L e mouvement Nuit Debout prévoit la reprise des actions en septembre.
Square de la Bouquerie, place Saint-Charles, et maintenant square Antonin… Bientôt quatre mois d'existence et presque autant de lieux de réunion pour le collectif Nuit debout Nîmes, qui déménage au rythme de l'avancée des travaux dans le centre-ville. "Pour nous peu importe l'endroit, l'essentiel c'est qu'on soit dans la rue, assure un militant, d'ailleurs nos relations avec la mairie sont bonnes, on n'embête personne.
"Le mouvement, né le 9 avril lors des manifestations contre loi Travail, s'efforce de s'inscrire dans la durée. Dans la langueur de l'été, pas facile d'assurer un rassemblement tous les soirs. Pour faire face, les militants ont choisi de conserver deux réunions hebdomadaires, les lundis et jeudis soirs, à partir de 19 heures. "Le jeudi, c'est surtout pour faire une contre résonance aux Jeudis de Nîmes, sourit une militante. On organise une Gratiferia, les gens amènent ou repartent avec des objets, gratuitement".
L'enjeu de septembre
Si proposer des moyens alternatifs à la consommation de masse fait partie des finalités de Nuit debout, des actions sociales sont toujours menées. Ce jeudi 4 août, des membres du collectif se trouvaient à Villeneuve-lès-Maguelone pour un concert de casseroles en soutien à Jules, un militant incarcéré. Prochainement, plusieurs militants pourraient se rendre à Lunel, pour soutenir le mouvement local.
"Le 49.3, ce n'est pas la démocratie. On pense qu'à la rentrée du monde va se réveiller, poursuit une militante. Moi je suis à la retraite, c'est pour mes petits-enfants que je me bats." Tous espèrent un sursaut de mobilisation en septembre, quand "des effets de la loi seront déjà visibles". Le rythme des réunions devrait alors redevenir quotidien. En attendant la rentrée, les réseaux sociaux du mouvement et son journal sont toujours alimentés. Ce lundi 8 août, Nuit Debout envisagerait une action au centre pénitencier de Nîmes, où Manuel Valls et Jean-Jacques Urvoas doivent se rendre. Au square Antonin, les militants persistent : "On ne lâche rien".
Macron et "la meilleure façon de se payer un costard": des propos "outrageants" et "méprisants"
Roland Veuillet est enseignant au collège de Vergèze dans le Gard. Il était à Lunel, vendredi après-midi, pour rencontrer Emmanuel Macron. La phrase polémique du ministre sur le costard ne lui a pas échappé. "Les quelques mots qu'il a prononcés sont assez outrageants", expliquait-il ce lundi sur RMC. "Il m'a dit de créer mon entreprise. C'est quand même aussi très méprisant pour un salarié".
Bourdin Direct est une émission d’information dans laquelle interviennent en direct les acteurs de l’actualité.
il y a 10 heures 2CATHY ROCHER et FRANÇOIS DESMEURES
C e jeudi 26 mai, actions coup-de-poing en matinée mais mobilisation moyenne lors du défilé de l'après-midi.
Le blocage des raffineries par la CGT a relancé le mouvement social contre la loi Travail à Nîmes, ce jeudi 26 mai au matin. Dès 5 heures, les militants de la CGT, de Solidaires, de la CNT et Nuit Debout étaient mobilisés sur trois points à Nîmes : le siège du PS, avenue du Maréchal-Juin ; la zone d'activité de Grézan et encore à Nîmes-Ouest pour une opération "péage gratuit" orchestrée par des militants de la CGT de Perrier, Areva, Haribo, opération qui aura eu le mérite de faire le bonheur des automobilistes.
Tôt le matin, devant les locaux de la fédération du PS gardois, les militants ont entassé du fumier et enflammé des pneus. Dans un tweet, la députée PS Françoise Dumas condamnait "très fermement ces actes malveillants proférés à l'encontre du PS gardois et de tous les militants". Réaction similaire de la part de Jean Denat, premier secrétaire fédéral du Parti socialiste du Gard : "Je condamne fermement ces actes et en appelle à la conscience de chacun pour qu'ils cessent afin de retrouver dans notre pays un débat apaisé."
"Mettre la pression sur le gouvernement"
Sur la zone d'activité, une centaine de syndicalistes et de militants de Nuit Debout a bloqué, au petit matin, le départ ou l'arrivée des camions pour "paralyser l'activité économique et afin de mettre la pression sur le gouvernement", commente Sylvie Polinière (CGT). Des barrages filtrants ont été mis en place. Si les routiers et pas mal d'automobilistes ont fait preuve de patience, cette opération a provoqué la fureur d'une poignée d'entrepreneurs ou de salariés manifestant leur hostilité.
