Charte des indignés de Nîmes
Le mouvement des indignés de Nîmes est un mouvement de personnes libres, sans appartenances exclusives, ni politiques, ni religieuses, ni syndicales, luttant pour une démocratie réelle ici et maintenant.
Il s'inspire et soutient les mouvements Espagnols, Grecs, Arabes ainsi que tous ceux qui s'indignent et se révoltent face à la volonté des Etats, de mèche avec les institutions non démocratiques telles que l’UE, le FMI ou la BCE, de faire payer aux peuples la crise due aux banquiers et aux grands actionnaires, en leur imposant des plans d'austérité et un système économique conçus par et pour le bénéfice de la finance internationale.
Nous refusons la marchandisation du monde et de tous ses habitants. Nous refusons la logique comptable qui s’impose petit à petit à l’ensemble des actions humaines. Nous pensons que les valeurs de solidarité et de coopération sont fondamentales à toutes sociétés. Nos dirigeants actuels qui prônent l’individualisme et la réussite personnelle, la lutte de chacun contre tous, ont détourné leurs fonctions à leur service particulier et à celui de ceux qui les contrôlent, perdant ainsi toute légitimité.
Nous revendiquons « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple* » et dénonçons l'oligarchie qui détient actuellement tous les pouvoirs et entendons faire re évoluer ce système qui n’est pas démocratique. Nous revendiquons le principe de la séparation des pouvoirs exécutifs, législatifs, juridiques qui n’est toujours pas respecté. Nous nous méfions des pouvoirs et nous pensons qu’il vaut mieux les diviser pour qu’ils soient mieux contrôlés par le peuple.
Nous affirmons que « Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays » et que « La volonté du peuple est le fondement de l'autorité des pouvoirs publics »**.
Nous, les indignés de Nîmes, revendiquons des droits inaliénables comme le droit à une information libre et indépendante, le droit à l'éducation, le droit à la santé, le droit au logement, le droit à un travail qui soit non pas un esclavage mais une occasion de faire œuvre utile et durable, le droit à une vie digne et respectueuse de celle des autres.
Nous revendiquons le principe de la libre détermination des peuples, nous pensons que ce sont les peuples qui déterminent les limites de leur souveraineté et non les frontières qui déterminent les peuples. Nous refusons les discours nationalistes exclusifs et pensons que seuls des peuples libres pourront coopérer égalitairement pour l’organisation d’un monde meilleur, chacun s’organisant selon son génie et ses limites propres. Nous pensons que la diversité est la vraie richesse de l’humanité et nous refusons catégoriquement tous les discours créditant la supériorité d’un pays, d’une culture, d’un sexe ou d’un individu sur l’autre.
Les Indignés de Nîmes pensent que le système capitaliste globalisé ne pourra résoudre les crises énergétique, économique, écologique, politique et morale actuelles car il en est la cause profonde. Nous pensons qu’il y a bien d’autres alternatives et que nous n’avons pas le droit ni de nous taire, ni de nous résigner. Nous ne sommes pas en face d’une fatalité mais d’un choix délibéré de favoriser la rente et le capital au détriment du droit des peuples. C’est bien d’un combat qu’il s’agit et c’est à nous qu’on fait violence.
Nous n’entendons pas nous soumettre à un quelconque calendrier électoral qui paralyse tous les débats, les enferme dans les limites stériles des échéances électorales, du système des partis et des querelles artificielles d’individus qui n’ont en commun que leur volonté de puissance.
Nous pensons que nous devons établir une nouvelle forme de démocratie, la présente ne remplissant pas son rôle qui devrait être de favoriser le bien commun. Nous adoptons les principes d’égalité non autoritaire, de délégations par mandat réversible et de prise de décisions par consensus. Nous appliquons et expérimentons ces principes dans nos assemblées qui doivent s’agrandir et se constituer dès maintenant en contre pouvoir face aux puissances qui veulent décider sans nous de nos vies et de notre avenir commun.
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*article II de la constitution de 1958 et ** Déclaration universelle des droits de l’homme