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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 22:45

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Quand des hedge funds vont au tapis
15 décembre 2015 | Par martine orange
 
 
 

En trois jours, trois hedge funds américains ont annoncé leur liquidation. Tous avaient investi lourdement dans les dettes à haut risque des entreprises. « Combien de hedge funds vont-ils faire faillite », se demandent des gérants, inquiets d’un effet domino.

Quelque chose ne tourne à nouveau plus rond dans la planète financière. En moins de trois jours, trois fonds d’investissements américains, spécialisés dans les achats de dettes hautement spéculatives (high yield ou junk bonds) viennent de mettre la clé sous la porte.

Jeudi 10 décembre, c’est le fonds mutuel américain, Third Avenue, qui a annoncé sa suspension, alors qu’il devait faire face à un nombre grandissant de demandes de retraits et de remboursement de la part de ses clients. Il s’est engagé à liquider un portefeuille estimé à 788 millions de dollars (720 millions d’euros), essentiellement investi dans des titres de dettes d’entreprises, et de rembourser par la suite tous ses clients.

Vendredi, c’est le fonds Stone Lion Capital, spécialisé dans les placements à haut risque et les dettes classées en junk bonds, qui a à son tour annoncé la suspension d’un de ses hedge funds gérant 400 millions de dollars, après avoir déclaré être dans l’impossibilité de répondre à la demande de remboursement de ses clients.

Lundi, le fonds Lucidus Capital Partners, spécialisé dans la dette à haut risque, a déclaré lui aussi être en voie d’extinction, après avoir liquidé la totalité de son portefeuille estimé à 900 millions de dollars. Les responsables ont déclaré avoir pris cette décision en octobre, sur la suggestion d’un de leurs actionnaires, après avoir noté la détérioration du marché de la dette à haut risque.

Alors que le monde financier est déjà sous haute tension, dans l’attente d’une prochaine hausse des taux américains, prévue pour le 16 décembre, cette succession de liquidations a mis les nerfs du monde financier un peu plus à vif. D’autant que les analystes de Wall Street, devenus très superstitieux, n’ont pu s’empêcher de relever que les responsables de Stone Lion Capital, un des fauteurs de troubles, étaient d’anciens traders de la banque américaine Bear Stearns. La faillite de cette banque en mars 2008, avait été le signe avant-coureur de la crise de septembre 2008, marquée par la faillite de Lehman Brothers et la crise des subprime.

Est-ce le signe d’une nouvelle crise ? se demandent les observateurs financiers. « La vraie question est de savoir combien de hedge funds vont faire faillite. Il n’y a jamais un seul mouton noir. Il n’y a jamais qu’un seul portefeuille mal investi », dit un gérant de fonds, Jeffrey Gundlach, cité par Bloomberg. « Le risque est que cela crée un effet de domino, précipitant les fonds les plus vulnérables », poursuit un autre gérant. Et peut-être même les autres ? Tous ont en tête de scénarios de panique bancaire (bank run), où les clients se précipitent pour demander de récupérer leur argent le plus vite possible, par peur qu’il ne soit trop tard, provoquant par leur affolement l’écroulement de l’ensemble.  

Le marché des dettes risquées est déjà gelé : il n’y a plus aucune liquidité. Les taux des obligations les plus risquées s’envolent (voir graphique). Les gérants de fonds ne trouvent plus d’acheteurs pour les titres risqués. Un gérant de hedge fund a raconté au Wall Street Journal qu’il avait essayé vendredi de vendre des titres de dettes émis par la société Clear Channel Communication, devenue I heard media, à son prix de cotation, déjà bradé, de 71 centimes pour un dollar. Personne n’en a voulu. En fin d’après-midi, il a finalement reçu une offre à 64 centimes pour un dollar. Il l’a refusée. Pour combien de temps ?

 

Evolution des taux d'intérêts demandés aux entreprises les plus risquées par secteur Evolution des taux d'intérêts demandés aux entreprises les plus risquées par secteur
 

Un climat de liquidation semble s’installer sur ce marché. Pour certains observateurs, la bulle de la dette privée, créée par la politique non conventionnelle de la FED, est sans doute en train d’exploser. Depuis la crise de 2008, les investisseurs, repus par les liquidités déversées sans limite par la Réserve fédérale, se sont tous précipités sur ces marchés de dettes risquées : dans un environnement de taux zéro, ceux-ci avaient le mérite d’offrir des rendements élevés.  Ils ont accepté de financer tous les projets, tous les secteurs, tous les pays sans distinction. Les entreprises travaillant dans l’énergie, les matières premières, les télécommunications ont pu trouver de l’argent sans difficulté. C’est ainsi que Patrick Drahi, par exemple, a pu lever quelque 40 milliards d’euros sur le marché américain pour multiplier les acquisitions. Aujourd’hui, il se retrouve face à une montagne de dettes et un cours de Bourse divisé par trois depuis le mois d’août. De même, les groupes des pays émergents, à qui il était promis une croissance exponentielle, ont levé des milliards de dettes sur le marché américain, jugé bien plus intéressant, pour financer des projets de moins en moins en rentables. Aujourd’hui, ils se retrouvent piégés, alors que leurs économies se retournent voire sont en récession.

 

Selon une étude du cabinet McKinsey, le marché des obligations des entreprises non financières a augmenté de 4 700 milliards de dollars entre 2007 et 2014, contre 1 700 milliards de dollars entre 2000 et 2007. Les actifs gérés par les hedge funds et autres fonds, qui se sont substitués aux banques, ont plus que doublé depuis 2009. Ce sont tous ces fonds qui aujourd’hui sont menacés. Alors que les autorités politiques et monétaires n’ont cessé depuis 2008 de parler des dettes publiques, elles risquent de découvrir, bien tardivement, qu’il existe aussi une crise des dettes privées.

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 22:30

 

Source : http://www.terraeco.net

 

 

 
Evo Morales : « Pour sauver le climat, c’est le capitalisme qu’il faut éradiquer »

 

30-11-2015

 

 

Evo Morales : « Pour sauver le climat, c'est le capitalisme qu'il faut éradiquer »
(Crédit photo : David Solon)

 

Le chef d'Etat bolivien a réitéré ses attaques contre le capitalisme coupable selon lui « de détruire la planète ».
 

Il est arrivé vêtu d’un seyant costume sombre brodé de rose et de motifs incas. Il y a six ans, en 2009 à Copenhague, il avait fait le show avec son compère vénézuélien Hugo Chavez en pourfendant « l’impérialisme et les éconocrates ». Cette fois, le président bolivien, Evo Morales était orphelin de son acolyte, mais le verbe, lui, était toujours là. Radical et sans concessions : « Vous, le Nord, ne pouvez continuer à saccager la planète sans vergogne ni raison ! », a-t-il lancé en conférence de presse.

« Le capitalisme est la source de tous les maux, il est à l’origine de la destruction de la Pachamama [1] par le consumérisme et l’individualisme qui sape les communautés. » Le président bolivien a ainsi exhorté le monde à « en finir avec lui afin de sauver le climat » en appelant les peuples indigènes et les organisations sociales à la rescousse pour « stopper cette culture de guerre ».

Evo Morales a terminé son allocution en adressant ses condoléances au peuple français, « victime récente d’attentats odieux », mais en ajoutant que « les Occidentaux devaient s’interroger sur les origines de cette violence et cesser leurs interventions militaires sous tous les prétextes ».

[1] La Terre mère en quechua

 

 

 

Source : http://www.terraeco.net

 

 

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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 22:13

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/yanis-mansouri/blog

 

 

L’état d’urgence : idéal pour surveiller les militants écologistes et antifascistes !

 

 

 

Près de 2.500 perquisitions menées depuis les attentats du 13 novembre. C’est le bilan dressé par le ministère de l’intérieur jeudi 9 décembre, qui parle également de 354 personnes assignées à résidence. Cela irait si des activistes altermondialistes de tout bord ne subissaient pas eux aussi de plein fouet les mesures dictées par le premier flic de France.

 

 

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L’état d’urgence : une mesure pour annihiler toute contestation politique ? C’est en tout cas ce qu’affirme un article des Inrocks daté du 11 décembre, soit 13 jours après les spectaculaires arrestations de manifestants place de la République lors de rassemblements pacifiques. La répression antiterroriste semble essentiellement se concentrer sur des opposants aux politiques gouvernementales plutôt que sur des éléments supposés dangereux depuis sa mise en place. En témoigne l’assignation à résidence de 7 militants écologistes jusqu’au 12 décembre depuis les 24 et 25 novembre. Des mesures dénoncées par le bâtonnier de Paris Pierre-Olivier Sur vendredi 11 décembre : « cela ne doit cibler que les terroristes » rappelle-t-il au moment où les arrestations et mises en examen d’opposants politiques se multiplient ces derniers jours. Le Conseil d’Etat avait en effet validé ce jour les assignations à résidence en question au motif que les individus représentaient « un danger pour la sécurité et l’ordre publics ».

 

Les abus policiers comme signes de déchéance démocratique

A propos du rassemblement à République dans ses détails, la répression ultra-musclée avait conduit à l’arrestation de 341 personnes et à la condamnation de 2 personnes dont l’une à 3 mois de prison ferme. L’état d’urgence justifie donc un alourdissement des sanctions à l’encontre des militants anti-cop 21, que l’on n’aurait osé imaginées lors des manifestations pour la ZAD (zone à défendre) de Notre-Dame-des-Landes ou pour la commémoration de la mort de Rémi Fraisse.

