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12 décembre 2013 4 12 /12 /décembre /2013 16:20

 

ATTAC Nîmes

 

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COMMUNIQUE DE PRESSE
Action d’appel au boycott UNILEVER/soutien FRALIB (samedi 7 décembre à Nîmes)

Samedi 7 décembre à 11h, dans l'hyper-marché Carrefour Nîmes Ouest, une vingtaine de citoyens ont appelé au boycott des marques de la multinationale UNILEVER et en premier lieu la marque LIPTON, en soutien aux salariés de FRALIB (Thé l'Eléphant, à Géménos proche de Marseille). Contre la fermeture de leur site décidée unilatéralement par la multinationale UNILEVER malgré 3 décisions de justice en leur faveur, les FRALIB voudraient relancer leur activité avec un projet de coopérative s'appuyant sur des productions locales.
Cette action, comme des dizaines d'autres en France, fait suite à l'appel national pour un boycott des produits d'Unilever (Lipton, Amora, Maille, Cif, Omo, Sun, Signal, Dove, Axe, Rexona, Cornetto, Knorr,...et tant d'autres encore, voir ci-après). Cette incitation au boycott a pour but d'exiger de la multinationale Unilever (51 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 5 milliards de profits nets en 2012):
- la cession du nom de marque « Éléphant » (qu'UNILEVER a pourtant décidé d'abandonner au profit de LIPTON !)
- un certain volume de commandes pendant la période de démarrage de l’entreprise en SCOP (Société coopérative et participative).
Cette action, à l'appel local de l'association ATTAC Nîmes (*), s'est déroulée dans le calme et a permis, par la distribution de tracts, d’autocollants et la discussion, de sensibiliser à cette cause de nombreux clients et même le personnel, qui ont généralement réagi très favorablement, certains clients allant même jusqu'à vérifier qu'ils n'avaient pas mis dans leur caddie (par inadvertance certainement!) des produits de cette multinationale. Autant de monde appelé à boycotter UNILEVER, pour que vive FRALIB !

(*): ATTAC: Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l'Action Citoyenne (contact : nimes@attac.org)


*************APPEL NATIONAL*********************************
http://www.france.attac.org/articles/pour-que-vive-fralib-boycott-dunilever

Nous, personnalités représentatives de diverses sensibilités, organisations et réseaux du mouvement social, politique et intellectuel, avons décidé, en accord avec les salariés de Fralib, de lancer un appel à la mobilisation citoyenne le 7 décembre prochain. Nous proposons à toutes celles et ceux qui le veulent d'organiser localement ce jour-là des actions symboliques dans les supermarchés visant à populariser le boycott d'Unilever. Une page Facebook https://www.facebook.com/liberezelephant est mise en place pour faciliter la coordination des actions au plan local. Merci à toutes et tous, et que vive l'Eléphant !

Pour que vive Fralib: boycott d'Unilever !

Une entreprise industrielle ancrée dans son territoire, la Provence. Relançant par ses commandes une production locale et écologique de plantes– tilleul, verveine, menthe...- jusqu'alors en déshérence. Liée à ses fournisseurs et à ses clients par des relations commerciales équitables et durables, avec des prix justes. Fondée sur la démocratie interne et la participation de toutes et tous aux décisions.
Tel est le projet des travailleurs de Fralib à Géménos, près de Marseille, qui veulent relancer leur entreprise sous forme de coopérative. Depuis trois ans, elles et ils luttent pour obtenir de leur ancien employeur, la multinationale Unilever, le soutien minimum dont ils ont besoin pour se lancer : la cession du nom de marque « Éléphant », qu'Unilever a décidé de faire disparaitre au profit de LIPTON marque milliardaire du Groupe, et un certain volume de commandes pendant la période de démarrage.

Mais Unilever ne veut rien savoir. Bien que la justice ait refusé à trois reprises un plan social injustifiable et annulé tous les licenciements, Unilever a cessé de payer les salaires depuis le 1er avril 2013 et refuse d'accorder une aide au démarrage de leur projet. Unilever (chiffre d'affaires 2012: 51 milliards d'euros ; profits nets : 5 milliards) veut détruire leur savoir-faire et leur collectif. Devant cette intransigeance, les Fralib avec leurs syndicats CGT et CFE-CGC ont appelé les consommateurs à boycotter toutes les marques du groupe Unilever, à commencer par LIPTON.

Alors que le chômage, la précarité et les dégâts écologiques ne font qu'empirer, le succès du projet des Fralib serait un signal d'espoir et ouvrirait la voie à d'autres possibles. Les Fralib appellent à une première journée d'action pour le boycott massif des produits Unilever le samedi 7 décembre. Répondant à leur appel, nous nous associons à cette action pour inciter Unilever à accéder aux demandes des Fralib. Leur lutte est la nôtre, celle de toutes celles et ceux qui cherchent à engager dès aujourd'hui la transition vers un autre monde, vivable.

Paul Ariès (politologue, mensuel "Les Zindignés"), Clémentine Autain (Fase-FdG), Geneviève Azam (Attac), Olivier Besancenot (NPA), Martine Billard (PG- FdG), Jean-Marc de Boni (La Nef), Benoît Borrits (Association Autogestion), Fabienne Brugel (Compagnie NAJE), Alain Caillé (sociologue), André Chassaigne (PCF-FdG), Sergio Coronado (EELV), Léo Coutelec (Miramap), Thomas Coutrot (économiste), Txetx Etcheverry (Bizi !), François Longérinas (journaliste), Dominique Méda (sociologue), Laurent Pinatel (Confédération paysanne), Xavier Renou (Les Désobéissants), Patrick Viveret (philosophe) et les salariés de FRALIB en lutte depuis plus de 3 ans.

