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11 février 2016 4 11 /02 /février /2016 20:35

 

Source : https://www.youtube.com/watch?v=vQB5aYA3AJU

 

 

RSA dans le Haut-Rhin, le moment Meurice

 

Dans Si tu écoutes, j'annule tout, j'ai interrogé le (quasi) bénévole président du conseil départemental du Haut-Rhin. ‪#‎RSA‬

 

Ajoutée le 9 févr. 2016

Guillaume Meurice s'est intéressé à ceux qui ne travaillent pas mais qui aimeraient bien. Il a contacté Eric Straumann qui a son idée sur le traitement des bénéficiaires du RSA qui devraient se mettre au bénévolat pour se remettre dans la vie active.

Retrouvez Si tu écoutes, j'annule tout du 9 février 2016 http://www.franceinter.fr/emission-si...

Le moment Meurice par Guillaume Meurice (17h30 - 9 Février 2016)
Retrouvez toutes les chroniques de Guillaume Meurice sur www.franceinter.fr

 

 

Source : https://www.youtube.com/watch?v=vQB5aYA3AJU

 

 

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11 février 2016 4 11 /02 /février /2016 19:41

 

Source : http://www.marianne.net

 

Déchéance de nationalité : quand la France dit oui, la Suède dit non à l'extrême droite

 
 
Le jour même où les députés français votaient l'introduction dans la Constitution de la déchéance de nationalité pour les terroristes, leurs homologues suédois rejetaient mercredi un amendement similaire. Proposé par la gauche ici, il l'était là-bas par… l'extrême-droite.
 
Les députés français ont voté en faveur de la déchéance de nationalité. - Sipa
 

Cruel coïncidence pour Hollande et Valls. Alors que, sur leur proposition, les députés français votaient mercredi l'introduction dans la Constitution de la déchéance de nationalité pour les auteurs de crimes ou délits en lien avec le terrorisme, la Suède a rejeté dans le même temps un amendement similaire. Lequel avait été proposé par les "Démocrates de Suède" qui, comme ne l'indique pas leur nom, est le parti d'extrême droite là-bas.

L'amendement en question était proposé dans le cadre d'un projet de loi antiterroriste. Comme la France, Stockholm renforce son arsenal pénal, en punissant par exemple désormais de deux ans de prison un départ vers l'étranger afin de participer à une entreprise terroriste. Sont aussi durcies les peines pour divers délits en lien avec le terrorisme. En revanche, pour la déchéance de nationalité, c'est "inte" ("non", en suédois). Cette mesure a été rejetée sans ambiguïté, par 45 voix pour et 236 voix contre. En fait, seuls les députés d'extrême droite ont voté en sa faveur. Tout le contraire, donc, de ce qu'il s'est passé en France…

Que disait l'amendemanet suédois ? Le parti anti-immigration souhaitait introduire "la possibilité de retirer la nationalité suédoise à une personne condamnée pour un délit en lien avec le terrorisme (...) même si cela la rend apatride". Si, en France, les références aux binationaux et à l'apatridie ont disparu du texte voté à l'Assemblée, l'idée avait bien été portée par François Hollande devant le Congrès le 15 novembre. Et le président du Sénat Gérard Larcher (LR) a d'ores et déjà annoncé la volonté d'y revenir. Dans ce cas, le projet de loi français redeviendra l'exacte copie de l'amendement suédois rejeté. Pour un gouvernement qui ne cesse de brandir la portée "symbolique" de cette modification constitutionnelle, en voilà un symbole !

 

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

 

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11 février 2016 4 11 /02 /février /2016 18:29

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Facebook «Big Brother» est dans le collimateur de plusieurs pays
11 février 2016 | Par Guillaume Delacroix et Jérôme Hourdeaux
 
 
 

Depuis mars dernier, les Cnil européennes ont lancé une enquête sur le géant américain. En France, la Cnil et la DGCCRF mettent en demeure le réseau social sur l'utilisation des données personnelles, entre autres. En Inde, le gouvernement décide d'arrêter son projet d’application Free Basics visant à offrir un accès à Internet gratuit, mais filtré, dans le pays.

Facebook fait-il face à une fronde internationale ? Le développement mondial du géant américain n’est pas encore en danger mais, cette semaine, il a dû encaisser deux annonces particulièrement inquiétantes : le coup d’arrêt à son projet d’application Free Basics visant à offrir un accès à Internet gratuit, mais filtré, en Inde ; et surtout le début d’un bras de fer sans précédent avec les autorités françaises sur la question des données personnelles.

C’est la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) qui a ouvert les hostilités lundi 8 février en rendant publique une mise en demeure datant du 26 janvier extrêmement sévère pour Facebook. La Cnil donne trois mois à la société pour se conformer au droit français et européen. Cette décision fait suite à une enquête lancée au mois de mars 2015 par le G29, regroupant les Cnil de l’ensemble des pays européens et dans le cadre de laquelle ont été menées des investigations techniques en ligne, mais également directement dans les locaux de Facebook même.

Même si beaucoup des pratiques dénoncées par la Cnil étaient déjà connues, leur constatation formelle dans la décision du 26 janvier est accablante. Concernant ses usagers, lors de leur inscription, Facebook collecte, en plus des données fournies quotidiennement par leurs activités, « des données relatives à l’orientation sexuelle, aux opinions religieuses et aux opinions politiques. La société peut également collecter des dossiers médicaux fournis par les inscrits en tant que justificatifs d’identité ».

Les enquêteurs confirment également que la société fiche non seulement ses usagers, mais également des personnes non inscrites sur le réseau social. « En effet », précise la Cnil dans le communiqué accompagnant la décision, « le site dépose un cookie sur le terminal de chaque internaute qui visite une page Facebook publique, sans l’en informer (pages d’un événement public ou d’un ami par exemple). Ce cookie permet alors au site d’identifier tous les sites internet sur lesquels cet internaute se rend dès lors qu’ils contiennent un bouton Facebook (“J’aime” ou “Se connecter” par exemple) ». Les enquêteurs du G29 rapportent, à titre d’exemple, avoir constaté que pas moins de 13 cookies avaient été installés sur leur terminal par Facebook.

 

Facebook © Reuters Facebook © Reuters

 

Mais surtout, la Cnil reproche au géant américain de collecter ces données sans informer clairement les usagers et de les combiner dans un but commercial sans leur demander leur autorisation. « Le formulaire d’inscription au site ne contient aucune mention d’information relative au traitement de données à caractère personnel », explique la décision, et « les internautes ne sont pas informés notamment sur la finalité du transfert de données vers les États-Unis ».

Pour avoir une idée de la quantité et de la variété des informations que Facebook peut offrir aux publicitaires, la décision de la Cnil liste les différents types de données moissonnées en se référant aux conditions générales d’utilisation édictées par la société elle-même : celles « fournies par les inscrits lors de la création de leur compte », celles « relatives à l’activité des inscrits (…) (contenus partagés ou consultés par exemple), quel que soit le terminal utilisé par ces derniers », celles « relatives aux appareils (ordinateur, téléphone et autres) utilisés par les inscrits (système d’exploitation, coordonnées GPS, type de navigateur, numéro de téléphone mobile par exemple) », « les données provenant de sites tiers et application intégrant des boutons “J’aime” ou “Se connecter” (sites consultés et applications par exemple », celles « provenant des sites partenaires tiers (partenaires avec qui la société a collaboré pour offrir un service ou annonceurs avec lesquels les inscrits ont interagi) (adresse électronique par exemple) » et enfin celles « provenant des sociétés qui appartiennent ou qui sont exploitées par la société (Facebook Payments Inc., Instagram LLC, WhatsApp Inc par exemple ».

Les enquêteurs précisent, en outre, que le géant américain « conserve toutes les adresses IP utilisées par les inscrits pour se connecter à leur compte », ce qui permet de continuer à traquer un usager, même lorsqu’il utilise un autre ordinateur.

Or, rappelle la Cnil, la collecte, et surtout le traitement à des fins commerciales, de telles données sont strictement encadrés par la loi française. Elle impose aux sociétés de demander « le consentement de la personne concernée », à moins que cette collecte ne se fasse dans le cadre de cinq cas prévus par la loi : « le respect d’une obligation légale », « la sauvegarde de la vie de la personne concernée », « l’exécution d’une mission de service public », l’exécution d’un contrat ou, enfin, la réalisation d’un « intérêt légitime ».

