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11 décembre 2015 5 11 /12 /décembre /2015 22:01

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Perquisitions administratives: seulement deux enquêtes antiterroristes ouvertes
11 décembre 2015 | Par Louise Fessard
 
 
 
 

Depuis le début de l'état d'urgence, 2 500 perquisitions administratives ont eu lieu au nom de la prévention du terrorisme. Mais celles-ci n'ont provoqué l'ouverture à ce jour que de deux enquêtes préliminaires, sans garde à vue, par le pôle antiterroriste du parquet de Paris.

Depuis le déclenchement de l’état d’urgence le 14 novembre 2015, c’est un festival de portes fracassées en pleine nuit, de menottages indus et d’appartements retournés, avec pour seule explication, un ordre de perquisition évoquant la prévention du terrorisme : il existe « des raisons sérieuses de penser que se trouvent [ici] des personnes, armes ou objets liés à des activités à caractère terroriste ».

Au soir du 10 décembre 2015, 2 500 perquisitions administratives ont eu lieu, selon le décompte du ministère de l’intérieur. Pour quel bilan ? Au total, depuis le début de l’état d’urgence, 305 personnes ont été interpellées, dont 267 gardées à vue. Mais aucune pour terrorisme, qui était pourtant la motivation justifiant ces mesures très intrusives réalisées en dehors de tout cadre judiciaire.

 

Bernard Cazeneuve, le 19 novembre 2015, à l'Assemblée nationale © Reuters Bernard Cazeneuve, le 19 novembre 2015, à l'Assemblée nationale © Reuters

 

La section antiterroriste du parquet de Paris n’a, à ce jour, ouvert que deux enquêtes préliminaires à la suite de perquisitions administratives, indique le parquet. Ces deux enquêtes pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme » – une infraction très large qui permet de poursuivre et de sanctionner des préparatifs avant tout début de passage à l’acte – ont été ouvertes les 4 et 10 décembre 2015. Et aucune garde à vue n’a pour l’instant eu lieu dans ces deux procédures. Le parquet ne livre par ailleurs aucune information sur les faits qui ont motivé l’ouverture de ces enquêtes, ni sur les perquisitions concernées.

« L’absence d’enquête ne veut pas dire qu’aucun élément découvert lors de ces perquisitions n’intéresse les services antiterroristes », nous précise-t-on, pour nuancer ce maigre bilan judiciaire. Il s’agirait donc surtout d’alimenter en information les services de renseignement. On a connu façon plus discrète de procéder…

 

 

Ces perquisitions ont par ailleurs permis de découvrir 398 armes, dont 169 armes longues et 39 armes de guerre. Les procédures judiciaires ouvertes visent donc surtout des infractions de droit commun, parfois très éloignées du terrorisme : trafic de stupéfiants, armes, voire « travail dissimulé » et « fraude aux prestations sociales ». « En quinze jours, nous avons saisi un tiers du volume des armes de guerre récupérées en une année », s’est réjoui le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, le 2 décembre 2015. Les perquisitions ont par ailleurs débouché sur de « nombreuses » procédures judiciaires pour apologie du terrorisme ou provocation à des actes terroristes, ouvertes par les parquets locaux.

La liste des perquisitions administratives menées en Seine-Saint-Denis, dévoilée par Mediapart, montrait ainsi une certaine confusion dans la définition des objectifs. Détention d’armes, cannabis ou crack : tout y passait, en plus des soupçons directement liés au terrorisme. Le gouvernement, il est vrai, n’a cessé d’évoquer les connexions potentielles entre trafiquants et djihadistes…

Malgré une circulaire du 25 novembre 2015 du ministère de l'intérieur rappelant que leur mise en œuvre devait être « strictement proportionnée », les perquisitions continuent à charrier leur lot d'arbitraire et un nombre impressionnant de “dérapages”, de comportements et de propos inadmissibles des forces de l'ordre, documentés par les médias. Et sans doute bientôt par la commission des lois de l’Assemblée nationale, qui présentera mercredi le premier compte-rendu de son contrôle des « abus » de l’état d’urgence.

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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10 décembre 2015 4 10 /12 /décembre /2015 16:37

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com/blog/de-interet-conflit

 

 

COP21 : le lobby du gaz naturel ment
 
 
 

Un centre de contrôle de gaz naturel à Ankara, en Turquie, le 7 janvier 2009

Un centre de contrôle de gaz naturel à Ankara, en Turquie, le 7 janvier 2009 - ADEM ALTAN/AFP
 

A tous ceux qui s’inquiètent d’un horizon assombri par les sombres fumées de charbon, ne vous inquiétez plus  : le gaz naturel est là pour vous faire voir la vie en bleu et «  vous assurer un futur propre  !  ».

Il suffit de se rendre sur le stand du lobby gazier GasNaturally présent à La Galerie COP21, ce salon des grandes entreprises au sein du Bourget, pour voir toutes ses inquiétudes s’évaporer en un frémissement  ! Finie l’image négative de «  grands pollueurs de la planète  » pour les marchands de gaz et de pétrole qui jurent tous prendre le taureau climatique par les cornes.

Ce qu’il faut, c’est se débarrasser du charbon, nouvel épouvantail version « airpocalypse now » ! Les lobbyistes nous l’assurent, «  l’avenir c’est le gaz, car il est deux fois moins émetteur de dioxyde de carbone (CO2) à la combustion que le charbon  !  ». Une performance qui ne tient cependant pas compte des fuites le long de la chaîne de production, en particulier des émissions de méthane, un gaz qui possède un coefficient de réchauffement 25 fois supérieur à celui du CO2.

Mais voyez vous, à l’avenir, il n’y aura plus ni fuite, ni marée noire, car «  le gaz est l’énergie fossile la plus propre  », peut-on lire sur les plaquettes du lobby gazier.

Ami des renouvelables, vraiment  ?

A en croire les éléments de langage des industriels du gaz, comme Engie en France, point de transition énergétique vers les renouvelables sans leur participation. C’est là toute la nouveauté du message entourant la promotion du gaz (ne pas oublier son adjectif «  naturel  ») qui embrasse désormais l’idée de transition énergétique, plutôt que de la combattre.

Le gaz est désormais «  le meilleur ami des renouvelables  », comme nous le vante l’Association royale des gaziers belges dans un spot publicitaire bien emmitouflé. Pour GasNaturally, «  le gaz naturel est le partenaire idéal des énergies renouvelables  », afin de résoudre les problèmes de « variabilité de productions des certaines énergies » dépendantes des conditions météo.

 

Spot de pub de Shell, « la belle relation » entre les EnR et le Gaz
 
 

Gaz et énergies renouvelables sont devenus à ce point inséparables qu’ils ont décidé d’unir leurs petits lobbies  !

Olivier Hoedeman de Corporate Europe Observatory, lors d’une récente conférence de presse en marge de la COP21, indiquait :

« Ces dernières années, sur les questions climatiques, nous avons observé une évolution du lobbying des groupes énergétiques qui sont passés du déni, à travers la promotion du climatoscepticisme, à des stratégies plus subtiles, comme celle visant à infiltrer les groupes de pression sur les énergies renouvelables pour introduire le gaz comme source d’énergie complémentaire. »

Le lobby de l’énergie solaire, SolarPower Europe, est ainsi dirigé par Olivier Schaffer, patron de SunPower, une filiale du groupe pétrolier Total, la société française assumant aussi directement la direction de la communication et des relations institutionnelles du lobby solaire.

