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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 17:57

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

Un film contre les ravages de l’élevage industriel

Marie Astier (Reporterre)

mardi 9 décembre 2014

 

 

 

Le documentaire Cowspiracy enquête sur le silence qui pèse sur l’élevage industriel. Celui-ci est pourtant une des principales causes de la destruction de l’environnement. Pourquoi les grandes ONG écologiques le ménagent-elles autant ?


Quelle est l’activité humaine qui a le plus d’impact sur l’environnement ? Ce ne sont pas les transports, pas l’industrie… Mais l’élevage industriel. C’est l’idée choc avancée par le documentaire Cowspiracy : The sustainability secret La conspiration des vaches »).

- Voir la bande annonce : http://www.youtube.com/watch?v=N4VvyiSrNO0

Le réalisateur Kip Andersen, filmé par Keegan Kuhn, se met en scène, en tant qu’apprenti écolo d’abord bouleversé par le film An Inconvenient truth d’Al Gore. Il cherche quel peut être le geste le plus écologique à faire au quotidien. Il se renseigne donc sur les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre… et découvre à sa grande surprise que ce ne sont pas les transports ou l’industrie… mais l’élevage ! Une constatation appuyée à grand renfort de chiffres résumés ici.

De là commence une enquête auprès des principales ONG environnementales des États-Unis. Il sollicite des rendez-vous, leur demande s’ils savent que l’élevage est le premier responsable du réchauffement climatique, s’ils ont des programmes liés à la question. La plupart des interviews montrent des responsables associatifs sans réponse, ou tentant de se raccrocher aux branches basses pour expliquer pourquoi leurs priorités sont les énergies fossiles, mais pas l’élevage.

Agrobusiness, attention danger

Alors pourquoi ne s’intéressent-elles pas au sujet ? Kip Andersen poursuit sa quête. Première hypothèse, ces ONG sont dépendantes des dons… Et dénoncer les méchants géants du pétrole est bien plus efficace pour mobiliser le citoyen lambda que de nous expliquer qu’il va falloir abandonner la viande et le fromage au profit d’un régime exclusivement végétal.

Deuxième hypothèse : parler de ces sujets est dangereux, très dangereux… C’est ce que confie une représentante de l’ONG Amazon Watch au réalisateur : ceux qui se risquent à affirmer que les géants de l’agrobusiness sont les principaux responsables de la déforestation sont tués.

Kip Andersen lui-même explique qu’à cause de ses questions trop poussées sur le sujet, son producteur se retire. Voilà pourquoi Kip Andersen et Keegan Kuhn deviennent les deux coproducteurs.

Le documentaire est diffusé via les réseaux sociaux et militants. En France, il n’a été pour l’instant projeté qu’une fois à Paris.

C’est sans doute ce qu’il y a de plus choquant dans ce documentaire. De réaliser qu’il y a une sorte d’omerta sur le sujet de l’impact écologique de l’élevage. Certes, on en parle, sans doute plus en Europe qu’aux États-Unis, mais jamais on ne présente cette activité humaine comme la principale responsable de la catastrophe écologique qui s’annonce. Plus grave, on réalise à quel point les ONG censées lutter pour la protection de l’environnement se trompent de combat. Le réalisateur sollicite d’ailleurs plusieurs fois Greenpeace pour une interview mais l’ONG rejette toutes ses demandes.

Une enquête implacable

Kip Andersen va même jusqu’à exclure la possibilité d’un élevage durable : quelles que soient les conditions, il consomme plus de terres, plus d’eau et produit plus de pollution (lisiers) ou de gaz à effet de serre que la culture de végétaux.

L’enquête paraît implacable. Elle est fouillée, riche en chiffres, en infographies, en comparaisons, en interviews. Mais au fur et à mesure que le film avance, le réalisateur fait quelques détours.

Par exemple, il digresse sur la pêche, qui est en train d’épuiser les stocks de poissons : là aussi, selon lui le sujet serait tabou. Peut-être aux États-Unis, mais en Europe les excès de la pêche sont largement dénoncés.

On assiste aussi à l’exécution d’un canard. Le sujet de l’abattage des animaux est tout à fait légitime, mais il pose des questions éthiques qui méritent plus que cette courte scène. Et là, quel est le rapport avec l’écologie ?...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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3 décembre 2014 3 03 /12 /décembre /2014 18:22

 

 

Source : www.economiematin.fr

 

 

 

 

 

Toutes les cabanes de plus de 5 mètres de surface sont soumises à une taxe

 

Pauvre Francis Cabrel (version Laurent Gerra), il ne va sans doute pas être content : le gouvernement a décidé de taxer les cabanes de jardin. Une pas-nouvelle-taxe issue de la simplification administrative du gouvernement qui va faire plaisir aux bricoleurs. Explications.

 

A l'origine, il y avait trois taxes


Pour une fois, c'était mieux avant, car avant il y avait trois taxes qui s'appliquaient lors d'une construction, que ce fût de maison, de garage ou de cabane au fond du jardin. Ces taxes prenaient en compte les revenus, la surface construite mais également la destination de cette construction. Une cabane a outils était moins taxée qu'une pièce habitable, les garages étaient même exonérés... Mais ça, c'était avant. Maintenant, il y a la « taxe d'aménagement ».


Grâce au choc de simplification, aucun paramètre autre que la surface n'est pris en compte. Et toute construction de plus de 5 mètres carrés et de 1,80 mètre de hauteur y sera soumise. Autant dire que seuls les Hobbits et les sardines seront exonérés.

Du coup, il va falloir payer combien ?


Pour le montant, c'est simple... ou pas. Au niveau national il y a un forfait de 712 euros le mètre carré. Ce forfait bénéficie d'un abattement de 50% pour les 100 premiers mètres carrés, ce qui le ramène à 356 euros.


Sur ce forfait, la commune et le département appliquent des taux, qui peuvent aller de 1 à 5% pour la commune et de 1 à 2,5% pour le département. C'est dans leurs caisses que votre argent finira. Le calcul à faire est donc simple :


Surface * forfait (avec abattement) * taux d'imposition.

Ce n'est qu'une cabane, le fisc ne sait pas que j'ai construit


Ce pourrait être l'excuse numéro un : comme la cabane au fond du jardin est petite, le fisc ne s'en soucie pas... mais en fait vous avez l'obligation d'en déclarer la construction.