Le fichage opéré par Facebook ne résulte d’aucune « obligation légale »,  et n’a pas, à l’évidence, pour but de sauver des vies ni de remplir une mission de service public. Concernant le quatrième cas, envisageant l’existence d’un contrat, la Cnil souligne que, même si l’utilisateur accepte bien les conditions générales d’utilisation, celles-ci ne couvrent pas le traitement des données opéré par Facebook. « Il n’existe pas, en l’espèce, de cadre contractuel gouvernant la combinaison de données à des fins publicitaires », affirme la décision de la commission. 

Enfin, concernant un éventuel « intérêt légitime », Facebook avance que celui-ci est constitué par l’usage des données qui permettent d’« améliorer les systèmes de publicité et de mesure ». Un argument balayé par la Cnil qui souligne que cet « intérêt légitime » avancé par le réseau social ne sert que lui-même et pas ses utilisateurs, bien au contraire. « Force est de constater, affirme la décision, qu’une telle combinaison de données est, par sa nature même, son ampleur et son caractère massif, susceptible de méconnaître l’intérêt des utilisateurs inscrits et leur droit fondamental au respect de leur vie privée. »

 

L'enjeu de la renégociation du Safe Harbor

Sans concession, la mise en demeure du G29 est un véritable coup de semonce pour Facebook. On peut pourtant s’interroger sur le temps mis par les Cnil européennes pour arriver à ce constat et se décider à agir. Une bonne partie des pratiques décrites sont connues et dénoncées depuis de nombreuses années. En avril 2013 par exemple, Mediapart avait interrogé un professionnel du secteur qui venait de publier, sous le pseudonyme de Frank Leroy, un essai intitulé : Réseaux sociaux & Cie. Le commerce des données personnelles. L’auteur y évoquait la plupart des techniques épinglées par la Cnil. Concernant le fichage des internautes n’ayant même pas de compte Facebook, il rappelait que dès 2011, un Land allemand avait interdit la présence des boutons « J’aime » sur les sites. « Le motif est très clair, écrivait Franck Leroy, le bouton “J’aime” permet notamment à Facebook de créer des profils utilisateurs sur des usagers qui ne sont pas membres du réseau. »

L’une des raisons de ce réveil des Cnil européennes se trouve peut-être dans un dernier grief formulé contre Facebook. La décision explique en effet que sa « délégation a été informée que la société transfère des données personnelles des internautes vers les États-Unis sur la base du Safe Harbor », cet accord qui jusque récemment encore régissait le transfert de données personnelles des pays européens vers les États-Unis.

Signé en 2000, le « Safe Harbor » ou « Sphère de sécurité » concernait environ 5 000 entreprises américaines, dont les principaux acteurs du Web. Il offrait un cadre juridique dérogatoire aux entreprises américaines, leur facilitant l’accès aux données européennes. Pour cela, elles devaient obtenir une certification accordée en fonction d’une liste de principes : l’information des internautes, la sécurisation des données, l’engagement de ne pas les transmettre à des tierces parties n’offrant pas une protection suffisante…

Mais cet accord a été annulé le 6 octobre dernier dans une décision retentissante de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), rendue au terme d’un combat judiciaire mené durant près de cinq années par un citoyen européen. En 2011, Max Schrems, un Autrichien alors étudiant de 24 ans, se met en tête d’obtenir de Facebook communication de toutes les données collectées le concernant. Il finit par en obtenir copie, sur CD, et découvre une masse d’informations représentant, une fois imprimées, plus de 1 200 pages de documents.

Il se lance alors dans une véritable bataille judiciaire, déposant pas moins de 22 plaintes, qui, de recours en recours, ont fini sur le bureau des juges de la CJUE. Dans leur décision, qui faisait également référence aux révélations d’Edward Snowden sur la collaboration des entreprises américaines avec les services américains, les magistrats avaient estimé que les conditions exigées pour bénéficier du Safe Harbor n’étaient plus remplies, et que celui-ci devait donc être annulé.

 

Max Schrems © Reuters Max Schrems © Reuters

 

Cette décision historique en matière de protection des données personnelles ne signifie pourtant pas que Facebook, Google et consorts sont du jour au lendemain dans l’impossibilité de transférer vos données vers les États-Unis. Le droit européen prévoit d’autres régimes d’exception permettant le transfert de données vers un pays tiers, comme les clauses contractuelles ou les codes de bonne conduite internes. En outre, ce jugement intervient alors qu’Américains et Européens sont justement en train de négocier une nouvelle version du Safe Harbor. Ces discussions délicates devaient initialement se terminer le 31 mai 2015, mais n’ont visiblement pas abouti.

Cependant, les enquêteurs du G29 ont repéré que Facebook continuait à utiliser les mécanismes du Safe Harbor en violation flagrante de la décision de la CJUE. Cette dernière adressait également un message sans équivoque aux autorités nationales en leur reprochant de ne pas avoir fait assez pour protéger les données de leurs citoyens. Cet appel à plus de fermeté a été, selon nos informations, très bien reçu par les membres du G29. Il explique en partie le choix de rendre publique la décision du 26 janvier. Celle-ci a en effet été conservée dans un premier temps secrète. Ce n’est que dans une délibération séparée, en date du 4 février, prise après avoir constaté que Facebook continuait à utiliser les mécanismes du Safe Harbor, qu’elle a été rendue publique.

Le géant américain a désormais trois mois pour se conformer à une série de recommandations drastiques répondant aux diverses infractions relevées. Ainsi, il est demandé à Facebook de « ne pas procéder sans base légale à la combinaison des données inscrites à des fins publicitaires », de recueillir leur « consentement exprès (…) à la collecte et au traitement de leurs données “sensibles” », de « procéder à une collecte et à un traitement loyal », à mieux informer ses utilisateurs ou encore à ne plus transférer de données sur la base du Safe Harbor.

Si la société ne se conforme pas à ces recommandations, la Cnil pourra alors entamer une procédure de sanction pouvant aller jusqu’à une amende de 150 000 euros. Une somme qui peut paraître dérisoire pour un mastodonte tel que Facebook. Mais l’addition pourrait vite être multipliée. La mise en demeure de la Cnil s’inscrit en effet dans le cadre d’une action du G29 initiée plus particulièrement par cinq autorités : celles de France, Belgique, Pays-Bas, Espagne et Land de Hambourg. En cas de condamnation, la sanction sera multipliée en conséquence.

De plus, le projet de loi numérique de la secrétaire d’État Axelle Lemaire, en cours d’examen par le Sénat, prévoit d’augmenter considérablement le pouvoir de sanction de la Cnil qui pourrait prononcer des amendes de 20 millions d’euros. Même si le texte est voté en l’état, il faudra cependant encore faire modifier la loi du 6 janvier 1978, régissant la Cnil. « Cela suppose du travail et du temps ainsi que des disponibilités dans le calendrier législatif. » Il n’est donc pas sûr que cette réforme soit menée à temps pour être appliquée au cas de Facebook.

Preuve, peut-être, de la détermination des autorités françaises, le géant du Web a également fait l’objet, le mardi 9 février, d’une injonction émanant, celle-ci, de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Ce qui est cette fois reproché au réseau social, c’est d’avoir imposé à ses utilisateurs des « clauses abusives ». La DGCCRF reproche à Facebook de s’être arrogé un « pouvoir discrétionnaire de retirer des contenus ou informations publiés par l’internaute sur le réseau » et « de modifier unilatéralement ses conditions d’utilisation sans que l’internaute en soit informé préalablement ou en présumant son accord ». Bercy donne, dans son injonction, 60 jours à Facebook pour « supprimer ou modifier les clauses contractuelles considérées comme interdites », avant d’ouvrir une procédure de sanction.

L’Inde dit « non » à l’Internet au rabais promu par Facebook

La dernière mauvaise nouvelle pour Facebook cette semaine est venue d’Inde. Son fondateur, Mark Zuckerberg, aura beau avoir déroulé le tapis rouge au premier ministre, Narendra Modi, lors de son passage dans la Silicon Valley en septembre, il aura beau avoir ensuite dépensé des milliards de roupies en publicités pleine page dans tous les quotidiens du pays, il aura beau avoir larmoyé dans les colonnes du Times of India sur le mauvais accueil qui lui était réservé alors que ses intentions étaient, juré craché, des plus louables, il aura beau, enfin, avoir invité ses centaines de milliers d’abonnés à submerger de messages en sa faveur la consultation publique organisée ces derniers mois, le couperet est tombé lundi 8 février. L’Autorité indienne de régulation des télécoms (TRAI) a dit « non ».

