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12 juillet 2013 5 12 /07 /juillet /2013 19:39

 

 

Le Monde.fr

10.07.2013 à 18h42 • Mis à jour le 11.07.2013 à 08h01 | Par Paul Benkimoun

 


 


En Grèce, des travailleurs immigrés ramassent des fraises pour 25 à 30 euros par jour.

Spécialisée dans la question des pesticides, l'association Générations futures a révélé, mardi 9 juillet, les résultats d'une enquête montrant que les fraises d'origine espagnole ou française vendues en France comprennent dans plus de deux tiers des cas (71,42 %) des résidus de produits phytosanitaires ayant une activité de perturbateur endocrinien (PE).

De telles substances, susceptibles d'interférer avec les mécanismes hormonaux, sont présentes dans 65,38 % des échantillons produits en France et dans 78,26 % de ceux en provenance d'Espagne, selon les analyses effectuées par le laboratoire belge Fytolab. De plus, deux échantillons français sur 26 (soit 7,69 %) et deux échantillons espagnols sur 23 (soit 8,69 %) contenaient un pesticide interdit en Europe depuis au moins six ans. Trois autres échantillons français (11,53%) et deux autres échantillons espagnols (8,69%) contenaient des substances autorisées dans le pays mais pas sur la fraise.

 

"PRENDRE DES MESURES IMMÉDIATES ET FORTES"

Ces données sont rendues publiques alors que le ministère de l'écologie français a mis en place, en février, un groupe de travail destiné à l'aider à définir, pour le mois de juillet, sa stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE). "Nous alertons nos dirigeants sur la nécessité de prendre des mesures immédiates et fortes pour réduire l'exposition des populations aux pesticides PE et d'adopter une stratégie nationale sur les PE ambitieuse ", déclare François Veillerette, porte-parole de Générations futures.

L'association, qui participe au groupe de travail, salue les avancées du texte en cours de validation. Elle s'inquiète cependant de dispositions prévoyant de pouvoir " réviser les critères d'exclusion " de certaines substances, retirées du marché après une "étude d'impact " prenant en compte les "conséquences en matière de protection de la santé, de l'environnement ainsi que de substances actives disponibles. " Selon elle, ce serait un recul par rapport au règlement européen de 2009, "qui se base sur la dangerosité intrinsèque des pesticides reconnus PE".

 

Paul Benkimoun

 

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10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 13:50

 

Un petit rappel de ce que fait Coca-Cola dans le monde, et dans la plus pure impunité. Que se soit en Inde, au Mexique, en Indonésie, en Malaisie, ou en Afrique, Coca-Cola pille l'eau, assèche les nappes phréatiques et contamine l'environnement au détriment des populations pauvres locales. C'est ce pillage systématique de l'eau qui permet à Coca-Cola de vendre ses bouteilles de 2L moins cher qu'un litre d'eau minérale et donc de rendre les populations dépendantes de ce poison...et Coca est souvent la seule alternative de liquide potable à un prix abordable pour bon nombre de populations sur la planète. Et comme Coca n'autorise tout ses revendeurs, à qui ils fournissent aussi les frigos, à ne vendre que les produits Coca dans leurs frigos, vous avez en place un des plus beau système d'asservissement des populations et de destruction de l'environnement légal au monde...
Consommer c'est être complice !

 


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8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 20:45

 

 

Rue89

 

Appli 08/07/2013 à 16h49
Philippe Vion-Dury | Journaliste Rue89

 

 

Lorsque les premières révélations sur Prism, le programme de surveillance de la NSA, sont tombées, le gouvernement américain et les services de renseignement se sont retranchés derrière un terme peu connu du grand public : la métadonnée.

Une métadonnée, c’est en quelque sorte une donnée sur une donnée. On peut trouver dans ce tiroir sémantique :

  • numéros de téléphone sortants et entrants ;
  • heure, date et localisation des appels (pas leur contenu) ;
  • émetteur, destinataire et date des courriels (pas leur contenu, encore une fois) ;
  • titre de l’e-mail ;
  • recherches internet ;
  • transactions bancaires ;
  • carnets d’adresses sur les réseaux sociaux.

Selon les autorités américaines, collecter les métadonnées des internautes ne signifie pas les espionner.

Un appli pour y voir plus clair

Pour permettre au public de visualiser ce concept, une équipe du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a développé une application qui permet à l’internaute de visualiser ses métadonnées Gmail, le service de messagerie de Google.

 


Les métadonnées du Gmail de Will Hunting : démo sur le site du MIT (Immersion.media.mit)

 

Le programme baptisé « Immersion » demande à l’utilisateur d’entrer son adresse et son mot de passe Gmail puis balaye l’ensemble des courriels échangés depuis la création du compte. En quelques secondes, l’application crée un graphique interactif et dynamique constitué de petites bulles pour chaque correspondant, plus ou moins grosses selon le volume d’échanges, et les liant entre elles.

Une expérience « émotionnelle »

Selon César Hidalgo, professeur au MIT Media Lab et créateur du projet, les metadonnées ont évolué ces dernières années pour concerner de plus en plus les individus et leurs habitudes. Il y voit une expérience « émotionnelle » plus que technique : à travers les métadonnées, c’est nous-mêmes que nous examinons.

Et il est vrai qu’on se surprend vite à jongler avec les outils et naviguer dans les sphères sociales à géométrie variable qui grossissent ou rapetissent au fil du temps, avec quelques surprises à la clef – comme réaliser qu’on a cessé de correspondre avec un ami il y a dix-huit mois, ou que la rédactrice en chef de Rue89 est en passe de détrôner sa propre mère du podium des échanges épistolaires.

L’appli « Immersion » en vidéo (en anglais) ici

Et si l’on ajoute Skype ? Et Facebook ?

Passé l’amusement et la musique d’ascenseur de la vidéo promotionnelle, reste un certain malaise face à la puissance d’un tel outil. On imagine tout ce qu’un œil étranger qui se poserait sur le graphique pourrait apprendre de la vie de la personne bien réelle qui se cache derrière ces bulles.