Selon la loi, toute construction de moins de 20 mètres carrés doit être déclarée au préalable à la mairie. Et pour plus de 20 mètres carrés, c'est un permis de construire qu'il faut obtenir. Donc si vous faites les choses en règle, le fisc est au courant.


Petit point positif, s'il faut en trouver un, la taxe n'est due qu'une seule fois. Mais pas sûr que la découverte de cette nouvelle taxe se termine par un sourire...

taxe amengaement cabane jardin impot 

 

 

Source : www.economiematin.fr

 

 

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27 novembre 2014 4 27 /11 /novembre /2014 18:34

 

Source : www.reporterre.net

 

 

Nanomatériaux : le gouvernement français veut les introduire dans l’alimentation

Philippe Desfilhes (Reporterre)

jeudi 27 novembre 2014

 

 

 

 

 

Mme Royal prétend que la santé est une de ses priorités. Mais le gouvernement français a poussé à faciliter la présence de nanomatériaux dans l’alimentation, comme le révèle Reporterre. Une tentative recalée par les députés européens, qui ont repoussé le projet de réglement de la Commission européenne sur ce sujet.

 


 

C’est une bonne surprise : les députés européens de la Commission environnement et santé des consommateurs (ENVI) ont repoussés, lundi 24 novembre dans la soirée, la proposition qui leur était faite d’autoriser sans contrôle les nanomatériaux dans l’alimentation.

Leur vote désavoue la Commission européenne qui avait déjà échoué dans une première tentative d’imposer la « nano-bouffe » en 2011. Il désavoue aussi le gouvernement français qui avait donné son aval au projet de nouveau réglement.

La position équivoque du gouvernement français

Le Secrétariat général des affaires européennes (SGAE), qui sert de courroie de transmission entre les services du Premier Ministre et les députés européens français, avait en effet envoyé avant le vote à chacun d’entre eux une note au contenu édifiant que Reporterre publie.

 

- Télécharger la note :

PDF - 209 kolien

Dans ce document, les autorités françaises expriment leur position sur la proposition de règlement et les amendements qui lui ont étés apportés. On y lit que « les autorités françaises ont toujours soutenu que les nanomatériaux doivent être considérés comme de nouveaux aliments, indépendamment de leurs propriétés ou absence de propriétés spécifiques à l’échelle nanométrique ».

On peut aussi constater dans le tableau qui figure en annexe leur refus de voir soutenue la proposition n°195 du groupe des Verts/ALE, qui demande d’exclure les nanomatériaux du champ d’application du réglement.

Le gouvernement français donnait ainsi son blanc seing à l’utilisation des nanomatériaux dans l’alimentation. « Or cette utilisation pose un problème de santé publique que certains scientifiques estiment pouvoir devenir plus grave que celui qu’a posé l’amiante ! Comment Ségolène Royal et Marisol Touraine peuvent-t-elles justifier la position du gouvernement auquel elles appartiennent auprès de leurs concitoyen(e)s ? », se demande José Bové, eurodéputé du Groupe des Verts/ALE.

Principe de précaution

La Commission ENVI s’est heureusement prononcée en faveur d’un moratoire. « Les députés européens ré-affirment une position claire en votant l’interdiction des nanomatériaux dans les produits alimentaires proposée par le Groupe des Verts/ALE et la Gauche Unitaire Européenne (GUE) tant qu’il n’y aurait pas d’évaluation de leurs impacts sur la santé et l’environnement. Ce faisant ils revendiquent l’application du principe de précaution », explique Michèle Rivasi, eurodéputé verte également et membre de la Commission ENVI.

Charge désormais à l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (AESA) d’évaluer l’usage des nanomatériaux dans l’alimentation. « On peut cependant se demander si elle en est capable étant donné la faiblesse de ses moyens humains et financiers actuels », relève José Bové.

Mélangées ou en contact avec la nourriture, les nanoparticules sont porteuses de dangers pour la santé encore mal connus et très inquiétants. Mais elles sont très appréciées par les fabricants de chocolat, de glaces, d’aliments en poudre et de sauces diverses et variées pour leur capacité à modifier la couleur, le goût, la fluidité, la texture ou la conservation des préparations, de façon évidemment très rentable (lire l’article « Nanotechnologies : tous cobayes de la nano-bouffe » et l’étude de Food & Water Watch).

 


- Publicité de la chaîne de supermarché PriceChopper pour les nanotechnologies sur des boîtes de céréales. -


L’influence de l’industrie agroalimentaire

Beaucoup d’argent a été dépensé de part et d’autre de l’Atlantique pour développer les nanomatériaux. Cela a été notamment le cas en France où le gouvernement a lancé en 2009 le plan Nano-Innov. « On perçoit à la lecture de la proposition de réglement l’influence de l’industrie de l’agroalimentaire »...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 


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26 novembre 2014 3 26 /11 /novembre /2014 16:04

 

 

Source : www.marianne.net

 

 

"Omerta sur la viande" : ce qui atterrit vraiment dans nos assiettes
Mercredi 26 Novembre 2014 à 05:00

 

David Nemtanu

 

Dans le livre "Omerta sur la viande", Pierre Hinard raconte de l'intérieur son expérience de responsable qualité au sein de la société d'abattage et de découpe Castel Viandes. Il avait été licencié en 2008 pour avoir révélé comment l'entreprise vendait de la viande avariée. Depuis cet été, des dirigeants de Castel Viandes ont été mis en examen...

 

NIKO/SIPA
NIKO/SIPA

Castel Viandes. Le nom de cette entreprise de Loire-Atlantique spécialisée dans l'abattage et la découpe provoquera moins de frissons chez vos interlocuteurs que celui de Spanghero et ses goûteuses lasagnes au cheval. Son cas, il faut bien le dire, avait fait moins de bruit. Voilà une bonne raison de se plonger dans Omerta sur la viande* de Pierre Hinard. Dans ce livre, l'auteur révèle son expérience de cinq ans en tant qu’ancien responsable qualité dans l'entreprise. Ancien car le salarié explique avoir été licencié en 2008 pour avoir chercher à stopper les curieuses pratiques du fournisseur de très grandes enseignes dont Auchan, Lustucru, Flunch ou bien encore McDonald’s.
 