 

Narendra Modi et Mark Zuckerberg dans les locaux de Facebook © Reuters Narendra Modi et Mark Zuckerberg dans les locaux de Facebook © Reuters

 

« Non » aux initiatives « discriminatoires » qui créent un Internet à plusieurs vitesses. « Non » aux fournisseurs d’accès à Internet qui proposent au grand public un accès au Web gratuit, mais limité à un nombre très restreint de sites. « Non », par conséquent, à Free Basics, l’application que Facebook souhaitait déployer en Inde, en partenariat avec l’opérateur téléphonique Reliance Communication. « Non » au projet fou de Mark Zuckerberg d’offrir à tous les humains la possibilité de surfer sur la Toile et, accessoirement, de s’abonner à Facebook. La TRAI a ainsi gravé dans le marbre le principe de neutralité qui prévaut sur la Toile depuis ses origines. Internet est un système « ouvert » dans lequel personne n’a le droit de limiter la liberté de circulation des internautes, a-t-elle expliqué en substance.

Implicitement, Facebook est accusé d’avoir voulu s’en prendre à l’idéal démocratique. Sur Internet, tout le monde est traité de la même façon et tout le monde peut s’exprimer et offrir des services, une start-up comme une multinationale, un blogueur militant comme un grand parti politique. Or c’est là que le bât blessait, selon la TRAI.

Free Basics – “free” pour gratuit, “basics” pour services de base tels que la météo, les offres d’emploi, l’achat de voyages ou les conseils de santé – permettait d’accéder à quelques petites dizaines de sites seulement. Avec cette application, « Facebook était seul à déterminer ce qui pouvait constituer un service de base », relève Prabir Purkayastha, président de la Society for Knowledge Commons, une association qui milite pour un développement équitable de l’Inde.

Les plus démunis auxquels Free Basics s’adressait n’obtenaient rien de ce que tout le monde veut en réalité : faire des recherches sur Google, ennemi juré de Facebook, regarder des vidéos sur YouTube, autre ennemi juré du réseau américain, ou simplement créer une adresse email. On leur ouvrait la porte « d’un jardin stérile entouré de murs où, au mieux, vous pouvez voir ce que vos amis sont en train de faire », résume Prabir Purkayastha, en référence au caractère à la fois intrusif et exhibitionniste de Facebook. Le système allait de plus à l’encontre du principe d’égalité de traitement des données.

« Dorénavant, les opérateurs télécoms ne pourront plus entraver la liberté des consommateurs en donnant un accès gratuit à un nombre limité de sites, tout en faisant payer les fournisseurs de contenu de ces sites », explique Apar Gupta, avocat ayant participé à la campagne Save the Internet qui a permis, avec d’autres, de saisir la TRAI de cette affaire il y a maintenant un an.

Quel est désormais l’avenir de Facebook en Inde ? « Nous sommes déçus, mais je tiens personnellement à faire savoir que nous allons continuer à travailler en Inde et dans le monde, pour faire tomber les barrières qui empêchent les gens de se connecter à Internet », prévient Mark Zuckerberg. Le réseau social américain ne peut se passer d’un pays qui représente actuellement son deuxième plus grand marché après les États-Unis, avec 130 millions d’abonnés. Il devra néanmoins se plier aux règles du jeu. « Internet est l’une des plus belles inventions de l’esprit humain et ne doit pas passer sous le monopole de quelques-uns, a déclaré le ministre de la communication, Ravi Shankar Prasad, dans une interview à The Economic TimesLe gouvernement continuera de s’assurer que chacun peut y accéder de manière non discriminatoire. »

Un propos qui ne manque pas de piquant, venant d'un représentant d'une droite nationaliste hindoue qui encourage la police à traquer tous ceux qui postent des opinions politiquement incorrectes sur les réseaux sociaux. Début février, un homme a été arrêté au Bengale-Occidental pour avoir critiqué sur Facebook un apparatchik du Trinamool Congress, le parti au pouvoir à Calcutta. En janvier, c’est un habitant du Kerala qui a été arrêté après avoir enregistré sur son profil Facebook des commentaires ironiques sur les militaires victimes de l’attentat islamiste contre la base aérienne de Pathankot, près de la frontière pakistanaise. L’an passé, plusieurs dizaines d’Indiens l’avaient été également, toujours à cause de publications sur Facebook.

 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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11 février 2016 4 11 /02 /février /2016 18:24

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

 

La pieuvre
Facebook vous suit, même si vous n’y êtes pas inscrit

 

 

 

Avec les boutons « Like » ou « Partager » qui pullulent sur la Toile, le réseau social a semé de petites graines lui permettant de pister tous les internautes, y compris ceux qui n’ont pas de compte Facebook. On vous explique comment un petit fichier rapporteur s’installe pour deux ans sans prévenir dans votre disque dur.

 
 

Avis aux originaux qui ne font pas partie du 1,5 milliard d’utilisateurs actifs de Facebook : si vous pensiez échapper au plus grand réseau social mondial, ses tentacules vous rattrapent. Même si vous n’y êtes pas inscrits.

Eh oui, la pieuvre de Zuckerberg enserre une très, très grosse partie du Web – pas pour rien qu’un paquet de personnes pensent, à tort, que Facebook = Internet. Et c’est la gardienne française de la vie privée sur Internet, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) qui nous rappelle cette réalité.

Dans une décision acide mise en ligne ce lundi 8 février au soir, elle met en demeure le réseau social de cesser notamment cette pratique (parmi bien d’autres : croisement de données, récolte d’infos sur la religion, l’orientation sexuelle, et on en passe), qui consiste à suivre à la trace les internautes qui ont pourtant fait le choix de demeurer en dehors de Facebook. Le tout, sans évidemment leur demander leur avis.

 

Espionnage aux jumelles

Espionnage aux jumelles - Kangrex/Flickr/CC
 

Le côté obscur du Like

Ce n’est pas la première fois que le site est épinglé pour sa curiosité sans bornes. A vrai dire, l’inquiétude existe depuis que Facebook a eu la brillante idée de semer des petites graines sur les sites du monde entier (médias y compris).

Ces graines, ce sont de simples images cliquables. Des « J’aime », des « Like », des « Partager », qui s’affichent sur un fond bleu bien reconnaissable, et qu’on retrouve à la fin des articles de presse, à côté des fringues qu’on veut acheter, et même, même, sous les dés de jambon Fleury Michon vendus sur le site de Monoprix.

Des boutons qui sont en fait les nœuds de la constellation Facebook : dès que vous êtes sur une page web qui en contient un, alors le réseau social le sait.

 

Capture d'écran du partage d'un produit Fleury Michon sur Facebook, via un bouton sur le site Monoprix

Capture d’écran du partage d’un produit Fleury Michon sur Facebook, via un bouton sur le site Monoprix - Capture / Monoprix

En 2010, le site Ecrans de Libération (depuis disparu) en avait fait un combat. Refusant de mettre sur son site ces boutons Facebook pourtant si pratiques.

« En permettant la diffusion de ces petits boutons “J’aime”, non seulement on ne se déconnecte plus de Facebook, mais on ne le quitte plus vraiment. Vous êtes sur Ecrans.fr, mais vous êtes aussi sur Facebook. Et ça, on n’est pas trop d’accord. Surtout qu’on ne sait jamais ce que le réseau social va finir par faire de toutes ces données récoltées le jour où il lui reprendra l’envie de changer ses conditions d’utilisation. »

 

Le capteur « datr »

Cinq ans plus tard, alors que ces boutons Facebook ont pullulé à travers le Web, l’équivalent de la Cnil en Belgique en a remis une couche. Et sérieusement : comme sa voisine aujourd’hui, elle a mis en demeure Facebook pour cette pratique qui vise aussi bien les utilisateurs du site... que ceux qui n’y sont même pas inscrits.

La commission de la protection de la vie privée s’appuie alors sur un rapport détaillé [PDF], publié en juin 2015. Les auteurs y tracent les traceurs. Ils suivent en particulier le comportement d’un petit fichier texte, un « cookie », installé par Facebook sur le disque dur de l’internaute.

Intitulé « datr », il est sauvegardé dès qu’un internaute passe sur une page du réseau social. Pas besoin d’être inscrit : il suffit d’atterrir sur la page d’une marque, un événement partagé par e-mail, ou même, parfois, sur un site qui n’a rien à voir avec Facebook, mais qui contient l’un de ses boutons (comme MySpace, ou MTV, détaille le rapport).

A partir de là, l’internaute est enchaîné au réseau social pour deux ans. Dès qu’il passera sur un site qui comporte un bouton « j’aime », « je partage » ou autres, l’information contenue dans le fichier « datr » sera systématiquement balancée aux serveurs de Facebook. C’est ainsi que fonctionnent les cookies. Mais la plupart des internautes, eux, n’en savent rien.

