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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 16:46

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

Biodiversité

Déforestation : « En Amazonie, c’est trop tard, on remplace les arbres par du soja transgénique »

par Stéphane Perraud 26 juin 2014

 

 

 

 

Botaniste, spécialiste des forêts primaires, Francis Hallé s’est fait connaître par ses expéditions sur le Radeau des cimes, à bord duquel il a pu explorer la canopée des forêts tropicales. Auteur de nombreux ouvrages sur l’arbre, il a tourné, avec Luc Jacquet, le documentaire Il était une forêt. Dans cette interview, il revient sur le rôle essentiel que jouent les arbres dans les villes, et les forêts pour la planète.

Cet article a initialement été publié dans le magazine Kaizen.

Stéphane Perraud : Dans quel état se trouvent les forêts primaires aujourd’hui ?

Francis Hallé : Il n’y en a quasiment plus ! Les forêts sont dites primaires quand elles n’ont jamais subi la moindre destruction humaine. Il y a quarante ans on en trouvait encore beaucoup à la surface du globe. Aujourd’hui, il n’en subsiste que des lambeaux, dans la boucle du fleuve Congo, en Australie, dans le Grand Nord canadien, en Sibérie… Seuls le climat très difficile ou l’absence totale d’accès les protègent encore de la folie destructrice des hommes. En Amazonie, c’est trop tard. On rase les arbres pour les remplacer par du soja transgénique et de l’élevage.

Pourquoi est-ce si inquiétant ?

La forêt joue un rôle déterminant pour la survie de l’humanité. Les arbres purifient l’atmosphère en absorbant du gaz carbonique et en rejetant de l’oxygène [1]. Couper un arbre revient à détruire une usine d’épuration naturelle. Les arbres attirent la pluie. Leur feuillage et leur système racinaire filtrent l’eau. Ils jouent également un rôle de stabilisateurs pour les sols. Et bien sûr, ils abritent une flore et une faune exceptionnelles. Ce sont nos alliés, nos protecteurs. La disparition des forêts primaires n’est pas irréversible, mais pour passer d’une forêt secondaire (qui a repoussé après exploitation) à une forêt primaire, il faudrait la laisser tranquille pendant sept siècles !

Que pensez-vous de la forêt française ?

Elle est encore en relativement bon état. Mais elle ne joue pas du tout le même rôle que la forêt tropicale qui fonctionne douze mois sur douze et qui concentre un maximum de biodiversité. En France, nous avons une forêt jardinée. Globalement, les gens qui s’en occupent sont compétents. Même si je constate que l’ONF (Office national des forêts) qui gère la forêt publique a désormais pour ambition de faire de l’argent, comme dans le privé. Beaucoup d’agents de l’ONF ont une sensibilité écologique, mais la politique nationale leur impose d’exploiter la forêt avec une vision plus mercantile qu’avant.

On entend souvent qu’une forêt a besoin d’être entretenue pour rester en bonne santé…

C’est une hérésie ! Les forêts existent depuis plus de 350 millions d’années, elles se portaient très bien avant l’arrivée de l’homme. Elles ont su se reconstituer après chaque évolution climatique majeure. Plus on intervient dans une forêt, plus on la fragilise. Il faut au contraire laisser faire la nature. Le bois mort au sol par exemple préserve les micro-organismes. Une forêt détruite par un incendie repoussera mieux si on n’intervient pas. Sa capacité de régénération est incroyable. Saviez-vous que lorsqu’on coupe une branche, on favorise l’arrivée des maladies ? Au Jardin des Plantes à Paris, on trouve des arbres tricentenaires qui n’ont jamais été taillés. Ils se portent très bien et ne sont pas dangereux pour les visiteurs.

Justement, comment jugez-vous la présence des arbres en ville ?

Ils sont essentiels. On ne pourrait pas vivre dans une ville entièrement minérale. Mais pour nos élus, les arbres sont du mobilier urbain, pas des êtres vivants. Dès qu’ils gênent un peu, on les coupe. Comme les citadins y sont attachés, quand on abat un vieil arbre, on le remplace par trois plus petits. C’est une triple arnaque. Patrimoniale, car rien ne remplace un vieil arbre sur le plan paysager. Financière, car ces jeunes arbres coûtent cher à l’achat, à la plantation et à l’entretien. Et écologique, car la captation des polluants n’est plus la même. C’est une question de surface. Un grand platane couvre 500 hectares si l’on additionne son écorce, ses feuilles et ses racines [2]. Il faudra plusieurs dizaines d’années pour que la surface cumulée des petits arbres remplace celle de l’ancien. Or beaucoup n’atteindront jamais l’âge adulte, car ils n’ont pas la place de se développer. Les beaux arbres qu’on coupe aujourd’hui ont été plantés il y a un siècle dans de bonnes conditions. Cela n’est plus possible à cause de la densité des réseaux souterrains urbains.

Qu’est ce qui vous donne malgré tout de l’espoir ?

L’agroforesterie se développe en France et redonne à l’arbre un rôle protecteur. Il s’agit de cultiver ou d’élever des animaux sous le couvert. Les rendements sont très bons. Nous n’avons rien inventé, on trouve trace de l’agroforesterie dès le 12e siècle en Indonésie. A Sumatra, les fruits, les légumes, le café, poussent dans des forêts naturelles. Quand il y a trop d’ombre, on coupe un tronc qui sert de combustible. C’est un bon équilibre.

Avons-nous encore des choses à apprendre sur l’arbre ?

Nous n’en sommes qu’au début de nos connaissances. Nous avons découvert par exemple qu’il existait des feuilles souterraines. Elles n’ont évidemment pas de chlorophylle, ce sont juste des réseaux de nervures qui hébergent les champignons symbiotiques [3]. Nous savons également que les arbres communiquent entre eux par leur réseau racinaire. Un individu qui manque de nutriments le fera savoir à ses voisins qui pourront les lui apporter. A l’inverse, nous avons observé que des arbres de la même essence évitent parfois de se toucher dans les airs. On suppose qu’ils se protègent ainsi des transmissions de maladie. Cela signifie que l’arbre est “conscient” d’être entouré par ses semblables. C’est fascinant.

Propos recueillis par Stéphane Perraud.

Cet article est extrait du numéro 10 du magazine Kaizen, dont Basta ! est partenaire (voir la description de Kaizen sur notre page Nos partenaires médias). Pour poursuivre son développement, Kaizen fait appel aux lecteurs qui souhaiteraient soutenir financièrement le magazine.

 

 

Notes

[1Pendant leur croissance, les arbres libèrent de l’oxygène et absorbent du dioxyde de carbone (1 tonne de CO2/ m3 de bois nouveau). Ce processus cesse quand l’arbre arrive à maturité. Mais le CO2 reste stocké même après abattage et transformation en planche. Il n’est libéré dans l’atmosphère que si on laisse l’arbre se décomposer ou lorsqu’on brûle le bois.

