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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 19:41

 

http://www.cadtm.org/Des-efforts-coordonnes-en-Europe

2 mai par Auditoria 15 M


Le réseau international pour l’audit citoyen (International Citizen debt Audit Network) ICAN a vu le jour avec le mot d’ordre "Nous ne devons pas, nous ne payons pas". L’objectif est de regrouper les mouvements et réseaux de différents pays européens et d’Afrique du Nord qui luttent contre l’imposition de mesures d’austérité pour une coordination des audits citoyens.

 

La première réunion euro méditerranéenne du réseau d’audit citoyen des dettes s’est tenue le 7 avril à Bruxelles. Les pays représentés étaient au nombre de 12 : Grèce, Irlande, Portugal, Espagne, Italie, Pologne, Royaume-Uni, France, Allemagne, Belgique, Egypte et Tunisie. Ces différents pays ont soit un processus d’audit en cours, soit un audit ou une campagne contre l’austérité en préparation.

 

 

Au cours de la réunion, les différentes organisations, réseaux et mouvements sociaux ont partagé leurs expériences à propos du type d’audit mené ou en préparation dans chacun des pays ainsi que les actions et stratégies de mobilisation sociale. Parmi eux, la plateforme espagnole d’audit citoyen "Nous ne devons rien, nous ne payons pas" qui rassemble différentes organisations et mouvements sociaux de l’Etat espagnol et se prépare à mener un audit citoyen dans le pays.

Au delà de l’échange d’informations sur la manière dont, dans chaque pays on s’attaque à la dette, la réunion a posé les jalons d’une meilleure communication et coordination du travail international. Elle a aussi donné lieu à un agenda commun qui prévoit d’importantes dates d’action contre la dette et l’austérité : le 1er mai, des journées d’action globales des 12 et 15 mai (qui coïncide avec le premier anniversaire du mouvement des Indignés en Espagne) et les actions de mobilisation et de blocage qui se tiendront du 16 au 19 mai à Francfort contre la Banque centrale européenne.

La proposition faite par les représentants grecs d’une journée d’action contre la dette, l’austérité et en solidarité avec le peuple grec a reçu un accueil chaleureux. Celle-ci aura lieu probablement au cours de la semaine globale d’action contre la dette et les institutions financières internationales entre le 8 et le 15 octobre. Cette année coïncide avec le 25e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara, président du Burkina Faso, éliminé - entre autres raisons - parce qu’il contestait le paiement de la dette. La possibilité d’une autre rencontre probablement à Barcelone à l’automne sera étudiée. Sa particularité : une plus large participation de militants de la base et une présence de davantage d’organisations et de pays.

Les auteurs grecs de Debtocracy ont eux présenté leur nouveau film Catastroika www.catastroika.com.

 

Bref résumé de la situation dans les différents pays représentés

En Espagne, le travail pour la mise en place d’un audit citoyen a démarré en octobre 2011. En mars 2012, une plateforme pour un audit citoyen de la dette "Nous ne devons rien, nous ne payons pas" a été constituée avec des groupes locaux dans tout le pays. En démontrant l’illégitimité de la dette que le gouvernement espagnol, l’Union Européenne et les pouvoirs locaux utilisent comme un prétexte pour imposer une austérité dévastatrice, l’audit citoyen de la dette se propose de faire la lumière sur les processus qui ont conduit à cette situation. Un objectif fondamental est de décider - sans interférence des marchés financiers, de la Commission Européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI - à travers un processus démocratique et souverain que faire de cette dette. Ce sera un processus citoyen ouvert à ceux et celles qui souhaitent y participer. D’une part, il concernera la dette de l’Etat espagnol en tant que débiteur - tant la dette publique que la dette privée qui risque de faire l’objet d’une socialisation. Il portera sur différents niveaux : l’Etat et les collectivités territoriales (régions et municipalités). L’objectif est d’avoir une vision globale qui aille au delà des questions économiques et financières en intégrant également la dimension du genre, l’environnement, la culture et les aspects sociaux et politiques. D’autre part, l’audit analysera également le rôle de l’Etat espagnol en tant que créancier de pays en développement www.auditoria15m.org .

Les représentants grecs ont décrit la situation de leur pays comme celle d’un génocide social. Leur campagne pour le non-paiement et un audit sur la dette existe depuis maintenant un an et reçoit un large soutien en particulier du mouvement des Indignés. Elle met l’accent sur la question du genre. Georges Mitralias, membre du Comité grec contre la dette a rappelé le suicide du pharmacien à la retraite (qui a préféré une mort digne plutôt que la perte de sa dignité en raison des coupes dans sa pension) www.contra-xreos.gr.

L’audit irlandais a débuté en janvier 2011 et a été initialement réalisé à petite échelle par des experts universitaires. La plupart de la dette provient du sauvetage de la banque Anglo Bank (sous procédure judiciaire). Cette dette a fait l’objet d’un prêt de la Banque centrale européenne que l’Etat continue de rembourser en appliquant en contrepartie des mesures d’austérité drastiques. On en est aujourd’hui à une étape de sensibilisation et de mobilisation de la population sur base des résultats de l’audit. Les objectifs de la campagne intègrent la régulation globale du secteur financier www.notourdebt.ie.

La campagne portugaise qui a démarré en décembre 2011 rassemble experts, professionnels et militants de base avec l’objectif de mettre à nu l’illégitimité de la dette pour obliger à sa restructuration. La stratégie d’audit doit être la base de la création d’un nouveau modèle social www.auditoriacidada.info.

En Italie, de nombreux réseaux d’éducation populaire dans les universités et les écoles publiques défendent le non-paiement et des mobilisations contre les banques, les privatisations ou la construction du TGV Turin Lyon. Il y a également des plaintes en cours contre la privatisation et l’absence de régulation www.rivoltaildebito.globalist.it.

La croissance économique polonaise est soutenue par l’endettement auprès des institutions financières, endettement à même de provoquer une nouvelle crise de la dette. La population est confrontée à une baisse d’impôt sur les sociétés, une augmentation de la TVA dont les effets retombent sur les populations défavorisées, une réforme de la Sécurité sociale avec des difficultés croissantes d’accès à des soins de santé et des privatisations. Il faut également signaler l’intention des politiques de repousser l’âge du départ à la retraite. Une large majorité de la population est opposée à ces mesures et un processus d’audit démarrera prochainement www.nienaszdlug.pl.

En Egypte, des personnes et groupes travaillent à l’organisation d’une campagne en partenariat avec des organisations en Allemagne, en France, en Belgique, en Tunisie et en Angleterre en vue d’aboutir à une suspension des paiements. Le gouvernement actuel - qui a contracté en un an plus de 8 fois les montants contractés par Moubarak pendant le même laps de temps - les combat. Les membres de cette campagne veulent organiser une pétition auprès du parlement européen sur la dette odieuse de la période Moubarak pour en suspendre le paiement www.dropegyptsdebt.org.

Les mobilisations contre la dette en Tunisie ont pour objectif la fin du régime actuel, la mise en place d’un moratoire sur le paiement de la dette et l’annulation de la dette odieuse accumulée par le régime de Ben Ali. Une campagne de sensibilisation impliquant les médias, les syndicats, les chômeurs a notamment à son actif une pétition signée par 130 parlementaires européens pour appuyer sa revendication d’un moratoire. Cependant, le gouvernement profite de la crise pour continuer l’endettement. Il y a une collaboration étroite avec des organisations et des partis en France www.tunisie.attac.org, www.zelzel.net.

En France, le collectif pour un audit citoyen a plus de 120 groupes locaux sur tout le territoire. En plus de la question de la dette, il travaille sur les mesures d’austérité et le Pacte budgétaire de l’Union européenne. Les "Indignés" parisiens ont également organisé un groupe de travail sur la dette www.audit-citoyen.org.

Au Royaume-Uni, la dette est un instrument politique pour les libéraux. Elle a été contractée de manière non démocratique et a pour contrepartie comme ailleurs des politiques d’austérité. Différents groupes organisent des activités de solidarité avec la Grèce, l’Irlande et l’Egypte mais entament également un audit de la dette britannique qui sera principalement réalisé par des experts www.jubileedebtcampaign.org.uk.

En Allemagne, où les médias répètent qu’il n’y a pas de crise, les inégalités se creusent. Les représentants présents considèrent qu’il est important de travailler au niveau international et organisent les actions contre la BCE à Francfort du 16 au 19 mai www.blockupy-frankfurt.org.

