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22 septembre 2014 1 22 /09 /septembre /2014 16:34

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

 

Santé publique

« Face à l’industrie chimique, tout le monde est tétanisé »

par Olivier Petitjean 22 septembre 2014

 

 

 

 

 

 

90 millions de substances : tel est l’héritage, non définitif, que nous lègue l’industrie chimique depuis son inexorable essor, lors de la Première guerre mondiale. Parmi elles, combien de substances toxiques – DDT, phtalates, bisphénol A, cancérogènes et autres perturbateurs endocriniens… ? Pourquoi un tel silence, une telle absence de contrôle ? Dans son livre « Un empoisonnement universel », le journaliste Fabrice Nicolino raconte l’histoire de cette industrie et comment elle a, impunément et littéralement, inondé nos vie de molécules. Une situation dont nous prenons conscience seulement aujourd’hui en constatant ses terribles conséquences, de l’explosion des cancers à celle la maladie d’Alzheimer en passant par le diabète. Entretien.

Basta ! : Votre nouveau livre traite de l’impact sanitaire des substances chimiques, omniprésentes dans notre vie quotidienne. Il constitue à la fois une histoire de la chimie de synthèse et un véritable réquisitoire contre l’industrie chimique. Quelle est l’origine de ce projet ?

Fabrice Nicolino : [1] Cela fait très longtemps que je m’intéresse aux questions de contamination chimique. En 2007, j’ai notamment publié, avec François Veillerette, un livre intitulé Pesticides. Révélations sur un scandale français. Il y a une douzaine d’années, j’ai été profondément marqué par une étude publiée par une ONG américaine appelée EWG. Ils avaient fait une expérience absolument incroyable, controversée à l’époque mais confirmée depuis : ayant testé des volontaires dans neuf États américains, résidant loin de toute usine chimique, ils avaient montré que tous sans exception avaient dans le sang des douzaines et des douzaines de molécules toxiques. Cela a été un tournant dans ma réflexion. C’est à partir de ce moment que j’ai commencé à utiliser l’expression qui constitue aujourd’hui le titre de mon nouveau livre, celle d’« empoisonnement universel ». Tous les milieux de la vie, où que ce soit sur Terre, sont affectés par cette contamination chimique. Je suis parti de ce constat et – pourrait-on presque dire – de cette angoisse pour écrire ce livre. C’est un projet que je mûris depuis longtemps et qui a nécessité beaucoup de temps et de recherches. Chemin faisant, j’ai découvert toute la dimension historique de ces problèmes. L’histoire permet de donner sens à des événements qui sinon resteraient incompréhensibles : comment des sociétés démocratiques ont-elles pu en arriver à un tel drame ?

Vous montrez en particulier que la plupart des grands groupes chimiques d’aujourd’hui ont été créés au XIXe siècle. La Première guerre mondiale a-t-elle représentée un tournant historique pour cette industrie ?

Auparavant, il y a la Guerre de Sécession américaine qui fait la fortune de la firme chimique DuPont. Mais la Première Guerre mondiale constitue effectivement le tournant majeur. C’est ce qu’illustre le parcours d’un personnage comme Fritz Haber. Il est le premier, au début du XXe siècle, à réussir la synthèse de l’ammoniac, qui a permis la production de toutes sortes d’engrais agricoles à grande échelle. S’il en était resté là, on s’en souviendrait peut-être comme d’un bienfaiteur de l’humanité. Mais c’était aussi quelqu’un d’horriblement raciste et chauvin. Lorsque la Guerre se déclenche, il se met au service de l’état-major allemand (lire aussi notre article sur le sujet, ndlr). Son invention va alors servir non seulement à fabriquer des engrais, mais aussi des munitions et des explosifs. En outre, il propose – nouveauté radicale – de se servir de gaz mortels comme armes de destruction massive. Ce sera la fameuse guerre des gaz, qui commence en avril 1915 à Ypres, sur le front belge, et qui fera au total plusieurs dizaines de milliers de morts de part et d’autre. Après la guerre, Haber, qui s’était brièvement enfui en Suisse, par crainte de représailles, reçoit le prix Nobel de Chimie… pour la synthèse de l’ammoniac.

S’il y a un maître mot de toute l’histoire que je raconte dans ce livre, c’est bien celui d’impunité. Bayer et BASF, aujourd’hui les deux plus importantes firmes chimiques au monde, ont elles aussi contribué activement à l’invention et à l’utilisation des armes chimiques. Dans les années qui suivent, Haber continuera son travail, et c’est dans son laboratoire que sera inventé le Zyklon B, utilisé dans les chambres à gaz nazies. Au final, la Première Guerre mondiale marque le moment où la chimie se couche devant l’État, la guerre et l’industrie. Ensuite, le monstre est lâché. L’industrie chimique avait des produits et des capacités de production, il lui fallait des débouchés…

Dès les débuts de l’industrie chimique « civile », on retrouve des problématiques assez similaires à celles, très actuelles, de nouvelles technologies comme les OGM ou les nanotechnologies. Comment l’industrie arrive-t-elle à imposer des produits qui ne répondent pas forcément à un besoin social existant, et que l’on lâche dans le commerce sans se préoccuper réellement de leurs impacts ?

Tout cela est consubstantiel au règne de la publicité. Au moment de lancer le nylon dans les années 1930, DuPont organise une énorme campagne publicitaire pour faire saliver les consommatrices, en prétendant que c’est un produit fabuleux, indéchirable. En réalité, à cette époque, le nylon est à la fois plus cher et moins solide que la soie naturelle, son concurrent direct. Les entreprises créent un désir qui devient un besoin. C’est la matrice même de notre société de l’obsolescence programmée et du consumérisme alimenté par la publicité.

Vous montrez qu’on ne sait pas combien exactement il existe aujourd’hui de produits chimiques commercialisés, mais qu’ils se chiffrent certainement en dizaines de millions. Pourquoi une telle fuite en avant ?

Il existe un site internet appelé CAS, tenu par la Société chimique américaine, qui est une sorte de répertoire mondial des produits chimiques « publiquement dévoilés ». Chaque nouvelle substance se voit assigner un numéro CAS. À ce jour, on en est presque à 90 millions de substances répertoriées ! Or l’industrie chimique américaine ne reconnaît officiellement l’existence que de 50 000 produits chimiques, ce qui est déjà colossal. Sur les autres, on ne sait quasiment rien, et le peu que l’on sait est extrêmement angoissant. Ce n’est pas une question de manipulation consciente, ni de la part des chimistes ni même des industriels, mais simplement de règne de l’irresponsabilité. Les industriels ont toujours besoin de nouveaux produits, c’est la logique même du capitalisme. Il faut sans cesse de nouvelles envies, de nouveaux besoins, de nouvelles couleurs, de nouvelles propriétés.

En quoi le programme européen REACH est-il insuffisant pour contrôler ces substances ?

Vu de loin, le programme REACH pourrait sembler une tentative honorable des pouvoirs publics européens pour contrôler la prolifération des produits chimiques, mais il n’en est rien. Tout d’abord, REACH ne concerne qu’une partie infime des substances chimiques existantes – 30 000 sur des dizaines de millions. Ensuite, le programme est – comme la plupart des dispositifs de sécurité sanitaire de l’Union européenne et des États membres - sous le contrôle de l’industrie elle-même. J’en donne des exemples dans le livre. Avec l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA ou EFSA en anglais), on voit par exemple la facilité avec laquelle certaines personnes peuvent passer des industries aux agences chargées de les superviser, et vice-versa.