Amende de 250 000 euros par jour

C’est pour cette raison qu’en novembre 2015, la justice belge a condamné Facebook à verser 250 000 euros par jour [PDF], jusqu’à ce que le site rentre dans les clous. Contactés, ni le site, ni la commission belge ne nous ont pour le moment répondu sur le montant de l’amende effectivement versée à ce jour.

En revanche, le réseau social indique avoir ajouté depuis peu une bannière sur son site, afin d’avertir les personnes non inscrites de ces pratiques de suivi.

Il répète également l’argumentaire déployé au moment de l’affaire belge : à savoir que ce suivi ne se fait pas à des fins publicitaires et ne permet pas d’identifier les personnes derrière l’écran, mais uniquement leur navigateur (Chrome, Safari, Firefox, Internet Explorer...). Facebook insiste aussi sur la fonction sécuritaire d’une telle fonction, renvoyant notamment aux explications de son responsable de la sécurité Alex Stamos :

« Par exemple, si le cookie datr montre qu’un navigateur a visité des centaines de sites dans les cinq dernières minutes, alors cela semble indiquer que nous avons affaire à un service contrôlé par ordinateur (un bot). A l’inverse, un usage constant de plusieurs jours indique que le navigateur doit pouvoir accéder normalement à Facebook. »

« Nous ne pouvons plus nous protéger contre les acteurs malveillants »

A l’époque, ces arguments n’avaient pas convaincu la justice belge. Le réseau social, toujours via la voix de Stamos, expliquait alors devoir prendre davantage de précautions avec les utilisateurs du pays :

« Jusque là, tout le monde pouvait voir les pages Facebook des petites entreprises, des équipes de sport, des célébrités et des attractions touristiques sans avoir à se connecter – généralement en les trouvant dans des moteurs de recherche. Maintenant que nous ne pouvons plus utiliser le cookie datr pour nous protéger contre les acteurs malveillants, nous devrons restreindre l’accès aux pages et autres contenus pour les personnes en Belgique sans comptes Facebook. »

Véritable protection ou mesure de rétorsion ? Comme dans le cas de l’erreur 53 d’Apple, se pose la question du prix de la sécurité pour protéger nos données. Ces sociétés ne pouvaient-elles pas mieux informer leurs utilisateurs sur leurs pratiques ? N’avaient-elles pas d’autres options pour protéger leur vie privée sans les rendre aussi captifs ?

 

 

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

 

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11 février 2016 4 11 /02 /février /2016 16:36

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

La Cour des comptes souligne l’impunité accordée aux dirigeants défaillants
11 février 2016 | Par martine orange, Dan Israel et Mathilde Goanec
 
 
 

Le rapport de la Cour des comptes, publié le 10 février, relève nombre de dysfonctionnements dans l’utilisation de l’argent public. À cette lecture – assez déprimante – se dessine une image assez précise d'un nouveau rapport de force dans le pays : une étrange impunité pour les dirigeants publics, une immense rigueur réclamée aux autres.

L’exercice est devenu un passage obligé. Chaque année, la Cour des comptes publie, dans son rapport public annuel, une partie de ses travaux, pointe les dysfonctionnements de certains organismes publics et le mauvais usage de l’argent public. Des dossiers sont passés en revue, au hasard des inspections. Cela va de la réforme calamiteuse des haras au système désastreux de gestion de la paie des militaires, en passant par la fraude dans les transports publics.

À cette lecture – assez déprimante – se dessine une image assez précise de l’état d’esprit de nos élites dirigeantes, du rapport de force désaxé qui s’est instauré dans le pays : une étrange impunité pour les dirigeants qui peuvent dilapider l’argent public sans sanction, une immense rigueur réclamée aux autres, à qui il est reproché de coûter toujours trop cher. Revue plus détaillée de quelques dossiers sensibles. 

 

  • L’affaire Transdev-Veolia : 500 millions de pertes pour la Caisse des dépôts.

Ce devait être une belle opération pour la Caisse des dépôts, comme sa direction l’assurait à l’époque. Cela s’est transformé en une catastrophe financière de 500 millions d’euros, comme Mediapart l’a longuement chroniqué (voir Les secrets d’un méga-sinistre financier).

En 2009, Transdev, filiale de la Caisse des dépôts spécialisée dans les transports publics urbains et périurbains (bus, tramways), annonce la rupture de son partenariat avec la RATP. Les collectivités locales, explique alors la CDC – une explication reprise dans le rapport – seraient réticentes à la présence de la RATP. De plus, l’entreprise publique n’aurait pas les moyens financiers de soutenir la grande ambition de développement qu’aurait la Caisse des dépôts sur sa filiale, bien que, de son côté, la RATP avait envie de monter au capital de Transdev, dont elle détenait alors 26,5 % du capital, pour en prendre le contrôle. Sans préavis, le pacte d’actionnaires entre la RATP et la Caisse des dépôts est rompu et le partenariat entre les deux entreprises cassé.

 

Augustin de Romanet, directeur général de la CDC en 2009 © Reuters Augustin de Romanet, directeur général de la CDC en 2009 © Reuters
 

Plusieurs candidats sont alors possibles pour se substituer à la RATP. Keolis, une des filiales de transport urbain de la SNCF, est notamment sur les rangs. Mais le directeur général de la Caisse des dépôts, Augustin de Romanet, a une préférence : la filiale transports de Veolia. Le PDG du groupe, Henri Proglio, rêve depuis longtemps à ce rapprochement qui n’a que des avantages à ses yeux : une fusion lui permettrait de constituer un ensemble plus grand, mais en disposant des poches profondes de la Caisse. Un immense avantage alors que le groupe est surendetté et peine à dégager des résultats. De plus, la Caisse des dépôts est actionnaire à hauteur de 10 % dans Veolia et Augustin de Romanet y est administrateur.

 

Tout va alors très vite. En juillet 2009, un accord de négociation est signé entre la Caisse des dépôts et Veolia. Les modalités de la transaction sont arrêtées en décembre de la même année. Officiellement, il s’agit d’un mariage entre égaux. « Les modalités de fusion ont été très défavorables à la Caisse », note le rapport. Selon les calculs de fusion, la Caisse a dû apporter plus de 200 millions d’euros pour assurer la parité. De plus, l’essentiel des actifs à céder sont dans la partie Transdev. Enfin, cerise sur le gâteau, Veolia apporte – ce qui n’était pas prévu – dans la fusion sa participation dans la SNCM, la compagnie de transports maritimes entre Marseille et la Corse, déjà en pleine déconfiture. Un vrai cadeau.

Le comité d’investissement de la Caisse des dépôts ne peut rien dire de ces calculs : comme le relève le rapport de la Cour des comptes, il est saisi du dossier en janvier 2010, alors que tout a été déjà arrêté un mois avant et annoncé publiquement, Veolia étant une société cotée. Mais comme l’a assuré Augustin de Romanet, la fusion entre Transdev et Veolia est une excellente affaire, au moins pour Veolia : cela permet au groupe d’enregistrer dans ses comptes une plus-value de 400 millions d’euros. 

Un mois à peine après la clôture de l’opération intervenue en 2011, le président de Veolia Antoine Frérot, qui a remplacé Henri Proglio à son départ à EDF mais qui est déjà violemment contesté par ce dernier (voir Alain Minc m’a tuer) remet en cause tous les termes de l’accord. Veolia ne veut plus être l’opérateur industriel, il veut une stricte parité au capital, il ne veut plus qu’un de ses responsables dirige la filiale de transports. Derrière ces termes juridiques se cache une lourde réalité financière : toute la dette de la filiale est déconsolidée des comptes de Veolia et transférée au bilan de la Caisse des dépôts, soit 950 millions d’euros. En prime, la Caisse des dépôts se retrouve au premier rang dans la gestion du dossier SNCM.

Mais la mauvaise affaire financière se double d’une mauvaise affaire opérationnelle. Les merveilleux plans d’expansion sont tous faux. Transdev perd des clients, des contrats, doit dévaluer ses actifs. « Le chiffre d’affaires cumulé des deux entités fusionnées était estimé à 8,1 milliard d’euros en 2010 et devait progresser de 5 % par an. En réalité, il a diminué chaque année. Il n’était plus que de 6,6 milliards d’euros en 2013 », note le rapport de la Cour des comptes. Dans le même temps, les effectifs qui s’élevaient à près de 110 000 personnes au moment de la fusion sont tombés à 86 000 en 2013.