Vers 9 heures, une automobiliste qui avait forcé un barrage de palettes, malgré les protestations, a été prise en chasse par un véhicule de la gendarmerie. Vers 10 heures, peu avant la libération du site, excédé, le conducteur d'une fourgonnette a tenté, lui aussi, de passer en force. "Ça suffit maintenant. Cela fait trois heures que je suis là", a protesté le conducteur furibond.
"C'est une minorité de bourgeois qui gouvernent"
"Le but n'est pas d'empêcher les salariés qui rejoignent leur travail", reprend un syndicaliste. "Il suffit d'attendre quelques minutes et ils peuvent passer", soutient Sylvie Polinière. À Nîmes, c'est une évidence depuis quelques semaines, le mouvement social a du mal à prendre de l'ampleur. Ce jeudi, ils étaient entre 1 500 et 2 000 à défiler dans les rues. "Les salariés sont de plus en plus précaires. C'est difficile de les convaincre de nous rejoindre, constate Sylvie Polinière. Et puis les gens gagnent aujourd'hui des clopinettes." Samir (Nuit Debout), Bruno (Solidaires) et Nico (CNT) parlent de "convergences des luttes" et voient plus loin.
"La porte d'entrée c'est la loi El Khomri. Mais il y a autre chose qui se joue. Il faut sortir de ce système individualiste et capitaliste. Aujourd'hui, c'est le peuple qui trinque", déclare Samir. "Dans la Zup, à Nîmes, il y a plus de 40 % de chômage. La mise en concurrence des salariés, la précarité n'aident pas à la mobilisation. On n'est pas là pour lâcher l'affaire. On doit s'ouvrir à une autre société, sortir du capitalisme. Aujourd'hui, c'est une minorité de bourgeois qui gouvernent", assure Nico.
"Le moment est venu de porter l'estocade"
L'après-midi, c'est entre les jardins de la Fontaine et la rue de la République que se retrouvait le gros des troupes. Invitation au dialogue du député héraultais Sébastien Denaja mardi soir, "modifications, améliorations possibles" selon Manuel Valls mercredi matin, puis recadrage de son ministre des Finances à propos d'un adoucissement de l'article 2 : le cafouillage autour du projet de loi Travail n'est pas pour déplaire aux manifestants.
"On espère que le mouvement va aller crescendo, se réjouit Jérémie Berthuin, cosecrétaire départemental de Solidaires 30. Je sais déjà que la base est prête à aller jusqu'au bout." "C'est devenu tellement tendu qu'au niveau gouvernemental c'est la cacophonie, analyse Gilles Besson, secrétaire départemental FO. Le rapport de force sur le plan économique a une répercussion forte. Le moment est venu de porter l'estocade." "Valls et Hollande sont minoritaires dans leur propre parti, allume Simon Gévaudan, secrétaire départemental de la CGT. Au regard de la mobilisation dans les entreprises, à laquelle on peut déjà assister, ces deux-là jouent leur va-tout." "Le gouvernement vacille mais va chercher à faire passer sa loi par tous les moyens", tempère Emmanuel Bois (FSU).
"Une réforme oui, mais qui irait dans le sens de nouveaux droits pour les salariés"
"Le but est qu'il la retire totalement", poursuit le secrétaire gardois de la FSU. Car l'intersyndicale, dans son ensemble, refuse la renégociation : "On demande d'abord le retrait puis de nouvelles discussions sur ce qu'attendent les salariés", prône Simon Gévaudan. "On demande le retrait intégral du texte, on est pour conserver les acquis sociaux, tranche Jérémie Berthuin. Une réforme oui, mais qui irait dans le sens de nouveaux droits pour les salariés."
Et si l'article 2 (qui établit l'inversion de la hiérarchie des normes) était retiré ? "S'il est supprimé, ça correspondrait à un retrait, se réjouit Guilles Besson. Tout le reste ne sera alors plus applicable." "Qu'on ait besoin d'un cadre de travail qui corresponde au XXIe siècle, on est les premiers à le dire, souligne Simon Gévaudan. Si on supprime l'inversion de la hiérarchie des normes, il n'y aura plus de texte."
"En dehors de cet article 2, tous les éléments sont en faveur des employeurs"
Emmanuel Bois ne croit pas non plus à une renégociation : "Ce serait une première étape, mais largement insuffisante. En dehors de cet article 2, tous les éléments sont en faveur des employeurs. Pourtant, le code du travail pourrait être amélioré, on a empilé avec le temps des règlements qui ne sont pas cohérents. On pourrait penser autrement, afin que les salariés aient des droits nouveaux." Pour l'intersyndicale, c'est donc au niveau gouvernemental que doit se dérouler la négociation, et en l'absence des représentants des chefs d'entreprise.
Une dizaine de manifestants avait pris possession de la cour de la CCI, rue de la République à Nîmes.