Si le livre souligne d'abord la négligence coupable des services de l’Etat à l’égard des viandes suspectes livrées par Castel Viandes, il n'oublie pas de regretter la négligence de la grande distribution vis-à-vis de son fournisseur en s’abstenant, à l’époque, de contester la mauvaise qualité de ses viandes. Que ce soit auprès des services vétérinaires, de la Direction générale de l’alimentation ou de la répression des fraudes... 

Steaks hachés, matière grasse et asticots

Mais Pierre Hinard pointe bien sûr du doigt le premier des responsables : l'entreprise Castel Viandes elle-même dont les conditions sanitaires de production, telles qu'elles sont décrites dans le livre, semblent tout simplement déplorables. A titre d'exemple, selon le responsable qualité, environ 250 kg d’asticots — bon appétit — pullulaient sur le toit de « l’atelier steaks hachés » de Castel Viandes...
 
En plus de cet épisode ragoûtant, le lecteur-consommateur découvrira comment il peut être facilement trompé. Par exemple, Pierre Hinard explique que certains des steaks hachés fournis par Castel Viandes contiendraient potentiellement entre 16 et 19 % de matière grasse… alors que l’emballage final affiche 15 %.
 
On regrettera néanmoins que les pistes avancées par l’auteur pour éviter que ne se reproduise une telle situation concernent davantage le simple citoyen que la chaîne de production et les infrastructures chargées des contrôles sanitaires et vétérinaires. « Comment choisir une bonne viande ? » résume ainsi un paragraphe du livre. Pierre Hinard rappelle les bonnes questions que les consommateurs responsables devraient se poser à l’occasion de l’achat d’une viande : « Qui l’a produit ? Où ? Et comment est-ce produit ? Et la race ? » Nécessaire sans doute. Mais pas suffisant.
 
On aurait apprécié, pour faire avancer le schmilblick, des propositions plus significatives, touchant par exemple l’action de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes ou bien que soit interrogé la baisse du nombre de fonctionnaires dans les organismes de surveillance rattachés au ministère de l’Agriculture. Lors d'une Assemblée organisée par Marianne sur ce sujet, en juin 2013 à Poitiers, Guillaume Garot, alors ministre délégué à l’Agroalimentaire l'avait d'ailleurs reconnu à la tribune d'une formule on ne peut mieux choisie : « Aujourd’hui, on est à l’os ».

* Omerta sur la viande, un témoin parle, Pierre Hinard, Ed. Grasset, novembre 2014, 234 pages, 17 €.

 

 

Source : www.marianne.net

 

 

 

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20 novembre 2014 4 20 /11 /novembre /2014 17:28

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

 

Bien-être animal

Élevage en cage de 322 millions de lapins : une ONG plaide pour l’interdiction

par Sophie Chapelle 19 novembre 2014

 

 

 

 

Des lapins malades, gavés d’antibiotiques, alignés sur des centaines de mètres, entassés dans des cages jonchées de cadavres et entourées de déjections animales. Ces images choc apparaissent dans une vidéo tournée par le CIWF (Compassion in World Farming), une ONG créée par des éleveurs qui encourage les pratiques d’élevage respectueuses du bien-être des animaux de ferme. CIWF a mené l’enquête dans seize élevages de lapins en batterie répartis dans cinq pays de l’Est et du Sud de l’Union européenne [1]. 322 millions de lapins sont élevés en cage sur le territoire européen, dont 37 millions en France.

« La production cunicole [l’élevage de lapins] fait très peu parler d’elle, alors que les lapins sont le deuxième animal le plus élevé pour sa viande en Europe. Ils sont à 99 % élevés en cage », précise Aurélia Greff, responsable communication et campagne chez CIWF. D’après cette ONG, il est « fort probable que [les conditions d’élevage] soient les mêmes pour tous les lapins élevés en cage à travers l’UE ». Un élevage industriel que soutient financièrement Bruxelles. « Nous finançons ainsi, sans le savoir, un système qui porte atteinte au bien-être des lapins d’élevage ».

 

 

Il n’existe encore aucune législation en matière de bien-être des lapins. Le CIWF plaide, aux côtés de la Ligue de protection des oiseaux, pour l’interdiction de toutes les cages en élevage et lance une pétition européenne. Le CIWF rappelle que les cages conventionnelles sont d’ores et déjà interdites en Autriche et le seront aux Pays-Bas à partir de 2016. En Belgique, sous la pression de l’opinion publique, les cages sont interdites pour tout nouvel élevage depuis le 1er janvier 2013 [2]. Le CIWF s’appuie sur l’exemple de l’Allemagne qui développe l’élevage en parcs. Un moyen, indique l’ONG, de donner aux animaux d’élevage la « possibilité d’exprimer leurs comportements naturels ».

Pour aller plus loin, notre entretien sur le bien-être animal avec la sociologue Jocelyne Porcher

 

 

Notes

[1L’Italie, la Grèce, la République tchèque, la Pologne et Chypre.

[2Sauf pour les lapines reproductrices (prévu pour 2021).


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Source : www.bastamag.net

 

 

 

 

 

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19 novembre 2014 3 19 /11 /novembre /2014 15:28

 

Source : www.mediapart.fr

 

Un oléoduc géant menace le Canada et l’Europe

|  Par Thomas Cantaloube

 

 

L'entreprise TransCanada vient de déposer officiellement sa demande de construction d’Énergie Est, un pipeline de 4 600 km pour acheminer les sables bitumineux de l'Alberta vers l'est du pays. Au même moment, l'Union européenne facilite, par une directive et le traité de libre-échange avec le Canada, l'importation de ce pétrole hautement polluant.

Les pétroliers canadiens, appuyés par leur gouvernement, ont de la suite dans les idées. Malgré les dégâts environnementaux causés par l’exploitation des sables bitumineux, malgré les oppositions citoyennes à leur acheminement à l’intérieur du pays ou aux États-Unis, malgré la suspension (pour l’instant temporaire) du pipeline Keystone XL par la Maison Blanche, malgré les accidents industriels, ils continuent à préparer de nouveaux projets visant à trouver des débouchés commerciaux pour ce pétrole hautement polluant. Et, cette fois-ci, ils le font avec la bienveillante complicité de l’Union européenne.

