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10 août 2013 6 10 /08 /août /2013 18:06

 

 

express.be

 

  • 05 août 2013

 

 

  • par Audrey Duperron

 

 

 

 

D’après Likes.com :

 

Un phénomène récent. Cette tendance a débuté en 1976 avec l’eau gazeuse française Perrier. Ce n’est que dans les années 1990 que les bouteilles d'eau sont devenues communes sur le marché et qu’elles sont devenues un symbole de notre volonté de remise en forme et de notre préoccupation pour notre santé. Les États-Unis sont aujourd'hui le plus gros marché de l'eau en bouteille, suivis du Mexique, de la Chine et du Brésil.

 

Des marges de profit énormes. Aux Etats-Unis, l’eau du robinet coûte environ 0,03 cents le litre. En revanche, une bouteille d'eau de marque coûte environ 3 dollars (environ 2 euros) le litre, et presque 4 dollars (environ 3 euros) dans un restaurant chic ou une boîte de nuit à la mode. Même les marques les moins chères réalisent de très grosses marges, qui peuvent atteindre 280% dans les cas les plus extrêmes.

 

Un engouement fabriqué par la publicité. L'Américain moyen boit 220 litres d'eau en bouteille par an, et s’il en boit autant, c’est peut-être lié en grande partie aux campagnes publicitaires de grande envergure. Grâce à la publicité, l’eau en bouteille est devenue un article de luxe ; pourtant, l’eau en bouteille n’a pas grand-chose de plus que l'eau du robinet, si ce n’est que son goût peut être différent parce qu’elle est filtrée, et qu’elle contient une quantité négligeable de minéraux.

 

Des coûts environnementaux. L'illusion de la «meilleure eau » requiert qu’on y sacrifie des rivières et des ruisseaux, la pollution dégagée par les camions qui la transportent, l’énergie qu’ils réclament, la pollution des plastiques non dégradables qui sont mis en œuvre, et la gestion des centres de recyclage. Chaque année, il faut 1,5 million de tonnes de plastique pour fabriquer les bouteilles nécessaires pour embouteiller l’eau. Comme le plastique vient du pétrole, cela implique qu’il faut 1,5 millions de barils de pétrole chaque année pour produire les bouteilles qui contiendront l’eau. A cela, il faut ajouter la pollution causée par le rejet des toxines dans l’environnement.

 

La présence de produits nuisibles pour la santé. Les eaux en bouteille sont faiblement réglementées, alors qu’on estime que plus d'un tiers des marques testées contiennent des contaminants cancérigènes, ou qui peuvent perturber  le fonctionnement de l’organisme, alors même que les consommateurs croient que l’eau en bouteille leur apporte des bénéfices sur le plan de la santé.

 

Un impact sur les écosystèmes. Des sociétés comme Coca-Cola, Nestlé, Pepsi, Evian et Fidji Water gagnent des milliards de dollars grâce à l'eau. Ce faisant, ils menacent des écosystèmes entiers, en puisant l'eau de source des nappes phréatiques souterraines qui alimentent les cours d’eau, les puits et les fermes environnantes.

 

Le pouvoir des multinationales. Lorsque les sociétés acquièrent des droits exclusifs sur l’exploitation de l'eau d’une source, elle met en branle toute une armée de chercheurs, de consultants en relations publiques, d’avocats et de lobbyistes pour protéger ce contrat et tuer dans l’œuf toute contestation locale. Dans une petite vile du Pakistan, Nestlé a obtenu de pomper l’eau de la source locale, puis la firme l’enrichit avec des minéraux, et la vend sous la marque « Pure Life », qui est la marque la plus vendue dans le monde. Bien qu’elle soit captée localement, l’eau de Pure Life est souvent bien trop chère pour que les locaux puissent se la permettre. Dans des endroits tels qu’au Nigeria, où Nestlé a aussi un site, les familles dépensent la moitié de leur salaire en eau, et seuls les plus riches peuvent se payer l’eau Pure Life.

 

Le filtrage. Le problème avec l'eau du robinet, c’est qu'elle contient du chlore, utilisé pour éliminer les bactéries. Cela donne à l'eau un goût que beaucoup de gens n'aiment pas. Il est possible de se débarrasser de l’odeur du chlore en utilisant une carafe avec un filtre du type « Brita ». Pour réaliser des économies sur le filtre, il est possible de prolonger la durée d’utilisation du filtre indiquée par le fabriquant, la seule conséquence est que la durée du filtrage sera plus longue.

 

La même eau. On estime qu’environ 25% des bouteilles d’eau proviennent d’une source qui alimente l'eau du robinet. Bien sûr, l’eau en bouteille subit un processus de filtrage plus ou moins complexe.

 

L’eau, un droit humain? Peter Brabeck-Letmathe, l'ancien CEO de Nestlé, considère que l'idée selon laquelle l’accès à l'eau doit être considéré comme un droit humain universel est «extrême». Il préconise la privatisation de 98,5% de l'approvisionnement en eau « parce que les gens la considèrent comme un dû, ce qui fait qu’ils en gaspillent de très grandes quantités ».

 

 

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9 août 2013 5 09 /08 /août /2013 14:13

 

 

Le Monde.fr avec AFP

 

09.08.2013 à 02h49 • Mis à jour le 09.08.2013 à 11h42

 

 

 

 

Surveillance d'Internet : fermeture subite de deux services de mails sécurisés
 
Manifestation en soutien à Edward Snwoden, le 27 juillet.

Le service de messagerie chiffrée Lavabit, qu'Edward Snowden aurait utilisé pendant sa fugue à Moscou, a été brusquement fermé jeudi 8 août par son propriétaire, Ladar Levison, qui dit vouloir éviter d'être "complice de crimes contre le peuple américain".

 

"J'ai été contraint de prendre une décision difficile : devenir complice de crimes contre le peuple américain ou abandonner près de dix ans de dur labeur en fermant Lavabit. Après mûre réflexion, j'ai décidé de suspendre les opérations. En l'état actuel des choses, je ne peux pas raconter ce qui m'est arrivé ces six dernières semaines, même si j'ai par deux fois fait les demandes nécessaires".

La loi américaine autorise les services de renseignement à faire des demandes d'information auprès d'entreprises, qui sont ensuite tenues de ne pas en parler.

L'Electronic Frontier Foundation, une ONG défendant la liberté d'expression en ligne, souligne qu'il est "rare qu'un service de courriels décide de mettre la clé sous la porte plutôt que d'aller à l'encontre de ses valeurs". "L'étrange message de Lavabit et le manque d'informations sur ce cas est d'autant plus inquiétant pour les utilisateurs de services bien plus importants comme Google et Facebook, qui ont dû faire face à des pressions similaires", poursuit-elle.