En Belgique, le CADTM et Attac mènent une campagne contre le sauvetage bancaire du gouvernement et particulièrement dans le cas de Dexia qui a fait l’objet de deux sauvetages. Ils ont déposé un recours contre les garanties octroyées par l’Etat belge lors du second sauvetage de Dexia www.sauvetage-dexia.be.

 

Réunion euro-méditerranéenne des campagnes d’audit de la dette / 7 avril 2012
Joao Camargo ( Initiative pour un Audit citoyen de la dette publique )

 

 

Réunion euro-méditerranéenne des campagnes d’audit de la dette /
7 avril 2012
Peter Strotman (Attac allemagne)
Vernhes Marie-Dominique (Attac allemagne /Sand im getriebe)
Stephan Linder (Attac allemagne /Sand im getriebe)

 

 

Réunion euro-méditerranéenne des campagnes d’audit de la dette /
7 avril 2012
Sonia et Yiorgos Mitralias (Comité grec contre la dette)

 

 

Réunion euro-méditerranéenne des campagnes d’audit de la dette /
7 avril 2012
Fathy Chamkhi (RAID/ATTAC/CADTM)

 

 

Réunion euro-méditerranéenne des campagnes d’audit de la dette /
7 avril 2012
Wael Majdoub (OTC (Organisation Tunisienne de Citoyenneté)
Amira Dkhil( OTC (Organisation Tunisienne de Citoyenneté)
Noha El Shoki (Campagne populaire pour l’audit, Egypte)

 

 

Réunion euro-méditerranéenne des campagnes d’audit de la dette /
7 avril 2012
Roland Zarzycki (Not Our Debt [Nie Nasz Dlug])|

 

 

Réunion euro-méditerranéenne des campagnes d’audit de la dette /
7 avril 2012
Noha El Shoki ( Campagne populaire pour l’audit)

 

 

Réunion euro-méditerranéenne des campagnes d’audit de la dette / 7 avril 2012
Eric Toussaint

 

 

Réunion euro-méditerranéenne des campagnes d’audit de la dette /
7 avril 2012
Dario Di Nepi ( Rivolta Il Debito )
Antonio Tricarico ( CRBM on behalf of Smonta il debito/Rivolta il debito )

 

 

Réunion euro-méditerranéenne des campagnes d’audit de la dette /
7 avril 2012
Frédéric Lemaire (ATTAC France)
Patrick Saurin (Sud BPCE — Collectif d’audit citoyen)

 

 

Réunion euro-méditerranéenne des campagnes d’audit de la dette /
7 avril 2012
Christian Celdran ( ATTAC France )
Joan Cortinas Muñoz ( Indignés Paris, Groupe de travail dette )
Jean-Pierre Maleyrat ( Indignés Paris, Groupe de travail dette )

 

 

Réunion euro-méditerranéenne des campagnes d’audit de la dette /
7 avril 2012
Molly Scott Cato ( UK Debt Audit - Green House )
Jonathan Stevenson ( Jubilee Debt Campaign )

 

 

Le groupe franco-tunisien d’ATTAC et du CADTM interroge Eric Toussaint à propos de la Tunisie lors de la éunion euro-méditerranéenne des campagnes d’audit de la dette le 7 avril 2012

 

 

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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 19:02
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Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde
www.cadtm.org
Bulletin électronique n°97 - Mercredi 14 mars 2012
Version française envoyée à 23464 abonnésVersion anglaise envoyée à 2283 abonnésVersion espagnole envoyée à 7446 abonnés
BULLETIN D'INFORMATION francophone du CADTM - Email: info@cadtm.org Inscription et désinscription :http://cadtm. org/cgi-bin/mailman/listinfo/bulletin-cadtm Le CADTM édite aussi un bulletin électronique en anglais http://www.cadtm.org//spip.php? article287 et un autre en espagnol http://www.cadtm.org//spip.php ? article277 .
SOMMAIRE
Féminisme
//  Vidéo
Maroc. Les femmes se mobilisent contre les micro-crédits