Toutes les marques du Groupe UNILEVER sont identifiables avec ce logo :
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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 15:17

 

Source : rue89.com

 

Explicateur 11/12/2013 à 12h36
Si cette proposition passe, Internet ne sera peut-être plus jamais le même
Philippe Vion-Dury | Journaliste Rue89

 

 

Internet et ses spécialités (Julian Burgess/Flickr/CC)

Un rapport [PDF] sur le nouveau règlement européen relatif aux Télécom (Internet et téléphonie) a été présenté lundi 9 décembre devant la commission de l’industrie à Strasbourg. Il fait suite à une proposition portée par la commissaire européenne chargée de la société numérique, Neelie Kroes.

Cette proposition touchait notamment la neutralité du Net, principe fondateur :

  • les opérateurs (Orange, Free...) transmettent les données sans en examiner le contenu ;
  • les opérateurs ne sont pas autorisés à modifier ou censurer les données qu’ils font transiter ;
  • les opérateurs doivent assurer une transmission égale, quelle que soit la source (le site internet, le service) ou le destinataire (les internautes).

Pas de discriminations, juré !

Que dit le texte ? Il se veut d’abord rassurant :

« Les fournisseurs de services d’accès à l’internet ne restreignent pas les libertés prévues au paragraphe 1 en bloquant, en ralentissant, en dégradant ou en traitant de manière discriminatoire des contenus, des applications ou des services spécifiques. »

Jusque-là, tout va bien, semble-t-il : tout le monde, quel que soit son opérateur, pourra avoir accès de la même manière et à la même vitesse aux services en ligne. Puis un passage sème le doute :

« Les fournisseurs de contenus, d’applications et de services et les fournisseurs de communications électroniques au public sont libres de conclure des accords entre eux pour l’acheminement du trafic [...] sous la forme de services spécialisés d’un niveau de qualité de service défini ou d’une capacité dédiée.

La fourniture de ces services spécialisés ne porte pas atteinte d’une manière récurrente ou continue à la qualité générale des services liés à l’Internet. »

La neutralité façon Kroes

On branche le décodeur :

  • les fournisseurs d’accès (FAI) et les entreprises sur Internet peuvent conclure des accords pour mettre en place un service « priorisé » (YouTube par exemple serait prioritaire sur Dailymotion en terme de qualité de connexion aux heures de pointes) ;
  • les autres entreprises doivent conserver une bande passante non dégradée, intacte (pas question d’attendre dix minutes pour charger Le Bon coin) ;
  • enfin, intacte la plupart du temps, puisque cette dégradation à leur détriment peut se faire si elle n’est pas récurrente et continue (vos articles Wordpress mettront cinq minutes à se charger, mais ça ne sera qu’occasionnellement et ne durera pas trop longtemps).

Priorité aux uns, file d’attente pour les autres

La neutralité serait donc respectée, même si ceux qui ont les moyens auront droit à une meilleure qualité de réseau tandis que les autres ne se verraient entravés dans leurs activité « que » ponctuellement. Tout va bien.

Cela ne paraît pas très important lorsque le chargement d’une page prend quelques secondes de plus. Sur un service de streaming en revanche, on imagine les dégâts que ça peut faire.

Qui resterait sur Soundcloud s’il faut attendre une minute pour charger une chanson, même si cela n’arrive que ponctuellement ? Pourquoi ne pas migrer plutôt chez Spotify où tout est incroyablement fluide et rapide grâce à des accords chers payés avec des opérateurs ?

Faire la différence, sans discriminer

Il est intéressant de voir que le concept de « discrimination » est conçu non pas comme « faisant une différence entre deux éléments » mais comme « profite à l’un sans nuire à l’autre ». Une vision biaisée selon Jérémie Zimmermann, cofondateur de la Quadrature du Net :

« S’il y a un deal avec YouTube, le fournisseur d’accès n’aura pas le droit de réduire le trafic de Dailymotion, de le “ déprioriser ”. Mais cette dégradation se fait par défaut, naturellement. On fausse totalement le jeu de la concurrence. »

C’est la neutralité sur Internet qui empêche les plus forts d’y régner en maîtres et donne de l’oxygène aux petites pousses fragiles et leurs innovations.


Jérémie Zimmermann à la conférence Re : publica, en 2013 (re : publica/Flickr/CC)

Vers un Internet à deux vitesses

Nous avions évoqué dans un article en juillet ce qu’impliquerait un « Internet à deux vitesses ».

Ces mesures de la part des télécoms ne sont pas fondamentalement machiavéliques. La neutralité est confrontée à un obstacle inattendu : la Toile est saturée – on parle de « congestion du réseau ». A titre d’exemple, l’entreprise californienne Cisco prévoit que le trafic vidéo aura doublé d’ici 2017 : YouTube est aujourd’hui consulté quatre milliards de fois par jour.

La réponse des fournisseurs d’accès Internet repose sur la logique suivante : qui dit plus de trafic dit de plus grosses infrastructures, donc des coûts qui augmentent. Des coûts qu’ils ne peuvent pas prendre en charge, et qu’ils veulent reporter sur les gros fournisseurs de contenus plutôt que sur les usagers.