Une enquête du Guardian publiée en mars 2015 révélait que «  les grandes firmes énergétiques avaient acquis ensemble une position dominante  » dans le lobby du solaire comme le lobby de l’éolien, l’European Wind Energy Association (EWEA).

Cette prise de pouvoir a entraîné une réduction des objectifs de ces organisations professionnelles, et notamment la fin de toute velléité de défendre un mix énergétique européen approchant les 100% de renouvelables au-delà de 2050 au bénéfice du développement du gaz.

Des partenaires aux mains sales

Cette même stratégie d’infiltration est déployée au cœur des négociations de la COP21 pour modifier la perception des décideurs sur les énergies fossiles, pourtant premières responsables du réchauffement climatique.

Un lobbying mis en lumière par l’ONG Corporate Europe Observatory (CEO) qui publiait lundi 7 décembre un rapport intitulé «  L’écran de fumée climatique, le lobbying des grands pollueurs en Europe  » dans lequel GasNaturally est sévèrement épinglé.

«  Il suffit d’un regard à la composition des membres fondateurs de GasNaturally, pour saisir que bon nombre sont impliqués dans le commerce des énergies les plus polluantes  », en particulier à travers la présence de l’Association internationale des producteurs de pétrole et de gaz (IOGP), regroupant les plus grands groupes énergétiques de la planète.

Parmi les entreprises de poids au sein du lobby gazier, CEO pointe du doigt la compagnie américaine ConocoPhilips, première productrice de gaz nord américain, qui aurait «  des antécédents de promotion du climatoscepticisme  », et qui est aussi largement impliquée dans la prospection de pétrole et de gaz en Alaska, ainsi que dans l’exploitation du sable bitumineux dans la province canadienne de l’Alberta.

 

Pour l’ONG bruxelloise :

« Ces activités polluantes ne font clairement pas partie de la “transition” vers les renouvelables dont GasNaturally aime tant parler, mais bien au contraire d’un business-as-usual dans la destruction du climat.  »

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com/blog/de-interet-conflit

 

 

 

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10 décembre 2015 4 10 /12 /décembre /2015 16:23

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

Comment Greenpeace a piégé des scientifiques en marge de la COP21

LE MONDE | | Par

 
 

Dans le "pavillon des solutions" de la COP21, le prix du "fossile du jour", qui récompense les cancres des négociations, a été attribué à l'Arabie saoudite, le 7 décembre.

A la conférence de Paris sur le climat (COP21), les adversaires de la science climatique sont sur la sellette. Mardi 8 décembre, l’organisation Greenpeace a dévoilé une série de correspondances montrant comment des industriels des combustibles fossiles peuvent s’offrir, en toute discrétion, les services de plusieurs universitaires pour fragiliser les négociations climatiques. « Nous avons voulu savoir si, en amont de la conférence de Paris sur le climat, certains chercheurs du monde académique accepteraient d’être rémunérés pour rédiger et signer des rapports susceptibles de servir les intérêts d’industriels des fossiles, explique Ben Stewart, directeur des médias à Greenpeace Royaume-Uni. Et ce, en acceptant de cacher leur financement. »

 

Lire aussi : COP21 : un nouveau projet d’accord présenté en milieu de journée

 

Dans un courriel adressé, début novembre, au physicien William Happer, professeur émérite à l’université de Princeton (New Jersey), un militant de l’ONG se fait passer pour un consultant en relations publiques basé à Beyrouth (Liban). « Notre client est une compagnie pétrolière du Proche-Orient, inquiète de l’impact de la conférence climatique des Nations unies qui doit se tenir ce mois-ci, écrit-il. (…) Nous pensons que, vu votre travail important sur le sujet et votre poste à Princeton, un très court article écrit ou endossé par vous pourrait œuvrer fortement en faveur de notre client. »

 

Maintenir le financement secret

Le faux consultant demande au physicien, jadis un des hauts responsables de la recherche au sein du ministère américain de l’énergie, d’écrire un article sur les bénéfices du pétrole et du gaz. Le scientifique accepte et précise que ses honoraires se montent à 250 dollars l’heure. Il souhaite toutefois que les sommes soient versées au CO2 Coalition, un think tank climatosceptique qui le défraie, mais ne lui règle pas de salaire.

Cependant, pour garantir la crédibilité de l’article demandé, le (faux) commanditaire demande au physicien s’il est possible de maintenir le financement secret. « Si j’écris l’article seul, je ne pense pas qu’il y ait le moindre problème à indiquer : “L’auteur n’a reçu aucune compensation financière pour ce texte” », répond M. Happer.

Ce n’est pas tout. Au fil de sa correspondance avec le faux consultant, M. Happer révèle, en passant, que le charbonnier américain Peabody a déjà payé pour l’une de ses auditions devant une instance réglementaire du Minnesota. Ce qui n’avait jamais été révélé jusqu’à présent. Contacté par Le Monde, M. Happer n’a pas commenté, ni démenti, la teneur de ses échanges avec Greenpeace.

 

275 dollars l’heure

Le sociologue Frank Clemente, professeur émérite à la Penn State University (Pennsylvanie), est également tombé dans le piège. Lui aussi accepte la transaction et de cacher ses sources de financement. Le faux consultant dit cette fois travailler pour un charbonnier asiatique cherchant à faire produire, par un universitaire prestigieux, un rapport « pour contrer les études liant le charbon à une mortalité prématurée, en particulier le chiffre de l’Organisation mondiale de la santé selon lequel 3,7 millions de personnes meurent chaque année de la pollution due à la combustion des fossiles ».

M. Clemente accepte d’écrire, sous son titre de professeur à la Penn State University, pour détailler les bénéfices du charbon sur les économies, en particulier dans les pays en développement.

Ses honoraires ? En général 275 dollars l’heure, 15 000 dollars pour un article de 8 à 10 pages et 6 000 dollars pour une tribune publiée dans la presse. Pour montrer l’efficacité de son travail, le professeur cite l’une de ses tribunes en défense du charbon, publiée en mars par une cinquantaine de titres de la presse américaine. Il joint aussi à son message son témoignage d’expert devant une instance réglementaire du Tennessee devant statuer sur la fermeture d’une centrale à charbon… « Dans aucune de ces situations le sponsor n’a été identifié, écrit-il. Je publie tous mes travaux comme scientifique indépendant. »

Les prix peuvent grimper. « Le rapport “La valeur mondiale du charbon” a été plus extensif et a coûté 50 000 dollars pour huit semaines de travail », ajoute M. Clemente dans un de ses messages. Le rapport en question mentionnait bien le soutien financier du charbonnier Peabody, mais pas son montant. Sollicité par Le Monde, le sociologue assure qu’il n’était plus rémunéré par son université lorsqu’il a conduit ces différents travaux de consultance et qu’il ne renie rien de ce qu’il a écrit. « C’est la liberté académique », explique-t-il. Quant au rapport sur la valeur mondiale du charbon, M. Clemente rappelle qu’il a été publié en 2012 par l’Agence internationale de l’énergie et que « de nombreuses personnes y ont contribué par leurs idées ». M. Clemente confie être « très fier » de ce rapport qui, « à [s] a connaissance, ne contient aucune erreur ».