L’appel avait pour l’occasion été lancé par de nombreux collectifs comme Alternatiba, Attac, le syndicat Solidaires ou encore le Nouveau Parti Anticapitaliste. D’autres organisations comme la plateforme Avaaz avait appelé à symboliquement laisser une paire de chaussure sur la place en signe de présence malgré l’état d’urgence interdisant toute forme de manifestation. De la « politique spectacle » dénoncée par plusieurs témoins sur place, évoquant l’usage abusif de bombes lacrymogènes ainsi que les interpellations musclées dont ils auraient été victimes après des rixes avec les forces de l’ordre. « Nous sommes dans notre droit, mais les policiers ont eu pour ordre d’impressionner.  L’Etat voulait faire du chiffre » assurait Andrea, avocat de 29 ans tout juste sorti de la Sorbonne. Même son de cloche chez d’autres militants, qui eux aussi décrivent au mieux des « incohérences », au pire des entraves aux libertés fondamentales.

 

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Des mesures assumées par l’Etat en vertu de la « sécurité nationale »

Du côté du gouvernement, on répond sur un ton encore plus sécuritaire qu’avant les attentats meurtriers du 13 novembre dernier. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a dès le mardi qui a suivi dénoncé des échauffourées provoquées par des individus « cagoulés et masqués » manquant de respect à la mémoire de ceux qui ont perdu la vie lors des attaques. Ce dernier a par ailleurs annoncé un renforcement des mesures sécuritaires, qui se caractériseraient par de nouvelles interdictions de manifester et des moyens plus importants accordés à la Police pour faire régner l’ordre. Le premier flic de France s’amuse également à discerner les « manifestants pacifistes » ayant formé des chaînes humaines des « casseurs » d’une extrême violence, tous selon lui arrêtés et placés sous l’autorité du procureur de la République.

Des instructions que regrette le bâtonnier de Paris, qui parlait quelques jours plus tard d’un « recul des libertés publiques ». Car outre les répressions abusives lors de manifestations, qu’elles soient pour l’écologie ou les réfugiés, les fermetures de mosquées viennent d’entrer dans la danse, avec pas moins de 5 salles de prières désormais interdites d’accès.

Celle d’Aubervilliers avait déjà été mise à sac par la Police lors d’une perquisition infructueuse, d’autres comme celle de Lagny-sur-Marne sont désormais sous le coup de fermetures provisoires en raison « d’appartenance au mouvement salafiste ». Le bilan sécuritaire désastreux pour tout individu attaché à ses libertés les plus simples (de circulation, d’expression et de rassemblement) risque bel et bien pourtant de continuer. Nos deux chevaliers sécurité Valls et Cazeneuve ont inclus dans leurs petits papiers la possibilité de reconduire l’état d’exception au-delà du 26 février, date limite fixée par leur propre projet de loi. Une initiative « pas impossible » d’après le premier ministre qui permettra entre autres de réprimer davantage à l’occasion d’évènements tels que le salon de l’agriculture en mars, le marathon de Paris en avril ou l’Euro 2016 de football en juin.

Yanis Mansouri

 

Photos : AFP et Reuters

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Source : https://blogs.mediapart.fr/yanis-mansouri/blog

 

 

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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 22:03

 

Source : http://www.lejdd.fr

 

 

En pleine COP21, Maud Fontenoy a animé un séminaire pour Philip Morris

 

 

 

Maud Fontenoy a animé le 3 décembre à à Juan-les-Pins un séminaire du cigarettier Philip Morris. "Je l'ai fait pour rendre service à un ami, je n'étais pas rémunérée", se défend la "Madame Climat" des Républicains.

 

 

 

Maud Fontenoy
 

Maud Fontenoy. (Reuters)

 

La "Madame Climat" des Républicains, Maud Fontenoy, a animé un séminaire de Philip Morris à Juan-les-Pins le 3 décembre. En pleine COP21 et campagne des régionales – elle est candidate en Paca sur la liste de Christian Estrosi –, Maud Fontenoy intervenait sur le "dépassement de soi" devant 300 salariés du cigarettier. "Je l'ai fait pour rendre service à un ami, je n'étais pas rémunérée", explique-t-elle. Ce qui fait sourire chez Philip Morris, où l'on promet que "ce genre d'intervention n'est jamais gratuit".

 
 
 
 
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Maud Fontenoy, l’imposture écologiste que le gouvernement prend en exemple

 

25 mars 2015 / Clara Griot et Hervé Kempf (Reporterre)

 


 

 

Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Education nationale, invite les professeurs à se servir des « kits pédagogiques » de la Fondation Maud Fontenoy. Une privatisation de l’éducation d’autant plus surprenante que la navigatrice à la rame, fidèle de Nicolas Sarkozy, tient un discours sur l’environnement qui reprend celui du patronat. Et que sa Fondation compte parmi ses trois directeurs… le milliardaire François Pinault !

Le gouvernement se mobilise pour préparer le terrain en attendant la conférence Paris-Climat 2015 : "Le ministère de l’Education est engagé de manière active dans l’éducation au développement durable", indique une lettre envoyée aux professeurs en décembre 2014 par la ministre de l’Education nationale.

Et pour sensibiliser les élèves à l’environnement, Najat Vallaud-Belkacem incite fortement les écoles à utiliser les outils de la Maud Fontenoy Foundation. Au programme, de l’éducation en kits et des défis pédagogiques. "Cet outil est à la disposition des écoles et établissements et disponible gratuitement sur le site de la Fondation", précise la lettre.

- Télécharger la lettre de la ministre :

PDF - 119 ko

Sur le site de la fondation, les professeurs sont invités à choisir entre des illustrations d’oiseaux et de vagues, des kits pédagogiques pour le primaire, le collège ou le lycée, selon les besoins de chacun. Le tout, coloré et illustré de photos de baleines, ressemble plus à un document d’agence de communication qu’à un outil éducatif.

En annexe, des défis sur le thème "Changement climatique : il est temps de se bouger" promettent de récompenser les jeunes qui trouveront les meilleurs slogans ou visuels sur le sujet.

Mais si les kits proposés partent de la réflexion autour des océans, ils abordent aussi des thèmes plus larges, comme la mondialisation ou les biotechnologies. Un beau tour d’horizon des problématiques actuelles. Un problème ?

 

JPEG - 63.7 ko
Clip pédagogique de la Maud Fontenoy Fondation
Une « écologiste » à la mode Sarkozy

La blonde et avenante Maud Fontenoy a tout pour plaire. Cette navigatrice née à Meaux est devenue, en 2005, la première femme à traverser le Pacifique à la rame. En 2008, elle engage sa fondation créée en 2007 sur le terrain de l’écologie avec pour slogan "Sauver l’océan, c’est sauver l’homme." Elle a parcouru les océans et tente aujourd’hui de les défendre, le tableau est idyllique.

Mais ses avis à l’emporte-pièce détonnent avec ses engagements. En 2013, la navigatrice publiait un livre au titre racoleur : Ras-le-bol des écolos : pour qu’écologie rime enfin avec économie ! aux éditions Plon. Elle y critiquait avec vigueur le traitement de l’écologie en politique : "Stop aux manœuvres politiques, aux dessous-de-table et autres accords trompe-l’œil pour s’assurer un siège, un poste ou une circonscription !"

Un envol d’autant plus surprenant que Mme Fontenoy est très liée à l’UMP, un parti dont on sait qu’il est indemne de toute manœuvre ou dessous-de-table. Car si Maud Fontenoy a passé des années à parcourir les océans, elle a aussi arpenté les courants de la politique.

Candidate aux élections régionales en Île-de-France derrière Jean-François Copé en 2004, elle s’est ensuite engagée aux côtés de Sarkozy. En 2007, elle a reçu, des mains de ce dernier, les insignes de chevalier de l’ordre national du mérite, et l’a soutenu durant la campagne présidentielle de 2012.

Une « écologiste » pro-gaz de schiste, pro-OGM et pro-nucléaire...

Il est étrange que la ministre de l’Education nationale promeuve les productions d’une personne aussi politiquement engagée. Et dont les positions recouvrent régulièrement celle du patronat.

Ainsi, en janvier 2014, celle qui veut "sauver l’homme", demandait à François Hollande d’autoriser l’extraction du gaz de schiste. "L’exploitation des gaz de schiste permettrait de faire baisser le coût de l’énergie en France", expliquait-elle au journal Le Parisien. Maud Fontenoy prétendait que les problèmes environnementaux de cette technique seraient résolus grâce à l’introduction d’une nouvelle technique propre, la fracturation au propane, un liquide réutilisable. Une technique qui n’a jamais été expérimentée...

Mieux, lors d’une rencontre sur l’économie circulaire, en 2014, l’ex-rameuse, au savoir apparemment encyclopédique, prenait position en faveur des OGM...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 21:47

 

Source : http://lareleveetlapeste.fr

 

 

Nestlé, Mars et Hershey’s enfin poursuivis pour traite d’enfants esclaves

Nestlé, Mars et Hershey’s enfin poursuivis pour traite d’enfants esclaves

Les trois multinationales du chocolat ont été visées par trois plaintes collectives. Leur accusation ? Faire travailler des enfants dans leur exploitation de cacao en Côte d’Ivoire. 