[2Un chiffre qui peut sembler énorme ! « Nous, humains, avec nos 2 mètres carrés de peau, sous-estimons la surface de l’arbre. Pour la calculer, il faut mesurer chaque feuille recto verso, ajouter la surface du tronc, des branches et rameaux, des racines longues et fines et des poils absorbants, sans oublier les poches dans l’écorce. Un arbre feuillu de 15 mètres occupe au total 200 hectares, l’équivalent de Monaco. Il double de poids quand il est mouillé. Toute cette surface respire, nous fait respirer », explique un article du Monde, L’arbre, allié de taille, à propos de l’ouvrage de Francis Hallé, Du bon usage des arbres. Un plaidoyer à l’attention des élus et des énarques (Actes Sud).

[3Les champignons vivent en symbiose avec l’arbre. Chacun apporte à l’autre les substances qui lui manquent : les champignons ont besoin des sucres synthétisés par l’arbre, en contrepartie ils lui fournissent eau et sels minéraux.

 

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Source : www.bastamag.net

 

 

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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 17:35

 

Source : www.mediapart.fr

 

Les intermittents luttent pour nos biens communs

|  Par Edwy Plenel

 

 

 

Le combat des intermittents du spectacle contre la nouvelle convention Unedic de leur régime d’assurance chômage n’est en rien sectoriel ou catégoriel. Engagé depuis une dizaine d’années, il recouvre un triple enjeu de civilisation : la conception du travail, la place de la culture, la définition de la démocratie. Plaidoyer pour une lutte dont les questions et réponses inédites ouvrent la voie d’une société du bien commun.

Le récent, et très beau, film de la réalisatrice Pascale Ferran, Bird People, est une fable sur les dérèglements d’un monde, le nôtre, celui d’un capitalisme hors de ses gonds, où l’argent dévore le temps, isole et sépare les individus, finit par les éloigner de la vie, d’une vie humainement décente. Trois personnages, de conditions sociales différentes, s’y débattent dans un lieu de nulle part et de partout, un hôtel de l’aéroport de Roissy-en-France : un ingénieur informaticien américain, associé de son entreprise dans la Silicon Valley, qui décide soudainement de tout plaquer, boulot et famille ; une jeune femme de chambre rêveuse et ingénue qui aimerait pouvoir reprendre ses études ; un réceptionniste qui, faute de pouvoir s’offrir un domicile, dort dans sa voiture.

Et c’est un oiseau, un simple moineau, qui indique la voie du sursaut, par la surprise d’un vol en liberté : cette grâce, entre amour, plaisir et bonheur, de ce qui ne se quantifie ni ne se monétise. On pourrait appeler cela le commun, comme l’ont récemment proposé Christian Laval et Pierre Dardot (lire ici). Non seulement ce qui est commun, ouvert à la curiosité de chacun, mais aussi ce qui est en commun, partagé par et pour tous. Ces biens communs dont l’affirmation et la protection garantissent que nous pouvons compter sur la protection d’une société solidaire, qui ne laisse personne sur le bas-côté, qui ne rejette ni ne détruit, soucieuse de l’humanité comme de la nature. Bref, ce qui fait qu’une société tient debout, affronte l’avenir, invente son futur, sans céder aux nécroses de la rancœur ou du ressentiment qui pourraient l’égarer et la perdre.

Nul hasard si je repense à cette œuvre de Pascale Ferran et au regard généreux qui l’anime, où chaque personne invisible compte pour une personne essentielle, au moment  d’évoquer la lutte actuelle, et fort ancienne, des intermittents qui est aussi celle de tous les travailleurs intérimaires et/ou précaires (sur le même sujet lire La Parisienne Libérée ici et Christian Salmon là). Car, cinéaste engagée en ce sens qu’elle est soucieuse du monde où elle vit et travaille, Pascale Ferran en a formidablement résumé l’enjeu, le soir de 2007 où son précédent film, Lady Chatterley, fut couronné par pas moins de cinq Césars. Voici un extrait de ce qu’elle déclara lors de la cérémonie, propos qui, malgré le changement de majorité politique, de droite à gauche, n’a pas pris une ride, sept ans après :

« Pendant longtemps, [le régime d’indemnisation chômage des intermittents du spectacle] était remarquable parce qu’il réussissait, tout en prenant en compte la spécificité de nos métiers, à atténuer un peu, un tout petit peu, la très grande disparité de revenus dans les milieux artistiques. C’était alors un système mutualisé. Il produisait une forme très concrète de solidarité entre les différents acteurs de la chaîne de fabrication d’un film et aussi entre les générations. Depuis des années, le Medef s’acharne à mettre à mal ce statut en s’attaquant, par tous les moyens possibles, à la philosophie qui a présidé à sa fondation.

« Aujourd’hui, il y est presque arrivé. De réformes en nouveau protocole, il est arrivé à transformer un système mutualisé en système capitalisé. Et cela change tout. Cela veut dire, par exemple, que le montant des indemnités n’est plus calculé sur la base de la fonction de son bénéficiaire mais exclusivement sur le montant de son salaire. Et plus ce salaire est haut, plus haut sera le montant de ses indemnités. Et on en arrive à une absurdité complète du système où, sous couvert de résorber un déficit, on exclut les plus pauvres pour mieux indemniser les plus riches. »


Aux Editions Amsterdam mais aussi téléchargeable sur le Net 
Aux Editions Amsterdam mais aussi téléchargeable sur le Net

J’ai retrouvé cette citation au tout début de Intermittents et Précaires, travail aussi rigoureux qu’original de Antonella Corsani et Maurizio Lazzarato (publié en 2008 aux Éditions Amsterdam mais ouvert au téléchargement gratuit en format PDF). Cette référence à une voix s’exprimant depuis le terrain concret de la création donnait le ton d’une recherche certes menée selon les codes scientifiques mais dans une nouvelle relation entre chercheurs et ceux qu’ils étudient, en vue d’une « expertise citoyenne ». Issue d’une convention entre le CNRS, l’Université de Paris I et l’Association des Amis des intermittents et précaires, son résultat est à l’image du mouvement des intermittents qui, depuis ses débuts, ne se contente pas de lutter contre mais innove et propose par la production de nouveaux savoirs sur la réalité dont il témoigne.

« L’histoire du mouvement des intermittents n’est pas seulement celle d’une lutte, écrivent ainsi Corsani et Lazzarato. C’est aussi celle d’une “expertise” permanente qui se nourrit d’une réflexion sur la politique des savoirs et place au centre de la question politique les relations entre savoirs savants et savoirs profanes, savoirs minoritaires et savoirs majoritaires. » L’expérience vécue des premiers concernés y est sans cesse mobilisée afin de problématiser la réalité du travail discontinu, d’appréhender ses inégalités et son hétérogénéité, de penser sa nouveauté et de réinventer ses solidarités comme en témoigne le site de la Coordination des intermittents et précaires (à consulter ici).