On pourrait presque se laisser séduire par l’idée de faire payer les mastodontes du Net. Sauf qu’il n’est en réalité pas question ici de taxer, mais bien de négocier la priorité sur la bande passante.

On voit venir le loup : un Internet à deux vitesses, où les sites qui ont les moyens s’achèteront la priorité et le luxe de la vitesse, tandis que les autres prendront les miettes, où les internautes pourraient être bridés une fois la limite de trafic atteinte s’ils ne vont pas aux services les plus « attractifs ».

Un boulevard ouvert aux poids lourds du Net

Imaginons par exemple que YouTube négocie un contrat avec Orange et pas avec Free. Les abonnés du premier pourraient accéder facilement aux vidéos, tandis que les abonnés du second rencontreraient des difficultés de visionnage.

Imaginons encore que le contrat qui lie Orange avec YouTube soit plus important que celui qui le lie avec Dailymotion. Les vidéos du premier seraient accessibles plus aisément que celles du second, risquant de fait d’étrangler concurrent français.

Un rapport [PDF] de la direction générale du Trésor évoquait le bouleversement de l’équilibre économique des fournisseurs de contenus si l’on venait à prioriser la bande passante. Les risques :

  • seuls les acteurs puissants seraient capables de payer des redevances élevées pour que leurs flux soient prioritaires ;
  • une hausse des prix d’accès aux services en ligne due à l’appauvrissement de la concurrence ;
  • « l’oligopolisation » du marché  : les opérateurs Télécoms investiraient finalement eux-même dans le secteur des contenus et donneraient la priorité à leurs propres contenus, plutôt que ceux des concurrents.

Fronde des ONG : l’appel aux citoyens

Coïncidence du calendrier, le nouveau président de la Commission fédérale des communications – le régulateur américain des télécoms – a déclaré trouver normal que les FAI puissent exiger aux services internet gourmands en bande passante de payer pour un accès optimisé.

« Je pense que nous allons aussi voir un marché où Netflix peut dire : “Bien, je vais payer pour m’assurer que vous receviez, que mes abonnés reçoivent la meilleure version de ce film.”

Une déclaration qui a fait hurler les associations de défense des droits sur Internet. Branle-bas de combat en Europe aussi : la Quadrature du Net exhorte les citoyens européens à appeler leurs eurodéputés afin d’amender la proposition avant son vote.

 

 

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10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 18:59

 

Source : reporterre.net

 

Claire Nouvian : "Il faut en finir avec la méthode de pêche la plus destructrice de l’histoire"

Hélène Harder et Hervé Kempf (Reporterre)

mardi 10 décembre 2013

 

 

 

Le Parlement européen a rejeté aujourd’hui un réglement visant à interdire le chalutage profond. Une méthode de pêche qui ravage pourtant les fonds océaniques. Claire Nouvian dirige Bloom, une des principales associations écologistes à lutter contre ce gaspillage. Elle répond en vidéo aux questions de Reporterre.


Ce mardi 10 décembre, le Parlement européen devait prendre une décision importante sur une proposition de réglement interdisant une méthode destructrice de pêche, le chalutage en eau profonde. La mauvaise nouvelle est tombée en fin de matinée : rejet à 342 voix contre 326.

Depuis plusieurs années, une bataille est engagée par quelques groupes écologistes pour mettre un terme à cette forme de pêche. En pointe, l’association Bloom, dont Claire Nouvian est la directrice. Nous sommes allé l’interroger. Avec trois grandes questions : quel est l’effet sur les écosystèmes du chalutage profond, où en est la bataille réglementaire, et que peut faire le consommateur.

Les effets sur l’écosystème du chalutage profond

Claire Nouvian explique ici cette méthode de pêche : des chaluts énormes, qui raclent le fond océanique. "C’est comme un énorme bulldozer tiré par un gros bateau. Une bouche béante avale tout sur son passage". Le tri se fait à bord du navire : pour trois espèces conservées, jusqu’à cent sont rejetées à la mer. Tout ceci a des conséquences graves sur les espèces du fond, qui sont fragiles : certaines ont perdu jusqu’à 80 % de leurs effectifs. "C’est la méthode de pêche la plus destructrice de l’histoire, qui détruit ce qui, avec la forêt tropicale, le plus grand écosystème de la Terre, le plus grand réservoir d’espèces sur Terre".

La bataille réglementaire

Le chalutage profond est déjà interdit dans l’océan austral, ainsi qu’aux Açores, aux Canaries et en Méditerranée. En Europe, seules l’Espagne et la France défendent cette forme de pêche. Cela ne concerne en France qu’une dizaine de navires, qui sont dont l’exploitation est d’ailleurs déficitaire. "Des officiels nous disent, ’On en a marre de travailler pour Intermarché’". Car cette chaine de distribution est le principal agent - et profiteur - de la pêche par chalutage profond.

Au demeurant, la pêche en eau profonde ne serait pas interdite par le réglement discuté le 10 décembre : la pêche à la palangre (longue ligne avec hameçons) resterait possible. Elle est beaucoup moins destructrice… et crée plus d’emplois que le chalutage profond.

Ce que peut faire le consommateur

Ne pas acheter les poissons issus du chalutage profond : grenadier de roche, lingue bleue, sabre noir. Ils se trouvent surtout chez Intermarché et chez Leclerc, à éviter, donc, et en restauration collective.