Le cœur de votre ouvrage porte sur les conséquences sanitaires de cette exposition universelle aux produits chimiques. Que sait-on exactement ?

Prenons l’exemple des perturbateurs endocriniens. Il y a 25 ans, cette expression n’existait pas. Elle a été forgée par une biologiste américaine, Theo Colborn, qui s’est rendue compte, en étudiant la faune sauvage des Grands Lacs nord-américains, que les problèmes de reproduction et de fécondité se multipliaient. Avec des collègues, Theo Colborn a découvert que certains produits chimiques, à des doses infinitésimales, « imitaient » les hormones naturelles, pénétraient ainsi dans le système endocrinien (responsable de la sécrétion des hormones) et le désorganisaient en profondeur. C’était en 1991. Depuis lors, on ne cesse de découvrir de nouvelles substances chimiques ayant des propriétés de perturbateurs endocriniens. C’est le cas des phtalates, du bisphénol A, de la plupart des retardateurs de flamme… Il faudrait des programmes de recherche massifs pour mieux comprendre les perturbateurs endocriniens et leurs effets. Mais ces programmes n’existent pas. En France, le programme national sur les perturbateurs endocriniens est ridiculement peu financé – alors même qu’il a été créé en partenariat avec l’industrie. Au final, même si les connaissances s’accumulent sur l’impact sanitaire de ces produits, on ne fait rien, parce que cela remettrait en cause l’édifice entier.

Quel sont les liens entre les produits chimiques et l’explosion de pathologies comme le cancer, le diabète ou Alzheimer ?

On assiste dans les pays développés à une explosion de nature épidémique de plusieurs maladies très graves. Regardez le cancer : 111% d’augmentation de l’incidence des cancers depuis 25 ans en France. Mais aussi l’obésité et le diabète : 5 millions de diabétiques en France d’ici 2020 ! Et 2 millions de cas d’Alzheimer à la même date (lire aussi cet entretien, ndlr). Je ne pense pas que notre système de santé sera en mesure de soutenir le choc. L’exposition aux produits chimiques n’est peut-être pas la cause unique de ces phénomènes, mais des études de plus en plus nombreuses et de plus en plus convaincantes indiquent qu’il y a des liens entre une partie de ces maladies et certains produits chimiques. Les Américains commencent ainsi à parler de produits chimiques « obésogènes » et « diabétogènes ».

La pollution de l’air intérieur est aussi une grande source d’inquiétude. Un organisme de l’OMS a classé l’air extérieur comme cancérigène, à cause de la pollution. Mais l’air intérieur, dans lequel nous passons la plus grande partie de la journée, est lui aussi contaminé par de nombreuses substances chimiques, libérées à des doses très petites par le mobilier, les peintures, les matériaux vieillissants. Tous les experts sont inquiets, mais on ne fait absolument rien, car tout le monde est tétanisé. Parler publiquement de ce problème impliquerait de revoir tous les process industriels.

Cela signifie-t-il qu’il faudrait faire payer l’industrie chimique pour financer notre système d’assurance maladie, un peu comme on l’a fait avec le tabac ?

L’exemple du tabac est inquiétant. L’industrie du tabac est toujours debout malgré ses crimes et malgré les amendes pharaoniques qu’elle a dû payer. En ce qui concerne l’industrie chimique, même si cela peut paraître un peu excessif de le formuler ainsi, j’en suis venu à la conclusion qu’il n’y a pas de compromis possible. Il faut abattre l’industrie chimique. L’industrie transnationale de la chimie sera toujours à la recherche de nouvelles molécules, sans se soucier des conséquences, dans la mesure où l’histoire prouve que personne ne leur demande jamais de comptes. Tous les chimistes qui ont inventé des gaz mortels, tous ceux qui ont travaillé pour les nazis sont morts dans leur lit – et certains sont encore considérés comme des héros aujourd’hui par des firmes comme Bayer. La seule chose à faire aujourd’hui est d’arrêter la contamination. Lorsque quelque chose est aussi grave et aussi nocif que la contamination chimique, la seule chose à faire est de fermer le robinet. Je rêve du moment où les sociétés du monde auront suffisamment de pouvoir pour démanteler l’industrie chimique, comme on a démantelé IG Farben après la Seconde guerre mondiale.

Alors, pour vous, il n’y a pas de bonne chimie ? N’a-t-elle pas apporté certains bienfaits à la société ? Et ne peut-on pas imaginer une chimie sous contrôle, bien régulée, où chaque nouveau produit serait sérieusement testé avant d’être commercialisé ?

Il est indéniable que la chimie a rendu des services aux hommes et continuera à en rendre. Je n’ai absolument rien contre la chimie en tant que science. Mais il faut se réapproprier l’intérêt que peut avoir la chimie pour l’humanité – ce qui implique de se débarrasser de l’industrie chimique. À quoi donc ressemblerait une chimie sous contrôle ? Le problème – et on touche là à un problème aussi crucial que terrible –est que, dans l’état actuel des connaissances humaines et de nos moyens de contrôle et d’analyse, il reste quelque chose de fondamentalement inconnu dans les impacts sanitaires et environnementaux de la prolifération de produits chimiques. Nous ne sommes pas outillés pour évaluer les impacts cumulés de l’exposition à plusieurs produits chimiques différents, de leurs rencontres aléatoires. C’est l’image même de la boîte de Pandore.

Derrière l’industrie chimique telle qu’elle existe aujourd’hui, il y a une pulsion fondamentale de notre monde moderne : celle de la vitesse. Faut-il aller si vite, se précipiter sur la moindre nouvelle substance au motif qu’elle présente tel ou tel intérêt ponctuel immédiat ? Ou bien faut-il instiller de la sagesse, et donc une certaine lenteur ? La lenteur me semble consubstantielle à la démocratie. Pas de démocratie à l’heure de la vitesse électronique. La condition fondamentale pour une chimie qui soit véritablement au service de l’humanité, c’est de renoncer à la précipitation, et d’accepter d’attendre de voir les effets à long terme des substances.

Lorsque l’on découvre les propriétés insecticides du DDT en 1938, celui-ci apparaît comme un produit miracle. Aussitôt, il est utilisé partout, sans protection. Il est même utilisé pour sauver in extremis du typhus certains rescapés des camps de la mort. Ce n’est que plus tard, avec le livre de Rachel Carson Printemps silencieux, que le grand public prend conscience des effets mortifères du DDT sur un grand nombre d’organismes vivants. L’industrie chimique – Monsanto en tête – monte alors une opération planétaire pour défendre son produit phare. Cet exemple montre combien il peut être compliqué de ne pas se précipiter. Mais aujourd’hui, avec le recul d’un siècle de chimie de synthèse, on sait très bien les désastres que peuvent occasionner certaines substances. On ne devrait plus répéter les mêmes erreurs.

Propos recueillis par Olivier Petitjean

Photo : CC BASF (Une) / Daniela Hartmann

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fabrice Nicolino, « Un empoisonnement universel, Comment les produits chimiques ont envahi la planète », Ed Les liens qui libèrent, 23€.