Lire nos explications : "Prism, Snowden, surveillance de la NSA : 7 questions pour tout comprendre"

 

SILENT CIRCLE FERME AUSSI

Dans la foulée, l'entreprise Silent Circle a annoncé qu'elle fermait son service de courriels sécurisés, Silent Mail. "Mieux vaut être en sécurité que désolé", écrit l'entreprise sur son blog. A la différence de Lavabit, elle explique qu'elle n'a pas reçu de demande de la part des autorités et qu'elle envisageait cette mesure depuis plusieurs semaines.

Lavabit, un service de courriels sécurisés lancé au Texas il y a près d'une dizaine d'années, dit compter près de 350 000 utilisateurs. C'est notamment d'un compte enregistré sur ce site qu'Edward Snowden aurait contacté plusieurs journalistes pour les inviter à une conférence de presse à l'aéroport de Moscou, à la mi-juillet.

Silent Circle, fondée par un ancien des Navy Seals et qui compte parmi ses employés le fondateur de PGP, une technologie permettant le chiffrement des courriels, se vantait récemment d'une croissance de 400 % de son nombre d'utilisateurs, dans la foulée des révélations sur la surveillance de la NSA.

 

Lire aussi : "Le cryptage pour tous"

 

 

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9 août 2013 5 09 /08 /août /2013 13:21

 

 

raquel-garrido.net

Posté par le 07/08/2013 dans A la Une, Actus 

 

 

J'apprends dans les DNA que l'UMP et le PS ont voté en toute discrétion la suppression du référendum en cas regroupement de départements, de changement de limites d’une région, de regroupement de régions et de fusion d’une région et des départements qui la composent.

Dans les quatre cas, la loi impose un vote au suffrage universel, et pour une fois l'exigeance démocratique est forte puisqu'il faut l’accord de la majorité absolue des suffrages exprimés représentant au moins le quart des électeurs inscrits, ce qui détonne à une époque où la majorité des édiles se satisfait, sans mot piper, d'être élu dans un océan d'abstention.

Au creux de l'été, comme sont faites les meilleures réformes anti-démocratiques, Hervé Gaymard (UMP) et Olivier Dussopt (PS) ont ainsi fait voter un amendement au Code Général des Collectivités Territoriales.

Cela pourrait avoir pour conséquence de refaire voter les alsaciens qui avaient voté NON à la création d'une Collectivité Territoriale d'Alsace. Procès d'intention? Pas du tout.

Rappellons-nous du précédent européen, où l'habitude a été prise de refaire le suffrage lorsque les peuples ne votent pas selon les desideratas oligarchiques. En France, c'est le vote NON de 2005 qui a été contourné sans vergogne.

Pour une fois que le peuple avait le dernier mot.. on lui supprime! La réforme doit maintenant être étudiée au Sénat. Je m'attends au pire. Dans cette 5ème République où la souveraineté est concentrée entre les seules mains du Président de la République, la suppression d'un référendum populaire c'est une broutille. En fait, ces fous rêvent de supprimer le peuple!

LA VIDEO de la forfaiture! Il n’aura pas fallu plus de 3 minutes à Hervé Gaymard et Olivier Dussopt pour retirer le pouvoir aux citoyens.

 

 


Amendement 745 – 348827 par Sebastien_Brant

 

 


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8 août 2013 4 08 /08 /août /2013 15:48

 

Médiapart

|  Par Nicolas Chevassus-au-Louis

 

 

 

Entorses à la rigueur scientifique, retouche de clichés d'observation, lissage d'une courbe... Autant de falsifications de données qui conduisent à retirer un article d'une revue scientifique. Mais, depuis 1975, le taux de rétractation pour fraude a été multiplié par dix ! Pourquoi ? Premier volet d'une série d'enquêtes sur la junk science.

 

Experts en proie à des conflits d'intérêts, dissimulation de résultats, dépendance à l'égard des données fournies par l'industrie... L'affaire du Mediator a mis au jour nombre de dysfonctionnements, aux conséquences potentiellement dramatiques, dans l'évaluation des médicaments. Mais le plus inquiétant est peut-être ailleurs, en amont : dans la recherche biomédicale, menée pour l'essentiel par des laboratoires publics. Tandis qu'explose le nombre de publications scientifiques en sciences de la vie, les indices s'accumulent tendant à démontrer qu'elles sont de moins en moins fiables. Parmi les millions d'articles que publient chaque année les milliers de revues spécialisées dans les différents domaines de la biomédecine, une fraction croissante décrit des résultats erronés ou arrangés. Des expériences bâclées impossibles à reproduire. Voire des données frauduleuses. Comme le secteur financier miné par ses créances irrécupérables, la littérature scientifique en biologie et en médecine s'avère de plus en plus gangrénée par ces articles toxiques.

Une étude américaine publiée l'an passé dans les Proceedings of the National Academy of Science (consultable ici) l'a illustré de manière spectaculaire. Ses chercheurs ont examiné dans la base de données Pubmed, qui recense et indexe la quasi-totalité des articles scientifiques publiés en science de la vie et en médecine dans le monde entier, les articles ayant été retirés, après publication, par leurs auteurs. Cette procédure, dite de rétractation, permet à des scientifiques se rendant compte d'une erreur majeure commise dans leurs travaux de signaler à leurs collègues que cet article ne doit plus être cité. Telle est, du moins, la conception vertueuse que l'on s'en faisait. En fait, ont calculé les chercheurs américains, seul 21 % des 2 047 articles rétractés de la littérature scientifique depuis 1973 l'ont été pour ce motif. La première cause, de loin, est la fraude, avérée ou présumée : elle représente 43 % des rétractations. Les autres motifs en sont la duplication de publication pour 14 % des cas (l'usage étant que le résultat d'une expérience n'est publiée qu'une et une seule fois), le plagiat d'autres articles pour 9 %, le restant provenant des conflits entre auteurs. Surtout, souligne cette étude, ce taux de rétractation pour fraude ne cesse de progresser : il a été multiplié par dix depuis 1975 !

 

Explosition du nombre de rétractations 
Explosition du nombre de rétractations© : R.G Steen et al, « Why has the number of scientific retractions increased » PLOS One, 8 juillet 2013

Cette épidémie est particulièrement intense parmi les revues les plus prestigieuses, celles dont les articles sont les plus cités. Parmi les dix revues qui ont retiré le plus d'articles pour fraude, on trouve Science (32 articles), Nature (19 articles) ou encore Cell (13 articles) dans lesquelles tout biologiste rêve de publier. Il existe même une corrélation entre le « facteur d'impact » d'une revue (c'est-à-dire la moyenne du nombre de citations des articles de la revue par d'autres articles dans les deux années suivant leur parution) et son taux de rétractation pour fraude ou erreur.