Et puis "réduisons la consommation de protéines animales : on n’a jamais autant mangé de protéines animales de toute l’histoire de l’homme."

"On peut gaiement se détourner de ces poissons, en se disant qu’on contribue à quelque chose de valeureux".

- Propos recueillis par Hélene Harder (réalisation et montage vidéo) et Hervé Kempf.


Complément d’info :

Le texte discuté au Parlement européen le 10 décembre 2013, à télécharger :

PDF - 588.7 kolien

Source : Hélène Harder et Hervé Kempf pour Reporterre.

Voir aussi : Des pingouins à l’assaut d’Intermarché contre la pêche en eau profonde.


Pour une information libre sur l’écologie, soutenez Reporterre :

 

 

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10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 18:51

 

Source : reporterre.net

 

Le Sénat s’apprête à autoriser l’Etat à espionner les internautes

ACDN (Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire)

mardi 10 décembre 2013

 

 

 

 

Le Sénat discute aujourd’hui d’une loi autorisant les services de l’Etat à espionner les communications par internet sans contrôle judiciaire. Nouvelle atteinte aux libertés.

Le même texte prévoit par ailleurs un renforcement des moyens pour développer les armes nucléaires.

 


 

Mardi 10 décembre, le Sénat doit examiner en deuxième lecture le projet de Loi de Programmation Militaire (LPM) 2014-2019 adopté en première lecture par l’Assemblée Nationale le 3 décembre 2013 .

 

Une loi liberticide

Alors que les interceptions dites "de sécurité" étaient jusqu’ici limitées à la lutte contre le terrorisme, ce projet de loi en élargit les motifs et son article 13 ouvre aux services de renseignement des ministères de la Défense, de l’Intérieur, de l’Economie et du Budget un "accès administratif aux données de connexion" recueillies par les opérateurs de communications électroniques, les hébergeurs et les fournisseurs d’accès à Internet.

Le texte autorise les agents "habilités" des administrations citées à accéder en temps réel aux données de connexion des terminaux mobiles (smartphones, portables, etc.) et oblige les transporteurs aériens à communiquer "les données d’enregistrement relatives aux passagers des vols à destination et en provenance du territoire national" et aux passagers enregistrés dans leurs systèmes de réservation.

Par ces mesures, chacun (sauf les professionnels du crime, qui sauront y parer...) pourra être à tout instant "localisé" partout, en France ou ailleurs... avant même d’y être ! C’est bon pour les libertés, parait-il.

Ainsi, tandis que l’Union Européenne condamne les méthodes de la NSA américaine, la France met en place le même type de surveillance étatique, en théorie "ciblée" et contrôlée par la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) (mais seulement après coup...), en pratique inaccessible au contrôle citoyen. Big Brother est en marche au pays qui se dit "le pays des droits de l’homme".


Une loi criminelle

Par ailleurs, la LPM "sanctuarise" le budget de la défense, qui progressera de 3,6 % de 2014 à 2019 et totalisera "190 milliards d’euros courants, voire davantage", selon le ministre de la Défense. Les crédits d’équipement, fixés à 16 milliards d’euros en 2013, atteindront en moyenne 17,2 milliards par an sur la période. Ils se tailleront, aux dépens des personnels, la part du lion - spécialement ceux destinés à produire de nouvelles armes nucléaires.

Un crédit supplémentaire de 1,5 milliard d’euros sera ouvert en 2014 au titre de "l’Excellence technologique des industries de défense", essentiellement au profit du CEA. "Nous poursuivrons le programme de simulation et la modernisation de nos forces, dans le respect du principe de stricte suffisance", a déclaré le ministre de la défense le 26 novembre.

Cette "stricte suffisance" consiste à pouvoir faire, avec 300 bombes atomiques, près d’un milliard de morts. Chacune de ces bombes, de 7 à 22 fois plus puissante que celle d’Hiroshima, peut faire plusieurs millions de morts, sans distinguer bien entendu entre civils et militaires. Ce sont des armes de crime contre l’humanité.

 

 

L’Assemblée générale de l’ONU les a formellement condamnées : "Tout Etat qui emploie des armes nucléaires et thermonucléaires doit être considéré comme violant la Charte des Nations Unies, agissant au mépris des lois de l’Humanité et commettant un crime contre l’Humanité et la civilisation." (Résolution 1653 XVI du 24 novembre 1961).

La LPM est donc liberticide, mais aussi criminelle, et contraire à ce titre au droit international et à la Constitution française. Les parlementaires qui la voteront se rendront complices de la préparation de crimes contre l’humanité et de la forfaiture dont le chef de l’Etat et le chef du gouvernement se rendent d’ores et déjà coupables en inspirant un tel projet de loi. Chacun d’eux doit en avoir conscience et savoir que la justice finit presque toujours par rattraper les criminels.

 


 

Source : ACDN

Photos :
- Une : Urban design blog
- Article : Le JDD

Lire aussi : Les sénateurs maintiennent l’inutile bombe atomique-.

 

 

 

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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 18:20

 

Source : terraeco.net

 

9-12-2013
 
Pollué, labouré, oublié : le sol français est en train de disparaître

 

Pollué, labouré, oublié : le sol français est en train de disparaître
(Crédit photo : LSDSL - Wikimedia)
 
On croit souvent cette ressource illimitée. Mais près d'un quart des sols français sont menacés de disparition. Explication.