TransCanada, la même entreprise canadienne que celle qui est derrière le pipeline Keystone XL, entend désormais construire un autre oléoduc géant, Énergie Est, qui traverserait le Canada d’ouest en est sur 4 600 kilomètres pour véhiculer 1,1 million de barils de pétrole par jour. Annoncé pour la première fois en 2013, ce projet est désormais entré dans sa phase active avec le dépôt, le 30 octobre, du dossier de TransCanada auprès de l’Office national de l’énergie (ONE, l’institution canadienne chargée de la régulation des énergies).

Au même moment, presque jour pour jour, la Commission européenne a publié la mise en application de sa Directive sur la qualité des carburants (DQC), qui traînait depuis 2011, et qui renonce à étiqueter les sables bitumineux comme du « pétrole sale ». Cette décision ouvre donc la voie à l’importation de sables bitumineux canadiens en Europe sans pénalité pour leurs utilisateurs, alors que l’Union européenne reconnaît explicitement, dans la même DQC, que ce type de carburant est une menace en raison de son « fort impact climatique », selon les scientifiques.

Le récent voyage de François Hollande au Canada a merveilleusement illustré ce double discours européen. Le président français, qui n’est pas à une contradiction près, a ainsi pu déclarer, en évoquant nommément le pétrolier Total : « Je souhaite que la France puisse continuer à mettre en valeur les immenses richesses de l’Ouest canadien, que ce soit dans les techniques d’exploitation, de transformation, d’acheminement des hydrocarbures ou dans la construction d’infrastructures. » Dans le même temps, selon Le Monde, « il s’est efforcé de convaincre le Canada de s’impliquer activement dans la lutte contre le réchauffement climatique, à l’instar des pays de l’Union européenne. » Comme si les deux choses n’étaient aucunement liées…

Depuis la hausse des prix du pétrole dans les années 2000, les immenses réserves de sables bitumineux de l’Alberta, au Canada, qui coûtent très cher à exploiter, sont devenues rentables. Pourtant, en dépit de cette nouvelle équation économique, ces réserves posent un double problème aux pétroliers. Primo, elles sont situées au fin fond du Canada, loin des consommateurs et des grands ports. Secundo, les sables bitumineux nécessitent un raffinage particulièrement intense avant de pouvoir s’en servir.

C’est pour cette raison que le projet Keystone XL (voir notre série d’articles sur Mediapart), visant à acheminer les sables bitumineux de l’Alberta jusqu’aux raffineries texanes du golfe du Mexique, est crucial pour l’industrie pétrolière et le gouvernement canadien, qui entend profiter au maximum des ressources de son sous-sol.

 

L'exploitation à ciel ouvert des sables bitumineux dans l'Alberta 
L'exploitation à ciel ouvert des sables bitumineux dans l'Alberta © Jean-Marc Giboux

Mais, au vu des difficultés politiques rencontrées dans la construction du Keystone XL, et du caractère très coûteux des alternatives (transport par route, train et barges, ou construction d’un oléoduc vers l’océan Pacifique en traversant les montagnes Rocheuses), TransCanada a imaginé une alternative : transporter les sables bitumineux vers l’est du pays en recyclant un vieux gazoduc des années 1970, auquel viendraient s’ajouter environ 1 000 kilomètres de nouveaux tuyaux, principalement dans la province du Québec, et un nouveau port pétrolier. Chiffré à 12 milliards de dollars canadiens (10,5 milliards d’euros), c’est « le projet de la décennie » pour l’Amérique du Nord !

De nombreuses associations citoyennes ont entrepris de se mobiliser au Canada, notamment au Québec qui risque d’être le plus « impacté » par le projet Énergie Est. La bataille s’annonce difficile, car le gouvernement canadien – dirigé par le conservateur Stephen Harper depuis 2006 – est à fond derrière le projet. Idem au Québec, où les conservateurs sont également au pouvoir. Pourtant, les risques liés au projet sont considérables. Tout d’abord, TransCanada envisage d’utiliser en grande partie un vieux gazoduc construit dans les années 1970. Or le transport des sables bitumineux nécessite qu’y soient incorporés de nombreux produits chimiques, ce qui rend les conséquences d’une fuite bien plus dommageables pour l’environnement. Une fuite de gaz n’est pas bien grave ; celle de pétrole lourd mêlé à des solvants inconnus (pour cause de secret industriel) coûte des dizaines de millions d’euros à nettoyer.

Au Québec, « le nouvel oléoduc devra traverser 900 cours d’eau ou bassins aquatiques, dont le fleuve Saint-Laurent », souligne Jean Léger, de la Coalition Vigilance Oléoduc (CoVO). Autant de risques de contamination, sachant que les sables bitumineux ne flottent pas à la surface de l’eau comme les autres pétroles, mais coulent au fond. Quant au point final d’acheminement, il reste encore flou. TransCanada envisage plusieurs terminaux, dont un nouveau port à Cacouna dans l’estuaire du Saint-Laurent, en face d’une zone maritime protégée, ce qui suscite une franche hostilité des habitants.

« Nous avons le sentiment que TransCanada a proposé un lieu d’exportation inacceptable afin de focaliser les énergies et les finances des opposants, pour ensuite proposer une solution de "compromis", qui serait tout aussi dommageable pour l’environnement », suggère Simon Côté, de l’association Stop Oléoduc.

«On n’a jamais vu une telle activité de lobbying»

En déposant son projet de 30 000 pages devant l’Office national de l’énergie (quasiment toutes en anglais, ce qui est anormal dans un pays officiellement bilingue), TransCanada joue sur du velours. « Le document est extrêmement technique et quasiment incompréhensible pour le commun des mortels », affirme Jean Léger. « Il va donc être très difficile à combattre. » De plus, « les gaz à effet de serre et les changements climatiques ne feront pas partie de l’évaluation qu’on va faire »a expliqué un porte-parole de l’ONE au journal Le Devoir. Énergie Est sera donc jugé purement sur son aspect technique. Enfin, l’ONE, qui a dix-huit mois pour rendre son rapport, se contentera de recommandations. C’est le premier ministre qui, au bout du compte, tranchera. Or celui-ci est d’ores et déjà favorable au projet.