Poussons le concept plus loin : maintenant qu’on a vu ce que pouvait fournir comme informations les simples métadonnées de Gmail, imaginons que l’on y ajoute celles des conversations Skype et Facebook, des relations sur les réseaux sociaux, des correspondances téléphoniques, recherches sur le moteur Google, applis smartphones téléchargées, des journaux lus et privilégiés et de toutes les transactions passées en ligne...

Résultat : un profil de la vie numérique, sociale et intellectuelle de tout individu utilisant la Toile, avec en première ligne ceux dont l’activité est intense et insouciante.

L’or de la décennie

Se pose enfin la question de l’usage fait de ces métadonnées. Car comme le souligne César Hidalgo, « tout le monde les traque ». Les métadonnées sont l’or de cette décennie : elles sont collectées tout à fait légalement et revendues à des annonceurs qui calibrent leur publicité sur le profil ainsi établi.

Un commerce florissant dont les internautes, qui en sont l’origine et la cible, ne voient pas un dollar et ignorent totalement qui détient – et exploite – les fragments de leur vie numérique.

La métadonnée fait rapetisser la Toile

Autre problème : la métadonnée fait rapetisser la Toile. Le moteur de recherche Google ou les sites marchands vont orienter les recherches de l’internaute selon le profil qu’ils en auront dressé. Le but est de l’orienter vers ce qu’il est susceptible d’apprécier le plus, ce qui correspond le mieux à son cercle social ou son emplacement géographique.

Les résultats d’une recherche ne seront donc pas les mêmes selon les individus, chacun se heurtant à une bulle en verre bâtie par des algorithmes eux-mêmes bâtis sur les métadonnées. Un système assez éloigné des aspirations de liberté et d’universalité qui ont fondé Internet.

 

MERCI RIVERAINS ! Pierrestrato
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7 juillet 2013 7 07 /07 /juillet /2013 21:55

 

 

Lefigaro.fr

 

La viande est écoulée essentiellement dans des cantines scolaires ou les restaurants hospitaliers.

 

Des bovins testés positifs à la tuberculose sont abattus et mis dans le circuit alimentaire dans les collectivités en Grande-Bretagne ou exportés vers le continent.

 

Correspondant à Londres

C'est un rosbif au goût un peu amer que nos voisins Britanniques exportent chez nous. Selon le Sunday Times , des carcasses de viande bovine infectée par le germe de la tuberculose sont abattues dans un abattoir au Royaume-Uni et exportées vers la France, la Belgique et les Pays-Bas. Le journal avait révélé la semaine dernière que 28.000 bêtes testées positives à la tuberculose étaient offertes à la consommation chaque année.

De grandes enseignes comme les supermarchés Tesco, Sainsbury's, ou Waitrose, ainsi que les chaines McDonald's et Burger King ont refusé de vendre cette viande. Celle-ci serait écoulée essentiellement dans des cantines scolaires ou les restaurants hospitaliers. Les animaux testés positifs sont retirés des troupeaux afin d'éviter d'autres contaminations, moyennant une compensation de l'Etat à l'éleveur. Une agence vétérinaire publique (Animal Health and Veterinary Laboratories Agency) les revend ensuite, en toute connaissance de cause, à un abattoir du Sommerset, filiale du grossiste en viande irlandais ABP UK. Les carcasses sont exportées sans étiquetage particulier.

Risque de transmission faible

Les élevages français sont exempts de tuberculose. Le risque de transmission de l'animal à l'homme est jugé très faible mais pas nul. Le développement de la tuberculose peut prendre des années et il est difficile de remonter à la cause de contamination. Outre la viande, le lait peut être porteur de la bactérie. L'agence de santé du Royaume-Uni a lancé une nouvelle étude pour tenter d'établir l'origine des cas de contamination récente à la tuberculose.

«C'est surréaliste. Cette pratique devrait être immédiatement arrêtée. Il est bizarre qu'une agence publique soit impliquée là-dedans. Comme pour le scandale de la viande de cheval, le principe de précaution devrait s'appliquer lorsqu'il s'agit d'alimentation et de santé», a réagi Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne dans le Sunday Times. Le grossiste ABP reconnaît que «environ dix à vingt animaux sont traités chaque semaine» et «la viande est exportée sous forme de carcasses à divers clients en Europe continentale».


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7 juillet 2013 7 07 /07 /juillet /2013 21:07

 

huffingtonpost.fr

  Publication: 07/07/2013 18h17

 

Le timing est malheureux pour Google, mais il nous permet de mettre en lumière une contradiction fondamentale qui n'a que trop duré.

En effet, alors qu'est projetée dans nos salles de cinéma la comédie "Les Stagiaires", la face cachée de Google est mise en lumière par l'ancien sous-traitant des services de sécurité américain Edward Snowden. Une face cachée qui devrait déranger ses utilisateurs aussi bien à titre individuel que professionnel. La confiance sans limite que nous accordons aux produits Google: recherche, agenda, emails, chats, visionnage de vidéos (Youtube) et j'en passe, ne serait pas forcément méritée. Nos données ne seraient pas seulement exploitées commercialement pour un ciblage publicitaire optimal, mais carrément livrées à des organismes étatiques ou para-étatiques étrangers comme la NSA et ses nombreux prestataires.

Je ne prends pas ici la posture juridico-philosophique d'organismes comme la CNIL, mais bien celle de l'utilisateur final, du client qui paie de plus en plus pour ces services et pas seulement avec la monnaie de singe des données personnelles. Aujourd'hui, de nombreuses entreprises font le choix du cloud au travers de la solution Google Apps et confient ainsi au géant de Mountain View l'ensemble de leurs documents et échanges électroniques. Ces entreprises ne seraient-elles pas en droit d'exiger une protection de leur big data face à des regards à la fois trop curieux et illégitimes?