Un triple enjeu de civilisation

Cette expertise citoyenne nourrit en retour la connaissance savante la plus aboutie. C’est ainsi que le sociologue Pierre-Michel Menger, élu en 2013 au Collège de France, a fait de l’intermittence son terrain de recherche lui permettant d’appréhender les transformations du travail à l’heure du nouvel âge industriel dont la révolution numérique est le moteur. De Portrait de l’artiste en travailleur, sous-titré Métamorphoses du capitalisme (Seuil, 2003), à Les Intermittents du spectacle, sous-titré Sociologie du travail flexible (Ehess, 2005, puis 2011), ses travaux rejoignent le souci militant des intermittents d’inscrire leur lutte dans un combat plus large pour la protection de tous les salariés à l’emploi discontinu. Tout comme leurs propositions – ce qu’ils nomment « le Nouveau Modèle » (voir sa présentation ici) – rejoignent les réflexions d’un autre professeur lui aussi élu au Collège de France (en 2012), Alain Supiot, éminent juriste penseur de l’État social.

« La Coordination des intermittents et précaires, écrivent encore Corsani et Lazzarato, n’a pas pour ambition de défendre les acquis sociaux des Trente Glorieuses, mais entend défendre de nouveaux droits sociaux associés à la mobilité et à la flexibilité de l’emploi. […] En revendiquant de nouveaux droits sociaux non seulement pour les intermittents mais aussi pour tous les travailleurs à l’emploi discontinu, à la rémunération variable et aux employeurs multiples, ce mouvement a ouvert une bataille politique sur le front de la précarisation et de la paupérisation qui touchent désormais une partie de plus en plus importante de la population. »

C’est en ce sens que le combat des intermittents du spectacle contre la nouvelle convention Unedic de leur régime d’assurance chômage n’est en rien catégoriel. Engagé depuis une dizaine d’années (la précédente mobilisation ayant conduit à l’annulation de nombreux festivals remonte à 2003), il recouvre un triple enjeu de civilisation : la conception du travail, la place de la culture, la définition de la démocratie.

Ceux auxquels ils s’affrontent – l’État, le patronat et les organisations syndicales signataires de l’accord (CFDT, FO et CFTC) – leur opposent un argument comptable : le déficit de l’assurance chômage spécifique dont ils bénéficient qu’ils imputent à une croissance des effectifs bénéficiaires bien supérieure à celle de la quantité de travail qu’ils se partagent (sur le secteur d’emploi concerné lire ici une récente note chiffrée du ministère de la culture).

Sachant que les 110 000 intermittents du spectacle représentent 3,5 % des bénéficiaires des allocations chômage et 3,4 % des dépenses de l’Unedic, c’est évidemment un argument à courte vue qui pose la seule question des dépenses sans interroger les recettes, qui n’interroge pas la contribution insuffisante d’employeurs (notamment dans l’audiovisuel) libres d’embaucher et de désembaucher à volonté, bref qui se refuse à inventer et consolider une protection sociale nouvelle, couvrant le risque d’un sous-emploi élevé encouru par les salariés dans un système de travail au projet, fragmenté et discontinu.

Dans un moment où la discontinuité de l’emploi qui caractérise l’intermittence s’étend à bien d’autres secteurs de l’économie, au-delà des seuls mondes de l’art et de la culture, le patronat refuse que le statut spécifique des intermittents fasse école. Il veut bien, ô combien, de l’emploi discontinu, et de la souplesse qu’il lui offre pour ses propres marges, mais refuse que son extension s’accompagne de nouvelles protections sociales, et donc des charges qu’elles lui imputeraient au nom de la solidarité. Tel est, pour la Coordination des intermittents et précaires (CIP), l’enjeu d’intérêt général de sa mobilisation contre l’accord Unedic conclu le 21 mars, essentiellement entre le Medef et la CFDT.

« Pourquoi le Medef prend-il pour cibles les intermittents, si peu nombreux, les intérimaires, si précaires ? demande-t-elle (retrouver ici le texte intégral). Parce que les annexes 4, 8 et 10 de l’assurance-chômage faisaient partie des rares dispositifs de protection sociale pensés pour l’emploi discontinu. Aujourd’hui, 86 % des embauches se font en CDD, il y a des millions de salariés pauvres ou à temps partiel. Le Medef ne veut pas que le régime des intermittents du spectacle ou des intérimaires serve de modèle aux autres : il s’agit d’empêcher à tout prix les précaires de réclamer des droits sociaux en échange de l’hyper-flexibilité voulue par leurs employeurs. »  « Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous », ajoute la CIP, reprenant son slogan de 2003 : « Défendre les régimes d’indemnisation qui assurent une continuité de revenu face à la discontinuité de l’emploi, c’est défendre l’ensemble des salariés. »

Entre progrès social et régrès libéral, la bataille de l’intermittence concerne donc le monde du travail tout entier, véritable laboratoire de l’affrontement entre une logique de mutualisation du risque, qui impose des solidarités collectives, et une idéologie de capitalisation, qui livre les personnes à des combats solitaires, avec cette conviction aveugle que le chômage serait de la responsabilité des seuls individus et non pas de celle de la société. Mais, loin d’avoir pour unique adversaire le néolibéralisme patronal, le combat des intermittents rencontre en chemin des conservatismes syndicaux qui n’envisagent le travail que sous la forme de l’emploi salarié et permanent, qui s’accrochent à sa défense exclusive au point de délaisser les nouvelles formes d’emplois et de trajectoires professionnelles et qui, de ce fait, aggravent leur déjà faible représentativité par l’ignorance de nouvelles catégories de travailleurs, notamment parmi la jeunesse.

Le travail, mais aussi la culture et la démocratie

Qu’il s’agisse du Medef ou de la CFDT, ceux qui signent les accords appliqués aux intermittents ne sont aucunement représentatifs des secteurs d’emploi concernés. Arguant des grands équilibres comptables de l’assurance-chômage, ils ignorent les réalités qu’ils réglementent sans concertation des premiers concernés. Ni la CFDT ni FO ne sont particulièrement implantés dans les métiers du spectacle ou de la culture, tandis que les syndicats d’employeurs du secteur, tel le Syndeac (lire ici, sur son blog de Mediapart, sa lettre ouverte au premier ministre), ont fait connaître leur désapprobation massive de l’accord conclu.

À la question centrale du travail et de ses métamorphoses, s’ajoutent donc celles, également décisives pour la société tout entière, de la culture et de la démocratie. Aveuglé par idéologie au point d’ignorer les réalités économiques, le Medef n’hésite pas à qualifier l’indemnisation chômage spécifique aux intermittents de subvention déguisée à la culture. Et pourquoi pas ? Pourquoi ne pas soutenir collectivement un secteur décisif pour l’économie française, sa vitalité et son innovation ? Première destination touristique mondiale avec 83 millions d’entrées touristiques internationales en 2012, largement devant les États-Unis, la France est aussi un pays que la culture enrichit, produisant de la valeur et créant des emplois.

