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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 19:09

 

Rue89 -Témoignage 25/02/2013 à 20h10

  Laure B. | Précaire

 

 

Laure B., 27 ans, ex-manutentionnaire à E. Leclerc en Haute-Savoie, raconte un système dans lequel de mauvaises statistiques promettent une sanction immédiate.

MAKING OF

Chaque jour, trois « drive » comme celui-ci ouvrent leurs portes en France. Aujourd’hui, on en compte plus de 2 000 sur tout le territoire. Ils sont donc des milliers, comme Laure B. – un pseudonyme –, à pousser le chariot à la place des clients, dans des hangars sous haute surveillance, pour 9,86 euros de l’heure (brut) par jour (un tout petit peu plus que le smic).

 

La jeune femme de 27 ans a tenu à nous donner sa version de ce phénomène en pleine explosion, sous l’œil indifférent des consommateurs. Ils sont 5 millions chaque année à faire leurs courses sur les sites internet des supermarchés.

 

Claire Branchereau

Tout le monde connaît la chaîne E. Leclerc, mais qui connaît le principe du « drive » de Ville-la-Grand en Haute-Savoie ? C’est un nouveau système d’exploitation. Il suffit d’un hangar rempli de marchandises, de personnes à la recherche d’un emploi et d’un directeur autoritaire.

Les clients passent leur commande sur Internet puis viennent chercher leurs courses sur place, c’est ça le drive.

Munis d’une « scannette », d’un chariot nommé « Dolly » – dont ils ne doivent jamais se séparer sous peine de représailles et d’un contrat à la semaine –, les employés remplissent des sacs avec les articles commandés.

C’est un manège incessant : le travailleur ne s’arrête pas durant quatre ou cinq heures en attendant son unique pause journalière d’une heure.

Au moment de l’embauche, on m’avait présenté la société comme une « entreprise sociale ».

J’ai réussi à faire virer quelqu’un d’autre

L’instrument de cette précarité extrême, la « scannette », s’empresse de surveiller sournoisement. C’est l’outil indispensable ainsi que l’espion infiltré des supérieurs. Greffée à notre main, elle enregistre le temps que le travailleur met entre chaque article, le temps qu’il met pour effectuer une commande et le temps où « il ne fait rien ».

Postés devant leur ordinateur, les supérieurs nous suivent pas à pas, minute par minute, dans l’immensité de ce hangar.

Les travailleurs sont alors mis, sans le savoir, en concurrence, non pas sur la qualité de leur travail mais sur les statistiques créées par leur performance. J’ai fait l’expérience de mauvaises statistiques et la sanction est immédiate : la révocation.


Les scanettes (Laure B.)

Le directeur vient à la fin de chaque mois et fait le tri. Il renvoie les cinq derniers qui se trouvent à ce moment-là en fin de liste [avec de mauvaises statistiques, ndlr]. Ce qui aurait dû être mon cas.

Un avertissement m’a été donné et j’avais deux heures, montre en main, pour remonter. La course s’engage pour moi dans le hangar en attrapant les produits disposés sur les étagères, les jetant dans les sacs sans savoir si j’écrase le pain ou les chips, enchaîner les commandes et bousculer les collègues dans les rayons.

Après tous ces kilomètres parcourus dans la poussière des cartons et la volonté de garder ce travail, j’ai réussi à remonter dans les statistiques et faire virer quelqu’un d’autre.

Espérer avoir un contrat... de deux semaines

Mais on ne licencie pas chez Leclerc, cette petite épicerie devenue une grande entreprise où « le salarié a des droits et est considéré », prend soin de ne pas se discréditer et surtout de ne pas devoir payer des indemnités aux salariés. Les contrats à la semaine (comme le mien) en sont alors la preuve. Il suffit de ne pas reconduire le contrat.

C’est la corde au cou des travailleurs qui deviennent des survivants de semaine en semaine, en espérant avoir un jour un contrat de deux semaines. Edouard Leclerc, le fondateur de cette épicerie se retournerait-il dans sa tombe sachant cela ?

Une corde en contrat et un fouet (la « scannette ») pour outil de travail, est-ce vraiment une entreprise à « dimension sociale » ? Ceci est le prix pour acheter moins cher chez Leclerc. Après toutes les publicités vantant cela, il faudrait peut-être se demander pourquoi.

« L’économie, vous n’y connaissez rien »

Malheureusement, ça ne s’arrête pas là. Sans parler de la dignité mise au plus bas du travailleur, ce dernier est considéré comme un outil nécessaire au rendement. Il peut être mis à pied lorsqu’il ne ramasse pas les cartons au sol si le directeur le voit.

Il peut ne pas reconduire le contrat d’une personne sans que le travailleur ait commis de faute professionnelle. Et de surcroît, cela passe par des termes vulgaires pour se faire comprendre.

Le travailleur est vu comme un individu, si je puis dire, stupide. Comme le dit le directeur :

« L’économie, vous n’y connaissez rien mais si le pognon ne va pas dans ce magasin, il va aux Etats-Unis avec Amazon. »

Ces raccourcis sont faits pour que le travailleur aille toujours plus vite.

Avec la complicité des clients

L’absurdité qui règne dans ce hangar touche aussi les clients. Le service proposé par Leclerc Drive passe aussi par le chargement de la commande dans le coffre du client.

Ces derniers nous regardent mettre leurs nombreux sacs de nourriture, leurs packs d’eau dans leur coffre sans nous aider puisque c’est un service gratuit. La gratuité amène la fainéantise des uns et le sacrifice des autres.

Soulever des sacs remplis et des packs toute la journée à répétition sans apprentissage des bons gestes – car le rendement passe avant tout –, ne permet pas de garder une bonne santé physique.