 

Les fraudes par origine géographique 
Les fraudes par origine géographique© F.C Fang et al., « Misconduct accounts for the majority of retracted scientific publications », PNAS, 15 janvier 2013

Autre signe que c'est le cœur du système scientifique mondial qui est gangréné : les chercheurs travaillant aux États-Unis, en Allemagne ou au Japon, trois nations à la réputation scientifique ancienne, ont signé deux tiers des articles scientifiques reconnus frauduleux... Et la France ? Elle n'apparaît même pas dans l'étude ! De même, le blog retractionwatch, tenu scrupuleusement par un journaliste médical américain, ne recense que trois études françaises publiées dans des revues internationales ayant été rétractées depuis 2010. Contactés, leurs auteurs nous ont expliqué avoir demandé eux-mêmes le retrait de ces articles du fait de conflits entre auteurs dans lesquels la fraude n'entrait pas en jeu. Est-ce à dire que la science française est plus vertueuse ? Ou, plus probable, que la France, qui continue à briller en physique, est devenue une nation de second rang dans le domaine de sciences de la vie... Ce qui conduit les chercheurs du domaine à moins publier ?

Conséquences médicales

 

Yoshitaka Fujii 
Yoshitaka Fujii

Des exemples de fraudeurs ? Joachim Boldt, brillant anesthésiste allemand de l'hôpital universitaire de Ludwigshafen, dont 80 des articles publiés depuis 1999 ont été retirés après qu'il s'est avéré, suite à des alertes lancées par ses collègues, qu'il avait inventé nombre de patients qu'il décrivait. Naoki Mori, virologue japonais de l'université de Ryukyus, dont 36 articles sur un virus à l'origine de leucémie ont été rétractés du fait du trucage des images présentées par l'auteur. Ou encore Scott Reuben, médecin américain de la Tuft University spécialiste de la douleur, dont 18 articles ont été rétractés, l'auteur ayant reconnu avoir purement et simplement inventé les données. Le record, si l'on peut dire, est à ce jour détenu par le médecin japonais Yoshitaka Fujii, dont 172 articles consacrés à différents médicaments agissant contre les douleurs et les nausées post-opératoires, entièrement trafiqués, ont été rétractés.

Certes, ces fraudeurs en série ont été sanctionnés et bannis du monde scientifique. Joachim Boldt, poursuivi au pénal en Allemagne, a disparu. Scott Reuben a été condamné à six mois de prison et à une lourde amende... pour la fraude à l'assurance médicale qu'entraînaient ces publications fausses. Naoki Mori et Yoshitaka Fujii ont été licenciés par les institutions japonaises qui les employaient.

On peut également se rassurer en soulignant, que, s'il a décuplé en trois décennies, le taux de rétractation pour fraude reste minime : un pour 10 000 au pic observé pour les articles publiés en 2005.

Certes, mais, comme le fait observer le médecin et microbiologiste Arturo Casadevall, de l'Albert Einstein College of Medicine de New York, qui a dirigé l'étude parue dans les Proceedings of the National Academy of Science, « il est faux de croire que la fraude scientifique est un crime dont seul le criminel pâtit ». Précisément parce qu'elle touche à la santé, la fraude dans le domaine de la biomédecine est susceptible de conséquences gravissimes. Et Casadevall de prendre l'exemple de l'affaire Wakefield. 

 

L'article de Wakefield rétracté  
L'article de Wakefield rétracté

On a peu entendu parler, en France, de cette histoire très connue au Royaume-Uni. En 1998, le chirurgien Andrew Wakefield publie dans un journal médical réputé, The Lancet, la description de douze cas d'enfants autistes ayant été vaccinés par le vaccin “Rougeole Oreillons Rubéole” (ROR). Et suggère un lien de cause à effet. Wakefield, jouant les lanceurs d'alerte, s'exprime dans les médias. Panique. Le taux de vaccination chute rapidement au Royaume-Uni et, dans une moindre mesure, aux États-Unis. Les cas de rubéole s'envolent, et des rougeoles mortelles réapparaissent. Il faut cependant attendre 2010 pour que l'article, cité plus de 700 fois dans la littérature spécialisée, soit rétracté par The Lancet. Wakefield, dont il s'est avéré par la suite qu'il avait été financé par des groupes anti-vaccination, avait inclus dans son étude, portant déjà sur un très faible effectif, des cas sans rapport avec l'hypothèse qu'il entendait démontrer.

Plus insidieuse est la menace que fait peser l'existence dans la littérature spécialisée d'articles signés d'auteurs qui se sont révélés être des fraudeurs systématiques, mais qui n'ont pas été rétractés.

 

Joachim Boldt 
Joachim Boldt

L'Allemand Joachim Boldt en offre un cas d'école. La commission d'enquête qui a demandé la rétractation de 90 de ses articles ne s'est penchée, pour des raisons inconnues, que sur ses travaux datant d'après 1999. Que penser de ceux publiés avant cette date ? N'y a-t-il pas des raisons de penser qu'ils étaient tout aussi frauduleux ? La question n'est pas que spéculation intellectuelle. Boldt a tant publié dans sa spécialité que le fait d'intégrer, ou non, ses travaux à des méta-analyses (c'est-à-dire des études statistiques reprenant ensemble les données de toutes les études publiées) en change les conclusions.

Le médecin allemand a par exemple travaillé sur l'utilisation des hydroxy-éthyl amidons, produits qui gonflent le volume sanguin permettant ainsi de compenser les effets des hémorragies, dans le traitement des états de choc. La toxicité de ces produits pour le rein est bien connue mais les travaux de Boldt soutenaient que le risque valait la peine d'être pris. Mais si l'on enlève les sept articles de Boldt publiés avant 1999 de la méta-analyse, la conclusion change : les hydroxy-éthyl amidons causent plus de décès qu'ils ne sauvent de patients. Pourtant, ils restent toujours fréquemment utilisés par les réanimateurs, même si l'on commence à s'en méfier. Leur emploi causerait, selon le médecin Ian Roberts de la London School of Hygiene and Tropical Medicine qui a participé à la ré-analyse de la littérature scientifique sur les hydoxy-éthyls amidons, 200 à 300 morts par an dans le seul Royaume-Uni !

Peu de signalements

L'inquiétude du monde biomédical, surtout, vient du constat unanime que ces exemples spectaculaires, aux conséquences potentiellement dramatiques, de fraudes ne sont en fait que la face émergée d'un iceberg. « Les grands fraudeurs, qui fabriquent de toutes pièces ou falsifient délibérément leurs résultats, sont exceptionnels. Ils relèvent presque de la pathologie et ont toujours existé. Bien plus préoccupants sont les comportements qui ne relèvent pas au sens strict de la fraude, mais plutôt de petites entorses à la rigueur scientifique. On entre là dans une zone grise et incertaine, qui est la plus dangereuse pour la qualite de la science », analyse le biologiste François Rougeon, qui dirige le Comité de veille déontologique et de conciliation de l'institut Pasteur.