C’est ainsi qu’elle contribue sept fois plus au produit intérieur brut (PIB) français que l’industrie automobile, quatre fois plus que l’industrie chimique et deux fois plus que les télécoms. Issues d’une récente étude conjointe des ministères de l’économie et de la culture (la retrouver ici), les données ne souffrent pas de discussion (voir le graphique ci-dessous) : avec 104,5 milliards d’euros d’apports directs et indirects à l’économie nationale en 2011, les activités culturelles représentent 57,8 milliards d’euros de valeur ajoutée, soit 3,2 % du PIB national. Un total de 670 000 personnes y sont employées soit 2,5 % de l’emploi actif en 2010, mais il faut y ajouter l’impact des initiatives culturelles sur le dynamisme socioéconomique d’un territoire.

 

Source : ministères de l'économie et de la culture 
Source : ministères de l'économie et de la culture

« La culture et l’art, leurs modalités de production, leurs contenus, les publics qu’elles créent, les ressources et les désirs qu’ils mobilisent participent pleinement de l’émergence d’un nouveau régime de croissance », soulignent Corsani et Lazzarato au terme de leur recherche. En ce sens, loin de se réduire à un coût ou à une charge, les dépenses sociales, repensées à l’aune des transformations de l’économie et de la société, doivent être appréhendées, imaginées et défendues comme un investissement collectif contribuant au développement de ces biens communs que sont la culture, l’éducation, la formation, la santé, l’habitat, bref tout ce qui tisse le bien vivre d’une société d’individus solidaires.

Parce qu’elle est riche de son inventivité créatrice, la lutte des intermittents pose la question d’une réinvention de la démocratie, de son extension et de son approfondissement face à l’essoufflement, au risque de la nécrose autoritaire, de sa version étroitement représentative où le pouvoir de tous finit par se perdre dans la délégation à quelques-uns. C’est aussi ce que l’on ne comprend pas dans les ministères, ne voyant là qu’agitation minoritaire en lieu et place d’une authentique concertation et délibération démocratiques, alors même qu’ils ont accepté sans états d’âme de décider du sort de quelques-uns avec des interlocuteurs qui n’en sont pas représentatifs.

Loin de vieilles rengaines usées, les formes de lutte promues par les intermittents évoquent plutôt ce pragmatisme radical, ou ces radicalités pragmatiques qui furent théorisées aux États-Unis dans le sillage des philosophes pragmatistes qu’étaient John Dewey (1859-1952) et William James (1842-1910). Pour ces auteurs, l’avenir ne pouvait être qu’une invention collective, production partagée de nouveaux savoirs et de nouvelles approches, mobilisation collective autour d’exigences radicalement démocratiques. Ceux qui dirigent (l’État), ceux qui possèdent (le patronat), ceux qui représentent (en l’espèce les syndicats) ne sauraient ignorer les réflexions et les propositions de ceux qui vivent les réalités dont ils débattent.

Très tôt, y compris par le détour d’une « Commission des mots », la Coordination des intermittents et précaires a renversé la notion d’expert et d’expertise telle qu’elle s’est imposée dans les usages gouvernementaux et leurs vulgates médiatiques. Est « expert » celui qui est expérimenté, c’est-à-dire celui qui a ou qui fait une expérience. Autrement dit, proclame la CIP, « nous sommes bien les experts, je suis un expert de ma vie ». Où l’on comprend que le mouvement des intermittents, loin de défendre de façon crispée des acquis qui seraient datés, ébranle nombre de citadelles conservatrices. Pour notre bien. Pour nos biens communs.

 

 

Lire aussi

 

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 23:13

 

Source : www.reporterre.net

 

 

En forêt d’Amazonie, l’équivalent de deux mille terrains de football disparaît chaque jour

Marie Astier (Reporterre)

vendredi 13 juin 2014

 

 

 

Après un répit pendant la présidence de Lula, la pression a recommencé à s’exercer sur la forêt amazonienne : elle recule à nouveau fortement. C’est l’information qu’est venue rappeler aux Européens le cacique Raoni et son successeur Megaron.


Si les terres de son peuple Kayapo sont préservées, grâce à une protection officielle, elles sont désormais cernées par les terres déboisées. « On voit de plus en plus de coupeurs de bois et de chercheurs d’or », témoigne Megaron, neveu et successeur de Raoni, lors de leur passage récent à Paris.

« Quand on survole l’Amazonie, sur le chemin avant d’arriver aux terres Kayapos, on ne voit plus que des champs, des pâturages et des plantations d’eucalyptus », ajoute Gert-Peter Bruch, président de l’association Planète Amazone, qui a fait venir les deux caciques en Europe.

Un quart de la forêt amazonienne déjà dévastée

Pour la première fois depuis cinq ans, la déforestation est à nouveau en augmentation. Selon les derniers chiffres officiels 5.843 km2 de forêt amazonienne ont disparu entre août 2012 et juillet 2013. C’est la taille d’un département français moyen, ou encore l’équivalent de 818.347 terrains de football aux dimensions de la FIFA, 2.242 terrains par jour... Aujourd’hui, en tout, un quart de la forêt amazonienne a déjà été rasée.

Les coupeurs de bois sont toujours les premiers à arriver. « C’est le front pionnier, explique Jérôme Frignet, chargé de mission forêts à Greenpeace. Ils tracent les routes, défrichent, installent des petites villes et ouvrent la voie aux autres activités. »

Les premiers à suivre sont les éleveurs. 80 % des terres défrichées sont ensuite occupées par des pâturages. C’est ce qu’indiquent les travaux de Philippe Léna, chercheur émérite à l’IRD.

Mais depuis quelques années, le scientifique note « des déboisements pour planter directement du soja ou du maïs. » Car le Brésil mise de plus en plus sur les matières premières agricoles pour ses exportations (soja, viande bovine, sucre...).

Entre 2007 et 2010, leur part a « subitement augmenté », indique le même document de l’IRD. Elle est passée d’environ 40 % depuis les années 1990 à plus de 50 % en trois ans. Le Brésil est ainsi devenu « le premier exportateur mondial de viande de boeuf », indique l’institut.

Des routes, des barrages, des mines, des ports

Autre signe que la pression s’accentue : « Il y a de plus en plus de grandes infrastructures pour exploiter l’Amazonie », s’alarme Philippe Léna. Les ports, les routes, les mines et les barrages se multiplient. Le projet le plus emblématique est celui du barrage de Belo Monte dénoncé par le cacique Raoni. Il pourrait être le troisième plus grand barrage au monde. 500 km2 de forêt seraient engloutis. Les peuples de la rivière seraient obligés de quitter leurs terres.

Autre projet significatif, le nouveau port de la société d’agroalimentaire Cargill, prévu pour exporter notamment du soja. « La demande mondiale en maïs, en soja, en bois, et en produits miniers est très forte », insiste le géographe.