L’esprit d’équipe signerait la fin de l’entreprise

Cela est même de l’ordre de l’épuisement. Le travailleur est ainsi vidé de toute essence, sans aucun sens de la fonction de son travail. Les clients se rendent alors complices des supérieurs sans même en avoir conscience.

Qui a donc conscience de ce qui se passe derrière ces portes ? Partir de chez Leclerc ne cause pas de difficulté car :

  • soit le contrat n’est pas renouvelé,
  • soit le travailleur part de lui-même par épuisement physique et moral.

C’est pour cela que cette entreprise embauche plus que les autres : il y a un « turnover » des travailleurs, afin que personne ne puisse sympathiser ni communiquer car l’esprit d’équipe serait la fin de l’entreprise.

J’ai choisi un départ volontaire

J’ai choisi un départ volontaire. J’ai prévenu mes supérieurs plus d’un mois à l’avance et étonnamment ils voulaient me faire signer un contrat plus long, pour une fois !

J’ai refusé de signer pour ne pas être en rupture de contrat et perdre mes indemnités. On m’a répondu :

« Les dates ne sont pas importantes, ce ne sont que des formalités. »

Malgré cette touchante attention, j’ai maintenu mon refus.

Un départ après deux mois et demi de travail équivaut à sept contrats (puisque j’ai eu la chance d’en avoir un de deux semaines et un de trois semaines), et bien sûr un solde de tout compte intégrant les indemnités de chaque contrat.

Recevant les papiers de départ et le chèque, j’ai détaillé mon solde. Et comme il n’y a plus de surprise avec Leclerc car « chez Leclerc, c’est moins cher », il en est de même pour le solde de tout compte : il me manquait l’argent de mes primes de précarité.

Pas d’excuses pour ma prime de précarité

Comment une entreprise de cette envergure avec une philosophie dite sociale peut-elle oublier cela ? Sachant qu’après de nombreux appels téléphoniques à la comptable toujours indisponible, cette dernière, une fois ma situation régularisée, n’a pas été capable de me donner la moindre explication ni même de formuler des excuses.

Est-ce de l’incompétence poussée à son paroxysme ? Ou une méthode habituelle, consciente et volontaire, qui me paraît manifeste. On croirait marcher sur la tête.

Nous avons tenté de contacter ce lundi après-midi la direction du Leclerc Drive de Ville-la-Grand, qui n’a pas donné suite à nos sollicitations.

MERCI RIVERAINS ! Pierrestrato
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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 18:49

 

Le Monde.fr avec AFP | 26.02.2013 à 16h12 • Mis à jour le 26.02.2013 à 16h47


 
Un agent de la Direction départementale de la protection des populations vérifie des plats surgelés dans un supermarché de Herouville Saint-Clair, dans le nord de la France, mardi 26 février.

De la viande de cheval a été détectée dans plusieurs boîtes de raviolis en conserve de la marque Panzani, fabriqués par William Saurin, qui ont été immédiatement retirées de la vente, révèle mardi 26 février le magazine spécialisé dans la distribution LSA.

 

Lire la tribune de Fabrice Nicolino : Le scandale alimentaire qui s'annonce


WILLIAM SAURIN "VICTIME D'UNE TROMPERIE"

Panzani, qui appartient au groupe espagnol Ebro, avait confié depuis 13 ans la fabrication de ses raviolis au groupe français William Saurin, propriété de Financière Turenne Lafayette. William Saurin a été "victime d'une tromperie par un de ses fournisseurs", affirme le magazine.

Contacté par l'AFP, Financière Turenne Lafayette a refusé de commenter ces informations. Panzani France n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter ces informations. Selon LSA, Panzani a immédiatement demandé à William Saurin de retirer du marché les raviolis concernés et de rembourser les consommateurs trompés.

Des test ADN ont par ailleurs été diligentés par la société, qui affirme "ne pas acheter de viande d'origine roumaine". La principale filière d'incorporation frauduleuse de viande de cheval dans des plats préparés jusqu'ici mise au jour utilisait de la viande d'origine roumaine.

 

NOUVEAUX PRÉLÈVEMENTS POUR "RÉVÉLER L'ÉTENDUE DE LA FRAUDE"

Le ministre de la consommation, Benoît Hamon, avait annoncé mardi dans la journée que de nouveaux prélèvements "dans des filières d'approvisionnement hors Spanghero" étaient réalisés dans le cadre de l'enquête sur la viande de cheval et que les sanctions des fraudeurs seront renforcées.

 "Au total ce soir, il y aura 40 prélèvements qui auront été effectuées sur des échantillons de produits hors filière Spanghero (...) afin de mesurer s'il y a plus de plats et d'entreprises incriminées que ce qui a été révélé jusqu'à présent", a déclaré le ministre lors de la présentation du bilan de l'action de la DGCCRF en 2012.

 M. Hamon avait laissé entendre le 21 février qu'"il pourrait apparaître qu'il n'y ait pas qu'une seule filière concernée par cette substitution de viande de cheval en lieu et place de viande de bœuf". "Les analyses sont en cours et permettront de révéler l'étendue de la fraude", a ajouté le ministre, sans donner les noms des sociétés dans lesquelles ces analyses étaient effectués "afin de ne pas fragiliser à tort certaines filières", a-t-il indiqué. Il n'a pas dit quand les résultats seront rendus publics.

 

 RENFORCER LES SANCTIONS

Spanghero est pour l'instant la seule entreprise française accusée d'avoir revendu plusieurs centaines de tonnes de viande censée être du bœuf mais qui contenait également du cheval. Benoît Hamon a d'autre part insisté sur la nécessité de renforcer les sanctions légales envers les fraudeurs économiques "pour faire cesser le sentiment d'impunité".
 