D'innombrables anecdotes de chercheurs, rapportées sous le couvert de l'anonymat, en témoignent : ici, on « cuisine » les données pour enlever les points qui sortent de la courbe que l'on souhaite obtenir ; là, on arrange, à coups de logiciels de retouche d'images, les clichés des observations au microscope ; ailleurs, on laisse publier des résultats douteux d'un étudiant avec lequel on s'entend mal parce que l'on souhaite surtout s'en débarrasser (la soutenance de la thèse étant conditionnée à la publication d'articles)...

 

Antoine Danchin 
Antoine Danchin

« Il y a une continuité entre les résultats "arrangés" et la fraude avérée. D'ailleurs, il est courant de dire qu'une expérience "a marché" ou "n'a pas marché". Bien sûr, personne ne rapporte l'expérience qui ne marche pas. Or, en toute rigueur, elle devrait être présentée. De même, la majorité des expériences de biologie ne sont faites qu'un très petit nombre de fois, ce qui fait, qu'en principe, elles ne veulent rien dire », explique le biologiste Antoine Danchin qui, après une longue carrière au CNRS et à l'institut Pasteur, dirige à présent la société AMAbiotics.

Plusieurs études de sociologie des sciences ont cherché à quantifier ces manquements quotidiens à l'éthique scientifique en envoyant à des milliers de chercheurs des questionnaires qu'ils pouvaient remplir de manière anonyme. Daniele Fanelli, de l'université d'Édimbourg, a regroupé une vingtaine de ces études menées entre 1986 et 2005 en une méta-analyse (consultable ici). Ses conclusions ? De l'ordre de 2 % des scientifiques admettent avoir une fois dans leur carrière fabriqué ou falsifié des résultats. Il y a, cependant, de fortes raisons de penser que ce taux est sous-estimé. De fait, 14 % des scientifiques déclarent avoir connaissance d'un collègue qui a embelli ses résultats... Bien que la moitié d'entre eux déclarent n'avoir rien fait pour signaler le problème.

Si l'on quitte les péchés capitaux que sont la fabrication et la falsification de données pour entrer dans la zone incertaine des péchés véniels (utiliser une méthode d'analyse dont on sait qu'elle n'est pas la plus pertinente mais qu'elle permet d'obtenir un résultat désiré, changer en cours d'étude la méthodologie, exclure de la publication les expériences qui ne confirment pas la thèse qu'elle défend...), le taux d'admission s'envole à 34 %. Ce travail regroupe des études faites sur toutes les disciplines, mais la méta-analyse montre, une fois encore, que le domaine de la recherche en biologie et en médecine est sur-représenté.

Ces petites entorses à la rigueur sont-elles de plus en plus fréquentes ? Nombre de chercheurs, en particulier parmi les plus expérimentés, en sont persuadés mais il n'existe pas d'études chiffrées permettant de confirmer, ou d'infirmer, leur impression. En revanche, deux études publiées coup sur coup en 2011 et 2012 par des chercheurs des firmes pharmaceutiques Bayer et Amgen ont marqué les esprits.

Ces chercheurs ont entrepris de reproduire, dans leurs propres centres de recherche, les résultats de laboratoires publics qui affirmaient avoir identifié des mécanismes biologiques pouvant servir de cibles pour la conception de nouveaux médicaments dans le domaine du cancer, de l'hématologie et des maladies cardio-vasculaires. Résultat : respectivement 25 %  et 11 % de reproductibilité. En d'autres termes, entre 75 et 90 % des résultats publiés dans les meilleures revues biomédicales ne sont pas reproductibles. Donc pas fiables. Pourquoi ? Impossible à dire. Mais les chercheurs d'Amgen ne mâchent pas leurs mots pour dire combien ils sont enclins à soupçonner que la tendance des chercheurs à arranger leurs données pourrait bien être la première cause de cette absence de reproductibilité. « Les éditeurs des revues scientifiques, leurs relecteurs, et les évaluateurs des demandes de financement, sont le plus souvent à la recherche de découvertes scientifiques simples, claires et complètes : des histoires parfaites. Il est donc tentant pour les chercheurs de publier seulement les données qui correspondent à ce qu'ils veulent démontrer, voire de cuisiner les données pour qu'elles correspondent à l'hypothèse sous-jacente. Mais le problème est qu'il n'y a pas d'histoire parfaite en biologie. »

D'où proviennent ces problèmes de fiabilité, dont la recherche biomédicale et plus encore l'industrie pharmaceutique se passeraient bien ? Suite au prochain volet de notre enquête.

 

 

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6 août 2013 2 06 /08 /août /2013 16:19

 

Rue89

 

Ce soir sur Arte 06/08/2013 à 17h14
Sophie Caillat | Journaliste Rue89

 

 

Si vous pensez que le label « commerce équitable » rémunère à son juste prix des petits producteurs, vous êtes dans une vision « simple et idyllique ». Celle qu’avait Donatien Lemaître avant de réaliser le film « Le Business du commerce équitable », diffusé ce mardi soir à 22h25, sur Arte.

Après avoir enquêté au Mexique, en République Dominicaine et au Kenya sur la face cachée de Max Havelaar et de Rainforest Alliance, le journaliste avoue sa « déception », lui qui trouvait profondément belle l’intention de départ. Quarante ans après sa naissance dans la mouvance tiers-mondiste, le commerce équitable est en partie devenu un « commerce de l’équitable ».

En République Dominicaine, île des Caraïbes qui fournit 33% des bananes équitables de la planète, des producteurs labellisés Max Havelaar emploient – pour ne pas dire exploitent – des clandestins haïtiens.

Certifiée commerce équitable depuis 2000, la coopérative Banelino [PDF], dirigée par une riche Néerlandaise, paie ses travailleurs sans-papiers 5 euros par jour (un peu moins que le salaire minimum recommandé en juillet 2013).

Face à une caméra qui a su se faire discrète, ceux-ci disent : « On ne ne peut pas parler devant le patron », et surtout :

« On ne sait pas ce que c’est le commerce équitable. »

 

 

L’organisme certificateur FLO, ainsi que Max Havelaar, ont refusé de s’exprimer devant la caméra, mais le réalisateur confirme :

« Selon comment vous définissez le commerce équitable, il ne se limite pas aux petits producteurs. Le label est accordé à de grands propriétaires terriens, même si ce n’est pas connu des consommateurs. »

Quant aux « forçats de la banane » ? « Ils se font payer leurs heures supplémentaires, ont une couverture santé et retraite, donc le patron a une politique sociale », résume Donatien Lemaître.

Des marges plus élevées pour les supermarchés

Nico Roozen, l’artisan de la modernisation de la filière, l’un de ceux qui a convaincu ses camarades qu’il ne fallait pas en rester aux magasins Artisans du monde mais vendre à la grande distribution, le dit lui-même dans le film :

« Même s’il est passé de 0,1% à 3-4% du marché dans certains pays, le commerce équitable à lui tout seul ne change pas le système. Il faut faire évoluer les multinationales. »

Pire, il lui rend service comme le détaille Philippe Juglar, ancien torréfacteur devenu consultant, et bon connaisseur de la filière café. D’après ses calculs (pas confirmés par la grande distribution, qui a refusé de communiquer), les marges des distributeurs seraient plus élevées sur du café commerce équitable que sur du café normal : 1,45 euro contre 1 euro par paquet.