Les représentants de l’agrobusiness à l’Assemblée

Une pression sur les territoires qui s’accompagne d’une pression politique. Peu avant la coupe du monde, les représentants des indiens d’Amazonie se sont rendus comme chaque année à Brasilia. « Lorsque nous sommes arrivés à côté du stade de la coupe du monde, la police nous a reçus de manière très violente, avec des gaz lacrymogènes, raconte le cacique Megaron. Mais ensuite nous avons été reçus par le président de la chambre des députés. »

En ligne de mire des représentants des Indiens, les amendements constitutionnels 215 et 237 : « Il nous a promis qu’ils seraient retirés et ne seraient pas soumis au vote », affirme Megaron.

Des amendements qui pourraient réduire les droits des Indiens sur leurs terres. « Par exemple, ces amendements constitutionnels prévoient que si l’intérêt national l’exige, on peut mener des projets sur leur territoire, on peut y faire passer des routes ou implanter des cultures sans les consulter », ajoute l’historien Arkan Simaan, qui accompagne le cacique Megaron et assure la traduction.

Ces amendements ont été proposés par les « ruralistas », les députés représentant les grands propriétaires terriens. « C’est un front parlementaire d’environ 200 députés représentants de l’agrobusiness », explique Philippe Léna.

Ils ont déjà obtenu la mise en place d’un nouveau code forestier, moins protecteur que le précédent. « Il réduit notamment la dimension des zones protégées, ces aires autour des fleuves et des lacs auxquelles on ne peut pas toucher », détaille le chercheur. Selon lui, les scientifiques s’accordent : « L’augmentation de la déforestation est un effet direct du nouveau code forestier. »

Résultat, il observe que « les droits des populations traditionnelles et indigènes sont plus menacés qu’il y a dix ans. On le voit aussi par la violence : il y a plus d’assassinats de leaders indigènes. »


- La leader indigène Sônia Guajajara et une centaine de sympathisants manifestent le 14 mars 2014 à Paris contre la construction d’une série de méga-barrages dans la forêt amazonienne. -

Un gouvernement « laxiste »

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

 

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11 juin 2014 3 11 /06 /juin /2014 21:45

 

Info reçue par mail

 

"On va brûler des forêts, transporter du bois sur 400 bornes et perdre 60 % de l’énergie. C’est un gâchis qui profite à une multinationale. C’est de l’opportunisme, du greenwashing : on repeint en vert une démarche économique. Leur boulot, ce n’est pas de retaper la châtaigneraie cévenole."

 

Cévennes : une multinationale veut exploiter la châtaigneraie

  ARNAUD BOUCOMONT

 La multinationale E.On propose d'exploiter le bois cévenol et de le transformer en électricité dans son usine de Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône. Eldorado ou massacre ? Pros et antis s'affrontent.