 

"Les stagiaires": un film de propagande?

Alors oui bien sûr, il est possible de recourir au stratagème du soft power hollywoodien et de miser sur le sourire naïf d'Owen Wilson et le regard vide de Vince Vaughn pour faire passer la pilule. Mais comment un tel stratagème cousu de fil blanc pourrait-il fonctionner? En particulier sur un public européen qui lit depuis des semaines à quel point l'administration américaine et ses affidés de la Silicon Valley n'ont aucun respect pour leurs représentations diplomatiques, ambassades, méta-données de réseaux cellulaires ou échanges sur Skype?

Evidemment, le service de communication de Google a rassuré tout le monde en affirmant que rien n'avait été versé en échange de cette campagne de promotion pour la "culture Google", mais est-ce que cela change quoi que ce soit? Le film repose uniquement sur les dimensions flatteuses de cette "culture": l'embauche de petits génies, la cafétéria de toutes les couleurs ou la supposée pensée "out of the box". Nulle place n'est laissée aux ambiguïtés nombreuses de cette organisation dont le mantra don't be evil (ne soyez pas le diable) vient de prendre un nouveau coup de griffe.

 

Servir ses clients ou le gouvernement US: un choix à faire

Il est probablement temps que, devant leur puissance et les services qu'elles fournissent au monde entier, les grandes entreprises du Web US deviennent un peu plus résistantes aux demandes du gouvernement américain. Elles ont réussi en grande partie cet exploit dans le domaine fiscal, en mettant en place une optimisation de leur imposition à la fois planétaire et sans précédent. Elles doivent maintenant s'attacher à offrir une garantie plus forte pour les données de leurs usagers ; cette protection est un pré-supposé, elle devrait être le premier de leurs engagements contractuels.

Seul au milieu des géants, Twitter n'a jusque là jamais semblé céder aux gouvernements sans livrer réellement bataille. Des manifestants du mouvement Occupy Wall Street aux auteurs des tweets #UnBonJuif en France, Twitter résiste autant qu'il le peut aux pressions. Le réseau social de microbloging n'est d'ailleurs pas cité au nombre des sociétés ayant collaboré avec le programme de la NSA. Difficile cependant de savoir si le réseau a refusé de participé, s'il a participé sans qu'on le sache ou s'il n'a tout simplement pas été sollicité.

Il est capital de prendre conscience que le danger ne réside pas seulement dans le fait d'être espionné mais aussi dans le risque de voir ses données distribuées aux quatre vents. Le cas Snowden démontre qu'un pays qui accorde l'habilitation "Secret Défense" (ou son équivalent local) à des centaines de milliers de personnes ne peut plus protéger de secrets. Il existe probablement une multitude de petits Snowden dépourvus de toute propension au whistle-blowing (lancer l'alerte), mais qui pourraient faire le choix plus rémunérateur du chantage ou de l'espionnage économique pour un concurrent. Les sociétés américaines qui fournissent des services de cloud se doivent de nous en protéger.

Il est entendu que l'exemple Google a été choisi en raison de sa dimension emblématique et de sa volonté d'abuser d'un certain soft power, mais le raisonnement exprimé dans cet article pourrrait s'étendre à de nombreux autres acteurs de la Silicon Valley.


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5 juillet 2013 5 05 /07 /juillet /2013 17:56

 

 

Médiapart - Blog

"François Hollande a affirmé lundi à propos des soupçons d'espionnage américain visant l'UE que la France ne pouvait "pas accepter ce type de comportement" et demandé que "cela cesse immédiatement". "On ne peut avoir de négociations qu’une fois obtenu ces garanties", a-t-il affirmé. BFM TV

 

On savait que les grandes oreilles de la NSA (National Security Archives) espionnaient à tout va tous les internautes du monde entier ainsi que les communications téléphoniques notamment des Etats-Unis et d'Europe au travers d'un programme nommé PRISM. Les fournisseurs d'accès US et Microsoft, Google, Facebook, Apple, Twitter...communiquent directement leurs données à la NSA ce qui permet de surveiller les communications internet de millions de personnes en Europe et aux USA. D'après les documents divulgués par Edward Snowden, le système d'espionnage britannique serait tout aussi intrusif et surveillerait tout courrier électronique, fichier ou texte expédié d'Europe par un système de surveillance dont le nom de code est "Tempora". On savait que des documents confidentiels obtenus par le Guardian révèlent que le centre d'espionnage de la Grande-Bretagne, le Government Communications Headquarters (GCHQ), a intercepté des communications de politiciens étrangers lors de sommets internationaux, en travaillant étroitement avec la National Security Agency (NSA) américaine. Cette entente internationale sur les écoutes téléphoniques remonte à la fin de la seconde guerre mondiale par des traités secrets entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni où NSA et GCHQ colaborent activement. L'organisation de ces écoutes est connue sous le nom de "Five Eyes" ("cinq yeux"). Elle regroupe les agences de renseignement électromagnétique des Etats-Unis, du Royaume-Uni, du Canada, d'Australie et de la Nouvelle-Zélande.  Selon le Guardian, les conversations téléphoniques, le contenu de courriels, de messages sur Facebook, l’historique de l’activité en ligne d’un internaute seraient enregistrées. L'agence pourrait traiter 600 millions de communications téléphoniques chaque jour.

Il y avait un PRISM états-unien, un PRISM britannique en étroite collaboration et on est en passe de découvrir qu'il y aurait un PRISM français.
Ainsi, selon le quotidien Le Monde, la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) procèderait de même "en collectant systématiquement les signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs ou les téléphones en France, tout comme les flux entre les Français et l'étranger : la totalité de nos communications sont donc espionnées. L'ensemble des mails, des SMS, des relevés d'appels téléphoniques, des accès à Facebook, Twitter, sont ensuite stockés pendant des années".
Ce Big Brother à la française pourrait être connecté lui aussi à l'instar des services britaniques du GCHQ au réseaux de la NSA. Hollande a feint la plus grande surprise face aux révélations de Snowden en déclarant qu'il voulait que "cela cesse et dans les meilleurs délais" tout en sachant qu'il en était de même par les services spéciaux français. Qu'en est-il du lien avec la NSA dans le cadre de la coopération atlantiste ?