 

Notes

[1Fabrice Nicolino est journaliste, spécialisé sur les questions environnementales. Lire notre précédent entretien avec lui suite à la parution de son livre « Bidoche » : « Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille ».


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Source : www.bastamag.net

 

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17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 17:58

 

Source : bo.blogs.rue89.nouvelobs.com


 

Cigarettes : le travail des enfants, face cachée des blondes américaines

 

Publié le 17/09/2014 à 10h53

 

 

 

Aux Etats-Unis, on ne peut pas acheter de cigarettes avant 18 ans. Mais, à 13 ans, on peut travailler douze heures par jour pendant les vacances dans un champ de tabac. Et s’empoisonner au jus de nicotine et aux pesticides, vomir, se déshydrater, garder des séquelles neurologiques. Les fumeurs doivent savoir d’où viennent leurs clopes.

L’information avait légèrement secoué le pays au mois de mai, lorsque l’organisation Human Rights Watch avait publié son rapport : des centaines de jeunes ados travaillent comme ouvriers agricoles dans les fermes à tabac, et ce n’est pas illégal. Parfois, des minots de 6 ou 7 ans filent des coups de main à leurs parents pour les aider à gagner quelques dollars supplémentaires.

 

 

« Made in the USA : Child Labor & Tobacco »

Human Rights Watch, en anglais

Oui, en dépit de la chute spectaculaire du nombre de fumeurs et de la diminution des surfaces plantées, le tabac est toujours cultivé aux Etats-Unis, comme autrefois avant la guerre de Sécession, dans 10 000 exploitations, sur près de 140 000 hectares, dans une dizaine d’Etats.

8,5 dollars de l’heure, comme au McDo

Loin devant les autres – Kentucky, Tennessee, Virginie… – arrive la Caroline du Nord, avec 1 800 fermes et 30 000 travailleurs récoltant 182 000 tonnes de tabac par an.

Voilà sept ans que je vis en Caroline du Nord, j’ai eu le temps d’apprendre à distinguer, même à l’état de nourrissons, les plants de tabac de ceux de coton, soja et patates douces, autres cultures stars dans cette partie du Sud.

Aujourd’hui, on parle de fermes, et non plus de plantations. Leurs ouvriers ne sont plus esclaves, ils sont désormais payés – 8,5 dollars de l’heure, comme dans un McDo.

En général, ils sont latinos et immigrés, avec ou sans-papiers, telle l’immense majorité des travailleurs agricoles aux Etats-Unis. Comme dans les immenses potagers et vergers de Californie et de Floride, ce sont des familles venues du Honduras, de Colombie, du Mexique et d’ailleurs, qui servent de main-d’œuvre dans les champs de tabac.

Au boulot, faute de baby-sitter

Des familles. Papa, maman, grands frères et sœurs, petits frères et sœurs après l’école et pendant les vacances, et même petits minots, car ceux-là n’ont personne pour le baby-sitting.

Début septembre, le New York Times a remis le sujet sur la table en publiant un reportage glaçant. L’article constate les mêmes faits que HRW, mais il ajoute des noms et des photos qui posent des visages sur ces très jeunes ouvriers. Saray Alvarez, 13 ans, introduit leur histoire à tous :

« Certains matins, quand les plants de tabac culminent autour d’elle, Saray Cambray Alvarez enfile un sac poubelle noir sur son corps de 13 ans pour protéger sa peau des feuilles dégoulinantes de rosée teintée de nicotine.

Quand Saray et les autres ouvriers – dont plusieurs adolescents – entrent dans le champ à 6 heures du matin, ils percent des trous dans les sacs pour passer leurs bras. Ils essaient d’éviter ce qui est connu sous le nom de “maladie du tabac vert”, ou empoisonnement à la nicotine, qui peut causer vomissements, étourdissements et battements cardiaques irréguliers, entre autres symptômes.

Saray dit qu’elle a parfois du mal à respirer au milieu des feuilles dans la chaleur et l’humidité, et qu’elle se sent souvent lasse pendant ses douze heures de travail, quand elle se déplace entre les rangs pour couper les fleurs en trop et les mauvaises feuilles avant la récolte.

“On a très soif”, dit Saray, qui doit parfois attendre une heure pour boire, par une température de 32°, que l’équipe soit revenue du bon côté du champ, là où se trouvent les citernes d’eau. “C’est trop dur pour moi, et c’est trop chaud.” »

Se retenir de faire pipi jusqu’au soir

On lit aussi les témoignages de Ana Flores, 16 ans, qui s’estime heureuse de ne pas vomir trop souvent, contrairement à d’autres. De Edinson Bueso Ramirez, 15 ans, qui se souvient des étés précédents où il travaillait en compagnie d’autres gosses de 12, 13 et même un de 10 ans. Edinson espère entrer dans les Marines après le lycée. Il dit :

« Ma mère, elle a peur que je me fasse mal au travail. Mais je lui dis : “On doit payer les factures.” »

Il y a aussi Esmeralda Juarez, 15 ans, toute mignonne avec sa longue natte et son jean slim, qui se plaint d’avoir été tripotée par un contremaître, qui l’appelait « princesse » et « baby ».

La plupart des champs n’ont pas de toilettes. Certaines femmes vont dans les bosquets, mais Esmeralda « se retient », elle attend d’être rentrée à la maison.

« Il n’y a rien d’intéressant dans ce boulot, sauf qu’on est payé. »

Le recul de l’administration Obama

Il y a trois ans, la secrétaire d’Etat au Travail de l’administration Obama avait proposé d’inscrire le travail des champs de tabac dans la catégorie « dangereuse ». Cette catégorisation aurait eu pour effet d’interdire son accès aux moins de 16 ans. Après tout, le Brésil, l’Inde et d’autres pays producteurs interdisent ce travail aux moins de 18 ans. (Ce qui ne veut pas dire que cette loi est respectée.)

La droite et les organisations agricoles avaient hurlé que cette interdiction risquait de mettre en danger des milliers de fermes familiales. La proposition était rentrée dans son tiroir.

En juin dernier, le « Daily Show », émission télévisée humoristique, avait diffusé un hallucinant reportage sur le sujet, intitulé « Nicoteens », dans lequel le sénateur républicain du Kentucky Paul Hornback soutenait sérieusement que ce genre de travail était génial pour endurcir les enfants à la vraie vie.

 

« Nicoteens », « The Daily Show »

Comedy Central, juin 2014, en anglais

Human Rights Watch et le NYT rappellent que, en effet, la loi fédérale autorise les enfants de 12 ans et plus à travailler dans des fermes « tant que ça n’empiète pas sur le temps scolaire », et ce, sans limite horaire.

En dehors du secteur agricole, l’âge minimum pour travailler est de 14 ans. En dessous de 16 ans, le temps de travail est limité à huit heures par jour.

« Pas aussi cool qu’une journée à la plage »

Depuis sa tentative avortée de restriction du travail des enfants dans les champs de tabac, le secrétariat d’Etat au Travail assure avoir intensifié ses inspections, et discuté avec les planteurs pour réduire les risques.

