour comprendre l’effondrement de la Bourse chinoise et des marchés mondiaux

 

Ce krach intervient après des mois de hausse…

Au niveau mondial, les marchés boursiers connaissent un cycle haussier depuis maintenant six ans. Cette hausse des indices a notamment été soutenue et alimentée par les politiques très accommodantes des banques centrales – la Fed, la Banque du Japon, puis la BCE. Après un tel cycle de hausse, il est logique qu’au moindre accroc les actions, dont les valorisations ont fortement progressé, en pâtissent, même si l’ampleur et la vitesse de la baisse de ces derniers jours sortent de l’ordinaire.

 

Comment le marché va-t-il réagir dans les prochains jours ?

Il est toujours difficile de répondre à cette question, mais généralement après un tel krach les marchés ont tendance à se stabiliser, tout en connaissant des séances très agitées. La publication de statistiques économiques rassurantes aux États-Unis ou en Europe ou l’intervention des banques centrales des pays émergents pourraient ramener le calme sur les marchés.

 

 Frédéric Cazenave

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

 

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Source : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/

 

 
Trois questions pour comprendre l’effondrement de la Bourse chinoise et des marchés mondiaux

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par

 
 
 

A la Bourse de Shanghaï, le 13 août.

Les marchés asiatiques ont plongé, lundi 24 août, entraînés par une nouvelle débâcle de la Bourse de Shanghaï, qui a perdu 8,5 % en clôture, son plus net recul en séance depuis 2007.

Concrètement, que se passe-t-il ?

La baisse de ce lundi a été déclenchée par la conviction de plus en plus forte des investisseurs qu’un atterrissage brutal de l’économie chinoise, locomotive de l’économie mondiale pendant les dernières années, est désormais inévitable.

Lire aussi : « Les marchés ont peur d’une nouvelle faiblesse de l’économie chinoise »

Que la Bourse dévisse de la sorte signifie que les investisseurs ont décidé que les valeurs cotées sur la place chinoise valaient moins qu’avant. Ou, plus précisément, celles regroupées dans son indice « phare », comme l’explique Euronext :

« Quand vous entendez aux informations que le cours des valeurs ou que la Bourse monte, les journalistes font référence à un indice. Un indice boursier est un regroupement spécifique de valeurs : la hausse ou la baisse de sa valeur reflète les mouvements de l’ensemble des actions qui composent l’indice. »

La conséquence, dans un premier temps, est que de grandes entreprises chinoises voient leur valeur boursière baisser. Cette chute de la valeur de leurs actions ne signifie pas qu’elles perdent de l’argent, mais c’est une preuve de l’inquiétude des investisseurs qui peut limiter leurs possibilités de se financer sur les marchés.

L’autre problème de ce recul des marchés chinois est son amplitude. Au total, l’indice composite de la Bourse de Shanghaï a baissé de 38 % depuis son pic de juin. Avant de s’effondrer mi-juin, la Bourse de Shanghaï s’était envolée de 150 % en l’espace d’un an, dopée par l’endettement et de façon totalement déconnectée de l’économie réelle.

 

C’est ce qu’on appelle une « bulle » : les investissements des Chinois sur leur marché relativement récent ne reflètent pas la valeur des entreprises qui y sont cotées. Plus de 40 millions de comptes boursiers ont été ouverts entre juin 2014 et mai 2015.

Autre inquiétude, le risque de manipulation des chiffres officiels : le gouvernement a ainsi annoncé une croissance au 2e trimestre correspondant exactement aux prévisions du gouvernement alors que les indicateurs envoient de plus en plus de signaux d’alerte. Selon Patrick Artus de Natixis, la Chine serait plus proche d’une croissance de 2 ou 3 % pour cette année, que des 7 % fixés par Pékin.

Lire aussi : Chine : derrière le plongeon des marchés, la crise de l’économie réelle

 

C’est grave ?

Assez, oui. Selon les observateurs aguerris des marchés, on peut parler d’un début de panique : « Les choses commencent à ressembler à la crise financière asiatique de la fin des années 1990. Des spéculateurs se débarrassent des actifs qui semblent les plus vulnérables », avance Takako Masai, directeur de recherches à la Shinsei Bank de Tokyo.

Par ricochet, la déprime touche aussi les matières premières : le cuivre, considéré comme un baromètre de la demande mondiale, a atteint lundi son cours le plus bas depuis six ans et demi. Cette débâcle du marché chinois se double d’une chute du prix du pétrole, le brut américain repassant sous la barre des 40 dollars.

Même si les consommateurs (les industries principalement) peuvent se féliciter d’une réduction de leur facture d’approvisionnement, ces baisses de prix ne sont pas une bonne nouvelle pour l’économie mondiale : la désinflation signifie généralement un ralentissement de la croissance et donc à la clé moins de création de valeur, moins de consommation, moins d’emploi, moins d’investissement, etc.

Lire aussi : « Les marchés ont peur d’une nouvelle faiblesse de l’économie chinoise »

 

En quoi la baisse des Bourses asiatiques nous concerne ?

Qui dit mondialisation des échanges, dit aussi interdépendance entre les marchés financiers. L’argent circule d’une économie à l’autre par le biais des devises, des crédits, etc. Et les investisseurs sont des multinationales qui réfléchissent dans un monde interconnecté.

Ainsi, les principales Bourses européennes essuient de lourdes pertes lundi. Pour les spécialistes, l’analyse est claire : les investisseurs s’inquiètent des conséquences du ralentissement chinois sur la croissance mondiale.

« L’absence d’annonces de mesures par les autorités chinoises afin de stabiliser l’économie a mis le feu aux poudres, avec à la clé un effondrement des indices boursiers partout en Asie, qui contamine l’Europe ce [lundi] matin », résument les stratégistes chez Crédit Mutuel-CIC.