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Ces trois géants du chocolat représentent plus de 60 % de la production mondiale qui vient directement de l’Afrique de l’Ouest. Les friandises préférées des enfants sont produites par… des enfants. Comble de l’ironie et dérive d’un capitalisme à outrance, ces géants ont enfreint de nombreuses normes et règles internationales. Selon les plaignants, ces trois firmes agroalimentaires importent du cacao en provenance de fournisseurs qui emploient des enfants, et qui plus est, dans des conditions de travail dangereuses et pénibles. Ils évoquent le transport de charges lourdes, l’exposition à des substances toxiques, le travail forcé et l’absence de paie, ou encore les menaces physiques. Nombre de ces enfants seraient vendus par des trafiquants qui les enlèvent ou les achètent dans des pays voisins de la Côte d’Ivoire.

« Les consommateurs qui sont venus nous consulter ont été indignés d’apprendre que les sucreries qu’ils mangent avaient un arrière-goût si sombre et amer, que le travail des enfants et l’esclavagisme faisaient partie de la production de chocolat par Nestlé, Mars et Hershey’s », affirme Steve Berman, membre du cabinet. Ces firmes s’abstiennent de divulguer ces informations sur l’exploitation des enfants et le travail forcé, et trompent donc les consommateurs qui soutiennent indirectement ce type d’exploitation. »

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En chiffres : 

Selon une étude, nous apprenons qu’il y a entre 300 000 et 1 million d’enfants qui travaillent dans ces exploitations de cacao ivoirien, allant de la contribution occasionnelle au travail forcé, selon la fondation Initiative Internationale pour le Cacao (ICI). En effet, en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, l’« or brun » représente 22 % du PIB, plus de 50 % des recettes d’exportation et surtout les deux tiers des emplois et des revenus de la population, selon la Banque mondiale.

Une sombre histoire qui nous l’espérons, éveillera vos consciences pour les fêtes de Noël. Mangez du chocolat, mais local !

Éveillez vos consciences avec votre Livre-Journal La Relève et La Peste N°1

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Source : http://lareleveetlapeste.fr

 

 

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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 17:39

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Où en est la lutte contre l’évasion fiscale et les paradis fiscaux ?

Comment contrôler la localisation des profits des grandes entreprises multinationales ? En quoi le développement de ces systèmes «off-shore» est-il lié à la montée en puissance du pouvoir de la finance dans l’économie mondiale ? Comment un vaste réseau de paradis fiscaux a-t-il été construit dans la seconde moitié du 20e siècle sur les vestiges des anciens empires coloniaux ? Autant de questions que les Economistes atterrés aborderont lors de leurs «Rencontres bimestrielles».
 
JOFFET EMMANUEL/SIPA
 

Le commerce « intra-firme » est constitué des transactions réalisées entre les différentes unités d’une même entreprise multinationale. Il donne lieu à d’importants flux financiers, représentant environ 40% du commerce mondial. Or, cette circulation de monnaie n’a pas toujours pour contrepartie un échange de biens et services. Elle correspond parfois au paiement de services purement fictifs, ou à la surfacturation de services réels. Le seul but de ces opérations est de localiser les bénéfices du groupe dans des pays prélevant très peu d’impôts. Ainsi, en 2012, le groupe Amazon n’a payé que 2,8 millions d'euros d’impôts en Grande-Bretagne, soit un montant légèrement inférieur à celui des subventions fiscales qu’il a reçues, alors même qu’il réalise dans l’île un chiffre d’affaires d’environ 5 milliards d’euros. En effet, l’essentiel des ventes effectuées par Amazon en Grande-Bretagne sont facturées au Luxembourg. De même, la filiale luxembourgeoise « Fiat Finance and Trade » surfacture des services financiers aux usines automobiles du groupe Fiat implantées dans toute l’Europe. Et les filiales européennes de McDonald versent 10% à 20% de leur chiffre d’affaires à une filiale luxembourgeoise pour exploitation de la marque.

Si ces revenus avaient été localisés dans les pays où sont implantées ces filiales, ils auraient engendré d’importantes recettes fiscales pour les États concernés. Outre les pertes causées par cette évasion fiscale, il faut tenir compte de celles imputables à la fraude. Selon la Commission européenne, la fraude et l'évasion fiscales représentent chaque année une perte de recettes de 1 000 milliards d'euros pour les États de l’UE. Soit environ 7% du PIB européen.

Pour lutter contre ces phénomènes, il est essentiel de mettre fin à l’opacité. Pourtant, le 27 novembre 2015, l’informaticien Hervé Falciani a été condamné par contumace à cinq ans de prison par la justice pour avoir révélé des documents relatifs à la façon dont la banque HSBC avait contribué en 2006 et 2007 à la dissimulation de 187 milliards d’euros dans des paradis fiscaux. En décembre 2014, Antoine Deltour, ancien salarié du cabinet d’audit PricewaterhouseCoopers, a été inculpé par la justice luxembourgeoise pour avoir contribué à la révélation des accords fiscaux de sociétés multinationales comme Amazon ou Pepsi avec le fisc luxembourgeois.

L’évasion et la fraude fiscales sont une atteinte aux principes démocratiques les plus élémentaires. Elles réduisent les moyens de l’action publique, érodent le consentement à l’impôt et développent les inégalités. De plus, les paradis fiscaux sont utilisés pour siphonner les ressources de nombreux pays africains. Ce pillage a non seulement été le fondement d’un véritable pacte entre de grandes entreprises et des régimes dictatoriaux, comme ceux d’Omar Bongo ou de Joseph-Désiré Mobutu, mais il a en outre contribué au déclenchement de plusieurs conflits armés, dont certains ont fini en génocide.

Comment contrôler la localisation des profits des grandes entreprises multinationales ? A la suite de la crise financière de 2008, le G20 a mandaté l’OCDE pour « faire en sorte que les entreprises multinationales paient leurs impôts là où les activités économiques étaient effectuées et là où la valeur était réellement créée ». Le 5 octobre 2015, l’OCDE a annoncé l’accord de soixante-deux pays pour l’adoption du plan BEPS (« Base erosion and profit shifting »). Ce plan mettra-t-il un terme aux scandaleuses pratiques de l’évasion fiscale ? La transparence sera-t-elle enfin mise en œuvre ?

En 2013, Gabriel Zucman estimait que 8% du patrimoine financier mondial des ménages se trouvait dans les paradis fiscaux, soit 5 800 milliards d’euros. En quoi le développement de ces systèmes « off-shore » est-il lié à la montée en puissance du pouvoir de la finance dans l’économie mondiale ? Comment un vaste réseau de paradis fiscaux a-t-il été construit dans la seconde moitié du 20e siècle sur les vestiges des anciens empires coloniaux ? La France ne devrait-elle pas interdire à ses banques et à ses entreprises d’établir des filiales dans les paradis fiscaux ? Et ne devrait-elle pas renégocier les conventions fiscales internationales avec les pays dont les taux d’imposition sont trop bas ?

Dans le cadre de leurs « Rencontres bimestrielles », les Économistes Atterrés vous invitent à une conférence-débat sur ces questions,

le mercredi 16 décembre 2015, à 20h15 (entrée libre)

Avec :

  • Christian Chavagneux, éditorialiste et économiste, co-auteur de l’ouvrage Les paradis fiscaux (éditions La Découverte)
  • Antoine Deltour, Lanceur d'alerte des Luxleaks
  • Philippe Légé, Maître de Conférences à l’Université de Picardie, chercheur au CRIISEA et membre du CA des Économistes Atterrés.

Lieu : Salle « Lisbonne » du FIAP Jean Monnet, 30 Rue Cabanis, 75014 Paris.

En raison du plan Vigipirate et de l'état d'urgence, il est impératif de vous inscrire (avant le 14 décembre) à la conférence via l'adresse , en indiquant vos nom et prénom. Il faudra en outre présenter une pièce d'identité à l'entrée.

(Ce sera filmé et mis en ligne comme les autres conférences.)
Vous pouvez retrouver l’annonce sur notre page  
D'ici là, retrouvez les analyses et positions des « atterrés » sur le sujet dans les chroniques et articles de notre

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 18:15

 

Source : http://www.marianne.net/agora

 

 

Tribune
Vote blanc et nul : 1,3 million d’électeurs rendus invisibles au second tour des régionales

Jérémie Moualek est chercheur en sociologie politique (Centre Pierre Naville – Université d’Evry). Il poursuit actuellement une thèse sur le vote blanc et nul.

Ils sont près de 5% des votants à avoir choisi le vote blanc ou le vote nul pour ce second tour des élections régionales, soit 1,3 million de personnes. Un pourcentage particulièrement élevé dans les deux régions théâtre d'un duel FN/Les Républicains, après désistement des socialistes. Analyse.
 
ALLILI/SIPA
 

Ni les appels au « Front républicain » - mythe qui sonne comme une maxime et qui fait intérioriser chez l’électeur la contrainte du choix -, ni la tentation d’une abstention qui tend à se banaliser n’auront donc eu raison des 1,3 million de Français qui ont voté blanc et nul lors du second tour des Régionales (4,9% des votants ; 736 000 votes blancs et 552 458 votes nuls).