par Souad Guennoun - 11 mars

Femmes contre micro-crédits, témoignage en version sous-titrée français : comment les micro-crédits (...) Lire la suite
//  Protestation Féministe Anti Austérité
- 9 marsACTIVISTES ET MOUVEMENTS SOCIAUX DÉNONCENT QUE LES MESURES NÉOLIBERALES ET D’AUSTÉRITÉ AGRAVENT LA (...) Lire la suite
//  Vidéo
Emilie ou l’alternative aux micro-crédits
par Souad Guennoun - 7 mars Emilie Atchaka, du Cercle d’Autopromotion pour le Développement Durable (CADD) au Benin, membre (...) Lire la suite
//  Journée Internationale des Femmes 2012
Déclaration de la Marche Mondiale des Femmes
par Marche mondiale des femmes - 4 marsCe 8 mars, nous, les femmes de la Marche Mondiale des Femmes, continuons à marcher, à résister et (...) Lire la suite
Dette en Europe
//  Sauvetage de la Grèce ? Ou sauvetage des spéculateurs ?
par Olivier Chantry - 14 marsPlus de 85% des créanciers privés (banques, assurances, fonds de pension…) ont accepté jeudi soir (...) En effet, les créanciers et le gouvernement grec ont mis en place un montage complexe : les (...) Lire la suite
//  Portugal : Les conséquences dramatiques de l’austérité imposée par la Troïka
par Virginie de Romanet - 14 marsVoici un an avait lieu la grande manifestation du 12 mars 2011 - de la Geração à Rasca (Génération (...) Lire la suite
//  La dette : analyse, audit, annulation
par Damien Millet - 13 marsAnalyse globale : La dette publique des pays du Nord, ses chiffres, son origine, ses (...) Lire la suite
//  Dexia : une bombe à retardement financière et démocratique
par Renaud Vivien - 12 marsAprès avoir sauvé les banques de la faillite, les États ont vu leur dette publique exploser. Les (...) Lire la suite
//  L’austérité à marche forcée... 10 choses que vous devez savoir sur le Pacte budgétaire
par Corporate Europe Observatory - 12 marsTout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le nouveau traité... Traduction maison de (...) Lire la suite
//  Grèce : Pourquoi nous avons occupé l’Hôpital de Kilkis
par Lela Zotakis - 12 marsL’occupation de l’hôpital de Kilkis par ses travailleurs-ses a commencé le lundi 20 février 2012. (...) Lire la suite
//  Communiqué de presse
Le CADTM dénonce la campagne de désinformation sur la dette grecque et le plan de sauvetage des créanciers privés
par CADTM - 10 marsPlus de 85% des créanciers privés (banques, assurances, fonds de pension…) ont accepté jeudi soir (...) Lire la suite
//  La prometteuse dynamique de l’audit citoyen en France
par Damien Millet - 10 marsDepuis le début des années 1980, les pays du tiers-monde sont confrontés à la crise de la dette et (...) Jusqu’au milieu des années 2000, cette logique a perduré. La hausse des cours des matières (...) Lire la suite
//  Grèce : les banques se sauvent, le désastre est toujours là
par Martine Orange - 9 marsLe soulagement est à la hauteur des craintes passées : 85,5 % des créanciers privés ont accepté (...) Lire la suite
//
  Débat contradictoire entre Bruno Colmant et Eric Toussaint : Fallait-il sauver les banques ? par Eric Toussaint - 8 marsDevant plus de 330 participants rassemblés à l’Université Libre de Bruxelles le 6 mars 2012, Eric (...) Lire la suite
//  France
Meeting du collectif : Non à l’austérité, oui à la démocratie !
par Collectif pour un audit citoyen de la dette publique - 8 marsLundi 5 mars, 400 personnes environ ont assisté au premier meeting du collectif d’audit citoyen à (...) Lire la suite
//  Audio
Interview de Damien Millet sur RCF Orléans
par Damien Millet - 5 mars Invité rédaction Damien millet membre collectif national audit dette publique 5 Mars 2012 (...) Lire la suite 
//  Recension du livre de Damien Millet et Éric Toussaint : AAA Audit Annulation Autre politique, Le Seuil, 2012
par Didier Epsztajn - 4 mars« Derrière ce AAA, se cachent des régressions sociales de grande ampleur, des violations des (...) La présentation des auteurs ne se limite pas à un constat. En insistant sur la nécessité d’un (...) Lire la suite
//  Le FESF et MES contre les peuples d’Europe
par Damien Millet, François Sana, Eric Toussaint - 1er mars En réaction à la crise grecque et devant le risque que représentait la contagion des crises de la (...) Lire la suite
//  Non au « Pacte budgétaire » et à l’Europe punitive, oui à une Europe solidaire !
par Collectif pour un audit citoyen de la dette publique - 27 févrierMercredi 29 février, la Confédération européenne des syndicats (CES) appelle à une journée de (...) Avec le Pacte budgétaire, c’est une véritable camisole de force néolibérale qui est imposée à (...) Lire la suite
//  Contre l’escroquerie du Mécanisme européen de stabilité et du Pacte budgétaire, solidarité des peuples !
par Attac France - 27 févrierLe projet de Mécanisme européen de stabilité (MES), sur lequel le Sénat doit se prononcer mardi 28 (...) Lire la suite 
//  Dette publique : gare à la fausse critique
par Jean-Denis Gauthier - 27 févrierDans une tribune publiée le 11 février dernier dans l’hebdomadaire Marianne, « Dette publique : (...) Lire la suite 
//  La Grèce aujourd’hui, c’est l’Espagne de 36 !
par Nico Cué - 27 févrierNotre avenir se joue dans le berceau de la démocratie. Par la volonté de la « troïka » (FMI, la (...) Lire la suite
FMI
//  Le Fonds monétaire international, un prophète de malheur
par Hamed Kharraz - 10 mars« L’Europe crie au secours ! Les pays européens tombent l’un après l’autre, l’Euro disparaitra et (...) Le faux rôle de sauveur du FMI Suite à ces évènements, nous avons constaté que Mme Christine (...) Lire la suite
Paraguay
//  La Cour des Comptes du Paraguay relance l’audit de la dette d’Itaipu
par Cécile Lamarque - 9 marsLe 14 février, la Cour des Comptes du Paraguay a rendu un nouveau rapport sur la dette d’Itaipu, (...) Lire la suite
Argentine
//  Argentine. « Nous avons sauvé les gens plutôt que les banques »
par Gérard Thomas - 7 marsL’ancien ministre de l’Economie argentin, Roberto Lavagna, a sorti son pays de la crise en 2002, (...) Lire la suite
Egypte
//  Les échanges de dettes ne sont pas une alternative à l’annulation des dettes odieuses
par Popular Campaign to Drop Egypt’s Debt - 8 marsDéclaration de la Campagne populaire pour l’annulation de la dette égyptienne Contexte Dans une (...) Lire la suite
Dette du Tiers Monde
//  Audio
Emission "Vu d’ici" sur la dette (2 numéros) avec Nicolas Sersiron du CADTM
par Nicolas Sersiron - 8 marsTSF98 tente de sortir de toutes ces idées reçues sur la dette avec une série de deux émissions (...) Lire la suite
Souveraineté alimentaire - Rio+20
//  Série de 6 articles sur les enjeux du Sommet Rio+20 : pour un changement de système réellement durable.
Redéfinir ce qui est réellement durable
par Eric De Ruest - 14 mars L’un des enjeu primordiaux des préparatifs du Sommet Rio+20 qui se déroulera au mois de juin au (...) Lire la suite
//  Déclaration du Collectif RIO+20 en vue du Sommet de Rio 2012
- 12 mars En juillet 2010, plusieurs acteurs de la société civile française (associations de solidarité (...) Ce document de 40 pages est la synthèse de leurs travaux. Découvrez également le blog : (...) Lire la suite
//  L’eau, source de vie ou de profits ?
par Antoine Vincent - 7 mars Marseille accueillera en mars prochain le Forum mondial de l’eau, qui s’apparente à une « grande (...) Quoi de plus simple et de plus vital que l’eau ? Elle coule à flots de nos robinets et tombe (...) Lire la suite
//  Appel à la mobilisation pour le 17 avril : Journée internationale des luttes paysannes
Stop aux accaparements de terres : La terre est à celles et ceux qui la travaillent !
par Via Campesina - 7 mars (Jakarta, le 2 mars 2012) Le 17 avril a été déclaré "Journée internationale des luttes paysannes", (...) Lire la suite 
//  Plateforme Justice Climatique Belge et Res’eau
Ligne politique pour le Forum Mondial de l’Eau
- 5 mars A l’occasion du 6ième Forum Mondial de l’Eau, qui se tiendra en mars à Marseille (France), et du (...) Les principes partagés, défendus et promus par nos organisations membres, sont : L’eau est un (...) Lire la suite
Les dossiers
AGENDA
/   23-02 => 11-03 | France  - Semaine Anti-Coloniale  /   12-03 | Liège, Belgique  - "Lundi contre la dette" : Mécanisme Européen de Stabilité, le nouveau dictateur européen  /   12-03 | Louvain La Neuve, Belgique  - Economic Armageddon  /   12-03 | Liège, Belgique  - Rencontre mensuelle "Lundi contre la dette"  /   10-03 => 12-03 | Ouarzazate, Maroc  - Caravane des femmes contre les micro-crédits  /   13-03 | Bruxelles, Belgique  - Soirée-débat : Une sortie sociale à la crise, est-elle possible ?  /   13-03 | Caen (14), France  - Comprendre l’origine de la dette publique  /   15-03  - Journée internationale contre les violences policières  /   15-03 | Bruxelles, Belgique  - Manifestation contre les violences policières  /   15-03 | Liège, Belgique  - Débat contradictoire entre Etienne de Callatay et Eric Toussaint : Fallait-il sauver les banques ?  /   15-03 | Belfort (90), France  - Dette publique : « leurs » solutions sont-elles acceptables ?/   16-03 | Saint-Amarin (68), France  - La crise de la dette  /   14-03 => 17-03 | Marseille, France  - Forum Alternatif Mondial de l’eau / Alternative world water forum  /   17-03 | Lille, France  - Assises Citoyennes : Sortir du piège de la dette !  /   18-03 | Liège, Belgique  - Manifestation. Vottem camp de la honte 13 ans déjà je ne l’accepte toujours pas  /   22-03 | Arlon, Belgique  - Conférence "AAA : Annulation, audit, autre politique"  /   23-03 | Lons le Saulnier (39), France  - Debtocracy  /   24-03 | Lyon (69), France  - 4 heures pour comprendre la dette  /   29-03 | Brest (29), France  - Debtocracy  /   29-03 => 30-03 | Bruxelles, Belgique  - Joint Social Conference  /   31-03  - Journée d’action européenne contre le capitalisme / European Day of Action against Capitalism / Día de acción europeo contra el capitalismo  /   25-03 => 31-03 | Liège, Belgique  - La transition : d’autres mondes à construire au Nord et au Sud  /   2-04 | Luxembourg Ville, Belgique  - Projection du film "Mémoire d’un saccage" suivie d’un débat  /   7-04 | Bruxelles, Belgique  - RENCONTRE EURO-MEDITERRANÉENNE SUR LA DETTE ET LES AUDITS/   9-04 | Liège, Belgique  - Rencontre mensuelle "Lundi contre la dette"  /   14-05 | Liège, Belgique  - Rencontre mensuelle "Lundi contre la dette"  /   13-05 => 19-05 | Zagreb, Croatia  - The subversive forum : "The future of Europe"  Détails
LES AUTRES VOIX DE LA PLANÈTE
//  17-19 mai à Francfort : Journées d’action contre le régime de crise de la troïka
Des mouvements sociaux planifient des contestations de masse contre la politique de paupérisation
Déclaration de la conférence d’action européenne à Francfort du 26 février 2012
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//  AAA : Audit. Annulation. Autre politique
AAA… Telle est la note maximale décernée par les agences de notation financière, précieux label de bonne gestion qui obsède les gouvernements soucieux d’inspirer confiance aux prêteurs et aux spéculateurs. Pour sauver leur triple A, les dirigeants européens, avec le concours de la Commission européenne et du Fonds monétaire international, imposent à leurs peuples, austérité, régression sociale et violations des droits humains.
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//  Interpellons nos élus sur le Mécanisme européen de stabilité !
Une initiative belge pour ouvrir le débat sur notre avenir. Participez à l’action citoyenne d’interpellation des parlementaires belges sur le Mécanisme européen de stabilité
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//  Collectif pour un audit citoyen de la dette
D’où vient la dette ? A-t-elle été contractée dans l’intérêt général, ou bien au bénéfice de minorités déjà privilégiées ? Qui détient ses titres ? Peut-on alléger son fardeau autrement qu’en appauvrissant les populations ? Ces questions, de plus en plus nombreux sont ceux qui se les posent. Dans toute l’Europe et en France un large débat démocratique est urgent, car les réponses apportées à ces questions détermineront notre avenir.
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//  Dette : les grecs et la Debtocracy.
Un documentaire intitulé Debtocracy – Chréokratia (Chréos est le mot grec pour "dette") fait fureur en Grèce depuis la mise en coupe réglée du pays sous les fourches caudines du FMI. Voici une traduction de ce film qui explique les mécanismes de l’assujetissement d’un pays par ce que les économistes appellent la Dette Odieuse.
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Janvier 2012 - n°53
Le CADTM édite une revue intitulée "Les autres voix de la planète". Quatre fois par an, elle propose des dossiers et des articles sur les thèmes développés par le CADTM et suit l’actualité de la dette, du mouvement altermondialiste et des grandes mobilisations internationales. La quarantaine de pages que compte chaque numéro se partage en différentes rubriques (articles de fond, dossiers, interviews, brèves, échos du réseau international CADTM, notes de lecture, agenda...) et présente chaque trimestre à ses lecteurs un regard original sur le monde. Elle paraît uniquement en français.
Soutenez l’action du CADTM en vous abonnant !
L’abonnement comprend également un abonnement aux autres publications du CADTM (voir la liste : Livres & brochures).
Tarifs d’abonnement annuel aux 4 numéros de la revue Les Autres Voix de la Planète accompagnés d’une autre publication du CADTM
- Belgique : 30 euros/an (20 euros/an pour les petits revenus) par virement bancaire au n° de compte 001-2318343-22 ;
- Europe : 38 euros/an (22 euros/an pour les petits revenus) par virement bancaire international sur le compte du CADTM : IBAN BE06 0012 3183 4322. Code Swift BIC : GEBA BE BB, ou par chèque à l’attention du CADTM ;
- Autres pays : 51 euros (ou 34 euros/an pour les petits revenus) par mandat postal international ou par virement bancaire international (frais à la charge du donneur d’ordre) sur le compte du CADTM : IBAN BE06 0012 3183 4322. Code Swift BIC : GEBA BE BB ;
- Organisations - bibliothèques, ONG, syndicats, etc.- : 60 euros (ou 38 euros pour les petites organisations). Se référer aux modalités de paiement ci-dessus.
Dans cette rubrique http://www.cadtm.org/spip.php?rubrique25 nous mettons à votre disposition plusieurs numéros en PDF de la revue, ainsi qu’un formulaire d’abonnement.
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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 20:29