"Aujourd'hui, si vous volez une barquette de surgelés dans une grande surface, vous encourrez trois ans de prison et 45 000 euros d'amende alors que lorsque vous pratiquez une fraude économique sur plusieurs centaines de tonnes de viande, vous ne risquez que 37 500 euros d'amende si vous êtes une personne physique et 187 000 euros pour une personne morale. Ce n'est pas très dissuasif", a souligné le ministre. "Nous voulons donc renforcer les sanctions et ce sera fait dans le projet de loi consommation" présenté en avril, a annoncé M. Hamon.

Les sanctions envers les fraudeurs pourront ainsi passer à 300 000 euros pour les personnes physiques et 1,5 million pour les personnes morales. "Elles pourront aussi être étendues à 10 % du chiffres d'affaires de l'entreprise concernée, qui pourrait également être punie d'une interdiction d'exercer une activité commerciale dans les domaines sur lesquels la fraude a porté", a ajouté M. Hamon.

 

 DE LA VIANDE D'ÂNE ET DE CHÈVRE DANS DES PLATS PRÉPARÉS

En outre, plus de la moitié des plats préparés, saucisses ou steaks en Afrique du Sud sont mal étiquetés et contiennent même parfois de la viande d'âne ou de chèvre, selon une récente étude de l'université de Stellenbosch.
 

"Notre étude confirme que l'étiquetage frauduleux de la viande préparée est courant en Afrique du Sud. Non seulement cela viole la réglementation mais cela a des conséquences en termes économique, religieux, éthique et de santé", selon l'un des auteurs, Louw Hoffman, professeur au département des sciences animales.

La viande testée, dont 139 échantillons ont été sélectionnés en boucherie ou chez des détaillants, contenait dans 68 % des cas des ingrédients non déclarés, notamment "les saucisses, les steaks pour hamburgers et les plats préparés". Le plus souvent, du porc et du poulet ont été ajoutés, mais aussi du soja et du gluten. "Des ingrédients peu conventionnels comme de l'âne, de la chèvre et du buffle ont également été découverts dans un certain nombre de produits", a précisé M. Hoffman. L'étude s'appuie sur des tests ADN et démontre, selon l'autre auteur de l'étude, Mme Donna-Maree Cawthorn, la nécessité de peines plus sévères pour ce type d'infraction.

 

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 18:18

 

 

LE MONDE | 25.02.2013 à 11h28 • Mis à jour le 26.02.2013 à 15h55 Par Catherine Vincent


 

Le point commun entre le balbuzard-pêcheur, la loutre, l'anguille, l'écrevisse de Louisiane, le poisson-chat et la corbicule ? Tous ont été les acteurs d'une étude écotoxicologique sans précédent, menée sur l'ensemble du bassin de la Loire. Au terme de trois ans de collectes et d'analyses, ces travaux montrent qu'aucun individu d'aucune espèce, quel que soit le lieu où il vit, n'échappe à la pollution des eaux ligériennes.

Par son étendue comme par la variété de ses habitats, le bassin de la Loire constitue un hydrosystème fluvial unique en France, beaucoup plus sauvage que celui de la Seine et du Rhône. Pour déterminer son état, les auteurs de l'étude, Charles Lemarchand et Philippe Berny, respectivement écotoxicologue et vétérinaire-toxicologue à VetAgroSup (campus vétérinaire de Lyon) et René Rosoux, directeur scientifique du Muséum d'Orléans, se sont fondés sur le taux de substances toxiques retrouvées chez des animaux qui, par leur fonction prédatrice, jouent le rôle de "biocapteurs" de contaminants.

Le paysage s'éclaircit pour la loutre.

Dans les bassins du Rhône et du Rhin, des travaux similaires ont été menés sur les poissons, qui ont montré une contamination importante par les PCB (polychlorobiphényles, interdits en France depuis 1987). Mais jamais une telle variété d'espèces n'avait été sondée. Trois superprédateurs piscivores (balbuzard-pêcheur, grand cormoran et loutre), deux poissons migrateurs (anguille et mulet porc), trois poissons polyphages, trois crustacés et trois bivalves filtreurs... De quoi appréhender les phénomènes de pollution à différentes échelles spatiales : station permanente pour les bivalves, aire de manoeuvre de quelques kilomètres (poissons et loutre), échelle intercontinentale (oiseaux migrateurs)

.

DES PRODUITS TRÈS RÉMANENTS DANS L'ENVIRONNEMENT

Des têtes de bassins à l'estuaire en passant par les plaines alluviales, neuf sites de prélèvements ont été retenus. Sur chacun d'entre eux, et pour chaque espèce, la concentration de PCB a été analysée, ainsi que celle des pesticides organochlorés et organophosphorés, des métaux lourds et des herbicides anticoagulants. Au total, 54 polluants ont été recherchés.

Les conclusions sont en demi-teinte. Les contaminants les plus nocifs sont aussi ceux qui ont été détectés avec la plus grande fréquence. Comme "les pesticides organochlorés de la famille du DDT, les PCB dont les effets sur la faune sauvage sont désastreux, et, enfin, le mercure", détaille René Rosoux. Ces produits, de moins en moins employés (l'usage du DDT est interdit depuis 1972), se révèlent donc très rémanents dans l'environnement. Bonne nouvelle en revanche, les pesticides les plus récents sont plus rares chez les superprédateurs, situés au sommet de la chaîne trophique.

Si aucun représentant de la faune n'est épargné par ces toxiques, aucune des espèces étudiées ne semble menacée à court terme par cet empoisonnement. Le paysage s'éclaircit donc pour la loutre ou le balbuzard-pêcheur, qui étaient menacés d'extinction par les pesticides organochlorés il y a encore vingt ou trente ans.