N’étant reliés à aucun candidat, les votes blancs et nuls ne sont pas censés traduire des états de l’opinion. Au regard des seules finalités électorales, ce geste est, en effet, vu comme stérile voire infructueux (et il met à mal la légitimité des élus) : c’est pourquoi, ils ne sont pas comptabilisés dans les suffrages exprimés (ceux qui comptent). Ce postulat va de pair avec le désir de rationaliser les comportements politiques duquel peut naître une interrogation des plus simples : comment un électeur pourrait, en conscience, annuler son bulletin ?

 

Un phénomène électoral autant structurel que conjoncturel
>> L’influence du Front Républicain en question

Ce qui interpelle à la lecture des résultats est la prépondérance du vote blanc et nul dans les deux régions théâtres d’un duel Front national/Les Républicains. Il culmine respectivement à 7,8% en PACA (5,41% de votes blancs, 2,42% de votes nuls) et à 7,3% en Nord-Pas-de-Calais Picardie (4,53% de votes blancs, 2,83% de votes nuls) : du jamais vu pour ces territoires depuis la naissance de ce type de scrutin en 1986 (en comparaison avec les zones régionales). Ceci explique la hausse générale du vote blanc et nul entre les deux tours : +43% !

Au prisme des départements, l’influence de l’offre politique (en l’occurrence, ici, d’une offre « incomplète ») sur le comportement de ces électeurs n’est que mise davantage en évidence.

Ce sont logiquement dans les départements composant les deux régions « à risque » (d’une prise de pouvoir du FN) qu’on remarque les plus fortes augmentations du vote blanc et nul entre les deux tours : Hautes-Alpes (+213%), Alpes-de-Hautes Provence (+205%), Bouches-du-Rhône (+192%), Var (+154%), Vaucluse (+151%), Alpes- Maritimes (+89,67%), Pas-de-Calais (+89,25%), etc. On peut donc imaginer qu’une large part d’électeurs de « gauche » se soit « réfugiée » dans ce que l’on pourrait nommer un « vote blanc partisan », afin d’ échapper à un « Front républicain » des plus coercitifs socialement.

À l’inverse, le vote blanc et nul connaît une baisse dans 58 départements par rapport au 1er tour : on peut y voir l’effet conjugué des triangulaires (traditionnellement « défavorables » à ce type de vote, car offrant un second tour à l’offre politique plus complète) et de la présence de candidats FN dans le cadre de celles-ci. Ce sont aussi des départements où le vote blanc et nul était déjà fort au 1er tour (exemples : -21% dans les Deux-Sèvres, -20% dans le Cantal, -18% dans la Manche).

 

>> Un vote blanc et nul qui échappe à la conjoncture politique

Malgré tout, ce geste électoral demeure fortement utilisé dans des territoires où la conjoncture politique n’est pas singulière. Si bien que même si le vote blanc et nul s’avère bien être – comme nous le supposons – une incapacité ou un refus de choisir, il semble n’en demeurer pas moins autre chose qu’une simple réponse à une offre politique donnée.

Ainsi, on retrouve de nombreux départements qu’on pourrait qualifier de « blancophiles » : la Creuse (7,51%), la Haute-Vienne (7,38%), la Corrèze (6,58%), la Mayenne (6,39%), l’Ariège (6,09%), la Nièvre (5,91%), l’Indre         (5,76%), le Dordogne (5,76%), le Lot (5,71%), etc. Ceux-ci usent du votes blancs et nuls presque de façon coutumière, en particulier lors des premiers tours, comme en attestent ci-dessous les cartes de la présidentielle 2012 et des départementales 2015.

 

 

Plus généralement, on s’aperçoit aussi que ces régionales 2015 s’inscrivent parfaitement dans la tendance à la hausse du vote blanc et nul depuis le début des années 1990 (4,6% des votants depuis 1992 contre 2,9 entre 1958 et 1989, tous scrutins confondus). Ce second tour est même un des plus féconds depuis 2002 (3e le plus élevé, derrière les 8,3% des Départementales 2015 et les 5,8% du 2nd de la présidentielle 2012).

Par ailleurs, le pourcentage obtenu (4,9% des votants) est supérieur à la moyenne des scrutins régionaux (4,5% des votants). Et ce, même si la comparaison n’est pas optimale : l’élection régionale ayant changé de mode de scrutin en 2004. Dans la même lignée, ce second tour s’avère même être le plus prolifique depuis 1986 pour ce type d’élection.

 

 

Le vote blanc et nul peut donc bel et bien être vu aussi comme un phénomène structurel. En postulant que derrière le choix d’un électeur qui annule son vote, il n’y a qu’un choix électoral, on omet une dimension primordiale. En effet, au refus de choisir semble s’ajouter aussi un refus de renoncer à voter qui fait du vote blanc et nul une pratique sociale et socialisante.

Évidemment, si certains se sont abstenus de s’abstenir c’est aussi parce que la contrainte de la norme sociale que représente encore le vote dans certains milieux/territoires s’est faite ressentir : le coût potentiel de l’abstention est d’autant plus fort là où le Front national avait ses chances de remporter une région. Néanmoins, le caractère structurel du vote blanc et nul nous démontre qu’une très grande partie de ceux qui en usent entend surtout ne pas vouloir renoncer à voter tout en se donnant le droit de ne pas choisir. Le message à faire passer est ainsi devenu, pour de nombreux électeurs, plus important que la prise en compte d’une voix contrainte – dont ils ont l’impression qu’elle ne pèse que trop eu - dans les suffrages exprimés. Dès lors, le vote blanc et nul peut aussi bien être le fait d’électeurs si fidèles à leur parti ou leur candidat qu’ils préfèrent annuler leur vote si celui-ci n’est pas représenté (ou s’il le préconise, comme le NPA lors du 2nd tour) que celui d’électeurs trop autonomes et exigeants pour s’auto-contraindre à voter « utile ».

 

Vote blanc et vote nul : une différence factice

issus du dépouillement, la loi du 21 février 2014 « visant à reconnaître le vote blanc » entérine le principe selon lequel ces deux types de suffrage n’ont pas la même signification pour l’électeur. Si le « vote blanc » est apparenté à une forme civique de neutralité, le « vote nul », lui, est supposé provenir de citoyens « distraits » et/ou « imbéciles ». Or, il est possible d’émettre plusieurs constats à cette binarité trop simpliste.

D’abord, ces deux modalités de vote subissent le même sort : ils n’ont aucune influence sur les résultats finaux. Dès lors, l’absence de poids du « vote blanc » encourage certains électeurs à délivrer des votes blancs « dans l’esprit » : quitte à annuler leur bulletin, ils préfèrent se donner la possibilité d’écrire les raisons de leur choix, leur(s) revendications, etc. De même, comme il demeure interdit de mettre des bulletins blancs officiels à disposition, la traduction matérielle de ces deux votes pose problème. Censée pallier cet interdit, l’enveloppe vide – seule moyen fiable de voter blanc (un papier vierge étant considéré comme « nul » s’il n’est pas aux dimensions d’un bulletin officiel) – met à mal le secret du vote. En effet, elle s’avère souvent trop voyante voire « stigmatisante » pour des électeurs obligés de cohabiter quelques instants avec ceux dont l’enveloppe est bombée par une feuille A4 (format d’un bulletin de candidat)…

Les résultats de ce second tour valident ce constat dans la mesure où dans 35 départements de France métropolitaine, le « vote nul » est supérieur au « vote blanc » (comme en Haute-Marne, Mayenne, Eure-et-Loir, Haute-Saône, Indre, Vendée, Lot, Aveyron, Yonne, etc.). Les élections sénatoriales de 2014 nous offraient d’ailleurs des indications similaires : la même tendance s’était produite dans 28 départements sur 63, alors même qu’on peut supposer de la part des « grands électeurs » une maîtrise plus forte des règles électorales que celle d’électeurs « lambda ».

Enfin, la confusion n’en est que renforcée par le traitement différencié dont bénéficient tous ceux qui votent à l’aide de machine à voter (utilisée par 64 communes, c’est-à-dire 1352 bureaux de vote en 2014) et pour qui une touche « vote blanc » est disponible ! Bien que le Conseil d’État ait toujours refusé de reconnaître cette disparité de traitement comme une rupture d’égalité entre électeurs, il reste paradoxal qu’un « vote blanc » à part entière ne soit possible qu’électroniquement. Le développement global d’un « vote électronique » ne fait d’ailleurs que renforcer cet état de fait : le vote par correspondance  électronique (par « internet ») mis en place en 2003 (pour l’élection des membres du Conseil supérieur des Français de l’étranger) et étendu en 2011 (pour l’élection des députés élus par les Français établis hors de France) et 2013 (pour l’élection des conseils consulaires), permet – lui aussi – de voter blanc de manière effective.