 

http://www.cadtm.org/Le-CADTM-denonce-la-campagne-de

 

Plus de 85% des créanciers privés (banques, assurances, fonds de pension…) ont accepté jeudi soir de participer à la restructuration de la dette grecque en effaçant 107 milliards d'euros. Sur le papier, ces créanciers renoncent ainsi à 53,5% de leurs créances. Mais contrairement aux apparences, le CADTM affirme que cette opération est surtout une bonne nouvelle pour les banques grecques et européennes (principalement françaises et allemandes), pas pour le peuple grec à qui on promet de nouvelles détériorations de ses conditions de vie.

En effet, les créanciers et le gouvernement grec ont mis en place un montage complexe : les créanciers privés échangent leurs titres grecs contre de nouveaux d'une valeur (faciale) inférieure. Ainsi, pour une obligation échangée d'un montant initial de 100 euros, les créanciers vont recevoir un nouveau titre d'une valeur faciale de 46,5 euros. Loin de perdre à ce petit jeu, les créanciers privés troquent des titres qui se vendaient entre 15 et 30 euros sur le marché secondaire pour des titres bien plus sûrs.

De surcroît, la Troïka octroie un nouveau prêt de 130 milliards à la condition que le montant soit utilisé pour payer la dette et soutenir les banques. Alors que tous les grands médias reprennent le refrain officiel selon lequel la dette grecque est réduite de 107 milliards d’euros, ils oublient d’intégrer les 130 milliards de nouveaux crédits octroyés par la Troïka qui viennent l’augmenter. En bout de course, les créanciers privés s’en sortent très bien et sont remplacés par des créanciers publics internationaux (BCE, Etats de la zone euro, FMI) qui vont exercer une pression constante sur les autorités grecques afin d’aggraver les mesures antisociales.

De plus, alors qu’en cas de litige 85% des anciens titres dépendaient de la législation grecque, l’entièreté des nouveaux titres dépendra de la justice de Londres. L’objectif des créanciers est de limiter la possibilité de la Grèce de décréter un défaut de paiement ou une annulation.

Pour le CADTM, ce nouveau plan est une supercherie car, sous prétexte de venir en aide à la Grèce, il sauve la mise aux créanciers privés qui portent pourtant une lourde responsabilité dans l'endettement de la nation hellène. Les banques ont utilisé une partie de l'argent public injecté afin de les sauver de la faillite en 2008-2009 pour spéculer sur la dette grecque et ont pu réaliser d’énormes profits avant de pousser la Grèce vers la grave crise qu’elle connaît.

Selon le CADTM, tous les prêts de la Troïka à la Grèce octroyés depuis mai 2010 sont odieux, ils sont frappés de nullité car ils constituent une violation permanente des droits économiques, sociaux, civils et politiques des citoyens grecs.

Le CADTM tient une nouvelle fois à saluer le courage et la détermination du peuple grec qui lutte contre les politiques d'austérité inhumaines imposées par la Troïka. Le AAA des créanciers (Austérité Austérité Austérité) doit laisser la place au AAA des peuples : Audit Annulation Autre politique.

Pour le CADTM, la solution passe nécessairement par la mise en place d'une politique radicalement différente. En Grèce comme dans les autres pays soumis à la Troïka, il faut mettre fin au remboursement de la dette et abandonner les mesures antisociales. Afin de lutter contre la campagne mensongère sur la crise grecque, il faut renforcer l’audit citoyen de la dette publique qui doit aboutir à la répudiation de la part illégitime ou odieuse. Le CADTM soutient pleinement la Campagne d'audit de la dette grecque et les comités d'audit qui se mettent en place dans plusieurs autres pays européens. Le CADTM appelle à multiplier les actions de solidarité avec le peuple grec et à constituer un large front social européen contre les politiques d’austérité.

 

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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 19:21
cadtm.org

10 mars par Damien Millet


Depuis le début des années 1980, les pays du tiers-monde sont confrontés à la crise de la dette et à ses conséquences. Le FMI et leurs créanciers ont imposé des plans d’ajustement structurel qui ont maintenu ces économies dans la soumission, provoqué des ravages sociaux pour les peuples et ouvert la voie aux profits pour les sociétés transnationales qui pouvaient venir sans entraves rafler des parts de marché face aux entreprises locales.

 

Jusqu’au milieu des années 2000, cette logique a perduré. La hausse des cours des matières premières à partir de 2004-2005 a permis aux pays exportateurs d’engranger des réserves de change qu’ils ont souvent utilisées pour se débarrasser de la tutelle encombrante du FMI : Brésil, Argentine, Uruguay, Philippines, Indonésie, tous l’ont remboursé de manière anticipée. Aucun pays ne s’est engagé en profondeur dans la mise en place d’un modèle économique alternatif au capitalisme actuel qui mène l’humanité dans le mur, tant sur le plan social qu’environnemental, même si l’Argentine et l’Equateur ont donné du fil à retordre aux créanciers. De décembre 2001 à mars 2005, l’Argentine a suspendu le remboursement de 90 milliards de dollars et a tenu tête à ses créanciers privés qui ont dû accepter de perdre 65% de la valeur des créances qu’ils détenaient. En 2008, après un audit commandé par le président Rafael Correa, l’Equateur a refusé de rembourser 70% de sa dette privée jugée illégitime, qu’il a finalement rachetée à 35% de sa valeur : le gouvernement a ainsi économisé 7 milliards de dollars qu’il a pu réinvestir dans les dépenses sociales.

 

Depuis 2007-2008, la crise frappe au Nord, et l’Europe est le continent le plus touché. Les peuples européens doivent tirer les enseignements des souffrances endurées par ceux du Sud depuis trois décennies. Au Nord comme au Sud, le discours dominant culpabilise les peuples qui vivraient au-dessus de leurs moyens. Partant de ce constat, l’unique solution proposée est terrible : l’austérité généralisée, des sacrifices innombrables, une sévère détérioration des conditions de vie, dans le seul but de garantir le remboursement de la dette aux créanciers.