 

Lire aussi : Charbon, pétrole, gaz : les trois plaies du climat

 

 

 Stéphane Foucart
Journaliste au Monde

 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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10 décembre 2015 4 10 /12 /décembre /2015 16:14

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

 

Débattre Point de vue

Christianisme, islam, bouddhisme : comment les religions s’emparent des questions écologiques

par

 

 

 

Face aux dérèglements climatiques et aux périls écologiques, que peuvent apporter les croyants ? Interdépendance, responsabilité, sobriété, respect du vivant, qu’en disent les religions chrétienne, musulmane, bouddhiste ? A quoi invitent-elles leurs fidèles ? C’est à cette question que tentent de répondre trois spécialistes, rassemblées par la revue Projet qui publie un numéro sur « les spiritualités face aux défis climatiques ». Interview croisée.

Cet article a initialement été publié dans la Revue Projet.

 

 

Revue Projet : Comment l’écologie s’enracine-t-elle dans les visions du monde propres à chacune des cultures religieuses ou spirituelles que vous représentez ?

 

Salima Naït Ahmed, professeure de philosophie et co-fondatrice de l’association des « Musulmans inclusifs de France » [1] : D’une certaine façon, la question écologique aurait pu ne pas se poser pour l’islam. Dans le Coran, la nature est omniprésente, une nature cosmique et harmonieuse, proche d’une vision grecque. Dans la tradition musulmane, l’idée est présente d’un monde bien proportionné par Dieu – celui qui met le désordre dans cet équilibre aura des comptes à lui rendre. On trouve énormément de sourates (ensemble de versets du Coran, ndlr) avec un nom d’animal : les vaches, les fourmis, les abeilles… et à l’intérieur de ces sourates, une omniprésence d’un Dieu créateur de la nature et donc des astres.

Dans la sunna, la tradition qui s’ajoute au Coran, composée par les hadiths [2], on trouve encore davantage d’injonctions, critiquables certes, mais significatives, dans la mesure où elles informent l’imaginaire musulman. Il y a ainsi certains animaux que l’on ne peut absolument pas tuer : les fourmis, les abeilles, la pie et la huppe.

Mais dans son traitement politique, la question écologique reste nouvelle pour les musulmans. Une fatwa (décision juridique inspirée de l’islam) a par exemple été décidée en 2014, en Indonésie, pour protéger les espèces animales en voie de disparition. Une autre, dans les années 1990, au Yémen, interdisait l’usage des cornes de rhinocéros pour fabriquer des poignards traditionnels.

 

Elena Lasida, économiste et enseignante à l’Institut catholique de Paris [3] : Il existe aussi, bien sûr, une sensibilité chrétienne à l’égard de la nature, mais elle n’est pas homogène et n’émerge pas au même rythme. Les protestants et les orthodoxes ont davantage été précurseurs. Chez les orthodoxes, la pratique de la contemplation rend la nature très présente dans l’expérience spirituelle. Les protestants ont une posture plus militante et leur sensibilité à ce sujet, liée au respect de la création, est plus ancienne que chez les catholiques, même si ces derniers rattrapent aujourd’hui leur retard.

La tradition chrétienne a souvent été accusée, notamment à travers une certaine relecture de la Genèse, d’appeler à l’instrumentalisation de la nature et de donner une priorité à l’humain. Des théologiens ont aujourd’hui bien montré que cette lecture s’inscrivait dans une démarche de désacralisation de la nature, celle-ci ayant été associée à des manifestations divines dans beaucoup de religions. Mais, à partir de là, d’autres textes, notamment dans la théologie de la création, ont au contraire mis en avant l’importance de la nature et de l’interdépendance entre les êtres vivants.

Le souci écologique est aujourd’hui davantage présent. C’est sans doute lui qui a poussé à relire ou réinterpréter la Bible, à y trouver des choses que l’on ne cherchait pas. La crise écologique interpelle en ce moment les chrétiens dans leur ensemble. Ainsi, la COP21 (conférence internationale sur le climat) pousse les trois traditions chrétiennes à travailler de concert. Tout ce qui s’organise est interreligieux, ou du moins œcuménique, notamment les célébrations. Si, dans l’histoire, nous avons beaucoup insisté sur les différences, aujourd’hui, notre intérêt commun nous pousse à travailler sur ce qui rassemble.

 

Catherine Eveillard, architecte, bouddhiste [4] : Dans le bouddhisme, il n’y a pas de dieu créateur : le monde est un processus d’auto-création perpétuel. La vision qui en découle est tout à fait autre : nous sommes tous acteurs de cette création collective où le principe d’interdépendance est central et nécessaire. Quand on prie, on le fait toujours pour tous les êtres vivants, depuis la fourmi jusqu’à ceux que l’on ne voit pas. Nous sommes liés, non seulement dans cette vie, mais aussi dans toute la continuité des vies, puisque les êtres traversent les différents mondes en fonction de leur karma. La logique est que si rien ne meurt, l’énergie propagée continue après la mort de chacun à agir dans l’univers.

[...]

Pour les Tibétains, l’âge que nous vivons était prédit : c’est l’âge sombre, une sorte d’aspiration vers le bas. Mais ce n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle si nous en sommes pleinement conscients ; toute notre capacité d’éveil est nécessaire, il faut être là, présents. Dans le bouddhisme shambhala, la place de l’humanité est entre terre et ciel. La terre représente la base organique, pragmatique, de toute notre existence, et le ciel la vision ; entre les deux, les humains font le trait d’union. Ils rendent ce lien visible et lui donnent du sens.

Dans le bouddhisme traditionnel, le concept d’interdépendance vient de l’hindouisme ancien. Par exemple, Ashoka, un roi bouddhiste de l’Inde, avait fait construire des hôpitaux pour les animaux et recommandait le végétarisme. Le bouddhisme a plus tard été éradiqué de l’Inde. Les Tibétains en sont devenus les gardiens, mais, en même temps, ils l’ont transformé en introduisant des aspects chamaniques, donc très liés à la connaissance de l’interdépendance de tous les êtres. Pour nous aujourd’hui, dans notre façon de vivre, il s’agit d’être conscient que tous les détails du quotidien peuvent manifester cette interdépendance. Il n’y a donc pas de différence entre des choses triviales et domestiques et ce qui pourrait être sacré.

 

L’éveil dont-vous parlez est-il collectif ou individuel ?

Catherine Eveillard : Le Bouddha à venir, c’est la société humaine. On passe de l’image du sage inscrit dans une société traditionnelle harmonieuse à la nécessité que toute la société s’éveille, pour transformer ce que l’on est en train de vivre. Pour vous donner une image, la légende de Shambhala, encore très vivante en Asie centrale, représente l’idéal d’une société éveillée : les hommes et femmes de cette société ayant reçu du Bouddha des enseignements sur l’éveil, cette attention totale à l’autre, et l’ayant tous pratiquée dans leur vie personnelle et sociale, ont disparu dans une dimension supérieure, mais ils sont toujours là pour protéger le monde.

Chögyam Trungpa, le maître tibétain qui a fondé le bouddhisme shambhala, était très inspiré par cette légende. Il avait déjà été averti par ses propres maîtres que nous étions entrés dans l’âge sombre et qu’il allait devoir reconstruire, être capable de transmettre la sagesse autrement que par une reproduction ou du mimétisme. Quand il a enseigné le bouddhisme en Europe, il s’est aperçu que les occidentaux n’avaient ni la structure de pensée ni la culture permettant de comprendre le bouddhisme. Au Tibet, de grands sages naissaient spontanément d’une société fondée sur l’harmonie et la bonté. Il fallait donc amener l’Occident à récréer une société fondée sur la bonté pour protéger la terre. La base de tout cela est appelée « bonté fondamentale » : tous les êtres humains et non-humains ont cette étincelle.

 

Quelles ressources spirituelles peut-on convoquer dans chacune de vos traditions pour voir cet âge « sombre » et l’affronter ?