Révélations sur le Big Brother français 
Révélations sur le Big Brother français© Le Monde



Selon L'Express 7 juin 2013Internet, SMS : comment Thales va mettre les réseaux français sur écoute, les conversations téléphoniques, SMS, MMS, Internet... dès cet été seraient sur surveillance (en cas de commission rogatoire). Les opérateurs privés ont déja signé : Orange, Bouygues, Free, SFR...

 

Dès cet été, les écoutes autorisées par la justice vont être centralisées au sein de la plate-forme nationale des interceptions Dès cet été, les écoutes autorisées par la justice vont être centralisées au sein de la plate-forme nationale des interceptions © L'Express


Le projet de Big Brother à la française aurait pour objectif de "permettre de centraliser en un seul point plus de 5 millions de réquisitions judiciaires (liste des appels téléphoniques, identité d'un abonné derrière un numéro...) et près de 40 000 écoutes autorisées par les juges dans le cadre de leurs enquêtes." Les prérogatives de l'Etat en matière de surveillance du web "sont désormais tombées entre les mains d'une société privée (même si "l'Etat est actionnaire")". La multinationale Thalès échapperait pour grande partie au contrôle de l'Etat. La question reste donc posée : quelles sont les liens de coopération entre la NSA, le GCHQ et la DGSE dans le cadre de l'OTAN ? La France communique t-elle déja ses données aux agences anglo-saxonnes ? Et si oui dans quel cadre ? Pour la simple lutte anti-terroriste ?

 


L'hypocrisie du "chef de guerre" Hollande apparaît de plus en plus tangible. Snowden est interdit de séjour en France (ainsi qu'en Grande-Bretagne, ou en Allemagne), l'avion du président Moralès soupçonné d'avoir voulu faire fuir l'ancien agent de la NSA a été interdit de survoler le territoire français. La France néocolonie états-unienne ?

 
© (DR)

Peut-on croire sérieusement que le PRISM à la française n'est pas en étroire collaboration avec celui des USA ?
N'était-ce point les autorités françaises qui escomptaient pouvoir travailler la main dans la main avec la NSA au nom de la prétendue lutte contre le terrorisme ?

Dans un rapport parlementaire français daté de 2004, la mission d'information sur la coopération internationale pour lutter contre le terrorisme constatait que les USA "ont des capacités en matière de renseignement technique qui sont sans commune mesure avec celles des Européen", mais que "le partage des renseignements « captés » par les capacités techniques américaines (...) semble très satisfaisant".
Hollande a proposé de dénoncer les accords transatlantiques mais s'agit t-il d'une réelle volonté ou bien d'un simple discours démagogique pour rassurer le bas peuple ?
Au travers de l'accord transatlantique allons-nous vers un "Six-eyes" comprenant la France ?

Pour ceux qui pensent pouvoir résister aux grandes oreilles, quelques conseils :

- Le Monde Comment vous protégez vos données sur Internet

- PRISM - Astuces contre le cyberespionnage

 

 

 

 

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4 juillet 2013 4 04 /07 /juillet /2013 17:15

 

 

04.07.2013 à 11h12 • Mis à jour le 04.07.2013 à 17h03 | Par Jacques Follorou et Franck Johannès

 
 
Comment la DGSE espionne.

Si les révélations sur le programme d'espionnage américain Prism ont provoqué un concert d'indignation en Europe, la France, elle, n'a que faiblement protesté. Pour deux excellentes raisons : Paris était déjà au courant. Et fait la même chose.

Le Monde est en mesure de révéler que la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, les services spéciaux) collecte systématiquement les signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs ou les téléphones en France, tout comme les flux entre les Français et l'étranger : la totalité de nos communications sont espionnées. L'ensemble des mails, des SMS, des relevés d'appels téléphoniques, des accès à Facebook, Twitter, sont ensuite stockés pendant des années.

Si cette immense base de données n'était utilisée que par la DGSE qui n'officie que hors des frontières françaises, l'affaire serait déjà illégale. Mais les six autres services de renseignement, dont la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), les douanes ou Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment, y puisent quotidiennement les données qui les intéressent. En toute discrétion, en marge de la légalité et hors de tout contrôle sérieux. Les politiques le savent parfaitement, mais le secret est la règle.

Lire aussi : "Tous les services de renseignement occidentaux s'espionnent"

  • Un dispositif clandestin

Ce Big Brother français, petit frère des services américains, est clandestin. Pourtant, son existence figure discrètement dans des documents parlementaires. Les huit députés et sénateurs de la délégation parlementaire au renseignement rappellent, dans leur rapport du 30 avril, que "depuis 2008, des progrès ont été réalisés en matière de mutualisation des capacités, notamment en ce qui concerne le renseignement d'origine électromagnétique, opéré par la DGSE au profit de l'ensemble de la communauté du renseignement".

Les parlementaires proposent même d'aller plus loin, de "renforcer les capacités exploitées par la DGSE" et de "consolider l'accès des autres services aux capacités mutualisées de la DGSE".

  • La cible : les "métadonnées"

Les services de renseignement cherchent non pas le contenu des messages, mais leur contenant. Il est plus intéressant de savoir qui parle et à qui que d'enregistrer ce que disent les gens. Plus que les écoutes, ce sont ces données techniques, les "métadonnées", qu'il s'agit d'éplucher.