Concernant l’éventuelle opposition des propriétaires terriens au passage d’un pipeline sur leurs terres (qui est la cause des problèmes rencontrés par Keystone XL), TransCanada a pris les devants. Pour négocier avec les communautés amérindiennes sur le trajet, l’entreprise a embauché une firme de lobbying appartenant à l'ancien chef des Premières Nations, Phil Fontaine. Les arguments sont sonnants et trébuchants, comme l’explique sans détour le porte-parole de TransCanada, Tim Duboyce : « Il y a plusieurs avantages pour toutes les communautés qui sont sur le tracé. Le droit de passage vient avec certains avantages monétaires. On ne passe pas par le territoire d'une communauté sans compenser pour ça. »

Pour les négociations avec les agriculteurs, c’est le syndicat unique, l’Union des producteurs agricoles (UPA), qui discute avec TransCanada pour l’ensemble de ses membres. Même si l’UPA possède une puissance de frappe importante, le pétrolier a intérêt à n’avoir face à lui qu’un seul interlocuteur plutôt que des centaines de fermiers…

 

 

Malgré ce paysage très favorable à Énergie Est, les associations citoyennes au Canada ont commencé à se mobiliser : une trentaine d’entre elles, au Québec, ont réclamé la création d’un Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), un mécanisme de consultation, afin d’« étudier l’ensemble du projet Énergie Est ». Cette demande vient dans la foulée d’une motion adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale du Québec qui réclame un BAPE et refuse de déléguer ses compétences environnementales à l’ONE.

Même si les Canadiens pris dans leur ensemble sont encore hésitants quant au projet Énergie Est, l’argument de TransCanada selon lequel ce projet ferait baisser les coûts de l’essence et du fuel domestique ne prend pas. En effet, l’oléoduc et le nouveau port pétrolier signifient clairement la volonté d’exporter les sables bitumineux. « TransCanada promettait que les exportations ne dépasseraient pas 50 %, mais tous les spécialistes jugent que c’est impossible car toutes les raffineries canadiennes fonctionnent à pleine capacité et il n’y a pas de place ici pour 1 million de barils par jour », estime Simon Côté. « Au minimum, 80 % des sables bitumineux seront exportés. »

Vers où ? Vers l’Europe si l’on juge le lobbying intense mené par le Canada, et dans une moindre mesure par les États-Unis, auprès de la Commission européenne ces dernières années. « On n’a jamais vu une telle activité de lobbying de la part d’un gouvernement, en l’occurrence celui de Stephen Harper, auprès des instances européennes », juge Natacha Cingotti, de la confédération environnementale Friends of the Earth Europe.

La plupart des efforts ont visé à retarder la mise en application de la Directive sur la qualité des carburants (DQC), adoptée en 2011 et qui attribue une valeur d'émissions de gaz à effet de serre à chaque source de carburant dans le but de réduire des émissions de 6 % pour les transports d'ici 2020. Alors que la mise en application de la directive aurait dû être publiée dès 2011 ou 2012, le Canada a tout fait pour la retarder. « Plus il y avait de discussions et de délais, plus la mesure était affaiblie. C’était une tactique délibérée », affirme Natacha Cingotti. En définitive, la DQC reconnaît que les sables bitumineux sont plus polluants que les autres carburants (ils émettent 23 % de gaz à effet de serre de plus que le pétrole ordinaire), mais elle ne prend pas en compte leur spécificité pour le calcul des émissions de gaz à effet de serre des industries qui s’en servent. Une aberration !

Le gouvernement de Stephen Harper a menacé d’aller devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour discrimination de ses produits, et il a également utilisé la perspective de l'accord de libre-échange entre l'Europe et le Canada (CETA) comme levier pour faire avaler la couleuvre des sables bitumineux. Les lobbyistes des États-Unis ont joué la même partition dans la perspective de l’accord TTIP (libre-échange entre l’UE et les États-Unis). L’industrie pétrolière se sent d’ailleurs tellement en confiance qu’ExxonMobil a annoncé cet été un investissement d’un milliard de dollars (800 millions d’euros) dans une raffinerie à Anvers, en Belgique, capable de traiter les sables bitumineux. Car, aujourd’hui, il n’y a que deux raffineries européennes capables de transformer ce type de pétrole lourd (une en Espagne et une en Italie).

Selon une étude du Natural Resources Defense Council, reprise par Greenpeace et Friends of the Earth Europe, si le projet Énergie Est aboutit, cela signifie que la consommation européenne de pétrole issu des sables bitumineux passera de 4 000 barils par jour à plus de 700 000 barils en 2020, pour représenter de 5 % à 7 % de la consommation totale. En prenant en compte le fait que les sables bitumineux sont plus polluants, cela reviendrait à mettre 6 millions de véhicules supplémentaires sur les routes de l’UE ! Autant dire que les belles promesses de réduction des émissions de gaz à effet de serre s’envoleront en fumée…

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Lire également sous l'onglet Prolonger de cet article.

Prolonger

 

 

Les pétroliers canadiens, appuyés par leur gouvernement, ont

 

Lire aussi

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

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5 novembre 2014 3 05 /11 /novembre /2014 18:35

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Vu à la télé 05/11/2014 à 19h09
Mines de la mort, espions chinois : le docu qui dégoûte des smartphones
Clément Guillou | Journaliste Rue89

 

 

 

Précédée d’une énorme campagne de presse, l’émission « Cash investigation » a fait un joli score, mardi soir : 3,6 millions de téléspectateurs, deuxième audience de la soirée et des commentaires positifs en pagaille sur les réseaux sociaux. Avec un peu de saracasme, même.

 

Xavier Alberti @xavier_alberti

La schizophrénie: tweeter depuis un smartphone fabriqué par des enfants, son indignation sur le travail des enfants.

 

Le contenu n’a pas surpris ceux qui s’étaient déjà intéressés à la question des conditions de production des smartphones :

  • sur tout cela, les fabricants ferment les yeux.

Mais la force de « Cash investigation », c’est la mise en scène de ses enquêtes. Le même sujet sur Arte n’aurait peut-être déclenché qu’un long bâillement. Ici, le documentaire se déguste comme un bon film. Du suspense, de l’humour, parfois même un peu d’action.