Le vice-président de l’association des planteurs de tabac de Caroline du Nord, interrogé par le NYT, assure que la plupart des fermiers vont bien au-delà de ce qui est exigé par la loi pour protéger leurs travailleurs :

« “On n’aurait aucun intérêt à maltraiter les ouvriers. Ceux-ci démissionneraient vite, et on se retrouverait sans personne pour travailler au moment de la récolte.”

Il reconnaît par ailleurs le danger de travailler dans un environnement empoisonné par la nicotine, et les rudes conditions de travail. “Personne ne prétend que c’est aussi cool qu’une journée à la plage.” »

Ce que l’on fume en France

J’ai cherché à savoir d’où venait le tabac des cigarettes vendues en France. Difficile de trouver des informations précises. Apparemment, les fabricants de cigarette mélangent des tabacs achetés aux gros producteurs mondiaux – la Chine, les Etats-Unis, l’Inde, le Brésil et des pays de l’ex-URSS.

Une chose est sûre : de même que l’exploitation honteuse des ouvriers dans les usines textiles asiatiques nous fait réfléchir aux errements de la mode et de la consommation de vêtements trop bon marché, on devrait savoir ce qu’il y a derrière les volutes parfumées de nos Marlboro, Camel et autres cigarettes chéries.

 

Source : bo.blogs.rue89.nouvelobs.com

 

 

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17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 17:47

 

Source : ecologie.blog.lemonde.fr

 

 

Plongée dans l’univers sordide des élevages en batterie de poules pondeuses

 

 

 

 

 

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Le long d'une allée plongée dans la pénombre, c'est une succession de cages, sur plusieurs niveaux et à perte de vue. A l'intérieur des enclos grillagés, des poules, souvent déplumées, se bousculent dans des espaces exigus, qui surplombent de quelques centimètres seulement des amas de fientes. Mais le pire, ce sont peut-être ces cadavres en décomposition qui gisent au milieu des autres gallinacées. Dans une enquête vidéo diffusée mercredi 17 septembre, l’association de défense des animaux L214 révèle les conditions d'élevage "sordides et non conformes aux réglementations" qui règnent dans plusieurs exploitations de poules pondeuses fournissant la marque U.

 

 

 

Les images proviennent d'une enquête menée entre février et juin dans trois élevages en batterie situés dans le Morbihan, en Bretagne. Dans chacun, deux hangars accueillent près de 100 000 poules, soit une taille d'exploitation moyenne en France. Les gallinacés y sont enfermés 68 semaines durant, depuis l'âge de 18 semaines jusqu'à leur réforme, sans jamais voir la lumière du jour ou sentir l'air extérieur. Seule activité : pondre des œufs (à raison de deux tous les trois jours), réceptionnés par un tapis mécanique.

"Les conditions d’élevage que nous avons observées contreviennent aux besoins élémentaires des animaux et enfreignent la réglementation européenne : la plupart des cages présentent des nids non conformes et ne sont pas dotées de grattoirs", dénonce Sébastien Arsac, chargé de campagne de L214.

La directive européenne relative à la protection des poules pondeuses, adoptée en 1999 mais seulement entrée en vigueur en 2012, prévoit des aménagements des élevages censés mieux répondre aux besoins comportementaux des gallinacés, dans une prise en compte accrue du bien-être animal : les poules doivent disposer d'un espace vital d'au moins 750 cm2 (soit à peine plus qu'une feuille A4) et se mouvoir dans des cages de 20 à 60 individus. Un nid doit y être aménagé, ainsi qu'un perchoir et une litière permettant le picotage et le grattage.

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Pour tout nid, les cages des élevages bretons incriminés possèdent des lamelles en plastique orange pendant du haut de l'enclos, censées délimiter un espace séparé qui n'en est pas vraiment un. "Le sol de ces espaces est grillagé, comme dans le reste de la cage, alors que c'est interdit par la directive européenne", relève Sébastien Arsac. Si les perchoirs sont bel et bien présents – installés à 2 cm du sol –, manque la litière pour se faire les griffes. "Or, les poules ont un besoin essentiel de gratter, picorer, rechercher la nourriture", note le chargé de campagne.

Quant à la sensible question de la densité des cages, impossible de déterminer si la réglementation est respectée. "Aujourd'hui, les cages comptent entre 50 et 60 poules. On ne peut pas toutes les compter ni mesurer les enclos", assure Sébastien Arsac. Dans un rapport d’octobre 2013, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux du ministère de l'agriculture estime que les règles de densité ne sont pas respectées et recommande la mise en place de contrôles.

"Nous demandons aux magasins U, qui sont approvisionnés par ces trois fermes, d'abandonner les œufs d'élevages en batterie et de passer à ceux de plein air, appelle Sébastien Arsac. Il est important que les supermarchés prennent leurs responsabilités et envoient un message, à un moment de prise en compte du bien-être animal dans l'acte d'achat." Les magasins U ne sont évidemment pas les seuls concernés. En avril 2013, Monoprix est devenue la première et unique enseigne française à cesser de vendre des œufs de batterie sous sa marque de distributeur.

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Du côté des magasins U, la réponse est tranchée : "Nous ne pouvons pas arrêter les œufs en batterie car nous faisons du commerce de masse, rétorque le groupe. La production française d'œufs de plein air est insuffisante et nous n'allons pas demander à une filière avicole en difficulté de changer de mode de production. Enfin, du côté des consommateurs, le prix compte aussi. Nous n'avons pas à choisir pour nos clients."

Les consommateurs, justement, penchent de plus en plus du côté des poules élevées en liberté. Dans un sondage OpinionWay publié mercredi, 84 % des Français se disent favorables à la suppression dans les supermarchés des œufs de poules élevées en cage. Ils sont également 90 % à se montrer favorables à l’interdiction des élevages en batterie.

Cette évolution des mentalités s'est déjà fait sentir : en France, premier producteur européen d'œufs (avec 12 milliards de coquilles !), 68 % des 47 millions de poules pondeuses sont aujourd'hui élevées en cage contre 80 % en 2012 – les autres étant élevées à 25 % en bâtiments avec accès au plein air et à 7 % au sol sans accès au plein air. Paris reste toutefois à la traîne de ses voisins européens, qui enregistrent une moyenne de 58 % d'élevages en batterie.

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Des obstacles persistent encore à ces changements de pratique des consommateurs : le prix, bien évidemment – même si L214 a calculé un "surcoût de moins d'un euro par mois" par personne en cas de passage d'œufs de batterie à ceux de plein air. Ensuite, la méconnaissance du code situé sur la coquille de l'œuf qui indique son origine (s'il commence par 0, il s'agit d'élevage bio, par 1, de plein d'air, par 2, au sol, et par 3, en batterie). Enfin, les leurres du marketing qui indique "œufs frais" sur l'étiquette pour des œufs élevés en batterie.

Surtout, seulement un tiers de la production d'œufs est vendue en coquille aux consommateurs. Le deuxième tiers est écoulé en restauration hors domicile tandis que le troisième est destiné à l'agroalimentaire (pour être transformé en pâtes alimentaires ou en pâtisserie). A moins d'acheter du bio, qui bannit les élevages en batterie, il s'avère alors quasi-impossible de tracer l'origine de l'œuf... et de sa poule.