Des sirènes qui hurlent, et des slogans martelés en rythmes saccadés : "Arrêtez de nous regarder, venez nous retrouver !". Devant les grilles de la CCI à Nîmes, des badauds postés sur le trottoir d'en face scrutent la scène, sourires aux lèvres. Certaines femmes applaudissent même les déclarations de la dizaine de manifestants de Nuit debout, venue se faire entendre en ce vendredi matin, hygiaphone au poing. Mais pourquoi la CCI ? "C'est une chambre patronale, dans laquelle le Medef intervient. Il était important pour nous de leur faire savoir notre mécontentement face à la loi El Khomri !"
D epuis le 9 avril, les militants se rejoignent chaque soir au square de la Bouquerie à Nîmes. Premier bilan de leur action.
Le 9 avril dernier, ou plutôt le 40 mars selon le calendrier des Nuit debout, le mouvement de contestation naissait à Nîmes. Depuis, chaque soir au square de la Bouquerie, les militants se rejoignent pour débattre, s'organiser et planifier leurs actions. Bientôt un mois que ces réunions nocturnes ont lieu. L'occasion de se pencher sur l'évolution du collectif, et sa pérennisation.
Moins nombreux depuis les vacances
"C'est vrai que depuis les vacances, on est moins nombreux, mais on espère que ça va repartir à la hausse. Il y a un noyau dur qui est là, mais chaque soir on a aussi des nouveaux visages", détaille un militant, qui se veut "réaliste et objectif". Force est de constater que la fréquentation est en baisse. Maintenant, c'est une trentaine à une soixantaine de personnes qui se réunissent tous les soirs de la semaine. "Ça s'essoufle un peu, reconnaît un autre membre. Mais le week-end, il y a toujours beaucoup de monde."
Quel avenir pour Nuit Debout ?
Pour autant, la mobilisation et la motivation sont encore là. Le collectif prévoit de nouvelles actions, tout le mois de mai, pour continuer à faire passer son message, axé sur "le retrait de la loi travail mais aussi l'élaboration et la réflexion sur la société de demain". Depuis ses débuts, l'organisation du collectif s'est étoffée. Afin de prévenir tout débordement, des binômes de veilleurs sont mis en place. Ils doivent aller à la rencontre des nouveaux venus, répondre à leurs questions et leur expliquer la finalité du mouvement. Les militants bénéficient d'un local prêté par le syndicat Solidaire, qui permet d'entreposer du matériel et d'imprimer.
Le collectif a son propre site internet
En terme de communication, le collectif a depuis la semaine dernière son propre site internet, qui permet à chacun de consulter l'actualité du mouvement et les comptes rendus des assemblées générales. "On a beaucoup d'outils numériques, et pourtant, parfois, on n'arrive pas à faire passer l'info entre nous. On a encore des problèmes de communication interne", explique une jeune femme en souriant. Ce qui fait moins sourire les Nuit debout, en revanche, c'est l'image qui est parfois véhiculée du mouvement. Dans un communiqué, ils tiennent à rappeler qu'ils ne "travaillent pas au désordre" et qu'ils invitent "tous ceux qui ont au cœur la droiture et la justice" à venir les rencontrer.
Des rencontres avec d'autres Nuit Debout prévues
Le collectif nîmois fêtera le 9 mai son premier mois d'existence. "On est porté par une vraie volonté, quelque chose de profond. Des rencontres sont prévues avec d'autres Nuit debout, on discute beaucoup de l'évolution du mouvement. Tant qu'il y aura des gens pour le faire vivre, il tiendra", résume une militante. Pour l'instant, l'aventure Nuit debout continue.
Faut-il maintenir ou non le mouvement pendant la feria de Pentecôte ? C’est une des questions évoquées par les militants du collectif Nuit debout cette semaine. Alors que la ville sera à la fête et que les bodegas vont investir les rues la semaine prochaine, comment l’action peut-elle se poursuivre ? Après discussion, un consensus semble se dégager. Il n’y aura pas d’assemblées générales ni de décisions prises pendant les festivités. "Sous la forme actuelle, on est tous d’accord pour dire que ça ne peut pas fonctionner pendant la feria. Faire la cuisine par exemple, ça nous semble trop lourd", explique une militante.
Mais il y aura bien une présence du mouvement. Plusieurs hypothèses ont été évoquées lors des assemblées générales, comme le fait d’assurer un affichage minimal. Le but est de réussir à avoir une visibilité durant les cinq jours de fête. Autre idée, une action de la part de Poésie debout, avec la lecture de poèmes ou de textes dans la ville. Le collectif pense aussi à se mêler aux participants de la feria, par groupe de deux ou trois, pour faire connaître le mouvement et créer un échange. « On a également imaginé participer à la Pégoulade, mais on ne sait pas encore avec quel message », poursuit la militante. Pas de coupure donc, pour le collectif, qui souhaite maintenir une présence et essayer de renforcer sa visibilité.Et même si les raisons diffèrent, une fois n’est pas coutume, pendant la feria, ils seront nombreux à passer la nuit debout.