 

Pourtant, dans la vie courante, tous nos paiements sont effectués sur présentation d’une facture qui atteste des marchandises achetées ou des services rendus en échange. Dans le cas de la dette publique, où est la facture ? Si dette il y a, elle provient de trois causes : la hausse des taux d’intérêt au début des années 1980, la contre-réforme fiscale qui a permis de réduire de manière importante la fiscalité portant sur les individus les plus riches et les bénéfices des sociétés, et la crise actuelle provoquée par les banques et autres institutions financières privées. Les peuples n’y sont pour rien, ils ne vivent pas au-dessus de leurs moyens puisque les droits humains fondamentaux ne sont souvent pas totalement garantis, et la facture présentée ne correspond pas à des biens ou des services qui leur ont profité. Ce sont les créanciers qui vivent au-dessus de leurs moyens, pas les peuples. Devons-nous rembourser leur dette ?

 

La seule façon d’apporter une réponse est de questionner en détail l’histoire de cette dette. L’outil adapté est l’audit citoyen : c’est à nous tous de comprendre d’où vient cette dette et de pointer les différentes responsabilités. L’audit permettra de déterminer la part de la dette publique qui est illégitime, que le peuple doit refuser de rembourser et qu’il convient d’abolir. C’est à l’été 2011 que des associations, des syndicats et des partis politiques ont créé en France le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique (CAC, voir www.audit-citoyen.org). Un texte de référence a été rédigé et proposé à la signature. Cet appel pour un audit a été signé par plus de 58 000 personnes six mois plus tard.

 

Lancée au niveau national, cette revendication de l’audit a donc très vite été portée par de nombreux citoyens sur l’ensemble du territoire. Des dizaines de comités locaux se sont spontanément mis en place sans qu’il s’agisse d’une démarche « venue d’en haut ». La volonté de lancer cet audit a rencontré les inquiétudes des citoyens français et leur besoin d’agir au moment où l’Union européenne subit des rafales d’austérité justifiées par la dette. Si on décide de payer, on veut savoir pour quoi. Nous voulons décider ce que nous acceptons de rembourser et ce qu’il n’est pas acceptable de payer. L’audit est le passage obligé dans ce but.

 

En décembre 2011, la double émission « Là-bas si j’y suis » de Daniel Mermet, sur France Inter, intitulée « La dette ou la vie » autour des activités du CADTM, a connu un succès très important. Dans les semaines qui ont suivi, les demandes d’informations et les prises de contacts ont été très nombreuses. L’écho rencontré par la revendication de l’audit et l’illégitimité de la dette se confirmait de manière éclatante.

 

Le 14 janvier 2012, le CAC a organisé sa première journée d’activités à Paris, à destination des comités locaux qui étaient très demandeurs d’informations et de pistes d’actions. Une cinquantaine de personnes étaient attendues, elles furent plus de 120. C’était la confirmation que quelque chose de prometteur se passait. Les sollicitations d’intervenants pour venir lancer tel comité local ou apporter telle expertise ont augmenté de manière exponentielle. Le lendemain, à l’initiative d’Attac et de Médiapart, à l’Espace Reuilly à Paris, plus de 1100 personnes sont venues réfléchir sur le thème « Leur dette, notre démocratie ». Une conférence a même été improvisée sur le trottoir devant l’Espace Reuilly car la salle ne contenait que 700 places… Une nouvelle étape était franchie.

 

Début mars 2012, plus de 110 collectifs locaux sont créés. Souvent, des sous-groupes de travail permettent de développer l’information sur l’analyse globale ou de commencer les travaux pour un audit local des dettes des collectivités territoriales, des hôpitaux et des organismes de logement social. D’autres préparent des actions de rue ou analysent l’impact des politiques d’austérité à l’échelle locale. Les énergies sont mobilisées, la structure se met en place, l’offensive a commencé. Elle est essentielle pour se réapproprier démocratiquement le pouvoir de décision confisqué par les créanciers et les marchés financiers. Pour rompre enfin le tabou sur la question du remboursement de la dette publique.

 

Damien Millet est porte-parole du CADTM France, membre du CAC national et auteur avec Eric Toussaint du livre AAA. Audit Annulation Autre politique, Seuil, 2012.

 

 

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10 décembre 2011 6 10 /12 /décembre /2011 21:28
Pour mieux affronter la crise de la dette publique en Europe
12-12 => 13-12 | Liège, Belgique
 

Formation OID-CADTM

Langues de travail : Français / Espagnol / Anglais

 

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Phase actuelle de la crise en Europe

Présentation par Eric Toussaint des derniers développements sur la crise internationale, en particulier la phase actuelle de la crise de la dette en Europe et des initiatives en cours en matière d’audit citoyen. Cet exposé se fera en 2 parties de 45 minutes, entrecoupées d’une pause de 15 minutes. Il sera suivi d’une discussion en plénière.

Eric Toussaint, docteur en sciences politiques, préside le CADTM Belgique, il a participé en 2007-2008 à la commission d’audit intégral de la dette publique de l’Equateur. Eric Toussaint a coordonné avec Damien Millet l’ouvrage collectif du CADTM La dette ou la vie, Aden-CADTM, 2011. La lecture de cet ouvrage est recommandée comme préparation de l’ensemble de cette formation.

Objectifs de cette première matinée : Avoir acquis une vue générale sur l’état de la crise afin de situer dans quel contexte s’inscrit la remise en cause en Europe du remboursement de la dette publique. Avoir une vue sur la situation des pays dits en développement (dont la Chine) et sur l’état de certaines initiatives comme la banque du Sud. Avoir reçu des infos sur les initiatives d’audit en cours en Europe, en Tunisie, en Egypte,…

Pré requis : Afin de profiter pleinement de l’exposé, il convient d’avoir lu une série de documents qui sont tous en ligne sur ce site : Série « L’œil du cyclone », « Krach de Dexia : l’effet domino », « Banques privées sauvées, public floué », « La crise bien au-delà de l’Union Européenne », le chapitre 18 du livre La dette ou la vie

Présentation de Daniel Munevar : Que font les banques et pourquoi la dette qu’elles réclament aux pouvoirs publics est-elle illégitime ? (Comment se financent-elles ? Que font-elles avec les dépôts des épargnants ? Les relations entre les banques et la BCE, la Fed, les banques centrales des Etats de l’UE. Que sont les CDS ? Le marché interbancaire, qu’est-ce que c’est ? Qu’ont-elles fait depuis l’éclatement de la crise en 2007-2008 ? Comment fonctionnent le marché secondaire de la dette ? Les nationalisations bancaires depuis 2007. Quel type de nationalisation défend le CADTM ? ).
Cet exposé se fera en 2 parties de 45 minutes, entrecoupées d’une pause de 15 minutes. Il sera suivi d’une discussion en plénière.

Daniel Munevar, économiste, est membre du CADTM Colombie et coordonne le réseau Amérique latine – Caraïbe du CADTM Abya-Yala Nuestra America. Il est l’auteur de plusieurs études publiées sur le site et de 3 chapitres du livre La dette ou la vie.

Objectifs de cette première après-midi : Avoir acquis une connaissance synthétique sur l’activité des banques européennes dans la crise depuis 2007-2008 afin de comprendre en quoi la dette qu’elles réclament aux pouvoirs publics est illégitime. Avoir une vue sur les différents scénarii possibles concernant l’évolution de la crise des banques.

Pré requis : Afin de profiter pleinement de l’exposé, il convient d’avoir lu une série de documents qui sont tous en ligne sur ce site :
« L’obscur petit secret des banques européennes » ; Les dominos commencent à tomber en Europe ; Série « L’œil du cyclone », « Krach de Dexia : l’effet domino ».
Le cours que donnera Daniel Munevar sera envoyé début décembre 2011 aux personnes qui s’inscriront à cette formation.

Maria Lucia Fattorelli nous présentera quels enseignements elle a tiré de son travail en Équateur sur l’illégitimité des titres de la dette équatorienne. Quels conseils pour l’Europe sur base de son expérience ? Elle nous présentera également l’état d’avancement de l’élaboration d’un nouveau manuel d’audit de la dette. Cet exposé se fera en 2 parties de 45 minutes, entrecoupées d’une pause de 15 minutes. Il sera suivi d’une discussion en plénière.

Maria Lucia Fattorelli, auditrice des impôts, présidente de l’Audit citoyen de la dette (Brésil), a participé en 2007-2008 à la commission d’audit intégral de la dette publique de l’Equateur. Elle a été chargée en particulier de l’audit des titres de la dette publique équatorienne. Elle a joué un rôle déterminant dans les travaux de la Commission parlementaire d’enquête sur la dette au Brésil (2009-2010). Elle coordonne la préparation d’un nouveau manuel sur l’audit de la dette.