Audrey Garric

>> Me suivre sur Facebook : Eco(lo) et sur Twitter : @audreygarric

>> Lire mes autres articles sur le site du Monde

Photos : L214

 

 

Source : ecologie.blog.lemonde.fr

 

 

 

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14 septembre 2014 7 14 /09 /septembre /2014 16:29

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/claude-marie-vadrot

 

 

Linky, le compteur de surveillance d'ERDF se met en place

La préparation de l’installation, de force, du compteur à la fois « intelligent » et dénonciateur de la vie privée inventé par ERDF se poursuit. La mise en place de ce compteur électronique qui permettra au distributeur d’électricité de suivre en direct la consommation et les habitudes des abonnés, doit être achevée dans tous les foyers au plus tard pour 2021, sans qu’une concertation ait été organisée avec  les associations de consommateurs et avec la Commission Nationale Informatique et liberté. Cette dernière étant depuis quelques années considérée comme quantité négligeable par les pouvoirs de gauche comme de droite. Il sera notamment fabriqué par les sociétés Itron, Sagemcom et Landis (société américaines...) qui doivent en fournir rapidement plus de cinq millions

Cet « œil », directement inspirée de la société de surveillance permanente qui se construit autour des citoyens, permettra d’étudier nos habitudes de consommation,  et donc de façonner les tarifs en fonction de cette consommation, pour le plus grand profit des opérateurs. Pour « convaincre » les futurs utilisateurs de l’utilité des ces nouveaux compteurs, ERDF a récemment décidé de faire payer une redevance de 30 euros à tous les usagers qui, absent lors du relevé, ce qui est fréquent pour les gens qui travaillent, demandent un second passage du releveur.  Donc, nous serons surveillés en permanence pour notre plus grand bien. Un argument on ne peut plus classique pour nous faire payer plus, pour obscurcir la lecture des tarifs en vigueur qui pourront changer d’un jour ou d’une heure à l’autre. D’autant plus qu’au moment de l’installation, le consommateur sera prié de détailler le nombre et la puissance des appareils électriques qu’il utilise…

Ce compteur Linky, outre l’embrouille très rentable sur les tarifs, permettra aussi de faire savoir à l’opérateur si nous sommes ou non fréquemment présents dans nos appartements ou maisons individuelles. Une surveillance qui facilitera, par exemple, la programmation des visites de cambrioleurs. Comme il renseignera la police, les services spéciaux de renseignements, les compagnies d’assurance, les services des impôts ou des aides sociales et Pôle emploi (Périodes de vacances ou d’absence), puisque le transfert des données sera facile très facile à intercepter et  surtout que certains organismes public pourront légalement demander communications de ces informations. Ce qui  permettra un contrôle des présences et aller et venues dan s tous les foyers français.

D’après ERDF, la fabrication de ses compteurs et leur mise en place coutera au moins cinq milliards d’euros. Mais les responsables de ce monopole de distribution se sont pour l’instant bien gardés de préciser qui paiera : l’utilisateur lors de l’installation ou tous les utilisateurs par le miracle d’une nouvelle redevance répartie sur les factures des consommateurs. Il ne fait guère de doute que nous seront surveillés à nos frais.

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/claude-marie-vadrot

 

 

 

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Source: www.robindestoits.org

 

 

Lettre type de REFUS d'installation du compteur d'eau ou gaz à télérelevé - Robin des Toits - Nov. 2013

Voir le tract "Vous avez le droit de refuser !" en pièce jointe. Egalement en PJ, une présentation synthétique des problèmes sanitaires liés aux compteurs dits "intelligents", par André Fauteux.


Lettre type de REFUS d'installation du compteur d'eau ou gaz à télérelevé - Robin des Toits - Nov. 2013
LR&AR à adresser à l'opérateur. (mettre votre bailleur en copie, s'il existe).



Messieurs,

Au sujet des compteurs télérelevables que vous voulez nous installer, nous sommes informés par l’Association Nationale ROBIN DES TOITS que les émissions de ces compteurs sont toxiques et nous avons l’information sur les attaques de santé qui se sont déjà produites après la pose.

Nous sommes également informés par l’Association Nationale ROBIN DES TOITS qu’aucun texte ni légal ni règlementaire ne vous autorise à nous les imposer, ni nous oblige à les accepter.

Nous vous demandons les références du compteur: la marque et le modèle.
Nous vous demandons la communication d’une fiche technique complète et détaillée, précisant la nature physique de l’émission, afin de la transmettre à l’Association ROBIN DES TOITS pour expertise.

Nous rappelons que les installations de ce type de compteurs, n’étant appuyé sur aucun document légal ou règlementaire, toute tentative d’entrée dans notre demeure et sans notre accord est judiciairement nommée effraction et passible de condamnation.

Nous sommes informés que depuis 2002 les compagnies d'assurances excluent de leur police d'assurance en responsabilité civile “tous les dommages, frais ou dépenses de quelque nature que ce soit causés directement ou indirectement par, résultant de ou liés de quelque manière que ce soit aux champs électromagnétiques”.
Ainsi nous refusons le remplacement de nos compteurs mécaniques en parfait état de fonctionnement, par un compteur dont le type d’émission le rend exclu de la couverture dans tous contrats individuels d’assurance.

Nous pourrons accepter uniquement les compteurs liés à un réseau filaire, avec lesquelles vous obtiendrez le même résultat recherché, c'est à dire le relevé à distance et ce sans nuire à la santé des gens, ni nuire à toute cellule vivante.

---
LETTRE DE REFUS D'INSTALLATION DU COMPTEUR LINKY :

Lettre recommandée & AR

Messieurs,

Suite à votre demande d'installation d'un nouveau compteur électrique LINKY ou Landy+Gyr (((ou autre marque))), nous sommes informés de plusieurs sources scientifiques que l'ensemble de l'installation de ces compteurs est toxique.

Nous demandons un courrier officiel de votre organisme garantissant l'absence de toute toxicité sur l'ensemble de l'installation comportant un compteur LINKY.

Sans un tel document, nous maintiendrons le refus de toute installation.

Nous demandons de nous fournir également une garantie du fait que l'ensemble de l'installation est couvert par une police de responsabilité civile.


vous_avez_le_droit_de_refuser_!.pdf Vous avez le droit de refuser !.pdf  (141 Ko)
compteurs_a_fauteux.pdf compteurs_A.Fauteux.pdf  (1.23 Mo)



Source : Next-Up.org
Source : Next-Up.org

vous_avez_le_droit_de_refuser_!_1.pdf Vous avez le droit de refuser !.pdf  (141 Ko)
compteurs_a_fauteux_1.pdf compteurs_A.Fauteux.pdf  (1.23 Mo)

 

 


Lettre type de REFUS d'installation du compteur d'eau ou gaz à télérelevé - Robin des Toits - Nov. 2013

Lettre type de REFUS d'installation du compteur d'eau ou gaz à télérelevé - Robin des Toits - Nov. 2013

Lettre type de REFUS d'installation du compteur d'eau ou gaz à télérelevé - Robin des Toits - Nov. 2013

Robin des Toits
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Source: www.robindestoits.org

 

 

 

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8 septembre 2014 1 08 /09 /septembre /2014 15:04

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Télé89 08/09/2014 à 15h36
Il est urgent de regarder « L’Urgence de ralentir »
Robin Prudent | Rue89 Rue89

 

 

Nous aussi, nous avons pris notre temps. Un peu de temps pour regarder « L’Urgence de ralentir », documentaire de Philippe Borrel diffusé mardi dernier sur Arte. Première image, première phrase, celle d’Edgar Morin :

« Un suicidaire, au moins, il sait qu’il veut se suicider.