S. Naït Ahmed : Dans l’islam, les ressources sont là, mais vont-elles permettre de faire face ? Car il y a aussi une vision apocalyptique des choses… Depuis les années 2000, des initiatives émergent. Je pense notamment à la mise en commun, en ligne, des ressources de différentes traditions spirituelles sur l’écologie, ou à ce plan pour l’écologie entamé en 2008, avec différents objectifs : créer des mosquées écologiques (surtout au Royaume-Uni), une chaîne de télévision sur islam et écologie, une ville verte dans les pays musulmans… On peut évoquer un travail encore plus ancien du côté des soufis. Depuis le XVIIIe siècle, ils prônent le végétarisme et proposent une spiritualité comme le sentiment d’un rapport harmonieux à la nature, d’un devoir des croyants envers les animaux.

 

E. Lasida : Dans la tradition chrétienne, je pense particulièrement à trois ressources. Il y a d’abord une dimension universelle dans le christianisme qui invite à concevoir la terre comme une « maison commune » et l’humanité comme une seule famille, or la crise écologique est un appel à se penser ensemble avec la terre tout entière, plutôt que de se positionner en concurrents et en rivaux. Il y a ensuite l’expérience fondatrice de l’« alliance » qui traverse toute l’histoire biblique. L’alliance nous relie à Dieu et aux autres êtres vivants en termes de co-créateurs : chacun a quelque chose de propre et d’unique à apporter, mais chacun est incomplet, appelé à se réaliser par et avec les autres. Dès lors, il y a aussi une interdépendance existentielle entre toutes les créatures.

Enfin, il y a l’expérience de la résurrection. C’est une ressource fondamentale : croire que de la mort peut naître de la vie nouvelle. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une situation de mort, de menace par rapport aux générations futures, aux êtres vivants. Dans ce contexte, la question n’est pas, pour moi, comment réduire au maximum les dégâts, mais plutôt : comment cela peut-il être source de nouveauté et de meilleur ?

Le problème est que nous jugeons ce qui est bon ou mauvais par rapport à un imaginaire qui met en avant la sécurité de l’avenir, le bien-être matériel, l’autonomie individuelle. Cette crise est une occasion de construire un nouvel imaginaire autour de ce qui signifie « vivre bien », qui ne soit pas exclusivement lié au bien-être matériel. Et c’est en ce sens que la menace de mort peut devenir promesse de vie, et la crise écologique une expérience de résurrection. La résurrection peut être ainsi une ressource pour nous aider à transformer la perte en ouverture à un nouveau possible.

 

Existe-il du commun dans ces ressources ? Où peut-on le trouver ?

E. Lasida : On a parlé de bonté. On trouve aussi cette dimension dans la tradition chrétienne, liée à la solidarité, même si cette idée doit être revisitée : la solidarité, ce n’est pas simplement aider celui qui souffre, c’est aussi être dans une relation où l’on a quelque chose à donner et à recevoir de l’autre.

 

C. Eveillard : Souvent, on ne croit pas à sa propre bonté. L’âge sombre ne correspond pas seulement à ce qui se passe en dehors de nous : il y a une perte de confiance dans notre capacité d’être humain à vivre une vie saine. Si les gens n’ont plus la confiance de croire qu’ils peuvent vivre leur vie, qu’ils ont cette capacité, cette santé en eux, ils se sentent toujours pauvres. On aboutit à la « charité ONG », à une simple redistribution.

Méditer, ce n’est pas se mettre à l’abri de la réalité, c’est être attentif au moment de bonté dans sa propre expérience et dans celle des autres. L’important est de comprendre que pour se reconnecter avec la nature, nous devons nous reconnecter avec notre propre nature de bonté. Quand on touche son cœur, on touche ses tripes, et c’est de là que vient la vérité. Ce n’est pas une construction mentale, et ce n’est pas du tout l’idée de transcendance.

 

E. Lasida : Au fond, l’expérience du don est commune. Il y a quelque chose qui nous dépasse, qui nous est donné, une expérience de gratuité : on arrive sur terre avec quelque chose que l’on a reçu et qui ne nous appartient pas, que l’on n’a pas acheté. Il ne s’agit pas de nier notre héritage mais, au-delà de nos parents, ce quelque chose nous dépasse. Je pense que l’expérience de transcendance n’est pas uniquement religieuse, mais qu’elle est avant tout une expérience profondément humaine.

Et en même temps, la transcendance s’exprime grâce à l’immanence : on passe par des rites, des choses que l’on peut signifier, toucher et c’est par ce biais qu’elle se manifeste. Mais parfois on fait une séparation très tranchée entre les deux dimensions. C’est notamment ce qui arrive dans les cultures occidentales, marquées par la philosophie grecque qui sépare, parfois même oppose, la matière et l’esprit. Il n’est pas anodin que le bouddhisme ou l’hindouisme soient liés à des cultures orientales où l’approche du vivant est beaucoup plus globale. C’est culturel, au-delà du religieux.

 

S. Naït Ahmed : Le terme er-rahman, que l’on traduit par « le miséricordieux » et que l’on utilise pour signifier un Dieu clément, est très important pour les musulmans. L’expression rahma me paraît traduire cette idée de bonté, qui n’a pas le sens exact de la charité, mais permet d’accepter et de protéger les plus vulnérables. Elle désigne une chaleur qui doit entourer les autres êtres. Dans l’islam, tous les mouvements des êtres vivants – a fortiori la prière – sont des prosternations devant le Seigneur. Il y a aussi un lien entre les cinq prières et les mouvements des astres, et un contact avec la terre quand on se prosterne.

La rahma, je la vois dans cette attitude de clémence par rapport au vivant. Le jeûne constitue une autre ressource. Pour les musulmans, il est associé à un mois dans l’année, mais il exprime pour moi une forme de résistance à la frénésie de notre monde moderne : on est davantage dans l’être que dans la consommation, on ralentit. Le jeûne dit que le monde, la vie, peuvent avoir un autre sens que la production.

 

L’idée du jeûne a été évoquée comme une entrée en résistance, est-il aussi une ouverture sur une sobriété ?

S. Naït Ahmed  : En théorie, le temps du ramadan ne doit pas servir de prétexte pour se goinfrer le soir et il est possible de jeûner en dehors de ce temps. La crise peut nous aider à renouer avec son sens spirituel. On peut aussi rappeler l’importance, pour les musulmans, de ne pas gaspiller, l’eau notamment, même quand on fait ses ablutions. Cela favorise un rapport sacré à la nature, sans la sacraliser : dans cette absence de gaspillage, les gestes de l’homme s’inscrivent dans l’univers cosmique. On trouve dans l’islam des choses très précises sur l’absence d’excès, la modération.

 

C. Eveillard : Dans ma communauté bouddhiste, certains demandaient régulièrement à notre maître pourquoi la viande n’était pas interdite au déjeuner. Ils auraient voulu pouvoir dire : « Le maître a dit qu’on ne mangeait pas de viande ». Or il a toujours refusé de le faire, car c’est à chacun de prendre ses responsabilités.

 

E. Lasida : Dans la tradition chrétienne, le jeûne a été lié au carême, comme pour le ramadan. Mais bien des textes bibliques en parlent dans d’autres contextes. Or le jeûne a parfois été réduit à une lecture sacrificielle : on se prive de quelque chose pour en obtenir une autre. Le jeûne devient ainsi une forme de « marchandage » avec Dieu. Je crois au contraire que le jeûne renvoie à l’expérience de la résurrection, à l’expérience du manque, du vide, qui appelle l’émergence du nouveau. Il ne s’agit pas de se sacrifier par punition mais de faire le vide pour laisser place au radicalement nouveau.