Sous les pavés et le bitume, la terre est bien mal en point. Dans de nombreux champs, c’est encore pire. Les sols de France sont en danger, et on commence à peine à s’en rendre compte. « On a longtemps considéré les sols comme un simple support de l’agriculture, et on pensait qu’on savait très bien les gérer. Les scientifiques ont commencé à réaliser dans les années 1990 que ce n’était pas le cas, mais il a fallu attendre 2012 pour qu’il y ait une prise de conscience internationale du phénomène » , alerte Dominique Arrouays, président de l’Association française pour l’étude des sols (Afes) et organisateur d’un colloque dans le cadre de la journée mondiale des sols, la semaine passée, le 5 décembre.

Difficile à concevoir, mais le sol qui nous entoure est bien une ressource très limitée. La couche de 30 cm de terre qui recouvre une bonne partie des terres non immergées (et non bétonnées) de la planète est le subtil résultat de la très lente dégradation des roches. On trouve plus d’organismes vivants dans une poignée de ce mélange richissime que d’êtres humains sur la surface de la planète. De ces terres dépend la quasi-totalité de notre alimentation bien sûr, mais aussi notre climat. En effet, les sols du monde contiennent sur à peine 30 cm de hauteur autant de CO2 que toute l’atmosphère terrestre (environ 800 milliards de tonnes).

Touche pas à mon sol

Et pourtant nous dégradons ce patrimoine à grande vitesse. Une partie des sols s’érode et finit sa course dans les rivières et les océans. La faute principalement à l’agriculture intensive qui laboure et laisse les sols nus et donc sans défense une bonne partie de l’année. Et qui a détruit les haies et prairies qui limitaient le ruissellement des eaux. La FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) estime que cette seule érosion frappe 24 milliards de tonnes de sols par an, soit 3,4 tonnes par être humain. Enorme. En France, la situation est inquiétante notamment en région parisienne mais aussi dans une partie de la Bretagne et de la Picardie (voir carte ci-dessous réalisée dans le cadre du projet GISSOL).

 

« Dans ces régions, on peut voir l’érosion à l’œil nu avec les ravines, les rigoles ou les rivières qui sont marrons, pleines de boues », indique Dominique Arrouays. L’autre grand danger pour le sol, c’est le béton. D’après le ministère du Développement durable (aujourd’hui remplacé par le Service de l’observation et des statistiques), 600 km2 de terres sont artificialisées chaque année en France, soit l’équivalent d’un département tous les dix ans. « Le sol n’est alors plus exploitable à jamais. Et il ne joue plus son rôle de filtration des eaux de pluie », note le spécialiste. On s’en rend compte souvent trop tard, lors d’événements violents, comme les inondations. Et la liste des mauvais traitements infligés aux sols ne s’arrête pas là : ils sont aussi tassés, pollués, contaminés, acidifiés et perdent en biodiversité.

« Le pic sol »

Le problème, c’est que l’on dégrade ces sols beaucoup plus vite que la nature n’en crée. A-t-on atteint le « pic sol », comme on a atteint le pic du pétrole ou le pic de certains métaux ? « A mon avis on l’a déjà dépassé oui. Il y a des régions en France où l’on perd entre 20 tonnes de sol par hectare et par an, alors qu’il s’en forme entre 100 kilos et une tonne par hectare et par an », s’alarme le président de l’Afes qui estime qu’au moins 20% des sols français sont en situation de déficit. Soit autant de territoires qui pourraient se retrouver sur le caillou à l’échelle de quelques dizaines d’années. A tel point que, selon l’expression du spécialiste des sols Claude Bourguignon « nous manquerons de blé avant de manquer de pétrole ». La course au sol est déjà lancée, notamment en Afrique où l’accaparement des terres se fait au détriment des populations locales

Peut-on faire machine arrière ? De nombreuses solutions sont connues. D’abord, reconquérir les milliers d’hectares de friches industrielles plutôt que de bétonner des sols « vivants ». Ensuite, changer les pratiques agricoles, en labourant moins, voire plus du tout, en cultivant des plantes « pièges à nitrates » entre deux cultures, en retrouvant les bienfaits de la prairie. Cela passe aussi par nos jardins où ne pousse trop souvent qu’une pelouse bien tondue et où les pesticides sont répandus sans façon. Chacun peut aussi contribuer à nourrir la terre de ses déchets organiques en adoptant des lombrics. Pas d’excuses, de nombreux citadins montrent que c’est possible même sans jardin, voire même au pied des immeubles.

 

 

 


A lire aussi sur Terraeco.net :

- « Les plantes bougent, sentent et réagissent mais nous ne sommes pas capables de le voir »

- Pourquoi la Bretagne doit changer de modèle

- Une agriculture qui dépend du pétrole va dans le mur

- Bio et hyperproductive, la ferme magique d’un maraîcher québécois

 

 

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5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 15:27

 

 

Source : mediapart.fr

Des centaines de millions de portables géolocalisés

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

Après les révélations sur le système de l'espionnage mondial de la NSA, le quotidien américain The Washington Post révèle que l'agence de renseignement géolocalise illégalement, chaque jour, des centaines de millions d'individus par l'intermédiaire de leurs téléphones portables.

Sur la foi de documents fournis par l'ancien consultant de la NSA, Edward Snowden, le quotidien américain The Washington Post a révélé, mercredi 4 décembre, que l'agence de renseignement américaine géolocalise illégalement des centaines de millions de téléphones portables.