Jacques Attali a même prédit une « dépression planétaire » sur son blog. Expliquant que les 200 millions de membres de la classe moyenne chinoise ont investi la moitié de leur épargne en Bourse, et que l’autre moitié est investie dans l’immobilier (qui risque de souffrir considérablement d’un ralentissement de la croissance dans l’empire du Milieu), l’économiste avance :

« La récession chinoise, si elle se confirme, entraînera celle du Brésil, qui provoquera celle des Etats-Unis, puis la nôtre. »

En clair, la Chine va exporter son ralentissement dans d’autres économies émergentes : ces dernières, qui ont joué le rôle de relais de croissance quand la crise financière a frappé en 2007, ne pourront malheureusement pas rééditer l’exploit en cas de nouveau coup de froid sur l’économie mondiale.

Lire aussi : Quand la Chine vacille, le monde tremble

 

 Mathilde Damgé

 

 

Source : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/

 

 

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24 août 2015 1 24 /08 /août /2015 16:49

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

Le travail le dimanche et l'intérêt du salarié
Daniel Roucous
Mercredi, 19 Août, 2015
Humanite.fr

Photo AFP/Philippe Huguen
Dans l’intérêt du salarié, le repos hebdomadaire est donné le dimanche… sauf dans les cas que nous recensons suite à la publication de la loi Macron.
 

La loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques dite « Macron » (*) est effective depuis le 8 août 2015. Voici ce qui est prévu, à effet immédiat ou à venir,  à propos du travail le dimanche et les conséquences pour les salariés.

 

Les dimanches du maire

Dès maintenant, les maires peuvent, d’ici la fin de l’année 2015, autoriser les commerces de leurs communes à ouvrir jusqu’à 9 dimanches (5 dimanches auparavant, 12 dimanches à partir de 2016). Les dimanches travaillés devront être listés avant le 31 décembre pour l’année suivante, après avis du conseil municipal ou de l’organe délibérant de l’EPCI (établissement public de coopération intercommunale) à fiscalité propre si le nombre de dimanches excède 5. Les maires (le préfet à Paris) doivent également avoir l’avis des organisations d’employeurs et des organisations des salariés.

- Côté salariés : ils doivent être volontaires pour travailler le dimanche. Ce qui signifie que ce n'est pas une obligation, qu’ils doivent donner leur accord écrit et que leur refus de travailler le dimanche ne peut être un motif de sanction ni de licenciement. Evidemment en pratique ce n'est pas si simple mais c'est la loi!

Rémunération majorée de 100% et repos compensateur équivalent en temps + dispositions à prendre par l’employeur afin que les salariés puissent aller voter les jours d’élections.

Références : articles L3132-26 à L3132-27-1 du code du travail.

 

Les dimanches du préfet

C’est inchangé, les préfets peuvent autoriser les entreprises dont la fermeture serait préjudiciable au public (magasins de bricolage par exemple) à accorder le repos hebdomadaire un autre jour que le dimanche à leurs salariés.

C’est nouveau, ces autorisations peuvent être accordées pour trois ans après avis du conseil municipal ou de l’organe délibérant de l’EPCI à fiscalité propre, des chambres de commerce, d’industrie, de métiers et de l’artisanat ainsi que des organisations patronales et syndicales… sauf urgence justifiée (?).

- Côté salariés : les conditions de travail et de rémunération sont fixées par un accord collectif, à défaut par référendum à l'initiative d el'employeur. En l’absence d’accord collectif, tout salarié a la possibilité de refuser de travailler trois dimanches par an, à condition d’en informer son employeur par écrit 1 mois avant chaque dimanche qu’il refuse de travailler. 

Dans tous les cas, le travail du dimanche se fait sur la base du volontariat (accord écrit du salarié volontaire).

 

Dans les commerces de détail alimentaires

C’est inchangé, tous les dimanches sont travaillés jusqu’à 13 heures.

- Côté salariés : pas de rémunération majorée (sauf accords professionnels ou conventions collectives) mais repos compensateur d’une journée entière, par roulement et par quinzaine.

Ce qui va changer :

- dans les zones touristiques internationales (ZTI), les zones touristiques (ZT) et zones commerciales (ZC), également  dans l’emprise d’une des gares dont la liste sera arrêtée en septembre, le travail du dimanche après 13 heures est autorisé de droit. Il s'exécute aux conditions de rémunération et de repos compensateur à prévoir par accord collectif dans l’entreprise et sur la base du volontariat du salarié (accord écrit) ;

- dans les commerces de détail alimentaires d’une surface de vente supérieure à 400 m2, travailler le dimanche donne droit à une majoration du salaire d’au moins 30%.

Référence : articles L3132-13 et L3132-25-5 du code du travail.

 

Dans les entreprises ayant une dérogation de droit

C’est inchangé, les entreprises et commerces listés à l’article R3132-5 du code du travail, bénéficient d’une dérogation permanente de droit à l’obligation d’accorder le repos hebdomadaire le dimanche.

Il s’agit d’établissements dont le fonctionnement (ou l’ouverture) est rendu nécessaire par les contraintes de la production, de l’activité ou les besoins du public.

On y trouve tous les commerces d’ameublement, les services publics, les transports, la gendarmerie, la police, les établissements de santé et de soins, la presse quotidienne, les abattoirs, les hôtels, restaurants, cafés, les activités touristiques etc. – liste consultable sur http://www.legifrance.gouv.fr/

- Côté salariés : pas de rémunération majorée sauf accord collectif ou d’entreprise. Repos compensateur hebdomadaire par roulement.

Références : articles L3132-12 et L3132-13 du code du travail.

 

En zones touristiques internationales (ZTI)

C'est à venir. Les établissements de vente au détail de biens et de services situés dans les ZTI qui restent à définir par décret pourront ouvrir les dimanches jusqu'à minuit ! En fait tous les jours de la semaine jusqu'à 24 heures.