Là, cette course, elle est suicidaire, inconsciemment. »

Passées les images d’illustration, à base de billets verts en apesanteur et de poulets à la javel, le téléspectateur part à la rencontre des promoteurs d’un ralentissement de nos sociétés.

 

 

Le réalisateur commence par montrer à quel point le temps de la finance s’est déconnecté du temps humain. Pour cela, direction le centre boursier mondial. Pas à Wall Street, mais dans le New Jersey, où sont entreposés les serveurs du New York Stock Exchange qui réalisent les transactions, sans attendre les ordres d’un trader mal réveillé.

Pas facile de faire rentrer le téléspectateur dans l’espace temporel des algorithmes aux noms barbares, comme « sniper » ou « guérilla ». Le documentaire propose une expérience visuelle pour tenter de capter notre attention une demi-seconde, et décortiquer, au ralenti, l’étendue des opérations réalisées dans ce laps de temps.

De New York à Roman-sur-Isère

Une fois que le déphasage, entre le temps de la finance et celui de l’économie, a été visualisé et expliqué, le documentaire propose un patchwork mondial d’initiatives locales.

En une fraction de seconde, nous nous retrouvons à Roman-sur-Isère, ville de 30 000 habitants qui s’est réappropriée sa monnaie. Les habitants peuvent payer en « mesures », devise locale acceptée par les commerçants volontaires. Une initiative qui fait échos à d’autres, aux Etats-Unis, ou a Bristol. Dans cette dernière ville, tout un écosystème durable se met en place. Les habitants y sont récompensés, avec humour, pour leurs actions écolos.

 

 

Le documentaire mélange assez naturellement les interlocuteurs, d’une stagiaire d’exploitation agricole au PDG d’une entreprise cotée en Bourse. La multiplication des initiatives présentées permet de cerner la globalité que représente la tendance « slow ». Une des figures de ce mouvement, Pierre Rabhi, agriculteur et écrivain, explique cette idée :

« Le problème, c’est l’être humain. Je dis souvent aux gens : “Vous pouvez manger bio, recycler votre eau, vous chauffer à l’énergie solaire et exploiter votre prochain.” Ce n’est pas incompatible. »

Un enjeu global que le documentaire – quoique parfois un peu fouillis – arrive bien à retranscrire.

Il ne reste plus que deux jours pour le revoir gratuitement. Dépêchez-vous !

« L’Urgence de ralentir » - Philippe Borrel

84 minutes, 2004

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

 

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26 août 2014 2 26 /08 /août /2014 18:34

 

 

Source : www.arte.tv

 

 

Europe à vendre
Europe à vendre

Aujourd'hui 26 août à 20h50 (73 min)

EN DIRECT
73 min
Europe à vendre
En direct mardi 26 août à 20h50 (73 min)
  Rediffusion vendredi 29.08 à 8h55

Avec la crise, la privatisation des biens publics s’accélère partout en Europe. Une enquête édifiante, tant la crise semble pouvoir justifier la vente à la "découpe" des patrimoines naturels et culturels par des municipalités, régions et gouvernements soucieux de renflouer leurs caisses.

 

Ce programme est disponible en vidéo à la demande ou DVD Acheter  


Montagnes à vendre dans le Tyrol oriental pour 121 000 euros ! En 2011 en Autriche, l’annonce suscite aussitôt la convoitise de sociétés, à condition que les deux sommets (2 600 mètres d’altitude), propriété de l'Agence immobilière fédérale (BIG), une institution publique, portent leur nom. C’est en découvrant cette aberration que le réalisateur entreprend un tour d’Europe pour évaluer la privatisation en cours des biens publics. Un état des lieux stupéfiant, tant la crise justifie la vente à la "découpe" du patrimoine naturel et culturel par des municipalités, régions et gouvernements soucieux de renflouer leurs caisses. En Irlande, l’État, au bord de la banqueroute pour avoir épongé les dettes des grandes banques, est prêt à brader toutes les forêts de l’île, mobilisant des milliers de personnes en colère.

 

Cynisme tranquille

À Paris, c’est l’hôtel de la Marine, place de la Concorde, que France Domaine souhaitait céder pour un bail de 99 ans à des investisseurs privés, avant de renoncer face à l’opposition au projet. Berlusconi, lui, envisageait même de privatiser les vestiges de l’Antiquité, y compris le Colisée, dont la restauration, urgente, est aujourd’hui financée par Diego Della Valle, le PDG de Tod’s. Berlin craint de perdre la mémoire de son Mur, sous la pression de la spéculation immobilière, et la Grèce, encouragée par la troïka (FMI, Banque centrale européenne, Commission européenne) met en vente des terres et îles vierges, convoitées par des chaînes du luxe, des promoteurs et des milliardaires. Entre cynisme tranquille des uns et résistance fragile des autres, une enquête éclairante sur un phénomène qui menace la liberté des citoyens de l’UE à décider de l'aménagement de leur espace public, urbain ou naturel.

 

Rediffusions :
ven 29.08 à 8h55
sam 06.09 à 10h30

 

 

Source : www.arte.tv

 

 

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19 août 2014 2 19 /08 /août /2014 16:19

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

A partir de ce mardi, l’humanité est en déficit écologique

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

La population mondiale a consommé la totalité des ressources naturelles que la Terre est capable de renouveler en une année, un jour plus tôt que l'an passé.

La population mondiale a consommé la totalité des ressources naturelles que la Terre est capable de renouveler en une année. C’est un jour plus tôt qu’en 2013 et près d’un mois et demi plus tôt qu’en 2000, avertit le Fonds mondial pour la Nature (WWF). Le « Earth Overshoot Day » est la date à laquelle l’empreinte de l’humanité dans une année donnée excède ce que la Terre peut régénérer durant cette même période. La date fatidique ne cesse d’avancer. Le plafond a été atteint pour la première fois le 19 décembre 1987 en raison de la croissance économique et démographique mondiale du début des années 1970.

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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Source : www.wwf.fr

 

"Earth Overshoot Day" : A partir d'aujourd’hui, l’humanité vit à crédit



Article posté le 19 août 2014
A partir d’aujourd’hui, la population mondiale a consommé l’intégralité des ressources à sa disposition pour toute l’année 2014. L’humanité a d’ores-et-déjà dépassé son quota en ressources naturelles pour l’année, soit un jour plus tôt qu’en 2013. Le WWF tient à signaler qu’à partir d’aujourd’hui, nous sommes « dans le rouge » et que nous entrons en situation de déficit écologique, selon les données recensées par le Global Footprint Network, une organisation internationale de recherche environnementale.

Tous les ans, l’ONG Global Footprint Network calcule « le jour du dépassement » : la date à laquelle l’empreinte écologique de l’humanité dépasse la biocapacité de la planète à savoir sa capacité à reconstituer les ressources de la planète et à absorber les déchets, y compris le CO2. Cette date symbolise ainsi un budget disponible épuisé pour l’année.