La DGSE collecte ainsi les relevés téléphoniques de millions d'abonnés – l'identifiant des appelants et des appelés, le lieu, la date, la durée, le poids du message. Même chose pour les mails (avec possibilité de lire l'objet du courrier), les SMS, les fax... Et toute l'activité Internet, qui passe par Google, Facebook, Microsoft, Apple, Yahoo!... C'est ce que la délégation parlementaire au renseignement appelle très justement "le renseignement d'origine électromagnétique" (ROEM), traduction du Sigint (signal intelligence) de la NSA.

Ces métadonnées permettent de dessiner d'immenses graphes de liaisons entre personnes à partir de leur activité numérique, et ce depuis des années. De dessiner une sorte de journal intime de l'activité de chacun, tant sur son téléphone que sur son ordinateur. A charge ensuite pour les services de renseignement, lorsqu'un groupe intéressant a été identifié, d'utiliser des techniques plus intrusives, comme les écoutes ou les filatures.

  • Un supercalculateur boulevard Mortier

Le dispositif est évidemment précieux pour lutter contre le terrorisme. Mais il permet d'espionner n'importe qui, n'importe quand. La DGSE collecte ainsi des milliards de milliards de données, compressées et stockées, à Paris, sur trois niveaux, boulevard Mortier, dans les sous-sols du siège de la DGSE.

Le directeur technique de la DGSE depuis 2006, Bernard Barbier, a évoqué le dispositif en public à deux reprises, en 2010, lors du Symposium sur la sécurité des technologies de l'information et des communications, puis devant l'Association des réservistes du chiffre et de la sécurité de l'information, des propos rapportés sur de rares sites spécialisés, dont Bug Brother, le blog de Jean-Marc Manach hébergé par Le Monde.

Bernard Barbier a alors parlé du "développement d'un calculateur à base de FPGA" (des circuits logiques programmables), qui est "probablement le plus gros centre informatique d'Europe après les Anglais", capable de gérer des dizaines de pétaoctets de données, – c'est-à-dire des dizaines de millions de gigaoctets. La chaleur dégagée par les ordinateurs suffit à chauffer les bâtiments de la DGSE...

La France est dans le top 5 en matière de capacité informatique, derrière les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, Israël et la Chine. M. Barbier estimait à 4 milliards le nombre d'objets connectés en 2013, avec un débit de l'ordre de 1 milliard de communications simultanées. "Aujourd'hui, nos cibles sont les réseaux du grand public, indiquait le directeur, parce qu'utilisés par les terroristes."

La DGSE, à la tête de "la plus forte équipe de crypto-mathématiciens" de France, pénètre les systèmes informatiques – et collecte évidemment des millions de données personnelles.

  • Un renseignement "mutualisé"

Les autres services de renseignement français ont accès en toute discrétion à cette gigantesque base de données, sobrement baptisée "infrastructure de mutualisation". Il s'agit de la direction du renseignement militaire (DRM), la direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD), la direction centrale de la sécurité intérieure (DCRI), la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), de Tracfin et même du petit service de renseignement de la préfecture de police de Paris.

Selon le Sénat, 80 % des moyens de la direction technique de la DGSE sont utilisés par ces autres services. Chacun donne le nom de la cible visée à son interlocuteur de la DGSE, qui répond "hit" (touché) ou "no hit" selon qu'elle figure ou non dans la base de données. Puis les services de la DGSE rendent intelligibles les métadonnées, en y ajoutant du renseignement classique.

Les demandes de consultations sont loin de se limiter au seul terrorisme ou à la défense du patrimoine économique. Le libellé très flou de la protection de la sécurité nationale permet notamment d'identifier les entourages de personnalités au plus haut niveau de l'Etat, quelles que soient leur qualité et la nature des liens espionnés.

  • Absence de contrôle

Le dispositif est parfaitement illégal – "a-légal", corrige l'un des patrons d'une des agences de renseignement. "Le régime juridique des interceptions de sécurité interdit la mise en œuvre par les services de renseignement, d'une procédure telle que Prism, assure la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL). Chaque demande de réquisition de données ou d'interception est ciblée et ne peut pas être réalisée de manière massive, aussi quantitativement que temporellement. De telles pratiques ne seraient donc pas fondées légalement." La CNIL ne peut infirmer ou confirmer l'existence du système français – elle n'a d'ailleurs pas accès aux fichiers de la DGSE ou de la DCRI.

La loi encadre certes strictement les interceptions de sécurité, autorisées par le premier ministre, sur avis de la Commission nationale consultative des interceptions de sécurité (CNCIS), mais n'a en rien prévu un stockage massif de données techniques par les services secrets. "Voilà des années que nous sommes dans l'autorisation virtuelle, confie l'un des anciens patrons des services. Et chaque agence se satisfait bien de cette liberté permise grâce au flou juridique qui existe autour de la métadonnée."

Un parlementaire confirme "qu'une grande part des connexions électroniques en France est effectivement interceptée et stockée par la DGSE". Mais officiellement, "l'infrastructure de mutualisation" n'existe pas.

Regarder nos explications en vidéo

Jacques Follorou et Franck Johannès

 
 

 

 

 

 

 


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4 juillet 2013 4 04 /07 /juillet /2013 16:50

 

 

Médiapart

|  Par François Bonnet

 

 

La cour d'appel de Versailles a condamné Mediapart dans l'affaire Bettencourt. Son arrêt nous ordonne de supprimer dans les huit jours toute citation des enregistrements clandestins effectués par le majordome, à l'origine de ce qui est devenu un scandale d'Etat. L’application à la lettre d'un tel arrêt signifierait sans doute la fin de Mediapart, écrasé sous les poids des amendes, et un musellement de la liberté de la presse.

 

Saisie par Olivier Pelat, le tuteur de Liliane Bettencourt, la 1ère chambre civile de la cour d’appel de Versailles a, dans un arrêt rendu ce jeudi (à consulter ici et ), condamné Mediapart pour atteinte à l'intimité de la vie privée. Elle nous ordonne de retirer sous huit jours « toute publication de tout ou partie de la retranscription des enregistrements illicites réalisés au domicile de Liliane Bettencourt », ceci sous astreinte de 10.000 euros par jour de retard et par infraction constatée, et nous fait injonction de ne plus publier « tout ou partie de ces enregistrements sur tous supports, électroniques, papier ou autre », cela toujours sous astreinte.