Ca concerne aussi les commerces alimentaires de détail qui pourront rester ouverts après 13 heures dans ces zones.

Même principe pour les commerces situés dans certaines gares dont la liste sera fixée par décret.

- Côté salariés : sauf dans les commerces alimentaires de détail jusqu’à 13 heures et les entreprises ayant obtenu une dérogation de droit, les conditions de rémunération et de repos compensateur seront fixées non pas par la loi mais par accord collectif ou d’entreprise. De ce fait le travail du dimanche c’est si le salarié le veut et donne son accord par écrit (et non une obligation).

Références : article L3132-24 du code du travail.

 

En zone touristique (ZT) et zone commerciale (ZC)

C'est à venir. Dans les zones d’affluence touristique, commerciale ou d’animation culturelle permanente délimitées par les maires ou les présidents des EPCI (établissements publics intercommunaux), les commerces de biens et de services peuvent ouvrir de droit tous les dimanches. En fait tous les jours de la semaine jusqu'à minuit (décret à paraître). Notons au passage que certains commerces alimentaires des grandes enseignes de la grande distribution qui ont déjà l'autorisation d'ouvrir tous les jours jusqu'à minuit, pourront désormais le faire sans autorisation et en permanence.

Ces zones remplacent les communes touristiques et thermales et les PUCE (périmètres urbains de consommation exceptionnelle).

Cela sera opérationnel dès que les maires et les présidents d’EPCI recevront l’autorisation du préfet d’ici 6 mois (3 mois s’il s’agit de la modification d’une zone existante) Et dès précisions par décrets.

- Côté salariés : pour l’instant c’est rémunération majorée de 100% (sauf accord prévoyant + ou -) + repos compensateur. Dès que ces zones seront opérationnelles, les conditions de rémunération et de repos compensateur ne seront plus définies par la loi mais par un accord collectif ou d’entreprise (sauf entreprises listées à l’article R3132-5 du code du travail et les commerces de détail alimentaires jusqu’à 13 heures). L’employeur a trois ans pour conclure cet accord qui doit également prévoir des mesures pour faciliter la conciliation de la vie professionnelle et personnelle des salariés ainsi que des contreparties pour compenser les charges induites par la garde des enfants.  

Cependant les entreprises de moins de 11 salariés non couvertes par un accord collectif ou territorial, peuvent unilatéralement déroger au repos dominical après consultation des salariés sur les contreparties approuvées par la majorité d’entre eux.

Références : articles L3132-25 à L3132-25-6 du code du travail.

 

(*) Loi n° 2015-990 du 6 août 2015 publiée au Journal officiel du 7 août.

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Notez-bien

Les salariés doivent être volontaires

Sauf dans les commerces alimentaires de détail jusqu’à 13 heures et les entreprises et commerces bénéficiant d’une dérogation permanente au repos dominical (liste article R3132-5 du code du travail), les salariés ne sont pas obligés de travailler le dimanche. En pratique ce n'est pas évident mais c'est la loi (article L3132-25-4 du code du travail) !

Travailler le dimanche se fait donc sur la base du volontariat qui se concrétise par un accord écrit (avenant au contrat du travail). En effet, il s’agit d’une modification du contrat de travail qui ne peut se faire qu’avec l’accord du salarié selon la Cour de cassation sociale (arrêt n° 12-12 953 du 5 juin 2013).

Ce qui signifie que tout salarié qui refuse de travailler le dimanche ne peut être ni sanctionné, ni licencié ni discriminé. De même, il est discriminatoire de refuser d’embaucher une personne qui ne tient pas à travailler le dimanche.

Par ailleurs, à défaut d’accord collectif, tout salarié peut revenir sur sa décision de travailler le dimanche (cas des entreprises bénéficiant d’une autorisation préfectorale) et conserve le droit de refuser de travailler 3 dimanches par an, de son choix, en prévenant un mois à l’avance son employeur (cas des entreprises situées en ZTI, ZT, ZC et les gares concernées).

 

Quant à la rémunération, vous l'avez lu, ce n'est pas systématique. Dans certains cas (dimanche du maire) elle est majorée par la loi, dans d'autres cas (ZTI, ZT, ZC, gares) sa majoration va dépendre d'accords collectifs, à défaut des patrons mais elle n'est pas imposée par la loi comme promis ! Et dans d'autres cas encore (commerces de moins de 400 m2 en ZTI, ZT et ZC en pleine expansion, entreprises ayant obtenues des dérogations permanentes (article R3132-5 du code du travail), la majoration n'est pas obligatoire. 

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

 

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24 août 2015 1 24 /08 /août /2015 16:30

 

Source : http://cadtm.org

 

 

Séparation et régulation bancaires, la grande illusion

24 août par Aline Fares

 

 

 

La France à la manœuvre pour que l’Europe ne change rien.

C’est un leurre de croire que les réglementations mises en place au niveau national comme européen suffisent à nous protéger – citoyens, contribuables – d’une prochaine crise financière  : le problème fondamental des banques “trop grandes pour faire faillite” et des risques qu’elles représentent pour la stabilité du système financier, et la salubrité de l’économie et de la société dans son ensemble, reste entier. Et en la matière, les grandes banques françaises sont malheureusement exemplaires.

Les législateurs, gouvernements et parlements semblent avoir la mémoire courte  : en 2009, on nous expliquait qu’un changement fondamental était nécessaire, qu’il fallait encadrer fermement les pratiques bancaires afin d’éviter que le fiasco de 2008 ne se reproduise, avec ses conséquences désastreuses sur la société tout entière. Aujourd’hui, la réalité est bien différente  : à Bruxelles, des gouvernements parmi les plus influents, France en tête, sont occupés à limiter la portée du règlement sur la structure des banques, qui introduirait une certaine forme de séparation entre banques d’affaires et banques de dépôt à l’échelle européenne. Cela au nom de la préservation du modèle bancaire français, celui de la banque universelle “trop grosse pour faire faillite”.