J eudi 28 avril, si le défilé contre la loi Travail était moins fourni que le précédent, la mobilisation a pris d'autres formes.
La mobilisation contre le projet de loi Travail de la ministre Myriam El Khomri faiblit quelque peu avec moins de 1 500 manifestants dans les rues du centre--ville, jeudi 28 avril dans l'après-midi, de l'avenue Jean-Jaurès jusqu'à Feuchères en passant par la rue de République, soit plusieurs centaines de moins que lors de la dernière mobilisation du 9 avril. Les vacances scolaires et la succession de défilés ont peut-être quelque peu effrité les rangs des manifestants, même si la mobilisation reste importante.
Soutien du mouvement Nuit debout
Si les lycéens, en vacances, étaient beaucoup moins nombreux qu'au début du mouvement de mars, le cortège a reçu jeudi - grande nouveauté - le soutien du mouvement citoyen Nuit debout, qui fermait d'ailleurs la marche, avec une immense banderole et deux cyclistes en vadrouille. Les syndicats (FO, CGT, Solidaires, FSU, Unef, UNL, FIDL), qui ont appelé à la grève et à manifester, ont même laissé les représentants de Nuit debout s'exprimer devant la foule. Ces derniers ont rappelé que depuis deux semaines ils luttaient aussi contre la loi El Khomri au square de la Bouquerie. "Nous appelons à vous rendre en masse au forum de la convergence des luttes au square de la Bouquerie samedi 30 avril à partir de 21 heures", a lancé une citoyenne déterminée.
"On va revenir au XIXe siècle si on ne continue pas à se battre"
Le lycéen de Daudet, Hugo, 17 ans, a également pu s'exprimer au titre d'acteur de Nuit debout mais surtout en tant que jeune qui a participé aux différents rassemblements contre le projet de loi Travail. "Il concerne les travailleurs, les jeunes et les retraités. On va revenir au XIXe siècle si on ne continue pas à se battre. Il faut lutter contre le néolibéralisme. Dès mai, il y aura des assemblées générales dans les lycées pour préparer la grève générale", a prévenu le lycéen qui a invité les manifestants à évoquer cette actualité sociale au Prolé, samedi 30 avril à 14 heures.
Assemblées générales dès ce vendredi dans les entreprises
Pour les syndicalistes qui ont battu le pavé, l'enjeu se situe désormais au sein des entreprises, dès ce vendredi matin, lors des assemblées générales au cours desquelles doit se décider la poursuite des mouvements de grève débutés la veille. Jeudi après-midi, les entreprises mais aussi les représentants de la fonction publique ont grossi les rangs des manifestants.
Des salariés de Perrier, d'Haribo, des Salins du Midi, de Marcoule, du CHU...
On retrouvait Haribo, Perrier, Sabena, Salins du Midi, des salariés de la filière nucléaire de Marcoule, des transports, de la logistique, des agents qui représentent la filière santé (CHU Carémeau, polyclinique Grand-Sud), des enseignants, des artistes interprètes, des aides à domicile, des agents municipaux, du conseil départemental et des retraités, pour ne citer qu'eux. Ils comptent mettre la pression sur le gouvernement avant le début des discussions à l'Assemblée nationale, lors du début des discussions sur le projet de loi Travail mardi 3 mai. Et ils ont promis de défiler à nouveau dimanche 1er mai. Par motivation et par tradition…
Une semaine déjà que le collectif se mobilise chaque soir au square de la Bouquerie à Nîmes. Il organise une réunion ce samedi 16 avril à 19 heures
Il accepte de parler, d'expliquer, de tenter de convaincre, mais à condition que son nom ne soit pas publié. Pas par timidité ou pour se cacher, bien au contraire, mais uniquement parce que c'est la règle desNuits debout. "Nous sommes sur une organisation horizontale. Il n'y a pas de porte-parole ou de leader. D'ailleurs, beaucoup parmi nous ont l'habitude de militer, dans un parti politique ou dans un syndicat par exemple, mais personne ne le revendique. Ceux-là mettent juste leur savoir-faire organisationnel au service du mouvement", détaille notre témoin, qui se retrouve chaque soir depuis samedi dernier au square de la Bouquerie, le lieu de rendez-vous de la Nuit debout nîmoise.
Jusqu'à 150 personnes par nuit
Ici, contrairement à Montpellier où il n'y a qu'une seule assemblée hebdomadaire, ils sont plusieurs dizaines à se retrouver chaque jour à 18 heures, jusqu'à 150 samedi dernier. C'est beaucoup... et peu à la fois. "Cela prend timidement, poursuit le militant. Mais je crois que c'est aussi parce que beaucoup n'ont pas compris le concept. On ne reste pas toute la nuit dehors. Cette “nuit” symbolise le noir complet dans lequel l'État nous a plongés... Et nous voulons rester debout malgré tout."C'est de tout cela dont discutent celles et ceux qui se retrouvent chaque soir.