L’Occident a parfois poussé à une relation instrumentale entre matière et esprit : la production et la consommation sont devenues les principales sources de bonheur. Par une injonction rationnelle similaire, on propose maintenant de réduire la production et la consommation. Mais le jeûne biblique ne s’inscrit pas dans cette approche instrumentale qui remplace simplement la logique du « plus » par celle du « moins ». Le jeûne est au contraire ce qui permet de changer de logique, de sortir d’une approche pensée uniquement en termes « d’avoir » pour faire place à d’autres dimensions de « l’être ».

 

 

C. Eveillard : Je suis d’accord. En recherchant une certaine pauvreté, on risque de passer à côté de tout ce que le monde peut offrir. Or dans le bouddhisme shambhala, il y a une notion de célébration : le monde est extraordinairement riche, pourquoi le réduire à sa portion congrue ? Les offrandes, dans les sociétés traditionnelles hindoues et bouddhistes, même pauvres, ne constituent pas une nourriture perdue, mais une célébration de la richesse de toute la société. Si on supprime cette dimension de célébration, on s’appauvrit, on se coupe de l’invocation de ce monde généreux.

 

S. Naït Ahmed : Pour ma part, j’envisage le jeûne comme une démarche individuelle plutôt que comme une quelconque contrainte. C’est l’occasion d’une rupture avec un excès d’avoir. Il y a une dialectique entre le jeûne et la valorisation esthétique des biens : pour les musulmans, le plaisir esthétique est très important. Je n’ai pas de réponse sur l’imposition d’une limite. Cependant le concept de halal indique un principe de responsabilité. Il met en lumière le problème éthique que pose le fait de consommer de la viande d’animaux issus d’un élevage industriel.

 

Si les ressources spirituelles étaient disponibles, comment expliquer une mobilisation tardive des religions sur la question écologique et comment susciter maintenant le passage à l’acte ?

E. Lasida : La tradition chrétienne n’est jamais indépendante de l’histoire concrète des hommes et des femmes. Cela nous invite à relire et actualiser en permanence notre tradition et nos repères de base à la lumière de l’évolution de l’histoire humaine. D’autres questions sociales ont ainsi été mises au centre de la réflexion chrétienne, qui a eu parfois du mal à s’ouvrir à la dimension écologique. Mais on rattrape aujourd’hui le retard, comme le montre la publication récente de l’encyclique Laudato Si’ !

 

S. Naït Ahmed : Le contexte est en effet très important pour une réactivation, une réappropriation des textes. On peut éventuellement parler de « retard » pour le monde musulman compte tenu de l’urgence de l’action ou relativement à une échelle de valeur occidentale, car même si certains éléments de textes ont toujours été mis en valeur, les décisions politiques ou juridiques arrivent très tard par rapport à l’Occident. Cela peut peut-être s’expliquer aussi par une sorte de schizophrénie des pays du Moyen-Orient qui veulent rattraper d’abord un retard technico-scientifique et non pas un retard écologique, donnant une primauté à la techno-science, alors même que les situations écologiques sont urgentes (lire aussi : Des responsables musulmans appellent à agir pour le climat).

 

Propos recueillis par Marie Drique et Bertrand Hériard Dubreuil (Revue Projet)

 

La Revue Projet est partenaire de Basta !. Vous pouvez retrouver sa présentation sur notre page Médias partenaires.

La situation est-elle si désespérée qu’il faille appeler les traditions spirituelles au chevet de la planète ? Et si les défis écologiques appelaient plutôt à redonner du sens à notre passage sur terre ? A entamer une forme de conversion personnelle et collective ? C’est la question débattue dans le n°347 de la Revue Projet.

Image de Une  : CC PhotoGraham
Photos : Simon Gouin

Notes

[1Salima Naït Ahmed, professeure de philosophie et doctorante en sociologie, est une des fondatrices de l’association des « Musulmans inclusifs de France », qui promeut un islam progressiste, tolérant et inclusif.

[2Les hadiths correspondent aux récits de tout ce que le prophète Mahomet aurait fait ou aurait dit et qui est rapporté par des témoins. L’authenticité de la sunna n’est pas reconnue par tous les musulmans.

[3Elena Lasida, économiste, enseigne à l’Institut catholique de Paris. Elle est chargée de mission à « Justice et Paix », le service de l’Église catholique pour les questions de justice internationale.

[4Catherine Eveillard est bouddhiste. Elle enseigne à Dechen Chöling, centre de méditation du bouddhisme shambhala en Limousin, tout en menant une activité d’architecte indépendante.

 

 

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10 décembre 2015 4 10 /12 /décembre /2015 15:47

 

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Emplois d’utilité publique

Quand les syndicats s’aperçoivent que la transition écologique pourrait faire baisser efficacement le chômage

par

 

 

 

Et si la lutte contre le réchauffement climatique permettait aussi de créer massivement des emplois et de réduire le chômage. C’est ce que pensent de plus en plus de syndicats européens. Mais pour que la transition ne se fasse pas au détriment des emplois et des conditions de travail, il faut que les travailleurs soient associés aux décisions. En Allemagne, le secteur des énergies renouvelables a généré 370 000 emplois. Au Royaume-Uni, une campagne pour la création massive d’emplois « climato-compatibles » a été lancée. Et en France ? La transition énergétique représenterait un vivier encore inexploité. Si quatre confédérations prennent part à la Coalition climat aux côtés des ONG, le chemin de la transition semble encore long.

« Pour nous, le projet était à la fois pour l’emploi et pour le climat », rapporte une ancienne salariée de l’usine Fagor-Brandt de Lyon. Le site de production d’électroménager a fermé l’an dernier. La fabrication de machines à laver s’est retrouvée délocalisée en Pologne. Et le groupe sino-américain qui avait repris le site en 2014 pour y produire des véhicules électriques a été placé en liquidation en octobre, sans n’y avoir jamais rien fabriqué.

Avant que l’usine de machines à laver ne ferme, un groupe de salariés avait monté un projet d’économie circulaire pour tenter de continuer à faire tourner les ateliers. Le projet était de récupérer des anciens lave-linge auprès des éco-organismes, et de les transformer en appareils recyclés en état de marche. Le tout en Scop (société coopérative et participative). « Nous avions déposé un projet de reprise et nous l’avions proposé aux élus. Car il fallait un minimum d’investissements. » D’abord enthousiastes, les politiques ont finalement abandonné le plan d’économie circulaire qui venait des salariés. « Pourtant, dans notre projet, nous gardions la moitié des employés. Là, nous sommes tous au chômage. Je pense que nous avons été trop en avance. Si nous avions sorti ce projet cette année, il aurait été plus soutenu. »

 

En France, les coopératives en pointe

Avec la conférence internationale sur le climat de Paris, la question du réchauffement climatique, et plus largement de la transition écologique, est entrée dans toutes les têtes. Dans le monde du travail comme dans le reste de la société, les considérations écologiques avancent. Le projet des anciens de Fagor-Brandt a certes capoté faute de soutiens. D’autres ont connu davantage de succès : les ex-Fralib, près de Marseille, ont repris en coopérative leur usine pour y produire des thés issus du commerce équitable et des tisanes en circuit court (voir notre article).