Liliane BettencourtLiliane Bettencourt© (Reuters)

Mediapart, qui n'a publié que des informations d'intérêt public, formera un pourvoi en cassation contre cette décision qui contredit les textes européens sur le droit à l’information. Par ailleurs, la chambre criminelle de la Cour de cassation a, le 31 janvier 2012, reconnu que les enregistrements réalisés par le majordome de Liliane Bettencourt étaient une preuve recevable dans la procédure pénale pour « abus de faiblesse » qui a été instruite à Bordeaux.

En quelques lignes de considérant, la présidente de la cour d’appel de Versailles, Marie-Gabrielle Magueur, a fait plusieurs choix, par cet arrêt du 4 juillet 2013:

- D’abord effacer ce qui est devenu une page d’histoire de ce pays : comment la femme la plus riche de France, à la tête d’un des plus grand groupes mondiaux, fraudait le fisc, dissimulait ses avoirs, négociait avec le pouvoir politique, celui-ci faisant pression sur la justice. Cela a existé, il est donc interdit d’en parler.

- Ensuite tenter d’étouffer sous le poids des amendes un site d’information indépendant, Mediapart, qui en juin 2010 a révélé cette affaire qui est aussitôt devenue un scandale d’Etat.

- Ensuite encore, nous interdire d’exercer notre métier, c’est-à-dire d’informer sur les multiples enquêtes judiciaires ouvertes à la suite de nos révélations, enquêtes qui se poursuivent aujourd’hui avec auditions, mises en examen et renvois devant les tribunaux.

- Enfin, interdire à nos lecteurs de débattre de ce scandale que constituent les informations contenues dans ces enregistrements.

Bienvenue donc chez Ubu Roi de Versailles ! L’application à la lettre de l’arrêt du 4 juillet ne se révèle pas seulement une atteinte insupportable au droit de l’information, une lecture ahurissante de la convention européenne des droits de l’homme, un coup de gomme stalinien effaçant l’un des événements les plus importants du quinquennat Sarkozy.

Il a des conséquences très concrètes pour Mediapart avec, disons-le, la menace réelle de provoquer notre disparition.

Car que dit cet arrêt ? Il ordonne d’abord, dans les huit jours suivant la notification officielle du jugement, «le retrait du site, sous astreinte de 10 000 euros par jour de retard et par infraction constatée, de toute publication de tout ou partie de la retranscription des enregistrements illicites réalisés au domicile de Liliane Bettencourt».

Un exemple : nous avons publié ce même 4 juillet un article sur la décision que viennent de prendre les juges de Bordeaux de renvoyer devant le tribunal correctionnel Eric Woerth et Patrice de Maistre pour trafic d’influence dans l’affaire de la Légion d’honneur (à lire ici). Pour comprendre cette décision des juges, il faut justement se référer aux enregistrements. Ce que fait Michel Deléan en rappelant ce que disait Patrice de Maistre à Liliane Bettencourt au sujet de Florence Woerth, le 23 avril 2010 : « Le fait que vous ayez une femme de ministre, chez nous, tous les journaux, tous les trucs disent, euh, oui tout est mélangé, etc., bon. J'avoue que quand je l'ai fait, son mari était ministre des finances (du budget, NDLR), il m'a demandé de le faire. »

 
© (DR)

Cet article est désormais interdit, où il nous en coûtera 10000 euros par jour. Sauf à ne plus citer ces enregistrements donc à rendre incompréhensibles les faits.

«Tout ou partie de la retranscription des enregistrements». Il ne s’agit donc pas de supprimer de nos archives quelques-uns de nos premiers articles donnant de manière exhaustive le contenu de ces enregistrements quand il relevait du seul intérêt public. «Partie» : c’est donc un mot, une phrase, une brève citation qui nous sont désormais interdits sous peine d’amendes à répétition.

747 millions d’euros d'amende par mois!

Disons le tout net. Imagine-t-on un instant que nous continuerons  à couvrir les informations judiciaires en cours en cachant aux lecteurs les raisons véritables de telle ou telle avancée de l’enquête ? Faudra-t-il, article après article, insérer l’image «CENSURE» en lieu et place de ces citations, comme l’ont fait les journaux sous la dictature Pinochet, à la fin de l’ère Ceaucescu ou certains correspondants étrangers à Moscou durant la période soviétique ?

L’absurdité –pour ne pas dire plus- ne s’arrête pas là. Nous voilà contraints de retirer toute citation de ces enregistrements et ce, pas seulement dans nos articles. Dans les dizaines de milliers de commentaires qui les ont accompagnés. Dans les milliers de billets de blogs que vous, abonnés, avaient écrits.

Une simple requête « affaire Bettencourt » dans notre moteur de recherche signale 894 articles et 1615 billets de blogs. Petit calcul : 894+1615x10000 euros d’amende= 16.150.894 euros par jour. 484,5 millions d’euros par mois ! Marie-Hélène Smiejan, directrice générale de Mediapart, nous l’a confirmé : «Nous ne les avons pas !»

Autre recherche, cette fois par Google avec la requête « site mediapart.fr bettencourt+enregistrement ». 2490 résultats indique Google. 2490x10000 euros d’amende= 24.900.000 euros par jour. 747 millions d’euros par mois ! 

Et nous ne comptons pas là les commentaires, non indexés par notre moteur de recherche et pas plus par Google (d’ailleurs merci d’avance de ne plus citer ces enregistrements dans vos commentaires...). Nous faudra-t-il aller relire un par un les presque 2 millions de commentaires postés sur Mediapart?