On parle communication, organisation et surtout actions
Au menu des discussions, en plus d'une soupe partagée, il y a d'abord le point sur l'actualité, puis tous se séparent par commissions, pour parler communication (sur les réseaux sociaux), organisation et surtout actions. Petit à petit, au square de la Bouquerie, on peaufine ainsi les règles de vie. Un exemple : "Si quelqu'un arrive en criant, l'un de nous dit “sérénité” et les autres viennent l'étreindre, le calmer, lui parler. Nous, ce qu'on prône, c'est le dialogue !"Lui, comme beaucoup, n'a "pas le moindre doute" que ce mouvement peut amener vers un monde meilleur. "On n'est pas des bobos qui se berceraient d'illusions. On y croit, il faut juste prendre le temps de s'organiser. Par exemple, suivant les consignes de Paris, on va se recentrer sur le point de départ du mouvement : l'opposition à la loi Travail. Et sur cette victoire, on construira autre chose", dit-il.
Une visioconférence lundi 18 avril avec le réalisateur Yannis Youlountas
En attendant, en ce samedi 47 mars, puisque Nuit debouta choisi de mettre en place son propre calendrier basé sur le premier rassemblement parisien du 31 mars, le mouvement propose de se réunir à 19 heures pour l'assemblée générale plénière, plus dense que les assemblées quotidiennes - "car elle permet de faire le point sur la semaine écoulée"-, avant la projection, à 21 heures, du film de Yannis Youlountas, "Je lutte donc je suis". Lundi, ils seront même en visioconférence avec le réalisateur pour élargir le débat sur le sujet du film, ces villes de Grèce et d'Espagne qui, au cœur des luttes sociales, ont organisé elles-mêmes leur société par refus de la fatalité. Le rêve des “Debout”.
Le mouvement essaime progressivement en banlieue et en région. Exemples à Saint-Denis, Nîmes et Grenoble.
Comme un bruit de fond qui monte. Au moment où les grandes manifs contre le projet de loi travail marquent le pas - la dernière, le 9 avril, n’a rassemblé que 120 000 personnes, selon la police -, le mouvement Nuit debout semble prendre le relais. Avec ses rassemblements, place de la République à Paris, mais aussi un peu partout en régions ou en banlieue, comme le montrent nos reportages à Grenoble (Isère), Nîmes (Gard) et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Deux semaines après son lancement, cette nouvelle forme de mobilisation, inspirée, entre autres, des Indignados espagnols, s’organise et s’enracine. Dans la capitale, elle rassemble chaque soir entre 500 et 1 000 personnes selon les jours. On y débat, on s’y restaure, on y danse. Et, de plus en plus, on lance, à partir de cette base arrière, des actions un peu partout dans la ville.
C’est même la seconde facette de ce mouvement : le développement de micromobilisations, qui entretiennent un climat de joyeux bazar (avec parfois des actes de vandalisme) dans les rues de la capitale, et derrière lesquelles courent les forces de l’ordre. Manifs nocturnes devant les commissariats pour demander la libération des personnes interpellées, apéro surprise sous les fenêtres de Manuel Valls, opérations avec Droit au logement, actions de défense des migrants, envahissement de la gare Saint-Lazare pour soutenir les cheminots, blocage des rues jouxtant la place de la République le soir…
A Paris, par exemple, la seule journée de jeudi a commencé, le matin, par un rassemblement de lycéens, suivi du blocage d’un McDo et d’un défilé improvisé aux abords de la gare du Nord. Dans le même temps, des dizaines d’intermittents, qui participent aussi à Nuit debout, perturbent la conférence de presse de lancement du Festival de Cannes. L’après-midi, tout ce petit monde rejoint les étudiants à Stalingrad. Puis retour à République. Avec, tout au long de la journée, des anicroches avec la police.
Après avoir tenté, en début de semaine, d’étouffer le mouvement, notamment par une pression policière accrue autour de la place de la République, le gouvernement paraît désormais miser sur l’essoufflement. Les deux semaines de vacances scolaires, qui débutent ce vendredi soir dans la région parisienne, constitueront un vrai défi pour la pérennité de Nuit debout.
A Saint-Denis, «je suis venue parce que ça se passe dans ma ville»
Les gestes sont encore un peu hésitants, mais tout y est : tours de parole successifs, barnums abritant une cantine et retransmission en direct sur Periscope. Mercredi soir, pour la première Nuit debout à Saint-Denis, de l’autre côté du périph parisien, les codes du mouvement ont été respectés. Au rendez-vous : 300 personnes venues pour faire vivre une mobilisation que l’on regardait surtout, jusqu’ici, à la télévision.