« Nous savons qu’il va falloir changer de modèle de développement. Les ex-Fralib, c’est un projet d’économie durable et d’entreprise rentable, avec des conditions de travail décentes. C’est le type de modèle que nous portons », assure Fabienne Cru-Montblanc, représentante de la CGT à la Coalition climat qui rassemble organisations environnementales et syndicats. « Nous soutenons par exemple le développement d’une filière de déconstruction écologique des navires en France. C’est aussi une question de ré-industrialisation. Nous avons besoin d’industries en circuits courts, qui soient plus sobres et moins polluantes. »

 

Transition écologique contre chantage à l’emploi

La transition écologique serait-elle en marche chez les syndicats ? Des centaines de syndicalistes du monde entier venus, par ordre alphabétique, de l’Afghanistan jusqu’au Zimbabwe, sont présents à la COP21. « C’est la récolte d’années d’engagement, de débats, de formations au sein de la Confédération syndicale internationale (CSI) , explique Anabella Rosemberg, responsable des questions environnementales à la confédération. Cela fait sept ans que nous suivons la question climatique de près. C’est le résultat d’un choix politique. Parce que si nous, syndicats, nous ne sommes pas autour de la table, alors les décisions se prendront sans nous. »

La CSI, dont sont membre quatre confédérations françaises (CGT, CFDT, FO, CFTC, soit deux millions de syndiqués), a adopté quelques revendications précises adressées aux négociateurs : prendre des mesures concrètes pour réduire les émissions de carbone afin de contenir le réchauffement global à 2°C, prendre la mesure du potentiel d’emplois qu’offre l’action sur le climat et tenir les engagements financiers en direction des pays les plus vulnérables. La CSI exige aussi que l’accord de Paris contienne, dans sa partie opérationnelle, un engagement en faveur des mesures de « transition juste » pour les travailleurs. « Ce point est essentiel pour relever le défi de la transformation du travail dans tous les secteurs, en particulier en ce qui concerne les emplois et le revenu des personnes qui travaillent dans des branches d’activité à forte émission de carbone », souligne la CSI. « Les multinationales viennent à la COP avec des promesses, mais sur le terrain, c’est le chantage à l’emploi, dénonce Anabella Rosemberg. Elles disent aux travailleurs, si on va vers une politique climatique, vous allez perdre votre boulot. C’est faux. Mais pour que la transition ne pénalise pas les travailleurs, il faut que les syndicats soient associés aux débats sur la transition. »

 

90 000 embauches chaque mois au service du climat ?

L’enjeu existe au Sud, où les effets du changement climatique sont directement perçus, comme au Nord, au sein des pays les plus fortement émetteurs de gaz à effet de serre. En Grande Bretagne, une alliance de syndicalistes issus des secteurs des services publics, des transports, de l’enseignement et de la communication, anime depuis plusieurs années une campagne pour la création outre-Manche d’un million d’emplois climat-compatibles. « One million climate jobs » pour lutter à la fois contre la crise environnementale et économique, au sein d’un service public national du climat, financé par l’impôt. « Nous ne parlons pas d’emplois qui seraient « créés » par quelques mystérieux mécanismes du marché d’ici à 2030. Nous voulons que le gouvernement embauche 90 000 personnes chaque mois pour des emplois climatiques. En un an, nous aurons un million d’emplois », précise l’initiative dans son dernier rapport.

Ces emplois seraient créés dans le développement des énergies renouvelables (400 000 emplois, dont plus de 200 000 dans l’éolien offshore et plus de 50 000 dans le solaire), dans la rénovation énergétique et la construction de bâtiments écologiques (185 000 emplois), dans les transports (plus de 300 000 emplois). Ils seraient offerts en priorité aux personnes qui perdraient leur emploi dans le domaine des énergies fossiles ou encore de l’industrie automobile. « Quiconque perd son emploi dans un des anciens secteurs industriels comme les mines, le pétrole ou l’automobile, doit se voir garantir un emploi permanent dans le service national du climat au même niveau de salaire », insistent les syndicalistes de One million climate jobs.

 

Syndicats et ONG écologistes, même combat ?

« La COP nous permet de mener un débat au sein de nos organisations. Mais par rapport aux organisations syndicales anglo-saxonnes notamment, nous sommes en retard », regrette Julien Rivoire, de la Fédération syndicale unitaire (FSU), syndicat de la fonction publique. En France, la COP21 a en tout cas inauguré une forme inédite d’engagement des syndicats pour le climat : leur présence, aux côtés d’ONG environnementales et d’associations de solidarité internationale, au sein de la Coalition climat, ce mouvement constitué en 2014 pour donner voix à la société civile face aux négociations officielles de la COP.

Des syndicats et des ONG de défense de l’environnement côte-à-côte, ce sont deux cultures de la lutte, aux enjeux et aux pratiques bien différentes, qui se retrouvent ici contre le changement climatique. « Nous avons bataillé pour travailler ensemble sur ce qui nous rassemble et nous veillons à ne pas nous écharper sur ce qui nous sépare », rapporte Fabienne Cru-Montblanc, de la CGT. « Nous considérons que la question climatique n’autorise pas la division. Du coup, nous avons appris à mieux nous connaître , assure Thierry Dedieu, représentant de la CFDT à la Coalition climat. Si nous n’étions pas ensemble à la coalition, nous n’aurions pas d’espace pour discuter. Car sur le terrain, les organisations syndicales sont en général confrontées aux feuilles de paie, à la protection sociale des travailleurs… Et là viennent s’ajouter les questions climatiques. De la même manière, je pense que pour des ONG exclusivement centrées sur l’environnement, c’est intéressant de se confronter avec ce que nous sommes, nous, les syndicats. Je pense par exemple qu’il faut faire attention à la façon dont ces ONG vilipendent les multinationales. Car derrière, il y a des salariés. »

Même si les deux types d’organisations peuvent difficilement se mettre d’accord sur certains sujets, la présence syndicale au sein de la Coalition climat et plus largement au forum syndical mondial qui se tient en parallèle de la conférence, devrait produire des effets de fond. « La COP nous permet de mener un débat au sein de nos organisations, dont les fruits seront à ramasser plus tard. Est-ce que notre corpus revendicatif de syndicat va être modifié par ce mouvement dans lequel on s’insère avec les ONG ? C’est la question », s’interroge Julien Rivoire. La FSU, syndicat représentant de la fonction publique mais absent de l’industrie, a évidemment une position plus confortable que d’autres sur le sujet. « Il faut reconnaître qu’à la FSU, nous ne sommes pas confrontés à la perte potentielle d’emplois dans les secteurs polluants. » Bémol à ces bonnes intentions : pendant les quinze jours qu’a duré la conférence, les syndicats français n’ont pas mobilisé leurs militants.

L’enjeu climatique est d’autant plus difficile à traiter que les syndicats représentent des travailleurs directement touchés par la transition. « Quand vous avez des équipes qui sont confrontées à des difficultés économiques, que ce sont en plus des industries intenses en énergies fossiles, et que vous venez parler de la réalité du changement climatique … Ça ne passe pas toujours, constate Thierry Dedieu, de la CFDT. Il y a de la pédagogie à faire sur le lieu de travail. Mais c’est notre tâche d’expliquer que la question climatique supplante toutes les autres. »

 

La CGT, entre pro-nucléaire et énergies renouvelables

« Nous, on sait ce qui se passe dans un entreprise quand on ferme les usines de charbon ou de fioul », souligne Jérôme Schmitt, de Sud énergie. Le syndicat est très présent dans les centrales nucléaires, sans se dire pour autant très favorable à l’énergie atomique. « Les politiques syndicales pro-nucléaires ont fait du mal aux salariés. Parce qu’avec de telles politiques, les salariés qui ne vont pas bien, on leur dit “ferme-la, sinon c’est la centrale qui va fermer“. » C’est évidemment la CGT qui est ici visée. « La CGT a toujours été favorable au nucléaire, confirme Fabienne Cru-Montblanc. Mais en disant que le nucléaire ne peut être pertinent qu’en étant adossé à d’autres sources de production électrique », ajoute-t-elle.