Objectifs de cette deuxième matinée : Les participant-e-s auront acquis une connaissance de l’expérience de l’audit réalisée en Equateur et comprendront en quoi certaines leçons peuvent être utiles pour auditer les dettes publiques en Europe. On aura également acquis une connaissance de l’expérience de la commission parlementaire d’audit de la dette brésilienne.

Pré requis :
Pourquoi un audit de la dette en Grèce ?
Lies and truths on greek public debt lead to the urgency of audit
Le problème de la dette au Brésil n’a pas été réglé sous Lula, il s’est même aggravé
Rafael Correa met la dette équatorienne au carré
An III de la révolution citoyenne en Equateur
Un premier résultat de l’audit de la dette par l’Equateur
Equateur : La CAIC a proposé à Rafael Correa de suspendre le paiement de près de la moitié de la dette
Le nouvel Equateur, Correa gagne et prévient : « La dette extérieure est illégitime »

1. L’impact spécifique de la dette sur les femmes : propositions de solutions et comment les intégrer à la démarche d’audit et aux mesures à prendre par Christine Vanden Daelen (Belgique), Sonia Mitralias (Grèce) y Monika Karbowska (France-Pologne)

2. La lutte en Tunisie et en Egypte pour l’abolition de la dette odieuse par Fathi Chamhki (Tunisie) et un invité d’Egypte.

3. Bilan et évaluation de la formation.


Formation OID-CADTM
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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 11:11

 

 

 

Dette : les grecs et la Debtocracy.

13 juillet par Aldous

 

 

Un documentaire intitulé Debtocracy – Chréokratia (Chréos est le mot grec pour "dette") fait fureur en Grèce depuis la mise en coupe réglée du pays sous les fourches caudines du FMI. Voici une traduction de ce film qui explique les mécanismes de l’assujetissement d’un pays par ce que les économistes appellent la Dette Odieuse.

 


Debtocracy International Version par BitsnBytes

Ce documentaire est en quelque sorte un "retour sur le futur" pour la plupart des pays endettés d’Europe, car la situation vécue par la Grèce est un scénario qui va se répéter dans tous les pays confrontés à l’impossibilité de rembourser une dette souveraine en croissance exponentielle.

http://www.youtube.com/watch?v=3z8f...

Son echo a attiré de nombreux spectateurs de par le monde, dont certains ont laissé des commentaires regrettant qu’il ne soit pas disponible en d’autres langues que le grec, langue que je maitrise.

Il m’a paru suffisamment édifiant pour valoir la peine d’être traduit et mis à disposition des lecteurs Français. Je retranscris donc ici une première partie du documentaire de Catherine Kitidi et de Harry Hadji-stéphanou.

Cette partie (qui ne correspond cependant pas au début du film) explique le concept de la Dette Odieuse, de son utilisation politique et raconte comment l’Equateur s’est sorti de ce piège en 2006.

Cette histoire commence dans les années 1920 avec Alexandre Sac, ministre du Tsar et spécialiste de droit. Après la révolution de 1917, Sack se retrouve à donner des cours dans les universités Européennes et des USA. En 1927 il présente une trouvaille lumineuse : la notion de Dette Odieuse.

Pour définir une Dette Odieuse, il faut réunir trois conditions :

1) La dette a été contractée par les dirigeants sans l’agrément ni l’approbation des citoyens.

2) Les fonds empruntés sont investis dans des biens qui n’ont pas profité aux citoyens ou au pays.

3) Le prêteur était parfaitement informé de ces faits mais sifflotait en toute indifférence.

La proposition de Sack est perçue comme progressiste voire révolutionnaire. Dans la réalité ils servaient à cette époque les intérêts d’une grande puissance en construction : les USA. Les USA avaient créé un antécédent à la théorie de la Dette Odieuse en 1898, époque où, victorieux de la guerre Hispano-Américaine, ils prennent le contrôle de Cuba. Le problème est qu’en prenant Cuba ils ont également acquis la dette laissé derrière lui par le colon espagnol.

La colonisation espagnole ayant duré 400 ans depuis que Colomb avait posé le pied en Amérique, la dette était assez considérable. Les USA décident que la dette de Cuba répond aux critères de la Dette Odieuse et refusent de la rembourser. Une semblable histoire s’est produite au Mexique quelques années avant. Quand l’armée démocratique détrône l’empereur Maximilien, les révolutionnaires décident que les dettes contractée par le souverain étaient Odieuses.

Maximilien avait emprunté des sommes considérables pour combattre les forces de l’opposition. Comme il devait beaucoup, tant envers ses prêteurs qu’envers le peuple mexicain, on l’a mis à dix pas et on l’a fusillé.

La plupart des exemples de Dette Odieuse du XIXe et XXe siècle concerne des pays d’Amérique du Sud. En réalité, derrière toutes ces cessations de payement, on retrouve une puissance unique : les USA.

C’est cette puissance qui introduira aussi la Dette odieuse dans l’histoire du XXIe siècle. Décembre 2002. La maison blanche met la touche finale aux préparatif d’invasion et d’occupation de l’Irak. Avant même que les armes ne parlent, les officiels préparent le jour suivant la chute de Saddam Hussein. Le département d’état sait qu’il devra gérer l’immense dette souveraine de l’Irak. C’est pourquoi il lui faut démontrer qu’elle constitue une Dette Odieuse. Il réunit donc une équipe de travail secrète qui organise l’avènement de l’équipe gouvernementale qui dès sa prise de pouvoir décrétera que le peuple Irakien ne doit pas rembourser la dette national. Tout est prêt pour l’attaque.

Eric Toussaint, président du CADTM (en français dans le texte) : "Rappelez vous, en 2003 les Etats Unis avec leurs alliés envahissent l’Irak, c’est en mars 2003, et 3 semaines plus tard, le secrétaire au trésor des Etats Unis, convoque ses collègues du G8 a Washington et leur dit « la dette de Saddam Hussein est une Dette Odieuse. Son régime est un régime dictatorial, nous devons renoncer à récupérer cette Dette Odieuse, le nouveau régime qui va venir en Irak doit étre libéré du poids de cette dette. George W Bush demandera à James Baker de persuader la communauté internationale que la dette de Saddam Hussein est Odieuse et que le dictateur gaspillait les sommes qui lui étaient prêtées en palais et en armes. Les expert ont établit que l’Irak devait des milliards de $ à la France et à la Russie, en achat de missiles exocets, mirages F1 et Migs. Dans la réalité, le comportement de Saddam Hussein ne différait guère de celui des autres dirigeants. Les palais sont pour les peuples arabes l’équivalant des jeux olympique : des démonstrations de puissance économique et d’organisation sociale. La diplomatie américaine finira par imposer que la dette de l’Irak et Odieuse et que le peuple Irakien ne doit pas la rembourser. Mais Washington se rend compte alors qu’elle ouvre l’outre d’Eole (donnée à Ulysse et contenant les vents selon l’Odyssée) et décide de cacher l’affaire sous le tapis.

Finalement les autres pays ont dit « Ok on supprime 80% de la dette Irakienne, au sein du Club de Paris », mais ils ont dit « n’utilisez pas officiellement la notion de Dette Odieuse » car si on l’utilise d’autres pays vont faire appel à la jurisprudence, par exemple le Congo va dire « la dette de Mubutu il ne faut pas la rembourser », les Philippines vont dire, « La dette du dictateur Marcos on veux pas la rembourser », l’Afrique du sud (…) donc pour éviter une extension de la notion de Dette Odieuse dans les années 2000 on a pris une solution Ad hoc qui concerne l’Irak. Mais pour nous, c’est clairement la démonstration que la doctrine de la Dette Odieuse s’applique. Les USA continueront à aider l’Irak à se débarrasser de ses anciennes dettes mais personne à Washington ne veux plus entendre les mots « Dette Odieuse ». Ainsi l’Irak est parvenue à annuler une grandes partie des dettes souscrites par la dictature. Un autre pays a choisi de se confronter au FMI et de faire face à ses grands débiteurs par ses propres moyens. Il est parvenu à démontrer que sa dette est non seulement Odieuse mais aussi illégale et anticonstitutionnel."

Raphael Correa, Président de l’Equateur : « Nous mettons nos priorités nationales au dessus des intérêts internationaux. Quand l’heure viendra, si nous pouvons le faire, nous nous occuperons des intérêts internationaux mais la priorité d’abord à la vie et ensuite seulement à la dette. »

L’Equateur pourrait être un des pays les plus riches de l’Amérique Latine. Mais à partir du moment où il a découvert du pétrole, le pays n’a connu que les dictatures, la pauvreté, la dette, et les tueurs économiques.