«C’est pas simple d’aller passer une partie de la soirée à République lorsqu’on habite en banlieue, qu’on travaille et qu’on a des enfants, explique Simon, 36 ans. Là, les gens peuvent venir et rentrer chez eux à pied ensuite.» C’est même une des raisons qui ont poussé cet enseignant à organiser - avec un petit groupe de militants - cette première Nuit debout. Pour ce faire, «on s’est appuyés sur le réseau associatif qui existe déjà à Saint-Denis», explique Amel, 43 ans, coorganisatrice de la soirée et fonctionnaire à la ville de Saint-Denis. Et notamment sur la vingtaine de structures (Union locale CGT, SUD, Réseau éducation sans frontières, Droit au logement, Femmes en lutte 93…) qui ont signé l’appel à mobilisation. «C’est vrai que c’est surtout militant ce soir, ceux qui organisent sont de toutes les luttes», remarque Sarah, 25 ans. Quant aux jeunes, la plupart sont étudiants à l’université Paris-VIII, et n’habitent pas la ville. Bref, les jeunes des quartiers populaires n’ont, pour l’instant, pas répondu présent.
Rapidement, les premières prises de parole s’enchaînent : sans-papiers, enseignants, médecins du travail… «Il y a mille raisons de se mobiliser à Saint-Denis, c’est une ville discriminée dans un des départements les plus pauvres de France», rappelle Amel, qui considère que «la première étape, c’est de libérer la parole». Et si le retrait du projet de loi travail revient souvent dans les interventions, beaucoup évoquent aussi les conditions sociales dans la ville. De passage, un vieux monsieur se met à grogner : «Il faut prendre les armes, ça sert à rien de parler toute la soirée.»
Pour les Dyonisiens présents ce soir, la question des armes rappelle surtout le raid de la police, le 18 novembre, contre les terroristes des attentats de Paris, à l’issue duquel plusieurs habitants ont été blessés, tandis que l’immeuble était entièrement évacué. «Ils n’ont toujours pas trouvé de solution de relogement pour les personnes concernées», s’énerve Sabrina, 33 ans, assistante juridique dans un cabinet d’avocats à Paris. La jeune femme, qui vit à Saint-Denis, n’avait jamais participé jusqu’ici à une manifestation. «Ça fait un moment que je me pose des questions sur mon manque d’engagement», sourit-elle. Mais ce soir, «je suis venue parce que ça se passe dans ma ville». Milieu de soirée, une autre question surgit : quand organiser la prochaine Nuit debout? «Mercredi», propose un des organisateurs. Quelqu’un se lève : «Pourquoi pas tous les soirs ?» L’assemblée vote : rendez-vous est pris pour la semaine prochaine.
A Nîmes, «des frissons à chaque fois que je viens ici»
A Nîmes, square de la Bouquerie, mercredi. Photo David Richard. Transit
Dans la préfecture du Gard, Nîmes, Nuit debout ne fait que commencer. Le mouvement a pris ses marques depuis cinq soirs, mais semble bien enraciné dans ce square collé à la bien nommée place de la Révolution. Déjà, les petites habitudes sont prises : l’un apporte les légumes, l’autre les épluche, un troisième fournit chips ou saucisses, un boulanger donne des baguettes… L’annonce d’un prochain couscous rallie illico tous les suffrages.
Depuis le 40 mars (9 avril), une petite foule sentimentale vient étancher sa soif d’idéal, entre quelques bières et le brasero de Dédé. L’alcool, la soupe gratuite, deux guitares et une trompette ont aussi attiré une poignée de zonards et leurs chiens. «On est une centaine par soir, estime Fanny, 49 ans. Mais on récupère aussi des gens du quartier qui ne savent pas quoi faire de leur peau.» Mercredi soir, ils ne sont qu’une cinquantaine à braver l’humidité apportée plus tôt par la pluie et la grêle. Simone, 58 ans, dont quarante de syndicalisme, leur porte un regard attendri : «J’en ai vu des luttes, mais c’est la première fois que je vois ça : des gens aussi mélangés, avec tous les profils.»