 

"L'EFFET COCKTAIL DES SUBSTANCES TOXIQUES" 

L'étude montre aussi incidemment que les loutres vivant sur les contreforts du Massif central se sont révélées plus contaminées que celles de la zone estuarienne et des grands marais de l'Ouest où les sources de pollution sont bien plus grandes. "Cela casse un peu le mythe du Massif central "château d'eau" de la France mais cela n'a rien d'étonnant, explique M. Lemarchand, les toxiques voyagent dans l'atmosphère et les pluies abondantes dans cette région, les entraînent avec elles dans le lessivage des sols."

Dans leurs conclusions, les chercheurs restent prudents : "Nous connaissons encore mal l'effet cocktail des substances toxiques", résume Philippe Berny. Or celui-ci pourrait se révéler détonnant. Pour au moins deux raisons.

La première est qu'aux toxiques incriminés s'ajoutent diverses substances pharmaceutiques et hormonales, sur lesquelles les chercheurs – qui viennent de recevoir du plan "Loire Grandeur Nature" le financement nécessaire pour poursuivre leurs travaux jusqu'à la fin 2014 – vont maintenant se pencher. La seconde est le réchauffement climatique. "Il faut s'attendre dans les années à venir à une augmentation des sécheresses estivales, ce qui entraînera une concentration des polluants présents dans l'eau", prévoit Charles Lemarchand. De même, des crues hivernales plus intenses risquent de remobiliser plus largement les contaminants piégés dans les sédiments des rivières ou des barrages. Un contexte incertain, donc, dans lequel l'étude actuelle pourrait servir de référence au "temps zéro" de la biodiversité ligérienne.

Catherine Vincent

Des méthodes à part pour les espèces menacées

Les analyses menées sur les espèces menacées - loutre, balbuzard-pêcheur et grand cormoran - n'ont été effectuées que sur des individus trouvés morts, pour des raisons à la fois "légales, pratiques et éthiques".

Pour le balbuzard, les oeufs non éclos et les jeunes morts avant l'envol ont été récupérés - sur autorisation ministérielle - lors des opérations de baguage au nid. La collecte d'oiseaux retrouvés morts à la suite de noyade, de tirs illégaux ou d'électrocution sur les lignes à haute tension a complété l'échantillonnage. L'étude de la loutre, espèce sédentaire et farouche, a impliqué la collecte systématique des cadavres trouvés sur les routes du centre-ouest atlantique et du Massif central. Quant aux grands cormorans, qui viennent en hiver survoler le bassin ligérien, ils ont été récupérés lors d'opérations de tirs de régulation encadrés, destinés à limiter les déprédations des oiseaux sur les bassins et les étangs de pisciculture.

 

 
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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 18:45

 

Agoravox - par Denis Thomas samedi 23 février 2013

 

 

 Elle a 110 ans, elle est californienne, travaille dans la caserne de pompiers de Livermore et ne dort jamais. Elle aurait du être la grande chance de survie de notre planète. Mais voilà, la société de consommation a fait en sorte qu’elle ne puisse ni se multiplier ni donner d’idée à personne.

C’est une ampoule de 60 Watts à incandescence améliorée fonctionnant à quatre Watts pour fournir un éclairage nocturne à des pompes à incendie. Elle a été conçue par Adolphe A. Chaillet et fabriquée par la firme américaine Shelby Electric Co.

Son filament, constitué de carbone, est huit fois plus épais que celui d’une ampoule traditionnelle. Du coup, elle semble éternelle. Durable. Inusable. Gênante. 

Elle ne fut pas la seule dans son genre immortel. Des articles furent également conçus au vingtième siècle, conçus pour durer. Des bas nylon qui ne filent jamais. Sauf entre les doigts des industriels qui voient alors le renouvellement des stocks et donc de la ressource financière repoussée aux calendes grecques.

Il est facile, plus de cent ans plus tard, de comprendre à quel point cette situation était économiquement insupportable. Donc, le Profit s’organisa pour ne pas mourir ou ne pas stopper sa croissance, ce qui revient, pour ses grands prêtres, à la même chose.

 

Naquit alors un courant, celui de « l’obsolescence programmée ». Une bande de joyeux drilles, issue de ce que l’Amérique comptait de petits malins avides, nommée le « Cartel de Phébus » fît des pieds et des mains pour que la durée de vie maximum des ampoules soit techniquement limitées à 1.000 heures.

DRILLES

Cette doctrine s’appliqua bien entendu à la gamme sans fin - elle - des produits sortis de l’imagination, également infinie, des ingénieurs dopés par les génies du marketing.

Un passionnant reportage diffusé il y a quelques temps sur la chaîne de télévision franco-allemande Arte, intitulé « prêt à jeter » met en évidence que le système a cru en force et en beauté et qu’il est devenu implacable. Pire : totalement accepté par l’immense majorité de la population des consommateurs. Ou presque. 

Ainsi, nous pénétrons dans l’intimité d’une imprimante qui ne veut plus rien faire. Morte ? Non blessée seulement ! L’appareil détient en son sein une petite puce qui, comme les "répliquants" de Blade Runner, programme sans état d’âme le trépas de son fonctionnement.

Son propriétaire, un forcené jusqu’auboutiste, n’abdique pas et fini par trouver auprès d’un ingénieur russe un logiciel qui neutralise la puce et hop ! L’imprimante se remet à galoper. Magique. Sauf pour le fabricant…

L’obsolescence programmée ne remplit pas, alors, les poubelles. Ce qui est providentiel. L’imprimante est donc prête à fêter ses anniversaires. Comme la sainte ampoule de Livermore.