Voilà des décennies que pas grand monde ne se souciait de la châtaigneraie cévenole. "C'est une belle endormie à moitié morte, elle a été abandonnée depuis une cinquantaine d'années", insiste Christophe Gleize, patron de l'entreprise forestière UFV au Vigan et président d'Arfobois, l'interprofession rassemblant la filière en Languedoc-Roussillon.
Et voilà qu'un groupe allemand, E.On, se penche au chevet de la belle mourante. Pour la réveiller, au terme d'intérêts communs bien compris. Un mariage de raison plus que d'amour, mais au moins une perspective : fournir la multinationale en bois cévenol, pour brûler ce bois mort ou mal conformé aujourd'hui difficilement valorisable et le transformer en électricité, au sein de l'usine de Gardanne (Bouches-du-Rhône). Et assurer ainsi une seconde vie aux Cévennes.
A Gardanne, l'usine E.On attend le bois cévenol
Si E.On marche sur des œufs en Cévennes, il fait face à un contexte également polémique en interne : les grèves se sont succédé sur le site de Gardanne, dans le cadre de la restructuration de cette usine spécialisée dans le charbon qui se reconvertit à la biomasse… Avec une réduction d’effectifs à la clé. Une visite de presse de l’usine était prévue vendredi. Elle a été annulée au dernier moment, sur fond de négociations sociales tendues.
35 000 tonnes de bois des Cévennes
La mise en service industrielle est prévue pour la mi-2015. La moitié de l’approvisionnement forestier se fera via des importations, dans un premier temps. "Notre engagement est de voir ces importations disparaître dans dix ans", indique Stéphane Morel, le secrétaire général d’E.On France. Un chiffre annuel de 35 000 tonnes est avancé pour les Cévennes, mais c’est "une estimation crédible", qui peut être revue à la hausse ou à la baisse. "45 000 tonnes, pourquoi pas. Sur 300 000 hectares, la superficie totale des Cévennes, ça correspond à une surface entre 500 et 2 000 hectares", précise-t-il.
Après des réunions un brin tendues, sur le mode "E.On dehors !", rappelle le secrétaire général, la situation s’est apaisée, estime-t-il, à force de pédagogie. Un appel à initiatives a été lancé, doté d’une "somme modeste", reconnaît Stéphane Morel, de 200 000 €. Objectif : faire émerger des solutions pour extraire le bois dans les pentes, ou encore amener les petits propriétaires à se regrouper dans des unités de gestion.
Stockage à Gardanne
À Gardanne, le bâtiment de stockage du bois sera prêt à la fin du mois. Turbine vapeur et alternateur seront installés dans l’été. Même si la phase vraiment opérationnelle n’est prévue qu’en 2015, il faut déjà préparer les arrivées : une vingtaine de contrats ont été signés avec différents opérateurs, sur la totalité des zones d’approvisionnement. Quatre l’ont été sur le Gard et la Lozère, "pour un total de 21 000 tonnes" qui atteint déjà les deux tiers de l’objectif cévenol.
E.On justifie ses prix d’achat inférieurs à celui des petites chaufferies : "C’est le prix normal des gros tonnages, avec une visibilité garantie sur quatre ou cinq ans." Quant au fait que l’usine ne fasse que de l’électricité, et pas de la cogénération électricité-chauffage, M. Morel précise que "cette dérogation a été actée par l’État en fonction de l’enjeu électrique pour la région Paca". Et, selon lui, l’efficacité énergétique, qui sera à Gardanne "de 41 %", pourrait passer à "50 % si nous contractualisons de la vente de vapeur".
Opposition de militants associatifs
Mais ne serait-ce pas là le baiser de la mort ? Des militants associatifs dénoncent en tout cas un remake de "la déforestation du XIXe siècle, avec ses conséquences désastreuses, dégradation des sols, inondations, désertification rurale". Nuançons la vision de mort des Cassandre : E.On compte se fournir en bois dans un rayon de 400 kilomètres autour de Gardanne. La part cévenole ne pèserait, annuellement, que pour 40 000 tonnes, sur un total d'environ 400 000. Soit 10 %. Et sur une surface qui va du Vigan à l'Ardèche. Une goutte d'eau, a priori : un grumier peut transporter 40 tonnes de bois. Voilà qui ferait 1 000 camions par an, trois par jour.
5 millions de tonnes de châtaigniers dépérissent dans les Cévennes
"La filière bois estime qu'il y a cinq millions de tonnes de châtaigniers dépérissant dans les Cévennes, assure Christophe Gleize. E.On et la bioénergie en général, c'est une chance, celle de créer des emplois et de protéger la châtaigneraie. Les gens parlent du gaz de schiste, mais notre pétrole, il est là. 1 000 tonnes, c'est un emploi. 40 000 tonnes, c'est 40 emplois."
Bien maigre récolte, pourrait-on dire. Mais le marché de la bioénergie dépasse largement le cadre d'E.On. En 2016, des taxes seront instituées sur les industries polluantes en CO2. De nombreuses collectivités activent donc la bascule vers la biomasse pour leurs chaudières. Les Cévennes pourraient donc profiter d'un marché bien plus large qu'E.On. Et les concurrences commencent à s'aiguiser, tirant les prix vers le haut.
Des prix jugés trop bas
Les acteurs de la filière forestière s'épient, jaloux de leurs territoires. L'usine de papier de Tarascon voit d'un très mauvais œil l'arrivée d'E.On. Le rapport de forces va aussi s'établir entre zones d'approvisionnement : les forestiers provençaux résistent pour l'instant aux offres d'E.On, jugeant les prix trop bas.
Si la bioénergie perturbe le marché du bois, encore faut-il que la forêt cévenole puisse entrer dans le jeu. "Qui va aller couper les arbres ?, interroge Christophe Gleize. Les forestiers préfèrent couper du résineux, beaucoup mieux conformé. Le châtaignier, c'est un bordel innommable." Ils n'ont pas des engins adaptés, les pentes sont sévères et le contexte, une succession de taillis, n'aide pas à un accès facile et à une rentabilisation optimale.
Christophe Gleize plaide pour "un dispositif de compensation" pris en charge par l'État. L'argument fait bondir un autre Viganais, Pierre Muller, adjoint à l'environnement de la ville : "Je ne vois pas pourquoi l'État irait mettre du fric pour faire tenir un projet bancal : il n'y a pas de cogénération, il faut du transport. Et, en plus, on ferait payer le contribuable ? Ce serait du Kafka !"
Christophe Gleize se veut en tout cas rassurant sur un point : les Cévennes ne seront pas massacrées. "On ne va pas faire un gros trou, assure-t-il. On connaît le poids des médias, des locaux qui vont se mettre en association et tout bloquer." Un protocole a été signé entre E.On et le Parc national des Cévennes pour encadrer les exploitations possibles.
L'élue Sophie Pantel : "On ne crache pas dessus, mais on reste vigilant"
Mais il s'agit surtout d'une déclaration d'intentions. Rien n'est cartographié, quantifié. Et ni le PNC ni l'État n'auront les moyens de tout vérifier. "On est protégé par les demandes d'autorisation", se rassure la conseillère régionale Sophie Pantel. "On ne crache pas dessus, mais on reste vigilant, poursuit-elle. Les quantités prélevées sont bien inférieures à ce que prélèvent déjà les entreprises locales. Et ce sont elles qui défoncent les routes et les barrières de dégel, ce n'est pas E.On."
Si le châtaignier n'était pas exploitable, l'usine de Gardanne "n'exclura pas d'exploiter du résineux, dans des zones plus faciles d'accès", note le Mendois Jean-Pierre Lafont, ex-directeur de la Forêt privée lozérienne et gardoise. Ça peut d'ailleurs être une piste : éradiquer la présence des pins qui ont souvent colonisé des pans entiers de montagne.
Redonner de la vigueur aux châtaigniers
Mais pour Jean-Pierre Lafont, il est urgent d'agir sur le châtaignier. "Il faut leur redonner de la vigueur. Et si l'on coupe, l'année d'après, il y a déjà des repousses d'un mètre. C'est une essence qui a besoin d'être renouvelée tous les trente ans. Ça fait soixante ans qu'il ne s'y passe plus rien. J'ai fait beaucoup de réunions sur la châtaigneraie dans ma carrière. Ça intéressait les gens, mais après, rien ! L'amour des Cévenols pour le châtaignier est platonique."
Originaire de Saint-Germain-de-Calberte, au cœur des Cévennes, Jean-Pierre Lafont se navre de voir sa châtaigneraie "crever à petit feu". C'était déjà, dans les années 70, le titre d'un livre de Jean-Pierre Chabrol, Le Crève-Cévenne. Les genêts, envahissants, qui étouffent le pays. La vie qui se retire. À petit feu. Le grand feu de la biomasse parviendra-t-il à la faire renaître de ses cendres ?
Pierre Muller, adjoint à l'environnement au Vigan : "Un gâchis"
Quelle est votre position quant au projet d’E.On ?
Je ne me fais pas trop d’illusions sur la stratégie de ce groupe transnational qui a besoin de points carbone parce qu’il pollue beaucoup sur d’autres sites. Ils ne font pas de cogénération à Gardanne : ils ne font que de l’électricité, pas de chauffage. On va brûler des forêts, transporter du bois sur 400 bornes et perdre 60 % de l’énergie. C’est un gâchis qui profite à une multinationale. C’est de l’opportunisme, du greenwashing : on repeint en vert une démarche économique. Leur boulot, ce n’est pas de retaper la châtaigneraie cévenole.
Ce n’est pas une mauvaise idée en soi de s’y intéresser…

Oui, tout le monde sera d’accord pour dire que la châtaigneraie cévenole est dégénérative. Quelques écolos babas défendent les châtaigniers mais cette châtaigneraie n’est pas défendable. Ça ne peut lui faire que du bien d’être régénérée. Mais il y a beaucoup de nuages sur ce beau projet. Les propriétaires vont prendre leurs 500 € l’hectare et ils achèteront un nouvel écran plat ! Si on fait ça, on aura loupé quelque chose : il faut, au contraire, que les gens se rassemblent, en groupements forestiers ou en coopératives, il faut un suivi de la régénérescence, pour éclaircir, sélectionner les rejets. Et il faut aussi parvenir à brûler le bois localement : pourquoi donner à E.On ce qu’on pourrait utiliser dans des chaudières collectives ici ? On est fauché. Le premier qui se pointe avec un Mickey ou un Disneyland, les maires vont se jeter sur lui. C’est le danger, comme celui du gaz de schiste ou des éoliennes.

 

 

 

 

 

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2 juin 2014 1 02 /06 /juin /2014 16:47

 

Source : www.mediapart.fr

 

La NSA collecte vos photos pour son programme de reconnaissance faciale

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

Selon des documents d'Edward Snowden, l'agence américaine conserve les photos incluses dans tous les types de messages qu'elle peut intercepter.

La NSA américaine collecte « une énorme quantité d’images de personnes » dans le but d’alimenter des programmes de reconnaissance faciale, rapporte dimanche 1er juin le New York Times citant des documents fournis par Edward Snowden.

Selon des présentations internes de l’agence américaine, celle-ci conserverait « des millions d’images par jour » envoyées par mail et SMS ou partagées sur les réseaux sociaux. Le but de cette collecte massive serait d’alimenter une gigantesque base de données de visages que la NSA exploite grâce à des logiciels de reconnaissance faciale développés en interne et qui, selon les documents fournis par Edward Snowden, ont été fortement améliorés ces dernières années.