Dans ces conditions, il est contre-productif de tenter d’expliquer le « vote blanc » et le « vote nul » au regard de la définition restrictive que le législateur leur accorde. La distinction blanc/nul fait sens pour l’électeur et elle recouvre – justement – des significations différentes, parfois même divergentes. Mais, tant que cette distinction ne sera pas suivie d’une pleine reconnaissance, il sera nécessaire de ne pas appréhender l’un séparément de l’autre, au risque d’« euphémiser » la portée du phénomène que ces votes recèlent. En l’état et en l’absence de future loi organique, les dispositions prises sur le vote blanc ne peuvent de toute façon pas s’appliquer pour la prochaine présidentielle en 2017. À moins que…  

 

 

 

Source : http://www.marianne.net/agora

 

 

 

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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 18:03

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Le Grand Entretien
« Changer les choses autrement que par le vote »

 

 

Au ras-le-bol de la politique traditionnelle exprimé dans l’abstention, Hélène Balazard, auteure de l’étude « Agir en démocratie », répond en exposant une alternative : le modèle du « community organizing ».

 

« Je revendique le fait de pouvoir faire changer les choses autrement que par le vote », témoignait récemment sur Rue89 un riverain abstentionniste.

Dans les nombreux messages que vous nous avez adressés pendant les régionales, on a lu du ras-le-bol et de la résignation. Certains d’entre vous votent sans y croire et d’autres, nombreux, ne votent pas ou plus.

Rappelons qu’en matière d’action politique, il n’y a heureusement pas que les élections : il existe des lieux et des groupes où l’on pratique la politique autrement.

A Chicago, en 1940...

 

« Agir en démocratie » de Hélène Balazard (Les Editions de l’atelier, 2015)
 

Hélène Balazard, docteure en sciences politiques, a étudié deux expériences construites sur le modèle du « community organizing ». Elle a consacré à ces alternatives un ouvrage, « Agir en démocratie » (Les Editions de l’atelier, 2015).

Le « community organizing », que l’on pourrait traduire par organisation communautaire, est un mode d’action locale né aux Etats-Unis. Saul Alinsky, un sociologue américain, a expérimenté ce mode d’organisation dans un quartier de Chicago, à partir de 1940, avant de le développer dans d’autres villes.

Un de ses disciples a plus tard essaimé à Londres. London Citizens, qui a remporté plusieurs combats depuis sa création, a été le sujet de thèse d’Hélène Balazard. Cette dernière a aussi fait partie du petit collectif qui a initié en 2010, sur le modèle londonien, une Alliance citoyenne à Grenoble. Un autre collectif s’est depuis formé à Rennes.

« Créativité citoyenne »

Le « community organizing » est fondé sur l’action de terrain et le pragmatisme anglo-saxon. « Une de ses caractéristiques, c’est de fonctionner en parallèle du système politique partisan, électoral, et de faire de la politique autrement », résume Hélène Balazard.

« Ce n’est pas la panacée, simplement une organisation qui permet de faire avancer les choses, tant du point de vue de la justice sociale qu’en termes de développement du pouvoir politique et de l’engagement. Mais il y a plein d’autres choses qui se font ou qui restent à imaginer. Il ne faut surtout pas se limiter dans sa créativité citoyenne. »

 

Entretien.

Rue89 : Pendant les régionales, on a lu ou entendu du ras-le-bol, de la résignation. Comment agir là-dessus ?

Hélène Balazard : Face au problème du Front national, il y a un travail d’éducation populaire de longue haleine à faire. Le FN joue sur le fait qu’il y a une défiance croissante envers la classe politique mais il en fait lui-même partie. Dans leurs discours, ils disent que le pouvoir est entre les mains des élites politico-économiques mais au lieu d’allier les gens pour créer un contre-pouvoir, ils divisent les classes populaires. Les électeurs sont trompés.

 

Hélène Balazard

Hélène Balazard - DR
 

Il y a pas mal de choses à faire en dehors de la politique partisane et des élections. On peut par exemple s’organiser au niveau local pour créer une force citoyenne capable de faire rendre des comptes à ses élus et aux dirigeants économiques.

Concrètement, ça veut dire dans un premier temps réunir des gens du quartier, essayer de faire le tour de tous les problèmes qu’ils rencontrent et qu’ils aimeraient voir changer. Il faut ensuite s’attaquer à un ou deux problèmes qui sont le plus partagés et qui pourraient être résolus assez facilement afin de sortir du fatalisme « de toute façon, on n’a pas de pouvoir, on ne peut rien faire ».

S’il y a des intérêts divergents, on laisse le problème de côté : on travaillera dessus plus tard et peut-être qu’il va se résoudre naturellement, quand on aura appris à se connaître. Le but, c’est de recréer du lien entre les gens pour redonner du sens à la politique. Faire de la politique, c’est organiser la vie en société et pour cela, il faut qu’on la vive cette société, il faut en être conscient.

La démocratie n’est pas un modèle figé. A l’école, dans les cours d’éducation civique, on a l’impression qu’on est des citoyens passifs, qu’on attend que des gens prennent des décisions à notre place. Sauf qu’on peut s’organiser en fonction d’intérêts communs pour faire pression sur les personnes qui prennent des décisions. C’est du pragmatisme.

Il y a quelque chose à tirer d’Alinsky et de l’expérience de Londres : le pragmatisme, l’action. En France, on a tendance à être un peu trop dans la théorie, à réfléchir à un modèle qui serait idéal, à être dans la critique permanente et du coup à rester plutôt inactifs. On reste fixés dans l’idéal républicain issu des Lumières – un idéal assez parfait mais qui, dans la pratique, ne marche pas.

 

Vous dites qu’il faut redonner du sens à la politique. Qu’entendez-vous par là ?

On a perdu le sens de pourquoi on s’organise. La politique, ce n’est pas une affaire de professionnels : cela devrait concerner tout le monde. 

On a l’impression que de toute façon, on ne peut rien faire, que la politique est cette machine opaque que l’on voit à la télé, que d’autres la font à notre place... Si tout le monde remettait la main à la pâte, y compris au niveau local, cela permettrait que des gens différents se rencontrent et se rendent compte de la complexité d’organiser la vie en société : il y a des aspirations différentes, il faut ménager la chèvre et le chou et les décisions sont parfois dures à prendre.

En étant intégrés à ce processus, on serait aussi plus enclins à être dans un esprit coopératif plutôt que dans la compétition. Avec les logiques de partis, on a parfois du mal à voir en quoi ces derniers s’opposent, on est perdus. La politique devient un truc qui n’a plus de sens pour les citoyens qui ne sont pas engagés dans ces rouages-là.

 

Attente des résultats du second tour des régionales, au QG du PS, le 13 décembre 2015 à Lyon

Attente des résultats du second tour des régionales, au QG du PS, le 13 décembre 2015 à Lyon - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK/AFP
 

Le premier pas, c’est agir. Il y a déjà plein de gens qui agissent dans des associations, qui s’impliquent dans les écoles de leurs enfants, dans un syndicat ou un CE d’entreprise, dans un parti politique... L’idée aussi, c’est de rencontrer des gens qu’on n’a pas l’habitude de rencontrer, de sortir de sa zone de confort, de parler à des gens sur lesquels on a des préjugés. Il faut peut-être aussi changer la manière dont la citoyenneté est enseignée à l’école. En Angleterre, ils ont un enseignement de la citoyenneté plus actif – des écoles sont notamment membres de la London Citizens. 

 

Qu’est-ce que le « community organizing » et comment ses participants agissent-ils ?

Le principe du « community organizing », c’est d’organiser des communautés de citoyens qui se réunissent autour de problèmes communs, d’intérêts partagés.

Le mot communauté a parfois un sens péjoratif en France, les Anglais en ont une utilisation beaucoup plus large : ils diraient par exemple que créer une association, c’est créer une communauté de gens qui partagent des intérêts, des opinions ou des valeurs.

Dans le modèle du « community organizing », on crée d’abord sa communauté d’intérêts, on identifie les sujets sur lesquels on veut agir et on se lance dans une enquête (quel est le problème ? D’où vient-il ? comment apporter une solution ?).

L’idée, c’est d’être dans la critique constructive : ne pas dire « on est contre ça » mais « on n’est pas contents et on pense que ça serait mieux ainsi, on est ouverts à la discussion ». Il faut pour cela dialoguer avec les personnes qu’on a identifiées comme responsables et qui ont le pouvoir de changer cette situation problématique.

Parfois, ces responsables ne vont pas vouloir nous rencontrer. C’est là qu’on va organiser des petites actions pour les interpeller, les forcer à nous recevoir. Comme l’idée est de susciter constamment des occasions pour que les gens se rencontrent, les actions sont conviviales, sympathiques, plutôt positives.

A Grenoble par exemple, pour un problème de poubelles non ramassées, ils ont apporté des sacs-poubelle dans le bureau du bailleur qui a fini par les écouter. En 2012, toujours à Grenoble, un autre combat a concerné des femmes de ménage dont on avait augmenté les cadences. Comme les demandes de rendez-vous restaient sans réponse, ils ont ramené du monde dans l’hôtel des impôts où les femmes étaient employées. Les gens sont arrivés avec des sceaux, des balais, des serpillères : « On va faire le ménage avec elles : elles ne peuvent plus le faire seules car les cadences ont été augmentées. » C’était une action visuelle pour les médias, qui décrit bien la situation problématique, qui mobilise du monde, qui est sympathique à faire. A Grenoble encore, les élèves sont allés faire classe dans la mairie pendant un conseil municipal. Leur école, qui avait brûlé en 2012, a fini par être reconstruite.