 

Les “too big to fail” françaises

Contrairement à ce que leurs dirigeants prétendent, ces banques sont pourtant loin d’être les plus solides  :

• Leur modèle n’aurait pas survécu à la crise sans les injections massives des États  : en France, le sauvetage de Dexia et du Crédit immobilier de France a directement bénéficié aux autres banques françaises en leur évitant des pertes massives. Les grandes banques françaises ont également profité du sauvetage par les États-Unis d’AIG, qui devait notamment 12 milliards de dollars à la Société Générale. Et elles ont été parmi les premières bénéficiaires des crédits octroyés à la Grèce en 2011. Il est donc fallacieux de dire que le modèle de la grande banque universelle a été le plus résistant  : il a directement bénéficié d’interventions publiques sans lesquelles il se serait effondré.

• L’interconnexion entre les grandes banques est très élevée du fait de l’importance de leurs activités sur les marchés financiers, notamment via les produits dérivés. On ne peut donc se contenter d’analyser leurs situations individuelles, il faut prendre en compte leur contribution potentielle au risque systémique, contribution que le Parlement européen s’emploie à ignorer quand le Financial Stability Board en fait au contraire un sujet de préoccupation majeur.

“La “loi de (non) séparation” bancaire votée en 2013 est, on le sait, loin des objectifs annoncés, et la défense des “champions nationaux” a largement prévalu sur celle de l’intérêt général”

• Sachant que les quatre grands groupes bancaires français font partie des banques d’importance systémique à l’échelle mondiale, il y a matière à inquiétude  : si l’une d’elles est en difficulté, c’est le système tout entier qui est chamboulé  !

 

L’éléphant et la souris

Malgré ces faits avérés et des annonces politiques qui se voulaient fermes, le dispositif législatif reste largement inadapté à la réalité de ces grands groupes. La France en particulier a privilégié une approche a minima. La “loi de (non) séparation” bancaire votée en 2013 est, on le sait, loin des objectifs annoncés, et la défense des “champions nationaux” a largement prévalu sur celle de l’intérêt général. Pire, on pressentait que l’initiative française préempterait le débat européen  : cela est maintenant confirmé. Alors que la Commission européenne mettait sur la table un texte à bien des égards supérieur au texte français, la France, alliée au sein du Conseil européen à l’Allemagne, n’a de cesse de faire valoir – avec succès – le “modèle” français, provoquant ainsi un dangereux nivellement par le bas.

Le Parlement européen peine de son côté à trouver un compromis, mais le vote est imminent  : il est grand temps d’en appeler à nos représentants pour que l’éléphant n’accouche pas encore une fois d’une souris.

 

Source : http://www.lenouveleconomiste.fr/se...

Aline Fares est Coordinatrice de l’expertise et des campagnes chez Finance Watch

 

 
Auteur
 
 
Aline Fares

A propos de Bancocratie

28 décembre 2014, par Aline Fares

 

 

Source : http://cadtm.org

 

 

 

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21 août 2015 5 21 /08 /août /2015 16:01

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Comment Amazon a réinventé la pénibilité au travail

Le "New York Times" a publié une longue enquête dénonçant la dureté des conditions de travail dans les bureaux d’Amazon à Seattle. Enquête que le patron et fondateur d’Amazon Jeff Bezos s’est empressé de contester dans une lettre adressée à ses employés. Auteur du livre En Amazonie, Jean-Baptiste Malet, réagit aux révélations du New-York Times et décrypte le projet "amazonien".
 
Jeff Bezos, patron d'Amazon - Ted S. Warren/AP/SIPA
 

En 2013, une plongée En Amazonie par Jean-Baptiste Malet levait le voile sur la réalité des entrepôts Amazon : cadences extrêmes, obsession de la productivité, fouilles au corps…  

Cette fois, l’enquête du New York Times  révèle que la loi de la jungle «amazonienne» n'épargne pas les « cols blancs ». Le quotidien américain a recueilli une centaine de témoignages auprès d’anciens et d’actuels salariés d’Amazon:  semaines de 80 heures, qui se prolongent le soir et les week-end, des réunions où tout le monde se tire dans les pattes et d’où chacun est déjà sorti en pleurs ; le risque en tombant malade ou enceinte de se faire écarter en un rien de temps. Délation, menaces, une gestion brutale et une pression phénoménale exercée sur les cadres. Après l'émotion suscitée sur la toile et la reprise par les médias du monde entier, le boss Jeff Bezos se devait de réagir. 

Dans une lettre adressée aux 180.000 employés du groupe, l'intéressé décrit son «amazon» à lui : « L’article du New York Times ne décrit pas l’Amazon que je connais, ni mes chers amazoniens avec qui je travaille tous les jours. » écrit-il, « Si vous avez connaissance d’une quelconque histoire du genre, je veux que vous la fassiez remonter aux ressources humaines (…) Je ne pense qu’aucune compagnie qui adopterait ce type d’approche pourrait survivre, et encore moins prospérer, dans le marché hautement compétitif actuellement pour les embauches du secteur technologique ». Un tel argumentaire ne tient pas face à l’investigation du NYT. Car c’est justement en ce qu’il décrit, un management sournois plus qu'un système répressif et un système de valeurs profondément intégré par des salariés en quête de succès que l’article trouve tout son intérêt.