 

Bonus du documentaire « Le Business du commerce équitable »

A l’ère de « l’équitable industriel », le consommateur se contente souvent d’un joli label, et accepte de payer plus cher un produit qui n’est pas tellement plus vertueux qu’un autre. Comme pour le thé Lipton labellisé Rainforest Alliance.

Au Kenya, la marque Unilever fait cultiver du thé dans des plantations géantes où les travailleurs gagnent 3 euros par jour, soit deux fois plus que le salaire minimum local... seulement les jours où il n’y a pas d’intempéries.

Après la révélation de discriminations et de harcèlement sexuels dans cette plantation, Lipton a mis en place une « hotline ethic ». Mais lorsque le journaliste fait tester la ligne téléphonique par un travailleur, il constate d’abord qu’il est très difficile d’avoir un interlocuteur qui parle autre chose qu’anglais, puis que la conversation est facturée... quasiment le prix d’une journée de travail.

Pourtant, sur la publicité, tout avait l’air « idyllique ».

 

 

 

 

 

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5 août 2013 1 05 /08 /août /2013 14:19

 

Médiapart

Fabrice Tourre, lampiste volontaire de Goldman Sachs

|  Par Martine Orange

 

 

 

L'ancien trader de Goldman Sachs a été jugé coupable par la justice américaine. Il était le seul à comparaître dans le scandale des subprimes. Le grand procès du rôle tenu par Wall Street dans la crise financière n'a toujours pas eu lieu.

Une farce. Tout au long des deux semaines de procès de Fabrice Tourre, l'impression d'une vaste plaisanterie dominait : il n'y avait qu'un seul homme à répondre dans un des seuls procès sur les errements de Wall Street, sur les turpitudes qui ont conduit à la crise financière. Face aux jurés de la cour de New York, l'ancien trader de Goldman Sachs – qui ne travaille plus depuis janvier 2013 pour la banque qui lui paie, malgré tout, ses avocats – était le seul à répondre des pratiques du géant de Wall Street, de ses spéculations menées sur les marchés des subprime, de ses tromperies pour s'enrichir sur le dos de tous. Tandis que l'ancien courtier répondait de tout, de son côté Goldman Sachs avait depuis longtemps négocié avec toutes les autorités son impunité.

 

Fabrice Tourre 
Fabrice Tourre© Reuters

Sans rien laisser paraître, les juges ont poursuivi la comédie jusqu'au bout. Les jurés ont jugé Fabrice Tourre coupable de six chefs d'accusation sur sept. Il est accusé notamment de fraude boursière, de gains illicites, de négligence et de tromperie intentionnelle, et d'avoir aidé Goldman Sachs à tromper ses clients. Tandis que la direction de la banque avait éteint toutes les poursuites contre elle en versant une amende de 500 millions de dollars, l'ancien trader encourt une peine qui pourrait aller jusqu'à un milliard de dollars.

La Securities and exchange commission (SEC), qui avait porté plainte contre Goldman Sachs et Fabrice Tourre, les accusant d'avoir commercialisé auprès des investisseurs des produits trompeurs, s'est félicitée de l'issue du procès. « Nous sommes heureux du verdict du jury qui a jugé M. Tourre coupable de fraude. Nous allons continuer à vigoureusement chercher à rendre responsable et à amener devant la justice si nécessaire ceux qui ont commis des fraudes à Wall Street », a commenté la SEC dans un communiqué. « Comme le démontre ce verdict, nous avons prouvé que M. Tourre a conçu un produit financier complexe qui était secrètement destiné à maximiser la probabilité que sa valeur s'effondre, et l'a vendu aux investisseurs sans leur dévoiler » des éléments clés de ce produit, ajoute la SEC.

Pour le régulateur boursier, ce procès était très important. Sa réputation était en jeu. Toutes les actions judiciaires qu'il a engagées contre des acteurs de Wall Street dans des dossiers liés à la crise financière avaient jusqu'à présent débouché sur des non-lieux ou des acquittements. C'est le premier procès que la SEC remporte dans une affaire concernant la crise financière depuis cinq ans.

Cette victoire, selon de nombreux observateurs critiques, n'est cependant qu'un pis-aller. Certains soulignent que le régulateur boursier s'est contenté de poursuivre une seule personne, qui n'avait comme défaut que d'être un salarié modèle, adhérant totalement et sans distance aux principes de Goldman Sachs. D'autres se demandent « pourquoi la Sec ne poursuit jamais les responsables de haut niveau et préfère s'en tenir à des acteurs de bas niveau ».


 
© Reuters

C'est la question non dite qui a dominé tout le procès. Comment croire que Fabrice Tourre, centralien français travaillant au département des crédits hypothécaires, ait pu monter seul une arnaque de haut niveau qui a coûté des milliards de dollars à des investisseurs aussi avertis que la banque néerlandaise ABN Amro ou la banque allemande IKB ? La mascarade est d'autant plus grande que le rôle de Goldman Sachs a été révélé par des enquêtes et des livres comme The Big Short (Le Casse du siècle) et confirmé par un épais rapport d'une commission sénatoriale.

Dès décembre 2006, Goldman Sachs avait vu les signes annonciateurs de la catastrophe à venir sur les subprimes : les impayés des ménages, incapables d'honorer ces crédits usuraires, grossissaient à vue d'œil. À l'époque, la banque détient plus de 15 milliards de dollars de subprimes et de crédits hypothécaires en portefeuille. L'ordre est alors donné de vendre à tout prix.

La gestion du département crédits hypothécaires est placée sous la responsabilité directe de Lloyd Blankfein, le président de Goldman Sachs, qui dit « faire l'œuvre de Dieu », comme l'a prouvé l'enquête du Sénat américain. En quelques mois, l'exposition de la banque dans les subprimes tombe à 2 milliards de dollars. Sur la même période, ses positions de vente à découvert sur les mêmes produits passent de 1 à 13,6 milliards d'euros. En novembre 2007, Lloyd Blankfein écrit un mail triomphant à ses principaux collaborateurs : « Nous n'avons pas été totalement épargnés par le désordre des subprimes. Mais nos pertes ont été largement compensées par nos gains sur les ventes à terme. »

Monstruosités

C'est dans ce contexte qu'est inventé le fonds Abacus. Ce fonds est constitué par des dérivés de crédits (CDS). Les investisseurs qui achètent des titres Abacus deviennent en quelque sorte les assureurs qui perçoivent des primes aussi longtemps que les obligations ne s’effondrent pas.