A lire sur le site du New York Times.

 

 

 

Source : www.mediapart.fr

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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 21:18

 

Source : www.france5.fr

 

 

 

Jeu d'influences : les stratèges de la communication

Les crises - Episode 1

 

 

 

 

 

 

Jeu d'influences : les stratèges de la communication - Les crises - Episode 1
Résumé

Les stratèges de la communication se sont imposés dans toutes les sphères du pouvoir, dans l'ombre des politiques mais aussi des grands patrons. Inconnus du grand public, ces «spin doctors» sont au coeur de la production de l'information. Ils façonnent l'image de leurs clients et influencent les journalistes. Ce premier volet se penche plus précisement sur les stratèges de la communication de crise, appelés en urgence par des grands patrons pris dans la tourmente médiatique. Ainsi l'affaire Kerviel, avec la longue guerre de l'image entre les stratèges de la Société générale et les conseillers du trader. D'autres professionnels, comme Ramzi Khiroun et Anne Hommel, ont sauvé Richard Gasquet, empêtré dans une affaire de dopage. Des agences arrivent aussi à faire émerger des débats de société pour le compte d'intérêts privés, comme le travail le dimanche.

 

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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 14:02

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Extrait 28/05/2014 à 21h42
Et soudain, je vous vois par la caméra de votre salon...

Gurvan Kristanadjaja avec Yann Guégan (Rue89)

 

En France, des centaines d’objets connectés à Internet sont accessibles sans mot de passe : caméras, imprimantes, scanners... Nous en avons pris le contrôle, puis retrouvé leurs propriétaires.

 

 

 

 

 

Il est 19 heures, vous rentrez du travail. On est jeudi. Votre fille vous attend, dans sa robe de chambre rose. Elle est heureuse de vous voir et vous enlace chaleureusement. Elle doit avoir 5 ou 6 ans tout au plus.

Elle sort de la douche – elle a les cheveux mouillés – et regarde la télévision sur votre canapé d’angle en cuir beige. Vous vous dirigez vers la cuisine, la mine fatiguée, pour préparer le repas tout en gardant un œil sur le salon depuis votre cuisine américaine. Ce soir c’est pizza, mais congelée. Vous rajoutez de la mozzarella de second choix, un peu d’huile et le tour est joué.

A retrouver aussi dans Rue89 Week-end
Notre bonus cette semaine, c’est la BD « Delirium Tremens », de Pierrick Starsky et David Sourdrille, extraite du magazine Aaarg ! , bimestriel « de bande dessinée et de culture à la masse », dont Aurélie Champagne vous a déjà dit sur Rue89 le bien qu’il faut en penser.
Sinon, dans sa chronique « Le pays dont on n’a pas parlé cette semaine », Pierre Haski vous emmène cette fois à Grenade, où les habitants se révoltent contre une campagne de pub.

Enfin, vous retrouverez un entretien avec le chercheur danois Meik Viking, qui étudie ce qui fait le bonheur des habitants d’un pays, et travaille avec les politiques pour qu’ils prennent mieux en compte cette donnée insaisissable dans leurs décisions.

 

Votre conjoint descend l’escalier et se dirige vers le canapé. Il embrasse votre fille et s’assoit devant France 2 : comme souvent, il regarde Nagui. Vous ne le savez pas, vous êtes même probablement à mille lieux de l’imaginer, mais quelqu’un vous regarde. Je vois votre reflet dans la vitre du micro-ondes.

Vous vous sentez en sécurité chez vous. Surtout depuis que vous avez cette caméra de surveillance. Elle est dans le coin de votre salon-salle à manger, tout près de l’escalier.

Elle offre une vue imprenable sur tout votre appartement. Quand vous en avez discuté avec votre mari, il a réussi à vous convaincre :

« Chérie, à notre époque t’es filmée partout : dans la rue, quand tu vas chercher tes médocs à la pharmacie, quand t’achètes un “happy meal” au Macdo, quand tu prends l’ascenseur. Ça changera rien à notre vie. On aura moins de cambriolages et en plus tu pourras regarder l’appart’ depuis ton boulot ».

Vous avez installé une grosse caméra de marque allemande que vous avez connectée à Internet pour y accéder depuis votre ordinateur ou votre smartphone.

Le problème, c’est que vous n’avez pas pris le temps d’y mettre un mot de passe. Peut-être vous êtes-vous dit que personne ne trouverait jamais l’adresse bizarre qui permet d’y accéder, faite de chiffres et non de lettres.

Et bien si. Parce que vous et votre vie privée, tout le monde peut la voir grâce à Shodan, un moteur de recherche qui répertorie les objets connectés dans le monde [déjà utilisé par des journalistes norvégiens pour le projet Null Ctrl) ...

C’est d’ailleurs comme ça que je vous ai trouvé. Parce que tout ceci est bien réel, je vous observe là, dans votre cuisine.

Si ça peut vous rassurer, vous n’êtes pas seule. Des adresses IP comme la vôtre, Shodan en livre des centaines de milliers dans le monde chaque mois. Son fondateur, l’Américain John Matherly, ambitionne même de répertorier tous les serveurs disponibles sur Internet.

Souvent, les résultats qu’on y trouve sont des services protégés par mot de passe, et donc inaccessibles pour les internautes lambda. Mais certaines, comme la vôtre, n’en ont aucun d’activé.

Alors en effectuant une recherche simple et adaptée, j’ai réussi sans mal à observer une plage au Chili, une école en Indonésie ou une ado devant son PC aux Etats-Unis.

La caméra de vidéosurveillance installée dans le box d’un cheval, au sein d’une école vétérinaire en Rhône-Aples, avait un petit plus : j’ai réussi à la diriger depuis mon bureau à Paris : vers la gauche, vers la droite, zoom, dé-zoom, j’ai un contrôle total sur la caméra.

Retrouvez la suite de cette enquête dans Rue89 Week-end, notre magazine tablette. et regardez quelques unes de nos trouvailles dans la vidéo en haut de cet article.

Rue89 Week-end, mode d’emploi


  • Un extrait de la BD Aaarg ! en bonus cette semaine

    Si vous n’avez pas de tablette mais souhaitez voir à quoi ressemble Rue89 Week-end, vous pouvez visiter le chouette site de présentation concocté par nos complices du studio Upian.

  • Ensuite, contre la modique somme de 2,69 euros par mois, vous aurez accès à tous les autres articles et bonus (extraits de BD ou de livres photo, courts métrages, documentaires, eBook)...

 

Bon Rue89 Week-end à tous !

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 


 

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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 13:37

 

Source : www.mediapart.fr

 

Le gouvernement prépare un gel du droit des salariés

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

Le ministre du travail François Rebsamen s'est dit prêt à suspendre « pendant trois ans » les seuils créant des obligations particulières aux entreprises, comme par exemple la création d'un comité d'entreprise à partir de 50 salariés, pour favoriser la création d'emplois.