La dictature du dépassement de soi

On apprend qu’Amazon dispose d’une profession de foi, auxquels les salariés adhèrent dès qu’ils intègrent l’entreprise. Etre obsédé par le désir du client, ne pas fuir le conflit pour défendre un point de vue, ne pas hésiter à critiquer la manière de travailler des autres, et surtout : toujours dépasser ses limites, toujours travailler plus. Avec un grand sens de la psychologie, le management amazonien réussit à motiver des salariés qui, dans une logique de réussite personnelle, se sentent exister grâce à leur employeur : «  Quand les nouveaux arrivants s’acclimatent, ils se sentent souvent éblouis, flattés et intimidés par la charge de responsabilité que la compagnie fait reposer sur leurs épaules et par la manière dont Amazon relie directement leur performance aux succès des projets auxquels ils sont assignés. (…) Chaque aspect du système Amazon pousse à la motivation et à la discipline: les principes de leadership, les retours rigoureux et continuels sur la performance, et la compétition entre collègues qui ont peur de manquer quelque chose, et se dépêchent alors de répondre aux emails avant que quelqu’un d’autre ne le fasse. » 

Dans cette mécanique bien huilée, ceux qui ne rentrent pas dans le moule ou ceux qui fatiguent prennent la porte rapidement, et sont tout aussi rapidement remplacés. Pour le New York Times, c’est cette ronde perpétuelle qui explique le succès d’Amazon : « Les départs massifs d’Amazon ne sont pas une faille du système, comme nous l’ont expliqué beaucoup d’employés actuels ou d’anciens employés, mais plutôt une conclusion logique : des embauches massives de nouveaux travailleurs, qui contribuent à l’essoreuse Amazon puis s’usent et laissent la place aux Amazoniens les plus engagés. » 

Jean Baptiste Malet: «Jeff Bezos est un anarcho-capitaliste qui prêche la destruction des états souverains»

Jean Baptiste Malet est journaliste, auteur du livre En Amazonie, infiltré dans le meilleur des mondes, publié en 2013 et dans lequel il dénonce la pénibilité du travail dans les entrepôts logistiques d'Amazon en France. Il réagit aux révélations du New York Times.  

 

Marianne: L’enquête du New York Times sur Amazon entre t-elle en résonnance avec votre expérience dans les entrepôts français ?  
Jean Baptiste Malet : On comprend à la lecture de l’enquête que l’aspect idéologique d’Amazon se décline partout : dans les entrepôts au niveau de la production mais également au siège et dans tous les services administratifs qui composent cette méga machine. Amazon n’est pas l’alpha et l’omega de la pénibilité du travail mais elle innove et réinvente des modes de fonctionnement. Je pense notamment au paternalisme, qui existe depuis le 19ème siècle, mais qui est retraduit de nos jours par Amazon avec cet esprit de corps que Jeff Bezos impose. Dans sa réaction à l’article du NYT, il parle de « ses amazoniens », c’est très révélateur ! J’ai d’ailleurs moi-même observé cette vénération de Jeff Bezos, au sein des entrepôts français. Un manager m’a expliqué qu’il avait été sanctionné pour avoir dit en salle de pause que la fortune de Bezos lui donnait envie de vomir. Il est considéré comme une sorte de génie alors qu’en réalité on sait bien qu’une entreprise collective de cette taille ne doit rien à un seul individu. Mais c’est symptomatique de l’aspect idéologique d’Amazon.

Y a t-il eu des progrès dans les conditions de travail au sein des entrepôts en France depuis votre ouvrage ?
Pas vraiment. En mai dernier, j’ai publié un nouvel article dans l'Humanité, sur les fraudes qu’Amazon met en place pour minimiser le nombre d’accidents du travail. A ce moment là des élus front de gauche de la région Bourgogne ont demandé le remboursement des aides publiques perçues par Amazon, qui représentent plus d’un million d’euros et avait été mise en places par Arnaud Montebourg. Mais il n’y a aucune volonté de la part du parti socialiste de croiser le fer avec Amazon. Pour moi, c’est la preuve que le PS a totalement abandonné le monde du travail. Il faut prendre conscience de l’importance de l’univers de la logistique en France aujourd’hui : il représente plus de 800 000 emplois, avec un nombre d’accidents du travail supérieur à la moyenne du bâtiment. Il y a une réelle concentration de la précarité et des travailleurs pauvres dans ce domaine : la logistique c’est la mine du 21ème siècle. Mais le parti socialiste subventionne Amazon, et défend ce modèle sans qu’aucune critique ne puisse être émise à son égard.

Avec votre ouvrage puis cette nouvelle enquête du New York Times, peut-on s'attendre à une remise en cause d'Amazon, malgré son apparente toute puissance? 
Ces révélations participent à une prise de conscience générale sur Amazon. Avant mon livre, je ne lisais que des portraits très flatteurs de Jeff Bezos dans la presse. Mais j’espère maintenant qu’on va réussir à dépasser cette étape là. La pénibilité du travail chez Amazon doit être recontextualisée dans le modèle global de cette entreprise, qui est un modèle idéologique, un modèle de société. Amazon veut réinventer le monde. Bientôt en Europe, avec le service Amazon Fresh, de la nourriture et des articles de première nécessité arriveront directement chez le client. Ce qui s’amorçe c’est la fin du commerce de proximité, la mutation de nos centres villes. Tout cela va détruire des emplois, pour en créer dans des zones sub-urbaines, dans des entrepôts logistiques où on trouvera principalement des intérimaires avec des salaires au ras des pâquerettes. Il faut se demander quelle société on veut pour le futur. Est-ce qu’on laisse Amazon faire sa loi ? Il ne faut pas oublier que Jeff Bezos est un militant de l’anarcho capitalisme, un militant libertarien qui prêche pour la destruction des états souverains au profit de consortium privés, qui seraient plus aptes selon lui à gérer l’humanité. Ca paraît fou, mais quand on voit qu’il est le 5ème homme le plus riche du monde, ça devient sérieux…
 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

 

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21 août 2015 5 21 /08 /août /2015 15:52

 

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Etats "rebelles" 1/4
L'Islande: une sortie de crise sans douleur

 
 
"There's no alternative" disait Margaret Thatcher, alors dame de fer du Royaume-Uni. Pourtant certains pays ont essayé et parfois réussi à imposer un autre modèle que le tout-libéralisme. Cette semaine Marianne propose un tour du monde de ceux qui ont essayé une autre voie. Aujourd'hui l'Islande, un modèle de sortie de crise sans austérité.
 