Elise Lucet, pugnace et taquine

La mise en scène de l’enquête du journaliste en chef de l’enquête, Martin Boudot, et des interviews d’Elise Lucet, pugnace et taquine, fait le sel de l’émission. Elle peut énerver mais deux heures plus tard, le grand public est au courant des conditions de fabrication de ce qu’il a dans les mains, et c’est ce qui compte.

Pour ceux qui n’ont pas vu l’émission, que vous pouvez retrouver en replay ici, nous avons retenu cinq séquences fortes et demandé à Martin Boudot de nous les commenter. On l’a appelé sur son portable :

« C’est un iPhone 5S mais j’ai décidé de le filer à quelqu’un et j’ai commandé le dernier Fairphone [qui se revendique smartphone équitable, ndlr]. Je n’aurai plus jamais d’iPhone, compte tenu de ce que j’ai appris sur la marge d’Apple, 340 euros hors marketing sur un 5S, et la façon dont l’information est cadenassée. »

1 Quand l’iPhone avoue tout seul ne pas respecter les droits de l’homme

« Comme Apple ne voulait pas nous répondre, on a interviewé Siri »

 

 

 

L’enquête s’ouvre (à 7’30 ») sur une séquence très drôle, un dialogue entre Elise Lucet et Siri, le système de commande vocale d’Apple :

« Comment es-tu fabriqué ?

– Qui, moi ?

– Oui, toi.

– Je préfère ne pas en parler.

– Respectes-tu les droits de l’homme ?

– OK, peut-être pas en effet.

– Et pourquoi ?

– Je n’en sais rien. Pour vous dire la vérité, je me demande moi aussi.

– Es-tu fabriqué par des enfants ?

– Je suis désolé.

– Désolé de quoi ?

– Faute avouée est à moitié pardonnée. »

La scène est anecdotique et légère mais on entre avec envie dans le sujet.

Martin Boudot  :

« Comme Apple ne voulait pas nous répondre – ils ont été très clairs dès le début –, on s’est dit qu’on allait interviewer Siri avec les questions qu’on avait. On a essayé de faire avec la version Androïd mais ça marche moins bien.

Siri a des réponses beaucoup plus gratinées. Ce n’est pas dans la séquence mais quand on demande s’il finance les conflits armés, Siri dit : “Mystère et boule de gomme.” »

2  Huawei et son « usine aux enfants » en Chine

« Le salaire est tellement faible que ça n’intéresse pas les adultes »

 

 

Dans le centre de la Chine, à Nanchang, « Cash investigation » s’est intéressé à une usine travaillant pour plusieurs fabricants (à 12’30 »). Un spécialiste de l’infiltration dans les usines s’y fait embaucher. Les cadences de travail sont infernales : des journées de dix à treize heures, de nuit pour certains. Xhang, l’infiltré, vérifie 6 000 écrans de portables par service, soit dix écrans par minute, pour un salaire de 70 centimes d’euro de l’heure.

Surtout, une bonne partie des travailleurs ont moins de 16 ans, l’employeur contrevenant ainsi à la loi chinoise. Ce sont souvent des enfants qui travaillent pour aider leur famille. Leur âge n’est jamais vérifié. Ainsi de Jiajia, 13 ans, qui accepte de témoigner car elle s’apprêter à quitter l’usine.

La vitrine Shenzhen : « Les usines y sont quasi parfaites »

A Paris, Elise Lucet court derrière le président de Huawei France pour lui demander ce qu’il en pense. Le responsable fuit. Il demande aussi à la journaliste qui elle est, et on se dit alors que c’est le patron le moins informé du monde. Ou qu’il prend France 2 pour des cons, au choix.

Un autre dirigeant, celui de Wiko, accepte de répondre et en sort plutôt grandi.

 

 

Martin Boudot :

« Dans un premier temps, on s’est rendu à Shenzhen, où se trouvent les plus grandes usines de Nokia, Samsung ou Foxconn, le sous-traitant d’Apple. Mais c’est une vitrine. Les usines y sont quasiment parfaites : quand vous voulez faire une séquence autorisée, c’est là-bas qu’on vous envoie.

On nous a vite dit que l’activité avait été délocalisée en dehors de Chine ou dans le centre du pays, où certaines provinces attirent des entreprises en réduisant les impôts de manière significative et où le salaire minimum n’est pas toujours respecté.

Plusieurs personnes nous ont parlé de cette usine comme “l’usine aux enfants”. Le salaire est tellement faible que même les adultes, ça ne les intéresse plus. La cadence, l’intensité, un jour de congé toutes les deux semaines : c’est pour ça qu’on se tourne vers les petits jeunes. La grande majorité des ouvriers qui n’avaient pas moins de 16 ans avaient entre 16 et 19. »

3 Les mines de coltan du Congo, où l’on est « candidat à la mort »

« C’est l’anarchie totale, très impressionnant »

 

 

Le tantale, dont est fait un condensateur indispensable au fonctionnement du smartphone, est un minerai obtenu en raffinant le coltan. La plupart des mines de coltan se trouvent en République démocratique du Congo. L’un des sous-sols les plus riches du monde. Et le deuxième pays le plus pauvre du globe.

Les mines sont, comme le constate le journaliste en descendant au fond, soutenues par de fragiles piliers de bois. Les éboulements sont fréquents, les blessés nombreux, mais l’hôpital ne voit jamais passer de cadavres. Pourquoi ? Parce que les mineurs morts restent au fond. « Ce sont les morts fantômes », dit un docteur. Un ancien mineur raconte :

« [Après un éboulement], on laisse les corps à côté et on continue la recherche. Ceux qui meurent dans les trous, c’est déjà leur tombeau. C’est ça, le quotidien de la carrière. [...] Vous pouvez entrer dans la mine à 8 heures et être mort à 8h05. Vous êtes candidat à la mort, là-bas. »

Evidemment, il y a aussi des enfants qui descendent.

Martin Boudot :

« Je suis resté 30 minutes dans la mine, et dix minutes en bas, jusqu’au début de l’éboulement qui fait que tout le monde nous dit de remonter très vite. Personne n’a de casque, il n’y a strictement aucune mesure de sécurité. On entend des cris en swahili, puis on me dit “grand danger”. Je n’étais pas super équipé, je glissais, je me faisais engueuler par les ouvriers que je ralentissais.