 

Un homme regarde le panneau électoral, au sortir d'un bureau de vote lyonnais, le 13 décembre 2015

Un homme regarde le panneau électoral, au sortir d’un bureau de vote lyonnais, le 13 décembre 2015 - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK/AFP
 

Par rapport à ce que je décris, vous pourriez vous dire qu’une communauté d’intérêts pourrait très bien porter sur quelque chose qui s’oppose à l’intérêt général. Dans le « community organizing », il y a une volonté de réunir des personnes différentes pour ne pas créer des groupes qui vont s’opposer à d’autres groupes dans la société. Les organisateurs sont là pour éloigner tous les sujets qui pourraient ne pas être progressistes. Pour cela, ils essaient toujours de remonter aux causes d’un problème plutôt qu’à ses conséquences qui pourraient diviser. L’idée, c’est de retisser la société civile dans son ensemble et ne pas monter des personnes les unes contre les autres. Il y a une visée humaniste derrière, l’idée de justice sociale, d’égalité...

Le fait de retisser des liens entre des personnes va recréer des liens de confiance pas officiels. Ce n’est pas comme voter tous les cinq ans pour une personne qu’on connaît à peine et à qui on fait moyennement confiance. On peut faire davantage confiance à quelqu’un qu’on voit régulièrement. Cela permet de redonner du sens à la représentation : mis à part certains élus qui font un travail de terrain, on ne connaît plus nos représentants et il n’y a pas de rendu compte du lien de confiance...

Petit à petit, les citoyens qui participent à des expériences de « community organizing » construisent un pouvoir et s’attaquent à des sujets sur lesquels ils ne pensaient pas avoir d’emprise. Ils vont plus loin dans les changements qu’ils proposent tout en continuant de mener des actions sur des sujets plus anecdotiques pour ne pas s’éloigner de la base et continuer à mobiliser du monde.

 

Ils utilisent aussi des moyens d’action classique (pétitions, manifs...) ?

Ils essaient d’utiliser ce qui va faire avancer les choses le plus rapidement possible. A Grenoble, ils n’ont jamais organisé de manifestations ; à Londres, si. Disons qu’ils ont globalement un répertoire d’actions plus larges. Sur les pétitions, ils vont souvent dire que ce n’est pas une action qui regroupe, qui va être conviviale. Dans leur manière d’agir, ils pensent toujours à développer l’exercice du pouvoir ainsi que les relations interpersonnelles entre les personnes qui d’habitude ne se rencontrent pas.

 

Le numérique fait-il partie des outils utilisés par ces groupes ?

Il l’est, forcément, mais ce n’est pas un outil principal. Ils ne se sont pas construits sur le numérique. Quand les réseaux sociaux sont apparus, ils ont même mis du temps à s’y mettre. En fait, le numérique seconde les moyens de mobilisation classique : quand ils organisent un événement, ils créent aussi un évènement Facebook par exemple.

C’est comme si les réseaux sociaux venaient seconder les vraies relations qu’ils ont construites. Ce n’est pas en créant un évènement Facebook que les gens vont venir en réunion. Eux disent que le meilleur moyen d’organiser une réunion, ce n’est pas d’envoyer un courrier, un e-mail ou distribuer des flyers, mais cela doit passer par la construction de liens – une personne vient en réunion parce qu’elle sait qu’elle va retrouver des personnes qu’elle connaît.

 

Quelles sont les relations entre les membres des « community organizing » et les élus ?

Ça dépend. London Citizens, par exemple, organise depuis 2000, avant chaque élection municipale, une assemblée qu’ils appellent « Accountability Assembly » [assemblée des responsabilités, ndlr]. Ce sont des grandes réunions qu’ils organisent eux-mêmes pour ainsi maîtriser toutes les règles du jeu (c’est un moyen d’action).

Avant chaque assemblée, ils font une campagne d’écoute auprès de tous leurs membres pour définir quels sujets vont être prioritaires. Ils vont ensuite travailler sur quatre propositions correspondant à des revendications. Ils demandent à chaque candidat politique : « Est-ce que, oui ou non, vous êtes prêt à agir, à mettre en place cette solution et si oui, êtes-vous prêt à nous rendre compte de la mise en place de cette action ? »

Ken Livingstone, maire de Londres de 2000 à 2008, avait bien joué le jeu en étant quand même critique. En tant que travailliste, il était plus proche d’eux idéologiquement que Boris Johnson, élu en 2008.

London Citizens n’est pas partisan : ils ne donnent pas de consigne de vote à la fin des assemblées. Ils essaient de rester très indépendants du pouvoir.

 

A Grenoble, quelles actions de l’Alliance ont abouti ?

Les femmes de ménage ont obtenu le retour à des cadences normales et certaines ont même été titularisées alors qu’elles enchaînaient les CDD, l’école des Buttes a été reconstruite, les étudiants étrangers de la fac ont obtenu l’ouverture d’un nouveau guichet d’accueil pour faciliter les démarches administratives... Il y a eu d’autres victoires.

 

Quels effets la participation a sur les gens ?

Il y a d’abord une prise de conscience de leur pouvoir. En impliquant les personnes dans une petite action qui aura de l’effet, elles vont prendre conscience qu’elles peuvent changer les choses. Il y a aussi une forme de reconnaissance : « C’est la première fois qu’on me demande mon avis, je ne pensais pas qu’il comptait. »

A travers toutes ces actions, l’idée, c’est aussi de développer des compétences politiques. Organiser des réunions, les animer, développer des compétences d’expression et de négociation... : ce sont des choses que les organisateurs essaient d’apprendre aux participants. Il y a des cours d’éducation au leadership. Ceux qui participent vont par ailleurs devenir plus engagés dans leurs activités, ça renforce leur engagement de citoyen.

 

L’engagement, l’action politique, ça s’apprend ?

Ça s’apprend notamment en se vivant, pas forcément en lisant des livres. Il faut pour cela que des gens nous entraînent à le faire – dans les deux sens du terme.

L’engagement, d’une certaine manière, ça s’apprend aussi. La motivation à s’engager se développe. Certaines personnes l’acquiert de par leur éducation ou leur parcours de vie, d’autres non. L’engagement peut se développer par des récits d’expérience, des rencontres, la prise de conscience d’injustices qu’on subies ou la prise de conscience qu’on a un moyen d’action dessus.

Après, ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que les gens ont leur emploi du temps, leur vie personnelle... Les engagements, ça va et ça vient en fonction de ses envies, de son emploi du temps et d’autres contraintes de la vie.

Il faudrait peut-être changer la manière dont on peut participer à l’organisation de la vie en société : avoir plus de temps libre, des congés de citoyenneté payés, un revenu de base universel, etc.

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 17:51

 

Source : http://www.medias-libres.org/2015-greenwashing/#articles

 
 

 

Pour sauver le climat, ils plantent des arbres virtuels !

 

Le réchauffement climatique, voilà l’ennemi ! Si vous ouvrez de temps en temps les journaux ou écoutez d’une oreille même discrète les informations, vous avez forcément entendu parler de la COP 21, vingt-et-unième conférence mondiale autour du changement climatique, qui se tiendra à Paris en décembre prochain. À cette occasion, un gros battage médiatique est organisé pour promouvoir l’idéologie de la « fuite en avant technologique », qui voudrait nous sauver des désastres écologiques par un développement accru des nouvelles technologies.

À Grenoble, un lieu plus que tout autre incarne la volonté de faire accepter cette idéologie : le CCSTI (centre de culture scientifique technique et industrielle). Alors que se prépare une exposition autour du réchauffement climatique et de la réalité virtuelle, une ancienne stagiaire nous éclaire sur le fonctionnement du CCSTI.

 

« Comment peut-on mettre un masque à des gens pour leur faire ouvrir les yeux sur quelque chose ? » Le masque dont parle Juliette (pseudonyme), c’est un masque de réalité virtuelle. Un gros bazar qu’on se met devant les yeux, qui tient avec une structure autour de la tête et qui permet de naviguer dans un univers virtuel immersif. Une batterie de capteurs donnent à celui qui porte ce masque l’impression d’être le personnage d’un film.

C’est ce genre de masque qui devrait être utilisé pour la prochaine exposition du CCSTI (centre de culture scientifique technique et industrielle) autour du réchauffement climatique. Le CCSTI ? Un machin abreuvé d’argent public situé dans une casemate du bout de la rue Saint-Laurent (on l’appelle d’ailleurs également comme ça : la Casemate). Fondé en 1979, ce machin est le premier CCSTI de France (depuis il y en a une quarantaine), qui a pour noble mission de « diffuser et promouvoir la culture scientifique auprès de tous les publics », et a attiré – selon leurs chiffres – 42 000 personnes pour l’année 2014.

 


 

Jusqu’à l’année dernière, Juliette ne connaissait pas le CCSTI. Étudiante, elle a postulé pour y faire un stage de plusieurs mois  : « J’étais curieuse de voir ce qu’était la culture scientifique et en quoi consiste le dialogue art-science-société. Je suis arrivée mi-mars, ma principale mission a été de penser et de réaliser une exposition autour du changement climatique, prévue pour cet automne ».