L’addition provisoire de cette opération s’élève à plus de 500 millions d’euros pour la Caisse des dépôts. Comme le disait son ancien directeur général, Augustin de Romanet, c’était une excellente affaire. Mis en cause par la Cour de discipline budgétaire dans l’affaire de la Cité du cinéma et dans le dossier des stock-options accordées aux directeurs de la Caisse des dépôts, il n’est pas inquiété dans ce dossier. Augustin de Romanet poursuit tranquillement sa carrière à la présidence d’Aéroports de Paris, y travaillant d’arrache-pied pour le privatiser.

  • Le naufrage Dexia et l’impunité de ses dirigeants.

Combien a coûté le naufrage de la banque Dexia ? Selon le rapport de la Cour des comptes, l’État français a déjà apporté 6,4 milliards d’euros pour sauver la banque franco-belge. Mais il y a encore quelque 30 milliards d’euros apportés en garantie pour couvrir les engagements de crédits et de contrepartie pris par la banque au moment de sa folle expansion. Pour l’instant, ces garanties rapportent une centaine de millions par an à l’État. Mais l’affaire est loin d’être close : l’extinction des derniers crédits est prévue autour de 2060.

 

 

De plus, cette addition partielle ne prend pas en compte le coût des prêts toxiques que doivent toujours supporter les collectivités locales et qui courent toujours : l’État ayant pris des dispositions contre leurs intérêts pour ménager ses propres finances. « À la fin de l’année 2014, l’encours des emprunts structurés pouvait être estimé à 8 milliards d’euros et le montant des indemnités de remboursement anticipé à 6 milliards », dit le rapport de la Cour des comptes.

 

Face à un tel désastre, la responsabilité des dirigeants de la banque, en particulier son ancien président Pierre Richard, aurait au moins dû être invoquée. Malgré le coût astronomique de ce naufrage bancaire pour les finances publiques, aucune sanction n’a été imposée à ses dirigeants, aucune leçon n’a été tirée sur les responsabilités, reproche la Cour des comptes. Elle relève ainsi l’étrange passivité de Bercy sur ce dossier. « Aucune voie de droit n’a été mise en œuvre pour remettre en cause les dispositifs de retraites chapeau des anciens dirigeants de Dexia », note-t-elle, l’agence de participations de l’État (APE) ayant, après consultation d’un avocat belge, estimé qu’il n’y avait aucun recours juridique possible. Mais les reproches vont plus loin. « Dans ce sinistre financier majeur, aucune procédure visant à identifier et, le cas échéant, sanctionner la responsabilité des dirigeants de la banque n’a été entreprise. La seule conséquence directe tirée a été la division par deux, en 2009 et 2013, de la retraite chapeau très généreuse de deux anciens dirigeants. »

Mais le rapport de la Cour des comptes se fait encore plus dur sur la suite. Car aucune leçon n’a été tirée de tels désastres. En 2013, rappelle-t-elle, elle avait elle-même préconisé dans un rapport spécial sur la responsabilité des dirigeants des entreprises publiques « d’instituer les dispositifs juridiques permettant de revenir sur l’octroi de rémunérations variables et d’avantages et d’indemnités complémentaires à des dirigeants d’institutions financières, en cas d’intervention publique ». Elle avait aussi proposé de « renforcer les dispositifs de sanction pénale et pécuniaire tant pour les dirigeants que pour les membres de conseil d’administration  pour les cas de prise de risque inconsidérée ayant entraîné des pertes ».

Une partie du code monétaire a bien été modifiée après une directive européenne sur la rémunération des dirigeants bancaires. Mais celle-ci prévoit qu'aucune rémunération variable ne peut être versée à des responsables bancaires, en cas d’intervention publique. « Sauf si cela est justifié », est-il précisé ! « Cette avancée demeure limitée », relève la Cour des comptes, qui souligne que rien n’empêche à côté une augmentation de la rémunération fixe.

C’est la seule modification réelle qui a été apportée. Aucun texte n’a été adopté pour encadrer les indemnités des dirigeants fautifs, ou les remettre en cause en cas de faute de gestion. Rien n’est prévu non plus pour les dirigeants qui réclament de substantielles indemnités de départ, tout en réintégrant leur corps administratif d’origine.

Mais c’est sur le volet pénal que cette organisation de l’impunité est la plus criante. Un article de la même directive européenne, comme le rappelle la Cour des comptes, prévoit que « les personnes physiques et morales sont considérées comme civilement ou pénalement responsables, conformément au droit de l’État membre, de la défaillance de l’établissement ». Mais manifestement la France, pourtant fort prompte à transposer certaines directives européennes, a oublié ce passage. « Le droit pénal français n’a pas connu d’évolution significative de nature à faciliter la mise en jeu de la responsabilité de dirigeants d’institutions financières dont les erreurs de gestion ont eu des effets majeurs sur les finances publiques », souligne la Cour des comptes. En un mot, l'oligarchie reste sous haute protection.

 

  • Lutte contre la fraude fiscale : un trop faible recouvrement

Pour la Cour, la lutte contre la fraude, qui coûte toujours entre 20,5 et 25,5 milliards d’euros par an, reste une priorité. Dans ce domaine, des améliorations sont à noter depuis plusieurs années, mais les résultats tardent à se transformer en euros sonnants et trébuchants arrivant dans les caisses de l’État. En dix ans, le montant de l’argent réclamé aux fraudeurs a bien augmenté, passant de 15,5 milliards d’euros en 2005 à 19,3 milliards en 2014.

 

 

Toutefois, souligne la Cour, cette hausse provient uniquement pour 2014 des résultats des cellules de régularisation mises en place par Bercy, pour les contribuables choisissant de rapatrier l’argent caché sur leurs comptes à l’étranger, en Suisse notamment, où les banques ont fait le ménage cette année-là. Pour 2014, ces cellules de dégrisement ont collecté la somme substantielle de 1,9 milliard. Mais « en excluant ce montant, les droits rappelés en 2014 sont en baisse par rapport à 2013 », souligne le rapport, qui rappelle que ces recettes exceptionnelles « ne sont pas pérennes, puisqu’elles sont en grande partie constituées de rappels d’impôts et pénalités sur exercices antérieurs qui prendront fin lorsque le traitement des régularisations sera achevé ». Et puis, s’inquiète le texte, une fois que la facture est envoyée aux fraudeurs (on parle de « droits rappelés »), encore faut-il que ces derniers mettent la main à la poche (on parle alors de droits recouvrés). Et c’est là que le bât blesse : en 2014, seulement 40 % des droit rappelés ont effectivement été recouvrés, et ce taux demeure année après année « nettement inférieur à 50 % en moyenne, soit un niveau très peu satisfaisant ».

 

Plusieurs explications à ce taux très faible : les contrôles portent régulièrement « sur des sociétés éphémères qui se mettent en situation de liquidation judiciaire ou des particuliers qui organisent leur insolvabilité ». Un point important, lorsqu’on sait que près de la moitié des redressements notifiés portent sur des fraudes à la TVA, organisées autour d’entreprises n’existant que durant quelques mois, et dont les propriétaires sont souvent impossible à retrouver. Autre possibilité, les particuliers poursuivis peuvent contre-attaquer en justice et, parfois, gagner. Et enfin, comme le savent tous les professionnels du secteur, « des remises peuvent être accordées par l’administration », ce qui est d’autant plus vrai pour les gros montants de redressement. Les réformes engagées depuis deux ou trois ans en matière de lute contre la fraude « ne se sont pas traduites à ce jour par une hausse des recettes tirées des contrôles », regrette donc la Cour.

  • Le contrat de génération est un échec

Le contrat de génération fait un flop, confirme la Cour des comptes, alors qu’il s’agissait d’une des mesures symboles pour l’emploi du quinquennat Hollande. Et ce malgré les relances de la part du ministère du travail, les remaniements du projet initial, les assouplissements. « Fin juillet 2015, seulement 40 300 contrats assortis d’une aide avaient été signés, alors que plus de 220 000 étaient espérés à cette date pour parvenir à un total de 500 000 contrats à l’échéance 2017 », note la Cour.

Par le biais d’aides financières pour les petites et moyennes entreprises, le contrat de génération devait favoriser l’insertion des jeunes sur le marché du travail en CDI, le maintien en emploi ou le recrutement de seniors et enfin la préservation des compétences dans les entreprises grâce à la transmission entre générations. Mais malgré l’incitation financière (soit environ 4 000 euros pour chaque embauche d’un jeune au Smic, cumulée avec la réduction Fillon, le CICE et les exonérations prévues par l’ANI), les entreprises n’ont pas joué le jeu ou alors en passant en CDI des jeunes déjà présents dans l’entreprise en CDD, pour la plupart qualifiés.