Le portefeuille a été sélectionné par le hedge funds Paulson, très proche de Goldman Sachs. Les parts du fonds Abacus sont vendues à de grandes banques, à des investisseurs institutionnels qui achètent les yeux fermés, puisqu'elles portent la signature du géant de Wall Street. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que pendant que la banque les gave de produits toxiques, le fonds Paulson, qui a choisi les titres en pariant sur leur toxicité, spécule sur leur effondrement.

Dans cette opération, le fonds Paulson a réalisé plus de 1 milliard de dollars de bénéfices. Mais la SEC ne le poursuivra pas, estimant qu'il a agi de bonne foi. Il ne sera même pas cité comme témoin au cours du procès, ni par l'accusation ni par la défense – Fabrice Tourre ayant renoncé à faire citer la moindre personne dans ce procès. Tout le monde, manifestement, avait envie que le plus épais silence recouvre ce dossier.

 

Maisons à vendre après la crise des subprimes 
Maisons à vendre après la crise des subprimes© Reuters

Fabrice Tourre n'était qu'un rouage zélé dans ce dispositif. Il vend à tour de bras, comme ses supérieurs le lui ont demandé, avec l'assurance et la morgue d'appartenir à l'élite de Wall Street, comme en attestent ses mails : « Tu devrais jeter un œil à cet article du Financial Times... Très perspicace... Effet de levier financier de plus en plus fort, l'édifice entier risque de s'effondrer à tout moment... Seul survivant potentiel, le fabuleux Fab (comme m'appelle gentiment Mitch, bien que je n'aie rien de fabuleux [...] debout au milieu de toutes ces transactions complexes, à fort effet de levier, exotiques, qu'il a créées sans forcément comprendre toutes les implications de ces monstruosités !!! Mais je ne me sens pas trop coupable, le but véritable de mon boulot est de rendre les marchés de capitaux plus efficaces et de fournir en bout de chaîne au consommateur américain des moyens plus efficaces pour emprunter et se financer, donc mon boulot est empreint de modestie, de noblesse et d'éthique ;-) Dingue comme je suis bon pour me convaincre moi-même !!! »

Ces mails ont été les pièces maîtresses de l'accusation de la SEC et les morceaux de bravoure du procès. Les avocats ont disserté des heures entières sur la volonté de tromper de Fabrice Tourre, sur le fait qu'il ait persuadé ses clients que le fonds Paulson était aussi acheteur du fonds Abacus, alors qu'il savait que ce dernier spéculait à la baisse.

 

Lloyd Blankfein, le patron de Goldman Sachs 
Lloyd Blankfein, le patron de Goldman Sachs© Reuters

Mais à en croire l'accusation, il aurait été le seul à le savoir. Un des témoins, une ancienne salariée de Goldman Sachs citée par la SEC, aura le plus grand mal à rester crédible, en essayant de défendre cette position. Après avoir reconnu devant les inspecteurs de la SEC en 2009 qu'il était connu dans toute la banque que le fonds Paulson spéculait contre les acheteurs du fonds Abacus, elle expliquera sans rire devant les jurés qu'elle ne s'en souvient plus et qu'elle a confondu le fonds avec son dirigeant, le milliardaire John Paulson, qui faisait alors la une des journaux financiers pour avoir touché 3 milliards de dollars de bonus.

« Je n'ai rien fait de mal. J'ai été juste le seul à m'inquiéter des risques de ce produit », a tenté de se défendre l'ancien trader, en rappelant que bien d'autres personnes étaient au courant de ce qui se tramait. Mais il n'en a jamais rien dit, refusant de révéler les secrets de la banque, de rompre le silence. Cette attitude de lampiste volontaire a arrangé tout le monde. La SEC puis la justice ont préféré s'en tenir à la fable d'un seul fauteur de trouble.

« Depuis le début de la crise, personne n'est allé en prison », s'est affligé Charles Ferguson, réalisateur du documentaire Inside Job. La condamnation de Fabrice Tourre ne change rien à la remarque. Le procès des agissements de Wall Street pendant la crise financière n'a pas eu lieu. À voir le temps qui passe, il risque de ne jamais se tenir.

 

 

 

 

 

 

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3 août 2013 6 03 /08 /août /2013 17:55

 

 

Médiapart

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

Le Guardian et Süddeutsche publient de nouveaux documents livrés par Edward Snowden, qui montrent une collaboration active de Verizon, British Telecom et Vodafone Cable avec le GCHQ et la NSA.

A chaque jour ses nouvelles révélations dans le scandale Prism. Le Guardian et Süddeutsche publient de nouveaux documents livrés par Edward Snowden, qui montrent une collaboration active de Verizon, British Telecom et Vodafone Cable avec le GCHQ et la NSA.

Sept opérateurs ont permis au GCHQ, l'organe d'écoutes des services de renseignement britanniques, d'accéder librement à leurs câbles de fibre optique qui transportent les communications à travers le monde. Les métadatas (qui a appelé qui, combien de temps, etc.) étaient stockées pendant trente jours, tandis que le contenu des échanges l'était pendant trois jours. Le nom de code de l'opération est Tempora. Chaque opérateur était lui-même affublé d'un nom de code, les services de renseignement ayant bien conscience du scandale provoqué si cette collaboration venait à être découverte par le grand public.

Pour leur défense, les compagnies affirment qu'elles n'avaient pas le choix et ne pouvaient s'opposer à cette coopération. De fait, l'accès des agences américaines et britanniques à ces câbles, qui traversent l'océan Atlantique, permet une surveillance généralisée d'une immense partie de la population mondiale.

L'accès aux câbles optiques permet ainsi au GCHQ de surveiller 600 millions d'« événements téléphoniques » par jour. 200 câbles étaient surveillés, et 46 pouvaient l'être en même temps. Ces câbles sont le nerf de la guerre, comme l'explique Reflets.info dans un de ses derniers articles.

Le Guardian rappelle qu'en juin, une de ses sources dans les milieux du renseignement lui avait affirmé que les analystes utilisaient quatre critères pour déterminer qui espionner : « la sécurité, le terrorisme, le crime organisé et le bien-être économique de la Grande-Bretagne ». Il serait intéressant de voir la part de ce dernier critère dans l'espionnage généralisé dévoilé depuis des semaines.

 

Lire sur le Guardian.com.

Lire sur le Sueddeutsche Zeitung

Lire sur Reflets.info.

 

 

 

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1 août 2013 4 01 /08 /août /2013 17:10

 

Rue89

 

« Chilling effect » 31/07/2013 à 18h15
Philippe Vion-Dury | Journaliste Rue89

 


Bradley Manning à Fort Meade (Maryland), le 30 juin 2013 (Patrick Semansky/AP/SIPA)

 

Le procès du soldat Bradley Manning, accusé d’avoir transmis plus de 700 000 câbles diplomatiques américains à WikiLeaks, entre dans sa seconde phase, la plus intéressante.