C’est vrai. François, touriste venu de Haute-Savoie, déclare faire partie des nantis : «Je travaille à Genève, c’est vous dire que ça va pour moi.» Il est venu voir une Nuit debout pour en organiser une dans son village : «Un tel mouvement qui naît sous un gouvernement de gauche, c’est vraiment qu’il y a un sacré ras-le-bol.» Nanti, Thomas, 25 ans, ingénieur dans le BTP, affirme l’être aussi. C’est son troisième soir ici : «On se dit tous qu’il se passe un truc et on a envie d’en faire partie.» Ils veulent en être, comme les moins chanceux, plus nombreux. Parmi eux, Murielle, 56 ans : «Mon fils n’a pas de travail, moi non plus. J’habite en HLM, je vis du RSA. Et pour occuper ma vie, je fais du bénévolat.» Elle vient depuis la première nuit et y trouve la chaleur qu’elle n’a plus ailleurs. Tout comme Simone, la syndicaliste, qui travaille depuis vingt ans dans une centrale d’EDF qui va fermer : «Sur 130 agents, ils vont en garder 7. Moi, on me pousse vers la retraite, je ne suis pas reclassable.» A côté d’elle, Anaïs, 22 ans, raconte qu’elle vient de trouver un «vrai» boulot de serveuse après avoir travaillé six mois au black. «A chaque fois que je viens ici, ça me donne des frissons de voir comme les gens s’investissent, qu’ils ne lâchent rien…»
Du «paysan boulanger» prônant la grève générale au marchand de primeurs offrant quelques courgettes, en passant par ces deux jeunes Espagnols venus travailler puis galérer en France, le besoin de se retrouver est fort. Comme pour Adrien, 25 ans, barbichette et cheveux longs : «On ne réécrit pas le monde du jour au lendemain, mais c’est génial de reprendre contact avec les gens et la réalité, surtout quand on est d’une génération très virtualisée.» Hugo, 39 ans, champion des CDD enchaînés, livre une analyse plus sombre : «On vit là la dernière initiative populaire qui peut avoir du poids avant les échéances de 2017.»
A Grenoble, «il faut tenir entre trois mois et trois ans»
A la Bifurk de Grenoble, mercredi. Photo Pablo Chignard. Hans Lucas
Dans la ville de Grenoble (Isère), c’est la mairie qui paie la facture de Nuit debout. Depuis samedi, la municipalité verte, rouge et citoyenne d’Eric Piolle a pris un arrêté pour autoriser l’occupation, fournit l’eau, l’électricité et s’occupe du nettoyage matinal du campement, installé autour du parvis de la Maison de la culture (MC2), jusqu’à nouvel ordre. «Tant que cela reste dans un esprit positif, la ville s’organise pour que ce soit possible», dit-on au cabinet du maire, qui se défend de toute récupération : «Le pari, c’est de dépasser la logique de concurrence. Il s’agit juste de favoriser les bonnes énergies et tout ce qui participe à un débat public de qualité. Nous gardons une distance respectueuse.» La foule le lui rend bien, qui a déclaré les élus municipaux persona non grata durant les AG.
Sans surprise, la greffe Nuit debout a pris à Grenoble, où les réseaux militants sont denses, regroupant au gré des combats étudiants syndicats, associatifs, universitaires, montagnards et autonomes. Sur la pelouse, une dizaine de tentes ont été plantées. De l’autre côté, des toilettes sèches, faites de palettes et de récup. Quelqu’un a suggéré de démarrer un potager. En attendant, la cantine-buvette est alimentée grâce aux poubelles des supermarchés et à des emplettes chez des producteurs locaux.
Samedi, ils étaient un millier pour inaugurer l’installation, sur les marches de la Maison de la culture qui servent d’agora aux assemblées générales, fixées chaque jour à 18 heures. Mardi, ce sont plus de 200 personnes qui y assistent. Les questions logistiques monopolisent les interventions. Puis c’est le débrief des actions du jour. Un militant de Droit au logement, la trentaine, raconte le rassemblement devant un centre d’hébergement d’urgence «indigne», pourtant propriété de l’Etat. Un orateur, la soixantaine, vient dénoncer le «sabordage de la politique d’aide sociale à l’enfance par la nouvelle majorité départementale» - passée à droite aux dernières élections. Quelqu’un propose à la volée «une réflexion dépassant l’échelle locale». Eliane profite de la tribune libre pour présenter son idée destinée à «lutter contre la mainmise mondiale de la finance sur tous les pouvoirs» : «Sur le modèle de Nuit debout, on lance une mobilisation sur un fuseau horaire et une heure plus tard, le prochain fuseau prend le relais.» Comme une gigantesque ola contestataire qui ne cesserait de faire le tour du globe. «Faut tenir entre trois mois et trois ans», renchérit Jeannot, casquette à badges et gilet jaune de sécurité. Les crieurs publics, qui vont à la rencontre des habitants dans le tram et dans le centre-ville, cherchent des volontaires.
Le lendemain, la pluie a eu raison d’une partie des troupes. Une petite centaine de personnes assiste à l’AG délocalisée à la Bifurk, un lieu culturel à deux pas de la MC2. Pas de quoi décourager Moustache, 25 ans : «C’est plus intime ce soir. Mais il y a de belles paroles, ça remet du baume au cœur. Il y a peut-être un peu de désillusion, mais on a aussi besoin de se confronter à la réalité.»
Au troisième rassemblement lundi 11 avril, une centaine de personnes était rassemblée square de la Bouquerie.