Manifestation d'islandais en 2009 contre la renflouement des banques. Brynjar Gauti/AP/SIPA
 

C’est une réalité que les technocrates et économistes européens préféreraient sans doute ne pas voir. Une épine de plus dans le pied des tenants du tout austéritaire, des adeptes de la disparition des prérogatives de l’Etat providence et des garants du sacro-saint ordolibéralisme. L’Islande, petit état insulaire situé entre la Norvège et le Groenland, prouve par sa réussite économique et sa sortie de crise, que d’autres choix sont possibles. Il n’y a peut-être que le FMI pour se réjouir d’un tel succès, lui, qui depuis quelques années, poussé par son collège d’experts "hétérodoxes" et par le constat des dégâts économiques et sociaux causés par les cures d’austérité imposées à travers le monde et leur efficacité toute relative, n’hésite plus parfois à reconnaître ses erreurs et à proposer des solutions – comme la restructuration à hauteur de 30 % de la dette grecque- qui viennent rompre avec les dogmes de l’orthodoxie économique.

Avec une croissance de 2,7 % en 2015, un chômage passé sous la barre des 5 % depuis 2013 et une inflation ramenée de 13 % en 2008 à 0,8 % en 2015 (bien en deçà des prévisions de 2,5 % de la banque centrale islandaise), le voisin nordique a de quoi faire des envieux. Et pourtant, nulle trace de son évocation dans les récents débats européens qui ont agité les experts et négociateurs en tous genres, lors de la séquence grecque. Cette absence n’est pas un hasard, loin de là même, comme nous le confiait un économiste de Bercy : « L’exemple islandais est tout ce qu’ils redoutent. Que ce soit par les méthodes employées que par les résultats obtenus. Ils ont peur que la Grèce prenne le même chemin, qu’elle sorte de l’euro et se rétablisse vite », expliquait-il en pleine incertitude sur le sort de la Grèce alors que l’hypothèse de sa sortie était encore évoquée. L’Islande, auréolée de son succès, s’est même permis d’envoyer gentiment sur les roses l’Union européenne, en annonçant en mars dernier qu’elle retirait officiellement sa candidature d’entrée dans l’UE. Quelle insolence politique quand certains piaffent encore d'impatience pour y entrer... 

Que les plus craintifs se rassurent, le pays, sous le choc de la crise de 2008, n’a pas encore hissé le drapeau rouge sur Reykjavik, la capitale, ni collectivisé son économie. Elle n’a pas non plus échappé à la mise en place de certaines mesures sociales difficiles. Ni utopie, ni miracle. Les islandais ont simplement, comme l’écrivait le FMI dans un rapport de 2012 sur la situation économique du pays, « dévié de l’orthodoxie » pour tenter de trouver une alternative à la chape de plomb de l’austérité, renouant avec les méthodes de la social-démocratie à la mode scandinave.

Les excès de la financiarisation de l'économie

Depuis les années 2000, l’Islande s'était lancée tête baissée dans la financiarisation de son économie. Avec un secteur bancaire qui correspondait en 2008 à 10 fois le PIB du pays, porté par l’appétit démesuré des particuliers islandais pour les crédits, les banques de l’archipel, bien au-delà du raisonnable, multiplient les recours aux produits financiers les plus risqués dans une course folle au rendement à court terme. Résultat, lorsque le château de carte commence à s’effondrer outre-Atlantique, sous l’effet de la crise des subprimes, l’Islande se prend de plein fouet la crise financière puis économique. Le retour de bâton est particulièrement rude avec une chute de son PIB de 6,6 % en 2008 et une explosion du chômage qui passe de 1,6  à 8 % en quelques mois, l’Islande s’enfonce à vitesse grand V dans la récession. Victime de leurs excès et de leurs investissements hasardeux, les trois plus grosses banques islandaises (Glitnir, Landsbankinn et Kaupthing) s’effondrent.

Mais plutôt que de les renflouer à grand renfort de deniers publics, faisant ainsi passer, comme ce fût le cas en France, le fardeau sur les épaules des contribuables, le gouvernement islandais promulgue une loi d’urgence pour les nationaliser. Les transformant ainsi en banque de dépôts pour assurer les épargnes des islandais pour ensuite les recapitaliser laissant ainsi les activés de spéculations sur le bord de la route. Par la suite, deux des établissements sont revendus à des institutions financières européennes. Mais l’Etat, dans sa reprise en main de son économie, ne s’arrête pas en si bon chemin. Les islandais, forts consommateurs de crédit, se retrouvent vite acculés par des taux d’emprunt grimpant en flèche. Pour éviter d’assister à des scénarios à l’américaine, le gouvernement contraint les banques privées à abandonner toutes les créances à taux variable dépassant 110% de la valeur des biens immobiliers. Pan sur la dette ! Et en 2010, la Cour Suprême islandaise rend un jugement déclarant comme illégaux, tous les prêts indexés sur des devises étrangères octroyés à des particuliers obligeant les banques à s’asseoir ainsi sur leurs créances de ce type. Re pan ! Des prêts particulièrement « toxiques » que les collectivités locales françaises, sous les promesses de taux d’intérêts bas des VRP de Dexia, avaient massivement investi pour se retrouver, une fois la crise venue et sous l’effet de l’envolé des courts, complétement surendettées. Enfin, pour éviter une situation de bank run (fuite massive de capitaux) et une situation d’hyperinflation, le contrôle des capitaux est instauré.