John Perkins, tueur économique
 :« Mon vrai job consistait à faire souscrire des prêts à des pays étrangers, des prêts considérables, bien au-delà de ce qu’il leur était possible de rembourser. Par exemple, un milliard de $ à l’Indonésie ou l’Equateur, et ce pays aura à redonner 90% du prêt à des entreprises US en contrats publics d’infrastructure. Des sociétés comme Halliburton ou Bechtel, qui construisent des infrastructures électriques ou des ports, ou des autoroutes, et cela ne sert que les quelques familles les plus riches du pays. Les pauvres héritent juste de l’énorme dette qu’ils ne peuvent pas rembourser. »

En 1982, le FMI arrive en Equateur et un groupe d’expert représentant les créanciers du pays. L’Equateur s’engage à emprunter d’avantage pour régler ses dettes antérieures.


Hugo Arias, président de la cours des comptes de l’Equateur
 : "C’était simplement un tribu permanent que l’Equateur devait payer aux pays du nord. Pour prendre un exemple, de la décennies 80 jusqu’en 2005, les intérêts de la dette ont représenté 50% du budget de l’état, atteignant 3 à 4 milliards de $ annuels alors que les dépenses de santé n’en représentait que 4%. 4 milliards pour les intérêts de la dette, 400 millions seulement pour la santé ! 800 millions pour l’éducation. Nous tuions notre propre population."

L’Equateur s’est révolté. La crise semblait sous contrôle quand Lucio Gutierres a pris les choses en main et promet des réformes. Il se présente presque comme socialiste. Mais une fois aux affaires, il passe de nouveaux engagement auprès du FMI et impose une extrême rigueur.

Les citoyens décident qu’il doit partir, par le même moyen que les présidents Argentins : par hélicoptère. Le vice président Palacio, qui prend la succession, commence avec de bonnes intentions, mais se soumet bientôt à Washington. Le peuple se tourne alors vers le seul responsable à s’être opposé aux USA : Raphael Correa.

Corea a étudié l’économie en Europe est aux USA et sait comme on peut faire face au FMI et à la Banque Mondiale quand on a la volonté politique de le faire.

En 2005, quand il était ministre des finances, Raphael Correa a dit « ce n’est pas normal que le supplément de revenu pétrolier qui arrive dans les caisses du pays reparte intégralement au remboursement de la dette. C’est injuste pour la population. 80% des revenus pétroliers doivent être destinés à améliorer les dépenses sociales dans l’éducation, la santé, la création d’emplois. Seuls 20% doit aller dans le remboursement de la dette".
La Banque Mondiale a dit qu’il n’était pas question qu’elle continue à prêter de l’argent à l’Equateur s’il maintient une telle loi. C’était clairement une immixtion de la Banque Mondiale dans les affaires intérieures de l’Equateur, ce que Raphael Correa a refusé. Il a préféré démissionner plutôt que de plier devant la BM. Ca l’a rendu extrêmement populaire. Il a préféré sa dignité à son poste.

Correa finit par devenir président de l’Equateur en 2006. L’une de ses premières décisions fut de limoger le représentant de la Banque Centrale, d’en chasser les représentant du FMI. Parmi eux, Bob Thra, qui viendra ensuite sévir en Grèce, s’était fait particulièrement détester par la population. Six mois plus tard, Corea fit un pas de plus en établissant une commission de contrôle internationale.


Eric Toussaint, président du CADTM
 : "J’ai fait partie des personnes désignées par le président Correa pour faire partie de cette commission, il y a avait 18 membres et 4 organes de l’état. Nous étions chargé d’auditer tous les contrats qui avaient entrainé l’endettement du pays entre 1976 et 2006. Nous avons travaillé 14 mois, nous avons analysé la dette sous forme de bons, les dettes à l’égard du FMI, de la BM et d’autres organismes internationaux et les dettes à l’égard d’autres pays, France, Japon, Allemagne et enfin les dettes publiques intérieures de l’Equateur. La bataille pour accéder aux documents fut terrible. Au ministère des fiances, un de nos collaborateur, Alexandro Olmos et moi même avons été déclarés persona non grata. Les services du ministère des finances ont envoyé au ministre des lettres de plainte disant que Alexandro et moi-même avions fait du mal aux employés du ministère. Ca nous a fait rire, mais nous avons compris à quel point ce serait difficile quand nous avons été désigné comme les méchants de l’affaire. »

En dépit des difficulté la commission a mené à bien sa mission et a constaté qu’une grande part des dettes étaient sous-évaluée. L’état a communiqué ces résultats aux citoyens.

Eric Toussaint, président du CADTM : « En fait ce qui était important au niveau de la commission d’audit des finances de l’Equateur, c’est que tous nos travaux ont été rendus publics. Donc la population Equatorienne a été informé de pourquoi la dette qui avait été contractée par le gouvernement antérieur au cours notamment de l’année 2000 était frappée d’illégitimité. »

Possédant les résultats de la commission, le gouvernement démontra que la dette était infondée et a bloqué 70% de son remboursement.

Hugo Arias : « Les créanciers se mirent à solder leurs parts de la dette à 20% de leur valeur et le gouvernement les a secrètement racheté. Avec 800 millions de $ elle a racheté les 3 milliards de la dette. Ce fut une réduction très significative qui a permis de changer les conditions de vie du peuple. »

Eric Toussaint : « Il faut aussi compter dans l’économie faite par l’Equateur les intérêts qu’il aurait fallu payer jusqu’en 2012 ou 2030. Et si on prend tout en compte c’était une économie de plus de 7 mille millions de dollars pour l’équateur, donc une économie très importante pour le pays, qui a permis au gouvernement d’augmenter de façon très importante les dépenses d’éducations, de santé, de création d’emploi et l’amélioration d’infrastructures. »

En Grèce, les historiens, les économistes et les analystes débattent quotidiennement de la façon avec laquelle nous allons faire face à la dette. Il reste cependant une question que peu se posent. Le peuple grec est-il véritablement redevable de tout ce qu’on lui demande de rembourser ?


Eric Toussaint
 : « La dette plus récente de la Grèce, je dirais que c’est une dette frappée d’illégalité et d’illégitimité. Alors quels sont les signes de ça ? Et bien, quand les autorités d’un pays reçoivent des pots-de-vin de la part de sociétés transnationales, et c’est le cas de Siemens, qui, avec sa filiale Siemens Hellas, a distribué de l’argent, des pots-de-vin, à des responsables, à des ministres, à des hautes fonctionnaires, depuis plus de 10 ans, pour gagner des contrats, là on peut dire qu’il y a une marque d’illégalité et d’illégitimité. Et que ces dettes là doivent être remises en cause, c’est absolument évident pour moi. »

La justice grecque s’est montrée timorée dans l’affaire Siemens et très lente dans d’autres cas de transactions passées dans le dos du peuple grec et qui ont augmenté le poids de la dette qui repose sur ses épaules. Avec les transactions de swaps effectuées en 2001, le gouvernement a hypothéqué l’avenir afin de maquiller le présent avec un bien meilleur bilan factice. Elle a fait artificiellement baisser la dette du pays en convertissant un prêt en Yen en Euro et en se basant sur un taux de change passé. Pour aider à faire cette cuisine, c’est Goldman Sachs qui a mis la main à la pate, empochant au passage des millions dans ce deal.


Mark Kirk, Sénateur US
 : « Je suis particulièrement concerné par le rôle joué par les institutions financières US, en particulier Goldman Sacks, qui, quand la Grèce s’est trouvé droguée au crédits, Goldman a joué le rôle du dealer de Crack. »

L’astuce a fait illusion pendant de nombreuses années, et les élites politiques grecques ont montré qu’elles savaient récompenser leurs partenaires. Ils reprirent de nouveau Goldman Sacks comme conseillers en laissant l’ardoise aux citoyens.


Jean Quatremer, journaliste à Liberation
 : « La Goldman Sack a conseillé le gouvernement grec d’une main et de l’autre main attaquait le gouvernement grec. »

Le scandale est découvert en 2010. Quelques jours avant, un ancien employé de Goldman Sacks avait été nommé à la tête de l’organisme de gestion de la dette nationale grecque.