Le verdict est tombé mardi : Manning n’est pas reconnu coupable de collaboration avec l’ennemi – une charge qui lui aurait valu l’emprisonnement à vie – mais de vingt autres charges, portant la durée potentielle de sa peine à 136 années.

Treize témoins auditionnés à huis clos

Dès maintenant et pour les semaines à venir, la juge Denise Lind va déterminer quelle peine lui infliger pour chacune des charges, toutes cumulables. Elle va surtout prendre en considération des éléments qu’elle avait ignorés jusque-là : les motifs de Manning et les dommages qu’ont causé ses fuites.

Ce changement de phase s’accompagne d’un changement de vocabulaire : la juge n’appelle plus le jeune homme « l’accusé » mais le « prévenu ».

Charge par charge, la défense et l’accusation seront donc invitées à présenter des preuves, appeler des témoins à la barre et exposer leurs remarques sur ce qu’elles considèrent être la peine adéquate.

Toutes les preuves relatives aux intentions de l’analyste et les dommages que ses actions ont pu causer à la sécurité nationale avaient été jugées non pertinentes jusqu’ici.

Elles seront maintenant entendues par la juge, mais pas nécessairement par le public : le gouvernement a planifié l’audition de treize témoins qui seront entendus à huis clos ou avec des clauses de confidentialité. Parmi eux, on trouve essentiellement des militaires, spécialistes du renseignement et membres du Pentagone ou du Département d’Etat.

C’est donc au cours de cette phase que la juge va déterminer si, malgré le fait qu’il ait eu recours à des méthodes illégales, Bradley Manning a eu raison de divulguer ces documents, s’il était réellement guidé par de nobles intentions, si la noblesse excuse le geste ou encore, comme l’avance l’accusation, si le soldat est tout simplement un narcissique fragile, troublé par des questions sur sa sexualité et « anarchiste ».

Encore plusieurs semaines d’auditions

Tout ce que l’on peut prévoir pour le moment, c’est que la peine n’excédera pas 136 ans. Vingt-deux charges d’accusation en tout pesaient contre l’analyste dont huit pour violation de la loi sur l’espionnage de 1917. Manning a plaidé coupable pour dix charges, la juge Denise Lind l’a déclaré coupable de vingt d’entre elles.

Le tableau du verdict, charge par charge

La justice militaire américaine ne prévoit ni standard, ni minimum. Le jugement final sera donc à la discrétion de la juge-colonel Denise Lind. Il a toutefois été décidé ce mercredi après-midi que le prévenu aurait droit à une réduction de 1 274 jours (un peu plus de trois ans), correspondant au temps déjà passé en cellule et à l’isolement.

Traître ou héros, le débat continue

Le verdict de mardi n’a certainement pas calmé les tensions entre opposants et partisans de Bradley Manning qui se sont invectivés par « tweets » interposés. La réponse de WikiLeaks ne s’est pas faite attendre :

« Il s’agit de la toute première condamnation d’un lanceur d’alerte pour espionnage aux Etats-Unis, c’est un précédent dangereux et l’illustration de l’extrémisme de la sécurité nationale. C’est un jugement irréfléchi qui ne peut être toléré et doit être annulé. Considérer que transmettre de vraies informations au public relève de l’espionnage, cela ne doit jamais advenir. »

Même réaction du côté de l’association américaine pour les libertés civiles (ACLU) qui accuse l’administration Obama de chercher à « intimider n’importe qui pourrait révéler des informations importantes » et du côté de Reporter sans frontières qui parle d’un verdict « dangereux » et « redoutable pour le journalisme d’investigation ».

 

Au Congrès en revanche, on se félicite du verdict :

« Justice a été faite aujourd’hui [mardi, ndlr]. Le soldat Manning a nui à notre sécurité nationale, violé la confiance publique, et est maintenant reconnu coupable de crimes graves. Il reste beaucoup de travail pour réduire la capacité de criminels comme Bradley Manning et Edward Snowden à mettre en danger la sécurité nationale. »

Le soutien frileux de la presse

Quant à savoir quel camp est le plus important, la tâche est bien difficile. Aucun sondage sérieux n’a été réalisé auprès de la population américaine pendant les trois dernières années (que Manning a passées en prison, rappelons-le). Les grands journaux semblent inquiets de cette atteinte à la liberté de la presse mais ne se prononcent pas ouvertement.

Même l’éditorial du New York Times, qui avait pourtant publié une partie des documents révélés par WikiLeaks, adopte une ligne consensuelle en se réjouissant que le soldat ne soit pas condamné pour collaboration avec l’ennemi mais que la « question de savoir si le soldat Manning avait enfreint la loi ne se posait pas ».

« Les Américains acceptent que ces informations soient classifiées dans l’intérêt de la sécurité nationale. Mais cet accord est rudement mis à l’épreuve lorsque le gouvernement classifie plus de 92 millions de documents par an. [...]

Le gouvernement devrait se satisfaire d’une peine modérée et faire quelque chose ensuite concernant son addiction au secret. »

Sur Twitter, il semble acquis que Manning est victime d’une injustice.

Dans la maison de Ben Laden

Si on peut s’attrister du sort réservé au jeune homme, on peut se réjouir que les charges de collusion avec l’ennemi aient été abandonnées. Elles auraient pu créer une jurisprudence dangereuse, comme l’explique Dan Gillmor du Guardian :

« Si la juge avait déclaré Manning coupable, elle aurait créé un terrible précédent. Pour la première fois, une cour américaine, bien que cour militaire, aurait décidé qu’était potentiellement passible de la peine capitale celui qui transmet simplement des informations à un organe de presse, parce qu’à cause de l’ère internet, un ennemi aurait été finalement capable de lire ce qui a fuité. »

L’accusation avait en effet avancé qu’en fournissant des documents à WikiLeaks, Manning avait aidé « indirectement » l’ennemi, chose qu’il aurait dû savoir étant un analyste en renseignement. Preuve en seraient des documents WikiLeaks qu’auraient trouvés les soldats Seal lors du raid sur la maison de Ben Laden à Abbottabad (Pakistan).

Faire l’effet d’une douche froide

Il n’empêche que même si cette jurisprudence et la peine capitale qui l’accompagne ont été écartées, le poids des vingt charges retenues pèse sur les esprits. Après les récentes révélations d’Edward Snowden sur le programme de surveillance américain, l’administration Obama recherche plus que jamais le « chilling effect », la douche froide qui calmera les ardeurs des individus qui pourraient ambitionner eux aussi une carrière de lanceur d’alerte.