C'est une vieille revendication du patronat, jusque-là restée lettre morte. Le ministre du travail François Rebsamen envisage de la satisfaire. Mercredi, il s'est dit prêt à « suspendre trois ans » les seuils créant des obligations particulières aux entreprises, comme par exemple la création d'un comité d'entreprise à partir de 50 salariés ou la désignation de délégués du personnel à partir de 10 salariés.

« Les organisations patronales affirment que les seuils de dix et de cinquante salariés constituent des freins à l'embauche. Je dis donc aux organisations syndicales que le meilleur moyen de faire tomber cet argument, c'est de tenter l'expérience », a expliqué le ministre dans un entretien aux journaux du groupe Ebra publié mercredi.

Lors de sa rencontre avec le premier ministre Manuel Valls en avril, Jean-François Roubaud, le président de la CGPME, avait suggéré au gouvernement « de libérer ces seuils momentanément, à titre expérimental ». « Je crois que le Premier ministre a été sensible à cet argument et qu'on devrait rapidement ouvrir ce travail sur ces seuils sociaux de 10, de 20 et de 50 », avait-il dit à sa sortie de Matignon.

A l'inverse, les syndicats sont vent debout : « C'est considérer que les représentants du personnel, les droits des salariés, le syndicalisme sont un frein au développement de l'entreprise » alors qu'« un dialogue social constructif permet de régler les problèmes du travail », estime Thierry Le Paon, pour la CGT. « On aurait mieux compris ces propos dans la bouche du Medef que dans celle du ministre », a réagi la numéro 2 de la CFDT Véronique Descacq.

Et signe que tous les repères sont troublés, l'UMP Patrick Devedjian a salué « courage » du gouvernement, sur Twitter : « Si Rebsamen suspend les seuils sociaux il fera ce que la droite n'a jamais osé : c'est objectivement courageux. » Ce sont les socialistes, au début du premier septennat de François Mitterrand et avec les lois Auroux, qui ont renforcé les droits des salariés dans les très petites entreprises.

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 12:32

 

 

Source : www.lepoint.fr

 

 

Alimentation : le rapport alarmant sur les produits premiers prix

 

Le Point.fr - Publié le 29/05/2014 à 12:13 - Modifié le 29/05/2014 à 12:23

Excréments de souris, moisissures, viande verdâtre... Des enquêteurs ont passé en revue des produits "low-cost". Leur constat est accablant.

 

Le rapport de la Cour des Comptes relève des "manquements graves aux conditions d'hygiène". Le rapport de la Cour des Comptes relève des "manquements graves aux conditions d'hygiène". © JEAN-PIERRE MULLER / AFP
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Le rapport - synthétisé - de la Cour des Comptes sur la sécurité alimentaire, dévoilé en février dernier, avait déjà fait grand bruit. D'autres remous sont à attendre avec les révélations du quotidien Le Télégramme, qui a consulté le "rapport original - resté "confidentiel" - de 179 pages.

Ce dernier consacre tout un passage aux produits premiers prix vendus dans les supermarchés. Et ce que les enquêteurs de la Brigade nationale d'enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (la BNEVP, rattachée au ministère de l'Agriculture) ont découvert fait froid dans le dos.

Du "fromage ramassé à la raclette sur le sol"

Entre autres, décrit le quotidien régional, des "excréments de souris dans des étuves à chorizo", des "moisissures", "des viandes grises-verdâtres impropres à la consommation humaine dans des charcuteries", du "fromage ramassé à la raclette sur le sol pour en faire du fromage fondu" ou encore des "souris vivantes ou mortes".

Le rapport met également en lumière la multiplication d'une pratique peu ragoûtante, celle des viandes séparées mécaniquement (VSM), qui entrent dans la composition de certains produits premiers prix. "La VSM, surtout destinée, il y a quelques années encore, à la composition d'aliments pour animaux, est un produit obtenu par l'enlèvement, à l'aide de moyens mécaniques, de la viande des os de carcasses et pouvant donc contenir des résidus d'os, de cartilage ou de moelle". Bon appétit.

Des risques pour la santé publique

D'après la Cour des Comptes, "ces produits ne correspondent aucunement à l'idée que peut s'en faire le consommateur, même averti, posant la question de leur bonne information (...) Le consommateur ne réalise pas que la VSM (...) [n'est] en fait pas de la viande au sens de la réglementation européenne même si, du point de vue sanitaire, les produits issus de ces transformations, notamment ceux ayant reçu un traitement thermique, sont sûrs".

Ailleurs en revanche, des risques sanitaires sont à prendre au sérieux selon le rapport, qui pointe des "failles de traçabilité", des "manquements graves aux conditions d'hygiène", ainsi que des "résultats d'analyse connus une fois que les produits ont été expédiés et très souvent consommés". La Cour des Comptes va plus loin : si "l'offre des produits premiers prix peut paraître attractive, leur consommation systématique, par une population croissante, pourrait avoir, à terme, des répercussions sur la santé publique".

Les Français sont d'ailleurs de plus en plus préoccupés par leur alimentation. Une étude de l'Agence Bio révèle ainsi que près de la moitié d'entre eux (49 %) consomme des produits bio au moins une fois par mois. Leurs ventes auraient bondi de 9 % entre 2012 et 2013, période où se sont succédé les scandales alimentaires.

 

 

Source : www.lepoint.fr

 

 

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28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 21:05

 

 

Source : millebabords.org


 

Communiqué des usagers en colère des CAF de Marseille

Article mis en ligne le mardi 27 mai 2014

 

 

 

Lundi 26 mai, les usagers en colère des caisses d’allocations familiales des Bouches-du-Rhône ont décidé d’occuper les locaux de la direction de la CAF, chemin de Gibbes dans le 14ème arrondissement.

Depuis plusieurs mois maintenant, la direction de la CAF a décidé de fermer ses bureaux d’accueil public pour ne plus recevoir les allocataires que sur rendez-vous, pris par un numéro surtaxé. Plus de contact direct, c’est l’obligation de payer plusieurs dizaines d’euros de téléphone pour réussir à prendre rendez-vous et c’est surtout l’impossibilité de régler des problèmes urgents avant plusieurs semaines. Ce sont des situations dramatiques. Des centaines d’allocataires se sont fait brutalement couper leurs aides au logement ou leur RSA, et ne peuvent plus aller demander un rétablissement de leur situation. Le choix de la fermeture des accueils dans les CAF de Marseille n’est qu’un test avant un élargissement national, et nous voulons faire entendre à la direction que ce dispositif ne passera pas auprès des usagers. Nous savons que ce dispositif est une mesure d’austérité qui se met en place. Elle vise à pousser des allocataires en situation précaire et excédés par la lourdeur administrative à abandonner les aides auxquels ils ont droit. A terme, elle vise également à supprimer des postes de personnels déjà débordés et en sous effectifs.

Nous refusons ce dispositif et nous occuperons la CAF jusqu’à ce que les accueils publics soient ouverts de nouveau.

 

 

Source : millebabords.org

 

 

 

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