De fait, les contrats de génération ont eu peu ou pas d’effet sur le chômage. Par ailleurs, les accords collectifs, qui devaient obligatoirement être mis en place dans les sociétés de plus de 300 salariés, sont très modestes, notamment en ce qui concerne le maintien dans l’emploi des seniors. « La menace d’une pénalité pouvant aller jusqu’à 1 % de la masse salariale s’est révélée, à cet égard, inefficace », relève la Cour des comptes, car l’administration n’a pas ou peu sanctionné. L’institution s’étonne que ce dispositif, issu de l’accord interprofessionnel (ANI) 2013, n’ait pas été davantage soutenu par les partenaires sociaux dans la mise en pratique. Rappelons que les débats autour de l’ANI ont été plus qu’houleux et que, du côté des salariés, les syndicats étaient extrêmement divisés. Seules la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC avaient fini par signer.

Enfin, la « solidarité entre les générations », séduisante politiquement, n’a pas trouvé son public, et favorisé les bidouillages. « Les accords ont souvent renoncé au principe d’un binôme effectif entre un jeune et un senior, ce qui constituait pourtant le fondement même du contrat de génération, pour privilégier un appariement purement statistique entre des jeunes et des seniors sans liens professionnels et affectés sur des implantations éloignées les unes des autres. »

Comme Mediapart le relevait dans un article consacré à la question en juin 2015, vouloir répondre à trois problèmes à la fois, en jouant de la carotte et du bâton, a forcément eu un impact sur la mise en pratique du dispositif. La Cour des comptes recommande plus de souplesse dans la négociation d’accords, et des critères moins stricts quant au versement de l’aide financière, mais le gouvernement s’y refuse, pour éviter des « effets d’aubaine » supplémentaires. Mais ni la Cour, ni les ministères concernés, ne se risquent sur le simple terrain de la demande qui, aide financière ou pas, mine durablement l’emploi.

 

  • L’inspection du travail appelée à se « moderniser »

L’inspection du travail se retrouve elle aussi sous le feu des critiques de la Cour des comptes. Les sages s’inquiètent de son organisation « figée » et souhaitent que le gouvernement aille au bout de la réforme lancée en 2013, pourtant très critiquée par les agents de contrôle. La Cour, à l’instar de l’ancien ministre du travail Michel Sapin, remet en cause le caractère généraliste de l’inspection du travail à la française, et prêche pour la création d’unités de contrôle spécialisées, déjà à l’œuvre dans le domaine de l’amiante, du travail illégal ou encore du bâtiment. Cette thèse, défendue également par les think tank libéraux comme l’Ifrap, présente néanmoins le risque de pressions accrues des branches professionnelles sur le corps des inspecteurs, qui récusent par ailleurs et depuis plusieurs années la fonction de « conseil » aux entreprises que les Direccte veulent leur donner.

 

 

Déplorant que jusqu’ici, « l’initiative des contrôles relevait principalement des sections, c’est-à-dire le plus souvent de décisions individuelles des inspecteurs et contrôleurs, guidés notamment par leur perception de la demande sociale à travers les plaintes ou les demandes de renseignement des salariés », la Cour des comptes veut laisser plus de place « à une analyse collective, objectivée et hiérarchisée des priorités et des risques ». Derrière la formule, une différence d’approche qui divise en profondeur, et explique le refus d’une grande partie des agents de passer des « sections » à des « unités de contrôle régionales ». « Le ministère veut piloter notre action, avec un chef d’unité qui distribuerait les dossiers, en fonction des priorités du moment, sans contact avec le territoire, explique Julien Boeldieu, secrétaire national de la CGT-TPEFP. Sans même parler de l’intérêt du métier, nous estimons au contraire que la force de l’inspection du travail réside dans le contact avec les usagers, qui viennent nous solliciter physiquement, et dans la liberté que nous avons de contrôler toute la relation de travail, plutôt que de la saucissonner. »

 

La question des effectifs est une autre pomme de discorde, que la Cour des comptes traite plutôt étrangement. Elle note l’accroissement des effectifs entre 2006 et 2010, sans s’attarder sur leur décrue depuis, notamment liée à la fusion des contrôleurs dans le corps des inspecteurs, qui doit s’achever en 2017. En 2014, plusieurs syndicats faisaient dans une lettre commune leurs comptes et arrivaient à 2 300 agents de contrôle de l'inspection du travail en France (inspecteurs et contrôleurs), ayant la charge de 18 millions de salariés, ce qui est loin d’être pharaonique.

Le ministère du travail est par ailleurs l’un des ministères les plus touchés par le non-remplacement des fonctionnaires partant à la retraite et les augmentations d’effectifs touchent surtout les fonctions d’encadrement. Là-dessus, la Cour des comptes concède que « les deux tiers du corps de l’inspection du travail sont affectés en dehors des unités de contrôle, principalement dans les pôles travail et emploi des Direccte [Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi – ndlr]. »

Enfin, rapportant que la direction générale du travail se désole d’une « dérive provoquée depuis plus de 30 ans par une culture anti-hiérarchique, voire a-hiérarchique au sein du corps », la Cour des comptes joue au père Fouettard, et rappelle « les voies de droit disciplinaires pour répondre à des situations où des agents refuseraient de remplir leurs obligations de service ». Voilà qui va apaiser le climat social à l’inspection, littéralement explosif depuis la loi Sapin.

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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9 février 2016 2 09 /02 /février /2016 18:26

 

Source : http://cadtm.org

 

 

Solidarité depuis Bruxelles avec la Grève générale en Grèce

9 février par ZinTV

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La Grèce a connu sa plus grande mobilisation l’arrivée au pouvoir de SYRIZA. Plus de 40000 personnes à Athènes, 14000 à Thessalonique et de nombreux autres rassemblements un peu partout dans le pays contre la réforme des retraites. Des mesures imposées par le troisième mémorandum qui devraient rapporter 1,8 milliards d’euros. A Bruxelles aussi a eu lieu une manifestation en solidarité aux grévistes grecs.

 

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9 février 2016 2 09 /02 /février /2016 18:20

 

Source : http://www.lepoint.fr

 

 

La mobilisation s'étend en Grèce

 

 

La mobilisation est la plus massive depuis l'arrivée du Premier ministre Alexis Tsipras, qui soutient la réforme de la dette voulue par les créanciers UE-FMI.

 

 

Publié le - Modifié le | Le Point.fr
 
 
 
Manifestation en Grèce, photo d'illustration.

Manifestation en Grèce, photo d'illustration. © AFP/ LOUISA GOULIAMAKI

 

Jeudi, une journée de grève générale a mobilisé plus de 50 000 personnes qui ont manifesté en Grèce contre la réforme des retraites. La journée a été émaillée de quelques incidents et a paralysé le pays. Avec des cortèges de quelque 40 000 manifestants à Athènes et 14 000 à Thessalonique, deuxième ville du pays, selon la police, cette mobilisation est la plus massive depuis l'arrivée au pouvoir, il y a un an, du Premier ministre de la gauche radicale Alexis Tsipras, qui soutient cette réforme voulue par les créanciers UE-FMI.

« Ils ont massacré ma génération, on ne peut pas se marier, on ne peut pas avoir d'enfants », a déploré à l'Agence France-Presse Dina, 32 ans, qui a pour la première fois fermé son magasin de lingerie pour manifester. Un nombre record de corporations est descendu dans la rue, au-delà des traditionnels salariés du secteur d'État : assureurs, vétérinaires, avocats, agriculteurs ou médecins ont défilé aux côtés des fonctionnaires et de nombreux employés du privé.

 

Les transports au ralenti

À Athènes, des incidents ont eu lieu en marge des manifestations : des groupes de jeunes ont lancé des cocktails Molotov avant d'être rapidement dispersés par des tirs de gaz lacrymogènes. C'est la troisième fois que le Premier ministre Alexis Tsipras, élu sur la promesse d'en finir avec les plans de rigueur des créanciers (UE et FMI), affronte une grève générale. Il a dû accepter lui-même en juillet l'un de ces programmes, contre 86 milliards d'euros de prêts.

Les manifestants répartis dans trois cortèges, ceux du PAME proche du Parti communiste - le plus important en nombre -, des grands syndicats du public et du privé Adedy-GSEE et de la gauche radicale, étaient deux fois plus nombreux qu'en novembre et près de trois fois plus qu'en décembre. La capitale était également plongée dans un calme inhabituel par l'absence des milliers de taxis de la ville. Les transports urbains, ferroviaires, aéroportuaires et maritimes étaient également perturbés.