Depuis 2000, ce dépassement ne cesse d’avancer, selon les calculs réalisés par le Global Footprint Network, passant du 1er octobre en 2000 au 19 août cette année.

En 1961, nous n’utilisions encore que les trois-quarts de la capacité régénératrice de la Terre pour satisfaire notre consommation annuelle de ressources. Beaucoup de pays présentaient des biocapacités plus grandes que leurs propres empreintes respectives. Or, au début des années 70, un seuil critique a été franchi : la consommation de l’homme a largement pris le pas sur ce que la nature est en capacité de fournir en une année, en termes de recyclage du CO2 libéré et de production de nouvelles matières premières. C’est à cette époque-là que nous sommes entrés en situation de dette écologique.

Aujourd’hui, 86 % de la population mondiale vit dans des pays qui demandent plus à la nature que ce que leurs propres écosystèmes peuvent renouveler. Selon les calculs du Global Footprint Network, il faudrait une planète et demie pour produire les ressources écologiques renouvelables nécessaires pour soutenir l’empreinte actuelle de l’humanité.

"La nature constitue le socle de notre bien-être et de notre prospérité, mais nous surexploitons la planète et ses ressources qui sont – par définition - limitées" a déclaré Marco Lambertini, Directeur général du WWF International. "Afin que nos enfants aient un avenir sain et prometteur, qu’ils héritent d’une planète digne d’y vivre, nous devons préserver le capital naturel qu’il nous reste et respecter notre planète".

Diane Simiu, Directrice des Programmes de Conservation du WWF France rajoute que "même si les chiffres montrent clairement que la demande en ressources de l'humanité dépasse la capacité de notre planète à les produire, nous pouvons encore prendre des mesures audacieuses et construire un avenir prospère, fondé sur l'utilisation durable des ressources. Mais il faut agir dès maintenant." 
Il est encore possible d’inverser la tendance
Plus de 50% de l’empreinte écologique de l’humanité est due aux émissions de gaz à effet de serre produites par l’homme. Les coûts de ce dépassement planétaire sont à la fois écologiques – déforestation, pénurie d’eau douce, érosion des sols, perte en biodiversité et accumulation de CO2 dans l’atmosphère – économiques et humains.
De nombreuses solutions sont disponibles et permettent de s’attaquer au problème: passer massivement à l’énergie renouvelable, opter pour des régimes alimentaires moins riches en viande, viser une économie circulaire sur la base du recyclage et de la réutilisation, repenser l’urbanisme, la mobilité et la fiscalité etc.
Faire le choix du développement durable, c’est sélectionner des produits comme les produits de la mer certifiés MSC (Marine Stewardship Council), du bois certifié par le Forest Stewardship Council (FSC), des choix qui permettent de s'assurer que les produits proviennent de sources gérées durablement.
Le WWF publiera début octobre sa nouvelle édition du Living Planet Report, un rapport sortant tous les deux ans et qui met en lumière l’état de notre planète. Dans ce rapport, nous prendrons également connaissance de l’évolution de l’empreinte écologique française. Les travaux du Global Footprint Network nous permettent aujourd’hui de savoir qu’il faudrait 1,6 fois les ressources produites par la France pour subvenir aux besoins des français.

Plus d’informations:
Site internet du Global Footprint Network, rubrique ‘Earth Overshoot Day’ :
http://www.footprintnetwork.org/en/index.php/GFN/page/earth_overshoot_day/
Source : www.wwf.fr

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15 août 2014 5 15 /08 /août /2014 15:16

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

 

Expérimentations 15/08/2014 à 10h55
Facebook : vous n’avez pas fini de servir de cobayes
Philippe Vion-Dury | Journaliste Rue89

 

 

 


Facebook sur un téléphone (Maria Elena/Flickr/CC)

En juillet, le fondateur du site de rencontre OK Cupid révélait qu’il s’était amusé, à l’insu de tous, à manipuler les scores de « compatibilité » de ses membres pour évaluer leur confiance dans l’algorithme du site.

« Peut-être que cela fonctionne simplement parce que nous disons aux gens que cela fonctionne. Peut-être que les gens s’apprécient parce qu’ils pensent qu’ils sont supposés le faire. »

Un mois plus tôt, Facebook publiait une étude détaillant une expérience menée sur 700 000 utilisateurs du réseau social en janvier 2012. L’entreprise révélait comment elle avait modifié le contenu du fil d’actualité de ses « cobayes » pour analyser la propagation des émotions entre les utilisateurs.

Dans les deux cas, de nombreux internautes s’étaient révoltés à l’idée d’avoir été les sujets d’expérimentations sans en être prévenu, certains s’estimant violés dans leur intimité, d’autres préférant le qualificatif de manipulation.

Organiser un « gigantesque débat sociétal »

Facebook a dû s’excuser en public en promettant que l’expérience avait été menée en toute ingénuité, pour le bénéfice de tous. De son côté, le fondateur de OkCupid, plus revêche, avait expliqué que son seul objectif était l’amélioration du service au profit des abonnés, et n’a pas hésité à prendre de haut les rebelles :

« Devinez quoi : sur Internet, vous êtes les sujets de centaines d’expériences à chaque instant, sur chaque site. C’est ainsi que fonctionnent les sites Internet. »

On aurait pu penser que, comme pour l’affaire Snowden, la polémique se serait éteinte plus ou moins d’elle-même, avec des conséquences bien en-dessous des enjeux. Mais surprise : les choses ne devraient pas en rester là.

Le professeur Jeffrey T. Hancock, co-auteur de l’étude controversée publiée par Facebook, a donné une interview au New York Times où il annonce vouloir poser (et mener) le débat sur la légitimité de ce genre d’expérimentations.

« Pour progresser sur ce sujet, nous devons tous collaborer. Nous devons mener un gigantesque débat sociétal. »

Une position que soutient Edith Ramirez, présidente de la Federal Trade Commission (FTC), en charge des questions relatives à la vie privée :

« Les consommateurs devraient être à la place du conducteur lorsqu’on en vient à leurs données. Ils ne veulent pas être laissés dans le noir et ils ne veulent pas non plus être surpris par la manière dont elles sont utilisées. »

De grosses inquiétudes éthiques

Nous avions évoqué dans un précédent article les problèmes éthiques que posaient de ce type d’expérimentations. Certains observateurs s’inquiétaient que de telles techniques pavent la voie à des manipulations d’opinion ou un affaiblissement de la liberté d’expression.

D’autres notaient que nous conférions aux technologies et aux entreprises qui les maîtrisent un nouveau pouvoir de persuasion et d’influence, capable de nous pousser à agir de telle ou telle manière.

Cette concertation multilatérale ambitionne donc d’établir certaines lignes directrices et limites éthiques dans la recherche comportementale. Ou plutôt, trouver un équilibre entre intérêts corporatistes, recherche et vie privée, comme le résume le professeur Aral du MIT au New York Times :

« Nous devons comprendre comment garder en tête ces règles sans geler la recherche qui porte la promesse de nous propulser à des kilomètres de là où nous en sommes aujourd’hui dans la connaissance des populations humaines. »

Le professeur Hancock propose lui une procédure de consentement au préalable pour les personnes lorsque les projets induisent un changement important dans « l’expérience utilisateur », et une notification a posteriori pour les plus petites expériences.