Des coupes budgétaires sans austérité

Le dos au mur, l’archipel va aussi se tourner du côté du Fond monétaire international pour demander de l’aide. Mais, à l’inverse de l’habituel chantage du versement de milliards de dollars contre des plans d’austérité drastiques, l’Islande va minimiser l’impact des mesures sur son système social tout en procédant à des réformes structurelles.

Dans un rapport de 2012, le FMI tire un bilan de ces méthodes loin de l’« orthodoxie » économique et constate que si « les réductions de dépenses ont couvert toutes les catégories budgétaires, y compris la formation et la rémunération des salariés », l’Etat a aussi fait en sorte que « les prestations sociales soient préservées dans un objectif d'après-crise de maintenir les éléments clés de l'État-providence islandais » pour « protéger les groupes vulnérables en mettant en place des réductions de dépenses qui ne compromettent pas les prestations sociales et ciblant l'augmentation des recettes en mettant davantage du fardeau fiscal des groupes à revenu élevé ». Si l’Islande a bien connu une augmentation de sa fiscalité, elle s’est surtout concentrée sur les classes les plus aisées tout en gardant un niveau de protection sociale élevée. La durée d’indemnisation du chômage a même été rallongée d’une année. Autre élément rappelait le FMI, les programmes structurels de réduction des coûts ont été fait avec « la participation des partenaires sociaux à un stade précoce des négociations », ce qui a permis d’« aider à forger une plus large appropriation ». Des choix politiques qui, selon une étude de l’OCDE, place l’Islande en tête des pays sur le front de la lutte contre les inégalités de revenus disponibles. « S’agissant des autres pays, les pertes de revenu se sont ralenties en 2011 en Estonie, en Islande et au Mexique. Dans les pays ayant mis en place des mesures fiscales visant à réduire le poids des impôts pour les ménages les plus pauvres, notamment l’Islande, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande et le Portugal, le revenu des 10 % les plus pauvres a moins diminué que celui des plus riches depuis les toutes dernières années », explique ainsi le rapport.

Il faut ajouter à cela le travail de « purge » du secteur financier, résultat du travail de la commission mise en place en 2009 qui a pour objectif de chercher et d’amener devant la justice ceux qui ont eu un rôle actif dans la crise financière qui a touché le pays. Trois anciens dirigeants de la banque Kaupthing ont ainsi été condamnés en 2013. 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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21 août 2015 5 21 /08 /août /2015 13:26

 

Source : http://cadtm.org

 

 

BCE, ce fonds vautour pas comme les autres

Carte blanche dans Le Soir et sur le site de la RTBF

20 août par Olivier Bonfond , Renaud Vivien

 

 

 

 

Le 20 août, la Banque centrale européenne (BCE) attend de la Grèce un nouveau versement de 3,2 milliards d’euros. En s’appuyant sur les conclusions du rapport de la Commission pour la Vérité sur la dette grecque, le gouvernement pourrait refuser de payer ce créancier qui a agi dans l’illégalité et s’est comporté comme un véritable fonds vautour.

Dans le cadre du programme Securities Market Program (SMP) qui s’est déroulé entre mai 2010 et septembre 2012, la BCE a acquis des titres grecs à un prix inférieur à leur valeur nominale sur le marché secondaire de la dette, le marché d’ « occasion » où les titres de la dette se rachètent et se revendent en fonction de l’offre et de la demande. A l’instar des fonds vautours, la BCE a racheté à plusieurs banques privées des titres grecs pour une valeur de 40 milliards d’euros et, maintenant, exige de la Grèce le remboursement intégral de la valeur nominale, soit 55 milliards d’euros plus les intérêts |1|.

Un deuxième élément caractéristique de la stratégie des fonds vautours est qu’ils refusent systématiquement de prendre part aux restructurations de dettes. C’est également le cas de la BCE qui a exclu toute possibilité de participer à la restructuration de la dette grecque en 2012. Celle-ci a même fait pression pour empêcher une réduction de cette dette en 2010, qui était pourtant déjà insoutenable. Selon l’ancien représentant de la Grèce au FMI, Panagiotis Roumeliotis, auditionné au Parlement grec, le président de la BCE de l’époque, le Français Jean-Claude Trichet « était parmi ceux qui ont mené bataille contre une restructuration en menaçant la Grèce de lui couper les liquidités. En réalité, Mr Trichet bluffait pour sauver les banques françaises et allemandes » |2|. L’objectif était de leur laisser le temps d’être remboursées grâce au prêt de la Troïka et de se débarrasser de leurs titres grecs sur le marché secondaire grâce au programme SMP. Rappelons qu’en 2010, 7 banques (3 françaises et 4 allemandes) constituaient à elles seules les principales créancières de la Grèce avant l’intervention de la Troïka rebaptisée aujourd’hui « Institutions », composées du FMI, de la BCE, de la Commission européenne et du Mécanisme européen de stabilité.

Une dette illégitime

Le rapport de notre Commission d’audit a établi que plus de 80% des 240 milliards des prêts octroyés par la Troïka en 2010 et 2012 sont repartis directement dans le remboursement d’une vingtaine de banques privées. Une partie importante de cet argent n’est même jamais arrivée sur le sol grec, il a simplement transité par un compte spécifique créé à la BCE. En permettant à ces banques de se mettre à l’abri de l’éclatement de la bulle de crédit privé qu’elles avaient créée, cette opération de sauvetage des créanciers privés par des institutions publiques a créé une dette illégitime pour la population.

Troisième point commun avec les fonds vautours : la BCE a abusé de la faiblesse de l’État débiteur pour « négocier » des accords manifestement déséquilibrés. Les « Institutions » ont imposé à la Grèce des mémorandums qui violent les droits du peuple grec et aggravent le poids de la dette. Pire, elle l’ont fait de manière consciente. Dans un de ses documents internes confidentiels, le FMI écrivait en mars 2010 que le mémorandum auquel il allait participer aurait des effets dramatiques sur le plan social et augmenterait encore la dette grecque |3|.