Tout en haut du boulevard Gambetta en travaux, des cartons scandent des rêves d'adultes et des cageots s'entassent : poireaux, épinards, potimarron et radis… Pour son troisième rendez-vous, le mouvement Nuit debout à Nîmes se poursuit autour d'une soupe au feu de bois. Square de la Bouquerie, point central de la "révolte citoyenne", ce lundi, se retrouve une centaine de Nîmois : Robin, l'étudiant dans le secteur social, Hugo et ses copains lycéens, Romain le juriste, des professeurs, des retraités. Alors qu'à Montpellier, le mouvement s'est mis au point mort en ce début de semaine, la Nuit debout nîmoise se prolonge et s'organise. "Le rendez-vous, c'est tous les soirs à 18 heures et l'assemblée générale débute à 19 heures", répète Pietro, au micro.
"Un mouvement intergénérationnel"
Autour des “éplucheurs de légumes”, et de Dédé, qui gère le feu, Jasmine passe de citoyen en citoyen pour poser des questions et dresse, sur son carnet, une liste des sujets à aborder tout au long de la nuit. L'éducation notamment. Vaste sujet ! "Ça me fait revenir des années en arrière. Ce mouvement est intergénérationnel, on évoque des sujets, des positions, la parole est libre", observe Fabrice, quarantenaire.
Chacun peut débattre et apprendre sur un sujet
Après l'assemblée générale où les idées émises sont votées en levant et secouant la main, le micro est laissé à tous ceux qui veulent prendre la parole. Pas d'estrade, pas de bureau. Juste un banc. Chacun peut débattre et apprendre sur un sujet (le travail, le monde de la finance, l'égalité des chances…). Mélanie est revenue, après avoir participé à la première de samedi. "Ici, je rencontre des gens que je ne verrai pas ailleurs, on échange. J'aime cette idée que le lien social se crée dans la rue". Romain est sur la même longueur d'ondes : "On est un peu dans l'idée que l'union fait la force. On parle de nos difficultés, de nos aspirations jusque tard. Dimanche, certains sont restés jusqu'à 2 h du matin"
"L'idée, c'est de reprendre la parole"
La Nuit debout espère pouvoir maintenir cet élan citoyen et spontané. Pas de leader, pas de récupération politique, pas de drapeau lié à une organisation…"Ceux qui viennent respectent l'idée de base", dit-on autour de la soupe. "Je suis fils d'Espagnols. L'idée, à travers ce mouvement, c'est de reprendre la parole car chaque individu peut apporter sa pierre à l'édifice, affirme Carlos. C'est ma deuxième nuit et je reviendrai autant que possible pour dire tout simplement : “Je suis”." Comme la veille, la soirée va se poursuivre sous les arbres. Fabrice est toujours là. "Où va-t-on ? On ne sait pas et c'est cela qui est exaltant."
Ce week-end, les premiers rassemblements "Nuit Debout" se sont déroulés dans le département à Alès, Florac, et Nîmes. Ce mouvement, semblable à celui des Indignés en Espagne, s'étend partout en France.
"Nuit Debout", c'est ce mouvement né de la contestation contre la loi Travail. Depuis le 31 mars, des citoyens se réunissent tous les soirs sur la place de la République, à Paris. Le principe est simple : les occupants tiennent des assemblées générales où toutes les décisions sont votées selon le principe de la démocratie directe. Depuis ce weekend, le mouvement a pris de l'ampleur et a gagné une soixantaine de villes en France.
Réinventer la démocratie
A Nîmes, samedi soir, environ deux cents personnes se sont réunies au square de la Bouquerie. Et l'occupation a été renouvelée dimanche soir. Rapidement, les participants ont aménagé les lieux à leurs goûts : des banderoles "Rêves Générales" ou "Grèves des esclaves" ont été hissées entre les arbres. A l'entrée du square un petit panneau annonce la couleur : "vous entrez en démocratie". Toutes les générations sont représentées de l'étudiant exalté au retraité un peu plus détaché en passant par des jeunes parents. Ici, tout se décide en assemblée générale, des sujets à aborder au casse-croûte à préparer. Une nouvelle expérience de la démocratie qui séduit Vincent, un jeune étudiant nîmois.
"Je ne crois plus aux partis politiques. Il faut créer quelque chose de nouveau comme en Espagne ou en Grèce avec Podemos et Syriza. Ensemble on peut dépasser les contraintes de partis." Vincent, un étudiant nîmois.
Le micro, la sono, toute la logistique a été fournie par des syndicats et des partis politiques de gauche. Mais si les militants traditionnels sont bien présents, ils s'effacent volontiers pour laisser la parole à tous ceux qui veulent la prendre. Musique, prise de paroles, et débats se succèdent ainsi jusqu'au bout de la nuit dans une ambiance bon enfant et pour le plus grand bonheur des participants.
"Ça me rassure de voir que ça bouge, surtout les jeunes, parce que je n'y croyais plus" Une participante à Nuit debout à Nîmes
Hugo Carlos, lycéen de 17 ans au lycée Daudet à Nîmes, très impliqué dans le mouvement était l'invité de France Bleu Gard Lozère ce matin.
Il répond à Arnaud d'Arcy