 

 

 

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 15:03

 

 

Viande de cheval : Ikea retire ses boulettes de viande dans 15 pays européens

Le Monde.fr avec Reuters | 25.02.2013 à 12h36 • Mis à jour le 25.02.2013 à 15h01


 

 

Un magasin Ikea.

 

Le géant du meuble, Ikea, qui vend et sert également des spécialités culinaires, a annoncé lundi qu'il retirait de la vente dans 15 pays européens des boulettes de viande surgelées, vendues par paquet de un kilo, car elles contiendraient du cheval selon les résultats d'un test réalisé en République tchèque.

"Nous prenons cette affaire très sérieusement et retirons de la vente les paquets d'un kilo de boulettes de viande surgelées en Slovaquie, République tchèque, Hongrie, France, Grande-Bretagne, Portugal, Italie, Pays-Bas, Belgique, Espagne, Chypre, Grèce et Irlande", ainsi que la Suède et le Danemark, a indiqué une porte-parole du groupe, Ylva Magnusson. Ikea a précisé que ses "propres contrôles n'ont pas révélé de traces de viande chevaline", mais qu'il allait "naturellement approfondir ses recherches".

 

Lire la note de blog : Plats cuisinés : comment savoir ce qu'il y a dedans


VIANDE DE CHEVAL DANS DES CANNELLONIS EN ESPAGNE

En outre, de la viande de cheval a été trouvée en Espagne dans des cannellonis soi-disant farcis avec du bœuf, a annoncé lundi le ministre espagnol de l'agriculture, Miguel Arias Canete, en marge d'une réunion avec ses homologues européens à Bruxelles.
 

"Nous avons trouvé des traces d'ADN de cheval dans des cannellonis avec une farce de viande dans la péninsule Ibérique", a affirmé M. Canete en marge d'une réunion avec ses homologues européens consacrée notamment à l'examen de ce scandale, qui affecte une quinzaine de pays européens. "Nous avons déjà informé les autorités régionales, les associations de consommateurs et les entreprises concernées", a-t-il ajouté sans plus de précisions

 

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 14:54

 

Le Monde - sosconso.blog

 
in Share1

Au Salon de l'agriculture, François Hollande a déclaré, samedi 23 février: "Je veux que, à terme, il y ait un étiquetage obligatoire sur les viandes qui sont insérées, introduites dans les plats cuisinés."

Où en est la législation ? Pour l'heure, il est seulement obligatoire de mentionner l'espèce contenue dans le plat (bœuf, porc...), et non l'origine géographique, rappelle la Commission européenne.  

De 2008 à 2011, le Parlement européen et le Conseil ont voté un nouveau règlement (1169/2011) concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires.

LIcence CC Scott Bauer, USDA

Celui-ci prévoit que l’étiquetage de l’origine ne devienne obligatoire, en 2014, que pour la viande fraîche ovine, caprine, porcine et de volaille.

"Lorsque cette législation a été négociée, les eurodéputés socialistes français ont demandé que la viande introduite dans les plats cuisinés soit étiquetée, comme la viande fraîche", indique leur porte parole au Parlement européen. "La droite a bloqué nos ambitions, à la demande de l'industrie agro-alimentaire, qui a indiqué ne pas savoir faire."

Dans ce texte figure donc seulement l'obligation, pour la Commission, de présenter un rapport sur l’indication obligatoire du pays d’origine ou du lieu de provenance pour la viande utilisée en tant qu’ingrédient, au plus tard le 13 décembre 2013.

Le rapport doit comprendre "une analyse des coûts et des avantages de l’introduction de telles mesures, y compris les incidences juridiques sur le marché intérieur et l’impact sur le commerce international".

La France souhaite que la Commission aille plus vite, et qu'elle rende son rapport bien avant la fin 2013.

Si le rapport était positif – ce qui n'est pas assuré –, la Commission pourrait proposer une modification du règlement, qui devrait être votée par le Conseil et le Parlement : encore des mois d'attente.

La Commission rappelle que, dans l'affaire des lasagnes au cheval roumain, les plats cuisinés étaient étiquetés "viande de bœuf" : "S'il y a fraude, l'étiquetage ne change rien."

Dans l'immédiat, les distributeurs ou les

 

industriels peuvent étiqueter volontairement l'origine de leur viande.

Intermarché,  Findus et Carrefour se sont ainsi engagés à le faire et à n'utiliser que de la viande d'origine française dans leurs plats préparés.

Lire aussi : "Il neige : qui doit balayer devant ma porte ?"
ou "Ski : attention aux accidents"

 

 

 

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 12:01

 

enviro2b.com

 

Publié par Rédaction le 25/02/13
© Enviro2B - Tous droits réservés

 

Sushi saumon

 

Vous avez aimé les lasagnes au cheval, vous aimerez le scandale américain de l’étiquetage des poissons. Un tiers des poissons consommés aux Etats-Unis seraient mal étiquetés, et l’objet d’une gigantesque fraude selon une étude publiée par l’ONG américaine Oceana.

Les consommateurs de poissons ont du « sushi » à se faire. Réalisée par une association écologiste de protection des océans, l’analyse ADN de 1 215 échantillons d’aliments collectés dans 674 magasins et restaurants outre-Atlantique est édifiante. Globalement, 33% des échantillons se révèlent mal étiquetés, ce pourcentage montant même à 52% en Californie.

L’étude met au jour une fraude généralisée et extrêmement rémunératrice permettant de vendre aux consommateurs des poissons bon marché pour des poissons plus nobles. Concrètement, 33% des échantillons se sont révélés non-conformes à l’espèce affichée sur l’étiquette. La palme revient aux échantillons contenant en principe du thon et du vivaneau, suivis par les morues, les flétans et les bars.