Joel Simon, le président du Comité de protection des journalistes, s’est exprimé en ce sens :

« Même si Manning n’a pas été déclaré coupable pour la charge la plus grave, nous sommes toujours inquiets de “ l’effet calmant ” sur la presse, particulièrement sur les journalistes spécialistes des questions de sécurité nationale. Ce procès agressif a envoyé un message clair à tout aspirant “ fuiteur ”. »

Et risque de compliquer la tâche des défenseurs de la transparence comme WikiLeaks, selon Michael Corgan, professeur de relations internationales à Boston et ancien officier de la marine :

« Cela va rendre les choses plus compliquées pour les gens qui voudront négocier avec Assange. Il encourront de plus grands risques, et cela compromettre également son opération. Ça va agir comme un repoussoir pour Wikileaks. »

Le Nobel Obama n’a pas tenu parole

Mais Manning n’étant plus un « traître », ce procès lui aura au moins permis de gagner son statut de « whistleblower », de lanceur d’alerte. Un statut que le candidat Obama s’était engagé [PDF] à défendre en 2008 :

« Souvent, la meilleur source d’information sur le gaspillage, les fraudes ou les abus au sein d’un gouvernement est un fonctionnaire dévoué à l’intégrité publique et prêt à parler. De tels actes de courage et de patriotisme, qui peuvent parfois sauver des vies […] devraient être encouragés plutôt que réprimés comme ils l’ont été sous l’administration Bush. »

Malheureusement pour Bradley Manning, Edward Snowden et les autres à venir, le Nobel Obama n’a pas tenu parole :

  • sept « lanceurs d’alerte » ont été traduits en justice et condamnés, un record historique ;
  • l’administration Obama a poursuivi deux fois plus d’individus au nom de l’« Espionage Act » de 1917 que tous les gouvernements précédents réunis ;
  • Bradley Manning a été emprisonné trois ans sans procès, soumis à un traitement inhumain et dégradant, tenu à l’isolement 23 heures par jour pendant onze mois, presque nu et privé de ses lunettes.

 

 

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1 août 2013 4 01 /08 /août /2013 16:44

 

Rue89

Making of 01/08/2013 à 13h16

La rédaction de Rue89

 

 

Le Palais de justice de Paris ce jeudi matin (Pierre Haski/Rue89)

 

Mis en examen pour une Vigie ! Pierre Haski, directeur de la publication de Rue89, a été mis en examen ce jeudi matin sur plainte en diffamation du groupe Bolloré pour une Vigie de onze lignes publiée en octobre 2012 et concernant l’accaparement des terres en Afrique.

Mme Saida Kelati, juge d’instruction au tribunal de grande instance de Paris, a également mis en examen Julien Lusson, directeur de la publication de Bastamag, le site vers lequel pointait la Vigie en question, et Ivan du Roy, rédacteur en chef du site. Deux autres journalistes de Bastamag, Agnès Rousseaux et Nadia Djebali, sont convoquées en septembre pour la même démarche.

Plusieurs blogs ayant relayé l’information devraient être eux aussi visés par la procédure enclenchée, qui ne devrait toutefois pas déboucher sur un procès avant douze à dix-huit mois.

 

Accaparement des terres

Bastamag, une agence d’information « sur les luttes environnementales et sociales », avait publié un dossier sur l’accaparement des terres en Afrique, sur la base de plusieurs rapports des Nations unies et d’ONG internationales.

C’est vers cette recension de rapports de sources crédibles que Rue89 avait « pointé » cette Vigie, comme le site le fait quotidiennement dans cette rubrique qui sélectionne, comme l’indique son sous-titre, « le meilleur du Web ».

Pierre Haski a fait observer à la magistrate que la mise en examen faisait état de neuf passages jugés diffamatoires, or sept de ces passages ne figurent pas sur le site Rue89 ! Défendu par Me Antoine Comte, le directeur de Rue89 a contesté cette mise en examen qui lui a néanmoins été signifiée.

 

Poursuites fréquentes

Le groupe Bolloré est coutumier des poursuites dès qu’il est mis en cause dans les médias, en particulier dans les dossiers qui concernent ses investissements en Afrique où il est très actif. Plusieurs médias, dont France Inter et, déjà, Rue89, ont eu droit à de telles poursuites dissuasives pour enquêter sur les agissements de ce groupe.

Plusieurs groupes français étaient cités dans l’article de Bastamag et dans la Vigie de Rue89, mais Bolloré est le seul à avoir engagé des poursuites.

Nous vous tiendrons informés des suites de cette affaire.

MERCI RIVERAINS ! Enucléé
                                                                       ***************************************************

Bastamag

Basta ! et Rue 89 mis en examen suite à une plainte du groupe Bolloré

Par Rédaction (1er août 2013)

 


Le groupe Bolloré poursuit en diffamation Basta ! et Rue 89 suite à la publication d’un article de synthèse sur l’accaparement des terres.


Ce 1er août 2013, Julien Lusson, directeur de publication, et Ivan du Roy, journaliste du site d’information Basta ! se sont vu signifier leur mise en examen par Mme Saida Kelati, juge d’instruction du Tribunal de grande instance de Paris. Deux autres journalistes de Basta !, Nadia Djabali et Agnès Rousseaux, co-signataires de l’article seront aussi convoquées prochainement.

Cette mise en examen fait suite à une plainte en diffamation déposée par le groupe Bolloré suite à la publication d’un article de synthèse, le 10 octobre 2012. S’appuyant sur des rapports des Nations unies et d’organisations internationales, cet article dresse un état des lieux du mouvement d’accaparement de terres en Afrique, en Amérique latine ou en Asie et des grandes entreprises françaises qui y sont impliquées.

Plusieurs passages, dont ceux où le groupe Bolloré est cité, sont incriminés (voir l’article concerné). Il est le seul des grands groupes français mentionnés dans l’article à avoir engagé des poursuites. Le groupe Bolloré a déjà attaqué en justice plusieurs médias, dont France Inter suite à la diffusion d’un reportage sur ses activités au Cameroun, ainsi que le journal Témoignage Chrétien (lire ici).

Pierre Haski, directeur de publication du site Rue 89 est également mis en examen. Rue 89 avait signalé l’article dans sa « vigie » (revue de presse signalant « le meilleur du Web »). D’autres responsables de blogs et de sites pourraient également être visés par la procédure pour avoir reproduit ou relayé l’article.

Basta ! conteste la diffamation et vous tiendra informés des suites de l’affaire. En attendant, pour nous soutenir, c’est ici.

La Rédaction de Basta !

 

 

 

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1 août 2013 4 01 /08 /août /2013 15:57

 

 

|  Par La rédaction de Mediapart

Le Wall Street Journal s'est adonné à un exercice intéressant : savoir ce que Google sait sur vous.

Le Wall Street Journal s'est adonné à un exercice intéressant : savoir ce que Google sait sur vous. En une image édifiante, le quotidien américain des marchés financiers résume ce que chacun présumait déjà : Google sait quasiment tout de notre vie numérique. Nos mails, nos tchats, les vidéos que l'on a regardées sur Youtube, nos recherches sur le web, nos mots de passe, notre localisation... 

Voir l'infographie sur le Wall Street Journal.

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