Jean Quatremer : « Embaucher quelqu’un qui a été chez Goldman Sacks, c’est comme embaucher un criminel pour surveiller votre maison… Quelqu’un qui est un braqueur de banque, vous l’embauchez pour surveiller votre maison. Là c’est la même chose. Effectivement il connaît bien les opérateurs et sait comment empêcher quelqu’un d’entrer dans votre maison, mais objectivement, le risque est bien plus grand qu’un jour il profite de votre absence pour tout piquer. Qu’est-ce qui me garantit que ce personnage qui est passé chez Goldman Sacks va gérer de façon optimale les affaires grecques ? »

Un bon nombre de pays critiquent la Grèce pour ses errements avec Goldman Sacks, mais ce sont les mêmes qui utilisent leurs relations avec le gouvernement grec pour fourguer leur armes et systèmes de défense au pays.

Zara Vangenkecht, porte parole de Die Linke : « Quand l’Allemagne s’est rendue compte de la position de la Grèce, il y a un an de cela, le mot d’ordre a été de ne pas arrêter les exportation d’armements allemands. La Grèce devait économiser sur les retraites, et les services publiques mais pas sur l’armement. Cela montre l’implication de certains intérêts. Le gouvernement allemand se comporte comme le protecteur des fabricants d’armes allemands et de l’industrie de l’exportation. Ils veulent que les exportation continuent en dépit de la crise. »


Daniel Cohn Bendit (Eurodéputé vert)
 :« On est quand même hypocrites ! Ces derniers mois la France a vendu 6 frégates à la Grèce pour 2 milliards et demie d’Euros, des Hélicoptères pour plus de 400 millions, des Rafales à 100 millions l’unité. Mon « espionnage » ne m’a pas permis de dire si c’est 10 ou 20 ou 30 Rafales. Ca fait presque 3 milliards ! L’Allemagne a vendu 6 sous-marins, pour 1 milliard dans les prochaines années. Mais on est complètement hypocrites ! On leur donne de l’argent pour acheter nos armes ! »

Face à l’hypocrisie européenne, des reculades coupables complètent les décisions criminelles. Toujours au prétexte du bien de la nation, cette nouvelle Grande Idée (nom d’un projet nationaliste avorté) a laissé derrière elle des friches immobilières en ruine et des dettes immenses.

George Voulgarakis, ministre des finances : « Nous avons dépensé des sommes considérables, le double de ce qui a été dépensé à Sydney. Le cout final ne sera connu qu’a la fin des jeux Olympiques. »


C-STAN TV
 : « Vous avez parlé de 1,2 milliard de $ pour la sécurité. D’où vient tout cet argent ? »

George Voulgarakis : « Nous avions cet argent. »


C-STAN TV
 :« C’est de l’argent grec ou ce sont des fonds provenant du comité olympique ou bien encore des USA ? »

George Voulgarakis : « Nous parlons d’argent Grec. Sans doute est-ce plus que ce que nous pouvons fournir mais il ne s’agit que de sécurité."


Eric Toussaint
 : « On a fait des dépenses somptueuses, tout à fait exagérées, payées par la population grecque, parce que pour rembourser les dettes contractés pour réaliser ses jeux olympiques, on utilise une grande partie des impôts payés par les citoyens grecs. Il est tout à fait normal que les citoyens grecs demande qu’on fasse une analyse très claire de pourquoi le budget des jeux olympiques a explosé et à quoi les dépenses ont servies. »

Les JO et les rapports avec les entreprises comme Siemens et Goldman Sacks ne représentent que la partie émergée de l’iceberg de dettes qui reposent sur les citoyens. Il existe cependant des malversations bien plus importantes qui ne concernent pas seulement la Grèce, mais tous les pays de la périphérie de l’Europe.

Constantin Lapavitsas professeur d’économie : « Toutes les règles ont elle été respectées dans les procédures aboutissant à la monétisation de la dette souveraine grecque ? Y a-t-il des conflits d’intérêt dans le rôle joué par les banques dans la vente tant sur le premier que le second marché des bons de la dette grecque ? Qui sont ces banques ? Comment et selon quelles conditions ont elles été impliquées dans ces transactions ? »


Zara Vangenkecht, porte parole de Die Linke
 : Une part importante des dettes souveraines de la zone Euro est monétisée. Et cela résulte d’une politique menée à l’encontre de l’intérêts des peuples. C’est pour financer cela que les citoyens payent. »

L’exemple de l’Equateur nous a montré que les circonstances illégales dans lesquelles la dette a été générée peuvent être dévoilées par une commission d’enquête d’économistes.

« Pourquoi ne nous dit-on pas clairement de quoi est constitué cette dette ? Quel est son montant ? Et comment a-t-elle été générée ? Et auprès de qui nous sommes endettés ? C’est pour répondre à ces questions qu’il est urgent et impératif de créer une commission aux comptes chargée de cerner précisément la nature de cette dette. C’est pourquoi je dis que nous ne pouvons nous contenter des mensonges des banques, du gouvernement ou des perroquets qui sont payés pour répéter ces discours creux. »

Mais qui va créer cette commission de contrôle ? Et comment nous assurer qu’il ne s’agira pas encore d’une énième commission parlementaire constituée des mêmes personnes qui ont généré la situation actuelle ?


Constantin Lapavitsas
 : " Ca ne peut pas s’agir une simple commission d’experts. Car si il ne s’agit que d’une commission d’experts nommés par le gouvernement, même il fait venir des experts étrangers, même si il y a des représentants de la société civile, il y a le danger qu’ils soient orientés. »

Hugo Arias : « Il n’y a que le peuple qui soit légitime pour demander une commission des comptes. C’est pourquoi il est primordial de sensibiliser tout le peuple pour qu’il se mobilise afin de demander cet audit. »


Eric Toussaint
 : « Dans la situation grecque, effectivement, comme le parti de la Nouvelle Démocratie (droite) ou le Pasok (socialiste) ont bénéficiés eux-mêmes d’avantages en endettant le pays depuis une quinzaine d’années, il est certain que ces partis voient très mal de faire un audit car leur responsabilité va être démontrée aux yeux du public. Donc ce qu’il doit se passer c’est que l’opinion publique grecque doit se mobiliser, des organisation doivent aussi se mobiliser, des syndicats, la magistrature grecque, des intellectuels, des artistes… Les gens doivent faire connaître leur avis et faire monter la pression sur le pouvoir politique. »

Depuis mars, une équipe de personnes d’horizons politiques et professionnels variés, a lancé une initiative pour la création d’une commission d’enquête chargée d’auditer la dette grecque.

Des professeurs, des journalistes, des artistes ou des syndicaliste du monde entier ont soutenu cette initiative. La commission devra dire quelle part de la dette est illégitime et illégale et établira, en se basant sur le droit grec et international, que le peuple grec n’est pas obligé de rembourser cette part de la dette.

Cependant la décision demeure dans les mains des politiques et no des économistes. Quand bien même la dette serait légitime, aucun gouvernement na le droit d’assassiner sa population pour servir les intérêts des créanciers.

Constantin Lapavitsas  : « Même si il était démontré que l’intégralité des 350 milliards d’Euros de la dette souveraine grecque étaient légitimes, ce qui ne sera pas le cas, la Grèce ne pourrait de toute façons pas l’honorer. Il faudra donc l’effacer. Si le poids de la dette impose le démantèlement des hôpitaux, de l’éducation, des routes, dans ce cas c’est le cout social qui deviendra insupportable. En substance, le gouvernement dit qu’il va se mettre en défaut de payement vis-à-vis des citoyens grecs. Je ne comprends pas comment un gouvernement socialiste, élu démocratiquement, peut décider de faire défaut à ses citoyens plutôt qu’aux institutions financières. Il n’y a pas d’autre choix, dans les décennies qui viennent, que de ne pas honorer la dette car elle est basée sur le néolibéralisme. Et le comportement néolibéral était un crime contre l’humanité. Personne n’a l’obligation de payer cette dette, parce que cette dette a été accumulée à travers un fonctionnement vicieux du marché. »


Constantin Lapavitsas
 : « Il est odieux de payer une Dette Odieuse. »

La création d’une commission d’enquête économique n’est pas une finalité. Ce n’est qu’une arme politique dans une bataille plus vaste d’une guerre où s’affrontent depuis des siècles des forces antagonistes pour la maitrise du système. Même si nous effaçons cette dette, la dette renaitra de ses centres.


Constantin Lapavitsas
 : « Ce sera une arme dans une confrontation idéologique et politique. La dette est une arme également. »

Eric Toussaint : « N’ayez surtout pas peur, en tant que Grecs de revendiquer vos droits dans l’UE, par rapport au gouvernement grec. C’est fondamental, c’est en se battant qu’on fait respecter ses droits. C’est pas en se soumettant au diktat des créanciers. Regardez la Tunisie, regardez l’Egypte. C’est quand une population se met en action qu’elle peur réellement changer une situation. »

 

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