 

Une retraite minimum de 384 euros

De nombreux commerces étaient fermés pour dénoncer une réforme qui frappe de plein fouet les travailleurs indépendants, ainsi que les agriculteurs. Ces derniers campent depuis le 22 janvier sur les grands axes routiers, et bloquent depuis lundi les postes-frontières avec la Bulgarie et la Turquie. Réclamée par les créanciers, la réforme vise à dégager 1,8 milliard d'euros d'économies pour l'État (environ 1 % du PIB). Selon le ministère de l'Emploi, 17,5 % du PIB est consacré aux retraites, contre 11,5 % en moyenne en Europe.

Le projet du gouvernement prévoit notamment de relever les cotisations sociales et d'abaisser le plafond des retraites les plus élevées, de 2 700 à 2 300 euros. Il met en place une retraite minimum de 384 euros et unifie les régimes jusque-là très disparates. Dina, elle, « n'en peut plus » : « On paye plus de charges qu'on ne gagne, on ne travaille que pour l'État, on ne peut même plus dégager de salaire », assure-t-elle à l'Agence France-Presse.

 

Des négociations « difficiles »

« Il faut que l'Europe nous entende, parce que nous avons besoin d'un répit pour repartir », plaide Thomas Karachristos, avocat d'affaires. Il admet que le système de cotisations actuel est assez injuste. Mais, pour lui, la réforme prévue « ne peut pas rendre le système viable ». Il a calculé qu'entre impôts et cotisations il allait devoir céder 88 % de ses gains l'an prochain, au risque de devoir licencier parmi ses quatre collaborateurs.

Alexis Tsipras, accusé par beaucoup de Grecs de les avoir « trahis », défend cette réforme pour éviter que « le système ne s'écroule », tout en promettant de tout faire pour épargner les plus faibles. Il souhaite ainsi obtenir le feu vert des créanciers permettant d'ouvrir de nouvelles négociations tant espérées sur un allègement de la dette grecque (près de 200 % du PIB).

Mais les négociations avec les représentants des créanciers, arrivés à Athènes lundi, « sont difficiles », « toutes les questions restent ouvertes », a avoué jeudi Georges Katrougalos, ministre de l'Emploi, à l'issue d'une rencontre avec eux. Les créanciers contestent l'augmentation des cotisations pour les employeurs et veulent abaisser le montant de la retraite minimum de 384 euros par mois, selon la presse.

 

 

Source : http://www.lepoint.fr

 

 

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9 février 2016 2 09 /02 /février /2016 17:55

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

Polémique
RSA contre "bénévolat" : Sarkozy en rêvait, le Haut-Rhin l'a fait !

Le conseil départemental du Haut-Rhin a décidé d'obliger les bénéficiaires du RSA à effectuer 7 heures hebdomadaires de travail. Une idée portée depuis des années par une partie de la droite en guerre contre "l'assistanat", Laurent Wauquiez et Nicolas Sarkozy en tête.
 
Le département du Haut-Rhin compte environ 20.000 foyers bénéficiaires du RSA - Capture d'écran www.atd-quartmonde.fr
 

En voilà une idée qu'elle est bonne, a dû s'exclamer l'état-major de Les Républicains ! Le conseil départemental du Haut-Rhin, dirigé par la droite, a voté ce vendredi 5 février une mesure inédite en France : dans ce département alsacien, le versement du revenu de solidarité active (RSA) sera désormais conditionné à l’exécution de sept heures de "bénévolat" hebdomadaires. Le principe n'a pas tardé à faire réagir sur les réseaux sociaux, où nombreux ont été ceux à tiquer sur l'utilisation du terme "bénévolat" :  

 

Toute la presse répète stupidement le terme de bénévolat pour le versement du RSA dans le Haut Rhin. Tas de cons.

 

Pour toucher le RSA dans le Haut-Rhin, il faudra faire des heures de bénévolat .Donc ce n'est plus le RSA mais un petit boulot ?

 
 

En fait de bénévolat, le terme de "travail gratuit obligatoire" semble en effet mieux coller à la réalité du dispositif. Car le concept est clair : pas de bras, pas de RSA ! Pour "mériter" la solidarité nationale, les bénéficiaires haut-rhinois du revenu minimum (à savoir 524,16 euros pour une personne seule sans enfant) devront donc donner ces sept heures par semaine à une collectivité, un établissement public, une maison de retraite ou une association. Sans l'attestation trimestrielle de ces heures, ils se verront couper les vivres.

"Il s’agit d'initier un cercle vertueux et de faire passer les allocataires du statut d’usager à celui de bénévole actif et reconnu", défend Eric Straumann, président LR du conseil départemental du Haut-Rhin, et député. Lequel assure qu'"il ne s'agit surtout pas de stigmatiser les bénéficiaires". Au contraire, le député estime le "dispositif injustement perçu comme une forme d’assistanat par nos concitoyens". Ce serait donc pour changer leur regard qu'il reprend la proposition exprimée à droite par ceux qui n'hésitent pas à dénoncer le "cancer de l'assistanat".

Si le Haut-Rhin a pu voter ce durcissement des règles, c'est que le versement du RSA relève des départements, via la CAF. Et Eric Straumann prévient : "Si le préfet attaque cette décision devant le tribunal administratif, on verra bien. Mais je déposerai une QPC" (question prioritaire de constitutionnalité).

 

[Edit 8 février] En marge d'un déplacement à La-Plaine-Saint-Denis ce lundi, Marisol Touraine a assuré que cette décision n'était "pas possible" : "Le droit est défini nationalement et il n'est pas possible de conditionner le versement du RSA à l'exercice du bénévolat ou de telle activité." Elle a par ailleurs ironisé : "Si le département du Haut-Rhin pense être capable de trouver sept heures de bénévolat par semaine pour les 20.000 personnes bénéficiaires, peut-être peut-il leur trouver une activité rémunérée."

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

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9 février 2016 2 09 /02 /février /2016 17:39

 

 

Après avoir promis 1 million d'emplois, Pierre Gattaz agite la menace d'un chômage à 14%
Fini de vendre du rêve en pin's, Pierre Gattaz passe à la menace !

 

 

"Regardez les Italiens, ils ont inventé des CDI avec trois ans de période d'essai !", a lancé Pierre Gattaz. Capture d'écran France Info
 

Après la carotte du million d'emplois créés, le bâton… Invité ce mardi matin sur France Info, le président du Medef Pierre Gattaz a agité la menace d'un chômage "à 13 ou 14%" si le gouvernement ne se décide pas à appliquer les réformes qu'il propose.

"C'est ça le point fondamental que l'économie et que les acteurs économiques attendent : réformer avec courage le marché du travail. Si on ne le fait pas, on risque d'entrer dans une tempête, dans 6 mois, dans un an... Avec un taux de chômage à 10,5%, vous vous rendez compte ? On peut en ressortir avec 13 ou 14%."

Une menace qui tombe pile poil pour faire pression sur le gouvernement en pleine réflexion, dans la foulée , sur une refonte du code du Travail. Ce dont Pierre Gattaz ne se cache pas : "Nous attendons la loi El Khomri pour déverrouiller le marché du travail". Dans le viseur du patron des patrons, notamment : les 35 heures, ce "totem qui tourne dans le monde" et dont "l'image de la France souffre". Ou encore, le CDI : "Regardez les Italiens, ils ont inventé des CDI avec trois ans de période d'essai !" Le syndicaliste patronal prône également, encore et toujours, une baisse de la fiscalité sur les entrerises et la mise en place d'une TVA sociale.

Pierre Gattaz semble oublier qu'avec le CICE puis le pacte de responsabilité, l'effort annuel de l'Etat envers les entreprises atteint déjà cette année 33 milliards d'euros. Et que pour l'obtenir, le patron du Medef a longtemps brandi (sur un pin's !) la promesse de créer un million d'emplois en échange. Las, deux ans après le lancement du pacte, la compétitivité des entreprises s'est redressée mais la courbe du chômage n'a pas baissé. "Créer 1 million d'emplois, c'est possible mais nous n'avons toujours pas pris les mesures économiques qui vont bien", se justifie aujourd'hui l'homme qui a rangé son pin's, osant : "On attend toujours des mesures concrètes".