Le CCSTI monte plusieurs expositions par an, sur des sujets plus ou moins scientifiques comme le dopage, les jeux vidéos ou les « capteurs dans la ville ». En cette année de COP 21, la Casemate a donc décidé de faire comme tout le monde et de parler du réchauffement climatique. Juliette continue : « Au début j’étais enthousiaste : le sujet me touchait, j’étais assez libre et très heureuse d’avoir le temps de faire des recherches sur ce sujet. J’ai donc pu lire et découvrir pas mal de penseurs comme André Gorz ou Philippe Descola.» Mais Juliette a peu à peu déchanté : si elle abordait cette « mission » pleine de curiosité, des interdits et brusques revirements l’inquiètent : « Je voulais qu’on pose les idées de base de l’exposition selon des résultats et des courants de pensée scientifique, pour ensuite envisager quelles formes et outils technologiques conviendraient le mieux pour les exposer. Mais la Casemate tend au contraire à partir de la forme pour voir quels contenus pourraient y entrer. En fait, dans toutes les expositions de la Casemate il faut qu’il y ait des nouvelles technologies et du numérique. Et bien souvent cela se fait au détriment de la finesse de l’analyse en privilégiant le spectaculaire. Cet impératif de recherche de l’innovation devient vite un parasite, car on ne peut plus penser.»

Le CCSTI, financé à hauteur de 1,7 millions d’euros par l’argent public (la Métropole, la ville de Grenoble, la région, l’Etat, l’Europe), possède également une flopée de « partenaires », œuvrant au développement des nouvelles technologies (le Commissariat à l’énergie atomique, Génération Robots, Xerox, Institut des neurosciences, Orange, Minatec...). Que ce centre public fasse la propagande de tout ce que ces « partenaires » privés vendent n’est donc pas un scoop - loin de là -, mais l’expérience de Juliette documente le néant de la pensée qui règne dans ce type de lieux. « La Casemate se revendique être un lieu neutre et ouvert pour discuter les processus d’innovation, la place et l’usage des technologies et du numérique aux niveaux individuel et collectif. Tout en disant promouvoir des débats citoyens, aussi critiques et éthiques, sur des sujets de société. Mais il y a des confusions. La neutralité n’existe pas. Une chose est de tester ces dispositifs technologiques pour servir la présentation de phénomènes scientifiques et faire ce qu’on appelle la médiation culturelle et scientifique. Une autre est de mettre en scène la technologie de manière irrésistible, pour elle-même, de s’en servir d’appât pour le public et de lui demander son avis pour l’aspect contributif quasi-obligatoire mais souvent fictif. Ça peut tomber dans l’acceptabilité, et la propagande. En réalité ce à quoi on fait surtout contribuer le public c’est à cette course en avant de l’innovation dont on ne sait plus quoi faire. Le credo c’est qu’il nous est permis d’inventer de nouveaux usages, de détourner ces produits et ces technologies. En réalité c’est nous qui sommes détournés d’autres questions. Par exemple sur la responsabilité des nouvelles technologies dans la dégradation de l’environnement et le changement climatique, la virtualisation du vivant, la collecte et la mise en données du monde, le rôle et le pouvoir des experts et différents scientifiques dans les négociations locales et internationales ».

 

Faire participer sans faire penser

Au CCSTI encore plus qu’ailleurs, les nouvelles technologies ne sont pas un questionnement mais un réflexe. « Ils adorent mettre des écrans partout comme dans un rêve technologique. Et pas que des écrans, de plus en plus d’autres formes d’objets techno-magiques connectés, de l’internet dans les objets avec des puces et capteurs. On connecte tout mais quel est le fond ? Les nouveaux outils numériques rendent une exposition ‘‘sexy’’. Mais ta pensée est forcément conditionnée par ces médiums.(...) Par exemple la consigne d’explorer au maximum les possibilités de la réalité virtuelle tout en parlant du changement climatique était un dilemme. Aller dans la réalité virtuelle c’est comme partir de ce monde, ou se prendre pour Dieu. On avertit sur l’isolement profond et le mal-être causé par cette technologie. Au début j’essayais de travailler le collectif et la notion de choix à travers le film immersif mais c’était quasi-impossible. Ca me rappelle ce qu’a déploré Alain Damasio dans une interview à Poptronics sur le jeu Remember Me. Il n’a rien pu y insuffler de politique en raison des mécanismes-mêmes de la technologie du jeu et des impératifs commerciaux. Avec ces technologies on est au mieux ‘‘seul ensemble’’. L’homme se retrouve avec son masque sur la tête et plonge dans un non-lieu virtuel pour du pseudo-sensationnel.»

Construire une exposition autour d’un thème aussi plombant que le réchauffement climatique n’est forcément pas simple. Juliette en était consciente et a tenté de proposer des idées un peu « originales » : « C’est sûr que plein de questions se posent : comment ne pas être uniquement alarmiste ? Comment ne pas marteler ce qui se répète déjà ailleurs ? Comment apprendre des choses au public et donner envie d’agir ? À un moment je voulais introduire une pièce de théâtre. Mais on m’a dit qu’elle ne pourrait être jouée qu’une seule fois, alors que si on met un totem avec des voix enregistrées, ça peut être répété à l’infini. Donc on préfère mettre des dizaines de milliers d’euros pour acheter des machines que payer des gens. Je dois être has been… mais je tiens au vivant ! Pareil pour la programmation dans l’exposition. En cherchant du ludique qui soit sensibilisateur et participatif, j’ai proposé de préparer une sorte de jeu de rôle : un ‘‘procès’’ de la géo-ingénierie [NDR : l’ensemble des techniques visant à modifier le climat et l’environnement dans le long terme], présentant des faits et des arguments ‘‘pour’’ et ‘‘contre’’ mais ici on m’a dit que ce n’était pas possible, que la Casemate ne pouvait pas faire ça. Eux personnellement étaient intéressés mais se retranchaient derrière une image de l’institution. Moi je crois qu’une organisation c’est avant tout des gens qui ont des valeurs et des convictions. Si ce n’est pas la Casemate qui soulève ce genre de questionnements alors qui le fera ?»

L’exemple-type de la grande blague – très chère – que représentent les activités du CCSTI, c’est le Living-lab : ce nouvel espace à la mode dans le monde de la culture scientifique propose au public de tester en « grandeur technique » des nouvelles technologies et de donner son avis dessus. Ils appellent ça « l’innovation ouverte » et selon ses promoteurs, comme les gens participent, le Living lab est « au service de la créativité citoyenne et du développement local ». Mais Juliette doute : « On a organisé une journée living lab pour trouver ce qu’il serait pertinent de mettre dans le film, selon les avis d’un groupe de personnes qui avaient répondu à notre appel à participation. Certes ils ont pu rencontrer deux scientifiques mais cet événement ponctuel ne correspond à aucun engagement dans le long terme. La Casemate ne donne pas suite et ne prend aucune responsabilité vis-à-vis de la parole des gens. Si, on met leur nom au générique - quelle gloire ! La Casemate ne leur donne prise sur rien. On fait tester des technologies aux gens, on prend les idées, on recueille leur avis et on essaye de les restituer. Suite à la journée Living lab, les idées ont été balayées à la réunion suivante et on est finalement parti sur autre chose à mettre dans le masque ». Participer plutôt que de penser : peu importe s’il n’y a aucun enjeu « démocratique », c’est tellement plus à la mode de proposer au public de faire joujou avec un gadget plutôt que de lui demander si la camelote électronique le rend heureux.

Ce simulacre de participation avec le public se produit-il également en interne ? Plutôt que de seulement participer en tant que stagiaire passive, Juliette a cherché à s’impliquer  : « D’après mes recherches, je m’étais dit qu’il serait pertinent de proposer une exposition sur le cœur de métier de la Casemate : les nouvelles technologies, le numérique et les processus d’innovation. J’avais donc écrit : ‘‘Les nouvelles technologies vont-elles nous sauver ?’’ Je voulais interroger le modèle d’une course accélérée à l’innovation et à la croissance, qui porte des promesses technologiques aux catastrophes à venir. Des réponses à notre place, qui tendent à faire de nous des assistés et nous éloignent du « faire », bien que ces innovateurs se revendiquent d’être des « makers ». Je voulais creuser dans l’exposition : de quelles énergies se nourrissent ces technologies, quels rapports de production et quels modes de domination elles induisent. Mais aussi quelles relations entre humains, non-humains, et environnement elles proposent. Si les technologies ont permis des missions et des mesures scientifiques de plus en plus précises, peuvent-elles vraiment devenir ‘‘vertes’’ et nous protéger de désordres naturels ? Quelle est la réalité physique, industrielle, de la dématérialisation ? Comment faire transition ? Je voulais d’abord provoquer des débats en réunion. Mais la proposition a été écartée et on n’en a jamais discuté ».