C’est l’anarchie totale, c’est très impressionnant. On comprend mieux les incidents quand on a vu ça. Trois mille personnes travaillent dans la mine mais ils sont entre 100 et 150 creuseurs, de nuit comme de jour, même quand il pleut. Depuis notre passage, il y a eu des petits progrès : ils ont des pompes à oxygène pour envoyer de l’air dans le trou.

Il y a des entreprises qui font en sorte d’être sûres que le minerai qui vient alimenter leur portable ne sert pas à financer la guerre en RDC. C’est le cas de la mine de Roubaya. Mais il y a un autre type de sang versé, celui des gens qui meurent dans les mines. »

4 Le silence des fabricants

« J’ai l’impression que les marques ne savent pas comment travaillent leurs sous-traitants »

 

 

Une partie conséquente du documentaire, trop longue sans doute, s’attache à montrer les chefs d’entreprise fuyant leurs responsabilités et la caméra de « Cash investigation ». Ce qui donne quelques scènes cocasses, comme celle du président de Huawei France plus haut ou l’interview à la hussarde du numéro deux de Samsung, à la fin d’une présentation devant la presse high-tech du monde entier.

Le président de Nokia France a, lui, accepté une interview dans un premier temps, vantant la transparence de son entreprise. Problème : pendant l’interview, Elise Lucet lui montre l’e-mail envoyé par son responsable de la communication dans lequel il reconnaît n’être « pas si transparent que cela ». Malaise. Avec l’industrie du smartphone, la corporation des attachés de presse est l’autre victime de ce « Cash investigation ».

Martin Boudot  :

« Nokia, il faut le reconnaître, a accepté de nous rencontrer une première fois, et fait beaucoup d’efforts sur l’environnement. Ils s’intéressent moins aux conditions de travail.

Ce n’est pas un milieu particulièrement secret. Mais j’ai vraiment l’impression que les marques ne savent pas comment travaillent leurs sous-traitants. Elles nous disaient : “Il y a tellement de sous-traitants, comment voulez-vous qu’on sache ça ?” Parfois, leur ignorance semble honnête. Parfois, elle est tout à fait fallacieuse. La vraie difficulté de l’enquête a été de remonter la chaîne de production d’un téléphone portable. »

5 A la frontière mongole, « la ville du cancer » et les services de sécurité chinois

« On a joué de malchance »

 

 

Le reportage des journalistes à la frontière sino-mongole les a conduits au poste de police à deux reprises. Ils ont aussi été suivis pendant trois jours par la sécurité intérieure chinoise, ce qui donne lieu à des scènes comiques et formidablement racontées.

A Baotou, on trouve des réserves de terres rares. Dix-sept éléments chimiques dont la Chine possède 90% des réserves mondiales, mais dont l’extraction produit une pollution immense. Le néodyme, une terre rare, sert à fabriquer les aimants que l’on trouve en quantité dans les portables.

Une tonne de néodyme produite, c’est une tonne de déchets et 75 000 litres d’eau acide rejetés. Les journalistes visitent un village fantôme, à proximité d’un lac de déchets de 11 km2.

« C’est totalement confidentiel »

« Plus rien n’est comestible et la plupart des villageois meurent avant 40 ans », dit l’une des dernières habitantes. Baotou, la ville du coin, est surnommée la « ville du cancer » par les médecins de l’hôpital local. Un policier local sermonne les reporters :

« Tout ce qui concerne notre industrie et l’entreprise Baogang, c’est très important pour la Chine, c’est totalement confidentiel. »

Martin Boudot :

« On a commencé notre tournage en Chine par Baotou. On est arrêtés le premier jour alors qu’on devait rester là-bas un mois. On a joué de malchance : des caméras venaient d’être installées quatre mois plus tôt, avant, il n’y avait aucun problème pour accéder au lac.

Quand on a mis le doigt dedans, ça va vite : la sécurité privée appelle la police locale, qui appelle le Parti, qui appelle le service de sécurité nationale. Ce n’étaient pas les agents les plus expérimentés de Chine, donc on a pu les semer trois jours de suite. »

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

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4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 16:26

 

 

Source : npa2009.org

 

 

Besancenot avec Reporterre à propos des "policiers-casseurs"

 

 

 

 

 

Source : npa2009.org

 

 

 


 

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3 novembre 2014 1 03 /11 /novembre /2014 22:16

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

Cet homme est-il un « casseur » ? Non, c’est un policier

Vladimir Slonska-Malvaud (Reporterre)

lundi 3 novembre 2014

 

 

 

La police se déguise de plus en plus en « casseurs », dont l’image violente est utilisée ensuite par les médias. Samedi après-midi, une nouvelle manifestation s’est tenue à Nantes suite à la mort de Rémi Fraisse. Les affrontements ont rapidement commencé, alors que la manifestation était majoritairement pacifique. Des policiers en civil, déguisés en manifestants, jouent un rôle trouble.


- Nantes, reportage

Samedi 1er novembre, à Nantes, la manifestation en hommage à Rémi Fraisse, militant écologiste tué par une grenade explosive de la gendarmerie le 26 octobre 2014 sur le lieu du barrage de Sivens, dans le Tarn, a une nouvelle fois donné lieu à un déchaînement de brutalités policières contre les 1.500 manifestants présents, dans leur grande majorité non violents.

Avant même le début de la manifestation, la quasi-totalité de la presse locale titrait sur les violences à venir, fournissant la liste du vocabulaire de circonstance — « casseurs », « dégradations », « guérilla urbaine » — et déroulant la litanie des lamentations de commerçants et de Nantais nécessairement « excédés » par les événements. La précédente manifestation nantaise pour Rémi Fraisse, lundi 27 octobre, avait, il est vrai, fourni du grain à moudre aux annonciateurs de désastres : vitrines et banques démolies devant des policiers passifs. Les petits commerces avaient été globalement épargnés.

Ce samedi, un tract appelait cette fois à faire « ce qu’ils n’attendent pas de nous » : « Aujourd’hui, cela sent davantage le guet-apens qu’une insurrection qui vient », notait le texte signé par « quelques occupants de la ZAD ». Une consigne dans l’ensemble respectée, les destructions ayant été minimes tout au long de la journée.