Selon les journalistes, le système de géolocalisation permettrait à l'agence américaine de connaître la position continue des personnes grâce à leur portable, et ce même quand l'appareil n'est pas utilisé. Toujours selon le quotidien, l'agence stocke des informations sur « au moins des centaines de millions d'appareils » et enregistre « près de 5 milliards » de données par jour. La NSA réussit à géolocaliser les téléphones ciblés en se connectant aux câbles qui relient les différents réseaux mobiles mondiaux, sans distinction de nationalité.

Imaginé pour permettre aux services de renseignement de recouper les mouvements de personnes suspectées de crimes ou de terrorisme, le système de géolocalisation de la NSA vise en réalité toutes les communications. « Les capacités de la NSA pour géolocaliser sont ahurissantes (...) et indiquent que l'agence est capable de rendre la plupart des efforts pour avoir des communications sécurisées futiles. »


Lire sur The Washington Post

 

 

 

 

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3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 16:19

 

Source : Les Verts de Rage


http://meatvideo.com/

 

 

 

 

 

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 16:55

 

 

Source : lasantedanslassiette.com

  Monsanto : les produits à boycotter

 


monsanto_boycott

On ne présente plus Monsanto. Impliquée dans de nombreux scandales sanitaires et alimentaires, la firme internationale est régulièrement montrée du doigt. Mais face à ses actions destructrices et son lobbying acharné, la résistance s’organise! Il est en effet possible de boycotter, ou tout au moins d’éviter, les marques qui utilisent les services de Monsanto. Voici une liste – non exhaustive – des principaux produits alimentaires concernés.

 

Confiseries : les marques Cadbury, Poulain, Carambar, La Vosgienne, Hollywood chewing-gum

Soupes : les marques Royco, Liebig et Knorr

Produits laitiers : le lait Gloria, les yaourts Yoplait...

Alimentation générale : Géant vert, les produits Uncle Ben’s, la marque Maille, la margarine Fruit d’Or, Amora, le ketchup Heinz

Glaces : Häagen Dazs, Magnum, Viennetta

Les céréales de petit déjeuner : les céréales Kellogg’s Corn Flakes, Spécial K, Miel Pops, All Bran...

 

 

 

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28 novembre 2013 4 28 /11 /novembre /2013 18:31

 

Source : pagedesuie.wordpress.com

 

Espagne… un avant-goût de ce qui nous attend?

Publié: 25 novembre 2013 par pagedesuie dans Articles
La mort de la liberté d’expression en Espagne!

Les nouveaux franquistes au pouvoir en Espagne appellent ça, "loi citoyenne de sécurité"… preuve que même des merdes fascistes peuvent faire montre d’humour. Ce panel de lois liberticides est une atteinte flagrante au droit de manifester, et ce, même en mode "indignés pacifiques". Certes, elle n’a pas encore été approuvé par le Conseil des ministres, mais c’est une question de jours, et on sait que, comme chez nous avec les trois salopes, quand l’intérieur et la justice proposent… la "loi" dispose selon leurs désidératas!

Le ministre de l’Intérieur Jorge Fernandez Díaz a déclaré que le durcissement était indispensable pour lutter contre la “spirale de violence” des “collectifs antisystème” qui utilisent des “techniques de guérilla urbaine” [...] “il ne s’agit pas seulement de réagir juridiquement aux initiatives de guérilla urbaine qui prolifèrent dans nos villes”, mais de refuser l’“angélisme juridique”. Il faut que “les gens craignent davantage l’Etat”, n’a pas hésité à aboyer le ministre de l’Intérieur du gouvernement autonome catalan, Felip Puig. Ils souhaitent notamment qualifier “la résistance passive ou active à grande échelle” comme un délit d’“atteinte à l’autorité”…

Les infractions "graves"… de 1.000 à 30.000 €

Il s’agit de "menaces ou insultes envers un policier"  (laissé à leur appréciation, connaissant leur honnêteté légendaire…) 

Ou encore de "disposer des éléments qui empêchent la libre circulation des véhicules et des personnes"  (toutes obstructions sur la voie publique, plus de manifs "barrages"…) 

Les infractions "très graves"… jusqu’à 600.000 €

Ces délits méritant la damnation éternelle sont :

"La captation ou la diffusion d’images attentant à l’honneur, l’image ou la sécurité de membres des forces de l’ordre"  (l’interdiction de filmer les flics…) 

Manifester "sans préavis, devant des institutions de l’état, comme le Congrès, le Sénat ou les hauts tribunaux"  (donc toutes manifs ou actions non autorisées ou spontanées…)

"Porter une capuche" lors d’une action ou manifestation sera également considéré comme une infraction gravissime, tout comme la pratique des "escraches" – que Basagoiti, leader régional du PP, voit comme une "attitude nazie" et que Mariano Rajoy qualifie de "profondément antidémocratiques" (sic) – , lorsque des mouvements ou associations citoyennes se rendent sur le lieu de travail ou le domicile des personnes qu’ils veulent dénoncer publiquement.


spainprotest

Foutez-moi ces terroristes en taule, et circulez, y a rien a filmer!