La plus grande fédération syndicale de France a vertement critiqué la loi de transition énergétique adoptée cet été. Celle-ci prévoit notamment d’atteindre 40% de la production d’électricité issue des énergies renouvelables en 2030, de réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité, de plus de 75% aujourd’hui, à 50% à l’horizon 2025, et de baisser de moitié la consommation d’énergie d’ici 2050. La CGT a dénoncé ces deux derniers objectifs comme arbitraires ou incohérents. Tout en demandant la création d’une véritable filière d’énergies renouvelables. « Nous n’avons toujours pas de filière éolienne et photovoltaïque nationale, nous avons une filière hydraulique, mais que nous sommes en train de privatiser. Si on ne fait aucun investissement dans les énergies renouvelables, ce n’est pas un modèle durable. »

De tels investissements auraient l’avantage de créer potentiellement des centaines de milliers d’emplois. Une étude du Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired) chiffre à plus de 600 000 le nombre d’emplois qui seraient créés dans la transition énergétique si la France prenait le chemin du scénario de l’association Négawatt [1]. Nous en sommes loin. En 2014, l’Ademe comptait 83 000 emplois dans les énergies renouvelables en France, un chiffre qui a baissé depuis 2010, où le secteur employait près de 100 000 personnes [2]. Avec la chute du prix du baril, l’industrie pétrolière est en train de supprimer des dizaines de milliers d’emplois dans le monde. Le secteur nucléaire français emploie de son côté quelque 125 000 personnes [3]. Dans le secteur pétrolier, Total emploie un peu plus de 30 000 personnes en France, et a supprimé 5000 postes ces cinq dernières années. Par comparaison, en Allemagne, où les énergies renouvelables représentent aujourd’hui 27 % de la production électrique, plus de 370 000 personnes travaillent dans ce secteur. C’est dix fois plus que le nombre de travailleurs des mines de charbon allemandes.

 

Énergie propre ne signifie pas conditions de travail propres

Outre-Rhin, les grandes centrales syndicales ont fait leur transition énergétique il y a déjà plusieurs années. « Avant même la décision de sortir du nucléaire de Merkel, nous avons dit qu’il fallait mettre en lien la production industrielle avec les questions de politique environnementale et climatique. Ça s’est encore consolidé après Fukushima , explique Wolfgang Lemb, vice-président d’IG Metall, le puissant syndicat de l’industrie allemande. C’est certes parfois difficile de faire passer ça auprès de la base. Mais nous avons mis en place des groupes de travail sur le terrain. Pour que nos collègues qui sont délégués du personnel puissent faire des propositions concrètes, dans leurs entreprises, pour améliorer l’efficacité énergétique et les économies d’énergie dans la production industrielle. »

Depuis l’essor des énergies renouvelables, IG Metall s’est aussi lancé dans un travail de longue haleine pour syndiquer les salariés de ces nouvelles branches industrielles, en particulier dans l’éolien et le photovoltaïque. Et pour en améliorer les conditions de travail et de salaire. « Parce que le développement des énergies propres ne va pas toujours avec des conditions de travail propres », déplore Wolfgang Lemb. IG Metall représente aussi les travailleurs du nucléaire allemand. Ce qui ne l’a pas empêché de défendre la sortie de l’énergie atomique. « Il y a eu des conflits, se souvient le responsable. C’est normal quand un secteur industriel fait face à ce type de changement structurel, parce que c’est l’existence quotidienne des travailleurs qui est touchée. Je comprends donc nos collègues français sur le nucléaire, même si je ne pense pas que défendre le maintien de l’énergie atomique soit une position défendable pour l’avenir. »

La difficulté pour certains syndicats français à aller vers une énergie sans nucléaire résonne d’ailleurs avec les discussions qui divisent l’Allemagne sur le charbon. Houille et lignite représentent toujours 40 % de la production d’électricité allemande. Si IG Metall milite pour une sortie rapide de cette énergie extrêmement polluante et émettrice de gaz à effet de serre, ce n’est pas le cas des deux syndicats qui représentent les travailleurs des mines et centrales à charbon du pays [4]. Au printemps dernier, l’annonce d’une taxe sur les centrales à charbon les plus anciennes, qui aurait pourtant dû aider l’Allemagne à baisser ses émissions de gaz à effet de serre, avait poussé dans la rue des milliers de travailleurs du secteur. « Nous ne sommes pas tous d’accord sur le charbon, confirme Angelika Thomas, déléguée d’IG Metall au forum syndical de la COP. Le fait qu’à long terme, il faille passer aux d’énergies renouvelables, fait, je crois, consensus chez tous les syndicats. C’est l’échéance qui est discutée. »

Mais Wolfgang Lemb reste confiant : « Je crois qu’on va arriver à un consensus pour une sortie du charbon similaire à celui qui s’est dégagé sur le nucléaire. Tous les syndicats allemands sont déjà d’accord sur le fait que ce processus doit être accompagné politiquement. Pour que les employés de ce secteur se voient offrir un autre emploi, adéquat. » C’est la « transition juste » que la Confédération syndicale internationale veut voir figurer clairement dans l’accord qui sortira de la COP à la fin de la semaine. En attendant, en France, on en est très loin.

 

Rachel Knaebel

Photo : © Collectif a-vifs

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10 décembre 2015 4 10 /12 /décembre /2015 15:21

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

 

L'état d’urgence crée des remous chez les juristes du Club DJS
9 décembre 2015 | Par Michel Deléan
 
 
 

Très critique sur l’état d’urgence, le président du Club Droits, justice et sécurités (DJS), Dominique Coujard, démissionne de ses fonctions. Mediapart a eu accès au texte dans lequel il explique sa décision.

L’état d'urgence provoque remous et dissensions chez les juristes, entre tenants du tout-sécuritaire et défenseurs vigilants des libertés. Le magistrat Dominique Coujard vient ainsi d’annoncer aux adhérents du Club Droit, justice et sécurités (DJS) qu’il démissionnait de la présidence de ce think-tank proche du PS. Dominique Coujard avait proposé, lors d’une réunion du Club DJS, le 2 décembre, un texte critique sur l’état d’urgence, mais il a été mis en minorité. Prenant acte de « divergences » sur des « principes fondamentaux », il a annoncé sa démission de la présidence dans un mail sans langue de bois aux adhérents du Club, le 3 décembre, dont Mediapart a eu connaissance.

 

 « Les questions abordées à la suite des attentats du 13 novembre ont précisément touché à des principes fondamentaux, écrit Dominique Coujard. Je demeure persuadé que tous les outils juridiques que le gouvernement vient d'imaginer, à savoir l'état d'urgence, la réforme de la Constitution et la déchéance de nationalité, notamment, sont inappropriés pour conduire une lutte efficace contre le terrorisme et qu'ils obéissent à une toute autre préoccupation, essentiellement politicienne, liée au complexe de légitimité de la gauche dans son approche de la sécurité et à son incapacité d'inventer dans ce domaine une autre politique que celle de la droite et maintenant, de l'extrême droite. Je suis très inquiet du risque délibérément pris par le président de la République de soumettre les institutions de la République et nos libertés à un état d'exception pour ces raisons purement politiciennes et de communication. Je suis tout aussi inquiet de son incapacité de mettre en place les dispositifs pratiques de sécurité minimum à proximité des rassemblements de foule. Il me semble donc de mon devoir, constatant l'irréductibilité de nos divergences, de m'effacer pour ne pas entraver les choix du club. Je renonce donc, ce jour, à effet immédiat, à mes fonctions de président du club Droit Justice et Sécurités », conclut-il.