 

Patrice de Maistre. 
Patrice de Maistre.© (Reuters)

C’est dire combien cet arrêt aussi ahurissant que liberticide, signe d’une justice marchant sur la tête, est une menace pour l’ensemble des médias comme des citoyens. Il acte un fait : un tribunal peut interdire de citer des informations d’intérêt public et, qui plus est, tombées de longue date dans le domaine public.

Nous voilà de plus condamnés à verser solidairement 20.000 euros à Liliane Bettencourt et 1.000 à son gestionnaire de fortune Patrice de Maistre. En révélant l'ampleur de la fraude fiscale, les douze comptes non déclarés à l'étranger, Mediapart a, entre autres, permis à la puissance publique d'opérer une redressement fiscal qui dépasse les 100 millions d'euros...

Certains verront quelque ironie ou comme un joyeux humour de second degré dans cette invraisemblable décision des magistrats versaillais. Certes. Nous préférons plus simplement nous en indigner tant nos libertés fondamentales de journalistes et de citoyens sont ici radicalement mises en cause.

 

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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 16:16

 

 

Le Monde.fr

30.06.2013 à 21h06 • Mis à jour le 02.07.2013 à 14h40 | Par Angela Bolis

 


 

 

Les variétés paysannes de blé en voie de disparition
 
Jean-François Berthellot devant sa variété Japhabelle, dans sa ferme du Lot-et-Garonne.

 

"Qu'est-ce que ça veut dire, une variété, quand on réfléchit au mot ?", interroge Jean-François Berthellot, les pieds enfoncés dans la terre collante de ses champs de blé. Dans sa ferme du Roc, dans le Lot-et-Garonne, l'agriculteur, membre du réseau Semences paysannes, en manie une conception quelque peu tombée en désuétude, mais qui a le mérite de donner un sens à l'adjectif "varié" qui s'y cache.

Il en est ainsi de sa Japhabelle, dont il est particulièrement fier. Une variété paysanne – qu'il nomme aussi "population" – haute, robuste, qui mêle des épis plus ou moins barbus, plus ou moins épais, et dont le vert tendre tire, selon les plants, sur le blond, le roux ou le noir bleuté. Elle associe en fait vingt familles de blés différents.

 

 

La banque de graines de Jean-François Berthellot. Dans les parcelles expérimentales de Jean-François Berthellot.

 

Entre sa banque de graines et ses champs, Jean-François Berthellot a amassé quelque 200 variétés de blé – en plus de ses autres cultures de légumineuses et de céréales. Une collection qu'il tient à conserver de manière vivante aussi, dans une mosaïque de petites parcelles cultivées, pour que les plantes puissent continuer à évoluer et s'adapter à leur environnement. Il y pousse des blés d'Andalousie ou des montagnes de Turquie, de l'amidonnier, ancêtre du blé dur, et même, dans un coin, un nouveau graminé en phase de domestication. 

 

Lire aussi le reportage sur la réserve mondiale de semences de Spitzberg (Norvège) : "Graines en stock"


Partant de quelques graines – collectées au gré des échanges avec d'autres agriculteurs ou dans les banques de semences d'Europe et d'ailleurs –, le paysan les sème, puis sélectionne les meilleurs plants, les multiplie d'année en année, et observe, pendant cinq ou six ans : leur croissance, leur résistance aux maladies, aux parasites, au climat, leur capacité à ne pas ployer sous les pluies d'orage, leur brillance et les nuances colorées de leurs épis mûrs, qui le renseignent sur la qualité de leur gluten.

Petit épeautre dans les parcelles expérimentales de Jean-François Berthellot.

 UNE VARIÉTÉ VARIÉE, MAIS NON RECONNUE

La diversité génétique de ces variétés leur permet de mieux résister aux maladies – qui contamineront moins facilement l'ensemble de la parcelle, sans ajout de pesticides –,  .

Mais la différence, avec une monoculture ou une variété homogène, se fait aussi ressentir dans le produit fini du blé. Le pain par exemple. Le paysan peut en attester : il est aussi meunier et boulanger et a, de fait, la main sur toute la chaîne de production, "du grain au pain". Ce qui lui permet de tester directement les résultats de sa récolte, selon ses propres critères de sélection : "une palette gustative plus colorée, des produits moins uniformisés, de meilleures qualités nutritionnelles, et un gluten plus digestif – avec toutes ces allergies et ces intolérances au gluten causées par la sélection ultrapoussée des blés nains utilisés en agriculture intensive", explique-t-il. 

 

Production de la farine dans la ferme de Jean-François Berthellot.

 

Jean-François Berthellot enfourne son pain.

Juridiquement toutefois, la Japhabelle, comme chacune des 90 "variétés-populations" que Jean-François Berthellot a créées, n'est pas reconnue comme une variété. Ce type d'obtention paysanne, devenue rarissime en France, n'entre en fait dans aucune règlementation sur le commerce des semences, dans aucun catalogue officiel.

 

 ÉROSION DE LA BIODIVERSITÉ CULTIVÉE

"Pour moi, il y a un raté historique, estime l'agriculteur. Pendant des milliers d'années, les cultivateurs ont fait de la création variétale. Et au début du XXe siècle, ces savoirs et ces méthodes ont été accaparés par l'industrie semencière, qui n'ont pas les mêmes critères de sélection que nous : la productivité, la conservation dans les circuits longs de la grande distribution... Aujourd'hui encore, on fait tout pour déposséder le paysan de ce travail d'obtention de variétés."   

La filière semencière française est aujourd'hui la troisième plus importante au monde, et, selon l'interprofession (le GNIS), 72 sélectionneurs créent chaque année "plus de 600 nouvelles variétés qui viennent renouveler les 6 000 variétés de toutes les espèces proposées aux agriculteurs dans le catalogue français". En parallèle toutefois, la FAO (branche de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture) estime que trois quarts de la biodiversité cultivée s'est perdue au XXe siècle.