 

Bien sur toutes ces joyeusetés seront assorties de peines de prison – et vice versa – , ben ouais…

Selon le futur arsenal législatif espagnol, celui qui occupe un bâtiment tel qu’une agence bancaire peut être puni de 3 à 6 mois de prison. Si on interrompt les transports publics, on peut être condamné jusqu’à deux ans d’emprisonnement. La résistance à l’autorité (par exemple en s’enchaînant les uns aux autres pour éviter une expulsion) pourra être assimilée à un attentat et donc puni de 4 ans de prison. Quant au partage ou à la diffusion par des moyens publics d’actions qui troublent l’ordre public (en d’autres termes : l’appel à une manifestation via des réseaux sociaux), il peut être puni d’une peine de prison d’un an… et des joyeuses amendes mentionnées plus haut, of course. En fait, quand cette loi sera passée, n’importe quel acte de désobéissance civile ou de résistance au cours d’une manifestation pourra être puni d’une peine de prison et d’amendes. Ah oui, j’oubliais… les prostituées et leur clientèle sont aussi concernées par la loi : racolage, jusqu’à 30.000 euros d’amende!

 

Bon ben, on peut y aller maintenant, hein… La loi nous protège, l’esprit du "Caudillo" est de retour!

L’ONG Reporter Sans Frontières, dans un communiqué publié jeudi 21 novembre:

"Dans quelle démocratie digne de ce nom les opérations de police ne peuvent-elles plus être couvertes par la presse lorsqu’elles ont lieu dans l’espace public ?" [...] "Ce projet de loi risque de faire des manifestations de rue des zones interdites aux journalistes. Sous le coup de poursuites judiciaires et d’amendes exorbitantes, susceptibles d’être distribuées à l’envie tant la notion ‘d’atteinte à l’image ou à l’honneur d’un policier’ est imprécise, comment les journalistes pourront-ils couvrir efficacement non seulement les manifestations, mais l’ensemble des événements impliquant la police ?"

 

L’Espagne serait-elle une nouvelle fois le terrain de jeu et d’entraînement du fascisme rampant, l’histoire se répète-t-elle comme dans les années trente..? Comme en ’36 les gouvernements européens ferment les yeux, car en réalité, ils bavent d’envie devant cet arsenal juridique inique que ces nostalgiques du franquisme pondent aujourd’hui, et ils en prennent bonne note!

 

 

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28 novembre 2013 4 28 /11 /novembre /2013 18:01

 

Source : rue89.com

 

Ping-pong 27/11/2013 à 16h42
Le refus de prélevement de son ADN peut conduire en prison
Camille Polloni | Journaliste Rue89

 

 


Des figurines se battent à coups de cotons-tiges (Robert McGoldrick/Flickr/CC)

Jean-Charles a 48 ans. Il est faucheur volontaire, antimilitariste opposé au centre d’essai de missiles installé près de chez lui, activiste de contre-sommets, désobéissant, libertaire et facteur. Enfin, ancien facteur, il a été révoqué en avril dernier. Quand La Poste s’est aperçue qu’il détruisait les courriers publicitaires au lieu de les distribuer, en août 2012, elle a porté plainte contre lui.

Arrêté en flagrant délit sur le chemin de son domicile, il est perquisitionné. Les gendarmes, venus vérifier s’il stockait du courrier chez lui, tombent sur huit plants de cannabis. Pendant son audition à la brigade, un gendarme prend ses empreintes puis annonce, un peu présomptueux : « On va procéder au prélèvement biologique. » Jean-Charles raconte :

« Ils me connaissent un peu dans le coin, il y avait peu de chances que j’accepte... On m’a précisé que le refus est un délit, que j’encourrais un an de prison et 15 000 euros d’amende. »

Fin 2012, il accepte la procédure de « plaider-coupable » et se voit condamné à six mois de prison avec sursis, dix-huit mois de mise à l’épreuve avec une obligation de soins pour la destruction de courrier, l’usage de stupéfiants et le refus du prélèvement. Il assume et ne fait pas appel.

« Je pensais que ça s’arrêterait là »

A partir de là, Jean-Charles « entre dans la froideur d’une administration kafkaïenne, un serpent qui se mord la queue ».

Son ADN est toujours considéré comme manquant dans le fichier. Le procureur peut le lui demander à nouveau pour combler ce vide.

C’est en avril que les gendarmes l’appellent. Il doit passer à la brigade pour fournir son ADN ou signifier son refus. Il sort de la gendarmerie sans avoir donné satisfaction, avec une convocation pour un nouveau procès.

Celui-ci a lieu en juin. Il écope de 30 jours-amendes à 10 euros pour le refus de prélèvement. Il paie, ne fait pas appel.

« Je pensais que ça s’arrêterait là et qu’il ne servirait à rien de se battre. Je n’ai même pas pris d’avocat. Pour moi, j’avais eu droit à deux procès, c’était fini. »

Il est de nouveau convoqué à la gendarmerie le 19 novembre. Refuse encore. Ressort de la brigade avec un papier : procès le 14 janvier prochain pour refus de prélèvement, en récidive. Ce sera son troisième en quatorze mois, pour les mêmes faits.

« Un moyen de construire des récidivistes »

Selon Jean Danet, maître de conférences à l’université de Nantes spécialisé en droit pénal, le refus de prélèvement est considéré comme un « délit successif », au même titre que le port illégal de décorations ou la conduite sans permis :

« A chaque fois qu’on vous demande votre ADN et que vous refusez, vous commettez un délit. Je veux bien admettre qu’il y ait une sanction pour ne pas avoir donné son ADN lors de son interpellation. Mais qu’ensuite on dise au condamné : “Alors, vous ne voulez toujours pas ?” “Et maintenant, toujours pas ?” Ce n’est pas raisonnable. C’est un moyen artificiel de construire des récidivistes et multirécidivistes.