De plus, les accords conclus depuis 2010 contiennent des clauses abusives qui montrent que la Grèce a été forcée d’abandonner des pans importants de sa souveraineté. Le droit anglais, particulièrement protecteur des créanciers (c’est le droit privilégié par les fonds vautours), est désormais d’application en cas de litige. Ces accords stipulent aussi que l’État s’engage à renoncer totalement à son immunité. Autrement dit, la Grèce renonce à tout moyen de défense contre ses créanciers qui pourront saisir, à la manière des fonds vautours, tout bien appartenant à l’État pour se faire payer. Pour se protéger, les créanciers ont poussé le bouchon jusqu’à insérer une clause qui garantit que la Grèce devra honorer ses obligations même si les accords s’avéraient illégaux !

Contraire au droit grec, européen et international

D’illégalité, il en est bien question. Les mesures d’austérité inscrites dans les mémorandums violent de manière directe une série de dispositions du droit grec, européen et international. Ces violations engagent la responsabilité des « Institutions », dont la BCE, qui agit en infraction avec les règles de l’Union européenne et ses propres statuts. Par exemple, le programme SMP est conditionné à l’application des mesures d’austérité, ce qui est manifestement une violation de ses statuts et du principe d’ « indépendance » de la BCE posé à l’article 130 du TFUE. En exerçant ce chantage politique, elle outrepasse manifestement son mandat à la différence des fonds vautours uniquement intéressés par le profit. Récemment, la BCE a commis d’autres abus de pouvoir en asphyxiant les banques grecques dans le but de faire plier le gouvernement Syriza. Pourtant, en tant que banque centrale, elle est censée être la prêteuse en dernier ressort et agir pour éviter toute instabilité ou panique bancaire. A ce titre, elle aurait dû fournir les liquidités nécessaires aux institutions financières grecques. Toutes ces actions et pressions de la BCE constituent des irrégularités qui invalident les engagements de la Grèce à son égard.

 

 

 
Notes

|1| Atkins R. (2012). ECB Moves to Help Fund Greece Bail-Out. Financial Times

|2| PAUMARD Emilie, Audition de Panagiotis Roumeliotis (15 juin 2015), 17 juin 2015, www.cadtm.org

|3| Dossier pénal transmis au Parlement grec par le procureur chargé des crimes économiques concernant les déclarations de l’ancien représentant de la Grèce au FMI : http://gesd.free.fr/imfinter2010.pdf

Auteur

Renaud Vivien

Co-secrétaire général du CADTM Belgique.
Il est membre de la Commission pour la Vérité sur la dette publique de la Grèce créée le 4 avril 2015.


 
Auteur

Olivier Bonfond

est économiste, conseiller au CEPAG et auteur du livre “Et si on arrêtait de payer ?" Editions Aden. Juin 2012.
Il est membre de la Commission pour la Vérité sur la dette publique de la Grèce créée le 4 avril 2015.

 

 

Source : http://cadtm.org

 

 

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21 août 2015 5 21 /08 /août /2015 12:15

 

Source : http://www.bonnes-nouvelles.be

 

 

Utrecht, la ville où la pauvreté n'existera (peut-être) plus

 

Au Pays Bas, Utrecht va expérimenter le «revenu de base inconditionnel» à partir de janvier.

Pour éradiquer la pauvreté, il suffit de payer les pauvres. L'idée peut paraître candide mais elle a déjà fait son chemin et a même un nom: revenu de base, allocation universelle ou encore revenu inconditionnel d’existence. Ce revenu régulier, attribué sans condition, permettrait à tout citoyen, au chômage ou non, de subvenir à ses besoins essentiels.

À partir de janvier 2016, la ville d'Utrecht au Pays-Bas (300.000 habitants, 4e ville du pays) a décidé de tenter l'expérience avec un groupe de 300 citoyens au chômage et bénéficiaires des minima sociaux.
Ils recevront chaque mois entre 900 euros (pour un adulte seul) et 1.300 euros (pour un couple ou une famille). Parmi eux, une cinquantaine aura le fameux «revenu inconditionnel». La somme attribuée ne changera pas, et ce, même s'ils trouvent un travail ou une source de revenu. Les autres seront soumis aux exigences habituelles de recherche d'emploi et de revenu admissible.

Un système qui encourage le chômage?
Les défenseurs du revenu universel, comme le collectif Basic income earth network, sont convaincus que ce modèle permettrait d’éradiquer la misère, de lutter contre les inégalités, de favoriser l’émancipation de l’individu et de développer une sphère d’activité non-marchande. Libéré des contraintes financières, chacun pourrait choisir la quantité de travail qu'il souhaite accomplir, et s'investir dans d'autres activités, comme le bénévolat ou la formation.
Mais l'idée est loin de faire l'unanimité. En France par exemple, elle est rejetée par une majeure partie des groupes politiques, même à gauche. Parmi les (nombreuses) critiques, cette mesure encouragerait les bénéficiaires à rester au chômage et à vivre de leur revenu de base.

C'est justement pour vérifier ce postulat que la ville d'Utrecht met en place cette expérience, comme l'expose la chargée du projet Nienke Horst à Quartz:
«Les gens disent que les bénéficiaires ne vont pas chercher à retrouver du travail. Nous allons le vérifier. Nous, nous pensons que plus de gens seront un peu plus heureux et qu'ils finiront quand même par trouver un travail».
Alors que l'UE connaît une crise sans précédent, avec un taux de chômage de 20% pour les jeunes, l'initiative néerlandaise est à surveiller de près.

Repéré par Leïla Marchand

Lire sur Slate.fr (03/07/2015)

 

 

Source : http://www.bonnes-nouvelles.be

 

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