La fraude touche également les restaurants, et en premier lieu les établissements de sushis, dont les cartes se révèlent fausses dans 3/4 des cas. Ces fausses informations concernent les espèces, mais aussi l’origine des poissons. Sont ainsi commercialisés comme sauvages, des poissons d’élevage, ou encore des poissons en voie d’extinction comme des poissons non protégés.

L’Europe également touchée

Si aucune étude cette envergure n’a encore été réalisée en Europe, de nombreuses erreurs d’étiquetage ont été déjà été constatées souligne Oceana. En 2011, une étude en Irlande avait révélé que 28% des produits contenant en principe du cabillaud étaient mal étiquetés, et contenaient en fait une espèce moins durable, ou moins chère, du merlan de la goberge et encore du lieu noir. Dans les pays méditerranéens comme l'Espagne, l'Italie et Malte, l'espadon est ainsi souvent remplacé par du requin peau bleue, similaire en goût et en apparence, mais beaucoup moins cher.

« Certains des substitutions de poissons constatées sont vraiment inquiétantes. En plus d'être trompés, de nombreux consommateurs se voient refuser le droit de choisir de consommer les poissons en fonction de leur santé ou des préoccupations environnementales » affirme le Dr Kimberly Warner, auteur du rapport et chercheur à Oceana.

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 19:59

Lire aussi

Les ministres passent mais la direction générale du Trésor demeure : l’extinction programmée du Crédit immobilier de France (CIF), un scandale d’État, réalise une ambition très ancienne de la haute fonction publique de Bercy de voire disparaître cette institution financière atypique et de récupérer au passage tout ou partie de ses fonds propres pour alimenter le tonneau des Danaïdes des finances publiques. Dans ce dossier, la « ligne du parti », celle qu’on entend dans les milieux officiels, veut que le CIF, tout spécialement son ancienne direction générale, soit responsable de cette disparition, par refus systématique d’adosser l’établissement à une institution bancaire plus « classique ». Mais l’histoire contredit la propagande.

 

Claude Sadoun: qui veut noyer son chien...  
Claude Sadoun: qui veut noyer son chien... © CIF

La première tentative d’adossement du CIF remonte en fait à l’année 2001 – Claude Sadoun, le coupable désigné, étant déjà aux commandes. Il s’agit déjà de conforter le processus de refinancement du CIF qui, ne disposant pas de dépôts, lève des fonds sur les marchés obligataires en émettant des titres vendus à des investisseurs institutionnels français et étrangers. Le projet porte sur le rachat aux AGF de Entenial, l’ancien Comptoir des Entrepreneurs sévèrement secoué par la crise immobilière française du début des années 90 et fusionné avec la banque La Hénin. C'est le troisième « spécialiste » du financement immobilier derrière le Crédit foncier de France (CFF) et le CIF. Dans ce cadre, un protocole signé avec HypoVereinsbank, approuvé à l’unanimité par le conseil d’administration du CIF, prévoit la montée en puissance par étapes de la banque allemande au capital de l’ensemble issu de la fusion avec Entenial, jusqu’à une éventuelle prise de contrôle.

Mais le pouvoir politique, le gouvernement Jospin finissant, ne l’entend pas de cette oreille. En marge du congrès des HLM de Toulouse, la secrétaire d’État au logement, Marie-Noëlle Lienemann, s’oppose « violemment » au projet. Ce qui entraînera le désistement des Allemands en juin 2001, selon un dirigeant régional du CIF à l’époque. Aujourd’hui encore, la sénatrice socialiste assume son opposition, tout en distinguant ses propres motivations de celle du Trésor qui, dit-elle à Mediapart, « considérait que ce n’était pas une solution ». L’enjeu, déjà, ce sont les fonds propres appartenant aux Saci (sociétés anonymes de crédit immobilier), entités actionnaires du CIF liées au mouvement HLM. « Puisque c’était l’aide publique qui avait permis l’accumulation de cet argent, je ne voyais pas pourquoi il devrait filer vers une banque allemande », dit l'ancienne ministre.

 

Le raid Borloo-Copé sur les fonds propres du CIF

 

M.N. Lienemann, violemment contre le rapprochement avec HypoVereins  
M.N. Lienemann, violemment contre le rapprochement avec HypoVereins © PS

Militante de l’accession sociale à la propriété, Marie-Noëlle Lienemann souhaitait récupérer « une partie » des fonds propres des Saci afin de financer des « réserves foncières » au bénéfice du secteur HLM, un projet qui ne verra jamais le jour. Quant à la dimension proprement bancaire de l’opération, l’adossement à HypoVereins, elle reconnaît « avoir alerté » Laurent Fabius, ministre de l’économie et des finances. « HypoVereins, ajoute-t-elle cependant, nous avons toujours pensé que c’était un leurre, destiné à écarter une solution de rapprochement avec les Caisses d’Epargne. »

 

À vrai dire, on a du mal à saisir le sens d’un tel rapprochement, puisque le CFF avait été absorbé par les Caisses d’épargne. Mais c’est bien le genre de mécano financier dont se délecte la direction du Trésor, dont le directeur est alors Jean-Pierre Jouyet, « meilleur ami » de François Hollande et aujourd’hui directeur général de la Caisse des Dépôts. C’est d’ailleurs le CFF qui tirera du feu les marrons de l’échec imposé au CIF, en mettant la main sur Entenial en 2004. Ce qui lui permettra ensuite d’acquérir le statut de banque, une évolution toujours refusée au CIF qui devait rester cantonné dans sa « mission sociale ».