 

Le Club DJS regroupe 80 juristes (professeurs de droit, avocats, magistrats, hauts fonctionnaires ou chercheurs) proches du PS, dont des « totems » comme Christine Lazerges, Simone Gaboriau, Pierre Joxe ou Jean-Pierre Mignard. Longtemps président de cour d’assises, retraité depuis peu, Dominique Coujard a également présidé le Syndicat de la magistrature (SM) au début des années 1980.

(Retrouvez les contributions du Club DJS et celles de Dominique Coujard dans le club de Mediapart.)

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

 

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10 décembre 2015 4 10 /12 /décembre /2015 13:58

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Les députés ont voté la loi contre le gaspillage alimentaire
10 décembre 2015 | Par La rédaction de Mediapart
 
 
 

Cette proposition de loi, cosignée par plus de 300 députés de tous bords, reprend toute une série de mesures qui avaient été introduites dans la loi relative à la transition énergétique.

Les députés français ont adopté à l'unanimité dans la nuit de mercredi à jeudi 10 décembre une proposition de loi PS qui comporte une série de mesures visant à lutter contre le gaspillage alimentaire.

Cette proposition de loi, présentée par le député PS Guillaume Garot, ancien ministre délégué à l'Agroalimentaire, et cosignée par plus de 300 députés de tous bords, reprend toute une série de mesures qui avaient été introduites dans la loi relative à la transition énergétique.

Mais elles avaient été censurées par le Conseil constitutionnel, faute de lien direct avec les autres dispositions du texte.

Le texte propose notamment d'empêcher les grandes surfaces de jeter de la nourriture et de rendre impropres à la consommation leurs invendus, par exemple, en les « javellisant ».

Le texte prévoit que la grande distribution devra signer un protocole avec une association de solidarité dans le but de faciliter la distribution de produits alimentaires.

Guillaume Garot, dans son rapport, souligne qu'en France chacun jette vingt à trente kilos de nourriture dont sept encore emballés.

« Cela correspond à près de 100 euros de pouvoir d'achat perdu par personne. À l'échelle de notre pays, chaque année, ce sont 12 à 20 milliards d'euros gaspillés », écrit-il. « Aujourd'hui, plus de 30 % de la production alimentaire mondiale sont jetés », ajoute-t-il.

L'ancien ministre souligne, alors que s'achève la COP21, « qu'à l'échelle de la planète, le gaspillage alimentaire est l'équivalent d'un troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre, après la Chine et les États-Unis ».

Les sénateurs examineront à leur tour cette proposition de loi dans le courant du mois de janvier.

(Reuters)

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

 

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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 22:06

 

Source : http://lexpansion.lexpress.fr

 

 

Les Finlandais pourraient percevoir 800 euros par mois... sans rien faire
Par LEXPRESS.fr , publié le , mis à jour à
 
 
 
Des billets de banque d'euros à Bruxelles le 20 janvier 2011

Des billets de banque d'euros à Bruxelles le 20 janvier 2011

REUTERS/Francois Lenoir

 

Le gouvernement finlandais réfléchit à un projet de revenu de base versé à tous les adultes du pays. Si le calendrier est respecté, il pourrait être discuté dès novembre 2016.

Qu'ils soient riches ou pauvres, les Finlandais pourraient bientôt obtenir 800 euros par mois de leur gouvernement. Helsinki est en train de plancher sur la mise en place d'un revenu de base, rapporte le site internet Quartz le 5 décembre. Si tout se passe bien, le projet pourrait être présenté d'ici novembre 2016. 

Une façon de lutter contre le chômage?

Selon un sondage commandé par l'agence gouvernementale qui doit le mettre en place, 69% des Finlandais soutiennent l'idée d'un revenu de base. "Pour moi, le revenu de base simplifie le système de sécurité sociale", estime le Premier ministre Juha Sipilä, qui bénéficie de l'approbation d'une majorité de la classe politique. Le gouvernement finlandais entend ainsi lutter contre le chômage, explique Quartz. L'idée est que grâce à cette rentrée d'argent, prend un travail temporaire pour quelques heures par semaine ne serait plus financièrement pénalisant, ce qui pousserait au retour à l'emploi. 

 
 

Selon le Premier ministre, cette mesure permettrait d'économiser des millions d'euros à l'Etat. Bloomberg a calculé que donner 800 euros par mois aux près de 5 millions d'adultes coûteraient près de 50 milliards d'euros par an. La Finlande n'est pas le seul pays en Europe à se lancer dans le revenu de base. Plusieurs villes aux Pays-Bas l'expérimenteront dès l'an prochain et la Suisse se prépare à une votation sur le sujet. 

 

 

Source : http://lexpansion.lexpress.fr

 

 

 

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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 21:52

 

Source : http://anv-cop21.org

 

 

Occupation massive de l’agence BNP Opéra
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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 21:09

 

 

Source : http://www.cnt-f.org

 

 

POUR LES CHÔMEUR-EUSES (...)

L’AGGLO SUPPRIME LA GRATUITE DES TRANSPORTS POUR LES CHÔMEUR-EUSES ! -

 

COMMUNIQUE DE PRESSE DU 08/12/02015

Par un délibéré de ce lundi 7 Décembre 2015 actant l’adoption de tarifs dits sociaux, le conseil communautaire de l’agglomération Nîmes métropole a entériné de facto la suppression de la gratuité des transports pour les demandeur-euses d’emploi sur plusieurs villes clés de l’agglomération, dont Nîmes.

Acquis par les mouvements de chômeur-euses à la fin des années 90, la gratuité permettait à nombre de précaires, de pouvoir assurer leurs démarches ou leurs déplacements quotidiens. A l’heure où les agences Pôle Emploi, la Mission Locale Jeunes, Cap emploi, et les établissements sociaux sont relégués en périphérie des villes, où les chômeurs et chômeuses sont invité-es à multiplier les démarches ou à cumuler les emplois précaires, le service public se retire.

Parmi les publics les plus précarisés, les jeunes demandeur-euses d’emploi demeurent pour la plupart sans ressources propres, et devront demain trouver coûte que coûte les moyens de satisfaire à une tarification inaccessible Cette situation ne peut perdurer. Elle constitue de fait une double peine pour les travailleur-euses sans emploi déjà confronté-es à l’actuelle convention de l’UNEDIC (rallongement du délai de carence, mascarade du droit rechargeable, flicage des chomeur-euses..).
A travers ces mesures toujours plus excluantes, le gouvernement comme l’agglo exercent ainsi une violence sociale inacceptable envers les populations les plus fragiles.

Notre organisation syndicale demande donc le retour immédiat de la gratuité pour les demandeur-euses d’emploi, les apprenti-es, et pour toutes les personnes en situation précaires à minima, et à terme l’extension de la gratuité des transports à tou-tes les travailleur-euses.

LA CNT 30 DENONCE LA SUPPRESSION DE LA GRATUITE DES

TRANSPORTS POUR LES DEMANDEUR-EUSES D’EMPLOI
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