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Source : http://www.marianne.net

 

 

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9 février 2016 2 09 /02 /février /2016 17:21

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

 

Affaire Cahuzac : quand la presse se faisait enfumer

 
 
 
 
Les médias sont-ils tombés dans les pièges tendus par les communicants de Jérôme Cahuzac lors de la révélation par Mediapart d'un possible compte bancaire détenu en Suisse ? Alors que s'ouvre enfin le procès de l'ancien ministre du Budget, retour sur quatre mois durant lesquels la presse semble être devenue folle.
 
Christophe Ena/AP/SIPA
 

Ces deux-là ne se portent pas vraiment dans leurs cœurs. Alors que le procès de Jérôme Cahuzac s'ouvre aujourd'hui pour fraude fiscale, blanchiment et détention d'un compte en Suisse non-déclaré au fisc français, Jean-Michel Aphatie et Fabrice Arfi en ont profité pour s'écharper de bon matin sur Twitter. Une franche empoignade virtuelle entre les deux journalistes qui trouve son origine dans la ligne adoptée par Jean-Michel Aphatie après les révélations de Mediapart sur le ministre d'alors. Fabrice Arfi, de Mediapart, ne semble toujours pas l'avoir digérée.

 

Vieux routier de la presse, Aphatie, anticipant que l'ouverture du procès de l'ancien ministre du Budget ce lundi donnerait lieu à son corollaire de polémiques, a dégainé le premier. Dans une note de blog publiée vendredi 5 février,  il prend bien soin de justifier son attitude durant toute la période allant du 4 décembre 2012 - jour de la publication de l'article de Mediapart sur l'affaire Cahuzac - et les aveux du ministre du Budget . Quatre mois durant lesquels Jean-Michel Aphatie interpellera sans relâche Edwy Plenel et Fabrice Arfi sur les plateaux télé, les radios et les réseaux sociaux au cri de : "Des preuves ! Montrez-nous les preuves !". Une ligne qu'il ne remettra jamais en cause malgré le dénouement de l'affaire apporté par Jérôme Cahuzac lui-même.

"Je m’étonne encore aujourd’hui que des gens me reprochent cette démarche. Demander à celui qui accuse d’apporter les éléments qui étayent ses accusations me paraît à la fois banal, normal et logique (…) J’ai mis en cause, et je le fais encore aujourd’hui, le caractère inabouti, incomplet, de l’enquête publiée par Mediapart. Il est évident qu’aucun journal n’aurait accepté de publier dans ses colonnes un papier aussi léger que celui que publia le site d’Edwy Plenel à l’époque", se défend-il ce vendredi. 

Une cohérence qui pourrait passer pour de l'entêtement. Ou de l'entêtement sous couvert de cohérence. A voir. Reste que Jean-Michel Aphatie n'est pas le seul journaliste à avoir remis en cause la véracité des informations de Mediapart. Ce fut même un sport très pratiqué durant cette étrange séquence où le site à l'origine des révélations a semblé se retrouver sur le banc des accusés. Les uns réclamant eux-aussi des "preuves", les autres remettant en cause les méthodes d'investigation, et certains des plus obstinés se lançant même dans une chasse aux sources.

Le Canard résume l'histoire à des déboires matrimoniaux

Pascale Clark, par exemple, le 13 décembre 2012, , narquoise, presse ainsi Edwy Plenel, le fondateur du média en ligne, d'apporter plus de preuves : "Où sont les preuves, où sont les preuves ? (…) Où, où, où, où sont-elles ?",  La journaliste fait alors valoir un article du Canard enchainé publié quelques jours plus tôt,"Cahuzac entre vaudeville et affaire d’Etat", qui relativise la portée des révélations de Fabrice Arfi et les résume, peu ou proue, aux déboires matrimoniaux de Cahuzac, alors en instance de divorce avec sa femme. Le ministre du Budget de l'époque serait la simple victime d'une vengeance de sa douce qui balancerait à la presse.

Une thèse soutenue aussi par le JDD. Dans un premier article en date du 8 décembre, , le journal cherche lui aussi à faire la lumière sur les dessous de l'enquête de Mediapart. L'article met ainsi d'abord en doute le travail de Rémy Garnier, cet ancien agent du fisc du Lot-et-Garonne qui, dès 2008, alertait sa hiérarchie sur les fâcheuses manies fiscales de Cahuzac. Un mémoire qui servira de base à Mediapart pour lancer l'affaire. Pas en reste, le Palmipède, s'atèle aussi à cette même tâche dans son papier "Une balance "déréglée". Dans son article, le JDD tente également d'identifier la source à l'origine du fameux enregistrement dans lequel le ministre du Budget, alors pas encore officiellement authentifié, parle de son compte en Suisse et de sa volonté de mieux le dissimuler. L'Obs complète le travail dans un article titré : et identifie ainsi Michel Gonelle, adversaire RPR local de Cahuzac. Enfin, le JDD révèle que Patricia Cahuzac, dans le cadre de la procédure de divorce, a engagé des détectives privés pour trouver des biscuits contre son futur ex-mari. Et de laisser sous-entendre que la femme n'est pas si étrangère aux articles de Mediapart.

Une période particulièrement étrange durant laquelle des journalistes enquêteront sur des journalistes, balayant au passage le secret des sources, au lieu de s'intéresser aux affaires fiscales possiblement délictueuses d'un ministre en exercice. Une séquence qui, à l'époque, fait déjà tiquer Daniel Schneidermann dans Libération ( dans lequel il résume l'ambiance de ce mois de décembre 2012 : 

"Depuis le début de l’affaire, ces limiers rongeaient leur frein. Prudence : Mediapart est un fusil qui vise habituellement juste. Ils attendaient une occasion, un prétexte, un élément déclencheur. Sans doute réalisaient-ils que leur propre pedigree d’enquêteurs ne les autorisait pas à se risquer trop à découvert."

Enfumage de Bercy

Avant que Jérôme Cahuzac n'avoue sa faute, une autre opération d'enfumage sera à l'œuvre. Pierre Moscovici, alors ministre de l'Economie et des Finances, demande à ses services d'interroger les autorités fédérales suisses le 24 janvier 2013 au sujet de cette embarrassante affaire pour le gouvernement. Alors même qu'une enquête préliminaire a été diligentée par la justice le 4 décembre 2012. Un empressement du ministre bien étrange qui aurait pu interroger. Pourtant, le JDD encore, le 9 février 2013, adhère totalement à la thèse avancée par Bercy et publie " :

"Selon nos sources, les vérifications bancaires complètes effectuées par l’UBS excluent non seulement que Jérôme Cahuzac ait été titulaire en son nom d’un compte à l’UBS, mais aussi qu’il était "ayant droit économique" d’un compte, autrement dit qu’il ait été titulaire d’un compte en sous-main, via une société. "Cette réponse, transmise par l’UBS via les autorités fédérales suisses et les services fiscaux français, dément formellement la possibilité d’un compte, confie une source administrative à Bercy. Imaginer une seconde que les autorités suisses aient pu faire une réponse de complaisance est tout simplement absurde."

L'information est reprise en boucle enfonçant un peu plus l'enquête du média en ligne. En fait, le ministère des Finances de la Confédération helvétique avait simplement répondu qu'entre 2006 et 2012, aucun compte Cahuzac n'était ouvert à la banque UBS. Et pour cause, le compte avait quitté cette banque pour une autre depuis plus de cinq ans…

Mediapart est finalement conforté dans ses informations le 2 avril 2013 et lui permet de s'auréoler du rôle de presque martyr. Seuls contre tous, ils avaient raison. Un argument de vente qu'Edwy Plenel ne se prive pas de rappeler régulièrement. Pour sa part, le Canard, beau joueur, reconnaît à demi-mot sa faute dans son édition du 3 avril 2013, sous la plume de son rédacteur en chef Louis-Marie Horeau : 

"Un point final qui réhabilite ce long feuilleton journalistico-politique dont on a pu craindre plusieurs fois le naufrage. Eh bien non : Mediapart avait raison. Son triomphe sera, c'est de bonne guerre, à la mesure de l'opprobre dont ses dirigeants auraient été accablés si l'innocence de Cahuzac avait été établie."

Comment expliquer cette drôle de séquence dont la presse n'est pas vraiment sortie grandie ? Luc Hermann et Jules Giraudat révèleront que les communicants de Cahuzac, Laurent Obadia et Marion Bougeard, entre autres, se seront particulièrement activés durant toute cette période pour tenter de désamorcer la crise que traversait leur ministre. Multipliant les confidences, informations et rendez-vous avec les journalistes. Une hyper-activité qui a semble-t-il bien fonctionné. Au risque que de démineurs, les communicants ne soient passés à enfumeurs…

 

 

 

 

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

 

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