Discuter de tout sans que ça ne change rien

Cette absence de discussion ne relève pas de la censure, ni d’un climat de terreur. Juliette est d’ailleurs un peu gênée à l’idée de participer à un article du Postillon : elle n’aimerait pas passer pour une « traître » vis-à-vis de personnes qui ne l’ont pas maltraitée. À la Casemate, les salariés sont sympas et l’ambiance presque détendue. Il y a bien quelques tensions avec le directeur Laurent Chicoineau (voir encart), mais pas de pressions. On peut parler de tout, mais sans que ça ne change rien : « Ce que je découvrais sur le changement climatique, et comment il tend à rendre les inégalités toujours plus criantes, je trouvais ça assez terrible. J’avais besoin d’en parler avec mes collègues. Alors on a eu de vraies discussions là-dessus, ils sont touchés par la gravité de ce sujet, mais rien n’advient. C’est cynique. En restant sur le terrain des sciences naturelles (bio-physique, géologie, glaciologie, climatologie,…) il y a beaucoup à dire, mais c’est très partiel. En tant que centre de culture scientifique, c’est étrange de ne pas donner autant de place aux sciences humaines, sciences sociales, sciences politiques… Venant plutôt de ce milieu, je trouve fondamental de replacer le débat du changement climatique dans le contexte de négociations internationales. Qu’est-ce que cette COP21 ? Pas seulement une date de lancement d’expo, mais sûrement une énième conférence aux mesures dérisoires, qui se borne à prendre le problème du changement climatique comme un phénomène à part, réglable indépendamment et de préférence selon les lois du marché et de la concurrence, comme pour le marché du CO2. Alors que le changement climatique est inséparable de la façon qu’ont nos sociétés prédatrices de se développer, de la géopolitique de l’énergie et des modes de production, de l’urbanisation et des mouvements de populations...»

Voila pourquoi Juliette a décidé de témoigner publiquement : non pour planter un couteau dans le dos de ses anciens collègues, mais pour que les questionnements qui l’ont bouleversée pendant son stage puissent avoir un écho public. Parce qu’elle ne comprenait pas pourquoi personne ne faisait rien contre ce genre de paradoxes : « Dans la Casemate les technologies sont omniprésentes, ça consomme à fond mais personne ne fait le lien avec le réchauffement climatique. » C’est un réflexe contemporain en vogue : penser que la pollution se limite aux industries « anciennes » (chimie, charbon, diesel) et que les nouvelles technologies sont en revanche « clean ». Certains ont l’impression de sauver la planète en n’achetant plus de journaux-qui-tuent-les-arbres pour s’informer uniquement sur Internet, et omettent de réfléchir aux minéraux rares nécessaires à leurs gadgets et au gouffre énergétique creusé par le fonctionnement d’internet. Le CCSTI veut sauver la planète grâce à la réalité virtuelle, et fuir ainsi les dégâts bien réels causés par les technologies que ce centre technologique promeut tout au long de l’année. Dieu soit loué : les normes scientifiques sont gardiennes de notre salut, la science notre nouvelle religion, les modélisations du futur nos évangiles. Juliette analyse : « La Casemate œuvre au déploiement de ce monde ultra-technologique, qui nous fait miroiter la douceur d’une dépendance infinie de l’humanité aux dispositifs technologiques - dont les coûts prohibitifs ne feront qu’accroître les inégalités individuelles et collectives, dont la production repose sur l’exploitation internationale de travailleurs, dont le modèle d’obsolescence programmée et de boîte noire incompréhensible et irréparable par l’individu lambda pousse jusqu’au paradoxe ce fonctionnement autodestructeur pour notre société. »

C’est ainsi que le CCSTI va « faire mettre un masque aux gens » pour « leur faire ouvrir les yeux » sur le réchauffement climatique, afin qu’ils voient de leur propres yeux les conséquences de ce réchauffement (désert qui avance, banquise qui fond, bref du Yann Arthus Bertrand en 3D). Une ineptie qui devrait en effet coûter quelques 50 000 euros à produire et bénéficier de l’aura du réalisateur Luc Jacquet. Pour Juliette « ils veulent tirer leur légitimité à propos du réchauffement climatique de son nom et non de ce qu’ils ont fait ou pensé ». Paresse, quand tu nous tiens.

Ce Luc Jacquet - connu pour avoir réalisé La Marche de l’Empereur, vient de sortir un nouveau film La glace et le ciel, qui a été projeté en clôture du festival de Cannes, s’il vous plaît messieurs-dames. Centré autour de la vie du glaciologue grenoblois Claude Lorius, ce film - que la rédaction n’a pas eu la chance de voir, le festival de Cannes ne nous envoyant toujours pas d’invitation presse - documente sans doute très bien le réchauffement qui vient. Quant aux solutions proposées, on ne peut que douter de leur pertinence en voyant le nom des partenaires de la Wild Touch, la fondation de Luc Jacquet ayant produit le film : fondation Bettencourt Schueller, fondation Albert II de Monaco, groupe Danone/Evian, Fidal (premier cabinet d’avocats d’affaires), Disneynature, etc. : que des amis des petits oiseaux et des grands profits. Un des membres du « comité scientifique » autour du film n’est par ailleurs pas un inconnu de nos contrées dauphinoises : Jean Therme. Le directeur de la recherche technologique au Commissariat à l’énergie atomique est un grand promoteur de la fuite en avant technologique et aussi un grand ami de la nature : d’ailleurs il fait tous les jours les 66 kilomètres entre Grenoble et Saint-Jean-d’Arvey en taxi (voir Le Postillon n°11).

L’idéologie de Jean Therme est la même que celle du CCSTI, la même que celle de François Hollande ou de la quasi-totalité des responsables : le salut viendra par les nouvelles technologies. Une idéologie qui, face aux dégâts causés par la société industrielle, espère créer un monde nouveau qui échappe au réel : un monde virtuel dominé par le règne des technologies.

La dernière étape de l’exposition du CCSTI, telle qu’elle était prévue jusqu’en juillet, illustre à merveille cette idéologie : il sera apparemment proposé au public de déambuler dans une forêt d’arbres incrustés d’écrans numériques, chacun symbolisant une « initiative locale » luttant contre le réchauffement climatique et à coup sûr permettant de « sauver le climat ». Curieusement, sur les initiatives citées pour l’instant sur leur appel à contribution, il en manque une – pourtant pleine de bon sens : débrancher toutes les machines créées par tous les partenaires du CCSTI.

La symbolique du planter d’arbre est beaucoup utilisée par certains écologistes : pas plus tard que le 21 septembre, le maire Piolle a planté, en compagnie du président de la Ligue pour la protection des oiseaux Allain Bougrain-Dubourg, un « arbre pour le climat » à la Bastille afin de « symboliser l’action de Grenoble pour la nature ». Une symbolique somme toute ridicule mais inoffensive.

Les troncs d’arbres technologiques créant la « forêt virtuelle des initiatives locales » sont symptomatiques d’un changement d’époque : désormais beaucoup ont abandonné l’idée de sauver les conditions matérielles d’une vie saine sur la planète et commencent petit à petit à se faire à l’idée de la création d’une vie totalement artificielle. Mais un autre monde artificiel n’est pas possible : face au désert intellectuel qui avance, des témoignages comme celui de Juliette sont des oasis salvateurs.

Cet article a été publié initialement par le journal grenoblois Le Postillon

 

 
 
 
Source : http://www.medias-libres.org/2015-greenwashing/#articles
 
 
 
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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 17:43

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

ça bouge ! Médias libres

Arbres virtuels, labels bidons, musée de l’uranium : plongez dans le monde du greenwashing

par

 

 

A l’heure où l’on sabre la dimension citoyenne de la COP21, les médias libres ont décidé de faire entendre leurs voix pour ne pas laisser les dominants parader en vert impunément... La Coordination permanente des médias libres, qui réunit plus de 40 médias à travers la France, dont Basta !, réalise un dossier collectif d’une vingtaine d’articles sur des champions du greenwashing. Elle propose une plongée dans le monde de ces fausses solutions climatiques, où les ressources restent illimitées et la croissance, infinie.

En 2015, l’écologie ne sentirait-elle pas le sapin ? Et on ne parle pas ici de la santé de l’écologie politique.

Nous savons maintenant, au lendemain des attentats, que l’état d’urgence met malheureusement en péril la dimension citoyenne de la COP21. Cette dernière pourrait être réduite à la portion congrue, c’est-à-dire aux négociations entre les chefs d’Etat. Au-delà du fait qu’au pays des droits de l’homme, on préfère le bleu marine au vert, et que ça ne date pas d’hier, espérons que des voix discordantes se feront entendre pendant cette « verte quinzaine ».

Le vert, on ne le tolère que sur les billets ou quand il permet de faire joli dans un projet ou un discours.

Alors, ce n’est peut-être pas un hasard si en mai dernier, au cœur de la verte Corrèze [1], une poignée de médias « libres », « indépendants », « pas pareils », ont décidé, entre deux réunions le cul dans l’herbe, de saluer à leur façon la tenue de la COP21, en mettant en avant ce qu’ils considéraient comme les plus belles opérations de « green-washing », ou, en bon français, d’éco-blanchiment.

Des centrales géantes à bois aux élus frontistes qui se tournent vers l’écologie, du gaz de schiste au timbre vert de la Poste, en passant par un musée à la gloire de l’uranium ou le programme international de recherche sur la fusion nucléaire (Iter) : les médias partenaires de cette opération pointent du doigt les décalages entre discours et pratiques, faux labels et vraies manipulations.

Nous vous proposons une plongée dans le monde de ces fausses solutions climatiques, où les ressources restent illimitées et la croissance, infinie. Un monde où l’on préfère maquiller en vert les vieilles recettes qui menacent directement la planète, la cohésion sociale de nos sociétés et, sur le long terme, la vie humaine, plutôt que de s’attaquer aux racines du réchauffement climatique.

Si le tri fut bien évidemment hautement sélectif, la liste est malheureusement loin d’être exhaustive.

Bonne lecture !

La Coordination permanente des Médias libres

- >Le dossier de la Coordination des médias libres

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