C’est un autre gouvernement, de droite celui-là, qui va faire échouer une seconde tentative de rapprochement du CIF avec BNP Paribas. Le projet, qui prévoit un adossement  complet du CIF à une BNPP apportant l’UCB à un grand pôle spécialisé dans le crédit immobilier, est validé fin 2005 par les instances du prêteur immobilier. Mais en janvier 2006, le tandem Jean-Louis Borloo (dont le ministère à tiroirs inclut le logement) et Jean-François Copé, ministre délégué au Budget, lance un nouveau raid sur les fonds propres appartenant aux actionnaires du CIF.

La manœuvre passe par un amendement du gouvernement, le n°277, au « projet de loi national pour le logement » porté par Borloo. Les 59 Saci se voient réduites de manière autoritaire à une stricte « mission d’intérêt général dans le domaine du logement ». L’amendement 277 donne au gouvernement le pouvoir de décider par ordonnance des nouvelles règles de fonctionnement de ces sociétés et impose la cession de leurs filiales concurrentielles. Cela fait, « les fonds qui ne sont pas nécessaires à l’accomplissement de leur objet reçoivent une affectation conforme à l’intérêt général », prévoit l’amendement. En fait, l’intérêt général à bon dos : il permet, selon les calculs du Trésor, de mettre la main sur 1,5 des 2,8 milliards qui figurent alors au capital des Saci.

S’engage alors un long bras de fer entre le CIF, ses actionnaires et le gouvernement Villepin, qui occupera toute l’année 2006 et aura comme premier résultat de faire échouer le rapprochement avec BNP Paribas. La banque de Michel Pébereau se résoudra à développer une activité comparable en interne sous la marque BNP Paribas Personal Finance. L’armistice entre les deux camps se traduit finalement, la loi étant votée en décembre 2006, par un « prélèvement exceptionnel » de 500 millions d’euros sur les fonds propres du groupe CIF, une « spoliation » qui traumatisera pour toujours les sociétés actionnaires.

 

Le "benign neglect" du Trésor

En avril 2007, avant donc le début des turbulences financières mondiales via la crise des subprimes aux États-Unis, nouvelle relance du projet d’adossement, avec un mandat confié à la banque d’affaires Oddo. C’est le nom des Banques populaires qui sort du chapeau. Mais là, les administrateurs ne suivent plus la direction générale du CIF. Pour deux raisons, selon une source proche du dossier. Comme le CIF, les Banques Populaires, dirigées à l’époque par Philippe Dupont, sont constituées d’entités régionales et les baronnies locales n’adhèrent pas au projet de rapprochement avec un concurrent. Autre motif, les grandes manœuvres de la fusion entre les Banques populaires et les Caisses d’Épargne, « qui ont déjà le CFF dans leur escarcelle », sont déjà lancées et vont entraîner de sérieuses turbulences pour les composantes du futur ensemble, culminant dans le désastre financier Natixis. C’est cette difficulté intrinsèque au rapprochement de structures décentralisées, qui condamnera également un adossement au Crédit agricole, également étudié. 

Après la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, qui fragilise l’ensemble du système bancaire européen, l’idée même de reprendre un bilan de 34 milliards d’euros pétrifie légitimement les candidats potentiels. Mais le système de refinancement du CIF sur les marchés, garanti de facto par la Banque centrale européenne comme pour l’ensemble du système financier européen, va pourtant fonctionner encore sans anicroche jusqu’en février 2012, quand l’agence de notation Moody’s, envisage sans crier gare, dans le cadre d’une mise sous revue générale des notes des établissements financiers européens, d’abaisser de quatre échelons celle des structures financières du CIF. À quelques mois d’intervalles, l’agence se contredit. Que s’est-il passé entre temps ? Rien. Le CIF gagne de l’argent, affiche un bilan sain, se refinance sans difficultés, peut même éviter le plus souvent de se présenter aux guichets de la BCE. La direction générale du CIF, prête à attaquer Moody’s en justice (ce que l’État américain vient enfin de faire avec sa concurrente Standard and Poor’s), en est fermement dissuadée par le Trésor, la Banque de France et l’ACP (Autorité de contrôle prudentiel).

L’attitude du Trésor, dans cette période marquée par un changement de pouvoir politique, est celle du « benign neglect » (désinvolture), selon des témoins directs. En mars 2012, le directeur Ramon Fernandez s’interroge dans un document écrit sur « l’opportunité d’aider le CIF ». Pour une administration qui a mobilisé des centaines de milliards d’euros en garanties publiques en faveur du système bancaire français en 2008-2009, la réponse ne va manifestement pas de soi. Hervé de Villeroché, chef du service du financement de l’économie, laisse échapper à un interlocuteur que « si le CIF dépose le bilan, ce n’est pas un problème ». Le Trésor croit pouvoir sortir de sa manche le recours à la Banque Postale. En mai 2012, Ramon Fernandez semble découvrir la lettre que le PDG de la Banque Postale, Philippe Wahl, avait envoyée au Trésor pour indiquer qu’il n’était pas intéressé par le dossier. Manifestement, elle s’était égarée dans les étages de Bercy.

 

« Les pauvres doivent rester locataires »

Quand on sait l’importance que les agences de notation accordent dans leur méthodologie au soutien implicite des Etats aux banques opérant sous leur juridiction, la désinvolture manifeste du Trésor français équivaut à un appel au meurtre. Lorsqu'en août 2012 tombe le verdict de Moody’s, une dégradation de trois échelons, Bercy, confronté brutalement au danger d’une contagion systémique qui pourrait atteindre l’ensemble du système bancaire français, doit en urgence étendre la garantie de l’État aux émissions obligataires des structures de financement du CIF. On connaît la suite.