Où sont les défenseurs des libertés ?

A quoi ressemblerait donc cette grande assemblée ? Des universitaires, des chercheurs du privé et des agences gouvernementales comme la National Science Foundation (l’équivalent du CNRS français) sont évoqués. Le tout mené par le même Professeur Hancock de l’université de Cornell.

C’est peut-être là que l’initiative, pourtant bien huilée, grippe : aucune des parties ne semble objective sur le sujet, et encore moins premièrement soucieuse des individus. D’ailleurs, ni l’Electronic Frontier Foundation, ni aucune association de défense de la vie privée, n’est mentionnée.

Comme le note le New York Times en introduction de son article, les universitaires sont particulièrement euphoriques à l’idée de pouvoir mettre la main sur d’immenses quantités de données et d’expérimenter en toute liberté, sans se préoccuper d’organiser l’expérience et de rencontrer les cobayes. Les chercheurs du privé, eux, répondent avant tout à une hiérarchie et les intérêts qui l’animent.

Mais qui est Jeffrey T. Hancock ?

Spécialiste des interactions sociales entre individus via les nouvelles technologies de communication, et créateur d’algorithmes de détection du mensonge et de l’ironie, Jeffrey T. Hancock fait quant à lui clairement partie des enthousiastes de la science comportementale.

Mais ce n’est pas tout. Une autre étude [PDF] menée par ce chercheur au sein de l’Université Cornell, baptisée « Social language processing », est financée par l’Institut de recherche de l’armée et le département de la sécurité intérieure américain.


Logo de l’initiative Minerva (Capture)

En 2008, le Pentagone lançait le projet Minerva, quelques mois après le début de la crise, pour étudier les risques de soulèvements civils et les moyens de les provoquer ou de les avorter en analysant leur schémas de propagation. Sur leur site, on trouve une nouvelle étude financée en 2009 par Minerva, menée par Jeffrey T. Hancock et l’université Cornell.

Le Pentagone derrière Facebook ?

Et l’étude menée par ce professeur et Facebook ? Plusieurs journalistes avaient soupçonné qu’elle était elle aussi orchestrée à la demande du Pentagone. En cause, la présentation des conclusions de l’étude publiée par l’université sur son site qui se termine ainsi :

« Correction : une version précédente de cette histoire rapportait que l’étude était fondée en partie par la Fondation James S. McDonnell et le Bureau de recherche de l’armée. En réalité, l’étude n’a reçu aucun financement externe. »

De quoi rendre soupçonneux. Il est peu probable pourtant que l’expérience menée par Facebook ait été financée par l’armée. Seuls les données et les résultats auraient été communiquées à Jeffrey T. Hancock, la collecte et l’analyse ayant été opérées en interne.

Peu réjouissant toutefois de voir confié le pilotage du débat sur les « grandes lignes » éthiques de la science comportementale à des chercheurs et institutions collaborant étroitement avec le Pentagone.

Ne manquait que les transhumanistes

Dernier rempart : les agences gouvernementales. Seule la National Science Foundation est citée, mais en tant que référence, on serait tenté de s’y fier. Pourtant, là encore, le doute est permis.

Ce sont des chercheurs de cette même NSF qui, en 2002, remettaient un rapport [PDF] à la Maison Blanche intitulé « Technologies convergentes pour améliorer les performances humaines ».

Les 457 pages qui forment le document s’apparentent globalement à une éloge panégyrique du transhumanisme, où l’avenir du genre humain est perçu par le prisme d’une convergence entre biologie, nanotechnologies et technologies de l’information.

Un des « projets visionnaires » qui y est présenté, baptisé « Socio-Tech », explique comment la science comportementale, grâce au data et aux algorithmes, permettra de prédire les comportements du commun des mortels.

« Cela nous permettra d’interdire des comportement indésirables avant qu’ils ne causent de dommages significatifs aux autres, et de supporter et encourager des comportements menant à l’amélioration du bien commun. »

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

 

 

 

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5 août 2014 2 05 /08 /août /2014 21:09

 

 

INFO IMPORTANTE !


DEPUIS DEBUT AOÛT 2014 OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS SUR NOTRE BLOG; 

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE

ET DE NOS CHOIX


APRES 3 ANS D'UN SERVICE SOI-DISANT GRATUIT, CE COMMERCE MONTRE SON VRAI VISAGE

NOUS ALLONS DONC DEVOIR MIGRER VERS UN AUTRE HEBERGEUR DE BLOG


EN ATTENDANT, NE VOUS LAISSEZ PAS BERNER

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5 août 2014 2 05 /08 /août /2014 18:06

 

Source : www.arte.tv/guide/fr

 

 

Nestlé et le business de l'eau en bouteille
mardi 05 août à 20h50 (90 min)
  Rediffusion samedi 16.08 à 10h30

 

Comment transformer de l’eau en or ? Une entreprise détient la recette : Nestlé, multinationale basée en Suisse, leader mondial de l'agroalimentaire, grâce notamment au commerce de l’eau en bouteille, dont elle possède plus de 70 marques partout dans le monde (Perrier, San Pellegrino, Vittel ou Poland Spring aux États-Unis). Pour le président du CA, Peter Brabeck, l'eau, fer de lance d'une stratégie planétaire, peut "garantir encore cent quarante ans de vie" à l'entreprise. Malgré le refus de collaborer opposé par la direction, Res Gehriger et Urs Schnell dévoilent les coulisses de ce marché qui brasse des milliards. Des États-Unis au Nigeria en passant par le Pakistan, ils explorent les circuits de l’eau en bouteille, mettant en lumière les méthodes parfois expéditives du plus puissant groupe agroalimentaire de la planète. Ils montrent qu'elles reposent sur une question cruciale, objet dans nombre de pays d'un vide juridique dont les avocats et lobbyistes de la firme savent tirer profit : à qui appartient l'eau ? 

Bien public, gains privés

À Fryeburg, dans le Maine, un tribunal a autorisé Nestlé à ouvrir une deuxième station de pompage, alors que les habitants s'étaient mobilisés pour tenter d'empêcher ce qu'ils considèrent comme un pillage de leurs ressources collectives. Dans la première, installée sur un terrain privé, la multinationale paye dix dollars au propriétaire pour 30 000 litres d'eau… Mais si, aux États-Unis, le groupe s'efforce de se concilier les populations en se montrant "bon voisin" (quitte à leur offrir en bouteilles l'eau qui coule de leurs robinets !), il ne prend pas les mêmes gants avec les villageois démunis du Pakistan. Ceux qui, dans la région de Lahore, ont demandé par pétition à pouvoir bénéficier de l'eau pompée sur leur nappe phréatique par l'usine Pure Life, filiale de Nestlé, n'ont pas eu de réponse.

Dans le sillage de Res Gehriger, présent à l'écran, cette enquête minutieuse aux images soignées donne la parole à de très nombreux protagonistes sur trois continents, usagers ou militants, adversaires et partisans de Nestlé. Peter Brabeck lui-même y défend avec vigueur son point de vue (éloquent, comme quand il qualifie d'"extrémiste" l'idée que l'eau doit rester un bien public), par le biais de ses nombreuses interventions publiques. 

 

 

 

 

 

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