Dans le cas du blé tendre, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité note une "homogénéisation génétique très importante sur le territoire français", "surtout due à la baisse de la diversité génétique à l'intérieur des variétés cultivées" : les "variétés de pays", plus locales et hétérogènes, ont peu à peu été remplacées par des "lignées pures modernes", qui deviennent, à partir de 1964, "le seul type de variétés cultivées et autorisées à la commercialisation".

Conservation d'épis de blés dans la banque de graines de Jean-François Berthellot.

C'est à cette époque que les plantes ne correspondant pas aux critères qui définissent désormais toute nouvelle variété sont exclues du catalogue officiel – catalogue déterminant l'autorisation de leur commercialisation. Toute variété légale se définit alors par : sa distinction (différente des variétés existantes), son homogénéité (plantes identiques les unes aux autres), et sa stabilité (elles conservent les mêmes caractéristiques d'une génération à l'autre). L'objectif étant de protéger les obtenteurs de ces variétés grâce à un titre de propriété intellectuelle, et de garantir au consommateur des variétés pures et bien identifiées.

 

 UNE RÉFORME EUROPÉENNE AMBIGUË

Si ces règles commerciales ne s'appliquent pas à quelques variétés dites "de niche", dont la vente est limitée aux amateurs et en quantité, elles excluent en tout cas les variétés paysannes comme la Japhabelle. "Sur le terrain, on ne cultive pas un truc conceptuel, qui correspond aux critères de l'industrie, on cultive une variété qui évolue, qui est composée d'individus différents...", explique Jean-François Berthellot.

Toutefois, une vaste réforme européenne du marché des semences en cours paraît entrouvrir une porte, en créant un nouveau catalogue destiné aux variétés hétérogènes. En pratique cependant, des contraintes règlementaires – comme l'obligation de définir les parents qui ont engendré une nouvelle variété – leur barreraient la route, selon le réseau Semences paysannes. En revanche, il ouvrirait la voie aux variétés OGM, qui ne sont pas assez stables génétiquement pour entrer dans le catalogue officiel. 

 

Lire le décryptage :  "Des Etats-Unis à l'Europe, à qui appartiennent les plantes cultivées ?"


Ce vaste paquet législatif européen prévoit aussi un contrôle accru des agriculteurs qui travaillent avec leurs propres graines : d'une part en imposant des "auto-contrôles" sur ces semences qui, "pour les petites exploitations comme nous, vont être insurmontables financièrement", et d'autre part en enregistrant sur un fichier tous ces agriculteurs-semenciers. "Un fichage inadmissible", selon le paysan.

Jean-François Berthellot écoule toutes ses céréales et légumineuses en produits finis (pain, pâtes, paquets de lentilles, farine, etc.) et en vente directe à sa ferme, au marché ou aux magasins bio du coin.

Angela Bolis

Mobilisation contre le contrôle de maraîchers sur un marché en Ariège

 

 

Début juin, des paysans se sont rassemblés devant le siège régional de la DGCCRF (répression des fraudes) à Toulouse, munis de pancartes "légumes clandestins", pour manifester leur inquiétude et lancer une action de désobéissance civique, à la suite du contrôle de petits maraîchers dans l'Ariège. Ceux-ci vendaient, sur le marché de Lavelanet, des plants de légumes (tomates, poivrons, courgettes, aubergines...) – une "activité saisonnière annexe" jusqu'ici tolérée, expliquent la Confédération paysanne et le réseau Semences paysannes. Les agents, salariés par le GNIS (interprofession des semenciers) pour le compte de la DGCCRF, leur ont signifié l'obligation de détenir une carte du GNIS et l'interdiction de vendre des plants de variétés non-inscrites au catalogue officiel, sous peine d'une amende de 450 euros.

 

Lors de cette journée de mobilisation, la répression des fraudes a expliqué à une délégation d'agriculteurs qu'un "plan annuel de contrôles" avait en effet été décidé au siège central de la répression des fraudes, dans un but "pédagogique", rapportent les associations paysannes. Considérant "qu'il s'agit là d'un abus s'inscrivant complètement dans une logique de généralisation du fichage de (...) toutes les activités qui échappent au contrôle des multinationales de la semence", elles ont notamment exprimé leur refus d'adhérer de manière obligatoire au GNIS – qui "s'oppose à [nos] droits élémentaires de reproduire, d'échanger et de vendre les semences et les plants issus de [nos] propres récoltes" –, et revendiqué le droit de vendre et cultiver "toute la diversité des variétés paysannes, locales ou exotiques qui ne pourront jamais être toutes inscrites au catalogue". Des élus EELV ont aussi réagi à ce contrôle, dénonçant "une application zélée de la réglementation sur la propriété intellectuelle".

 

 

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28 juin 2013 5 28 /06 /juin /2013 21:41

 

youtube

DocumentaryFrenchTV 

 

 

 

Publiée le 19 mars 2013

Une enquête inédite sur les dessous des plans de sauvetage des banques européennes. 50 milliards d'euros en Grèce, 70 milliards en Irlande, 40 milliards en Espagne : au sein de la zone euro, les États se sont vus contraints les uns après les autres -- moyennant des sommes astronomiques -- de venir en aide aux banques pour compenser les pertes subies suite à des prêts pourris. Mais qui sont les véritables bénéficiaires de telles opérations ? C'est en posant cette question très simple que Harald Schumann, essayiste en économie et brillant journaliste, sillonne l'Europe à la rencontre des négociateurs politiques et financiers situés aux plus hauts niveaux de responsabilités. Et obtient des réponses pour le moins sidérantes. Car ceux qui ont été "sauvés" ne se trouvent pas -- comme on tend à vouloir nous le faire croire -- dans les pays en détresse, mais surtout en Allemagne et en France. En effet, une part importante des sommes débloquées finit dans les caisses des créanciers des banques sauvées. Quant aux financiers qui ont fait de mauvais investissements, ils se retrouvent protégés contre toute perte aux frais de la collectivité. Et ce contrairement aux règles de l'économie de marché. Pourquoi ? Qui encaisse l'argent ?

 

 

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