La marche, commencée à 14 heures devant la préfecture, se déroule d’abord dans le calme. Des banderoles et pancartes « naturalistes en lutte » ou « ils mutilent, ils tuent nos enfants. Surarmement, impunité de la police, stop » sont posées sur le monument aux morts des 50 Otages.

Deux hélicoptères survolent la ville. Alors que le cortège remonte la rue de Strasbourg, les rangées de CRS sont de plus en plus proches. Les manifestants scandent « assassins » en passant devant les policiers.

Les premiers incidents démarrent, comme nous l’avons vu, ainsi que d’autres témoins, avec la présence d’un CRS visant les manifestants avec son flashball.


- Le tireur se distingue entre les deux policiers casqués.-

Une provocation, puisque la manifestation se déroulait jusque-là dans le calme, même si la répétition du cri "Assassins" créaient une tension palpable. Des œufs et bouteilles vides volent en direction du fonctionnaire, et servent de prétexte pour tirer les premières grenades lacrymogènes et pour charger.

Le cortège est coupé en deux. Une quinzaine de membres de la Brigade anti-criminalité (BAC), à l’apparence et au vocabulaire plus proches de braqueurs de banque que de policiers, surgit en courant du haut de la rue.


- Des "casseurs" ? Non. Des policiers...-


- Précisons : des "casseurs" ? -


- Le foulard qui lui dissimule le visage dessine... une tête de mort. -

Cagoulés, matraques télescopiques en main, ils arrêtent une première personne.

L’homme, au sol, est frappé dans le dos.

Un autre lance « casseur de merde » à un jeune manifestant, pourtant calme. Un homme d’un âge certain invective les policiers, qu’il gratifie d’un « fascistes ».

 

*Suite de l'artile sur reporterre

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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23 octobre 2014 4 23 /10 /octobre /2014 16:56

 

 

Source : ecologie.blog.lemonde.fr

 

 

Les lapins en cage : un élevage « choquant » qui reste méconnu

 

 

 

006

Des lapereaux aux yeux infectés et avec des mycoses, des lapins entassés dans des cages trop petites, sombres et jonchées par des cadavres ou encore des kilos de déjections accumulés le long des barreaux : dans une enquête vidéo diffusée jeudi 23 octobre, l'ONG CIWF dénonce les "conditions de vie désastreuses" des lapins élevés en batterie dans l'Union européenne, un élevage industriel qui reste encore méconnu.

 

 

 

CIWF, qui promeut des pratiques d'élevage respectueuses du bien-être animal, a réalisé cette enquête – tournée sans recours à la caméra cachée – cet été dans 16 élevages de cinq pays de l'Union européenne (Italie, Grèce, Chypre, Pologne et République tchèque). Une situation qu'elle avait également dénoncée en France et en Espagne en 2012. En juin, l'association L214 avait elle aussi dénoncé "l'horreur" d'un élevage de milliers de lapins du Morbihan, en réclamant sa fermeture d'urgence, et mené plusieurs enquêtes dans cette industrie"une des pires formes d'élevage" existantes.

"Cette situation est choquante et alarmante, et pourtant elle reste méconnue, regrette Romina Sanfourche, chargée de campagnes CIWF France. La production cunicole [l’élevage de lapins] fait très peu parler d’elle, alors que les lapins sont le deuxième animal le plus élevé pour sa viande en Europe. Ils sont à 99 % élevés en cage."

017

Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), 332 millions de lapins sont élevés en cage dans l'Union européenne. Malgré une baisse continue de la consommation, la France, 3e producteur européen après l'Italie et l'Espagne, en élève encore 37 millions, essentiellement dans l'Ouest du territoire (48 % pour les Pays-de-la-Loire, 21 % en Bretagne et 11 % en Poitou-Charentes, selon l'interprofession du lapin). Avec la Chine, ces quatre pays assurent l'essentiel de la production mondiale.

Des animaux qui passent leur vie entière derrière des barreaux, dans des espaces trop étroits : ils naissent dans de petites cages grillagées hors-sol et y restent jusqu'à leur mort, soit 80 jours plus tard. Les lapines reproductrices sont quant à elles maintenues isolées et confinées pendant deux ans. Et tous sont gavés d'antibiotiques : les lapins sont les plus exposés à ces médicaments, devant les volailles et les porcs, selon l'indicateur ALEA (Animal Level of Exposure to Antimicrobials) livré par le rapport de 2012 de l'Agence nationale de sécurité sanitaire – un chiffre toutefois en baisse depuis quelques années. Malgré tout, près d'un tiers des lapins meurent avant d'atteindre l'âge d’abattage.

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Or, aucune réglementation n'existe au sein de l'Union en matière de bien-être des lapins, pour contrôler la taille des cages, le nombre d'animaux qu'elles peuvent contenir et les "enrichissements" (paille, objets à ronger, tubes pour se cacher, etc.) dont elles doivent être dotées, contrairement aux poules pondeuses ou aux truies.

"Les cages les empêchent d’exprimer leurs comportements naturels (faire des bonds, creuser et se mettre à l’abri, ronger pour se limer les dents), mais aussi les mouvements les plus basiques (comme se mettre debout et bondir) et leur causent des blessures fréquentes et un stress permanent", dénonce le CIWF, qui a lancé nouvelle campagne "Une nouvelle ère sans cage" assortie d'une pétition.

007

Certains pays commencent à évoluer. En Autriche, les cages conventionnelles sont d’ores et déjà interdites, et elles le seront également aux Pays-Bas à partir de 2016. En Belgique, sous la pression de l’opinion publique, elles sont prohibées depuis le 1er janvier 2013 pour tout nouvel élevage, sauf pour les lapines reproductrices (prévu pour 2021). "Ces pays ont opté pour l’élevage en parcs en plein air, ou les systèmes de clapiers, avec de l'herbe pour nourriture principale, qui améliorent le confort des animaux et leur donnent la possibilité d’exprimer leurs comportements naturels, indique Romina Sanfourche. Tous les pays doivent faire de même et définitivement interdire les cages."

Audrey Garric

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Photos : CIWF

 

 

Source : ecologie.blog.lemonde.fr

 

 

 

 

 

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