Cela rappelle au juriste l’acharnement contre les antimilitaristes qui, sous le gaullisme, renvoyaient leur livret militaire aux autorités.

“Ils étaient poursuivis au tribunal correctionnel, lors d’audiences qui duraient longtemps, avec des salles pleines. Ça a duré des années, avant qu’ils ne se rendent compte que c’était intenable.”

“On peut le mettre au trou”

 

Le Fnaeg

Le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg), créé en 1998 et fonctionnel deux ans plus tard, comprenait 2,1 millions de profils enregistrés en 2012 (contre moins de 17 000 un an après sa mise en service). 75% sont des “mis en cause”, dont l’ADN a été prélevé alors qu’ils n’étaient que simple suspects.

 

S’ils sont mis hors de cause, ils peuvent demander leur retrait du fichier, mais ce n’est pas automatique. Leur ADN reste 25 ans dans le fichier, 40 ans pour les condamnés.

Il n’existe pas de statistiques publiques sur le refus de prélèvement ADN, certainement une infime minorité comparé au nombre de personnes effectivement prélevées (voir encadré). Ni sur le nombre de récidivistes. Les cas rendus publics concernent généralement des militants politiques.

L’avocat Jean-Jacques Gandini en a défendu certains, parmi lesquels Benjamin Deceuninck, faucheur volontaire. En 2006, lors de son procès, le procureur d’Alès Christian Pasta le prévenait (article réservé aux abonnés) :

“Tant qu’il refusera le prélèvement, j’engagerai à nouveau des poursuites et il sera reconvoqué. On peut le mettre au trou pour récidive.”

Jean-Jacques Gandini estime que ces poursuites à répétition posent des problèmes juridiques et s’apparentent à un délit d’opinion.

“Il me semble qu’un gouvernement de gauche aurait pu, comme il l’a fait pour les peines plancher, demander aux procureurs généraux de ne plus poursuivre ces affaires de fichage dans certains cas.

Cela constitue une intimidation pour des gens qui sont dans le mouvement social, qui estiment que le fichage ADN n’a pas lieu d’être. Comme si les gens qui pensent un peu autrement, il fallait les avoir à l’œil.”

“Le parquet me poursuit, pas mon camarade”

C’est aussi l’avis de Rodolphe Balej, 46 ans. Cet opposant à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a récemment écrit une lettre ouverte à la ministre de la Justice, lui demandant de “porter une réflexion nationale sur ce fichier et sa dangerosité”.

Il passe le 3 décembre devant la cour d’appel de Rennes. Plusieurs de ses actions militantes se sont terminées au tribunal, toujours avec l’ADN en toile de fond :

  • en avril 2009, il est condamné à deux mois de prison avec sursis pour dégradations, vol de terre et rébellion lors d’une action contre les forages à Notre-Dame-des-Landes. Le refus de prélèvement lui vaut deux mois avec sursis supplémentaires ;
  • en appel, en mai 2011, ses deux peines sont adoucies : 30 jours-amendes à 10 euros pour les délits principaux, 500 euros avec sursis pour l’ADN.

Un an plus tard, les gendarmes reviennent à la charge. Il refuse, comme la personne condamnée avec lui. D’une manière “inexplicable”, le parquet poursuit Rodolphe, pas son ami. Il est condamné à un mois de prison avec sursis.

“Le fait même de refuser fait de nous des délinquants. Ils peuvent encore venir me le redemander.”

Pour une autre action collective qui date de 2011, les gendarmes arrêtent deux personnes mais ne demandent que son ADN à lui. Il est condamné à un an avec sursis pour violences et deux mois pour refus de prélèvement.

Des arguments communs

“C’est une manière de me faire taire”, pense Rodolphe. Le procès en appel du 3 décembre reviendra sur les deux dernières affaires. Mais il ne compte pas changer d’avis :

“S’ils reviennent, et c’est dans la logique des choses, je refuserai de nouveau. J’affirme à visage découvert mon opposition au fichage généralisé. Elargir le refus est une nécessité. Si on y arrive, on pourra sans doute enrayer ce phénomène.”

Lui et Jean-Charles, comme beaucoup d’autres militants opposés au fichage génétique, mettent en avant plusieurs arguments pour refuser le prélèvement :

  • l’utilisation du vivant dans une procédure de police ;
  • le sacrifice des libertés publiques concédé pour résoudre certaines enquêtes ;
  • l’extension vertigineuse du fichier, prévu en 1998 pour les seuls criminels sexuels, qui concerne aujourd’hui la quasi-totalité des délits ;
  • la durée de conservation de l’ADN dans le fichier (voir encadré) ;
  • le danger potentiel de cette base de données si elle était utilisée à mauvais escient ;
  • alors que les segments ADN retenus ne doivent donner que des informations basiques, ils se révèlent beaucoup plus bavards que prévus, d’après les dernières recherches scientifiques.

Jean-Charles, lui, s’interroge :

“Qu’est-ce que ce délit a de si abominable pour être poursuivi à vie ? Je n’ai jamais refusé de donner les éléments nécessaires à ma stricte identification : mon identité, ma photo, mes empreintes.”

 

 

 

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