Courageusement, le ministre de l’économie et des finances, Pierre Moscovici, exécutant passif d’une orientation ancienne et « trans-partisane », imputera aux « exigences » de la Commission européenne l’engagement d’une procédure d’extinction du CIF en échange de la garantie de l’État. Ce qui lui vaudra un démenti public du commissaire à la Concurrence Joaquim Almunia. Bruxelles n’avait rien exigé du tout pour la bonne raison qu’aucune demande, même exploratoire, ne lui avait alors été transmise. Moscovici a donc menti. À noter qu'en accordant, le 21 février, à la garantie de l'État, la Commission européenne ne parle pas d'extinction du CIF et reconnaît que la chute de l'établissement présentait un risque de système en France. Elle donne six mois au gouvernement français pour trouver une issue. 

Par-delà la convoitise d’un État « en faillite » à l’égard de tout ce qui ressemble à une « cagnotte » bonne à prendre, les fonds propres du CIF et les revenus de la gestion en extinction représentant des milliards d’euros mis à l’encans, on ne peut que s’interroger sur les motifs de cette indifférence, pour ne pas dire hostilité, à l’égard d’un acteur important du financement social de l’accession à la propriété. Marie-Noëlle Lienemann en donne peut-être la clef : « Chez ces gens-là, à Bercy, on a toujours considéré que les pauvres devaient rester locataires. » Si c’est vrai, objectif atteint, le nombre des ménages modestes devenant chaque année propriétaire de leur logement, a été pratiquement divisé par deux en dix ans. Et ce n’est pas disparition du CIF qui va permettre d'inverser la tendance.

 


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23 février 2013 6 23 /02 /février /2013 20:29

 

http://www.dailymotion.com/video/xxhua2_les-banques-une-mafia-qui-a-pris-le-pouvoir_news#.USkjxTdWSn9

 

 

 

 

Le 13 février 2013, Nicolas Dupont-Aignan était l'invité de «Ça Vous Regarde - Le Débat » sur LCP pour débattre de la réforme bancaire avec Michel Rocard et Jacques Sapir
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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 14:15

 

 

Rue89 - Jean-Jacob Bicep - Député européen

Publié le 21/02/2013 à 13h04

 

 


Des bananes (Ian Rasley/Flickr/CC)

 

Je méconnais les règles de la physique médiatique, mais assurément elles existent. Comment expliquer sinon, que certaines nouvelles pèsent des tonnes et que d’autres pèsent moins qu’une plume ? Pourquoi par exemple, un tel engouement des rédactions sur « la crise des lasagnes de cheval » et à peine un bruissement d’ailes sur le dossier du chlordécone ? Le trébuchet médiatique est terriblement injuste.

« Chlordé… quoi ? », me direz vous ? Chlordécone. Une molécule contenue dans le pesticide pulvérisé sur les plants de banane en Guadeloupe et Martinique des années durant, empoisonnant ainsi la terre de ces îles. il s’agit de l’un des plus grands scandales environnementaux de ces dernières années, qui malgré les efforts inlassables des lanceurs d’alerte, n’a pas encore entraîné une réponse forte de la part des pouvoirs publics.

Résumons. Le chlordécone appartient aux tout premiers insecticides mis sur le marché, comme le DDT ou le lindane. Très vite, leur nocivité est avérée. En 1976, les Etats-Unis interdisent le chlordécone, et dès 1979 l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclare le pesticide « possiblement cancérogène pour l’homme et perturbateur endocrinien ».

Liberté de polluer pour les Békés

Mais voilà : suite à des cyclones qui causèrent d’importants dégâts pour les bananeraies des Antilles, les planteurs de banane réclament du chlordécone pour lutter contre le charançon. En 1981, le ministère de l’Agriculture accède à leur demande. La société Laurent de Laguarigue, grosse plantation béké martiniquaise, rachète le brevet. La pollution peut continuer. Des études accablantes [PDF] conduisent cependant le gouvernement à interdire l’utilisation du chlordécone en1990.

Mais comme, visiblement, la liberté de polluer est inscrite dans la déclaration des droits de l’homme et du béké, les planteurs obtiendront encore pourtant deux dérogations successives leur permettant d’utiliser le funeste pesticide jusqu’en 1993. Avec des conséquences dont la gravité doit heurter la conscience. Jugez-vous mêmes.

Une contamination pour plusieurs siècles

Entre 1973 et 1993, l’utilisation du pesticide a entraîné la contamination des sols, des récoltes et des nappes phréatiques. La partie de la population qui cultive ses propres légumes n’est pas épargnée, et les expositions persisteront pendant plusieurs siècles.

Et ce n’est pas sans conséquence sanitaire pour la population. Le fait d’avoir été exposé au pesticide est associé à un risque augmenté de développer le cancer de la prostate, ’’notamment chez les personnes possédant une concentration en chlordécone supérieure à 1 microgramme par litre de sang’’ selon un article publié dans la revue Journal of Clinical Oncology.

Retard de développement des enfants

L’Inserm et l’Institut de recherche sur la santé, l’environnement et le travail (Irset) sur la cohorte Timoun (enfant, en créole) a permis de suivre, avec le CHU de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), 1 042 femmes et leurs enfants depuis la grossesse. Elle a mis évidence « une association significative » entre l’exposition prénatale au chlordécone et une baisse de la mémoire visuelle et de la motricité fine des enfants observés. En langage courant, on parlerait de retard de développement causé par le pesticide. Quel parent accepterait tranquillement une telle révélation ?

Qu’on me pardonne alors, la question qui va suivre, mais elle mérite d’être posée, tant on a parfois l’impression, que, éloignées des yeux du législateur, Guadeloupe et Martinique sont tenues en lisière des droits les plus élémentaires.

Sera-t-il nécessaire, pour enfin attirer l’attention de l’opinion et des pouvoirs publics sur la situation environnementale et sanitaire de la Guadeloupe et de la Martinique, de mettre du chlordécone dans les lasagnes ?

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